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15 minutes avec…<br />

Chloë sevigny<br />

Elle est l’icône underground<br />

par excellence, en marge du<br />

Hollywood polissé.<br />

Chloë Sevigny passe à la<br />

réalisation avec un court<br />

métrage, Kitty. Par Claire TOUZARD<br />

Réaliser, c’est une envie récente ?<br />

J’y pense depuis mes 20 ans. A<br />

l’époque je passais mon temps à<br />

observer la technique sur les tournages.<br />

J’étais trop intimidée pour<br />

me lancer : dépasser cela a pris du<br />

temps. Mais voilà, là j’ai 40 ans, je<br />

suis parfois frustrée des rôles que<br />

l’on m’offre, j’ai voulu créer<br />

quelque chose à moi.<br />

Vous avez tourné avec les plus<br />

grands, de qui avez-vous le plus<br />

appris ?<br />

J’ai joué avec beaucoup de réalisateurs,<br />

comme Jarmusch, Lars von<br />

Trier, Harmony Korine… qui sont<br />

tous de vrais bons directeurs d’acteurs.<br />

Ils poussent à tester des<br />

choses, créent un climat qui maintient<br />

une excitation sur le tournage.<br />

Ils permettent d’exceller. J’ai<br />

pris cela d’eux…<br />

Dans votre film Kitty, cette petite<br />

fille qui rêve d’être quelqu’un<br />

d’autre (un chaton, en l’occurrence),<br />

et que sa mère délaisse…<br />

c’est un peu vous ?<br />

D’une certaine façon, oui. Ma<br />

mère m’a toujours beaucoup<br />

choyée, mais elle avait du mal à<br />

comprendre mes aspirations et<br />

ma personnalité différente…<br />

Sans doute car nous n’étions pas<br />

de la même génération.<br />

Etre à la marge, c’est un peu votre<br />

place à Hollywood aussi, non ?<br />

Depuis que je suis petite, je suis la<br />

« weirdo ». A Hollywood, j’ai l’impression<br />

que l’on m’a perçue<br />

comme cela : on ne me comprenait<br />

pas, on me taxait d’« indie girl ».<br />

Ce n’est pas important, au fond,<br />

les années 90 étaient super excitantes<br />

au cœur de la scène indé<br />

(Chloë jouait dans Kids de Larry<br />

Clark). Et j’ai réussi à faire avec.<br />

Vous aviez renversé la Croisette<br />

avec The Brown Bunny de<br />

Vincent Gallo en 2003, vous vous<br />

souvenez de cette montée des<br />

marches ?<br />

Bien sûr, c’était incroyable : on a<br />

eu une standing ovation. J’étais<br />

dans cette superbe tenue Lanvin,<br />

aux côtés de Claire Denis et Gaspar<br />

Noé. J’étais fière et à la fois<br />

peinée de l’incompréhension générale.<br />

Toute cette hystérie autour<br />

du film était inutile. Mais les gens<br />

aiment les scandales…<br />

Vous tourneriez un autre The<br />

Brown Bunny aujourd’hui ?<br />

Je pense être beaucoup plus<br />

consciente de mon corps, plus<br />

prude. A l’époque, j’assumais tout<br />

et j’étais partante, je ne réfléchissais<br />

pas. Aujourd’hui, je me<br />

concentre plus sur l’histoire, la<br />

psychologie du personnage.<br />

Bientôt un long métrage ?<br />

J’adore Claire Denis, Catherine<br />

Breillat… J’aimerais parler de relations<br />

mère-filles. J’aimerais faire<br />

un film de femmes…<br />

KITTY de Chloë Sevigny, avec Edie<br />

Yvonne. (Semaine de la critique)<br />

Photos : starface ; e-press ; Julien mignot a photographié chloë sevigny, en robe chanel collection «Paris à Rome»<br />

