20.07.2015 Views

PROSPECTIVE - Réseau wallon de Développement rural

PROSPECTIVE - Réseau wallon de Développement rural

PROSPECTIVE - Réseau wallon de Développement rural

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

2EditorialDes futurs possiblesSi nous n’avons qu’un passé, auquel nous ne pouvons rien, nous avons plusieurs avenirs possibles.Voilà l’idée <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la prospective. C’est pour se donner les moyens d’agir qu’il faut envisager lefutur. Bien sûr cet avenir ne sera pas entièrement ce que nous voudrions qu’il soit, nous ne pouvonspas faire le mon<strong>de</strong> que nous rêvons. Mais nous pouvons ne pas le subir en essayant d’i<strong>de</strong>ntifier sur quoinous pouvons agir.Les espaces ruraux <strong>wallon</strong>s, dans leur diversité, seront marqués par <strong>de</strong>s évolutions structurelles surlesquelles nous ne pouvons guère peser : l’augmentation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’énergie est une tendance qui nous semble inéluctable. Quellesen sont les conséquences possibles ? Des déplacements plus coûteux… sans doute. Cela provoquera-t-il un retour vers les villes ? Desdisparités sociales plus gran<strong>de</strong>s ? Un développement <strong>de</strong>s transports en commun ? Des productions d’énergie locales ? Des opportunitéspour <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong> proximité ? Personne sans doute ne peut répondre avec certitu<strong>de</strong> à ces questions. Mais se les poser permet d’i<strong>de</strong>ntifiersur quoi nous pouvons agir pour qu’à une énergie plus chère ne correspon<strong>de</strong> pas une <strong>rural</strong>ité en déclin ou une <strong>rural</strong>ité réservée à<strong>de</strong>s privilégiés.Les participants au travail <strong>de</strong> prospective qui est en cours ont i<strong>de</strong>ntifié une série <strong>de</strong> thématiques qui leur paraissent déterminantes <strong>de</strong>ce que <strong>de</strong>viendront les espaces ruraux <strong>wallon</strong>s dans vingt à trente ans. La démographie et le logement, l’agriculture, l’énergie, l’emploi,les ressources naturelles, la mobilité sont examinés chacun à leur tour à partir <strong>de</strong> l’éclairage <strong>de</strong> quelques experts. Mais les participantsmobilisent aussi leur propre connaissance du mon<strong>de</strong> <strong>rural</strong> pour construire <strong>de</strong>s scénarios contrastés.La prospective ce n’est pas Madame Soleil, il ne s’agit pas <strong>de</strong> prévoir ni <strong>de</strong> prophétiser. C’est en considérant plusieurs scénarios, en lescomparant, en les confrontant que nous pouvons apprendre comment, par nos actions d’aujourd’hui, orienter le <strong>de</strong>venir. Car l’enjeu <strong>de</strong>ce travail <strong>de</strong> prospective c’est avant tout d’apprendre : i<strong>de</strong>ntifier les tendances lour<strong>de</strong>s d’évolution, analyser leurs conséquences probableset apprendre sur quoi nous pouvons agir.Marc Mormont*Université <strong>de</strong> LiègeUnité SEED – Socio-Economie, Environnement, <strong>Développement</strong>* Marc Mormont apporte un appui scientifique à la démarche prospective menée par le <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong>.SommaireProspectiveQuels objectifs pour le groupe <strong>de</strong>travail «prospective» ?3Les évolutions démographiquesconditionnent fortement les autresfacteurs5Anticiper le futur par une démarcheprospective10AgroforesterieEn visite autour <strong>de</strong> l’agroforesterie12MobilitéVisite <strong>de</strong> terrain en France autour<strong>de</strong> la mobilité14Actualité européenneLe réseau européen publie sesrecommandations16CommunicationVeille en temps réel sur le site du<strong>Réseau</strong>18CoopérationUn projet pour encourager les jardinsnaturels et les potagers19Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


Prospective3Quels objectifs pour le groupe <strong>de</strong> travail«Prospective» ?L’expansion démographique, le vieillissement <strong>de</strong> la population <strong>rural</strong>e et la limitation <strong>de</strong> l’étalement urbain constituent <strong>de</strong>senjeux essentiels pour le <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> Rural (RwDR). Un groupe <strong>de</strong> travail «Prospective» a choisi <strong>de</strong> sepencher sur ces enjeux, et, grâce à une démarche prospective, <strong>de</strong> les mettre en perspective.Lorsque l’on interroge les Wallons sur lamanière dont ils voient le futur <strong>de</strong>s campagnes<strong>wallon</strong>nes (lire l’encadré page 4), ilsexpriment autant <strong>de</strong> craintes que d’espoirs.Le manque <strong>de</strong> renouvellement dans le secteuragricole, le vieillissement <strong>de</strong>s populations<strong>rural</strong>es, la pollution, la disparition <strong>de</strong>l’agriculture locale et paysanne ou l’extension<strong>de</strong>s zones urbanisées font partie <strong>de</strong>leurs préoccupations. Mais ils espèrentaussi le développement ou le maintiend’une agriculture à échelle humaine, respectueuse<strong>de</strong> l’environnement et capable<strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s produits locaux <strong>de</strong> qualité.Ils se prononcent en faveur du développement<strong>de</strong> zones <strong>de</strong> loisirs naturelles et fleuriesau sein d’une campagne gardant toutesa biodiversité.©Tr@me SCRLCes différents thèmes occupent une largeplace dans la réflexion sur l’aménagementdu territoire. Une réflexion qui doit dèsaujourd’hui répondre aux importants défisque constituent, pour l’ensemble <strong>de</strong> lasociété, l’accroissement démographique,l’augmentation <strong>de</strong>s coûts énergétiques oule changement climatique.Imaginer un futur pour lesterritoires rurauxVoilà pourquoi, pour le <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong><strong>Développement</strong> <strong>rural</strong> (RwDR), il est urgent<strong>de</strong> mettre ces enjeux en perspective etd’anticiper les futurs besoins <strong>de</strong>s territoiresruraux.Dans ce but, un groupe <strong>de</strong> travail «Prospective»a été constitué. Il rassemble lesmembres du <strong>Réseau</strong> désireux <strong>de</strong> mener unexercice prospectif concernant l’avenir <strong>de</strong>sterritoires ruraux <strong>wallon</strong>s.En guise <strong>de</strong> travail préparatoire, le groupea convenu <strong>de</strong> travailler à une meilleurecaractérisation <strong>de</strong>s défis qui atten<strong>de</strong>ntles territoires ruraux dans les prochainesdécennies et <strong>de</strong> préciser les questions qui<strong>de</strong>vront être traitées par l’audition <strong>de</strong> personnes-ressourcessur chaque thématiqueimportante.A travers le groupe «Prospective», le <strong>Réseau</strong>entend se pencher sur <strong>de</strong>s avenirspossibles et souhaitables pour les espacesruraux <strong>wallon</strong>s. Ces réflexions offrent auxmembres du <strong>Réseau</strong> un espace dédié à unemeilleure compréhension <strong>de</strong>s challengeset <strong>de</strong>s grands chantiers concernant leszones <strong>rural</strong>es <strong>wallon</strong>nes (actualisation duSchéma <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>de</strong> l’Espacerégional, <strong>de</strong>nsification <strong>de</strong> l’habitat,…). Ils’agit, en quelque sorte, d’une occasion <strong>de</strong>se préparer au changement et <strong>de</strong> définirson positionnement en «connaissance <strong>de</strong>cause». Et, même si ce n’est pas leur butpremier, ces réflexions permettent d’alimenter<strong>de</strong> manière proactive les travaux <strong>de</strong>préparation du futur Programme <strong>wallon</strong> <strong>de</strong><strong>Développement</strong> Rural 2014-2020.Promouvoir uneconsommation plusadéquate <strong>de</strong>s espacesrurauxMais quelles sont, en première analyse, cesgran<strong>de</strong>s tendances qui vont influer notablementsur l’avenir <strong>de</strong>s zones <strong>rural</strong>es <strong>wallon</strong>nes?Le premier élément important est le passageprévu <strong>de</strong> 3.525.000 habitants en 2012à 4.085.000 en 2040. On s’interroge aujourd’huisur la manière <strong>de</strong> faire face au vieillissement<strong>de</strong> cette population et à une évolution<strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s ménages. Ces nouvellesdonnées impliqueront directement <strong>de</strong>sactions en zones <strong>rural</strong>es, en matière <strong>de</strong> logement,<strong>de</strong> services, d’aménagement du territoire,<strong>de</strong> mobilité.Dans ce cadre, la limitation <strong>de</strong> l’étalementurbain et la promotion d’une consommationplus adéquate <strong>de</strong>s espaces ruraux sont<strong>de</strong>ux autres aspects à prendre en compte.L’étalement <strong>de</strong> l’habitat pose en effet <strong>de</strong>sRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


