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3 - Ouvrir le Livre - Chapitre III - DIEU ou César - Paroisse Saint ...

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<strong>Chapitre</strong> 3<strong>DIEU</strong> <strong>ou</strong> <strong>César</strong> ?1


Evangi<strong>le</strong> de JESUS-CHRIST selon <strong>Saint</strong> Marc<strong>Chapitre</strong> 12, versets 13 à 1713On envoya à JESUS des pharisiens et des hérodiens p<strong>ou</strong>r Le prendre aupiège en Le faisant par<strong>le</strong>r,14et ceux-ci viennent Lui dire : "Maître, n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> savons : tu es t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs vrai ;Tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre<strong>le</strong>s gens, mais tu enseignes <strong>le</strong> vrai Chemin de <strong>DIEU</strong>. Est-il permis, <strong>ou</strong>i <strong>ou</strong> non,de payer l'impôt à l'empereur ? Devons-n<strong>ou</strong>s payer, <strong>ou</strong>i <strong>ou</strong> non ?"15Mais Lui, sachant <strong>le</strong>ur hypocrisie, <strong>le</strong>ur dit : "P<strong>ou</strong>rquoi v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s Memettre à l'épreuve ? Faites-moi voir une pièce d'argent. "16Ils <strong>le</strong> firent, et JESUS <strong>le</strong>ur dit : "Cette effigie et cette légende, de qui sontel<strong>le</strong>s? De l'empereur <strong>César</strong>", répondent-ils.17JESUS <strong>le</strong>ur dit : "A <strong>César</strong>, rendez ce qui est à <strong>César</strong>, et à <strong>DIEU</strong>, ce qui est à<strong>DIEU</strong>." Et ils étaient remplis d'étonnement à son sujet.Traduction AELF2


Le SEIGNEUR impartial… (dans la Bib<strong>le</strong>)15 "Ne commettez pas d'injustice dans <strong>le</strong>s jugements : n'avantage pas <strong>le</strong> faib<strong>le</strong>, et ne favorise pas <strong>le</strong> grand,mais juge avec justice ton compatriote". (Lévitique 19,15 – TraductionTOB)Littéra<strong>le</strong>ment (à partir du grec) : "Tu n'accueil<strong>le</strong>ras pas la face du pauvre, tu n'admireras pas la face dupuissant, mais tu jugeras avec justice ton prochain".16 Alors j'ai donné des ordres à vos juges : " V<strong>ou</strong>s entendrez <strong>le</strong>s causes de vos frères, et v<strong>ou</strong>s trancherez avecjustice <strong>le</strong>s affaires de chacun avec son frère, <strong>ou</strong> avec l'émigré qu'il a chez lui. 17 V<strong>ou</strong>s n'aurez pas departialité dans <strong>le</strong> jugement : entendez donc <strong>le</strong> petit comme <strong>le</strong> grand, n'ayez peur de personne, car <strong>le</strong>jugement appartient à <strong>DIEU</strong> " (Deutéronome 1,16- 17 – TraductionTOB).18 Tu te donneras p<strong>ou</strong>r tes tribus des juges et des scribes dans t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> SEIGNEUR ton <strong>DIEU</strong>te donne ; et ils exerceront avec justice <strong>le</strong>ur juridiction sur <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>. 19 Tu ne biaiseras pas avec <strong>le</strong> droit, tun'auras pas de partialité, tu n'accepteras pas de cadeaux, car <strong>le</strong> cadeau aveug<strong>le</strong> <strong>le</strong>s yeux des sages etcompromet la cause des justes. 20 Tu rechercheras la justice, rien que la justice, afin de vivre et de prendrepossession du pays que <strong>le</strong> SEIGNEUR ton <strong>DIEU</strong> te donne. (Deutéronome 16,18- 20 – TraductionTOB)2 Jusqu'à quand jugerez-v<strong>ou</strong>s de travers en favorisant <strong>le</strong>s c<strong>ou</strong>pab<strong>le</strong>s ? (litt : en accueillant la face des pécheurs) 3Soyez des juges p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> et l'orphelin, rendez justice au malheureux et à l'indigent (Psaume 82,2-3 –TOB).27Ne t'aplatis pas devant un sot, ne sois pas partial en faveur du puissant (litt : n'accueil<strong>le</strong> pas la face dupuissant) (Siracide 4,27 –Traduction BJ).13Il ne considère pas <strong>le</strong>s personnes p<strong>ou</strong>r faire tort au pauvre, il éc<strong>ou</strong>te l'appel de l'opprimé. (litt : Iln'accueil<strong>le</strong>ra pas la face du pauvre, de l'opprimé) 14 Il ne néglige pas la supplication de l'orphelin, ni de la veuvequi épanche ses plaintes. (Siracide 35,13-14 –Traduction BJ)1Mais de ce qui suit n'aie pas honte et ne pèche pas en tenant compte des personnes (litt : en accueillant laface des pécheurs) : 2 n'aie pas honte de la loi du Très-Haut ni de l'alliance… (Siracide 42,1-2 –Traduction BJ)01 Mes frères, ne mê<strong>le</strong>z pas des considérations de personnes (litt. : de "face", "visage") avec la foi en JESUS-CHRIST, notre SEIGNEUR de Gloire.02Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme aux vêtements rutilants, portantdes bagues en or, et un homme pauvre aux vêtements sa<strong>le</strong>s.03 V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>rnez vers l'homme qui porte des vêtements rutilants et v<strong>ou</strong>s lui dites : "Prends ce siège, etinstal<strong>le</strong>-toi bien" ; et v<strong>ou</strong>s dites au pauvre : "Toi, reste là deb<strong>ou</strong>t", <strong>ou</strong> bien : "Assieds-toi par terre à mespieds".04 Agir ainsi, n'est-ce pas faire des différences entre v<strong>ou</strong>s, et juger selon des va<strong>le</strong>urs fausses ?05 Éc<strong>ou</strong>tez donc, mes frères bien-aimés ! <strong>DIEU</strong>, Lui, n'a-t-Il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux dumonde ? Il <strong>le</strong>s a faits riches de la foi, Il <strong>le</strong>s a faits héritiers du Royaume qu'Il a promis à ceux qui L'aurontaimé.06 Mais v<strong>ou</strong>s, v<strong>ou</strong>s avez privé <strong>le</strong> pauvre de sa dignité. Ne voyez-v<strong>ou</strong>s pas que ce sont <strong>le</strong>s riches qui v<strong>ou</strong>soppriment, et v<strong>ou</strong>s traînent devant <strong>le</strong>s tribunaux ?07 Ce sont eux qui blasphèment <strong>le</strong> beau Nom du SEIGNEUR qui a été prononcé sur v<strong>ou</strong>s.08 Certes, v<strong>ou</strong>s avez raison quand v<strong>ou</strong>s appliquez la loi du Royaume, cel<strong>le</strong> qui est dans l'Écriture : Tuaimeras ton prochain comme toi-même.09 Mais quand v<strong>ou</strong>s marquez des différences entre <strong>le</strong>s personnes (litt. : de "face", "visage"), v<strong>ou</strong>s commettezun péché, et cette Loi v<strong>ou</strong>s dénonce comme c<strong>ou</strong>pab<strong>le</strong>s.(Jacques 2, 1-9 Traduction AELF)8


