31.07.2015 Views

Drogues & Usage de drogues - PSSP - Marche-en-Famenne

Drogues & Usage de drogues - PSSP - Marche-en-Famenne

Drogues & Usage de drogues - PSSP - Marche-en-Famenne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Drogues</strong>&<strong>Usage</strong> <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>SERVICE PUBLIC FEDERAL INTERIEUR, DIRECTION GENERALE POLITIQUE DE SECURITE ET DE PREVENTIONSECRETARIAT PERMANENT A LA POLITIQUE DE PREVENTION


Tél.: 02/227 52 52 (24h/24)


<strong>Drogues</strong>&<strong>Usage</strong> <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>SERVICE PUBLIC FEDERAL INTERIEUR, DIRECTION GENERALE POLITIQUE DE SECURITE ET DE PREVENTIONSECRETARIAT PERMANENT A LA POLITIQUE DE PREVENTION


PREFACEProblématique très complexe, la toxicomanie a <strong>de</strong> nombreuses causes et <strong>de</strong> multiples conséqu<strong>en</strong>ces sur la vie duconsommateur. L'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>, et surtout la dép<strong>en</strong>dance à ces <strong>de</strong>rnières, peut, <strong>en</strong> effet, avoir d'importantesrépercussions sur le plan individuel et social. Les difficultés liées à cette problématique influ<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> sur lasanté que sur le bi<strong>en</strong>-être et la criminalité.L'usage problématique <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> peut avoir différ<strong>en</strong>tes origines. Outre la précarité socio-économique, un certainnombre <strong>de</strong> caractéristiques <strong>de</strong> la société actuelle peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être à l'origine <strong>de</strong> l'usage et <strong>de</strong> l'abus <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>.Citons par exemple la culture <strong>de</strong> performance, le stress et l'isolem<strong>en</strong>t émotionnel sans cesse croissants.L'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> et la toxicomanie sont donc <strong>de</strong>s phénomènes complexes et multidim<strong>en</strong>sionnels, nécessitant uneapproche globale et intégrée, visant à la fois à combattre l'offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits.A cet égard, le rôle du Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur ne peut se limiter à une politique <strong>de</strong> répression et <strong>de</strong> lutte contre letrafic <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>. Il est, <strong>en</strong> effet, égalem<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable que son travail puisse s'opérer <strong>en</strong> aval <strong>de</strong> la répression,c'est-à-dire au niveau <strong>de</strong> la prév<strong>en</strong>tion. Cette prév<strong>en</strong>tion se réalise ainsi par exemple grâce aux c<strong>en</strong>tres d'hébergem<strong>en</strong>tet <strong>de</strong> crise, financés par le SPF Intérieur. Ces c<strong>en</strong>tres donn<strong>en</strong>t la possibilité aux toxicomanes marginalisés<strong>de</strong> sortir du milieu criminogène <strong>de</strong> la rue. Grâce à une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> première ligne, à la fois psychologique et administrative,ces c<strong>en</strong>tres offr<strong>en</strong>t aux toxicomanes la possibilité <strong>de</strong> se diriger vers <strong>de</strong>s structures médicalisées qui leur permettront<strong>de</strong> soigner leur dép<strong>en</strong>dance.Mais une prév<strong>en</strong>tion efficace comm<strong>en</strong>ce d'abord par une information précise et objective sur le phénomène que l'onveut combattre.Chaque jour, <strong>de</strong> nombreux jeunes, <strong>de</strong>s par<strong>en</strong>ts ou professeurs sont confrontés à l'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> et ne sav<strong>en</strong>t pastoujours comm<strong>en</strong>t réagir face à ce problème. Il <strong>en</strong> va <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s personnes qui, dans l'exercice <strong>de</strong> leur fonction,policiers ou travailleurs sociaux, <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> contact avec <strong>de</strong>s toxicomanes.La brochure «L'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>», élaborée <strong>en</strong> 1995 par le Secrétariat perman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion, futdistribuée à près <strong>de</strong> 200.000 exemplaires. En raison <strong>de</strong> son succès et vu la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> toujours aussi importante, j'aidonc décidé d'élaborer une nouvelle brochure. Tout comme la précé<strong>de</strong>nte, elle vise à ai<strong>de</strong>r l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s personnesconfrontées au phénomène <strong>de</strong> la drogue <strong>en</strong> leur fournissant <strong>de</strong>s informations objectives sur les différ<strong>en</strong>tes sortes<strong>de</strong> <strong>drogues</strong>, leurs usages, les risques qu'elles <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t et les comportem<strong>en</strong>ts à adopter dans <strong>de</strong> tels cas.Je suis convaincu que cette brochure ainsi que la connaissance <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts aspects <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong>s <strong>drogues</strong>et <strong>de</strong> leur usage pourront contribuer à une approche adéquate <strong>de</strong> ce phénomène particulièrem<strong>en</strong>t inquiétant.Le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur.5


INTRODUCTIONIl ressort d'<strong>en</strong>quêtes m<strong>en</strong>ées auprès <strong>de</strong> jeunes et d'élèves que le premier contact avec la drogue se situe à un âge <strong>de</strong>plus <strong>en</strong> plus précoce. Qui plus est, l'on constate que la polytoxicomanie, à savoir la consommation simultanée <strong>de</strong>différ<strong>en</strong>tes <strong>drogues</strong> légales et illégales, ne cesse d'augm<strong>en</strong>ter.Une étu<strong>de</strong> réalisée au cours du premier semestre 1999 par le "Ver<strong>en</strong>iging voor Alcohol- <strong>en</strong> an<strong>de</strong>re Drugproblem<strong>en</strong>"(VAD ou Association pour les problèmes liés à l'Alcool et à d'autres <strong>Drogues</strong>), aupres d'<strong>en</strong>viron 48.000 élèves, amontré que 8 % <strong>de</strong>s jeunes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la drogue au moins une fois par semaine. Il s'agit ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> cannabis.Il ressort, <strong>en</strong> outre que, parmi eux, <strong>en</strong>viron 12 % ont une consommation occasionnelle, soit moins d'une foispar semaine.Force est dès lors <strong>de</strong> constater que l'usage <strong>de</strong> drogue constitue une réalité pour un certain nombre <strong>de</strong> jeunes. Il s'agitgénéralem<strong>en</strong>t d'un usage récréatif ou temporaire, s'inscrivant dans le processus <strong>de</strong> l'adolesc<strong>en</strong>ce. Signalonscep<strong>en</strong>dant qu'un usage, récréatif ou non, <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> comporte toujours une part <strong>de</strong> risques. En effet, certains jeunespeuv<strong>en</strong>t souffrir d'accoutumance physique ou m<strong>en</strong>tale et connaître alors les côtés les moins agréables <strong>de</strong> l'usage<strong>de</strong> <strong>drogues</strong>.A cet égard, il ne nous semble pas opportun d'opérer une distinction <strong>en</strong>tre les <strong>drogues</strong> dites douces et celles ditesdures; toute substance - qu'il s'agisse <strong>de</strong> cannabis, d'alcool ou <strong>de</strong> cocaïne - pouvant, <strong>en</strong> effet, être consommée <strong>de</strong>maniere douce ou dure. Il est évi<strong>de</strong>nt qu'un usage régulier s'accompagne d'un nombre plus important <strong>de</strong> risques.La problématique <strong>de</strong> la drogue nécessite <strong>de</strong>s réponses adaptées. A cette fin, il est important <strong>de</strong> la traiter tant sousl'angle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que sous celui <strong>de</strong> l'offre.L'appréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l'offre <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> implique que la police intervi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> maniere adéquate et mène <strong>de</strong>s actionsvisant à <strong>en</strong>rayer le trafic et à lutter contre le narcotourisme.La question <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels à la confection <strong>de</strong>s <strong>drogues</strong> r<strong>en</strong>voie aussi à la question <strong>de</strong>srapports <strong>de</strong> pauvreté à l'échelon mondial.Dans certains pays du Tiers Mon<strong>de</strong>, par exemple <strong>en</strong> Amérique latine, les cultures <strong>de</strong> coca rapport<strong>en</strong>t dix fois plus<strong>de</strong> rev<strong>en</strong>us que les autres cultures et permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s salaires déc<strong>en</strong>ts aux paysans.La lutte contre les narco-trafiquants est fondam<strong>en</strong>tale mais ne pourra faire l'économie <strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>usaux paysans qui cultiv<strong>en</strong>t le coca ou le pavot par exemple.Afin <strong>de</strong> contrer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> aussi efficacem<strong>en</strong>t que possible, le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mesures prév<strong>en</strong>tivess'avère être ess<strong>en</strong>tiel. Dès leur plus jeune âge, les élèves peuv<strong>en</strong>t être s<strong>en</strong>sibilisés à cette problématique via <strong>de</strong>smodules <strong>de</strong> formation portant sur <strong>de</strong>s thèmes tels que la puberté, la confiance <strong>en</strong> soi, le contrôle <strong>de</strong> ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts,la prise <strong>de</strong> décision, l'évaluation <strong>de</strong>s risques, ... et visant principalem<strong>en</strong>t au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s sociales.7


Pour la plupart <strong>de</strong>s jeunes, les par<strong>en</strong>ts et les <strong>en</strong>seignants représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s modèles déterminants: leurs attitu<strong>de</strong>s etcomportem<strong>en</strong>ts sont donc d'une importance capitale. A cet égard, il est ess<strong>en</strong>tiel que les par<strong>en</strong>ts fix<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s limites.Celles-ci sont souv<strong>en</strong>t, à tort, associées à une image négative <strong>de</strong> sanction, <strong>de</strong> sermon et <strong>de</strong> refus constant. On notecep<strong>en</strong>dant que si certaines limites ne leur ont pas été inculquées, les jeunes ne peuv<strong>en</strong>t développer leur autonomie,leur amour-propre ainsi que leur solidarité émotionnelle et sociale. Les limites sont nécessaires, ce ne sont pas <strong>de</strong>ssanctions et elles ne peuv<strong>en</strong>t être établies <strong>de</strong> manière exclusivem<strong>en</strong>t autoritaire. Il doit exister un équilibre <strong>en</strong>tre laresponsabilisation d'un jeune et le mainti<strong>en</strong> d'un contrôle par ses par<strong>en</strong>ts. Les limites doiv<strong>en</strong>t, dès lors, être constamm<strong>en</strong>tadaptées selon le <strong>de</strong>gré d'autonomie du jeune.Nombre <strong>de</strong> par<strong>en</strong>ts, professeurs ou éducateurs sont confrontés au problème <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue et ne sav<strong>en</strong>t pascomm<strong>en</strong>t réagir. De surcroît, il existe toute une série <strong>de</strong> clichés et <strong>de</strong> tabous à ce sujet qui constitu<strong>en</strong>t autant d'obstaclesà un débat ouvert et à une approche objective <strong>de</strong> cette problématique.Le débat <strong>en</strong>gagé sur <strong>de</strong> nouvelles perspectives notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne la consommation du cannabis ne ferapas l'économie <strong>de</strong> la poursuite d'une forte politique <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion, outil indisp<strong>en</strong>sable à une politique <strong>de</strong> réduction<strong>de</strong> risques, <strong>de</strong> santé publique et <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la délinquance.La prés<strong>en</strong>te brochure est <strong>de</strong>stinée à informer le plus objectivem<strong>en</strong>t possible les lecteurs sur les différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong><strong>drogues</strong>, leurs usages, les risques qu'elles comport<strong>en</strong>t et sur l'attitu<strong>de</strong> à adopter comme par<strong>en</strong>t ou pédagogue. Ellevise égalem<strong>en</strong>t à offrir une vision large et approfondie <strong>de</strong> cette problématique, afin d'ai<strong>de</strong>r les interv<strong>en</strong>ants à réagir<strong>de</strong> manière adéquate.Enfin, la prés<strong>en</strong>te brochure a pour objectif <strong>de</strong> répondre aux diverses questions que se pos<strong>en</strong>t les personnes qui, dansl'exercice <strong>de</strong> leur fonction, sont susceptibles d'être confrontées à l'usage <strong>de</strong> drogue ou à ses conséqu<strong>en</strong>ces. Je p<strong>en</strong>seici aux policiers, aux travailleurs sociaux et <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion, aux mé<strong>de</strong>cins généralistes, aux pharmaci<strong>en</strong>s, aux infirmierset au personnel pénit<strong>en</strong>tiaire.J'espère que cet outil leur sera d'une gran<strong>de</strong> utilité et que nous pourrons bénéficier <strong>de</strong> leurs remarques et suggestionspour réactualiser <strong>de</strong> manière perman<strong>en</strong>te le prés<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>t.Le Secrétaire perman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion,Yves VAN <strong>de</strong> VLOET8


TABLE DES MATIERES● Préface p 5● Introduction p 7● L'information sur les produits p 111. Les sédatifs (psycholeptiques) p 111.1 L'alcool p 111.2 Les calmants et les somnifères (b<strong>en</strong>zodiazépines) p 121.3 Les opiacés p 141.4 Les solvants p 182. Les stimulants (psychoanaleptiques) p 192.1 La cocaïne et le crack p 192.2 Speed et autres dérivés d'amphétamines p 223. Les hallucinogènes (psychodysleptiques) p 263.1 Le cannabis sativa p 263.2 Psychédéliques: LSD, psilocybine et mescaline p 284. Les amphétamines hallucinogènes p 315. Les smartdrugs, smartproducts et ecodrugs p 33● Pourquoi se drogue-t-on? p 35● Signes, <strong>de</strong>scription et risques <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue p 37● Quelle attitu<strong>de</strong> faut-il adopter <strong>en</strong> tant que p 40par<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>seignant ou éducateur?● Principales instances compét<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> p 43matière <strong>de</strong> toxicomanie● Réglem<strong>en</strong>tation belge p 46● Coordination <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s p 50Communautés et <strong>de</strong>s Régions <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> toxicomanie: Le Point focal belge etses Sous-Points focaux● Les Maisons d'Accueil socio-sanitaires (MASS) p 51● Adresses <strong>de</strong>s projets développés dans le p 53cadre <strong>de</strong>s volets toxicomanie <strong>de</strong>s contrats<strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion ainsi que du Plan drogue9


INFORMATION SUR LES PRODUITS1. Les sédatifs (psycholeptiques)1.1 L'alcoolPrés<strong>en</strong>tationL'alcool est obt<strong>en</strong>u par ferm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s sucres naturels<strong>de</strong> grains ou <strong>de</strong> fruits (raisins, pommes, groseilles,...). L'alcool pur (alcool éthylique ou éthanol)est une substance claire, incolore et assez insipi<strong>de</strong>.Les boissons alcoolisées sont classées selon leurconc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong> alcool. Il existe trois types <strong>de</strong> boissonsalcoolisées: les bières (<strong>en</strong>v. 5 %), les vins (<strong>en</strong>v.11 %) et les alcools forts (<strong>en</strong>v. 35 %). Ces <strong>de</strong>rniers ontune t<strong>en</strong>eur élevée <strong>en</strong> alcool parce qu'ils sont distillésune ou plusieurs fois après la ferm<strong>en</strong>tation.Action et effetsL'alcool a un effet stupéfiantet calmant. Son actiondép<strong>en</strong>d non seulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laquantité absorbée mais aussi<strong>de</strong> l'état physique, du sexe et<strong>de</strong> l'expéri<strong>en</strong>ce du consommateur.Par ailleurs, ladisposition <strong>de</strong> l'usager ainsique les circonstances qui<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t la consommationjou<strong>en</strong>t un rôle important.L'absorption d'une faiblequantité d'alcool suffit pourress<strong>en</strong>tir un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t général<strong>de</strong> bi<strong>en</strong>-être, <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te ainsi qu'une confiance <strong>en</strong>soi accrue. En cas <strong>de</strong> consommation plus importante,on notera une diminution <strong>de</strong> la coordination, <strong>de</strong>s réactionset <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> jugem<strong>en</strong>t. Ainsi, <strong>de</strong>s actes apriori simples (ex. t<strong>en</strong>ir un objet) <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus difficilesà accomplir. L'usager peut alors se s<strong>en</strong>tir déprimé,voire être agressif. Une consommation excessivepeut perturber les fonctions cérébrales régulant l'activitémusculaire à tel point que le simple fait <strong>de</strong> marcherou <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t très difficile.En conclusion, plus la quantité d'alcool absorbée serasubstantielle, plus les effets seront importants, ceux-cipouvant aller jusqu'à <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> connaissance ou àun coma, voire parfois la mort.Dép<strong>en</strong>danceLe corps s'accoutume à l'alcool. Sa consommationpeut <strong>en</strong>traîner une dép<strong>en</strong>dance à la fois psychique etphysique. Bi<strong>en</strong> sûr, celle-ci ne se manifestera pas dujour au l<strong>en</strong><strong>de</strong>main. Le fait <strong>de</strong> boire une petite bière ouune boisson un peu plus forte <strong>de</strong> temps à autre n'<strong>en</strong>traîneraaucun phénomène <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance. Par contre,le fait <strong>de</strong> boire pour échapper à ses angoisses, modifiersa personnalité ououblier certains problèmespourra <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer cet asservissem<strong>en</strong>t.Dans ce <strong>de</strong>rniercas <strong>de</strong> figure, l'usager <strong>de</strong>vra,vu l'accoutumance <strong>de</strong> soncorps à l'alcool, boire <strong>en</strong>coreet toujours plus pour continuerà ress<strong>en</strong>tir l'effet recherché.Lorsqu'il sera à jeun, leseffets du sevrage se feronts<strong>en</strong>tir, tels l'insomnie, unesudation excessive, un état <strong>de</strong>manque, <strong>de</strong>s tremblem<strong>en</strong>ts et<strong>de</strong>s angoisses. Dans certainscas extrêmes, l'usager <strong>en</strong> état <strong>de</strong> manque pourra faire<strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> paranoïa, d'épilepsie ou <strong>de</strong> délire. Lorsd'une crise <strong>de</strong> <strong>de</strong>lirium trem<strong>en</strong>s, fièvre et hallucinationsapparaiss<strong>en</strong>t.Pour éviter ces inconvéni<strong>en</strong>ts liés au manque, l'usagerboit à nouveau et, très vite, le cercle vicieux s'installe.Les problèmes qu'il p<strong>en</strong>sait pouvoir résoudrepar la boisson ne sont pas réglés, que du contraire.11


A ces différ<strong>en</strong>tes raisons d'ordre psycho-social, ilsemblerait qu'on puisse ajouter un facteur d'hérédité.En effet, certaines personnes serai<strong>en</strong>t davantage prédisposéesque d'autres à l'alcoolisme.Il existe une dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale à l'alcool. Celle-cise manifeste par l'avidité du consommateur et le faitque tous ses actes et p<strong>en</strong>sées sont déterminés par l'alcool.L'alcoolique éprouve souv<strong>en</strong>t un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>honte par rapport à son probleme. Dès lors, il boira <strong>en</strong>cachette, dissimulera ses bouteilles, utilisera <strong>de</strong>ssprays pour masquer son haleine et surtout, <strong>en</strong> règlegénérale, niera sa dép<strong>en</strong>dance.Sur le plan psychique cette fois, les problèmes suivantspeuv<strong>en</strong>t se poser: réduction du contrôle émotionnelet comportem<strong>en</strong>tal, agressivité, angoisse,jalousie, délire <strong>de</strong> persécution, dépression, ...Enfin, une consommation excessive d'alcool peutavoir <strong>de</strong>s répercussions au niveau familial, mais égalem<strong>en</strong>tsur les plans social, financier et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tjuridique.Bon à savoir«Les femmes sont-elles plus vite soûles que leshommes?»RisquesLes personnes qui consomm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'alcool avecmodération (du vin à table, une bière au café, ...) necour<strong>en</strong>t aucun risque <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique ou psychique.Elles doiv<strong>en</strong>t toutefois être vigilantes danscertaines situations spécifiques. En effet, même uneconsommation modérée d'alcool peut avoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>cesdésastreuses, par exemple lorsqu'elle estcombinée à la prise <strong>de</strong> médicam<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> grossesseou <strong>de</strong> conduite d'un véhicule.Un usage abusif pourra avoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces à lafois physiques, psychiques et sociales.Les risques physiques concern<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t lesdommages aux organes. En effet, une consommationimmodérée d'alcool peut <strong>en</strong>traîner une stéatose dufoie (et ce, même après seulem<strong>en</strong>t quelques joursd'excès). Elle risque aussi <strong>de</strong> provoquer une inflammation(hépatite alcoolique), voire une cirrhose dufoie chez les grands buveurs. Or, cette maladie estincurable et peut <strong>en</strong>traîner la mort. En outre, une consommationabusive et prolongée d'alcool peut causer<strong>de</strong>s dommages importants au cerveau ainsi qu'ausystème nerveux, pouvant provoquer une dém<strong>en</strong>ceprécoce chez l'usager. Le pancréas, l'estomac, le cœuret les muscles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être atteints. Par ailleurs,les alcooliques souffr<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> car<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>vitamines liées à une mauvaise alim<strong>en</strong>tation.Plus le pourc<strong>en</strong>tage d'eau prés<strong>en</strong>t dans le corps estimportant, plus l'alcool est dilué. Celui <strong>de</strong>s femmesest, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, moins élevé que celui <strong>de</strong>s hommes.C'est la raison pour laquelle, à consommation égale,elles atteign<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t un taux d'alcoolémiesupérieur à celui <strong>de</strong>s hommes. Bi<strong>en</strong> évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t,il existe <strong>de</strong>s exceptions à cette règle.«Une tasse <strong>de</strong> café ai<strong>de</strong>-t-elle à re<strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir sobre?»Non, tout comme une douche froi<strong>de</strong> ou le fait <strong>de</strong> mangerun morceau n'arrange ri<strong>en</strong>.Le foie a besoin d'<strong>en</strong>viron une heure et <strong>de</strong>mie pouréliminer un verre d'alcool et ce processus se fait toujoursau même rythme. La dissolution <strong>de</strong> l'alcool dansnotre sang ne peut être accélérée par <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>tsextérieurs.1.2 Les calmants et les somnifères(b<strong>en</strong>zodiazépines)Prés<strong>en</strong>tationLes calmants et les somnifères sont prescrits par lesmé<strong>de</strong>cins afin <strong>de</strong> lutter contre les s<strong>en</strong>sations d'angoisse,d'inquiétu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> t<strong>en</strong>sion nerveuse et les insomnies.Ces médicam<strong>en</strong>ts ont globalem<strong>en</strong>t un effet calmant.12


Afin d'éviter toute forme <strong>de</strong> confusion, nous n'utiliseronspas ici le terme <strong>de</strong> 'tranquillisant'. La plupart <strong>de</strong>scalmants actuellem<strong>en</strong>t prescrits apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t augroupe <strong>de</strong>s b<strong>en</strong>zodiazépines. Les plus connus sont: leValium, le Librium, le Rohypnol, le Seresta, leTemesta, le Mogadon et le Dalmadorm. Avant leurapparition vers 1965, les barbituriques (comme leBellanox, le Gar<strong>de</strong>nal ou le Vesparax) et les méprobamates(comme le Petranquil) étai<strong>en</strong>t utilisés commecalmants ou somnifères. Ces produits <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>tune forte dép<strong>en</strong>dance physique et, <strong>en</strong> cas d'usage abusifou <strong>en</strong> combinaison avec l'alcool, une overdosefatale n'était pas rare. Les barbituriques sont cep<strong>en</strong>danttoujours disponibles sur le marché légal. Lesb<strong>en</strong>zodiazépines sont à vrai dire moins dangereux queles anci<strong>en</strong>s barbituriques. Toutefois, il ne faut passous-estimer le risque d'assuétu<strong>de</strong>. Le grand dangerrési<strong>de</strong> dans leur combinaison avec d'autres produits.En effet, l'absorption simultanée<strong>de</strong> b<strong>en</strong>zodiazépines etd'un produit stupéfiant ousimilaire (alcool, barbiturique,opiacé, ...) peut êtrefatale.Comparée à d'autres pays, laBelgique prés<strong>en</strong>te un taux<strong>de</strong> consommation par habitant<strong>de</strong> b<strong>en</strong>zodiazépines etd'autres calmants et somnifèresnettem<strong>en</strong>t supérieur àla moy<strong>en</strong>ne. La majorité <strong>de</strong>sconsommateurs sont <strong>de</strong>sfemmes (âgées). Cep<strong>en</strong>dant, vu leur action euphorisante,les b<strong>en</strong>zodiazépines sont égalem<strong>en</strong>t prisés etcommercialisés dans le milieu <strong>de</strong> la drogue. Le produitdont on abuse le plus et qui est cep<strong>en</strong>dant extrêmem<strong>en</strong>tdangereux est le flunitrazepam, médicam<strong>en</strong>tà action rapi<strong>de</strong>, plus connu sous le nom <strong>de</strong> Rohypnol.Ce produit provoque chez les toxicomanes une agressivitéextrême ainsi qu'une perte totale <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> leurs actes (surtout <strong>en</strong> combinaison avec l'héroïne).Les b<strong>en</strong>zodiazépines et autres calmants et somnifèressont absorbés par voie orale, sous forme <strong>de</strong> tablettes,pilules ou gélules. Ces produits ne sont qu'exceptionnellem<strong>en</strong>tinjectés.Action et effetsLes b<strong>en</strong>zodiazépines et les barbituriques ont un effetinhibiteur sur l'activité cérébrale. Ces produits auront<strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces différ<strong>en</strong>tes selon la dose absorbéeet leur durée d'action. Certains ont un effet calmant,d'autres sont soporifiques. Les effets dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt dutype <strong>de</strong> produit, mais aussi du dosage, <strong>de</strong> l'heure d'absorption,<strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong> la personnemême.L'absorption <strong>de</strong> b<strong>en</strong>zodiazépines provoque une diminution<strong>de</strong> l'angoisse et <strong>de</strong> la nervosité mais égalem<strong>en</strong>tune réduction <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration et <strong>de</strong>réaction. En cas d'usageprolongé (plus <strong>de</strong> 2 semaines),<strong>de</strong>s maux <strong>de</strong> tete, <strong>de</strong>svertiges, <strong>de</strong> l'indiffér<strong>en</strong>ce et<strong>de</strong>s s<strong>en</strong>sations <strong>de</strong> dépressionpeuv<strong>en</strong>t apparaître. D'autreseffets secondaires sontnotamm<strong>en</strong>t la fatigue, <strong>de</strong>spertes <strong>de</strong> mémoire, un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'inhibition, une libidoamoindrie, une irritabilitéaccrue, <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la vueet une fatigue musculaire.Paradoxalem<strong>en</strong>t, lors d'unusage prolongé, les insomnies et les angoisses peuv<strong>en</strong>tresurgir, alors que le produit avait pour objectif<strong>de</strong> les supprimer. Un usage démesuré et prolongé peutégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s convulsions et <strong>de</strong>s hallucinations.En outre, les personnes qui prolong<strong>en</strong>t l'usaged'un tel produit ne ress<strong>en</strong>tiront, à la longue, plusaucun s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t positif (bi<strong>en</strong>-être, amour, ...). Ellesn'auront plus aucun c<strong>en</strong>tre d'intérêt et la vie leursemblera terne et vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s. Pr<strong>en</strong>dre la décision13


