Haiti Liberte 29 Avril 2015
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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />
HAÏTI LIBERTÉ<br />
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />
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PAS DE FONDS POUR LES<br />
ÉLECTIONS !<br />
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KOD salye klas<br />
ouvriye yo nan<br />
okazyon Premye<br />
Me a<br />
Page 5<br />
English<br />
Page 9<br />
Voir page 4<br />
L’insécurité:<br />
n’est-elle pas<br />
l’œuvre du pouvoir<br />
tètkale ?<br />
Page 7<br />
Le jeudi 23 <strong>Avril</strong>, le Premier ministre de facto, le sinistre opportuniste Evans Paul a révélé, aux bailleurs de fonds, sans aucun décorum,<br />
que 50 % des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections n'ont toujours pas été mobilisées.<br />
L’ARGENTINE SE RETIRE DE<br />
L’OCCUPATION D’HAÏTI !<br />
Entretien du<br />
Président syrien<br />
Bachar al-Assad<br />
avec le quotidien<br />
suédois Expressen !<br />
Page 10<br />
Voir page 4<br />
Le contingent Argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement Haïti.<br />
Des milliers de<br />
morts dans le<br />
séisme au Népal<br />
Page 17
Editorial<br />
La banalisation de la société citoyenne!<br />
Par Berthony Dupont<br />
Toute société qui se respecte ne devrait pas accepter n’importe quoi<br />
de ses dirigeants. La situation qui prévaut en Haïti bien qu’elle<br />
soit très préoccupante pour certains n’a pourtant aucune portée réelle<br />
pour d’autres, au sein de cette même société civile.<br />
Dans tous les pays qui se respectent, quelque soient les évènements<br />
ou incidents qui s’y passent, le gouvernement ou l’institution<br />
responsable ou concerné se doit de donner des explications à la Nation<br />
et de prendre des mesures convenables afin que les coupables ne<br />
restent pas impunis et que les victimes, s’il y en a, trouvent justice<br />
pleine et entière.<br />
Dans un pays civilisé et épris de justice, la société civile devrait<br />
être de plus en plus une instance politique publique constamment<br />
en éveil, qui observe et critique les agissements de l’Etat. D’après<br />
John Locke, « il est du devoir de l’Etat de garantir au citoyen l’égalité<br />
devant le droit, la liberté, l’intégrité et la propriété. Tant qu’il ne se<br />
conforme pas à ce principe, les citoyens ont le droit, au titre de société<br />
citoyenne, de se rebeller ».<br />
Comment peut-on croire qu’on vit dans un pays où personne<br />
n’ait à rendre compte, alors qu’un tas de choses non-conformes se<br />
répètent sans cesse, pour que sa société civile elle-même n’en demande<br />
pas plus ? Pourtant, elle se doit constamment d’être à l’affut<br />
d’explications de sorte que des mesures appropriées soient prises<br />
chaque fois que le bât blesse pour éviter qu’à l’avenir les mêmes<br />
dérives ne se répètent.<br />
Depuis l’avènement du régime Martellyste, nous ne pouvons<br />
pas compter les incidents, les violations, les dérives qui sont restés<br />
sans suite ou passés dans l’oubli comme une lettre à la poste.<br />
Parmi tant d’autres, prenons le cas de la disparition d’Evinx Daniel.<br />
Comment se fait-il qu’un homme, proche du président soit porté<br />
disparu dans son pays depuis le 5 janvier 2014, alors que jusqu’à<br />
aujourd’hui, rien n’a été fait ni dit sur son sort ? Même quand sa<br />
famille aurait lâché du lest ou abandonné le dossier pour une raison<br />
quelconque, ce serait son choix ; mais la société haïtienne ne devrait<br />
pas s’y complaire aussi facilement et si docilement. Comme quoi, ce<br />
qui est arrivé à Evinx ne la concerne pas, du fait qu’il avait telle ou<br />
telle autre renommée. Non, ce n’est pas normal, et ce n’est pas possible<br />
!<br />
La société citoyenne haïtienne doit exiger une réponse claire sur<br />
la disparition du citoyen, Evinx ou de tout autre. C’est inacceptable,<br />
et quelque soit les travers qu’on lui attribue, il a également droit à la<br />
justice et la société haïtienne doit le défendre. Ne pas le faire, c’est<br />
donner des ailes aux forces obscures, aux escadrons de la mort pour<br />
agir à leur guise et commettre toutes sortes d’exactions répréhensibles,<br />
sachant que personne ne va questionner personne !<br />
Le président Martelly dormait chez Evinx le 26 septembre<br />
2013, alors que la disparition de celui-ci n’a même pas suscité même<br />
un petit mot de celui-là, voire une enquête.<br />
Une telle attitude revient à banaliser le rôle du citoyen.<br />
Un comportement aussi indigne de la part du régime est un acte<br />
d’insouciance non seulement à l’égard de la victime, mais à l’égard<br />
de nous tous et devrait être dénoncé. C’est presque nous forcer à<br />
croire même que la disparition d’un individu fait partie des mœurs du<br />
régime, voire de la culture haïtienne.<br />
Notre société a donc immanquablement droit à une explication<br />
sur la disparition de n’importe de nos citoyens honnêtes ou pas. Sans<br />
aucun doute, sur ce dossier, nous devons rendre les dirigeants du<br />
pays responsables, si des explications concrètes et claires à travers<br />
une enquête ne peuvent être données à la Nation.<br />
Il est temps que la société haïtienne prenne ses responsabilités<br />
et mette fin à cette mentalité de sans-scrupule, de manfouben pour<br />
tolérer n’importe quoi. Et c’est à cause de toute cette faiblesse, que<br />
tout récemment par un jugement éclair, Martelly, nous a encore bafoués.<br />
Il sait en effet qu’après quelques agitations de la presse tout<br />
rentrera dans les registres de l’oubli comme à l’accoutumée.<br />
Ainsi, après avoir libéré la femme de Sonson Lafamilia le <strong>29</strong><br />
mars 2014, dans des conditions inappropriées et que la société haïtienne<br />
n’a pas riposté, Martelly a récidivé, avec ce verdict infâme du<br />
juge zafra Lamarre Belizaire pour libérer le kidnappeur Woodly Ethéart<br />
et son complice Renel Nelfort dans cette énième entorse flagrante<br />
à la justice. Les faits qui leur sont reprochés sont bien sûrs sans<br />
commune mesure avec le jugement mascarade du vendredi 17 avril.<br />
De tels faits extrêmement graves à l’endroit de la société, peuvent ils<br />
en tout état de cause justifier la libération des kidnappeurs ? Assurément,<br />
non ! Il faut être assurément lâche et par-dessus tout méprisable<br />
pour oser proclamer un verdict aussi inique. Un tel comportement,<br />
si ce n’est une provocation, ne peut être que de l’incitation à<br />
la violence contre la société.<br />
Et pour maquiller la mascarade, les puissances impérialistes ont<br />
fait semblant de protester alors qu’ils savent déjà que tout est bien qui<br />
finit bien. Le gouvernement pour nous tourner en dérision a déclaré<br />
qu’il va en appel quand pour lui tout a été tout bonnement classé. Et<br />
ce n’est pas la première fois que ce régime essaie de bluffer la population.<br />
Rappelons que lors de la libération d’Evinx Daniel, dans un<br />
dossier de drogue, le Gouvernement Martelly/Lamothe, pour cacher<br />
la main du pouvoir avait annoncé, le 17 septembre 2013, la création<br />
d’une commission indépendante devant enquêter sur la libération<br />
de Daniel. Cette commission était composée de trois institutions à<br />
savoir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’Unité de lutte contre<br />
la corruption et la Police nationale d’Haïti. L’enquête se poursuit<br />
encore d’autant plus que Daniel a disparu depuis.<br />
Voilà la situation qui devrait être à l’ordre du jour. Comment la<br />
vie peut-elle continuer quand il y a ces zones d’ombres dans la réalité<br />
politique du pays ? Ce n’est pas l’affaire de ce beau monde assis au<br />
bord de la même table, discutant des dossiers électoraux servant de<br />
diversion comme par exemple la candidature de Sophia Martelly et<br />
la question des décharges, afin de tout oublier. En le faisant, en préférant<br />
se jeter dans l’électoralisme politique, les politiciens montrent<br />
clairement que ce n’est pas la santé du pays qui les concerne, mais<br />
celle de leur poche. Ils ne pensent uniquement qu’à être président,<br />
sénateurs, députés et magistrats pour continuer à cautionner la bêtise<br />
que les puissances tutrices nous ont léguée. Ces opportunistes qui<br />
s’apprêtent à prendre langue avec Martelly et Evans Paul s’arrangent<br />
tout bonnement dans la lignée de la continuité et de la légitimité de<br />
la corruption sans aucun souci réel pour le pays.<br />
Notre responsabilité à tous, de la société citoyenne, c’est<br />
d’empêcher qu’on nous vassalise ; particulièrement vous, les militants<br />
de la justice et de la liberté. Votre devoir, c’est de les combattre<br />
aussi bien que leur patron de la communauté internationale. La<br />
société haïtienne doit prendre ses destinées en main pour empêcher<br />
qu’aucun dirigeant ne continue à duper l’opinion publique et<br />
l’héroïque peuple haïtien.<br />
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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Haïti, chronique d’une crise électorale (50)<br />
Le temps des « Primaires » !<br />
Violence cruelle à St Michel<br />
de l’Attalaye, 2 morts<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
Dans le domaine institutionnel<br />
quand on parle d’Haïti, il faudrait<br />
prendre ses précautions. La prudence<br />
est, en effet, de mise pour analyser les<br />
choses politiques dans ce pays même<br />
quand plusieurs éléments portent à<br />
croire que les choses avancent apparemment<br />
dans la bonne direction. Ceci<br />
pour dire que le processus électoral engagé<br />
depuis un certain temps passe à<br />
une phase avancée dans la mesure où<br />
l’autorité régulatrice des élections ne<br />
chôme pas depuis qu’elle a été mise en<br />
place. Tout un ensemble de mesures a<br />
été prise en vue d’arriver à la réalisation<br />
effective des élections proprement<br />
dite selon les prévisions. Si le scepticisme<br />
est encore de mise chez plusieurs<br />
acteurs politiques, les décideurs<br />
locaux et internationaux semblent<br />
n’avoir qu’un seul objectif : respecter le<br />
calendrier qu’ils ont eux-mêmes fixé il<br />
y a quelques mois. Le pouvoir exécutif<br />
qui est en fait le maître d’œuvre de ces<br />
joutes et dont l’organisme électoral en<br />
est l’exécutant se met un peu en retrait.<br />
Peut-être pour mieux manipuler le processus<br />
en sous main.<br />
En tout cas, la présidence de la<br />
République ne se montre pas partie<br />
prenante comme elle avait l’intention<br />
de le faire il y a deux, trois années auparavant.<br />
Après son échec à accaparer<br />