"Est-il permis, <strong>ou</strong>i <strong>ou</strong> non, de payer l'impôt à l'empereur ? Devons-n<strong>ou</strong>spayer, <strong>ou</strong>i <strong>ou</strong> non ?" Littéra<strong>le</strong>ment : "Est-il permis de donner <strong>le</strong> cens à <strong>César</strong>, <strong>ou</strong> non ?Donnons-n<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong> donnons-n<strong>ou</strong>s pas ?"L'impôt de la révolteDepuis la conquête de la Judée par <strong>le</strong>s Romains (en 63 av JC), <strong>le</strong> système d'imposition comporte :impôts indirects (taxes perçues par <strong>le</strong>s "publicains"), impôt foncier et impôt personnel.Il s'agit ici de l'impôt personnel ("par tête"). Le mot grec utilisé par l'évangéliste est un décalque dumot latin "consus" qui signifie "recensement" (des personnes sujettes à l'impôt) et par suite désignel'impôt lui-même.Cet impôt est évidemment <strong>le</strong> signe de la sujétion du peup<strong>le</strong> au p<strong>ou</strong>voir romain… Les nationalistes<strong>le</strong>s plus radicaux refusent de <strong>le</strong> payer : ainsi la révolte fomentée par Judas <strong>le</strong> Galiléen, dont il estquestion en Actes 5,37, est née à l'occasion d'un recensement. Voici en quels termes, Josephl'évoque dans ces "Antiquités juives" :" [3] Bien que <strong>le</strong>s Juifs se fussent irrités au début à l'annonce de la déclaration des fortunes, ilsrenoncèrent à résister davantage, sur <strong>le</strong>s conseils du grand pontife Joazar, fils de Boéthos. Persuadés parses paro<strong>le</strong>s, ils déclarèrent <strong>le</strong>urs biens sans plus d'hésitation.[4] Mais un certain Judas <strong>le</strong> Gaulanite, de la vil<strong>le</strong> de Gamala, s'adjoignit un Pharisien, Saddok, et seprécipita dans la sédition. Ils prétendaient que ce recensement n'amenait avec lui rien de moins qu'uneservitude complète et ils appelaient <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> à revendiquer sa liberté; [5] car, disaient-ils, s'il <strong>le</strong>ur arrivaitde réussir, ce serait au bénéfice de la fortune acquise, et s'ils étaient frustrés du bien qui <strong>le</strong>ur restait, ilsobtiendraient du moins l'honneur et la gloire d'avoir montré de la grandeur d'âme d'ail<strong>le</strong>urs, la divinitécollaborerait de préférence à la réussite de <strong>le</strong>urs projets si, épris de grandes choses, ils n'épargnaientaucune peine p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s réaliser.[6] Comme <strong>le</strong>s gens éc<strong>ou</strong>taient avec joie <strong>le</strong>urs disc<strong>ou</strong>rs, l'audace de <strong>le</strong>ur entreprise fit de grands progrès, etil n'y eut pas de mal qui ne fût engendré par eux et dont <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> ne fût accablé plus qu'on ne saurait <strong>le</strong>dire … [8] De là naquirent des séditions et des assassinats politiques, tantôt de concitoyens, immolés à lafureur qui <strong>le</strong>s animait <strong>le</strong>s uns contre <strong>le</strong>s autres et à <strong>le</strong>ur passion de ne pas céder à <strong>le</strong>urs adversaires, tantôtd'ennemis ; la famine p<strong>ou</strong>ssant jusqu'aux extrémités <strong>le</strong>s plus éhontées ; des prises et des destructions devil<strong>le</strong>s, jusqu'à ce qu'enfin cette révolte livrât <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> même de <strong>DIEU</strong> au feu de l'ennemi 7 . [9] Tant <strong>le</strong>changement des institutions nationa<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur b<strong>ou</strong><strong>le</strong>versement ont d'influence p<strong>ou</strong>r perdre ceux qu'ilsatteignent, puisque Judas et Saddok, en introduisant et en éveillant chez n<strong>ou</strong>s une quatrième sectephilosophique ("<strong>le</strong>s zélotes") et en s'ent<strong>ou</strong>rant de nombreux adhérents, remplirent <strong>le</strong> pays de tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>simmédiats et [10] plantèrent <strong>le</strong>s racines des maux qui y sévirent plus tard… "(Extraits des "Antiquités Judaïques" de Flavius Josèphe, <strong>Livre</strong> XV<strong>III</strong>)Et voici la "question-piège"… N<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vons deviner <strong>le</strong> piège à la répétition de la questionposée de façon fermée : "Oui <strong>ou</strong> non" ! Ils veu<strong>le</strong>nt non un débat, mais une décision… qui nepeut que provoquer des conséquences dommageab<strong>le</strong>s p<strong>ou</strong>r JESUS :7 Flavius JOSEPHE évoque ici la destruction du Temp<strong>le</strong> en 70.9


JESUS "connaît ce qu'il y a dans l'homme…"JESUS est venu p<strong>ou</strong>r "sauver" et non p<strong>ou</strong>r "condamner", Il aime <strong>le</strong>s hommes, mais Il ne Se fait aucuneillusion sur <strong>le</strong> cœur de l'homme.Voici comment l'évangéliste Jean conclut la première venue de JESUS à Jérusa<strong>le</strong>m :" 23 Pendant qu'Il était à Jérusa<strong>le</strong>m p<strong>ou</strong>r la fête de la Pâque, beauc<strong>ou</strong>p crurent en Lui, à la vue des signesqu'Il accomplissait. 24 Mais JESUS n'avait pas confiance en eux, parce qu'Il <strong>le</strong>s connaissait t<strong>ou</strong>s 25 etn'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : Il connaissait par Lui-même ce qu'il y a dans l'homme."(Jn 2,23-25 Traduction AELF)Voici la conclusion dans <strong>le</strong> même évangi<strong>le</strong> de la prédication à Nazareth :" 63b Les paro<strong>le</strong>s que je v<strong>ou</strong>s ai dites sont esprit et el<strong>le</strong>s sont vie. 64 Mais il y en a parmi v<strong>ou</strong>s qui ne croientpas." JESUS savait en effet depuis <strong>le</strong> commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui Lelivrerait." (Jn 6,63b-64 - Traduction AELF)Dès <strong>le</strong> début de la mission, JESUS lit dans <strong>le</strong>s cœurs ; ainsi lors de l'épisode du paralysé amené à JESUS parquatre hommes :" 03 Arrivent des gens qui Lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. 04 Comme ils ne peuventl'approcher à cause de la f<strong>ou</strong><strong>le</strong>, ils déc<strong>ou</strong>vrent <strong>le</strong> toit au-dessus de Lui, font une <strong>ou</strong>verture, et descendent <strong>le</strong>brancard sur <strong>le</strong>quel était c<strong>ou</strong>ché <strong>le</strong> paralysé. 05 Voyant <strong>le</strong>ur foi, JESUS dit au paralysé : "Mon fils, tespéchés sont pardonnés."06 Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : 07 "P<strong>ou</strong>rquoi cet hommepar<strong>le</strong>-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner <strong>le</strong>s péchés, sinon <strong>DIEU</strong> seul ?"08 Saisissantaussitôt dans son esprit <strong>le</strong>s raisonnements qu'ils faisaient, JESUS <strong>le</strong>ur dit : "P<strong>ou</strong>rquoi tenir de telsraisonnements ?" (Marc 2, 3-8 – Traduction AELF)Typique à cet égard est <strong>le</strong> récit de la guérison de l'homme à la main desséchée :" 01 Une autre fois, JESUS entra dans une synagogue ; il y avait là un homme dont la main était paralysée.02 On observait JESUS p<strong>ou</strong>r voir s'Il <strong>le</strong> guérirait <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r du sabbat ; on p<strong>ou</strong>rrait ainsi L'accuser.03 Il dit à l'homme qui avait la main paralysée : "Viens te mettre là devant t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> monde." Et s'adressantaux autres : 04 "Est-il permis, <strong>le</strong> j<strong>ou</strong>r du sabbat, de faire <strong>le</strong> bien, <strong>ou</strong> de faire <strong>le</strong> mal ? De sauver une vie, <strong>ou</strong>de tuer ?" Mais ils se taisaient.05 Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de <strong>le</strong>urs cœurs, Il dit à l'homme: "Étends la main." Il l'étendit, et sa main redevint norma<strong>le</strong>.06 Une fois sortis, <strong>le</strong>s pharisiens se réunirent avec <strong>le</strong>s partisans d'Hérode contre JESUS, p<strong>ou</strong>r voir commentLe faire périr. " (Marc 3, 1-6 – Traduction AELF)Les questions de JESUS ne se comprennent que s'Il a perçu dans <strong>le</strong> cœur des spectateurs qui L'épient <strong>le</strong>sdésirs de Le piéger :"Est-il permis <strong>le</strong>s (j<strong>ou</strong>rs de) sabbat de faire <strong>le</strong> bien <strong>ou</strong> de faire <strong>le</strong> mal ?De sauver une vie (âme) <strong>ou</strong> de tuer ?"JESUS met en garde ses auditeurs contre ses pensées de jugement qui <strong>le</strong>s conduisent à désirer l'élimination,la mort d'un homme… un j<strong>ou</strong>r de sabbat !...10


