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INTERVIEW Reflets actuelsChristophe LartilleuxAvec Gérard DelenclosSa marque, Latcho Drom (bonne route en tzigane). Tout DjangoReinhardt, de l’esprit aux bouts des doigts. Manouche par sa mère etenfance en caravanes, musicien par son père et musicien de cirque pourle voyage et la musique de fête. Ce guitariste, cent pour cent humain ethumaniste possède plus de mille concerts dans ses cordes, ici et au boutdu monde. Il vit à Châlons-en-Champagne, au bord du Mau, son royaumede la pêche, entre jazz et musique tzigane... Le swing à l’état pur.Le trait principal de votre caractère ?Je suis un voyageur, tranquille. Je prendsles choses comme elles viennent.Je vis au jour le jour, dans la richessedes rencontres.Votre première qualité ?Le respect des autres.Déranger le moins possible.Votre premier défaut ?Parfois égoïste en pensant trop àmon métier et en ne faisant pas assezattention à mon entourage.Pour vous, le bonheur c’est quoi ?La simplicité de la vie. La pêche, j’adorepêcher. Je pêche dans la Marne et aubout de mon jardin, dans le Mau. Etre enforme aussi parce que la santé est uneforme de bonheur.Êtes-vous heureux en ce moment ?Très heureux. Je fais la musique quej’aime. Je vis dans une famille qui faitmon bonheur.Votre occupation préférée ?La musique et toute la culture sur Internet.Le tennis aussi, régulièrement, mais sansexcès parce que j’ai besoin de mes mainspour la musique.Vous êtes travail ou loisirs ?Travail. Mettre tout en ordre, tout etpartout. La musique demande beaucoupde travail et de discipline.Qu’est-ce qui vous passionne ?Comme Django Reinhardt, la pêche et lebillard. Les trois boules du billard françaisme fascinent.Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?Le manque de respect des uns envers lesautres. L’abus. Ne pas respecter la nature.Qu’est-ce que vous ne pardonnezpas aux autres ?Je pardonne beaucoup de choses. Je netiens pas à m’encombrer l’esprit avec desquerelles mesquines. Si j’ai des comptesà régler, je les règle par ma musique. Lamusique dit beaucoup, même cela.De quoi êtes-vous fier?De ma famille. Partir de rien et arriveravec une famille. Porter l’esprit deDjango Reinhardt, sans être passé par leconservatoire.Votre plus grand regret ?Ne pas avoir assez longtemps connumon père. C’est lui qui m’a appris cettemusique que je ne peux pas partageraujourd’hui avec lui.Ce que vous préférez dans votre métier ?La diversité des rencontres et des paysque l’on découvre.Comment recevez-vous les critiques ?Quand elles sont bonnes, tout va bien.Mais globalement, nous sommes, en tantque musiciens, déjà très critiques enversnous-mêmes, alors nous faisons attentionà ce que les autres disent.Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous ?Que le public soit content de cettemusique tzigane qui est un patrimoineculturel et pour laquelle, moi et d’autres,nous nous battons depuis une trentained’années.Un rêve à réaliser ?Aucun dans l’immédiat. Je voulais laguitare de Django et je l’ai. Je voulaisvivre de ma passion et je vis avec elle.Vos modèles dans la vie ?Django Reinhardt, évidemment.Mon père aussi.Un livre ?Je ne lis pas assez. Tout ce qui a été écritsur Django. Ou alors des revues sur lanature, sur la science. Un titre, si vous ytenez : « Django, mon frère » de CharlesDelaunay.Un film ?« Django, Trois doigts de génie » deChristian Cascio.Une musique ?Tout Django.Une couleur ?Le bleu parce que c’est le ciel et le cielparce que c’est l’infini.Un animal ?Mon chien, un chiwawa.Une fleur ?La rose. Les roses que j’offre à ma femmepour la fête des mères.Un plat ?Le brochet à la sauce aux câpres.Un beau souvenir ?Un soir d’après concert, avec BabikReinhardt, le fils de Django et BiréliLagrène et … quelques bonnes bières.Comment voyez-vous l’avenir ?Positif. Comme tout ce que j’ai vécujusqu’ici. Un avenir qui occulterait toutesles choses négatives du passé.Votre monde idéal ?Plus d’argent entre les hommes. Et lebonheur de chacun partagé entre tous.Un concert de musique à la place d’uneordonnance de médecin.Si c’était à refaire ?Le même chemin que celui parcouru.Votre devise dans la vie ?Vivre seul plutôt que mal accompagné.18 z Reflets actuels z numéro 19 z juillet-août 2012 z www.refletsactuels.fr