tout le dispositif, le pouvoir met une<br />
sourdine à ses prétentions. Personne<br />
ne va pleurer ni regretter cette sage<br />
décision. Quant au Conseil Electoral<br />
Provisoire (CEP), dirigé par le controversé<br />
Pierre-Louis Opont, controverse<br />
due à son passé de Directeur général du<br />
CEP le plus décrié de l’histoire présidé<br />
par son ami Gaillot Dorsainvil, garde le<br />
profil bat. Si certaines de ses décisions<br />
sont contestables et contestées par la<br />
plupart des responsables politiques, sa<br />
crédibilité n’est pas, pour le moment,<br />
entachée d’irrégularités pouvant provoquer<br />
une crise politique au sein de cette<br />
crise préélectorale. Car, il faut garder à<br />
l’esprit que ce CEP a été enfanté dans<br />
la douleur après bien des déboires de la<br />
présidence de la République qui voulait<br />
agir de manière unilatérale. Le chef de<br />
l’Etat oubliait que le temps des élections<br />
contrôlées à cent pour cent par le pouvoir<br />
n’est plus possible en Haïti.<br />
Le Conseil électoral de Pierre-<br />
Louis Opont garde donc le cap jusqu’au<br />
moment où nous écrivons cette chronique<br />
et tout semble indiquer qu’il<br />
essaie de ne pas commettre trop de<br />
gaffes afin de garder la confiance de<br />
l’ensemble des acteurs impliqués dans<br />
le processus : partis politiques, Société<br />
civile, acteurs sociaux. La preuve que<br />
cette stratégie a plus ou moins séduit,<br />
le nombre record de partis et de plateformes<br />
politiques qui s’est inscrit au<br />
Registre du Conseil Electoral. Pas moins<br />
de 188 entités officiellement enregistrées.<br />
Le CEP en a agréées 126. Mais ce<br />
nombre élevé de formations politiques<br />
ne représente pas seulement un problème<br />
pour l’organisme électoral qui a<br />
dû inventer de nouveaux systèmes afin<br />
de permettre une meilleure gestion de<br />
ce flux de partis. Un mode d’inscription<br />
des candidats sur une base de donnée<br />
informatique par leurs organisations<br />
politiques respectives avant d’être validés<br />
par le CEP avait été mis en place.<br />
(Voire chronique # 49).<br />
Ce qui devait réduire conséquemment<br />
le nombre de postulants aux législatives<br />
et certainement ceux à la<br />
présidentielle. Les autorités électorales<br />
ont aussi organisé, de concert avec les<br />
pouvoirs publics, la Société civile et naturellement<br />
les premiers concernés, les<br />
partis politiques des réunions de travail<br />
en vue de parvenir à une réduction<br />
par regroupement de cette avalanche<br />
de candidatures. Curieusement, pour<br />
un scrutin dont tout le monde se méfie<br />
compte tenu des précédentes élec-<br />
Jean Max Bellerive<br />
tions dans ce pays durant ces trente<br />
dernières années, ce sont surtout les<br />
responsables des partis qui ont été<br />
surpris en premier pour la quantité de<br />
candidats à la candidature qu’ils ont<br />
aussi enregistrée pour ces joutes électorales.<br />
Non seulement ils ne s’étaient<br />
L’ancien ministre de l’Agriculture<br />
Joanas Gué<br />
pas préparés à affronter cette vague humaine,<br />
mais ils ne s’attendaient point à<br />
un tel appétit de la part des personnalités<br />
de toute sorte souhaitant briguer un<br />
poste électif.<br />
Outre les militants ou membres<br />
de ces partis dont il faut satisfaire<br />
l’ambition, ces dirigeants devraient<br />
aussi gérer un nombre important de<br />
demandes de bannière par des individus<br />
venus d’horizons divers mais<br />
Jacques Edouard Alexis<br />
accompagnés de très grandes valises<br />
remplies de liasses de dollars. Ces<br />
candidats arrivés de toute part savent<br />
qu’avec leurs poches bourrées de millions,<br />
ils n’auront aucune difficulté à<br />
trouver un parti ou plateforme politique<br />
pour les héberger. Le phénomène n’est<br />
pas nouveau en Haïti. Des dizaines de<br />
candidats qui émergent du jour au lendemain<br />
sur la scène politique haïtienne<br />
en l’espace d’une élection, il y en a<br />
toujours eu. Sauf que pour ces scrutins,<br />
l’offre et la demande se rejoignent. Il en<br />
aura pour tout le monde, pour toutes les<br />
sensibilités politiques et surtout pour<br />
toutes les bourses, avec tout de même<br />
une grande nouveauté dans la vie politique<br />
d’Haïti : la Primaire.<br />
En effet, s’il existe énormément<br />
de partis et de plateformes politiques<br />
comme nous le disons plus haut, toutes<br />
ces mouvances politiques disposent<br />
Par Jackson Rateau<br />
Dans l’après-midi du mercredi 22<br />
<strong>Avril</strong> <strong>2015</strong> dernier, aux environs<br />
de 2 heures, dans la localité de Carrefour<br />
Alphonse, St Michel de l’Attalaye,<br />
l’Artibonite, lors d’une cruelle scène<br />
de violence provoquée par des bandits<br />
de la ville circulant à moto, deux<br />
habitants de la dite commune (St Michel)<br />
ont été tragiquement assassinés.<br />
Il s’agit, en effet, de Samuelda Désir,<br />
11 ans, atteinte d’une balle à la tête et<br />
de Justin Adulma, 44 ans criblé de 15<br />
projectiles.<br />
Il était presque 2 heures quand<br />
des voyous lourdement armés, juchés<br />
sur des motos, ont croisé Justin Adulma<br />
du côté de la petite contrée appelée<br />
Haut Guerrier. Alors, dans une violence<br />
de rage, ils ont déchargé sur l’homme<br />
une pluie de projectiles. Une fillette de<br />
11 ans, Samuelda Désir, qui était tout<br />
proche, se trouva fauchée d’une balle<br />
à la tête.<br />
Selon Pedro, juge de paix de la<br />
ville de St Michel, monsieur Adulma<br />
avait déjà déposé des plaintes au bureau<br />
du tribunal de paix, contre ces<br />
bandits de qui il avait reçu beaucoup de<br />
menaces. A noter que le juge de paix<br />
Pedro n’a révélé aucune précision sur<br />
l’identification des malfrats. Certains<br />
autres natifs de St Michel ont confirmé<br />
que «ces galapiats, travaillant sous la<br />
solde des bandits légaux au pouvoir à<br />
Port-au-Prince, des Martelly, Lamothe<br />
et K-Plim, agissent à leur guise, tuant<br />
ou bastonnant qui ils veulent, aux<br />
regards des agents de la police locale<br />
elles aussi de leurs propres prétendants<br />
à tous niveaux. Mais sachant que<br />
leurs candidats n’ont aucune chance<br />
d’assister au tirage comme on dit en<br />
Haïti, c’est-à-dire de pouvoir gagner le<br />
moindre scrutin, les chefs de ces partis<br />
préfèrent mettre en concurrence des<br />
individus venus de l’extérieur face à<br />
leurs propres militants ou face à euxmêmes<br />
pourvu qu’ils arrivent avec de<br />
quoi payer la couleur du parti. Ainsi,<br />
depuis la période d’enregistrement des<br />
partis au CEP, le marchandage se fait en<br />
plein jour. Des milliers de candidats à la<br />
candidature se mettent en quête d’une<br />
structure politique pour se présenter<br />
aux élections.<br />
Ils ne cessaient de faire du porte à<br />
porte auprès de ces organisations politiques<br />
dont en grande partie le but est<br />
d’engranger le maximum de sous et ce,<br />
par tous les moyens y compris par la<br />
vente de leur nom et de leur logo aux<br />
plus offrants. On l’imagine, la population<br />
et les observateurs politiques ont<br />
été stupéfaits de constater que la plupart<br />
des regroupements politiques ont<br />
été inscrits non pas avec le nom de<br />
leurs responsables connus, mais avec<br />
celui d’autres personnalités totalement<br />
inconnues du grand public ou n’ayant<br />
rien à voir avec ces formations politiques<br />
en question. Le regroupement et<br />
alliance encouragés et suggérés par le<br />
Collège électoral en vue de parvenir à<br />
un nombre acceptable d’organisations<br />
politiques au Registre électoral n’ont<br />
pas facilité la tache aux candidats<br />
sans parti que ce soit pour les législatives<br />
que ce soit pour la présidence de<br />
la République. Surtout qu’il faut préalablement<br />
inscrire sur Internet par une<br />
organisation politique avant d’avoir le<br />
sésame du CEP. Ce système de pré-inscription<br />
fait dans un sens, les affaires<br />
des propriétaires des partis et chefs des<br />
plateformes qui ramassent la mise de<br />
la dotation de l’Etat (financement des<br />
campagnes électorales) et aussi l’argent<br />
venu de ces loups solitaires rêvant un<br />
jour de se porter candidat au Sénat, à<br />
la Chambre des députés ou à la Présidence<br />
de la République. Pour arriver à<br />
satisfaire cette pléthore de prétendants<br />
au titre de chef d’Etat, seul le système<br />
des élections « Primaires » au sein des<br />
partis pourrait apporter la solution en<br />
mettant tout le monde d’accord sans<br />
créer des ennemis intérieurs. Du coup,<br />
pratiquement tous les partis et plateformes<br />
politiques s’activent à appliquer<br />
le principe des « élections primaires »<br />
qui a déjà fait ses preuves ailleurs.<br />
Aux Etats Unis d’Amérique d’une<br />
part, au sein des deux grands partis<br />
politiques : Démocrate et Républicain et<br />
d’autre part, en France, depuis quelque<br />
temps au Parti socialiste (PS) d’abord<br />
et ensuite à l’Union pour un Mouvement<br />
Populaire (UMP). Aujourd’hui,<br />
presque tous les partis et plateformes<br />
plus ou moins conséquents en Haïti<br />
et bénéficiant d’un coup de main des<br />
candidats ayant un peu d’argent doivent<br />
avoir recours à ce système pour<br />
départager plusieurs candidats à la candidature.<br />
On en parle au MOPOD entre<br />
la constitutionnaliste, Mirlande Hyppolite<br />
Manigat, candidate malheureuse<br />
en 2011 face au Président Martelly, Me<br />
Samuel Madistin, ancien sénateur et<br />
l’ex-Premier ministre Jacques Edouard<br />
Alexis, une ancienne victime politique<br />
de l’ancien Président René Préval. Sans<br />
oublier d’autres qui sont en embuscade<br />
au sein de cette plateforme d’opposition<br />
radicale au Président Michel Martelly.<br />
En attendant de possible regroupement<br />
avec la plateforme Justice<br />
de André Michel, la plateforme Pitit Desalin<br />
de l’ancien sénateur Moïse Jean-<br />
Charles et de Assad Volcy qui a récupéré<br />
au passage le journaliste Daly Valet<br />
n’exclut pas non plus de recourir à une<br />
élection en interne « primaire » si plusieurs<br />
candidats se déclarent. D’ailleurs,<br />
si Moïse Jean-Charles envisage de sauter<br />
le pas, son nouveau camarade politique<br />
Daly Valet qui parcourt le pays<br />
depuis bien des années dans le but de<br />
s’engager publiquement dans la politique,<br />
le voit bien porter le flambeau de<br />
Pitit Desalin jusqu’à chez Pétion, voire<br />
au-delà. L’on s’attend aussi à beaucoup<br />
de mouvement de primaires dans<br />
