31.07.2015 Views

Salida • n°56 - Le temps du tango

Salida • n°56 - Le temps du tango

Salida • n°56 - Le temps du tango

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

numéro 56 déc.2007- jan.2008éditorial<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> est en pleine floraison, musicale en tous cas, et comme la création nesupporte ni frontière ni nationalité, nul besoin de test ADN, nos jeunesmusiciens <strong>du</strong> monde assurent la relève avec fougue, audace, inspiration,unanimement respectueux de la tradition.C'est donc encore une façon, bien vivante, de rendre hommage à leurs illustres aînésque de vous présenter certaines personnalités de cette nouvelle vague !Cristian Zárate, Franco Luciani, Joe Powers, Gérald Venturi... Ainsi que LucianoSupervielle qui est un musicien uruguayen incontournable. Il exprime un <strong>tango</strong>perméable à d'autres formes d'expression modernes et urbaines. Il réconcilie avectalent différentes époques, <strong>du</strong> vinyle à l'électro, et ne se soucie pas un instant d'undébat (espérons-le obsolète) sur une nécessité d'authentification de cette évolution.Belle continuation à tous.Saluons avec enthousiasme la reprise <strong>du</strong> TangÔdébit par notre indispensablemaquettiste, Philippe Fassier. Il était bien le seul d'entre nous à ne pas reconnaîtreque cette rubrique lui tendait les bras. Merci à lui de l'avoir enfin accepté.Fermons les yeux et attachons-nous au sens, comme dans la danse où notre corpstrouve un moyen d'expression car la forme reste un outil sujet aux multiplesvariations...Et puisque l'anticipation de notre prochaine rencontre nouspropulse en 2008, toute La <strong>Salida</strong> vous souhaite une longueannée de bonheur.Amitiés tanguerasSylvie Krikoriansylviekrikorian@hotmail.comLa <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 20083


numéro 56 déc.2007- jan.2008sommaireZárate - Juárez...p.6 - à la une« Tango, l’autre visage »p.14 - initiatives <strong>tango</strong>L’invention de Gardelp.26 - cafetín de B.A.361014222526303640424760éditorialà la uneZárate-Juárez, et le <strong>tango</strong> s’arrange...à la uneAu <strong>tango</strong>, l’Harmonica reconnaissant...initiatives <strong>tango</strong>« Tango, l’autre visage »buenos aires hora ceroSupervielle, chineur de sonsles échos decafetín de buenos airesL’invention de Gardelon a vu, on a luhommageVictor : un an déjàtangôdébitpratiques régulièresagendadiscographieEn couverture : Luciano Supervielle en concertPhoto extraite <strong>du</strong> site : www.myspace.com/lucianosupervielleLa <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 20085


numéro 56 déc.2007- jan.2008à la uneZárate-Juárez, et le Tango s’ArrangeL’inventif pianiste et arrangeur Cristian Zárateet le fenomeno Rubén Juárez dessinent un <strong>tango</strong> d’aujourd’huiqui n’oublie pas d’où il vient. Immensément généreux.Cristian Zárate, pianiste, s'inscritaussi dans la grande traditiontanguera de l'arrangement.Pendant leurs concerts, le regard de Cristian Zárate, tour àtour élégant oiseleur ou félin <strong>du</strong> clavier, c’est selon, croiseparfois celui <strong>du</strong> bassiste Daniel Naka, argentino-japonais àfleur de peau, toujours ivre de <strong>tango</strong>. Et ces regards-là senoient quand devant eux, devant leur sextet ruisselantd’énergie, Rubén Juárez chante et joue <strong>du</strong> bandonéon.Soudain, il est seul : “Los cosos dal lao”, “Malena”, “Elcorazón al sur” comme on ne les entend jamais. <strong>Le</strong> talent<strong>du</strong> Negro Juárez est unique, ses <strong>tango</strong>s le deviennent dèsla première note.« On se regarde et on pense la même chose. Rubén, c’estune aura, il te surprend toujours, t’émotionne commepersonne. C’est Bill Evans ou Miles Davis. C’est l’art,musique ou peinture ; rares sont les artistes qui saisissentleur public à ce point », assure le pianiste.Et l’on se dit alors qu’ilssont amis et frères de <strong>tango</strong>et que, bien sûr, Cristian enrajoute dans le superlatif.D’autant que, dans cerestaurant d’après-concertà La Falda, alors qu’unegrande tablée commence às’échauffer près de nous– Juárez au milieu – lepianiste en remet unelouche : « Franchement,ce type a été touché parla grâce de Dieu...»Doit-on rendre les armes ?Oui, comme le public <strong>du</strong>centre culturel TorcuatoTasso huit jours avant cetentretien, à Buenos Aires.Comme le public <strong>du</strong>Théâtre de La Plata dans ceDVD antérieur (2005), oùJuárez avait encore commecomplice pianistique JoséOgivieki, l’arrangeur deson “Album Blanco”.6 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008


