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Dossier de presse - V5

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LA<br />

FORCE<br />

EN<br />

DEDANS<br />

Raymond Reynaud et l’art singulier<br />

DESSINS, PEINTURES, SCULPTURES<br />

Raymond Reynaud - La Diva chanta dans l’opéra


-2-


LA<br />

FORCE<br />

EN<br />

DEDANS<br />

Raymond Reynaud et l’art singulier<br />

DU 24 AVRIL AU 20 MAI 2017<br />

En avril 2017, l’Association <strong>de</strong>s Amis du Singulier<br />

Raymond Reynaud, avec la collaboration du service<br />

culturel <strong>de</strong> la mairie d’Arles, organise une exposition<br />

autour <strong>de</strong> l’oeuvre et du travail pédagogique <strong>de</strong><br />

l’artiste Raymond Reynaud. Cette exposition prendra<br />

place dans le cadre <strong>de</strong> l’Eglise <strong>de</strong>s Frères Prêcheurs.<br />

En 2003 déjà, la mairie d’Arles avait soutenu un<br />

évènement entièrement dédié à cet artiste. Avec cette<br />

nouvelle exposition, seront présentés un choix <strong>de</strong><br />

peintures et <strong>de</strong> sculptures représentatives du travail<br />

<strong>de</strong> ce singulier <strong>de</strong> l’art en regard d’une sélection <strong>de</strong><br />

travaux réalisés par certains <strong>de</strong> ses élèves (Martine<br />

Bayle, Jeanne Dis<strong>de</strong>ro, Renée Fontaine, André Gouin,<br />

Arlette Watelet Thozet) à l’Atelier du Quinconce Vert,<br />

que Raymond Reynaud anima <strong>de</strong> 1977 à 1990. En<br />

parallèle, pour illustrer le rayonnement <strong>de</strong> l’oeuvre<br />

<strong>de</strong> Raymond Reynaud, <strong>de</strong>s oeuvres réalisées par<br />

certains <strong>de</strong>s artistes avec lesquels il entretint <strong>de</strong><br />

fructueux échanges tout au long <strong>de</strong> sa vie, tels Jaber,<br />

Paul Duchein et Danielle Jacqui. Enfin, une salle tentera<br />

<strong>de</strong> recréer l’esprit « cabinet <strong>de</strong> curiosités » d’une<br />

<strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> l’artiste dans laquelle il accrochait<br />

dans un ordre aléatoire les <strong>de</strong>ssins, peintures<br />

et sculptures troqués ou offerts par ses amis artistes,<br />

tels Pakito Bolino, Chromo, Fernand Michel, Bruno<br />

Montpied, Marie Morel, Gérard Nicollet et beaucoup<br />

d’autres encore.<br />

Raymond Reynaud - La Danseuse la Rosa Rouge<br />

-3-


L'ART<br />

INVENTIF,<br />

RAYMOND REYNAUD<br />

SON ÉCOLE<br />

La Provence riche d’un passé artistique et d’un foisonnement <strong>de</strong> courants d’expression plastique,<br />

autant autochtones qu’extérieurs, a vu apparaître voilà un quart siècle, l’Art Inventif, un concept<br />

imaginé par Raymond Reynaud.<br />

Ce passionné <strong>de</strong> peinture, également musicien, suivit tout d’abord l’enseignement <strong>de</strong>s Beaux-arts<br />

à Salon, puis se perfectionna au cours <strong>de</strong> stages dans la capitale. Face au savoir-faire traditionnel<br />

rapi<strong>de</strong>ment un blocage et une impossibilité <strong>de</strong> peindre s’installera durant <strong>de</strong>s années. Puis<br />

la découverte <strong>de</strong>s travaux d’artistes naïfs et <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> Gaston Chaissac l’amenèrent<br />

à comprendre que l’imaginaire <strong>de</strong>vait se libérer d’un savoir-appris et d’une technique<br />

emprisonnant la spontanéité. Il élaborera alors sa propre expression artistique. Sans le savoir, à<br />

l’époque, il rejoignait déjà les préoccupations i<strong>de</strong>ntiques <strong>de</strong> Jean Dubuffet, du groupe Cobra, <strong>de</strong>s<br />

Hors-les-normes, <strong>de</strong>s Singuliers et <strong>de</strong> bien d’autres artistes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières décennies.<br />

Comme eux, tâtonnant, il cherchera un langage plastique qui ren<strong>de</strong> au mieux sa vision du mon<strong>de</strong>.<br />

Il forgera les propres outils <strong>de</strong> son expression artistique. Tel un enfant attentif et émerveillé,<br />

il redécouvrira alors le mon<strong>de</strong>. Ainsi, une série <strong>de</strong> gouaches évoque avec délectation foires et<br />

cirques, fanfares, orchestres et divas. Devenu chantre <strong>de</strong> l’homme du commun, il revisite l’art<br />

populaire. Pour impressionner le spectateur, le lion ne doit-il pas être dix fois plus grand que le<br />

dompteur et la diva avoir une bouche capable d’avaler tout un orchestre ?<br />

Ces observations <strong>de</strong> la vie au quotidien lui serviront <strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ pour une quête initiatique<br />

<strong>de</strong> plus en plus exigeante. Son œuvre s’avancera toujours plus avant dans la recherche du<br />

mystique, du sacré, du besoin d’absolu. Dans sa série <strong>de</strong>s péchés capitaux, il explore à travers une<br />

mise en scène <strong>de</strong>s plus évocatrices, les turpitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la nature humaine, tandis que sa longue<br />

fresque « la danse macabre », témoigne <strong>de</strong> notre lente déchéance jusqu’à la mort inévitable.<br />

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Dans sa représentation <strong>de</strong> son Don<br />

Quichotte où dit-il : «J’ai voulu interroger<br />

notre culture méditerranéenne et retrouver<br />

nos racines profon<strong>de</strong>s», comment ne pas<br />

y voir cette éternelle dualité <strong>de</strong> l’homme<br />

évoluant entre utopies et réalités terrestres.<br />

Face à cette désespérante réalité, émergent<br />

<strong>de</strong>s compositions très architecturées,<br />

<strong>de</strong>s mandalas chargés <strong>de</strong> mysticisme.<br />

A ce niveau-là, il rejoint ce que Jung<br />

avance <strong>de</strong>vant les peintures symboliques<br />

indiennes ou tibétaines : “L’artiste n’y<br />

dépeint pas la froi<strong>de</strong> imagerie <strong>de</strong> quelques<br />

traités d’iconographie, mais il y déverse les<br />

fantasmes <strong>de</strong> son ego, subconscient dont<br />

il peut à la fois prendre connaissance et se<br />

libérer<br />

on conçoit que tout naturellement il<br />

ait voulu partager son expérience. Une<br />

nécessité intérieure l’a poussé vers les<br />

autres pour les amener vers une expression<br />

plastique la plus authentique possible,<br />

libérée du formalisme et <strong>de</strong> la tradition.<br />

Ainsi, en 1976 à la Maison <strong>de</strong> la Culture<br />

<strong>de</strong> Salon-<strong>de</strong>-Provence, il fon<strong>de</strong> un groupe<br />

expérimental <strong>de</strong> peintres : “Le Quinconce<br />

-Vert”. Là, durant une quinzaine d’années,<br />

assez curieusement une centaine <strong>de</strong><br />

femmes, plus stagiaires qu’élèves, vont<br />

à son contact désapprendre traditions et<br />

ritualisme <strong>de</strong>s beaux-arts. Initiateur attentif,<br />

il va sans cesse insister sur le rôle <strong>de</strong> la<br />

réinvention.<br />

A travers ses rapports à la création plastique,<br />

proches <strong>de</strong>s traditions du compagnonnage,<br />

Raymond Reynaud - Regrets <strong>de</strong> Rose la mariée<br />

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Raymond Reynaud - Souvenir d’un Auguste<br />

