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DAILY<br />

CANNES<br />

MER<br />

18<br />

mai<br />

Photos : les films du losange ; julien mignot<br />

Cannes sans dormir<br />

Jour 8 Par Philippe AZOURY et Romain CHARBON<br />

Il ne s’était pas levé pour la projo de 19 h, pourtant<br />

consacrée au second film du réalisateur des Bruits<br />

du récif ammoniacal. « J’ai l’impression que c’est de<br />

plus en plus tôt cette année, les séances. » Ce sont des<br />

choses qui arrivent, avec l’âge. On s’oublie. On s’endort<br />

devant Des Chiffres et des Lettres, ou La Clinique<br />

de la forêt de Quinconces. Et c’est comme ça, à<br />

coup de roupillon par ci, de Soft Power Nap par là,<br />

qu’on finit par rater – comme il se doit – la Palme<br />

d’or. Oui la palme dort et de tout son soûl. C’est qu’il<br />

faut être réveillé à 2 h du mat alors qu’il n’y aucune<br />

fête nulle part. Et que le couvre-feu a été déclaré et<br />

que les éboueurs sont passés. Cannes, avant tout,<br />

c’est la night. Les lampadaires, un à un, ont été éteints,<br />

les prostitués nigériennes de la rue d’Antibes tapies<br />

dans les pots de fleurs proposent des massages relaxants<br />

dans les cages d’escalier (« Sorry, but I can’t<br />

host »), et même les rues du centre-ville ressemblent<br />

à des coupe-gorge, alors même qu’elles sont filmées<br />

par des dizaines de milliers de caméras. Le smog descend<br />

sur la Croisette. Big Ben sonne son heure. Sur<br />

le coup des 4 heures et quart, Gilles Jacob sort faire<br />

son marché. Les caniches, eux, font leur tournée de<br />

pissou. El Mignot n’a toujours pas frenché. A La<br />

Nuit by Sofitel, personne ne vous entend crier. D’ailleurs,<br />

vous avez perdu votre voix, alors que vous<br />

étiez prêt à conclure un marché d’enfer avec un financier<br />

russe consentant, présenté il y a quarante<br />

secondes par votre nouveau meilleur ami depuis dix<br />

minutes. Life is bargain, so are we. C’est tellement<br />

con, vous aviez tant de choses à vous dire. De quoi<br />

on parlait, déjà ? Ah oui, la rue d’Antibes. « Mais elle<br />

est où, la rue d’Antibes ?», nous demande, au sortir<br />

du Vertigo (petit jour), une éminente attachée de<br />

presse perdue. Autrefois, on cherchait à savoir où<br />

était la mer (Egée HB), on a remis au placard nos<br />

ambitions, on voit moins grand. Sniff Gadget n’est<br />

plus dans les kiosques depuis longtemps. La couleur<br />

du temps a changé. Elle est blanche couleur néant.<br />

Notre film du jour<br />

Personal Shopper<br />

Les festivaliers ont vécu leur première<br />

bataille d’Hernani. Objet du délit : Personal<br />

Shopper, d’Olivier Assayas, film de genre<br />

théorique concentré sur Kristen Stewart.<br />

Grazia Daily Cannes est pour. Par Gérard Lefort<br />

Il n’est pas nécessaire de croire aux<br />

fantômes pour goûter toute l’excellence<br />

de Personal Shopper. Il est par<br />

contre obligatoire de croire au cinéma<br />

qui, c’est admis, consiste à filmer<br />

la vie des morts. Une histoire de<br />

fantômes et donc de morts-vivants.<br />

Maureen est une jeune Américaine<br />

à Paris qui, de son aveu même, fait<br />

un petit boulot à la con : Personal<br />

Shopper, c’est-à-dire esclave d’une<br />

star qui n’a pas le temps de faire les<br />

courses chez Chanel, Cartier, etc. Un<br />

plein-temps mal payé, qui laisse<br />

cependant du loisir à son obsession<br />

intime : le souvenir de Lewis (comme<br />

Carroll ?), son frère jumeau décédé.<br />

Elle croit sentir sa présence, elle lui<br />

parle. Un peu zinzin. Jusqu’à ce que<br />

sur son portable, une invasion de<br />

mystérieux textos donne de la consistance<br />

à sa folie. On commence, avec<br />

elle, à douter, peu à peu gagné par<br />

un effroi d’autant plus prégnant<br />

qu’aucune raison ne viendra l’apaiser.<br />

Personal Shopper est un film de<br />

genre qui remplit pleinement son<br />

contrat de thriller fantastique. Ce<br />

qui ne l’empêche pas d’augmenter<br />

notre plaisir de spectateur en le nimbant<br />

d’un inframonde plus ciné-folle<br />

que cinéphile, qui, comme toujours<br />

chez Assayas, pratique la citation sans<br />

guillemets. Ainsi d’un vrai-faux téléfilm<br />

France 3 Régions mettant en<br />

scène les expériences spirites de<br />

Victor Hugo (featuring Benjamin<br />

Biolay) à Jersey. Comment ne pas<br />

penser, c’est notre liberté, à l’Adèle<br />

H. de Truffaut ? Mais aussi, quand<br />

Maureen brave l’interdiction d’essayer<br />

les robes de sa patronne, à la métamorphose<br />

de Kim Novak dans Vertigo.<br />

D’autant que, sans exagérer,<br />

Kristen Stewart dans le rôle de<br />

Maureen peut sans peine prétendre<br />

au titre de superstar hollywoodienne<br />

dans un film d’auteur français. Summum<br />

de cette mise en miroirs brisés,<br />

quand Assayas abonde, en s’en jouant,<br />

dans la révolution scénaristique induite<br />

par l’apparition des portables, ordis<br />

et autres usages du Net. C’est à rire,<br />

mais l’intrigue de La Mort aux trousses<br />

ne tiendrait plus à l’heure des SMS.<br />

Quant à savoir si l’on croit aux fantômes…<br />

Pas vous ?<br />

Personal Shopper d’Olivier Assayas.<br />

(Compétition)<br />

Notre coverstar #8 : Chloë Sevigny, en Chanel collection « Paris à Rome », idole & source de jalousies libano-grecques depuis 1995 (forever Kids).<br />