numéro 56 déc.2007- jan.2008à la uneSachez-le, on ne résiste pasà Rubén Juárez, ses élans,ses sé<strong>du</strong>ctions, sesemportements sur scèneet en-dehors. Dansl’entertainment <strong>du</strong> Nord, onle décrirait sûrement biggerthan life. L’anglicisme ledéfriserait, l’image lui vapourtant comme un gant.Aujourd’hui, Ogivieki etJuárez ont pris leursdistances, Juárez a renouéavec Cristian Zárate, dontil avait croisé la route unepremière fois en 1997.Au festival de La Falda, l'été dernier,le sextet de Cristian Zárate avait introniséMarcelo Nisinman au bandonéon :la complicité fut somptueuse.<strong>Le</strong> pianiste avait alorsarrangé quelques thèmespour l’orchestre municipalde Cordoba, desarrangements de cordes, lecossu, le luxe presque,avant l’épure d’une tournéeet de quelques festivals oùl’enfant terrible <strong>du</strong> <strong>tango</strong>des années soixantesoixante-dixtravailla en<strong>du</strong>o avec le pianisteprodige, tôt entré dansla carrière.Cristian Zárate est né en1975 à San Miguel,province de Buenos Aires.Débuta le piano à cinq ans.À seize, il intégraitl’orchestre Color Tango.Depuis, il a emmagasiné,aussi bien dans les grandesformations de <strong>tango</strong>symphonique que dans desensembles plus ramassés(quintettes d’Antonio Agri,Walter Rios, RodolfoMederos, MarceloNisinman, sextuor deDaniel Piazzolla,trio de JulioPane... on enoublieévidemment...)une énormeexpérience et abien affûté sescrayonsd’arrangeur dansles grandestangueriasportègnes ou avecla compagnie“Tango x dos”.Jusqu’à croiser une fois,deux fois, la route deRubén Juárez, tout enassurant, chemin faisant, ladirection musicale, lesarrangements de GuillermoFernández, de María Grañaou de Raúl Lavié. <strong>Le</strong>sdisques sont là pour dire àquel point ses arrangementssont des défis, combien ilfaut de moelle et de métierpour les affronter. Il y a làquelque chose de la relationd’exigence que Troiloimposait à ses chanteurs.Rubén Juárez,un talent unique,magnifié par le sextet« Rubén [...] est le lienentre les anciens [...] etnous [...] Là, il estquestion de latransmission, de ce quise passe de musicienà musicien ».Mais Juárez, c’est encoreautre chose. « J’ai uneénorme affection pour lui,je le vois un peu comme unpère artistique et j’ai unrespect immense pour toutce qu’il a fait. Pour moi, ditCristian, Rubén est un desderniers grands à avoirvécu l’âge d’or <strong>du</strong> <strong>tango</strong>,la fin de cet âge d’or enfait, mais il est le lien entreles anciens, ceux de lapremière moitié <strong>du</strong>vingtième siècle, et nous,les musiciens qui ont la ►La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 20087


