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Dossier PDF de l'artiste - MPVite

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Bérénice Merletberenicemerlet.netberenice.merlet@gmail.com


«Le terme « d’installations » communément utilisé dans l’art contemporain offre une facilité : Celle<strong>de</strong> pouvoir étiqueter rapi<strong>de</strong>ment une production impossible à classer dans les champs i<strong>de</strong>ntifiés <strong>de</strong>la « peinture », du « <strong>de</strong>ssin », <strong>de</strong> la « photographie », ou <strong>de</strong> la « sculpture »…Inscrire toutefois le travail <strong>de</strong> Bérénice Merlet dans cette catégorie serait un raccourci rapi<strong>de</strong> etréducteur qui gommerait un peu vite la dimension plastique, sensible et « physique » <strong>de</strong> ce qu’elleproposeConnaissez vous « max et les maximonstres » <strong>de</strong> Maurice Sendak ?Dans ce grand classique <strong>de</strong> la littérature américaine pour enfants, Max est un petit garçon pas trèssage. Sa mère le prive <strong>de</strong> dîner et l’envoie dans sa chambre qui se transforme par son imaginationen une gigantesque forêt tropicale, propice au voyage et à l’aventure en compagnie <strong>de</strong> « gentilsmonstres »…Pénétrer l’univers <strong>de</strong> Bérénice c’est toucher et percevoir ce décor qui n’existe que dans l’imagination<strong>de</strong> Max…C’est ouvrir la porte sur cette chambre-forêt inspirée autant par l’imagination et le rêves que lesréférences au quotidien…»(Pollen / D. Driffort)


J’ai fait campagne, 2013Installation in-situserre <strong>de</strong> l’Usine Utopik700x2OOx200cmMur en carreaux <strong>de</strong> plâtre <strong>de</strong> 7x2x2m, gravéà la main et à la fourchette durant toute lapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce.Ce geste performatif m’a permis <strong>de</strong> memettre face au mur et d’égrainer ce temps<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce où l’atelier se déplace.Ces carreaux, <strong>de</strong>venus atelier, servent aussi<strong>de</strong> matrice d’impression pour la production<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins et d’objets. Certain <strong>de</strong> ces objetsne sont réalisés que pour la prise d’unephoto.Ainsi la gran<strong>de</strong> face du mur avec le motif<strong>de</strong> papier-peint servira à imprimer du tissupour la réalisation <strong>de</strong> sac <strong>de</strong> sable avec lesquels je construis une digue. Celle-ci ne seraprise en photo pour <strong>de</strong>venir une affiche <strong>de</strong>100x70cm.


Camouflé, 20122x 300x150cmGauffrage sur papier Canson d’un motif <strong>de</strong> fillet <strong>de</strong> camouflage


Craquement, 2012installation in-situ, dimensions variablescarrelageLe carrelage se brise sous nos pas. Le claquement retentit violemment et le sol se dérobe sousnos pieds. La déambulation <strong>de</strong>vient hésitante et gar<strong>de</strong> l’empreinte <strong>de</strong> notre passage.


Le Tipi rouge (J’ai mangé grand-mère), 2009Sculpture, 240x125cmcarrelage, branches, toile <strong>de</strong> Jouy


Okénite blanche, 2011Sculpture, 140x60x70cmplâtre, paraffine, mosaÏque


Le renard, 2008Sculpture, 96x200x100cmtubes fluos, structure métallique, renard empaillé, planche à roulettes


À bâtons rompus, 2013244x210x185cmtissu imprimé, structure en tasseaux, parquetUn paneau à été gravée <strong>de</strong> multiples grifures. Elle a servi <strong>de</strong> matirce d’impressionpour imprimer le tissus et a été par la suite découper en lattes <strong>de</strong> parquet.


La chambre <strong>de</strong> travail, 2011Installation, dimensions variablesbureau gravé en matrice d’impression pour un papier peint et une éditionpapier peint, bureau, chaise, lampes <strong>de</strong> bureau, éditionLa Chambre <strong>de</strong> travail n’est ni tout àfait une installation, ni tout à fait unegravure, ni tout à fait une oeuvre... Ouplutôt, le propos <strong>de</strong> l’artiste, son intention,naviguent sans cesse entre lepapier peint au mur, le bureau gravé,les lampes <strong>de</strong> bureau, le journal étonnantqu’elle a tiré <strong>de</strong> ce bureau... Tousces éléments sont liés, tous participentà l’oeuvre, mais interviennent chacunà leur manière, à un moment : le bureauqu’elle nous présente à la Maison<strong>de</strong>s Arts pourrait potentiellementenvahir le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mots qui sontgravés à sa surface, <strong>de</strong> perroquets et<strong>de</strong> palmes. Il est à la fois la matrice d’ununivers visuel et le réceptacle <strong>de</strong> sespensées. Il est à ce titre le bureau par excellence,un objet qui traduit la pensée.Il y a aussi <strong>de</strong> la magiedans la Chambre <strong>de</strong> travail,la magie du temps passé à graver lebureau, la magie <strong>de</strong> l’inconstance<strong>de</strong>s impressions, la magie <strong>de</strong> la couleuraussi. Bérénice Merlet développeune économie <strong>de</strong> l’art bien à elle : sespièces témoignent souvent, parfoisironiquement, du plaisir qu’elle tiredu travail <strong>de</strong> la main, <strong>de</strong> la répétition<strong>de</strong>s gestes qui n’en est pas tout àfait une. Malgré leur simplicité apparente,les oeuvres <strong>de</strong> Bérénice Merletsont précieuses, un peu mystérieusesaussi, elles sont habitées par <strong>de</strong>s histoiresque se raconte l’artiste le soir.Julien Zerbone


