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SAVOIR SANTÉ par Roland MehlMiseen gardeMessieurs,attention à votre cancerLe cancer de la prostate est fréquent en France: il arrive au troisième rangdes causes de mortalité par cancer chez l’homme, survenant surtout entre60 et 80 ans. Mais, certains de ses symptômes sont similaires à ceux de l’HBPune hypertrophie bénigne qui, elle, atteint un homme sur deux de plus de60 ans mais est très banal. Il ne faut donc pas confondre les deux affections.Ne pas surveiller une HBP donnerait le temps à la tumeur maligne de s’étendre.Les symptômes sont essentiellement : difficultéd’uriner, mictions fréquentes et douloureusesnotamment nocturnes, diminutionde la force du jet, sang dans les urines, douleursde la hanche et du dos.>> Détecté très tôt, ce cancer peut être guéri. Dansle cas le plus favorable, il est diagnostiqué partoucher rectal et recherche du PSA sanguin, marqueurbiologique: examens qui devraient être pratiquéssystématiquement. Lors d’un examen deroutine, si le médecin découvre une masse dure àla prostate, il fera pratiquer d’autres examens : selonle cas, échographie, radiographie, urographieet éventuellement biopsie afin d’examiner s’ils’agit bien d’une tumeur maligne.>> Le traitement est personnalisé: ablation chirurgicalede la glande par résection externe ou interneou utilisation du laser s’il n’y a pas de métastases,radiothérapie si le cancer est égalementlimité à la glande, et surtout chimiothérapie quidoit être poursuivie continuellement afin d’assurerune survie, d’ailleurs souvent très longue. On emploieà cet effet des œstrogènes de synthèse etsurtout des nouvelles molécules spécifiques (larecherche de nouveaux médicaments est prolifiquesur ce créneau), telles que: anti-androgènes,anti-œstrogènes, et hormones ciblées.>> Dans l’état actuel des choses, les recommandationssont les suivantes :• de 45 à 54 ans : un dépistage organisé pour lespatients à risque;• de 55 à 69 ans : un dépistage annuel organisé sile taux de PSA est supérieur à 4 ng/ml, tous lestrois ans dans le cas contraire;• de 70 à 75 ans : un dépistage individuel doit êtreproposé au patient qui doit être informé de lamaladie, des éventuels traitements et leurs effetsindésirables ;• après 75 ans : le dépistage n’est pas recommandé;dans le cas normal, l’évolution de ce cancerétant très lente.>> Le problème, bien que codifié, reste complexe.Une connaissance suffisante de ses divers aspectsest une règle impérative. À cet effet, a été crééeune association, l’ANAMACAP (Association nationaledes malades du cancer de la prostate), seuleassociation reconnue d’utilité publique, qui représenteles patients, meilleurs témoins de la priseen charge dans notre pays de cette affection. Uneexpérience, une documentation, une informationcomplète actualisée lui permet de conseiller aumieux ceux qui la contactent pour gérer efficacementcette période douloureuse. www.anamacap.frN°660 LION EN FRANÇAIS 61