d'arrêter toute consommation <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plusdifficile.Dép<strong>en</strong>danceL'usage <strong>de</strong> calmants et <strong>de</strong> somnifères <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre unedép<strong>en</strong>dance physique et psychique. Les barbituriques<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t une dép<strong>en</strong>dance physique plus rapi<strong>de</strong>. Lecorps s'accoutume rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t aux calmants. Dès la<strong>de</strong>uxième semaine <strong>de</strong> consommation, <strong>de</strong>s doses plusimportantes sont déjà nécessaires pour obt<strong>en</strong>ir uneffet similaire. Si, après un usage prolongé, une personnecesse <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre ce type <strong>de</strong> médicam<strong>en</strong>t, elleress<strong>en</strong>tira un état <strong>de</strong> manque dont les symptômes lesplus courants sont <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>sations <strong>de</strong> malaise, <strong>de</strong>sinsomnies, <strong>de</strong>s sueurs et <strong>de</strong>s tremblem<strong>en</strong>ts, c'est-àdiresouv<strong>en</strong>t les mêmes symptômes que ceux pourlesquels le produit avait été pris à la base. L'usageprolongé <strong>de</strong> calmants provoquera angoisse et incertitu<strong>de</strong>.En cas d'interruption, les symptômes du sevragese situ<strong>en</strong>t tant au niveau m<strong>en</strong>tal que physique, raisonpour laquelle la t<strong>en</strong>tation est gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> repr<strong>en</strong>dreces produits.RisquesLe corps assimile l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t le produit. Certains b<strong>en</strong>zodiazépinespeuv<strong>en</strong>t agir p<strong>en</strong>dant 60 heures, voireplus. En raison <strong>de</strong> cette longue durée d'action, unequantité croissante <strong>de</strong> produit s'accumule dans lecorps et provoque l'apparition d'effets secondaires.Ceux-ci se manifest<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s maux <strong>de</strong> tête, <strong>de</strong> lafatigue, <strong>de</strong>s vertiges, <strong>de</strong> l'irritabilité, <strong>de</strong> la mélancolie,<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> mémoire, <strong>de</strong> la fatigue musculaire etun s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'oisiveté.Le risque <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance psychique est lui aussiimportant dans la mesure ou le consommateur ne réalisesouv<strong>en</strong>t pas que les problèmes qui peuv<strong>en</strong>t être àla base <strong>de</strong> sa dép<strong>en</strong>dance ne sont que dissimulés,<strong>en</strong>fouis par la prise <strong>de</strong> telles substances.L'usage <strong>de</strong> b<strong>en</strong>zodiazépines ou <strong>de</strong> barbituriques <strong>en</strong>cas <strong>de</strong> grossesse ou d’allaitem<strong>en</strong>t peut provoquer <strong>de</strong>smalformations congénitales chez le nouveau-né,notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s problèmes respiratoires, une atrophie<strong>de</strong>s muscles, <strong>de</strong>s problèmes d'alim<strong>en</strong>tation et <strong>de</strong>ssymptômes liés au manque.Comme les calmants provoqu<strong>en</strong>t un état d'abrutissem<strong>en</strong>tainsi qu'une diminution <strong>de</strong> la conc<strong>en</strong>tration, laconduite d'un véhicule sous influ<strong>en</strong>ce s'avère très dangereuse.La combinaison <strong>de</strong> b<strong>en</strong>zodiazépines avec d'autresproduits (stupéfiants) est égalem<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t risquée.Lorsqu'un calmant continue à agir (certains 60heures ou plus), l'absorption d'une simple bière peutavoir <strong>de</strong> graves conséqu<strong>en</strong>ces.S'agissant <strong>de</strong>s barbituriques (tels que le Bellanox oule Vesparax), le risque d'overdose mortelle est trèsélevé.Bon à savoir«Les calmants sont-ils principalem<strong>en</strong>t pris par <strong>de</strong>spersonnes âgées?»Les calmants sont, <strong>en</strong> effet, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t consomméspar les personnes âgées mais aussi par les femmes.Toutefois, vu leur action euphorisante, ils sontégalem<strong>en</strong>t prisés par le milieu <strong>de</strong> la drogue (polytoxicomanie),surtout les b<strong>en</strong>zodiazépines à action rapi<strong>de</strong>tel que le Rohypnol.«Quid <strong>en</strong> cas d'overdose?»Emm<strong>en</strong>ez la personne dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t calmeet maint<strong>en</strong>ez-la consci<strong>en</strong>te. Faites appel à un mé<strong>de</strong>cind'urg<strong>en</strong>ce ou au Service d'Ai<strong>de</strong> Médicale Urg<strong>en</strong>te.1.3. Les opiacésPrés<strong>en</strong>tationLes opiacés regroup<strong>en</strong>t l'opium et tous ses produitsdérivés. Certains, comme l'opium, l'héroïne, la morphine,la codéine et la méthadone, sont tres connus.14


L'opium brut est un produit naturel, issu du suc <strong>de</strong>scapsules <strong>de</strong> la plante <strong>de</strong> pavot (papaver somniferum).L'opium est utilisé <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles pour ses composantespsycho-actives.La morphine est tirée <strong>de</strong> l'opium brut. Vu ses effetsanalgésiques et anesthésiques, elle est souv<strong>en</strong>t utiliséeà <strong>de</strong>s fins médicales. L'héroïne (diacétylmorphine)reste cep<strong>en</strong>dant l'opiacé le plus tristem<strong>en</strong>t célèbre.Ce produit, fabriqué à base <strong>de</strong> morphine, fut introduit<strong>en</strong> 1898 sur le marché (par Bayer) sous la forme d'unsirop contre la toux. Ce n'est qu'au début du vingtièmesiècle que l'on a pris consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ses importantespropriétés stupéfiantes et qu'on a limité son usagemédical. Entre-temps, elle avait fait son apparition surle marché <strong>de</strong> la drogue et actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, l'héroïnefait <strong>de</strong>s ravages chez les drogués et dans leur <strong>en</strong>tourage.Cette substance se prés<strong>en</strong>te sous la forme <strong>de</strong>poudre ou <strong>de</strong> granulés parfois <strong>de</strong> couleur blanche,mais plus souv<strong>en</strong>t grise ou brune, et a une forte o<strong>de</strong>ur<strong>de</strong> vinaigre. Les lieux <strong>de</strong> production illicite se situ<strong>en</strong>tprincipalem<strong>en</strong>t dans la région du 'Croissant d'or'(Pakistan, Afghanistan, Iran et Turquie) mais il existeégalem<strong>en</strong>t une production illicite, <strong>de</strong> moindre importance,dans le 'Triangle d'or' (Laos, Thaïlan<strong>de</strong> etBirmanie) ainsi qu'<strong>en</strong> Colombie. La méthadone est unanalgésique et possè<strong>de</strong> les mêmes mécanismes d'actionque la morphine et l'héroïne. Comme elle comporteun certain nombre d'avantages par rapport àl'héroïne (longue durée d'action, administration orale,aucune s<strong>en</strong>sation euphorique, ...), la méthadone estutilisée soit <strong>en</strong> vue d'une suppression progressive <strong>de</strong>la consommation d'héroïne, soit comme produit <strong>de</strong>substitution pour les héroïnomanes. Cette substancecrée toutefois une forte dép<strong>en</strong>dance et prés<strong>en</strong>te, pourles personnes non assujetties, autant <strong>de</strong> risques que lamorphine et l'héroïne.La Codéine est égalem<strong>en</strong>t un opiacé. Elle est notamm<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>te dans plusieurs sirops contre la toux.Quant au Palfium, utilisé comme anti-douleur et quatrefois plus puissant que l'héroïne, il n'est plus disponiblesur le marché belge.Métho<strong>de</strong>s d'utilisation <strong>de</strong> l'héroïneL'héroïne est une drogue <strong>de</strong> la rue et n'est jamais v<strong>en</strong>duesous sa forme pure aux usagers. En effet, l'héroïneachetée aux trafiquants par les consommateurs estmélangée à plusieurs autres produits dont certainspeuv<strong>en</strong>t être dangereux (amidons, caféine, paracétamol,talc, plâtre, cim<strong>en</strong>t, strychnine, ...). Les noms lesplus utilisés <strong>en</strong> Belgique pour parler <strong>de</strong> l'héroïne sontle 'smack', la 'brune' ou 'l'héro'. Elle peut être injectée,inhalée par la bouche (métho<strong>de</strong> du chinois), sniffée oufumée.• En cas d'injection ('shoot'), la poudre est dissoutedans <strong>de</strong> l'eau avec un aci<strong>de</strong> (ex. du jus <strong>de</strong> citron ou duvinaigre) et <strong>en</strong>suite réchauffée (le plus souv<strong>en</strong>t surune cuillère). Cette solution est aspirée dans uneseringue pour être <strong>en</strong>suite directem<strong>en</strong>t injectée dans lesang. Via cette métho<strong>de</strong>, la conc<strong>en</strong>tration d'héroïnedans le cerveau se fait plus vite, provoquant un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'euphorie plus fort que si elle avait été inhalée(métho<strong>de</strong> du chinois).• Lorsqu'elle est inhalée par la bouche, l'héroïne estplacée sur une feuille d'aluminium qui est chaufféepar <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous. Les vapeurs d'héroïne sont alors inhaléesvia un tuyau et le produit se propage dans le sangvia les poumons.• La poudre d'héroïne peut égalem<strong>en</strong>t être sniffée ou,exceptionnellem<strong>en</strong>t, fumée avec du tabac.L'héroïne est v<strong>en</strong>due par dose, dans <strong>de</strong>s petits papierspliés appelés pacsons. Le prix d'un gramme se situeactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 14,87 et 39,66 €, selon la puretédu produit mais aussi d'après la loi <strong>de</strong> l'offre et <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Le prix est un indicateur <strong>de</strong> disponibilité duproduit sur le marché. En effet, il y a un peu plus <strong>de</strong>dix ans, le prix d'un gramme d'héroïne se situait, <strong>en</strong>Belgique, aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 123,95 à 148,74 €15


Action et effetsLes opiacés ont un effet sédatif et stupéfiant important.Instantaném<strong>en</strong>t après la prise d'héroïne, on a cequ'on appelle un 'flash', une s<strong>en</strong>sation qui ne dure quequelques secon<strong>de</strong>s, et qui est ress<strong>en</strong>tie comme unsuper orgasme dans le corps <strong>en</strong>tier. Si l'héroïne estinjectée avec <strong>de</strong> la cocaïne ('speed-ball'), ce flash sera<strong>en</strong>core plus int<strong>en</strong>se. Une s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> relaxation, d'euphorieet d'indiffér<strong>en</strong>ce suit le flash. Celle-ci dure <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 4 à 6 heures, selon la dose, la pureté et lamétho<strong>de</strong> d'absorption choisie. P<strong>en</strong>dant cette pério<strong>de</strong>,le corps subit un ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>tdu rythme cardiaque etrespiratoire, et une réduction<strong>de</strong> la température. On constateaussi un rétrécissem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s pupilles (pas systématique)et un ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> l'élocution et <strong>de</strong>smouvem<strong>en</strong>ts. Par ailleurs,l'héroïnomane ress<strong>en</strong>t unes<strong>en</strong>sation euphorisante <strong>de</strong>chaleur, <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>bi<strong>en</strong>-être.La puissance et la vitesse àlaquelle la dép<strong>en</strong>dance psychique et physique intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tsuite à une consommation répétée d'opiacéstelle que l'héroïne sont impressionnantes et beaucoupplus prononcées qu'<strong>en</strong> cas d'usage d'autres produitspsychoactifs illégaux. Apres quelques temps, le corpsest tellem<strong>en</strong>t accoutumé à l'héroïne que l'usager n'<strong>en</strong>pr<strong>en</strong>d plus que pour faire disparaître l'état <strong>de</strong> manque.En effet, l'héroïnomane ne consomme plus pour obt<strong>en</strong>irun 'flash' ou un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'euphorie mais seulem<strong>en</strong>tpour ne plus se s<strong>en</strong>tir mala<strong>de</strong>.Dép<strong>en</strong>danceL'usage d'opiacés se caractérise par une très gran<strong>de</strong>dép<strong>en</strong>dance psychique et physique. Très vite la nécessitése fait ress<strong>en</strong>tir d'absorber <strong>de</strong>s doses toujours plusmassives pour obt<strong>en</strong>ir les mêmes effets (remarque: ladép<strong>en</strong>dance apparaît plus vite lorsque la drogue estinjectée que lorsqu'elle est sniffée). Comparée à laplupart <strong>de</strong>s autres produits illégaux, l'héroïne <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dreune dép<strong>en</strong>dance physique plus rapi<strong>de</strong>. Un usagepurem<strong>en</strong>t récréatif ou expérim<strong>en</strong>tal, comme cela peutêtre le cas avec la marihuana ou l'XTC, est quasim<strong>en</strong>tinexistant avec les opiacés. Si l'on ne décrochepas immédiatem<strong>en</strong>t, dès après la première expéri<strong>en</strong>ce,le danger <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance est important. En cas d'interruption<strong>de</strong> la consommation, l'usager ress<strong>en</strong>t un état<strong>de</strong> manque. Il est alors très mala<strong>de</strong> et les symptômessont multiples: nez qui coule,yeux larmoyants, suées, nausées,brûlures, crampes d'estomac,diarrhées, douleursarticulaires, angoisses etinsomnies. Il existe égalem<strong>en</strong>td'autres effets liés àl'abstin<strong>en</strong>ce tels qu'une accélérationdu pouls (plus <strong>de</strong> 100pulsations par minute), lachair <strong>de</strong> poule, <strong>de</strong>s coliquesintestinales et les pupillesdilatées. On appelle communém<strong>en</strong>tcet état «le syndromedu Poulet Froid» ou «Cold Turkey». Seule une nouvelleprise ou l'absorption <strong>de</strong> méthadone (ou <strong>de</strong> produits<strong>de</strong> désintoxication comme la clonidine ou labupr<strong>en</strong>orfine) feront disparaître les inconvéni<strong>en</strong>ts liésau manque. Si l'héroïnomane n'arrive pas à se procurersa dose ou <strong>de</strong> la méthadone, il se tournera alorsvers d'autres produits capables d'atténuer la douleur,principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s b<strong>en</strong>zodiazépines comme leValium, le Lexotan ou le (très actif) Rohypnol. Outreles calmants et les somnifères, l'alcool, la cocaïne oules amphétamines sont régulièrem<strong>en</strong>t consommés <strong>en</strong>combinaison avec l'héroïne. La polytoxicomanie constitueun facteur problématique supplém<strong>en</strong>taire pourl'ai<strong>de</strong> aux toxicomanes dans la mesure où il estdifficile <strong>de</strong> limiter l'usage d'un seul <strong>de</strong>s produits sansarrêter ou restreindre la consommation <strong>de</strong>s autres. Les16


douleurs psychique et physique apparaiss<strong>en</strong>t déjà 4 à6 heures après la <strong>de</strong>rnière prise, <strong>de</strong> sorte que cinq ousix nouvelles prises d'une dose au minimum équival<strong>en</strong>tes'avèr<strong>en</strong>t nécessaires pour que l'usager fonctionne<strong>de</strong> manière plus ou moins normale. Lorsque la consommationest interrompue, l'état <strong>de</strong> manque ('coldturkey') dure <strong>de</strong> trois à cinq jours. Toute la vie d'unhéroïnomane tourne autour <strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> laconsommation d'héroïne. Les besoins primaires telsque l'alim<strong>en</strong>tation, le sommeil et l’hygiène ne sontplus respectés, ce qui provoque <strong>de</strong>s déséquilibres tantphysiques que psychiques. Les héroïnomanes secaractéris<strong>en</strong>t par leur pâleur et par leur aspect physiquemalsain et sous-alim<strong>en</strong>té. Par ailleurs, ils ontmoins <strong>de</strong> résistance et sont donc très vulnérables auxmaladies.Suite à la profon<strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique et psychiqueliée à la consommation d'opiacés, la majorité <strong>de</strong>s consommateurssont <strong>en</strong>traînés dans une spirale infernale.Ils per<strong>de</strong>nt leurs amis et leur nouvel <strong>en</strong>tourage selimite aux <strong>de</strong>alers, toxicomanes et autres personnesrattachées au milieu <strong>de</strong> la drogue. Leurs relations sontpurem<strong>en</strong>t instrum<strong>en</strong>tales et sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>stinées à pouvoir s'approvisionner <strong>en</strong> drogue. Lecoût d'une consommation réguliere et l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong> sadép<strong>en</strong>dance ruin<strong>en</strong>t l'usager. Celui-ci est souv<strong>en</strong>tréduit à commettre <strong>de</strong>s délits afin <strong>de</strong> pouvoir payer saconsommation et court dès lors le risque supplém<strong>en</strong>taire<strong>de</strong> r<strong>en</strong>contrer <strong>de</strong>s problemes avec les forces <strong>de</strong>l’ordre ou la justice. Les contacts familiaux, professionnelset scolaires s'étiol<strong>en</strong>t ou disparaiss<strong>en</strong>t complètem<strong>en</strong>tet l'usager est quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t confrontéaux conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> sa dép<strong>en</strong>dance. Les effets <strong>de</strong>l'héroïne et <strong>de</strong>s autres produits utilisés ont pour conséqu<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> détruire une vie sociale et professionnellebi<strong>en</strong> réglées.L'usage intraveineux du produit cumulé à l'état immunodépressif<strong>de</strong>s héroïnomanes implique que ces <strong>de</strong>rnierssont vulnérables à diverses maladies dont certaines,comme la contamination par le virus HIV ou l'hépatiteB et C, peuv<strong>en</strong>t être mortelles. Leur dép<strong>en</strong>dancepousse les héroïnomanes <strong>en</strong> marge <strong>de</strong> la société:ils ont <strong>de</strong>s problèmes socio-administratifs, leursressources financières sont épuisées, ont <strong>de</strong>s démêlésavec la justice et sont au fond du gouffre émotionnellem<strong>en</strong>tparlant. Sortir <strong>de</strong> cette misère pour retrouverune vie "clean" est loin d'être évi<strong>de</strong>nt pour eux, mêmequand ils sont sout<strong>en</strong>us par une ai<strong>de</strong> professionnelle.RisquesLes consommateurs d'opiacés cour<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nombreuxrisques, y compris celui <strong>de</strong> mourir. Les causes <strong>de</strong>décès les plus fréqu<strong>en</strong>tes sont l'overdose, la cirrhosedu foie (liée à une hépatite B ou C), le suici<strong>de</strong>, leSIDA, la pneumonie et les maladies cardio-vasculaires.L'usage d'héroïne par voie intraveineuse augm<strong>en</strong>te<strong>en</strong>core la probabilité d'être atteint d'une maladiegrave, voire mortelle. En effet, divers microbes etvirus, prov<strong>en</strong>ant du consommateur même ou <strong>en</strong>core<strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong> seringues non stériles, sont ainsiinjectés dans son sang. En outre, l'utilisation commune<strong>de</strong> seringues <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre le risque <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>l'hépatite B ou C et du virus du SIDA.Une quantité trop importante <strong>de</strong> produit prise <strong>en</strong> unefois, la consommation simultanée <strong>de</strong> plusieurs produits(polytoxicomanie) ou <strong>en</strong>core l'absorption d'unedose coupée avec un produit toxique peuv<strong>en</strong>t provoquerune overdose. La combinaison <strong>de</strong> l'alcool et <strong>de</strong>l'héroïne ou <strong>de</strong> la méthadone, à forte dose, peut égalem<strong>en</strong>têtre fatale. Une overdose d'opiacés peut <strong>en</strong>traînerla mort par asphyxie.Comme l'usage d'héroïne crée un état immunodépressifchez l'usager, une maladie qui débute peut, <strong>de</strong>manière fulgurante, pr<strong>en</strong>dre d'énormes proportions, etce sans même que l'héroïnomane s'<strong>en</strong> aperçoive.Chez les consommateurs <strong>de</strong> sexe féminin, les m<strong>en</strong>struationspeuv<strong>en</strong>t être dérégulées voire interrompues<strong>de</strong> sorte que le risque d'une grossesse non désirée estréel. Une femme <strong>en</strong>ceinte consommant <strong>de</strong>s opiacésmettra au mon<strong>de</strong> un <strong>en</strong>fant dép<strong>en</strong>dant, lequel <strong>de</strong>vraetre désintoxiqué. Il existe par ailleurs un risque <strong>de</strong>malformation du nouveau-né.17


Bon à savoir«Quid <strong>en</strong> cas d'overdose?»Maint<strong>en</strong>ez si possible la personne éveillée. Le caséchéant, secouez-la, frappez-la ou aspergez-lui le visageavec <strong>de</strong> l'eau froi<strong>de</strong>. Si, malgré tout, la personneperd connaissance mais qu'elle respire, mettez-la surle côté <strong>en</strong> évitant d'obstruer ses voies respiratoirespour ne pas qu'elle s'étouffe dans son vomi. Si elle nerespire plus, mettez-la sur le dos et faites-lui du bouche-à-bouche.Appelez une ambulance.1.4 Les solvantsLe 'poppers' se prés<strong>en</strong>te sous la forme d'un liqui<strong>de</strong> quis'évapore au contact <strong>de</strong> l'air et est inhalé tel quel.Action et effetsLes solvants ont un léger effet euphorisant qui dureune tr<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>s. Parfois, il peut être suivid'un état comparable à l'ivresse. Le 'sniffing' provoque<strong>de</strong>s irritations aux yeux, au nez et à la gorge.On constate égalem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s maux <strong>de</strong> têteaigus, <strong>de</strong> fortes nausées et une perte <strong>de</strong> l'ori<strong>en</strong>tation.Après une inhalation prolongée ou trop importante, lapersonne peut perdre connaissance voire tomber dansle coma.Prés<strong>en</strong>tationDép<strong>en</strong>danceCe sont les effluves volatiles <strong>de</strong>s solvants qui sontinhalées ('sniffing'). Les produits synthétiques utilisésà cet effet sont principalem<strong>en</strong>t les colles, les diluants,les détachants, l'éther, l'ess<strong>en</strong>ce, le gaz <strong>de</strong> briquet etautres substances similaires. Ils sont principalem<strong>en</strong>tconsommés par les jeunes, et plus particulièrem<strong>en</strong>tles jeunes marginaux les plus fragilisés dont ceuxissus <strong>de</strong> ghettos.Le nitrite d'amyle et le nitrite <strong>de</strong> butyle, plus connussous le nom <strong>de</strong> 'poppers', font égalem<strong>en</strong>t partie <strong>de</strong>cette catégorie <strong>de</strong> produits. Ils sont eux aussi consomméspar inhalation.Le recours aux solvants illustre souv<strong>en</strong>t l'usage <strong>de</strong> ladrogue du pauvre, comme par exemple dans lesbidonvilles d'Amérique latine et d'Asie.Métho<strong>de</strong>s d'utilisationCes produits sont soit inhalés à même l'emballage,soit introduits (parfois avec <strong>de</strong> la ouate) dans unsachet <strong>en</strong> plastique ou dans un emballage quelconquequi est appliqué comme un masque sur le nez ou labouche, et ce afin <strong>de</strong> les inhaler.Peu à peu, une certaine tolérance s'installe <strong>de</strong> sortequ'il faut inhaler une quantité toujours plus importante<strong>de</strong> produit pour obt<strong>en</strong>ir les mêmes effets.Il peut y avoir une légère dép<strong>en</strong>dance physique et psychique,surtout après un usage prolongé.RisquesLes dangers du 'sniffing' sont fortem<strong>en</strong>t sous-estimés.En effet, même <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> petites quantités inhalées,il peut provoquer <strong>de</strong>s dégâts irréversibles au cerveauet aux autres organes. Il y a égalem<strong>en</strong>t un risqu<strong>en</strong>on négligeable d'hyperv<strong>en</strong>tilation. En cas d'inhalationprolongée ou trop importante, les dégâts physiquespeuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être irréversibles: lésionsau cerveau, aux poumons, aux reins, au foie, à lamoelle osseuse, aux yeux, aux nerfs ainsi qu'aux voiesrespiratoires. Par ailleurs, <strong>de</strong>s brûlures peuv<strong>en</strong>t apparaîtreau niveau <strong>de</strong>s voies nasales et orales, ainsiqu'aux poumons. L'usager peut égalem<strong>en</strong>t tomberdans le coma ou décé<strong>de</strong>r subitem<strong>en</strong>t suite à <strong>de</strong>s problèmescardiaques ou par asphyxie.18


2. Les stimulants (psychoanaleptiques)2.1 La cocaïne et le crackPrés<strong>en</strong>tationExceptées la caféine et la nicotine, la cocaïne est lestimulant le plus connu. Elle est extraite <strong>de</strong>s feuillesovales <strong>de</strong> la plante <strong>de</strong> Coca (Erythroxylum Coca),arbuste qui pousse principalem<strong>en</strong>tdans la Cordillère<strong>de</strong>s An<strong>de</strong>s, <strong>en</strong> Amérique duSud (Colombie, Pérou,Bolivie, ...). Au Pérou, lacivilisation inca connaissaitdéjà les effets pharmacologiques<strong>de</strong> la plante <strong>de</strong> Coca.Elle avait constaté qu'<strong>en</strong> chiquantses feuilles, la fatigueet la faim disparaissai<strong>en</strong>t etqu'on pouvait ainsi travaillerdavantage. Vu ses vertus, lacocaïne était, à l'époque,considérée comme un ca<strong>de</strong>au du Dieu Soleil.Fin du dix-neuvième siècle, lors <strong>de</strong> sa création, leCoca-Cola cont<strong>en</strong>ait <strong>de</strong> la cocaïne. Ensuite, quand lemon<strong>de</strong> médical découvrit les dangers d'accoutumanceque comportait cette substance, elle fut retirée <strong>de</strong> lapréparation du Coca-Cola et remplacée par une plusgran<strong>de</strong> dose <strong>de</strong> caféine. Lors <strong>de</strong> l'usage initial <strong>de</strong> lacocaïne <strong>en</strong> Amérique du Sud et <strong>en</strong> Europe, les abusétai<strong>en</strong>t rares. Le développem<strong>en</strong>t du produit sousforme purem<strong>en</strong>t chimique apporta quelques changem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> la matière. Le procédé utilisé est le suivant:apres avoir dissout les feuilles <strong>de</strong> Coca dans une solution,un aci<strong>de</strong> est ajouté à la pâte obt<strong>en</strong>ue. Après <strong>de</strong>multiples cristallisations, on obti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin la cocaïne.Il s'agit d'une poudre blanche ou jaunâtre cristalliséequi se conglomère rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t (comme la neige) etqui a un goût amer. La mé<strong>de</strong>cine utilise les produitsdérivés <strong>de</strong> la cocaïne (comme la procaïne ou la lidocaïne)pour <strong>de</strong>s anesthésies locales. Ses plus grandsdangers sont la dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale et les modifications<strong>de</strong> la personnalité qu'elle induit chez l'usager.Seule la cocaïne purifiée, comme le crack ou la freebase,peut être fumée. Tant pour le crack que pour lafreebase, le produit actif est la coca-base.Le crack est obt<strong>en</strong>u apres réchauffem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la poudre<strong>de</strong> cocaïne <strong>en</strong> mélange avecdu bicarbonate <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> (ou<strong>de</strong> 1'ammoniaque) et <strong>de</strong> l'eau.Il se prés<strong>en</strong>te sous la forme <strong>de</strong>petits cristaux jaunâtres. Leprocessus permettant <strong>de</strong> réaliserla freebase est comparableà celui utilisé pour la fabricationdu crack, mais la freebaseest habituellem<strong>en</strong>t pluspure. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers produitssont beaucoup plus dangereuxque la cocaïne ordinaireet ce à cause du procédéutilisé qui augm<strong>en</strong>te leur pureté. Ils <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t unedép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale extrêmem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>.Métho<strong>de</strong>s d'utilisation● La cocaïne est le plus souv<strong>en</strong>t sniffée. Une ligne <strong>de</strong>cocaïne (poudre brute) est préparée (par exemple, àl'ai<strong>de</strong> d'un petit couteau sur un objet lisse comme unmiroir) et <strong>en</strong>suite sniffée à l'ai<strong>de</strong> d'un petit tube (oudirectem<strong>en</strong>t). La cocaïne pénètre alors dans le sangvia les muqueuses nasales.● La cocaïne, dissoute dans <strong>de</strong> l'eau, peut égalem<strong>en</strong>têtre injectée, <strong>de</strong> sorte qu'elle pénètre directem<strong>en</strong>t dansle sang. Lorsqu'un usager s'injecte <strong>de</strong> la cocaïnemélangée à <strong>de</strong> l'héroïne, on parle <strong>de</strong> 'speedball'.● Le produit peut aussi être avalé sous forme <strong>de</strong>tablettes ou <strong>de</strong> pilules (moins fréqu<strong>en</strong>t).19