4Prospective©Tr@me SCRLcompatible avec l’augmentation du prix <strong>de</strong>sénergies fossiles ou avec le respect <strong>de</strong> l’environnement,ce que les futures politiques <strong>de</strong>développement <strong>de</strong>vront aussi considérer.Les équilibres entre ville et campagne, etparticulièrement le choix <strong>de</strong>s noyaux villageoisà développer en priorité, sont <strong>de</strong>scomposants stratégiques à déterminer. Pourle <strong>Réseau</strong>, il reste, par exemple, à définir ceque pourrait être le modèle <strong>rural</strong> adéquatpermettant <strong>de</strong> répondre à ces questions.Dans ce cadre large <strong>de</strong> mutation sociale,les zones <strong>rural</strong>es <strong>de</strong>vront avoir un projet <strong>de</strong>développement à proposer aux pouvoirspublics et être une force <strong>de</strong> proposition.problèmes d’augmentation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>gestion pour les collectivités locales : extension<strong>de</strong>s réseaux électriques et d’égouttage,collecte <strong>de</strong>s déchets, entretien <strong>de</strong> la voirie,...De plus, cet étalement est grand consommateur<strong>de</strong> terres agricoles et d’espaces naturelsfournissant par ailleurs <strong>de</strong>s services écosystémiqueset <strong>de</strong>s loisirs.Les politiques mises en place <strong>de</strong>vront donclutter contre cette tendance à l’étalementurbain en encourageant d’autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vie. Mais le «développement <strong>de</strong> la ville sur laville», s’il semble être l’alternative indispensable,peut aussi engendrer certains inconvénients,comme les longs déplacements<strong>de</strong>s citadins pour rejoindre les zones <strong>rural</strong>es<strong>de</strong> détente ou <strong>de</strong> loisir. Un cas <strong>de</strong> figure peuEn se lançant dans un travail prospectif, lesmembres du <strong>Réseau</strong> enten<strong>de</strong>nt y contribueret imaginer quels sont les <strong>de</strong>venirs possibleset souhaitables pour les zones <strong>rural</strong>es <strong>de</strong>Wallonie.Quelques craintes <strong>de</strong>s Wallons…• La disparition <strong>de</strong>s arbres, la forte pollution.• Le mitage du paysage, et l’augmentation <strong>de</strong> la circulation automobile.• Le manque <strong>de</strong> renouvellement et l’appauvrissement <strong>de</strong>s agriculteurs.• Le productivisme <strong>de</strong> l’agriculture, les fermes <strong>de</strong>venant <strong>de</strong>s usines.• Le retard <strong>de</strong>s zones <strong>rural</strong>es dû à l’isolement.• La dégradation du paysage par <strong>de</strong>s champs d’éoliennes.• La disparition <strong>de</strong> l’agriculture locale et paysanne, <strong>de</strong>s terroirs.Mais aussi <strong>de</strong>s espoirs :• L’augmentation <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> bocages.• Une plus gran<strong>de</strong> offre <strong>de</strong> produits locaux, la consommation <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> saison,le soutien <strong>de</strong>s circuits courts.• Une agriculture respectueuse <strong>de</strong> l’environnement, biologique.• L’existence <strong>de</strong> noyaux villageois vivants, <strong>de</strong> jardins collectifs.• Le maintien d’une agriculture familiale et à taille humaine.• Favoriser le petit agriculteur plutôt que les grands.• La survie <strong>de</strong>s oiseaux et <strong>de</strong>s hiron<strong>de</strong>lles en particulier.• Un nombre important d’agriculteurs.Témoignages recueillis par la Cellule d’animation du <strong>Réseau</strong> (CAR) lors <strong>de</strong> la foire agricole <strong>de</strong> Libramont en 2012.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


5Les évolutions démographiquesconditionnent fortement lesautres facteursLa première phase du travail <strong>de</strong> prospectiveconsiste à inventorier tous lesfacteurs qui peuvent influencer le <strong>de</strong>venird’un territoire. Dans le cas <strong>de</strong>s zones<strong>rural</strong>es, ces facteurs sont nombreux :évolution démographique et économique,changement climatique,… Unbref passage en revue permet <strong>de</strong> posersoli<strong>de</strong>ment les bases <strong>de</strong> la réflexion 1 .L’accroissement et le vieillissement <strong>de</strong> lapopulation génèreront, dans les prochainesdécennies, une casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> conséquences àprendre en compte dans les réflexions sur lelogement, la mobilité, l’énergie, la cohésionsociale ou la compétitivité.En matière démographique, la Wallonieprésente trois tendances principales : unaccroissement notable <strong>de</strong> la population, unvieillissement <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière et une diversification<strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s ménages.L’accroissement <strong>de</strong> population est unerésultante <strong>de</strong> la dynamique migratoire,du sol<strong>de</strong> naturel et du vieillissement <strong>de</strong> lapopulation. Sur ces bases, les prévisionsannoncent 4.085.000 habitants en 2040,une augmentation <strong>de</strong> 28 % du nombre <strong>de</strong>personnes âgées <strong>de</strong> 60 à 70 ans et un doublement<strong>de</strong>s plus <strong>de</strong> 80 ans. Enfin, on <strong>de</strong>vras’attendre à une diminution <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>sménages, liée à l’augmentation du nombre<strong>de</strong> ménages isolés et monoparentaux. Unehausse <strong>de</strong> 500.000 ménages, soit un besoinéquivalent <strong>de</strong> 500.000 logements, est envisagéed’ici 2040.Dans les communes <strong>wallon</strong>nes, la tendancelour<strong>de</strong> observée en termes d’occupation<strong>de</strong> l’espace <strong>rural</strong> est la suite logique <strong>de</strong> lapériurbanisation, pratique ancrée dans le«modèle» culturel <strong>wallon</strong>. Les migrations internesà la Wallonie jouent d’ailleurs un rôleprépondérant dans l’évolution démographique<strong>de</strong>s communes à travers les choix rési<strong>de</strong>ntielsqui y sont associés. Ces migrationsinternes exercent une influence déterminantesur l’évolution démographique, socioéconomiqueou culturelle <strong>de</strong> la population<strong>de</strong>s communes. Elles sont aussi le principalagent <strong>de</strong> la redistribution spatiale <strong>de</strong> lapopulation et conditionnent <strong>de</strong> nombreuxaspects du développement local. Ces diversconstats amènent à réfléchir sur les défissocio-économiques auxquels sera confrontéela Wallonie dans les années à venir. Quelsera en effet l’impact <strong>de</strong> ces éléments sur ladisponibilité et l’accessibilité <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>proximité comme les soins <strong>de</strong> santé, la scolarisationou le logement ?1Source : Bureau fédéral du plan, travaux <strong>de</strong> la Conférence Permanente du <strong>Développement</strong> Territorial, diagnostic du Schéma <strong>de</strong> <strong>Développement</strong><strong>de</strong> l’Espace Régional, Agence Air-ClimatRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


6ProspectiveNécessité d’une politiqueadaptée <strong>de</strong> cohésion socialeLa future politique <strong>de</strong> cohésion sociale<strong>de</strong>vra tenir compte <strong>de</strong> la modification <strong>de</strong> lastructure <strong>de</strong>s ménages et amplifier la mixitésociale et générationnelle.Les logements <strong>de</strong>vront évoluer dans le sensd’une reconsidération <strong>de</strong> l’augmentationet du vieillissement <strong>de</strong> la population, maisaussi <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s habitants.Le vieillissement <strong>de</strong> la population nécessiteraplus <strong>de</strong> structures d’ai<strong>de</strong>, d’hébergementet <strong>de</strong> soins aux personnes âgées.Une proximité <strong>de</strong>s services sera nécessaire.D’ici à 2025, le nombre <strong>de</strong> personnes âgéeshébergées dans <strong>de</strong>s structures rési<strong>de</strong>ntielles<strong>de</strong>vrait avoir augmenté <strong>de</strong> 23 % 1 . A défautd’une hausse suffisante <strong>de</strong>s places en institutions,les soins prodigués à domicile <strong>de</strong>vronts’accroître, nécessitant une plus gran<strong>de</strong> mobilisation<strong>de</strong>s soignants, aujourd’hui déjà ennombre insuffisant. Par ailleurs, le recul <strong>de</strong>l’âge <strong>de</strong> la retraite entraîne une diminution<strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong>s grands-parents pourla gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs petits-enfants. Il faudradès lors que les services à la petite enfances’organisent, se renforcent.L’enjeu pour les communes sera finalement<strong>de</strong> maintenir un équilibre sociodémographiqueen gérant <strong>de</strong> la meilleure manièreles coûts engendrés par ces divers changements.Les politiques menées en matièred’habitat et <strong>de</strong> services doivent donc s’adapterà la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et minimiser l’impact <strong>de</strong> ladémographie sur les autres thématiques.Habitat et logement : unréel risque <strong>de</strong> pénurieEn matière <strong>de</strong> logement, et bien que lasuperficie <strong>de</strong> territoire consacrée à la rési<strong>de</strong>ncesoit en constante augmentation(principalement au détriment <strong>de</strong>s surfacesagricoles), le nombre <strong>de</strong> logements est dèsaujourd’hui insuffisant. Or, la croissance attendue<strong>de</strong> la population induira <strong>de</strong>s besoinsaccrus en logements et en superficie urbanisable.Les communes <strong>rural</strong>es situées ausud du sillon Sambre-et-Meuse possè<strong>de</strong>ntplus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> disponibilités en terrainsnon bâtis. Cependant, cette réserve importantene pourra probablement pas êtresollicitée pleinement en raison du coût plusélevé <strong>de</strong>s déplacements. Une urbanisationnouvelle, axée sur le développement d’uneplus gran<strong>de</strong> autonomie <strong>de</strong>s habitants, <strong>de</strong>vradonc être mise en place : télétravail, agriculturevivrière et potagers, mutualisation <strong>de</strong>différents biens et services,…Des tendances nouvelles apparaissentd’ores et déjà : on assiste à une progression<strong>de</strong> la construction d’appartements. Par ailleurs,<strong>de</strong>puis les années 1990, la rénovationdu patrimoine bâti est en hausse par rapportà la construction neuve. De plus, il est probableque l’offre sera <strong>de</strong> plus en plus soutenuepar la subdivision <strong>de</strong>s immeubles et parla production <strong>de</strong> logements plus petits.Il est délicat <strong>de</strong> chiffrer les besoins en logements<strong>de</strong> manière précise. Cependant, siles tendances actuelles se poursuivent, la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en logements à prix réduit seraencore plus soutenue. Il existe donc un réelrisque <strong>de</strong> pénurie. Le défi consiste à éviterla polarisation entre propriétaires bien logéset locataires mal logés. Cependant, l’écartgrandissant entre l’évolution <strong>de</strong>s revenus etcelle <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> l’immobilier pourra entraînerla diminution sérieuse <strong>de</strong> l’accès à lapropriété.Le prix <strong>de</strong>s terrains à bâtir adoublé en dix ansSur ces dix <strong>de</strong>rnières années, le prix moyen<strong>de</strong>s terrains à bâtir et <strong>de</strong> l’habitat ordinaire adoublé. Plusieurs causes sont à l’origine <strong>de</strong>cette augmentation qui n’est pas homogènesur le territoire. L’effet <strong>de</strong> métropolisation estsouvent évoqué comme un facteur déterminant.Aujourd’hui, ces tendances se traduisentdéjà par une réduction <strong>de</strong> la superficie bâtieet par la hausse <strong>de</strong> la construction d’immeublesà appartements. La construction<strong>de</strong> logements plus économes en termesd’espace consommé est donc un phénomènedéjà amorcé.Enfin, il existe une tendance aux regroupementshomogènes par catégories sociales.Un <strong>de</strong>rnier défi en matière <strong>de</strong> logement est<strong>de</strong> garantir une certaine cohésion sociale,une certaine mixité sociale sur le territoire,à freiner la tendance à la polarisation entrecentres urbains et périphérie, et à choisir judicieusementl’implantation <strong>de</strong>s nouveauxservices et équipements en fonction <strong>de</strong> larépartition <strong>de</strong>s besoins.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


