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Couleur Vive

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À Rose, que je ne connais qu'àtravers les portraits en noir et blanc


Claude TousignantAccélérateur Chromatique, 1968—


Marcel DuchampRotoreliefs, Paris, 1935—


Tadasuke KuwayamaOptical Art—


introduction


couleur viveL’humain vit depuis toujours, entouré de couleur. Il la perçoit et celle-ci luirenvoie des indices concernant son environnement. Mais que nous dit-ellevraiment ? Induit-elle immanquablement une réponse propre en nous ? Ainsi,j’ai voulu aborder la base du système visuel, la couleur et son influenceconsciente et inconsciente sur nous tous et finalement, son expérience au quotidien,dans le monde du design. Bref, à l’aide de diverses recherches menéessur la biologie de l’oeil, la psychologie de la couleur, la perception de cellesci,je tenterai de construire pas à pas, une connaissance de base autour de cetoutil millénaire et son influence sur nos émotions et réactions, tout en proposantun dialogue instinctif à travers celle-ci. Bref, <strong>Couleur</strong> <strong>Vive</strong> se veut un livreexploratif. Il représente la façon dont j'aurais aimé que l'on m'apprenne la couleur.(no offense Guy)


L'OEIL ET LE SYSTÈME VISUELLa perception des couleurs par l’oeil 16La perception visuelle: de la rétine au cerveau 22Le lobe occipital 27EFFETS DE LA COULEURPsychologie des couleurs : créez un cadre favorable à la formation 38La couleur affecte nos comportements 44Processus cognitifs et émotions 50Modélisation des états émotionnels par un espace vectoriel multidimensionnel 52Les émotions simples 58FALSE ARMS 66LA COULEUR AU QUOTIDIENL’influence de la couleur en marketing: vers une neuropsychologie du consommateur 120Le choix de la couleur dans le marketing 126Manger bleu 128Idiotismes chromatiques français 132CONCLUSION 148


L'OEIL ET LE SYSTÈME VISUEL


L'oeil et le système visuel 16LA PERCEPTION DES COULEURS PAR L’OEIL 1Par Haïba Lekhal et Per Einar Ellefsen


1LEKHAL, Haïba. ELLEFSENPer Einar. La perception descouleurs par l’oeil. http://www.bioinformatics.org/oeil-couleur/dossier/book.pdf (Consulté le 24avril 2013)—2Démontrée en 1859: en mélangeanttrois faisceaux lumineux decouleurs convenablement choisiesdans le spectre, il est possible defaire apparaître toutes les autrescouleurs, en faisant varier les proportionsdes couleurs projetées.—3En technologie, spectrophotométriemicroscopique—4Les bâtonnets—5Zone de la rétine caractériséepar une concentration maximalede cônes.—6En biologie cellulaire, les organitessont les différentes structuresspécialisées contenues dans lecytoplasme et délimitées du restede la cellule par une membranephospholipidique.—Comme beaucoup d’autres phénomènes naturels, lavision fait partie intégrante de notre vie quotidienne.Nous ne nous posons pourtant pas la question : commentvoit-on les couleurs ? La vision est un ensemble demécanismes physiologiques complexes par lesquels lesstimuli lumineux donnent naissance à des sensations.Depuis tout temps, elle a fait l’objet de nombreuses étudeset expériences, tant sur le plan biologique que physique; qu’il s’agisse des théories anciennes prônantl’idée de l’émission d’un rayon par l’oeil qui permettraitde voir, que ce soit les travaux de Isaac Newton sur lesspectres, ou la « Théorie de la vision trichromatique » 2du grand physicien et médecin anglais Thomas Young,datant de 1801. Pourtant, la découverte de la plupart desmécanismes ne s’est faite que récemment, grâce aux nouvellestechniques : étude des protéines, avancées de lagénétique, et microspectrophotométrie 3 ; la découvertedes gènes déterminant notre sensibilité aux couleurs nes’étant faites qu’en 1986 par deux Américains. Jugeant lesujet très intéressant, nous nous sommes proposés d’exposeret d’expliquer une partie de ces mécanismes quipermettent la chromatopsie, ou perception en couleurs,du monde qui nous entoure, en nous posant les questionssuivantes : comment est constitué l’oeil ? Quels sont lesmécanismes qui nous permettent de percevoir le mondeextérieur en couleur ? Pourquoi certaines personnes neperçoivent-elles pas les couleurs comme nous ? Dans cetteperspective, nous commencerons dans cette étude parprésenter l’anatomie de l’oeil, puis le fonctionnement biochimiqueet nerveux de la perception des couleurs.L’ANATOMIE DE L’OEILL’oeil est l’organe de la vision. Il est de faible volume(6.5 cm 3 ), pèse 7 grammes, et a la forme d’une sphèred’environ 24 mm de diamètre, complétée vers l’avantpar une autre demi-sphère de 8 mm de rayon, la cornée.L'oeil et le système visuel 17LA RÉTINELa plus profonde, par rapport à l’arrivée de la lumièreest, paradoxalement, la couche des cellules photosensibles,aussi appelées photorécepteurs ou cellules sensorielles.La rétine est en effet « inversée », car la lumièredoit traverser la rétine avant de pouvoir atteindre lesphotorécepteurs, sensibles à la lumière. Cette couchecomporte environ 130 millions de cellules photosensiblesdifférentes, portant des noms reflétant leur forme : lesbâtonnets 4 , qui constituent environ 95 % de ces cellules,soit au nombre de 120 millions, sont responsables de lavision nocturne, et ne sont sensibles qu’à la différence entreobscurité et lumière. Par contre, ils ont la plus grandesensibilité, et sont par cela adaptés à de faibles quantitésde lumière. D’autre part, les cônes, cellules sensoriellesplus grandes, forment les 5 % restants des photorécepteurs.Les cônes sont responsables de la vision diurne (dejour), et font la différence entre les couleurs. Les cônessont présents en majorité au niveau de la « tache jaune » 5 ,dans la région centrale de la rétine.LES CÔNESAu nombre de 6 millions, engouffrés dans la rétine, lescônes jouent un rôle fondamental dans la perception descouleurs. Le nom de « cône » leur est attribué, car ces cellulesen ont la forme. Un cône est constitué de deux partiesdistinctes : un segment externe et un segment interne,


7neuromédiateur:(Biochimie) Qui participe à latransmission de l’informationentre les récepteurs sensoriels etles neurones, entre celles-ci, ouentre les neurones et les fibresmusculaires—8Les iodopsines sont les protéinesphotoréceptrices qui se trouventdans les cônes de la rétine, et quipermettent la vision des couleurs.—ces deux parties étant reliées par un cil connecteur.Le segment interne contient le noyau et les organites 6(les mitochondries, l’appareil de Golgi, etc.) indispensablesau fonctionnement de toute cellule. Dans sapartie la plus distale, son pied, de taille relativementgrande, le segment interne possède divers types desynapses : des synapses électriques, où le transfert dumessage nerveux est comparable à une simple conductionélectrique, assurent des relations entre photorécepteursvoisins (cônes et bâtonnets), et des synapseschimiques qui permettent la transmission du messagenerveux à l’aide d’un neuromédiateur 7 ; il s’agit dans lecas présent d’un acide aminé : le glutamate.LA PERCEPTIONDES COULEURSLa lumière est probablement la partie de la natureque nous rencontrons le plus souvent, pourtant nousne nous demandons pas d’où elle vient exactement.Les physiciens se sont posé cette question de nombreusesfois dans l’histoire, des philosophes grecsaux disputes entre les physiciens supportant la théoriede Newton, sur la nature corpusculaire de la lumière,et ceux partisans de la théorie de Descartes, sur sanature ondulatoire. La réponse fut finalement donnéepar la physique quantique, définie par Max Planck en1900, et travaillée aussi par Albert Einstein. Cettethéorie donne place à une dualité assez surprenante,la dualité onde-corpuscule.La lumière est d’un côté une onde électromagnétique,se propageant dans l’espace et le temps. En fait, nousbaignons en permanence dans un champ électromagnétique,créé par la présence de particules chargéeset leur déplacement. Une perturbation de ce champse propagera : c’est une onde électromagnétique.Ceci donne à ces ondes la propriété de pouvoir sedéplacer dans le vide, car même dans le vide il y a unL'oeil et le système visuel 18champ électromagnétique. Les ondes électromagnétiquessont caractérisées par leur longueur d’onde, λ,trajet parcouru par l’onde pendant une période, etleur fréquence, ν. Ceux-ci sont liés par la formule, oùc'est la célérité de l’onde électromagnétique, soit environ300 000 km.s-1, que l’on appelle aussi vitesse dela lumière dans le vide. Mais la lumière visible n’esten fait qu’une fenêtre étroite de l’ensemble des ondesélectromagnétiques, qui comprennent les rayonsgamma, X, ultraviolets, infrarouges, les ondes radios,etc. Le spectre du visible s’étend à peu près de 400 nm(violet) à 700 nm (rouge).Au début de la perception, nous avons donc un rayonlumineux. Celui-ci traversera les milieux transparentsde l’oeil, et à cause de leurs indices de réfraction différents,sera réfracté plusieurs fois, la cornée et le cristallinassurant l’accommodation de l’image. La lentilleconvergente formée par ces milieux transparents provoqueaussi une « inversion » de l’image sur la rétine,qui sera corrigée par l’interprétation cérébrale. Puisle rayon traverse la rétine, pour arriver finalementaux segments externes des photorécepteurs, où il serainterprété. Nous verrons maintenant comment.LA PHOTORÉCEPTIONNous le savons, le message lumineux est à l’originede la perception des couleurs. Mais comment celuiciinteragit-il avec les éléments chimiques contenusdans les cônes ? La première étape de la photoréceptionest l’interaction entre un photon et une moléculede iodopsine 8 .Nous avons vu auparavant que la lumière, à traversles propriétés corpusculaires des photons, peut interagiravec la matière. C’est donc une simple interactionphoton-matière qui est à l’origine de la vision des couleurs.En effet, à l’obscurité, le rétinal existe sous saforme 11-cis-rétinal, et est lié à l’opsine qui l’entoure.


Gravure, archives.L'oeil et le système visuel 19


Kim Jong-Il, Artiste: inconnu.21


L'oeil et le système visuel 22DE LA RÉTINE AU CERVEAU 1Par l'A.S.P.


C’est par le sens de la vue que nous percevons lalumière, les formes et les couleurs, que nous apprécionsles détails des objets, leur distance et leur relief.Les informations visuelles recueillies par l’œil sonttransformées en messages nerveux au niveau de larétine, puis véhiculées par les nerfs optiques jusqu’aucerveau. C’est alors le cortex visuel qui analyse le stimulusreçu, élabore la perception visuelle et répond defaçon appropriée.COMMENT LESMESSAGES NERVEUXSONT-ILS GÉNÉRÉS ?La rétine joue un rôle essentiel dans la vision : elleconvertit le stimulus visuel en message nerveux. Cetteconversion de l’énergie lumineuse se fait par des cellulessensibles à la lumière, appelées photorécepteurs :les cônes et les bâtonnets.Les cônes et les bâtonnets sont des neurones trèscourts qui se distinguent par leur forme et par la naturedes pigments photosensibles qu’ils contiennent.Les cônes ont une résolution spatiale très élevéeet sont sensibles aux formes et aux couleurs des objets; ce sont les cellules de la vision diurne. Il en existeprès de 7 millions et sont particulièrement concentrésdans la partie centrale de la rétine, appelée fovéaou macula 2 .Les bâtonnets, au nombre de 130 millions, sont quantà eux extrêmement sensibles à la lumière (100 foisplus sensibles que les cônes), mais aussi au mouvement; ce sont les cellules de la vision nocturne.L’absorption de lumière par les pigments photosensiblesdes cônes et des bâtonnets modifie leurs propriétésélectriques et conduit à la naissance d’unmessage nerveux. En effet, si la stimulation visuelleest suffisante, un message nerveux, constitué d’unesuccession de signaux électriques, est généré dansles fibres du nerf optique. Une variation de l’intensitédu stimulus visuel se traduit alors par une variationde la fréquence des signaux électriques. Le messagenerveux ne naît pas au niveau des photorécepteurs,mais au niveau des neurones ganglionnaires dontles prolongements se regroupent pour former lescentaines de fibres du nerf optique. Les neurones ganglionnairessont reliés aux photorécepteurs par lesneurones bipolaires.QUELLES SONT LESCARACTÉRISTIQUESDE LA VISION ?La sensation visuelle peut durer plus longtemps quele stimulus qui l’a engendrée. En effet, les pigmentsphotorécepteurs, décomposés par la lumière, mettentun certain temps pour se reconstituer. On parle alorsde persistance rétinienne.La vision en couleur s’explique par l’existence detrois types de cônes, permettant chacun de voir unedes couleurs fondamentales : le bleu, le vert et lerouge. Notre vision est ainsi trichromatique. Puisqueces cellules visuelles présentent un maximumde densité au centre de la rétine, c’est dans la par-1De la rétine au cerveau. L'associationscolaire personnalisée.http://www.assistancescolaire.com/eleve/1ES/ens_sciences/reviser-le-cours/de-la-retine-aucerveau-1_sci_02.( Consulté le 4avril 2013.)—2« Tache jaune » abordée dansl'article précédent.—3La vision photopique est lavision de jour par opposition à lavision scotopique qui est la visionde nuit.—L'oeil et le système visuel 23tie centrale de la vision que la sensation colorée estla meilleure. Il existe de nombreuses anomalies dela vision. L’absence d’un des types de cônes − le rougeou le vert le plus souvent − conduit par exemple audaltonisme. Le champ visuel de chaque œil est plusétendu du côté temporal que du côté nasal. En outre,l’amplitude du champ visuel dépend des longueursd’onde reçues, car les différents types de cônes nesont pas disposés au même endroit sur la rétine.Par exemple, le champ visuel pour la lumière verte estpeu étendu, car les cônes sensibles au vert sont dansla partie centrale de la rétine.C’est juste en face de soi, au niveau du point de fixation,que l’acuité visuelle − c’est-à-dire l’aptitude àdistinguer les détails des objets − est optimale. Dansle champ visuel périphérique, l’acuité diminue, maisla perception du mouvement reste bonne. La visiondans des conditions de très faible éclairement estpossible grâce aux bâtonnets. Cette perception, floueet grisâtre, est la vision scotopique. Pour des éclairementsplus importants, les bâtonnets saturés sontrelayés pas les cônes. L’acuité est alors optimale et lavision est en couleur ; la vision est dite photopique 3 .COMMENT LES VOIESNERVEUSES QUI CONDUISENTLES MESSAGES NERVEUXAU CERVEAU SONT-ELLESORGANISÉES ?Les messages nerveux visuels générés par la rétinesont acheminés par les nerfs optiques jusqu’au cerveau.Le nerf optique de l’œil droit et celui de l’œilgauche se croisent au niveau du chiasma optique. Àcet endroit, la moitié des fibres de chacun des nerfsoptiques s’entrecroisent et passent dans l’hémisphèreopposé. Les autres fibres rejoignent directement lelobe occipital du cerveau, où se trouvent les centresd’interprétation de la vision. Ainsi, chaque hémisphèrereçoit des informations visuelles issues desdeux yeux. Il existe une zone de relais, située entrele chiasma optique et le cortex visuel, dans laquelletoutes les fibres des nerfs optiques sont en connexionsynaptique avec d’autres neurones qui conduisentles messages jusqu’au cortex visuel. La transmissiondu message nerveux se fait alors par l’intermédiairede substances chimiques, les neurotransmetteurs.Ainsi, certaines substances hallucinogènes, en sefixant sur les récepteurs de ces neurotransmetteurs,modifient la perception visuelle.QUELLES SONT LES ZONESDU CERVEAU MOBILISÉESPAR LA VISION ?Différentes régions du cerveau sont impliquées dansle processus de la vision : le cortex visuel primaire,mais aussi différentes aires cérébrales spécialisées.Après avoir franchi la zone de relais, la plupart desmessages nerveux visuels arrivent dans une airesituée à l’arrière du cortex occipital de chacun desdeux hémisphères. Ces deux aires cérébrales formentle cortex visuel primaire. Chacune d’entre elles reçoitdes informations provenant des deux yeux. Ainsi, toutelésion située dans cette zone provoque une cécité