s'il répond <strong>ou</strong>i, JESUS passera p<strong>ou</strong>r un collaborateur des Romains, et son influencecomme interprète de la volonté de <strong>DIEU</strong> va baisser dans <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>… s'il répond non, <strong>le</strong>s hérodiens p<strong>ou</strong>rront <strong>le</strong> dénoncer aux autorités qui réagirontaussitôt…Que peut faire JESUS p<strong>ou</strong>r échapper à ce di<strong>le</strong>mme apparemment bien posé ? "Mais Lui, sachant <strong>le</strong>ur hypocrisie, <strong>le</strong>ur dit …" (Marc 12, 15a)". Le mot "hypocrisie" en grec désigne <strong>le</strong> jeu de l'acteur, puis par suite <strong>le</strong> d<strong>ou</strong>b<strong>le</strong> jeu, <strong>le</strong> fauxsemblant…Ses interlocuteurs viennent de Lui par<strong>le</strong>r comme des discip<strong>le</strong>s désirant du Maître unedirective (une "halakha"), ils j<strong>ou</strong>ent <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de discip<strong>le</strong>s inquiets, s<strong>ou</strong>cieux de fidélité à <strong>DIEU</strong>et à ses lois… Mais JESUS connait "ce qu'il y a dans l'homme" (voir p. 10), et ce n'est pas la1 ère rencontre … Il est déjà arrivé à JESUS de dénoncer l' "hypocrisie" de ses adversaires ausujet des rites de purification :"Alors <strong>le</strong>s pharisiens et <strong>le</strong>s scribes demandent à Jésus : 'P<strong>ou</strong>rquoi tes discip<strong>le</strong>s ne suivent-ilspas la tradition des anciens ? Ils prennent <strong>le</strong>urs repas sans s'être lavé <strong>le</strong>s mains.' Jésus <strong>le</strong>urrépond : "Isaïe a fait une bonne prophétie sur v<strong>ou</strong>s, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture : 'Cepeup<strong>le</strong> M'honore des lèvres, mais son cœur est loin de Moi…' (Mc 7,5-6)".Et Il a mis en garde ses discip<strong>le</strong>s contre l'attitude des pharisiens qui Lui avaient demandéun "signe" (Mc 8,11-13)… après une multiplication des pains (Mc 8,1-10) :'Attention ! Prenez garde au <strong>le</strong>vain des pharisiens et à celui d'Hérode !' (Mc 8,15)".N<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>vons ici dans la b<strong>ou</strong>che même de JESUS la dénonciation d'une attitudecommune aux pharisiens et à Hérode, qui "corrompt" (c'est l'image négative du <strong>le</strong>vain) <strong>le</strong>srelations humaines et la relation à <strong>DIEU</strong> : ne serait-ce pas la recherche, consciente <strong>ou</strong> pas,du p<strong>ou</strong>voir p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir qui rend impossib<strong>le</strong> la foi, l'inverse de la simplicité de cœur ?Qu'est-ce que l' "hypocrisie" ?L'hypocrisie n'est pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs la volonté claire de dissimu<strong>le</strong>r et de ruser, el<strong>le</strong> peut re<strong>le</strong>ver d'unelogique inconsciente, non encore mise à j<strong>ou</strong>r, et <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de JESUS veu<strong>le</strong>nt n<strong>ou</strong>s réveil<strong>le</strong>r !Les "scribes et pharisiens hypocrites" prétendaient servir <strong>le</strong> <strong>DIEU</strong> Vivant, mais ils avaient comme misla main sur Lui. Leur savoir sur <strong>DIEU</strong> <strong>le</strong>s rendait incapab<strong>le</strong>s d'accueillir <strong>le</strong>s "signes" de <strong>DIEU</strong>proposés par JESUS sans <strong>le</strong>s interpréter à faux.L'hypocrisie, p<strong>ou</strong>r JESUS, n'est pas seu<strong>le</strong>ment l'absence de sincérité, el<strong>le</strong> semb<strong>le</strong> impliquer uneincapacité de s'<strong>ou</strong>vrir au réel, tel que <strong>DIEU</strong> n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> donne. Dans l'hypocrisie n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lons,consciemment <strong>ou</strong> pas, conformer <strong>le</strong> réel à nos désirs, convoitises…11


"Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites… !"."13 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s fermez à clé <strong>le</strong> Royaume des cieux devant<strong>le</strong>s hommes ; v<strong>ou</strong>s-mêmes n'y entrez pas, et ceux qui essayent d'y entrer, v<strong>ou</strong>s ne <strong>le</strong>ur permettez pas d'entrer !15 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s parc<strong>ou</strong>rez la mer et la terre p<strong>ou</strong>r faire unseul converti, et quand v<strong>ou</strong>s y avez réussi, v<strong>ou</strong>s en faites un homme v<strong>ou</strong>é à la géhenne, deux fois pire que v<strong>ou</strong>s !16 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, guides aveug<strong>le</strong>s, v<strong>ou</strong>s qui dites : 'Si l'on fait un serment par <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong>, il est nul ; mais sil'on fait un serment par l'or du Temp<strong>le</strong>, on doit s'en acquitter.'17 Insensés et aveug<strong>le</strong>s ! Qu'est-ce qui est <strong>le</strong> plus important : l'or ? <strong>ou</strong> bien <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> par <strong>le</strong>quel cet or devient sacré ?18 V<strong>ou</strong>s dites encore : 'Si l'on fait un serment par l'autel, il est nul ; mais si l'on fait un serment par l'offrande poséesur l'autel, on doit s'en acquitter.'19 Aveug<strong>le</strong>s ! Qu'est-ce qui est <strong>le</strong> plus important : l'offrande ? <strong>ou</strong> bien l'autel par <strong>le</strong>quel cette offrande devient sacrée ?20 Celui qui fait un serment par l'autel fait donc un serment par l'autel et par t<strong>ou</strong>t ce qui est posé dessus ;21 et celui qui fait un serment par <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> fait un serment par <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> et par Celui qui l'habite ;22 et celui qui fait un serment par <strong>le</strong> ciel fait un serment par <strong>le</strong> trône divin et par Celui qui siège sur ce trône.23 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s payez la dîme sur la menthe, <strong>le</strong> fen<strong>ou</strong>il et <strong>le</strong>cumin, mais v<strong>ou</strong>s avez négligé ce qu'il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà cequ'il fallait pratiquer sans négliger <strong>le</strong> reste.24 Guides aveug<strong>le</strong>s ! V<strong>ou</strong>s en<strong>le</strong>vez <strong>le</strong> m<strong>ou</strong>cheron avec un filtre, et v<strong>ou</strong>s ava<strong>le</strong>z <strong>le</strong> chameau !25 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s purifiez l'extérieur de la c<strong>ou</strong>pe et del'assiette, mais l'intérieur est rempli de cupidité et d'intempérance !26 Pharisien aveug<strong>le</strong>, purifie d'abord l'intérieur de la c<strong>ou</strong>pe afin que l'extérieur aussi devienne pur.27 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s ressemb<strong>le</strong>z à des tombeaux blanchis à lachaux : à l'extérieur ils ont une bel<strong>le</strong> apparence, mais l'intérieur est rempli d'ossements et de t<strong>ou</strong>tes sortes de chosesimpures.28 C'est ainsi que v<strong>ou</strong>s, à l'extérieur, p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s gens, v<strong>ou</strong>s avez l'apparence d'hommes justes, mais à l'intérieur v<strong>ou</strong>s êtesp<strong>le</strong>ins d'hypocrisie et de mal.29 Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites, parce que v<strong>ou</strong>s bâtissez <strong>le</strong>s tombeaux des prophètes, v<strong>ou</strong>sdécorez <strong>le</strong>s sépulcres des justes,30 et v<strong>ou</strong>s dites : 'Si n<strong>ou</strong>s avions vécu à l'époque de nos pères, n<strong>ou</strong>s n'aurions pas été <strong>le</strong>urs complices p<strong>ou</strong>r verser <strong>le</strong>sang des prophètes.'31 Ainsi v<strong>ou</strong>s témoignez contre v<strong>ou</strong>s-mêmes : v<strong>ou</strong>s êtes bien <strong>le</strong>s fils de ceux qui ont assassiné <strong>le</strong>s prophètes."(Matthieu 23, 13-31 Traduction AELF)CommentaireLe chapitre 23 de <strong>Saint</strong> Matthieu est s<strong>ou</strong>vent appelé <strong>le</strong> chapitre des "malédictions" : JESUS y dénoncevig<strong>ou</strong>reusement "l'hypocrisie", <strong>le</strong> "faux semblant" des scribes et des pharisiens (parallè<strong>le</strong>s en Luc 11,37-54).1. Ce ne sont pas des "malédictions", mais plutôt des "lamentations" : ce n'est pas <strong>le</strong> terme"kataros" (comme en Deutéronome 27, 11-26 <strong>ou</strong> en Jérémie 17, 5 : "Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans unmortel…") qui est utilisé mais "<strong>ou</strong>ai " (comme en Marc 13, 17 : "Malheureuses <strong>le</strong>s femmes qui seront enceintes, etcel<strong>le</strong>s qui allaiteront en ces j<strong>ou</strong>rs-là !").2. Au chapitre 5, JESUS proclamait "bienheureux" <strong>le</strong>s "pauvres de cœur"… <strong>le</strong>s "d<strong>ou</strong>x"… ; ence chapitre 23, JESUS proclame "malheureux" ceux qui ont un d<strong>ou</strong>b<strong>le</strong> langage : <strong>le</strong>ur comportement dément<strong>le</strong>ur enseignement, <strong>le</strong>ur "ferveur" religieuse cache <strong>le</strong>ur désir d'être reconnu des hommes…3. L'expression "Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s" revient 7 fois, et la vio<strong>le</strong>nce du langage de JESUS("Serpents, engeance de vipères" au verset 33 !) interroge : <strong>le</strong> chapitre 23 de l'évangi<strong>le</strong> de <strong>Saint</strong> Matthieu aurait-ilété gardé comme un témoignage archéologique de l'attitude d'un certain nombre de "pharisiens" et de"scribes", et de la vio<strong>le</strong>nce de la réaction de JESUS à <strong>le</strong>ur égard ?Ou n'aurait-il pas p<strong>ou</strong>r fonction de mettre en garde chaque n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> génération de chrétiens ?12