7Energie : une pressionaccrue sur le budget <strong>de</strong>sménagesAlors que l’augmentation <strong>de</strong>s coûts et lararéfaction <strong>de</strong> l’énergie fossile <strong>de</strong>vraient apriori susciter une diminution <strong>de</strong>s déplacementsmotorisés, la croissance démographiqueet le vieillissement <strong>de</strong> la population<strong>de</strong>vraient au contraire générer davantage<strong>de</strong> déplacements. Une part importante <strong>de</strong> laconsommation énergétique, due aux déplacementsdomicile-travail, est notammentliée à l’offre <strong>de</strong> logements. Dans ce cadre,les ménages <strong>de</strong>s communes <strong>rural</strong>es les pluséloignés <strong>de</strong>s bassins d’emploi seront lesplus touchés en raison <strong>de</strong> trajets plus longset <strong>de</strong> logements plus énergivores. Dans cecontexte, les perspectives d’augmentationdu prix <strong>de</strong> l’énergie vont engendrer unepression sur le budget <strong>de</strong>s ménages, unepression déjà perceptible aujourd’hui.Aujourd’hui, la consommation énergétiquemoyenne <strong>de</strong>s bâtiments <strong>wallon</strong>s reste trèsélevée. La production électrique renouvelable,elle, <strong>de</strong>vrait augmenter <strong>de</strong> 40% d’ici à2020.Dans ce domaine, les communes <strong>rural</strong>es ontl’avantage <strong>de</strong> la disponibilité d’espace et <strong>de</strong>la proximité <strong>de</strong>s ressources (coproduits agricoles,site venteux et ensoleillés,...), caractéristiquesfavorables au développement <strong>de</strong>sénergies renouvelables.Mobilité et transports :développer les services etfavoriser <strong>de</strong>s alternatives àla voitureLes territoires ruraux sont largement dépendants<strong>de</strong> l’automobile. Près <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers<strong>de</strong>s déplacements quotidiens s’y font envoiture. La limitation <strong>de</strong> la consommationd’énergie, avec, en corollaire, la diminution<strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> CO 2, constitue un véritabledéfi pour les habitants <strong>de</strong>s zones <strong>rural</strong>es.Aujourd’hui, la structure territoriale <strong>wallon</strong>neet les difficultés pour adapter l’offre<strong>de</strong> transports en commun impliquent uneforte dépendance à la voiture et une vulnérabilité<strong>de</strong>s communes éloignées <strong>de</strong>scentres d’emploi. Dans l’hypothèse où la localisation<strong>de</strong> l’emploi reste dans les gran<strong>de</strong>slignes inchangées, les communes <strong>rural</strong>es lesplus éloignées <strong>de</strong>s centres d’emploi serontsans doute pénalisées. Dans ces communes,l’absence <strong>de</strong> véhicule personnel, qui toucheprincipalement les jeunes, les personnesâgées en perte d’autonomie et certainespersonnes en parcours d’insertion professionnelle,contribue à créer localement <strong>de</strong>ssituations d’isolement, voire d’exclusion.Par ailleurs, et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> proposerune offre <strong>de</strong> déplacement pour tous,la mobilité peut permettre <strong>de</strong> renforcer ou<strong>de</strong> maintenir l’attractivité <strong>de</strong>s territoiresruraux. La mobilité <strong>de</strong>s personnes est alorspensée dans une approche globale, commeune condition pour développer l’attractivitédu territoire. Pour répondre à ces enjeux, lesinitiatives locales agissent aussi bien sur lamobilité <strong>de</strong>s services (mutualisation, permanences,services ambulants) que sur leurdématérialisation. La proximité <strong>de</strong>s noyauxd’habitat avec les équipements et servicescomplémentaires (loisirs y compris) <strong>de</strong>vraêtre favorisée, ainsi que la <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> cesservices par un mo<strong>de</strong> alternatif à la voiture.Changements climatiques :<strong>de</strong>s risques d’inondationsaccrusSelon les travaux <strong>de</strong> l’Agence Air-Climat, lestendances qui se <strong>de</strong>ssinent en matière <strong>de</strong>changement climatique en Wallonie fontenvisager pour l’avenir un climat plus chaudmais pas forcément moins pluvieux. L’élévation<strong>de</strong>s températures moyennes estgénéralisée, mais les projections peinent às’accor<strong>de</strong>r sur le changement du volume <strong>de</strong>précipitations annuelles. Cependant, l’agenceconstate une tendance à l’augmentationdu nombre <strong>de</strong> jours annuels <strong>de</strong> très fortesprécipitations. Les différences régionalesseront plus marquées.Si les hivers seront moins froids, les précipitationshivernales connaitront une augmentationprogressive et forte selon les projectionsmoyennes. De leur côté, les étés seront pluschauds et secs avec une baisse généralisée<strong>de</strong>s précipitations estivales.Enfin, les saisons intermédiaires seront plusdouces, avec une augmentation généralisée<strong>de</strong>s températures au printemps et enautomne, puis, à partir <strong>de</strong> 2050, une augmentationdu nombre <strong>de</strong> jours <strong>de</strong> caniculesestivales. Ce <strong>de</strong>rnier phénomène pourraitavoir <strong>de</strong>s conséquences sanitaires liées notammentau vieillissement <strong>de</strong> la population.Par un effet d’amplification du phénomèned’îlot <strong>de</strong> chaleur urbain, ces conséquencesseront plus directes sur les villes.L’urbanisation du territoire provoque l’imperméabilisationcroissante <strong>de</strong>s sols. Les fortesprobabilités d’augmentation du volume <strong>de</strong>précipitations et <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s pluies hivernales<strong>de</strong>vraient renforcer le risque d’inondations.L’adaptation mérite d’être pensée icisur le long terme notamment au niveau <strong>de</strong>la planification urbaine (limitation <strong>de</strong> l’étalement).Les augmentations projetées <strong>de</strong> lafréquence et <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s précipitationsen hiver accentueront l’érosion hydrique etdonc la vulnérabilité du secteur agricole. Demême, la hausse attendue <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong>ssècheresses est susceptible d’influer sur l’érosionet la fragilité <strong>de</strong>s sols. Les cultures sarcléeset les sols nus seront particulièrementvulnérables. Cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra, <strong>de</strong> la part dumon<strong>de</strong> agricole, une adaptation <strong>de</strong>s pratiquesculturales et du savoir-faire en matière<strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> sol.Environnement : une netteérosion <strong>de</strong> la biodiversitéAujourd’hui, l’érosion globale <strong>de</strong> la biodiversitéest importante 2 , et il n’existe aucunsigne <strong>de</strong> ralentissement du processus. Parallèlementà la modification <strong>de</strong>s biotopes, la<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s habitats naturels est conséquenteet conduit à la <strong>de</strong>struction du maillageécologique. Les habitats situés au norddu sillon Sambre-et-Meuse sont uniformémentet <strong>de</strong>nsément fragmentés. Les zonesles moins fragmentées du sud sont les zonesboisées à caractère acci<strong>de</strong>nté et les zonesagroforestières à caractère extensif. De leurcôté, les pratiques agricoles favorables à labiodiversité occupent seulement 7,1 % <strong>de</strong>la surface agricole utile (SAU) tandis quel’expansion d’espèces invasives concurrenceles espèces indigènes, modifiant les écosystèmeset induisant une perte <strong>de</strong> diversitégénétique.Du côté <strong>de</strong>s forêts <strong>wallon</strong>nes, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>naturalité moyen est faible. Les forêts <strong>de</strong>feuillus sont mieux cotées que les forêtsmonospécifiques <strong>de</strong> résineux exotiques(épicéa) et <strong>de</strong> hêtres, où le grand gibier estmaintenu artificiellement pour la chasse.Enfin, même si <strong>de</strong> nombreux sites naturelsdisposent d’une protection efficace, cetteévolution est largement insuffisante pourcontrer l’érosion <strong>de</strong> la biodiversité au sein <strong>de</strong>paysages en voie <strong>de</strong> banalisation.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