L'oeil et le système visuel 24plus ou moins prononcée. Parallèlement, certainesinformations visuelles arrivent directement dansdifférentes aires visuelles spécialisées dans le traitementde la couleur, des formes ou encore des mouvements.Ainsi, toutes les informations concernantune image sont traitées en parallèle. Leur intégrationet les échanges entre l’ensemble de ces aires permettentensuite d’avoir une perception globale et unifiée.PEUT-ON DÉVELOPPER SESCAPACITÉS VISUELLES ?Les gènes interviennent dans l’organisation et lastructure du cortex visuel et sont, par conséquent,impliqués dans la perception visuelle. Ces structuressont similaires chez tous les individus, ce quidonne initialement à chacun les mêmes potentialitésvisuelles. À condition d’être stimulées, les capacitésvisuelles se développent entre 0 et 10 ans, en mêmetemps que le cerveau.En outre, l’environnement et l’expérience individuelleont une influence sur les structures corticales misesen jeu dans la vision.À RETENIRLes globes oculaires sont formés de trois enveloppesemboîtées : la sclérotique, la choroïde et la rétine.│L’intérieur des globes oculaires est rempli de différentsmilieux transparents qui, en jouant le rôle d’unelentille, permettent la formation d’une image au fondde l’œil. Il s’agit de l’humeur aqueuse,du cristallin et de l’humeur vitrée.│La rétine joue un rôle essentiel dans la vision :elle convertit le stimulus visuel en messages nerveux.Cette conversion de l’énergie lumineuse se fait pardes cellules sensibles à la lumière, appelées photorécepteurs: les cônes et les bâtonnets.│Les messages nerveux visuels générés parla rétine sont acheminés par les nerfs optiquesjusqu’au cerveau.│Différentes régions du cerveau sont impliquées dansle processus de la vision : le cortex visuel primaireet différentes aires visuelles spécialisées.


Cercle chromatique de Chevreul,Les couleurs franches, 1839L'oeil et le système visuel 25—


1Le lobe pariétal (ou cortex pariétal)est une région du cerveau desvertébrés. Il est situé en arrièredu lobe frontal.L'oeil et le système visuel 27—2Le lobe temporal est une régiondu cerveau des vertébrés situéederrière les tempes, dans la partielatérale et inférieure du cerveau.—3Déficit de la capacité de reconnaissancevisuelle.—4Équipe Ton Psy. Le lobe occipital.http://tonpsy.fr/le-lobe-occipital.Consulté le 29 mars 2013.—LE LOBE OCCIPITALLe lobe occipital est le centre visuel. Il permet la reconnaissancedes orientations et des contours desimages en ce qui concerne les premiers traitementsd’analyse visuelle. Le cortex dédié à l’analyse visuellese prolonge jusqu’aux lobes pariétaux 1 et temporaux 2 .Le lobe occipital permet de reconnaître les visages,les lieux, les objets et les couleurs. Il permet non seulementde reconnaître autrui, mais aussi de se reconnaîtresoi-même dans un miroir. Le lobe occipital permetde distinguer un objet d’un autre objet et une couleurd’une autre couleur, et de se retrouver dans deslieux connus. Le nom des lobes dérive de celui de l’osdu crâne qui les recouvre sur la face externe des hémisphères.Une lésion (suite à un accident vasculairecérébral, par exemple) située dans le cortex occipitalpeut entraîner une cécité au niveau du champ visueldu côté opposé à la lésion (négligence spatiale unilatérale),ou des troubles de l’activité perceptive (agnosievisuelle 3 ). Le lobe occipital a la forme d’une pyramidetriangulaire dont un sommet est dirigé vers l’arrière,centré sur le pôle occipital. Il est divisé en six parties. 4


L'oeil et le système visuel 29lumière :source primaire|diffusionobjet :source secondaire|message nerveux sensitifoeil :récepteur sensoriel(image sur la rétine)|cerveau|traitement des messagesperception globale


Source: inconnue31


EFFETS DE LA COULEUR SUR L'HUMAIN


© G Recht34


LOTTO, Beau. Conférence TED, Lesillusions d’optique montrent commentnous voyons. http://www.ted.com/talks/beau_lotto_optical_illusions_show_how_we_see.html (Consulté le 25 mars 2013.)Effets de la couleur 35—LES SENS NE SONT PASFRAGILES. S’ILS L’ÉTAIENT,NOUS NE SERIONS PAS ICI.AU LIEU DE CELA, LA COULEURNOUS DIT QUELQUE CHOSE DECOMPLÈTEMENT DIFFÉRENT,QUE LE CERVEAU N’A EN RÉA-LITÉ PAS ÉVOLUÉ POUR VOIRLE MONDE TEL QU’IL EST. NOUSNE POUVONS PAS. EN FAIT, LECERVEAU A ÉVOLUÉ POUR VOIRLE MONDE TEL QU’IL ÉTAIT UTI-LE DE LE VOIR DANS LE PASSÉ.ET NOUS VOYONS EN REDÉFI-NISSANT CONTINUELLEMENTLA NORMALITÉ.


Yayoi Kusama37


Effets de la couleur 38PSYCHOLOGIE DES COULEURS :CRÉEZ UN CADRE FAVORABLE À LA FORMATION 1par Fabien Perez


1PEREZ, Fabien.Psychologie descouleurs : créez un cadre favorableà la formation. http://www.jobalternative.net/psychologiedes-couleurs-creez-un-cadre-favorable-a-la-formation(Consultéle 20 mars 2013)—2Sir Isaac Newton (1643–1727est un philosophe, mathématicien,physicien, alchimiste,astronome et théologien anglais.Figure emblématique dessciences, il est surtout reconnupour avoir fondé la mécaniqueclassique, [...] En optique, il adéveloppé une théorie de la couleurbasée sur l’observation selonlaquelle un prisme décomposela lumière blanche en un spectrevisible. Il a aussi inventé le télescopeà réflexion composé d’unmiroir primaire concave appelétélescope de Newton.—Max Lüscher est un psychologue et philosophe suissené le 9 septembre 1923 à Bâle. Professeur allemandde psychologie, considéré comme le père de la psychologiedes couleurs. Il a inventé un test des couleurs quipermet d’évaluer l’état émotionnel d’une personne à unmoment donné, en fonction de sa préférence de couleurssur le moment. Les recherches de Lüscher ont confirméque l’utilisation de la juste couleur sur les emballagespeut avoir un effet hypnotique sur l’acheteur. De même,la coloration des objets peut influer sur leur succès commercial(par exemple, la coccinelle de Volkswagen luidevrait une part de sa réussite). Le test de Lüscher existesous plusieurs formes (test complet utilisant un vastenuancier, disponible seulement en allemand, test simplifiéutilisant des cubes de couleurs)Les résultats du test peuvent varier en fonction de l’âge(on a créé un quotient couleur qui permet d’évaluerune sorte d’âge émotionnel via le test de Lüscher). Lespersonnes qui ont de l’énergie, de la créativité, du succèsauraient à ce test un âge très jeune par rapport à leurâge réel…Effets de la couleur 39D’une certaine manière, la vision peut agir sur l’appréciationde ce qui nous entoure, voire intervenir dansnos relations, puisqu’une couleur peut provoquer desréactions d’ordre physique, psychologique ou émotionnel.L’absence ou la présence d’une couleur donnéepeut donc avoir des conséquences sur notre comportementet sur l’apprentissage.Compte tenu de l’importance des couleurs dans notrecomportement quotidien et afin de mieux comprendrela question, il faut d’abord rappeler que c’est lalumière qui permet de percevoir les couleurs, de tellesorte que celles-ci s’identifient à notre environnementen quatre étapes : lumière, objet, vision et consciencede ce que notre esprit reconnaît. Ces éléments fontpartie intégrante de ce que nous appelons la décompositionde la lumière.C’est un grand physicien, Newton 2 , qui a identifié lescouleurs en observant le trajet d’un rayon de soleil quiéclairait la partie obscure de la pièce où il se trouvait.D’un point de vue physique, la lumière n’était plus unfaisceau de lumière blanche, mais un spectre résultantde la décomposition de la lumière en couleurs :rouge|orangé|jaune|vert|bleu|violet/indigoINTRODUCTIONLes techniques d’apprentissage proposent aujourd’huiun nouveau concept qui est lié au cadre dans lequella formation professionnelle doit être dispensée.Ainsi, divers éléments qui n’étaient jusqu’ici pas prisen compte pour modifier l’environnement occupentaujourd’hui une place prépondérante et sont utiliséspour amener les individus venant d’un milieu professionnel« agressif » à travailler dans un environnementpropice à l’acquisition de connaissances.LA VISION DES COULEURSNos organes sensoriels sont en évolution constanteet se sont adaptés au fur et à mesure que le progrèsinfluait sur notre vie. La vision joue un rôle particulierdans notre environnement. C’est elle en effet quidétermine la beauté ou la laideur et qui constituele système de perception de cet environnement.Cette découverte date du XVII e siècle. Par la suite, ona élargi cette gamme de couleurs pour établir uneclassification en couleurs secondaires, tertiaires etquaternaires. Nous nous intéresserons surtout ici auxcouleurs primaires, car ce sont celles qui influent leplus sur la vie quotidienne.PHYSIOPSYCHOLOGIEDES COULEURSLes tons d’une gamme de couleurs exercent uneinfluence déterminante sur l’état de conscienceet peuvent très souvent induire un changement decomportement radical, par exemple le passage d’uneattitude pacifique à une conduite compulsive ou inversement.Telle est la définition de la physiopsychologiedes couleurs. Un changement d’environnementpeut modifier la perception qu’un individu a de cetenvironnement et induire un changement de comportement.La perception des couleurs est une fonctionorganique et donc universelle. Elle peut résulter d’uneréaction hormonale consécutive à la transmission au