Selon l'Evangi<strong>le</strong> de St Matthieu, c'est au terme des controverses au Temp<strong>le</strong> (cel<strong>le</strong>s que n<strong>ou</strong>sétudions en ce chapitre 12 de l'Evangi<strong>le</strong> selon St Marc) que JESUS aura <strong>le</strong>s mots <strong>le</strong>s plus durs p<strong>ou</strong>rses adversaires : "Malheureux êtes-v<strong>ou</strong>s, scribes et pharisiens hypocrites… ! (Matthieu 23, 13 etsuivants ; voir page 12). "P<strong>ou</strong>rquoi v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s Me mettre à l'épreuve ?..." (Marc 12, 15b) <strong>ou</strong> litt."P<strong>ou</strong>rquoi me tentez-v<strong>ou</strong>s ?"Le sens du verbe utilisé est proche de notre "tester". Le mot "tentation" aj<strong>ou</strong>te une nuancede "séduction" et d'hostilité, qui existe aussi p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> verbe et <strong>le</strong> mot grec.En Marc 2,12-13, n<strong>ou</strong>s avons déjà tr<strong>ou</strong>vé <strong>le</strong> verbe : "Aussitôt (après <strong>le</strong> baptême du J<strong>ou</strong>rdain)l'ESPRIT p<strong>ou</strong>sse JESUS au désert. Durant quarante j<strong>ou</strong>rs, au désert, Il fut tenté par Satan."L'adversaire, l'accusateur…"Le Satan" (en hébreu : ‏(הַשָּׂטָן signifie l'adversaire, l'accusateur.N<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vons ce mot en 1 Rois 11,14 : "Le SEIGNEUR suscite un adversaire à Salomon". Ce mot estutilisé p<strong>ou</strong>r désigner un membre de la C<strong>ou</strong>r cé<strong>le</strong>ste en 1 Chroniques 21,1 (Satan incite David àdénombrer <strong>le</strong> peup<strong>le</strong>), en Zacharie 3,1-2 (Satan se tient à côté du grand-prêtre Josué p<strong>ou</strong>r l'accuser, maisl'ange du SEIGNEUR prend la défense de Jérusa<strong>le</strong>m et du grand-prêtre) et surt<strong>ou</strong>t en Job où "<strong>le</strong> Satan"reçoit la permission à deux reprises d'épr<strong>ou</strong>ver Job, de "tester" sa fidélité (Job 1, 6-12 et 2,1-7).Dans <strong>le</strong> <strong>Livre</strong> de l'Apocalypse est opérée une identification des différents termes utilisés dans laBib<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r désigner <strong>le</strong> mystère du mal : "Oui, il fut rejeté, <strong>le</strong> grand Dragon, <strong>le</strong> serpent des origines, celuiqu'on nomme Démon et Satan, celui qui égarait <strong>le</strong> monde entier" (Ap 12,9).Plusieurs fois, <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s n<strong>ou</strong>s rapportent que des pharisiens viennent "tenter" JESUS : c'est <strong>le</strong>cas dans <strong>le</strong> passage cité plus haut (Marc 8,11-15), <strong>ou</strong> à propos du mariage (Marc 10,2). Mais <strong>le</strong> plusétonnant est de voir Simon-Pierre "tenter" JESUS, et se faire traiter par Lui de "Satan" (Mt 16,23) ! "Faites-moi voir une pièce d'argent" (Marc 12,15c). Littéra<strong>le</strong>ment : "Apportez-Moiun denier p<strong>ou</strong>r que Je voie"Le denier était une pièce romaine qui servait au paiement de l'impôt. Cette monnaiepaïenne ne p<strong>ou</strong>vait servir à l'intérieur du Temp<strong>le</strong> : des changeurs (que JESUS a chasséprécédemment : voir Marc 11,15) se tenaient s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s portiques du parvis des païens, afin que<strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s puissent acheter offrandes <strong>ou</strong> animaux en vue des sacrifices (par exemp<strong>le</strong> en Luc2,24 est indiquée l'offrande de Marie p<strong>ou</strong>r sa purification conformément à la prescription du Lévitique 12,8).JESUS n'a donc pas de denier sur Lui… On peut supposer que <strong>le</strong>s pharisiens n'en ont pasnon plus par s<strong>ou</strong>ci de pureté rituel<strong>le</strong>. Par contre <strong>le</strong>s "hérodiens" ne devaient pas avoir descrupu<strong>le</strong>s à en conserver sur eux…et de t<strong>ou</strong>tes façons <strong>le</strong>s changeurs ne sont pas loin…13


www.monnaiesdantan.com/vso6/tibere-denier-lyon-livie-p81.htmLe denier est de l'époque de JESUS, ce n'est pas forcément celui qui a été présenté à JESUS, car <strong>le</strong>s sériesprécédentes étaient encore en circulation. Le portrait p<strong>ou</strong>vait donc être celui d'Auguste.Voici l'inscription sur <strong>le</strong> denier reproduit ci-dessus : TI CAESAR DIVI AVG F AVGVSTVS.("Tiberius Caesar Divi Augusti Filli Augustus " = Tibère <strong>César</strong> fils du divin Auguste, Auguste).Monnaies grecques et romaines dans <strong>le</strong> N<strong>ou</strong>veau Testament…La monnaie métallique semb<strong>le</strong> avoir été inventée par <strong>le</strong>s Lydiens (en Asie Mineure, sur <strong>le</strong>s bords de la Mer Egée)vers <strong>le</strong> 7 ème sièc<strong>le</strong> avant JC. Ce sont de petites b<strong>ou</strong><strong>le</strong>s en é<strong>le</strong>ctrum (alliage naturel d'or et d'argent).Cette invention va être perfectionnée et étendue dans <strong>le</strong>s empires perses et grecs. L'é<strong>le</strong>ctrum laissera la placeà l'or, l'argent et <strong>le</strong> bronze.La "drachme" grecque, et ses variantes, deviendra <strong>le</strong> moyen de paiement international.Rome, quelques sièc<strong>le</strong>s après, copiera <strong>le</strong> système monétaire grec.Dans <strong>le</strong>s évangi<strong>le</strong>s, il est surt<strong>ou</strong>t fait mention des monnaies grecques : de la "drachme" (Luc 15,8-9), du"didrachme", du "statère" qui vaut 2 didrachmes (Mt 17,24-27), de la "mine" qui vaut 100 drachmes (Luc 19,13-25), du "ta<strong>le</strong>nt" qui vaut 60 mines (Mt 18,24 et 25,15-28), de la "<strong>le</strong>pte" qui est la plus petite monnaie grecque, encuivre (Marc 12,42 : c'est l'obo<strong>le</strong> de la veuve).Mais <strong>le</strong> "denier" romain (équiva<strong>le</strong>nt au didrachme grec) est s<strong>ou</strong>vent cité : Mt 18,28 ; 20,2.9.10.13 ; 22,19(parallè<strong>le</strong> de notre texte de Marc 12, 15 et de Luc 20,24) ; Marc 6,37 (parallè<strong>le</strong> en Jean 6,7) ; Marc 14, 5 (parallè<strong>le</strong> en Jean12,5) ; Luc 7,41 et 10,35. Le denier vaut 16 "as" (Mt 10,29) ; l'as vaut 4 quadrants (Mt 5,26)Les monnaies juives utilisées au Temp<strong>le</strong> dataient de l'époque macchabéenne. Lors de la révolte juive en 66-70, <strong>le</strong> "sic<strong>le</strong> d'Israël" (dont la va<strong>le</strong>ur est éga<strong>le</strong> au sic<strong>le</strong> phénicien et au tétradrachme grec) sera à n<strong>ou</strong>veau frappé.14


Ils <strong>le</strong> firent, et JESUS <strong>le</strong>ur dit : "Cette effigie et cette légende, de quisont-el<strong>le</strong>s ? De l'empereur <strong>César</strong>", répondent-ils (Marc 12, 16). Litt : "Cette image(icône) et cette écriture, de qui sont-el<strong>le</strong>s ? – de <strong>César</strong>…" JESUS a l'initiative : ses adversaires avaient pensé L'enfermer dans une question à"<strong>ou</strong>i" <strong>ou</strong> "non", mais par sa demande de voir la monnaie de l'impôt (une demandeinattendue mais non pas incongrue puisqu'il s'agit t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs de l'impôt), c'est JESUS quiforce ses adversaires à répondre : où veut-Il en venir ? Celui qui présente cette pièce de monnaie dans <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> ne se rend-il pas impur,à cause de ce contact avec une monnaie païenne ? Sans d<strong>ou</strong>te la discussion a-t-el<strong>le</strong> lieudans <strong>le</strong> parvis des gentils (païens) mais JESUS ne démasque-t-Il pas un autre aspect de"l'hypocrisie" des pharisiens si attachés aux préceptes de pureté rituel<strong>le</strong> reçue de la"tradition des pères", et p<strong>ou</strong>rtant capab<strong>le</strong> d'une démarche commune avec <strong>le</strong>s hérodiens p<strong>ou</strong>ressayer de piéger JESUS ? On ne t<strong>ou</strong>che pas soi-même la monnaie p<strong>ou</strong>r ne pas se rendreimpur, mais on la fait être présentée par d'autres !Cette monnaie qui est la marque de l'asservissement à la puissance romaine, étrangère, estdonc présente jusque dans <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> du <strong>DIEU</strong> Unique, et el<strong>le</strong> y est uti<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r en financer<strong>le</strong>s activités <strong>le</strong>s plus quotidiennes… L' "image" et l'"écriture"Les mots utilisés par l'évangéliste ne sont sans d<strong>ou</strong>te pas à traduire bana<strong>le</strong>ment… Le mot " 'epigraphé " ne se retr<strong>ou</strong>ve pas ail<strong>le</strong>urs dans la Bib<strong>le</strong> (on dit qu'il est un "hapax"). Il estcomposé du mot "graphè" qui veut dire écriture, et du préfixe "epi" = sur. Le verbe"Epigraphô" se tr<strong>ou</strong>ve en Proverbes :" 2 Si tu veux vivre, garde mes préceptes et mon enseignement comme la prunel<strong>le</strong> de tes yeux. 3Attache-<strong>le</strong>s à tes doigts. Écris-<strong>le</strong>s sur la tab<strong>le</strong> de ton cœur. (Pr 7,2-3 TOB)Ce sont donc <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s qui viennent de <strong>DIEU</strong> que l'homme est appelé à "écrire", "inscrire"dans son cœur ! Mais sur <strong>le</strong> denier, apporté à JESUS, l'inscription est cel<strong>le</strong> d'un <strong>César</strong> quiveut faire sentir son p<strong>ou</strong>voir… Le mot "image" ("eikôn") renvoie bien sûr à la première page de la Bib<strong>le</strong>, là où <strong>DIEU</strong> dit :26"Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance.Qu'il soit <strong>le</strong> maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux,de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s bêtes sauvages, et de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s bestio<strong>le</strong>s qui vont et viennent sur la terre."27<strong>DIEU</strong> créa l'homme à son Image, à l'image de <strong>DIEU</strong> Il <strong>le</strong> créa,Il <strong>le</strong>s créa homme et femme ".(Genèse 1, 26-27 AELF)15