8ProspectiveTous ces éléments ont <strong>de</strong> nombreux impactssur l’environnement comme la modification<strong>de</strong>s écosystèmes et <strong>de</strong>s paysages oula perte <strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s espèces.Agriculture74 % du territoire <strong>wallon</strong> est exploité par lessecteurs agricoles et forestiers. Ces <strong>de</strong>rniersinfluent à la fois positivement et négativementsur les écosystèmes. L’impact <strong>de</strong> l’agriculturesur la production <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre reste relativement élevé. L’enjeu pourl’agriculture <strong>wallon</strong>ne est dès lors <strong>de</strong> freinerson impact environnemental tout en s’adaptantpour répondre au changement climatique.L’agriculture conventionnelle est aujourd’huile modèle dominant en région <strong>wallon</strong>nemalgré la part montante <strong>de</strong> l’agriculture biologique(5,1 % en 2009, 20 % prévus en 2040).Elle est fortement dépendante du contexteéconomique et présente un coût non négligeable,le plus souvent difficilement gérableau quotidien. Devant l’amplification <strong>de</strong> cescontraintes, l’agriculteur tend à agrandir sonexploitation agricole. Il est difficile pour lui<strong>de</strong> maintenir un équilibre sain entre productivité,compétitivité et qualité <strong>de</strong> vie.Ce modèle doit donc évoluer progressivementet prendre en compte l’amélioration<strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s agriculteurs et les questionsenvironnementales. D’une part, ladiversification agricole pourrait contribuerà augmenter les marges lors <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong>produits à haute valeur ajoutée, d’autre part,les systèmes <strong>de</strong> production actuels <strong>de</strong>vrontpasser à un modèle plus autonome, plusdurable, moins consommateur d’espaceset d’énergie et permettant la production <strong>de</strong>produits agricoles <strong>de</strong> niche. Il semble aussiimportant que ces démarches soient soutenuesau niveau réglementaire et au niveau<strong>de</strong> la Politique agricole commune (PAC).Autre constat, la surface agricole utile (SAU)<strong>wallon</strong>ne est toujours en diminution, principalementen raison <strong>de</strong> la pression foncière.Elle est fortement marquée au nord du sillonSambre-et-Meuse et près <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> développementexternes à la Wallonie (Bruxelles,Lille, Luxembourg et Euregio). L’accroissementdémographique attendu aura, enterme <strong>de</strong> pression foncière, un impact surl’agriculture.A ces premiers éléments s’ajoutent la baissedu nombre d’exploitations agricoles, laperte d’emplois dans le secteur, l’âge moyen<strong>de</strong>s chefs d’exploitation en augmentationconstante, ainsi que la marginalisation etun manque <strong>de</strong> reconnaissance du métier.Si les tendances se confirment, le <strong>de</strong>rnieragriculteur belge s’éteindra en 2080. La redynamisationdu secteur agricole semble alorss’imposer comme une nécessité politique,économique et sociétale.2De 10 % à 30 % <strong>de</strong>s espèces sont en voie d’extinction, 40 % d’entre elles étant sérieusement menacées. Le taux d’extinction est <strong>de</strong> 50 à1000 fois plus élevé que celui observé pour les processus naturels.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


9Anticiper le futur par unedémarche prospectiveLe <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong><strong>rural</strong> n’a pas pour volonté <strong>de</strong> jouer àMadame Irma ! L’exercice <strong>de</strong> prospectiveemmène les membres du groupe du travailvers l’analyse <strong>de</strong>s futurs possibles, laproduction <strong>de</strong>s scénarios réalistes pourse donner les moyens d’agir, et, en suivantune métho<strong>de</strong> spécifique, les invite àconfronter <strong>de</strong>s visions différentes quantà l’avenir, sans pour autant obtenir leconsensus sur UNE vision d’avenir. Le défipour les participants est d’entrer dans unapprentissage qui aiguise la compréhension<strong>de</strong>s enjeux et décuple le potentield’action.©SPW-Guy FocantPour élaborer une démarche prospective,les ressources à mobiliser sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxordres. D’un côté, il s’agit <strong>de</strong> mobiliser<strong>de</strong>s informations expertes (statistiques,avis d’experts, résultats d’étu<strong>de</strong>s) et <strong>de</strong>s’appuyer sur <strong>de</strong>s connaissances établies.De l’autre, l’animateur recourt largementà l’imagination <strong>de</strong>s participants et au dialogue<strong>de</strong> manière à stimuler la réflexion etenvisager différents points <strong>de</strong> vue.Déterminer le champ <strong>de</strong>l’exercice prospectifLa première phase du travail consisteà définir l’objet <strong>de</strong> l’exercice prospectif.Dans le cas qui occupe le <strong>Réseau</strong>, ce sontles espaces ruraux, leurs composantes, lesparamètres qui pèsent sur leur futur etsur lesquels on peut agir. Il faut avant toutinventorier tous les facteurs qui peuventinfluencer ce <strong>de</strong>venir : évolution démographique,mutation <strong>de</strong> l’économie, changementclimatique,… (lire l’article pages 5 à 9).Concrètement, l’animateur du groupe <strong>de</strong>travail propose aux participants d’envisagerl’avenir <strong>de</strong>s espaces ruraux en défendant<strong>de</strong>s positions variées (responsablecommunal, agriculteur, citoyen lambda,…).Une fois le champ d’analyse déterminé, lesparticipants construisent une base d’informations.Ils peuvent, en fonction <strong>de</strong>s besoins,activer <strong>de</strong>s experts et recourir à <strong>de</strong> ladocumentation.I<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s sous-systèmesVient ensuite l’exercice <strong>de</strong> prospective proprementdit, en <strong>de</strong>ux temps.Premièrement, le groupe i<strong>de</strong>ntifie les soussystèmes,les phénomènes importants.Ils peuvent être interdépendants tout enrestant relativement autonomes les uns<strong>de</strong>s autres. Par exemple, l’agriculture etles transports sont <strong>de</strong>ux sous-systèmesdistincts d’un ensemble plus grand queconstitue l’économie locale : ils font chacunleur petit bonhomme <strong>de</strong> chemin, bienqu’ils soient tous les <strong>de</strong>ux tributaires d’unmême facteur comme le prix <strong>de</strong> l’énergie,par exemple. L’intérêt <strong>de</strong> la démarche rési<strong>de</strong>dans le fait qu’on ne se noie pas dansune vision globale mais que l’on envisagechaque sous-système tour à tour.Deuxièmement, le groupe, ayant pris soin<strong>de</strong> caractériser chaque sous-système,construit <strong>de</strong>s micro scénarios. Pour chacund’eux, on se pose les questions suivantes :quels sont les facteurs qui vont l’influencerdans le futur ? De quelle manière va-t-ilévoluer ? Par exemple, dans son analysedu sous-système « mobilité », le groupe se<strong>de</strong>man<strong>de</strong> : va-t-on renforcer les moyens<strong>de</strong> transport en commun ou les réduire ?Quels impacts cela aura-t-il sur la mobilité<strong>de</strong>s ruraux et l’accessibilité <strong>de</strong>s zones<strong>rural</strong>es ?Le groupe <strong>de</strong>vra d’abord classer les tendances: celles qui continuent dans lesens actuel et celles qui s’infléchissentou s’inversent. Deux catégories <strong>de</strong> tendancesexistent : les tendances lour<strong>de</strong>s,contraintes sur lesquelles on ne peut agir(le prix <strong>de</strong> l’énergie, par exemple) et lesfacteurs d’évolution sur lesquels il est possibled’avoir prise (habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s gens, parexemple). Le groupe <strong>de</strong>vra aussi qualifierles <strong>de</strong>grés d’évolution <strong>de</strong> chaque tendance(le prix <strong>de</strong> l’énergie va-t-il augmenter <strong>de</strong>manière modérée ou très vite, très fort ?).Une fois quelques variables choisies, legroupe dispose du matériel nécessairepour commencer à « jouer ». Cette phase<strong>de</strong> micro scénarios est très importante. Elledoit permettre d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s scénariosdont seulement certains seront retenusdans la phase suivante. Il importe <strong>de</strong> développerautant <strong>de</strong> micro scénarios qu’il y a<strong>de</strong> domaines d’évolution pertinents pour legroupe. Et également d’argumenter sur lechoix <strong>de</strong>s différentes variables et les effetsqu’elles produisent sur les scénarios.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


