libres sont incapables de s’associer entre elles et sontextrêmement instables. Elles sont responsables del’apoptose et de l’érythropoïèse inefficace. Les â -thalassémiessont des maladies dysérythropoïétiques.Les formes hétérozygotes sont asymptomatiques. Lesformes homozygotes ou hétérozygotes compositessont toujours sévères et souvent fatales dès les premièresannées de vie en l’absence de transfusions sanguines.Dans le cas des â -thalassémies, les formes délétionnellessont exceptionnelles. Les anomalies moléculairessont le plus souvent des mutations ou de courtes délétionsou insertions, limitées àquelques nucléotides. Plusde 200 lésions différentes ont été décrites. Les mutationssont classées en deux catégories, â °thal et â + thal.Les â -thalassémies sont très fréquentes dans une largerégion qui englobe le Bassin méditerranéen, l’Afrique,le Moyen-Orient, le sous-continent indien, le Sud-Estasiatique, la Mélanésie et de nombreuses îles du Pacifique.La fréquence de l’anomalie varie de 1à20%dans ces régions. La présence d’un gène thalassémiqueassure un certain degré de protection contre le paludisme,ce qui explique cette large répartition.• â -thalassémies hétérozygotesElles sont cliniquement asymptomatiques. Parfois, lessujets peuvent développer une anémie symptomatiqueau cours d’une hématopoïèse de stress (grossesse,infection).L’hémogramme est variable :ilpeut être normal, montrerune microcytose isolée ou une pseudo-polyglobuliemicrocytaire hypochrome avec parfois une légèreanémie.Le diagnostic repose sur l’augmentation du tauxd’HbA 2 ,généralement de l’ordre de 4à5%.Ils’agitd’une augmentation relative et non pas absolue. Destaux plus élevés (toujours
gène recombinant étant de type ä et l’extrémité 3 ′ detype â .Lechromosome qui porte le gène recombinantne porte ni le gène ä ,nilegène â .Lepromoteur étantde type ä , le gène recombinant est peu exprimé, del’ordre de 10 à15%,etrépond àladéfinition d’ungène â + -thalassémique. En fonction de la région où s’estproduit le crossing-over, ondistingue plusieurs variétésd’Hb Lepore.Les sujets hétérozygotes ont un hémogramme évocateurde â -thalassémie. L’étude de l’Hb retrouve un varianten faible quantité (10 à15%)qui migre près de l’HbSàl’électrophorèse àpHalcalin, près de l’HbA àpHacide et coélue avec l’HbA 2 en CLHP.• Hb Lepore homozygote ou hétérozygote compositeLes homozygotes ou hétérozygotes composites HbLepore/â -thalassémie présentent un tableau de thalassémiemajeure ou intermédiaire. L’étude de l’Hb neretrouve que de l’HbF et de l’Hb Lepore.• â -thalassémies intermédiairesDéfinies sur le plan clinique, elles regroupent tous lespatients dont l’expression clinique et hématologique estplus sévère que celle d’une thalassémie mineure sanstoutefois atteindre celle d’une thalassémie majeure. Lesmalades, avec un taux d’Hb entre 6et9g/dl, ne nécessitentque d’exceptionnelles transfusions sanguines.Sur le plan moléculaire, on retrouve :–des homozygotes ou hétérozygotes composites pourdes thalassémies peu graves (exemple : HbE/â -thalassémie) ;–une thalassémie majeure dont l’expression est atténuéepar une autre anomalie (par exemple, synthèseélevée d’HbF) ;–l’association thalassémie/anomalie de l’Hb aggravantune atteinte hétérozygote (par exemple, triplicationα aggravant une â -thalassémie) ;–l’association thalassémie/Hb instable.Sur le plan biologique, on retrouve constamment uneanémie microcytaire hypochrome plus ou moins biensupportée, avec parfois des érythroblastes circulants.L’étude de l’Hb retrouve des taux d’HbA 2 et d’HbF élevés,variables en fonction du type d’anomalies moléculairesen cause. L’absence d’HbA oriente vers uneâ °-thalassémie, la persistance d’HbA en proportiondiminuée oriente vers une â + -thalassémie. Elle peut égalementmettre en évidence un variant thalassémique telque l’HbE.Le diagnostic repose sur des techniques de biologiemoléculaire qui précisent la nature des anomalies etpermettent de rechercher une α -thalassémie associée.• â -thalassémies majeuresIl n’y apas d’anémie àlanaissance, puisque l’HbF estle principal constituant àcemoment de la vie. C’est aucours des premiers mois que le déficit de synthèse deschaînes â commence às’exprimer. L’anémie apparaîtrapidement. L’érythropoïèse inefficace est le principalmécanisme de l’anémie. Certains érythroblastes, notammentceux qui fabriquent de l’HbF, peuvent donnernaissance à une hématie microcytaire hypochromedéformée, qui aune demi-vie raccourcie et qui rendcompte du deuxième mécanisme de l’anémie :l’hyperhémolyse.L’anémie profonde induit une sécrétiond’érythropoïétine qui provoque une hyperplasie de lalignée érythroblastique, responsable, àlong terme, dedéformations osseuses caractéristiques. Une hépatosplénomégalies’installe progressivement. L’évolutionest fatale dans les premières années de vie en l’absencede transfusions sanguines.Les thalassémies majeures représentent un problèmemajeur de santé publique dans certaines régions.Aujourd’hui, le pronostic est transformé grâce àl’utilisationde programmes transfusionnels adaptés et del’utilisation de chélateurs de fer, limitant la surchargeen fer.Sur le plan biologique, l’anémie est microcytaire hypochrome,souvent inférieure à7g/dl. L’étude de l’Hbmontre un taux d’HbF constamment élevé. Le tauxd’HbA 2 est normal ou augmenté. Un faible taux d’HbApersiste dans les â + -thalassémies.L’information des familles àrisque est essentielle. Ledépistage des hétérozygotes vise à les informer durisque d’avoir un enfant homozygote malade. Le dépistagepeut être fait lors d’enquêtes familiales, dansl’exercice quotidien auprès des ethnies àrisque ou àl’occasion des visites prénuptiales. Il doit être suivi d’unconseil génétique et éventuellement d’un diagnosticanténatal par des techniques de biologie moléculaire.• äâ-thalassémies et persistance héréditaire de l’HbF(PHHF)Les äâ°-thalassémies résultent de la délétion des deuxgènes ä et â .Elles s’observent chez différentes ethniesdu Bassin méditerranéen.La PHHF peut résulter de différents types d’anomaliesmoléculaires. On distingue :• les PHHF délétionnelles, qui résultent de délétionslarges incluant les gènes ä et â ;• les PHHF non délétionnelles, qui forment un groupehétérogène de lésions stimulant la synthèse d’HbF.Les formes délétionnelles de PHHF et les äâthalassémiesont d’abord été considérées comme des