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la brucellose - Société Tunisienne de Pathologie Infectieuse

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Revue généraleGeneral reviewLA BRUCELLOSE : UNE ZOONOSE TOUJOURS D’ACTUALITEBRUCELLOSIS : A TOPICAL ZOONOSISM. CHAKROUN, N. BOUZOUAIAService <strong>de</strong>s Ma<strong>la</strong>dies <strong>Infectieuse</strong>s. EPS Fattouma Bourguiba - MonastirE-mail : mohamed.chakroun@rns.tnI- INTRODUCTIONLa <strong>brucellose</strong>, connue historiquement sous lenom <strong>de</strong> fièvre <strong>de</strong> Malte ou mélitococcie, estune zoonose due à <strong>de</strong>s bactéries du genreBrucel<strong>la</strong>. Son extension est mondiale avecune prédominance dans le pourtour du bassinméditerranéen et les pays en voie <strong>de</strong>développement où elle pose encore unvéritable problème <strong>de</strong> santé publique etreprésente un surcoût économique important[1, 2, 3]. La prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die estessentielle compte tenu <strong>de</strong> son risque pour <strong>la</strong>santé humaine et son impact économiqueimportant.II- EPIDEMIOLOGIEL’épidémiologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die humaine estétroitement liée à l’infection animale. Lesespèces <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> fréquemmentresponsables d’infections humaines sontB. melitensis, B. aborus et B. suis.1- La <strong>brucellose</strong> animaleLes Brucel<strong>la</strong> infectent, essentiellement, lesruminants (bovins, caprins et ovins) et lesporcins qui sont à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> quasi-totalité<strong>de</strong>s contaminations humaines. Ce réservoiranimal s’est étendu aux mammifèresaquatiques (dauphins, phoques et certainspoissons <strong>de</strong> rivières) [4]. L’adaptationpréférentielle d’une espèce bactérienne à uneou plusieurs espèces animales n’est quere<strong>la</strong>tive [1]. Toutefois, B. melitensis, espèce <strong>la</strong>plus fréquemment impliquée en pathologiehumaine, est <strong>la</strong>rgement prédominante chezles ovins et les caprins [1]. La <strong>brucellose</strong>porcine due à B. suis est fréquente dans lespays scandinaves et en Gran<strong>de</strong>-Bretagne [2].En Amérique du sud, B. suis semble serépandre <strong>de</strong> manière importante chez lesRev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 1autres animaux, en particulier, les bovins [1].Au Moyen-Orient et en Afrique, les camélidéscontaminés dans une proportion <strong>de</strong> 15 à 20%,jouent un rôle important dans <strong>la</strong> transmission<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die à l’homme [1]. En Tunisie, onrencontre surtout le genre B. melitensis,exceptionnellement B. abortus. Le taux <strong>de</strong><strong>brucellose</strong> animale est <strong>de</strong> 3% au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières décennies. La vaccination <strong>de</strong>s petitsruminants par le vaccin B19 à partir <strong>de</strong> 1970 acontribué à <strong>la</strong> baisse du taux <strong>de</strong>s animauxinfectés, autrefois estimé entre 8 et 9%.Depuis 1989, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die a connu unerecru<strong>de</strong>scence chez les animaux et leshommes dans certaines régions du centre etdu sud ouest [3, 5].Les produits d’excrétion génitale, les urinesainsi que le <strong>la</strong>it <strong>de</strong>s animaux sont riches enBrucel<strong>la</strong>. L’élimination <strong>de</strong>s Brucel<strong>la</strong> par lesanimaux infectés peut être prolongée àl’origine d’une contamination du milieuextérieur, en particulier, le sol et les crudités.La <strong>brucellose</strong> animale est souvent chronique,bien tolérée, mais responsable chez lesfemelles d’avortements à répétition. La baisse<strong>de</strong> fertilité et le risque sanitaire lié à <strong>la</strong><strong>brucellose</strong> chronique chez les bovidés ren<strong>de</strong>ntcompte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’impactéconomique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die [4].2- La <strong>brucellose</strong> humaineLa fréquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die humaine estdifficile à évaluer en raison <strong>de</strong> sonpolymorphisme clinique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sousdéc<strong>la</strong>ration [3]. Si l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die esten nette régression dans les pays développés,il n’en est pas <strong>de</strong> même dans les pays en voie<strong>de</strong> développement où elle peut atteindre <strong>de</strong>staux préoccupants [1].La <strong>brucellose</strong> est une zoonose à répartitionmondiale, prédominant dans le pourtour <strong>de</strong> <strong>la</strong>


LA BRUCELLOSE : UNE ZOONOSE TOUJOURS D’ACTUALITEméditerranée, en Amérique centrale (Mexique)et du sud (Pérou), au Moyen-Orient, en Asie(In<strong>de</strong>, Chine) et en Afrique noire. A l’échellemondiale, <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> atteint encore plus <strong>de</strong>500 000 individus chaque année [1, 2, 4, 5].L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est variable selonles pays et les régions al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 0,125 à 200cas pour 100000 habitants [1, 2]. En Tunisie,<strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> <strong>de</strong>meure endémique danscertaines régions. Avant 1989, l’endémicitéétait faible avec une moyenne annuelle <strong>de</strong>déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> 5 cas [3, 6, 7, 8]. L’insuffisance<strong>de</strong>s mesures préventives et l’introductiond’animaux infectés à partir <strong>de</strong>s payslimitrophes étaient à l’origine <strong>de</strong> l’épidémie <strong>de</strong>1991-1992 totalisant plus <strong>de</strong> 500 cas dans lesrégions du Sud-Ouest [3]. Depuis, l’endémicité<strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die persiste dans ces régions avecune inci<strong>de</strong>nce