numéro 56 déc.2007- jan.2008à la unetrentaine, la quarantaineaujourd’hui. C’est trèsimportant car là, il estquestion de la transmission,de ce qui se passe demusicien à musicien ».De musicien à musicien,Cristian Zárate conservele son de l’enfance, d’unemaison familialebourdonnante de <strong>tango</strong>s,d’un grand-père qui tirait<strong>du</strong> bandonéon de précieusesbricoles, dont le répertoire<strong>du</strong> folklore italien. Il jouaitaussi Desde el alma, lavalse de Rosita Melo que lepetit-fils a arrangé à sontour, un arrangement àdécoiffer la compositrice etl’aïeul. Ce dernier n’auraitpeut-être pas imaginé lepetit à Broadway, appelépar Osvaldo Berlinghieripour la reprise de TangoArgentino...C’est au retour que CristianZárate s’est lancé dans laconfection d’un opus assezébouriffant, Evolución<strong>tango</strong>, pro<strong>du</strong>ctionindépendante où il a jeté sagourme d’arrangeur et poséle recours à l’improvisationqui traverse les concerts deson sextet. « Ce que noustentons est un dialoguepermanent, parce que nousvoulons que cela sonneavec beaucoup defraîcheur. Nous aimonsl’improvisation,simplement, nousimprovisons avec desphrasés de <strong>tango</strong>, pas dejazz. Ce qui nenous empêche pasde chercher notre‘blue note’ à nous.J’écoutepersonnellementbeaucoup de jazzet j’ai desharmonies trèsjazz dans mesarrangements.Mais en vérité, la musiqueest patrimoine commun del’humanité, quand unecouleur me plaît, jel’utilise, qu’elle soitfrançaise, allemande oupolonaise. Après tout, je<strong>tango</strong> s’est fait comme ça...par emprunts multiples ».« Nous n’étions pas enrupture, nous voulionspréserver l’essence [...].Notre évolution se veut,s’effectue en conscience »Avec Evolución <strong>tango</strong>, laprise de risque allait de soi,« parce que c’est trèsdifficile de trouver dans le<strong>tango</strong>, ici en Argentine,une compagnie qui aille serisquer dans ce genre deconcepts. Mais au moins,j’ai fait les arrangementsque j’ai voulus, comme jeles aime, sans avoir à meposer la question de ce quise vend. Je n’étais pas danscette logique-là avec cedisque », pointe le pianiste.<strong>Le</strong> disque croise sesexpériences avec leschanteurs, musiciens, avecRubén Juárezqui il a forgé unecomplicité. À sa façon,c’est un manifeste de la reécrituretanguera dans lalignée de Salgán,Berlinghieri en leur <strong>temps</strong>...On y entend La Tramperaen zapada – dialogueimprovisé – avec Juárez.Nouveau départ : « Quandil m’a demandé deux ansplus tard de lui fournir ànouveau des arrangements,on a retravaillé ensembletrès naturellement. Je croisqu’il a trouvé auprès desmusiciens <strong>du</strong> sextet uneénergie qui ressemble à lasienne, on est vraiment surla même longueur d’onde.Et sur scène, c’est vraimentimportant, il dégage unetelle puissance ! Ce type-làn’est vraiment pasn’importe quel musicien »....Alors jouer pour lui,arranger pour lui... « C’està la fois difficile et facile.D’un côté, son concept esthyper-tanguero, il vient dequelqu’un qui, tout jeune,s’est trouvé à côté deTroilo, a joué ou gravéavec Garello, Stamponi,8 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008


numéro 56 déc.2007- jan.2008à la uneCarlitos García, biend’autres. Piazzollal’adorait. MarceloNisinman, qui a joué cetété avec nous et dont lafamille était proche de celled’Astor lors de cesdernières années – ils sevoyaient à Punta del Este –m’a raconté que Piazzollalui disait que Juárez étaitvraiment un génie <strong>du</strong>bandonéon, qu’il ne fallaitpas seulement l’écouterchanter mais que c’était unbandonéoniste génial. Ceci,pour dire que travailleravec un talent pareil, c’esttravailler sur un matériauunique. Par contre, ce quiest difficile, c’est :comment glisser mes idéesd’arrangeur sans altérerl’essence même de sontravail ? Heureusement,Raul Luzzi (guitare) et Pablo Agri (violon)partagent toute la modernité <strong>du</strong> <strong>tango</strong>selon Zaratepour avoir pas mal jouéavec lui en trio, je connaisbien son style et lui, avecson énorme vécu dans le<strong>tango</strong>, est très ouvert auxformes nouvelles, àl’évolution <strong>du</strong> <strong>tango</strong>...Ce fut d’ailleurs une partiede sa contribution à notredisque de l’appeler‘Evolución <strong>tango</strong>’...»Il ne manque pas d’R...Refuser l’évolution,c’est se condamnerà mort. Brandir larévolution eut étéun contre-sens:« Nous n’étions pasen rupture, nousvoulions préserverl’essence.Que ce soit PabloAgri, HoracioRomo, Daniel Nakaou moi-même, nousavons suffisamment joué enorchestre pour mesurercela. Notre évolution seveut, s’effectue enconscience ». Juárez atrouvé là des guerriers à samesure pour des campagnesqui <strong>du</strong>reront. Ou pas. Aveclui, on ne sait jamais. Enmême <strong>temps</strong>, ils luisurvivront. ■Jean-Luc ThomasREPÈRES DISCOGRAPHIQUESPreparense : trio Agri-Zárate-Falasca (PAR Records, 2002).Evolución <strong>tango</strong> : sexteto Cristian Zárate et artistes invités(Piano : Cristian Zárate ; Bandonéon : Horacio Romo ;Violon : Pablo Agri ; Guitare : Raul Luzzi ; Basse :Daniel Naka ; Batterie : josé Luis Colzani) (RP –Random records – UNION, 2005).Guillermo Fernandez : arrangements de Cristian Zárateet Guillermo Fernandez (Epsa music, 2001).Conexion Piazzolla-Ferrer, <strong>tango</strong> sinfonico :Guillermo Fernandez, sept titres arrangés par G.Fernandez et Cristian Zárate (autopro<strong>du</strong>it, 2003).El album blanco de Rubén Juárez : Rubén Juárez,arrangements et direction musical de José Ogivieki(M et M, GLD, TK 48122, 2002).Rubén Juárez Vivo : DVD, enregistrement public authéatre de La Plata (Tipica records, 2005).Rara, como encendida : María Graña, arrangements deCristian Zárate. (Epsa, 2004).La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 20089