les innombrables mouvances lavalasiennes<br />
entre autres, Renmen Ayiti du<br />
Notaire Jean Henri Céant, Ayisyen Pou<br />
Ayiti de Jonas Cofi ou encore la plateforme<br />
PONT de l’ancien Premier ministre<br />
Jean-Marie Chérestal et de l’ancien<br />
sénateur Evallière Beauplan, voire le<br />
parti LAPEH de l’ex-sénateur Jean Hector<br />
Anacacis qui a déjà pour candidat<br />
Jude Célestin, l’ancien poulain du Président<br />
Préval.<br />
Car plusieurs partis de tendance<br />
lavalassienne sont inscrits et entendent<br />
présenter des candidats à tous les<br />
échelons. On voit mal qu’ils partent à<br />
Avis<br />
qui ne les ont jamais sanctionnés. Ces<br />
voyous sont membres de la milice du<br />
gouvernement et du chef de l’exécutif<br />
dénommée « Lepolice ». L’année<br />
dernière ils avaient reçu d’eux (le gouvernement<br />
et le chef de l’exécutif) des<br />
motos et des armes lourdes », ont-ils<br />
précisé.<br />
Conséquence : deux morts dont<br />
une fillette de 11 ans, une jeune vie,<br />
un avenir, un des jeunes parmi tous<br />
ceux qui sont fauchés par la violence<br />
inouïe des sacripants au pouvoir dans<br />
une Haïti devenue la république des<br />
voyous.<br />
Par ailleurs, la semaine dernière,<br />
un habitant de la Commune de Carrefour<br />
répondant au nom de Marck Sony<br />
Porcénat a dénoncé une situation accablante<br />
survenue dans la dite commune<br />
depuis le jeudi 2 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>. Il s’agit<br />
du cas d’un accident tragique de glissement<br />
de terrain au cours duquel 3<br />
enfants d’une seule et même famille,<br />
ont trouvé la mort. A cause de graves<br />
problèmes économiques de ces pauvres<br />
parents, l’inhumation des 3 cadavres<br />
n’a jamais eu lieu, il y a de cela un<br />
mois près. Selon monsieur Porcénat,<br />
les autorités de l’Etat Haïti, à travers<br />
la mairie de Carrefour, avaient endossé<br />
la prise en charge des funérailles des<br />
3 enfants. Néanmoins, jusqu’au mercredi<br />
22 <strong>Avril</strong>, les cadavres étaient<br />
toujours en morgue. Vraiment navrant,<br />
décevant pour ces malheureux parents,<br />
ayant perdu d’un trait, 3 enfants. Ils<br />
ne sont qu’incapables de se résoudre<br />
à pouvoir enterrer les cadavres, alors<br />
que les autorités de leur pays (Haïti),<br />
continuent de se moquer d’eux.<br />
la conquête du Palais national de cette<br />
façon, c’est-à-dire en émiettement, en<br />
courant le risque de tout perdre. Alors<br />
que la plupart de ces groupes dispose<br />
de candidats de haut niveau. Sinon<br />
de candidats de poids aux ressources<br />
financières quasi illimitées. Les différentes<br />
plateformes politiques, entre autres<br />
VERITE de l’ancien Président René<br />
Préval qui a déjà dans ses rangs au<br />
moins deux à trois candidats à la présidence.<br />
Les noms de l’ancien Premier<br />
ministre Jean Max Bellerive, de l’ancien<br />
ministre de l’Agriculture Joanas Gué,<br />
du Recteur de l’Université Quisqueya<br />
Jacky Lumarque et tant d’autres sont<br />
déjà dans la balance ou sur le starting<br />
block. D’ailleurs, l’ex-Président René<br />
Préval est déjà, paraît-il, à la manœuvre<br />
avec Jacky Lumarque soit pour rééditer<br />
le coup de l’ancien Premier Jacques<br />
Suite à la page (13)<br />
Par ces motifs, sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le<br />
défaut déjà accordé à l’audience du onze février deux mille quatorze ; pour le profit,<br />
accueille l’action en divorce ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre les époux Binet Dupré, la femme née Kifena Cassandra Azor, pour les<br />
motifs susdits ; Revoie le demandeur par devant l’Officier de l’Etat Civil de Saint-Louis du<br />
Sud, les formalités légales préalablement remplies, pour la transcription du dispositif de<br />
cette décision et la rédaction de l’acte de divorce ; Compense les dépens ; commet, enfin<br />
l’Huissier Fritz Bernard de ce siège à la capitale sous peine de dommage intérêts envers<br />
les tiers, s’il y échet.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Michel Glaude, en présence de Me. Numa Frazile,<br />
Substitut Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance de Jean Claude<br />
Novembre, Greffier du siège ce jour 26 février 2014, An 211e de l’indépendance.<br />
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution ;<br />
aux officiers Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants<br />
et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront<br />
légalement requis.<br />
En foi de quoi, la minute du présent jugement fut signée du Doyen et du Greffier susdit.-<br />
Ainsi signé : Michel Glaude, av ; Jean Claude Novembre.-<br />
Collationné pour expédition conforme à la minute<br />
Jean Claude Novembre, Greffier<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
3
Pas de fonds pour<br />
les élections !<br />
L’Argentine se retire<br />
de l’occupation d’Haïti !<br />
Le Premier ministre Evans Paul au centre et le Président du Cep Pierre-<br />
Louis Opont<br />
Par Thomas Péralte<br />
Sophia Saint Rémy Martelly<br />
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Me Grégory Mayard-Paul<br />
Suite à une rencontre avec les bailleurs<br />
de fonds le jeudi 23 <strong>Avril</strong><br />
dernier, le Premier ministre de facto,<br />
le sinistre opportuniste Evans Paul a<br />
révélé, sans aucun décorum, que 50<br />
% des ressources financières nécessaires<br />
à l'organisation des élections<br />
municipales, législatives et présidentielle<br />
n'ont toujours pas été mobilisées.<br />
Les représentants des pays<br />
contributeurs du processus électoral<br />
notamment les ambassadeurs membres<br />
du Core Group étaient présents<br />
à cette rencontre avec les différents<br />
représentants de la communauté internationale.<br />
Où en est le prestige du<br />
pays quand pour organiser ses propres<br />
élections, il ne lui faut que quémander<br />
la charité ? Alors que du coté des bailleurs<br />
de fonds rien n’a été encore dit<br />
de concret.<br />
Il nous faut aussi rappeler que<br />
l’argent disponible pour les élections<br />
n’est pas contrôlé par le gouvernement<br />
haïtien, mais bien par le Programme<br />
des Nations Unies pour le Développement<br />
(Pnud). Pour montrer la bonne<br />
volonté du gouvernement, le ministre<br />
de l'information, Rotchild François Junior<br />
a souligné aux manitous étrangers<br />
que la semaine écoulée son gouvernement<br />
de trafiquants et de kidnappeurs<br />
a décaissé 13 millions de dollars qui<br />
ont été versés dans le « basket fund ».<br />
Malgré tout, le CEP qui ne connait<br />
pas encore son sort, continue<br />
d’avancer dans l’incertain. Ainsi, juste<br />
après l’enregistrement des principaux<br />
candidats à la vente du pays pour refaire<br />
leur petite vie, les autorités électorales<br />
s’adonnent à traiter des contestations<br />
révélant que 111 candidats sont<br />
contestés dans les 11 régions électorales.<br />
Le cas le plus notoire de contestation<br />
est celui de la candidate au<br />
poste de sénateur pour le département<br />
de l’Ouest de l’épouse du président,<br />
Sophia Saint Rémy Martelly. C’est l’un<br />
des complices de la mentalité duvaliériste,<br />
et conseiller spécial du chef de<br />
l’État, Me Grégory Mayard-Paul, qui a<br />
pris la défense du dossier de Madame,<br />
au Bureau du contentieux électoral.<br />
Dans le cas des décharges pour<br />
les anciens fonctionnaires, particulièrement<br />
les anciens ministres, il se<br />
pourrait qu’ils reçoivent une simple<br />
lettre en lieu et place du document administratif<br />
régulier de décharge. C’est<br />
ce qu’a fait savoir le sénateur Steven<br />
Benoit.<br />
Jocelerme Privert pour sa part a<br />
laissé comprendre à ceux et celles en<br />
attente de décharge que ce ne sera pas<br />
possible, faute d’assemblée dans les<br />
deux chambres ; tout en soulignant<br />
que le sénat doit fournir des explications<br />
à ces ministres. Ce qui revient à<br />
dire que sans nul doute une lettre sera<br />
donnée à tous pour leur faciliter la participation<br />
aux élections.<br />
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Par Marie Laurette Numa<br />
Il était temps que certains pays latinos<br />
américains ayant une vision progressiste<br />
comme celle de la présidente Christina<br />
Kirchner comprennent le sens de<br />
la présence de cette humiliante et honteuse<br />
force d’occupation prétendant être<br />
de stabilisation en Haïti. Force que les<br />
Etats-Unis utilisaient pour faire son travail<br />
en Haïti en lieu et place des soldats<br />
Yankees.<br />
C’est une chose extrêmement<br />
grave, de constater que des militaires<br />
des pays frères latinos tels que la Bolivie,<br />
l’Equateur et l’Argentine aient accepté de<br />
se prêter à la propagande ou aux diktats<br />
des Etats-Unis pour occuper Haïti et satisfaire<br />
les intérêts des multinationales,<br />
sous couverture de l’ONU.<br />
C’est ainsi que, suite à la déclaration<br />
finale du Sommet des peuples qui a<br />
eu lieu à Panama les 9, 10 et 11 avril<br />
<strong>2015</strong> dernier, dont une résolution avait<br />
exigé le retrait immédiat des troupes<br />
d’occupation de la Minustah en Haïti, le<br />
gouvernement argentin finalement s’est<br />
déjà arrangé pour se soumettre à cette<br />
exigence, un processus qui prendra fin<br />
au mois de mai prochain.<br />
En effet, le contingent Argentin<br />
de la Mission des Nations Unies pour la<br />
Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves,<br />
s’apprête à quitter définitivement<br />
Haïti. Un total de 431 soldats de la paix<br />
du 20e bataillon argentin (ARGBATT)<br />
a participé à une cérémonie d'adieu officielle<br />
dans la ville de Gonaïves en<br />
présence de Sandra Honoré Cheffe civile<br />
de la Minustah elle-même, Représentante<br />
du Secrétaire général des Nations<br />
Unies, de l'Ambassadeur de l'Argentine<br />
en Haïti, Alejandro Guillermo del Mundo<br />
Escobal, du secrétaire de la coordination<br />
de l'aide militaire au ministère argentin<br />
Les casques bleus Argentins<br />
de la Défense, Pedro Roberto Corti, du<br />
Commissaire Serge Therriault de la Police<br />
Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que de<br />
Berson Soljour, Directeur départemental<br />
de la PNH.<br />
Au cours de cette cérémonie, la<br />
Minustah a rappelé que « depuis sa<br />
première rotation, pas moins de 8,560<br />
soldats de la Paix de l'Argentine ont participé<br />
à la Minustah, y compris plus de<br />
200 femmes ». Outre les patrouilles, le<br />
contingent sud-américain aux Gonaïves,<br />