Texte extrait <strong>de</strong> l’édition réalisée distribuée au publicSe concentrer. S’asseoir et faire <strong>de</strong> l’ordre.Allumer la radio. Eteindre la radio et allumer ITunes.Baisser le son.Se concentrer. Réfléchir… Baisser encore un peu leson.Fermer la porte. Se concentrer !Tailler son crayon, non vi<strong>de</strong>r le réservoir <strong>de</strong> son taillecrayonet taillerson crayon.Se rasseoir, prendre une nouvelle page, propre.Enlever son pull, se concentrer.Faire une liste.Numéroter la liste en triant les choses dans l’ordre <strong>de</strong>leurs importances.Réécrire la liste.Faire silence.Ne plus regar<strong>de</strong>r par la fenêtre.Remettre du volume sonore pour ne plus écouter l’aération.Fermer la fenêtre.Changer la musique,mettre quelque chose <strong>de</strong> calme comme <strong>de</strong> la musiquecalme.Se rasseoir.Faire une liste <strong>de</strong> mots :S’abriter, s’isoler, se terrer, se cacher, se réfugier, sereclure, se confiner,s’abstraire, se chambrer, se séquestrer,se séparer, se protéger, se couvrir, se détacher,se dissimuler, se planquer, se soustraire, setapir, se dérober, se retirer, s’éclipser, se mettre àl’abri, s’enterrer, s’esseuler, se barrica<strong>de</strong>r, se calfeutrer,se clapir, se claquemurer, se mettre à couvert,semotter, se cloîtrer, se clôturer, esquiver, élu<strong>de</strong>r, s’escamoter,s’éva<strong>de</strong>r, s’écarter, échapper, partir, se sauver,se tirer, se dissoudre, se cantonner, se murer, secarapater, se replier, se recroqueviller, se rétracter,s’estomper, se fondre, se camoufler, se masquer, sevolatiliser, se dissiper, décamper, se nicher, se mettreen cage, s’enfermer, se claustrer,Faire semblant d’être partie.Baisser la lumière et ne gar<strong>de</strong>r que la lampe <strong>de</strong> bureau.Espérer que tout le mon<strong>de</strong> pense que vous êtes partie.Se re-concentrer. Réfléchir.Je gratte la surface <strong>de</strong> mon bureau avec la pointe <strong>de</strong>mon compas. Sous le placage sombre, il y a du boismou. Assez mou pour enfoncer la pointe jusqu’aucaoutchouc. S’il n’était pas là ce caoutchouc, peutêtreque je pourrais le transpercer. Faire passer lalumière. Elle arriverait sur ma chaussure. Enfin il faudraitque je déplace ma lampe pour que l’ampoule soitjuste au-<strong>de</strong>ssus mais la lumière passerait et se seraitplus facile <strong>de</strong> retrouver ma gomme quand elle roulepar terre. Se re-concentrer, se mettre un ultimatum,mettre en forme une idée, écrire une page.Rapprocher sa chaise, pas trop.Il y a <strong>de</strong>s choses que l’on nous transmet et qui nousencombrent.Des choses qui battent au creux <strong>de</strong> nos paumes etqui nous gui<strong>de</strong>nt à notre insu. Des transmissions taboues,inconscientes, que l’on nous glisse entre <strong>de</strong>uxphotos <strong>de</strong> famille. Des choses qui nous cachent etdans lesquels on se cache.En plus <strong>de</strong> mon histoire, celle <strong>de</strong> mes parents tous les<strong>de</strong>ux sculpteurs, il y a les outils. Les outils que monpère avait pour tailler, poncer. Ces choses qui dans<strong>de</strong>s boîtes, comme <strong>de</strong>s trésors, <strong>de</strong>viennent pour moiprothèses, extensions <strong>de</strong> mes mains.En m’en emparant, sans y réfléchir, après <strong>de</strong> longuesannées où jamais je n’avais pensé en avoir besoin,ils se sont adaptés à mes outils et ils sont venu lesremplacer. Ces petites mèches qui comme par magiefonctionnent sur mon Dremel Lidl.Comment ai-je pu penser si longtemps que j’étais arrivéelà pas hasard.Surtout je pense qu’il serait content que son investissementdans cetoutillage, qui lui a coûté les yeux <strong>de</strong> la tête, serve. Meserve. Je ne peux pas affirmer qu’il serait fier <strong>de</strong> montravail. Je suis bien à <strong>de</strong>s années lumière <strong>de</strong> sapratique, mais je sculpte. Je sculpte avec lui, l’air<strong>de</strong> rien.Une transmission qui ne m’encombre plus maisqui m’accompagne. Ilreste tout <strong>de</strong> même une histoire à m’approprier,et une petite revanche <strong>de</strong> femme, pour ma mèrequi n’a jamais pu être une artiste mais juste unefemme au foyer, une peintre du dimanche. Unefemme qui a osé sculpter qu’une fois l’artistedisparu.Et j’y travaille à cette revanche, et avec ses outilsen prime.Des outils pour gratter. Qui s’enfoncent dans lebois et le déchiquette. De longues échar<strong>de</strong>s quedu bout <strong>de</strong>s doigts j’arache une par une.Me perdre dans le détail.Un <strong>de</strong>ux trois quatre, faire <strong>de</strong> la répétition uneprotection.Ranger le compas.Et puis il y a ce papier peint, qui envahit l’espaceet le rétrécit. C’est comme si les murs avançaientinexorablement vers moi, doucement vers moi.Il est préférable <strong>de</strong> le regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> loin, pour sesentir en pays exotique. Une petite chaleur triste.Coincée sur mon île réduite à la taille <strong>de</strong> monbureau, j’ai le nez collé à lui. Je ne distingue plusque les blancs qui forment <strong>de</strong> drôles <strong>de</strong> masquestribaux, qui me regar<strong>de</strong>nt.Baisser les yeux.Mon bureau flotte lentement, le vent souffle dansles palmes. Peut-être n’est-ce que l’aération quime fait froid dans le dos.Je n’ai gravé qu’un seul mot.