●Seule la cocaïne purifiée (coca-base) peut êtrefumée. Cette métho<strong>de</strong> consiste à chauffer <strong>de</strong> la cocaïnepurifiée dans une pipe et à inhaler les vapeurs <strong>de</strong> lacombustion (freebase). Le plus souv<strong>en</strong>t, on utilise <strong>de</strong>spipes à eau spécialem<strong>en</strong>t conçues à cet effet, lesquellespeuv<strong>en</strong>t être remplies d'alcool. La combinaison <strong>de</strong>la coke pure avec <strong>de</strong> l'alcool augm<strong>en</strong>te les risquesd'overdose.La métho<strong>de</strong> du chinois consiste à chauffer la cocaïnepurifiée (freebase ou crack) sur une feuille d'aluminiumet à <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ifler les vapeurs via un objet <strong>en</strong> forme<strong>de</strong> tube.Tout comme l'héroïne, la cocaïne qu'on trouve sur lemarché est généralem<strong>en</strong>t coupée avec d'autres produits(sucres, strychnine, talc, ...). Elle est v<strong>en</strong>duedans <strong>de</strong>s pacsons (petits papiers pliés). Les noms lesplus populaires pour la cocaïne sont la 'blanche' et la'coke'. Le prix, dép<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> la pureté ainsi que <strong>de</strong> laloi <strong>de</strong> l'offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, varie <strong>en</strong>tre 24,79 € et54,54 € le gramme (quantité nécessaire pour <strong>en</strong>viron10 lignes). Rappelons que le prix est un indicateur <strong>de</strong>disponibilité du produit sur le marché. Fin <strong>de</strong>s années,'80, le prix d'un gramme <strong>de</strong> cocaïne se situait, <strong>en</strong>Belgique, aux al<strong>en</strong>tours <strong>de</strong> 148,74 € à 247,89 € .Une dose <strong>de</strong> crack est moins chère parce qu'il y a seulem<strong>en</strong>tun dixième <strong>de</strong> gramme <strong>de</strong> cocaïne par trip (maisvu la dép<strong>en</strong>dance au produit, une nouvelle dose est plusrapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t nécessaire). Peu consommé <strong>en</strong> Belgique,on le surnomme égalem<strong>en</strong>t 'rock' ou 'caillou' .Action et effetsLa cocaïne est une substance stimulante puissanteavec comme effets principaux un état d'alerte et d'euphorieaccru, une diminution <strong>de</strong> l'appétit et uneanesthésie locale. L'int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s effets dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> lapersonne même, <strong>de</strong> la dose absorbée et du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>consommation. Si elle est sniffée, les effets apparaiss<strong>en</strong>taprès quelques minutes et dur<strong>en</strong>t une à <strong>de</strong>ux heures.En cas d'injection, le produit agit quasim<strong>en</strong>tinstantaném<strong>en</strong>t mais son effet ne dure qu'une dizaine<strong>de</strong> minutes. Si elle est fumée ou inhalée (métho<strong>de</strong> duchinois), la cocaïne agit immédiatem<strong>en</strong>t et avec force('flash'), les effets ne dur<strong>en</strong>t alors que quelques minutes.La cocaïne stimule le système nerveux c<strong>en</strong>tral, accélèrele rythme cardiaque et respiratoire, elle peut provoquerune dilatation <strong>de</strong>s pupilles (pas toujours), uneaugm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la pression artérielle et int<strong>en</strong>sifiel'activité <strong>de</strong>s intestins et <strong>de</strong>s muscles orbiculaires (=effet contraire <strong>de</strong> l'héroïne). L'<strong>en</strong>durance est r<strong>en</strong>forcée,appétit et fatigue disparaiss<strong>en</strong>t et les s<strong>en</strong>sations<strong>de</strong> douleur sont anesthésiées. Mis à part l'aspectanesthésiant, les effets <strong>de</strong> la cocaïne sont pratiquem<strong>en</strong>tsimilaires à ceux <strong>de</strong>s amphétamines (cfr. speed).En cas d'usage modéré, le consommateur sera gai,plus loquace et sûr <strong>de</strong> lui. La confiance <strong>en</strong> soi et l'appétitsexuel <strong>de</strong> l'usager augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et il a l'impressiond'avoir les idées plus claires qu'à l'accoutumée,mais ce n'est qu'illusion. En cas <strong>de</strong> consommationplus fréqu<strong>en</strong>te, l’usager se s<strong>en</strong>tira vite irrité et agité. Il<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>dra téméraire, égoïste et agressif. Les consommateursréguliers puis<strong>en</strong>t sans le savoir dans leursréserves, <strong>en</strong>traînant ainsi épuisem<strong>en</strong>t et dépression.Sans la coke, leur mon<strong>de</strong> illusoire s'effondre et ils ses<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t faibles et perdus. Les usagers réguliers souffr<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> psychoses telles que laschizophrénie paranoï<strong>de</strong>. Ils sont méfiants, se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tconstamm<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acés et ces angoisses se traduis<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t par un comportem<strong>en</strong>t agressif. Une illusionqui revi<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t lors <strong>de</strong>s psychoses dues à lacocaïne et aux amphétamines est la s<strong>en</strong>sation d'avoir<strong>de</strong>s petites bêtes qui grouill<strong>en</strong>t sous la peau, ce quipousse la personne à se gratter à sang.La freebase et le crack, fumés ou inhalés (chinois),ont pratiquem<strong>en</strong>t les mêmes effets que la cocaïne,mais ceux-ci sont beaucoup plus rapi<strong>de</strong>s (après 5secon<strong>de</strong>s), plus forts (un 'flash' très fort) et plus courts(les effets cess<strong>en</strong>t après 5 à 10 minutes). Tout commel'héroïne, le crack <strong>en</strong>traîne une dép<strong>en</strong>dance psychiqueet physique énorme. En conséqu<strong>en</strong>ce, ces <strong>de</strong>ux substancessont probablem<strong>en</strong>t les produits illégaux lesplus dangereux et qui provoqu<strong>en</strong>t la pire <strong>de</strong>s déchéanceschez les toxicomanes.20


Dép<strong>en</strong>danceRisquesLa consommation <strong>de</strong> cocaïne <strong>en</strong>traîne une fortedép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale. En principe, l'usager ne souffrepas <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique et il n'y a pas <strong>de</strong> réel état<strong>de</strong> manque (sauf <strong>en</strong> cas d'usage régulier et int<strong>en</strong>se).Toutefois, si une personne a pris <strong>de</strong> la cocaïne p<strong>en</strong>dantun certain temps et a <strong>en</strong>suite arrêté, les risques <strong>de</strong>dépression et d'épuisem<strong>en</strong>t ne sont pas négligeables.La t<strong>en</strong>tation d'<strong>en</strong> repr<strong>en</strong>dre est donc importante sibi<strong>en</strong> qu'on peut malgré tout parler d'une certaineforme <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique. Une consommationprolongée <strong>en</strong>traînera <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'angoisse et <strong>de</strong>dépression importants s'accompagnant souv<strong>en</strong>t d'insomnies,d'un délire <strong>de</strong> persécution et d'hallucinationsvisuelles ou auditives. La forte dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>taleest à imputer au mon<strong>de</strong> illusoire que crée la consommation<strong>de</strong> cocaïne. Comme celle-ci provoque gaietéet énergie, très vite l'usagerveut <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>dre davantage.S'il ne réalise pas que less<strong>en</strong>sations provoquées par lacocaïne ne sont qu'illusions,il lui sera très difficiled'arrêter. Signalons égalem<strong>en</strong>tque la cocaïne est unedrogue fréquemm<strong>en</strong>t prise<strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t par leshéroïnomanes (et ce généralem<strong>en</strong>tpour comp<strong>en</strong>ser leseffets négatifs <strong>de</strong> l'héroïne).Concernant le crack et lafreebase, les choses sont quelque peu différ<strong>en</strong>tes. Leseffets du crack sont puissants et rapi<strong>de</strong>s. Ils mèn<strong>en</strong>ttrès vite à une forte dép<strong>en</strong>dance psychique et physique.En effet, la prise d'une seule et unique dose peutdéjà <strong>en</strong>traîner une dép<strong>en</strong>dance à cette drogue. Vu leurbesoin int<strong>en</strong>se <strong>de</strong> consommation, les usagers dép<strong>en</strong>dantsdu crack adopt<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t un comportem<strong>en</strong>tcriminel et agressif. Comme le produit cesse rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>tses effets, les usagers peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre jusqu'àtr<strong>en</strong>te doses <strong>en</strong> une seule journée.Outre la dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale, la cocaïne comportediffér<strong>en</strong>ts risques. Plus, et plus souv<strong>en</strong>t, un usager <strong>en</strong>consomme, plus les risques augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. Les personnesqui ont un cœur fragile, souffr<strong>en</strong>t d'hypert<strong>en</strong>sion,d'épilepsie ou <strong>de</strong> diabète cour<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core davantage <strong>de</strong>risques. L'usage régulier <strong>de</strong> cocaïne <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre unediminution <strong>de</strong> l'appétit, ce qui provoque une perte <strong>de</strong>poids ainsi qu'un affaiblissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la condition physique.Par ailleurs, la résistance à diverses infectionset maladies diminue. Comme la consommation faitdisparaître la s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> fatigue, le corps puise dansses réserves ce qui provoque insomnies, dépression etépuisem<strong>en</strong>t. En outre, quand la cocaïne est combinéeà <strong>de</strong> l'alcool, la gueule <strong>de</strong> bois arrive plus tard, mais<strong>de</strong>ux fois plus fort. Pour se s<strong>en</strong>tir à nouveau bi<strong>en</strong>, souv<strong>en</strong>tl'usager repr<strong>en</strong>dra une nouvelle dose. Sans coke,il se s<strong>en</strong>tira rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t inutileet vidé. Lors d'un usagerégulier <strong>de</strong> cocaïne, le comportem<strong>en</strong>tirritable et agressifdu consommateur le r<strong>en</strong>dégoïste, arrogant et froid.Ceci peut provoquer <strong>de</strong>s problèmeset <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ds dansson <strong>en</strong>tourage (famille, amis,école, travail, ...).Une telle consommation peut<strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s angoisses et <strong>de</strong>shallucinations. L'usager<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t méfiant et paranoïaque.Ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t peut se manifester par un comportem<strong>en</strong>tagressif et provoquer une perte totale <strong>de</strong> contactavec la réalité.Le fait <strong>de</strong> sniffer la cocaïne peut provoquer uneinflammation <strong>de</strong>s muqueuses nasales (douleur aiguëdans le nez), <strong>de</strong>s rhumes chroniques, <strong>de</strong>s maux <strong>de</strong> têteviol<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>s saignem<strong>en</strong>ts réguliers du nez voirememe une perforation <strong>de</strong> la cloison nasale (un troudans l'os du nez). L'injection <strong>de</strong> cocaïne peut <strong>en</strong>traîner<strong>de</strong>s abcès et favoriser la transmission <strong>de</strong>s virus <strong>de</strong>21


l'hépatite ou du SIDA (usage partagé <strong>de</strong> seringues).Fumer la cocaïne ou utiliser la technique du chinoisavec <strong>de</strong> la cocaïne purifiée (freebase ou crack) estbeaucoup plus dangereux que <strong>de</strong> la sniffer. En effet,outre une rapi<strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance, les poumons sont égalem<strong>en</strong>taffectés et <strong>de</strong>s troubles cardio-vasculaires peuv<strong>en</strong>tsurv<strong>en</strong>ir.En cas d'assistance à une personne toxico-dép<strong>en</strong>danteà ces produits, il faut t<strong>en</strong>ir compte du fait que, dans lecadre d'une désintoxication, les risques <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>sont importants, vu l'état dépressif sérieux qu'un telsevrage provoque chez l'usager.Bon à savoirAinsi, si au départ une personne comm<strong>en</strong>ce à pr<strong>en</strong>dre<strong>de</strong> la cocaïne pour se s<strong>en</strong>tir cool, il y a <strong>de</strong> fortes chancespour qu'<strong>en</strong> définitive, elle ne soit <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ue qu'instableet pitoyable.«Premiers soins <strong>en</strong> cas d'overdose»Transporter la personne dans un <strong>en</strong>droit calme et faire<strong>en</strong> sorte qu'elle ne per<strong>de</strong> pas consci<strong>en</strong>ce. Toujoursfaire appel à un mé<strong>de</strong>cin d'urg<strong>en</strong>ce ou au serviced'Ai<strong>de</strong> Médicale Urg<strong>en</strong>te.2.2 Speed et autres dérivés d'amphétamines«Les rapports sexuels sont-ils meilleurs après avoirpris <strong>de</strong> la cocaïne?»Une consommation modérée <strong>de</strong> cocaïne peut stimulerles rapports sexuels mais un usage plus importantdiminue le stimulus et l'appétit sexuel peut mêmetotalem<strong>en</strong>t disparaître (impuissance).«La confiance <strong>en</strong> soi augm<strong>en</strong>te-t-elle après avoir snifféune ligne <strong>de</strong> coke?»Certains pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet <strong>de</strong> la coke (ou du speed) <strong>en</strong>p<strong>en</strong>sant que sous son influ<strong>en</strong>ce ils établiront plus facilem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s contacts et paraîtront plus 'cool'. Cemon<strong>de</strong> illusoire est cep<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> courte durée. Eneffet, <strong>en</strong> cas d'usage régulier, c'est juste l'inverse quise produit. L'usager se s<strong>en</strong>t déprimé, épuisé et il lui<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t difficile d'établir <strong>de</strong>s contacts sociaux. Seuleune nouvelle prise <strong>de</strong> coke (ou <strong>de</strong> speed) lui permettra<strong>de</strong> se s<strong>en</strong>tir mieux p<strong>en</strong>dant quelques heures. Enfait, il ne peut plus s'<strong>en</strong> passer et du fait <strong>de</strong> l'accoutumance,les effets moins agréables pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le <strong>de</strong>ssussur le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>-être du début. L'usagerest plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t fatigué ou mala<strong>de</strong>, se s<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t'down', <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t anxieux et méfiant (s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>persécution).Prés<strong>en</strong>tationLes amphétamines, <strong>de</strong>xamphétamines et les métamphétaminessont <strong>de</strong>s amines <strong>de</strong> réveil, produits chimiquesqui ont un effet stimulant sur le système nerveuxc<strong>en</strong>tral. Contrairem<strong>en</strong>t à la cocaïne, l'amphétamine aété développée dans un but thérapeutique précis, àsavoir le soulagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'asthme. Avant l'apparition<strong>de</strong> l'amphétamine <strong>en</strong> 1935, on avait recours, pour cefaire, à 1'efedrine. P<strong>en</strong>dant la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale,<strong>de</strong>s amphétamines ont été distribuées par plusieursarmées à leurs soldats (Angleterre, Etats-Unis,Allemagne, Japon, ...) afin d'accroître leur att<strong>en</strong>tion(apres la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, 5 % <strong>de</strong> la populationjaponaise âgée <strong>de</strong> 16 à 25 ans étai<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dants<strong>de</strong>s amphétamines). Jusque dans les années 60,les amphétamines ont été prescrites comme substancestimulante et amaigrissante. (Aujourd'hui <strong>en</strong>core, uncertain nombre <strong>de</strong> produits amaigrissants prés<strong>en</strong>ts surle marché conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s amphétamines). Progressivem<strong>en</strong>t,les conséqu<strong>en</strong>ces désastreuses d'un usageincontrôlé se sont cep<strong>en</strong>dant manifestées et <strong>en</strong> 1970,les amphétamines ont fait l'objet d'un contrôle légalinternational. Elles sont principalem<strong>en</strong>t utilisées pouraugm<strong>en</strong>ter l'<strong>en</strong>durance et pour lutter contre la s<strong>en</strong>sation<strong>de</strong> fatigue. Il n'est dès lors pas étonnant qu'ellessoi<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t consommées par <strong>de</strong>s personnes22


qui doiv<strong>en</strong>t (veul<strong>en</strong>t) réaliser <strong>de</strong>s performances et qui<strong>en</strong> abus<strong>en</strong>t à cette fin; citons par exemple le milieuestudiantin (Captagon ou Catorid), sportif (dopage)ou <strong>en</strong>core celui <strong>de</strong> la nuit (une ligne <strong>de</strong> 'speed').Certaines amphétamines sont disponibles sur ordonnancemédicale, d'autres necircul<strong>en</strong>t que sur le marchénoir. Cep<strong>en</strong>dant, les amphétamines«légales» sont égalem<strong>en</strong>tnégociées sur le marchénoir.Métho<strong>de</strong>s d'utilisationLes amphétamines exist<strong>en</strong>tsous forme <strong>de</strong> pilules, <strong>de</strong>capsules ou <strong>de</strong> poudre (cettepoudre a une couleur quivarie du blanc-sale au jauneet a un parfum d'aman<strong>de</strong>). Elles peuv<strong>en</strong>t être avaléesou sniffées. Parfois, la poudre est placée dans unefeuille <strong>de</strong> cigarette et avalée. Le 'speed', dissout dansun liqui<strong>de</strong>, peut égalem<strong>en</strong>t être injecté. Il existe égalem<strong>en</strong>tune forme cristalline <strong>de</strong> l'amphétamine appelée'l’ice'. Il se prés<strong>en</strong>te sous la forme <strong>de</strong> cristaux blancsaussi appelés 'Crystal meth'. Le fait <strong>de</strong> fumer ou d'inhalerl'amphétamine, sous cette forme, est assez rare<strong>en</strong> Belgique. En fait, l'ice est pour les amphétaminesce que le crack est pour la cocaïne, si ce n'est qu'il nes'agit pas d'une base. Les dénominations populairesutilisées pour les amphétamines sont: 'speed', 'uppers'ou 'pep'.Action et effetsLes effets <strong>de</strong>s amphétamines sont comparables à ceux<strong>de</strong> la cocaïne. Elles donn<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'énergie et augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>durance ainsi que l'att<strong>en</strong>tion, provoqu<strong>en</strong>t uns<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'euphorie, une diminution <strong>de</strong> l'appétit et <strong>de</strong>la s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> fatigue, une augm<strong>en</strong>tation du rythmecardiaque, <strong>de</strong> la température du corps (danger <strong>de</strong> surchauffe)et <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>sion artérielle. L'effet stimulantdép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> la dose absorbée, du mo<strong>de</strong> d'utilisation etdu consommateur même.Les effets du 'speed' sont plus l<strong>en</strong>ts que ceux <strong>de</strong> lacocaïne (<strong>en</strong> cas d'injection, les <strong>de</strong>ux produits agiss<strong>en</strong>tcep<strong>en</strong>dant immédiatem<strong>en</strong>t) et dur<strong>en</strong>t plus longtemps,à savoir <strong>en</strong>viron huit heures.Les amphétamines donn<strong>en</strong>tl'impression <strong>de</strong> pouvoirmieux se conc<strong>en</strong>trer mais, <strong>en</strong>réalité, il <strong>en</strong> va tout autrem<strong>en</strong>t.Des palpitations, <strong>de</strong>sétourdissem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s maux<strong>de</strong> tête apparaiss<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t.En cas d'absorption <strong>de</strong>plus fortes doses ou d'usagerégulier, le consommateur<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t irritable, instable etméfiant. Son comportem<strong>en</strong>test incontrolable et peut semanifester par une agressivité extreme. Par ailleurs,l'organisme <strong>de</strong> l'usager perd <strong>de</strong> sa résistance (maladiesfréqu<strong>en</strong>tes, insomnies et perte <strong>de</strong> poids), sonaspect physique se détériore (mauvaise <strong>de</strong>ntition,peau livi<strong>de</strong>, visage creux, regard transluci<strong>de</strong>) et ilattrape <strong>de</strong>s tics (ex.: grincem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts). Une consommationprolongée <strong>de</strong> speed <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>spsychoses tels que <strong>de</strong>s délires <strong>de</strong> persécution (paranoïa)et <strong>de</strong>s hallucinations visuelles. Les psychosesdues à l'usage <strong>de</strong> cocaïne ou d'amphétamines sontsouv<strong>en</strong>t caractérisées par une s<strong>en</strong>sation correspondantà <strong>de</strong>s petites bêtes grouillant sous la peau, ce qui provoque<strong>de</strong> très fortes démangeaisons pouvant am<strong>en</strong>erl'usager à se gratter à sang.Dép<strong>en</strong>danceLa consommation d'amphétamines <strong>en</strong>traîne une trèsforte dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale. En principe, il n'y a pas <strong>de</strong>dép<strong>en</strong>dance physique mais un usage régulier et prolongépeuv<strong>en</strong>t provoquer un état <strong>de</strong> manque. Dans cecas, un arrêt <strong>de</strong> la consommation causera une certaineagitation, un état dépressif et <strong>de</strong> fatigue. La tolé-23


ance <strong>de</strong> l'usager (adaptation du corps au produit quiy répond <strong>de</strong> moins <strong>en</strong> moins) intervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t, cequi signifie qu'une consommation <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plusimportante sera nécessaire pour ress<strong>en</strong>tir les mêmess<strong>en</strong>sations.La dép<strong>en</strong>dance psychique peut être très forte dans lamesure ou une consommation régulière donne le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<strong>de</strong> ne plus pouvoir fonctionner ou pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>plaisir sans speed. L'usager ne sera bi<strong>en</strong> dans sa peauqu'<strong>en</strong> <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant, sinon il se s<strong>en</strong>tira faible et déprimé.C'est précisém<strong>en</strong>t là que rési<strong>de</strong> le danger.Certains jeunes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du speed parce qu'ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tqu'<strong>en</strong> étant sous influ<strong>en</strong>ce ils auront plus <strong>de</strong> facilitésà établir <strong>de</strong>s contacts avec autrui et auront l'airplus 'cool'. Or, après un usage régulier, <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tstotalem<strong>en</strong>t opposés pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le <strong>de</strong>ssus.L'usager se s<strong>en</strong>t déprimé, épuisé et il lui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t difficiled'établir <strong>de</strong>s contacts sociaux. Seule une nouvelleprise lui permettra <strong>de</strong> se s<strong>en</strong>tir mieux p<strong>en</strong>dantquelques heures. En fait, plus la dép<strong>en</strong>dance s'installe,plus les effets indésirables se font ress<strong>en</strong>tir.L'usager est alors plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t fatigué ou mala<strong>de</strong>,il se s<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t 'down' et son aspect physique estmaladif (<strong>de</strong>ntition abîmée, teint livi<strong>de</strong>, visage creux,regard vi<strong>de</strong>). Il souffre d'angoisse, se s<strong>en</strong>t persécutéet, dans <strong>de</strong>s cas extrêmes, peut développer une psychose.En conclusion, si une personne comm<strong>en</strong>ce à pr<strong>en</strong>dre<strong>de</strong>s amphétamines pour avoir davantage confiance <strong>en</strong>elle, un usage régulier provoquera l'effet inverse, cequi l'incitera à augm<strong>en</strong>ter sa consommation <strong>en</strong>core ettoujours plus ... à tel point qu'il lui sera finalem<strong>en</strong>textrêmem<strong>en</strong>t difficile <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> ce cercle vicieux.RisquesOutre une forte dép<strong>en</strong>dance m<strong>en</strong>tale, l'usage d'amphétaminespeut comporter différ<strong>en</strong>ts risques. Plus laconsommation est importante et régulière, plus lesrisques augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. La prise d'amphétamines est trèsdangereuse pour les personnes qui souffr<strong>en</strong>t du cœur,d'hypert<strong>en</strong>sion, d'épilepsie ou <strong>de</strong> diabète. L'usagerégulier <strong>de</strong> speed (ou <strong>de</strong> coke) provoque une diminution<strong>de</strong> l'appétit, <strong>en</strong>traînant ainsi une perte <strong>de</strong> poids etun affaiblissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la condition physique. Par ailleurs,la résistance aux infections et aux maladiesdiminue. Comme, après consommation, la s<strong>en</strong>sation<strong>de</strong> fatigue disparaît, l'usager puise dans ses réserves,ce qui provoque <strong>de</strong>s insomnies, un état dépressif etd'épuisem<strong>en</strong>t. La diminution <strong>de</strong> la résistance et lescar<strong>en</strong>ces alim<strong>en</strong>taires ont <strong>de</strong>s répercussions sur l'étatphysique du toxicomane: les ongles cass<strong>en</strong>t, les <strong>de</strong>ntspourriss<strong>en</strong>t et les risques <strong>de</strong> troubles du rythme cardiaque,d'hémorragie cérébrale ou d'infarctus sontaccrus.Lors <strong>de</strong>s sorties <strong>en</strong> boîte <strong>de</strong> nuit, l'absorption <strong>de</strong> speedpeut provoquer une forte augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la températurecorporelle (danger <strong>de</strong> surchauffe). En effet, aprèsavoir dansé <strong>de</strong>s heures dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t étouffantet ce sans boire régulierem<strong>en</strong>t, la consommation<strong>de</strong> speed peut s'avérer extrêmem<strong>en</strong>t dangereuse et<strong>en</strong>traîner une surchauffe et une déshydratation ducorps.Signalons égalem<strong>en</strong>t que la combinaison <strong>de</strong> speedavec d'autres produits (p.ex. l'alcool) peut être trèsdangereuse. Souv<strong>en</strong>t, le speed est pris <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant qu'ils'agit <strong>de</strong> coke ou d'XTC. Ses effets sont cep<strong>en</strong>dantplus forts et dur<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t plus longtemps, ce quipeut désagréablem<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>dre l'usager. La consommation<strong>de</strong> speed agit égalem<strong>en</strong>t sur le comportem<strong>en</strong>t:susceptibilité, dépression ou agressivité. Laprise régulière d'amphétamines peut provoquer <strong>de</strong>graves angoisses ainsi que <strong>de</strong>s hallucinations.L'usager <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t méfiant, ce qui peut se traduire parun comportem<strong>en</strong>t agressif ou paranoïaque et m<strong>en</strong>er àune perte totale du contact avec la réalité. Le fait <strong>de</strong>sniffer du speed peut <strong>en</strong>dommager les muqueusesnasales. L'injection comporte quant à elle <strong>de</strong>s risquesd'infection ou <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> l'hépatite B ou Cainsi que du virus HIV. Lors d'une t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> désaccoutumanceaux amphétamines ou à la cocaïne, on nepeut pas négliger les risques <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, ceux-ci étantliés à l'état dépressif <strong>de</strong> l'usager.24