Pour cela il fait appel aux rêves, à l’imaginaire<br />

le plus débridé, aux analogies avec la musique<br />

ainsi qu’à d’autres disciplines. Dans son<br />

“ enseignement “ <strong>de</strong>s plus spécifiques, il<br />

cherche à amener ses “élèves” sur la voie d’une<br />

création impliquant toute leur personnalité.<br />

Certains le comparent à un maïeuticien, aidant à<br />

l’éclosion, à la libération du potentiel <strong>de</strong> création<br />

<strong>de</strong> tout individu, mais sa relation aussi avec<br />

l’autre révèle <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s proches <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />

l’analyste.<br />

En 1989, il arrête I’ “enseignement collectif’,<br />

pour se consacrer à un échange plus étroit entre<br />

maître et élève. En même temps, une remise en<br />

question sur la créativité aboutit au “ Mouvement<br />

Raymond Reynaud”.<br />

Toujours soumis à <strong>de</strong> perpétuelles interrogations,<br />

il a avancé dans son existence, construisant sa<br />

propre cosmogonie vers la lumière d’un ailleurs,<br />

assurément secret. Il laisse une œuvre majeure<br />

dans la mouvance <strong>de</strong> l’art singulier, comme <strong>de</strong><br />

l’art tout court, heureusement préservée par<br />

l’association <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> Raymond Reynaud.<br />

Mais dans l’aventure <strong>de</strong> la Singularité il reste<br />

aussi le maître <strong>de</strong> Sénas, celui qui a amené <strong>de</strong>s<br />

centaines d’élèves sur les voies d’une création<br />

autre libérée <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s formalismes.<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Caire<br />

20 juin 2016<br />

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QU’EST-CE<br />

QUE L’ART<br />

SINGULIER<br />

Si l’art singulier ne se laisse pas enfermer facilement par<br />

une définition, il est également difficile <strong>de</strong> dater avec<br />

précision l’apparition <strong>de</strong> ce terme. La plupart <strong>de</strong>s spécialistes<br />

s’accor<strong>de</strong>nt cependant pour l’associer à la mythique<br />

exposition organisée en 1978 au musée d’art mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> la<br />

ville <strong>de</strong> Paris par Alain Bourbonnais et Michel Ragon. Si une<br />

définition exacte semble lointaine, un certain nombre <strong>de</strong><br />

constantes se retrouve néanmoins chez la plupart <strong>de</strong>s créateurs<br />

dits singuliers. Si certains sont autodidactes, d’autres ont reçu<br />

une formation académique, mais s’en sont ensuite très vite<br />

détournés au profit d’une démarche beaucoup plus personnelle.<br />

Les productions d’un artiste singulier, lorsque ce <strong>de</strong>rnier ne<br />

cè<strong>de</strong> pas à <strong>de</strong>s facilités que dénonçait avec vigueur Raymond<br />

Reynaud, répon<strong>de</strong>nt d’abord à un besoin vital <strong>de</strong> création. Un<br />

besoin qui le pousse à emprunter <strong>de</strong>s voies différentes pour<br />

parvenir à exprimer son mon<strong>de</strong> intérieur. Il découvre et invente<br />

souvent ses propres techniques picturales au fur et à mesure que<br />

son univers imaginaire s’affirme.<br />

?<br />

Plus souple que la notion d’art brut, moins puriste et<br />

restrictif, c’est aujourd’hui le concept d’ «art singulier» qui semble en fait le meilleur<br />

équivalent français <strong>de</strong> la notion d’art outsi<strong>de</strong>r .<br />

Laurent Danchin<br />

-7-


-8-


RAYMOND<br />

REYNAUD<br />

Révélateur d’âmes<br />

Raymond Reynaud, était un artiste, un vrai,<br />

mais aussi un formidable révélateur d’âmes<br />

pour ceux qui acceptaient <strong>de</strong> s’engager à<br />

ses côtés au sein <strong>de</strong> l’atelier du Quinconce<br />

Vert. Il savait accompagner tses « élèves »<br />

jusqu’aux tréfonds d’eux-mêmes, là où la<br />

peinture n’était plus une simple activité <strong>de</strong><br />

peintre du dimanche, mais <strong>de</strong>venait une<br />

aventure tant plastique que spirituelle.<br />

Mais c’était aussi un bon copain, avec qui<br />

on pouvait parler d’art, <strong>de</strong> cuisine ou <strong>de</strong><br />

jardinage. Avec ses mots inimitables, sa<br />

bonhomie naturelle, il parlait plus juste que<br />

bien <strong>de</strong>s intellectuels patentés.<br />

Nous nous étions rencontrés en 1991 alors<br />

que je venais d’arriver dans la région. A<br />

Caphan, chez Renée Fontaine, je lui avais<br />

montré mon travail. Et bien que ne faisant<br />

pas partie du cercle d’artistes singuliers issus<br />

du Quinconce Vert, l’atelier qu’il avait animé<br />

avec rigueur et passion pendant 15 années<br />

à Salon-<strong>de</strong>-Provence, il avait accepté mes<br />

collages au sein <strong>de</strong> l’exposition collective<br />

“Peintures singulières” à Saint Martin <strong>de</strong><br />

Crau.<br />

Raymond Reynaud aux “bordilles” ca 1992 DR<br />

-9-


A <strong>de</strong> multiples occasions, nos<br />

chemins se sont ensuite croisés<br />

lors <strong>de</strong> visites à sa maison atelier<br />

<strong>de</strong> Sénas, que j’ai fait découvrir<br />

à mes proches ainsi qu’à <strong>de</strong> très<br />

nombreux amis, ou lors <strong>de</strong> sa<br />

première exposition arlésienne en<br />

2003.<br />

Raymond avait également eu<br />

la gentillesse <strong>de</strong> monter une<br />

exposition <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>ssins à Sénas<br />

au Cellier Saint Augustin, cave à<br />

vins transformée pour l’occasion en<br />

galerie d’art.<br />

Raymond Reynaud avait cette<br />

faculté rare <strong>de</strong> pouvoir entrer en<br />

contact avec <strong>de</strong>s gens d’âge et <strong>de</strong><br />

milieu très différents tout en restant<br />

toujours lui-même, fidèle à sa<br />

vision d’un art inspiré, authentique<br />

et sauvagement mystique.<br />

Il voulait sans cesse aller plus loin<br />

dans sa peinture, était rarement<br />

satisfait, poursuivant sa quête<br />

perpétuelle d’une peinture « vraie »<br />

et authentique.<br />

Mais loin d’être centré sur son<br />

seul travail, il aidait les artistes<br />

qui l’approchaient à progresser,<br />

à se frayer un chemin au cœur<br />

<strong>de</strong> leur imaginaire. Il était très<br />

méfiant envers les profiteurs,<br />

les rapaces, les capitalistes, les<br />

pollueurs, les magouilleurs, ceux<br />

qui représentaient à ses yeux le<br />

pouvoir <strong>de</strong> l’argent.<br />

Gérard Nicollet<br />

-10-


DR<br />

Un art viscéral, écorché, électrique, dont le graphisme tremblé, la fragmentation infinie <strong>de</strong> l’image, les symétries approximatives<br />