Petit salon, 2010Sculpture, 60x90x120cmlit, table,cor<strong>de</strong>, luminaire


Barrica<strong>de</strong>, 2011Sculpture, 142x100x109 cmTable en bois gravée en matrice d’impression, sacs <strong>de</strong>sable


Une forme aveugle, 2010Sculpture sonore, 130x250 cmsacs <strong>de</strong> sable et dispositif sonore(son <strong>de</strong> grosse caisse étouffé venant <strong>de</strong> l’interieur <strong>de</strong> la forme)


Fagot fossile, 2010Sculpture, 150x70x20cmbois et mosaïque


Dentelle <strong>de</strong> bal, 2007Sculpture, 45x65cmveste <strong>de</strong> 3000 boutons


Le fantasme <strong>de</strong> MartineBérénice Merlet vient <strong>de</strong> remporter le prix <strong>de</strong> la jeunecréation avec un prénom <strong>de</strong> fillette et une œuvretout aussi référencée à un univers enfantin un peudésuet. En effet, le motif <strong>de</strong> son papier peint Je saisqu’il n’aime pas que mes seins, trouve son originedans une image <strong>de</strong> Martine, le célèbre personnage<strong>de</strong> livres illustrés qui témoigna d’un certain idéal dansles années cinquante et soixante.Martine reste aujourd’hui un classique <strong>de</strong> l’éditionjeunesse, bien que les critiques dénoncent une œuvrerétrogra<strong>de</strong> et sexiste. C’est peut-être une <strong>de</strong>s raisonspour laquelle ses aventures ont fait l’objet <strong>de</strong> tant<strong>de</strong> dérives humoristiques, notamment sur le Net, où<strong>de</strong>puis le buzz du site web Martine Cover Generator onne compte plus les détournements <strong>de</strong> couvertures.De ce personnage quasi tombé dans le domaine public,Bérénice Merlet a conservé le <strong>de</strong>ssin d’un réalismenaïf ; celui qui avait rendu célèbre l’illustrateur <strong>de</strong>Martine, le belge Marcel Marlier (étonnante similitu<strong>de</strong>d’ailleurs entre les noms propres <strong>de</strong> l’un et l’autre).Les couleurs, pastels, se sont effacées au profit d’unfond uni, rose pâle. Comme tiré <strong>de</strong> l’Album <strong>de</strong> 1974,Martine fait la cuisine, le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> Bérénice Merletmet en scène une figure féminine plongée dans lespréoccupations d’un univers bourgeois. Mais on nefait pas d’omelette sans casser <strong>de</strong>s œufs: la filletteest <strong>de</strong>venue femme, et la réplique beaucoup moinsinnocente : « Je sais qu’il n’aime pas que mes seins ».On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors : le succès <strong>de</strong> Martine doit-il àune fascination pour l’ingénue, une sorte d’attiranceperverse pour la «sainte nitouche»? La puissancesexuelle <strong>de</strong> la jeune fille est en effet récurrente dansbon nombre d’œuvres populaires. Ainsi le film <strong>de</strong>Jean Rollin, Les <strong>de</strong>ux orphelines vampires (1997),conjugue habilement horreur et volupté, enfance etérotisme. Chez le cinéaste français, hissé au panthéondu fantastique aux Etats-Unis et en Gran<strong>de</strong>-Bretagne,les films sont classés série B et mettent en scène <strong>de</strong>spersonnages féminins pathétiques et kitch à la fois.On retrouve ce mélange <strong>de</strong>s genres chez BéréniceMerlet, qui