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LA MOBILITE EXTERNE DES OFFICIERS DE LA BRIGADEPour l’année 2010, 19 officiers de la Brigade figuraient sur le plan de mutation externe à la Brigade pour honorer des postes sur la base de compétencesgénériques (sécurité, maintenance, RH, infrastructure, finance…). Outre les droits ouverts en interne (364 postes d’officiers à la Brigade en 2010, soit untaux d’encadrement officier très réduit de 4.2 %), les officiers de la Brigade ont vocation à satisfaire aussi les besoins extérieurs à la BSPP. Pour mieuxcomprendre les principes et les enjeux de cette mobilité, le COL BEAUBIE, chef de la Division ORH, donne quelques points de repères.PRINCIPES DE LA MOBILITÉ EXTERNE (MOBEX)La mobilité externe et ses modalités sont définies dans une circulaire annuellede référence publiée au Bulletin officiel des armées ainsi que dans lesdirectives internes du corps. Elle concerne les officiers de la Brigade, toutesspécialités confondues et plus particulièrement et par vocation les officiersd’origine directe ou semi directe, ainsi que les OSC.Contrairement aux catégories des sous-officiers et des MDR, tous les officiersde la Brigade sont gérés par la DRHAT, qui les intègre ainsi dans l’ensemblede ses ressources humaines pour pourvoir des postes à l’intérieur, commeà l’extérieur de la BSPP. Par ailleurs, le parcours de l’officier comprend, parnature, une ou plusieurs étapes de carrière à l’extérieur de la Brigade, àcommencer par la phase de formation initiale en école d’application pourl’intégralité des officiers des armes à laquelle pourront succéder une ouplusieurs périodes d’enseignement militaire supérieur.LA MOBILITÉ EN PRATIQUEPrès de 75 % des officiers de la BSPP détiennent la spécialité SEC. Lesautres se répartissent dans différents domaines permettant d’assurer lesoutien administratif et technique. Si pour ces derniers l’affectation dansles armées ne pose pas de problèmes, la MOBEX des officiers du domaineSEC formés à la Brigade nécessite une étude fine des besoins externes(ceux des armées). N’oublions pas que la ressource BSPP est complétéepar les officiers des FORMISC représentant environ ¼ de la population dudomaine. En comparaison avec le « réseau bleu », qui concerne le personnelmis à disposition dans les détachements liés par convention à la Brigade,la MOBEX permet ainsi d’alimenter un réseau, dénommé « réseau vert »qu’Info Brigade vous invite à visiter :l Pour l’armée de Terre : il s’agit de la chaîne prévention maîtrise desrisques (cf. encart RETEX), l’Ecole du génie, maison « mère » pilote dudomaine sécurité et centre de formation initiale des jeunes lieutenants etde perfectionnement des futurs capitaines (postes actuellement tenus parle CDT PLUS et le CNE GLETTY) ;l Pour l’état-major des armées (EMA) : au sein de la division soutien logistiqueinterarmées où existe un poste à compétence «sécurité» (actuellementtenu par le CDT GOUILLAT), et derrière lui la chaîne du commandementinterarmées de l’administration et du soutien (COMIAS), ou au sein del’organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD, cf. encart RETEX) ;l Plus près encore du ministre de la Défense : 3 postes d’inspecteurs de hautniveau au contrôle général des armées, en incendie (IPCI), en installationsclassées (IPCE), et en HSCT (postes actuellement tenus par le COL GUYOT, leLCL JACQUES et le LCL DECOLLOREDO).Les officiers non SEC de la Brigade sont, de leur côté, appelés à pourvoirdifférents postes hors domaine sécurité dans les domaines d’expertisetechniques et administratifs (TOI,MAI,GRH, PBF SIC, COM...) à l’EMAT, ou danscertaines directions et service (DIRISI, SID...).LES ATOUTS DE LA MOBILITÉManifestation de l’ancrage de la Brigade au sein de l’armée de Terre, lamobilité externe permet d’irriguer un réseau externe de compétencesconsidérées comme rares et précieuses par les structures d’emploi. Le retourd’expérience des officiers mutés à l’extérieur de la Brigade constitue une sourced’enrichissement considérable, dans les 2 sens. Alors que l’exportation dessavoir-faire de l’officier muté est le plus souvent vécue de manière valorisante,le retour de l’officier permet également à la Brigade de s’enrichir d’un apportde techniques, procédures, voire de compétences nouvelles acquises àl’extérieur qui contribuent à l’ouverture et à la modernisation de la Brigade.