fournissait de l’eau et de l’assistance<br />
médicale aux orphelinats et aux habitants<br />
des communes reculées du département<br />
de l’Artibonite (Nord-Ouest).<br />
Les soldats du contingent argentin<br />
stationné aux Gonaïves se joindront<br />
aux 47 autres de l'aviation, stationnés à<br />
Port-au-Prince qui vont également terminer<br />
leur mission et qui retourneront<br />
en Argentine au cours de deux ou trois<br />
CABINET BEAUVOIR<br />
No 34, Rue Cadet Jérémie, Port-au-Prince, Haïti, Tel 3671 5397/ 4714 9525<br />
Le Tribunal de Paix de la Commune de Pétion-Ville ompétemment<br />
réuni a rendu en audience civile et publique en ses attributions<br />
civiles le jugement dont teneur suit :<br />
Entre :La dame Pierre Simone Miché propriétaire, démeurant et<br />
domiciliée à Pétion Ville, identifiée au No 01-04-99-1966- 09-<br />
00003, ayant constitué pour défenseurs Mes Barany Dorcéus,<br />
Roosevelt Jean et Mario Beauvoir, identifiés, patentés et imposés<br />
respectivement aux numéros 003-395-726-2, 890924,68830<br />
avec élections de domicile au No 34, Rue Cadet Jérémie,<br />
Port-au-Prince. Et le sieur Prédélis Cantave, démeurant et domicilié<br />
à Pétion-Ville, défendeur : Par ces motifs, Le Tribunal après<br />
avoir délibéré conformement à la loi, maintient le défaut requis et<br />
octroyé à l’audience contre le sieur Prédélis Cantave, déclare<br />
fondée la dite action, ordonne en conséquence son expulsion des<br />
lieux de la dite propriété qu’il occupe illégalement, le condamne à<br />
vingt mille gourdes 20.000 gourdes de dommages intérêts. Ainsi<br />
jugé et prononcé par nous Me André Gertin, juge, assisté de la<br />
greffière Marie Michèle Paul le mardi onze Novembre deux mille<br />
quatorze (2014) Il est ordonné etc, etc, etc.<br />
Un soldat argentin de la minustah<br />
prochaines semaines.<br />
Nous espérons que les autres pays<br />
latinos américains encore partie prenante<br />
de ce processus de la honte suivent les<br />
traces du gouvernement argentin pour<br />
ne plus jamais prendre au sérieux à<br />
l’avenir les propagandes impérialistes,<br />
et pour ne plus trahir les principes de<br />
non-ingérence dans les affaires internes<br />
d’aucun autre pays. Surtout quand ces<br />
pays ne sont eux- mêmes pas à l’abri<br />
des menées impérialistes, d’autant qu’ils<br />
sont presque dans la même situation que<br />
nous autres.<br />
Nous profitons de ce moment pour<br />
saluer les gouvernements cubain et vénézuélien<br />
qui n’ont jamais cessé d’aider<br />
Haïti selon leur capacité soit au niveau de<br />
la santé, soit à travers le programme de<br />
Petro Caribe, mais qui n’ont eu aucune<br />
force militaire au service des intérêts impérialistes<br />
dans le pays de Dessalines.<br />
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4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
Kwonik Kreyòl<br />
Antoine Thurel<br />
(ban m nouvèl moun lakay)<br />
Guy-Gérald Ménard<br />
Granmoun nan fè yon grimas, li<br />
ajiste zòrye a dèyè tèt li epi li kage<br />
sou dodin nan. Je li fè tou chanm nan,<br />
anvan yo vin tonbe sou yon anvlòp ki<br />
pa fin blanch ankò sou kwafez la. Anvlòp<br />
la pa chanje plas depi twa mwa.<br />
Depi lèt doktè a te vin konfime sa granmoun<br />
nan te gentan sispèk. Sa fè kèk<br />
tan li te santi maladi a ap fè ravaj. Twa<br />
mwa depi li konstate fòs li k ap kite l<br />
tankou tè lan mòn dlo lapli ap bwote<br />
nan lanmè. Ansyen sendikalis la bije<br />
admèt ak lapenn, li pa t ap ka kenbe<br />
pwomès li te fè pou tounen lakay, lè li<br />
te kite Ayiti karantan anvan . Chante<br />
ki anonse editotyal emisyon an te deja<br />
ap fè lamadèl nan tèt li, lè li avanse<br />
yon men atrit defòme pou vire bouton<br />
radyo a. La menm nòt mizik anvayi<br />
pyès la kou sant ilan ilan ak jasmen<br />
labriz diswa soufle, nan yon lòt kay,<br />
yon lòt peyi, yon lòt epòk.<br />
(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />
moun lakay)<br />
Setè di maten, dènye lendi<br />
mwa dawou. Yon solèy parese louvri<br />
pòpyè l sou vil Boston, leta Masachousèt.<br />
Lavi te fenk koumanse pran<br />
fòs ; kè li t ap bat piti piti lè boulvès<br />
anvayi poumon laprès. Nouvèl la pete<br />
tankou abse : Thurel chwazi alimèt ak<br />
gazolin pou di n orevwa. Teletip tonbe<br />
kriz malkadi. Mikwo radyo AM/FM<br />
antre lan sengi. Telefòn gen dyare,<br />
lafyèv frison travèse fil kab pak an<br />
pak. Nouvèl la gaye kou dife lan pay<br />
sèch.<br />
Lendi 31 dawou, granmtimaten,<br />
anvan lavi koumanse bwete Antoine<br />
Thurel antre an flanm dife kay<br />
Jeneral Listwa. Tan ret pandye pandan<br />
yon minit ki dire yon etènite, tankou<br />
dra pwòp ki pann sou liy pou pase<br />
solèy. Machin estope, ayewoplàn pa<br />
vole, tren pa mache, tout moun gadavou.<br />
Distans yon minit lafimen monte<br />
kouvri syèl la, pote mesaj ale. « Thurel<br />
ale…li pa mouri. N ap pote lanmò l<br />
tankou on fizi ».<br />
(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />
moun lakay)<br />
Antoine Thurel tounen chabon<br />
yon maten, sou pewon Palè Lejislatif<br />
nan vil Boston. Yon jan, yon fason<br />
pou fòse je klere sou yon sosyete k ap<br />
debat ak malsite. Pou li met toutouni<br />
devan tout pèp, tout nasyon, reskonsab<br />
rad chire ki sou do Ayiti. Zwazo<br />
mechan ki mare sosis ak fòs fènwa,<br />
patripòch lakay ki ap peze souse mwèl<br />
pitit peyi a.<br />
Sann Thurel tonbe lan kè Site<br />
Solèy. L ap farinen sou Raboto, Lafosèt<br />
e latriye. Li tounen fimye pou lespwa<br />
jèmen nan Fò Touwon, Tibwa,<br />
Site Katon ; tout kote malere ap wouke<br />
ak lavi pou lanp diyite yo ret limen.<br />
(ban m nouvèl moun lakay,<br />
ban m nouvèl moun lakay, ban m<br />
nouvèl moun lakay)<br />
Lanmò Thurel jennen. Li lonje<br />
dwèt sou tout malfini bèk fè, ansasen<br />
dwèt long ki gen nostalji marinkò<br />
1915.<br />
Lanmò Thurel jennen. Li denonse<br />
mekreyan, malpouwont, malfezan<br />
san fason, kit sendenden kit sa ki<br />
galonnen, ki ap vann peyi a kou vòlè<br />
nan jaden manyòk.<br />
Lanmò Thurel jennen. Li<br />
deranje patatis/opòtinis/kolaborasyonis/KNGpis<br />
san koutya, k ap bay<br />
machann lanmò lanmen pou restan<br />
lasibab ak fotèy kowonpi nan konsè<br />
maskawon.<br />
Lanmò Antoine Thurel se yon<br />
bwapen ki limen nan konsyans lemonn<br />
antye. Yon koukouy nan fènwa<br />
endiferans k ap klere kangrenn k ap<br />
wonyen Ayiti Cheri. Yon java ayisyen<br />
ti koulout vle kase fèy kouvri.<br />
(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />
moun lakay)<br />
Jodi a sakrifis patriyòt sa a<br />
kontre lan memwa n ak mati Turenne<br />
Deville. De jès dezespere anfas yon<br />
sitiyasyon dezespere. Zak de gason<br />
vanyan ki te deside fè yon gwo pa pou<br />
lezòt ka mache. De nèg ki te renmen<br />
lavi sitèlman yo te deside mouri pou<br />
li. Pou nou pa viv ajenou, tèt bese ak<br />
mantalite pitimi san gadò. Turenne<br />
Deville mouri pandye yon maten nan<br />
prizon Krome Avenue Miyami. Se te<br />
yon jan, yon mannyè, pou li te di non<br />
devan politik dappiyanp krazezo ki t<br />
ap donnen lamizè nan lakou lakay. Li<br />
te pito mouri tan pou l tounen lakay.<br />
Setè di maten dènye lendi<br />
mwa dawou, Thurel ale li pa tounen.<br />
Li fè sakrifis total kapital pou sonnen<br />
kòn lanbi liberasyon total peyi d Ayiti.<br />
Nou pa gen dwa bliye zak sa a. Non<br />
patriyòt sa a gen pou rete grave lan<br />
memwa n. N ap chofe rèv liberasyon<br />
sa a lan fon kè nou tankou bwa chabon<br />
lan mitan sann dife.<br />
(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />
moun lakay)<br />
Granmoun nan fèmen je l ak<br />
yon soupi reziyen. Lè lide l depoze l<br />
nan katye li te leve Ayiti, li pa sonje<br />
depi ki lè, yon souri fèb adousi vizaj<br />
KOD salye klas ouvriye yo nan<br />
okazyon Premye Me a<br />
Nan okazyon jounen entènasyonal<br />
travayè yo, premye me <strong>2015</strong>, Kòdinasyon<br />
Desalin (KOD) ap salye tout<br />
ouvriye ak peyizan pòv k ap bourike<br />
pou yo siviv. Dat sa a, se jou pou tout<br />
ouvriye nan faktori, chomè ak peyizan<br />
pòv yo kanpe nan kat kwen peyi a, pou<br />
yo marye fòs yo ansanm nan yon kokenn<br />
solidarite djanm pou yo revandike<br />
dwa yo.<br />
Dat sa a genyen yon gwo<br />
iwoni paske Etazini se sèl peyi nan<br />
lemonn ki pa janm selebre Jounen<br />
premye Me a; alòske li se peyi orijin<br />
dat istorik sa a. Raple nou, se nan<br />
lane 1886, klas travayè meriken an<br />
te revandike pou yo travay sèlman<br />
8tè chak chak jou, apati Premye Me<br />
. Klas boujwa meriken an nan vil<br />
Chikago pat dakò, yo te rele lapolis<br />
pou vin tire sou manifestasyon ki<br />
t ap fèt pou revandikasyon sa a te<br />
pase. Anpil ouvriye mouri, plizye lòt<br />
yo egzekite. Se rezon sa yo ki fè klas<br />
ouvriye atravè lemonn rekonèt dat<br />
sa a 1<strong>29</strong> lane aprè?<br />
Jounen jodia, se menm gouvènman<br />
meriken sa a, k ap toupizi<br />
klas ouvriye lakay li, k ap fè menm<br />
represyon sa a an Ayiti. Depi ane 70<br />
yo, kòpòrasyon meriken yo ap voye<br />
travay mendèv yo an Ayiti paske ouvriye<br />
isit travay pou selman $5 yon<br />
jou. Tandiske Ozetazini salè minimòm<br />
nan se $7.25 chak lè.<br />
Nan lane 2011, gouvènman<br />
meriken te fè yon koudeta elektoral<br />
pou mete rejim Martelly a sou pouvwa<br />
an Ayiti dekwa pou li kapab<br />
toujou kontinye kenbe klas ouvriye<br />
a nan mizè, kontinye vòlè tè peyizan<br />
yo nan Ilavach ak nan santvil Pòtoprens,<br />
takse lajan y ap resevwa ak<br />
koutfil ki sòti Etazini, ak yon pakèt<br />
lòt vol, koripsyon ak represyon.<br />
Kounyea, yo bezwen fè yon<br />
lòt maskarad elektoral pou moun ki<br />
pa konprann jwèt la. KOD di “NON,”<br />
pèp ayisyen pap pran nan gètapan<br />
ankò. KOD mande pou Martelly ak<br />
MINUSTAH ale pou peyi a ka fè bonjan<br />
eleksyon lib, onèt, ak souvren.<br />
Afè se MINUSTAH, OEA, Wachintonn<br />
ki pou deside kiyès ki genyen<br />
eleksyon an Ayiti, pa dwe gen sa<br />
ankò! Afè se kòb ki pou achte yon<br />
eleksyon, jan boujwazi a fè l Ozetazini,<br />
bagay sa a pa bon pou Ayiti, sa<br />
li ki te deja fin blenm. Yon fwa ankò<br />
li wè li timoun ap kouri nan mitan frè<br />
ak sè. Li rekonèt figi fanmi, figi zanmi,<br />
ansyen kanmarad, pwofesè, kòlèg epi<br />
Mobilizasyon KOD devan Ministè Lajistis pou denonse liberasyon Sonson<br />
Lafamilia<br />
pa bon pou demokrasi!<br />
Eleksyon/seleksyon y ap eseye<br />
vann pèp ayisyen an, se pou<br />
yo kache tout lòt kriz tankou: kriz<br />
manje, kriz travay, kriz dlo, kriz lekòl,<br />
kriz lopital, se kriz sou kriz !<br />
KOD ap di tout travayè ak peyizan<br />
pa kite eleksyon fè nou bliye<br />