à main levée ou les effets bizarres d’encadrements décoratifs font tout le charme étrange et déroutant.<br />

Laurent Danchin<br />

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BIOGRAPHIE<br />

Raymond Reynaud est né le 8 octobre 1920 à<br />

Salon-<strong>de</strong>-Provence.<br />

Il est le fils <strong>de</strong> François Reynaud et <strong>de</strong> Charlotte Vouland,<br />

commerçants en grains et fourrages. Raymond<br />

perd sa mère vers l’âge <strong>de</strong> douze ans et sera élevé par<br />

sa « marâtre » après le remariage <strong>de</strong> son père.<br />

Peintre, sculpteur et plasticien français, proche <strong>de</strong><br />

la démarche artistique <strong>de</strong> Jean Dubuffet, il s’inscrit<br />

dans le mouvement <strong>de</strong> l’art singulier maïeutique.<br />

Grand admirateur <strong>de</strong> Chaissac et <strong>de</strong> l’art brut, il se<br />

définissait lui-même comme un artiste « singulier ».<br />

En 1934, il entre en apprentissage <strong>de</strong> peintre en<br />

bâtiment, ayant échoué au certificat d’étu<strong>de</strong>s.<br />

De 1935 à 1939, il suit parallèlement les cours du<br />

soir <strong>de</strong> peinture-décoration, d’anatomie, <strong>de</strong> fusain<br />

et <strong>de</strong> crayon à l’école d’art <strong>de</strong> Salon, où enseignent<br />

<strong>de</strong>s artisans bénévoles. Il obtient un premier prix<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin anatomique et un troisième prix <strong>de</strong><br />

fusain. Bouleversé par la découverte d’un nu cubiste<br />

<strong>de</strong> Picasso, il continue à peindre <strong>de</strong>s paysages<br />

provençaux dont il n’est pas satisfait. Par suite <strong>de</strong><br />

problèmes cardiaques, il est réformé au conseil <strong>de</strong><br />

révision.<br />

De 1938 à 1944, il travaille comme peintre <strong>de</strong> lettres<br />

au camp d’aviation <strong>de</strong> Salon et il étudie le saxophone<br />

et le solfège. Il anime <strong>de</strong> nombreux bals pendant<br />

cinq ans (Donald et ses Boys, puis Right Music, Bikini<br />

Jazz et Atomic Jazz), gagnant assez d’argent pour<br />

s’établir à son compte.<br />

-12-


En 1949, il <strong>de</strong>vient artisan peintre<br />

à Sénas où il exercera cette<br />

activité pendant dix-sept ans. Il prend<br />

l’habitu<strong>de</strong>, quand il termine un<br />

chantier, <strong>de</strong> laisser une <strong>de</strong> ses peintures<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la cheminée.<br />

En 1950, sur le conseil d’un instituteur,<br />

Jean-Marie Serre, il suit un premier<br />

stage d’arts plastiques auprès <strong>de</strong><br />

peintres travaillant dans le courant <strong>de</strong><br />

l’Ecole <strong>de</strong> Paris.<br />

Jusqu’en 1980, <strong>de</strong>venu lui-même<br />

animateur, il suivra <strong>de</strong> nombreux stages<br />

à Marly-le-Roi, Dinan et Boulouris, dans<br />

le cadre <strong>de</strong>s Académies Populaires ou<br />

d’associations liées à la Fédération Léo<br />

Lagrange. Ses instructeurs sont Lucien<br />

Lautrec, Gilles Duché, Renée David et<br />

Pierre Hussenot.<br />

En 1952, il fon<strong>de</strong> le Groupe d’arts plastiques<br />

<strong>de</strong>s Alpilles sous la direction <strong>de</strong><br />

la fédération <strong>de</strong>s Académies populaires<br />

d’arts plastiques et y reste jusqu’en<br />

1957. La direction nationale <strong>de</strong>s<br />

Académies populaires, présidée par<br />

Lucien Lautrec, contribue à cette époque<br />

à la formation d’un grand nombre d’artistes,<br />

tant à Paris qu’en province.<br />

Pendant dix ans <strong>de</strong> 1958 à 1968, il<br />

arrête ses activités plastiques pour un<br />

temps <strong>de</strong> réflexion, se sentant bloqué<br />

et prisonnier d’un système.<br />

En 1959, il épouse Arlette Roux,<br />

membre du groupe <strong>de</strong>s Alpilles. Le<br />

couple s’installe à Orgon.<br />

En 1964, ils déménagent au Quartier<br />

<strong>de</strong> la Peyronnette à Sénas.<br />

DR<br />

En septembre 1965 il met fin à son<br />

entreprise d’artisan-peintre, affaibli par<br />

<strong>de</strong> graves problèmes <strong>de</strong> santé (jusqu’à<br />

la retraite, il percevra une pension). Dix<br />

ans <strong>de</strong> dépression s’en suivent.<br />

En 1968, il se remet au <strong>de</strong>ssin puis à la<br />

peinture, sous le choc <strong>de</strong> la découverte<br />

<strong>de</strong>s naïfs yougoslaves et <strong>de</strong> Gaston<br />

Chaissac, au musée <strong>de</strong>s Ponchettes,<br />

à Nice. Son œuvre personnelle<br />

commence. Il travaille par thèmes<br />

ou par séries : les quatre saisons, les<br />

sept péchés capitaux, les cirques, les<br />

fanfares.<br />

En 1973, première exposition<br />

personnelle à la mairie <strong>de</strong><br />

Saint-Maximin.<br />

En 1976, il participe à une exposition<br />

«Autour <strong>de</strong> Chaissac» à l’abbaye<br />

St-Pierre <strong>de</strong> Maillezais, en Vendée.<br />

En 1977, il crée et anime un atelier <strong>de</strong><br />

peinture pour adultes Le Quinconce<br />

Vert à Salon-<strong>de</strong>-Provence. Cet atelier<br />

donne une formation artistique à <strong>de</strong>s<br />

personnes sans expérience dans les<br />

arts plastiques ou non satisfaites <strong>de</strong><br />

l’enseignement académique. Le but <strong>de</strong><br />

Raymond Reynaud est <strong>de</strong> travailler sur<br />

l’imaginaire et <strong>de</strong> le faire déboucher sur<br />

une expression plastique singulière.<br />

Il travaille ses premiers totems et<br />

assemblages <strong>de</strong> bois récupérés dans<br />

les ‘bordilles’, les berges <strong>de</strong> la Durance.<br />

Jean Dubuffet lui apporte ses<br />

encouragements, <strong>de</strong> même que Michel<br />

Thévoz, conservateur <strong>de</strong> la Collection <strong>de</strong><br />

l’art brut <strong>de</strong> Lausanne.<br />

En 1979, il expose au Couvent Royal <strong>de</strong><br />

St Maximin, organisée par Jean-Clau<strong>de</strong><br />

Caire, avec la participation <strong>de</strong> Frédéric<br />

Altmann.<br />

-13-


En août 1980, il visite la Collection <strong>de</strong> l’Art Brut <strong>de</strong> Lausanne<br />