actuelle <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 à 3,5pour 100000 habitants. Au cours <strong>de</strong>s trois<strong>de</strong>rnières années, le nombre <strong>de</strong>s cas déc<strong>la</strong>résvarie entre 128 en 2003, 354 en 2004 et 284en 2005, 80% <strong>de</strong>s cas sont déc<strong>la</strong>rés dans lesgouvernorats <strong>de</strong> Gafsa, Kasserine, Tozeur etKébili [7, 8]. Une nouvelle recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die est survenue au cours <strong>de</strong> l’année2006 avec <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> 460 cas et surtout<strong>la</strong> survenue d’une épidémie dans <strong>la</strong> région dugrand Tunis (87 cas).La <strong>brucellose</strong> survient à tous les âges avecune prédominance chez l’adulte jeune <strong>de</strong> sexemasculin. En Tunisie, les adultes âgés <strong>de</strong> 20 à59 ans représentent 65% <strong>de</strong>s cas déc<strong>la</strong>résavec une prédominance masculine (sex-ratio :1,45). Certains professionnels sont exposésau risque <strong>de</strong> <strong>brucellose</strong> tels que lesvétérinaires, éleveurs, agriculteurs, bergers,employés d'abattoirs et bouchers.L’homme se contamine principalement parvoie digestive ou cutanéo-muqueuse. Lacontamination digestive par ingestion <strong>de</strong> <strong>la</strong>itcru ou <strong>de</strong> ses dérivés frais (fromage, <strong>la</strong>it caillé)provenant d’animaux infectés, <strong>de</strong> plus en plusfréquente, est <strong>de</strong>venue <strong>la</strong> principale voie <strong>de</strong>contamination aussi bien en milieu urbain querural [3]. La contamination peut également êtredue à <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> cruditéscontaminés et consommés crus [1]. Lacontamination cutanéo-muqueuse, secondaireà un contact direct avec le bétail, est plusfréquente en milieu rural et chez lespersonnes professionnellement exposées. Elleest souvent cutanée liée à <strong>la</strong> présenceRev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 2d’excoriations même minimes, parfoisconjonctivale, rarement respiratoire parinha<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> poussières infectées [1, 3]. Elleintéresse les personnes manipu<strong>la</strong>nt lesproduits d’avortements ou <strong>de</strong> mise bas <strong>de</strong>sanimaux infectés (avortons, annexes foetales,p<strong>la</strong>centa, lochies, sécrétions génitales) ouencore le sol et le fumier contaminés [1, 3]. Lacontamination acci<strong>de</strong>ntelle au <strong>la</strong>boratoire, parvoie cutanéo-muqueuse, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s cultures est possible. Il enest <strong>de</strong> même pour les vétérinaires lors <strong>de</strong> <strong>la</strong>manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> vaccins animaux [4]. Latransmission interhumaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> estexceptionnelle, elle peut avoir lieu par voiesexuelle, transp<strong>la</strong>centaire ou par al<strong>la</strong>itementmaternel [1, 4].III- PATHOGENIELa <strong>brucellose</strong> est une ma<strong>la</strong>die chronique dont<strong>la</strong> physiopathologie fait intervenir plusieursphases successives. Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>d’incubation qui dure en moyenne 15 jours, lesbactéries migrent par voie lymphatiquejusqu'au premier re<strong>la</strong>is ganglionnaire où ellesse multiplient. La <strong>brucellose</strong> se caractérisedans sa phase aiguë par une septicémied’origine lymphatique, les bactéries colonisentles organes riches en cellules réticulohistiocytaires(ganglions, foie, rate, tissusosseux, génital..) où vont se constituer <strong>de</strong>sfoyers bactériens intra-cellu<strong>la</strong>ires entourésd'une réaction inf<strong>la</strong>mmatoire histiomonocytaireet lymphocytaire [1, 2, 4]. Lamultiplication intracellu<strong>la</strong>ire a lieu dans unautophagosome [4]. Au cours <strong>de</strong> cette phase,surviennent <strong>de</strong>s manifestations cliniquesaiguës <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et les hémocultures sontpositives. L’apparition d'anticorps sériques etspécifiques (Ig G, Ig M, Ig A), à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième semaine va s'opposer, en partie, audéveloppement <strong>de</strong> l'infection qui, même enl'absence <strong>de</strong> traitement, va cliniquements'apaiser. La ma<strong>la</strong>die peut évoluer ensuitevers une phase subaiguë avec <strong>la</strong> possibilitéd’apparition d’une ou rarement plusieurslocalisations secondaires. Celles-ci peuventêtre ostéo-articu<strong>la</strong>ires, neurologiques,testicu<strong>la</strong>ires, hépatospléniques, etc. [1, 4, 9,10]. L’infection tissu<strong>la</strong>ire se traduit par uneréaction cellu<strong>la</strong>ire entraînant l’apparition <strong>de</strong>granulomes limités par une réaction cellu<strong>la</strong>irelympho-p<strong>la</strong>smocytaire disposée en couronne,


M. CHAKROUN et alcertaines cellules peuvent se transformer encellules géantes multi nucléées donnant àl’ensemble un aspect tuberculoï<strong>de</strong> et réalisantle c<strong>la</strong>ssique granulome <strong>de</strong> Bang. Rarement, <strong>la</strong>fusion <strong>de</strong> ces granulomes donne naissance à<strong>de</strong>s lésions à centre caséifié appelées« brucellome ». Les lésions suppurées etnécrotiques sont exceptionnelles chezl'homme [1].Une virulence exceptionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> souche etun terrain déficient sont susceptibles <strong>de</strong>déterminer une atteinte polyviscérale maligne.La <strong>brucellose</strong> chronique se définit par uneévolution prolongée au-<strong>de</strong>là d’un an, avec ousans découverte d’une localisation secondaire[1]. Les Brucel<strong>la</strong> sont <strong>de</strong>s bactériesintracellu<strong>la</strong>ires facultatives qui sécrètent unfacteur empêchant l’apoptose <strong>de</strong>smacrophages infectées expliquant