10ProspectiveExemple <strong>de</strong> micro scénario :l’évolution <strong>de</strong> la natalitéAmusons-nous à imaginer un micro scénariosur l’évolution <strong>de</strong> la natalité ! Quellessont les variables qui vont influencer lanatalité dans les prochaines années ?Prenons l’âge <strong>de</strong> la mère à la naissance.Nous savons que cet âge tend à augmenter<strong>de</strong>puis plusieurs années et se reporte versla trentaine. On peut dire dans l’absolu quecela limite le nombre d’enfants possiblescompte tenu <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong>s grossessestardives déconseillées par les mé<strong>de</strong>cins.Cette tendance pourrait se poursuivre ouau contraire s’inverser ce qui redonneraitun élan à la natalité.Si l’on regar<strong>de</strong> le taux d’emploi <strong>de</strong>sfemmes, on constate que le travail <strong>de</strong>sfemmes va <strong>de</strong> paire avec un plus petitnombre d’enfants. Il est peu probable quece taux d’emploi diminue mais va-t-il sestabiliser ou au contraire augmenter ?En combinant les différentes valeurs <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux variables nous pouvons construireun tableau <strong>de</strong>s possibles évolutions <strong>de</strong> lanatalité (les scénarios) :Variable 1 : Age à la naissanceValeur 1 : DiminueValeur 2 : AugmenteVariable 2 :Taux d’emploiValeur 1 :AugmenteValeur 2 :StableValeur 1 :AugmenteValeur 2 :StableScénariosNiveau 1S1Natalité stableS2Croissance modéréeS3Forte dénatalitéS4Dénatalité modéréeNous savons cependant bien que la natalitépeut être influencée par d’autres facteurs,dont certains sur lesquels nous avons prise.Par exemple, la disponibilité <strong>de</strong> services<strong>de</strong> gar<strong>de</strong> peut influencer favorablement lanatalité en diminuant les charges <strong>de</strong>s mamans.Nous pouvons alors introduire unevariable supplémentaire que nous appellerons«stratégique» : les pouvoirs publicspeuvent agir <strong>de</strong>ssus. Dans notre exemple,cette variable supplémentaire pourrait être«politique active <strong>de</strong> services à la petiteenfance». En faisant cela, nous considéronsque nos précé<strong>de</strong>nts scénarios ont étéfaits sur base d’une politique inchangée.Nous pouvons aussi observer qu’il est peuprobable que la politique en la matières’affaiblisse.Nos scénarios pourraient alors <strong>de</strong>venir :Variable 1 : Age à la naissanceValeur 1 : DiminueValeur 2 : AugmenteVariable 2 :Taux d’emploiValeur 1 :AugmenteValeur 2 :StableValeur 1 :AugmenteValeur 2 :StableScénarios Niveau 1S1Natalité stableS2Croissance modéréeS3Forte dénatalitéS4Dénatalité modéréeVariable stratégique :Politique active <strong>de</strong> services à la petite enfanceValeur 1 : ExistanteScénarios Niveau 2S1aLégère croissanceS2aCroissanceS3Forte dénatalitéS4Dénatalité modéréeRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


11Vers les scénarios possiblesQuand l’ensemble <strong>de</strong>s sous-systèmes a étépassé à la moulinette, le groupe dispose <strong>de</strong>tous les ingrédients pour construire, parassemblage, <strong>de</strong>s scénarios globaux. C’estl’objet <strong>de</strong> la phase suivante : le groupe sélectionneles micro scénarios qui peuventêtre compatibles entre eux et qui se renforcentmutuellement.Prenons un exemple avec les sous-systèmesMigrations, Mobilité et Services <strong>de</strong>proximité.ComposantesScénariosMigrations Croissantes Stables En diminutionMobilité Croissantes Stables En diminutionPolitique <strong>de</strong> services <strong>de</strong> proximité Active Stable DéclinScénarios globaux SG1 SG2 SG3Sur cette base, quels sont les scénariosglobaux possibles ? Le SG1 est un scénariopossible « optimiste » : accroissement <strong>de</strong>smigrations, croissance <strong>de</strong> la mobilité etpolitique <strong>de</strong> services <strong>de</strong> proximité. Ce seraitun scénario <strong>de</strong> « croissance <strong>de</strong>s espacesruraux ». Le SG3, par contre, illustrerait unscénario pessimiste : scénario <strong>de</strong> « déclin<strong>de</strong>s espaces ruraux ».©Tr@me SCRLPar contre, nous pouvons imaginer <strong>de</strong>sscénarios combinés et nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r,en considérant les facteurs évoqués plushaut, quelle est la probabilité <strong>de</strong> réalisation<strong>de</strong> ces scénarios et quelles seraient leursconséquences.La <strong>de</strong>rnière étape consiste à rédiger uneprésentation <strong>de</strong>s scénarios, à discuter leurcontenu et ensuite à en tirer <strong>de</strong>s conclusionsou <strong>de</strong>s recommandations.Intérêts <strong>de</strong> la démarcheIl importe <strong>de</strong> mener le travail progressivementpour faire <strong>de</strong>s assemblages qui paraissentintéressants. L’hypothèse est quele futur n’est pas prévisible et que toutes lesévolutions ne sont pas cohérentes.L’intérêt rési<strong>de</strong> dans la diversité <strong>de</strong>s points<strong>de</strong> vue pour lesquels on ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pasd’être d’accord. Il rési<strong>de</strong> également dansles liens aux réalités <strong>de</strong>s territoires et expériences<strong>de</strong> terrain qui montrent que certainesactions agissent sur le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> cesterritoires.Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


12AgroforesterieEn visite autour <strong>de</strong> l’agroforesterieL’agroforesterie, sous ses diverses formes, occupe une partie <strong>de</strong>s membres du <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong> <strong>de</strong>puisplusieurs mois. Initié en 2011, le groupe <strong>de</strong> travail s’est réuni à plusieurs reprises pour faire le point sur l’état d’avancement <strong>de</strong>l’agroforesterie en Belgique, pour visiter <strong>de</strong>s sites en France et en Wallonie, et pour évoquer la mise en place pratique <strong>de</strong> projets.En septembre 2012, une quarantaine <strong>de</strong> personnes sont parties à la rencontre <strong>de</strong> propriétaires <strong>de</strong> parcelles agroforestières et sylvopastoralesen Brabant et dans le Hainaut. L’idée était <strong>de</strong> déterminer les avantages attendus et obtenus, d’évoquer les difficultésrencontrées, <strong>de</strong> mobiliser les ai<strong>de</strong>s et conseils. Petit retour sur la journée… Pascal Balleux , Bernard Maus, Olivier Baudry et BenoitNoël, <strong>de</strong> l’Association pour l’Agroforesterie en Régions <strong>wallon</strong>ne et bruxelloise (AWAF) ont apporté <strong>de</strong>s éclairages très précieuxsur ces différents points. Un compte-rendu <strong>de</strong> visite exhaustif a été produit.Première étape, sur les hauteurs <strong>de</strong> Haut-Ittre. Les pieds dans la terre fertile <strong>de</strong> ce coindu Brabant, on aperçoit au loin le village,son église, nichés dans un écrin <strong>de</strong> verdure.L’aspect paysager est un facteur importantqui a décidé Fernand Jolly, agriculteur, àinstaller plusieurs alignements d’arbres enchamp. A côté <strong>de</strong> cela, il le fait pour augmenterla biodiversité et le nombre d’auxiliaires<strong>de</strong> cultures (insectes pollinisateurspar exemple), pour s’assurer un revenu surle long terme et finalement créer un cadrepropice à la chasse. Les arbres qui constituerontson «épargne-pension» sont <strong>de</strong>salisiers torminaux et <strong>de</strong>s noyers hybri<strong>de</strong>s.Entre chaque arbre, il a planté une haie <strong>de</strong>bourrage d’arbustes variés. Fernand cultiveentre les alignements et n’éprouve pas <strong>de</strong>difficulté particulière pour passer avec sonmatériel. La visite a suscité <strong>de</strong> nombreuxdébats et questionnements, notammentsur l’installation <strong>de</strong>s racines, le choix <strong>de</strong>sessences pour le bourrage, l’entretien et lataille <strong>de</strong>s arbres, l’orientation choisie et leseffets du vent sur la rectitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s troncs.Une <strong>de</strong>rnière question concernait la provenance<strong>de</strong>s plants. Il n’existe pas <strong>de</strong> véritablefilière agroforestière. Les agriculteursse rabattent donc sur l’achat en pépinièrespour plants forestiers. Ces <strong>de</strong>rniers sontplutôt adaptés à une reprise en sols ingrats.Ils <strong>de</strong>vraient donc profiter allégrement <strong>de</strong>sterres <strong>de</strong> culture régulièrement engraissées.A quelques dizaines <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> là, surl’entité <strong>de</strong> Gramont, les époux Tennstedtnous font découvrir <strong>de</strong>ux parcelles différentes,une association arbres-cultures etun verger à noyers sur prairie <strong>de</strong> fauche. Lapremière parcelle nous livre quelques alignements<strong>de</strong> merisiers et noyers, installésau départ <strong>de</strong> noix germées. Des essencesd’accompagnement comblent l’espaceentre les arbres à exploiter : noisetiers,charme comme bois <strong>de</strong> feu, houx avec unrôle cynégétique, tilleul pour les abeilles,sureau et néfliers. Le propriétaire nousindique également quelques sapins <strong>de</strong>Nordmann qui arriveront à point pour Noël.Monsieur Tennstedt constate une perte <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment sur les cultures intercalaires.Selon lui, les chiffres sont indéniables maisses plantations sont encore jeunes. Il doitégalement lutter contre les oiseaux, attiréspar les jeunes plants déjà hauts et cassantinévitablement <strong>de</strong>s branches. Le propriétairedoit également composer avec lesentrepreneurs agricoles qui travaillent tropprès <strong>de</strong>s alignements au risque <strong>de</strong> blesserles arbres. Un effort d’information et <strong>de</strong> dialogueest encore à faire. La parcelle verger ànoyers est menée à la fois pour obtenir dubois d’œuvre et une récolte <strong>de</strong> fruits. Pouraccroître l’aspect environnemental et paysager<strong>de</strong> ses plantations, le gestionnaire aplanté une peupleraie à fins énergétiques.Il utilise largement les mesures agri-environnementales: tournières enherbées, présfleuris, haies… Mr Tennstedt note minutieusementles ren<strong>de</strong>ments et l’évolution <strong>de</strong> sesparcelles et compte mettre en évi<strong>de</strong>nce lesbénéfices à long terme ainsi que les inconvénients<strong>de</strong>s différents dispositifs.A la ferme bio du Plesnoy, Etienne Delpechina investi dans les haies. Et ce, <strong>de</strong>puisson passage en bio en 1969. Le réseau <strong>de</strong>haies a pour effet <strong>de</strong> favoriser l’émergenced’auxiliaires <strong>de</strong> cultures, <strong>de</strong> protéger le bétailet d’obtenir du bois <strong>de</strong> chauffage. L’ampleur<strong>de</strong>s haies les rend difficiles à entreteniret à valoriser complètement. Cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong>du temps et l’investissement dans un matérieladéquat. La piste évoquée lors <strong>de</strong>s discussionsest la valorisation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>taille dans une filière locale <strong>de</strong> bois énergiequi minimisera les coûts tout en maximisantles profits. L’idée aussi serait <strong>de</strong> créer uneassociation d’agriculteurs autour du projet.Pas simple, aux dires <strong>de</strong> l’agriculteur, quipartage les pistes évoquées mais considèreleur mise en œuvre plus complexe.Et enfin, le quatrième site est situé à Havinnesur une terre <strong>de</strong> la famille Delobel,exploitant la chèvrerie <strong>de</strong> la Croix <strong>de</strong> laGrise. Initialement ferme laitière intensive,la ferme est <strong>de</strong>venue bio en 1997 et s’étendsur 27 hectares. Passionné d’agroforesterie,Vincent, l’aîné du couple, a installé récemmentune parcelle <strong>de</strong> fauche au milieu<strong>de</strong> laquelle croissent 14 arbres : charmes,aulnes et merisiers. Son objectif est <strong>de</strong> ren-©Tr@me SCRLRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


