17.07.2015 Views

Samuel Rousseau - le Creux de l'enfer

Samuel Rousseau - le Creux de l'enfer

Samuel Rousseau - le Creux de l'enfer

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Extrait d’un entretienentre Frédéric Bouglé et <strong>Samuel</strong> <strong>Rousseau</strong>juin 2011Un mon<strong>de</strong>-machine mis en abîmeCatalogue à paraître dans la col<strong>le</strong>ction « Mes pas à faire au CREUX DE L'ENFER » :Huit règ<strong>le</strong>s pour un SculpteuR libre.Trafik(2.0), 2012.Des installations sur <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong>s 500 m ² du centre d’art, pour la plupart inédites, inaugurent l’exposition <strong>de</strong> <strong>Samuel</strong> <strong>Rousseau</strong>, plasticien magicien <strong>de</strong> lavidéo. Dès <strong>le</strong> rez-<strong>de</strong>-chaussée, une construction magistra<strong>le</strong> et pa<strong>le</strong>ttisée, théâtre animé <strong>de</strong> silhouettes colorées, emporte <strong>le</strong> visiteur dans une traversée <strong>de</strong> la scènequi se retourne en coulisses d’un décor précaire. Au fil <strong>de</strong> la vie chacun n’est-il pas acteur / spectateur dans la rue ou <strong>de</strong> sa fenêtre, consommateur d’imagesanthropophages, corps rôdant <strong>de</strong> <strong>Samuel</strong> Beckett vu et voyant dans <strong>le</strong>s écarts d’une architecture planche-écran.FRÉDÉRIC BOUGLÉ :Chaque nouvel<strong>le</strong> création vidéo, comme “Un mon<strong>de</strong>-machine mis en abîme”, anticipe d’un pas supplémentaire un avenir mon<strong>de</strong> irrévocab<strong>le</strong>. Sous l’image d’unesorte <strong>de</strong> rotorelief kaléidoscopique, l’œuvre exalte un univers exclusif dont la production matériel<strong>le</strong> vali<strong>de</strong> l’unique finalité humaine. Le mon<strong>de</strong> entier, <strong>de</strong>venu uneseu<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> géante, est un comp<strong>le</strong>xe industriel en mouvement perpétuel, une giration mécanisée. Sa condition, tels <strong>le</strong>s cylindres positionnés en cerc<strong>le</strong> d’un vieuxmoteur d’avion, entraîne un mouvement rectiligne alternatif <strong>de</strong> pistons architectoniques, régulé sur un cyc<strong>le</strong> rotatoire visuel et sonore. Gratte-ciel et manufacturess’étirent et se retirent, s’érigent et s’affaissent sur un tempo régulier. De hautes cheminées d’usines exha<strong>le</strong>nt <strong>de</strong>s bouffées <strong>de</strong> nuages blancs et colorés, comme sien arrière-plan une entité invisib<strong>le</strong> tirait inlassab<strong>le</strong>ment sur ses pipeaux <strong>de</strong> briques, justifiant s’il en faut toute l’activité <strong>de</strong> son système. Ni petits bonshommes, niombres mouvantes pour al<strong>le</strong>r au charbon ou habiter la machine. Il en résulte une narration simp<strong>le</strong>, en bouc<strong>le</strong>, assez déconcertante, absur<strong>de</strong> et prenante, et qui suffità la raison humaine pour vali<strong>de</strong>r toute l’horlogerie. C’est vrai que l’existence socia<strong>le</strong>, l’intérêt général, répon<strong>de</strong>nt à l’urgence économique et à ses techniques. Cemobi<strong>le</strong> urbain et architectural n’a d’autre mobi<strong>le</strong> que son propre fonctionnement : pas d’incantation universel<strong>le</strong> pour une époque nouvel<strong>le</strong>, pas d’oraison pour un tonplus sensib<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’existence, pas d’aspiration commune immatériel<strong>le</strong>. Le principe est là, obnubilant et fascinant. Un moteur à combustion interne cherche-t-il àtrouver un sens à son mouvement ? Accaparé entre un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> production qui répond avec peine à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et ses rejets <strong>de</strong> gaz en volutes symétriques,pourquoi ce mon<strong>de</strong>-machine chercherait-il à se reproduire autrement. Tournant dans son propre vi<strong>de</strong>, l’œuvre dégage la poésie mystérieuse <strong>de</strong> sa force tournante.<strong>le</strong> CREUX DE L'ENFER – centre d'art contemporain85 Avenue Joseph Claussat - Vallée <strong>de</strong>s Usines - 63300 THIERS - FRANCE+ 33 (0) 4 73 80 26 56 – info@creux<strong>de</strong><strong>le</strong>nfer.net – www.creux<strong>de</strong><strong>le</strong>nfer.net

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!