revandikasyon nou yo. An nou reprann<br />
peyi nou an men, an nou<br />
sispann pran bè pou mantèg dekwa<br />
pou n chanje leta kowonpi sa<br />
a, kraze sistèm peze souse a. Konsa<br />
n ap kapab fè bonjan eleksyon,<br />
eleksyon Wachintonn pap ka kontwole.<br />
An nou konstwi pwòp altènativ<br />
nou, pou nou bati yon peyi kote<br />
tout moun kapab travay, tout moun<br />
kapab al lekòl, tout moun kapab wè<br />
doktè, kote tout moun se moun.<br />
KOD ap di tout ouvriye, malere<br />
peyizan pòv yo ak chomè yo, si nou<br />
bezwen chanje lavi nou, se pou n<br />
òganize nou epi rete mobilize.<br />
Pou nou kenbe flanbo Mobilizsyon<br />
an djanm, pou farinay lapli<br />
eleksyon pa etenn li. Lendi 18 Me<br />
<strong>2015</strong>, Gwo Rasanbleman nan Fò<br />
Nasyonal. Nou pral mache ak tout<br />
etidyan konsyan, konsekan, tout<br />
moun ki vle yon lavimiyò nan peyi<br />
a, pou Ayiti, peyi manman libète a<br />
reprann dwa granmoun tèt li.<br />
Lendi 18 Me jou drapo a ; KOD<br />
ap tann tout moun pou n al remonte<br />
drapo mobilizasyon an.<br />
Aba Okipasyon<br />
Aba eleksyon/Seleksyon<br />
Viv yon Ayiti endepandan<br />
toudenkou blakawout. Fènwa gaye<br />
nan sèvo granmoun nan jis li pa santi<br />
anyen ankò.<br />
Sou kwafez la radyo a kontinye<br />
chante kòmsi deryennetè : « Ban<br />
m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />
moun lakay, ban m nouvèl moun lakay<br />
».<br />
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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
5
Kwonik Kreyòl<br />
Rekiyèm<br />
Mwen di onè respè<br />
Pou nou tout k anba tè<br />
Nan testaman listwa<br />
Non nou ekri twa fwa<br />
Wi nou tout ki te brav<br />
Nan radiyès kadav<br />
Lavil kou lan chan kann<br />
Mwen bese tèt devann<br />
Vye frè vye sè ou pa mouri<br />
O non non non non non ou pa mouri<br />
Tou sa ou te di n kenbe l<br />
Tou sa ou te fè n sonje l<br />
Tou sa ou te kwè n pote l<br />
Pou demen pou tout tan<br />
Mwen di pou yo chante<br />
Pou nou tout ki tonbe<br />
Chak grangou n te kontre<br />
Nou te vle ba l manje<br />
Nou tout ki te goumen<br />
Pou pèp la wè demen<br />
Nou tout ki te bay san n<br />
Mwen bese tèt devan n<br />
DÈYÈ MÒN GEN MÒN<br />
Nou pa p dòmi bliye<br />
Tout nèg kit e tonbe<br />
Nan chen manje chen<br />
Kote libète<br />
Tounen flè sonje<br />
Nan koze malere<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe pi wo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
Kazal nèg te kanpe<br />
Pou yo te jwenn yon jan<br />
Pou Ti Jan manje<br />
Sam Gwo Jan pa t di<br />
Taks sou pitimi<br />
Kouray o vye frè m yo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe pi wo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
Foul moun te rasanble<br />
Lò Peral t ap goumen<br />
Pou n pa t rete<br />
Bouki dan griyen<br />
Ak yon Ayiti<br />
Rad chire toutouni<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe pi wo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
Vye frè vye sè ou pa mouri<br />
O non non non non non ou pa mouri<br />
Tou sa ou te di n kenbe l<br />
Tou sa ou te fè n sonje l<br />
Tou sa ou te kwè n pote l<br />
Pou demen pou tout tan<br />
Mwe di solèy klere<br />
Pou nou tout ouvriye<br />
Pou nou tout peyizan<br />
Pou nou tout etidyan<br />
Nou te kwè nan lavi<br />
Nou menm ki te mouri<br />
Pou tou sa n t ap defann<br />
Mwen bese tèt devan n<br />
Vye frè vye sè ou pa mouri<br />
O non non non non non ou pa mouri<br />
Tou sa ou te di n kenbe l<br />
Tou sa ou te fè n sonje l<br />
Tou sa ou te kwè n pote l<br />
Pou demen pou tout tan<br />
Gade solèy nan je<br />
Se plezi nèg ki brav<br />
Kout zam ap tire<br />
Mache tèt bese<br />
Se viv pitiman<br />
Vlope nan rad kapon<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe pi wo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
Si nou vanse devan<br />
Se devan pou n rete<br />
Rale kò n dèyè<br />
Se vole gadjè<br />
Nou vanse devan<br />
Pou n pa manje sote<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe piwo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
Jodi a se twòkèt<br />
Men li deja twò lou<br />
Nou bezwen ponyèt<br />
Pou ride n leve<br />
Yon biskèt tonbe<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
K ape kanpe piwo<br />
Dèyè mòn gen mòn<br />
Boujwa anba pye malere<br />
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Rezolisyon Kòdinasyon Desalin (Kòd)<br />
Jou ki te 14 avril <strong>2015</strong>, nan ‘’ Bar de<br />
l’Ere’’ Kòdinasyon Desalin (KÒD) te<br />
òganize yon gwo fowòm popilè pou te<br />
ka chita reflechi ansanm ak mas yo,<br />
pou wè ki wout nou dwe kontinye pran<br />
nan moman istorik sa, nan moman lafyèv<br />
Elektoral la. Kote gwo peyi enperyalis<br />
yo lage yon zo eleksyon pou kapab<br />
dewoute mas yo nan vrè batay ki nan<br />
enterè yo. Nan twazyèm fowom popilè<br />
KÒD te oganize a te gen plizyè reprezantan<br />
pati a, ki te sòti nan plizyè depatman.<br />
Te gen reprezantan KÒD nan<br />
Nò, Sid, Nip, Latibonit ak nan Lwès, te<br />
gen reprezantan KÒD ki te soti nan plizyè<br />
komin tankou : Potoprens, Petyonvil,<br />
Kafou, Delma, Taba, Pòsali, Kavayon,<br />
Plezansdinò, Akildinò, Gwomòn ak<br />
Plezansdisid.<br />
Te gen plizyè òganizasyon manm<br />
KÒD ki te prezan se : MOLEGHAF, OJ-<br />
PAP, PROTEINE, OIRDP, MPJD, OCDD,<br />
Potoprens jwèt pou ou ak FANM KÒD<br />
YO.<br />
Nan gwo fowòm sa a te gen anviwon<br />
400 militan ki te prezan, pami<br />
yo se te manm KÒD, patizan, senpatizan<br />
ak zanmi KÒD yo. Twazyèm<br />
fowòm lan te derape, aprè pwopo Byenvini,<br />
prezantasyon plizyè reprezantan<br />
ak delege, aprè prezantasyon yon<br />
komite pwovizwa ki gen pou travay<br />
mete pati a nan tout 10 depatman peyi<br />
a epi òganize premye kongrè pati a.<br />
KÒD te prezante nasyon an yon<br />
pwopozisyon, yon altènativ revolisyonè<br />
devan plizyè medya tankou : Radyo<br />
Tele Timoun, Radyo Tele Galaksi,<br />
Radyo Karayib, Radyo Melodi, Radyo<br />
Twopik, Radyo Boukmann, Radyo Vizyon<br />
2000, Radyo RCH 2000, Radyo<br />
Siyal, Radyo RD Plus.<br />
Aprè pwopozisyon KÒD la, te<br />
gen 3 zèdtan deba ak travay an atelye,<br />
te gen plizyè gwoup atelye sou non<br />
Makandal, Desalin, Bwa Kayiman, Pyesili,<br />
Peralt, Jean Domink, Anil Lwijis<br />
ak Rozalvo Bobo.<br />
Chak atelye te fè pwopozisyon<br />
pa yo, chak atelye te gen 3 minit pou<br />
te prezante rezolisyon yo te pran nan<br />
atelye pa yo.<br />
KÒD te prepare yon komisyon<br />
pou resevwa Rezolisyon atelye yo, yon<br />
komisyon ki te gen ladan l 5 kanmarad<br />
ki se :<br />
Oxygene David<br />
Thomas Jean Dieufaite<br />
Pierre Chaperon<br />
Chery Manette<br />
<strong>Avril</strong> Rodolph<br />
Senk kamard sa yo te gen pou<br />
te prepare Rezolisyon final twazyèm<br />
fowòm popilè KÒD la.<br />
Fò k nou raple w tou, te gen plizyè<br />
lòt òganizasyon zanmi KÒD ki te prezan,<br />
kèk nan yo se : MONOP,FOPARK,<br />
MECHAN, ANBAKE POU CHANJE,<br />
Twazyèm fowòm popilè Kòdinasyon Desalin (KOD)<br />
GRENADYE 07, MELA, UNNOH ak<br />
Batay Ouvriye.<br />
MEN REZOLISYON AN<br />
Jodi 14 avril <strong>2015</strong> nou menm<br />
nan KÒD , patizan ak senpatizan KÒD,<br />
nou reyini nan ‘’Bar de l’Ere’’ nan yon<br />
kalfou danjere, glise, nan yon moman<br />
ki gen twoub politik, nan yon moman<br />
sitiyasyon sosyal ak ekonomik mas yo<br />
ap fin depafini nèt, nan yon moman<br />
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gwo peyi enperyalis yo ap simaye zo<br />
eleksyon, nan yon moman peyi Etazini,<br />
Kanada ak Lafrans ap foure bouch<br />
yo byen fon na zafè entèn politik peyi<br />
a, nan yon moman okipasyon peyi<br />
a ap kontinye , nan yon moman aplikasyon<br />
politik neyoliberal la ap vale<br />
teren, nan yon moman kote peyizan yo<br />
ap mouri anba kolera MINUSTAH, nan<br />
yon kalfou kote ouvriye ap kontinye<br />
sibi eksplwatasyon nan men patron yo,<br />
nan yon moman tout pati politik ki te<br />
nan mobilizasyon pou kapote Martelly<br />
sou pouvwa kite mas yo pou kont yo<br />
nan wout mobilizasyon epi pran yo<br />
wout eleksyon-seleksyon ak Martelly.<br />
Noumenm nan KÒD jodia devan<br />
mas yo, nou pran desizyon pou nou<br />
akonpaye yo, kanpe bo kote yo epi<br />
kontinye pote revandikasyon yo jiskaske<br />
yo jwenn satisfaksyon.<br />
Nou menm nan KÒD ak plizyè<br />
òganizasyon prezan nan Fowòm lan<br />
jodi a nou pran rezolisyon sa yo :<br />
1) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a, deside reprann<br />
chimen mobilizasyon an<br />
2) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodia deside batay pou<br />
kapote Martelly ak Evans Paul sou<br />
pouvwa a<br />
3) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodia, deside kontinye<br />
mennen batay kont okipasyon peyi a,<br />
kont prezans fos okipasyon an MINUS-<br />
TAH<br />
4) KÒD ak ansanm oganizasyon<br />
ki prezan jodi a, deside kontinye<br />
mennen batay kont politik Neyoliberal<br />
la kont piyaj min peyi a, kont<br />
degèpisman nan zile Ilavach, kont kay<br />
moun yo te kraze nan santvil peyi a<br />
Suite à la page (13)<br />
6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
Perspectives<br />
L’insécurité: n’est-elle pas<br />
l’œuvre du pouvoir tètkale ?<br />
Par Isabelle L. Papillon<br />
Pendant qu’on parle d’élections<br />
jour et nuit, le débarquement d’un<br />
bateau de drogue à la terminale de<br />
Varreux et la libération spectaculaire<br />
de deux chefs de gang, les bandits<br />
s’occupent à semer le deuil dans les<br />
familles haïtiennes. Au sein des habitants<br />
de la zone métropolitaine de la<br />
capitale, notamment dans les banlieues<br />
Nord, les bandits armés règnent<br />
en maitre et seigneur, comme si la<br />
Police n’existe plus. A Croix-des-Missions<br />
et à Croix-des Bouquets, les bandits<br />
armés attaquent les commerçants,<br />
les orphelinats et tous autres citoyens<br />
paisibles. Dans la nuit du mercredi 22<br />
au jeudi 23 avril passé, des individus<br />
armés ont pénétré par effraction dans<br />
le local du commerçant Francisque<br />
Denis. Ce dernier a été assassiné. Par<br />
la suite, les assaillants ont violé une<br />
jeune fille, volé de l’argent pour se retire<br />
en toute quiétude.<br />
Après la communauté religieuse,<br />
ce sont les orphelinats qui<br />
sont devenus la proie des bandits<br />
armés. Au moins, 2 orphelinats ont<br />
été attaqués par des malfrats dans la<br />
soirée du samedi 25 avril dernier. Ils<br />
ont violé des fillettes, agressé les responsables<br />
puis volé des objets importants.<br />
Les habitants ne savent à quel<br />
saint se vouer pour mettre fin à cette<br />
vague d’insécurité qui ne cesse de<br />