leurpersistance dans l’organisme [1].IV- ETUDE CLINIQUE1- Brucellose aigueLa <strong>brucellose</strong> se caractérise par sonpolymorphisme avec <strong>de</strong>s manifestationscliniques peu spécifiques, surtout au début. Laforme commune correspond à <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>aiguë ou fièvre sudoro-algique, <strong>de</strong>venueactuellement, rare.Après une incubation silencieuse <strong>de</strong> 15 joursen moyenne (8-21 jours), le début estc<strong>la</strong>ssiquement progressif et insidieux,rarement brutal. Il est souvent marqué par untableau pseudo-grippal associant une fièvre,une asthénie, <strong>de</strong>s algies diffuses et un ma<strong>la</strong>isegénéral amenant le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> à consulter.A <strong>la</strong> phase d’état, <strong>la</strong> symptomatologie associetrois symptômes majeurs : fièvre, sueur etalgies. La fièvre ondu<strong>la</strong>nte est <strong>la</strong> plus typiquemais <strong>de</strong>venue rare. Elle prend plusfréquemment un aspect en p<strong>la</strong>teau, rémittent,ou pseudo palustre. Elle s’accompagne <strong>de</strong>sueurs profuses, à prédominance nocturne,d’o<strong>de</strong>ur caractéristique « paille mouillée » etd’algies diffuses à type <strong>de</strong> céphalée, myalgieset d’arthralgies mobiles et fugaces. L'étatgénéral reste longtemps conservé,l'amaigrissement est tardif. L’examenphysique peut montrer une splénomégaliemodérée, une hépatomégalie, <strong>de</strong>sadénopathies cervicales et axil<strong>la</strong>ires et <strong>de</strong>srâles bronchiques. A cette phase, <strong>de</strong>uxRev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 3localisations viscérales sont évocatrices <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>brucellose</strong>. Il s’agit <strong>de</strong> l'orchiépididymite et <strong>de</strong><strong>la</strong> sacro-iliite [1, 2, 4].Devant ce tableau, <strong>la</strong> présence d’argumentsépidémiologiques tels que <strong>la</strong> notiond'épidémie, l'exposition professionnelle ou <strong>la</strong>consommation <strong>de</strong> produits <strong>la</strong>itiers frais permetd’orienter le diagnostic.A côté <strong>de</strong> cette forme, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s<strong>brucellose</strong>s aiguës peuvent êtreasymptomatiques ou pauci symptomatiques.La ma<strong>la</strong>die passe souvent inaperçue et lediagnostic ne peut être posé qu’à l’occasiond’une sérologie <strong>de</strong>mandée après uneexposition avérée. Les formes pseudotyphoïdiques réalisent un tableau proche <strong>de</strong> <strong>la</strong>fièvre typhoï<strong>de</strong>. Les formes polyviscéralesmalignes, <strong>de</strong> mauvais pronostic, s’observantchez les sujets tarés et immunodéprimés sont<strong>de</strong>venues exceptionnelles. Chez <strong>la</strong> femmeenceinte, <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> peut être responsabled’avortements, d’accouchements prématuréset <strong>de</strong> mort in utero. Chez les sujets infectéspar le virus <strong>de</strong> l’immunodéficience humaine, <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die ne présente pas <strong>de</strong> particu<strong>la</strong>ritéscliniques [1, 4]. L’évolution spontanée <strong>de</strong> <strong>la</strong>forme commune se caractérise par <strong>la</strong>persistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> fièvre, <strong>de</strong> l’asthénie et <strong>de</strong>ssueurs pendant quelques semaines et <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> survenue <strong>de</strong> localisationssecondaires qui font toute <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die.2- Brucelloses focaliséesElles sont caractérisées par l’apparition <strong>de</strong>localisations viscérales au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> phaseaigue ou au décours d’une <strong>brucellose</strong> aiguenon diagnostiquée ou insuffisamment traitée.Les localisations secondaires les plusfréquentes sont ostéo-articu<strong>la</strong>ires.2.1- Les localisations ostéo-articu<strong>la</strong>iresElles sont secondaires à une dissémination<strong>de</strong>s bactéries par voie hématogène et peuventêtre présentes à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.Elles sont plus fréquentes au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>phase post bactériémique, réalisant <strong>de</strong>véritables métastases septiques. Ellesreprésentent 69 à 75% <strong>de</strong>s <strong>brucellose</strong>sfocalisées et peuvent être révé<strong>la</strong>trices <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die [1, 10, 12]. La fréquence <strong>de</strong>smanifestations ostéo-articu<strong>la</strong>ires est plus


LA BRUCELLOSE : UNE ZOONOSE TOUJOURS D’ACTUALITEélevée dans les pays en voie <strong>de</strong>développement [1, 2, 4, 10]. L’atteinte initialeest habituellement osseuse, l’extensionarticu<strong>la</strong>ire survient par contiguïté [1]. Leslocalisations ostéo-articu<strong>la</strong>ires au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>brucellose</strong> sont très variées : on distingue lesarthrites aiguës périphériques uniques ou plurifocales, les sacro-iliites, les ostéites et lesspondylodiscites.Les spondylodiscites sont parmi leslocalisations les plus fréquentes [10, 11, 14].Elles peuvent être isolées ou associées à <strong>de</strong>slocalisations périphériques [10]. Ellesintéressent surtout les hommes au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong>quatrième déca<strong>de</strong> [10, 15]. Leur inci<strong>de</strong>ncecroît avec <strong>la</strong> durée d’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> lésions rachidiennespréexistantes, dégénératives ou traumatiques[10]. La spondylodiscite siège plus souvent auniveau lombaire (69%) que dorsale (19%) oucervical (12%) [10]. Au niveau lombaire,l’atteinte se localise préférentiellement auniveau <strong>de</strong>s vertèbres L4-L5. L’atteinterachidienne brucellienne se distingue <strong>de</strong>sautres