<strong>UP</strong><br />

Ça devait arriver : le<br />

terminal 1 de l’aéroport de<br />

Nice a été évacué durant<br />

20 minutes, mardi aprèsmidi,<br />

après qu’une valise<br />

y a été oubliée.<br />

Évacué<br />

Rebooté<br />

Nicolas Winding Refn,<br />

auteur de Drive et de The<br />

Neon Demon, et connu pour<br />

être un cinéphile enragé, a<br />

annoncé s’attaquer dans<br />

les mois qui viennent à un<br />

remake du cultissime film<br />

d’horreur de 1968 de<br />

Michael Reeves : Witchfinder<br />

General. Qui pour remplacer<br />

Vincent Price ?<br />

Calmés<br />

« Where’s LaBeouf ?»,<br />

s’interroge en cœur la<br />

presse anglo-saxonne, qui<br />

s’étonne que l’acteur<br />

excentrique ne se soit pour<br />

l’heure manifesté d’aucune<br />

« Shia-nigans » depuis son<br />

arrivée. « Mais T où Afida ?»,<br />

se demande la presse<br />

française… En fait, elle a<br />

annoncé sa grossesse<br />

sur Twitter.<br />

DOWN<br />

Tapis rouge, photos inédites…<br />

Pour suivre en direct le meilleur<br />

du Festival, téléchargez l’appli<br />

GRAZIA DAILY CANNES<br />

MERCREDI 18.05.2016 - 1


GRAZIA DAILY CANNES 8<br />

Critique<br />

La vie, mode d’emploi<br />

Aquarius, le second film liquide du brésilien<br />

Kleber Mendonça Filho, réussit l’impossible :<br />

la fresque intimiste. Par Romain Charbon<br />

De quoi Aquarius est-il le nom ?<br />

Que nous raconte ce beau film<br />

au bord de l’eau, accroché à sa<br />

plage, ne s’en écartant que très<br />

peu pour mieux y revenir ? C’est<br />

drôle comme les titres sont parfois<br />

là pour nous tromper.<br />

« Aquarius » ou le nom de la résidence<br />

dans laquelle Clara habite<br />

depuis toujours à Recife ?<br />

« Aquarius » ou l’histoire d’un<br />

immeuble ? « Aquarius » ou La<br />

Vie mode d’emploi en grande<br />

fresque brésilienne ? Kleber<br />

Mendonça Filho va s’amuser à<br />

semer le trouble pendant presque<br />

une heure, égrainant les indices<br />

d’un film qui n’aura jamais lieu.<br />

Car son nouveau long, après le<br />

remarqué Les Bruits de Recife,<br />

est en fait une fresque intimiste,<br />

qui de toute évidence devrait<br />

s’appeler « Clara », comme son<br />

personnage principal. Elle est la<br />

dernière habitante de cet immeuble<br />

promis à la spéculation<br />

immobilière et dont tout le<br />

monde est parti. Clara s’accroche<br />

aux souvenirs de cet appartement<br />

où elle vit seule, mais où<br />

défilent sa bonne, ses enfants et<br />

parfois un gigolo. D’autres<br />

frappent souvent à sa porte, mais<br />

ceux-là ne rentreront jamais, ils<br />

veulent racheter son appartement<br />

et transformer ce dernier<br />

vestige des Vingt Glorieuses brésiliennes,<br />

architecture front de<br />

mer ringardisée quarante ans<br />

plus tard, en complexe au goût<br />

d’un Brésil redevenu de plus en<br />

plus inégalitaire. Mais Clara est<br />

têtue, il y a trente ans, elle s’est<br />

battue contre un cancer et a gagné,<br />

et ce ne sont pas quelques<br />

petits cons sortis d’école de commerce<br />

américaine qui vont lui<br />

dicter sa loi. On lui a enlevé un<br />

sein, on ne lui enlèvera pas là où<br />

elle vit. D’ailleurs, il n’a pas totalement<br />

disparu, ce sein nourricier,<br />

matérialisé par l’appartement.<br />

Elle perd toute séduction<br />

dès qu’elle s’en écarte, les gens<br />

prennent peur de cette mutilation.<br />

Mais les enfants y reviennent<br />

encore, surtout sa fille, celle qui<br />

lui en veut encore de les avoir<br />

abandonnés pendant deux ans<br />

dans les années 80. Est-ce qu’on<br />

peut en vouloir à quelqu’un qui a<br />

échappé à la mort et qui décide<br />

de n’écouter que ses propres désirs<br />

? Comment ne pas être complètement<br />

aux côtés de Clara<br />

quand elle est défendue avec tant<br />

d’intensité par Sônia Braga,<br />

inoubliable de présence et prétendante<br />

la plus sérieuse à ce jour<br />

pour le Prix d’interprétation. Le<br />

rôle d’une vie. Méfiez-vous de<br />

l’eau qui dort, elle se déverse parfois<br />

en torrents d’amour.<br />

Aquarius de Kleber Mendonça Filho.<br />

(Compétition)<br />

Qui êtes-vous ?<br />

oliver laxe<br />