3Qui est de couleur livide (bleuâtreet extrêmement pâle), couleurde plomb.—4LÜSHER, Max. The LüscherColour Test", Remarkable TestThat Reveals Your PersonalityThrough Color, Pan Books, 1972,ISBN 978-0-330-02809-7—cerveau d’une couleur à l’aide des mécanismes de l’organevisuel. Compte tenu de ces principes, on admetque le corps humain connaît des réactions hormonalesqui sont par exemple à l’origine, lorsqu’on observeun objet de couleur rouge, d’une augmentation de lapression artérielle ou d’une accélération du pouls oude la respiration. Les réactions musculaires peuventà leur tour provoquer un état de tension. Toutes cesréactions peuvent se produire à des niveaux différentset être plus ou moins perceptibles ou imperceptibles.Elles peuvent aussi être à l’origine d’accidentsdu travail, d’une fatigue musculaire ou, paradoxalement,d’une stimulation de l’appétit. C’est ce quiexplique pourquoi certains restaurateurs choisissentsouvent des couleurs vives pour la décoration des sallesde restaurant. Cela étant, on observe parfois uneabsence de ces réactions avec d’autres couleurs duspectre : le bleu ou l’indigo produisent par exempledes effets contraires en ce qui concerne la pressionartérielle, le pouls et la respiration, ce qui donne àpenser que la dégradation de la gamme des couleurscommence par le rouge et passe successivementà l’orangé, au jaune, au vert, au bleu, au violet ouà l’indigo, sans blanc ou noir, ces couleurs étant identifiéescomme neutres. Paradoxalement, les effetspsychologiques que nous ressentons en fonction denotre état d’esprit nous prédisposent au sommeil.D’après le « test de Luscher » 4 , les couleurs correspondentà des traits de caractère d’un individu etleur qualité traduit un certain état d’esprit.CONSTRUCTIONDES COULEURSPour mieux comprendre le sujet à l’étude et voircomment choisir les couleurs de manière à obtenirune plus grande stabilité émotionnelle des stagiairespendant la formation et les rendre plus réceptifs,on peut envisager la construction des couleurssuivante :COULEURS PRIMAIRES|bleurougejauneCOULEURS SECONDAIRES|violet (bleu + rouge)orange (rouge + jaune)vert (jaune + bleu)COULEURS TERTIAIRES|prune (bleu + violet)violet ou brun (rouge + violet)orangé (jaune + orange)vert citron (jaune + vert)COULEURS QUATERNAIRES|couleurs primaires + couleur secondairesEffets de la couleur 40L’oeil humain est capable de distinguer près de 200couleurs. Toutes ces associations réalisées avec letest de Luscher montrent que l’existence des structuresde couleurs est constante et universelle, maisne garantissent pas nécessairement que telle ou tellecouleur serait plus appréciée ou en vogue qu’uneautre. Ainsi, le bleu foncé ne sera pas forcément synonymede calme et de tranquillité pour tous les individus.Selon Luscher, c’est en fonction de la couleurque l’attirance personnelle, le rejet ou la neutralitéindiquent l’orientation que peut révéler la personnalitéréelle.Il convient de parler ici de la cécité des couleurs oude la confusion des couleurs (daltonisme). En général,un individu soufrant d’une telle déficience confondl’orange et le vert, qu’il assimile à une couleur plombée3 . Cette anomalie de la vision touche plus d’hommes(1 sur 20) que de femmes (1 sur 200) et ses manifestationsdiffèrent selon les individus.IMPORTANCE DES COULEURSDANS L’ENVIRONNEMENTNous venons de voir que certaines combinaisonsde couleurs provoquent une réaction psychologique.Lorsqu’on entre dans un espace associant plusieurscouleurs, il en résulte une stimulation, analoguepar exemple à l’envie de boire ou de manger. Dansson étude, Luscher associe les couleurs de telle sorteque les diverses combinaisons envisagées provoquentun changement psychologique chez l’individu. Ainsi,le fait de choisir du rouge pour la décoration de l’intérieurou du mobilier d’un restaurant pourrait inciterà consommer davantage.LE CADREDE LA FORMATIONPROFESSIONNELLEDans le cas qui nous intéresse, le choix des couleursa une signification bien précise. Pour que [ celles-ci ]produisent l’effet voulu sur les stagiaires participantà un processus de formation, on optera pour desteintes rouge bleu violacé ou pour une combinaisonde ces teintes, auxquelles on associera d’autres élémentsdécoratifs (lumières, tapis, sièges, tables,couleurs de faible intensité). L’objectif est de créerune atmosphère de détente propice à la concentrationet visant à préparer les stagiaires à assimiler desconnaissances pendant des cours ou des conférences.Les lumières ne devront jamais être dirigées directementvers les stagiaires, mais plutôt être indirecteset tamisées.Par ailleurs, le chargé de cours ou le responsabledevra porter des vêtements de couleurs claires etmates et des pantalons de couleur foncée (marronou noir), ce qui lui permettra de s’identifier àl’environnement et d’améliorer ses relations avecles stagiaires.MATÉRIEL DIDACTIQUELe choix des couleurs pour les documents et autressupports-papier généralement utilisés à l’occasionde séminaires, de stages et d’études spéciales revêtune importance particulière pour les experts. Seloneux, il faut privilégier les couleurs qui influent sur les


5LÜSHER, Max. The LüscherColour Test", Remarkable TestThat Reveals Your PersonalityThrough Color, Pan Books, 1972,ISBN 978-0-330-02809-7—résultats cognitifs. En ce qui concerne le matériel didactique,le choix des couleurs aura une incidence directe surle lecteur et améliorera la formation, pour autant que cescouleurs soient adaptées aux disciplines considérées.Effets de la couleur 41Un spécialiste de la question, J.H. Kenner, explique queles résultats d’une étude sur la codification des couleursmontrent qu’un code des couleurs est associé à la formation,et que la formation est d’autant plus efficace qu’onapplique cette codification.Système de diapositives (transparentes), de plans et deprojections statiques. Les combinaisons suivantes favoriserontune attention accrue : jaune sur fond noir ; blanc etbleu ; noir et orangé ; noir sur fond jaune ; blanc sur fondnoir ; blanc et rouge ; rouge et jaune ; vert sur fond blanc ;orangé sur fond blanc et rouge sur fond vert.Max Lüscher 5MANUELS ET TEXTES IMPRIMÉSUne couleur claire est visible sur une grande surface,mais est quasiment imperceptible quand on l’utilisepour écrire un mot ou tracer une ligne. En revanche, unecouleur foncée paraîtra presque noire et brillante, cettecouleur produisant un effet de légère brillance.De même, il est malaisé de lire les textes d’une page decouverture sur un fond non uni comportant une illustrationou une photographie. Par ailleurs, les couleursvives ou le noir et le blanc sont source de gêne près d’untexte ou d’un titre. Il ne faut pas oublier que les textesen couleur deviennent noirs ou gris une fois photocopiés,sauf si la photocopieuse reproduit les couleurs.


Effets de la couleur 42


1Test Verlag, Basel, 1948.Programme par Kai Arste, 2000.Effets de la couleur 43—MON TEST DE LÜSCHER 1 :INTERPRÉTATIONMerci. Vous allez maintenant être en mesure de lirel'interprétation de vos choix de couleurs selon le test deDr Max Lüscher. Encore une fois, n'oubliez pas de traiterles interprétations, les vôtres et celles des autres, avecprudence : alors qu'ils peuvent être intéressants, et sontparfois assez proches de la réalité, ils peuvent aussi êtreloin de celle-ci.SITUATION ACTUELLEParticipe volontiers à des choses procurant de l'excitationou de la stimulation. Veut se sentir euphorique.SOURCES DE STRESSInterprétation physiologique :Capacité à résister à la pression, à être surchargé,ce qui conduit au stress et à la frustration, l'impatienceet l'irritabilité.Interprétation psychologique :A perdu la résilience et la force face à des difficultésexistantes. Se sent surchargé et perdue, mais continueà tenir sa position et poursuit toujours ses objectifsavec une intensité féroce. Cela le soumet à une pressionintolérable dont il veut s'échapper, mais il nepeut se résoudre à prendre la décision nécessaire.En conséquence, il reste fermement impliqué dansle problème et ne peut objectivement se débarrasserdu problème — il ne sera en paix quand il a atteintson objectif.EN BREFL'implication incarnée.CARACTÉRISTIQUESSe sent un peu isolé et seul, mais il est trop réservéepour se permettre de nouer des liens affectifs profonds.Égocentrique et donc rapide à prendre ombrage.Sent que les choses se dressent sur son chemin,que les circonstances le forcent à faire des compromiset à renoncer à certains plaisirs pour le moment.OBJECTIF SOUHAITÉVeut une certaine aisance physique, sans problèmesde sécurité et la chance de se rétablir.LES PROBLÈMES ACTUELSLa crainte qu'il puisse être empêché de réaliser leschoses qu'il veut le conduit dans une recherche incessantede satisfaction dans l'exercice d'activités illusoiresou sans signification.ANXIÉTÉAnxiété : 2.COMPULSIONCompulsion de compensations (de 0 à 6) : 2.


Effets de la couleur 44LA COULEUR AFFECTE NOS COMPORTEMENTS 1Par The Scientist Magazine


1BODY SCIENCE. La couleuraffecte nos comportements. [13septembre 2009. ] Consulté le 8avril 2013.—2When the Referee Sees Red. PsychologicalScience, vol 19, p 769—3Psychology : Red enhanceshuman performance in contests.Nature, vol 435, p 293—4Red shirt colour is associatedwith long-term team success inEnglish football. Journal of SportsSciences, vol 26, p 577—5Soccer penalty takers’ uniformcolour and pre-penalty kick gazeaffect the impressions formed ofthem by opposing goalkeepers.Journal of Sports Sciences, vol26, p 569—6Dominance, Status Signals andColoration in Male Mandrills(Mandrillus sphinx). Ethology, vol111, p25—Imaginez que vous soyez un juge expérimenté en combatsd’arts martiaux. On vous demande de juger uncertain nombre de combats de taekwondo montréssur vidéo. Dans chaque combat, l’un des combattantsporte un kimono rouge, l’autre est bleu. Est-ce quela couleur ferait une différence dans votre jugementd’expert impartial ?Bien sûr sur non…Pourtant, la recherche montre que cela fait presquetoujours une différence. L’an dernier, des psychologuesdu sport de l’Université de Münster en Allemagneont montré des vidéos de combats à 42 jugesexpérimentés. Puis, ils ont repassé les mêmes filmsmanipulés par ordinateur afin que les couleurs desvêtements soient modifiées. Résultats ? Pour descombats identiques, les scores ont eux aussi changé,avec les compétiteurs habillés de rouge récompenséspar environ 13 % de points en plus que quandils étaient vêtus de bleu 2 . « Si l’un des concurrents estfort et que l’autre est faible, cela ne modifiera pasl’issue du match » dit Norbert Hagemann qui a dirigél’étude. « Mais si les niveaux sont proches, la couleurfait toute la différence. » Il s’agit du dernier apport dela recherche suggérant que l’exposition à certainescouleurs peut avoir un effet significatif sur ce que lesgens pensent ou font. Jusqu’à maintenant, la plupartde la recherche s’était focalisée sur les vêtementsde couleur rouge dans le sport, mais d’autres couleurset dispositions ont aussi été étudiées. Il est devenuclair que les couleurs peuvent avoir un effet importantet non considéré sur la façon dont votre espritfonctionne, ce que vous devriez réellement savoir.La puissance de l’influence de la couleur dans la réussitesportive a été pour la première fois découverteil y a quelques années, quand les anthropologuesévolutionnistes Russell Hill et Robert Barton, de l’UniversitéDurham au Royaume-Uni, cherchaient à testerl’idée que les couleurs influencent le comportementhumain. Les jeux Olympiques d’Athènes de 2004 arrivaient,où les concurrents de boxe, taekwondo, luttegréco-romaine ou lutte libres, tirés au sort au hasardpour porter soit un ensemble rouge ou bleu. « Nousavons réalisé qu’il s’agissait d’une expérience toutefaite afin d’étudier les effets de la couleur sur lesrésultats des combats », dit Barton.Quand ils analysèrent les résultats, ils découvrirentque la couleur du vêtement semblait influencerles résultats, avec presque 55 % de compétitionsgagnées par le compétiteur en rouge. Dans les combatsoù les concurrents étaient proches, on arrivaità 62 % 3 . « On devrait tomber à 50 % environ pour lesrouges et 50 % de bleus, il s’agissait donc d’un écartstatistique significatif » explique Barton. « La forceet la dextérité pourraient être les facteurs principaux.Si vous êtes nul, un ensemble rouge ne vous fera pasgagner pour autant, mais lorsque les combats étaientrelativement symétriques, la couleur faisait pencherla balance. »Barton dit que les différences pourraient, dans certaineslimites, être à mettre sur le compte de la préférenceinconsciente des juges pour le rouge, qui est unepréférence héritée, comme on a pu le voir dans l’expériencedu taekwondo. Il croit également que la couleuraffecte l’humeur et le comportement des combattants.« Il existe maintenant de bonnes preuves expérimentalesque les stimuli rouges sont perçus comme dominants,et qu’ils causent des effets négatifs sur la performancede ceux qui les voient » dit Barton. « Il estEffets de la couleur 45plausible que porter du rouge rend les individus plusconfiants, bien que cela n’ait pas encore été testé. »Le rouge semble aussi exercer son influence sur lesjeux d’équipe. Une étude sur 56 saisons de footballanglais, dirigée par Martin Attrill de l’Universitéde Plymouth, a trouvé qu’en moyenne les équipes,dont le choix des couleurs s’était porté sur le rouge,finissaient plus haut dans le classement et gagnaientplus de parties que les équipes d’autres couleurs.Ce qui pourrait peut-être expliquer pourquoi Liverpool,Manchester United et Arsenal ont gagné 38des 68 titres de championnat depuis la Seconde Guerremondiale 4 .Une analyse non publiée de Hill et Barton sur l’Euro2004 de football au Portugal, a trouvé que les équipesqui avaient du rouge comme couleur principalegagnaient plus souvent et marquaient plus de butsquand elles jouaient dans ces tons.Un groupe conduit par Iain Greenlees, de l’Universitéde Chichester au Royaume-Uni, a découvert queles gardiens de but se sentaient plus en confiancepour stopper les pénalités des joueurs en blanc qu’enrouge 5 . Il est clair que l’effet de porter du rouge estassez fort pour faire pencher la balance des combatset des matches de foot, mais d’où vient cet effet ? L’unedes possibilités est que le rouge est plus facile à voirque les autres couleurs. Les êtres humains ont celaen commun avec les autres primates que leur systèmevisuel trichromatique a probablement évolué pourleur permettre de voir facilement les fruits rouges(et de ce fait mûrs).« Il est plausible que les différences de visibilité pourraientavoir certains effets », dit Barton, bien que ceciserait peu susceptible de faire une différence dansles combats au corps-à-corps. « Nous avons analysécette explication dans le football, en prédisant queles équipes vêtues de rouge augmenteraient leur précisiondans leurs passes. Mais nous n’avons trouvéaucun effet de ce genre. Ainsi, la visibilité ne semblepas être la bonne réponse. » Au lieu de cela, la plupartdes chercheurs croient que le rouge affecte directementla façon dont vous percevez le porteur de cettecouleur. Dans la nature, le rouge est souvent utilisécomme signal de domination ou d’agression, et chezles humains ceci est renforcé par les symboles culturelscomme tous les signaux d’alerte ou de stop.L’un des premiers scientifiques à avoir exploré les effetsdu rouge sur le comportement animal a été le Prix Nobelet éthologue Niko Tinbergen. Il y a environ 60 ans,il aurait noté que si un camion postal rouge était garédevant sa fenêtre, les poissons de son aquarium adoptaientune posture agressive tête basse, normalementréservée lors des rencontres avec des mâles rivaux.Le comportement primate est aussi fortement influencépar le rouge. Joanna Setchell, de l’UniversitéDurham, a découvert que les mandrills, l’espècede singe la plus répandue dans le monde, utilisaientla couleur comme signe des conflits. Chez les mâles,les visages, croupes et parties génitales rouges, agissentcomme un symbole de statut, communiquantla capacité à combattre. « Plus le mâle est rouge,plus son niveau de testostérone est élevé et plusil est agressif », dit Setchell. Entre les mâles de lamême couleur rouge, les menaces, les bagarres et lesaffrontements intenses sont fréquents. Quand il y ade grandes différences de couleurs, le mâle le pluspâle abandonne habituellement 6 .