La critique<br />

de Booba de<br />

La Forêt de<br />

Quinconces<br />

« Wesh, le prince ringard, la vie<br />

c’est dur, ça fait mal dès qu’ça<br />

commence/ C’est pour ça qu’on<br />

pleure tous à la naissance/ L’œil<br />

de Rocky, les couilles à Rocco/<br />

Grand Cherokee et trop d’popo<br />

dans les propos/ Ton film il rime<br />

mais attend que j’te lime/ Si tu<br />

m’vois enculer ta dinde, ne crois<br />

pas que j’fête Noël/ Moi j’suis un<br />

griot, amateur d’voitures allemandes/<br />

N’essaie pas d’mettre à<br />

l’amende, ou tu vas chier par un<br />

tuyau/ Chez nous même les culsde-jatte<br />

mettent des coups d’genou.<br />

»/ J’attends ta réponse sur<br />

YouTube, négro.<br />

La forêt de Quinconces de Grégoire<br />

Leprince-Ringuet. (Hors compétition)<br />

POLITIQUE<br />

DES ACTEURS<br />

La chronique d’Olivier SÉGURET<br />

Précision et<br />

intelligence<br />

Rien n’est anodin, surtout provenant<br />

d’Olivier Assayas, qui connaît<br />

aussi bien le monde du cinéma que<br />

celui de la critique (et tout autant<br />

le monde du Festival de Cannes).<br />

Auteur cultivé, particulièrement<br />

doué en entretien, il n’a pas, cette<br />

fois, cédé au rituel de l’interview<br />

dans le dossier de presse accompagnant<br />

la présentation de Personal<br />

Shopper. Le seul entretien qu’on y<br />

trouve, c’est celui avec Kristen<br />

Stewart, et l’on ne peut s’empêcher<br />

d’y voir une volonté du cinéaste,<br />

en parfaite adéquation avec<br />

son film et la façon dont il met en<br />

valeur son actrice devenue fétiche.<br />

Par cette soustraction personnelle,<br />

il offre à l’ex-teenager de la saga<br />

Twilight une chance de montrer<br />

qu’elle a des choses à dire. Et elle<br />

les dit bien.<br />

L’entretien est long et passionnant.<br />

La jeune Américaine exprime avec<br />

précision et intelligence, avec pas<br />

mal d’émotion aussi, son rapport à la<br />

caméra, à Olivier Assayas, à son<br />

pays, au nôtre, au cinéma français.<br />

Avec une méthode très proche de<br />

son personnage de Maureen, qui ne<br />

quitte pratiquement jamais le cadre<br />

(ou alors, c’est pour nous offrir le<br />

contrechamp de son regard), Kristen<br />

Stewart parvient à articuler une<br />

position générationnelle rare, hyper<br />

américaine sans être jamais américano-centrée,<br />

cinéphile instinctive qui<br />

ne craint rien de l’intellectualisme<br />

français, fille globale qui comprend<br />

Paris avec l’âme, tandis que le tournage<br />

du film se conclut sur fond<br />

d’attentats. Lucide, presque politique<br />

vis-à-vis d’elle-même dans son<br />

rapport à son métier. « Maureen traverse<br />

une crise d’identité. Elle est fascinée<br />

par ce qu’elle déteste. Elle vit<br />

une lutte intérieure, elle est attirée par<br />

le monde et éprouve de la honte pour<br />

cette attirance. Je peux partager ce sentiment.<br />

Nous le partageons tous à un<br />

certain point. » Bien joué !<br />

personal shopper d’Olivier<br />

Assayas, avec Kristen Stewart,<br />

Lars Eidinger. (Compétition)<br />

DEMANDEZ<br />

LE PROGRAMME<br />

Mercredi 18 mai<br />

Compétition<br />

La Fille inconnue des frères<br />

Dardenne (8 h 30 + 19 h :<br />

Grand Théâtre Lumière)<br />

Ma’ Rosa de Brillante Mendoza<br />

(16 h : Grand Théâtre Lumière)<br />

Hors compétition<br />

Goksung de Na Hong-jin<br />

(11 h 30 + 22h : Grand Théâtre<br />

Lumière)<br />

Le Cancre de Paul Vecchiali<br />

(19 h 15 : salle du Soixantième)<br />

Un certain regard<br />

Varoonegi de Behnam Behzadi<br />

(11 h 15 : Debussy)<br />

Après la temppête de Kore-Eda<br />

Hirokazu (14 h + 22 h 15 : Debussy)<br />

La Tortue rouge de Michaël<br />

Dudok De Wit (16 h 45 : Debussy)<br />

Quinzaine des réalisateurs<br />

Two Lovers and a Bear de Kim<br />

Nguyen (8 h 45 + 17 h 45 : JW Marriott)<br />

Mercenaire de Sacha Wolff<br />

(11 h 45 + 20 h 30 : JW Marriott)<br />

Tour de France de Rachid Djaïdani<br />

(15 h : JW Marriott)<br />

Semaine de la critique<br />

Tramontane de Vatche<br />

Boulghourjian (8 h 30 : Miramar)<br />

A Yellow Bird de K. Rajagopal<br />

(11 h 45 + 17 h + 22 h : Miramar)<br />

Séance 50+5 (15 h : Miramar)<br />

MERCREDI 18.06.2016 - 3

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