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Assignation devant le Tribunal de Grande Instance ... - Pierre Vasarely

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3Objet <strong>de</strong> la Deman<strong>de</strong>Attendu queVictor <strong>Vasarely</strong>, grand-père du requérant, a vécu à Annet sur Marne(Seine et Marne) <strong>de</strong> 1960, époque à laquel<strong>le</strong> il s’y est installé, jusqu’à 1994,trois années avant sa disparition. A Annet, il a eu l’intense activitéartistique qu’on sait, notamment dans un vaste atelier qu’il a fait édifier àproximité <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>meure au début <strong>de</strong>s années 1970, 77, rue aux Reliques.Cet atelier a été durant <strong>de</strong>s décennies <strong>le</strong> lieu <strong>de</strong> sa création. Il y conservaitses étu<strong>de</strong>s, ses ébauches, ses archives.Par acte en date du 20 juil<strong>le</strong>t 1991 reçu par Me <strong>Pierre</strong> Dubreuil, notaire àAnnet sur Marne, Victor <strong>Vasarely</strong> a transmis à titre <strong>de</strong> donation-partage àson fils ca<strong>de</strong>t, Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi, dit Yvaral, la nue-propriété <strong>de</strong> cebien immobilier.Victor <strong>Vasarely</strong> est décédé <strong>le</strong> 15 mars 1997, laissant à sa survivance ses <strong>de</strong>uxfils, André et Jean-<strong>Pierre</strong>, et en outre, aux termes d’un testament daté du11 avril 1993, son unique petit-fils, <strong>le</strong> requérant aux présentes, légataire <strong>de</strong>sa quotité disponib<strong>le</strong>. Exposé aux contestations <strong>de</strong>s héritiersréservataires, <strong>le</strong> requérant a vu consacrer la validité <strong>de</strong> ce testament parjugement du <strong>Tribunal</strong> <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> <strong>Instance</strong> <strong>de</strong> Paris du 2 juin 2003,confirmé par arrêt <strong>de</strong> la cour d’appel <strong>de</strong> Paris du 24 mars 2005.Au décès <strong>de</strong> son père, Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi s’est trouvé p<strong>le</strong>inpropriétaire <strong>de</strong> l’immeub<strong>le</strong> qui constituait l’atelier <strong>de</strong> l’artiste. Jean-<strong>Pierre</strong>Vasarhelyi est décédé <strong>le</strong> 2 août 2002, laissant à sa survivance, outre <strong>le</strong>requérant, son unique fils, héritier réservataire, son épouse commune enbiens, Mme Michè<strong>le</strong> Taburno, donataire <strong>de</strong> la plus forte quotité disponib<strong>le</strong>__________________________________________________________________________________________________________________________________________


5Le requérant est confronté à Mme Michè<strong>le</strong> Taburno, veuve du défunt, quis’appuie sur <strong>le</strong> testament qui la gratifie, et entend fermement maintenirson beau-fils dans <strong>de</strong>s droits en nue propriété seu<strong>le</strong>ment et lui refuse enconséquence tout pouvoir et même toute information sur l’actif <strong>de</strong> lasuccession.Mis à part l’accès à l’atelier qu’il a pu avoir une fois à l’occasion <strong>de</strong>sopérations d’inventaire, <strong>le</strong> requérant n’a jamais su ce qu’était <strong>de</strong>venu <strong>le</strong>contenu du bâtiment, constitué d’œuvres, <strong>de</strong> documents, d’archives, si cecontenu est <strong>de</strong>meuré dans <strong>le</strong>s lieux ou a été en<strong>le</strong>vé et placé dans <strong>de</strong>s lieuxplus sûrs, non plus que <strong>le</strong>s mesures prises pour assurer la conservationet l’entretien d’un bien fragi<strong>le</strong> car exposé aux intempéries et auxagressions <strong>de</strong> toutes natures.Le risque est d’autant plus intense que <strong>le</strong> bien n’est plus fréquenté et queMme Michè<strong>le</strong> Taburno, usufruitière du bien, non seu<strong>le</strong>ment ne vit pas àproximité du bâtiment, mais s’en est en outre complètement etdéfinitivement éloignée lorsqu’el<strong>le</strong> a déplacé <strong>le</strong> centre <strong>de</strong> ses intérêts <strong>de</strong>Paris où el<strong>le</strong> <strong>de</strong>meurait avec son défunt mari à Chicago où el<strong>le</strong> a achevé <strong>de</strong>s’établir au cours <strong>de</strong> l’été 2004. Le concluant ne sait rien <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong>garanties d’assurances qu’un bon père <strong>de</strong> famil<strong>le</strong> souscrirait pour lasauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces biens, mobiliers et immobiliers.Le requérant n’a jamais eu davantage d’information sur <strong>le</strong> <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s œuvres entreposées dans l’atelier <strong>de</strong> Paris. Le requérantsait seu<strong>le</strong>ment que, à l’occasion <strong>de</strong> son départ pour <strong>le</strong>s Etats-Unis, MmeMichè<strong>le</strong> Taburno a vidé l’atelier <strong>de</strong> la rue du Faubourg Saint Antoine.Dans une <strong>le</strong>ttre adressée à l’administrateur judiciaire Legrand en date du10 septembre 2004, Mme Taburno a déclaré qu’el<strong>le</strong> conservait secret <strong>le</strong>lieu où el<strong>le</strong> aurait fait entreposer <strong>le</strong> contenu <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> Paris.Le requérant a appris que, dans la journée du samedi 5 novembre 2005,l’atelier d’Annet sur Marne a été la proie <strong>de</strong>s flammes. Venu sur place <strong>le</strong><strong>le</strong>n<strong>de</strong>main, après avoir appris l’événement par la rumeur publique, <strong>le</strong>requérant a appris qu’une personne serait survenue au temps où <strong>le</strong>spompiers achevaient <strong>de</strong> combattre <strong>le</strong> feu et aurait retiré <strong>de</strong>s lieux certainesœuvres. Le requérant a éga<strong>le</strong>ment appris que certaines œuvresendommagées auraient été retirées <strong>de</strong>s lieux par <strong>le</strong>s sapeurs-pompiers et__________________________________________________________________________________________________________________________________________


