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Suite de la page (7)<br />
communauté internationale sur la République<br />
d’Haïti et ses richesses naturelles<br />
: or, pétrole, plutonium, uranium, iridium…<br />
Et cela se fera avec les anciens et<br />
nouveaux « duvaliéristes »… Ou avec<br />
un autre mouvement politique d’extrême<br />
droite. D’ailleurs, les groupes radicaux de<br />
droite prennent naissance tous les jours<br />
et se multiplient sur le terrain.<br />
Les États-Unis, le Canada, la<br />
France ont fermé les yeux durant 29 ans<br />
sur les crimes perpétrés par la satrapie<br />
duvaliérienne. Ils l’ont même protégée<br />
en mettant leurs réseaux d’intelligence<br />
et d’espionnage au service des despotes.<br />
Ils connaissaient l’existence de Fort-Dimanche,<br />
des Casernes Dessalines… mais<br />
se contentaient d’applaudir, de dénoncer<br />
et de prévenir ce qu’ils appelaient euxmêmes<br />
le danger d’un autre Cuba dans<br />
la région. Ils se bouchaient consciemment,<br />
volontairement les oreilles pour ne<br />
pas entendre les cris de souffrances des<br />
condamnés qui provenaient des couloirs<br />
de la torture et de la mort.<br />
…Et pourtant, la chanson triste,<br />
affreuse, terrifiante, traumatisante…<br />
des « loups-garous de minuit »<br />
retentissait sans arrêt sur les stations<br />
de radio de la capitale et des villes de<br />
province : « Mache pran yo Divalye,<br />
mache pran yo... (Saisissez-les Duvalier,<br />
saisissez-les… ou Foutez-les en prison<br />
et débarrassez-vous en…) Les mélodies<br />
sinistres étendaient le voile de la frayeur<br />
et de la désolation sur la République. Ces<br />
refrains diffusés sur plusieurs chaînes de<br />
radio du pays étaient porteurs de messages<br />
cadavériques… D’inscriptions funéraires…<br />
Annonciateurs d’ « une saison<br />
en enfer »… Ils répandaient d’une<br />
ville à l’autre une senteur insupportable<br />
de cimetière… Une odeur indisposante<br />
de cadavres tuméfiés… Les familles<br />
éprouvées n’avaient même plus la liberté<br />
de pleurer en public… Elles portaient leur<br />
deuil en silence dans les cages caverneuses<br />
de la hantise… La machine de la<br />
dictature écrasait les individus comme le<br />
moulin du meunier qui broie les grains<br />
de maïs ou les graines de café pour en<br />
faire de la farine ou de la poudre…Malgré<br />
tout, les habitants avaient continué<br />
à se taire comme des moutons… Se taire<br />
pour survivre… Survivre même au prix<br />
du déshonneur… Survivre dans la peur,<br />
la honte et l’humiliation !<br />
« Kay la pa pou mwen<br />
Kay la pa pou mwen<br />
Se kay lenba<br />
Dife lakay la<br />
Jete dlo<br />
Le dictateur François Duvalier au centre avec son arme assassine. Flanqué<br />
de ses sbires, il inocula à son fils Jean-Claude Duvalier (premier à gauche)<br />
le venin de la dictature et de l’assassinat politique<br />
Dife lakay la... »<br />
« La maison n’est pas à moi<br />
La maison n’est pas à moi<br />
Elle appartient aux esprits<br />
La maison est en feu<br />
Apportez des seaux d’eau<br />
La maison est en feu… »<br />
Et encore…<br />
« En avant Duvalier<br />
En avant Duvalier<br />
Poursuivez-les<br />
Foutez-les en prison<br />
En avant Duvalier<br />
Lorsqu’ils voient Duvalier<br />
Ils se mettent à trembler<br />
C’est le peuple qui le demande… »<br />
Et quel peuple ? Des masses paysannes<br />
sans âme, maintenues arbitrairement<br />
sous le joug de l’analphabétisme,<br />
déracinées chaque 22 septembre de leurs<br />
milieux naturels, empilées dans les camions<br />
de transports publics réquisitionnés,<br />
puis entraînées de force jusqu’à la<br />
capitale, pour être déversées comme des<br />
sacs de détritus devant les pelouses du<br />
palais national, aux pieds d’un empereur<br />
lui-même sous l’emprise de la démence<br />
incontrôlable…<br />
Le romancier Jacques Stephen<br />