Mimosas, son second film est un<br />

des événements de la Semaine<br />

de la critique. Allure de rockstar,<br />

amoureux hanté du cinéma<br />

et habitant des déserts, Oliver<br />

Laxe est un cinéaste à suivre.<br />

Par Claire Touzard<br />

Belle gueule de Galicien, d’enfant<br />

de la Méditerranée, philosophe<br />

bandit, bracelet au poignet et cheveux<br />

longs. « Toutes les femmes<br />

l’adorent », nous dit-on. Oliver<br />

Laxe a 34 ans. Le jeune réal est à la<br />

croisée des cultures : d’origine espagnole,<br />

ses parents « gardiens<br />

dans le 16 e » ont émigré en France.<br />

Il vit à Tanger, nourri aux fantômes<br />

magnifiques des écrivains Burroughs,<br />

ou Ginsberg. Oliver Laxe<br />

a tourné son film au Maroc et parle<br />

de soufisme, de l’essence de l’islam.<br />

Dans Mimosas, second film<br />

présenté à Cannes après Vous êtes<br />

tous des capitaines en 2010, il a fait<br />

un pari osé : plonger Cannes dans<br />

un espace-temps « déterritorialisé<br />

». Un désert où l’on questionne<br />

le sacré, la raison, dans un conte<br />

tantôt déroutant tantôt psyché.<br />

« Le rapport à la foi est au cœur de<br />

ma génération », lance-t-il à la volée.<br />

Ne cherchez pas à comprendre<br />

tout ce qu’il dit. Car il vous fera<br />

brillamment vriller. Et c’est en se<br />

perdant, avec lui, qu’on se met à<br />

tout requestionner.<br />

MIMOSAS d’Oliver Laxe, avec Ahmed<br />

Hammoud. (Semaine de la critique)<br />

Critique<br />

L’expérience Julieta<br />

Une femme, deux actrices pour<br />

l’incarner : un insondable voyage<br />

intérieur à l’arrivée. Julieta est<br />

un grand Almodóvar. Par Philippe Azoury<br />

Autant le dire tout de suite, comme ça, c’est fait, le<br />

suspense n’étant pas exactement notre fort, Julieta, le<br />

nouveau Almodóvar, est un de ses films les plus beaux<br />

et l’un de ses plus brûlés. Ce n’est pas seulement un<br />

jugement esthétique ou critique, c’est aussi une alerte<br />

spoiler. Parce que cette brûlure, qui consume les personnages<br />

du film et fait vibrer l’image, ne se manifeste<br />

pas tout de suite. Non, à l’image tout commence de<br />

façon étrangement calme. Julieta a plutôt même l’allure<br />

un peu expéditive d’une sitcom, une de ces<br />

sitcoms de la télé espagnole qu’Almodóvar a toujours<br />

profondément aimées et qu’il améliore davantage<br />

qu’il ne les détourne. Des personnages de romanphoto<br />

évoluent à travers une lumière blanche – une<br />

couleur que le réalisateur avait jusqu’ici évitée. Sa<br />

palette bariolée avait besoin de rouges sang, de bleus<br />

lilas, de tout ce qui vous sautait au visage en hurlant<br />

« Movida ! ». Mais Almodóvar a 66 ans. Il a envie<br />

d’autre chose, d’un récit piégé, archétypal en apparence<br />

et d’une provocante modernité à l’intérieur.<br />

Julieta donc. Qui aime un homme rencontré dans un<br />

train. Elle aura avec lui une fille. Cet homme finira par<br />

mourir, on ne vous dira pas comment (on ne va pas<br />

passer la journée à vous spoiler le film). Sa vie de Julieta<br />

s’enfoncera alors dans les sables mouvants de la<br />

dépression. Sa fille de 12 ans va diriger la maison à sa<br />

place. Un jour, devenue adulte, la fille partira et ne<br />

voudra plus lui parler. Julieta se demandera alors<br />

quelles sont ses fautes. Le film, à cet endroit précis,<br />

peut commencer – c’est-à-dire dénouer les nœuds<br />

d’une vie faite d’erreurs. Comme la mienne, comme<br />

la vôtre, comme toutes les vies qui valent la peine<br />

d’êtres vécues. Des vies innocentes de leurs fautes.<br />

une structure en flash-back<br />

autant qu’en miroir<br />

Comme on gagne toujours à être deux fois innocent,<br />

Julieta est jouée par deux femmes. La Julieta 2016 est<br />

incarnée par la grande Emma Suárez. Elle qui fut la<br />

muse de Julio Medem n’avait encore jamais joué pour<br />

Don Pedro. Elle a un moment quitté les plateaux, le<br />

cinéma. Si son visage, à ce jour, est à la fois splendide<br />

et inquiet, c’est que la Suárez n’est pas du tout le<br />

genre de femme à recouvrir sous un masque ridicule<br />

ses cicatrices de vie. Elle est en train de devenir enfin<br />

immense, parce qu’elle s’en sert pour nourrir son jeu.<br />