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Photo : Alice PedrolettiGérald Venturi est un jeune saxophoniste, professeur à l'École Nationale de Musique deVilleurbanne (commune limitrophe de Lyon). Avec l'ensemble Espace Temps, il arejoint la famille <strong>du</strong> <strong>tango</strong> depuis qu'ils ont remporté le premier prix <strong>du</strong> concours italien"Astor Piazzolla", dans une formation plutôt singulière et inatten<strong>du</strong>e, composée, àl'époque, de quatre saxes. Après plusieurs années à enseigner le <strong>tango</strong> au sein de l'ENMet dans la région Rhône-Alpes, il réussit à installer cette musique dans le cursus deformation de l'ENM. À l'égal de la musique classique ou <strong>du</strong> jazz, le <strong>tango</strong> sera proposéet accessible à tous. Certains l'étudieront juste pour l'intérêt pédagogique de sonapprentissage et d'autres s'y consacreront sans doute. Loin de n'être qu'unereconnaissance, dont le <strong>tango</strong> n'a d'ailleurs plus besoin, c'est surtout lui permettre des'inscrire dans une démarche plus universelle. Je remercie Gérald de s'être laisséentraîner dans mon questionnement de néophyte et d'avoir répon<strong>du</strong> avec beaucoup deprécision. Nous sommes nombreux, je crois, à aimer et entendre cette musique avecnotre cœur, sans posséder des clefs plus techniques pour permettre de comprendreautrement que par nos tripes "ce qui fait <strong>tango</strong>". Au-delà de la technique, c'est bien ensituation, dans la pratique même, que l'essentiel de cette musique se cherche ets'acquiert, c'est bien dans l'apprivoisement <strong>du</strong> rythme et <strong>du</strong> mouvement que nous nousretrouvons tous..."Tango, l’Autre Visage"14 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008Ta rencontre avec le <strong>tango</strong> ?Avec Espace Temps, on passaitde nombreux concours après leConservatoire pour nousapporter des concerts ou nouspermettre d’acheter les grosinstruments comme le barytonou le ténor. C’est comme çaque nous avons passé leconcours international Piazzollaen Italie – et que nous l’avonsremporté d’ailleurs – sans tropconnaître cette musique audépart, nous l’avons beaucouptravaillée et découvert à cetteoccasion. Après, bien sûr, nousavons étudié le répertoiredepuis ses origines afin d’enconnaître et d’en intégrer lescodes spécifiques. Puis, j’ai euenvie d’écrire de la musique etje suis allé voir GustavoBeytelmann. Il m'a consacré <strong>du</strong><strong>temps</strong>, j'ai étudié avec lui. Cefut une rencontre humaine etmusicale importante pour moi.