faire couler des larmes aux yeux. Ils<br />
ont fait savoir que même les policiers<br />
ont peur, puisque quand on procède à<br />
Woodly Ethéart alias<br />
Sonson La Familia<br />
des arrestations, quelques jours après<br />
ils sont libérés sous les yeux de tout<br />
le monde.<br />
La majorité des haïtiens estiment<br />
que la libération de plus de 300<br />
bandits de grand chemin à la fin de<br />
l’année de 2014 sous prétexte de<br />
grâce présidentielle est la clef de voute<br />
qui fait remonter de tant de crans<br />
l’insécurité au point que personne<br />
n’est épargné. Des policiers, des journalistes,<br />
des commerçants et autres<br />
citoyens, tous sont régulièrement<br />
frappés par l’insécurité grandissante.<br />
La vassalisation de la justice par<br />
le régime tètkale depuis son arrivée au<br />
pouvoir contribue largement à cette<br />
flambée d’insécurité, du banditisme<br />
et de ce climat de violence dans le<br />
pays. La dernière action en date au<br />
niveau de la justice est la libération<br />
spectaculaire de deux chefs du gang<br />
Galil, Woodly Ethéart alias Sonson La<br />
Tout moun ki aksepte prezans<br />
MINUSTAH nan peyi a se konze<br />
Familia et Renel Nelfort, alias Renel<br />
Le Recif. C’est un message favorable<br />
que le gouvernement de facto-Macoute-GNBiste<br />
Martelly-Paul envoie<br />
aux bandits et aux chefs de gang. Le<br />
comportement des proches du pouvoir<br />
contribue également à la montée récurrente<br />
de l’insécurité.<br />
Par ailleurs, le dimanche 26<br />
avril dernier, dans les parages de<br />
l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti<br />
(HUEH) couramment appelé l’Hôpital<br />
Général, un policier CATEAM répondant<br />
au nom de Mackenson Denis,<br />
affecté au Palais national, a menacé<br />
à mort un médecin de service, François<br />
Berthony dudit centre hospitalier,<br />
suite à un accident de circulation.<br />
Après l’accident, le policier agresseur<br />
a fait chercher du renfort pour pouvoir<br />
pénétrer dans l’enceinte de l’Hôpital<br />
à la recherche du médecin. Le policier<br />
Evens Joseph qui était en poste à<br />
l’Hôpital a été désarmé et agressé.<br />
L’instabilité politique que connait<br />
le pays depuis l’arrivée de Sweet-<br />
Micky au pouvoir facilite la montée de<br />
l’insécurité dans le pays ; quand d’un<br />
autre coté, le fonctionnement boiteux<br />
de la justice encourage les bandits<br />
dans leurs entreprises. Le comportement<br />
dépravé des détenteurs du pouvoir<br />
tètkale donne carte blanche aux<br />
bandits pour imposer leurs lois. La<br />
population est livrée à elle-même. Voilà<br />
donc dans quelle situation le peuple<br />
haïtien vit actuellement. Le peuple<br />
haïtien doit rester mobilisé et vigilant<br />
pour contrecarrer toute forme de complot<br />
des forces anti-changement.<br />
Communiqué de presse<br />
de la Conférences des<br />
pasteurs Haïtiens (COPAH)<br />
La Conférence des Pasteurs Haïtiens<br />
(COPAH) est profondément<br />
préoccupée par la décision des autorités<br />
haïtiennes qui, par un procès<br />
d’exception, ont blanchi et facilité la<br />
libération de deux proches du pouvoir<br />
en place, Woodly Ethéard, alias Sonson<br />
la familia et Renel Telfort alias Renel<br />
le Récif, tous deux accusés de kidnapping,<br />
de trafic de drogue et de blanchiment<br />
d’argent. Il s’agit d’une prime à<br />
l’impunité qui, depuis quelque temps, a<br />
été institutionnalisée en Haïti.<br />
Compte tenu de la façon et les<br />
circonstances dans lesquelles ce pseudo<br />
procès a été préparé, tout semble<br />
indiquer qu’il a été organisé uniquement<br />
pour libérer les deux hommes.<br />
Ce procès à caractère exceptionnel<br />
constitue une honte et un scandale de<br />
trop pour l’appareil judiciaire déjà fortement<br />
vassalisé par le pouvoir en place<br />
éclaboussé par d’autres scandales. Il est<br />
même dit qu’une réunion a eu lieu au<br />
Palais National la veille dudit procès<br />
en vue de passer des instructions aux<br />
autorités judiciaires impliquées dans la<br />
forfaiture du 17 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>.<br />
Le caractère sélectif et expéditif<br />
du procès vient confirmer une fois de<br />
plus le niveau d’asservissement de la<br />
justice haïtienne par le pouvoir politique<br />
qui s’en est servi à volonté, soit<br />
pour persécuter ses adversaires soit<br />
pour protéger ses proches impliqués<br />
dans des dossiers louches. Une fois de<br />
plus, la justice a été avilie.<br />
Jamais dans l’histoire récente<br />
d’Haïti la justice n’a été aussi décriée<br />
et affaiblie. Les pratiques de justice sélective<br />
et d’exception mises en œuvre<br />
dans le cadre du traitement de plusieurs<br />
affaires mettant en cause des proches<br />
du pouvoir en place constituent une<br />
menace grave sur l’avenir du fragile<br />
processus démocratique et de l’Etat de<br />
droit en Haïti. Pire encore, ces pratiques<br />
tendent à transformer la justice en<br />
une véritable source d’insécurité pour<br />
l’ensemble de la société. Les victimes et<br />
leurs proches, les policiers qui arrêtent<br />
les bandits ont de quoi s’inquiéter pour<br />
leur sécurité dans la mesure où les bandits<br />
sont les mieux protégés.<br />
Avec l’évasion spectaculaire de<br />
plus de trois-cents (300) prisonniers<br />
de la prison civile de la Croix-des-<br />
Bouquets le 10 août 2014 dont seuls<br />
quelques-uns ont été rattrapés, la grâce<br />
présidentielle accordée en décembre<br />
2014 à plus de trois-cents (300) prisonniers<br />
dont des bandits notoires, on<br />
est en droit d’être plus inquiet pour<br />
l’avenir.<br />
Il est vrai que le commissaire du<br />
gouvernement qui représentait la société<br />
lors du procès du 17 <strong>Avril</strong> a été mis<br />
à pied ; mais, cette décision ne suffira<br />
pas à réparer les préjudices causés à la<br />
fois à l’appareil judiciaire et à la société.<br />
Etant considéré comme un fusible, le<br />
commissaire du gouvernement a sauté.<br />
La décision de blanchir les inculpés du<br />
gang Galil a été prise au plus au niveau<br />
de l’Etat.<br />
Enfin, la COPAH appelée à la<br />
conjugaison des efforts des forces<br />
démocratiques du pays afin de faire<br />
échec aux initiatives du pouvoir en<br />
place destinées à démanteler toutes les<br />
institutions du pays. Le banditisme, légal<br />
ou pas, ne doit, sous aucune forme,<br />
être accepté comme normal dans notre<br />
société. Au contraire, il doit être combattu<br />
sous toutes ses formes pour éviter<br />
que le pays ne se transforme en un Etat<br />
bandit.<br />
Rév. Ernst Pierre Vincent<br />
Président<br />
Rév. Tranquilus Dénavard<br />
Secrétaire général<br />
Port-au-Prince, le 21 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />
Peter Ronald Berlus<br />
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a chak fwa mwen tande yo, yo fè<br />
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Jean Gilles nan lakou yo nan mwa<br />
septanm 2010? Eske yo pat okouran<br />
ke 5 ajan Uruguayen MINUSTAH te<br />
matirize e vyolé Johnny Jean? Pandan<br />
11 ané prezans MINUSTAH an<br />
Ayiti, nou paka konte konbyen ka<br />
vyol yo komèt sou sitwayen nou yo.<br />
Depi MINUSTAH/L'ONU nan<br />
peyi ya, kisa yo janm regle pou<br />
kwape ensekirite ak enpinité? A<br />
chak fwa dat manda MINUSTAH pral<br />
rive nan tèm li, nou remake vyolans<br />
lan ogmante a 100 mil a lè nan 4<br />
kwen peyi ya, pi presizeman nan<br />
katye defavorize yo. Nan mwa oktob<br />
2010 lan, twoup Nepalais sou<br />
lobedyans MINUSTAH/L'ONU komèt<br />
youn nan pi gwo krim kont pep ayisyen<br />
an aprè pil ak pakèt krim yo<br />
te fè deja, kote yo kontaminen dlo<br />
nan vale latibonit lan, plato santral<br />
jouktan li vini kontamine tout peyi<br />
ya, lakoz plus ke 8000 moun mouri<br />
e kite plus ke 1 milyon ayisyen ap<br />
viv ak virus KOLERA. Malgre ekspè<br />
lòt peyi fè tout kalite tès e pwouve<br />
ke se MINUSTAH ki detwi Ayiti ak<br />
KOLERA, MINUSTAH pa janm vle<br />
dedomaje viktim yo, e menm vini<br />
an èd ak viktim yo. Okontrè se deresponsabilize<br />
yo vle deresponsabilize<br />
tèt yo nan zak jenosid sa.<br />
Map mande ak ki moral pou<br />
MINUSTAH/L'ONU ap fè pwopagann<br />
pou : Trio de Voix pour la paix. Mwen<br />
se enmi fawouch MINUSTAH e tout<br />
moun ki kontribye ak MINUSTAH<br />
nan yon fason ou on lòt, mwen konsidere<br />
moun sa yo kòm enmi Ayiti,<br />
moun sa yo se konzé. Pa bliye kreyon<br />
listwa pa gen gòm. Mwen sonje nan<br />
lané 1991 peryòd premye koudeta,<br />
Michel François tap reye an mèt e<br />
sèyè, Mizik mizik te soti nan kanaval,<br />
Emmanuel Obas ki te chantè vedèt<br />
Mizik Mizik, Beethova Obas pat<br />
padone Emmanuel Obas pou patisipasyon<br />
li nan kanaval lamé ya, e sa<br />
te lakoz Beethova te pase anpil tan<br />
li pat ni an amoni, ni kominike ak<br />
Emmanuel, paske li twouve se te yon<br />
dezonè pou Emmanuel Obas aksepte<br />
patisipe nan kanaval lamé, paske<br />
papa yo se te yon ansyen militè e<br />
se pwop militè parèy li ki te pran vi<br />
papa yo, RIP mesye Obas.<br />
Mwen te renmen lojik<br />
Beethova ki te kanpe ankwa kont<br />
patisipasyon Manno nan kanaval<br />
lamé ya. Mwen te renmen fredone<br />
ti mizik Beethova Obas ki di: "kote<br />
moun sa yo pile, se lòbèy, se traka",<br />
sitou lè Beethova di "Lamé se fatra"<br />
jounen jodi mwen sezi wè Beethova<br />
Obas kap patisipe nan inisyativ<br />
MINUSTAH ki se yon lamé miltinasyonal<br />
KOLERA. Poukisa James<br />
Germain, Emeline Michel, Beethova<br />
Obas pat fè yon feso, pou yo fè yon<br />
pledwaye pou fòse MINUSTAH pran<br />
responsablite e dedomaje fanmi viktim<br />
Kolera yo. Tout moun ki aksepte<br />
prezans MINUSTAH nan peyi ya se<br />
konze, e tout moun ki aksepte bay<br />
MINUSTAH kote pou yo abite sou tè<br />
papa Dessalines nan, merite pou yo<br />
repiye yo. olye pou MINUSTAH ap<br />
planifye vye toune demagog li ya ki<br />
rele: "Trio de Voix pour la paix". Li<br />
tap fè Ayisyen byen si li te ale kite<br />
Ayiti anpè. Pa bliye lajan paka achté<br />
Souverènté, Diyité, Pèsonalité, ak<br />
Konesans. Viv Ayiti! VIJILANS ak<br />
REZISTANS !<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
7
Perspectives<br />
La souveraineté de l’Etat à l’épreuve<br />
des droits de l’homme comme<br />
expression d’une idéologie<br />
25 vérités sur le<br />
dissident cubain<br />
Manuel Cuesta Morúa<br />
Par Me Clément NOEL, Av.-<br />
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2ème partie et fin<br />
Ainsi, la diplomatie chinoise a pris<br />
une résolution qui traduit son<br />
aversion pour la question des droits de<br />