Alexis, qui aurait eu 92 ans le 22 avril<br />
<strong>2014</strong>, a été trahi et dénoncé… Certains<br />
camarades l’avaient pourtant prévenu du<br />
danger qui l’attendait à Port-au-Prince.<br />
Confiant, fougueux, brave et intrépide<br />
comme le Cacique Caonabo, il décida de<br />
revenir dans son pays. Revenir continuer<br />
la lutte pour défendre « sa vérité »<br />
– comme le disait Guevara – et, peut-être,<br />
réaliser son rêve de vivre sur une terre totalement<br />
libérée de l’INJUSTICE SOCIALE<br />
et de l’ABSURDITÉ HUMAINE.<br />
Non, nous ne pouvons plus<br />
revenir aux temps où les poètes<br />
s’exprimaient en métaphores exagérément<br />
hermétiques pour témoigner<br />
sur les douleurs muettes d’un pays<br />
ravagé et apeuré.<br />
R.L<br />
1.- Personnage principal du roman<br />
de Jacques Stephen Alexis, Compère<br />
Général Soleil.<br />
Suite de la page (12)La terrorisme...<br />
Cuba est accusé d’héberger des terroristes<br />
en fuite des États-Unis, de leur accorder<br />
des logements, de la nourriture et des<br />
soins médicaux. Il s’agit des survivants<br />
du groupe des Panthères noires !<br />
L’Iran est accusé de soutenir la Résistance<br />
au Levant (ce qu’il revendique)<br />
(Hezbollah, Jihad islamique, FPLP) et au<br />
Yémen, et surtout d’héberger des bases<br />
d’Al-Qaïda (?) sous le commandement<br />
de Muhsin al-Fadhli. Le rapport assure<br />
que le gouvernement iranien autorise le<br />
transfert de fonds et de jihadistes par son<br />
territoire vers la Syrie (?). Selon lui, l’Iran<br />
est donc l’allié d’Al-Qaïda en Syrie et lutte<br />
aux côtés de l’État et des terroristes contre<br />
« l’opposition pacifique ». Pas un mot<br />
sur l’assassinat de scientifiques iraniens,<br />
ni sur les attentats des Moujahidines du<br />
Peuple.<br />
Le gouvernement soudanais serait<br />
un partenaire des États-Unis dans la lutte<br />
contre le terrorisme, mais il persiste à<br />
soutenir le Hamas, raison pour laquelle le<br />
pays est toujours sous « sanctions ». Le<br />
rapport semble ignorer que le Hamas est<br />
dirigé depuis le fidèle et exemplaire Qatar.<br />
La Syrie est accusée de soutenir<br />
la Résistance au Levant (ce qu’elle<br />
revendique). Le rapport souligne que,<br />
malgré son adhésion au MENA-FATF,<br />
le pays est incapable de contrôler le financement<br />
du terrorisme parce que 80<br />
% de ses ressortissants effectuent leurs<br />
transactions en liquide, échappant à la<br />
surveillance des banques. Enfin, la Syrie<br />
a pris l’engagement de détruire ses armes<br />
chimiques dont on sait qu’elles auraient<br />
pu être utilisées par des groupes terroristes.<br />
Et c’est tout.<br />
En 2013, il n’y a pas eu de terrorisme<br />
en Syrie, selon le département<br />
d’État, bien qu’il s’agisse de la principale<br />
destination d’Al-Qaïda et que cet afflux<br />
de milliers de jihadistes pose un problème<br />
aux États-Unis et à leurs alliés. Au contraire,<br />
« le régime a essayé tout au long<br />
de l’année de présenter le pays comme<br />
victime du terrorisme, caractérisant tous<br />
ses opposants armés de terroristes ». Les<br />
têtes coupées qui ornent les entrées et<br />
les places centrales des « zones libérées<br />
» et soutenues par l’Otan n’intéressent<br />
pas Washington. Au contraire, celui-ci se<br />
félicite qu’Al-Nosra et l’ÉIIL se soient désolidarisés<br />
de la Coalition nationale qu’il<br />
sponsorise officiellement.<br />
On comprend que sur cette logique<br />
négationniste, l’administration Obama<br />
ne pouvait pas accepter les demandes de<br />
la délégation syrienne aux pourparlers de<br />
Genève.<br />
On notera que la Syrie est l’État<br />
le plus cité du rapport. En effet, il observe<br />
que le jihad en Syrie est devenu un<br />
problème pour 26 pays qui fournissent<br />
des combattants et craignent de les voir<br />
rentrer pour commettre des actions chez<br />
