Mardi 30/05 – 13h30 - 14h15 - Session plénière spécialeAnalyse des données accélérométriques pour la caratérisation de l'aléa sismique en FrancemétropolitainThèse de doctorat de Stéphane DrouetCe travail est consacré à l’étude des données accélérométriques du RAP collectées enFrance métropolitaine pour fournir des éléments d’entrée aux études d’aléa sismique.L’utilisation en France des lois de prédiction des mouvements forts issues de régions trèsactives nécessite des ajustements. En particulier, une échelle homogène de magnitude estindispensable pour l’utilisation de ces modèles. D’autre part, les stations du réseau RAPnécessitent une classification en terme de réponse du mouvement du sol. Enfin, lesphénomènes d’atténuation au niveau de la France doivent être quantifiés.Pour ce faire, à l’aide de plusieurs méthodes d’inversion, l’influence de la source sismique,de l’atténuation et des effets de site dans les spectres de Fourier du déplacement des ondesS pour des données de mouvement faible ont été testés. Une première méthode linéaire,appliquée aux données pyrénéennes, a permis de déterminer les magnitudes de moment,les effets de site, l’atténuation géométrique et une relation entre fréquence coin etmagnitude. Une inversion génétique (non linéaire) autorisant une dépendance del’atténuation anélastique avec la fréquence a ensuite été utilisée. Enfin, une inversion deNewton (inversion globale non-linéaire) est mise en place pour déterminer simultanémenttous les paramètres impliqués, en particulier les magnitudes de moment et les effets de sitedes stations du RAP. Ces résultats permettent d’obtenir une loi unique pour la magnitude demoment sur l’ensemble de la France métropolitaine (Fig. 21).Enfin les résultats précédents (magnitudes et effets de site) ont été exploités pour effectuerun classement des modèles de prédiction des mouvements sismiques forts. Un résultatmajeur concerne la caractérisation des fonctions de site des stations accélérométriques duRAP.Mardi 30/05 – 14h15 - 15h5 - Session plénières 4Effets sur structuresCoordinateur: Philippe GuéguenSpectres de réponse et grandeurs utilisées en génie parasismique - Pierre-Yves Bard(LGIT)Pierre-Yves Bard présente quelques grandeurs utilisées en génie parasismique et calculéesà partir des données accélérométriques. <strong>Le</strong>s plus simples sont les pga, pgv et pgd. Ilrappelle que les dommages sont en général observés pour des valeurs de pga, pgv et pgdcompris entre 0.1 et 2g, 0.1 et 2m/s et 1cm à quelques dizaines de centimètres. Il rappelleque ces valeurs sont très dépendantes de la fréquence du signal et la corrélation avec lesdommages n’est pas évidente. Il rappelle la définition des spectres de réponse (Fig. 22) quireste un indicateur difficilement maniable mathématiquement car très non linéaire. Il abordeensuite les pseudo-spectres de réponse qui permettent des relations simples entreaccélération et déplacement, ces paramètres étant très utilisés par la communauté desingénieurs. Il fait le lien entre la simulation des structures par approche push-over (force/déplacement) et la représentation similaire du mouvement du sol (PSA/PSD). Ce lien permet- 24 -
en particulier d’évaluer la performance de la structure en fonction de la demande et il estsouvent utilisé pour des estimations d’intégrité ou de vulnérabilité des structures. Il finit parquelques expressions d’intensité et de durée de signaux, des paramètres à utiliser avecprécaution mais qui permettent de caractériser les enregistrements par des indicateurs denocivité qui peuvent être comparés aux dommages observés.Estimation de la vulnérabilité du bâti existant: apport des modélisations physiques etnumériques - Didier Combescure (CEA)Cette présentation, faite par Didier Combescure, est un peu atypique dans la communautéde la sismologie. Mais l’accélérométrie étant utilisée par les ingénieurs, des ponts doiventexister entre ces deux communautés. En particulier, D. Combescure rappelle le rôle descalculs et des essais dans le diagnostic du bâti existant. Il rappelle également le principe dudimensionnement qui repose sur le calcul linéaire élastique et la prise en compte desdispositions constructives. Ces dernières, difficiles à modéliser, sont en général validées parle retour d’expérience, les essais en laboratoire et les calculs non linéaires sur desstructures types. Il rappelle que d’après le retour d’expérience, les structures résistent auxséismes par le contreventement et par leur ductilité, c’est-à-dire leur capacité à se déformer.Construire parasismique revient ainsi (1) à empêcher les modes de rupture fragile de sedévelopper en choisissant les modes de rupture les plus dissipatifs (par exemple, éviter lesruptures par effort tranchant ou la ruine des planchers et de la toiture) et (2) à maîtriser lesdispositions constructives (par exemple, méthodes de ferraillage du béton armé, chaînagesde la maçonnerie, support des solives d’un plancher..). Pour le bâtit existant, une méthodelargement employée consiste à réaliser des simulations push-over. Cela revient à appliquerun chargement horizontal statique à la structure, à déterminer la courbe de capacité de lastructure puis à comparer avec un spectre Sa/Sd du mouvement du sol (Fig. 23). <strong>Le</strong> pointd’intersection entre la capacité de la structure et la demande est appelé point deperformance de la structure. Il peut être utilisé comme un indicateur de l’état de la structureaprès un séisme.Comportement dynamique de l'hôtel de ville de Grenoble à partir d'enregistrements etde modèles simples - Clotaire Michel (LGIT)Clotaire Michel présente les premières utilisations des données collectées dans l’hôtel deville de Grenoble, site pilote du RAP. Après un rappel de l’instrumentation en place, ilprésente une méthode d’estimation des modes de déformation de la structure à partir dubruit de fond. Cette méthode, basée sur la décomposition dans le domaine fréquentiel,consiste à enregistrer simultanément les vibrations ambiantes en différents points de lastructure. L’estimation des matrices de densité spectrale permet ensuite leur décompositionen valeurs singulières. Ces valeurs sont une estimation sans biais des déformées modalesde la structure. <strong>Le</strong>s pics de la première valeur singulière représentent les degrés de libertédu système, à savoir fréquence, amortissement et déformée modale. Il est ensuite possibleà partir d’un signal à la base de l’oscillateur (la structure) et des modes de déformation desimuler la réponse de la structure et ses déformations internes. Des déformationsexcessives, au-delà du seuil de résistance des matériaux, provoque les premièresapparitions de fissures. C. Michel présente une première comparaison du mouvementenregistré au sommet de la structure lors du séisme de Vallorcines et la simulation parconvolution de la réponse de la structure obtenue par bruit de fond et du signal enregistré àsa base. La correspondance est très bonne (Fig. 24), avec un respect des amplitudes, desphases les plus fortes et de la durée du signal. C. Michel énonce des perspectives pour laprise en compte de la torsion, pour le suivi des zones identifiées comme étant irrégulières(du point de vue de la déformée modale) dans la structure par l’installation de nouveaucapteurs et par l’instrumentation de nouveaux bâtiments.- 25 -