spondylodiscites infectieuses par soncaractère plurifocal [10, 15]. Des abcèsparavertébraux sont observés dans 10 à 20%<strong>de</strong>s cas, particulièrement, en cas <strong>de</strong>diagnostic tardif [10, 14]. Des complicationsneurologiques secondaires à une épiduritesont possibles et semblent être plusfréquentes à l’étage cervical [10, 15].La sacro-iliite, très évocatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>,peut survenir à <strong>la</strong> phase aiguë ou focalisée <strong>de</strong><strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die [1, 17]. Elle représente 10 à 45 %<strong>de</strong>s manifestations articu<strong>la</strong>ires [10, 18]. Elleest plus fréquente chez l’adulte jeune (15 à 45ans) [10, 12]. Elle est souvent uni<strong>la</strong>térale etpeut coexister avec une spondylodiscite ouune coxite [10, 15].Les arthrites périphériques sont fréquenteschez l’enfant et l’adulte jeune <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30ans [10]. Il s’agit, le plus souvent, d’unemonoarthrite, plus rarement d’une polyarthrite[10, 15, 20]. L’arthrite coxo-fémorale décritepar Gillot sous le nom <strong>de</strong> pseudocoxalgieméditerranéenne est <strong>la</strong> plus fréquente. Lesautres localisations (genou, cheville, épaule,poignet, cou<strong>de</strong>) sont plus rares [10, 11, 19,20].Les ostéites isolées sont rares [1, 10]. Ellesprédominent au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> région sternoc<strong>la</strong>vicu<strong>la</strong>ire,localisation évocatrice <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>brucellose</strong>, et aux épiphyses <strong>de</strong>s os longs(humérus, fémur, tibia) [10]. Elles peuvent êtreprécoces, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase septicémique,réalisant un tableau d’ostéite aiguë ou plusfréquemment tardives réalisant un tableausubaigu ou chronique [1, 10].Quelque soit <strong>la</strong> localisation ostéo-articu<strong>la</strong>ire, lerecours aux différents examens radiologiques(radiographie standard, tomo<strong>de</strong>nsitométrie,imagerie par résonance magnétique,scintigraphie) selon <strong>la</strong> situation clinique permet<strong>de</strong> confirmer le diagnostic <strong>de</strong> l’atteinte ostéoarticu<strong>la</strong>ire.2.2- Les localisations neurologiquesReprésentent environ 2 à 10% <strong>de</strong>s formesfocalisées et peuvent se présenter sousdifférents tableaux cliniques. Il peut s’agir <strong>de</strong>méningo-encéphalite, <strong>de</strong> méningitelymphocytaire hypoglycorachique avecpossibilité d’isolement <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> dans leLCR, d’abcès cérébraux ou cérébelleux, <strong>de</strong>méningo-myélo-radiculite ou <strong>de</strong> radiculonévrite.2.3- Les localisations cardiaquesSont dominées par l’endocardite malignecaractérisée par <strong>de</strong>s lésions ulcéro-végétantesentraînant un dé<strong>la</strong>brement valvu<strong>la</strong>ireimportant. Elles surviennent dans 1 à 2% <strong>de</strong>scas, habituellement sur une valvulopathiepréa<strong>la</strong>ble et intéressent surtout <strong>la</strong> valveaortique [3, 4]. Les endocardites brucelliennesreprésentent <strong>la</strong> première cause <strong>de</strong> décès enzone d’endémie [4]. Les autres localisationscardiaques sont exceptionnelles, il peut s’agir<strong>de</strong> péricardite ou <strong>de</strong> myocardite.2.4- Les localisations génito-urinairesChez l’homme, l’orchi-épididymite uni oubi<strong>la</strong>térale est très évocatrice. Elle évoluefavorablement en quelques jours sanssuppuration ni atrophie. La pyélonéphriteaigue et <strong>la</strong> prostatite sont plus rares. Chez <strong>la</strong>femme, on peut observer rarement un abcèstubo-ovarien, une salpingite, une endométriteou une mammite [4].2.5- Les autres localisationsSont rares, il peut s’agir <strong>de</strong> :Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 4


M. CHAKROUN et al‣ Localisations hépatospléniques : l’hépatitegranulomateuse est fréquente au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>phase aiguë, d’expression surtout biologique.L’hépatosplénite subaiguë hémorragique est<strong>de</strong>venue exceptionnelle, elle peut évoluer vers<strong>la</strong> guérison ou l’ictère grave et <strong>la</strong> cirrhose.‣ Localisations pleuropulmonaires :pneumonies, broncho- pneumonies, abcès dupoumon ou <strong>de</strong> pleurésie.‣ Localisations digestives : iléite, colite,péritonite spontanée.‣ Localisations cutanées : <strong>de</strong>rmitesulcéreuses ou érythémateuses, érythèmenoueux.3- Brucellose chroniqueElle peut survenir en l'absence <strong>de</strong> tout épiso<strong>de</strong>antérieur ou suivre, immédiatement ou àdistance, une <strong>brucellose</strong> aiguë ou subaiguë.Elle touche surtout les personnes soumises à<strong>de</strong>s contacts antigéniques fréquents. Sonexpression clinique est essentiellementfonctionnelle. C'est <strong>la</strong> patraquerie brucelliennecaractérisée par une asthénie profon<strong>de</strong>,physique, psychique et sexuelle, <strong>de</strong>snévralgies, <strong>de</strong>s douleurs muscu<strong>la</strong>ires et ostéoarticu<strong>la</strong>ires[1, 4]. La persistance intracellu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong>s Brucel<strong>la</strong> dans le tissu osseux et lesbourses séreuses péri articu<strong>la</strong>ires rendcompte <strong>de</strong> <strong>la</strong> survenue <strong>de</strong> foyers ostéoarticu<strong>la</strong>irespeu évolutifs et <strong>de</strong> bursitesolécraniennes ou pré rotuliennes (hygroma)[13]. L'examen clinique est habituellementnormal, en <strong>de</strong>hors d’un fébricule transitoire <strong>de</strong>quelques jours. Ces symptômes peuvents'accompagner <strong>de</strong> <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> foyersquiescents ou peu évolutifs (osseux,articu<strong>la</strong>ires, neuro-méningés) et <strong>de</strong>manifestations d'allergie à type d’érythèmenoueux, <strong>de</strong> pyo<strong>de</strong>rmite, d’infiltrats