eux. Si les notices des principaux États<br />
européens et arabes comportent cette rubrique,<br />
seul le Kirghizistan est mentionné<br />
dans le reste du monde, alors que ce problème<br />
est largement discuté ailleurs, en<br />
Indonésie notamment. Pourtant, on apprend<br />
dans d’autres passages du rapport<br />
que le problème se pose aussi dans toute<br />
l’ancienne Union soviétique.<br />
Les contradictions du département<br />
d’État<br />
En définitive, ce rapport comprend tellement<br />
de contradictions que force est<br />
de constater qu’il n’est plus possible à<br />
Washington de masquer son jeu. Pourquoi<br />
ignorer le rôle d’Abdelhakim Belhaj<br />
en Libye ? sinon pour masquer son rôle<br />
dans la conquête du pays par l’Otan, puis<br />
dans l’attaque de la Syrie. Pourquoi ignorer<br />
le financement d’Al-Qaïda par des<br />
fonds publics publics turcs détournés par<br />
le Premier ministre ? sinon parce que ce<br />
pays est membre de l’Otan. Pourquoi accuser<br />
le Hamas d’être une organisation<br />
terroriste contre Israël et ignorer qu’il est<br />
domicilié au gentil Qatar ? sinon parce<br />
que la politique de Washington vis-àvis<br />
des Frères musulmans est incertaine.<br />
Pourquoi ignorer les collectes du ministre<br />
koweïtien de la Justice ? sinon parce<br />
qu’elles financent précisément Al-Qaïda<br />
en Syrie. Pourquoi ignorer le rôle du<br />
prince Bandar ben Sultan, dit « Bandar<br />
Bush » ? sinon parce qu’il agissait pour le<br />
compte de la CIA.<br />
Si certains doutent encore que la<br />
« guerre contre le terrorisme » est une<br />
escroquerie, que le terrorisme en général<br />
et Al-Qaïda en particulier sont des instruments<br />
de la politique états-unienne, ce<br />
rapport est une preuve de plus.<br />
Notes<br />
[1] "Terrorism is an anxiety-inspiring<br />
method of repeated violent action,<br />
employed by (semi-) clandestine<br />
individual, group or state actors, for idiosyncratic,<br />
criminal or political reasons,<br />
whereby - in contrast to assassination<br />
- the direct targets of violence are not<br />
the main targets. The immediate human<br />
victims of violence are generally chosen<br />
randomly (targets of opportunity) or<br />
selectively (representative or symbolic<br />
targets) from a target population, and<br />
serve as message generators. Threatand<br />
violence-based communication processes<br />
between terrorist (organization),<br />
(imperilled) victims, and main targets<br />
are used to manipulate the main target<br />
(audience(s)), turning it into a target of<br />
terror, a target of demands, or a target of<br />
attention, depending on whether intimidation,<br />
coercion, or propaganda is primarily<br />
sought" in Political Terrorism : A<br />
New Guide To Actors, Authors, Concepts,<br />
Data Bases, Theories, And Literature, par<br />
Alex P. Schmid et Alebert J. Jongman,<br />
Transaction Publishers, 1988, pp. 1-2.<br />
[2] “Premeditated, politically<br />
motivated violence perpetrated against<br />
non-combatant targets by subnational<br />
groups or clandestine agents”. Cf. Section<br />
2656f(d) of Title 22 of the United States<br />
Code.<br />
[3] « Erdogan recevait secrètement<br />
le banquier d’Al-Qaida », et « Al-Qaida,<br />
éternel supplétif de l’Otan », par Thierry<br />
Meyssan, Réseau Voltaire, 2 et 6 janvier<br />
<strong>2014</strong>.<br />
[4] « Le ministre de la Justice du<br />
Koweït, financier d’Al-Qaïda », Réseau<br />
Voltaire, 26 avril <strong>2014</strong>.<br />
Réseau Voltaire 2 mai <strong>2014</strong><br />
Suite de la page (12)<br />
des dépenses publiques. Là se trouve<br />
l’explication- clairement idéologique- de<br />
tant de campagnes de calomnies contre<br />
la solidarité cubaine dans le monde.<br />
Cuba Informacion, 24 avril <strong>2014</strong><br />
Traduit de l’espagnol par Marc<br />
Harpon Changement<br />