Quand cette Julieta-là te prend par la main dès le premier<br />

plan du film, tu sais que tu n’as pas intérêt à la<br />

lâcher. Et quand elle passe la main, dans une structure<br />

en flash-back autant qu’en miroir, à sa version 1990,<br />

la Julieta de 25 ans environ, on découvre, ahuri, une<br />

autre perle d’actrice : Adriana Ugarte. Là encore, il y<br />

a tout. La fille est magnifique. Son jeu à elle aussi est<br />

d’une intelligence capitale. Comment imbriquer<br />

deux actrices en un même personnage, et faire jouer<br />

en même temps le face-à-face de deux générations,<br />

leur façon respective et forcément différente d’’interpréter<br />

la vie, de la commenter ? C’est l’enjeu caché du<br />

film, qui, sous le mélodrame permanent (mais froid),<br />

agite l’image de courants souterrains d’une subtilité<br />

incroyable. Masterpiece.<br />

Julieta de Pedro Almodóvar, avec Emma Suárez,<br />

Adriana Ugarte. (Compétition)<br />

Photos : julien mignot ; sbs production ; el deseo<br />

2 - MERCREDI 18.05.2016


15 minutes avec…<br />

Chloë sevigny<br />

Elle est l’icône underground<br />

par excellence, en marge du<br />

Hollywood polissé.<br />

Chloë Sevigny passe à la<br />

réalisation avec un court<br />

métrage, Kitty. Par Claire TOUZARD<br />

Réaliser, c’est une envie récente ?<br />

J’y pense depuis mes 20 ans. A<br />

l’époque je passais mon temps à<br />

observer la technique sur les tournages.<br />

J’étais trop intimidée pour<br />

me lancer : dépasser cela a pris du<br />

temps. Mais voilà, là j’ai 40 ans, je<br />

suis parfois frustrée des rôles que<br />

l’on m’offre, j’ai voulu créer<br />

quelque chose à moi.<br />

Vous avez tourné avec les plus<br />

grands, de qui avez-vous le plus<br />

appris ?<br />

J’ai joué avec beaucoup de réalisateurs,<br />

comme Jarmusch, Lars von<br />

Trier, Harmony Korine… qui sont<br />

tous de vrais bons directeurs d’acteurs.<br />

Ils poussent à tester des<br />

choses, créent un climat qui maintient<br />

une excitation sur le tournage.<br />

Ils permettent d’exceller. J’ai<br />

pris cela d’eux…<br />

Dans votre film Kitty, cette petite<br />

fille qui rêve d’être quelqu’un<br />

d’autre (un chaton, en l’occurrence),<br />

et que sa mère délaisse…<br />

c’est un peu vous ?<br />

D’une certaine façon, oui. Ma<br />

mère m’a toujours beaucoup<br />

choyée, mais elle avait du mal à<br />

comprendre mes aspirations et<br />

ma personnalité différente…<br />

Sans doute car nous n’étions pas<br />

de la même génération.<br />

Etre à la marge, c’est un peu votre<br />

place à Hollywood aussi, non ?<br />

Depuis que je suis petite, je suis la<br />

« weirdo ». A Hollywood, j’ai l’impression<br />

que l’on m’a perçue<br />

comme cela : on ne me comprenait<br />

pas, on me taxait d’« indie girl ».<br />

Ce n’est pas important, au fond,<br />

les années 90 étaient super excitantes<br />

au cœur de la scène indé<br />

(Chloë jouait dans Kids de Larry<br />

Clark). Et j’ai réussi à faire avec.<br />

Vous aviez renversé la Croisette<br />

avec The Brown Bunny de<br />

Vincent Gallo en 2003, vous vous<br />

souvenez de cette montée des<br />

marches ?<br />

Bien sûr, c’était incroyable : on a<br />

eu une standing ovation. J’étais<br />

dans cette superbe tenue Lanvin,<br />

aux côtés de Claire Denis et Gaspar<br />

Noé. J’étais fière et à la fois<br />

peinée de l’incompréhension générale.<br />

Toute cette hystérie autour<br />

du film était inutile. Mais les gens<br />

aiment les scandales…<br />

Vous tourneriez un autre The<br />

Brown Bunny aujourd’hui ?<br />

Je pense être beaucoup plus<br />

consciente de mon corps, plus<br />

prude. A l’époque, j’assumais tout<br />

et j’étais partante, je ne réfléchissais<br />

pas. Aujourd’hui, je me<br />

concentre plus sur l’histoire, la<br />

psychologie du personnage.<br />

Bientôt un long métrage ?<br />

J’adore Claire Denis, Catherine<br />

Breillat… J’aimerais parler de relations<br />

mère-filles. J’aimerais faire<br />

un film de femmes…<br />

KITTY de Chloë Sevigny, avec Edie<br />

Yvonne. (Semaine de la critique)<br />

Photos : starface ; e-press ; Julien mignot a photographié chloë sevigny, en robe chanel collection «Paris à Rome»<br />