6remisées provisoirement dans <strong>de</strong>s dépendances <strong>de</strong> la mairie d’Annet surMarne.En tant que <strong>de</strong> besoin, <strong>le</strong> requérant a déposé plainte auprès <strong>de</strong> laGendarmerie d’Esbly.Le requérant a <strong>de</strong>s droits en nue propriété sur l’immeub<strong>le</strong> d’Annet surMarne. Il a éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> même nature sur son contenu, <strong>de</strong>même que son onc<strong>le</strong> André, si tout au moins sont exactes <strong>le</strong>s affirmationsexprimées par Mme Taburno lors <strong>de</strong>s opérations d’inventaire, relatives à lapropriété d’André Vasarhelyi sur certaines œuvres déposées dans l’atelierd’Annet. Le requérant a éga<strong>le</strong>ment un intérêt à la défense <strong>de</strong> la mémoiredu nom et <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> son grand-père, Victor <strong>Vasarely</strong>, dont <strong>le</strong>s lieux, àAnnet sur Marne, doivent conserver l’empreinte.Il se trouve encore que la succession <strong>de</strong> Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi comporteà son passif la <strong>de</strong>tte contestée d’un sol<strong>de</strong> d’impôt qui serait du par <strong>le</strong>défunt sur la succession <strong>de</strong> sa propre mère, Claire <strong>Vasarely</strong>. Ce sol<strong>de</strong>d’impôt réclamé par <strong>le</strong> Trésor Public dépasse la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> 5 millionsd’euros. L’existence <strong>de</strong> ce passif litigieux a amené <strong>le</strong> requérant à acceptersous bénéfice d’inventaire seu<strong>le</strong>ment la succession <strong>de</strong> son père.Selon <strong>le</strong>s indications fournies par Me François Dubreuil, notaire chargédu règ<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> la succession <strong>de</strong> Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi, <strong>le</strong> Trésor Publica inscrit son hypothèque léga<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> bien immobilier d’Annet sur Marne.Le requérant souffrirait donc à un autre titre encore <strong>de</strong> la disparition dubien d’Annet sur Marne : disparaîtrait un bien affecté à la garantie d’une<strong>de</strong>tte fisca<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> poids pèse sur la succession qui lui est dévolue. Lepassif <strong>de</strong>meurerait cependant que l’actif aurait été ruiné.Le requérant, nu-propriétaire, a un droit sur la substance <strong>de</strong> la chose,cependant que <strong>le</strong>s pouvoirs <strong>de</strong> la conserver sont entièrement àl’usufruitier.On rappel<strong>le</strong> que l’artic<strong>le</strong> 618 du Co<strong>de</strong> civil sanctionne par la déchéance <strong>de</strong>son droit l’usufruitier qui laisse dépérir la chose.__________________________________________________________________________________________________________________________________________


7En application <strong>de</strong> l’artic<strong>le</strong> 145 NCPC et en prévision d’un litige à venir, <strong>le</strong>requérant est bien fondé à solliciter du juge <strong>de</strong>s référés qu’il ordonne unemesure d’instruction à nature <strong>de</strong> constat, dont l’objet est porté audispositif <strong>de</strong> la présente assignation.La mesure d’instruction doit s’accomplir en présence non seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>Mme Taburno, usufruitière, mais encore <strong>de</strong> M. André Vasarhelyi enconsidération <strong>de</strong>s droits qu’il pourrait avoir sur <strong>le</strong> contenu <strong>de</strong> l’atelierd’Annet sur Marne, selon ce qui a été déclaré par Mme Taburno lors <strong>de</strong>opérations d’inventaire menées par Me François Dubreuil.PAR CES MOTIFS* Commettre tel huissier qu’il plaira à M. <strong>le</strong> Juge <strong>de</strong>s Référés, outout autre professionnel <strong>de</strong> son choix, à l’effet <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>raux constatations suivantes :- se rendre sur place, à Annet sur Marne, 77, rue auxReliques, pénétrer dans la propriété, examiner etdécrire l’état <strong>de</strong>s bâtiment é<strong>le</strong>vés sur <strong>le</strong> fonds,- constater et décrire <strong>le</strong>s dégâts occasionnés aux bâtimentslors <strong>de</strong> l’incendie du 5 novembre 2005,- constater s’il <strong>de</strong>meure dans ces bâtiments un contenuquelconque (œuvres, archives, documents,notamment) ; dans l’affirmative <strong>le</strong> décrire ; si cecontenu est endommagé, rapporter l’importance et lanature <strong>de</strong> ces endommagements__________________________________________________________________________________________________________________________________________