CE ROUGE QUI ROUGITBarton croit que le rouge est impliqué dans le comportementhumain d’une façon similaire. « De subtilesvariations dans la teinte rougeâtre envoientdes informations sur la domination, la vigueur et laconfiance. Dans une confrontation agressive, les individusconfiants deviennent rouges de colère, tandisque les individus qui ont peur deviennent pâles. Il ya des preuves de cet étai physiologique, avec un ruissellementde sang oxygéné vers la périphérie ». Bartonfait remarquer que c’est différent du rougissement (dehonte ou timidité) parce que dans ce cas, la rougeurtend à se répandre depuis le cou vers le haut et peutêtre curieusement inégalement. Il dit que le contextedu rougissement serait aussi très différent.Des éléments de preuve soutiennent l’idée que le rougeexerce son effet sur les êtres humains via les perceptionsde domination. Dans une expérience, Hill et soncollègue Tony Little ont montré à 105 volontaires descercles de différentes couleurs et leur ont demandéd’indiquer lequel serait « le plus susceptible de gagnerune compétition physique » et quel cercle semblait « leplus dominateur ». Les rouges ont gagné 7 .Cette réponse au rouge est-elle innée ou acquise ? Denouveau, les expériences avec des animaux apportentcertaines clés. Sarah Pryke de l’Université Macquariede Sydney a publié les résultats d’une étude avec lespinsons, qui, selon leurs gènes, ont soit des caractéristiquesrouges ou noires sur leur tête. « Les oiseauxà tête rouge dominent ceux à tête noire », dit Pryke.« Je voulais savoir si cela résultait de la nature ou deleur culture. »Pryke a élevé des petits récemment éclos avec destêtes soit rouges, soit noires, dans différents groupesde famille, ainsi ils purent grandir de façon isolée ouavec des adultes des deux couleurs. Elle avait maintenantdes oiseaux avec des têtes rouges ou noires etdifférentes couleurs. Ensuite, pour tester quelle différencecette couleur produisait, Pryke a peint les têtesjuvéniles soit en rouge, soit en noir ou en bleu (groupecontrôle) et les a mis dans une situation de compétitionde 20 minutes, où deux oiseaux s’affrontaientpour obtenir une place à la mangeoire 8 .Les résultats étaient frappants. Les oiseaux à têterouge ont gagné l’épreuve à chaque fois, sans tenircompte de leur couleur héritée ou de l’éducation dedeux combattants. « Peindre les oiseaux ne les a pasfait agir de manière plus agressive, mais ils ont gagnéles épreuves de la nourriture parce que les autresoiseaux ne voulaient pas les affronter à la mangeoire», rapporte Pryke. « Tous les oiseaux ont fortementréagi face aux oiseaux peints en rouge, même ceuxqui n’avaient jamais vu un oiseau à tête rouge auparavant.»Après chaque interaction, Pryke a mesuré les niveauxde l’hormone corticostérone, une mesure fiable dustress. Elle a trouvé que les oiseaux faisant face à unopposant rouge avaient 58 % de corticostérone de plusque les oiseaux qui rencontraient des noirs ou bleus.« Sans expérience préalable de la couleur, ces oiseauxavaient une peur innée du rouge », conclut Pryke.L’exposition au rouge n’a pas qu’un effet sur les combats.Dans une remarquable série d’études, AndrewElliot, de l’Université de Rochester de New York, a démontréque même un bref regard furtif de rouge peut7Attribution to red suggestsspecial role in dominance signalling.Journal of EvolutionaryPsychology, vol 5, p 161—8Is red an innate or learnedsignal of aggression and intimidation? Animal Behaviour, vol78, p 393—8Color and psychologicalfunctioning : The effect of red onperformance attainment. Journalof Experimental Psychology :General, vol 136, p 154—9Blue or Red ? Exploring theEffect of Color on Cognitive TaskPerformances. Science, vol 323,p 1226—10Romantic red : Red enhancesmen’s attraction to women.Journal of Personality and SocialPsychology, vol 95, p 1150—Effets de la couleur 46modifier les capacités et comportements humains deplusieurs manières.Dans une expérience, on demandait à des volontairesde réaliser un test de QI de 5 minutes. On les assignaità un faux « nombre de participants », écrit soit enrouge ou en noir, sur le coin de la feuille de test. Lesvolontaires dont les nombres étaient écrits en rougeavaient des scores toujours plus faibles aux tests, Elliota aussi donné aux étudiants différents classeurscolorés, et leur a demandé de choisir leur niveau dedifficulté préféré pour un test de QI. Les étudiantsauxquels on avait donné des classeurs rouges tendaientà choisir les tests les plus faciles 9 . Plus remarquableencore, Elliot a découvert que voir du rougejuste quelques secondes pouvait rendre les gens plustimides. L’équipe d’Elliot a dit à 67 étudiants qu’ilsferaient soit un test de vocabulaire, soit un test d’analogies,et leur a demandé de regarder à l’intérieur duclasseur afin de voir lequel ? Les étudiants voyaientsoit le mot « analogies » soit celui de « vocabulaire »sur un fond rouge ou vert, et la couleur avait un effetsur leur comportement. Quand on demandait auxétudiants d’aller jusqu’à un laboratoire adjacent pourchercher le test, ils trouvaient une pancarte sur laporte disant « merci de frapper ». Ceux qui avaient vuun fond rouge frappaient moins et plus faiblement queceux ayant vu du vert.Ce n’est pas le seul exemple de « comportement d’évitement» causé par du rouge vu momentanément. Unautre ensemble de participants, avec des capteursde mouvements qui leur étaient attachés, étaientassis devant un écran d’ordinateur et auxquels ondisait qu’ils allaient faire un test de QI. Quand l’écrand’ordinateur était rouge, plutôt que gris ou vert, lesvolontaires s’éloignaient de l’écran. « Ces résultatsmontrent qu’à un niveau très basique, votre corps estprécâblé pour vous éloigner du rouge » dit Elliot.ROUGE = DANGERElliot pense que les effets du rouge sur les tests de QIet sur le comportement d’évitement proviennent desmêmes facteurs sous-jacents qui conduisent à son associationavec la réussite sportive. Dans les deux cas,l’effet est sur la personne qui voit la couleur. « Nousvoyons le lien « rouge égal danger » comme la partiecentrale de l’effet », dit-il. « Un autre dominant et unéchec représentent tous deux un danger. Des contextesde réalisation (comme les tests de QI) sont l’un desnombreux types de situation dans lesquels le danger,comme l’échec, est une possibilité. » Quand les volontairesd’Elliot exposés aux couleurs sur un écran d’ordinateurétaient scannés avec un équipement d’EEG(électroencéphalogramme), les résultats montraientque ceux qui voyaient le rouge avaient plus d’activitédans le cortex frontal droit, une région du cerveauassociée à l’activité émotionnelle, et plus particulièrementles émotions associées au comportementd’évitement.Elliot fait remarquer que cela pourrait avoir de réellesconséquences. « Les tests de QI sont des tests standardisés,utilisés pour la sélection à l’embauche, maisdes facteurs comme la couleur du stylo utilisé, ou lesvêtements portés par les examinateurs, pourraientsignificativement affecter les résultats ».


Effets de la couleur 47Cependant, l’exposition au rouge pendant une tâche neproduit pas toujours de mauvais résultats. Ravi Mehtaet Juliet Zhu de l’Université de Colombie-Britanniquede Vancouver ont trouvé que le rouge augmentait laperformance des tâches orientées sur le détail, tandisque le bleu améliorait les résultats des tâchescréatives 10 . Dans une expérience, les chercheurs ontdemandé à des volontaires d’utiliser des briques defaçon innovante, présentant les instructions soit surun écran rouge, soit sur un bleu. Bien que les groupesbleu et rouge aient réussi, les idées des bleus étaientplus créatives alors que celles des rouges étaient pluspratiques et plus conservatrices. Une seconde tâche,réaliser un jouet d’enfant à partir de 20 composantsdifférents, a produit des résultats identiques.Le rouge ne nous affecte pas toujours par son associationavec le danger. Quand Elliot et sa collègue DanielaNesta ont montré à des volontaires masculins des photosde femmes moyennement attirantes sur des fondsrouge ou blanc, les hommes ont noté les femmes sur lerouge comme plus attirantes. On a demandé aux hommesde comparer les femmes avec des T-shirts rougesou verts, puis rouges ou bleus, ils ont répondu qu’ilspréféreraient demander à une femme vêtue de rougesi elle accepterait un rendez-vous et qu’ils dépenseraientplus d’argent lors de ce rendez-vous 10 .« Le rouge est clairement un contexte spécifique.Dans des situations de réalisation, le rouge signifiedanger, ce qui provoque l’évitement, mais en situationd’amour, le rouge signifie disponibilité sexuelleou à l’idylle et cela provoque un comportement d’approche», dit Elliot. C’est ce contexte de spécificitéqu’Elliot et ses collègues explorent désormais. Leursderniers travaux ont étudié la préférence innée chezles nourrissons. L’équipe a trouvé que les petits d’unan qui voyaient des briques de Lego rouges et vertestendaient à choisir les rouges. Pourtant, quand lesnourrissons voyaient un visage en colère avant d’êtreexposés aux briques, ils prenaient les vertes.Ce qui impressionne les chercheurs, c’est le fait queleurs volontaires suspectent rarement que la couleurjoue un rôle important, ou même tout rôle, dansle résultat d’une expérience. Dans l’étude d’Elliot surl’attirance sexuelle, presque aucun des participantsn’a correctement deviné le but de l’expérience, et ilspensaient que la couleur n’avait qu’un effet minimesur leurs évaluations.« La fonction des couleurs comme amorce subtile exerceune influence directe sur la motivation et le comportementsans que les individus en aient conscience», dit-il. « Étant donné que l’influence de la couleursur notre comportement est si prévalente, il est choquantque nous n’y faisions pas plus attention. »


Valerio Boncompagni49


Effets de la couleur 50PROCESSUS COGNITIFS ET ÉMOTIONS 1Par Michèle Prat


1PRAT, Michèle. Processus cognitifset émotions. 2006. ÉditionHarmattan. ISBN: 2296003915—2Modèle en forme de cône—3Modèle en forme de roue—ROBERT PLUTCHIKRobert Plutchik (21 octobre 1927 au 29 avril 2006)est professeur émérite Collège de médecine AlbertEinstein et professeur adjoint à l’Université deFloride du Sud. Il a obtenu son doctorat de l’UniversitéColumbia et il fut aussi psychologue. Il estl’auteur et le coauteur de plus de 260 articles, 45chapitres, huit livres et a lui-même publié sept livres.Ses intérêts de recherche portent sur l’étudedes émotions, l’étude du suicide et de la violence,et l’étude du processus de la psychothérapie.Les théories de Robert Plutchik sur les émotionssont l’une des approches les plus influentes de classificationgénérale des réponses émotionnelles ilestimait qu’il y avait huit émotions primaires : lacolère, la peur, la tristesse, le dégoût, la surprise,l’anticipation, la confiance et la joie. Plutchik proposeque ces émotions « de base » soient biologiquementprimitives et aient évolué afin d’augmenterla capacité de reproduction de l’animal. Plutchik plaideen faveur de la primauté de ces émotions en montrantchaque être le déclencheur de comportement avecune valeur de survie élevé, comme la façon la peur inspirela réaction de lutte ou de fuite.THÉORIE PSYCHOÉVOLUTION-NAIRE DES ÉMOTIONS DEBASE PAR PLUTCHIK- Le concept d’émotion est applicable à tous les niveauxévolutifs et s’applique à tous les animaux y compris leshumains.- Les émotions ont une histoire évolutionnaire et ont évoluédiverses formes d’expression différente espèces.- Les émotions jouaient un rôle adaptatif pour aider lesorganismes traiter des questions de survie essentiellesposées par l’environnement.- Malgré les différentes formes d’expression des émotionschez différentes espèces, il y a certains élémentscommuns ou des motifs de prototypes, qui peuvent êtreidentifiés.- Il y a un petit nombre d’émotions primaires.- Toutes les autres émotions sont des états mixtes oudérivés, c’est, ils se produisent sous forme de combinaisons,mélanges ou composés des émotions primaires.- Les émotions primaires sont des constructions hypothétiquesou idéalisées des états dont les propriétés etles caractéristiques ne peuvent être déduites à l’aide dedifférents types de preuves.- Les émotions primaires ne peuvent être conceptualiséesen terme de paires de pôles opposés.- Toutes les émotions varient dans leur degré de similitudeentre elles.- Chaque émotion peut exister à des degrés divers d’intensitéou le niveau d’éveil.Effets de la couleur 51PLUTCHIK,ROUE DES ÉMOTIONSRobert Plutchik également créé une roue des émotions.Celle-ci est utilisée pour illustrer les différentesémotions. Plutchik va d’abord proposer son modèleen forme de cône (3D) 2 ou le modèle de roue (2D) 3 en1980 pour décrire comment les émotions sont liées.Il suggère 8 émotions primaires bipolaires :la joie contre la tristesse‌│la colère contre la peur‌│la confiance contre le dégoût‌│la surprise par rapport à l’anticipationEn outre, son modèle Circumplex établit des liens entrel’idée d’un cercle émotion et une roue chromatique.Comme les couleurs, les émotions primaires peuventêtre exprimées à des intensités différentes et peuventse mélanger les uns aux autres pour former des émotionsdifférentes.


