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Florentin Tanas - Les Arches

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<strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong>Sculpteuratelier 01www.lesarches.com/tanas


Trois vues sur la matière du réelpour <strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong>NœudsDes nœuds, il en donne l’apparence. Mais qu’en est-il au juste de ces signes qui abolissent l’espace, réduisent l’épaisseur, nient le volume,contractent l’air de la poitrine, dansent sans faire le moindre pas, s’adressent sans geste, disent leur noire nécessité d’être sans signifier quoique ce soit ? La gravité s’inscrit dans la tension d’un minimum de moyens. Quelle légèreté peut encore subvenir, avec son aile de grâce, àce dépouillement ? Plus ce qui nous apparaît sous les yeux est léger de toute emprise phénoménale et artisanale, plus la pesanteur du rienrappelle le désert jonché de débris sous une bretelle d’autoroute qui ne finit plus de tourner pour rejoindre la direction perdue. C’est là,dans l’ambivalence, à distance égale de toutes les directions, que vivent les déshérités, les ermites, les enfants de l’au-delà de l’être, du bien etde l’un. Eux seuls peuvent encore jouer avec la matière pour en faire des nœuds joyeux que les tyrans tranchent puisqu’ils ne supportent pasl’angoisse de la vie.Nimbes, poids et arceauxQui se rappelle encore que là où finissent les objets l’âme commence sa danse autour d’elle-même ? Et quand l’espace est saturé de cette danse,comme l’air est parfois saturé de gouttes d’eau, un nimbe s’exhale autour de chaque chose et la présente auréolée de sa propre existence.Nous parlons alors d’identité dédoublée, de vrai et de faux, d’image en absence d’être réel. Encerclé, le réel disparaît. Seule son image resteen effet, comme la mue d’un vivant qui vit désormais ailleurs, sous une autre peau, entouré d’une autre danse de l’âme. Soudées, liées, plantées,serrées sous les ronces de barbelés, tenues par les arceaux, les choses sont intouchables au milieu de toutes les défenses. Prenez n’importequelle chose, elle aura vite moins de consistance et moins de réalité que les nimbes, les traits et les fils qui l’entourent pour lui fixer lasignification avant d’accéder à l’identité. L’accès aux choses relève de leur essence, y est même inscrit. Mais, le plus souvent, l’accès est interditpuisqu’en chaque chose brûle un buisson enflammé et que nos mains, maculées du sang des ronces, nous font mal avant de l’avoir touché.RéceptaclesCette idée du réceptacle est la plus difficile approche qui soit de la matière. C’est comme parler de l’origine des langues, le mot et la chose sefont aussitôt concurrence et s’occultent réciproquement. Il y a alors la route de soie des métaphores. A qui mieux mieux : l’athanor, la matriceféconde, le gaster. A quoi on ajoute les creusets délicats de la balance et la pincée de rosée du démiurge poète. Rien ne fait pourtant le poids duregard sur la pierre couverte de lave qui a respiré le matin. Le creux garde l’imperfection et les rides. La trace est comme une tombe ouvertedans laquelle l’identité s’est effacée ; une fosse commune qui a recueilli l’universel sous l’espèce.Trei scufundări vizuale în materia realuluiNoduriEle sînt oferite sub însăşi aparenţa lor. Noduri, adică semne ce gîtuie spaţiul, îi reduc consistenţa, aduc la suprafaţă profunzimea, comprimă aerul dinpiept, dansează fără paşi, îşi impun fără gest prezenţa privirii celuilalt, îşi spun tenebroasa nevoie de a exista fără să însemne nimic mai mult decît ceea cesînt, nimic altceva. Gravitatea vine din tensiunea minimului, este epura expresiei fără mijloace. Ce altă uşurare ar mai putea atinge cu aripă de har o ataredespuiere de forme a vizibilului? Cu cît ceea ce ne apare este eliberat de orice captaţie fenomenală sau tehnică a existentului, cu atît nimicul şi vidul devindin apăsare revelaţie a realului ca materie primă a fiindului. Iar ceea ce apare atunci e asemeni deşertului presărat de resturi pe marginea unei autostrăzi decentură, ocolind la nesfîrşit nimicul şi vidul pentru a regăsi o direcţie pierdută. Acolo, în ambivalenţa ocolitoare a bretelei care nu se mai închide, la distanţăegală în toate direcţiile de nord, de sud, de est şi de vest, acolo întîlneşti dezmoşteniţii, sihaştrii şi pruncii risipitori, şi pe toţi cei aflaţi dincolo de fiinţă,de bine şi de unul nenumit. Ei sînt cei care ştiu să se joace cu materia primă, făcîndu-i noduri hazlii pe care tiranii gordieni le taie fiindcă nu pot suportadisperarea vieţii să le stea sub ochi ca un secret.Nimburi, greutăţi, arcuiriSă ne amintim că acolo unde se termină obiectele sufletul îşi începe dansul în jurul lui însuşi. Iar atunci cînd spaţiul este umplut de acest dans, aşa cumaerul e uneori saturat de infime particule de apă, lucrurile transpiră învăluindu-se de un nimb ce le arată fiinţa în chip aureolat. Vorbim atunci de o identitatededublată; vorbim de adevăr şi de fals, de imagine şi de absenţă paliată de real. Circumscris, realul dispare. Rămîne doar imaginea sa, precum coaja uneifiinţe ce trăieşte într-un alt trup, sub o altă piele, învăluită de un alt dans al sufletului. Sudate unele de altele, legate cu legături de nedesfăcut, împlîntateşi strînse în roţi de sîrme ghimpate, ţinute de centuri şi arcuri, lucrurile sînt de neatins cîtă vreme se află în interiorul sistemului de protecţie al bunurilor.Incearcă să iei în mînă un lucru oarecare şi să-i analizezi realitatea: el va avea imediat mai puţină consistenţă decît nimbul lui, mai puţin adevăr decîtsemnificaţiile lui, mai puţină suprafaţă de care să-l apuci decît liniile de tensiune şi firele de legătură care-l înconjoară şi-i fixează înţelesul înainte de a-idezvălui identitatea şi de a deschide ochiului cîmpul evidenţei. Accesul la lucruri ţine de esenţa realităţii lor, este înscris în chiar miezul prin care ele există.Doar că acest miez este adesea interzis, sau cel puţin este greu de atins, fiindcă în fiecare lucru arde un rug, iar mîinile noastre, pătate de împătimire precumde sîngele sîrmelor ghimpate, ne dor înainte de a putea primi în căuşul lor lucrul dorit.ReceptaculeIdeea de receptacul este modul cel mai dificil de abordare a materiei. Este ca şi cum am încerca să aflăm originea limbilor: cuvîntul şi lucrul intră imediatîn concurenţă şi se ascund reciproc. Nu ne rămîne atunci decît drumul de mătase al metaforelor: care mai de care, ba athanor, ba matrice fecundă sau pîntecroditor. La care se adaugă talgerele delicate ale balanţei şi bruma de rouă a demiurgului poet. Dar nimic nu egalează greutatea mută a privirii aşternutăpe piatra de lavă a celui ce a respirat în chiar dimineaţa zilei, prime sau ultime din viaţa lui. Imperfecţiunea şi ridurile se păstrează în crestătură şi în gol.Urma este un receptacul asemeni mormîntului deschis din care doar identitatea s-a şters ca numele fragil; urma e groapa comună în care universalul s-aadunat sub specia fiecărui individ.Anca VasiliuParis, Novembre 2008