Le p<strong>ou</strong>voir et la domination selon Genèse 1…Le premier récit de la Création selon Genèse 1 est un majestueux poème décrivant l'acte créateur de <strong>DIEU</strong> en6 j<strong>ou</strong>rs. C'est la "T<strong>ou</strong>te Puissance" de <strong>DIEU</strong> qui est à l'œuvre en cette création, qui appel<strong>le</strong> à l'existence parsa Paro<strong>le</strong>, une Paro<strong>le</strong> qui sépare, organise, "nomme"… donne mission… et se retire !C'est une T<strong>ou</strong>te Puissance non vio<strong>le</strong>nte !Cette humanité appelée à être, à devenir à son "image" (" 'eikôn") et "ressemblance" (omoïosin), commentva-t-el<strong>le</strong> accueillir et réaliser cette mission ?..."L'homme est à l'image de <strong>DIEU</strong>, or <strong>DIEU</strong> domine par la paro<strong>le</strong>. N<strong>ou</strong>s savons donc qu'il en ira de mêmep<strong>ou</strong>r l'homme. Le p<strong>ou</strong>voir de la paro<strong>le</strong> constitue l'homme, image de <strong>DIEU</strong>…" (p.22)"… La sixième paro<strong>le</strong> (Genèse 1,29-30) est cel<strong>le</strong> qui exerce la pesée, <strong>le</strong> "momentum" de l'interprétation. Parel<strong>le</strong>, <strong>DIEU</strong> ne donne à l'homme et à l'animal comme n<strong>ou</strong>rriture commune que <strong>le</strong> végétal. Cette Loi enréalité est une utopie à deux niveaux : l'homme ne verse pas <strong>le</strong> sang des animaux, <strong>le</strong>s animaux eux-mêmesne se dévorent pas entre eux…… Si enfin la paro<strong>le</strong> humaine est ainsi qualifiée et que l'homme est image de <strong>DIEU</strong> quand il l'exerce, c'estque <strong>DIEU</strong> Lui-même ne commande pas par la force et que la création est <strong>le</strong> témoignage de sa d<strong>ou</strong>ceur.(p.26)… <strong>DIEU</strong> <strong>le</strong> premier observe <strong>le</strong> sabbat, p<strong>ou</strong>r que l'homme l'observe à son t<strong>ou</strong>r sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong>, donc"à son image". Cela suffit à relativiser l'idée que l'homme soit image de <strong>DIEU</strong> par son travail. Il l'est bienplutôt par l'arrêt de son travail. Arrêter son travail, c'est être plus fort que son travail, et quoi de plusdiffici<strong>le</strong> ? C'est être plus fort que sa force, ce qui est la définition de la d<strong>ou</strong>ceur de <strong>DIEU</strong>. Le sabbats<strong>ou</strong>ligne encore la d<strong>ou</strong>ceur au cœur de l'image de <strong>DIEU</strong>" (p. 27).(Extraits de Paul BEAUCHAMP, Testament biblique – BAYARD)Ce thème de la "ressemblance" est présent dans la tradition juive et chrétienne. Voici quelques extraits de laMisnah, de <strong>Saint</strong> Pierre Chrysologue et de <strong>Saint</strong> Colomban.1. "P<strong>ou</strong>r suivre t<strong>ou</strong>tes tes voies" : ce sont <strong>le</strong>s voies du LIEU (manière de désigner <strong>DIEU</strong> qui habite <strong>le</strong>Temp<strong>le</strong>). "Ya, <strong>DIEU</strong> miséricordieux" (Ex 34,6) et (Jl 3,5) : "Quiconque invoquera <strong>le</strong> Nom de Y. sera sauvé".Est-il possib<strong>le</strong> d'être appelé du nom du LIEU ? Le <strong>Saint</strong> (Béni soit-Il !) est appelé "miséricordieux" : soiséga<strong>le</strong>ment miséricordieux ! Il est appelé aussi compatissant : sois pareil<strong>le</strong>ment compatissant ! Le LIEU estappelé juste : sois aussi juste ! Il est appelé p<strong>le</strong>in de bonté : sois p<strong>le</strong>in de bonté !(Sifré sur <strong>le</strong> Deutéronome dans "Textes rabbiniques"… n° 299 bis)2. "Maintenant renés à la ressemblance de notre SEIGNEUR, comme n<strong>ou</strong>s l'avons dit, puisque<strong>DIEU</strong> n<strong>ou</strong>s a adoptés ~ p<strong>ou</strong>r ses fils, réalisons une image parfaite par une ressemblance parfaite avecnotre Créateur, non par la Gloire, qu'Il est seul à posséder, mais par l'innocence, la simplicité, la d<strong>ou</strong>ceur,la patience, l'humilité, la miséricorde, la concorde, puisque c'est par ces vertus qu'Il a daigné venir etdemeurer en communion avec n<strong>ou</strong>s (<strong>Saint</strong> Pierre Chrysologue - Homélie sur l'ancien et <strong>le</strong> n<strong>ou</strong>vel Adam)".3. "Moïse a écrit dans la Loi : <strong>DIEU</strong> fit l'homme à son image et à sa ressemblance.Considérez, je v<strong>ou</strong>s prie, l'importance de cette paro<strong>le</strong>. <strong>DIEU</strong>, <strong>le</strong> T<strong>ou</strong>t-Puissant, l'Invisib<strong>le</strong>,l'Incompréhensib<strong>le</strong>, l'Indicib<strong>le</strong>, l'Inestimab<strong>le</strong>, en façonnant l'homme avec de la glaise, l'a ennobli del'image de sa propre grandeur…Ne soyez pas <strong>le</strong>s peintres d'une image étrangère. De fait, il peint l'image d'un tyran, celui qui se montrevio<strong>le</strong>nt, colérique, <strong>ou</strong> orgueil<strong>le</strong>ux. Aussi p<strong>ou</strong>r au moins ne pas introduire en n<strong>ou</strong>s d'images de tyrans,laissons <strong>le</strong> CHRIST peindre en n<strong>ou</strong>s son Image. Il l'a peinte lorsqu'Il a dit : Je v<strong>ou</strong>s donne ma Paix, Jev<strong>ou</strong>s laisse ma Paix. Mais à quoi n<strong>ou</strong>s sert-il de savoir que cette Paix est bonne, si n<strong>ou</strong>s ne veillons pasbien sur el<strong>le</strong> ?"<strong>Saint</strong> Colomban (563-615), Instruction 11, 1-4 : PL 80, 250-252 (trad. Orval)16