8- constater et décrire <strong>le</strong>s restes <strong>de</strong> l’incendie- constater l’enlèvement <strong>de</strong> tout ou partie du contenu <strong>de</strong>sbâtiments durant l’incendie du 5 novembre 2005 ou àsa suite- constater s’il y a lieu l’état <strong>de</strong> ce contenu et <strong>le</strong>s conditionsdans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il est conservé- constater si la propriété d’Annet sur Marne faisait l’objetd’une garantie d’assurance, notamment contre <strong>le</strong>risque d’incendie, tant pour ce qui est <strong>de</strong>s bâtimentsque <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur contenu ; se faire remettre copie <strong>de</strong>séventuels contrats d’assurance souscrits et <strong>de</strong> <strong>le</strong>ursavenants- constater si <strong>le</strong> sinistre tenant en l’incendie du 5 novembre2005 a fait l’objet d’une déclaration <strong>de</strong> sinistre à unassureur, notamment <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’usufruitier qu’estMme Taburno ; constater, s’il y a lieu, <strong>le</strong>s dispositionsqui ont été prises pour faire prospérer cetteéventuel<strong>le</strong> déclaration <strong>de</strong> sinistre- constater <strong>le</strong>s mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> remise en état,tant <strong>de</strong>s bâtiments que <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur contenu qui a puéchapper à la <strong>de</strong>struction tota<strong>le</strong>, qui ont pu avoir étéprises, notamment par l’usufruitier- constater <strong>le</strong>s mesures qui ont pu être prises, notammentpar l’usufruitier, en vue <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> recourscontre <strong>le</strong>s personnes susceptib<strong>le</strong>s d’apparaîtreresponsab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’incendie du 5 novembre 2005 etcontre <strong>le</strong>urs éventuels garants- consigner la déclaration <strong>de</strong> Mme Michè<strong>le</strong> Taburno sur <strong>le</strong>lieu où est entreposé <strong>le</strong> contenu inventorié <strong>de</strong> l’atelier<strong>de</strong> la rue du Faubourg Saint Antoine, vidé au cours <strong>de</strong>l’été 2004, et constater <strong>le</strong>s conditions d’assurance <strong>de</strong>__________________________________________________________________________________________________________________________________________


9ce contenu, sur la déclaration et la justification qu’enfera et qu’en donnera Mme Michè<strong>le</strong> Taburno* Dire que <strong>de</strong> ses opérations, <strong>le</strong> constatant commis établira unrapport qu’il déposera au greffe du <strong>Tribunal</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>instance <strong>de</strong> Meaux, France.* Condamner Mme Michè<strong>le</strong> Taburno aux entiers dépens <strong>de</strong>l’instance.SOUS TOUTES RESERVESET CE SERA JUSTICE.Pièces produites aux débatspar M. <strong>Pierre</strong> Vasarhelyi1. Acte <strong>de</strong> notoriété après décès <strong>de</strong> Victor <strong>Vasarely</strong>2. Acte <strong>de</strong> notoriété après décès <strong>de</strong> Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi3. Inventaire après décès <strong>de</strong> Jean-<strong>Pierre</strong> Vasarhelyi, dressé par MeFrançois Dubreuil4. Estimation <strong>de</strong> la propriété d’Annet sur Marne sollicitée par MeLegrand, administrateur judiciaire <strong>de</strong> la succession <strong>de</strong> Jean-<strong>Pierre</strong>Vasarhelyi__________________________________________________________________________________________________________________________________________


105. Lettre <strong>de</strong> Mme Michè<strong>le</strong> Taburno à Me Legrand en date du 10septembre 20056. Récépissé <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> plainte <strong>de</strong> <strong>Pierre</strong> Vasarhelyi à laGendarmerie d’Esbly7. Coupures <strong>de</strong> presse relatives à l’incendie du 5 novembre 2005,8. Jugement du TGI <strong>de</strong> Paris du 2 juin 2003,9. Arrêt <strong>de</strong> la Cour d’Appel <strong>de</strong> Paris du 24 mars 2005__________________________________________________________________________________________________________________________________________

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