<strong>Tanas</strong> invente d’étranges figures de bois. Chacune se dresse vigoureusement, avant de plonger tout aussi fermement. Et au momentde toucher terre, elle sursaute, tourne et reprend sa course. Du moins sa silhouette le laisse-t’elle supposer. Car dans une ultimecontorsion, le visible s’achève. La sculpture n’est en fait qu’un « segment harmonieux d’un circuit infini. Un fragment comme essence d’uneidée, au format idéal ». Raison technique, plaisir calligraphique, chaque ligne est soulignée par une échelle de bois chevillée. Mais organiséeà partir de branches assemblées, la forme respecte les inclinaisons du bois. Comme Brancusi, <strong>Tanas</strong> est né au cœur de la forêt roumaine.« <strong>Les</strong> géométries et les proportions de la Nature sont pour moi une écriture , avec un mouvement intelligible. Un objet naturel conserve le pouvoirde s’imposer. Je travaille avec lui, avec sa partie d’Inconnu, sa volonté. D’après son idée de forme, je propose un système. J’essaie de donner aumouvement naturel une image emblématique ».A chaque nouvelle sculpture, l’arcade ressurgit. Passage, protection, piège ?« La masse de la sculpture n’est pas assez forte pour retenir le Vide, mais suffisamment pour communiquer avec l’Espace ». <strong>Tanas</strong> distinguel’espace qui nous entoure, du vide que nous entourons. « Plusieurs formes de vide se déplacent dans l’Espace. Le Vide est une présenceinvisible, un mystère. On le sent. Si l’espace est dominé, le vide doit être catalysé. Retenu par la forme qui joue alors un rôle de miroir ». Sur dupapier, <strong>Tanas</strong> ébauche parfois, prudemment, les figures de ce vide. Sous la courbe blanche d’un projet de sculpture trône alors une ombredense, mate, indéfinissable. Ce ne sont pas des filets que tend méthodiquement <strong>Tanas</strong> pour piéger les âmes, mais des couronnes qu’illeur tresse.Françoise Monnin