l’homme en affirmant : « nous ne permettrons<br />
à quiconque de se servir des<br />
droits de l’homme pour nous imposer<br />
son propre système politique et ses propres<br />
valeurs, et en aucun cas nous ne<br />
lui permettrons de s’ingérer dans nos<br />
affaires internes ». Car, en réalité, la<br />
question des droits de l’homme devrait<br />
être prise en charge par un Etat, vu<br />
qu’il est non seulement souverain, mais<br />
encore il dispose d’une compétence exclusive<br />
et singulière, appelée sous la<br />
plume de Serge SUR « la compétence<br />
de la compétence », qui est un droit<br />
absolu d’auto organisation. D’ailleurs,<br />
les Traités de Westphalie de 1648, bien<br />
avant l’adoption du Traité de Versailles<br />
en 1919, ont évoqué un ensemble de<br />
principes directeurs encadrant les relations<br />
internationales modernes, à<br />
savoir « le principe de l’inviolabilité de<br />
la souveraineté nationale », « le principe<br />
de la non-ingérence dans les affaires<br />
d’autrui » et celui de l’équilibre des<br />
puissances( tout Etat, petit ou grand,<br />
a la même importance sur la scène<br />
internationale).Par application de ces<br />
principes directeurs découlant de ces<br />
traités dont on vient de faire mention,<br />
on peut admettre, avec raison, qu’ils<br />
marquent l’émergence de la question<br />
de la souveraineté des Etats comme<br />
règle fondamentale du droit international.<br />
Toutefois, il a fallu attendre la<br />
fameuse année 1945, toute suite après<br />
la deuxième guerre mondiale, pour voir<br />
ces principes westphaliens intégrer la<br />
Charte des Nations Unies. Dans cette<br />
Charte étant l’affirmation des droits de<br />
la personne humaine et ayant déplacé<br />
vraisemblablement le centre de gravité<br />
de tout le système juridique international,<br />
il est précisé, aux termes des<br />
articles 2-7, que : « les nations unies<br />
ne sont pas autorisées à intervenir dans<br />
les affaires qui relèvent essentiellement<br />
de la compétence nationale d’un Etat<br />
». Partant, aucune instance étrangère<br />
ne devrait s’arroger le droit d’indiquer<br />
le chemin à emprunter en matière de la<br />
protection de ces droits à un Etat souverain.<br />
Malheureusement, cette même<br />
année a favorisé tristement la disparition<br />
scandaleuse et intenable des principes<br />
westphaliens, sous la couverture<br />
des droits de l’homme, avec la prolifération<br />
des traités entre les Etats du<br />
monde occidental.<br />
En réalité, avec cette approche<br />
purement idéologique qu’on se fait de<br />
la question de droits de l’homme, la<br />
souveraineté de l’Etat se trouve heurtée<br />
à une situation d’entrave se traduisant<br />
comme une sorte d’impedimenta à son<br />
plein et entier exercice ; et ce, sous<br />
prétexte que l’exercice de cette souveraineté<br />
ne doit constituer une contrariété<br />
aux droits de l’homme. Ce faisant,<br />
la dimension absolue dont est revêtue<br />
cette dernière s’inscrit dans un processus<br />
d’effacement continu pour ouvrir la<br />
voie à une forme de souveraineté, appelée<br />
« souveraineté relative ».<br />
La relativisation de la souveraineté<br />
d’un Etat nait du fait que l’Etat,<br />
personne morale de droit public et détenteur<br />
d’un pouvoir légal reconnu sur<br />
le plan international, se trouve obligé<br />
d’adopter ou de singer les normes juridiques<br />
internationales qui, à leur tour,<br />
intègrent la législation interne du pays,<br />
et ceci peu importe la procédure de la réception<br />
de ces normes dans le droit interne.<br />
L’Etat, une fois signé ces normes,<br />
doit obligatoirement les respecter. Car, il<br />
est question des obligations internationales<br />
de l’Etat auxquelles il doit nécessairement<br />
obéir. Cela est consacré par<br />
un principe en droit international public<br />
appelé « le pacta sunt servenda ». Ce<br />
qui signifie que les traités ou conventions<br />
relatifs aux droits de l’homme,<br />
une fois signés et ratifiés, l’Etat a<br />
l’impérieuse obligation de les respecter.<br />
Il va sans dire que cela exerce une contrainte<br />
certaine sur la souveraineté d’un<br />
Etat, puisque le fait par ce dernier de<br />
le signer traduit non seulement son engagement<br />
vis-à-vis de la communauté<br />
internationale, mais surtout sa volonté<br />
de protéger et de garantir l’exercice des<br />
droits insérés dans les Traités.<br />
Par ailleurs, il est vrai que l’Etat,<br />
théoriquement en vertu de la doctrine<br />
du droit international appelé « le volontarisme<br />
de l’Etat », n’est pas forcé à<br />
signer des conventions juridiques internationales,<br />
d’ailleurs la Cour Internationale<br />
de Justice affirme : « Un Etat ne<br />
peut, dans ses rapports conventionnels,<br />
être lié sans son consentement », mais,<br />
dans les faits, il peut se voir imposer<br />
une norme de droit international non<br />
seulement qu’il n’a pas signée, mais<br />
encore qui peut ne pas représenter un<br />
intérêt majeur pour lui. C’est le cas des<br />
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normes internationales impératives<br />
connues sous le principe du« jus cogens<br />
».<br />
Plus concrètement, il va de soi<br />
qu’avec la signature des Traités dans le<br />
domaine des droits de l’homme, cette<br />
notion constitue une entrave relative<br />
au respect de la souveraineté dès qu’on<br />
s’en sert pour contrôler un Etat souverain,<br />
puisqu’il ne saurait prétendre<br />
adopter une norme juridique contraire<br />
à une norme de droit international. De<br />
ce point de vue, ils sont une arme mise<br />
entre les mains de la communauté internationale,<br />
plus particulièrement les<br />
grandes puissances étrangères pour<br />
contrôler les petits pays, en témoigne la<br />
question de la diplomatie des droits de<br />
l’homme, une diplomatie caractérisée<br />
par un rapport de force, et qui se veut,<br />
comme l’a écrit Bernard Badie: «un rendez-vous<br />
du cynisme, de l’hypocrisie,<br />
des manipulations, de la soumission et<br />
de la domination ». Cette dimension<br />
internationale est certes l’affirmation de<br />
l’épanouissent de ces droits, mais elle<br />
n’est que l’expression d’une couverture<br />
idéologique crasseuse et édentée,<br />
car elle ne tient pas compte des particularités<br />
culturelles, religieuses, ethnographiques<br />
et sociales de chaque<br />
pays, sous prétexte qu’ils sont universels,<br />
et donc on doit absolument les imposer<br />
aux petits pays. Vus sous cet angle,<br />
ils sont un instrument idéologique«<br />
au service des intérêts géopolitiques »<br />
des grandes puissances. Force est de se<br />
rendre à l’évidence que la question de<br />
droits de l’homme scelle avec son sceau<br />
de légalisation l’inégalité de puissance.<br />
Cette situation de la manipulation dont<br />
sont l’objet les droits de l’homme par<br />
rapport à la souveraineté crée une sorte<br />
de dilemme insurmontable et encombrant,<br />
mais combien nécessaire et incitatif,<br />
qui surpasse celui de Corneille au<br />
17eme siècle.<br />
Etant donné que la souveraineté<br />
absolue est devenue, de nos jours,<br />
très problématique, vu qu’aucun pays<br />
ne saurait évoluer en autarcie, c’està-dire<br />
qu’il est obligé d’entretenir des<br />
relations, à multiples dimensions,<br />
avec d’autres pays, lesquelles relations<br />
ont une incidence sur la souveraineté<br />
de l’Etat. Pour le dire autrement, ce<br />
concept de souveraineté absolue apparait,<br />
à ce titre, illusoire, utopique,<br />
voire farfelue. Car elle est en train de<br />
subir la loi de la question de droits de<br />
l’homme. En effet, ces derniers ne sont<br />
que l’expression de « l’impérialisme<br />
de la culture occidentale », comme dit<br />
Amartya Sen. Autrement dit, les droits<br />
de l’homme qui privilégient, dans leur<br />
ontologie, la dignité sacrée et la rationalité<br />
dont l’être humain est porteur, ne<br />
sont devenus purement et simplement<br />
qu’une affaire d’idéologie façonnée et<br />
manipulée diplomatiquement par les<br />
grandes puissances pour mieux asseoir<br />
leur hégémonie au détriment des petits<br />
pays. C’est donc une forme de néocolonialisme<br />
maquillé auquel ces derniers<br />
sont en proie.<br />
En conclusion, après tout ce qui<br />
vient d’être évoqué, on peut donc dire<br />
que la question de la souveraineté de<br />
l’Etat est dépouillée totalement de son<br />
caractère absolu. Cela est dû au fait qu’il<br />
ne revient plus à l’Etat de déterminer<br />
quelle norme du droit adoptée en fonction<br />
de ses propres priorités. Cela doit se<br />
faire de préférence en fonction des exigences<br />
des droits de l’homme imposées<br />
par la communauté internationale qui<br />
s’en accapare au nom d’une prétendue<br />
éthique fondée sur la dignité humaine.<br />
En effet, il convient de s’inscrire dans<br />
un processus consistant à redéfinir<br />
le concept de souveraineté de l’Etat.<br />
Cette redéfinition ne fait qu’animer la<br />
flamme mortelle des droits de l’homme,<br />
Suite à la page (13)<br />
Par Salim LAMRANI<br />
Suite et Fin<br />
Le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa<br />
L’opposant cubain participe au Sommet<br />
des Amériques les 10 et 11 avril<br />
<strong>2015</strong> au Panama et portera la parole de<br />
Washington, son principal soutien.<br />
14 - Pour Manuel Cuesta Morúa,<br />
l’hostilité des Etats-Unis vis-à-vis de<br />
Cuba est une fabrication des autorités de<br />
La Havane : « Le gouvernement cubain<br />
a construit un ennemi formidable pour<br />
masquer un régime autoritaire [10] ».<br />
Ainsi, l’invasion de la Baie des Cochons<br />
de 1961, la menace de désintégration<br />
nucléaire en 1962, le financement du<br />
terrorisme contre Cuba (3 478 décès et<br />
2 099 handicapés à vie), les sanctions<br />
économiques, l’agression politique, diplomatique<br />
et médiatique ne sont qu’un<br />
« mur narratif » inventé par « le régime<br />
cubain ».<br />
15 - Selon lui, la politique des<br />
Etats-Unis vis-à-vis de La Havane depuis<br />
1959 a « aidé à mettre en relief le thème<br />
des droits de l’homme à Cuba [11] ».<br />
16 - Manuel Cuesta Morúa soutient<br />
la loi d’Ajustement cubain adoptée par le<br />
Congrès des Etats-Unis en 1966, destinée<br />
à fomenter l’émigration illégale et la<br />
fuite des cerveaux. Unique au monde,<br />
elle stipule que tout Cubain qui entre légalement<br />
ou illégalement aux Etats-Unis,<br />
pacifiquement ou par la violence, après<br />
le 1er janvier 1959, obtient automatiquement<br />
au bout d’un an et un jour le statut<br />
