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Le portrait
Philippe Lithare,
De la gare au port ou l’inverse.
Son arrière-grand-père, Henri Lithare, voguait sur
le « Marie-Christine » et pêchait le poisson à la ligne.
Petit-fils de marins-pêcheurs, Philippe Lithare a la mer
(Rouge bien sûr !) qui coule dans ses veines. Né à Saint-
Gilles-Croix de Vie dans une famille d’origine normande,
l’homme a posé ses valises à la Gare des Epesses,
au « Vieux Tacot » plus précisément. Là, il mitonne
des petits plats simples mais bons à sa clientèle qui
apprécie l’endroit à sa juste valeur. Assis à une table
de la véranda, à l’arrière du bâtiment, la vue sur la
campagne mérite qu’on s’y attarde un tantinet. Puis,
s’il n’y avait pas le mobilier adapté à un restaurant,
on pourrait se croire chez un brocanteur. Allez, tout
le monde descend au « Vieux Tacot » de la gare des
Epesses.
Un parcours d’autodidacte.
Ce qui pourrait caractériser Philippe Lithare, c’est sa propension
à s’adapter au monde qui l’entoure. L’homme se définit comme
autodidacte. Et il est vrai que son parcours professionnel le
démontre quelque peu. Au fond de la classe à l’école primaire
et « près du poêle » rajoute-t-il l’œil goguenard, il est rapidement
fâché avec l’orthographe. A quatorze ans, il voulait être
cuisiner. Il fera un CAP en pâtisserie. C’est
le fiasco ! « Mon père, militaire d’abord
puis directeur artistique, gérait des
troupes de théâtre. On était à moitié des
saltimbanques : dix-sept déménagements
en vingt ans ! » souligne-t-il comme pour
justifier ce côté artiste qu’il porte en lui. Sa
mère, le capitaine à bord, maniait l’aiguille
chez les paras lorsqu’elle était couturière
à l’armée. Elle cuisinait beaucoup
puisqu’elle préparait les repas pour
quelques familles dans un quartier des
Sables d’Olonne dans les années soixante-dix. « Avec mes deux
sœurs et mes deux frères, c’est l’entente cordiale. Nous avons
tous des parcours différents mais nous sommes unis comme
les cinq doigts d’une main. J’ai trois garçons. Ils sont cuisiniers
et voguent de par le monde. » rajoute-t-il pour conclure cette
partie famille.
Son parcours le ramène régulièrement à la cuisine. « Je suis
« J’aime la cuisine et j’aime
la comprendre...»
un autodidacte de la cuisine. J’aime la cuisine et j’aime la
comprendre. C’est une cuisine simple, certes, mais une cuisine
que j’aime. » Avant ça, Philippe a travaillé chez Fleury Michon,
Palmilord et bien d’autres entreprises, puis s’est exilé sur
Chartres pour devenir géotechnicien. Comme quoi, il peut tout
faire.
Le parcours de restaurateur.
Pendant huit ans, il sera à la barre de la Croix Verte à
Rochetrejoux. Le week-end, le café devient snack-bar. Il
organisera aussi des concerts dans son antre. « En décembre,
je cuisinais le pigeon au vin nouveau que j’avais préalablement
congelé en septembre pour stopper la fermentation. J’avais
des clients qui adoraient. » se souvientil,
un brin nostalgique. Il cède son affaire
pour monter un projet sur Les Herbiers qui
finalement ne verra pas le jour suite à un
tragique évènement.
Une nouvelle rencontre, une nouvelle
vie avec Isabelle, l’elfe sautillant comme
l’appelle un bon client, l’amène en gare
des Epesses, entre cette commune et
Les Herbiers. Le Vieux Tacot se libère et
ils l’achètent. Il embauche un cuisinier,
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