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La cathédrale Saint-Julien - Villes et Pays d'art et d'histoire

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Un concert célesteLe chœur, les chapelles, les voûtes de<strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong> sont à l’époque médiévale,entièrement couverts d’un décor peint.Badigeonnés à l’époque classique,les murs de la cathédrale sont décapésau XIX e siècle.Gontier de Baigneux, évêque du Mans de1367 à 1385, fait peindre les voûtes dela chapelle de la Vierge. Récemmentrestaurée, c<strong>et</strong>te peinture murale, contemporainede celles réalisées pour le Palaisdes Papes à Avignon <strong>et</strong> très proche de latenture de l'Apocalypse d'Angers.Quarante sept anges musiciensrayonnent de couleurs, de lumière <strong>et</strong>d'harmonie. Ils utilisent 24 instrumentsdifférents, dont un mystérieux“eschaquier” également représenté sur lagrande rosace du transept. <strong>La</strong> cathédrale<strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong> se révèle donc un lieude référence pour les spécialistes dela facture instrumentale du Moyen-Age.C<strong>et</strong> ensemble est en cours d'attribution.Jean de Bruge, auteur des cartons dela tenture de l'Apocalypse à Angerspourrait en être l'auteur.L'artiste, peintre des princes de Valois,a atteint dans l'exécution de ceprogramme iconographique,un des somm<strong>et</strong>s de la peinture gothiqueoccidentale.Un des 47 Anges musiciens (XIV e siècle),voûte de la chapelle de la Vierge.Aménagement d’un espace vivantLe mobilier disparuÀ la fin du XV e <strong>et</strong> au début du XVI e siècle,les évêques du Mans renouvellent l'artdans le Maine. Le jubé 6 du cardinalPhilippe de Luxembourg conservedes formes médiévales qui s’atténuentcependant au profit des référencesantiques. De ce jubé, victime desHuguenots en 1562, il ne nous restequ'un dessin sur parchemin.Son remplaçant, élevé sous Louis XIII,<strong>et</strong> l'horloge astronomique, de styleRenaissance, commandée par le mêmecardinal, ont été détruits au XVIII e siècle.L'évêque d'alors, Louis-André deGrimaldi, entiché de modernité, ferme<strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>, entre 1768 <strong>et</strong> 1771,afin de couvrir ses sols de marbre, debadigeonner ses murs en gris bleu <strong>et</strong> dedébarrasser la cathédrale de "toutes sesvieilleries".De nombreux témoignages <strong>et</strong> les basreliefsdu pinacle de l'horloge indiquentpourtant que l'horloge était l'œuvreoriginal d'un maître. 20 personnages,dont les 12 apôtres du Christ,une innovation dans l'historiquedes horloges à automates, donnaientl'heure <strong>et</strong> des indications astronomiquessur plusieurs cadrans.Les grandes orgues(XVI e siècle)Les grandes orguesEn 1519, Simon Hayneufvre, architecte<strong>et</strong> orfèvre originaire du Maine, trèsinfluencé par l'art italien, dessinele buff<strong>et</strong> de l'orgue, tandis que PierreBert réalise la tuyauterie, composée de4 500 pièces. On peut toujours admirer,au bras sud du transept, l'un des plusbeaux buff<strong>et</strong>s de la Renaissance.Les tapisseries du XVI e siècle<strong>La</strong> cathédrale <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>, fidèle à latradition séculaire de présentation destapisseries dans les édifices religieux,expose une partie de sa collectionlissière.Le premier ensemble de tapisseries,probablement œuvre d'un atelierflamand, narre dans une frise de 1,50mètre de haut sur 30 mètres de long"<strong>La</strong> vie des saints Gervais <strong>et</strong> Protais".Les deux grandes tapisseries, racontant2 scènes parmi les plus fameuses dela vie de saint <strong>Julien</strong>, appartiennent àun ensemble de 12 panneaux. Les 10panneaux, disparus lors des Guerres deVendée, auraient servi de civière <strong>et</strong> delinceul pour les victimes des combats.Ces images de la vie des saints ornaientles murs de la cathédrale lors des fêtesqui scandaient le calendrier liturgique.Les monuments funérairesL'usage d'inhumer dans la cathédraleévêques <strong>et</strong> grands personnages s'établitau IX e siècle. Geoffroy Plantagenêt, lesprinces de Luxembourg <strong>et</strong> de Bourbon,les Du Bellay, y ont été inhumés.Seules deux sépultures, aujourd'hui dansla chapelle des fonts baptismaux, ont étéépargnées par les Protestants en 1562.