« Avec la réorganisation des armées et la transformation de l’armée de Terre,les compétences détenues par les officiers de la Brigade, notamment dans ledomaine «sécurité», pourraient exercer un surcroît d’attractivité. » (COL BEAUBIÉ)Le COL MALIE, chef du bureau prévention et maîtrise des risques (BPMR) de l’EMAT évoque lesapports de la mobilité dans sa carrière.l En quoi consistent vos missions ?Je suis le chef du bureau prévention et maîtrise des risques (BPMR) de l’EMAT, donc un des subordonnésdirects du CEMAT. A la tête depuis août 2008 de 10 personnels civils et militaires - dont deux issus de laBSPP (les CBA Michel RIMELE et Cyrille NARCES) et même trois si j’inclus le poste «hygiène et sécuritéen opérations» (HSO), actuellement tenu par le CNE LIMOSSIER au CFT - mon action s’exerce dans 4domaines : l’HSCT, les risques technologiques, la sécurité routière et la protection contre l’incendie.Il s’agit principalement d’éviter toute atteinte à la capacité opérationnelle de l’armée de Terre en luipermettant de se concentrer sur la préparation opérationnelle des forces, dans le cadre délicat de laprofonde restructuration du ministère de la Défense, qui passe par la montée en puissance de la DRH-MD, de la DMPA et de l’EMA. Le réseau PMR s’appuie sur l’expertise des BPMR des cinq régions Terre(par exemple les OSPCI, généralement fournis par la BSPP) et les préventeurs des régiments, aussi bienen métropole, qu’en outre-mer, à l’étranger et sur les théâtres d’opération.l Quels ont été les apports de la mobilité dans votre carrière ?Au sein de l’EMA, j’ai appris à travailler de manière réellement transverse au sein d’un état-major quivivait au rythme des commandes inopinées du CEMA, du ministre de la Défense et de son homologuedes Affaires Etrangères. Travailler avec d’autres pays européens m’a appris qu’un ordre du jour seprépare et se respecte et que l’on doit travailler au rythme de ses interlocuteurs, même si cela estpotentiellement frustrant. Ce qui compte est d’aboutir. Il faut donc s’adapter, écouter pour recevoir àson tour l’écoute des autres et donc être crédible. L’EMAT est un état-major différent, qui vit une trèsprofonde restructuration. Il s’agit de ne pas perdre l’objectif de vue tout en changeant en permanenced’approche. C’est à la fois excitant et perturbant. Mais les fondamentaux restent les mêmes : écouter,convaincre, décider, commander …Le LCL BOUTOLLEAU, chef de la division des opérations de l’état-major interarmées de la zone dedéfense de Paris (EMIAZD P)l Quelles sont vos missions ?Depuis cet été, je suis en charge de l’instruction des demandes de concours ou réquisitions (faisabilité,proposition de moyens, de savoir-faire etc. au Centre de planification et de conduite des opérations CPCO)émises par les autorités civiles, de l’engagement des moyens accordés par le CPCO, et de la conduite desopérations sur la zone de défense. Responsable de l’emploi des forces armées en appui de celles de lasécurité intérieure (police, pompiers…), je dois mettre en œuvre les «capacités duales» des moyens. C’estle cas chaque fois que se présente une hypothèse de scénario dit de «sécurité civile» (ex : plan NEPTUNEen cas de crue centennale de la Seine). Au quotidien c’est surtout l’opération Vigipirate qui me concerne :briefing de toutes les relèves, le suivi des patrouilles et des incidents, l’élaboration des ordres de conduite,la correspondance avec nos homologues de la Préfecture de police. Il y a également un travail importantde coopération avec les grands opérateurs privés concernés (SNCF, RATP…).l Quels sont les atouts d’un officier de sapeurs-pompiers lors de ces mobilités de fonction à l’extérieur de la Brigade ?- Tout d’abord, c’est le « prestige » réel de l’officier issu de la Brigade. C’est incontestable. Le statut et la réputation de rigueur et dedisponibilité des militaires n’est plus à faire ;- De plus, les compétences en matière « de conduite des opérations » en conditions réelles est également incontestable. La capacité àraisonner vite et bien, en allant à l’essentiel est précieuse et appréciée. Cela va de pair avec la disponibilité H 24 acquise à la Brigade ;- Les connaissances du MIOMCT et de ses membres (police, corps préfectoral etc.) acquises au cours des années passées à la Brigadesont également de précieux avantages ;- Il n’y a pas de dépaysement à occuper un poste dans un organisme interarmées car la Brigade, contrairement à d’autres corps, estouverte sur l’extérieur et travaille en relation avec des interlocuteurs variés;- Enfin, plus particulièrement, la connaissance de la zone IDF est un atout précieux.l Quels sont les apports de la mobilité dans votre carrière ?- Tout d’abord, une profonde et nécessaire remise à niveau en matière de connaissances de l’armée de Terre et des autres armées ;- Ensuite, une forte ouverture d’esprit et une hausse de mes connaissances ;- Un bond qualitatif incontestable en matière de CV ;- Une plus grande et longue stabilité familiale, en comparaison avec le rythme de la Brigade ;- La chance de connaître des personnes (militaires et civiles) très attachantes et compétentes, n’ayant pas les mêmes manières detravailler, ni de réfléchir.