et rencontre Michel Thévoz.<br />

De 1980 à 1981, il travaille sur une série intitulée « Les<br />

gran<strong>de</strong>s Figures » dans laquelle il réinvente le portrait en<br />

peignant <strong>de</strong>s visages qui occupent la toile entière.<br />

Le 8 avril 1982, il reçoit une lettre d’encouragement <strong>de</strong><br />

Jean Dubuffet. Par la suite, les travaux <strong>de</strong> Raymond Reynaud<br />

entreront dans la collection Neuve Invention à Lausanne<br />

(collection annexe <strong>de</strong> l’art brut).<br />

En 1984, il envoie <strong>de</strong>ux sculptures à Lausanne.<br />

En 1985, après quatre années <strong>de</strong> travail, il termine le<br />

polyptyque « Jean <strong>de</strong> Florette », inspiré <strong>de</strong>s personnages du<br />

roman <strong>de</strong> Marcel Pagnol.<br />

En 1986, il entre en contact avec Ma<strong>de</strong>leine Lommel <strong>de</strong><br />

l’Aracine, Alain Bourbonnais <strong>de</strong> La Fabuloserie et Françoise<br />

Henrion d’Art en Marge, à Bruxelles.<br />

En 1987, il rend visite à Chomo, dans la forêt <strong>de</strong><br />

Fontainebleau.<br />

Le 20 septembre 1988, il est opéré du cœur à l’hôpital <strong>de</strong> La<br />

Timone à Marseille.<br />

En 1989, l’œuvre <strong>de</strong> Reynaud fait l’objet d’un mémoire <strong>de</strong><br />

maîtrise rédigé par Alice Splimont-Angla<strong>de</strong> et soutenu à la<br />

faculté Paul Valéry <strong>de</strong> Montpellier sous le titre <strong>de</strong> « Raymond<br />

Reynaud, peintre singulier ». C’est la première fois qu’un<br />

peintre singulier est représenté à l’université. Ces travaux <strong>de</strong><br />

recherche ont été dirigés par le professeur et historien <strong>de</strong> l’art<br />

Marie-Domitille Porcheron.<br />

L’année 1990 voit la création du Mouvement singulier<br />

Raymond Reynaud à Sénas et la dissolution <strong>de</strong> l’atelier du<br />

Quinconce Vert. Ce mouvement regroupe <strong>de</strong>s élèves ou <strong>de</strong>s<br />

peintres dans la mouvance <strong>de</strong> l’art singulier. La même année,<br />

sa Maison Musée à Sénas, où l’artiste habite avec son épouse<br />

Arlette et où sont installées <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> tableaux et<br />

<strong>de</strong> sculptures, est répertoriée dans le livre <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Arz, le<br />

« Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> la France insolite » aux éditions Hachette- 1995.<br />

De 1992 à 1994 : polyptyque sur le thème du Don Quichotte<br />

<strong>de</strong> Cervantès.<br />

En 1993, sort un documentaire <strong>de</strong> Stéphane Jean-Baptiste,<br />

Pascale Massicot et Eric Potte (Art et Communication, Nevers)<br />

« Raymond Reynaud : le troisième cerveau ».<br />

En 1993, <strong>de</strong>ux tableaux sont envoyés à la Collection <strong>de</strong> l’art<br />

brut <strong>de</strong> Lausanne.<br />

D’octobre 1995 à juillet 1996, Don Quichotte est présenté<br />

dans Art Brut & Compagnie, à la Halle Saint Pierre, à Paris.<br />

En 1995, création <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> Raymond<br />

Reynaud. Un projet <strong>de</strong> musée et <strong>de</strong> fondation voir le jour<br />

mais n’aboutira pas faute <strong>de</strong> moyens financiers.<br />

Le 21 avril 1996, visite d’une délégation du Folk Art Museum<br />

<strong>de</strong> New York guidée par Chris Cappiello et Beth Bergin.<br />

En 1998, il participe à la réalisation <strong>de</strong> « Hôpital brut », un<br />

film d’animation du collectif « Le <strong>de</strong>rnier cri » diffusé sur Canal<br />

+.<br />

Depuis les années 1980, il est l’objet <strong>de</strong> nombreux articles<br />

dans la <strong>presse</strong> culturelle et <strong>de</strong> reportages télévisés.<br />

En effet, l’universitaire spécialiste <strong>de</strong> l’art brut et singulier<br />

Laurent Danchin consacre plusieurs analyses <strong>de</strong> ses travaux<br />

dans le magazine d’art anglais Raw Vision (cette publication<br />

périodique a obtenu le Prix Camera <strong>de</strong> l’UNESCO <strong>de</strong> meilleur<br />

magazine d’Art en 1998).<br />

En 1999, Alain Paire édite « Raymond Reynaud, un singulier<br />

<strong>de</strong> l’art » (En Manœuvres Editions, Marseille).<br />

-14-


Raymond Reynaud est présenté aux côtés d’autres<br />

artistes sur Arte lors du Théma « Les allumés <strong>de</strong> l’art<br />

brut ».<br />

En octobre et novembre 2001, rétrospective à<br />

Martigues.<br />

En janvier et février 2003, exposition à l’Espace<br />

Van Gogh, à Arles.<br />

D’avril à juin 2004, exposition au Château <strong>de</strong>s<br />

Templiers <strong>de</strong> Gréoux-les-Bains.<br />

Le 10 juillet 2007, Raymond Reynaud décè<strong>de</strong><br />

à Cavaillon, soit trois jours avant le début d’une<br />

exposition rétrospective, présentant plus <strong>de</strong><br />

cinquante années <strong>de</strong> création, au château <strong>de</strong><br />

l’Empéri à Salon-<strong>de</strong>-Provence.<br />

Après son décès, il fait l’objet <strong>de</strong> nombreux hommages<br />

dont l’inauguration d’un square à son nom<br />

le 28 septembre 2007 et d’une statue en présence<br />

<strong>de</strong> l’actrice Andréa Ferréol le 21 mai 2008 à Sénas.<br />

Il a réalisé aussi d’étranges mandalas d’un<br />

graphisme électrique qui n’est pas sans rapport<br />

avec les problèmes nerveux dont il se plaignait.<br />

DR<br />

On doit fuir le calculé, le professionnel, le peintre doit aller vers le spontané, le<br />

mystérieux, le fantasme, le rêve, véritables langages primitifs et naturels <strong>de</strong>s<br />