La critique<br />

de Booba de<br />

La Forêt de<br />

Quinconces<br />

« Wesh, le prince ringard, la vie<br />

c’est dur, ça fait mal dès qu’ça<br />

commence/ C’est pour ça qu’on<br />

pleure tous à la naissance/ L’œil<br />

de Rocky, les couilles à Rocco/<br />

Grand Cherokee et trop d’popo<br />

dans les propos/ Ton film il rime<br />

mais attend que j’te lime/ Si tu<br />

m’vois enculer ta dinde, ne crois<br />

pas que j’fête Noël/ Moi j’suis un<br />

griot, amateur d’voitures allemandes/<br />

N’essaie pas d’mettre à<br />

l’amende, ou tu vas chier par un<br />

tuyau/ Chez nous même les culsde-jatte<br />

mettent des coups d’genou.<br />

»/ J’attends ta réponse sur<br />

YouTube, négro.<br />

La forêt de Quinconces de Grégoire<br />

Leprince-Ringuet. (Hors compétition)<br />

POLITIQUE<br />

DES ACTEURS<br />

La chronique d’Olivier SÉGURET<br />

Précision et<br />

intelligence<br />

Rien n’est anodin, surtout provenant<br />

d’Olivier Assayas, qui connaît<br />

aussi bien le monde du cinéma que<br />

celui de la critique (et tout autant<br />

le monde du Festival de Cannes).<br />

Auteur cultivé, particulièrement<br />

doué en entretien, il n’a pas, cette<br />

fois, cédé au rituel de l’interview<br />

dans le dossier de presse accompagnant<br />

la présentation de Personal<br />

Shopper. Le seul entretien qu’on y<br />

trouve, c’est celui avec Kristen<br />

Stewart, et l’on ne peut s’empêcher<br />

d’y voir une volonté du cinéaste,<br />

en parfaite adéquation avec<br />

son film et la façon dont il met en<br />

valeur son actrice devenue fétiche.<br />

Par cette soustraction personnelle,<br />

il offre à l’ex-teenager de la saga<br />

Twilight une chance de montrer<br />

qu’elle a des choses à dire. Et elle<br />

les dit bien.<br />

L’entretien est long et passionnant.<br />

La jeune Américaine exprime avec<br />

précision et intelligence, avec pas<br />

mal d’émotion aussi, son rapport à la<br />

caméra, à Olivier Assayas, à son<br />

pays, au nôtre, au cinéma français.<br />

Avec une méthode très proche de<br />

son personnage de Maureen, qui ne<br />

quitte pratiquement jamais le cadre<br />

(ou alors, c’est pour nous offrir le<br />

contrechamp de son regard), Kristen<br />

Stewart parvient à articuler une<br />

position générationnelle rare, hyper<br />

américaine sans être jamais américano-centrée,<br />

cinéphile instinctive qui<br />

ne craint rien de l’intellectualisme<br />

français, fille globale qui comprend<br />

Paris avec l’âme, tandis que le tournage<br />

du film se conclut sur fond<br />

d’attentats. Lucide, presque politique<br />

vis-à-vis d’elle-même dans son<br />

rapport à son métier. « Maureen traverse<br />

une crise d’identité. Elle est fascinée<br />

par ce qu’elle déteste. Elle vit<br />

une lutte intérieure, elle est attirée par<br />

le monde et éprouve de la honte pour<br />

cette attirance. Je peux partager ce sentiment.<br />

Nous le partageons tous à un<br />

certain point. » Bien joué !<br />

personal shopper d’Olivier<br />

Assayas, avec Kristen Stewart,<br />

Lars Eidinger. (Compétition)<br />

DEMANDEZ<br />

LE PROGRAMME<br />

Mercredi 18 mai<br />

Compétition<br />

La Fille inconnue des frères<br />

Dardenne (8 h 30 + 19 h :<br />

Grand Théâtre Lumière)<br />

Ma’ Rosa de Brillante Mendoza<br />

(16 h : Grand Théâtre Lumière)<br />

Hors compétition<br />

Goksung de Na Hong-jin<br />

(11 h 30 + 22h : Grand Théâtre<br />

Lumière)<br />