joue sur le décalage entre unereprésentation ou un geste d’apparence candi<strong>de</strong> etun sens <strong>de</strong> la phrase osée. Léchez-moi les bottes(2005) et Vous êtes conviés à venir vous boutonner àmoi (2004) possédaient déjà cet assemblage délicieuxentre la politesse et l’audace, les bonnes manières etla sensualité.Le choix <strong>de</strong> BéréniceLe temps <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> travail (comme pour lacouture <strong>de</strong>s boutons <strong>de</strong> Dentelle <strong>de</strong> Bal) a disparupour laisser place au temps <strong>de</strong> la reproductionmécanique du papier peint. Mais le geste lancinantest toujours présent dans l’image <strong>de</strong> cette femmecuisinant et se répétant inlassablement: « Je saisqu’il n’aime pas que mes seins ». S’en convaincra-telle? La proximité d’un papier peint dans l’espaceprivé d’une chambre ou d’un salon convaincra-telletoutes les femmes ? Mais on aimerait aussi qu’ilnous aime pour autre chose que pour notre tarteaux pommes. L’action inappropriée face au proposachève <strong>de</strong> donner à cette œuvre son ironie aux airs<strong>de</strong> ne pas y toucher. Car ici, c’est bien <strong>de</strong> sexualitéet d’émancipation dont il est question. Aux canonsdu nu en histoire <strong>de</strong> l’art, comme aux photographies<strong>de</strong> mannequins d’un Helmut Newton contemporain,Bérénice Merlet répond par un petit bout <strong>de</strong> femmeun peu brouillonne et boulote. On croirait entendreVirginie Despentes dans son <strong>de</strong>rnier roman, KingKong Théorie : « J’écris <strong>de</strong> chez les moches, pour lesmoches, les frigi<strong>de</strong>s, les mal baisées, les imbaisables,les hystériques, toutes les exclues du grand marché àla bonne meuf. Parce que l’idéal <strong>de</strong> la femme blancheséduisante qu’on nous brandit tout le temps sous lenez, je crois bien qu’il n’existe pas ». L’artiste, pourqui la rencontre, l’intimité, le précieux et la nostalgiefont partie <strong>de</strong> l’iconographie féminine, nous renvoie àune foule <strong>de</strong> clichés qui ont la vie dure. Mais l’œuvrerécompensée par le prix <strong>de</strong> la Jeune Création n’est pasanodine. Homme ou femme, elle renvoie le spectateuraux limites <strong>de</strong> notre société prétendue évoluée. Avecses manières délicates mais non moins percutantes,Bérénice Merlet nous expose un choix terrifiant: êtreune femme qui sait séduire ou une femme qui saitépouser ? être une femme qui sent le sexe ou unefemme qui sent le gâteau du goûter <strong>de</strong>s enfants ?Bérénice Merlet ne fait pas partie <strong>de</strong> celles à qui leschoses conviennent telles qu’elles sont. Simplementelle attend, s’immisce discrètement, grignote toutdoucement et perturbe sans en avoir l’air.Marie <strong>de</strong> Boüardpour la République Bananière


Je sais qu’il n’aime pas que mes seins, 2008Dessin, 450x315cmmine <strong>de</strong> plomb


Automne-hiver, 2010Sculpture, 40x55x30cmsouche et mosaïqueréalisé avec Armand Morin


Le crapaud au fond du puits ne connaît pas l’océan, 2009Installation in situ, 400x460cméclats <strong>de</strong> miroirs flottant an fond d’un puits, éclairage halogène