13forcer la biodiversité et les apports environnementauxdans un contexte où les voisinsusent <strong>de</strong> pratiques culturales purementintensives. Les principales préoccupationsseront d’empêcher au mieux les dégradationscausées par l’usage <strong>de</strong> phytos à proximitéqui ont par ailleurs déjà abimé leshaies plantées. La démarche est empreinted’écologie au sens noble du terme. Il reste àen assurer l’analyse à long terme et espérerqu’elle soit également suivie d’effets financiers.Vincent relève méthodiquement lesparamètres sur son essai.Des ressources disponiblesLe <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong><strong>rural</strong> a mis à disposition l’ensemble <strong>de</strong>sressources collectées sur le sujet : compterendus <strong>de</strong>s visites précitées, du voyaged’étu<strong>de</strong> en France, <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> travail,<strong>de</strong>s fiches techniques… se trouvent sur lesite web du <strong>Réseau</strong> (www.reseau-pwdr.bedans la partie «Groupes <strong>de</strong> travail»).Association pourl’Agroforesterie en régions<strong>wallon</strong>ne et bruxelloise(AWAF)L’AWAF a déposé ses statuts au Moniteurdébut octobre 2012. Aujourd’hui, 22membres fondateurs (personnes physiqueset morales) la constituent. Elle apour mission la promotion, le développementet la valorisation <strong>de</strong> l’agroforesteriesous toutes ses formes, tant traditionnellesque mo<strong>de</strong>rnes. Elle fédère tous lesacteurs intervenant dans le domaine <strong>de</strong>l’agroforesterie au sens large, susceptibles,par leurs connaissances, fonctionsou expériences, d’en favoriser le développement.©Tr@me SCRLActuellement, l’AWAF travaille à l’élaborationd’un plan <strong>de</strong> communication et à lastructuration <strong>de</strong> l’organisation. A suivredonc…Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


14MobilitéVisite <strong>de</strong> terrain en Francesur le thème <strong>de</strong> la mobilitéDans le cadre du groupe <strong>de</strong> travail «Nouvellesmobilités», le <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong>Rural a organisé une visite<strong>de</strong> terrain au Pays <strong>de</strong> Langres (France) enseptembre <strong>de</strong>rnier. L’occasion d’évoquerles expériences <strong>de</strong> plusieurs associationslocales et d’approfondir la réflexion surles mobilités alternatives.©Tr@me SCRLLe groupe <strong>de</strong> travail «Nouvelles mobilités»a pour objet la mise en réseau <strong>de</strong>sopérateurs développant différents projets<strong>de</strong> mobilité alternative en milieu<strong>rural</strong>. Il cherche notamment à inventorierpuis valoriser les acteurs et services <strong>de</strong>mobilité alternative locaux, à i<strong>de</strong>ntifier lesenjeux pour améliorer l’offre régionale <strong>de</strong>mobilité. Mais aussi à renforcer la cohérenceet mieux coordonner l’offre, échangerles bonnes pratiques et formuler <strong>de</strong>srecommandations. Le groupe <strong>de</strong> travail sepenche également sur les outils d’analyse<strong>de</strong>s besoins d’un territoire. C’est dans cecadre qu’une visite d’étu<strong>de</strong> a été organiséerécemment en France.Son positionnement à la frontière du bassinparisien et <strong>de</strong> la Bourgogne fait <strong>de</strong> larégion <strong>de</strong> Langres un territoire attractif.Le Pays <strong>de</strong> Langres est un lieu <strong>de</strong> concertationdans lequel élus et société civile seréunissent pour fixer un projet commun à10 ans pour l’avenir et le développement<strong>de</strong> leur territoire. C’est l’Association du Pays<strong>de</strong> Langres qui porte, pour son territoire, leprojet <strong>de</strong> développement à 10 ans à traversla Charte <strong>de</strong> pays 2007-2013 «Enrayer ledéclin démographique et renforcer l’attractivitédu territoire».Alterre Bourgogne analyseles comportementsLa journée a débuté par la rencontre d’AurélienTrioux, en charge du volet mobilitéau sein <strong>de</strong> l’association Alterre Bourgogne,une agence régionale pour l’environnementet le développement soutenable.Sa principale mission consiste à placer lesenjeux liés à l’environnement et au développementsoutenable au cœur <strong>de</strong>s politiqueset <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s territoires bourguignons.Alterre Bourgogne œuvre pourcela en direction <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteursintervenant sur le territoire : collectivitésterritoriales, associations, organisationssocioprofessionnelles, administrations etétablissements publics, entreprises et particuliers.Elle y travaille avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sespartenaires institutionnels et associatifs.En 2010, l’association a publié l’étu<strong>de</strong> «J’yvais autrement…», une enquête transdisciplinairesur les freins et les leviers àla plurimobilité en Bourgogne. C’est avecl’objectif <strong>de</strong> travailler sur l’analyse <strong>de</strong>s comportementsen matière <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>spersonnes qu’Alterre Bourgogne a souhaitémener cette initiative.Complémentaire aux approches structurelleset quantitatives d’analyse <strong>de</strong> flux,ce projet a pour but <strong>de</strong> comprendre lesdifférentes attitu<strong>de</strong>s adoptées dans lechoix <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s citoyens.Construite sur la base du partenariat (Université<strong>de</strong> Bourgogne, Agence <strong>de</strong> l’environnementet <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong> l’énergieet SNCF), l’initiative a été lancée officiellementle 20 avril 2009. Elle s’est déroulée sur<strong>de</strong>ux ans. Son objectif était <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>stémoignages, <strong>de</strong> favoriser les échanges etles retours d’expériences, et <strong>de</strong> renforcer laconnaissance et l’implication <strong>de</strong>s différentsacteurs partenaires dans le domaine <strong>de</strong> lamobilité. Le rapport d’enquête présentedonc les différentes approches psychosociologiquesqui ont permis <strong>de</strong> construireune méthodologie <strong>de</strong> recherche-action, ledétail <strong>de</strong>s outils utilisés, l’analyse <strong>de</strong>s donnéesrécoltées, les différents profils d’attitu<strong>de</strong>sainsi que <strong>de</strong>s pistes d’actions favorisantla levée <strong>de</strong>s freins et la suppression<strong>de</strong>s obstacles au changement.Plus d’informations :http://jyvaisautrement.blogspot.comRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


