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L'ÉCRAN

Concours national, patrimoine cinématographique, banques d'images et de sons, outils de montage, législation drones

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PatrimoineSauver les films de la destruction,un impératif catégoriqueJ’en appelle aux mânes d’Henri Langlois, lepère de la cinémathèque française: le butpremier de l’action fédérale, contrairementà ce qu’on pense et qui a, hélas, toujoursprévalu depuis 1933, n’est pas d’organiserdes concours qui mettent en lumière de façonéphémère quelques films couronnés de laurierstandis que tous les autres, les réprouvés, sontcondamnés à l’obscurité éternelle des placards.Non, le but premier, comme pour Langlois, devraitêtre de sauver les films de la destruction, car toutfilm produit au sein de la FFCV a valeur d’œuvre,une œuvre qui n’appelle pas au jugement, maisqui est patrimoine par nature et qui, à ce titre, sedoit d’être répertoriée, conservée et être accessiblepour une projection en tous lieux, à toutmoment, en toute occasion. De plus, tout filmconservé en cinémathèque doit contribuer audéveloppement d’une grande base de donnéesmise à disposition de chercheurs, documentalistes,et historiens du cinéma.La cinémathèque d’hier à aujourd’huiSur les 20000 à 25000 films argentiques projetésdans les concours depuis 1945 un peu plus de 600seulement sont entrés en cinémathèque pour plusieursraisons. Tout d’abord nombre d’auteursn’ont pas voulu se départir d’un film original mêmesi celui-ci avait été couronné par un grand prix.Moins de 50 % des prix du Président de laRépublique sont inscrits au catalogue de la cinémathèque.Par ailleurs, les copies de films 16 mm,coûtaient très cher et grâce aux entrées de certainsmembres de la FFCV qui étaient cadres chezKodak il a été possible d’obtenir, sans frais, descopies pour la cinémathèque.Cette cinémathèque avait la mission pédagogiquede présenter de façon malthusienne les meilleursfilms estampillés comme tels dans les clubs poursusciter l’émulation. Les films circulaient parmi lesclubs, tant et si bien qu’à la fin, certains, rayés detoutes parts, pleins de rustines et de coupuressuite à des incidents de projections, se retrouvaientrue de Rome à Paris où logeait la FFCV, pourfinir à la cave sur un tas de charbon. Le catalogueportait alors la mention « réformé ». L’avenir inéluctable,à plus ou moins brève échéance, d’unfilm de la cinémathèque était à peine plus enviableque celui d’un cheval de mine qui après de bons etloyaux services finissait à l’équarrissage consécutifà sa réforme. Pourtant les cinémathécaires qui sesont succédé ont fait un énorme travail de catalogagemais ils n’avaient pas les moyens ni pu sefaire entendre au sujet des conditions optimalesde conservation des films.Avec le développement de la vidéo qui permettaitpourtant des duplications peu coûteuses, on nes’est guère soucié d’élargir les possibilités d’entréeen cinémathèque. Au contraire, une commissionde sages, à l’issue du concours national établissaitune liste sélective de films pouvant entrer en cinémathèque.C’est seulement à partir de 2005 quetous les films du concours national, devenusnumériques depuis 2002, sont entrés en cinémathèque.En 2008, avec l’accès à la BNF pour lesfilms de la FFCV, il a été possible d’y déposer dèslors les films présentés dans les concours régionauxqui n’avaient pas eu le privilège d’être retenuspour le concours national. Cependant le malthusianismedans lequel nous avons baigné, quinous hantait par la notion de qualité des films,avait laissé quelques traces et certains films jugéstrop inaboutis n’entraient pas dans ce que nousappelions par commodité de langage, la « sélection» BNF. Du coup, il a été constaté des distorsionsde pratiques dans les régions, certaines pouvantparaître très généreuses tandis que dansd’autres la sévérité était de mise en écartantnombre de films sur la base de critères faussementattribués à l’éthique de la BNF.Nous devons maintenant en finir avec Malthus, etse conformer intégralement aux règles du dépôtlégal de la vidéo à la BNF, et dorénavant faireentrer au catalogue de la cinémathèque tous lesfilms présentés dans les concours régionaux sansse poser la question de savoir si tel ou tel film estcensé avoir les qualités suffisantes pour entrer à laBNF.10 000 films en cinémathèque en2018 c’est possibleSi la cinémathèque se résume aujourd’hui à plus2000 vidéos numérisées depuis leur entrée aucatalogue fédéral depuis 1991 et à 600 filmsL’Écran de la FFCV — 10 — n°110 sept 2015

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