Abri-cape, 2009Sculpture, 40x25cmtissus, céramique, branches


Le clavier, 2009Installation, dimensions variables<strong>de</strong>ssins, dispositif sonoreMon travail propose une recherche autour <strong>de</strong> l’appropriationd’un territoire. Un habitat empreint d’archétypesféminins contre lesquels je lutte et aveclesquels je me construis. Enfermée dans cet habitatun peu bourgeois, tout <strong>de</strong>vient refuge. La prison estune cache, réconfortante et douillette. Et comme ditVirginia Wolf dans Une chambre à soi : « Les femmessont restées dans leurs maisons pendant <strong>de</strong>s milliersd’années, si bien qu’à présent les murs mêmes sontimprégnés <strong>de</strong> leur force créatrice. »L’engagementféministe qui m’habite est souvent un prétexte pourtravailler toile <strong>de</strong> Jouy et faïence, rire <strong>de</strong> mes propresréflexes et références <strong>de</strong> femme, d’artiste.M’impliquer concrètement, me référencer fortementà <strong>de</strong>s artistes comme Martha Rosler, mais assumeret m’amuser <strong>de</strong> mes envies désuètes, mettre en évi<strong>de</strong>ncela tendresse que j’éprouve pour les femmes <strong>de</strong>Vermeer <strong>de</strong>rrière la fenêtre et qui lisent une lettre,crier haut et fort mes envies <strong>de</strong> femme d’intérieurqui attend avec délice. Une attente qui ne sait pas cequ’elle attend, accepte le vi<strong>de</strong> et l’inattendu mais qui àtravers la rêverie qui l’accompagne résonne pour moicomme une ouverture à la joie. Je mets donc en placepar mes sculptures <strong>de</strong>s objets et du mobilier qui setransforment, doucement <strong>de</strong>viennent paysage. Tout<strong>de</strong>vient autre à l’image <strong>de</strong> L’Enfant et les sortilèges <strong>de</strong>M.Ravel et Colette, mon mobilier s’anime et glisse, unenouvelle peau pousse et recouvre tout. Et c’est cettenouvelle peau que je travaille à travers un processusqui à une place très importante dans la narration <strong>de</strong>mes pièces. Une nouvelle peau pour franchir le fosséqui sépare les expériences intérieures du mon<strong>de</strong> réel.Empreint d’un vocabulaire d’objets et d’histoires liésà mon enfance, je cherche à convoquer un universsensoriel à travers <strong>de</strong>s manipulations. Par collage, jetravaille vers une image qui parlerait au collectif pourmener le spectateur à sa position <strong>de</strong> rêveur, « uneparesse attentive».Mon travail s’élabore autour <strong>de</strong> sculpture très narrative.Je me suis intéressée à une iconographie féminine etsur <strong>de</strong>s images qui me semblent liées à mon éducationreligieuse et à une histoire personnelle. Mais cesimages qui font récit ne semblent pas m’appartenir.Elles résonnent comme quelque chose <strong>de</strong> collectif et<strong>de</strong> commun à une large partie d’une population.Il y a en moi <strong>de</strong>s choses que l’on m’a transmises etqui s’insinuent, trop gran<strong>de</strong>s: une place à tenir, unehistoire familiale, <strong>de</strong>s monstres sous les lits, une i<strong>de</strong>ntitéféminine.Travailler sur <strong>de</strong>s objets hybri<strong>de</strong>s qui font la traverséeentre <strong>de</strong>ux lieu : un public et l’autre plus intime, pluspersonnel. Et pour reprendre Martha Rosler: le personnelest-il politique ? : «Oui si l’artiste prendconscience <strong>de</strong> la nécessité d’une lutte collective au<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s questions liées à sa vie personnelle, dansl’idée <strong>de</strong> considérer les <strong>de</strong>ux sphères à la fois dialectiquementopposées et unitaires.»J’ai beaucoup travaillé avec <strong>de</strong>s matériaux domestiques,d’intérieur qui se déplacent pour <strong>de</strong>venir carapace,abri.Je m’intéresse à la couche et plus précisément auxtentes comme refuge. Un lieu intime et <strong>de</strong> repli, pourla lecture, l’écriture, l’amour, pour dormir et doncpour rêver.Se cacher, se retrouver, s’envelopper d’une tanière.Le lit comme cabane et la cabane comme lit, vecteurd’un voyage interne et <strong>de</strong> toutes sortes <strong>de</strong> mythologiespersonnelles.La cabane donc, pour convoquer dans sa couche lesmonstres et les bêtes sauvages <strong>de</strong> notre enfance.Le mythe <strong>de</strong> Robinson au creux d’un lit, les fables collectivesqui resurgissent entre <strong>de</strong>ux photos <strong>de</strong>famille.Un lieu <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous intime, <strong>de</strong> découverte ducorps, <strong>de</strong> nudité.Après la lecture d’Histoire <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> MichellePerrot, j’ai repris les jeux <strong>de</strong>s enfants qui bricolent<strong>de</strong>s architectures du désordre et qui miniaturisent lemon<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s aménagements infimes. Ces plaisirssous-tendus par <strong>de</strong>s histoires interminables.La maison comme un lieu <strong>de</strong> possible, un voyage surplace et en boucle.Souvent les objets sont en attente d’un événement. Ilne se passe encore rien. On retient son souffleet c’est pendant cet instant qu’une chose étrange apparaît,peut-être un peu inquiétante. Tout est figé,tout est <strong>de</strong> pierre.