L'homme (l'humain, l'humanité : c'est <strong>le</strong> terme générique) est donc appelé à être, à devenir"image" (eikôn) de <strong>DIEU</strong> ! Comment ?Serait-ce en exerçant ce p<strong>ou</strong>voir dont il est question au verset 26b : "Qu'Il soit <strong>le</strong> maître des poissonsde la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s bêtes sauvages, et de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s bestio<strong>le</strong>s quivont et viennent sur la terre…" ?Faut-il donc en conclure que <strong>le</strong>s tyrans et césars de t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s époques seraient <strong>le</strong>s ref<strong>le</strong>tsde la Présence divine en notre monde ?Mais <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir que <strong>DIEU</strong> veut confier aux hommes n'est pas <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir tyrannique quiconsiste à être des prédateurs de la création ; <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir que <strong>DIEU</strong> confie aux hommes estce p<strong>ou</strong>voir non-vio<strong>le</strong>nt, cette d<strong>ou</strong>ceur (voir page 14) qui garde et préserve l'unité et l'harmonieentre t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s êtres :"Heureux <strong>le</strong>s d<strong>ou</strong>x, ils possèderont (hériteront) la terre" (Mt 5,5).JESUS <strong>le</strong>ur dit : "A <strong>César</strong>, rendez ce qui est à <strong>César</strong>, et à <strong>DIEU</strong>, ce qui est à<strong>DIEU</strong>. Et ils étaient remplis d'étonnement à son sujet." (Marc 12,17)Littéra<strong>le</strong>ment : " 'Les (choses) de <strong>César</strong>, rendez à <strong>César</strong> et <strong>le</strong>s (choses) de <strong>DIEU</strong>, rendez à <strong>DIEU</strong> !'Et ils étaient stupéfiés à l'égard de Lui…" 'Ils étaient stupéfiés' : <strong>le</strong> verbe (θαύμαζω) est celui de l'admiration, del'émerveil<strong>le</strong>ment, <strong>ou</strong> de l'étonnement. Il est renforcé du préfixe "ek" qui indique uneintensité où l'on sort de soi, d'où "admirer vivement". L'admiration, l'étonnement porte surla personne même de JESUS, plus que sur la réponse, inattendue, de JESUS.Cette réponse bien sûr est étonnante, admirab<strong>le</strong>, car el<strong>le</strong> permet de sortir d'un di<strong>le</strong>mmepar <strong>le</strong> haut ! Ses interlocuteurs v<strong>ou</strong>laient obliger JESUS à passer <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r un collaborateurdes Romains, <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r un nationaliste ennemi des Romains (mais c'est t<strong>ou</strong>t membre dupeup<strong>le</strong> qu'ils acculaient à ce choix !).Par sa réponse, JESUS oblige ses interlocuteurs à passer à un autre niveau, ce niveau quiest celui du "vrai Chemin de <strong>DIEU</strong>" (verset 14) et qui déb<strong>ou</strong>che sur la question de sonidentité… <strong>Saint</strong> Paul n<strong>ou</strong>s donne la clé : "Il (<strong>le</strong> CHRIST) est Image de <strong>DIEU</strong>, l'Invisib<strong>le</strong>…" (Col 1,15a)En JESUS-CHRIST Ressuscité, Paul contemp<strong>le</strong> l'humanité parvenue à la perfection,parvenue à la plénitude de sa vocation qui est de refléter la Présence de <strong>DIEU</strong> à saCréation. En JESUS-CHRIST, notre humanité parvient à son accomplissement.Et t<strong>ou</strong>te l'humanité de JESUS rend gloire à <strong>DIEU</strong> !17


Comment tordre la Paro<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong> ?La réponse de JESUS a été interprétée de différentes manières :1. "Rendez à <strong>César</strong> ce qui est à <strong>César</strong>" JESUS recommande de payer l'impôt… JESUS demande de renvoyer à <strong>César</strong> sa monnaie qui n'a rien à faire en Israël…On peut donc interpréter la paro<strong>le</strong> de JESUS de deux manières différentes, de manière contradictoire : dans<strong>le</strong> sens d'une attitude de collaboration avec la puissance politique du moment, <strong>ou</strong> dans <strong>le</strong> sens d'une attitudede résistance ! Ces interprétations ne sont possib<strong>le</strong>s que parce que l'on iso<strong>le</strong> une partie de la réponse deJESUS de son contexte…2. "Rendez à <strong>DIEU</strong>, ce qui est à <strong>DIEU</strong>" <strong>César</strong> n'est pas <strong>DIEU</strong> !Or <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>voir romain se divinise lui-même ("divin Auguste"), il faut donc lutter contre lui … C'est la<strong>le</strong>cture nationaliste. <strong>DIEU</strong> n'a rien à voir avec <strong>César</strong>, <strong>le</strong>s sphères religieuses et politiques sont tota<strong>le</strong>ment différentes etne communiquent pas entre el<strong>le</strong>s…Là aussi, ces deux interprétations ne prennent pas en compte l'ensemb<strong>le</strong> du récit.Il est décevant de voir que la Paro<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong> puisse ainsi être "récupérée" par <strong>le</strong>s partisans d'une attitudepolitique <strong>ou</strong> d'une autre….Mais la Paro<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong> en a pris <strong>le</strong> risque en se donnant aux hommes !Comment respecter la Paro<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong> dans sa visée propre ?Tel<strong>le</strong> est la question, <strong>le</strong> défi des croyants de chaque génération…18


T<strong>ou</strong>t ce que JESUS a vécu, t<strong>ou</strong>t ce qu'Il a dit, sa manière de rencontrer <strong>le</strong>s hommes, sacompassion p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrants, sa d<strong>ou</strong>ceur et sa vigueur, t<strong>ou</strong>t cela n<strong>ou</strong>s livre <strong>le</strong> vraiportrait de <strong>DIEU</strong> en notre humanité, ce portrait qu'Il a Lui-même dessiné dans <strong>le</strong>sbéatitudes : pauvre, d<strong>ou</strong>x, capab<strong>le</strong> de p<strong>le</strong>urer, affamé et assoiffé de justice, miséricordieux,sans aucune complicité avec <strong>le</strong> mal, artisan de paix et de réconciliation, et… persécuté sansaucun désir de vengeance… "Rendez à <strong>DIEU</strong> ce qui est à <strong>DIEU</strong> !"Cette fina<strong>le</strong> de JESUS est donc un appel ! Appel à reconnaître en Lui Celui que <strong>DIEU</strong> aenvoyé dans <strong>le</strong> monde, à reconnaître en Lui la vraie "monnaie" du PERE, selon l'expressiond'Ignace d'Antioche :Les deux monnaiesCar <strong>le</strong>s choses ont <strong>le</strong>ur fin, et voici devant n<strong>ou</strong>s, t<strong>ou</strong>tes deux éga<strong>le</strong>ment, la mort et la vie, et chacun doital<strong>le</strong>r à son lieu propre. C'est ainsi qu'il y a deux monnaies, cel<strong>le</strong> de <strong>DIEU</strong> et cel<strong>le</strong> du monde ; et chacuned'el<strong>le</strong>s a sa marque particulière.Les infidè<strong>le</strong>s portent cel<strong>le</strong> de ce monde, et <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s qui sont dans la charité portent la marque de <strong>DIEU</strong><strong>le</strong> PERE par JESUS- CHRIST. Si, grâce à Celui-ci, n<strong>ou</strong>s ne décidons pas librement de m<strong>ou</strong>rir p<strong>ou</strong>rparticiper à sa passion, sa Vie n'est pas en n<strong>ou</strong>s.De la Lettre de St Ignace d'Antioche aux Magnésiens. Rendre à <strong>DIEU</strong> ce qui est à <strong>DIEU</strong>, c'est d'abord reconnaître en JESUS son Image,l'Image véritab<strong>le</strong> et fidè<strong>le</strong> : c'est reconnaître en Lui <strong>le</strong> "Fils de l'homme", c'est-à-dire la p<strong>le</strong>ineréalisation de notre humanité.C'est reconnaître en JESUS Celui que t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s Ecritures annoncent :" 39 V<strong>ou</strong>s scrutez <strong>le</strong>s Écritures parce que v<strong>ou</strong>s pensez tr<strong>ou</strong>ver en el<strong>le</strong>s la Vie éternel<strong>le</strong> ; or, ce sontel<strong>le</strong>s qui Me rendent témoignage, 40 et v<strong>ou</strong>s ne v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z pas venir à Moi p<strong>ou</strong>r avoir la Vie ! " (…)" 45 Ne pensez pas que c'est Moi qui v<strong>ou</strong>s accuserai devant <strong>le</strong> PERE. Votre accusateur, c'estMoïse, en qui v<strong>ou</strong>s avez mis votre espérance. 46 Si v<strong>ou</strong>s croyiez en Moïse, v<strong>ou</strong>s croiriez aussi enMoi, car c'est de Moi qu'il a parlé dans l'Écriture. 47 Mais si v<strong>ou</strong>s ne croyez pas ce qu'il a écrit,comment croirez-v<strong>ou</strong>s ce que Je dis ?" (Jean 5, 39-40 ; 45-47 Traduction AELF) Rendre à <strong>DIEU</strong> ce qui est à <strong>DIEU</strong>, ce sera participer par la foi à cet avènementd'une humanité ren<strong>ou</strong>velée :" 08 Mais maintenant, débarrassez-v<strong>ou</strong>s de t<strong>ou</strong>t cela : colère, emportement, méchanceté, insultes,propos grossiers. 09 Plus de mensonge entre v<strong>ou</strong>s ; débarrassez-v<strong>ou</strong>s des agissements de l'hommeancien qui est en v<strong>ou</strong>s, 10 et revêtez l'homme n<strong>ou</strong>veau, celui que <strong>le</strong> Créateur refait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs neuf àson image p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> conduire à la vraie connaissance." (Col 3,8-10 Traduction AELF)19