pulmonaires<strong>la</strong>biles, d’irido-cyclite, <strong>de</strong> rhumatismesinf<strong>la</strong>mmatoires ou <strong>de</strong> manifestationsneurologiques.V- EXAMENS COMPLEMENTAIRESAu p<strong>la</strong>n biologique, <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>s’accompagne d’une leuco neutropénie oud’une leucocytose normale, parfois d’unethrombopénie, d’un syndrome inf<strong>la</strong>mmatoiremodéré ou franc (élévation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>sédimentation ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéine C réactivesérique) et d’une cytolyse modérée.Le diagnostic <strong>de</strong> <strong>brucellose</strong> est confirmé parl’isolement <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> ou <strong>la</strong> sérologie.1- La mise en évi<strong>de</strong>nce du germeL’isolement <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> en culture <strong>de</strong>meure <strong>la</strong>technique <strong>de</strong> référence pour établir undiagnostic <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong>. Devant une suspicion<strong>de</strong> <strong>brucellose</strong>, le <strong>la</strong>boratoire doit être averti <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en culture <strong>de</strong>s produitspathologiques du fait <strong>de</strong> certaines exigences<strong>de</strong> <strong>la</strong> bactérie (utilisation <strong>de</strong> milieux enrichis ausang, température optimale <strong>de</strong> 34 à 37°C,atmosphère enrichie à 10% <strong>de</strong> CO2 pourB. abortus, temps d’observation prolongé <strong>de</strong>scultures) et surtout du risque élevé <strong>de</strong>contamination du personnel. Les cultures <strong>de</strong>Brucel<strong>la</strong> doivent être réalisées en <strong>la</strong>boratoire<strong>de</strong> sécurité biologique <strong>de</strong> niveau 3 [1, 2, 4].1.1- Les hémocultures sont réalisées en cas<strong>de</strong> fièvre ou <strong>de</strong> foyers secondaires. Lacroissance <strong>de</strong>s Brucel<strong>la</strong> est lente (5 à 10 joursou plus) sur les milieux c<strong>la</strong>ssiques [1, 4].L’utilisation <strong>de</strong> systèmes automatisés pour leshémocultures permet <strong>de</strong> raccourcir le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong>croissance à moins <strong>de</strong> 5 jours [4]. Leshémocultures sont positives dans 70 à 80%<strong>de</strong>s cas au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase septicémique et20 à 45% <strong>de</strong>s cas dans les formes focalisées[2, 4, 11]. La positivité semble être plusfréquente au cours <strong>de</strong>s spondylodiscites [11].La positivité <strong>de</strong>s hémocultures diminuenettement (25%) en cas d’antibiothérapiepréa<strong>la</strong>ble [12]. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s Brucel<strong>la</strong>repose sur un ensemble <strong>de</strong> caractèresbiochimiques. L’espèce bactérienne et lebiovar seront précisés dans un butépidémiologique. La sensibilité auxantibiotiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> souche isolée serasystématiquement étudiée.1.2- Les cultures peuvent être égalementréalisées à partir <strong>de</strong> prélèvements divers telsqu’un LCR, un liqui<strong>de</strong> synovial, un pusarticu<strong>la</strong>ire, une biopsie disco-vertébrale ouosseuse, un prélèvement opératoire [10, 13,14].2- La recherche <strong>de</strong>s anticorpsRepose sur différentes techniquessérologiques :- Le sérodiagnostic <strong>de</strong> Wright (SW) : est <strong>la</strong>réaction <strong>de</strong> référence <strong>de</strong> l’OMS et <strong>la</strong> plusutilisée en pratique courante.Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 5


LA BRUCELLOSE : UNE ZOONOSE TOUJOURS D’ACTUALITELe SW met en évi<strong>de</strong>nce par une technique <strong>de</strong>séro-agglutination <strong>de</strong>s anticorps <strong>de</strong> type Ig Get Ig M. Il se positive précocement, 7 à 15jours après le début <strong>de</strong>s signes cliniques (enmoyenne vers le 12 ème jour) et <strong>de</strong>vient enrevanche assez rapi<strong>de</strong>ment négative en cas<strong>de</strong> guérison [2]. Le taux minimal significatif est1/80 (100 unités internationales). Lapersistance d’un titre d’anticorps supérieur ouégal à 1/80 un an après le début clinique doitfaire penser à un possible foyer profond. Laprésence d’anticorps monovalents ditbloquants peut donner une réactionfaussement négative. A l’inverse, une réactionfaussement positive, à un titre faible oumoyen, est possible après une vaccinationanticholérique, une yersiniose à Yersiniaenterocolitica O9, une tu<strong>la</strong>rémie, une infectionà Escherichia coli O:157 [1, 4]. De même,chez un ancien ma<strong>la</strong><strong>de</strong> apparemment guéri,une remontée du titre <strong>de</strong>s anticorps estpossible au cours <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies inf<strong>la</strong>mmatoiresou néop<strong>la</strong>siques (réaction anamnestique) [1].- La réaction à l’antigène tamponné ou test auRose Bengale (Card-test) est un excellent test<strong>de</strong> dépistage. C’est une réaction simple,rapi<strong>de</strong>, sensible et spécifique, qui restependant longtemps positive [1, 2]. C’est uneréaction qualitative, <strong>la</strong> positivité est expriméeen croix (<strong>de</strong> 1 à 4) [1].- La réaction <strong>de</strong> fixation du complément peusensible est, actuellement, abandonnée auprofit <strong>de</strong> réactions plus récentes et plus utilespour le diagnostic <strong>de</strong>s localisations ostéoarticu<strong>la</strong>ires[10].