de Société 1er mai <strong>2014</strong><br />
Campagnes contre Cuba, fomentée dans les médias privés vénézuéliensqui<br />
constituent 80% des médias du pays et sont entièrement tenus par<br />
l’opposition bourgeoise<br />
[Au cœur des quartiers, ndt], les premeirs<br />
coopérants cubains étaient arrivés<br />
en 1999, comme personnel humanitaire,<br />
après les inondations extrêmement<br />
graves subies par l’État de Vargas.<br />
<strong>Mai</strong>s les agressions violentes<br />
contre le personnel cubain au Venezuela<br />
ne datent pas d’aujourd’hui. Elles<br />
se produisent, depuis plus de dix ans,<br />
à chaque offensive déstabilisatrice de<br />
l’opposition. En avril 2013, après la<br />
victoire électorale du président Nicolas<br />
Maduro, 25 cabinets de consultation<br />
tenus par les coopérants cubains ont<br />
été attaqués. Curieusement, en octobre<br />
de cette année, le journal espagnol El<br />
Pais, publiait un reportage sur les attaques<br />
de coopérants dans le monde.<br />
Il parlait de 274 victimes d’agressions<br />
en tous genres. <strong>Mai</strong>s il ne faisait pas la<br />
moindre référence aux agressions contre<br />
le personnel cubain. Pas plus qu’au<br />
Venezuela. Les coopérants mentionnés<br />
étaient issus, exclusivement, des pays<br />
du Premier Monde, en cohérence avec<br />
la mentalité néocoloniale habituelle des<br />
médias occidentaux. Sur son site web,<br />
dans la section consacrée aux dépêches,<br />
n’apparaît pas non plus la moindre référence<br />
aux agressions de cubains.<br />
Cette même mentalité est celle<br />
qui conduit les médias à ignorer les gigantesques<br />
programmes de coopération<br />
Sud-Sud que Cuba mène dans le monde.<br />
Dans le seul domaine de la santé, 50<br />
000 professionnels venus de l’île développent<br />
des programmes d’assistance<br />
aux populations défavorisées dans 66<br />
pays. Eh bien, les mêmes médias qui<br />
n’ont jamais informé au sujet de cette<br />
Au Venezuela, il y a plus de 30 000 coopérants médicaux cubains qui<br />
soignent près de onze millions de personnes, principalement dans les<br />
quartiers populaires<br />
coopération extraordinaire cubaine,<br />
disposent de services couvrant la « coopération<br />
», services qui se consacrent,<br />
fondamentalement, à exalter le travail<br />
-souvent anecdotique- de certaines ONG<br />
européennes. Un exemple. En avril de<br />
cette année, le journal espagnol El Mundo<br />
publiait une page complète sur les<br />
actions d’appui à un orphelinat d’Haïti<br />
accueillant 40 mineurs. <strong>Mai</strong>s sur les 14<br />
années qu’a duré la coopération cubaine<br />
dans ce pays, coopération qui a mené à<br />
bien l’alphabétisation de 320 000 personnes<br />
et en a opéré 367 000, pour ne<br />
citer que deux chiffres, pas même un<br />
mot dans le journal en question.<br />
Un autre journal espagnol de référence,<br />
El Pais, a publié ces dernières<br />
semaines des reportages et des articles<br />
qui essaient de dénigrer le travail de<br />
solidarité médicale de Cuba au Venezuela.<br />
En revanche, aux mêmes dates, il<br />
publiait jusqu’à trois papiers, essentiellement<br />
de propagande, sur le soutien de<br />
la Reine Sofia aux projets de coopération<br />
espagnole au Guatemala- projets<br />
d’impact insignifiant, si on les compare<br />
aux programmes cubains au Venezuela.<br />
C’est que la coopération de Cuba<br />
au Venezuela- et dans d’autres paysfait<br />
vaciller les schémas construits par<br />
l’imaginaire médiatique occidental.<br />
Cuba n’accomplit pas que de simples<br />
actions d’aide. Elle contribue à la construction<br />
à long terme de systèmes<br />
publics de santé dans d’autres pays du<br />
Sud. Des systèmes de santé qui, en règle<br />
générale, avaient été abandonnés ou<br />
délaissés durant des décennies de néolibéralisme<br />
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