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utilisa pour ce premier anthem<br />
écrit à Cannons, des sections du<br />
«Te Deum d’Utrecht» (écrit en<br />
1713) pour en composer la sonata<br />
ou sinfonia introductive, ainsi que<br />
son « Utrecht Jubilate» (aussi de<br />
1713 et lui-même basé sur un<br />
«Laudate pueri» de 1707), pour le<br />
reste de l’anthem. Des motifs<br />
allègres, des vocalises à caractère<br />
vertueux, du contrepoint savant,<br />
font parti de ses chœurs merveilleux.<br />
Le tout enrichi par un duo<br />
gracieux où les voix sont soutenues<br />
par le hautbois, ainsi qu’un<br />
très beau trio soutenu par des<br />
traits doux et tournoyants des<br />
violons, préfigurant les chœurs des<br />
anges du «Messie».<br />
V. «I will magnify thee»<br />
(Je l’exalterai), HWV 250.<br />
Composé sur des versets des<br />
psaumes 144 et 145, cet anthem,<br />
comme la plupart des Chandos<br />
Anthems, commence par une<br />
sonata ou sinfonia en deux parties<br />
(lent-vif), comprenant cette fois-ci<br />
un important solo de hautbois (qui<br />
sera réutilisé après pour son<br />
<strong>concert</strong>o pour hautbois en si bémol<br />
No. 2). Après, des musiques très<br />
aimables se succèdent: un allègre<br />
chœur, un solo de ténor en rythme<br />
de menuet, un chœur fugué<br />
figurant la succession des générations,<br />
puis deux airs de ténor qui<br />
contrastent de manière saisissante<br />
la mansuétude divine pour les<br />
fidèles («the Lord preserveth all<br />
them that love him») avec l’avertissement<br />
«(He) scatt’reth abroad all<br />
the ungodly» (Il disperse au loin<br />
tous les impies). Le bonheur<br />
dispensé par Dieu est chanté dans<br />
un air de soprano et un air de ténor<br />
au rythme dansant, traversé par<br />
des brillantes vocalises. Le tout est<br />
conclut par un «amen» chanté par<br />
le chœur.<br />
VI. «As pants the hart» (Comme<br />
le cerf soupire), HWV 251.<br />
Le texte est extrait du psaume 42.<br />
D’abord destiné à la Chapelle<br />
Royale, il fut probablement composé<br />
en 1712, peu après l’arrivée<br />
de Händel en Angleterre. Pour la<br />
chapelle de Brydges, le maître<br />
recomposa les mouvements solo<br />
mais conserva quelques chœurs,<br />
en adaptant l’accompagnement<br />
d’orgue pour l’orchestre de<br />
Cannons. Après l’habituelle sonata<br />
en deux parties, l’élan de l’âme<br />
vers la divinité s’exprime dans un<br />
chœur polyphonique sévère et<br />
recueilli, ainsi que dans un air de<br />
soprano avec hautbois et basson<br />
solo et un expressif accompagnato<br />
de ténor soutenu par des arpèges<br />
de violon. Après une louange<br />
polyphonique, un duo de soprano<br />
et ténor est préparé par les violons<br />
et le hautbois. Une mélodie ascendante<br />
et des vocalises du ténor,<br />
traduisant la confiance en Dieu,<br />
annoncent le thème du chœur final.<br />
Genève Baroque se réjouit de<br />
partager cette merveilleuse<br />
musique, peu connue mais au<br />
combien noble, belle et saisissante.<br />
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