Effets de la couleur 52MODÉLISATION DES ÉTATS ÉMOTIONNELS PARUN ESPACE VECTORIEL MULTIDIMENSIONNELPar Imen Tayari, Nhan Le Thanh, Chokri Ben Amar


1PICARD R. W. (1997). Affectivecomputing. MIT Press.Effets de la couleur 53—2EKMAN, P., DAVIDSON, R. J.(1994). “The nature of emotion :Fundamental questions”.NewYork : Oxford University Press.—3G. Alonso, F. Casati, H. Kuno, andV. Machiraju, “Profil émotionnelet cognitif au début de la scléroseen plaques :Effets différentiels desémotions sur les performancescognitives”, THESE , L’UNIVER-SITE PARIS 8, 2006.—4DARWIN C., “The expression ofthe emotions in man and animals”,John Murray,London, 1872.—5EKMAN, P. (1982). Emotion inthe human face. New-York : CambridgeUniversity Press.—6Carroll Ellis Izard, 1971 - “Theface of emotion”.—7PLUTCHIK, R. (1980). Emotion :A Psycho-evolutionary synthesis.New-York :Harper and Row.—8TOMKINS, S. S. (1980). Affect asamplification : some modificationsin theory. In R. Plutchik & H.Kellerman (Eds.), Emotion, theory,research and experience : Theoryof emotions (pp. 141-165). NewYork : Academic Press.—9M. de Bonis, “ Connaitre lesmotions humaines, EditionsMardaga, Psychologie et scienceshumaines”, 1996, vol. 212, 240pages.—10LUMINET, O. (2002). Psychologiedes émotions : confrontationet évitement. Bruxelles :De BoeckUniversité.—11DARWIN C., “The expression ofthe emotions in man and animals”,John Murray,London, 1872.—12Silvan S. Tomkins, 1962/1963 -Affect, imagery, consciousness.—Depuis la fin des années 80, les processus émotionnelsconnaissent un regain d’intérêt aux yeux des sciences,compte tenu de leur rôle dans la communication, la prisede décision, le comportement ou la régulation sociale. Ledéveloppement de l’interactivité dans les technologiesnourrit quant à lui l’intérêt de la recherche pour les systèmesde communication homme-machine et le développementde l’« affective computing » 1 , visant à donner aux ordinateursles capacités de reconnaître, d’exprimer et de modéliserles émotions.Plusieurs domaines tels que la surveillance de santé depersonne, jeu vidéo interactif, communication ou sondages’intéressent de plus en plus à l’état émotionnel des utilisateurs.En effet la reconnaissance de l’état émotionneldes individus permet de mieux gérer l’interactivité entrele système est les différents utilisateurs en modifiantle comportement en fonctions de l’état de ces derniers.Dans notre travail on s’intéresse à l’étude du comportementdes individus c’est-à-dire déterminer pour lesutilisateurs, le potentiel émotionnel d’un événement donnéet obtenir des connaissances sur son comportementet ensuite assurer l’échange d’états émotionnels entremachines. D’où notre objectif est de faire une modélisationdes états émotionnels afin de pouvoir effectuer deséchanges émotionnels entre différents systèmes et améliorerla crédibilité des interactions.INTRODUCTIONBien qu’il y a des progrès très significatifs ces dernièresannées dans le développement de l’interactivitédans les technologies, la relation émotionnelle restetoujours unilatérale, dans la plupart des interactionshomme-machine. En effet, la machine n’est pas capabled’exprimer ou de prendre en compte les émotionsde l’utilisateur. Aussi la diversification des outils decaptures des émotions et la dépendance du traitementde ces capteurs physique rendent plus difficile la communicationentre les applications. Autrement dit, onne peut pas échanger facilement des données émotionnellesentre machines. Aussi la plupart des étudessur les états émotionnels sont limitées aux émotionsde base. Donc notre objectif consiste à modéliser desémotions plus complexes que les émotions de base :y comporte les émotions complexes, masquages, simulation,conflit entre plusieurs émotions. L’objectif derecherche à travers cette thèse est de définir en unpremier temps un modèle émotionnel pour la représentationdes émotions (basiques et complexes). Ils’agit d’un modèle général permettant de décrire lephénomène émotionnel pour qu’il soit à la fois naturelpour l’homme et assimilable par la machine afin depouvoir faire l’échange entre différents systèmes multimodauxet améliorer, voir optimiser l’interactionhumain-machine.LE PHÉNOMÈNEÉMOTIONNELL’émotion est une notion floue et elle est difficilementdéfinissable. De ce fait, il existe plusieurs définitionsdu mot « émotion ». Mais le seul point sur lequel tousles psychologues s’accordent, c’est que le concept estdifficile à définir. Le mot « émotion » vient du latin« emovere, emotum » (enlever, secouer) et de « movere» (se mouvoir) signifie mouvement vers l’extérieur.D’après l’étymologie, les émotions produisent doncdes changements, psychiques ou comportementaux,qui provoquent des états subjectifs internes. Cesétats internes peuvent être positifs agréables, commela joie ou négatives, désagréables, comme la colère.Dans ce sens, Ekman et Davidson 2 définissent l’émotioncomme une réaction aiguë et transitoire, provoquéepar un stimulus spécifique et caractérisé par unensemble cohérent de réponses cognitives, physiologiqueset comportementales. 3 Plusieurs définitions etrôles ont été donnés à l’émotion. Ces définitions diffèrenten fonction des différentes approches proposées.Déjà en 1879, Charles Darwin 4 , fondateur de la théoriede l’évolution, la définit comme une qualité innée, universelleet communicative, liée au passé de l’évolutionde notre espèce. Ekman 5 , Izard 6 , Plutchik 7 , Tomkins(1980) 8 et Mac Lean (1993) ont développé la théoriedes émotions de bases ou fondamentales, mais seules5 émotions de base sont communes aux divers auteurs(Tristesse, Colère, Joie, Dégoût, Peur).Pour James (p. 68, traduction G.Dumas), « il n’y a pasde limites au nombre des différentes émotions quipeuvent exister, et c’est pourquoi les émotions des différentsindividus peuvent varier indéfiniment à la foisquant à leur constitution et quant aux objets qui lesengendrent, car il n’y a rien de fixe de toute éternitédans l’action réflexe 9 . Ce point de vue se retrouve chezun certain nombre de spécialistes contemporains del’émotion (Mandler 1984, Frijda,1986).Au regard de ces définitions, le concept d’émotionapparaît comme polysémique. Il est, en effet, difficilede donner une définition claire et univoque de l’émotion.Cependant malgré ces divergences, la majoritédes auteurs contemporains retiennent une définitionconsensuelle des états émotionnels. Ils décriventl’émotion comme un système de réponses complexes,qui intègre trois aspects :L’aspect physiologique/biologique qui couvre lesréactions physiologiques (rythme cardiaque, fréquencerespiratoire...)│L’aspect comportemental qui couvre les réactionscomportementales et expressives, très influencéespar la personnalité du sujet (expression facile, vocale)│L’aspect cognitif qui couvre les réactions cognitiveset expérientielles 10 (état interne/sentiment)CLASSIFICATIONDES ÉMOTIONSLa description des émotions a ouvert de nouvellesperspectives de recherche dans lesquelles on a quelquefoisà séparer de façon tranchée la descriptionde l’explication. Plusieurs modèles ont été présentéspour décrire l’ensemble des émotions.


13IZARD, C. E. (1977). HumanEmotions. New-York : PlenumPress.—14PLUTCHIK, R. (1980). Emotion :A Psycho-evolutionary synthesis.New-York: Harper and Row.—15M. de Bonis, “ Connaitre lesmotions humaines, EditionsMardaga, Psychologie et scienceshumaines”, 1996, vol. 212, 240pages.—APPROCHE CATÉGORIELLECe modèle a eu beaucoup de succès, car il permet dereprésenter une infinité d’émotions, il permet égalementla représentation facile des émotions nuancéespar contre ce modèle ne propose pas de règle pourtraiter et analyser les émotions.L’approche catégorielle est basée sur un ensembled’émotions dites « basiques », universelles, non réductibleset innées. Ces émotions seraient apparues aucours de l’évolution (Darwin en 1872 11 ) et auraient unrôle adaptatif, c’est-à-dire qu’elles permettraient deréagir de manière adaptée aux événements extérieurspotentiellement dangereux pour la survie. Le caractèreuniversel des émotions entraîne la définition d’unpetit nombre d’émotions basiques (la peur, la colère,etc.), qui ont pu être observées chez tous les individus,quelle que soit leur nationalité ou leur culture.Dans la continuité des travaux de Darwin, plusieursthéories qui font référence aux émotions basiques ontété développées. Parmi ces théories, on trouve le modèlede Tomkins 12 qui se base sur 9 émotions de basedont 2 sont positives (la joie et l’intérêt), un qui estneutre la surprise et enfin six émotions négatives quisont la colère, le dégoût, l’anxiété, la peur, la honte etle mépris. De même, Izard 13 y ajoutait la tristesse, laculpabilité et la timidité. Par contre, il ne considérapas le mépris comme une émotion basique. Plutchik(1980) compara les émotions à une palette de couleurs,de la même façon que les couleurs, il a tentéd’établir un dictionnaire des émotions qui permettrait,sur la base d’émotions fondamentales, de dériverles différentes nuances de l’expérience émotionnelle.Nous allons bien détailler l’approche de Plutchik,car nous allons l’utiliser pour définir notre modèle parla suite.APPROCHE DE PLUTCHIKLe modèle de Plutchik a abordé le problème d’analogieavec les couleurs en proposant un dictionnaire d’émotionsimilaire au dictionnaire de couleur. En effetcomme il y’a des couleurs primaires et des nuances deEffets de la couleur 54ces couleurs qui varient en intensité et constituent lespectre des couleurs, il y’aurait des émotions primaires,des nuances qui varieraient en intensité, des combinaisonspossibles entre certaines émotions de base.« À une science de la colorimétrie, on pourrait fairecorrespondre une science de l’émotionométrie » 14Le modèle de Plutchik est défini par le Circumplexqui est un modèle multidimensionnel basé sur desémotions primaires de base dont vont dériver desémotions secondaires. Au fait, selon Plutchik, il y a 8émotions de base faites de 4 paires opposées : joietristesse,acceptation-dégoût, peur-colère, surpriseet anticipation. Les huit dimensions des émotionsfondamentales sont disposées comme un cône, avecau sommet les termes qui désignent chaque émotionà son intensité maximale. [Son modèle] montre bienque l’axe vertical représente l’intensité et que la coupehorizontale montre les émotions intenses : la rage,la vigilance, l’extase, l’adoration, la terreur, l’étonnement,le chagrin et l’aversion. Si l’on regarde le cône dePlutchik on constate que plus on s’oriente vers le baset plus les différentes nuances des émotions sont difficilesà distinguer. Par exemple, la distinction entrel’ennui et la contrariété est plus difficile que son équivalentà l’étage supérieur : le dégout et la colère.Plutchik a défini des règles d’associations des émotionsfondamentales pour former des émotions mixtes.En effet les émotions ne s’associent pas n’importecomment et leur combinatoire répond à des règlesfondées sur la méthode des dyades et des triades 15 .Donc Plutchik a défini les dyades primaires commeétant la combinaison de deux émotions adjacentes,les dyades secondaires comme étant la combinaisond’émotions proches à une émotion près et les dyadestertiaires comme étant la combinaison d’émotionsvoisines à deux émotions près. Ainsi pour prendrequelques exemples, deux émotions adjacentes la joie etl’admiration, forment un composé primaire : l’amour.Un composé secondaire : le désespoir, sera formé de lapeur et de la tristesse, si l’on saute un élément. Enfin,un composé tertiaire sera formé de l’association de lapeur au dégout (si l’on saute deux éléments adjacents),composé qui aboutira à la honte.


Peter SpearEffets de la couleur 55


Vivienne Westwood par Juergen Teller57


Effets de la couleur 58LES ÉMOTIONS SIMPLES 1Par Michelle Larivey


Les émotions servent à nous informer de l'état de nosbesoins. Sont-ils satisfaits ? À quel degré ? De quel besoins'agit-il ? Il est important de reconnaître nos émotionset de les ressentir. En permettant au processusnaturel de l'émotion de se dérouler, on s'assure de pouvoirprendre en main la satisfaction de nos besoins.Les émotions simples se divisent en deux grandes classes: positives : elles indiquent que le besoin est combléet négative : elles signalent qu'[il] n'est pas comblé.LA JOIELa joie exprime une satisfaction qui se caractérise parun sentiment de plénitude. Pour qu’il y ait joie, il fautque le contentement soit vécu sur un sujet très important.Il faut également qu’il porte sur la totalité du sujetou sur tous ses aspects. De là le sentiment d’être comblé.La joie peut être profonde et tranquille, mais aussiintense donnant lieu à de l’excitation, de l’exaltation.À la différence du plaisir, la joie ne porte pas sur dessatisfactions d’ordre physique. Et bien qu’elle puisses’exprimer par de la gaieté, elle est de nature plusintériorisée que le plaisir. La joie est une émotion quigagne toute notre personne. La joie, contrairement aubonheur, est une émotion de courte durée et passagère.LA COLÈRELa colère traduit l’insatisfaction. Elle est vécue àl’égard de ce qu’on identifie, à tort ou à raison, commeétant « responsable » de notre frustration. On éprouvedonc de la colère envers « l’obstacle » à notre satisfaction.La colère est une émotion que nous vivonsfréquemment. En effet, il y a de multiples occasionsd’insatisfaction durant une journée de vie. De plus,certaines d’entre elles perdurent parce que nous négligeonsde nous en occuper adéquatement.Selon l’importance de l’insatisfaction, la colère prenddifférentes intensités et diverses identités. Pour n’ennommer que quelques-uns, disons que le mécontentementet l’irritation se situent à une extrémité, alorsque l’exaspération et la fureur sont près de l’autreextrémité. Il y a aussi divers genres d’insatisfactionsqui s’expriment à travers une gamme d’émotions decolère reflétant leurs particularités. La rage, parexemple, est déclenchée en partie par l’impuissance àse soustraire à la situation non désirée. La révolte estspécifique aux situations où l’on perçoit une injustice.Plusieurs émotions traduisant de la colère sont composites,comme le mépris, la jalousie, le dépit, la rancune...La colère porte un double message : elle signaleà la fois l’insatisfaction et ce que nous considéronscomme « l’obstacle » à notre bien-être. La colère, eneffet, est toujours vécue à l’égard de quelqu’un ou dequelque chose. On en veut « à » de nous « faire vivre »telle chose.1LARIVEY, Michelle. La puissancedes émotions. Éditions del'Homme. 2002. 334 p.—Effets de la couleur 59La colère déclenche une mobilisation de l’organismeentier. L’esprit est concentré sur le problème (plusparticulièrement sur l’obstacle). Plusieurs réactionsphysiologiques sont déclenchées ; elles sont particulièrementvisibles lorsque la colère est intense. L’expression« la moutarde me monte au nez » traduit bienla sensation physique que produit le début de cettemobilisation physiologique.La mobilisation nous prépare à « l’attaque ». Ondevient prêt à se défendre, à conquérir ce qui nousapportera la satisfaction désirée. Essentiellement, lacolère fournit l’énergie pour vaincre l’obstacle qui sedresse devant nous.LA TRISTESSEElle révèle un manque de nature affective. Je suistriste de la perte d’une personne, d’un animal, d’unobjet qui a une valeur affective. J’éprouve de la tristesselorsque je rate une occasion importante. Je mesens triste quand je suis privée de quelque chose quia de la valeur à mes yeux. Ma tristesse révèle alors laprésence d’un besoin affectif.La tristesse est d’autant plus intense que la perte ou lemanque est subjectivement considérable. Il est impossiblede faire une liste exhaustive de tous les manquesou les besoins affectifs que la tristesse peut révéler. Ilen est de la tristesse comme de toutes les émotions,c’est en la ressentant complètement qu’on obtient uneinformation précise.La tristesse est présente lorsqu’on est privé d’unenourriture affective importante. Elle nous informedonc de l’importance ou de la présence d’un besoinaffectif.Les personnes qui sont tristes sur le même sujet,depuis longtemps, ont tendance à se plaindre du faitqu’elle ne disparaît pas. On entend souvent des protestationsdu genre : « Depuis le temps que je pleuresur ce sujet, ma tristesse devrait être épuisée ! » Il fautmal comprendre en quoi consiste la tristesse pour faireune telle affirmation. C’est comme si je croyais quele signal lumineux indiquant un faible niveau d’huiledans ma voiture devrait s’éteindre après un certaintemps. S’il s’éteint, je risque de brûler mon moteur !C’est le rôle de la tristesse de demeurer là commesigne que le besoin est toujours en souffrance. Si elledisparaissait, je serais en danger !La présence perpétuelle de la tristesse n’est que lesigne que le manque affectif persiste. Ma tristesse demeureraet s’amplifiera si, par exemple, je ne cherchepas une nouvelle relation aussi nourricière lorsqu’unepersonne importante disparaît de ma vie.Si je demeure en déficit trop longtemps, le ou les manquesauront toutes sortes de répercussions dans mavie. Je sentirai que l’énergie me fait défaut et j’auraide moins en moins d’enthousiasme à entreprendredes choses qui pourraient m’apporter de la satisfaction.Comme c’est la satisfaction qui est responsablede l’énergie psychique, je me trouverai dans un cerclevicieux : être en besoin et n’avoir ni le goût, ni l’énergiede faire ce qu’il faut pour m’en sortir.