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Que faut-il entendre par« codes », la technique ?Non, mais plutôt une sortede syntaxe qui fait que c’est<strong>tango</strong>, comment la musiquecircule entre les pupitrespar exemple, l’articulationentre les différentséléments, le rapport entremélodie etaccompagnement, etc...c’est tout ça, une syntaxe.Dans Espace Temps,il n’y a que des cuivres...Des saxophones et unpiano.Ça n’est pas <strong>du</strong> touttraditionnel au niveau <strong>du</strong>choix des instruments ?Non, c’est vrai, mais pourmoi le <strong>tango</strong> n’est pas lebandonéon. Cette musiquea suffisamment sa syntaxeet ses codes, il n’est pasnécessaire de l’interpréteravec un bandonéon pourque ce soit <strong>du</strong> <strong>tango</strong>. <strong>Le</strong>sconditions <strong>du</strong> <strong>tango</strong> sontailleurs.As-tu fait le voyage enArgentine pour parfaireta connaissance de cettemusique ?Oui, et c’est clair que cettemusique est partout là-bas,dans les rues, dans lerythme de la ville deBuenos Aires et pasforcément parce qu’elle estdiffusée dans les rues maisc’est plutôt dans le rythmedes événements et de la vie.C’est une musique decontraste et cette ville enest pleine, par exempleentre les immenses avenueseffervescentes et des lieuxplus retirés, très intimes etpresque d’une autreépoque. Dans la façon dontvivent les gens, tout sepasse très vite aussi. Etc’est à Buenos Aires quenous avons trouvé unemaison d’édition pour notredernier disque qui est sortitout début octobre chezEPSA Music.Parle-nous de tonparcours à l’ENM...J’ai intégré l’ENM en2002, en tantqu’enseignant, pour monterune classe de saxophonequi n’existait pas encore.Puis, les étudiants ont vitesu que je jouais <strong>du</strong> <strong>tango</strong> etils ont eu envie d’essayeraussi. J’ai donc monté unpetit atelier en 2003, autourde cette musique maisaujourd’hui, cet atelierprend une toute autreforme, plus ancrée, parceque les élèves sont devenustrès assi<strong>du</strong>s et le <strong>tango</strong>a réussi à "contaminer"l’école. De fait, MartialPardo, le directeur, aproposé que cette musiquesoit mieux représentée etque les étudiants puissentbénéficier d’un espace detravail pour le <strong>tango</strong> quisoit signifiant dans leurparcours. Cela leur permetdonc d’y passer <strong>du</strong> <strong>temps</strong>,et leur travail sera validé aumême titre que celui den’importe quelle autremusique y compris dans lescursus les plus diplômants,professionnalisants. Pourmoi, c’est un pas trèsimportant. À l’époque, onavait constitué cet atelieravec quelques élèves. En2005, pour la première fois,j’ai fait venir GustavoBeytelmann. Nous avonsorganisé une master classà l’Amphithéâtre de l'Opérade Lyon en décembre 2005,puis sur une périodes'étalant jusqu'à mars 2006,les musiciens ont travailléun répertoire quicomprenait beaucoup demusique de Gustavo. <strong>Le</strong>sétudiants et professeurs ontaussi passé deux jours aveclui en amont <strong>du</strong> concert.Cette "Parenthèse Tango"a vraiment été un desévénements qui a ancréle <strong>tango</strong> dans l’école. Sixprofs de l’école ont joué,plusieurs départementsétaient concernés dont lescordes, les bois, le piano,c’était vraiment large auniveau <strong>du</strong> public d’élèvesconcernés, avec desformations mixtesprofs/élèves, <strong>du</strong>osde professeurs, etc... ►La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 200815


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Gustavo Beytelmann etEspace Temps ont assuré ladeuxième partie. Ontparticipé aussi desformations d’élèves et desformations en train dedevenir autonomes parcequ’elles avaient passé deuxou trois ans avec moi àl’école. <strong>Le</strong> concertremporta beaucoup desuccès. À l’issue de cetteexpérience, Martial Pardo(Directeur de l’ENM) m’ademandé de faire commeun état des lieux : le <strong>tango</strong>s’infiltrait, des élèvescomme des profs avaientenvie d’en jouer. J'airéfléchi à l'idée d'unenseignement <strong>du</strong> <strong>tango</strong>capable d'accueillir plus demonde. Ce nouveau mo<strong>du</strong>led'enseignement <strong>du</strong> <strong>tango</strong>voit le jour cette année.Didier Puntos, professeurde musique de chambre,s'engage avec moi dansl'aventure. Autant dire queje suis ravi de cettecollaboration. Noustravaillons sur un nouveauprojet pour mai 2008 :"Tango, l'autre visage".En point central de cenouveau spectacle, il y auraune création de GustavoBeytelmann. Lors de sondernier passage àVilleurbanne, Gustavodisait « Sans création, unemusique meurt », nousl'avons pris au mot en luipassant une commanded'état ! (Création le 22 mai2008, salle Gérard Philipe,Villeurbanne).Je me souviens d’unprojet avec des écoles demusique de la région...Effectivement, avec EspaceTemps, nous avons proposéune formation au <strong>tango</strong>dans différentes villes.<strong>Le</strong> Conservatoire deChalon-sur-Saône,notamment, m'a commandéun répertoire pour desformations existantes dansl’établissement. J’ai écrit lamusique, puis j'ai travailléavec les élèves. <strong>Le</strong> premiervolet <strong>du</strong> projet s’est soldépar un concert le 22 juindernier. <strong>Le</strong>s élèves ontassuré une première partiedans des formations trèsvariées (quintette à vent,ensemble de saxophones,trios flûte, basson et piano,etc.). Ensuite, on m'a invitépour un stage réservé auxprofesseurs. Il s’agissait deles mettre en situationd’identifier les codes, lesorganes vitaux de cettemusique, pour apprendre àla jouer, éventuellement àcommencer à entrevoir despossibilités de travaillerautour de l’arrangement,comment se l’approprier ettrouver aussi un intérêtpédagogique à manier cettemusique-là, et la possibilitéde le faire avec leursélèves. La conséquence,c’est de continuer àalimenter leur travail ;d’ailleurs je les suis, je leurenvoie encore desrépertoires. Je crois quecela crée des envies. Pourmai 2008, je travaille surun projet de spectacle avecles professeurs de l'école demusique de Saint-Fons,dans le Rhône.Est-ce que le <strong>tango</strong>permet au saxophoniste,des choses dont tu n’aspas l’habitude dans desmusiques plustraditionnellementinterprétées pardes saxes ?Oui, mais c’est valablepour tous les instruments.<strong>Le</strong> <strong>tango</strong> permet parexemple – même si ce n’estpas la seule musique qui lepermet – de se trouver vitedans une situation entrel’oralité et l’écriture, d’yacquérir une souplesse et derevoir le statut des choses.Quelle est la part d’oralitédans l’écriture ? Qu’est-cequi est transmissible parl'écrit ? Qu’est-ce qui sefait dans le jeu ? Quels sontles codes de l'écrit, quelssont ceux <strong>du</strong> jeu ?Tout cela communiqueinextricablement. Si on nel’envisage pas des deuxcôtés, on a beaucoup demal à le formaliser et à lefaire. À l’ENM, ons'efforce d'élaborer desformats pédagogiques qui16 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Photo et design graphique disque Al Troesma : Isabelle MoisyPour découvrir leur cd : www.<strong>tango</strong>store.com/cds-6141-al-troesma-piazzolla-espace-<strong>temps</strong>permettent aux élèvesd'expérimentersuffisamment pourapprocher cette globalité.On improvise enclassique ?On peut improviser sur<strong>du</strong> Chopin par exemple ?On devrait mais on ne lefait pas souvent.Aujourd’hui, peu demusiciens le font mais, parexemple à l’époqueromantique, les pianistestravaillaient en improvisant.À l’ENM, c’est quelquechose que l'on essaie deremettre en route dansl'enseignement. Tous lesétudiants sont tenus, mêmepour les cursus classiques,de pratiquer l’improvisationquelle que soit sa forme.Non pas qu’il y ait de façonobligatoire beaucoupd’improvisation dans le<strong>tango</strong>, mais c’est un outilqui permet d’autres choseset dans le cadre de l’atelier,on s’en sert.C’est possible dans lecadre d’un grandorchestre d’improviser,dans un espace aussistructuré ?Plus la formation estgrande, plus l’arrangementest prescriptif, mais les ►La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 200817