- L’immunofluorescence indirecte (IFI) et <strong>la</strong>réaction immuno-enzymatique par <strong>la</strong>technique ELISA (Enzyme-LinkedImmunoSorbent Assay) sont très sensibles ettrès spécifiques, elles restent longtempspositives et permettent <strong>la</strong> détection <strong>de</strong>sdifférentes c<strong>la</strong>sses d’anticorps (Ig G, Ig M et IgA). Leur seuil <strong>de</strong> signification est d’environ1/60. Les anticorps <strong>de</strong> type Ig M disparaissenten 3 à 6 mois, leur présence témoigne d’uneinfection récente [1, 10]. Un taux élevéd’anticorps <strong>de</strong> type Ig A serait évocateur d’unfoyer profond évolutif [1]. Comme pour le SW,les mêmes réactions croisées, faussementpositives, peuvent être observées mais <strong>de</strong>façon transitoire et à <strong>de</strong>s titres plus faibles [1,10].Au cours <strong>de</strong>s <strong>brucellose</strong>s ostéo-articu<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong>présence d’anticorps anti-brucelliens dans leliqui<strong>de</strong> synovial, mise en évi<strong>de</strong>nce par lesdifférentes réactions sérologiques, confirme lediagnostic [13]. Des titres d’anticorps plusélevés dans le liqui<strong>de</strong> synovial que dans lesérum témoignent d’une synthèse localed’anticorps spécifiques liée à <strong>la</strong> présence ou <strong>la</strong>persistance <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> au sein <strong>de</strong>l’articu<strong>la</strong>tion ou dans les bourses séreusespéri-articu<strong>la</strong>ires [13].3- Les techniques d’amplification géniqueCes techniques ne sont pas encore <strong>de</strong>pratique courante et restent réservées àcertains <strong>la</strong>boratoires. La technique <strong>la</strong> pluscouramment utilisée est <strong>la</strong> PCR [4]. Cettetechnique, sensible et spécifique, estparticulièrement utile en cas d’antibiothérapiepréa<strong>la</strong>ble empêchant l’isolement <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong>.La PCR permet un diagnostic plus rapi<strong>de</strong> (en24 heures) que les hémocultures, au cours <strong>de</strong><strong>la</strong> phase aiguë septicémique, par <strong>la</strong> détection<strong>de</strong> l’ADN <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> à partir du sang ou dusérum [4]. Au cours <strong>de</strong>s <strong>brucellose</strong>sfocalisées, <strong>la</strong> détection <strong>de</strong> l’ADN <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong> àpartir du pus ou <strong>de</strong> diverses biopsies est plussensible que <strong>la</strong> culture [4]. La plupart <strong>de</strong>s testsactuellement disponibles sont spécifiques <strong>de</strong>genre et ne permettent pas <strong>de</strong> déterminerl’espèce en cause [4].4- Les autres métho<strong>de</strong>sL’immunofluorescence directe (IFD) effectuéesur une coupe histologique d’un prélèvementbiopsique ou suite à un geste chirurgical peutreconnaître <strong>la</strong> présence du germe [1].La recherche d’une hypersensibilité retardéeau cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> chronique n’est pluspratiquée par manque <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>l’antigène (fraction phénol soluble) [1]. Il en est<strong>de</strong> même pour le test <strong>de</strong> transformationlymphob<strong>la</strong>stique qui a une significationsuperposable à l’intra<strong>de</strong>rmo-réaction [1].L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> production spontanée d’anticorpsspécifiques par les lymphocytes spécifiquesou IVAP (in vitro antibodies production) estexceptionnellement pratiquée. Elle permetquand elle est positive d’affirmer une infectionévolutive, même focalisée [1].Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 6


M. CHAKROUN et alTableau I : Intérêt <strong>de</strong>s examens complémentaires <strong>de</strong> pratique courante au cours<strong>de</strong>s différentes phases <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.Phase aiguë Phase <strong>de</strong> Phasesepticémique focalisation chroniqueHémocultures +++ + __Culture <strong>de</strong> foyer __ ++ __infectieuxSérodiagnostic +++ + __<strong>de</strong> WrightIFI ou ELISA ++ +++ ++Amplification ++ ++ __GéniqueEn pratique, le diagnostic repose sur le sérodiagnostic<strong>de</strong> Wright, le card-test et leshémocultures (tableau I).VI- TRAITEMENT1- Traitement curatifLe traitement curatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> reposeessentiellement sur l’antibiothérapie. Son butest <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et d’éviter <strong>la</strong> survenue<strong>de</strong> complications et <strong>de</strong> rechutes.• Les antibiotiques :Les antibiotiques prescrits doivent être actifssur Brucel<strong>la</strong>, avoir une bonne diffusion intracellu<strong>la</strong>ireet une activité conservée enintracellu<strong>la</strong>ire. Les antibiotiques les plus actifssont les cyclines (oxytétracyline etdoxycycline), les aminosi<strong>de</strong>s (streptomycine etgentamicine) et <strong>la</strong> rifampicine.Tous ces antibiotiques sont bactérici<strong>de</strong>s invitro vis-à-vis <strong>de</strong> Brucel<strong>la</strong>. Les cyclines et <strong>la</strong>rifampicine conservent leur activité en milieuintracellu<strong>la</strong>ire et en pH aci<strong>de</strong>, alors que lesaminosi<strong>de</strong>s ont surtout une activitéextracellu<strong>la</strong>ire (tableau II).La prescription <strong>de</strong>s phénicolés est,actuellement, abandonnée en raison <strong>de</strong> leurfaible activité (CMI : 1,5 à 3 mg/l) et leurhématotoxicité (surtout le chloramphénicol) [1].Les fluoroquinolones, molécules récentesdans cette indication, ont une bonnebiodisponibilité orale et une bonne diffusionintracellu<strong>la</strong>ire. Le tableau III résume lesmodalités <strong>de</strong> prescription, les effetsindésirables et les éléments <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce<strong>de</strong>s principaux antibiotiques.Tableau II : Activité <strong>de</strong>s principaux antibiotiques [1, 4, 21]Familles Molécules CMI (mg/l) ActivitéCyclinesOxytétracycline 0,001-0,6 Activité bactérici<strong>de</strong>. Antibiotiques actifsDoxycycline 0,01-0,25 au pH aci<strong>de</strong> <strong>de</strong>s phagolysosomesStreptomycine 0,5-8 Rapi<strong>de</strong>ment bactérici<strong>de</strong>s. AntibiotiquesAminosi<strong>de</strong>ssurtout actifs en secteur extra-cellu<strong>la</strong>ire.Gentamicine 0,25-1Synergique en association avec les cyclines.Bonne diffusion tissu<strong>la</strong>ire et intracellu<strong>la</strong>ire.Rifamycines Rifampicine 0,5-2 Activité bactérici<strong>de</strong> en intracellu<strong>la</strong>ire et en pH aci<strong>de</strong>.Synergique en association avec les cyclines.Sulfami<strong>de</strong>sBonne diffusion intracellu<strong>la</strong>ire uniquementTriméthoprime0,4-12,5 pour le triméthoprime. Activité variable en fonctionSulfaméthoxazole<strong>de</strong>s souches testées.FluoroquinolonesOfloxacine 0,3-2,5Ciprofloxacine 0,5-2,5Bonne diffusion tissu<strong>la</strong>ire et intracellu<strong>la</strong>ire.Diminution nette <strong>de</strong> leur activité et faible pouvoir bactérici<strong>de</strong> en pH aci<strong>de</strong>.Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 7


FamillesCyclinesAminosi<strong>de</strong>sMoléculesOxytétracyclineDoxycyclineStreptomycineGentamicinePosologies adulte etvoies d’administration35 mg/kg/j PO200 mg/j PO1 g/j IM5 mg/kg/j IMRifamycines Rifampicine 15 mg/kg/j POSulfami<strong>de</strong>sFluoroquinolonesTableau III : Principaux antibiotiques prescrits au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>TriméthoprimeSulfaméthoxazoleOfloxacineCiprofloxacine8 mg/kg/j40 mg/kg/j PO400 mg/j1,5 g/jL’expérience clinique a permis <strong>de</strong> montrer que<strong>la</strong> prescription d’une monothérapie et/ou d’untraitement <strong>de</strong> courte durée s’accompagne d’untaux élevé d’échecs thérapeutiques et <strong>de</strong>rechutes à l’arrêt du traitement [4]. De ce fait,l’antibiothérapie <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> reposeobligatoirement sur une associationd’antibiotiques pendant une durée prolongéeafin d’éviter les rechutes [1, 4, 12, 21, 22, 23,24]. La prescription d’une associationcomportant une cycline est <strong>la</strong> plusrecommandée [1, 4, 21]. L’association cycline+ aminosi<strong>de</strong> se montre plus efficace quel’association cycline + rifampicine,particulièrement au cours <strong>de</strong>s spondylodisciteset s’accompagne d’un taux <strong>de</strong> rechute plusfaible [21]. La rifampicine, puissante inductriceenzymatique, diminue nettement les tauxsériques résiduels <strong>de</strong> <strong>la</strong> doxycycline et pourraitexpliquer <strong>la</strong> moindre efficacité <strong>de</strong> cetteassociation [1].Protocoles thérapeutiquesEffetsIndésirablesPhotosensibilitéNéphro et ototoxicitéColoration rouge<strong>de</strong>s urinesManifestations immunoallergiques(prise discontinue)Leucopénie, anémieAllergiePhotosensibilitéTendinopathiePrécautionsd’emploiContre indication :femme enceinte etenfant < 8 ansAdaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong>posologie en cas d’insuffisancerénaleSurveil<strong>la</strong>nce NFSContre indication :femme enceinteL’association du cotrimoxazole avec <strong>la</strong>streptomycine ou une cycline s’avère moinsefficace [21].Les fluoroquinolones sont insuffisammentefficaces en monothérapie, leur associationavec <strong>la</strong> rifampicine est aussi ou moins efficaceque l’association cycline + rifampicine [1, 4].Une étu<strong>de</strong> récente portant sur 64 ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s etcomparant l’efficacité <strong>de</strong> l’associationdoxycycline + rifampicine pendant 45 jours etl’association ofloxacine + rifampicine pendant30 jours a conclu à une équivalence entre les<strong>de</strong>ux schémas thérapeutiques [24]. Lesfluoroquinolones peuvent avoir un intérêt aucours <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuro<strong>brucellose</strong> en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong>mauvaise diffusion <strong>de</strong>s cyclines dans le LCR[4]. Le tableau IV compare les fréquences <strong>de</strong>srechutes en fonction <strong>de</strong>s protocolesthérapeutiques utilisés. Ces données émanent<strong>de</strong> méta-analyses, d’étu<strong>de</strong>s multicentriques ouportant sur un grand nombre <strong>de</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>sTableau IV : Fréquence <strong>de</strong>s rechutes en fonction duschéma thérapeutique [1, 3, 4, 21, 23, 24, 26, 27]Taux <strong>de</strong> rechuteDoxycycline (45 jours) + streptomycine (45 jours) 4,5 - 6,5%Doxycycline (45 jours) + rifampicine (45 jours) 8,4 - 16%Oxytétracycline (45 jours) + rifampicine (30 jours) 9%Cotrimoxazole (90 jours) + streptomycine (21 jours) 9,7%Tétracycline (90 jours) + cotrimoxazole (21 jours) 10,4%Ofloxacine (30 ou 45 jours) + rifampicine (30 ou 45 jours) 5,7 - 6,5%*Cycline en monothérapie 20%Rifampicine en monothérapie (60 jours)(21 jours)10%25%Ciprofloxacine en monothérapie (45 jours)(21 jours)21%25%* Données disponibles à partir <strong>de</strong> séries incluant un faible nombre <strong>de</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s.Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 8


M. CHAKROUN et al(> 300). Les étu<strong>de</strong>s concernant lesfluoroquinolones portent sur un nombre <strong>de</strong>ma<strong>la</strong><strong>de</strong> généralement faible (< 100).