Bon à savoir«La consommation <strong>de</strong> speed permet-elle d'obt<strong>en</strong>irune jolie et fine silhouette?»Outre la s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> fatigue, les amphétamines diminu<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t celle <strong>de</strong> la faim. Ainsi, les consommateurs<strong>de</strong> speed per<strong>de</strong>nt du poids. Cep<strong>en</strong>dant, laprise <strong>de</strong> speed ne donne pas un corps sain et mince.Au contraire, l'usager épuise toutes les réserves <strong>de</strong> soncorps, ce qui a <strong>de</strong>s répercussions visibles: ongles cassants,<strong>de</strong>nts qui tomb<strong>en</strong>t, teint livi<strong>de</strong>, visage creux,aspect maladif et regard flou. Ces caractéristiques,conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> speed, ne répon<strong>de</strong>nt àaucun idéal <strong>de</strong> beauté.«Que faire <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> surchauffe?»Lors <strong>de</strong>s sorties <strong>en</strong> boîte <strong>de</strong> nuit, le speed tout comme1'XTC peuv<strong>en</strong>t provoquer une surchauffe du corps(hyperthermie) liée à une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> sa température.Après avoir dansé <strong>de</strong>s heures (sans ress<strong>en</strong>tir lafatigue) dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t étouffant et ce sansboire régulièrem<strong>en</strong>t, la consommation <strong>de</strong> speed peuts'avérer extrêmem<strong>en</strong>t dangereuse et provoquer unesurchauffe et une déshydratation du corps. Il est dèslors nécessaire pour l'usager <strong>de</strong> se rafraîchir, <strong>de</strong> sereposer et <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> se désaltérer (pas d'alcool).«A-t-on davantage confiance <strong>en</strong> soi sous l'influ<strong>en</strong>ced'une ligne <strong>de</strong> speed ou <strong>de</strong> coke?»Certains jeunes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du speed parce qu'ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tqu'<strong>en</strong> étant sous influ<strong>en</strong>ce, ils auront plus <strong>de</strong> facilitésà établir <strong>de</strong>s contacts et auront l'air plus 'cool'.Or, à la suite d'une consommation prolongée, <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tstotalem<strong>en</strong>t opposés pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le <strong>de</strong>ssus.L'usager se s<strong>en</strong>t déprimé, épuisé et il lui semble diffficiled'établir <strong>de</strong>s contacts sociaux. Seule une nouvelleprise <strong>de</strong> speed lui permettra <strong>de</strong> se s<strong>en</strong>tir mieux p<strong>en</strong>dantquelques heures. En fait, il ne peut plus s'<strong>en</strong> passeret plus la consommation est int<strong>en</strong>sive, plus leseffets indésirables ressort<strong>en</strong>t. L'usager est plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>tfatigué et mala<strong>de</strong>, il se s<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t 'down' et aun aspect physique maladif (<strong>de</strong>ntition abîmée, peaulivi<strong>de</strong>, visage creux, regard vi<strong>de</strong>). Il souffre souv<strong>en</strong>td'angoisse et aura un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> persécution.En conclusion, si vous voulez pr<strong>en</strong>dre du speed pouravoir davantage confiance <strong>en</strong> vous, il y a <strong>de</strong> forteschances que vous finissiez <strong>en</strong> 'looser' épuisé, anxieuxet misérable.25


3. Les hallucinogènes (psychodysleptiques)3.1 Le cannabis sativaMétho<strong>de</strong>s d'utilisationGénéralitésLe haschich et la marihuana sont tous <strong>de</strong>ux issus <strong>de</strong>la plante Cannabis Sativa. Depuis <strong>de</strong>s siècles, le chanvreest utilisé pour produire <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s vêtem<strong>en</strong>tset <strong>de</strong> l'huile.La substance active hallucinogène s'appelle le THC(tetra-hydrocannabinol). Elle se situe principalem<strong>en</strong>tdans les boutons <strong>de</strong> la plante femelle du Cannabis. Laquantité <strong>de</strong> THC prés<strong>en</strong>te dép<strong>en</strong>d du climat danslequel la plante Cannabis est cultivée: s'il s'agit d'unclimat chaud et que la plante est cultivée à une certainealtitu<strong>de</strong> (comme au Liban ou au Népal), la conc<strong>en</strong>tration<strong>de</strong> THC sera élevée. Le cannabis cultivéaux Pays-Bas (Ne<strong>de</strong>rwiet) prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t unehaute conc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> substance active.Le Cannabis est principalem<strong>en</strong>t cultivé <strong>en</strong> Afrique duNord, <strong>en</strong> Afrique C<strong>en</strong>trale et au Proche-Ori<strong>en</strong>t, maiségalem<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s plantations (<strong>de</strong>s serres) <strong>en</strong>Occi<strong>de</strong>nt. C'est la drogue illégale la plus répandue etla plus utilisée.Le haschich ('shit') est la substance obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> compressantla résine du chanvre. Il se prés<strong>en</strong>te sous laforme <strong>de</strong> tranches ou <strong>de</strong> barrettes dont la couleur variedu brun clair au noir.La marihuana ('herbe', 'wiet', 'grass' ou 'pot') est quantà elle obt<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> séchant la plante femelle duCannabis et <strong>en</strong> l'émiettant (avec ou sans les feuilles).La marihuana a une couleur qui varie du gris-vert auvert-brun et ressemble à une infusion d'herbes ou<strong>en</strong>core à du tabac.L'huile <strong>de</strong> haschich, un liqui<strong>de</strong> noir ayant une forteconc<strong>en</strong>tration <strong>de</strong> THC, est assez rarem<strong>en</strong>t utilisée. Lehaschich et la marihuana ont une o<strong>de</strong>ur typique (résineuse).Le Cannabis est généralem<strong>en</strong>t fumé. La marihuana oule haschich sont alors mélangés à du tabac pour <strong>en</strong>faire ce qu'on appelle «un joint». On peut aussi fumerle produit pur, avec <strong>de</strong>s pipes spéciales, comme lapipe à eau.Le Cannabis peut égalem<strong>en</strong>t être ingéré, inséré ou nondans un plat (comme le 'space cake'), mais ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>consommation est plus rare.Actions et effetsL'effet du cannabis dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> sa conc<strong>en</strong>tration <strong>en</strong>THC (la substance active), <strong>de</strong> la quantité consommée,<strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> l'expéri<strong>en</strong>ce du consommateur.Lorsqu'il est fumé, ses effets apparaiss<strong>en</strong>t après 10minutes. L'usager se s<strong>en</strong>t alors euphorique (être highou stoned) durant <strong>de</strong>ux à quatre heures. Lorsqu'il estingéré, les effets apparaiss<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t après uneheure mais dur<strong>en</strong>t plus longtemps.La consommation <strong>de</strong> marihuana ou <strong>de</strong> haschich r<strong>en</strong>forcel'humeur: si l'usager se s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, il voit la vie <strong>en</strong>rose, mais s'il est déprimé ou fatigué, ces s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tsseront plus int<strong>en</strong>ses. Mieux vaut donc ne pas pr<strong>en</strong>dre<strong>de</strong> cannabis si l'on n'est pas <strong>en</strong> forme.Suite à la prise d'une dose normale, le consommateuréprouve une s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> plaisir. L'agitation et l'hilaritéinitiales sont suivies d'un état <strong>de</strong> relaxation aucours duquel la notion d'espace-temps change. Sonodorât, son goût, sa vue et son ouïe sont plus s<strong>en</strong>sibles.Il lui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t difficile <strong>de</strong> se conc<strong>en</strong>trer et <strong>de</strong> p<strong>en</strong>ser<strong>de</strong> manière logique. De plus, <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong>mémoire (temporaires) se manifest<strong>en</strong>t. Lorsqu'il a prisdu cannabis, l'usager peut avoir <strong>de</strong>s crises d'hilarité et<strong>de</strong> boulimie (principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>vies <strong>de</strong> sucreries).Les réactions physiques sont généralem<strong>en</strong>t les suivantes:accélération du rythme cardiaque, léger26


étourdissem<strong>en</strong>t et tremblem<strong>en</strong>ts, augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>l'appétit, bouche sèche, yeux rouges et pupilles dilatées.Si une dose plus importante est consommée, les effetssont plus int<strong>en</strong>ses et <strong>de</strong>s illusions auditives et visuellespeuv<strong>en</strong>t apparaître. Comme avec le LSD, le consommateurpeut comm<strong>en</strong>cer à 'flipper': s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'angoisse, <strong>de</strong> paranoïa et réactions <strong>de</strong> panique.L'absorption <strong>de</strong> trop fortes doses peut causer <strong>de</strong> viol<strong>en</strong>tesnausées et <strong>de</strong>s spasmes musculaires.Dép<strong>en</strong>danceGénéralem<strong>en</strong>t, la consommation<strong>de</strong> cannabis n'<strong>en</strong>traînepas <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique,même si quelques casisolés ont été constatés. Iln'y a pas non plus d'effet <strong>de</strong>tolérance, c'est-à-dire d'adaptationdu corps au produit<strong>en</strong> y répondant moins. Iln'est donc pas nécessaire <strong>de</strong>pr<strong>en</strong>dre une dose toujoursplus forte pour obt<strong>en</strong>ir lemême résultat. Lorsque l'usagercesse sa consommation,il n'y a donc, habituellem<strong>en</strong>t, aucun symptôme<strong>de</strong> sevrage. Toutefois, s'il interrompt toute consommationaprès un usage prolongé et régulier, <strong>de</strong>s nausées,une perte d'appétit et un état d'agitation peuv<strong>en</strong>tse manifester. Ce sont les mêmes symptômes quiapparaiss<strong>en</strong>t lorsque l'on cesse <strong>de</strong> fumer du tabac. Laconsommation <strong>de</strong> cannabis peut cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>traînerune dép<strong>en</strong>dance psychique. En effet, certains usagersvont <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>core et toujours plus pour êtredavantage «high ou stoned». Cet état pr<strong>en</strong>d alors poureux une telle importance, qu'il pr<strong>en</strong>d le pas sur leursloisirs et leur vie sociale. Il est évi<strong>de</strong>nt que le faitd'être 'stoned' <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce n'est pas favorable à lastructuration <strong>de</strong> la vie. Si un usager pr<strong>en</strong>d du cannabispour parer l'<strong>en</strong>nui, oublier ses problèmes oupar manque <strong>de</strong> perspectives d'av<strong>en</strong>ir, le risque qu'il<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>ne psychiquem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dant n'est pas négligeable.Par ailleurs, un usage int<strong>en</strong>sif <strong>de</strong> ce produit augm<strong>en</strong>teles risques <strong>de</strong> maladies cardiaques et pulmonaires.Les risquesComme avec l'alcool et le tabac, les risques <strong>de</strong> problèmesphysiques et/ou psychiques liés à la prise <strong>de</strong>cannabis augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à mesure que l'on int<strong>en</strong>sifie laconsommation. En cas <strong>de</strong> grossesse ou d'allaitem<strong>en</strong>t,la consommation <strong>de</strong> shit ou d'herbe est fortem<strong>en</strong>tdéconseillée. Il faut égalem<strong>en</strong>tsignaler que, vu ladiminution <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong>conc<strong>en</strong>tration et <strong>de</strong> réaction,la conduite d'un véhiculesous influ<strong>en</strong>ce du produitest très dangereuse.L'absorption d'une trop fortedose peut <strong>en</strong>traîner unedépression ou <strong>de</strong> viol<strong>en</strong>tss<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'angoisse. Leconsommateur peut comm<strong>en</strong>cerà 'flipper', avoir <strong>de</strong>snausées, être pris <strong>de</strong> vertigeset même perdre consci<strong>en</strong>ce. La combinaison avec l'alcoolr<strong>en</strong>force le risque <strong>de</strong> ress<strong>en</strong>tir ces effets indésirables.Par ailleurs, mieux vaut éviter <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre du cannabissi l'on n'est pas bi<strong>en</strong> disposé.Lorsqu'on fume un joint, une double quantité <strong>de</strong>goudron pénètre dans les poumons. Dès lors, <strong>en</strong> casd'usage régulier, le risque <strong>de</strong> cancer <strong>de</strong>s poumons oud'autres affections pulmonaires n'est pas négligeable(le fait <strong>de</strong> fumer sans filtre et d'inhaler profondém<strong>en</strong>tla fumée r<strong>en</strong>forc<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ce risque).En outre, un usage régulier et prolongé peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drerune diminution <strong>de</strong> la fécondité (celle-ci re<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>tnormale dès que l'usager cesse sa consommation).27


En cas <strong>de</strong> consommation int<strong>en</strong>sive, une dép<strong>en</strong>dancepsychique et un risque d'apathie et d'isolem<strong>en</strong>t socialsont réels.Si la plupart <strong>de</strong>s consommateurs <strong>de</strong> cannabis ne pass<strong>en</strong>tpas aux <strong>drogues</strong> dures (à la cocaïne ou à l'héroïne),on ne peut cep<strong>en</strong>dant nier le fait que, pour certainsusagers, le cannabis peut être un tremplin pourle passage à la consommation d'autres <strong>drogues</strong>.Bon à savoir«Peut-il y avoir une dép<strong>en</strong>dance physique au cannabis?»Généralem<strong>en</strong>t, l'usage <strong>de</strong> cannabis n'<strong>en</strong>traîne pas <strong>de</strong>dép<strong>en</strong>dance physique. Quand on arrête d'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre,même après une consommation prolongée, le corpsne souffre pas et il n'est pas, non plus, nécessaire d'absorber<strong>de</strong>s doses <strong>en</strong>core et toujours plus importantespour arriver à un état similaire (<strong>en</strong> résumé: ni symptômes<strong>de</strong> sevrage, ni effet <strong>de</strong> tolérance). Le cannabispeut cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>traîner une dép<strong>en</strong>dance psychique,surtout <strong>en</strong> cas d'usage int<strong>en</strong>sif. Les s<strong>en</strong>sations procuréespar le fait <strong>de</strong> fumer un joint pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors le passur toute autre forme d'intérêt. Il faut savoir que laconsommation <strong>de</strong> cannabis ne résoudra pas vos problèmes.«L'usage <strong>de</strong> «<strong>drogues</strong> douces» mène-t-il à la consommation<strong>de</strong> «<strong>drogues</strong> dures»?»Il est préférable <strong>de</strong> ne pas faire <strong>de</strong> distinction stricte<strong>en</strong>tre <strong>drogues</strong> douces et dures. En effet, chaque produitpeut être consommé <strong>de</strong> manière douce ou dure. La fréqu<strong>en</strong>ceet l'int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> l'usage sont beaucoup plusimportantes que le type <strong>de</strong> produit consommé. Onqualifie <strong>de</strong> stepping-stone l'hypothèse selon laquellel'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> douces mène à la consommation <strong>de</strong><strong>drogues</strong> dures. De manière générale, le mon<strong>de</strong> sci<strong>en</strong>tifiquerejette cette idée. On pourrait donc supposer queles usagers <strong>de</strong> cannabis se limiteront principalem<strong>en</strong>t àce produit ou ne le consommeront qu'à titre expérim<strong>en</strong>tal.On ne peut cep<strong>en</strong>dant nier que les héroïnomaneset les autres toxicomanes ont généralem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cépar le cannabis mais, <strong>en</strong> réalité, cela n'a quepeu <strong>de</strong> rapport avec le type <strong>de</strong> produit. En effet, il s'agitplutot d'une question <strong>de</strong> personne et <strong>de</strong> prédisposition.Le fait qu'un usager passe du cannabis à un produitplus fort est presque toujours lié à <strong>de</strong>s problèmesindividuels ou à la situation sociale à laquelle il estconfronté.3.2 Les psychédéliques: LSD, psilocybineet mescalineGénéralitésLes psychédéliques modifi<strong>en</strong>t la perception <strong>de</strong>s s<strong>en</strong>s,provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s hallucinations et influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t la consci<strong>en</strong>ce.Ils peuv<strong>en</strong>t être subdivisés <strong>en</strong> 4 groupes:LSD, mescaline, psilocybine et methoxy-amphétamines.Le LSD ou lysergami<strong>de</strong> est, sans nul doute, la substancela plus connue parmi les psychédéliques. Ce produita été découvert <strong>en</strong> l 938 par A. Hofmann par extraction,<strong>en</strong> laboratoire et à <strong>de</strong>s fins thérapeutiques, <strong>de</strong> l'ergot <strong>de</strong>seigle. Il n'<strong>en</strong> découvrit les propriétés hallucinogènesqu'<strong>en</strong> 1943. Bi<strong>en</strong> que la mescaline soit connue <strong>de</strong>puisbeaucoup plus longtemps, le LSD fut le premier produitpsychédélique introduit dans le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal,et ce principalem<strong>en</strong>t via le mouvem<strong>en</strong>t hippie.La mescaline est un produit psychédélique extrait ducactus peyote. Depuis plusieurs siècles, elle fait partie<strong>de</strong>s rites religieux <strong>de</strong>s tribus d'indi<strong>en</strong>s mexicains('peyotisme'). Elle agit p<strong>en</strong>dant une dizaine d'heuresmais moins fort que le LSD. Ce produit possè<strong>de</strong> unfaible effet stimulant comparable à celui <strong>de</strong> l'ecstasymais moins puissant.La psilocybine et la psilocine sont les produitsactifs <strong>de</strong>s 'magic mushrooms', dont le plus répandu estle psilocybe mexicana. Comme le cactus peyote, cechampignon joue un rôle important dans certains ritesreligieux d'Amérique c<strong>en</strong>trale. Ses effets sontcomparables à ceux <strong>de</strong> la mescaline et dur<strong>en</strong>t <strong>de</strong>28


quatre à six heures. Outre le psilocybe, il existed'autres champignons possédant <strong>de</strong>s propriétés hallucinogènes,dont certains pouss<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>Belgique.Les methoxy-amphétamines regroup<strong>en</strong>t les psychédéliquessynthétiques qui ont égalem<strong>en</strong>t un effet excitantpropre aux amphétamines. En raison <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>uxtypes d'effets (hallucinogène et excitant), ces produitssont souv<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ciés et considérés comme ungroupe distinct parmi les amphétamines. Dans cettebrochure, ces substances, dont la MDMA (ecstasy)est la plus connue, sont appelées amphétamines hallucinogènes.Métho<strong>de</strong>s d'utilisationLe LSD agit déjà après absorption d'une très faiblequantité (50 à 100 microgrammes). Le plus souv<strong>en</strong>t,on le trouve sous la forme <strong>de</strong> «trips» qui sont <strong>en</strong> fait<strong>de</strong>s petits morceaux <strong>de</strong>papier imprégnés <strong>de</strong> LSDliqui<strong>de</strong> et qui sont avalés.Ceux-ci ressembl<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>spetits timbres et sont i<strong>de</strong>ntifiablespar les motifs qui lesorn<strong>en</strong>t: <strong>de</strong>ssins (ex.: fraiseou <strong>de</strong>mi-lune), symboles (leYing et le Yang ou le signeMantra) ou personnages <strong>de</strong>BD (ex.: Garfield ou BartSimpson). Le LSD peut égalem<strong>en</strong>t être v<strong>en</strong>du sous laforme <strong>de</strong> petites tablettes.Les appellations les plus courantes pour le LSD sont'trip' ou 'acid' (par <strong>en</strong>droit 'flippo' ou 'ijsje'). Quant auxchampignons cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> la psilocybine, <strong>de</strong> la psilocineou d'autres hallucinogènes, ils sont ingérés.Concernant le cactus peyote, il est coupé <strong>en</strong> tranches,lesquelles sont <strong>en</strong>suite séchées et peuv<strong>en</strong>t ainsi êtremâchées. Dans le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal, ce produit estpeu consommé.Action et effetsLa prise <strong>de</strong> produits psychédéliques r<strong>en</strong>force les émotions,modifie la perception du temps et <strong>de</strong> l'espace etprovoque d'importantes hallucinations, principalem<strong>en</strong>tvisuelles. Le consommateur fait alors ce qu'onappelle un 'trip'. L'effet et la nature <strong>de</strong> celui-ci dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la dose absorbée, du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> consommation,mais aussi <strong>de</strong> l'état et <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans lesquelsse trouve l'usager.Le LSD comm<strong>en</strong>ce à agir <strong>en</strong>tre une <strong>de</strong>mi-heure et uneheure après la prise. Sudation, accélération du rythmecardiaque, vertiges sont les signes <strong>de</strong> son action et lasuite du trip se caractérise par une succession <strong>de</strong>vagues qui provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> moral chezl'usager. Le consommateur vit alors dans un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>rêve au sein duquel il est <strong>en</strong> profon<strong>de</strong> symbiose avecson <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et dans lequel il expérim<strong>en</strong>te uneprofon<strong>de</strong> introspection (voyageintérieur). Les psychédéliquesinduis<strong>en</strong>t une modification<strong>de</strong> la perceptionremarquable appelée synesthésie.Il s'agit d'un mélange<strong>de</strong>s s<strong>en</strong>s et <strong>de</strong>s perceptions:on voit la musique, écouteles couleurs, s<strong>en</strong>t l'air, ...Généralem<strong>en</strong>t, le consommateurréalise que ce qu'il ress<strong>en</strong>tprovi<strong>en</strong>t du produit absorbé. Cep<strong>en</strong>dant, lorsquecet état <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce disparaît, l'usager perd toutcontact avec la réalité et une psychose s'installe. Cephénomène peut être terriblem<strong>en</strong>t angoissant et m<strong>en</strong>erà <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> panique dont les conséqu<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>têtre désastreuses, surtout chez <strong>de</strong>s personnes dépressives,instables ou anxieuses. Lorsque les hallucinations,par exemple <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts imprévus, sontperçues <strong>de</strong> manière m<strong>en</strong>açante et provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sangoisses, le consommateur comm<strong>en</strong>ce à 'flipper'. Onparle alors <strong>de</strong> 'mauvais trip'. Généralem<strong>en</strong>t, un trip29


dure <strong>en</strong>tre 5 et 10 heures (20 heures dans <strong>de</strong>s casexceptionnels). Il peut arriver que quelques jours,voire quelques semaines après, <strong>de</strong> nouvelles hallucinationsapparaiss<strong>en</strong>t spontaném<strong>en</strong>t. Ces 'flash-backs'peuv<strong>en</strong>t être très dangereux dans certaines situations(p.ex. lors <strong>de</strong> la conduite d'un véhicule).Concernant la psilocybine et la mescaline, leurs effetssont comparables à ceux du LSD mais sont moinsprononcés. La mescaline possè<strong>de</strong> par ailleurs un légereffet excitant.Dép<strong>en</strong>danceLes risques <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance physique ou m<strong>en</strong>tale sontassez faibles. La tolérance du corps au LSD est telleque l'absorption d'une nouvelle dose quelques joursaprès la <strong>de</strong>rnière prise n'aura aucun effet. L'usager nepourra refaire un trip qu'après une interruption <strong>de</strong> 3 à4 jours. Après <strong>de</strong>ux semaines, la tolérance disparaît ànouveau. Cette tolérance cyclique explique que ladép<strong>en</strong>dance au LSD est tout à fait exceptionnelle.Ceci ne veut cep<strong>en</strong>dant pas dire que le LSD et autrespsychédéliques sont sans danger. Au contraire, les risques<strong>en</strong>courus par leur consommation ne sont pasnégligeables.Les risquesMême si les risques <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance sont très faibles,les psychédéliques ne sont pas sans danger.Il est notamm<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t déconseillé d'<strong>en</strong> consommerp<strong>en</strong>dant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> grossesse ou d'allaitem<strong>en</strong>t.Par ailleurs, la conduite d'un véhicule, mêmeplusieurs heures après la prise d'un trip, peut avoir <strong>de</strong>sconséqu<strong>en</strong>ces fatales.Les personnes dépressives, anxieuses, instables ouqui ont une prédisposition psychotique cour<strong>en</strong>tdavantage <strong>de</strong> risques. En effet, un trip peut provoquer<strong>de</strong>s dommages psychiques importants et l'usager peutalors rester emprisonné dans sa psychose. Pour lesmêmes raisons, il est égalem<strong>en</strong>t préférable d'éviter <strong>de</strong>consommer ces produits dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t désagréableou lorsqu'on est <strong>de</strong> mauvaise humeur, agressifou angoissé. Les personnes souffrant <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong>santé comme l'asthme, une affection du foie, <strong>de</strong>s reinsou <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s problèmes cardiaques, cour<strong>en</strong>t davantage<strong>de</strong> risques.En cas <strong>de</strong> 'mauvais trip', le rêve tourne au cauchemar.La situation est alors ress<strong>en</strong>tie comme angoissantepar le consommateur, ce qui le conduit généralem<strong>en</strong>tà <strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> panique. S'il n'y a personneà ce mom<strong>en</strong>t-là pour le calmer et le maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>contact avec la réalité, ses réactions peuv<strong>en</strong>t êtrefatales.Par ailleurs, il peut arriver que les effets <strong>de</strong>s psychédéliques,surtout ceux liés à la prise <strong>de</strong> produits naturels(champignons, ...), soi<strong>en</strong>t beaucoup plus forts queprévus et provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mauvaises surprises.Les 'flash-backs', qui surgiss<strong>en</strong>t quelquefois <strong>de</strong>ssemaines, voire <strong>de</strong>s mois après le trip initial, sontextrêmem<strong>en</strong>t troublants et survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t aumauvais mom<strong>en</strong>t (conduite d'un véhicule, travail dangereux,...).La combinaison du LSD ou <strong>de</strong> champignons avecd'autres <strong>drogues</strong>, <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts ou <strong>de</strong> l'alcool peutavoir <strong>de</strong>s effets inatt<strong>en</strong>dus et désagréables.Bon à savoir«Qu'est-ce qu'un mauvais trip?»Lors d'un mauvais trip, les visions provoquées par la30