Érigé en 1472, le tombeau de Charles I ercomte du Maine est l'œuvre du sculpteuritalien Francesco <strong>La</strong>urana. Celui-ci futle premier à faire entrer l'art dela Renaissance, dès la fin du XV e siècledans un monument de l'Ouest dela France.Le tombeau de Guillaume du Bellay,élevé en 1546, est attribué à PierreBontemps, rendu célèbre parsa collaboration à l'exécution dutombeau de François 1 er . Lors desfunérailles de Guillaume du Bellay serencontrent au Mans pour la premièrefois, les fondateurs de la future Pléiade :Jacques Pel<strong>et</strong>ier du Mans, Pierre deRonsard <strong>et</strong> le poète Joachim Du Bellay.Les évêques de c<strong>et</strong>te époque, cultivés <strong>et</strong>mécènes, propagateurs de l'art italiendans le Maine, m<strong>et</strong>tent la cathédrale aucentre des mutations de la Renaissance.<strong>La</strong> statuaire en terre cuiteLe XVII e siècle voit éclore <strong>et</strong> s'épanouirdans le Maine, l'art de la terre cuite,dont la qualité plastique est illustrée parla statuaire de la cathédrale du Mans.Initialement destiné à l'église desCordeliers du Mans, le Grand Sépulcre,de Gervais Delabarre, exprime, loinde la théâtralisation des œuvres duMoyen-Age, la douleur de la Vierge<strong>et</strong> des Apôtres.Signée par Charles Hoyau, la statueen terre cuite de sainte Cécile a étéDétail de la tapisserie desaint <strong>Julien</strong> (XVI e siècle)Tombeau de Guillaumedu Bellay (XVI e siècle)récemment restaurée. Commandée en1633 pour accompagner la création d'ungrand concours annuel de compositionmusicale, elle évoque toute la sensibilitéartistique <strong>et</strong> religieuse du XVII e siècle.<strong>La</strong> finesse des formes, le traitement desmèches de cheveux <strong>et</strong> du drapé desvêtements, l'éclat des couleurs quiilluminent le visage de la sainte, tendentvers le maniérisme.Les autelsÀ la fin du Moyen-Age, pas moins d'unequarantaine d'autels meublaient le chœur<strong>et</strong> les transepts. Au cours du XVII e siècle<strong>et</strong> jusqu'au milieu du XVIII e , les aménagementdus à la Réforme catholiquebouleversent l'intérieur de la cathédrale.Monseigneur de Grimaldi fait démolir lemaître-autel. Il le remplace par un grandautel de marbre blanc surmonté d’unegloire aujourd’hui disparue. Les chapelleslatérales, de part <strong>et</strong> d'autre du chœur,abritent une série de p<strong>et</strong>its autelsémaillés, fabriqués dans le goût médiévalen vogue au XIX e siècle, par un atelierparisien.Une cathédrale à acheverLe troisième millénaire commençant estmarqué par l'ambitieux proj<strong>et</strong> d'acheverla cathédrale, en couronnant sa tourd'une flèche <strong>et</strong> de 4 pyramidions,éléments disparus depuis près de quatrevingts ans. Un tel monument n'est-il pas,<strong>et</strong> depuis tant de siècles, l'un des symbolesde l'identité de la ville ? Ainsi, Le Mansest avec Barcelone, la seule ville européenneà se lancer dans c<strong>et</strong>te aventure d'acheverson grand chantier cathédral. Ce proj<strong>et</strong>fait l'obj<strong>et</strong> d'une souscription nationale<strong>et</strong> internationale, soutenue par laFondation du Patrimoine.<strong>Saint</strong>e Cécilepar Charles Hoyau (1633)Ce document a été conçu par :Le Service Animation du Patrimoine <strong>et</strong> Tourisme Urbaindu Mans, Ville <strong>d'art</strong> <strong>et</strong> <strong>d'histoire</strong>, <strong>et</strong> le Comité scientifiqueauprès de l'Animateur du Patrimoine <strong>et</strong> de l’Architecture :Estelle BertrandDidier BoissonFrançoise ChaserantSylvie GrangerJoseph GuilleuxFrançois Le DoaréHenry Masson <strong>et</strong> Marie-Christine Roy-ParmentierFranck MiotDominique NiederkornAnn<strong>et</strong>ta Palonka-CohinAnne-Sophie Brillant / Thibault Duperray / <strong>La</strong>urence Ould-Ely/David MalabryRemerciements à Étienne Bouton <strong>et</strong> Michèle