• La conduite du traitement figure sur letableau V. Elle est fonction du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die et du terrain. Le protocole préconisépar l’OMS repose sur l’association doxycyclineou oxytétracycline, pendant 6 semaines +streptomycine, pendant les <strong>de</strong>ux premièressemaines, avec comme <strong>de</strong>uxième alternativel’association doxycycline + rifampicinependant 6 semaines [1]. Le schéma nationalTunisien préconise l’associationoxytétracycline pendant 6 semaines etrifampicine pendant 3 semaines [3]. Au cours<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> chronique, l’antibiothérapien’est indiquée qu’en cas <strong>de</strong> foyer persistant.Sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et terrains Protocoles thérapeutiques Durée du traitementBrucellose aiguecycline + aminosi<strong>de</strong>ou cycline + rifampicine45 jours (14 à 21 jours pour <strong>la</strong>streptomycine, 7 jours pour <strong>la</strong>gentamicine, 21 à 45 jours pour <strong>la</strong>rifampicine)Brucellose ostéo-articu<strong>la</strong>ire cycline + rifampicine + aminosi<strong>de</strong> 3 à 6 mois (21 jours pour <strong>la</strong>streptomycine, 8 à 15 jours pour <strong>la</strong>gentamicine)Endocardite brucelienne cycline + rifampicine + aminosi<strong>de</strong> 6 à 12 semaines (21 à 30 jourspour <strong>la</strong> streptomycine, 15 jourspour <strong>la</strong> gentamicine). Durée plus longuesi prothèse valvu<strong>la</strong>ire.Brucellose neuroméningéeTableau V : Propositions thérapeutiques [1, 3, 4, 21]rifampicine + cotrimoxazole + aminosi<strong>de</strong>ourifampicine + fluoroquinolone +aminosi<strong>de</strong>8 à 12 semaines (21 jourspour <strong>la</strong> streptomycine, 8 à 15 jourspour <strong>la</strong> gentamicine).Femme enceinte Rifampicine seule ou rifampicine +cotrimoxazole45 jours. Arrêt du cotrimoxazole8 à 15 jours avant terme.Enfant < 8 anscotrimoxazole + rifampicine oucotrimoxazole + aminosi<strong>de</strong>45 jours (21 jours pour <strong>la</strong> streptomycine,7 jours pour <strong>la</strong> gentamicine)Sujet âgé cycline + rifampicine 45 jours.Un traitement chirurgical est souvent indiquéen cas d’endocardite dé<strong>la</strong>brante(remp<strong>la</strong>cement valvu<strong>la</strong>ire). En cas <strong>de</strong>localisation ostéo-articu<strong>la</strong>ire, le recours à untraitement chirurgical est nécessaire dans 10 à15% <strong>de</strong>s cas [28].Sous antibiothérapie, l'apyrexie estrapi<strong>de</strong>ment obtenue et les signesd'accompagnement disparaissent en quelquesjours. Le suivi du ma<strong>la</strong><strong>de</strong> doit être régulier,clinique et biologique, jusqu'à l'arrêt dutraitement puis à 3 mois et à 9 mois pours'assurer <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> rechutes. Lesrechutes s’observent le plus souvent au cours<strong>de</strong>s 3 à 6 mois qui suivent l’arrêt du traitement.Elles sont difficiles à différencier <strong>de</strong>sréinfections dans les groupes exposés aurisque. Le traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> rechute repose sur<strong>la</strong> reprise du traitement initial car <strong>la</strong> sensibilitédu germe ne se modifie pas [1]. Il n'existe pasd'arguments objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison définitive,Rev Tun Infectiol, Avril 07, Vol 1, N°2, 1 - 10 9le recul du temps <strong>de</strong> quelques années resteencore un critère va<strong>la</strong>ble.2- Prophy<strong>la</strong>xieElle repose sur <strong>de</strong>s mesures animales ethumaines. La lutte contre <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>animale comporte certaines mesures tellesque <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce sérologique <strong>de</strong>s animauxd'élevage, l’abattage <strong>de</strong>s animaux infectés et<strong>la</strong> vaccination <strong>de</strong>s jeunes animaux.Les mesures humaines reposent sur <strong>la</strong>déc<strong>la</strong>ration obligatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, l’hygiène<strong>de</strong>s manipu<strong>la</strong>tions (port <strong>de</strong> gants, <strong>la</strong>vage <strong>de</strong>smains), l’éducation sanitaire et <strong>la</strong>consommation <strong>de</strong> produits <strong>la</strong>itiers pasteurisés[1, 3, 4]. La vaccination <strong>de</strong>s personnesexposées par fraction PI est actuellementabandonnée.


LA BRUCELLOSE : UNE ZOONOSE TOUJOURS D’ACTUALITEVII- CONCLUSIONLa <strong>brucellose</strong> est une ma<strong>la</strong>die professionnelleà déc<strong>la</strong>ration obligatoire. Devant son extrêmepolymorphisme clinique, il faut savoir l’évoquerafin <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r les examenscomplémentaires qui permettront d'affirmer lediagnostic. La gravité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> est liéeà l’apparition <strong>de</strong> localisations secondairespouvant mettre en jeu le pronostic vital,nécessitant une prolongation <strong>de</strong>l’antibiothérapie et parfois le recours à <strong>la</strong>chirurgie. Le meilleur traitement est préventifbasé sur <strong>de</strong>s mesures d’hygiène, <strong>la</strong>sensibilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, l’éviction <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation <strong>de</strong>s produits <strong>la</strong>itiers nonpasteurisés et <strong>la</strong> vaccination du cheptel.REFERENCES1- Janbon F. Brucellose. Encycl Méd Chir, Ma<strong>la</strong>dies<strong>Infectieuse</strong>s, 8-038-A-10 ; 2000 : 11 p.2- Van<strong>de</strong>rkerckhove C, Stahl J.P. Brucellose. Donnéesépidémiologiques et thérapeutiques. Rev Prat 1993 ; 7 : 47-52.3- Bouzouaïa N, Chakroun M, Rachdi J, Rachdi T. Aspectsépidémio-cliniques et thérapeutiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong> enTunisie. Tunisie Médicale 1995 ; 11 : 443-8.4- Maurin M. La <strong>brucellose</strong> à l’aube du 21 ème siècle. Méd MalInfect 2005 ; 35 : 6-16.5- Garin Bastuji B, Delcueillerie F. Les <strong>brucellose</strong>s humaine etanimale en France en l’an 2000. Situation épidémiologique –programme <strong>de</strong> contrôle et d’éradication. Méd Mal Infect 2001 ;31 suppl 2 : 202-216.6- Anonyme. Brucellose. Bulletin Epidémiologique du Ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé Publique 1992 ; N° spécial : 2-17.7- Anonyme. Brucellose. Bulletin Epidémiologique du Ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé Publique 2005 ; 2 : 6.8- Anonyme : Brucellose. Bulletin Epidémiologique du Ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé Publique 2005 ; 4 : 9.9- Lifeso R.M, Har<strong>de</strong>r E, Mc Corkell S.J. Spinal brucellosis. JBone and Joint Surgery 1985 ; 67 : 345-51.10-Arcos-Lahuerta B, Ramuz M, Combe B. Manifestationsostéo-articu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>brucellose</strong>. 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