Le Cancre de Paul Vecchiali<br />

(19 h 15 : salle du Soixantième)<br />

Un certain regard<br />

Varoonegi de Behnam Behzadi<br />

(11 h 15 : Debussy)<br />

Après la temppête de Kore-Eda<br />

Hirokazu (14 h + 22 h 15 : Debussy)<br />

La Tortue rouge de Michaël<br />

Dudok De Wit (16 h 45 : Debussy)<br />

Quinzaine des réalisateurs<br />

Two Lovers and a Bear de Kim<br />

Nguyen (8 h 45 + 17 h 45 : JW Marriott)<br />

Mercenaire de Sacha Wolff<br />

(11 h 45 + 20 h 30 : JW Marriott)<br />

Tour de France de Rachid Djaïdani<br />

(15 h : JW Marriott)<br />

Semaine de la critique<br />

Tramontane de Vatche<br />

Boulghourjian (8 h 30 : Miramar)<br />

A Yellow Bird de K. Rajagopal<br />

(11 h 45 + 17 h + 22 h : Miramar)<br />

Séance 50+5 (15 h : Miramar)<br />

MERCREDI 18.06.2016 - 3


GRAZIA DAILY CANNES 8<br />

Photographie Philippe JARRIGEON


GRAZIA DAILY CANNES 8<br />

Cannes parano<br />

La chronique de Gérard lefort<br />

« OUI, CHEF !»<br />

« On n’en peut plus ! » C’est le cri<br />

raisonnable, à mi-parcours du<br />

début de la fin. Pourtant, il y en<br />

a des qui ont encore du cœur à<br />

l’ouvrage. Par exemple, ce<br />

sympathique producteur et sa<br />

compagne, qui ont profité d’une<br />

montée des marches pour la<br />

soirée de gala d’on ne sait quel<br />

film, pour faire une performance<br />

hors des clous du protocole. De<br />

fait, d’un geste enlevé, il tombe<br />

le bénard pour exhiber pas peu<br />

fier son derrière… pudiquement<br />

couvert d’un string à paillettes.<br />

Sa compagne, quant à elle, a fait<br />

sa Femen, mais sans les slogans<br />

et les couronnes de fleurs. Le<br />

résultat ne s’est pas fait attendre :<br />

direct au gnouf. On peut<br />

toujours compter sur les vrais<br />

Cannois pour prévenir les forces<br />

de l’ordre.<br />

« On nous a coupé le oui-fi ! »<br />

C’est le cri du responsable de<br />

Grazia Daily Cannes, lui aussi un<br />

peu à mi-parcours du début de<br />

la fin. « On m’a changé, non pas<br />

“Ma chanson, Ma…” (très bonne<br />

blague hélas réservée aux<br />

seniors), mais le titre du film.<br />

Reportage in vivo : tiens, c’est<br />

sympa, y a pas la queue<br />

aujourd’hui. Ah si, y a quand<br />

même kékin. Boule d’angoisse,<br />

mais sourire dégagé : “Vous<br />

attendez bien pour La Fille du<br />

shopper des sœurs Dardenne ? »<br />

“Pas du tout ! Ici, on attend pour<br />

Le Shopper de Paterson du très<br />

branché Jean-Marcel Jarmush.”<br />

“On roule pour le chef.” »<br />

Nous on est veules et pas<br />

mécontents de l’être. A Cannes,<br />

le chef c’est Dieu. On fait tout<br />

pour lui : faire sécher ses slips<br />

sur le balcon. Et vas-y que je te<br />

descends les poubelles, et que je<br />

lui sers son petit déjeuner au lit,<br />

sans compter l’atelier roulage.<br />

« On est complet, on sert pas la<br />

nuit, le chef est décédé », ou<br />

autres « jamais le lundi ». Devant<br />

un tel festival de portes de restos<br />

claquées à notre face, le chouette<br />

dîner en ville s’est métamorphosé<br />

en trois bonnes vieilles Régina à<br />

cheval sur un muret. Il fallut se<br />

rendre à l’évidence : une vraie<br />

conspiration ourdie sur un<br />

épisode inédit de X-Files. De<br />

fait, je sens des regards plantés<br />

dedans mon dos comme autant<br />

de poignards.<br />

La séquence de Julien MIGNOT<br />

Un peu de cuistrerie n’ayant jamais fait de mal à personne, rappelons que Roland<br />