Ménardpour leurs conseils <strong>et</strong> encouragements.Plan : Olivier ChâbleCrédit photos : Ville du MansIllustration : Édition du Quai Rouge<strong>Villes</strong> <strong>et</strong> <strong>Pays</strong> d’art <strong>et</strong> d’histoireLe ministère de la Culture <strong>et</strong> de la Communication, Direction del'Architecture <strong>et</strong> du Patrimoine, attribue l'appellation Ville <strong>et</strong><strong>Pays</strong> <strong>d'art</strong> <strong>et</strong> <strong>d'histoire</strong> aux collectivités territoriales qui animentleur patrimoine. Il garantit la compétence des guidesconférenciers des animateurs du Patrimoine <strong>et</strong> de l’architecturemais aussi la qualité des animations développées. Aujourd'hui,un réseau de 130 villes <strong>et</strong> pays vous offre un savoir-faire surtoute la France.A proximitéCoëvrons-Mayenne, Vallée du Loir, Saumur, <strong>La</strong>val, le Perchesarthois, Angers, Vendôme, Nantes, Guérande<strong>et</strong> Fontenay-le-Comte bénéficient de l'appellation<strong>Villes</strong> <strong>et</strong> <strong>Pays</strong> <strong>d'art</strong> <strong>et</strong> <strong>d'histoire</strong>.Renseignements :• Accueil Touristique <strong>et</strong> PatrimonialService Animation du Patrimoine <strong>et</strong> Tourisme UrbainMaison du Pilier Rouge - 41/43 Grand’Rue : tél. 02 43 47 40 30• Office de Tourisme du MansRue de l’Étoile : tél. 02 43 28 17 22• Site intern<strong>et</strong> : www.lemanstourisme.comRéalisation 02 43 24 32 08 / juin 08"Rien de hâtif dans c<strong>et</strong>te cathédrale : il faut dutemps pour y pénétrer. C<strong>et</strong> art ne vouscherche pas il vous attend. Si vous consentezà venir, il vous enseignera la vérité éternelle.Il n'est pas pressé."A UGUSTE R ODIN ÉVOQUE LA CATHÉDRALE DU M ANS DANS LES C ATHÉDRALES DE F RANCE<strong>Villes</strong> <strong>et</strong> <strong>Pays</strong> d’art <strong>et</strong> d’histoireLe Mansconterlaissez-vousla cathédrale <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>6Jubé : clôture qui défendait l'accès du chœur aux laïcs,il servait aussi de tribune pour lire l'Évangile.


cathédrale<strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>Flèche <strong>et</strong> pyramidions détruits au début du XX e siècle,proj<strong>et</strong> de restitution soutenu par la Fondationdu PatrimoinePlan intérieur de la cathédrale <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>Le menhir, vieuxde 5 à 7000 ansPanneau du vitrailde “l’Ascension” (XI-XII e siècle)Un livre de pierreUn site sacré ancestralL'histoire de la cathédrale commence,au V e siècle, avec celle de la communautéchrétienne mancelle assemblée autourde ses premiers évêques. Le menhir,adossé à la cathédrale, attestela permanence d'un lieu de culte,à proximité, depuis le Néolithique.L'église est d'abord dédiée à la Vierge<strong>et</strong> aux saints milanais Gervais <strong>et</strong>Protais. Au IX e siècle, elle estconsacrée à saint <strong>Julien</strong>, premierévangélisateur du Mans dont lesreliques sont déposées dans lesanctuaire.<strong>La</strong> cathédrale romaneAu milieu du XI e siècle, le renouveauspirituel insufflé par la Réformegrégorienne se traduit au Manspar l'édification d'une cathédralenouvelle.Sa façade occidentale est aujourd’huiintégralement conservée. Peu decathédrales romanes ont gardé,authentique, une façade de l'an 1100.Le pignon en damier, percé d'unebelle fenêtre aux dimensions inhabituellesau XII e siècle, les bas-reliefshistoriés qui évoquent les motifs destapisseries de Bayeux, font de lafaçade occidentale de <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>un exemplaire unique en France.De c<strong>et</strong>te cathédrale romane, élevéepar l'évêque Hoël <strong>et</strong> ses successeurs,subsistent également la partie bassede la tour nord <strong>et</strong> les bas-côtés dela nef, remarquables grâce à leurappareillage de pierres, de calcaire <strong>et</strong>de roussard. C'est dans c<strong>et</strong>te cathédraleencore en construction, que le papeUrbain II invite, en 1093, lesseigneurs manceaux à délivrer l<strong>et</strong>ombeau du Christ à Jérusalem.