communications universelles.<br />

-15-


LE<br />

QUIN<br />

CONCE<br />

VERT<br />

Raymond Reynaud anima<br />

l’atelier du Quinconce Vert <strong>de</strong><br />

1977 à 1990. Cet atelier était<br />

original car il était ouvert à <strong>de</strong>s<br />

personnes <strong>de</strong> formations diverses<br />

issues <strong>de</strong> milieux sociaux très<br />

variés.<br />

Il apportait une formation<br />

plastique à <strong>de</strong>s gens qui n’avaient<br />

jamais peint ou qui étaient<br />

mal à l’aise dans les écoles<br />

traditionnelles.<br />

La majorité <strong>de</strong>s participants étaient<br />

<strong>de</strong>s femmes, seuls quelques<br />

hommes étaient présents.<br />

Le but <strong>de</strong> son fondateur était <strong>de</strong><br />

révéler l’imaginaire présent en<br />

chacun <strong>de</strong>s élèves à travers une<br />

expression plastique singulière et<br />

personnelle.<br />

Jean Dubuffet apporta ses<br />

encouragements à cet atelier,<br />

<strong>de</strong> même que Michel Thévoz,<br />

conservateur <strong>de</strong> la collection d’art<br />

brut <strong>de</strong> Lausanne.<br />

-16-


J’ai créé mon école pour plusieurs raisons...<br />

D’abord je pensais que je pouvais apprendre à <strong>de</strong>ssiner et<br />

à peindre à ceux qui en avaient le désir, ensuite, je trouvais<br />

qu’il fallait défendre la bonne peinture et amener les gens<br />

à distinguer une œuvre valable d’un tableau médiocre.<br />

L’école a été fondée avec l’accord <strong>de</strong> la MJC <strong>de</strong> Salon.<br />

Nous l’avons appelée “Le Quinconce Vert”.<br />

Elle a fonctionné avec un nombre d’élèves important.<br />

Au bout <strong>de</strong> quelques années, j’ai estimé que le travail<br />

stagnait et qu’il fallait avoir <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s exigences.<br />

J’ai donc augmenté la difficulté.<br />

Certains se sont découragés, le nombre <strong>de</strong>s<br />

élèves s’est réduit. C’est un bien :<br />

la qualité est plus gran<strong>de</strong>.<br />

Soucieux <strong>de</strong> maintenir ce<br />

niveau, j’ai décidé d’arrêter mon<br />

enseignement à la MJC.<br />

Cependant je ne renonce pas<br />

à faire travailler ceux qui sont<br />

désireux <strong>de</strong> poursuivre avec moi :<br />

le groupe se restreint et se donne<br />

d’autres exigences.<br />

C’est tout et c’est bien. Désormais,<br />

il s’appelle : “Mouvement<br />

Singulier Raymond Reynaud”<br />

Raymond Reynaud<br />

Affiche du Quinconce Vert<br />

-17-


LES<br />

ÉLÈVES<br />

MARTINE BAYLE<br />

Née en 1949 à Sénas<br />

Martine Bayle est une coloriste <strong>de</strong> grand<br />

talent qui, avec une maîtrise parfaite <strong>de</strong>s<br />

graphismes et <strong>de</strong>s harmonies, sait, en<br />

très peu <strong>de</strong> couleurs donner l’impression<br />

d’une gran<strong>de</strong> explosion <strong>de</strong> tonalités.<br />

Jeanine Rivais<br />

J’ai pensé à Raymond Reynaud parce<br />

que je le connaissais par le biais <strong>de</strong>s<br />

élèves que j’avais eu, qui trouvaient<br />

que c’était quelqu’un <strong>de</strong> rigoureux dans<br />

le travail, même peut-être un peu trop,<br />

finalement était venu le moment où j’en<br />

avais besoin et que je l’acceptais, et j’ai<br />

été voir Raymond Reynaud. La première<br />

chose qu’il m’a <strong>de</strong>mandé c’est : « Vous<br />

êtes venu me voir pourquoi ? ».<br />

Et là ça été la gran<strong>de</strong> surprise parce que<br />

je n’avais pas pensé du tout à ce qu’on me<br />

pose comme ça brutalement la question,<br />

et que finalement c’était la question profon<strong>de</strong><br />

que j’aurais du me poser, et je me<br />

suis entendue dire : « J’ai un problème<br />

<strong>de</strong> fond et <strong>de</strong> forme ». Il m’a <strong>de</strong>mandé<br />

si j’acceptais <strong>de</strong> lui montrer mon travail,<br />

et en lui montrant mon travail, ce dont<br />

il s’est aperçu et qui était flagrant, c’est<br />

qu’en fait la forme avait vraiment pris la<br />

place du fond et que ça s’était inversé.<br />

-18-


Il m’a dit : « Ce qui va être gênant chez vous, c’est<br />

votre métier, vous avez un parcours classique, vous<br />

avez fait les beaux-arts, vous avez été enseignante,<br />

donc vous avez un discours culturel sous une certaine<br />

forme, et est-ce que vous allez être capable<br />

d’enlever toute certitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> travailler sur un trait,<br />

la qualité d’un trait par rapport à une émotion, <strong>de</strong><br />

rester très prêt <strong>de</strong> cette chose là ».<br />

Et effectivement, ça été très dur parce que je ne<br />

m’étais jamais aperçu que le passé culturel et le<br />

savoir faire avaient pesé si lourd dans la balance.<br />

Je pense que quand Raymond dit « J’amène les<br />

gens vers l’art singulier », je pense qu’il veut dire,<br />

j’amène les gens <strong>de</strong>puis où ils sont, dans leur<br />

culture, avec ce qu’ils sont, et ce qu’ils ont acquis,<br />

<strong>de</strong> trop, <strong>de</strong> pas assez, et en trouvant le fil conducteur<br />

propre à chacun. Il a un côté très intuitif qui<br />

fait qu’il sent très bien qu’il y a ce petit fil conducteur,<br />

il le découvre, et il vous le fait découvrir<br />

après, et il vous amène petit à petit à vous faire<br />

reconnecter avec vos possibilités profon<strong>de</strong>s. Même<br />

si c’est quelque chose qui ne va pas sortir sous<br />

une forme jolie, esthétique, c’est quelque chose<br />

qui vous appartient profondément, qui ne lui<br />

appartient pas, et finalement être singulier c’est<br />

être profondément original.<br />

Martine Bayle<br />

Martine Bayle - Sans titre<br />

Extrait <strong>de</strong> « La force en <strong>de</strong>dans » (2000),<br />

documentaire <strong>de</strong> Jean-Michel Zazzi<br />

-19-


-20-<br />

Renée Fontaine - La tour <strong>de</strong> Babel.