2Ibid.Effets de la couleur 60—3Ekman, P. & Friesen, W. V. (1986).A new pan cultural facial expressionof emotion. Motivation andEmotion, 10(2), 1986.—LA PEURLa peur est une émotion d’anticipation. Elle informel’organisme d’un danger potentiel. Ce n’est pas ce quise produit dans le présent qui représente un danger,mais ce qui pourrait survenir dans un avenir plus oumoins rapproché (quelques secondes, des jours...).La peur est déclenchée par la perception d’un danger.Cette perception n’est pas forcément réaliste mêmesi celui-ci est vécu comme inéluctable. L’imaginationjoue un rôle important dans la formation de la perception.L’opération mentale qu’est la perception estconstituée de quatre éléments : (1) des faits (2) desémotions (3) une production de l’imaginaire et (4) unjugement. (Le sujet de la perception est traité plus enprofondeur dans le « Programme Savoir Ressentir ».La peur s’accompagne d’une série de réactions physiquesde mobilisation. Lorsque l’organisme perçoitun danger, les glandes surrénales augmentent leurproduction d’adrénaline. L’organisme se mobilisealors pour la fuite ou la défense : accélération des battementsdu coeur, augmentation de l’acuité mentale,décomposition des graisses pour fournir plus d’énergie,etc. C’est seulement quand le péril est écarté qu’onressent toute l’intensité des effets physiologiques dela peur. C’est aussi à ce moment où l’attention se relâchequ’on se met parfois à trembler et à prendre complètementconscience de l’ampleur du danger auquelon a fait face. La peur nous avertit de la présence possibled’un danger. L’information qu’elle fournit nouspermet de prendre les mesures pour nous protéger. Àce titre, elle est très précieuse et même indispensableà la vie. Les animaux disposent eux aussi de cette émotionprotectrice.Nous avons toutes sortes de réactions devant la peur.Certaines fois, ces réactions sont tout à fait fonctionnelles,mais à d’autres moments, elles nous handicapent.LE DÉGOÛTLe dégoût est une forme de colère. Il s’agit d’une réactionde « trop-plein » ou de répulsion, physique oumorale. En plus de signaler une insatisfaction considérable,le dégoût renferme un jugement moral surl’objet du dégoût.Parfois, le dégoût a une connotation de lassitude : j’aitrop vécu ce genre de vie, je m’en suis lassée. Maisau sentiment de lassitude s’ajoute une réprobation,intrinsèque au dégoût. Il y a quelque chose que jeréprouve dans ce genre de vie et c’est principalementpour cela que je la renie maintenant. Dans le dégoût, laréprobation s’appuie sur une aversion. Dans cet exemple,on pourrait dire qu’il y a des aspects de « cettevie » pour lesquels j’ai de la répugnance.Parfois, le dégoût correspond à un refus, comme dansl’exemple 1. Je m’en veux de ce que j’ai fait. Mais dansce cas aussi, on trouve de la désapprobation et unjugement de valeur assez sévère pour inspirer unerévulsion.Sous le couvert de valeurs ou d’une antipathie « naturelle», le dégoût peut cacher une réalité que nous refusonsde nous avouer. Dans l’exemple 3, j’explique marévulsion, au premier niveau, par une question de valeurs[ou de morale]. Toutefois, sachant que les valeursreposent sur des besoins et des évitements, on pourraitsupposer qu’elles cachent ici des peurs, des insécuritéset que ce sont ces dernières qui me rendentallergique à certaines pratiques sexuelles. Lorsque ledégoût nous semble exagéré, il y a lieu de l’examinersous cet angle. L’exemple 4 est un bon modèle de réactionqui cache un problème. Ma réaction aux araignéesvelues est très forte ; elle est même disproportionnée.Ce genre de réaction est typique d’un « déplacement ».En réalité, la pilosité de l’araignée évoque une réalitéqui me révulse. Mais comme ce vécu m’est inavouableou comme je cherche à éviter d’y faire face, je déplacela charge émotive sur autre chose. Les phobies sont unexemple typique de déplacement.LA SURPRISELa surprise est un état émotionnel provoqué par unévénement inattendu ou par une révélation allant àl’encontre de l’image qu’on se faisait d’une situation.Elle est généralement brève, puis s’estompe ou laisseplace à une autre émotion. Par extension, on appelleaussi surprise l’événement ou l’action qui provoquecette émotion.LE MÉPRISLe mépris est une émotion intensément négativeauprès d’un individu ou groupe d’individus perçuscomme inférieurs ou sans intérêt. Le mépris est égalementutilisé lorsqu’un individu est sarcastique. Il sedéfinit aussi comme l’état d’être déshonoré, détesté oudisgracié. Être ouvertement irrespectueux de l’autoritéd’une court ou d’un corps législatif, et lui désobéirvolontairement, constitue également une forme demépris. Un exemple de mépris peut être perçu chezle personnage Ebenezer Scrooge de l’ouvrage intituléUn chant de Noël de Charles Dickens, étant insensibleet haïssant Noël et les individus misérables.Certaines recherches ont été menées dans le but desavoir si le mépris était reconnaissable à traversles cultures et certains chercheurs affirment que lemépris est très proche du dégoût. Darwin 2 note quele mépris se partage avec de nombreux cas de sociétéet de moralité. Le mépris et le dégoût sont liéspar l’hostilité, partageant le désaccord des autres, etexhibent le thème commun de violation d’éthiquesmorales. Les études d’Ekman et Friesen ont recenséun pourcentage de 75 % de dégoût dans le mépris.Ekman et Friesen 3 recensent également l’expressionfaciale signalant le mépris — un léger resserrementet une levée du coin de la lèvre, uniquementd’un côté du visage. Ils notent que le mépris est la seuleémotion exprimée symétriquement.Bien qu’Ekman et Friesen reconnaissent pour lapremière fois l’expression faciale comme signal dumépris, c’est Darwin qui reconnaît au tout début l’expressionfaciale. Darwin détaille d’ailleurs beaucoupplus la description des expressions faciales qui surviennentdurant un sentiment de mépris. Il décrit quele nez est légèrement remonté, qui est apparemmentsuivi du coin de la lèvre.Contextes culturelsEkman et Friesen identifient une expression facialeobservée dans chacune des dix cultures. Dans cetteétude, les citoyens du Sumatra de l’Ouest, d’Indonésiereçoivent certaines photos d’Américains, de japonaiset d’Indonésiens. Leur capacité à montrer certaines expressionsfaciales comme mépris contre d’autres émotionsde colère, de dégoût, de joie, de tristesse, de peur,ou de surprise montre que généralement, à travers lescultures, le mépris est universellement compris.


Effets de la couleur 61


Vanessa Duval63


Libero ZUPPIROLI et Marie-NoëlleBUSSAC, Traité des couleurs, Pressespolytechniques et universitairesromandes, Lausanne (2001)65—LA COULEURA AUSSI BESOINDE RIGUEUR.


DE NOS JOURS, PLUSIEURSOUTILS INFORMATISENTLA COULEUR. CELLE-CIDEVIENT UNE DONNÉENUMÉRIQUE, PARMI UNTAS D'AUTRES DONNÉESDU GENRE. VOICI UNEXEMPLE DE CES PAGESQUI PERMETTENT UNERECHERCHE PAR COULEUR :WWW.FALSEARMS.COM67


LA COULEUR AU QUOTIDIEN


La couleur au quotidien 120L’INFLUENCE DE LA COULEUR EN MARKETING :VERS UNE NEUROPSYCHOLOGIE DU CONSOMMATEURPar Bernard Roullet