<strong>La</strong> même année, le moine Jean estappelé de la Trinité de Vendôme pourterminer les travaux.En avril 1120, Hildebert de <strong>La</strong>vardindédicace "la plus belle église del'Ouest", en présence de Foulques,comte du Maine <strong>et</strong> d'Anjou. En 1128,son fils Geoffroy Plantagenêt 1 yépouse Mathilde, p<strong>et</strong>ite fille deGuillaume Le Conquérant <strong>et</strong> héritièredu royaume d'Angl<strong>et</strong>erre. Leursenfants, dont le futur roi d'Angl<strong>et</strong>erre,Henry II, y sont baptisés.Plus tard, plusieurs incendiesimposent une reprise dela nef <strong>et</strong> un couvrement de pierre.Au-dessus du vaisseau central sontédifiées de grandes voûtes bombéessur plan carré. Ces voûtes gothiquesque l'on r<strong>et</strong>rouve dans plusieurs<strong>La</strong> cathédrale <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong>monuments de l'Ouest de la France,sont caractéristiques du domainePlantagenêt. Elles s'élèvent à24 mètres <strong>et</strong> couvrent la nef, longuede 60 mètres.<strong>La</strong> cathédrale gothiqueÀ la demande de l'évêque <strong>et</strong> deschanoines, Philippe Auguste, roide France, soucieux d'affirmerla conquête politique du comté duMaine, autorise, en 1217, le franchissementde l'enceinte romaine pouragrandir le chœur de la cathédrale. Leplan de l'abside r<strong>et</strong>ient l'attention parson ampleur <strong>et</strong> sa couronne de13 chapelles rayonnantes, séparéesles unes des autres par des fenêtres.L'avènement de Geoffroy de Loudun,en 1234, marque l'histoire architecturalede la cathédrale. Légat du pape, c<strong>et</strong>évêque, bien né <strong>et</strong> fortuné, fait venirau Mans des architectes issus desmilieux normand <strong>et</strong> parisien.Les maîtres de Coutances <strong>et</strong> deBayeux se succèdent à la tête duchantier jusqu'en 1245. Ils élèvent leschapelles <strong>et</strong> le double déambulatoire.Le décor sculpté du triforium illustrebien la qualité du travail accompli.L'ultime étape de la construction du1 L'émail du tombeau de Geoffroy Plantagenêt est visibleau musée de Tessé.chœur est confiée à une équipeparisienne. Les fenêtres mancelles,qui rappellent celles de Notre-Damede Paris, livrent le nom de leurconcepteur : Jean de Chelles. Celui-ci,attentif aux formes préexistantes,déploie tout son génie afin d'assurerla cohérence de l'ensemble, dans lestyle de son temps, le gothiquerayonnant. Les arcs-boutants duchev<strong>et</strong>, en Y renversés, forment unpont vertigineux où s’allient sciencesde l'équilibre <strong>et</strong> de la lumière.Consacré en avril 1254, le nouveauchœur culmine à 34 mètres,10 mètres au-dessus du restede l'édifice.<strong>La</strong> volonté des chanoines derehausser le transept à la hauteur duchœur se concrétise grâce à Charles VIqui voulait remercier saint <strong>Julien</strong> del'avoir sauvé de la démence en août1392. <strong>La</strong> galerie aux fleurs de lyssculptées <strong>et</strong> la grande rosac<strong>et</strong>émoignent des dons royaux.En 1430, la nef romane <strong>et</strong> le chœurgothique s'épousent parfaitement. <strong>La</strong>fin de ces travaux fixe définitivementle visage de la cathédrale mancelle.Porche royal <strong>et</strong>Tour du CavalierUne cathédrale érigée vers les cieuxUne entrée royaleConstruit dans la première moitié duXII e siècle, le portail monumental de<strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong> s'ouvre dans l'axe principalde la ville médiévale, la Grand' Rue, <strong>et</strong>non sur la façade occidentale de l'édificecomme le voudrait l'usage.Appelé "portail de la Pierre au <strong>La</strong>it",parce que les laitières des environsutilisaient comme étal un dolmen situé àproximité jusqu'en 1770, ce portail royalprésente un programme iconographiquecomplexe. Il illustre les trois épisodesfondamentaux de la vie de l’Humanité.En avant du portail, 8 statues-colonnes,personnages de l'Ancien Testament,représentent la vie avant l'arrivée duChrist parmi les hommes. Innovationmajeure, saint Pierre <strong>et</strong> saint Paul,sculptés