RENÉE FONTAINE<br />

Née en 1936. Vit à Saint-Martin-<strong>de</strong>-Crau.<br />

Institutrice à la retraite.<br />

Peintre amateur <strong>de</strong> reproductions ou <strong>de</strong><br />

paysages, elle avait cessé <strong>de</strong> peindre en<br />

1975, ne trouvant plus les moyens <strong>de</strong><br />

progresser dans son travail.<br />

En 1982, elle rencontre Raymond<br />

Reynaud à l’occasion d’une conférence<br />

<strong>de</strong>stinée aux enseignants où ce <strong>de</strong>rnier<br />

présente sa conception <strong>de</strong> la peinture.<br />

Depuis, Renée Fontaine a fréquenté<br />

l’atelier du Quinconce Vert jusqu’à sa<br />

fermeture. La peinture est pour elle un<br />

moyen d’aller chercher au plus profond<br />

d’elle-même l’émotion ressentie face au<br />

mon<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> l’exprimer avec <strong>de</strong>s couleurs<br />

et <strong>de</strong>s formes, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s<br />

apparences, pour mieux s’en libérer et<br />

retrouver une forme <strong>de</strong> sérénité.<br />

En octobre 1983, j’ai rencontré Raymond<br />

à une journée pédagogique dans le<br />

cadre <strong>de</strong>s maternelles. J’avais été invité<br />

par une collègue <strong>de</strong> Salon qui m’avait dit<br />

« Tu <strong>de</strong>vrais venir, <strong>de</strong>main après-midi, il y<br />

a un peintre qui vient nous expliquer <strong>de</strong>s<br />

tableaux, toi qui peint ça t’intéresserait ».<br />

J’y suis allée et là j’ai rencontré Raymond,<br />

ce petit bonhomme qui payait pas <strong>de</strong><br />

mine avec sa casquette, ses grosses<br />

lunettes, un peu gauche, qui a commencé<br />

à expliquer. Il a expliqué et pour moi, c’est<br />

<strong>de</strong>venu une évi<strong>de</strong>nce, j’ai tout compris.<br />

Ensuite, je suis allée au Quinconce Vert<br />

à Salon. Là, un mercredi après-midi, je<br />

me pointe là-bas et il me dit : « Installe<br />

toi là », il me donne une feuille blanche<br />

et un crayon et il me dit : « Essaie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner<br />

comme les autres le village <strong>de</strong> Jean<br />

<strong>de</strong> Florette ». Comme ça <strong>de</strong> but en blanc,<br />

<strong>de</strong>ssiner un village, sans avoir <strong>de</strong> motif<br />

<strong>de</strong>vant moi, j’étais incapable <strong>de</strong> faire<br />

quelque chose. J’ai dit : « Je m’en vais ».<br />

Et la semaine suivante, je suis retournée<br />

et là petit à petit, je suis rentrée dans<br />

sa façon <strong>de</strong> faire., qui était d’imaginer<br />

<strong>de</strong>vant la page blanche le ressenti <strong>de</strong><br />

quelque chose. Chaque semaine, on<br />

avait un thème, le village, le boulanger...<br />

Chacun s’exprimait à se façon, et sur une<br />

quinzaine qu’on était, il n’y avait aucune<br />

chose <strong>de</strong> pareil. Raymond m’a permis<br />

d’exprimer ce que j’avais au fond <strong>de</strong> moi.<br />

Renée Fontaine<br />

-21-


ANDRÉ GOUIN<br />

Né en 1946 à Sénas où il vit toujours<br />

aujourd’hui.<br />

Difficile quand on doit parler d’un<br />

peintre brut <strong>de</strong> ne pas faire référence<br />

à Jean Dubuffet. Résumons. L’art brut :<br />

l’art <strong>de</strong> ceux qui n’ont jamais appris le<br />

métier <strong>de</strong> peintre, l’art <strong>de</strong>s fous, <strong>de</strong>s<br />

prisonniers, <strong>de</strong> la France profon<strong>de</strong>, l’art<br />

en marge.<br />

Cet art si difficile à cerner, à enfermer<br />

dans les digues du discours critique,<br />

que les conservateurs <strong>de</strong>s arts<br />

plastiques y per<strong>de</strong>nt leurs mots : l’art<br />

brut est tantôt singulier, indompté,<br />

irrégulier, instinctif...<br />

L’art d’André Gouin s’accommo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> tous ces qualificatifs. Singulier,<br />

parce qu’il se singularise face<br />

aux productions contemporaines<br />

montrées et commentées dans les<br />

galeries et les musées. Indompté<br />

parce qu’il contrevient aux mo<strong>de</strong>s et<br />

aux snobismes. Indompté parce qu’il<br />

suit uniquement sa sensibilité.<br />

André Gouin n’a jamais appris la<br />

peinture. Il peint <strong>de</strong>puis cinq ou six<br />

ans seulemen, guidé par sa seule<br />

passion. Mais il a fait une rencontre<br />

essentielle, celle <strong>de</strong> Rymond<br />

Reynaud, peintre singulier, fondateur<br />

du « mouvement singulier Raymond<br />

Reynaud ». Ce mouvement est une<br />

école <strong>de</strong> contestation et <strong>de</strong> remise en<br />

cause <strong>de</strong> la peinture d’aujourd’hui qui<br />

a eu le soutien <strong>de</strong> Jean Dubuffet et <strong>de</strong><br />

Michel Thevoz. Raymond Reynaud<br />

ai<strong>de</strong> ceux qui viennent travailler avec<br />

lui à découvrir ce qu’ils ont à dire et à<br />

trouver les moyens <strong>de</strong> le dire.<br />

André Gouin s’est soumis à cette sorte<br />

<strong>de</strong> maïeutique et il a appris à connaître<br />

son mon<strong>de</strong> intérieur, à savoir ce qu’il<br />

avait envie <strong>de</strong> peindre : « les péchés<br />

capitaux », « les fables <strong>de</strong> La Fontaine »,<br />

« les masques », qui sont autant <strong>de</strong><br />

reflets <strong>de</strong> la physionomie humaine.<br />

André Gouin, agriculteur <strong>de</strong> son métier,<br />

sait observer, se taire, prendre le<br />

temps <strong>de</strong> réfléchir. Il est poète sans le<br />

savoir, humoriste aussi, naïf et critique<br />

à la fois.<br />

Alice Angla<strong>de</strong><br />

-22-


Fils d’agriculteur et voisin <strong>de</strong> Raymond Reynaud,<br />

j’ai connu Arlette et Raymond pendant plus <strong>de</strong><br />

trente ans, et à maintes et maintes reprises vu<br />

ses œuvres, attiré, intrigué et passionné par son<br />

travail, sa persévérance et sa recherche.<br />

Un jour d’automne 1985, Arlette et Raymond<br />

m’ont <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> faire un tableau, alors que<br />

je n’avais jamais peint <strong>de</strong> ma vie, j’étais d’ores et<br />

déjà dans cet art imaginaire qui vous dévore et<br />

passionne.<br />

Cela m’apporte une gran<strong>de</strong> réflexion et me fait<br />

voir un mon<strong>de</strong> tout autre. Dommage que je n’ai<br />

point assez <strong>de</strong> revenu pour arrêter le travail et me<br />

consacrer tout entier à la peinture, j’ai l’impression<br />

<strong>de</strong> perdre mon temps et ma vie au travail.<br />

Merci Raymond et Arlette.<br />

André Gouin<br />

André Gouin - Sans titre<br />

-23-


Arlette Watelet Thozet - La Colère (encre <strong>de</strong> chine, papiers découpés et collés)<br />