Barthes, nommait « punctum » le point d’affection qui magnétise votre regard dans<br />

l’image. Après huit jours à Cannes, certains, exaspérés, l’envisagent au loin, vers<br />

les îles de Lérins. Quant à ceux qui commencent à se sentir seuls…<br />

L’ingénue<br />

La chronique de Claire TOUZARD<br />

Inoculer<br />

« Ben t’as pécho ? » « Ben non. » A<br />

Cannes, la probabilité de galoche<br />

équivaut au néant. La première<br />

raison est purement logistique. Le<br />

festivalier cannois a le même problème<br />

que l’étudiant en Crous : y<br />

a Jean-Louis, ou Fatima, qui<br />

squattent le sofa, dans des effluves<br />

de bière et de pieds… Bref, il ne<br />

peut ramener personne. Et puis,<br />

pour pécho, faut s’organiser : utiliser<br />

Tinder implique de se souvenir<br />

de l’emplacement de son câble<br />

d’iPhone. C’est Fatima qui l’a<br />

chouré, elle-même a tenté d’ambiancer<br />

Jean-Pierre, mais il reluque<br />

une jeune actrice qui, à minuit,<br />

regagnant sa suite, tente de<br />

joindre désespérément un producteur<br />

quinqua lui ayant promis<br />

un troisième rôle l’an dernier. Les<br />

objectifs sentimentaux s’entrecroisent,<br />

entre dix espaces et supports<br />

technologiques différents,<br />

devenant des bribes de frustration<br />

s’échouant dans un verre. Ou<br />

dans un lapsus, qui laisse entrevoir<br />

le taux global de frustration.<br />

« Ce que j’ai voulu éjaculer dans<br />

mon film », nous dit ainsi un jeune<br />

beau réalisateur dont on taira le<br />

nom. « Euh, inoculer non ? »<br />

2/24 e l’effort, harnachés de toutes<br />

Duel sur red carpet<br />

ruth negga VS Kirsten dunst Par Perrine SABBAT<br />

Bitchy Marie<br />

Par Marie Colmant<br />

La Bitch cherche<br />

un homme<br />

Robe, Marc Jacobs.<br />

Bijoux, Atelier<br />

Swarovski.<br />

Robe, Dior<br />

Haute Couture.<br />

« Où sont les hommes, avec leurs<br />

rires pleins de rhum… ? » Je sais,<br />

la rime est pauvre, mais je ne vois<br />

que Patrick Juvet pour me soutenir<br />

dans cette traversée du<br />

monde des hommes à Cannes.<br />

Tout aussi déclenchés par le Festival<br />

que les femmes, d’ailleurs,<br />

et tout aussi prêts à bondir sur<br />

l’achat coup de cœur, et multiplier<br />

les fashion statements plus<br />

ou moins discutables. Ce qui est<br />

indiscutable, en revanche, c’est<br />

qu’il faut remettre d’urgence la<br />

Palme de l’élégance à cet excentrique,<br />

croisé au sortir d’une<br />

projection, vêtu d’un costume<br />

bermuda gris perle, les jambes<br />

gainées de chaussettes de lamé<br />

pourpre et chaussé de baskets.<br />

On peut aussi, mais de manière<br />

plus mesurée, vérifier vers<br />

18 h 30, à l’heure du remake<br />

quotidien de La Marche de l’empereur,<br />

que le smok enjolive<br />

énormément le mâle. Le matin,<br />

en revanche, les hommes courent<br />

sur la Croisette et offrent un<br />

spectacle assez gouleyant. Il y a<br />

deux sortes de coureurs, ceux<br />

qui entretiennent leur forme, à la<br />

schlague, aux faces violacées par<br />

sortes d’appareils qui enregistrent<br />

les battements de leur<br />

cœur, leurs pas, le rythme de<br />

leurs foulées, leur vitesse…<br />

jambes épilées, bien sûr. Robocop<br />

anyone ? Beaucoup plus fun<br />

sont les critiques de cinéma,<br />

tombés de leur lit pour cause de<br />

fiesta la veille, courant comme<br />

des dératés dans une urgence de<br />

vie et de mort, giflés par leur accréditation<br />

en sautoir, les lacets<br />

défaits, et le T-shirt de la veille<br />

avec quelques reliquats du dîner.<br />

Je sais, dit comme ça, c’est touchant,<br />

mais en voisin de projection,<br />

ça l’est beaucoup moins, à<br />

moins de respirer par la bouche<br />

pendant 2 h 50 (durée moyenne<br />

d’un film à Cannes) pour échapper<br />

à ce fumet oignon-œuf dur,<br />

qui n’est pas pour les lâches. A<br />

Cannes, on n’échappe pas non<br />

plus aux « twinks », un mot sorti<br />

de l’argot gay british pour désigner<br />

la crevette au regard fiévreux<br />

et aux chevilles de serin,<br />

enserrées dans des simili-Creepers.<br />

Et alors, où ils sont les<br />

beaux gosses ? A la Grazia team.<br />

Where else ?<br />

Photos : starface ; e-press<br />

6 - MERCREDI 18.05.2016


Rédaction : 8, rue<br />

François-Ory, 92543<br />

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with the permission<br />

of Arnoldo Mondadori<br />

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Merci aux équipes de Leica,<br />