en bas relief, forment lesmontants de la porte. Les deux apôtres,facilement reconnaissables à leurs piedsnus <strong>et</strong> à leurs nimbes, représentent la viede l'Humanité à partir de la venue duChrist sur terre. Ils invitent à entrer dansl'église 2 . Enfin, au dessus du portail,le tympan représente l'Apocalypse.Le Christ en majesté y est entouré d'unbœuf, d'un aigle, d'un lion ailé, d'unange, symboles des quatre évangélistes,respectivement Luc, Jean, Marc <strong>et</strong>Mathieu.2Le terme "église" désigne ici tant la communautéchrétienne que l'édifice religieux lui-même.Les chapiteaux romansLes vingt chapiteaux du XI e siècle, situésdans les bas-côtés de la nef, offrent uneimagerie fantasmagorique d'oiseaux, demasques humains, de griffons, de lions,de serpents entrelacés… On y lit desthèmes orientaux, identiques à ceux deschapiteaux des églises du Pré <strong>et</strong> de laCouture. Cela prouve qu'il existait auMans une "école de sculpteurs", trèsoriginale, en train de se constituer <strong>et</strong> quiessaima au nord de la Loire. Les chapiteauxdu XII e siècle offrent, quant à eux,une grande diversité dans la compositiondes motifs <strong>et</strong> dans leur traitementplastique. Pour les uns, de belles feuillesd'acanthe typiques de la décorationligérienne, pour d'autres, des jeux depalm<strong>et</strong>tes polychromes qui côtoient desthèmes empruntés au bestiaire roman.Bien plus complexe <strong>et</strong> audacieux qu'àChartres ou à Angers, l'art de sculpter leschapiteaux est, au Mans, à son apogée.Un puits de lumière<strong>La</strong> cathédrale du Mans offre un panoramaexceptionnel de la production verrièredepuis le XI e siècle jusqu'à nos jours.<strong>La</strong> nef présente un très important ensemblede vitraux romans. “L'Ascension” a étéréalisée à la fin du XI e ou au tout débutdu XII e siècle : c’est le plus ancien vitrailconservé dans un édifice religieux. De laverrière originelle subsistent les deuxregistres centraux. On y voit la Vierge <strong>et</strong>les Apôtres assistant à la montée au cieldu Christ, aujourd'hui disparu. Ledépouillement du décor, le mouvementascensionnel des gestes <strong>et</strong> des vêtements,l'éclat des couleurs donnent vie<strong>et</strong> modernisme à c<strong>et</strong>te œuvre majeure.Entre 1230 <strong>et</strong> 1270, les communautésde métiers enrichissent c<strong>et</strong> ensemble.En témoignent les vignerons, les drapiers,les boulangers ou les "changeursd'Allonnes", représentés en activitédans les vitraux du chœur.<strong>La</strong> Grande rosace du transept nord a étécréée pendant la Guerre de Cent-Ans.C<strong>et</strong>te verrière composée d'une rose <strong>et</strong> delanc<strong>et</strong>tes, développe un thème très enfaveur dans l'iconographie du XV e siècle,le Credo 3 .Au début du XVIII e siècle, les artisansverriers manceaux réalisent pour3Credo, du latin "je crois", c<strong>et</strong>te formule exprimeles articles fondamentaux de la foi chrétienne.Chœurs <strong>et</strong> vitrauxdu XIII e sièclela sacristie une verrière en verre incoloreselon la mode de l'époque mais avecune remarquable maîtrise technique.Le XIX e siècle voit se dérouler une vastecampagne de restauration. En 1838,l'architecte Delarue, fait dessiner tousles vitraux anciens de la cathédrale.De nouveaux panneaux sont égalementcréés à la faveur de la redécouvertedu Moyen-Age comme les verrièresnéo-gothiques de la chapelle de la Vierge.Au XX e siècle, <strong>Saint</strong>-<strong>Julien</strong> s'enrichit denouveaux vitraux dont la “Vie de Jeanned'Arc”, placée dans la chapelle du mêmenom, qui manifeste la vitalité <strong>et</strong> le renouveaudes ateliers verriers manceaux dès lesannées 1920. Ainsi, du Moyen-Age jusqu'ànos jours, l'art du vitrail constitue l'undes fleurons du savoir-faire manceau 4 .4Didier Alliou, maître verrier manceau, est le restaurateurdes vitraux de la <strong>Saint</strong>e-Chapelle de Paris. Il est à la têtede la Société Avice, la plus ancienne entreprise du Mans,dont la création remonte à 1756.Chapiteaux du XII e siècle, nef

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