Les hétérotopies poétiques <strong>de</strong> Bérénice MerletRegar<strong>de</strong>r, scruter, toucher, écouter, guetter,contourner, caresser...Les œuvres <strong>de</strong> Bérénice Merlet ne se donnentpas à embrasser d’un seul regard, il faut pour lesappréhen<strong>de</strong>r souvent un éclairage particulier, unelumière rasante, un pas <strong>de</strong> côté ou <strong>de</strong> danse <strong>de</strong> lapart du spectateur : tourner autour puis plonger sousle bureau <strong>de</strong> La Chambre du travail, contourner puistourner autour <strong>de</strong> Barrica<strong>de</strong>, s’étonner puis s’assurer<strong>de</strong> la matière <strong>de</strong> Craquement, il y a toujours quelquechose dans ces œuvres qui échappe au regard, qui sedérobe ou s’offre au spectateur <strong>de</strong> manière parcellaire.Certaines œuvres même ne font que cacher, commeUne forme aveugle dont on ne saura pas ce qu’ellerecouvre sous ses lourds sacs <strong>de</strong> sable. D’ailleurs,on n’est pas spectateur chez Bérénice Merlet, on estplutôt visiteur, invités à pénétrer dans un univers etune temporalité bien particuliers.Ce que le regard ne peut appréhen<strong>de</strong>r, la main, lesoreilles le peuvent : touchons donc les sacs <strong>de</strong> sable<strong>de</strong> la si bien nommée Forme aveugle, tendons l’oreillepour écouter les sons qui s’en échappent, laissonsglisser la main sur la surface gravée <strong>de</strong> la Chambre<strong>de</strong> travail, assurons-nous <strong>de</strong>s reliefs formés surle papier <strong>de</strong> Camouflage, Ecoutons les carreaux <strong>de</strong>faïence disposés au sol craquer sous nos pas : nousmarchons sur <strong>de</strong>s œufs. Car à cette convocationdu toucher s’oppose immédiatement la fragilité quiémane <strong>de</strong> ces objets, <strong>de</strong> ces surfaces, une précaritéfondamentale, celle <strong>de</strong>s sillons gravés à la surface dubureau <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong> travail dont on comprendqu’ils finiront par être comblés par l’encre d’imprimerie,tels les morceaux <strong>de</strong> céramique <strong>de</strong> Okenite blanche,coupants mais éminemment fragiles...S’abriter, se terrer, se camoufler, se reclure, seséquestrer, se retirer, se barrica<strong>de</strong>r...L’espace chez Bérénice Merlet se présente lui aussi <strong>de</strong>manière problématique : l’artiste invoque volontiers lelit, la cabane dans son travail, l’espace reclus où l’onse cache, où l’on se protège, où l’on se raconte surtout<strong>de</strong>s histoires. C’est le cas <strong>de</strong> J’ai mangé grand-mèrequi prend la forme d’un teepee recouvert <strong>de</strong> carreaux<strong>de</strong> faïence, c’est le cas aussi la Chambre <strong>de</strong> travail,qui nécessite qu’on s’accroupisse sous le bureaupour voir les lettres gravées. C’est aussi le cas, mais<strong>de</strong> manière bien plus ambiguë, le cas d’Une formeaveugle : les sacs <strong>de</strong> sables, dont les motifs évoquentla tapisserie, ne peuvent cacher leur usage militaired’origine, et l’accès nous y reste interdit. Sous l’aspectprotecteur <strong>de</strong>s espaces érigés par l’artiste se cachemal le danger omniprésent, l’insécurité, l’iinconfort dumoins : si la texture et la couleur d’Okenite blanchesont douce, et sa forme extérieure épousent lesdimensions du corps humain, le tapis d’éclats <strong>de</strong>céramique évoque immanquablement la Vierge <strong>de</strong> fer,cet instrument <strong>de</strong> torture <strong>de</strong> l’Inquisition. De manièreplus ou moins dramatique, il y a souvent cher BéréniceMerlet un <strong>de</strong>dans et un <strong>de</strong>hors, un espace qui inviteet qui répulse en même temps, qui gène le visiteurlorsqu’il ne lui est pas carrément interdit.Graver, maroufler, imprimer, décalquer, reproduire,tapisser, publier...Les œuvres <strong>de</strong> Bérénice Merlet ressemblent dans leurfonctionnement à <strong>de</strong>s matrices, ces pièces <strong>de</strong> métalque l’on gravait au moyen d’un poinçon afin <strong>de</strong> réaliserles caractères d’imprimerie. L’action <strong>de</strong> reproduire,<strong>de</strong> décalquer, <strong>de</strong> déplacer, la question <strong>de</strong> l’empreinteet <strong>de</strong> la répétition sont au centre <strong>de</strong> ses pratiqueset <strong>de</strong>s ses œuvres, que ces actions en constituent lepréalable, l’essence ou le résultat. Ainsi La Chambre<strong>de</strong> travail et Barrica<strong>de</strong> sont-elles constituées à lafois <strong>de</strong>s matrices gravées par l’artiste et <strong>de</strong>s tiragesréalisés au moyen <strong>de</strong> celles-ci, qu’ils prennent laforme <strong>de</strong> sacs <strong>de</strong> sables, <strong>de</strong> lais <strong>de</strong> tapisserie, ou <strong>de</strong>livres... Camouflage, Une forme aveugle quant-à-euxsont le résultat d’actions semblables, <strong>de</strong> reproductionou <strong>de</strong> décalque d’une forme préexistante, dont nousne pouvons que <strong>de</strong>viner la nature.Elles sont aussi <strong>de</strong>s matrices au sens ancien <strong>de</strong>mater, la mère qui donne naissance, le milieu <strong>de</strong> lareproduction même : matrice d’actions répétéesinlassablement par l’artiste, matrice d’une temporalitébien particulière, qui ne se clôt pas tant que la tâchen’est pas achevée. Lorsqu’il écrivait sur le jeu,Walter Benjamin expliquait que «toute expérienceprofon<strong>de</strong> aspire à être insatiable, aspire au retouret à la répétition jusqu’à la fin <strong>de</strong>s temps, et en lerétablissement d’un état ​initial dont il est issu » : il y <strong>de</strong>même chez Bérénice Merlet une joie mêlée <strong>de</strong> sérieuxdans la répétition, une manière d’ancrer le geste dansune matérialité, mais aussi <strong>de</strong> faire émerger d’infiniesvariations qui se détachent progressivement du motif<strong>de</strong> départ et se déploient alors dans une différenceradicale.Matrices <strong>de</strong> récits, terrains <strong>de</strong> jeu imaginaires, nourris<strong>de</strong>s histoires qui leur donne naissance, qu’il s’agisse <strong>de</strong>contes (J’ai mangé grand-mère, Renard), d’histoires<strong>de</strong> femme et <strong>de</strong> famille (la Chambre <strong>de</strong> travail), lesœuvres <strong>de</strong> Bérénice Merlet semblent imprégnéesd’un imaginaire et d’une intimité dont on ne sait s’ilsappartiennent à l’artiste ou à nous-mêmes... Pourabor<strong>de</strong>r ces propositions, il faut se prêter au jeu, seglisser dans la peau <strong>de</strong> l’enfant comme on se glissesous le bureau. C’est à travers le jeu et le récit, àtravers la répétition <strong>de</strong>s gestes réalisés patiemmentpar l’artiste, c’est en s’inventant le chemin qu’elle aparcouru que les contradictions s’évanouissent etque l’espace s’ouvre, puis se referme <strong>de</strong>rrière nous.La fragilité n’est alors plus qu’apparence, c’est laforce <strong>de</strong>s récits qui régit l’espace.Jouer, raconter, créer, inventer, émerger, instituer,advenir...Ces espaces qui se soustraient pour mieux advenir,cette temporalité qui <strong>de</strong>vient création dans sarépétition même, ces lieux qui – se – donnent àimaginer rappellent ce que Michel Foucault appelait<strong>de</strong>s hétérotopies, « <strong>de</strong>s lieux réels, <strong>de</strong>s lieux effectifs,<strong>de</strong>s lieux qui sont <strong>de</strong>ssinés dans l’institution même<strong>de</strong> la société, et qui sont <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> contreemplacements,sortes d’utopies effectivementréalisées dans lesquelles les emplacements réels, tousles autres emplacements réels que l’on peut trouverà l’intérieur <strong>de</strong> la culture sont à la fois représentés,contestés et inversés, <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> lieux qui sonthors <strong>de</strong> tous les lieux, bien que pourtant ils soienteffectivement localisables ».Lieu bien réel, l’hétérotopie est pourtant le lieu <strong>de</strong>l’utopie, le lieu <strong>de</strong> l’imaginaire incarné. C’est aussi unlieu qui a « le pouvoir <strong>de</strong> juxtaposer en un seul lieuréel plusieurs espaces, plusieurs emplacements quisont en eux-mêmes incompatibles ». C’est donc aussibien le théâtre , le laboratoire que la cabane ou le lit<strong>de</strong>s parents qui <strong>de</strong>viennent pour l’enfant imaginatif unciel, une mer, une grotte. Lieu « autre » dans le mon<strong>de</strong>,c’est aussi le lieu du temps « autre », là où les hommessont en rupture par rapport au temps traditionnel,lieu d’une temporalité à inventer.S’il fallait définir la pratique <strong>de</strong> Bérénice Merlet,ce serait cela : tendre une peau imperceptibledans l’espace, la clore puis la gonfler jusqu’à faireadvenir un espace dans l’espace, un temps dans letemps,fragiles et pourtant irréductibles, un lieu dontl’existence éphémère se nourrit <strong>de</strong> l’imaginaire et <strong>de</strong>l’histoire qui s’y inscrit et qui lui donne forme. Unepratique foncièrement précaire et difficile donc, qui nese laisse percevoir qu’à celles et ceux qui veulent bienlui prêter foi.Julien Zerbone