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>solistes peuvent très bienutiliser l'improvisation,dans un quintette ou untrio, c’est plus propice.Dans notre formation, letravail d’écriture laisse uneplace pour l’improvisation,et il y a des moments où çase fait naturellement parcequ’on le trouve en jouant.La façon dont est organiséecette musique, dans sasyntaxe, il y a en tout casla libre circulation de lamélodie, d’un pupitre àl’autre, très rapidement.On peut avoir quelquechose qui se décline trèsrapidement sur deuxmesures au piano quicontinue avec un autreinstrument et beaucoup decontraste, et cela même àl’orchestre, ça fait vraimentpartie des codes. Ce n’estjamais une mélodieaccompagnée : par exemplece n’est pas un chant avecun tissu harmoniquedessous pour le porter.L’orchestre est un réservoirde pupitres, la sectionrythmique (le piano et lacontrebasse), les cordes etles bandonéons qui serépartissent les élémentsmélodiques, quiinteragissent les uns sur lesautres, en réponse, encontraste, avec des chosesqui sont superposées aussi,mais qui sont toujourspensées pour que l’attentionpuisse se porter à l’endroitoù ça se passe, impliquantun changement très rapideentre tout ça. L'orchestrede <strong>tango</strong> est une sorte deversion élargie <strong>du</strong> sextuor.À six, c'est-à-dire avec peude musiciens, chacun peutassumer un rôle de soliste.Chaque prise de parole estimportante : elle commenceet elle termine, elle a <strong>du</strong>sens et elle laisse place àune autre, elle provoque,elle réagit, etc... et onrepro<strong>du</strong>it cela à l’orchestreavec des pupitres plus gros,avec plus de possibilitésd’orchestration etd’arrangement, mais on n’apas per<strong>du</strong> ces codes-là, onn’a pas per<strong>du</strong> la possibilitéde contraster, de fairecirculer rapidement.C’est dans ce contraste etcette rapidité desévénements que je voisaussi le parallèle avec laville de Buenos Aires.Cette conversation entreles différents pupitres,est-ce que ce n’est pasune spécificité <strong>du</strong> <strong>tango</strong> ?Oui, je suis d’accord avectoi, c’est vraiment unelogique d'aller-retour entreplusieurs solistes, je penseque c’est aussi pour ça, enpartie, qu’en orchestresymphonique, on peut avoir<strong>du</strong> mal à faire sonner unetelle chose, c’est peut êtreplus une musique quis’adresse à la petiteformation qui réagit,qui a <strong>du</strong> nerf, où on entendle grain, l’archet, l’attaque,plutôt qu’une musique quise prête à être instrumentéepour un orchestre dequatre-vingts musiciens.Est-ce que la relation avecles danseurs t’intéresse ?Ce que tu me dis de cettemusique me faitobligatoirement penser à ladanse et <strong>du</strong> choix qu’elleoffre de suivre tel ou telinstrument ?Ça m’intéresserait de passer<strong>du</strong> <strong>temps</strong> pour rencontrerplus le monde de la danseafin d'écrire de la musiquepour les danseurs parexemple.Pour faire danser, tuserais obligé de prendred’autres instruments ?Je ne pense pas, le <strong>tango</strong>possède suffisamment desyntaxe en lui-même. Sonidentité ne tient pas à sacoloration instrumentale.Est-ce que tu écris uneautre musique que le<strong>tango</strong> ?Je ne me pose pas trop laquestion comme ça, je n’aipas forcément l’idéed’écrire <strong>du</strong> <strong>tango</strong>.De fait, quand j’écris, c’estparfois <strong>du</strong> <strong>tango</strong> mais c’estun <strong>tango</strong> qui m’est trèspersonnel.18 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Photo : Lauriane ThiriatC’est donc l’intégrationpar la pratique qui estgarante de l’esprit <strong>du</strong><strong>tango</strong> ?Oui, et le travail avec lesélèves m’apprendbeaucoup par rapport à ça.Il me semble indispensablede faire un travail qui soitde nature épistémologique.Apporter une partition etla faire jouer, coller auplus près d’uneinterprétation, c’est trèsdifférent de la logiqued’atelier où on faitapparaître le rôle dechacun, non seulement entant que personne maisaussi en regard des codesmusicaux. Justement, dansles conditions de l’atelier,les élèves peuvent enjouant, changer deséléments, prendre unechose, la faire circuler,finalement ne pas la jouer,ou la jouer comme ci oucomme ça, etc. et de fait,se construire leur pratiqueinstrumentale au travers<strong>du</strong> maniement de lamatière musicale.C’est en partie ce qui faitapparaître les codes.Pour moi c’est çal’épistémologie, c’est ladifférence entre la règleet la loi au sensphilosophique ; si lescodes deviennent desrègles on pourra tout aumieux s’y conformer maison ne pourra pas les vivre.Par contre, s’ils deviennentpar la pratique des règlesd’usage parce que c’estcomme ça qu’ils sont nés,là, ça prendra <strong>du</strong> sens.Est-ce que les codes <strong>du</strong><strong>tango</strong> peuvent évoluer ?Il faut s'entendre sur lanotion de code. Pour moi, ilsdéfinissent une identité. Encela, ils sont en quelquessorte l'ADN <strong>du</strong> <strong>tango</strong>. Si lescodes <strong>du</strong> <strong>tango</strong> sont en placeet identifiables, on voit bienque cette musique a grandi,évolué. Il y a de grandesdifférences stylistiques entrela musique de Pugliese etcelle de Salgán par exemple,ou encore celle de Piazzollaou de Beytelmann. Il s'agitbien d'une évolutionstylistique. La musique,comme l'homme, évolue,grandit, devient a<strong>du</strong>lte, maiselle ne perd pas son identitécar les gens qui la composentconnaissent justement dequoi elle est faite. ►La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 200819