ARLETTE WATELET THOZET<br />

Née en Lorraine. Vit à Miramas.<br />

Aussi loin que remonte mes souvenirs,<br />

j’ai toujours <strong>de</strong>ssiné sans trop savoir<br />

pourquoi.<br />

Toute petite j’amusais ma famille en<br />

<strong>de</strong>ssinant une petite femme avec un<br />

chapeau à plumes et un parapluie.<br />

Adolescente, j’ai passé <strong>de</strong>s journées<br />

entières enfermée dans une cave peignant<br />

<strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> draps agrafés sur<br />

un vieil échiquier.<br />

Mariée et mère <strong>de</strong> famille, j’ai essayé <strong>de</strong><br />

faire du merveilleux pour mes enfants.<br />

Et puis j’ai rencontré Raymond, c’était fatal<br />

! Il a été fait pour moi et pour quelques<br />

autres. J’ai laissé son univers m’absorber<br />

toute entière, luci<strong>de</strong> et consentante.<br />

L’aventure vécue au sein <strong>de</strong> ce groupe<br />

et auprès <strong>de</strong> cet étrange et étonnant<br />

personnage a été fantastique.<br />

Arlette Watelet Thozet<br />

-24-


(1931-2011)<br />

Toute petite déjà, j’aimais peindre et <strong>de</strong>ssiner. Adolescente, j’ai été<br />

prise d’une nouvelle frénésie <strong>de</strong> peindre <strong>de</strong>s paysages et autres.<br />

Une fois mariée, j’ai du cesser car je n’avais plus le temps, les<br />

enfants... et autres. C’est par une émission <strong>de</strong> télévision régionale<br />

en 1981 que j’ai connu Raymond Reynaud, <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> son<br />

groupe (Le Quinconce Vert).<br />

JEANNE DISDERO-REY<br />

Cela m’a bien intéressée. Malgré ma gran<strong>de</strong> timidité, j’ai pris le<br />

courage d’aller m’inscrire à ses cours. Je ne l’ai pas regretté.<br />

C’est merveilleux, il a su nous faire découvrir cette peinture<br />

personnelle qui nous vient <strong>de</strong> notre moi profond, notre subconscient.<br />

Je peins <strong>de</strong> préférence le soir au moment où tombe la nuit<br />

avec toutes ses ombres et son mystère.<br />

Je peins avec mes entrailles, avec mon<br />

âme, avec mon souffle.<br />

Dans les couleurs, je verse l’amour <strong>de</strong>s êtres<br />

qui vivent sur cette terre, les mille traits <strong>de</strong><br />

Dieu, les miroirs <strong>de</strong> la vie, le calme <strong>de</strong> la<br />

mort, la transparence <strong>de</strong> l’oubli.<br />

Je sais que cette voie est la bonne, c’est<br />

pourquoi aujourd’hui je suis heureuse <strong>de</strong><br />

peindre. Et jamais je ne pourrai m’en passer<br />

car ce serait être privée <strong>de</strong> parole, privée <strong>de</strong><br />

regard sur le mon<strong>de</strong>.<br />

J’avance les yeux ouverts, afin <strong>de</strong> discerner<br />

l’arrière-fond <strong>de</strong> cet univers.<br />

Jeanne Dis<strong>de</strong>ro-Rey<br />

Jeanne Dis<strong>de</strong>ro-Rey - Les signes du Zodiaque<br />

-25-


LES<br />

AMIS<br />

ARTISTES<br />

-26-


PAUL DUCHEIN<br />

Né en 1930 à Rabastens.<br />

Fait ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pharmacie à Toulouse. Vit et<br />

travaille à Montauban.<br />

Commence à peindre à l’âge <strong>de</strong> 14 ans et travaille<br />

avec le céramiste Giovanni Leonardi pendant ses<br />

étu<strong>de</strong>s secondaires.<br />

Parallèlement à son métier, il fréquente les<br />

artistes et s’intéresse à la création artistique sous<br />

toutes ses formes, organise <strong>de</strong>s expositions, écrit<br />

<strong>de</strong> nombreux articles et préfaces, se passionne<br />

pour l’art brut, l’art populaire et les arts premiers.<br />

Découverte du surréalisme et <strong>de</strong> Breton, rencontres<br />

déterminantes avec François Mathey,<br />

conservateur non conventionnel du musée <strong>de</strong>s<br />

Arts Décoratifs, le peintre surréaliste Jacques<br />

Hérold, Alphonse Chave, galeriste hors normes,<br />

passionné d’art brut, Vieira da Silva et d’autres....<br />

Dès 1966, il réalise “clan<strong>de</strong>stinement” <strong>de</strong>s assemblages;<br />

il a composé à ce jour près <strong>de</strong> 2000 boîtes<br />

et plusieurs centaines <strong>de</strong> collages et assemblages<br />

par cycles thématiques.<br />

Première exposition en 1986 à la galerie Chave à<br />

Vence préfacée par François Mathey.<br />

Durant vingt ans (1974 - 1994) est directeur <strong>de</strong> la<br />

rédaction <strong>de</strong> la revue nationale <strong>de</strong>s pharmaciens<br />

pour laquelle il rédige <strong>de</strong>s chroniques régulières<br />

et compose <strong>de</strong>s photomontages pour les couvertures.<br />

Prési<strong>de</strong> et anime <strong>de</strong>puis 1972 les “ Rencontres<br />

d’Art” au musée Ingres <strong>de</strong> Montauban. Dans ce<br />

même musée en 1989, Raymond Reynaud participera<br />

à l’exposition « Les instinctifs du midi » aux<br />

côtés <strong>de</strong> Marie Morel, Philippe Aïni et d’autres<br />

artistes singuliers.<br />

Mais c’est bien là le mystère <strong>de</strong> ces boîtes, <strong>de</strong> n’être jamais figées, <strong>de</strong> toujours permettre<br />

une échappée sur son propre mon<strong>de</strong>. Regar<strong>de</strong>z bien ces théâtres, ils sont ouverts <strong>de</strong><br />

tous côtés et n’atten<strong>de</strong>nt que vous pour s’animer. La formidable charge émotive qu’ils<br />

renferment n’est rien si vous n’avez en vous le potentiel <strong>de</strong> rêve qui la fera s’activer.<br />

Comme dans certains cafés, ON PEUT APPORTER SON MANGER.<br />

Il vaut mieux même. Alors, si vous avez appétit <strong>de</strong> merveilleux, <strong>de</strong> poésie et <strong>de</strong> mystère,<br />

si n’est pas encore flétrie la part d’enfance qui reste en chacun <strong>de</strong> nous, poussez la porte<br />

<strong>de</strong>s théâtres <strong>de</strong> Paul Duchein, vous en serez émerveillé.<br />

C’est la chance que je vous souhaite.<br />

Clau<strong>de</strong> Roffat<br />

-27-


Une peinture <strong>de</strong> Jaber se lit comme un rébus, ou comme on déchiffre une carte <strong>de</strong><br />

corsaire, avec tous ses détails à décrypter dans tous les coins. Laurent Danchin<br />

Jaber El Majoub est né en 1938 dans une<br />

famille <strong>de</strong> bergers <strong>de</strong> M’Saken (banlieue<br />

<strong>de</strong> Sousse) en Tunisie.<br />

A l’âge <strong>de</strong> 6 ans il a perdu sa mère<br />

et a été pratiquement élevé par sa<br />

soeur. Il n’a pas pu fréquenter l’école<br />

car il <strong>de</strong>vait gar<strong>de</strong>r les animaux pour<br />

nourrir sa famille. Il n’a donc jamais pu<br />

apprendre à lire et écrire.<br />

En 1958 il prend la direction <strong>de</strong><br />

Marseille et y travaille comme<br />

boulanger avant <strong>de</strong> monter à<br />

Paris <strong>de</strong>ux ans plus tard. Les petits<br />

enfants du boulanger <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s<br />