Bérénice Merletberenicemerlet.netberenice.merlet@gmail.com28 Bd Saint Jacques, 75014 Paris06.25.17.31.03N° SIREN: 14408 653362 8Formation- D.N.S.E.P Beaux Arts <strong>de</strong> Nantes, 2007- D.N.A.P Beaux Arts <strong>de</strong> Nantes, 2005Prix- Prix <strong>de</strong>s Arts plastiques <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Nantes, 2009- Premier prix <strong>de</strong> la jeune création, République Bananière, 2008Rési<strong>de</strong>nces- Rési<strong>de</strong>nce Usine Utopik, Tessy-sur-Vire, Juin2013- Rési<strong>de</strong>nce Pollen, Monflanquin, Février/Mai 2012- Rési<strong>de</strong>nce à la maison <strong>de</strong>s arts, Saint Herblain, Novembre 2011/Janvier 2012- Rési<strong>de</strong>nce Mpvite, Montréal, Octobre 2010Bourses- Ai<strong>de</strong> à la création <strong>de</strong> la Région Pays <strong>de</strong> la Loire, 2012Expositions personnelles2013 J’ai fait campagne, Usine Utopik, Tessy-sur-Vire2012 Artiste en rési<strong>de</strong>nce à Pollen, Monflanquin avec Anouk Berenguer2012 La chambre <strong>de</strong> travail, La Maison <strong>de</strong>s Arts, Saint-Herblain2009 Le crapaud au fond du puits ne connaît pas l’océan, rési<strong>de</strong>nce Lamour, RezéExpositions collectives2013- Cabane Cannibale, Andoain, Espagne- la rime et la raison, L’Escaut, Bruxelles2012- Cabane Cannibales 2, Hybri<strong>de</strong>, Bidart- Multiples, galerie <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Nantes- La collection <strong>de</strong>s éléphants, l’Atelier, Nantes- La vitamine est dans la peau, Galerie du 48, Rennes2011- On attache pas son chien avec <strong>de</strong>s saucisses, Le grand atelier, Nantes- Entre chien et loup, CIAC, Pont-Aven- Ne jamais remettre à <strong>de</strong>main ce que l’on peut faire à une seule, la Graineterie, Houilles- Le dégoût du temple, Le temple du goût, Nantes2010- Ca va pas rentrer, L’art passe à l’est, Montréal- Bilboquet, exposition <strong>de</strong>s lauréats du prix <strong>de</strong>s arts plastiques, l’Atelier, Nantes- Accords & désaccords, l’Atelier, Nantes2009- Les cratères du futur, Zoo Galerie, Nantes- Dasein / Machend, La vinaigregie, Le Pèlerin- Détail d’exécution, Alstom, Nantes- Nouritures terrestre, Le TDM, Riaillé2008- Vers une architecture, journées <strong>de</strong> patrimoine, Carquefou- Diffusion vidéo lors du colloque C’est mon genre, MACVAL, Vitry/Seine- Filmakers, Zoo galerie, Nantes- Hall 5, Alstom, Nantes- Edulcoloré, Atelier Alain Lebras, Nantes2007- Build’in 1, Atelier Alain Lebras, Nantes- Célébration, école <strong>de</strong>s Beaux-Arts, Nantes2006- 1 jardin, 1 artiste, Mauves-sur-Loire- Ren<strong>de</strong>z-vous motel, école <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> NantesPublication- Catalogue monographique L’ossature du rebord produit par Pollen, 2013- Catalogue RDV 2010- Entre chien et loup, Catalogue <strong>de</strong> l’exposition, CIAC, Pont-Aven, 2011- Première édition produite et réalisée par <strong>MPVite</strong> avec les artistes invités en 2007 et 2008Sous la direction d’Anne Léonce, historienne d’art22 oeuvres imprimées sur papier présentées dans un coffret en médium numérotéEdition limitée à 250 exemplairesPour Grandir, 2009Sculpture, 23x5cmassiette <strong>de</strong> porcelaine, cuillère,faux cils

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