JESUS, Image de <strong>DIEU</strong>…* Qui peut revendiquer de refléter <strong>DIEU</strong> ? C'est <strong>le</strong> Mystère du CHRIST !06 JESUS (à Thomas) lui répond : "Moi, Je suis <strong>le</strong> Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers <strong>le</strong>PERE sans passer par Moi.07 Puisque v<strong>ou</strong>s Me connaissez, v<strong>ou</strong>s connaîtrez aussi mon PERE. Dèsmaintenant v<strong>ou</strong>s Le connaissez, et v<strong>ou</strong>s L'avez vu."08 Philippe Lui dit : "SEIGNEUR, montre-n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> PERE ; cela n<strong>ou</strong>s suffit."09 JESUS lui répond : "Il y a si longtemps que Je suis avec v<strong>ou</strong>s, et tu ne Me connais pas, Philippe ! Celuiqui M'a vu a vu <strong>le</strong> PERE. 10 Comment peux-tu dire : 'Montre-n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> PERE' ? Tu ne crois donc pas queJe suis dans <strong>le</strong> PERE et que <strong>le</strong> PERE est en moi !... " (Jean 14,6-10 Traduction AELF)* Il a fallu la grâce de la Pentecôte, l'effusion de l'ESPRIT-SAINT p<strong>ou</strong>r que <strong>le</strong>s discip<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus proches deJESUS s'<strong>ou</strong>vrent au Mystère de JESUS…1 Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé autrefois aux pères dans <strong>le</strong>s prophètes,<strong>DIEU</strong>, 2 en la période fina<strong>le</strong> où n<strong>ou</strong>s sommes, n<strong>ou</strong>s a parlé à n<strong>ou</strong>s en un FILS qu'Il a établi héritier det<strong>ou</strong>t, par qui aussi Il a créé <strong>le</strong>s mondes. 3 Ce FILS est resp<strong>le</strong>ndissement de sa gloire et expression de sonêtre et Il porte l'univers par la puissance de sa paro<strong>le</strong>. Après avoir accompli la purification des péchés, IlS'est assis à la droite de la Majesté dans <strong>le</strong>s hauteurs, 4 devenu d'autant supérieur aux anges qu'Il a héritéd'un nom bien différent du <strong>le</strong>ur. (Hébreux 1, 1-4 Traduction TOB)* JESUS est "FILS" : Il Se reçoit du PERE, <strong>le</strong> PERE est sa S<strong>ou</strong>rce… <strong>DIEU</strong> est CommUnion de Vie !" 19 JESUS reprit donc la paro<strong>le</strong>. Il <strong>le</strong>ur déclarait : "Amen, amen, Je v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> dis : <strong>le</strong> FILS ne peut rienfaire de Lui-même, Il fait seu<strong>le</strong>ment ce qu'Il voit faire par <strong>le</strong> PERE ; ce que fait Celui-ci, <strong>le</strong> FILS <strong>le</strong> faitpareil<strong>le</strong>ment. 20 Car <strong>le</strong> PERE aime <strong>le</strong> FILS et Lui montre t<strong>ou</strong>t ce qu'Il fait. Il lui montrera des œuvresencore plus grandes, si bien que v<strong>ou</strong>s serez dans l'étonnement.21 Comme <strong>le</strong> PERE, en effet, relève <strong>le</strong>s morts et <strong>le</strong>ur donne la Vie, <strong>le</strong> FILS, Lui aussi, donne la vie à qui Ilveut… 26 Comme <strong>le</strong> PERE a la Vie en Lui-même, ainsi a-t-Il donné au FILS d'avoir la Vie en Lui-même"(Jean 5, 19-26 Traduction TOB)* La foi est cette <strong>ou</strong>verture du cœur au Mystère de JESUS. Mais il peut se fermer, comme en témoigne la findu récit de la guérison par JESUS de l'aveug<strong>le</strong>-né :" 35 JESUS apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors Il vint <strong>le</strong> tr<strong>ou</strong>ver et lui dit : 'Crois-tu au Fils de l'homme ?'36 Il répondit : 'Et qui est-il, SEIGNEUR, p<strong>ou</strong>r que je croie en lui ?'37 JESUS lui dit : 'Tu Le vois, et c'est Lui qui te par<strong>le</strong>.'38 Il dit : 'Je crois, SEIGNEUR !', et il se prosterna devant Lui.39 JESUS dit alors : "Je suis venu en ce monde p<strong>ou</strong>r une remise en question : p<strong>ou</strong>r que ceux qui ne voientpas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveug<strong>le</strong>s.'40Des pharisiens qui se tr<strong>ou</strong>vaient avec Lui entendirent ces paro<strong>le</strong>s et Lui dirent : 'Serions-n<strong>ou</strong>s desaveug<strong>le</strong>s, n<strong>ou</strong>s aussi ?'41 JESUS <strong>le</strong>ur répondit : 'Si v<strong>ou</strong>s étiez des aveug<strong>le</strong>s, v<strong>ou</strong>s n'auriez pas de péché ; mais du moment quev<strong>ou</strong>s dites : 'N<strong>ou</strong>s voyons !' votre péché demeure." (Jean 9, 35-41Traduction TOB)* Jusqu'au b<strong>ou</strong>t JESUS n<strong>ou</strong>s appel<strong>le</strong>ra à croire en Lui, à mettre notre confiance en <strong>DIEU</strong> qui L'a envoyé p<strong>ou</strong>rSe faire connaître et n<strong>ou</strong>s communiquer sa Vie :" 44 JESUS, lui, affirmait avec force : 'Celui qui croit en Moi, ce n'est pas en Moi qu'il croit, mais enCelui qui M'a envoyé ; 45 et celui qui Me voit voit Celui qui M'a envoyé. 46 Moi qui suis la Lumière, Jesuis venu dans <strong>le</strong> monde p<strong>ou</strong>r que celui qui croit en Moi ne demeure pas dans <strong>le</strong>s ténèbres.47 Si quelqu'un entend mes paro<strong>le</strong>s et n'y reste pas fidè<strong>le</strong>, Moi, Je ne <strong>le</strong> jugerai pas, car Je ne suis pasvenu juger <strong>le</strong> monde, mais <strong>le</strong> sauver. 48 Celui qui Me rejette et n'accueil<strong>le</strong> pas mes paro<strong>le</strong>s aura un Jugep<strong>ou</strong>r <strong>le</strong> condamner. La Paro<strong>le</strong> que J'ai prononcée, El<strong>le</strong> <strong>le</strong> condamnera au dernier j<strong>ou</strong>r. 49 Car ce que J'aidit ne vient pas de Moi : <strong>le</strong> PERE Lui-même, qui M'a envoyé, M'a donné son commandement sur ceque Je dois dire et déclarer ; 50 et Je sais que son commandement est Vie éternel<strong>le</strong>. Donc, ce que Jedéclare, Je <strong>le</strong> déclare comme <strong>le</strong> PERE Me L'a dit." (Jean 12,44-50 Traduction TOB)20


N<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>vons ici <strong>le</strong> thème de la "Vérité" entrevu au début de ce travail : en JESUS, notrehumanité reflète fidè<strong>le</strong>ment la Présence de son Créateur, et chaque discip<strong>le</strong> de JESUS estappelé à participer à l'Image : ce qui s'appel<strong>le</strong> la conversion ! "Rendez à <strong>César</strong> ce qui est à <strong>César</strong> !"Qu'est-ce que JESUS v<strong>ou</strong>lait dire au juste par cette réponse ? Sans d<strong>ou</strong>te pas ce que certainsthéologiens <strong>ou</strong> philosophes de la vie politique ont pu théoriser au long des sièc<strong>le</strong>s !Dans la réponse de JESUS, il y a beauc<strong>ou</strong>p d'hum<strong>ou</strong>r et aucune agressivité !La clé de sa réponse est dans sa fina<strong>le</strong> "rendez à <strong>DIEU</strong> ce qui est à <strong>DIEU</strong>", et ceci est un appelà L'accueillir en son identité profonde.Si effectivement notre cœur s'<strong>ou</strong>vre à la Présence de <strong>DIEU</strong> en JESUS, en notre humanité, sin<strong>ou</strong>s accueillons en communion avec JESUS notre vocation à refléter avec Lui la Bonté, laSagesse, la <strong>Saint</strong>eté de <strong>DIEU</strong>, n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrons alors avoir un regard plus neuf sur <strong>le</strong> monde,sur <strong>le</strong>s enjeux politiques de notre vie sur la terre, un regard plus réaliste sur <strong>le</strong>s vraisbesoins de notre humanité dans <strong>le</strong> temps où n<strong>ou</strong>s sommes, sur notre propre besoin depurification de notre cœur comme <strong>le</strong> demande <strong>Saint</strong> Paul dans la Lettre aux Colossiens.Comment <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> des Béatitudes va-t-il s'y prendre auj<strong>ou</strong>rd'hui p<strong>ou</strong>r communiquer ettraduire son espérance à ce monde t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs traversé par la vio<strong>le</strong>nce et <strong>le</strong>s injustices ?Par notre vie, à qui allons-n<strong>ou</strong>s rendre culte :à <strong>César</strong> <strong>ou</strong> à <strong>DIEU</strong> ?12 Dès lors, Pilate cherchait à Le relâcher ; mais <strong>le</strong>s Juifs se mirent à crier : "Si tu Le relâches, tu n'espas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur."13En entendant ces paro<strong>le</strong>s, Pilate amena JESUS au-dehors ; il Le fit asseoir sur une estrade àl'endroit qu'on appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> Dallage (en hébreu : Gabbatha). 14 C'était un vendredi, la veil<strong>le</strong> de laPâque, vers midi.Pilate dit aux Juifs : "Voici votre roi."15Alors ils crièrent : "A mort ! A mort ! Crucifie-Le !" Pilate <strong>le</strong>ur dit : "Vais-je crucifier votre roi ?" Les chefs des prêtres répondirent : "N<strong>ou</strong>s n'avons pas d'autre roi que <strong>César</strong>."(Jean 19,12-15 Traduction AELF)21