1p. 107La couleur au quotidien 121LES EFFETS BIOLOGIQUESDE LA COULEURRappel historiqueKandinski (1912 à 1989), dans son ouvrage consacré auspirituel dans l’art, évoque des teintes « chaudes » ou« froides », des couleurs « centripètes » ou « centrifuges», qui influencent physiquement l’individu : « L’œilest plus ou moins fortement attiré par les couleursclaires, et plus fortement encore par les couleurs plusclaires, plus chaudes : le rouge vermillon attire et irritele regard comme la flamme que l’homme contempleirrésistiblement. Le jaune citron vif après un certaintemps blesse l’œil comme le son aigu d’une trompettedéchire les oreilles. L’œil clignote, ne peut le supporteret va se plonger dans les calmes profondeurs du bleuou du vert ». 1Depuis, de nombreux scientifiques ont tenté de mesurerobjectivement (c.-à-d. sans recourir à des mesuresverbales de certaines sensations) l’impact et leseffets de la couleur sur des fonctions biologiques del’organisme, en particulier dans le système autonomesympathique 2 dont les variations révèlent l’activation(arousal) et dans le système nerveux central (dont lesondes cérébrales indiquent l’activité). Cette rechercheou cette problématique ne repose pas sur de simplesintuitions, mais sur des faits attestés. On sait que lesrayonnements électromagnétiques (visibles, mais aussiinvisibles, c.-à-d. infrarouges ou ultraviolets) agissentsur les plantes (photosynthèse) ou les animaux(des études portent sur les insectes, porcs, pigeons,poissons, gallinacés, etc.), incluant donc l’Homme 3 .Que l’on pense simplement à une brûlure, à un coupde soleil, ou à un glaucome pour juger des effets detelles ondes. Il est également avéré que certainesmigraines ou crises d’épilepsie sont déclenchées pardes fréquences précises (clignotement rouge). Des longueursd’onde distinctes induisent des rythmes circadienset des sécrétions de mélatonine différenciés.Ainsi, l’interrogation relative à l’influence biologiquedes couleurs apparaît légitime et justifiée, tant dansun contexte psychologique que marketing. Après unerevue de littérature approfondie de travaux psychophysiques,psychologiques, neurologiques et neuropsychologiques,nous avons retenu les résultats (principauxpour certaines études, accessoires pour d’autres)traitant de l’influence physiologique des couleurs surl’organisme (les effets cognitifs sont traités plus loin),mesurée par des instruments très divers. Nous présentonsces résultats-ci — dessous. Des commentairesgénéraux seront exprimés par la suite.LES EFFETSPHYSIOLOGIQUESDE LA COULEURLes premiers travaux scientifiques sur ce sujet remontentaux années 1880, c’est-à-dire dès la publicationdes travaux de Féré (1887) « sur les modifications dela résistance électrique sous l’influence des excitationssensorielles et des émotions », à savoir la réponseélectrodermale 4 . Féré 5 , comme relaté dans Pressey,déclare que « pour une personne exposée à unelumière rouge, il y a une augmentation du pouls, uneperturbation de la respiration et un net accroissementde la force musculaire mesurée par un dynamomètre[...]. Pour les individus normaux aussi, le rouge a un effetdynamogénique » 6 . Smets 7 rapporte des travaux deStefanescu-Goanga 8 sur l’influence de la couleur sur—2DERBAIX C. & M.T. PHAM, AffectiveReactions to ConsumptionSituations: A Pilot Investigation,Journal of Economic Psychology,vol. 12, 1991, p 325-355.—3BIRREN F., Le Pouvoir de la<strong>Couleur</strong>, Québec : Les Editions del’Homme, 1998.—4FERE Ch., Notes sur les Modificationsde la Résistance Electriquesous L’influence des ExcitationsSensoriellesEt Des Emotions,Comptes-rendus de la Société deBiologie, vol. 5, 1888, p 217-219.—5FERE Ch., Note sur les ConditionsPhysiologiques des Emotions,Revue Philosophique, vol. 24,1887, p 561-581.—6PRESSEY S.L., The Influence ofColor upon Mental and MotorEfficiency, American Journal ofPsychology, vol. 32 (3), July 1921,p 326-356.—7SMETS G., Aesthetic Judgmentand Arousal. An ExperimentalContribution to Psycho-aesthetics,vol. 28, Studia Psychologica,Leuven (Louvain): Leuven UniversityPress, 1973.—8STEFANESCU-GOANGA F., ExperimentelleUntersuchungen zurGefühlsbetönungen der Farben,Psychological Studies, vol. 7, 1911,p 284-335.—9GOLDSTEIN K., The Organism,A Holistic Approach to BiologyDerived from Pathological Datain Man, Boston, MA: Beacon Press,1939, ré-édition 1963.—10GERARD R.M., DifferentialEffects of Color Lights on PsychophysiologicalFunctions, Unpublisheddoctoral dissertation,University of California, LA, 1957.—11BIRREN F., Le Pouvoir de la<strong>Couleur</strong>, Québec : Les Editions del’Homme, 1998.—12ROBINSON W.S., Colors, Arousal,Functionalism and IndividualDifferences, Psyche, vol. 10 (2),September 2004 (http://psyche.cs.monash.edu.au)—13BERLYNE D.E., Conflict, Arousaland Curiosity, New York, NY:McGraw Hill Co, 1960.—14SEIDLER T.L., Effects of differentColored Test Environmentson Selected Physiological andPsychological Responses duringmaximal graded Treadmill Tests,Perceptual and Motor Skills, vol.80, 1995, p 225- 226.—le pouls et la fréquence respiratoire. Plusieurs expérimentationsse sont depuis succédé pour appréhenderl’effet physiologique de la couleur sur l’individu (leseffets psychologiques seront abordés infra dans unsecond chapitre).Goldstein 9 a indiqué dans un livre influent, The Organism,très inspiré de la Gestalt Psychologie, que lastimulation épidermique (c.-à-d. les yeux bandés) pardifférentes couleurs induisait des effets différents.Goldstein déclare : « il n’est probablement pas erronéde dire qu’une stimulation chromatique particulièreest accompagnée d’un schéma de réponses spécifiquesde l’organisme tout entier » (p 264). Ses étudescliniques montrèrent que l’influence de la couleurétait exacerbée chez les névrotiques et les psychotiques.Pour l’auteur, « le rouge incite à l’activité et estfavorable aux actions guidées par l’émotion ; le vertfavorise la méditation et l’exécution précise d’unetâche. Le rouge est approprié à la production d’idéeset d’actions sur un fond affectif, tandis que le vert suscitele développement de ces idées et l’exécution de cesactions ».Gerard 10 fut l’un des premiers à recourir à des mesurespsychophysiologiques objectives variées 11, 12 . Ilcompara les effets de lumières bleues et rouges (comparéeà une lumière blanche), projetées sur un écrantranslucide de diffusion. Les niveaux de luminositéet de saturation étaient contrôlés et équilibrés. Lesrésultats obtenus indiquèrent que le rouge susciteune plus grande tension artérielle, une plus granderéponse électrodermale (RED93), davantage de battementsde paupière, une fréquence respiratoire plusélevée et une plus grande réduction des ondes alphaen EEG94. Berlyne 13 atteste des propriétés activantesdes couleurs à grandes longueurs d’onde, sans qu’ilpuisse pour autant en expliquer la raison. Il envisageune solution évolutionniste, selon laquelle « le vertet le bleu sont susceptibles de prédominer dans lesenvironnements naturels [aquatiques ou sylvestres] ;les couleurs chaudes, plus rares et plus concentrées,représentent quelque chose qui requiert sans douteune action. Le feu est un exemple évident ».[...]Il s’avéra que les ondes alpha étaient significativementplus atténuées en lumière rouge qu’en lumière bleue.Sur la base d’un niveau tonique alpha (de repos) de100, le niveau phasique du rouge oscillait entre 26,5 %et 28,3 %, tandis que le niveau phasique du bleu oscillaitentre 43,7 % et 53,4 %. Autrement dit, le rougeest plus activant que le bleu. Enfin, les rythmes alpharecouvraient un niveau tonique en un délai plus longpour une condition rouge.Seidler 14 soumit 15 sportifs à trois reprises, sur unepériode de deux semaines, à un exercice d’épuisementphysique sur tapis de course, dans trois environnementscolorés possibles : rouge, bleu et blanc.Les analyses de moyennes intrasujets (chaque coureura été testé pour les 3 couleurs) et intersujets nemontrèrent aucune différence significative sur desvariables objectives telles que le volume d’oxygènemaximal ou sous-maximal (VO2 Max : ml/kg/min), lafréquence cardiaque maximale ou la durée maximaled’effort avant épuisement. Néanmoins, les sportifsexprimaient subjectivement davantage de sentimentsnégatifs dans l’environnement rouge.[...]


15WILSON G.D., Arousal Propertiesof Red versus Green, Perceptual& Motor Skills, vol. 23, August1966, p 947-949.—16BERLYNE D.E., Conflict, Arousaland Curiosity, New York, NY:McGraw Hill Co, 1960.—17KATRA, E. & B. R. WOOTEN,Perceived lightness/darkness andwarmth/coolness in chromaticexperience, M.A. Thesis, BrownUniversity, 1996.—18MARCOS S. et alii, A NewApproach To The Study OfOcular Chromatic Aberrations,Vision Research, vol. 39, 1999, p4309–4323.—19MOLES A., La visualisation thématiquedu monde, triomphe dustructuralisme appliqué, CahierInternationaux de Sociologie, vol.82, 1987, p 147-175.—20RUPPERTSBERG, A.I., WUER-GER, S.M., & BERTAMINI, M., Thechromatic input to global motionperception, Visual Neuroscience,vol. 20, 2003, p 421-428.—21DREW P. et alii, PupillaryResponse To Chromatic Flicker,Experimental Brain Research, vol.136 (2), January 2001, p 256-262.—22BARBUR J.L., Learning from thePupil – Studies of basic Mechanismsand Clinical Applications,in “The Visual Neurosciences”, L.M. Chalupa & J. S. Werner (Eds.),Cambridge, MA: MIT Press, vol. 1,2004, p 641-656.—23HESS, E.H. & POLT, J. M., PupilSize As Related To Interest ValueOf Visual Stimuli, Science, vol. 132,1960, p 349-350.—24YOSHIOKA T., DOW B.M. & VAU-TIN R.G., Neuronal MechanismsOf Color Categorization In AreasV1, V2 And V4 Of Macaque MonkeyVisual Cortex, Behavioral BrainResearch, vol. 76 (1-2), 1996,51-70.—25MOLES A., La visualisation thématiquedu monde, triomphe dustructuralisme appliqué, CahierInternationaux de Sociologie, vol.82, 1987, p 147-175.—26DAVIDOFF J.B., HemisphericSensitivity Differences in theperception of colour, QuarterlyJournal of Experimental Psychology,vol. 28 (3), 1976, p 387-394.—LE CARACTÈREACTIVANT DES GRANDESLONGUEURS D’ONDEPourquoi les grandes longueurs d’onde du spectrevisible seraient-elles plus activantes que les courteslongueurs d’onde ? La question est cruciale en marketing: le choix des couleurs de marque, de logo, d’annonceet d’affichage, de fond d’écran, de devanture, dedesign ou de conditionnement, qui émane des chefsde produit, des chefs de publicité ou des agences-conseils,repose pour l’essentiel sur la croyance établie encette affirmation sous-jacente. Si le fait semble acquispour la plupart des psychologues cliniciens ou ceux del’environnement, aucune théorie explicative, développéeou circonstanciée, n’a fait l’objet à notre connaissance,d’une publication académique et scientifique.Plusieurs catégories de réponses ou d’explicationspossibles (que nous avons conçues à l’issue de notrerevue de littérature), parfois divergentes, mutuellementou non exclusives, peuvent être apportées àcette interrogation :- Les grandes longueurs d’onde auraient été évolutivementassociées à des stimuli dangereux (feu, soleil,etc.) ; cette association aurait été « mémorisée » phylogénétiquementau cours des générations 15 . Berlyne16 justifiait évolutivement le caractère activant desgrandes longueurs d’onde par le fait que la plupart desscènes naturelles, immobiles et/ou neutres (c.-à-d.d’une dangerosité nulle ou basse), étaient à dominantebleue (étendues d’eau, ciel dégagé) ou verte (végétation).A contrario, des objets ou éléments dangereuxémettaient davantage de grandes longueurs d’onde (lefeu par exemple).- Les grandes longueurs d’onde auraient été associéesà la chaleur dans le cadre d’un conditionnement classiquedès le plus jeune âge. Ainsi, de manière quelquepeu circulaire, une couleur « apprise » comme chaudeserait plus activante. Une variante développementaleserait la suivante : le nourrisson perçoit mieuxles grandes longueurs d’onde au cours de ses quatrepremiers mois ; la neurogénèse aurait mémorisé cetavantage par davantage de connexions survivantes :le rouge activerait ainsi plus de réseaux neuronauxque du bleu.- Les grandes longueurs d’onde induiraient des niveauxd’activation physiologiques (potentiels évoqués, enparticulier) plus intenses dans les circuits parvocellulaires(pour le rouge par rapport au vert) et koniocellulaires(pour le jaune par rapport au bleu) 17 . Lecircuit magnocellulaire quant à lui prend uniquementen charge la luminance et les faibles fréquences spatiales.Il est en outre inhibé par les grandes longueursd’onde. Dans cette solution, c’est le mécanisme descouleurs antagonistes qui serait mobilisé, plus quecelui du trichromatisme. En effet, compte tenu despics de sensibilité des cônes et des bâtonnets, unelumière verte active les trois types de cônes et lesLa couleur au quotidien 122bâtonnets, tandis que le rouge n’active que les cônes« rouges » et les bâtonnets et le bleu, uniquement lescônes « bleus ».- L’aberration chromatique, constatée dans la visionhumaine du fait des réfractions différenciées de lalumière visible dans le cristallin, peut donner l’impressionque des objets réfléchissant de grandes longueursd’onde sont plus proches que des objets parallèlesréfléchissant de courtes longueurs d’onde. Or unstimulus plus proche est toujours traité en prioritépar le système visuel, d’où une plus grande activation18 . C’est la loi de centralité 19 .- Il apparaît que le circuit parvocellulaire (P ; rougevert)contribue nettement, contrairement au circuitkoniocellulaire (K ; jaune-bleu), à la détection de mouvements,même lorsque la forme à détecter et le fondsont isoluminants 20 . La perception du mouvement étantune qualité vitale pour l’animal, on peut alors conjecturerque l’activation du circuit P suscite des réflexesd’orientation plus forts que celle du circuit K, préférentiellementdans la condition isoluminante, où le circuitmagnocellulaire (M ; clair sombre) est inactivé.De grandes longueurs d’onde provoquent des- constrictions pupillaires bien spécifiques, distinctesd’autres fréquences, pourtant isoluminantes (luminanceidentique). Les constrictions pupillaires sontdes réactions très avancées (précoces) et des signauxpour le système sympathique responsable de l’activation21 ; 22 . Les constrictions pupillaires sont croissantesavec l’augmentation de la longueur d’onde. Ces faitssont à rapprocher du constat que la pupille se dilateavec le plaisir (valence positive) et se contracte avecle déplaisir ou l’hostilité 23 . Serait-ce alors la valeurintrinsèquement négative d’un stimulus rouge quiinduirait l’activation ?Les interactions entre teinte et luminosité peuvent- expliquer des différences de saturation perçue et parconséquent, des différentiels d’activation. Yoshioka,Dow & Vautin 24 rappellent que les études psychophysiquesindiquent que « les couleurs de milieu de spectre(jaune-vert, vert) nécessitent une plus grande luminositéque les couleurs des extrémités spectrales (bleuviolet,rouge) pour atteindre un niveau de saturationmaximal » (p 66). Ce qui veut dire qu’à niveau de luminositéégal (par exemple sous l’éclairement solaire),des teintes extrêmes sont mieux discriminées que lesteintes intermédiaires. Cela s’apparenterait à la loi desaturation chromatique 25 .De rares études évoquent une supériorité de l’hémisphèredroit sur le gauche en matière de discrimina--tion des teintes (longueurs d’onde) et des saturations(proportion d’une longueur d’onde unique) 26 , alorsque cet hémisphère semble être également davantagespécialisé dans les traitements et réponses associésaux stimuli négatifs (donc plus activants) ( 27 ; 28 ; 29 pourla musique).