prise <strong>de</strong> LSD sont perçues comme m<strong>en</strong>açantes etangoissantes par l'usager. Il ne vit pas un rêve mais uncauchemar dont il ne peut s'échapper. Il comm<strong>en</strong>cealors à 'flipper', perd contact avec la réalité et a <strong>de</strong>scrises <strong>de</strong> panique, ce qui peut <strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s réactionsdangereuses. Dans ce cas, il faut transporter l'usagerdans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t calme et le tranquilliser jusqu'àla fin <strong>de</strong> son trip. Il est très important <strong>de</strong> le maint<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> contact avec la réalité.vite été retiré du marché légal puisqu'il semblait inefficaceet avait <strong>de</strong>s effets indésirables sur le comportem<strong>en</strong>t.Dans les années 70, la MDMA a débarqué surle marché noir aux Etats-Unis et fin <strong>de</strong>s années 80,elle fait son apparition dans les discothèques europé<strong>en</strong>nessous le nom d'ecstasy. Ce produit a d'abord étéintroduit sur l'île d'Ibiza, bi<strong>en</strong> connue pour sa vie nocturnefestive, pour se retrouver <strong>en</strong>suite au Royaume-«Qu'est-ce qu'un 'flash-back'?»Le flash-back est une conséqu<strong>en</strong>ce indésirable <strong>de</strong> laprise <strong>de</strong> LSD. L'usager vit alors une partie <strong>de</strong> son tripune secon<strong>de</strong> fois, et ce sans avoir repris <strong>de</strong> produit.Cette hallucination spontanée peut surv<strong>en</strong>ir quelquesjours, voire quelques semaines après le trip initial. Sicela arrive par exemple lors <strong>de</strong> la conduite d'un véhicule,les conséqu<strong>en</strong>ces peuv<strong>en</strong>t être fatales.4. Les amphétamines hallucinogènesEn généralLes amphétamines hallucinogènes, égalem<strong>en</strong>t appeléesmethoxy-amphétamines, ont une double action.D'une part, elles possè<strong>de</strong>nt un effet stimulant lié àl'amphétamine et d'autre part, elles ont un effet stupéfiant.Ces substances chimiques sont très proches <strong>de</strong>la mescaline hallucinogène et <strong>de</strong> la métamphétamineexcitante. L'amphétamine hallucinogène la plus connueest la MDMA (3, 4 - Méthylène-Dioxy-MéthAmphétamine), plus connue sous le nom d'ecstasy.Il existe d'autres produits <strong>de</strong> la même famillecomme le MDA, MDEA, DOM, DOET et TMA.Certains sont caractérisés par un effet stimulant, d'autrespar un effet hallucinogène.En 1914, la MDMA a été commercialisée par la sociétépharmaceutique alleman<strong>de</strong> Merck comme médicam<strong>en</strong>tamaigrissant. Cep<strong>en</strong>dant, le produit a assezUni et faire <strong>en</strong>fin la conquête <strong>de</strong> l'Europe <strong>en</strong>tière.Actuellem<strong>en</strong>t, l'ecstasy est reconnu comme «drogue<strong>de</strong> danse», étroitem<strong>en</strong>t associé à la house, à la technoet aux rave parties.Métho<strong>de</strong>s d'utilisationL'ecstasy se prés<strong>en</strong>te généralem<strong>en</strong>t sous la formed'une pilule, mais on le trouve égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> capsuleset parfois <strong>en</strong> poudre. Les pilules d'ecstasy peuv<strong>en</strong>tavoir n'importe quelle couleur, diverses formes et sontsouv<strong>en</strong>t ornées d'un symbole (superman, soleil ouautre signe). Ces pilules sont rarem<strong>en</strong>t composéesuniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> MDMA. En effet, elles conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'amphétamine, <strong>de</strong> la MDA, ou<strong>en</strong>core d'autres produits chimiques, lesquels peuv<strong>en</strong>tcomporter davantage <strong>de</strong> risques ou <strong>en</strong>core n'avoiraucun effet. Par ailleurs, comme les doses peuv<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t varier <strong>de</strong> pilule <strong>en</strong> pilule, on ne sait jamaisni ce qu'on avale, ni quelle sera l'int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s effets.31


Actions et effetsLes effets apparaiss<strong>en</strong>t dans la <strong>de</strong>mi-heure ou l'heurequi suit la prise d'ecstasy. Ils ont une durée d'<strong>en</strong>viron4 à 6 heures selon la dose absorbée.Les principaux effets physiques sont l'accélération durythme cardiaque, l'augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la t<strong>en</strong>sion artérielleet <strong>de</strong> la température corporelle (danger <strong>de</strong> surchauffe).Il peut y avoir d'autres conséqu<strong>en</strong>ces commeune bouche sèche, <strong>de</strong>s pupilles dilatées, <strong>de</strong>s joues rai<strong>de</strong>s,<strong>de</strong>s nausées, <strong>de</strong>s palpitations cardiaques, <strong>de</strong>sinsomnies, un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'anxiété et <strong>de</strong> panique. Parailleurs, l'ecstasy provoque généralem<strong>en</strong>t une s<strong>en</strong>sationd'euphorie et un regain d'énergie.Une désinhibition et une sociabilité extrême caractéris<strong>en</strong>tl'usager sous influ<strong>en</strong>ce. Cep<strong>en</strong>dant, plusieursjours après la prise, la fatigue revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> force, souv<strong>en</strong>taccompagnée d'un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> dépression, d'oisivetéet parfois d'anxiété.Les MDEA et MDA sont souv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dues pour <strong>de</strong>secstasys. Mais, comparées à la MDMA, la MDA agitplus longtemps tandis que la MDEA a un effet plusstimulant (excitant).Dép<strong>en</strong>danceL'ecstasy n'<strong>en</strong>traîne pas d'état <strong>de</strong> manque. Cep<strong>en</strong>dant,il est nécessaire d'absorber <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plusimportantes pour ress<strong>en</strong>tir les mêmes effets (tolérance).Apres consommation, dans un premier temps, l'usagerress<strong>en</strong>tira <strong>de</strong>s effets stupéfiants et stimulants.Mais, après assimilation <strong>de</strong> plusieurs pilules <strong>en</strong> uncourt laps <strong>de</strong> temps, les effets stupéfiants disparaiss<strong>en</strong>t,seul l'effet stimulant subsiste, et ce <strong>de</strong> manière plusforte. Il peut y avoir une dép<strong>en</strong>dance psychique à ceproduit.Les risquesIl est toujours dangereux <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre un ecstasy car onne connaît jamais ni la composition, ni le dosage <strong>en</strong>substance active <strong>de</strong> la pilule. Dès lors, plus un usager<strong>en</strong> consomme, plus il court <strong>de</strong> risques. L'usaged'ecstasy (et amphétamines) peut s'avérer dangereuxpour les personnes souffrant d'asthme, <strong>de</strong> problèmescardiaques, d'hypert<strong>en</strong>sion, d'épilepsie ou <strong>de</strong> diabète.Il peut égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>forcer un état dépressif, psychotiqueou d'anxiété.Consommé dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t chaud et sans uneréhydratation suffisante, l'ecstasy peut <strong>en</strong>traîner unedérégulation <strong>de</strong> la température du corps (surchauffe).Les muscles et différ<strong>en</strong>ts organes tels que les nerfs etle foie risqu<strong>en</strong>t alors <strong>de</strong> se déshydrater, ce qui peutavoir <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces fatales.P<strong>en</strong>dant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> grossesse et d'allaitem<strong>en</strong>t, laconsommation <strong>de</strong> ces substances est vivem<strong>en</strong>t déconseillée.De même, la combinaison <strong>de</strong> tels produitsavec <strong>de</strong> l'alcool, <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts ou autres produitsillégaux s'avère dangereuse. En outre, comme l'ecstasyaffecte les capacités <strong>de</strong> coordination, la conduited'un véhicule sous l'emprise <strong>de</strong> cette drogue est àproscrire.Par ailleurs, diverses étu<strong>de</strong>s ont démontré que laconsommation d'ecstasy provoque plus que probablem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s dommages au cerveau. Non seulem<strong>en</strong>telle peut provoquer <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l'humeur (dépression),mais la mémoire et la capacité d'acquérir <strong>de</strong>sconnaissances peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être affectées.L'usager régulier voit, par ailleurs, son immunitédiminuer.32


Bon à savoir«Que faire <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> surchauffe?»L'ecstasy, tout comme le speed, peut provoquer unesurchauffe du corps (hyperthermie). La consommationd'ecstasy <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre, <strong>en</strong> effet, une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>la température corporelle. Dès lors, apres avoir danséplusieurs heures (sans ress<strong>en</strong>tir <strong>de</strong> fatigue) dans un<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t étouffant (discothèques mal v<strong>en</strong>tilées)et ce sans boire régulièrem<strong>en</strong>t (eau ou boissons rafraîchissantes),la consommation d'ecstasy peut provoquerune surchauffe et une déshydratation du corps,ce qui est extrêmem<strong>en</strong>t dangereux. Il est donc indisp<strong>en</strong>sableque l'usager se rafraîchisse, se repose etboive suffisamm<strong>en</strong>t (surtout pas d'alcool).Depuis le début <strong>de</strong>s années '90, la Belgique est confrontéeau phénomène <strong>de</strong>s smartshops et <strong>de</strong>s ecoshops.Les produits <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te dans ces magasins port<strong>en</strong>tle nom <strong>de</strong> smart- et éco-<strong>drogues</strong>.Le terme <strong>de</strong> "smart drugs" désigne <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>tsqui, à l'origine, étai<strong>en</strong>t prescrits pour <strong>de</strong>s maladiescomme la dém<strong>en</strong>ce ou l'épilepsie. Ils ont toutefois étéutilisés par <strong>de</strong>s personnes saines à d'autres fins. Dessubstances comme la kétamine et le gaz hilarant sontparfois reprises sous cette dénomination. De tels produitsne sont cep<strong>en</strong>dant pas <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te dans les smartshops.Le terme "éco<strong>drogues</strong>" désigne <strong>de</strong>s substances végétalesdont l'action influe sur la consci<strong>en</strong>ce."Smart products" est le terme générique recouvrant<strong>de</strong>s produits composés <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts mélanges (<strong>en</strong>treautres les éco<strong>drogues</strong>). L'on retrouve dans cette catégorieles <strong>en</strong>ergy drinks (smart drinks), les complém<strong>en</strong>tsalim<strong>en</strong>taires ainsi que les produits à base d'extraitsd'herbes. Ces différ<strong>en</strong>ts termes sont souv<strong>en</strong>tl'objet <strong>de</strong> confusion. Dans les ecoshops et les smartshops, on utilise généralem<strong>en</strong>t les dénominations suivantes:"Energizers", "Herbes relaxantes","Aphrodisiaques" et "Hallucinogènes ".Les EnergizersCes produits ont un effet stimulant et/ou revitalisant.Dans cette catégorie figur<strong>en</strong>t les substances cont<strong>en</strong>ant<strong>de</strong> l'éphédra, celles composées <strong>de</strong> guarana ainsi queles autres produits à base <strong>de</strong> gins<strong>en</strong>g, <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> colaou <strong>de</strong> noix d'arec.Les produits à base d'éphédra sont utilisés à la foiscomme substitut végétal <strong>de</strong> 1'XTC mais aussi comme5. Les smartdrugs, smartproductset ecodrugsproduit <strong>de</strong> régime. Pour n'<strong>en</strong> citer que quelquesexemples:"E-booster", "Eclipse", "Stargate" et "Ultra Boost".La guarana est v<strong>en</strong>due seule mais elle constitue égalem<strong>en</strong>tune composante importante <strong>de</strong> nombreuses"smart drinks". La caféine est l'ingrédi<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong>ces boissons, le plus souv<strong>en</strong>t sous forme <strong>de</strong> guarana,mais égalem<strong>en</strong>t parfois sous forme pure ou alors <strong>en</strong>combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. Les smart drinks ou <strong>en</strong>ergydrinks les plus connues sont: le "Black Booster", le"Dark Dog", la "Dynamite", le "Bullit", le "Pur<strong>de</strong>y's","l’XTC", le "WARP 4", le "Flying horse", le "Spiet"et le "Gusto".33


Les autres produits énergisants conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>tdu gins<strong>en</strong>g, <strong>de</strong> la noix <strong>de</strong> cola ou d'arec ou ducalamus. Le khat peut égalem<strong>en</strong>t être inclu dans cettecatégorie. L'usage <strong>de</strong> khat comme moy<strong>en</strong> psychoactifrelève d'une tradition séculaire dans <strong>de</strong>s pays commele Yem<strong>en</strong> et l'Ethiopie et fait, aujourd'hui <strong>en</strong>core, partieintégrante <strong>de</strong> certaines cultures. Les feuilles et jeunespousses <strong>de</strong> l'arbuste du khat (Catha edulis) sont leplus souv<strong>en</strong>t mâchées.les résultats ne soi<strong>en</strong>t pas toujours perceptibles.Les HallucinogènesL'usage et les effets <strong>de</strong> la mescaline et <strong>de</strong> la psilocybineont déjà été traités dans le chapitre relatif auxLes Herbes relaxantesLes herbes relaxantes les plus célèbres sont le Kavakava, la Valériane et le Millepertuis. Le Kava kava estgénéralem<strong>en</strong>t consommé sous forme <strong>de</strong> boisson. Elleest, selon la tradition, préparée <strong>de</strong> la manière suivante:la tige fraîche ou séchée est mâchée, la pulpe estrecrachée et on la laisse alors macérer dans <strong>de</strong> l'eau oudu lait <strong>de</strong> coco. Le mélange est <strong>en</strong>suite filtré et bu. LeKava kava est une substance fortifiante, légèrem<strong>en</strong>tstimulante, éveillant à la fois l'esprit et l'appétit, maisaussi analgésique et localem<strong>en</strong>t anesthésiante, décontracturanteet antispasmodique. L'absorption d'unequantité modérée <strong>de</strong> Kava kava <strong>en</strong>traîne, après une ou<strong>de</strong>ux heures, une s<strong>en</strong>sation d'insouciance béate, éveilleles s<strong>en</strong>s et facilite la parole. En revanche, <strong>en</strong> casd'absorption <strong>de</strong> quantités importantes, on peut constaterune fatigue <strong>de</strong>s membres, <strong>de</strong>s pertes d'équilibre etune diminution <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong> perception, le toutsuivi d'une s<strong>en</strong>sation d'épuisem<strong>en</strong>t extrême. Le Kavakava est généralem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>du sous forme <strong>de</strong> petitsmorceaux <strong>de</strong> racines séchées, mais on le trouve égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> liqui<strong>de</strong>.Les AphrodisiaquesCes substances, parmi lesquelles l'on trouve leYohimbe, Muiri puama, Damiana, Fo ti ti<strong>en</strong>g et Sawpalmetto, sont généralem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dues sous forme <strong>de</strong>parties <strong>de</strong> plantes séchées et moulues pouvant êtrefumées et utilisées pour la fabrication <strong>de</strong> thé. Lessmartshops et ecoshops v<strong>en</strong><strong>de</strong>nt ces produits commestimulant la puissance et l'activité sexuelles, bi<strong>en</strong> quepsychédéliques. La mescaline est une substance psychédéliqueextraite du cactus Peyote, tandis que lapsilocybine et le psilocine sont les substances actives<strong>de</strong>s 'magic mushrooms'. Les champignons et cactuscont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> telles substances sont très prisés dans lessmartshops. Cette catégorie <strong>de</strong> produits <strong>en</strong>globe égalem<strong>en</strong>tles substances à base d'alcaloï<strong>de</strong>s - belladones(comme les belladones, les mandragores ou lestramonium), la noix <strong>de</strong> musca<strong>de</strong>, certaines tryptamines(DMT), le gaz hilarant et le GHB.Le gaz hilarant (N20) est un anesthésique égalem<strong>en</strong>tutilisé <strong>de</strong> maniere récréative pour éprouver une brèveimpression (maximum 3 minutes) <strong>de</strong> planer.Le GHB, abréviation d'aci<strong>de</strong> gamma hydro-xybutyrique,a été lancé sur le marché comme anesthésiquedans les années '60. Il est parfois utilisé par les "bodybuil<strong>de</strong>rs"parce qu'il est supposé stimuler la fabricationd'hormones <strong>de</strong> croissance. Depuis les années '90,la popularité du GHB est croissante dans les milieux<strong>de</strong> sortie ou il est connu sous le nom d'"XTC liqui<strong>de</strong>".Cette substance se prés<strong>en</strong>te sous la forme d'un liqui<strong>de</strong>coloré inodore et salé, où alors <strong>en</strong> poudre ou <strong>en</strong> grainsà mélanger avec <strong>de</strong> l'eau. Les risques d'overdose nesont pas négligeables et les cas <strong>de</strong> coma ou <strong>de</strong> dépressiondu système respiratoire sont nombreux. La consommation<strong>de</strong> GHB combiné à d'autres substances(alcool ou tranquillisants) peut être fatale.34


POURQUOI SE DROGUE-T-ON?La toxicomanie est la conséqu<strong>en</strong>ce d'un certain nombre <strong>de</strong> facteurs indissociables et <strong>en</strong> constante interaction. Lesdiffér<strong>en</strong>ts facteurs peuv<strong>en</strong>t être repris sous trois dénominateurs: l'HOMME: la personne avec ses propres capacitéset sa vulnérabilité, le PRODUIT: le produit consommé et ses effets, et le MILIEU: l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans lequell'homme vit et évolue.L'HOMMELE PRODUITTout homme a sa propre histoire sur base <strong>de</strong> laquellese développe un individu doté d'un certain tempéram<strong>en</strong>t,<strong>de</strong> certains besoins et s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong> certainescapacités et fragilités.Concernant l'usage <strong>de</strong> drogue, le développem<strong>en</strong>t dus<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> soi et <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité occupeune place importante:Les différ<strong>en</strong>ts produits et leurs effets diffèr<strong>en</strong>t les uns<strong>de</strong>s autres (voir information sur les produits). C'est<strong>en</strong>tre autres à cause <strong>de</strong> ces effets que les <strong>drogues</strong> exerc<strong>en</strong>t,dans une mesure plus ou moins importante, unpouvoir d'attraction sur l'usager pot<strong>en</strong>tiel: les calmantsdiminu<strong>en</strong>t l'angoisse et les t<strong>en</strong>sions, l'héroïneprovoque un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'euphorietrouver <strong>de</strong>s réponses satisfaisantesà <strong>de</strong>s questions tellesque 'qui suis-je?', 'qu'estceque je représ<strong>en</strong>te pour lesautres?', 'qu'est-ce que jeL'usage <strong>de</strong> drogue(s) chez les jeunes ne peutêtre dissocié <strong>de</strong> ce développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntitéqui occupe une place c<strong>en</strong>trale p<strong>en</strong>dant lapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'adolesc<strong>en</strong>ce.int<strong>en</strong>se ainsi qu'unes<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> chaleur, lacocaïne et les amphétaminesr<strong>en</strong>forc<strong>en</strong>t la résistance et élimin<strong>en</strong>tfaim et fatigue, leveux et sais faire et qu'est-ce que je ne veux pas et nesais pas faire?' sera déterminant dans la place qu'occuperal'usage <strong>de</strong> drogue(s) dans la vie d'un individu.L'usage <strong>de</strong> drogue(s) chez les jeunes ne peut être dissocié<strong>de</strong> ce développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité qui occupecannabis procure un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>-être, d'insoucianceet <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te, etc. Signalons toutefois à cetégard que les effets <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts produits ne sont pasuniversels: ils différeront selon l'individu, l'état danslequel il se trouve et la dose prise.une place c<strong>en</strong>trale p<strong>en</strong>dant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'adolesc<strong>en</strong>ce.Un comportem<strong>en</strong>t expérim<strong>en</strong>tal est nécessaire si LE MILIEUl'on veut savoir qui on est, quelles sont les valeurs etles normes que l'on juge importantes, quelle placepeut-on et souhaite-t-on occuper dans la société. Lesjeunes font <strong>de</strong>s expéri<strong>en</strong>ces dans différ<strong>en</strong>ts domaines:ils développ<strong>en</strong>t et exprim<strong>en</strong>t leurs propres points <strong>de</strong>vue, test<strong>en</strong>t et dépass<strong>en</strong>t les limites, essay<strong>en</strong>t diversstyles vestim<strong>en</strong>taires, explor<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> sortie,rejoign<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>ts cercles d'amis, etc. Essayer <strong>de</strong>s<strong>drogues</strong> peut faire partie <strong>de</strong> ce cheminem<strong>en</strong>t.Les amis, la famille, la société et la culture à laquellel'on apparti<strong>en</strong>t détermin<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sociald'un individu.Dans la vie <strong>de</strong>s jeunes, les copains jou<strong>en</strong>t un rôle crucial.Au sein d'un cercle d'amis, un certain nombre <strong>de</strong>capacités sociales peuv<strong>en</strong>t être exercées et le jeunepeut s'essayer à <strong>de</strong>s rôles sociaux importants et cesans aucune obligation. «Faire partie du groupe» signifietoutefois une participation du jeune et, dans ces<strong>en</strong>s, le groupe d'amis peut exercer une forte pressionet inciter à l'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>, même sans quecela ne soit exprimé <strong>de</strong> façon explicite.La famille joue égalem<strong>en</strong>t toujours un rôle importantdans la vie <strong>de</strong>s jeunes. Le comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s par<strong>en</strong>tsvis-à-vis <strong>de</strong> produits tels que l'alcool, le tabac et les35


médicam<strong>en</strong>ts sera déterminant dans la manière dontles <strong>en</strong>fants et les jeunes se comporteront vis-à-vis <strong>de</strong>telles substances. Par un comportem<strong>en</strong>t d'imitation,les jeunes se considèr<strong>en</strong>t comme appart<strong>en</strong>ant aumon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s adultes et l'usage <strong>de</strong> produits <strong>en</strong> fait désormaispartie intégrante. Au niveau social, un certainnombre <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts ont eu lieu ces <strong>de</strong>rnièresdéc<strong>en</strong>nies qui, chacun, d'une certaine manière, peuv<strong>en</strong>tdonner lieu à l'usage <strong>de</strong> drogue.La vie est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ue plus agitée et la pression relativeaux performances à fournir plus forte, et ce tant auniveau professionnel que scolaire. Par ailleurs, notresociété est assez c<strong>en</strong>trée sur l'individu et la solidarités'<strong>en</strong> ress<strong>en</strong>t. Actuellem<strong>en</strong>t, la société d'abondance et<strong>de</strong> consommation dans laquelle nous vivons (qui setraduit souv<strong>en</strong>t par plus d'arg<strong>en</strong>t <strong>de</strong> poche) facilitel'accès <strong>de</strong>s jeunes aux produits légaux et illégaux.36


SIGNES, DESCRIPTION ET RISQUESDE L’USAGE DE DROGUESIGNES D'UN EVENTUEL USAGE DEDROGUEagir avec pru<strong>de</strong>nce dans ce cas. Les contrôles d'urinepeuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet être faussés. Tous les mé<strong>de</strong>cins ouservices <strong>de</strong> contrôle ne veill<strong>en</strong>t pas à ce que l'urineContrairem<strong>en</strong>t à l'image que donn<strong>en</strong>t certains médias<strong>de</strong>s toxicomanes (traces <strong>de</strong> seringues, corps décharnés,jeunes irresponsables qui sort<strong>en</strong>t plusieurs nuitsd'affilée, etc.), dans la pratique, il n'est pas aussi évi<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> déceler l'usage <strong>de</strong> drogue même aux débuts <strong>de</strong>la consommation.La pru<strong>de</strong>nce est <strong>de</strong> mise,analysée apparti<strong>en</strong>ne bel et bi<strong>en</strong> à la personne 'présumée'.De plus, certains produits (comme l'héroïne, lacocaïne, les amphétamines, l'ecstasy) disparaiss<strong>en</strong>trelativem<strong>en</strong>t vite <strong>de</strong> l'urine, à savoir après trois jours.Seuls le cannabis et les b<strong>en</strong>zodiazépines laiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>straces plus longtemps (jusqu'à quelques semainesaprès l'usage). Enfin, ilsurtout <strong>en</strong> ce qui concerne La pru<strong>de</strong>nce est <strong>de</strong> mise, surtout <strong>en</strong> ce qui concerne faut égalem<strong>en</strong>t examinerles signes physiques. les signes physiques. C'est la raison pour laquelle il dans quelle mesure unL'usage <strong>de</strong> drogue peut<strong>en</strong>traîner un certain nombre<strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts auniveau physique (exemple:est préférable <strong>de</strong> faire davantage att<strong>en</strong>tion à un certainnombre <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t pouvantêtre liés à un usage <strong>de</strong> drogue.contrôle d'urine (forcé)n'<strong>en</strong>travera pas une discussionouverte sur cesujet assez difficilem<strong>en</strong>tnausées, perte d'appétit ou boulimie, fatigue ou abordable qu'est la toxicomanie.insomnies chroniques, yeux rouges, pupilles rétrécies,...) mais généralem<strong>en</strong>t, ceux-ci sont difficilem<strong>en</strong>t perceptibleset <strong>de</strong> plus, ils peuv<strong>en</strong>t avoir d'autres causes.PARCOURS DE L'USAGER DEDROGUEC'est la raison pour laquelle il est préférable <strong>de</strong> fairedavantage att<strong>en</strong>tion à un certain nombre <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t pouvant être liés à un usage<strong>de</strong> drogue. Les principaux signes sont: changem<strong>en</strong>tTout usage <strong>de</strong> drogue n'implique pas forcém<strong>en</strong>t unedép<strong>en</strong>dance. Généralem<strong>en</strong>t, on distingue quatre phasesdans le déroulem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> drogue.subit <strong>de</strong> cercle d'amis, désintérêt, changem<strong>en</strong>ts d'humeursoudains, prestations scolaires et sportives à la Prise <strong>de</strong> contact et expérim<strong>en</strong>tationbaisse, pertes <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> soi (fous rires, accès <strong>de</strong>colère, crises <strong>de</strong> larmes, ...), problèmes <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration.Mais ici aussi il faut être vigilant, <strong>de</strong> tels comportem<strong>en</strong>tsne sont pas nécessairem<strong>en</strong>t liés à la toxicomanie.Ils peuv<strong>en</strong>t tout aussi bi<strong>en</strong> être révélateursd'autres problèmes typiques <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> la pubertécomme l'amour, les difficultés psychologiques, lesproblèmes à l'école ou au sein <strong>de</strong> son groupe d'amis,les difficultés à se détacher <strong>de</strong> sa famille.La constatation simultanée <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ces signesdoit cep<strong>en</strong>dant susciter une discussion avec le jeune<strong>en</strong> question.Le premier contact avec la drogue a souv<strong>en</strong>t lieu via<strong>de</strong>s amis ou <strong>de</strong>s connaissances et implique une premièredécision d'acceptation ou <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> celui-ci.Même après ce premier contact (lequel n'est pas souv<strong>en</strong>tvécu <strong>de</strong> manière positive), un individu peut continuerà «essayer», à expérim<strong>en</strong>ter différ<strong>en</strong>ts produits,lieux et mo<strong>de</strong>s d'utilisation, sans pour autantqu'il y ait une raison précise à cela.Après une première expéri<strong>en</strong>ce avec <strong>de</strong>s <strong>drogues</strong> illégales,la plupart <strong>de</strong>s individus arrêt<strong>en</strong>t. Il n'<strong>en</strong> va pas<strong>de</strong> même concernant les produits légaux (alcool,médicam<strong>en</strong>ts) ou les produits illégaux assez facilem<strong>en</strong>tDes contrôles d'urine permett<strong>en</strong>t aux par<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> confirmerou d'infirmer leurs soupçons quant à l'usage <strong>de</strong>drogue par leur <strong>en</strong>fant. Toutefois, il faut égalem<strong>en</strong>taccessibles (cannabis, XTC): selon sa personna-lité, l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> son <strong>en</strong>tourage et l'effet du produit,l'usager peut choisir <strong>de</strong> poursuivre sa consommation.37