16Actualité européenneLe <strong>Réseau</strong> européen publieses recommandationsLe <strong>Réseau</strong> européen <strong>de</strong> <strong>Développement</strong>Rural - dont fait partie le <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> -est la plateforme qui met en relation lesacteurs du développement <strong>rural</strong> à traversl’Union européenne.A l’image du fonctionnement du <strong>Réseau</strong><strong>wallon</strong>, le <strong>Réseau</strong> européen propose auxacteurs du développement <strong>rural</strong> d’analyserensemble les thèmes d’actualité dansdifférents domaines. C’est ainsi que lamise en œuvre <strong>de</strong>s services environnementauxd’une part et l’élaboration <strong>de</strong>meilleures stratégies locales d’autre part,font l’objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux publications récentes.Les services écosystémiquesLa politique européenne <strong>de</strong> <strong>Développement</strong><strong>rural</strong> accor<strong>de</strong> une place croissanteà l’amélioration <strong>de</strong>s pratiques environnementales.Un groupe <strong>de</strong> travail étudie lesmesures et les approches soutenues parles programmes <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong>(PDR) actuels concernant la production <strong>de</strong>services environnementaux (ou servicesécosystémiques) par l’agriculture, la sylvicultureet les zones <strong>rural</strong>es en général. Cesservices ont <strong>de</strong>s conséquences multiplesen terme <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau, attractivitédu paysage, maintien <strong>de</strong> la biodiversitéet santé du sol. Les éléments tirés <strong>de</strong> cesréflexions visent à ai<strong>de</strong>r les Etats membresdans la conception et la réalisation <strong>de</strong>s PDRpour la prochaine programmation européenne(2014 – 2020). Il peut aussi éclairertout acteur <strong>rural</strong> cherchant <strong>de</strong> l’inspirationpour mener <strong>de</strong>s projets environnementauxsur son territoire.Le rapport d’activité du groupe, basé surquelque 50 exemples provenant <strong>de</strong> 15États membres, i<strong>de</strong>ntifie les facteurs <strong>de</strong>succès essentiels. Il pointe sans concessionla nécessité d’impliquer les acteursà tous les étages <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong>s Programmes<strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong> : dudiagnostic à la construction <strong>de</strong>s mesuresconcrètes. Celles-ci doivent notammentêtre conçues et ciblées pour répondre auxbesoins locaux <strong>de</strong>s agriculteurs et <strong>de</strong>s sylviculteurs,réfléchir à une rémunérationcorrecte et attractive. Une mobilisation enamont <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> terrain peut résolumenttordre le cou aux idées reçues et favoriserleur collaboration. Le rapport encourage àfaire preuve <strong>de</strong> créativité et d’imaginationdans la mise en place <strong>de</strong> services ecosystémiquesen les liant étroitement aux aspectssociaux et économiques, en favorisant lesapproches collectives et multisectorielles.La programmation actuelle accor<strong>de</strong> uneplace insuffisante aux services écosystémiques.Au-<strong>de</strong>là du conseil généraliste,c’est un accompagnement individualisé ETla mise en réseau <strong>de</strong>s agriculteurs et sylviculteursqui sont prônés. Si aujourd’hui, laPAC assure un soutien financier pour 5 à7 ans, rien ne garantit que le support seraaccordé à long terme, ce qui est problématiqueen cas d’investissements spécifiquesdans les exploitations agricoles.Les gran<strong>de</strong>s recommandations sont :• Augmenter la cohérence entre les <strong>de</strong>uxpiliers <strong>de</strong> la PAC pour que les mesuressoient en synergie et se renforcent• Déterminer les services écosystémiquesprioritaires à soutenir en fonction <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong> chaque Etat membre(importance du diagnostic).• Fournir <strong>de</strong>s conseils adéquats aux gestionnaires<strong>de</strong> terres.• Organiser la diffusion et l’appropriation<strong>de</strong>s résultats obtenus vers le plusgrand nombre possible, en dépassant leséchelles locales, voire régionales.• Introduire la notion <strong>de</strong> paiement pourservices rendus plutôt que compensationpour contraintes imposées.• Stimuler le débat et l’échange d’expériencesau vu <strong>de</strong> la très gran<strong>de</strong> diversité,en Europe, dans les approches en matière<strong>de</strong> services écosystémiques.Le rapport pointe comme éléments clésla gouvernance, l’approche ascendante, lepartenariat d’acteurs, les approches multisectorielleset transversales. Des principeset cas pratiques qui ne manqueront pasd’intéresser les parcs naturels, Groupesd’Action Locale et Contrats Rivière quigèrent au quotidien <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> ce type.Bonne lecture !Plus d’informations :www.enrd.eu (rubrique Publications etmedia)De meilleures stratégieslocales <strong>de</strong> développementLa stratégie <strong>de</strong> développement local (appeléePlan <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> Stratégiqueen Wallonie) est élaborée et mise en œuvrepar les Groupes d’action locale (GAL). Enpratique, l’élaboration d’une stratégie <strong>de</strong>développement local <strong>de</strong> qualité peut s’avérerêtre une tâche ardue. En 2010, un rapport<strong>de</strong> la Cour européenne <strong>de</strong>s Comptes pointaitles faiblesses <strong>de</strong>s stratégies locales : unnombre important <strong>de</strong> GAL peinaient effectivementà atteindre les objectifs fixés.Un groupe <strong>de</strong> travail européen s’est penchésur la manière d’améliorer les stratégieslocales <strong>de</strong> développement et les bonnespratiques afférentes. Il vient <strong>de</strong> publier sonrapport d’activité.Les conclusions soulignent :• L’importance <strong>de</strong> lier plus efficacementconception, mise en œuvre, suivi et évaluation<strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> développementlocal (le groupe <strong>de</strong> réflexion a découvertRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


17qu’un tiers <strong>de</strong>s GAL n’effectue actuellementaucun travail <strong>de</strong> suivi ou d’évaluation<strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>sstratégies <strong>de</strong> développement).• Le besoin <strong>de</strong> démarrer la mise en œuvrele plus tôt possible et <strong>de</strong> donner une plusgran<strong>de</strong> autonomie aux GAL dans l’accèsaux formations, la mise en réseau et lagestion financière.• L’importance <strong>de</strong> capitaliser et propagerles savoir-faire en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>projets qui respectent les principes LEA-DER : bottom up, partenariat, approcheterritoriale,…Le rapport complet et les bonnes pratiquessont disponibles sur le site du <strong>Réseau</strong> européen.©European Union / Tim De BackerLancement du nouveau groupe européen <strong>de</strong> réflexion surl’innovationEn juin <strong>de</strong>rnier, un nouveau groupe <strong>de</strong> réflexion sur le transfert <strong>de</strong> connaissances etl’innovation (TC&I) a été initié par le comité <strong>de</strong> coordination du <strong>Réseau</strong> européen àBruxelles. La politique européenne <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong> ouvre une large porte àces <strong>de</strong>ux thématiques transversales et les Etats membres <strong>de</strong>vront en tenir compte dansl’élaboration <strong>de</strong> leurs futurs programmes.Le groupe <strong>de</strong> réflexion s’efforcera également d’informer sur la façon dont le EuropeanInnovation Partnership (EIP) for Agricultural Productivity and Sustainability (Partenariateuropéen d’innovation pour une agriculture productive et durable) peut promouvoirefficacement le transfert <strong>de</strong> connaissances et l’innovation par le biais <strong>de</strong>s PDR. Le EIPest une plateforme européenne chargée <strong>de</strong> faire du lien entre agriculture, recherchescientifique et bio-économie. Il s’agira aussi d’i<strong>de</strong>ntifier le futur rôle <strong>de</strong>s réseaux rurauxnationaux et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> conseil.Plus d’informations :www.enrd.eu (rubrique Publications etmedia)Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