Canon et Prophoto pour<br />

leur soutien.<br />

FInal cUt<br />

PagE 4-5<br />

et pendant ce temps-là...<br />

Par Perrine SABBAT<br />

Brindille<br />

sur red carpet<br />

Incandescente en<br />

robe halston rouge<br />

vintage et diamants<br />

Chopard… Quand<br />

Kate Moss revient<br />

à Cannes, après<br />

quinze ans, c’est<br />

l’émeute assurée.<br />

trio gagnant<br />

golshifteh<br />

Farahani, émue<br />

de monter les<br />

marches avec son<br />

idole et metteur<br />

en scène, Jim<br />

Jarmusch, et le<br />

petit nouveau,<br />

adam « chouchou »<br />

driver.<br />

… Meanwhile dans la suite CHANEL Pour faire comme Kristen stewart dans Personal<br />

Shopper d’olivier assayas (en Compétition), on s’enroule d’un collier et d’un sautoir en perles<br />

Chanel, issus de la collection printemps-été 2016. En espérant qu’un fantôme ne vienne pas<br />

nous les piquer.<br />

love in the air<br />

l’équipe du<br />

poignant Loving :<br />

Joel edgerton,<br />

ruth negga<br />

et le réalisateur<br />

Jeff nichols.<br />

au parFuM<br />

le chanteur Jason<br />

derulo a mis le feu à la<br />

soirée the harmonist.<br />

Upside down<br />

Alerte rouge : Kate Moss,<br />

invitée par Chopard pour<br />

leur Wild Party (décor de<br />

jungle et Diana Ross au<br />

micro, 72 ans et toutes<br />

ses paillettes), a monté les<br />

marches hier. Face à la reine<br />

du style, Chloë Sevigny, Ruth<br />

Negga et Kirsten Dunst l’ont<br />

joué soft en noir et blanc, et<br />

ont tenu leur rang. Le soir,<br />

une fête grandiose lançait<br />

une nouvelle marque de<br />

parfum : The Harmonist. Kate<br />

Hudson et Orlando Bloom<br />

sentaient drôlement bon.<br />

gratin de<br />

léguMes<br />

l’équipe de Ma vie<br />

de courgette, avec le<br />

réal claude Barras<br />

et la coscénariste<br />

céline sciamma.<br />

toute preMière Fois<br />

Impériale en robe Dior,<br />

lottie Moss, petite sœur<br />

de Kate, a prouvé que la<br />

relève était assurée.<br />

Photos : DE Rosa-gaRCIa/staRfaCE ; julIEn MIgnot ; abaCa ; gEtty foR thE aRMonIst<br />

Photo Philippe Jarrigeon<br />

Stylisme Laure Orset-<br />

Prelet<br />

Set design Valérie Weill<br />

Nos remerciements<br />

à Claire-Marine<br />

Chassain, Victoria<br />

Adong, Ugo Vannier,<br />

Peter Soubbotnik, Bruno<br />

Moreira, Bernard Bresson<br />

et Philippe Azoury.<br />

Mannequins<br />

Olivia, Victoria Adong<br />

et Peter Soubbotnik<br />

@ Sports models<br />

Coiffure<br />

Alexandry Costa<br />

Maquillage Anthony<br />

Preel et Débora Emy<br />

Manucure Alexandra<br />

Janowski<br />

Assistantes styliste<br />

Léa Usseglio<br />

et Alison Bracqbien<br />

Assistants lumière<br />

Corentin Thévenet<br />

et Ugo Vannier<br />

Assistant déco<br />

Antoine Patronik<br />

Opérateur digital<br />

Florian Massal<br />

@ D-Factory<br />

Retouches<br />

Hatim El Hihi @ Maison<br />

de correction<br />

Fausse note<br />

Pas sûr que ces deux-là<br />

connaissent la musique<br />

du tapis rouge.<br />

Cette nuit<br />

à Cannes<br />

1<br />

Blue Obsession Party de L’Oréal Paris<br />

(avec Lara Stone, Karlie Kloss...). Rooftop<br />

de l’Hôtel Martinez, à partir de 22 h.<br />

2<br />

Soirée à la Villa Schweppes.<br />

Musique par Anja, Agoria invite Oxia,<br />

MA/JI. A partir de 23 h.<br />

3<br />

Soirée du film La Fille inconnue<br />

de Luc et Jean-Pierre Dardenne<br />

(avec Adèle Haenel). A partir de 22 h.<br />

4<br />

Club by Albane. J.W. Marriott, à minuit.<br />

MERCREDI 18.05.2016 - 7


www.michel-paris.com

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