<strong>Usage</strong> régulier, problématique ou nonP<strong>en</strong>dant cette phase, l'usager peut pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> la drogue<strong>de</strong> temps à autre, pour se mettre dans une certaineambiance, ress<strong>en</strong>tir certains effets. Une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong>s alcooliques peuv<strong>en</strong>t être qualifiés <strong>de</strong>buveurs «sociaux»: leur consommation d'alcool restelimitée et ne leur pose généralem<strong>en</strong>t pas ou peu <strong>de</strong>problèmes, excepté par exemple ceux liés à la conduited'un véhicule <strong>en</strong> état d'ivresse.Consommation excessiveLa limite <strong>en</strong>tre consommation régulière et consommationexcessive ou accoutumance est plutôt floue.Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, la consommation est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ueune habitu<strong>de</strong> et l'usage trop «important» ou «fréqu<strong>en</strong>t»,<strong>de</strong> sorte que <strong>de</strong>s problèmes réguliers peuv<strong>en</strong>tsurgir dans différ<strong>en</strong>ts domaines: juridique, social,scolaire, professionnel ou familial. A ce sta<strong>de</strong>, il est<strong>en</strong>core possible <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r d'arrêter ou <strong>de</strong> retourner àla phase précé<strong>de</strong>nte (usage régulier non problématique).Quelquefois, une nouvelle tranche <strong>de</strong> vie, danslaquelle une relation ou un travail pr<strong>en</strong>d davantaged'importance, provoque spontaném<strong>en</strong>t un changem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>t par rapport à l'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>.Assuétu<strong>de</strong>A ce sta<strong>de</strong>, le consommateur est progressivem<strong>en</strong>t prisau piège d'un cercle vicieux résultant <strong>de</strong> problèmespsychologiques, pharmacologiques, sociaux, voire <strong>de</strong>nature cérébrale. S<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'infériorité et <strong>de</strong> culpabilité,symptômes <strong>de</strong> sevrage et étiquette <strong>de</strong> camé sontautant d'élém<strong>en</strong>ts qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le <strong>de</strong>ssus lorsque l'usagert<strong>en</strong>te d'interrompre sa consommation et qui l'incit<strong>en</strong>tà poursuivre l'usage <strong>de</strong> drogue pour masquer temporairem<strong>en</strong>tces s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts. Pour déterminer si l'usage<strong>de</strong> drogue est risqué ou problématique chez unepersonne, on peut utiliser le principe suivant: lorsquele produit remplit une fonction qui ne peut plus êtreatteinte sans celui-ci, l'usage <strong>de</strong> drogue est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>uLorsque le produit remplit une fonction quine peut plus être atteinte sans celui-ci, l'usage<strong>de</strong> drogue est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u problématique.problématique. La fonction ou la raison <strong>de</strong> la prise duproduit peut être très différ<strong>en</strong>te d'un usager à l'autre:troubles du sommeil, <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> satisfaction, <strong>de</strong> plaisir,<strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te, d'améliorer sa sociabilité, <strong>de</strong> se s<strong>en</strong>tir bi<strong>en</strong>dans sa peau. Lorsqu'on parle <strong>de</strong> toxicomanie, il estdonc important <strong>de</strong> rechercher quelle est la fonction duproduit pour le consommateur et s'il est <strong>en</strong>core àmême d'atteindre cet «objectif» par d'autres moy<strong>en</strong>s.Il n'est pas évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> prédire qui pourra ou ne pourrapas dire non à l'usage continu <strong>de</strong> drogue. Malgrétout, nous pouvons donner quelques lignes directricesà ce sujet.Les jeunes qui ne peuv<strong>en</strong>t répondre à certaines questionstelles que «qui suis-je», «d'où est-ce que jevi<strong>en</strong>s» et «vers où je me dirige», cour<strong>en</strong>t certains risques.Lorsqu'ils ne peuv<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> outre, plus exprimerou accepter leur s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'infériorité ou leur manqued'assurance (d'i<strong>de</strong>ntité), ces s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>têtre à la base d'un recours prolongé à l'usage <strong>de</strong> drogue.A cela il faut ajouter que, pour certains jeunes, lefait d'avoir <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong>s passions, <strong>de</strong> chercherquelque chose <strong>en</strong> plus (du pim<strong>en</strong>t) et <strong>de</strong> vouloir romprela monotonie <strong>de</strong> leur vie, peut jouer un rôle importantdans le processus <strong>de</strong> dép<strong>en</strong>dance.Dans les <strong>de</strong>ux cas (lutte contre l'<strong>en</strong>nui ou recherche <strong>de</strong>plaisir), l'aptitu<strong>de</strong> à faire un choix et à découvrir <strong>de</strong>salternatives déterminera dans quelle mesure un individusera ou non confronté à un usage problématique.Enfin, comme déjà m<strong>en</strong>tionné ci-<strong>de</strong>ssus, la famille etl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t social jou<strong>en</strong>t un rôle non négligeabledans ce processus.38


RISQUES DE L'USAGE DE DROGUEQuand les jeunes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s produits, ils le font surtoutpour les effets agréables que leur procureront cessubstances à court terme. Quand les adultes s'inquièt<strong>en</strong>t<strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue, ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>taux risques et aux effets négatifs, qui se situ<strong>en</strong>t plutôtà long terme.Les risques liés à la toxicomanie sont successifs (etsouv<strong>en</strong>t progressifs): comportem<strong>en</strong>t dérangeant, délinquancedans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s usagers, assuétu<strong>de</strong> oudép<strong>en</strong>dance et dommages physiques.La plupart <strong>de</strong>s problèmes dus à la toxicomanie sontliés au comportem<strong>en</strong>t inadéquat d'un individu sousinflu<strong>en</strong>ce. Cette attitu<strong>de</strong> dérangeante peut se manifesterà différ<strong>en</strong>ts niveaux: 'oublier' l'heure <strong>de</strong> retourconv<strong>en</strong>ue et réaction d'irritation lorsqu'une remarqueest formulée à ce sujet, se replier sur soi, être difficilem<strong>en</strong>tabordable, conduite dangereuse d'un véhicule,Les risques liés à la toxicomanie sont successifs:comportem<strong>en</strong>t dérangeant, criminalité dans lemon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s usagers, assuétu<strong>de</strong> ou dép<strong>en</strong>dance etdommages physiques.qu'il consomme même lorsque c'est inconv<strong>en</strong>ant etrisqué, ou quand le temps et l'énergie consacrés à laconsommation pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le pas sur d'autres sources <strong>de</strong>plaisir auparavant plus importantes.Un <strong>de</strong>rnier risque se situe au niveau <strong>de</strong>s dommagesphysiques que l'usage <strong>de</strong> drogue peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer.Concernant l'alcool et le tabac, ces dommages ont étésuffisamm<strong>en</strong>t démontrés, ce qui n'est pas le cas pourl'héroïne, les amphétamines ou le cannabis (si ce n'estles overdoses ou accessoirem<strong>en</strong>t, le fait <strong>de</strong> ne pas respectercertaines mesures d'hygiène ou <strong>de</strong> santé).La consommation <strong>de</strong> drogue chez les jeunes comporteégalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s risques pour leur développem<strong>en</strong>tindividuel, surtout lorsque cet usage occupe une placec<strong>en</strong>trale dans leur vie. Certains mom<strong>en</strong>ts importantsliés au développem<strong>en</strong>t d'un individu, comme le fait <strong>de</strong>nouer <strong>de</strong>s relations, d'<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s amitiés, d'établir<strong>de</strong>s contacts divers, <strong>de</strong> se forger une i<strong>de</strong>ntité, sontpostposés ou principalem<strong>en</strong>t vécus «sous influ<strong>en</strong>ce».Par après, lorsque l'individu poursuit sa vie sans pluspr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> drogue, il <strong>de</strong>vra rattraper toutes ces étapes<strong>de</strong> son développem<strong>en</strong>trythme d'éveil-sommeil perturbé, problèmes <strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trationet troubles <strong>de</strong> la mémoire courte avec pourconséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> mauvaises prestations scolaires,abs<strong>en</strong>téisme.Ensuite, l'usage et le trafic <strong>de</strong> drogue vont souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>pair avec un certain nombre <strong>de</strong> risques d'inci<strong>de</strong>ncecriminelle ou asociale: harcèlem<strong>en</strong>t, recel, vol, secretset m<strong>en</strong>songes, gains faciles issus <strong>de</strong> la v<strong>en</strong>te <strong>de</strong> produits,i<strong>de</strong>ntification ou association avec <strong>de</strong>s personnageslouches, etc.Un autre risque lié à l'usage <strong>de</strong> drogue rési<strong>de</strong> dans lefait qu'un usage répété peut am<strong>en</strong>er un individu à perdrele contrôle <strong>de</strong> sa consommation. L'assuétu<strong>de</strong> ou ladép<strong>en</strong>dance sont remarquables par le fait que l'usagera du mal à s'arrêter, qu'il consomme plus que prévu,39


QUELLE ATTITUDE FAUT-IL ADOPTER EN TANT QUE PARENT,ENSEIGNANT, EDUCATEUR OU INTERVENANTPROFESSIONNEL CONFRONTE A L’USAGE DE DROGUES?Bi<strong>en</strong> que les par<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>seignants ou les éducateursne puiss<strong>en</strong>t jamais être t<strong>en</strong>us pour responsables<strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue par leurs <strong>en</strong>fants, ils ne doiv<strong>en</strong>tpas att<strong>en</strong>dre passivem<strong>en</strong>t que leurs <strong>en</strong>fants arrêt<strong>en</strong>tspontaném<strong>en</strong>t <strong>de</strong> se droguer. Les par<strong>en</strong>ts, les éducateurset d'autres tiers importants peuv<strong>en</strong>t 'participer'activem<strong>en</strong>t aux différ<strong>en</strong>tes étapes <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue.le bon que pour le mauvais. Une discussion ouvertedoit être possible sur l'usage d'alcool, les mom<strong>en</strong>tsd'usage excessif ainsi que sur ses avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts.Toutefois, cela ne signifie pas pour autantque les par<strong>en</strong>ts ne peuv<strong>en</strong>t jamais <strong>en</strong> abuser. Lespar<strong>en</strong>ts sont égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s êtres humains, et ces <strong>de</strong>rniersne se comport<strong>en</strong>t pas toujours <strong>de</strong> manière raisonnable.En ce qui concerne le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la capacité àAVANT LA PHASE EXPERIMENTALE faire <strong>de</strong>s choix, les <strong>en</strong>fants imit<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t leurspar<strong>en</strong>ts. La capacité à faire <strong>de</strong>s choix implique un certainLes <strong>drogues</strong> (légales et illégales) font désormais partie<strong>de</strong> notre société. Tous les jeunes sont confrontés unjour ou l'autre à la consommation d'alcool, <strong>de</strong> tabac,<strong>de</strong> cannabis ou d'autres produitsnombre <strong>de</strong> phases: connaître ses propres besoinset ceux <strong>de</strong>s autres, calculer les effets positifs et négatifs<strong>de</strong>s choix possibles, dresser l'inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tesalternatives et établir lasimilaires. Les par<strong>en</strong>tsLa discussion sur les produits. Lescarte <strong>de</strong> ses propres responsabilitésà l'égard <strong>de</strong>s autres. C'est lapar<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>seignants et les éducateurspeuv<strong>en</strong>t apporter une contributionimportante dans la pré-raison pour laquelle il est sou-ont une fonction d'exemple important. Ence qui concerne le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> laparation <strong>de</strong> la réaction <strong>de</strong> leur<strong>en</strong>fant par rapport aux différ<strong>en</strong>tsproduits.La discussion sur les produitscapacité à faire <strong>de</strong>s choix, les <strong>en</strong>fants imit<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t leurs par<strong>en</strong>ts. La confiance<strong>en</strong> soi et l'estime <strong>de</strong> soi. Stimuler l'expression<strong>de</strong> l'indép<strong>en</strong>dance. Il importehaitable <strong>de</strong> ne pas att<strong>en</strong>dre queles <strong>en</strong>fants se soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dormispour discuter <strong>de</strong>s choix par<strong>en</strong>taux(comme la <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>sdoit <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce avoir lieud'appr<strong>en</strong>dre aux <strong>en</strong>fants et aux jeunes àvacances ou l'achat d'une nouvellevoiture) et <strong>de</strong> ne pas, nongérer leurs déceptions et autresdès l'âge scolaire, étant donnés<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts négatifs.que c'est à ce mom<strong>en</strong>t que laplus, raisonner <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce.notion <strong>de</strong> 'drogue' <strong>en</strong>tre dans la vie <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants. Lesinformations qu'il faut donner dép<strong>en</strong><strong>de</strong>nt <strong>de</strong> chaque<strong>en</strong>fant. Il est surtout important <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s exemplesdans l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et le milieu <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>fant. Il estpréférable d'illustrer <strong>de</strong>s adjectifs tels que 'excessif'ou 'risqué' par <strong>de</strong>s choses qui passionn<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>fant ouvous-même: par exemple, <strong>en</strong> lui expliquant que lesjeux sur ordinateur sont amusants, mais que si cesjeux <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur seul moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>te ou d'amusem<strong>en</strong>tet qu'ils n'éprouv<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong> plaisir à exercerd'autres activités, alors il y a un problème.Les par<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>seignants et les éducateurs ont aussiune fonction d'exemple importante, et ce autant pourLa confiance <strong>en</strong> soi et l'estime <strong>de</strong> soi sont <strong>de</strong>s caractéristiquesimportantes qui détermineront aussi la vulnérabilitépar rapport aux <strong>drogues</strong>. En confiant <strong>de</strong>stâches aux <strong>en</strong>fants qui correspon<strong>de</strong>nt à leurs capacitéset leur âge et <strong>en</strong> les félicitant après la bonne exécution<strong>de</strong> ces tâches, les par<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t contribuer au développem<strong>en</strong>td'un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t sain d'auto-estime <strong>de</strong> leurs<strong>en</strong>fants. Par ailleurs, il est important que les par<strong>en</strong>tsstimul<strong>en</strong>t l'expression <strong>de</strong> l'indép<strong>en</strong>dance. Cela signifie<strong>en</strong>tre autres que l'on accepte que les <strong>en</strong>fants dis<strong>en</strong>t'non', même égalem<strong>en</strong>t parfois aux par<strong>en</strong>ts.Le fait que l'<strong>en</strong>fant veut souv<strong>en</strong>t plus que ce qu'il peutfaire, fait égalem<strong>en</strong>t partie du développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>40


celui-ci qui repousse sans cesse les limites. Souv<strong>en</strong>t,ils sont fâchés ou anxieux lorsque quelque chose neva pas ou ne peut pas aller. Cette colère ou le fait <strong>de</strong>surmonter cette angoisse sont nécessaires pour avancer.C'est la raison pour laquelle il importe d'appr<strong>en</strong>dreaux <strong>en</strong>fants et aux jeunes à gérer leurs déceptionset autres s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts négatifs. Il s'agit <strong>de</strong> trouver unéquilibre <strong>en</strong>tre compréh<strong>en</strong>sion et limite: la colère peuts'exprimer (et certainem<strong>en</strong>t être ress<strong>en</strong>tie) mais pas <strong>de</strong>n'importe quelle façon ni n'importe où. Chercher<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s soupapes est un défi difficile mais lourd<strong>de</strong> s<strong>en</strong>s.PENDANT LA PHASE EXPERIMENTA-LE OU EN CAS D'USAGE REGULIERUne bonne information objective sur les <strong>drogues</strong> peutdéjà rassurer quelque peu et constitue la base nécessaireà une discussion sur la toxicomanie. Une tellediscussion doit <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce avoir lieu à un mom<strong>en</strong>tcalme, après que les premiers s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts succédant la'découverte' <strong>de</strong> l'usage d'un produit se sont quelquepeu estompés. En essayant d'<strong>en</strong> parler et d'écouter, ilfaut t<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> savoir comm<strong>en</strong>t le jeune fait ses choix,<strong>de</strong> quelle façon s'est déroulé/se déroule son processusdécisionnel quand il s'agit <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> la drogue.Souv<strong>en</strong>t, les jeunes connaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> les avantages etles inconvéni<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue mais il leurmanque parfois <strong>de</strong>s choix alternatifs. L'usage <strong>de</strong> droguepeut être un signe qu'un certain nombre <strong>de</strong> chosesne se pass<strong>en</strong>t pas comme on l'aurait souhaité: ne pasêtre cont<strong>en</strong>t <strong>de</strong> soi ou <strong>de</strong>s règles imposées à la maison,ne pas être heureux, ne pas être cont<strong>en</strong>t <strong>de</strong> son choixd'étu<strong>de</strong>s, ne pas avoir beaucoup d'amis, etc. Dans ces<strong>en</strong>s, l'usage <strong>de</strong> drogue est <strong>en</strong> fait un langage car ilsignifie quelque chose que l'on ne peut (plus) exprimeravec <strong>de</strong>s mots. Il est important que les par<strong>en</strong>tscontinu<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t à indiquer ce qui est acceptableet ce qui ne l'est pas, où se situ<strong>en</strong>t leurs limites et leursbesoins. Même si les limites sont régulièrem<strong>en</strong>tdépassées, il reste néanmoins utile (même si c'est trèsfatiguant) <strong>de</strong> les nommer. Afin <strong>de</strong> pouvoir fixer <strong>de</strong>slimites et d'installer <strong>de</strong>s règles observables, un inv<strong>en</strong>tairedu comportem<strong>en</strong>t «problématique» s'avèr<strong>en</strong>écessaire. Ce comportem<strong>en</strong>t est-il principalem<strong>en</strong>tcausé par l'irritabilité, l'apathie, les accès <strong>de</strong> colère,les mauvais résultats scolaires ou le manque <strong>de</strong>rigueur du jeune? Et ces comportem<strong>en</strong>ts sont-ils ouiou non liés à un usage <strong>de</strong> drogue préalable? Imposerune règle du type «dorénavant, tu ne peux plus jamaispr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> la drogue» est difficilem<strong>en</strong>t réalisable,voire contrôlable. Le comportem<strong>en</strong>t du jeune à lamaison et à l'école, le fait <strong>de</strong> respecter ou non lesaccords établis (souscrits par les <strong>de</strong>ux parties), constitu<strong>en</strong>tdavantage <strong>de</strong> paramètres objectifs aux futuresdiscussions (négociations).Après l'inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts à problèmes,une vue suffisante <strong>de</strong> ce que le jeune peut <strong>en</strong>core faireet fait <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> est ess<strong>en</strong>tielle. Les complim<strong>en</strong>tsdonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet une certaine confiance <strong>en</strong> soi, et cetteconfiance <strong>en</strong> soi est nécessaire pour pouvoir arrêter unusage régulier <strong>de</strong> drogue.Dans ce s<strong>en</strong>s, il peut être important <strong>de</strong> stimuler les41


contacts <strong>en</strong>tre jeunes et que toutes les parties continu<strong>en</strong>t<strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s activités stimulantes et amusantesqui répon<strong>de</strong>nt aux besoins du jeune.Pour les par<strong>en</strong>ts, il est parfois indisp<strong>en</strong>sable <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>irl'isolem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil à d'autrespar<strong>en</strong>ts, amis, personnes <strong>de</strong> confiance, à l'école ou autravail, ou <strong>de</strong> contacter les services d'ai<strong>de</strong> spécialisésp<strong>en</strong>dant cette phase.EN CAS D'USAGE EXCESSIF OUPROBLEMATIQUELes par<strong>en</strong>ts et les éducateurs doiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre compteque le fait d'arrêter un usage problématique <strong>de</strong> drogueest un processus p<strong>en</strong>dant lequel on tombe et on seUne bonne information objective surles <strong>drogues</strong>. Une discussion sur latoxicomanie. Il est important que les par<strong>en</strong>tscontinu<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t à indiquer ce qui estacceptable et ce qui ne l'est pas, où sesitu<strong>en</strong>t leurs limites et leurs besoins. Aprèsl'inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts à problèmes,une vue suffisante <strong>de</strong> ce que le jeune peut<strong>en</strong>core faire et fait <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> est ess<strong>en</strong>tiel.Prév<strong>en</strong>ir l'isolem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil àd'autres par<strong>en</strong>ts.relève et qui ne dép<strong>en</strong>d pas uniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la 'volonté'.Un certain nombre d'obstacles peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>traverle chemin vers le but final (une exist<strong>en</strong>ce sans drogueet heureuse): une image négative <strong>de</strong> soi ou unmanque d'assurance, une connaissance insuffisante dufait qu'un certain usage <strong>de</strong> drogue peut provoquer <strong>de</strong>sproblèmes, une compét<strong>en</strong>ce trop faible, l'angoisse <strong>de</strong>perdre les aspects positifs <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> produit(s),trop peu <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce concernant les aspectsproblématiques et abs<strong>en</strong>ce d'une ai<strong>de</strong> sur mesure quirépond aux att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> l'usager. Les par<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>tranimer la prise <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce et la connaissance <strong>de</strong>ce qu'est un usage problématique <strong>de</strong> drogue <strong>en</strong> laissantl'usager confronté aux limites, aux conséqu<strong>en</strong>ces<strong>de</strong>s accords non respectés. Ai<strong>de</strong>r ne signifie pas pourautant qu'il faille retirer toute responsabilité ou t<strong>en</strong>ter<strong>de</strong> prév<strong>en</strong>ir les conséqu<strong>en</strong>ces négatives <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong>drogue. A cause <strong>de</strong> leur propre inquiétu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> leuramour, les par<strong>en</strong>ts le font pourtant trop souv<strong>en</strong>t. Ilst<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d'apprivoiser le jeune usager (et c'est compréh<strong>en</strong>sible)parce qu'ils subiss<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t eux-mêmesles conséqu<strong>en</strong>ces (s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> culpabilité, conséqu<strong>en</strong>cesjuridiques, problèmes financiers, honte<strong>en</strong>vers le mon<strong>de</strong> extérieur). A cela, il faut <strong>en</strong>core ajouterun tel s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 'culpabilité' pour les toxicomanesqu'ils ne peuv<strong>en</strong>t s'<strong>en</strong> dégager. Une fois désintoxiqués,ils reçoiv<strong>en</strong>t l'addition (aux s<strong>en</strong>s littéral et figuré).Si les par<strong>en</strong>ts ont, malgré tout, réussi à continuerà s'occuper d'eux et <strong>de</strong> leur famille, c'est déjà un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<strong>de</strong> culpabilité <strong>en</strong> moins à supporter pourl'(ex-)toxicomane.Se r<strong>en</strong>dre compte que le fait d'arrêter un usageproblématique <strong>de</strong> drogue est un processusp<strong>en</strong>dant lequel on tombe et on se relève et qui nedép<strong>en</strong>d pas uniquem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la 'volonté'.Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l'usager <strong>de</strong> droguepeut être r<strong>en</strong>forcé par les par<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> gardant un œil surce qui va, sur ce qu'il sait <strong>en</strong>core faire ou savait réaliserdans le passé. La compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s par<strong>en</strong>ts, au vu<strong>de</strong> leur façon d'agir par rapport à leurs besoins et leurmanière <strong>de</strong> résoudre les problèmes, peut égalem<strong>en</strong>tavoir une fonction d'exemple pour le consommateur.Enfin, il est important que les par<strong>en</strong>ts ou les pédagoguesfass<strong>en</strong>t appel à une ai<strong>de</strong> spécialisée aumom<strong>en</strong>t où ils l'estim<strong>en</strong>t nécessaire, même si l'usagerne le souhaite pas (ou pas <strong>en</strong>core) lui-même. Uneassistance spécialisée peut permettre <strong>de</strong> trouver uneév<strong>en</strong>tuelle issue aux difficultés existantes ainsi que <strong>de</strong>faire <strong>en</strong>trer le toxicomane dans un processus d'ai<strong>de</strong>.42