18CommunicationVeille entemps réelsur le site du<strong>Réseau</strong>Sur le nouveau site du <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong><strong>de</strong> <strong>Développement</strong> Rural, la veille estdésormais consultable en temps réel. Unsimple clic et vous serez informé <strong>de</strong>s informationsà ne pas manquer. Il est égalementpossible <strong>de</strong> recevoir un résumémensuel en s’abonnant.Brèves d’ici et d’ailleurs, rencontres, initiativeset outils intéressants vous sont proposésdans cette veille en ligne et dans laveille mensuelle, en complète interactivitéavec Internet, et téléchargeable au formatPDF.Toutes les thématiques sont bien sûr enlien, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, avec le développement<strong>rural</strong>.«Je fais le tour <strong>de</strong>s partenaires du <strong>Réseau</strong>, lesnewsletters, les sites, et je mets en ligne lesinfos que j’y trouve», explique Émilie Bievez,chargée <strong>de</strong> la rubrique au sein <strong>de</strong> la Celluled’animation du <strong>Réseau</strong> (CAR). Et le succèsest tel que pas mal <strong>de</strong> partenaires envoientd’eux-mêmes l’information afin qu’elle soitrelayée. En effet, toutes les activités <strong>de</strong>sstructures qui concernent le développement<strong>rural</strong> et qui s’intègrent dans la ligneproposée, peuvent l’alimenter.Agenda consultable en ligneSur le site, il suffit, dès la page d’accueil, <strong>de</strong>cliquer en bas à droite sur le mot «Veille»pour être dirigé vers la rubrique. Sur cettepage, une fenêtre permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>srecherches en tapant un mot clé. Les recherchespeuvent aussi être effectuées àpartir du centre <strong>de</strong> ressources.L’agenda proprement dit est bien sûr toujoursconsultable en ligne. «Dans l’agenda,nous tâchons <strong>de</strong> rester sur les événementspropres au <strong>Réseau</strong> ou aux partenaires directs.La veille se veut plus large. On y mentionneégalement beaucoup d’événements européenset internationaux, ajoute Émilie. C’estvrai que la distinction n’est pas toujours évi<strong>de</strong>nte,mais les <strong>de</strong>ux sont complémentaires.»Mise à jour en moyenne unefois par semaineLa veille est mise à jour en moyenne unefois par semaine, mais également dèsqu’une information intéressante mérited’être mentionnée. «Je tente <strong>de</strong> placer souvent<strong>de</strong>s infos afin <strong>de</strong> faire «bouger» la page»,précise Émilie.Aujourd’hui, le succès est important et laCellule d’animation du <strong>Réseau</strong> reçoit aussirégulièrement <strong>de</strong>s remerciements <strong>de</strong> la part<strong>de</strong> ses partenaires lorsqu’ils voient que leurévénement y est mentionné. Des marquesd’intérêt sont également envoyées, et biensûr <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’abonnement à la veillemensuelle. Cette <strong>de</strong>rnière reprend d’ailleursles mêmes rubriques que la veille enligne, à l’exception parfois <strong>de</strong> l’un ou l’autreévénement qui apparaît moins pertinentpour l’envoi direct. Difficile donc <strong>de</strong> passerà côté d’une information !Pour vous abonner gratuitement et gérervos abonnements à la veille, mais égalementà la lettre d’information et au magazinepapier trimestriel, il vous suffit <strong>de</strong> vousrendre sur la page « Mes abonnements » dusite et <strong>de</strong> suivre les instructions.Ren<strong>de</strong>z-vous sur le site :http://www.reseau-pwdr.be/veillesRuralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


Coopération19Un projet pour encourager les jardinsnaturels et les potagersLe GAL Haute Sûre Forêt d’Anlier, constituéen vue d’exécuter le plan <strong>de</strong> développementstratégique du parc naturel dumême nom, recouvre sept communes<strong>de</strong> la province <strong>de</strong> Luxembourg. Un <strong>de</strong> sesprojets, développé en partenariat avecle GAL Cuestas, vise à promouvoir unegestion plus naturelle <strong>de</strong>s espaces vertspublics et privés.Faire prendre conscience aux habitants quela nature n’est pas uniquement un élément«extraordinaire» relevant <strong>de</strong>s parcs naturelsou <strong>de</strong>s zones protégées, mais qu’elleest aussi «ordinaire» et proche, dans lesespaces publics ou privés au sein <strong>de</strong>s villages: voilà sans doute le principal objectifdu projet <strong>de</strong> jardins naturels développé parle Groupe d’action locale (GAL) Haute SûreForêt d’Anlier.«Mieux connaître la nature proche <strong>de</strong> chezsoi, c’est apprendre à l’apprécier, lui donnerplace dans les jardins privés et voir progressivementremplacées les surfaces tonduespar <strong>de</strong>s prairies fleuries», explique ChristineLeclercq, chargée du projet au sein du GAL.Ce projet vise donc à modifier les pratiquesen intervenant auprès <strong>de</strong>s particuliers, <strong>de</strong>scommunes et <strong>de</strong>s professionnels pourrendre les jardins privés et les espaces vertspublics plus accueillants pour la faune et laflore sauvage.Une gestion différenciée<strong>de</strong>s espaces vertsPour ce faire, différentes approches sontmises en place en fonction du public. Lesparticuliers se voient proposer <strong>de</strong>s formationset une charte qui constitue un engagementà suivre certaines prescriptions. LeGAL communique également à l’occasion<strong>de</strong>s salons, organise <strong>de</strong>s conférences ouintervient dans les écoles. De son côté, leGAL Cuestas, partenaire du projet, met enplace, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s particuliers, <strong>de</strong>sdiagnostics <strong>de</strong> leur jardin, et, après bilan,propose <strong>de</strong>s aménagements.Pour les communes, l’objectif principal estl’instauration d’une gestion différenciée<strong>de</strong>s espaces verts. Il s’agit <strong>de</strong> remplacer lespratiques habituelles <strong>de</strong> tonte fréquenteet d’utilisation d’herbici<strong>de</strong> par <strong>de</strong>s fauchesplus espacées ou tardives. Le temps gagnépouvant être consacré alors à un désherbagemécanique dans d’autres zones.«A Bastogne, relève Christine Leclercq, letourisme est important et la ville gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>nombreux espaces fleuris. Mais ailleurs sur lacommune, on tond moins, ce qui permet encontrepartie d’entretenir ces massifs <strong>de</strong> façonplus respectueuse <strong>de</strong> l’environnement.»Installation <strong>de</strong> jardins témoinscommunauxUne <strong>de</strong>s réalisations concrètes est, parexemple, l’installation dans chaque communed’un «jardin témoin» pour montrerconcrètement les résultats <strong>de</strong> la démarcheaux habitants. Chaque jardin développeune thématique propre. A Bastogne, lesservices techniques <strong>de</strong> la ville ont aménagéle jardin, aux abords <strong>de</strong> leurs nouveauxbâtiments, avec <strong>de</strong>s murs en pierre sècheet une prairie fleurie. A Léglise et à Martelange,ce sont <strong>de</strong>s potagers collectifs quiont été réalisés. Un autre aspect du projet,qui encourage aussi les pratiques <strong>de</strong> jardinageindividuel ou collectif.«Finalement, conclut Christine Leclercq, leplus important c’est <strong>de</strong> bien communiquer,et notamment auprès <strong>de</strong>s habitants. Récemment,dans une commune, <strong>de</strong>s personnes sesont plaintes <strong>de</strong> voir un espace vert laissé enprairie, ce qui pour elles était inesthétique. Enpleine année électorale, la commune a immédiatementenvoyé quelqu’un pour tondre…»Ruralités – Magazine n°15 – 3 e trimestre 2012


20Informations pratiquesMagazine n°15Cellule d’Animation du <strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong><strong>de</strong> <strong>Développement</strong> <strong>rural</strong>3 e trimestre 2012<strong>Réseau</strong> <strong>wallon</strong> <strong>de</strong> <strong>Développement</strong> RuralCellule d’Animation du RwDRRue <strong>de</strong> Liège 834357 Limont (Belgique)Tél./Fax : +32 19 54 60 51Courriel : info@reseau-pwdr.beSite web : www.reseau-pwdr.beNotre équipeXavier Delmon : coordinateur <strong>de</strong> l’équipe, il a en charge les aspects <strong>de</strong> gestionquotidienne <strong>de</strong> la cellule. C’est également lui qui anime la Commission permanente.Courriel : x.<strong>de</strong>lmon@reseau-pwdr.beTél. : +32 495 77 93 96Emilie Bievez : plaque-tournante <strong>de</strong> l’information entre les membres du <strong>Réseau</strong> etl’équipe <strong>de</strong> la CAR, elle est responsable <strong>de</strong> la gestion administrative et logistique.Courriel : e.bievez@reseau-pwdr.beTél. : +32 19 54 60 51Cécile Schalenbourg : elle assure la coordination <strong>de</strong> la communication en coopérationavec Cible Communication, et apporte un suivi aux GAL en matière <strong>de</strong> coopération.Courriel : c.schalenbourg@reseau-pwdr.beTél. : +32 475 93 63 61Cécile Nusgens : chef <strong>de</strong> projet chez Cible Communication, gère la réalisation<strong>de</strong>s supports <strong>de</strong> communication.Courriel : cecile.nusgens@cible.beTél. : +32 4 387 87 03Julien Van<strong>de</strong>rhaeghen : responsable du Centre <strong>de</strong> Ressources, <strong>de</strong> la mise à jourrégulière du site web et <strong>de</strong>s outils TIC, il apporte un soutien aux activités <strong>de</strong> communication.Courriel : j.van<strong>de</strong>rhaeghen@reseau-pwdr.beTél. : +32 19 54 60 51Daniel Burnotte, Benoît Delaite Daniel Wathelet, Maud Davadan etLorraine Guilleaume : chargés <strong>de</strong> mission en charge <strong>de</strong> l’animation <strong>de</strong>s groupes<strong>de</strong> travail thématiques.Tél. : +32 19 54 60 51Le numéro 15 <strong>de</strong> Ruralités est imprimé en 7500 exemplaires, distribués gratuitement au mon<strong>de</strong> <strong>rural</strong>en Wallonie et en Europe.Ont participé à la rédaction <strong>de</strong> ce numéro : Benoît Vignet, Tr@me SCRLEditeur responsable : Daniel BurnotteFonds européen agricole pour le développement <strong>rural</strong> : l’Europe investit dans les zones <strong>rural</strong>es.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!