Ad Reinhardt a donné un jour sa définition de la sculpture : « La sculpture, c’est le truc dans lequel on se cogne quand, dans une exposition, onprend du recul pour regarder un tableau ». C’était, bien sûr, la boutade d’un peintre pour qui seule comptait la « peinture pure ».En tout cas, si <strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong> fait bien œuvre de sculpteur, son travail n’a rien à voir avec cette définition sarcastique d’un peintreatrabilaire. À l’encombrant, il préfère l’aérien ; à l’inertie, le mouvement ; au compact, le délié. Chez lui, pas de pesanteur, pas d’opacité,pas de masse tétanisante. Plutôt l’arabesque, l’écriture, le déployé ; plutôt l’enchevêtrement, le serpentin, l’arceau ou le ruban. <strong>Les</strong> titresdes œuvres en témoignent : « Contour », « Onde », « Calligraphie », « Nimbe ». <strong>Les</strong> matériaux le disent : le bois, celui des branches, desbrindilles, des rejets et des lianes ; le caoutchouc, celui de la résine qui sort de l’arbre ; le carton, celui du coton nuageux ; le plâtre laiteuxet le fer filiforme.Et cela dit, comment dire plus ? <strong>Les</strong> regards d’enfants auxquels nous invitent les œuvres de <strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong> : la comète maladroite, lelombric ramoneur, le bolduc enfariné et les chiffres en goguette ? Comment parler de la vie qui sourd, des ondulations amphibies, descroissances embroussaillées ? Ou raconter la lumière qui s’invite ? Avec l’ombre surtout : l’ombre qui bouge avec les lignes comme dansle plus beau des dessins. Comme dans les nuages aussi.Décidément non, les poèmes sculptés par <strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong> ne sont pas encombrants.<strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong>Né à Bucarest, Roumanie en 1953Diplômé de l’Académie des Beaux Arts de Bucarest, RoumanieTravaille à Issy-les-Moulineaux et à BucarestBernard Crespin Novembre 2008Expositions personnellesBourses2010 Palais de Mogosoaia, Bucarest1990 Bourse UNESCO, ParisCouvertureDétail, vue d’atelier2009 Espace Icare, Issy-les-Moulineaux1997 Espace Ricard, Paris1980 Bourse d’études en Italie1978 Bourse « Dimitrie Paciurea »1977 Master, sculptureVue d’atelierContour - bois, 260 x 170 x 70 cmTri-angles - bois, 300 x 280 x 120 cmTrait - bois, 320 x 300 x 120 cmContour 2 - bois, 245 x 220 x 200 cmMaillons - bronze patiné, 12 x 19 x 8 cmTriade - bronze patiné, 17 x 26 x 30 cmNimbe - plâtre et bois, 155 x 72 x 80 cmContour levant - bois, 70 x 400 x 120 cmVestiges de printemps - plâtre, bois et métal, 186 x 160 x 120 cmPôles - métal soudé, 40 x 25 x 25 cmNimbus - métal, 43 x 24 x 20 cmOndes - bois, 60 x 235 x 69 cmDétails, pièces en caoutchoucInstallation, vue de l’exposition Noir & Blanc - 3 x 11 m, 2009Vue d’atelierVue de l’exposition Espace Icare - 2,4 x 6 m, 2009Bronzes patinés, divers et détailsEcho - bronze patiné, 29 x 48 x 19 cmConception graphique : www.stephanie-guglielmetti.comExpositions collectives, sélection2010 Musée Français de la Carte à Jouer, Issy-les-MoulineauxArtothèque de St Cloud2009 Triennale Internationale de Sculpture, Poznan, PologneBiennale de sculpture en bronze, Cluj, RoumanieGalerie Apolo, BucarestGalerie Orizont, Bucarest2008 Musée d’Art Contemporain, Galati, RoumanieGalerie Apolo, Bucarest2007 Musée Français de la Carte à Jouer2006 Triennale de sculpture, Poznan, Pologne2005 Galerie RIVAA, New York, Etats-Unis.Galerie INSA ART PLAZA, Séoul Corée3ème Festival Culturel de Guro, CoréeGalerie HOAM, Séoul, Corée2003 Galerie Orizont, BucarestGalerie Artis, Bucarest2002 Domaine de <strong>Les</strong>combes, Eysines, Bordeaux2001 Galerie Gana Beaubourg, Paris2000 Galerie Phal, ParisSalon d’Art Contemporain de MontrougeParticipations à onze Symposiums de sculpture en pierre,bois et bronze.Prix2000 Prix pour la sculpture « Salon de Saint-Cloud »1991 Prix pour la sculpture « Salon d’Art Contemporain », Bucarest1989 Prix pour la sculpture « Salon d’Art Contemporain », Arad1987 Prix de la jeunesse U.A.P. , BucarestContactAtelier <strong>Les</strong> arches - 9, Bd. Garibaldi92130 Issy-les-Moulineaux - FranceTél. 00 33 (0)6 78 66 64 96E-mail florentintanas@gmail.com


<strong>Florentin</strong> <strong>Tanas</strong>arche 09Boulevard Garibaldi92 130 Issy-les-MoulineauxFrancewww.lesarches.com/tanas

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