PRINCIPALES INSTANCES COMPETENTES ENMATIERE DE TOXICOMANIENIVEAU FEDERAL:• SPF Affaires du Commerceextérieur et <strong>de</strong> la Coopération au Développem<strong>en</strong>tRue <strong>de</strong>s Petits Carmes 151000 BRUXELLESTél.: 02/501 81 11Compét<strong>en</strong>ces:Ce SPF est compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> politique étrangère,<strong>de</strong> préparation et <strong>de</strong> négociation <strong>de</strong>s accordsinternationaux.• SPF Affaires sociales, <strong>de</strong> la Santépublique et <strong>de</strong> l'Environnem<strong>en</strong>tCité administrative <strong>de</strong> l'ÉtatBoulevard Pachéco 19, bte 5Quartier Esplana<strong>de</strong>1010 BRUXELLESTél.: 02/210 44 60 - 02/210 44 61Compét<strong>en</strong>ces:Le SPF Affaires sociales est compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t pour les usagers<strong>de</strong> drogue.Le SPF Santé publique est, via le service <strong>de</strong>l'Inspection générale <strong>de</strong> la Pharmacie, compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts. Il est, à ce titre,chargé <strong>de</strong> veiller à l'application <strong>de</strong>s dispositions légalesprises <strong>en</strong> la matière (loi du 24 février 1921 concernantle trafic <strong>de</strong>s stupéfiants, réglem<strong>en</strong>tations prises<strong>en</strong> exécution <strong>de</strong> celle-ci, loi du 25 mars 1964 sur lesmédicam<strong>en</strong>ts).Ce SPF est égalem<strong>en</strong>t chargé <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong>s statistiquesfournies par les hôpitaux et réalise <strong>de</strong>s <strong>en</strong>quêtesépidémiologiques.• Ministre <strong>de</strong> l'Economie et <strong>de</strong> la Recherchesci<strong>en</strong>tifique, Chargé <strong>de</strong> la Politique <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>sVillesSquare <strong>de</strong> Meeûs, 231000 BruxellesTél.: 02/506 51 11Compét<strong>en</strong>ces:1) Recherche sci<strong>en</strong>tifiqueLe Ministre <strong>de</strong> l'Economie et <strong>de</strong> la Recherche sci<strong>en</strong>tifiqueest am<strong>en</strong>é, <strong>de</strong> par sa tutelle sur le Service <strong>de</strong>sAffaires sci<strong>en</strong>tifiques, techniques et culturelles duPremier Ministre, à financer la recherche <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> drogue.2) Politique <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s VillesDepuis 1999, le gouvernem<strong>en</strong>t fédéral développeune politique intégrée et globale <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>svilles visant à rétablir le caractère viable <strong>de</strong> certainsquartiers. Cette politique implique la coordination<strong>de</strong>s instrum<strong>en</strong>ts politiques situés à différ<strong>en</strong>tsniveaux institutionnels. Elle prévoit égalem<strong>en</strong>t l'octroid'allocations <strong>de</strong>stinées à l'accomplissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>missions, attribuées par l'autorité fédérale dans leslimites <strong>de</strong> ses compét<strong>en</strong>ces, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matièred'intégration sociale, d'emploi, <strong>de</strong> lutte contre la criminalitéurbaine et <strong>de</strong> projets relevant <strong>de</strong> Régie <strong>de</strong>sbâtim<strong>en</strong>ts.Certains projets développés par les communes dansle cadre <strong>de</strong> ce processus <strong>de</strong> contractualisation avecl'Etat belge concern<strong>en</strong>t la toxicomanie. Une coordinationest assurée avec le Secrétariat Perman<strong>en</strong>t à laPolitique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion du SPF Intérieur.• SPF IntérieurRue Royale 60-621000 BRUXELLESTél.: 02/504 85 11• Secrétariat perman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong>Prév<strong>en</strong>tionRue <strong>de</strong> la Loi 261040 BruxcllesTél.: 02/500 49 47Compét<strong>en</strong>ces:Le SPF Intérieur est responsable du mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> l'ordrepar les services <strong>de</strong> police. Il est égalem<strong>en</strong>t compét<strong>en</strong>t<strong>en</strong> matière <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la petite criminalitéet <strong>de</strong>s nuisances publiques liées à l'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong>,et ce via le financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s projets développés,43


sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autorités locales, dans le cadre <strong>de</strong>svolets toxicomanie <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tionainsi que <strong>de</strong>s plans drogue. Le Secrétariatperman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion est chargé dusouti<strong>en</strong>, du suivi et <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong> ces projets ainsique <strong>de</strong> la formation.Enfin, dans le cadre <strong>de</strong> ses compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> drogue, il assure l'exécution <strong>de</strong>s accords internationaux<strong>en</strong> matière <strong>de</strong> lutte contre ce phénomène.• SPF JusticeBoulevard <strong>de</strong> Waterloo 1151000 BRUXELLESTél.: 02/542 71 64Compét<strong>en</strong>ces:Le SPF Justice se charge principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s aspectslégislatifs et répressifs <strong>de</strong> la politique <strong>en</strong> matière <strong>de</strong>drogue. Dans le cadre <strong>de</strong>s relations internationales,il assure égalem<strong>en</strong>t la préparation <strong>de</strong>s réunions consacréesà l'abus et au trafic illicite <strong>de</strong>s stupéfiants, etce <strong>en</strong> coordonnant les différ<strong>en</strong>tes instances compét<strong>en</strong>tes(Fédéral, Régions et Communautés) ainsi queles services <strong>de</strong> police.Par ailleurs, ce SPF finance <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> formationdu personnel <strong>de</strong>s instititions pénit<strong>en</strong>tiaires.• SPF FinancesRue <strong>de</strong> la Loi 141000 BRUXELLESTél.: 02/233 82 11Compét<strong>en</strong>ces:L'administration <strong>de</strong>s douanes est responsable <strong>de</strong>l'exécution <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la société <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong> sécurité et d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etdonc, à ce titre lutte contre le trafic <strong>de</strong> drogue.REGIONS ET COMMUNAUTES• Région <strong>de</strong> Bruxelles-CapitaleDiffér<strong>en</strong>tes instances sont <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> la problématique<strong>de</strong> la drogue au sein <strong>de</strong> la Région <strong>de</strong>Bruxelles-Capitale, à savoir:- La Commission communautaire françaiseBoulevard <strong>de</strong> Waterloo 100-1031000 BRUXELLESTél.: 02/542 82 11Compét<strong>en</strong>ces:Son interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> santé résulte principalem<strong>en</strong>t<strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong> matières<strong>de</strong> la Communauté française.Dans ce cadre, celle-ci est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t chargée<strong>de</strong> la programmation, <strong>de</strong> l'agrém<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s subv<strong>en</strong>tions<strong>de</strong>s services actifs <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> toxicomanie.- La Commission communautaire flaman<strong>de</strong>Square Sainctelette 171000 BRUXELLESTél.: 02/208 02 11Compét<strong>en</strong>ces:Le Service «Santé» <strong>de</strong> la Commission communautaireflaman<strong>de</strong> souti<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sinitiatives développées <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> soins <strong>de</strong>santé, et ce <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>tarité <strong>de</strong>s Gouvernem<strong>en</strong>tsfédéral et flamand.- La Commission communautaire communeLe CTB-OBD (Concertation ToxicomaniesBruxelles - Overleg Druggebruik Brussel) est lesous-point focal <strong>de</strong> la Région <strong>de</strong> Bruxelles-Capitale. Il assure la concertation <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>antsbruxellois <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> toxicomanie et subsidie<strong>de</strong>s projets «bi-communautaires» d'institutionsouvertes à <strong>de</strong>s usagers francophones et flamands<strong>de</strong> la Région <strong>de</strong> Bruxelles-Capitale.44


• Région wallonne: Direction générale <strong>de</strong> l'Actionsociale <strong>de</strong> la SantéRue Mazy 25- 275100 Jambes (NAMUR)Tél.: 081/33 12 11Compét<strong>en</strong>ces:Le SPF <strong>de</strong> la Région wallonne est compét<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion secondaire et tertiaire. Il metégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>tsambulatoires. Enfin, il favorise l'établissem<strong>en</strong>t d'unepolitique <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s risques liés à la consommation<strong>de</strong> <strong>drogues</strong>. Ses compét<strong>en</strong>ces résult<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tdu transfert <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong> matières <strong>de</strong> laCommunauté française.• Communauté flaman<strong>de</strong>: Départem<strong>en</strong>t «Bi<strong>en</strong>être,Santé publique et Culture»Rue Marquise 11000 BRUXELLESTél.: 02/553 33 40Compét<strong>en</strong>ces:La politique <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> drogue relève ici d'unecompét<strong>en</strong>ce du SPF Santé.Dans ce cadre, le Ministre <strong>de</strong> la Santé a, début 1996,élaboré un programme d'action. Celui-ci comportediffér<strong>en</strong>ts axes, dont les principaux sont:- L'établissem<strong>en</strong>t d'un système d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>tuniforme <strong>de</strong>s dispositifs mis <strong>en</strong> place,- La coordination <strong>en</strong>tre la politique m<strong>en</strong>ée et lesdispositifs mis <strong>en</strong> place sur le terrain,- La formation spécialisée <strong>de</strong>s travailleurs et <strong>de</strong>sinterv<strong>en</strong>ants <strong>de</strong> première ligne,- …Ce programme a été complété par le Ministre <strong>de</strong> laSanté, <strong>en</strong> janvier 2000, par un nouveau plan:«Welzijn, gezondheid, gelijke kans<strong>en</strong> in perfecteharmonie: e<strong>en</strong> symfonie».Ses principaux axes sont:- le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s plates-formes locales <strong>de</strong>concertation <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> santé,- la promulgation d'un décret concernant les servicesactifs <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la santé,- le développem<strong>en</strong>t d'une politique intégrée <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tionvia le VAD (Ver<strong>en</strong>iging voor Alcohol <strong>en</strong>an<strong>de</strong>re Drugproblem<strong>en</strong>),- …Le VAD est le sous-point focal <strong>de</strong> la Communautéflaman<strong>de</strong>.• Communauté française: Direction générale <strong>de</strong> laSantéBoulevard Léopold II 441080 BRUXELLESTél.: 02/413 23 11Compét<strong>en</strong>ces:La Communauté française est compét<strong>en</strong>te <strong>en</strong> matière<strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la Santé (cfr «décret <strong>de</strong> 1997organisant la promotion <strong>de</strong> la Santé <strong>en</strong>Communauté française»).La Communauté française ayant délégué l'exercice<strong>de</strong> ses compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion secondaireet tertiaire à la Région wallonne et à laCOCOF, elle est désormais ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge<strong>de</strong> la prév<strong>en</strong>tion primaire <strong>de</strong>s toxicomanies.L'asbl EUROTOX est le sous-point focal <strong>de</strong> laCommunauté française.• Communauté germanophoneKlötzerbahn 324700 EUPENTél.: 087/59 64 00Compét<strong>en</strong>ces:La Communauté germanophone est compét<strong>en</strong>te <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la santé.Dans ce cadre, elle finance ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t unC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> Santé m<strong>en</strong>tale et d'Ai<strong>de</strong> psycho-socialeainsi que 1'ASL, chargé <strong>de</strong> la prév<strong>en</strong>tion primaire et<strong>de</strong> la coordination <strong>de</strong>s activités <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion.L'ASL (Arbeitgemeinschaft für Suchtvorbeugungund Leb<strong>en</strong>sbewältigung) est le sous-point focal <strong>de</strong>la Communauté germanophone.45


REGLEMENTATION BELGE• LA LOI DE BASE: 24 FEVRIER 1921 (modifiée <strong>en</strong>tre autres par la loi du 9 juillet 1975)La loi <strong>de</strong> base du 24 février 1921 régit les matières suivantes:Article 1:Le gouvernem<strong>en</strong>t est autorisé à réglem<strong>en</strong>ter et à surveiller, dans l'intérêt <strong>de</strong> l'hygiène et <strong>de</strong> la santé publique:- l'importation/ l'exportation,- la fabrication,- la conservation, c'est-à dire le stockage dans les conditions requises, l'étiquetage,- le transport,- la dét<strong>en</strong>tion,- la v<strong>en</strong>te et la mise <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te,- la délivrance et l'acquisition,à titre onéreux ou à titre gratuit, <strong>de</strong> substances toxiques, soporifiques, stupéfiantes, désinfectantes et antiseptiques(ainsi que la culture <strong>de</strong> plantes dont ces substances peuv<strong>en</strong>t être extraites).L'art. 2 énumère les sanctions susceptibles d'être infligées aux contrev<strong>en</strong>ants.L'art. 3 fait état <strong>de</strong>s personnes punissables, à savoir:- les personnes qui auront fait usage <strong>en</strong> groupe <strong>de</strong>s substances spécifiées,- les personnes qui auront facilité à autrui l'usage à titre onéreux ou à titre gratuit <strong>de</strong>s substances spécifiées, soit<strong>en</strong> procurant à cet effet un local, soit par tout autre moy<strong>en</strong>, ou qui auront incité cet usage,- les pratici<strong>en</strong>s <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong> guérir, <strong>de</strong> l'art vétérinaire ou d'une profession paramédicale qui auront abusivem<strong>en</strong>tprescrit, administré ou délivré <strong>de</strong>s médicam<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong>s substances soporifiques, stupéfiantes ou psychotropes<strong>de</strong> nature à créer, <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir ou aggraver une dép<strong>en</strong>dance.L'art. 4 § 4 permet notamm<strong>en</strong>t au juge:- d'ordonner la confiscation <strong>de</strong>s véhicules, appareils, instrum<strong>en</strong>ts ou choses qui ont servi ou ont été <strong>de</strong>stinées àcommettre les infractions précitées ou qui <strong>en</strong> font l'objet, même s'ils ne sont pas la propriété du condamné.L'art. 7 habilite certains fonctionnaires:- à pénétrer dans les officines, magasins, boutiques et lieux quelconques affectés à la v<strong>en</strong>te ou à la délivrance <strong>de</strong>ssubstances visées par la prés<strong>en</strong>te loi, p<strong>en</strong>dant les heures d'ouverture au public, ainsi qu'aux dépôts annexes,même si ceux-ci ne sont pas accessibles au public,- ils peuv<strong>en</strong>t à toute heure, pénétrer dans les locaux qui serv<strong>en</strong>t à la fabrication, à la préparation, à la conservationou à l'<strong>en</strong>treposage <strong>de</strong>s substances visées,- ils sont investis du même pouvoir à l'égard <strong>de</strong>s locaux où il est fait usage, <strong>en</strong> groupe, <strong>de</strong>s substances précitées.46


• LES ARRETES ROYAUX DES 31 DECEMBRE 1930 ET 22 JANVIER 1998:Ces arrêtés royaux énumèr<strong>en</strong>t les substances visées dans la loi <strong>de</strong> base, <strong>en</strong> ce compris les préparations cont<strong>en</strong>ant<strong>de</strong> telles substances.Ils fix<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un certain nombre <strong>de</strong> règles relatives au commerce <strong>de</strong> ces substances.Depuis lors, ces arrêtés royaux ont déjà fait l'objet <strong>de</strong> diverses modifications, généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l'apparition<strong>de</strong> nouveaux produits.• LA CIRCULAIRE DE MAI 1998:Une circulaire n'est pas une loi. Il s'agit ici d'une directive commune ayant fait 1'objet, chacun dans les limites <strong>de</strong>ses compét<strong>en</strong>ces, d'une concertation <strong>en</strong>tre le Ministre <strong>de</strong> la Justice et le Collège <strong>de</strong>s Procureurs généraux.Objectifs <strong>de</strong> la circulaire:- déconseiller et réduire la consommation <strong>de</strong> drogue et diminuer le nombre <strong>de</strong> nouveaux consommateurs <strong>de</strong>drogue,- protection <strong>de</strong> la société et <strong>de</strong> ses membres qui sont confrontés au phénomène <strong>de</strong> la drogue et à ses conséqu<strong>en</strong>ces.Elle concerne aussi les toxicomanes qu'il faut ai<strong>de</strong>r à vivre le mieux possible malgré la drogue,- il n'est pas possible, ni souhaitable que la justice soit l'unique mécanisme <strong>de</strong> régulation sociale. Les consommateurs<strong>de</strong> drogue doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier lieu pouvoir faire appel à un large év<strong>en</strong>tail <strong>de</strong> solutions <strong>en</strong>matière d'assistance à la toxicomanie,- éviter que les consommateurs <strong>de</strong> drogue, n'ayant commis aucune autre infraction que celle <strong>de</strong> dét<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>la drogue, ne se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> prison,- l'approche pénale, et plus précisém<strong>en</strong>t la prison, doit être 1'«ultimum remedium»,- <strong>en</strong> vue d'adapter la politique <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> lutte contre la drogue à l'évolution sociale, il faut procé<strong>de</strong>r régulièrem<strong>en</strong>tà une évaluation du résultat <strong>de</strong>s mesures appliquées.Portée <strong>de</strong> la circulaire:- la prés<strong>en</strong>te directive concerne les infractions à la loi du 24 février 1921 susm<strong>en</strong>tionnée, ainsi que ses arrêtésd'exécution,- la politique répressive relative au trafic <strong>de</strong> drogue et à l'égard <strong>de</strong>s organisations criminelles qui y sont liées,ne constitue pas l'objet direct <strong>de</strong> cette directive,- la prés<strong>en</strong>te directive remplace, dans la mesure où elle s'<strong>en</strong> écarte, les directives du Collège <strong>de</strong>s Procureursgénéraux du 26 mai 1993,- la directive est contraignante pour tous les membres du Ministère public <strong>de</strong> manière à réaliser l'uniformité<strong>de</strong> la politique <strong>de</strong>s poursuites,- toutefois, cette directive ne peut ni ne souhaite anticiper sur la complexité <strong>de</strong> toutes les circonstances matériellesqui sont propres à chaque dossier. Par conséqu<strong>en</strong>t, un magistrat du parquet peut, <strong>en</strong> appliquant leprincipe d'opportunité, déroger à la directive à condition <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> motiver sa décision.47


Principes <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong>s poursuites:- La loi sur les stupéfiants n'est pas modifiée. La dét<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> illégales reste donc punissable.- Distinction <strong>en</strong>tre dét<strong>en</strong>tion pour consommation personnelle <strong>de</strong> produits dérivés du cannabis et d'autres <strong>drogues</strong>illégales (héroine, cocaïne, XTC, ...). Cette distinction est établie <strong>en</strong> fonction du risque que fait courirl'usage <strong>de</strong> drogue pour la santé.- La prés<strong>en</strong>te directive est égalem<strong>en</strong>t applicable au consommateur <strong>de</strong> drogue <strong>en</strong> groupe puisque cette consommationsuppose préalablem<strong>en</strong>t la dét<strong>en</strong>tion individuelle <strong>de</strong> ces produits (punissable par la loi <strong>de</strong> 1921).- Une justice pénale efficace comm<strong>en</strong>ce là où d'autres mécanismes d'ai<strong>de</strong> parajudiciaire régulatrice aurai<strong>en</strong>téchoué ou aurai<strong>en</strong>t été ignorés, ce qui présuppose une concertation perman<strong>en</strong>te et organisée <strong>en</strong>tre les acteursconcernés.- La dét<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> cannabis pour consommation personnelle est un délit auquel il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> donner la prioritéla plus faible dans la politique <strong>de</strong> poursuites.- Un procès-verbal est dressé, celui-ci peut se prés<strong>en</strong>ter sous une forme succincte ou simplifiée.- Un listing <strong>de</strong> tous les procès-verbaux simplifiés sera <strong>en</strong>voyé bim<strong>en</strong>suellem<strong>en</strong>t ou m<strong>en</strong>suellem<strong>en</strong>t au parquet.- L'officier <strong>de</strong> police judiciaire pourra s'écarter <strong>de</strong> cette procédure et dresser un procès-verbal ordinaire sur labase:• <strong>de</strong>s circonstances matérielles (ex.: indice d'un trafic),• <strong>de</strong> données relatives à la personnalité <strong>de</strong> l'intéressé (ex.: usage problématique),• d'informations complém<strong>en</strong>taires (ex.: nuisance, résultat d'une év<strong>en</strong>tuelle perquisition <strong>en</strong> flagrant délit oucons<strong>en</strong>tie, refus d'abandon volontaire <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s saisis).En résumé, pour les produits dérivés du cannabis, le service <strong>de</strong> police dresse un 'PV simplifié', lequel est alors classésans suite au Parquet. Dans certains cas (consommation problématique <strong>de</strong> drogue ou nuisance sociale), un procès-verbalordinaire est transmis au Parquet, lequel peut <strong>en</strong>suite classer ce PV sans suite, et ce après r<strong>en</strong>voi vers unservice d'assistance, au terme d'une pério<strong>de</strong> d'essai jugée positive, ou après avoir imposé le paiem<strong>en</strong>t d'une am<strong>en</strong><strong>de</strong>.Si ces mesures ne produis<strong>en</strong>t pas les résultats escomptés, une procédure pénale peut être <strong>en</strong>gagée. Pour les <strong>drogues</strong>illégales autres que les produits dérivés du cannabis, on dresse toujours un procès-verbal ordinaire. Le Parquett<strong>en</strong>tera néanmoins d'ori<strong>en</strong>ter tant que possible le consommateur vers les services d'assistance.• ARRETE ROYAL DU 29 AOUT 1997 RELATIF A LA FABRICATION ET AU COMMERCE DE DEN-REES ALIMENTAIRES COMPOSEES OU CONTENANT DES PLANTES OU PREPARATIONSDE PLANTESCet arrêté royal a notamm<strong>en</strong>t vu le jour à la suite <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong>s "smartdrugs" et <strong>de</strong>s "éco<strong>drogues</strong>". Il interditl'utilisation d'un certain nombre <strong>de</strong> plantes (souv<strong>en</strong>t utilisées pour la fabrication <strong>de</strong>s smart drugs) <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>ssérieux effets nocifs qu'elles peuv<strong>en</strong>t avoir sur la santé <strong>de</strong>s consommateurs.Cet arrêté royal impose une réglem<strong>en</strong>tation stricte quant à l'utilisation <strong>de</strong> plantes ou d'extraits <strong>de</strong> plantes dans lesproduits alim<strong>en</strong>taires.48


Il comporte trois listes:- liste 1: plantes dangereuses qui ne peuv<strong>en</strong>t être utilisées <strong>en</strong> tant que ou dans les <strong>de</strong>nrées alim<strong>en</strong>taires- liste 2: champignons comestibles et espèces protégées- liste 3: plantes/extraits pouvant être utilisés à certaines doses, moy<strong>en</strong>nant autorisation.• NOTE POLITIQUE DU GOUVERNEMENT FEDERAL RELATIVE A LA PROBLEMATIQUE DELA DROGUE (JANVIER 2001)Cette note conti<strong>en</strong>t divers points d'actions et recommandations relatifs à la problématique <strong>de</strong> la drogue.Un point important <strong>de</strong> cette note fédérale est la décision <strong>de</strong> modifier la Loi drogue du 24 février 1921, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>squ'on opère désormais une distinction <strong>en</strong>tre le cannabis et les autres <strong>drogues</strong> illégales.La possession <strong>de</strong> cannabis pour consommation personnelle sera réglée par arrêté royal: l'usager n'est pas soumisau droit pénal sauf <strong>en</strong> cas d'usage problématique ou <strong>de</strong> nuisance sociale.Les <strong>drogues</strong> dures rest<strong>en</strong>t, quant à elles, interdites: lors d'infractions, un procès-verbal est toujours dressé.49


COORDINATION DESACTIVITES DES COMMUNAUTES ET DES REGIONSEN MATIERE DE TOXICOMANIE: LE POINTFOCAL BELGE ET SES SOUS-POINTS FOCAUXL'usage <strong>de</strong> drogue ayant d'importantes répercussionssur nombre d'aspects <strong>de</strong> la vie d'un individu, cettematière relève <strong>de</strong> la compét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes autorités,tant fédérales que communautaires et régionales,ces <strong>de</strong>rnières se chargeant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la prév<strong>en</strong>tionprimaire et secondaire <strong>de</strong> la toxicomanie.Afin d'apporter aux responsables politiques, aux professionnelset aux citoy<strong>en</strong>s les informations nécessairespour développer une action appropriée face à laproblématique <strong>de</strong> la drogue, il a été décidé, <strong>en</strong> 1993,<strong>de</strong> créer un Observatoire Europé<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>Drogues</strong> et <strong>de</strong>sToxicomanies (OEDT).Tous les pays particip<strong>en</strong>t à ceprojet et ont chacun un c<strong>en</strong>tre d'information localappelé Point Focal national. Ils sont actuellem<strong>en</strong>t aunombre <strong>de</strong> quinze, regroupés au sein du réseau REI-TOX (Réseau Europé<strong>en</strong> d'Information sur les<strong>Drogues</strong> et les Toxicomanies) et coordonnés parl'OEDT.Dans le cadre du Traité <strong>de</strong> Maastricht, la Belgiqueétait t<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> désigner un seul Point focal belge. A ceteffet, <strong>en</strong> 1995, le Ministre <strong>de</strong> la Santé publique a missur pied une coopération structurée <strong>en</strong>tre l'Institutsci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong> la Santé publique (Point focal) et quatrec<strong>en</strong>tres spécialisés <strong>en</strong> matière d'épidémiologie,désignés par la Communauté ou la Région danslaquelle ils sont situés (4 sous-points focaux: à savoirle VAD, EUROTOX, le CTB-ODB et 1'ASL).Pour la Région <strong>de</strong> Bruxelles-Capitale, c'est le CTB-ODB (Concertation Toxicomanies Bruxelles -Overleg Druggebruik Brussel) qui se charge <strong>de</strong> coordonnerles actions <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion et <strong>de</strong> prise <strong>en</strong> charge<strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> <strong>en</strong> région bruxelloise ainsi qued'organiser la concertation <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>ants.En Flandre, la coordination <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tionest du ressort du VAD (Ver<strong>en</strong>iging voor Alcohol<strong>en</strong>an<strong>de</strong>re Drugproblem<strong>en</strong>). La tâche principale <strong>de</strong>cette organisation est <strong>de</strong> coordonner les différ<strong>en</strong>tesstructures (prév<strong>en</strong>tives et curatives), acteurs et projets,et ce aux niveaux provincial, régional et local, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> la Communautéflaman<strong>de</strong>.Concernant la Communauté française, c'est 1'EURO-TOX (anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t le CCAD - Concertation surl'Alcool et les autres <strong>Drogues</strong>), qui se charge à la fois<strong>de</strong> la coordination <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion primaire<strong>de</strong>s problèmes liés à l'usage <strong>de</strong> drogue ou d'alcool,du souti<strong>en</strong> sci<strong>en</strong>tifique et logistique <strong>de</strong>s organisations<strong>de</strong> terrain développées dans ce cadre, ainsi que<strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong> données épidémiologiques.Enfin, <strong>en</strong> Communauté germanophone, 1'ASL(Arbeitsgemeinschaft für Suchtvorbeugung undLeb<strong>en</strong>sbewältigung) est responsable <strong>de</strong> la coordination<strong>de</strong> la prév<strong>en</strong>tion primaire et secondaire <strong>de</strong> la toxicomanie,<strong>de</strong> l'appr<strong>en</strong>tissage <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong> soi et dusouti<strong>en</strong> d'actions visant à accroître la qualité <strong>de</strong> viesans recourir à l'usage <strong>de</strong> drogue.Ces quatre Sous-Points Focaux et le Point Focal (établià l'Institut Sci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong> la Santé publique), form<strong>en</strong>tle Belgian Information REITOX Network(BIRN). Ce réseau a pour mission <strong>de</strong> transmettre lesinformations (épidémiologiques) nécessaires àl'Observatoire europé<strong>en</strong> <strong>de</strong>s <strong>Drogues</strong> et <strong>de</strong>sToxicomanies (OEDT).50