numéro 56 déc.2007- jan.2008initiatives <strong>tango</strong>Photo : Alice PedrolettiOn entend souvent dePiazzolla qu'il est le premierà avoir rompu avec latradition en écrivant un<strong>tango</strong> nouveau. Sa musiquepourtant, répond exactementà cette grille de lecture quesont les codes <strong>du</strong> <strong>tango</strong>. Enélaborant un style grâce à saprofonde connaissance <strong>du</strong>passé, il n'a pas défiguré le<strong>tango</strong>, il l'a transcendé. Ence sens, il me paraît plusjuste de le situer commehéritier d'une grande lignée.On voit bien qu’il y a unedéclinaison, une mise enperspective des choses. Parcontre, si les stylesévoluent, le fait que les gensconnaissent cette musique,ses organes vitaux, sonhistoire, garantit que cela sepasse plutôt par latranscendance, enconnaissance de cause, doncsans rupture. C’est uneévolution, ni Piazzolla niBeytelmann pour moi, n’ontfait de rupture parce quejustement, ils connaissent lepassé. Même si la démarchen’est pas forcémentconsciente pendant qu’on lefait, on fait toujours quelquechose contre (c'est-à-dire en'appui sur') quelque chosed’autre, donc en lien.Si le <strong>tango</strong> est enseignédans les écoles demusique, on peut direqu’il est devenu unemusique « classique » ?Peut-être... J’ai préférécommencer par travailler unrépertoire d’un compositeurvivant parce que çam’aurait semblé dommagede rentrer dans cettemusique en ne travaillantexclusivement que descompositeurs morts. Là,c’est l’occasion de rentrerdedans autrement. <strong>Le</strong>sétudiants travaillent enmême <strong>temps</strong> des <strong>tango</strong>sclassiques qu'ils vonts'approprier, et ils vont, lamême année, travailler surl'œuvre de Beytelmann.Ce qui m'intéresse est decréer la connexion entreune culture classique queles étudiants ont déjà depar leur parcours, et leur20 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008


