clic-claqueIl y a tout juste un an,<strong>Poitiers</strong> s’embrasait.Offrant à l’hébétudecathodique l’imaged’une cité ravagée par laviolen<strong>ce</strong> contestataire.Et le triste portrait d’unejusti<strong>ce</strong> sans doute trop viteplacée sous le joug de lacondamnation exemplaire.Que reste-il aujourd’huide <strong>ce</strong>s salissures, sinonl’allégean<strong>ce</strong> au de<strong>voir</strong>d’amnésie ? « Avec letemps va, tout s’enva», disait la chanson.Le 10 octobre 2009 avécu. Et nul ne souhaitevisiblement l’extraire deson empoussièrement. Niles for<strong>ce</strong>s de l’ordre, citéesau tableau d’honneurde la préfecture pourleur courage et leurprofessionnalisme, ni lamairie, pourtant meurtriedes mois durant par lesrelents de l’incivilité. « Toutva bien, on a tourné lapage », se gargarisent nosautorités. Tant mieux, mongénéral.Et les autres ? Fautede pou<strong>voir</strong> jauger lessouvenirs du peuple, on secontentera de <strong>ce</strong>t aveu :il n’y a bien que quelquescommerçants dévastéspour raviver la flamme dela colère, et une flopée defestivaliers, assidus desExpressifs, pour continuerde cautériser les plaiesd’une prise d’otage desinistre mémoire.Les premiers n’onttoujours pas abjuré leurattachement à la vidéoprotection.Les seconds,eux, se sont fait lapromesse d’un petit clind’œil ironique, du 7 au 10.Juste pour rire. Douze moisaprès les pleurs, ça ne ferasans doute pas de mal.Nicolas BoursierShootez-moi !Sur la pla<strong>ce</strong> de<strong>Poitiers</strong>, ArnaudClairand s’est forgéune sacrée réputationde « pourfendeurd’injusti<strong>ce</strong>s ». Soncombat du moment:faire reconnaîtreaux autoritésque les travauxd’aménagementopérés, en 2009,dans et autour del’église Saint-Hilairen’ont en rien respectéles vestiges du seulsite poitevin classéau Patrimoinemondial de l’Unesco.n Nicolas Boursiernboursier7apoitiers.frLa défense du patrimoinelocal aiguise, depuis deslustres, la lame de sadétermination. Les autorités lesavent fort en gueule, le tout-<strong>Poitiers</strong> le découvre tena<strong>ce</strong> etbelliqueux. Arnaud Clairandne renie pourtant rien de sesmontées au créneau. « Dès lorsqu’elles sont fondées… »Pour le numismate professionnel,amoureux de l’histoire, despierres et des hommes, la luttecontre l’injusti<strong>ce</strong> est un dard.Celle dont est, selon lui, victimel’église Saint-Hilaire mérite,plus que tout autre, que glaiveet bouclier soient brandis.A l’origine de son courroux, unpermis délivré, en septembre2008, pour la construction d’unimmeuble d’habitation de 14mètres de haut sur l’empla<strong>ce</strong>mentd’un réfectoire médiévalde Saint-Hilaire. « Les travauxentrepris ont totalementdénaturé le lieu, explique-t-il.Pire, plusieurs parties ont étédétruites. » Parmi elles, « descontreforts extérieurs du XII e ,une arche du XI e et même unebaie pré-romane datant duX e siècle, aujourd’hui réclusederrière un pilier et un mur debéton. »u L’Unesco mène l’enquêteLa préfecture a assuré à ArnaudClairand que <strong>ce</strong> dernier vestigeserait prochainement mis envaleur. Pour le reste, il ne voitrien venir. « L’autorisation deconstruction a été délivrée entoute impunité, peste-t-il. Enjuin 2009, contestant la validitédes travaux, j’ai adresséun rapport d’une <strong>ce</strong>ntaine depages à l’Unesco. Surprise :<strong>ce</strong> dernier n’avait même pasété prévenu encore moinsconsulté. »L’aménagement du seul sitearchitectural poitevin classéau Patrimoine mondial del’Humanité (c’était en 1998)aurait donc échappé à l’avisl’info de la semainepatrimoine mondialSaint-Hilaire risque gros26 logements, répartis sur un ensemble de 14 mètres de haut,ont été construits en 2009 sur l’empla<strong>ce</strong>ment d’un réfectoire médiéval.de la référen<strong>ce</strong> suprême.Incon<strong>ce</strong>vable ! « Le dossier aété confié au Conseil internationaldes monuments et dessites, poursuit Arnaud Clairand.Deux experts ont été chargésde mener une enquête surles détériorations subies parSaint-Hilaire. »u Le permis annulé ?D’ici à la fin de l’année, <strong>ce</strong>s expertsdevraient rendre leur verdict.Que peut-on en attendre ?« S’il est établi que <strong>ce</strong>s travauxn’ont pas été effectués dansles règles, c’est-à-dire dans lerespect du site, une annulationdu permis de construire et ladémolition de l’immeuble incriminépeuvent être commandées.En <strong>ce</strong> sens, l’Unesco peuta<strong>voir</strong> son influen<strong>ce</strong>. »Le « Croisé » Clairand va plusloin. « Il faut que toute la lumièresoit faite sur <strong>ce</strong>tte affaireet que les erreurs commisessoient réparées. » Si elles nel’étaient pas, <strong>Poitiers</strong> et Saint-Hilaire risqueraient même deperdre leur classement au Patrimoinemondial. « Dans l’histoirede l’Unesco, <strong>ce</strong> n’est arrivéqu’à deux reprises, en ArabieSaoudite et en Allemagne,pour des vestiges en partiedétruits… par des travaux. »Cette extrémité-là, ni ArnaudClairand ni <strong>Poitiers</strong> l’historiquene sauraient l’envisager.(*) consultée par notre rédaction,la Mairie n’a pas souhaité réagir sur<strong>ce</strong> dossier, se réservant « le droitde le faire ultérieurement . »Retrouvez les caractéristiquesarchitecturales de l’égliseSaint-Hilairesur www.7apoitiers.fr1 q Pour sa<strong>voir</strong> si votre mobilepeut lire les flashcodes, envoyez“flashcode” par SMS au 30.130(prix d’un SMS normal). Pour lesdétenteurs d’iPhone, téléchargezgratuitement l’application Mobiletag.2 q Lan<strong>ce</strong>z l’application et visez leflashcode avec votre mobile.3 q Vous êtes connecté au sitedu 7.BibliothèquesSalles de bainAgen<strong>ce</strong>mentRestaurationCuisines05 <strong>49</strong> 39 25 42 - 06 62 39 54 84 10 bis avenue de la Loge - 86440 Migné-Auxan<strong>ce</strong>shttp://culture.bois.free.frwww.7apoitiers.fr >> N° <strong>49</strong> >> du mercredi 6 au mardi 12 octobre 2010Appelez nous pour votre devis sur-mesure !créationplaisircocooningchaleurboissur-mesure3