27NAKAMURA K. et alii, Activationof the right inferior frontal cortexduring assessment of facial emotion,Journal of Neurophysiology,vol. 82, 1999, p 1610–1614.La couleur au quotidien 123—28COAN J.A., J.J.B. ALLEN & HAR-MON-JONES E., Voluntary FacialExpression And HemisphericAsymmetry over The FrontalCortex, Psychophysiology, vol. 38,2001, p 912–925.—29ALTENMÜLLER E. et alii, HitsTo The Left, Flops To The Right:Different Emotions During ListeningTo Music Are Reflected InCortical Lateralisation Patterns,Neuropsychologia, vol. 40, 2002, p2242–2256.—


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Marimekko, 2013125


La couleur au quotidien 126LE CHOIX DE LA COULEUR DANS LE MARKETING 1Par Jonathan Rousseau


1ROUSSEAU, Jonathan. Le choixde la couleur dans le marketing.http://www.jonathan-rousseau.be/identite-visuelle/choix-couleur-marketing(Consulté le 2avril 2013)—De toutes les formes de communication non-verbale,la couleur est la méthode la plus rapide pour transmettredes messages et des significations. Il est doncimportant de l’employer en connaissance de cause…Souvent appelée le « vendeur silencieux », la couleur apour but d’attirer immédiatement l’œil du consommateur,de transmettre un message décrivant le produit,de créer une identité de marque et, surtout, d’aider àfaire la vente. Dans les allées d’un supermarché, lesyeux d’un consommateur en mouvement se posentapproximativement 0,03 secondes sur un produit.Durant cette courte période (équivalente à un battementde cils), le packaging doit décrire le produit et,surtout, faire appel au psychisme du consommateur !Les couleurs possèdent une symbolique implicite etinfluent sur le comportement des individus psychologiquement(elles exercent un pouvoir de suggestion etstimulent les sens), physiquement (influe sur l’appétit,le sommeil, la température du corps, etc.) et émotionnellement(provoquent un sentiment de peur, desécurité, de joie, etc.). Bref, elles évoquent certainesémotions et sentiments à l’égard de votre marque ouproduit. Il est donc essentiel de choisir la couleur quireprésentera votre identité de manière efficace.COULEUR & ASSOCIATIONRouge│<strong>Couleur</strong> la plus rapidement perçue (avant le vert),c’est le rouge qui a le plus d’impact sur nos fonctionsphysiologiques, il est associé à la joie, à la chaleur, àl’action, à la passion, à la sensualité, à la sexualité etau désir, traduit l’exubérance et la vitesse, mais aussile danger, le sang, la guerre, la destruction, la colère, laviolence et l’agressivité. Il accélère le rythme cardiaqueet stimule l’appétit. Association : De nombreusesmarques destinées à des publics jeunes l’emploient :par exemple, les boissons énergisantes Red Bull etDark Dog ou encore des éditeurs de jeux vidéos telsque Nintendo, Atari et Ubisoft.Vert│<strong>Couleur</strong> médiane, il est considéré comme apaisant. Ilreprésente la nature, l’écologie, la satisfaction, la générosité,la compréhension et l’inspiration. Il est trèssouvent employé par les entreprises souhaitant donnerune image « eco-friendly ».Brun│<strong>Couleur</strong> de l’automne, il symbolise la nature, la forceet la solidité. Le brun est souvent employé par les marquesen relation avec la construction et la loi.Rose│<strong>Couleur</strong> féminine, le rose apporte un sentiment de délicatesseet d’innocence. Les marques l’emploient souventpour apporter une « touche féminine » à un produit.La couleur au quotidien 127Jaune & orange│Il évoque la gaieté, l’enthousiasme, la jeunesse, lacuriosité, la joie, l’amusement, la chaleur… Il évoqueégalement les richesses naturelles via le blé, le maïs,le miel et la plupart des céréales. Très « tape-à-l’oeil »,le jaune est souvent employé pour attirer l’attention.Nombreuses sont les marques « grand public »employant le jaune ou l’orange : McDonald, les pagesjaunes, Renault, la poste, etc.Bleu│Symbole de paix, de calme, de confiance, de sécurité,de sagesse et de liberté. Le bleu est la couleurla plus souvent utilisée dans les logos, car il renvoieune image de puissance, d’autorité et de sérénité.Cette couleur inspire confiance et ce n’est donc pas unhasard si la majorité des plus grandes entreprises américainesl’emploient : Facebook, Dell, HP, Intel, GeneralMotors, Ford, etc.) De manière générale, le bleu est lacouleur qui provoque le moins de réactions émotionnelles.Le bleu fait baisser la pression sanguine et aide àlutter contre les insomnies, la nervosité et les tensions.Mauve│Symbole de la connaissance, de la religion, de la noblesse,de la magie et du mystère, il peut égalementêtre associé au deuil, à la crainte ou à la mélancolie.Étant une combinaison de rouge et de bleu, il possède àla fois les caractéristiques des couleurs chaudes et descouleurs froides. On retrouve principalement la couleurmauve dans les secteurs de l’éducation et du luxe.Noir│Neutre et sérieux, symbole de respect, de tempérance,le noir est associé au chic, à la noblesse et à l’élégance.Il évoque également la mort, le deuil, la nuit, le mystère,la tristesse et le silence. Il est très souvent employépour sa visibilité et sa simplicité.Gris│Assimilé à la sobriété. Il évoque l’autorité, le respect,la stabilité. Le gris est très souvent employé dans lapolice d’écriture des logos, car cette couleur « neutre »s’associe facilement à la plupart des autres couleurs.Blanc│Assimilé à la pureté, à l’innocence, à la propreté, à lavirginité, au vide. Il symbolise aussi tout ce qui esttranscendant, associé à l’au-delà. <strong>Couleur</strong> du deuil enExtrême-Orient. Tant que possible, la puissance quecette couleur exerce doit être considérée au niveau devotre communication : logos, affiches, publicité, packaging,médias imprimés, sites internet, point d’achat,stand d’exposition, etc.


La couleur au quotidien 128MANGER BLEU 1Par Corinne Fréchette-Lessard


1FRÉCHETTE-LESSARD,Corinne.Manger bleu. Magazine Protégezvous.[En Ligne] [http://www.protegez-vous.ca/sante-et-alimentation/manger-bleu/une-couleur-vaut-mille-mots-15707f.html](Consulté le 4 mars 2013)—2LUC DUPONT. Publicité | communication| marketing. [En ligne][http://www.lucdupont.com](Consulté le 9 avril 2013.)—UNE COULEURVAUT MILLE MOTS« L’emballage est un vendeur silencieux. Il ne parlepas, mais il dit beaucoup », avance Luc Dupont. Et sateinte joue un rôle important. « En marketing alimentaire,poursuit-il, la couleur a deux utilités : différencierles produits les uns des autres et évoquer des sensations,des symboles, des ambiances, etc. » Comme lebleu est peu utilisé en alimentation, les emballages decette couleur se distinguent rapidement sur l’étagère,selon lui.Le choix est aussi logique sur le plan symbolique, endépit du côté peu appétissant du bleu. « Il évoque lanature, le ciel, l’eau, la vie, la fraîcheur. Des notions importantesà associer à un produit dit “santé” », estimeYannik St-James, professeure adjointe spécialisée enmarketing et consommation alimentaire à HEC Montréal.À noter que ces emballages comportent souventdes photos des aliments. « Des images colorées et fraîches,qui se rapprochent de ce qu’on a envie d’avoirdans notre assiette », explique Yannik St-James.Selon elle, ce sont des grandes marques nationales– notamment Kellogg avec les céréales Vector – quiont ouvert le bal en bleu de la santé. Tour à tour, lesmarques maison ont emboîté le pas. « Aujourd’hui, lesconsommateurs font de plus en plus l’association entreles deux », croit-elle. D’autant plus que la combinaisonexiste aussi dans d’autres sphères de la consommation,comme les produits pharmaceutiques et lescosmétiques. « Faire des choix sains, c’est compliqué.Ces emballages envoient un signal clair au consommateur», ajoute-t-elle. Évidemment, ces produits sont« santé » uniquement selon les critères des fabricants.Mieux vaut continuer à lire les étiquettes !La couleur au quotidien 129L’ARC-EN-CIEL DUMARKETING ALIMENTAIRE 2Rouge│<strong>Couleur</strong> de l’alimentation par excellence.Évoque la qualité et la valeur.Jaune│Envoie un message de bas prix. Souvent utilisépar les marques sans nom.Vert│Rappelle la nature et la fraîcheur.Connotation écologique.Bleu│Exprime la fraîcheur. Employé pour les produitscongelés et les rafraîchissements,en plus des choix santé.Noir│Confère de la noblesse, de la distinction et de l’élégance.Conviens aux produits de grande qualité.Blanc│Compagnon idéal de toutes les autres couleurs,puisqu’il rehausse les tons. Suggère la légèreté.


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HANNOOSH, Michèle.EugèneDelacroix, Journal (1822-1963),José Corti Éditions, (coll. DomaineRomantique), Paris, 2009.131—LA COULEUR EST PAREXCELLENCE LA PARTIEDE L’ART QUI DÉTIENTLE DON MAGIQUE. ALORSQUE LE SUJET, LA FORME,LA LIGNE S’ADRESSENTD’ABORD À LA PENSÉE,LA COULEUR N’A AUCUNSENS POUR L’INTELLIGENCE,MAIS ELLE A TOUS LESPOUVOIRS SUR LA SENSIBILITÉ.


IDIOTISMES CHROMATIQUES FRANÇAIS 1La couleur au quotidien 132


1Idiotismes chromatiquesfrançais. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d'idiotismes_chromatiques_français(Consulté le 15mars 2013)La couleur au quotidien 133—Un idiotisme est une construction ou une locutionparticulière à une langue, qui porte un sens par sontout et non par chacun des mots qui la compose. Ilpeut s'agir de constructions grammaticales ou, le plussouvent, d'expressions imagées ou métaphoriques.Un idiotisme est en général intraduisible mot à mot,et il peut être difficile, voire impossible, de l'exprimerdans une autre langue. La langue française comprendde nombreux idiotismes chromatiques (des idiotismesutilisant les couleurs), dont un certain nombre sontmentionnés ci-dessous.« donner carte blanche (à...) »:laisser l'initiative, donner toute lattitude à quelqu'un.« être blanc comme neige » :être innocent.« bonnet blanc et blanc bonnet » :la même chose ; se dit de deux situationstotalement équivalentes.« se faire des cheveux blancs » :s'inquiéter, s'affoler, se faire de gros soucis.« cousu de fil blanc » :fait avec de grosses astuces ; énigme sans imagination.« saigner à blanc » :épuiser toutes les ressources vitales.« montrer patte blanche » :prouver son identité, démontrer sa bonne foi.│Blanc


La couleur au quotidien 134« un bleu » :un débutant« fleur bleue » :sentimental, romantique.« une peur bleue » :une peur terrible.« un steak bleu » :à peine cuit, très saignant.« gris » :éméché« faire grise mine » :réserver à quelqu'un un mauvais accueil« se faire des cheveux gris » :se faire du souci.« la nuit, tous les chats sont gris » :la nuit supprime les différences entre les personnes;dans certaines situations, on n'a pas à craindrede se faire repérer.│Bleu│Gris


La couleur au quotidien 135« un jaune » :salarié qui refuse de participer à une grèvede sa corporation ou de son entreprise (péjoratif).« un jaune » :un apéritif anisé, un pastis.« avocat marron » :avocat véreux ne respectant pasla déontologie de son ordre.« être marron » :s'être fait avoir par quelqu'un« rire jaune » :rire à contrecœur, sans en avoir envie, parce qu'onest en réalité dépité de ce que l'on vient d'entendreou de voir.│Jaune│Marron


La couleur au quotidien 136« broyer du noir » :être déprimé.« gueules noires » :les mineurs, les conducteurs de train(du temps des locomotives à vapeur).« voir la vie en rose » :ne considérer que le bon côté des choses,être très (trop) optimiste.« travail au noir » :travail clandestin, non déclaré.« noir de monde » :se dit d'un lieu où la foule s'entasse.« liste noire » :ensemble de personnes qui sont excluesde l’accès à un emploi, une fonction, un lieu...« mettre noir sur blanc » :mettre par écrit.« mouton noir » :personne qui sort de la norme,avec une connotation péjorative.│Noir│Rose


La couleur au quotidien 137« voir rouge » :se mettre très en colère« être dans le rouge » :atteindre un niveau d'alerte ;avoir une comptabilité déficitaire.« tirer à boulet(s) rouge(s) » :s'en prendre verbalement à une personne,une situation, une idée avec une grande violence.« alerte rouge » :alerte maximum, signalant un danger imminentauquel il est impératif de faire face.« lanterne rouge » :dernier d'une course cycliste, dernier d'un groupede concurrents en général.« gros rouge qui tache (plus rare) » :piquette« petit rouge » :verre de vin rouge« liste rouge » :(familier) se dit lorsque les enfants sont tropexcités. Équivalent de liste noire« être vert » :avoir un sentiment de déception voired'injustice (être dégoûté)« avoir la main verte » :être bon en jardinage« se mettre au vert » :se mettre au parfum, au goût du jour« se mettre au vert » :aller se reposer dans un endroit tranquille,à la campagne.« en voir des vertes et des pas mûres » :subir des épreuves très difficiles.« être vert de rage » :être particulièrement en colère.« donner le feu vert à quelqu'un » :l'autoriser à entreprendre un projet.« chou vert et vert chou » :la même chose ; se dit de deux situationstotalement équivalentes.│Rouge│Vert


La couleur au quotidien 138« en voir de toutes les couleurs » :subir de dures épreuves.« couleur locale » :se dit d'un paysage, d'un vêtement, d'un comportement...très caractéristique d'un pays, d'une ville...« sous couleur de » :sous prétexte de« annoncer la couleur » :dire clairement ses intentions│<strong>Couleur</strong>(s)


Artiste inconnu. Blog: This isn't happinessLa couleur au quotidien 139


La couleur au quotidien 140


Bruce Mau DesignLa couleur au quotidien 141


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Anaïs Nin.143Deirdre Bair, Anaïs Nin, Stock,Paris, 1996 (ISBN 2-234-04616-5)—NOUS NE VOYONSJAMAIS LES CHOSESTELLES QU’ELLES SONT,NOUS LES VOYONSTELLES QUE NOUS SOMMES.


CONCLUSION


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Archives. Artiste inconnu.147


conclusion148


La couleur est, depuis le début de ma formation en design, un outil que je qualifierais denaturel. Le genre d'outil que l'on utilise avant même de le voir sous ses multiples théories.Bref, la couleur me semblait comme un acquis assez banal dans ce domaine. Maisavant tout cela, bien avant même, nous l'utilisions instinctivement. Craies, peinture,pastels, feutres, encres, collage et j'en passe. Pour la beauté de ses contrastes, la variétéde ses teintes, ses superpositions surprenantes, l'effet de ses traits plus fins ou plusgras... Ainsi, j'ai tenté de saisir davantage le mécanisme de la vision qui mène à bien lacouleur de l'oeil au cerveau puis le traitement de cette information et ses effets sur lecorps et l'esprit humain. Ce qui persiste donc encore dans ma façon d'aborder la couleurest que je tente de me positionner en ayant comme moteur principal, ma curiosité.Évidemment, cela est loin d'être une mesure scientifique, mais n'est-elle pas pour lemoins valable ? Il va sans dire que cet instinct est de bon conseil dans la discipline dudesign. Si je me permets le loisir de m'accorder cette curiosité, alors toute réflexionpeut alors se transformer en une quête de réponses, en l'illustration du chemin que parcourtma pensée afin de résoudre un problème.149


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<strong>Couleur</strong> <strong>Vive</strong> par Vanessa DuvalAchevé d'imprimé à Montréal, Qc.le 20 avril 2013151

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