LES MAISONS D’ACCUEILSOCIO-SANITAIRES (MASS)ObjectifsLes MASS ont cinq objectifs principaux:Comme approuvé par le Conseil <strong>de</strong>s Ministres du 3février 1995 concernant le programme <strong>en</strong> dix pointsdu Gouvernem<strong>en</strong>t fédéral sur la lutte contre la toxicomanie,il fut procédé à la mise <strong>en</strong> place, au sein duPlan drogue, <strong>de</strong>s Maisons d'Accueil socio-sanitaires(MASS), et décidé <strong>de</strong> lutter contre l'usage récréatif <strong>de</strong>drogue.Elles sont aujourd'hui au nombre <strong>de</strong> huit: Anvers,Bruxelles, Charleroi, Gand, G<strong>en</strong>k, Liège, Mons etOst<strong>en</strong><strong>de</strong>.Par une politique à bas seuil d'accès, les MASS <strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>de</strong>ntoffrir aux toxicomanes les moins <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs,<strong>de</strong>s dispositifs d'accueil et <strong>de</strong> soins, ainsi qu'unaccompagnem<strong>en</strong>t médical et social.Les MASS sont <strong>en</strong> fait <strong>de</strong>s structures créées par leGouvernem<strong>en</strong>t fédéral à partir d'une logique <strong>de</strong> diminution<strong>de</strong>s risques pour la sécurité <strong>de</strong>s personnes.Cette logique compr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>ux niveaux: d'une part, ladiminution <strong>de</strong>s risques sociaux, psychologiques et <strong>de</strong>santé (harm reduction) pour le pati<strong>en</strong>t, d'autre part, ladiminution du risque pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t d'être confrontéà la criminalité liée à la drogue.D'un point <strong>de</strong> vue médical, l'objectif est d'améliorer laqualité <strong>de</strong> vie du toxicomane <strong>en</strong> lui offrant un traitem<strong>en</strong>toptimal et <strong>en</strong> diminuant au maximum les risquesqu'il court lors <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> drogue par injection(Sida, hépatite, ...).D'un point <strong>de</strong> vue social, l'objectif est <strong>de</strong> réintégrer lestoxicomanes marginalisés dans la société (recherched'un emploi, logem<strong>en</strong>t, couverture sociale, gestionfinancière, remboursem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s emprunts, ...).Les MASS sont financées par le SPF Intérieur, via leFonds <strong>de</strong> Sécurité, et par le SPF Affaires sociales, vial'INAMI( 1 ).1. multiplier les contacts avec les toxicomanes qui nese prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que rarem<strong>en</strong>t auprès <strong>de</strong>s établissem<strong>en</strong>ts<strong>de</strong> soins ou d'accueil existants, et (indirectem<strong>en</strong>t) collecterdavantage <strong>de</strong> données épidémiologiques etsociologiques, afin d'élaborer d'autres options politiquesaprès analyse sci<strong>en</strong>tifique;2. améliorer la qualité <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>s toxicomanes <strong>en</strong>répondant à leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins et <strong>en</strong> diminuant lesconséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong> <strong>drogues</strong> (harm reduction);3. assurer l'accueil thérapeutique afin <strong>de</strong> stabiliser ladép<strong>en</strong>dance du toxicomane;4. offrir un accompagnem<strong>en</strong>t social afin <strong>de</strong> pouvoirréinsérer les toxicomanes dans la société et dans lecircuit du travail;5. promouvoir 1'accès <strong>de</strong>s toxicomanes aux longsprogrammes thérapeutiques.D'un point <strong>de</strong> vue général, on espère que l'améliorationet la stabilisation <strong>de</strong> la situation socio-médicale<strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong>s MASS conduis<strong>en</strong>t à une diminution<strong>de</strong>s risques d'un point <strong>de</strong> vue criminel.( 1 ) Institut National d’Assurance Maladie Invalidité.51


Fonctionnem<strong>en</strong>tAfin <strong>de</strong> réaliser ces objectifs, le Gouvernem<strong>en</strong>t fédéralprévoit la subv<strong>en</strong>tion d'un cadre <strong>de</strong> personnel et <strong>de</strong>fonctionnem<strong>en</strong>t, ainsi qu'une reconnaissance par1'INAMI et la signature d'une conv<strong>en</strong>tion avec1'INAMI. L'accompagnem<strong>en</strong>t médical doit être effectuépar une équipe médicale, sous la direction d'undirecteur thérapeutique. Quant à l'accompagnem<strong>en</strong>tsocial, il doit être effectué par une équipe <strong>de</strong> travailleurssociaux sous la direction d'un directeur administratif.Grâce à la stabilisation <strong>de</strong> la dép<strong>en</strong>dance, un traitem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> vue d'une diminution progressive <strong>de</strong> celle-ciest possible. Par ailleurs, on vise égalem<strong>en</strong>t une stabilisationsociale du pati<strong>en</strong>t et sa réintégration dans lasociété et dans le circuit du travail. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et lamotivation du toxicomane sont <strong>de</strong>s pré-requis ess<strong>en</strong>tiels.Gagner la confiance du pati<strong>en</strong>t constitue dès lorsun point crucial du processus. Une att<strong>en</strong>tion particulièreest accordée à sa situation administrative: est-il<strong>en</strong> ordre d'assurance-maladie, est-il inscrit auCPAS(2), a-t-il un domicile légal, ... ? Si ce n'est pasle cas, on t<strong>en</strong>tera <strong>de</strong> régulariser sa situation. Le travailleursocial et/ou éducateur <strong>de</strong> rue assiste le toxicomanedans cette démarche et l'accompagne dans ledéveloppem<strong>en</strong>t d'un réseau tant instrum<strong>en</strong>tal (mé<strong>de</strong>cins,CPAS, ONEM(3), mutualité, réseau social) qu'émotionnel(par<strong>en</strong>ts, famille, connaissances, ...) pouvantaccueillir le pati<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> crise etév<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>voyer à la MASS.**programme thérapeutique**Il est ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> regagner la confiance du toxicomanequi a été rejeté par les autres structures. Outre lessoins médicaux nécessaires, on répond égalem<strong>en</strong>t àune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> thérapeutique minimale, c'est-à-dire quel'on vise non seulem<strong>en</strong>t à une stabilisation <strong>de</strong> ladép<strong>en</strong>dance du pati<strong>en</strong>t mais aussi à la (ré)intégrationdu toxicomane dans la société. Ceci peut notamm<strong>en</strong>ts'effectuer via un traitem<strong>en</strong>t par produits <strong>de</strong> substitution.**programme social**( 1 ) C<strong>en</strong>tre Public d'Ai<strong>de</strong> Sociale.( 2 ) Office National <strong>de</strong> l'Emploi.52


ADRESSES DES PROJETS DEVELOPPES DANS LECADRE DES VOLETS TOXICOMANIE DES CONTRATSDE SECURITE ET DE PREVENTION AINSIQUE DU PLAN DROGUEA) Région <strong>de</strong> Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdste<strong>de</strong>lijkGewest1) Les volets toxicomanie<strong>de</strong>s Contrats <strong>de</strong> Sécurité et<strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionAn<strong>de</strong>rlechtService Communal d'Ai<strong>de</strong> auxToxicomanes / Geme<strong>en</strong>telijkeDrughulpRue du Chapelain, 2Kapelaansstraat 21070 Bruxelles / BrusselTél.: 02/526 11 71Forest / VorstForest Contact Drogue /Drugcontact Vorst:Rue du Curé, 2 / Pastoorsstraat 21190 Bruxelles / BrusselTél.: 02/370 26 47Mol<strong>en</strong>beek-Saint-Jean /Sint-Jans-Mol<strong>en</strong>beekService Communal d'Ai<strong>de</strong> auxToxicomanes et à leur farnilleGeme<strong>en</strong>telijke Drughulp(Le Pont)Rue <strong>de</strong> l'école, 39Schoolstraat 391080 Bruxelles / BrusselTél.: 02/411 65 30Saint-Gilles / Sint-GillisTravail <strong>de</strong> rue / StraathoekwerkRue <strong>de</strong> Lisbonne, 31 A /Lissabonstraat 31A1060 Bruxelles / BrusselTél.: 02/539 23 91ou 02/539 37 76Schaerbeek / SchaarbeekEchevinat <strong>de</strong> la Santé /Schep<strong>en</strong> van GezondheidMaison communale / StadhuisSEPSUDPlace Colignon / Colignonplaats1030 Bruxelles / BrusselTél.: 02/201 65 50Ville <strong>de</strong> Bruxelles /Brussel-StadTransitRue Stéph<strong>en</strong>son, 96 /Steph<strong>en</strong>sonstraat 961000 Bruxelles / BrusselTél.: 02/215 89 90Service d'Accompagnem<strong>en</strong>t socialdu C.P.A.S. (S.A.S) / Di<strong>en</strong>stSociale Begeleiding van hetO.C.M.W. (D.S.B.)Bd. <strong>de</strong> Waterloo, 104 /Waterloolaan 1041000 Bruxelles / BrusselTél.: 02/538 80 92 - 02/533 97 50Fax: 02/538 03 262) Les Plans drogueService d'Ai<strong>de</strong> aux Toxicomanes(service <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion)(SAT) / Drughulp JetteRue Van<strong>de</strong>n Schriecks, 77 / Van<strong>de</strong>nSchriecksstraat 771090 JetteTél.: 02/423 11 51Perman<strong>en</strong>ces : Lundi <strong>de</strong> 9 à 13hMercredi <strong>de</strong> 14 à 18hEt sur r<strong>en</strong><strong>de</strong>z-vous.53


B) Flandre1) Les volets toxicomanie<strong>de</strong>s Contrats <strong>de</strong> Sécurité et<strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionAlostTrajectZonnestraat 26A9300 AalstTél.: 053/73 27 84Tél.: 053/73 27 85Ste<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stBeekveldstraat 299300 AalstTél.: 053/73 27 81AnversSte<strong>de</strong>lijk Overleg DrugsAntwerp<strong>en</strong> (SODA)Van Immerseelstraat 11-232018 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/222 37 63Opvang Dakloze DruggebruikersProvinciestraat 322018 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/232 48 34JAC-RiskantApostelstraat 202000 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/227 12 24Vagga C<strong>en</strong>trum AltoxKetsstraat 172018 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/235 21 74Dagc<strong>en</strong>trum De SleutelAntwerp<strong>en</strong>Dambruggestraat 782060 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/233 99 14MSOC Antwerp<strong>en</strong>Van Artevel<strong>de</strong>straat 642060 Antwerp<strong>en</strong>Tél.: 03/201 12 60BoomPrev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>st BoomAntwerpsestraat 442850 BoomTél.: 03/880 18 69BrugesDagc<strong>en</strong>trum De Sleutel BruggeBarrierestraat 48200 BruggeTél.: 050/40 77 70Di<strong>en</strong>st GGZ Noord-West-Vlaan<strong>de</strong>r<strong>en</strong>Langestraat 1138000 BruggeTél.: 050/34 24 24Ste<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stBlin<strong>de</strong> Ezelstraat 18000 BruggeTél.: 050/44 82 43CourtraiSte<strong>de</strong>lijke Drugprev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stO.-L.-Vrouwestraat 458500 KortrijkTél.: 056/23 93 81GandDrugcoördinator G<strong>en</strong>tSint-Niklaasstraat 279000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/266 82 04Di<strong>en</strong>st Drugprev<strong>en</strong>tieEmiel Braunplein 349000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/225 08 13De Sleutel Dagc<strong>en</strong>trum G<strong>en</strong>tMeerhem 309000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/234 38 33De Sleutel CICHun<strong>de</strong>lgemseste<strong>en</strong>weg 19820 MerelbekeTél.: 09/231 54 31Straathoekwerk stad G<strong>en</strong>tAbeelstraat 199000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/269 87 40MSOC G<strong>en</strong>tGewad 139000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/223 46 44CAT InfopuntMartelaarslaan 2349000 G<strong>en</strong>tTél.: 09/225 08 1354


G<strong>en</strong>kSte<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stV<strong>en</strong>nestraat 913600 G<strong>en</strong>kTél.: 089/62 37 90MSOC G<strong>en</strong>kWeg naar As 54 bus 123600 G<strong>en</strong>kTél.: 089/32 97 72HasseltCAD vzw LimburgLuikerste<strong>en</strong>weg 1343500 HasseltTél.: 011/27 42 98Limburgs SteunpuntStraathoekwerkKuringerste<strong>en</strong>weg 343500 HasseltTél.: 011/85 15 58Onthaalc<strong>en</strong>trum CAWDe MaretakKempische Kaai 113500 HasseltTél.: 011/21 28 65JAC HasseltGul<strong>de</strong>nspor<strong>en</strong>plein 33500 HasseltTél.: 011/22 73 90JAC LommelStationstraat 363920 LommelTél.: 011/54 74 00JAC Sint-Trui<strong>de</strong>nMin<strong>de</strong>rbroe<strong>de</strong>rstraat 373800 Sint-Trui<strong>de</strong>nTél.: 011/78 56 30Her<strong>en</strong>talsJAC DrughulpHikstraat 472200 Her<strong>en</strong>talsTél.: 014/23 34 01Houthal<strong>en</strong>-Helchter<strong>en</strong>Straathoekwerk Houthal<strong>en</strong>-Helchter<strong>en</strong>Wildroz<strong>en</strong>straat 223530 Houthal<strong>en</strong>-Helchter<strong>en</strong>Tél.: 011/52 25 13Knokke-HeistDe TorreEdward Verheystraat 38300 Knokke-HeistTél.: 050/63 04 72LouvainHet VeerhuisSint-Annastraat 13000 Leuv<strong>en</strong>Tél.: 016/23 65 67Ste<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stWaversebaan 663001 HeverleeTél.: 016/21 19 93LierStraathoekwerk LierGrote Markt 572500 LierTél.: 03/491 13 60Loker<strong>en</strong>Jonger<strong>en</strong>werking jeugdc<strong>en</strong>trumBerg<strong>en</strong>driesTweebrugg<strong>en</strong>straat 289160 Loker<strong>en</strong>Tél.: 09/340 94 76MalinesDagc<strong>en</strong>trum De SleutelMechel<strong>en</strong>Fr. De Mero<strong>de</strong>straat 202800 Mechel<strong>en</strong>Tél.: 015/43 35 45Ste<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stFr. De Mero<strong>de</strong>straat 882800 Mechel<strong>en</strong>Tél.: 015/28 66 66Mid<strong>de</strong>lkerkeGeme<strong>en</strong>telijke Jeugddi<strong>en</strong>stWest<strong>en</strong><strong>de</strong>laan 388430 Mid<strong>de</strong>lkerkeTél.: 059/30 48 66Ost<strong>en</strong><strong>de</strong>Ste<strong>de</strong>lijke prev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>stVindictivelaan 18400 Oost<strong>en</strong><strong>de</strong>Tél.: 059/80 55 00MSOC Oost<strong>en</strong><strong>de</strong>Perronstraat 18400 Oost<strong>en</strong><strong>de</strong>Tél.: 059/51 63 29Saint-NicolasSte<strong>de</strong>lijke Di<strong>en</strong>st voorDrugprev<strong>en</strong>tie,Straathoekwerk <strong>en</strong>Laagdrempelige hulpverl<strong>en</strong>ingStadhuis - Grote Markt 19100 Sint-NiklaasTél.: 03/760 91 4755


TurnhoutJACPaterstraat 472300 TurnhoutTél.: 014/41 62 58Vilvor<strong>de</strong>Di<strong>en</strong>st prev<strong>en</strong>tieLeuv<strong>en</strong>sestraat 1171800 Vilvoor<strong>de</strong>Tél.: 02/255 46 882) Les Plans drogueBering<strong>en</strong>CAD Bering<strong>en</strong>Alfred Habetslaan 233581 Bering<strong>en</strong>Tél.: 011/45 10 69C) WallonieGeelDrughulp GeelDiestseweg 1352440 GeelTél.: 014/57 03 80e-mail: jac@geel.beHeus<strong>de</strong>n-Zol<strong>de</strong>rPrev<strong>en</strong>tiedi<strong>en</strong>st Heus<strong>de</strong>n-Zol<strong>de</strong>rHel<strong>de</strong>nplein 13550 Heus<strong>de</strong>n-Zol<strong>de</strong>rTél.: 011/53 73 71Lanak<strong>en</strong>CAD - Regiokantoor Lanak<strong>en</strong>Jan Rosierlaan 5/23620 Lanak<strong>en</strong>Tél.: 089/71 16 04Maasmechel<strong>en</strong>CAD af<strong>de</strong>ling Maasmechel<strong>en</strong>Ou<strong>de</strong> Baan 2073630 Maasmechel<strong>en</strong>Tél.: 089/77 87 00MolDIACCorbiestraat 282400 MolTél.: 014/32 38 50RoeselareCGG RoeselareJ. Lagaelaan 218800 RoeselareTél.: 051/22 51 92Tonger<strong>en</strong>Maastrichterstraat 103700 Tonger<strong>en</strong>Tél.: 012/39 01 711) Les volets toxicomanie<strong>de</strong>s Contrats <strong>de</strong> Sécurité et<strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionCharleroiDivision Prév<strong>en</strong>tion <strong>Drogues</strong>(Coordination drogue)Rue A. Tumulaire, 806000 CharleroiTél.: 071/86 15 27C<strong>en</strong>tre d'Accueil pour Toxicomanes«Trait d'Union» (C.A.T.D.)Bloc PRue Tumelaire, 806000 CharleroiTél.: 071/86 15 07Cellule Recherche et ConcertationRue A. Tumulaire, 806000 CharleroiTél.: 071/86 15 27Carolo Contact Drogue (C.C.D.)Rue d'Angleterre, 106000 CharleroiTél.: 071/30 26 56Carolo RueRue <strong>de</strong> l’Angleterre, 106000 CharleroiTél.: 071/30 37 39Maison d'Accueil Socio-Sanitaire(DIAPASON)Bd. Dewandre, 26000 CharleroiTél.: 071/30 18 11Hébergem<strong>en</strong>t d'urg<strong>en</strong>ce "Ulysse"Av. Général Michel, 56000 CharleroiTél.: 071/30 45 76ChâteletMaison SALMOHôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> BouffioulxRue Jules Destrée, 196200 BouffioulxTél.: 071/24 47 0556


CouvinASBL Le RepitAv. <strong>de</strong> la Libération, 15660 CouvinTél.: 060/34 49 85Ant<strong>en</strong>ne sur Chimay (uniquem<strong>en</strong>tle mardi)Rue <strong>de</strong> la Justice, 196460 CHIMAYTél. : 060/21 40 21FléronService <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionRue François Lapierre, 17-194620 FléronTel: 04/355 91 85Fontaine-l'EvêqueA.M.A.T.-Ant<strong>en</strong>ne médicaled'Ai<strong>de</strong> aux toxicomanesCité <strong>de</strong>s Oiseaux, 20/36140 Fontaine-l'EvêqueTél.: 071/54 40 09 - 52 23 l8HuyStructure d'accueil pour toxicomanesRue <strong>de</strong> la Résistance, 24500 HuyTél.: 085/23 05 05 – 23 66 03LiègeC<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> première interv<strong>en</strong>tionpour les toxicomanes - C<strong>en</strong>treSTARTRue Montagne Sainte-Walburge, 4A4000 LiegeTél.: 04/224 12 91Maison d'accueil Socio-sanitaire -C.H.P.Rue Professeur Maheine, 844000 LiegeTél.: 04/254 77 11Coordination <strong>de</strong>s Actions <strong>en</strong>matière <strong>de</strong> toxicomanieRue Lonhi<strong>en</strong>ne, 144000 LiègeTél.: 04/230 58 09MonsC<strong>en</strong>tre INTERMEZZORue <strong>de</strong> la Seuwe, 157021 HavréTél.: 065/84 77 52Maison d'accueil Socio-Sanitaire -ASBL Par<strong>en</strong>thèseAv<strong>en</strong>ue <strong>de</strong> la Reine Astrid, 27000 MonsTél.: 065/35 40 77Namurasbl Ph<strong>en</strong>ixRue Basse Neuville, 175000 Nam<strong>en</strong>Tél.: 081/35 37 25 – 22 75 14VerviersService <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong>VerviersPACT (Prév<strong>en</strong>tion etAccompagnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>tstoxicomanes)Rue <strong>de</strong>s Alliés, 194800 VerviersTél.: 087/35 37 25service <strong>de</strong> Santé M<strong>en</strong>tale-Départem<strong>en</strong>t L'A.V.A.T.Rue <strong>de</strong> Dinant, 20-224800 VerviersTél.: 087/22 16 452) Les Plans drogueAn<strong>de</strong>nneZone TRue <strong>de</strong> l’Hôpital, 185300 An<strong>de</strong>nneTél.: 085/84 50 61ArlonESPASRue <strong>de</strong> la Caserne, 406700 ArlonTél.: 063/23 68 71AubangeService d’Accueil et <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion(SAP)Rue Haute, 226791 Aubange (Athus)Tél.: 063/38 87 16AywailleLa TeignouseSart, 24171 PoulseurTél.: 04/380 08 64GSM: 0477/49 65 97BastogneMITHRIADERue <strong>de</strong>s Récollets, 126600 BastogneTél.: 061/24 09 10BeauraingL’autre s<strong>en</strong>sRue <strong>de</strong> Rochefort, 385570 BeauraingTél.: 082/67 92 4057


CineySIPAA (Service d’Information <strong>de</strong>Prév<strong>en</strong>tion d’Accompagnem<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s Assuétu<strong>de</strong>s)Rue du Commerce, 1365590 CineyTél.: 083/66 89 03GSM: 0474/59 27 00Comblain-au-PontLa TeignouseSart, 24171 PoulseurTél.: 04/380 08 64Fax: 04/380 08 65EtalleODAS (Ouverture à la différ<strong>en</strong>ce etaux assuétu<strong>de</strong>s sociales)Rue du Moulin, 156740 EtalleTél.: 063/45 51 74FlémalleG.A.P.P.P. (Gestion autonomeprév<strong>en</strong>tionproduits psychotropes)courrier: Rue <strong>de</strong> l’Ermitage, 16visite: Rue Spinette, 24400 FlémalleTél.: 04/233 43 23Flor<strong>en</strong>nes - WalcourtWalcourt:Allée du 125ème Régim<strong>en</strong>td'Infanterie5650 WalcourtTél.: 071/61 05 29Flor<strong>en</strong>nes:Place <strong>de</strong> l'Hôtel <strong>de</strong> Ville, 145620 Flor<strong>en</strong>nesTél.: 071/68 11 16<strong>Marche</strong>-<strong>en</strong>-Fam<strong>en</strong>nePlan drogue <strong>de</strong> <strong>Marche</strong>-<strong>en</strong>-Fam<strong>en</strong>neRue <strong>de</strong>s Carmes, 266900 <strong>Marche</strong>-<strong>en</strong>-Fam<strong>en</strong>neTél.: 084/32 13 78MouscronLe PhareGrand'Place, 17700 MouscronTél.: 056/84 10 18 - 86 02 60RochefortLa Passerelle – Maison MotetRue <strong>de</strong> la Lomme, 53a5580 JemelleTél.: 084/21 07 64SambrevilleBipassRue du Comté, 235060 Anvelais / SambrevilleTél.: 071/77 70 88SpaAdministration communale <strong>de</strong> SpaRue <strong>de</strong> l'Hôtel <strong>de</strong> Ville, 444900 SpaTél.: 0498/52 01 60TheuxPlan drogue <strong>de</strong> TheuxRue <strong>de</strong> la Hoegne, 414910 TheuxTél.: 087/68 12 48TubizeQuestion DrogueRue <strong>de</strong> Mons, 1251480 TubizeTél.: 02/355 26 67ViséPrév<strong>en</strong>tion toxicomanie - Service<strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> ViséRue <strong>de</strong>s Béguines, 74600 ViséTél.: 04/379 05 82WaremmeGénération Assuétu<strong>de</strong>sAv<strong>en</strong>ue Guillaume Joachim, 494300 WaremmeTél.: 019/32 47 9258


COLOPHONCette brochure est une initiative du SPF IntérieurSecrétariat perman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tion (SPP)Rue <strong>de</strong> la Loi, 26 - 1040 BruxellesRédactionHelga DE RIDDER (Responsable du C<strong>en</strong>tre d'Ai<strong>de</strong> ambulatoire De Spiegel)Michel WILLEKENS (Inspecteur Principal - Chargé du Bureau d'Expertise - Programme <strong>Drogues</strong> – Directiongénérale <strong>de</strong> la Police judiciaire)Sophie BLOCK (Conseillère adjointe - cellule <strong>drogues</strong> SPP)Filip DE SAGER (Ex-conseiller adjoint cellule <strong>drogues</strong> SPP - Coordinateur du volet toxicomanie du Contrat <strong>de</strong>Sécurité et Prév<strong>en</strong>tion)Responsables <strong>de</strong> la RédactionSophie BLOCK et Filip DE SAGERComité <strong>de</strong> lectureFre<strong>de</strong>rik BULLENS (Chercheur à l'Université <strong>de</strong> Gand), B<strong>en</strong>oît DE CLERCK (Coordinateur du volet toxicomaniedu Contrat <strong>de</strong> Sécurité et <strong>de</strong> Société <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Charleroi), Pierre DELCARTE (Conseiller <strong>en</strong> chef du servicesanté <strong>de</strong> la Commission communautaire française), Charles DE WINTER (Commissaire divisionnaire - Chefdu service du Programme <strong>Drogues</strong> - Direction générale <strong>de</strong> la Police judiciaire), Frank LENDERS (Ex-coordinateur<strong>de</strong> De Druglijn)Sous la direction <strong>de</strong>: Yves Van <strong>de</strong> VloetSecrétaire perman<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionRue <strong>de</strong> la Loi, 261040 BruxellesRemerciem<strong>en</strong>ts àBrice DE RUYVER (Professeur <strong>de</strong> droit pénal et <strong>de</strong> droit médical - Université <strong>de</strong> Gand), Ilse DE MAESENEIRE(Responsable du travail préparatoire <strong>de</strong> la politique - VAD), Anne MEERKENS (Secrétaire perman<strong>en</strong>te adjointeSPP), Philip WILLEKENS (Secrétaire perman<strong>en</strong>t adjoint SPP), Raphaël SAVERWYNS (Ex-traducteur au SPP),Veronique VAN MUYLEM (Ex-traductrice SPP), Sylvie PIANA (Traductrice <strong>de</strong> la Direction Générale), W<strong>en</strong>dyKEPPENS (Assistante administrative - cellule finances SPP), Saskia DE CLERCQ (Conseillère adjointe - celluleFlandre SPP), Pol et Dirk LEEMANS (Studio Leemans), Pierre SCHERMEL (Photographe), Sylvie FAILLIE(Dessin <strong>de</strong> la couverture), le Programme <strong>Drogues</strong> - Direction générale <strong>de</strong> la Police judiciaire, le VAD (Ver<strong>en</strong>igingvoor Alcohol- <strong>en</strong> an<strong>de</strong>re Drugproblem<strong>en</strong>), Infor <strong>Drogues</strong>, le «Trimbosinstituut» (Pays-Bas) et le service d'ai<strong>de</strong>ambulatoire «De Spiegel» (Bruxelles-Asse).Editeur responsable:Imprimeur:Yves VAN <strong>de</strong> VLOETSecrétaire permam<strong>en</strong>t à la Politique <strong>de</strong> Prév<strong>en</strong>tionDRUCO HalleSi vous souhaitez comman<strong>de</strong>r la prés<strong>en</strong>te brochure, les collaborateurs du service <strong>de</strong> docum<strong>en</strong>tation sont à votre dispositionp<strong>en</strong>dant les heures <strong>de</strong> bureau (9h -17h)Tél.: 02/500 49 48 - 02/500 49 72 - Fax: 02/500 49 87Adresses e-mail: info.spp@ibz.fgov.be – info.vsp@ibz.fgov.beDeze brochure is ook verkrijgbaar in het Ne<strong>de</strong>rlands.59


SERVICE PUBLIC FEDERAL INTERIEUR, DIRECTIONGENERALE POLITIQUE DE SECURITE ET DE PREVENTIONSECRETARIAT PERMANENT A LA POLITIQUE DEPREVENTIONRue <strong>de</strong> la Loi 261040 BruxellesTél.: + 32 2 500 49 47Fax: + 32 2 500 49 87

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!