Blanc-Manteaux se souviennent<br />

encore <strong>de</strong> lui, car le grand-père a<br />

soigneusement conservé quelques<br />

pièces <strong>de</strong> Jaber.<br />

En effet dès qu’il avait une pause, il<br />

<strong>de</strong>ssinait par terre au charbon <strong>de</strong> bois<br />

et faisait cuire la pâte à pain en forme<br />

d’oiseau, <strong>de</strong> poisson ou <strong>de</strong> fleur.<br />

L’après-midi, il vendait ses gouaches<br />

et amusait le public place St Michel.<br />

Il s’intéressait aussi à la boxe et a<br />

effectué dix-sept combats. Ses talents<br />

<strong>de</strong> chanteur-auteur-compositeur<br />

lui ont ouvert les portes du Petit<br />

Conservatoire <strong>de</strong> Mireille. Il enregistra<br />

<strong>de</strong>ux 45 tours chez Pathé-Marconi.<br />

Quelques années plus tard, il fut<br />

découvert par une riche américaine<br />

qui l’emmena en Amérique. Elle<br />

avait découvert à juste titre qu’il avait<br />

la carrure pour <strong>de</strong>venir un artiste<br />

<strong>de</strong> dimension internationale. Ils se<br />

marièrent rapi<strong>de</strong>ment et Jaber ouvrit<br />

une galerie très bien située à San Francisco.<br />

Au bout <strong>de</strong> quelques mois, la galerie<br />

était <strong>de</strong>venue le lieu <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous<br />

<strong>de</strong> tous les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la scène Flower<br />

Power. L’aspect commercial <strong>de</strong> l’affaire<br />

ne l’intéressait pas. Il préférait offrir ses<br />

travaux aux visiteurs.<br />

En 1971, il obtint le premier prix <strong>de</strong><br />

peinture parmi 800 candidats au<br />

Plainfield Art Festival.<br />

Il <strong>de</strong>vint célèbre, mais son mariage fut<br />

un échec.<br />

JABER<br />

De retour à Paris il exposa en 1977<br />

à l’American Center of Artists, ce qui<br />

relança sa carrière à Paris. Ses amis et<br />

collectionneurs le firent participer ou<br />

organisèrent pour lui <strong>de</strong> nombreuses<br />

expositions prestigieuses.<br />

Il entra dans bon nombre <strong>de</strong> collections<br />

privées et publiques <strong>de</strong> par le<br />

mon<strong>de</strong> et figure aujourd’hui dans tous<br />

les musées consacrés à l’art brut ou<br />

outsi<strong>de</strong>r.<br />

Comme pour <strong>de</strong> nombreux artistes, sa<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> gloire connut son déclin<br />

avec la crise <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années<br />

1990. Les galeries qui le défendaient<br />

disparurent.<br />

Au lieu <strong>de</strong> se lamenter, il prit son sort<br />

en main en vendant à nouveau ses<br />

gouaches cette fois dans le quartier<br />

Beaubourg, nouveau haut lieu <strong>de</strong> l’art<br />

contemporain.<br />

-28-


Jaber - Tête<br />

-29-


-30-


DANIELLE JACQUI<br />

Danielle Jacqui, dite « Celle qui peint », est une<br />

peintre et sculptrice , née le 1er janvier 1934 à Nice.<br />

Elle vit à Roquevaire (Bouches-du-Rhône, où<br />

elle est célèbre pour avoir entièrement décoré<br />

sa maison.<br />

Fondatrice du festival d’art singulier <strong>de</strong> Roquevaire,<br />

elle est l’une <strong>de</strong>s plus emblématiques<br />

figures <strong>de</strong> ce mouvement issu <strong>de</strong> l’art brut et<br />

<strong>de</strong> l’ art hors-les-normes.<br />

Danielle Jacqui naît d’un père joaillier et d’une<br />

mère militante féministe. La rapi<strong>de</strong> séparation<br />

<strong>de</strong> ses parents constitue un déchirement<br />

à la suite duquel elle est placée en pension,<br />

pour être finalement confiée à un couple<br />

d’instituteurs en 1945.<br />

Elle est alors formée à la métho<strong>de</strong> Freinet à<br />

Saint-Remy-<strong>de</strong>-Provence, ce qui marquera durablement<br />

son travail par le développement<br />

d’une énergie <strong>de</strong> libre expression.<br />

À la fin <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, elle doit arrêter ses<br />

étu<strong>de</strong>s et épouse, à l’âge <strong>de</strong> 18 ans, un maçon<br />

dont elle aura quatre enfants.<br />

À la suite <strong>de</strong> son divorce en 1970, elle <strong>de</strong>vient<br />

brocanteuse, métier qui lui donne le goût <strong>de</strong> la<br />

récupération.<br />

À partir <strong>de</strong> 1971, elle entame une production<br />

<strong>de</strong> peintre qu’elle commence à montrer.<br />

En 1976, lors <strong>de</strong> sa première exposition à<br />

Marseille, elle découvre les liens qui existent<br />

entre son travail et ceux <strong>de</strong>s autres artistes<br />

« en marge » et, en 1981, après une visite<br />

au musée Robert Tatin, elle débute l’œuvre<br />

monumentale qui la rendra célèbre : la décoration<br />

<strong>de</strong> sa propre maison, dont le principe est<br />

<strong>de</strong> ne pas laisser un seul centimètre carré sans<br />

son intervention en peinture, mosaïques, etc.<br />

En 1990, elle fon<strong>de</strong> et organise le festival d’art<br />

singulier <strong>de</strong> Roquevaire, puis d’Aubagne<br />

À partir <strong>de</strong> novembre 2006 , elle est invitée à<br />

réaliser un « Colossal d’art brut » à Aubagne.<br />

Le travail <strong>de</strong> Danielle Jacqui est représenté<br />

dans <strong>de</strong>s lieux et collections concernant<br />

l’art singulier : lla Fabuloserie (Dicy), le Site<br />

<strong>de</strong> la Création Franche (Bègles), le musée<br />

international d’art naïf Anatole Jakovsky (Nice).<br />

-31-


RE<br />

MERCI<br />

EMENTS<br />

Christophe Lespilette,<br />

Service culturel <strong>de</strong> la ville d’Arles,<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Caire,<br />

Bulletin <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> François Ozenda<br />

Laurent Danchin,<br />

Amis <strong>de</strong> Mycelium,<br />

Jean-Michel Zazzi.<br />

Les citations <strong>de</strong> Laurent Danchin sont extraites du livre :<br />

“Aux frontières <strong>de</strong> l’art brut, Le Livre d’art”, Collection Mycelium, 2014<br />

Avec le soutien du service culturel <strong>de</strong> la ville d’Arles<br />

-32-


CONTACT<br />

Association <strong>de</strong>s Amis du Singulier Raymond Reynaud<br />

464, Boulevard Saint Roch<br />

84240 La Tour d’Aigues.<br />

Tél : 04 90 68 21 75<br />

06 10 97 54 90<br />

06 26 97 91 88<br />

Raymond Reynaud sur Internet :<br />

http://reynaud.raymond.free.fr/<br />

https://www.facebook.com/Association<strong>de</strong>sAmisduSingulierRaymondReynaud/<br />

https://fr.pinterest.com/sonolor/raymond-reynaud/<br />

-33-

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