apprentissage <strong>du</strong> <strong>tango</strong>. Cette connexionfait partie intégrante de l'histoire <strong>du</strong> <strong>tango</strong>,qui lui-même est héritier de la musiquesavante. L'idée est d'aborder avec les élèvesune musique qui n’est pas moins complexeque celle qu'ils jouent par ailleurs, et quicomprend en elle beaucoup d’éléments delangage qu’ils peuvent trouver dans laculture qu’ils ont déjà. Ce rapprochementaussi permet de percer le mystère,d'approcher et d'identifier les fameux codes.Est-ce que d’autres écoles ont intégré le<strong>tango</strong> dans le cursus d’apprentissage ?À Rotterdam avec G. Beytelmann, àGennevilliers avec J.J Mosalini pour neciter que les principaux. Je suis surtoutsatisfait de la manière dont le <strong>tango</strong> estrentré à l'ENM de Villeurbanne. On auraitpu me proposer simplement de faire uneanimation <strong>tango</strong>, d’avoir quelques heurespour monter des trucs "simpatoches"réservés aux moments festifs, mais ce n’estpas ça <strong>du</strong> tout. En la logeant au cœur descursus,il a été fait à cette musique une placequ'elle n'avait pas. D'un point de vueidéologique, c'est important. Il ne s'agit pas<strong>du</strong> tout d’un projet de surface, c’estl’élément le plus fort pour moi, ça veut direqu’on va se donner le <strong>temps</strong> de faire leschoses et de rentrer dedans pour lesconnaître vraiment. ■Propos recueillis par Sylvie KrikorianVous pouvez écouter et contacterl’ensemble Espace Temps sur :www.myspace.com/espace<strong>tango</strong>Voir aussi p.49 annonce <strong>du</strong> 15 déc. à LyonLa <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 200821


numéro 56 déc.2007- jan.2008le <strong>temps</strong> <strong>du</strong> <strong>tango</strong>Vous voulez comprendre les parolesdes <strong>tango</strong>s sur lesquels vous dansez ?Fabrice Hatem a réalisé pour vous uneanthologie bilingue, avec la tra<strong>du</strong>ctioncommentée de 150 chansons parmi lesplus belles et les plus fameuses.Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .[[[[[. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .email : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commandez-la en envoyantce formulaire accompagné d’un chèquebancaire ou postal de 9€ franco de portà l’adresse indiquée ci-dessousLE TEMPS DU TANGO73, avenue Henri Ravera92220 Bagneux - FranceRenseignements : 01 46 55 22 20La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 200859


Bimestriel publié par l’associationLE TEMPS DU TANGODirecteur de la publication etresponsable des abonnements :Marc Pianko : 01 46 55 22 20Membres fondateurs :Solange Bazely - Marc PiankoRédacteur en chef :Sylvie KrikorianComité de rédaction :Sylvie KrikorianFrancine PigetMartine <strong>Le</strong>ygue-PeyrotJean-Luc ThomasAlberto EpsteinResponsable publicité :Francine PigetContactez-nous avant le 10 janvier 2008Tél.: 01 43 54 18 14 - Fax: 01 43 54 04 66Site Internet :Catherine CharmontConception graphique :Patricia SerraClaudia ZelsPhotos et mise en page :Philippe FassierImprimeur :Polycolor - 56, av. Jean-Jaurès - 94230 Cachan<strong>Le</strong>s informations de l’agenda sont gratuiteset publiées sans autre critère que denous parvenir avant le 10 janvier 2008et formatées comme indiqué sur le site.e-mail : contact@lasalida.infosite : www.lasalida.infoTirage de La <strong>Salida</strong> n°56 : 1 900 exemplairesCommission paritaire - n°0206G78597Dépot légal : à parutionToute repro<strong>du</strong>ction, totale ou partielle,de cette publication est interdite sauf autorisationPour vous abonner à La <strong>Salida</strong>pour un an (5 numéros)France 13€ - Étranger 16€Envoyez un chèque bancaire ou postalaccompagné de vos nom, prénom, adresse et emailLE TEMPS DU TANGO73, avenue Henri Ravera92220 Bagneux - France62 La <strong>Salida</strong> • n°56 • décembre 2007 - janvier 2008

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!