dKLIKK #13
Magazine belge en ligne, dKLIKK vous emmène en balade à Charleroi qui pourrait bien être en passe d'ici quelques années d'être un nouveau petit Berlin. On fait aussi dans cette édition le plein d'idées cadeaux !
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Depuis plusieurs mois, l’Europe<br />
voit déferler des vagues de populations<br />
qui fuient, qui la misère,<br />
qui la guerre, qui les deux. Et<br />
depuis, j’entends, je lis un peu<br />
partout des montagnes d’horreurs que je<br />
qualifierais d’inversément proportionnelles<br />
à la masse de gens qui se déplacent. «On »<br />
les fustige, «on» les montre du doigt, «on»<br />
les enferme, «on» les chasse. Mais surtout<br />
«on» oublie qu’avant d’être des migrants,<br />
ce sont des personnes. Des pères, des<br />
mères, des fils, des filles de. Tout le monde<br />
y va de sa petite théorie, du politique au<br />
quidam, tout le monde donne son avis. Dit<br />
ce qu’il faudrait faire. Donne des leçons,<br />
pire, des conseils. Et le summum je crois,<br />
ce sont ces personnes qui tout à coup se<br />
sentent investies d’une mission qu’ils croient<br />
essentielle : rappeler à tous que : «nous<br />
aussi on a nos pôôôvres et que c’est scandaleux<br />
d’aider ces étrangers alors que «nos»<br />
pôôôvres, eux, n’ont rien ! »<br />
À ces personnes, j’ai très envie de demander :<br />
«mais vous, concrètement, que faites-vous<br />
pour le sdf du coin de votre rue ??»<br />
Quand vous sentirez-vous le courage de<br />
demander à vos politiques d’aider «votre»<br />
pauvre ??<br />
Je connais la réponse. Je voudrais moi aussi<br />
y aller de ma petite contribution. Pourquoi ?<br />
1) Je suis issue de l’émigration. Ceci ne<br />
légitime en rien mon avis, mais disons qu’en<br />
tant que petite-fille et fille d’immigrés, j’ai une<br />
expérience de l’étrangère qui ne vit pas dans<br />
son pays. (bien que je sois née à Charleroi).<br />
2) Je pense qu’un petit rappel historique<br />
n’est pas superflu (même si je ne vais pas<br />
être exhaustive, et que je vais opérer des<br />
raccourcis drastiques – mais il ne s’agit pas<br />
ici de faire une thèse).<br />
3) Parce que le cap des 800 000 migrants<br />
ayant passés nos frontières est désormais<br />
atteint.<br />
Mon grand-père a été «vendu» par le gouvernement<br />
italien suite aux accords de<br />
1946 : il s’agissait d’un «échange» d’ouvriers<br />
italiens contre un prix avantageux de la<br />
tonne de charbon belge extrait. L’arrivée des<br />
Italiens en Belgique ne fut pas optimuale<br />
et nombre d’entre eux seront «invités» à<br />
vivre dans des baraquements qui, pour la<br />
plupart, sont hérités des camps de prisonniers<br />
allemands de la seconde Guerre mon-