ACTES DU CONCILE VATICAN II :L'Église dans <strong>le</strong> monde de ce temps. (Editeur : P. Roguet)Les questions <strong>le</strong>s plus profondes de l'homme.Le monde actuel apparaît à la fois comme puissant et faib<strong>le</strong>, capab<strong>le</strong> du meil<strong>le</strong>ur et du pire; <strong>le</strong> chemin qui s'<strong>ou</strong>vre devant lui est celui de la liberté <strong>ou</strong> de la servitude, du progrès <strong>ou</strong>de la régression, de la fraternité <strong>ou</strong> de la haine. En <strong>ou</strong>tre, l'homme déc<strong>ou</strong>vre qu'il luiappartient de bien diriger <strong>le</strong>s forces qu'il a mises en m<strong>ou</strong>vement et qui peuvent l'écraser<strong>ou</strong> <strong>le</strong> servir. C'est p<strong>ou</strong>rquoi il s'interroge.En vérité, <strong>le</strong>s déséquilibres dont s<strong>ou</strong>ffre <strong>le</strong> monde actuel sont liés à un déséquilibre plusfondamental, qui a sa racine dans <strong>le</strong> cœur même de l'homme.C'est en l'homme lui-même, en effet, que de nombreux éléments se combattent. D'unepart, comme créature, il lit l'expérience de ses multip<strong>le</strong>s limites ; d'autre part, il se sentillimité dans ses désirs et appelé à une vie supérieure, sollicité par tant d'appels, il est sanscesse contraint de choisir entre eux et d'en abandonner quelques-uns. En autre, faib<strong>le</strong> etpécheur, il accomplit s<strong>ou</strong>vent ce qu'il ne veut pas et n'accomplit point ce qu'il v<strong>ou</strong>drait.C'est donc en lui-même qu'il s<strong>ou</strong>ffre division, et c'est de là que naissent au sein de lasociété des discordes si nombreuses et si profondes.Certes, beauc<strong>ou</strong>p d'hommes, dont la vie est imprégnée de matérialisme pratique, sontdét<strong>ou</strong>rnés par là d'une claire conception de cette situation dramatique ; <strong>ou</strong> bien, accabléspar la misère, ils sont dans l'impossibilité d'y prêter attention. Un grand nombre d'entreeux pensent tr<strong>ou</strong>ver <strong>le</strong>ur tranquillité dans <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s explications du monde qui <strong>le</strong>ur sontproposées. Certains attendent du seul effort de l'homme la libération véritab<strong>le</strong> et complètedu genre humain ; ils se persuadent que <strong>le</strong> règne futur de l'homme sur la terre comb<strong>le</strong>rat<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s vœux de son cœur. Beauc<strong>ou</strong>p, désespérant du sens de la vie, exaltent <strong>le</strong>saudacieux qui, jugeant l'existence humaine dénuée par el<strong>le</strong>-même de t<strong>ou</strong>te signification,tentent de lui donner, par <strong>le</strong>ur seu<strong>le</strong> inspiration, t<strong>ou</strong>t son sens.Néanmoins, il y en a de plus en plus qui, devant l'évolution présente du monde, se posent<strong>le</strong>s questions <strong>le</strong>s plus fondamenta<strong>le</strong>s <strong>ou</strong> <strong>le</strong>s perçoivent avec une acuité n<strong>ou</strong>vel<strong>le</strong> : Qu'estceque l'homme ? Que signifient la s<strong>ou</strong>ffrance, <strong>le</strong> mal, la mort, qui subsistent malgré tantde progrès ? A quoi bon ces victoires payées d'un si grand prix ? Qu'est-ce que l'hommepeut apporter à la société ? Que peut-il attendre d'el<strong>le</strong> ? Qu'arrivera-t-il après cette vieterrestre ?L'Eglise, quant à el<strong>le</strong>, croit que par son Esprit <strong>le</strong> CHRIST, mort et ressuscité p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>s,offre à l'homme lumière et forces p<strong>ou</strong>r lui permettre de répondre à sa très haute vocation.El<strong>le</strong> croit qu'Il n'est pas s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> ciel d'autre nom donné aux hommes par <strong>le</strong>quel ils doiventêtre sauvés. El<strong>le</strong> croit aussi que l'on tr<strong>ou</strong>ve la clé, <strong>le</strong> centre et la fin de t<strong>ou</strong>te histoirehumaine en son Maître et SEIGNEUR. El<strong>le</strong> affirme en <strong>ou</strong>tre qu'à travers t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>schangements bien des choses demeurent qui ont <strong>le</strong>ur fondement ultime dans <strong>le</strong> CHRIST,<strong>le</strong> même hier, auj<strong>ou</strong>rd'hui et à jamais.Constitution pastora<strong>le</strong> « l'Eglise dans <strong>le</strong> monde de ce temps », n° 9 -1022


L'activité humaine.L'activité humaine vient de l'homme, et en même temps, el<strong>le</strong> s'oriente vers l'homme. Eneffet, par son action, l'homme ne transforme pas seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s choses et la société, il seperfectionne lui-même. Il apprend bien des choses, il cultive ses facultés, il sort de luimêmeet se dépasse. Cet essor, bien compris, est d'un t<strong>ou</strong>t autre prix que l'accumulationde t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s richesses possib<strong>le</strong>s. L'homme vaut davantage par ce qu'il est que par ce qu'ila.De même, t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s efforts des hommes p<strong>ou</strong>r faire progresser la justice, p<strong>ou</strong>r développer lafraternité, rég<strong>le</strong>r de façon plus humaine <strong>le</strong>s relations socia<strong>le</strong>s, t<strong>ou</strong>t cela l'emporte sur <strong>le</strong>sprogrès techniques. Car ceux-ci peuvent bien f<strong>ou</strong>rnir une base matériel<strong>le</strong> à la promotionhumaine, mais ils sont t<strong>ou</strong>t à fait impuissants, par eux seuls, à la réaliser.Voici donc la règ<strong>le</strong> de l'activité humaine : qu'el<strong>le</strong> soit conforme au bien authentique del'humanité, selon <strong>le</strong> dessein et la volonté de <strong>DIEU</strong>, et qu'el<strong>le</strong> permette à l'homme,considéré comme individu <strong>ou</strong> comme membre de la société, de s'épan<strong>ou</strong>ir selon laplénitude de sa vocation.P<strong>ou</strong>rtant, beauc<strong>ou</strong>p de nos contemporains semb<strong>le</strong>nt red<strong>ou</strong>ter un lien trop étroit entrel'activité humaine et la religion : ils y voient un danger p<strong>ou</strong>r l'autonomie des hommes, dessociétés et des sciences.Si, par autonomie des réalités terrestres, on veut dire que <strong>le</strong>s choses créées et <strong>le</strong>s sociétésel<strong>le</strong>s-mêmes ont <strong>le</strong>urs lois et <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs propres, que l'homme doit peu à peu apprendreà connaître, à utiliser et à organiser, une tel<strong>le</strong> exigence est p<strong>le</strong>inement légitime ; nonseu<strong>le</strong>ment el<strong>le</strong> est revendiquée par <strong>le</strong>s hommes de notre temps, mais el<strong>le</strong> correspond à lavolonté du Créateur. C'est en vertu de la création même que t<strong>ou</strong>tes choses sont établiesselon <strong>le</strong>ur consistance, <strong>le</strong>ur vérité et <strong>le</strong>ur excel<strong>le</strong>nce propres, avec <strong>le</strong>ur organisation et<strong>le</strong>urs lois spécifiques. L'homme doit respecter t<strong>ou</strong>t cela et reconnaître <strong>le</strong>s méthodesparticulières à chacune des sciences et des techniques. ~On n<strong>ou</strong>s permettra donc de déplorer certaines t<strong>ou</strong>rnures d'esprit qui ont existé parfoischez <strong>le</strong>s chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de lascience. S<strong>ou</strong>rces de tensions et de conflits, el<strong>le</strong>s ont conduit beauc<strong>ou</strong>p d'esprits à estimerqu'il y a opposition entre la foi et la science.Mais si, par "autonomie du temporel", on veut dire que <strong>le</strong>s réalités créées ne dépendentpas de <strong>DIEU</strong> et que l'homme peut en disposer sans référence au Créateur, t<strong>ou</strong>s ceux quiadmettent l'existence de <strong>DIEU</strong> comprennent la fausseté d'une tel<strong>le</strong> position. Car, sans <strong>le</strong>Créateur, la créature disparaît.Constitution pastora<strong>le</strong> « l'Eglise dans <strong>le</strong> monde de ce temps », n° 35 - 3623


Résumé du chapitre <strong>III</strong>1. "Rendre à <strong>DIEU</strong> ce qui est à <strong>DIEU</strong>", c'est d'abord reconnaître en JESUS Celui que<strong>DIEU</strong> a envoyé dans <strong>le</strong> monde p<strong>ou</strong>r révé<strong>le</strong>r Celui qu'IL EST, et n<strong>ou</strong>s révé<strong>le</strong>rnotre propre vocation…2. "Rendre à <strong>César</strong> ce qui est à <strong>César</strong>", c'est prendre notre part dans l'effort col<strong>le</strong>ctifde l'humanité p<strong>ou</strong>r devenir el<strong>le</strong>-même, une communauté de personnes...24

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