de résident permanent. Pour le dissident,<br />
l’élimination de ladite législation « serait<br />
contre-productive… pour le contrôle du<br />
flux migratoire [12] ».<br />
17 - Manuel Cuesta Morúa minimise<br />
l’impact des sanctions économiques<br />
contre la population cubaine. Selon lui, il<br />
s’agit d’un simple « embargo » et non pas<br />
d’un « blocus », omettant de signaler ainsi<br />
le caractère extraterritorial, c’est-à-dire<br />
contraire au droit international, de l’état<br />
de siège imposé à l’île depuis 1960 [13].<br />
18 - Le dissident cubain est<br />
proche des cercles de pouvoir étasuniens.<br />
Il a ainsi été auditionné au Sénat,<br />
à l’invitation du sénateur Marco Rubio,<br />
farouche opposant à tout rapprochement<br />
avec Cuba, et a exigé que l’on<br />
cesse « accuser le voisin du Nord pour<br />
les problèmes de l’île [14] ». Selon lui, les<br />
sanctions économiques sont une excuse<br />
utilisée par le gouvernement cubain pour<br />
justifier les difficultés du pays, prenant<br />
ainsi le contre-pied de la communauté internationale<br />
qui a condamné en 2014, à<br />
une écrasante majorité de 188 voix contre<br />
2 (Etats-Unis et Israël), pour la 23ème<br />
année consécutive, l’état de siège imposé<br />
aux Cubains, qui constitue le principal<br />
obstacle au développement de l’île.<br />
19 - Selon Cuesta Morúa, le rapprochement<br />
entre Washington et La Havane<br />
constitue une « victoire stratégique<br />
des Etats-Unis face au gouvernement cubain<br />
[15] ». Le Président Obama, quant<br />
à lui, ne partage pas cet avis et reconnaît<br />
que la politique d’hostilité vis-à-vis<br />
de Cuba est un échec total : « Nous allons<br />
mettre un terme à une approche<br />
obsolète qui a échoué pendant des décennies<br />
à promouvoir nos intérêts. […]<br />
Aucune nation ne nous a rejoints dans<br />
l’imposition de ces sanctions […] Après<br />
tout, ces 50 dernières années ont montré<br />
que l’isolement n’a pas marché. Il est<br />
temps d’adopter une nouvelle approche.<br />
[…]. La politique américaine vis-à-vis de<br />
Cuba a isolé les Etats-Unis de ses partenaires<br />
régionaux et internationaux, a<br />
limité [la] capacité d’influence à travers<br />
le continent américain [16] ». John Kerry,<br />
secrétaire d’Etat des Etats-Unis, est sur la<br />
même longueur d’onde : « Non seulement<br />
cette politique a échoué […], mais<br />
elle a également isolé les Etats-Unis au<br />
lieu d’isoler Cuba [17] ».<br />
20 - Le dissident cubain est un<br />
grand admirateur du modèle étasunien.<br />
Selon lui : « le modèle de succès et de<br />
bien-être, et pas seulement pour la génération<br />
de nos enfants, se trouve aux<br />
Etats-Unis. Beaucoup de nos parents et<br />
grands-parents s’y rendent pour s’insérer<br />
dans la généreuse structure de sécurité<br />
sociale que ce pays offre aux personnes<br />
âgées [18] ». Peu importe si tous les indicateurs<br />
contredisent cette affirmation. A<br />
titre d’exemple, selon les statistiques officielles,<br />
alors que les Etats-Unis sont le<br />
plus riche pays au monde, pas moins de<br />
14,5% de la population vit en dessous du<br />
seuil de pauvreté, soit 45,3 millions de<br />
personnes. De la même manière, 19,9%<br />
des enfants de moins de 18 ans souffrent<br />
de la pauvreté [19].<br />
21 - Manuel Cuesta Morúa dénonce<br />
les pays de la Nouvelle Amérique latine,<br />
à savoir le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie,<br />
le Nicaragua, le Brésil et l’Argentine,<br />
et fustige « l’antiaméricanisme historique<br />
de la région [qui] retarde la défense intègre<br />
des valeurs démocratiques dans<br />
l’hémisphère [20] ». Selon lui, aucun<br />
des présidents arrivés au pouvoir lors de<br />
scrutins reconnus pour leur transparence<br />
par les institutions internationales ne<br />
sont légitimes : « Croit-on vraiment que<br />
la Kirchner, les Lula, Correa, Morales,<br />
Ortega et Maduro sont démocrates ? ».<br />
22 - En revanche, le dissident<br />
cubain salue l’Organisation des Etats<br />
américains, « unique organisation qui<br />
dispose de mécanismes consolidés, avec<br />
une référence et une expérience traditionnelle<br />
[21] ». Pourtant, cette entité, traditionnellement<br />
soumise aux Etats-Unis au<br />
point d’être surnommée le « Ministère des<br />
colonies », suscite un rejet croissant en<br />
Amérique latine, au profit de nouvelles<br />
structures d’intégration basés sur l’égalité<br />
souveraine et la réciprocité telle que<br />
la Communauté des Etats d’Amérique<br />
latine et de la Caraïbe (CELAC) fondée<br />
en 2011, qui regroupe les 33 pays du<br />
continent américain – au-delà des différences<br />
politiques et idéologiques – à<br />
Suite à la page (13)<br />
8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Has the Release of Accused Criminals Fueled<br />
<strong>Haiti</strong>’s Latest Crime Wave?<br />
By Isabelle L. Papillon<br />
The release of a number of high profile<br />
accused criminals has been followed<br />
by a spike in crime, especially<br />
in the capital’s northern suburbs.<br />
On Apr. 17, the government<br />
stirred outrage when it released Woodly<br />
Ethéart alias Sonson Lafamilia and<br />
Renel Nelfort alias Renel le Récif, both<br />
of whom were accused of kidnapping<br />
at least 17 people and netting some<br />
$1.49 million in ransoms. Although<br />
the Justice Ministry feigned consternation,<br />
filed an appeal, and fired prosecutor<br />
Kherson Darius Charles after the<br />
irregular ruling, most <strong>Haiti</strong>ans believe<br />
that government authorities orchestrated<br />
the release of Ethéart, who is a<br />
long-time friend and business associate<br />
of President Michel Martelly.<br />
The release comes after over<br />
300 alleged bandits were freed at the<br />
end of 2014 under the pretext of a<br />
presidential pardon. Meanwhile, on<br />
Mar. 2, Justice Minister Pierre Richard<br />
Casimir announced “Operation<br />
Punch,” which aims to empty more<br />
prisoners from <strong>Haiti</strong>’s overcrowded<br />
prisons.<br />
The releases, both those planned<br />
and done, seem to have spurred a<br />
crime wave. In the towns of Croixdes-Missions<br />
and Croix-des Bouquets<br />
north of Port-au-Prince, gunmen have<br />
carried out a series of attacks.<br />
On the night of Apr. 22, gunmen<br />
broke into the home of Francisque<br />
Denis, a merchant, whom they<br />
murdered. The assailants then raped<br />
a girl, stole money, and calmly left<br />
without any police intervention.<br />
Then on the evening of Apr. 25,<br />
thugs attacked at least two orphanages.<br />
They raped girls, beat up those<br />
running the orphanages, and stole<br />
several valuables.<br />
People feel that even the police<br />
are afraid. When the police sometimes<br />
make arrests after a crime, the bandits<br />
are often released a few days later in<br />
front of everyone.<br />
And sometimes, the police are<br />
the problem. On Apr. 26, following<br />
a traffic accident, a counter-ambush<br />
team (CAT) police officer named<br />
Mackenson Denis, assigned to the National<br />
Palace, threatened with death<br />
Dr. François Berthony, who was on<br />
duty at the Hospital of the State University<br />
of <strong>Haiti</strong> (HUEH), commonly<br />
called the General Hospital. After the<br />
accident, Officer Denis sought back-up<br />
to get into the hospital in search of the<br />
doctor. Policeman Evens Joseph, who<br />
was providing security at the hospital,<br />
was disarmed and assaulted.<br />
Accused kidnappers Woodly “Sonson La Familia” Ethéart (left) and Renel “Le Récif” Nelfort were released in a<br />
highly irregular two-hour hearing on Apr. 17, provoking shock and outrage.<br />
HBO’s Vice Follows the Money in <strong>Haiti</strong><br />
But while costs nearly doubled to over<br />
$90 million, currently only 2,600 are<br />
planned and only 900 have been built<br />
thus far. USAID is no longer involved<br />
in new housing construction.<br />
Seven hundred and fifty of the<br />
900 houses were built far from the<br />
earthquake, in Caracol, the site of the<br />
international community’s flagship<br />
reconstruction project, the Caracol Industrial<br />
Park. Since the filming of the<br />
VICE investigation, more information<br />
has to come to light about the houses<br />
in Caracol. While residents are being<br />
asked to pay rent and eventually<br />
take ownership of the houses, internal<br />
assessments conducted by the<br />
Army Corp of Engineers and USAID<br />
revealed that the houses were poorly<br />
constructed, with substandard concrete,<br />
roofs that are not properly attached<br />
and broken sanitation system<br />
that causes sewage to flood the area<br />
during rains. Both USAID contractors<br />
involved have been suspended from<br />
receiving further contracts while a legal<br />
investigation is being conducted.<br />
With only around 9,000 new<br />
homes built by international donors<br />
and NGOs since the earthquake, hundreds<br />
of thousands of residents have<br />
taken to the outskirts of Port-au-<br />
Prince, to an area known as Canaan,<br />
without government services or infrastructure<br />
of any kind. While little has<br />
been done to address the burgeoning<br />
crisis, from the hills of Canaan, one<br />
can see a new $18 million sports<br />
complex built by the Olympic Committee.<br />
Johnston tells Gandhi that while<br />
billions were spent, much of the funds<br />
went to the short-term emergency response,<br />
which left little lasting impact.<br />
Meanwhile, <strong>Haiti</strong>an organizations<br />
were largely bypassed in favor of beltway<br />
firms. “The big question that’s<br />
been on everyone’s mind is where did<br />
the money go? And I think that’s when<br />
we enter this sort of ‘black box’,” Johnston<br />
says in the episode. “For every<br />
dollar that USAID spends, less than<br />
a penny actually goes directly to any<br />
<strong>Haiti</strong>an organizations,” he added.<br />
Yesterday, the Chronicle of Philanthropy<br />
published an interview with<br />
Gandhi. “Do we understand what aid<br />
is, for real? And is there really a system<br />
of accountability that is out there?” Mr.<br />
Gandhi told The Chronicle. “I think the<br />
answer is no, after being in <strong>Haiti</strong> and<br />
seeing how money was spent there.”<br />
HAÏTI EN ONDES &<br />
SÉRUM VÉRITÉ<br />
HBO’s Vice correspondent Vikram Gandhi (left) interviewing <strong>Haiti</strong>an economist Camille Chalmers in <strong>Haiti</strong>. Vice<br />
sharply criticizes the shortfalls of U.S. aid in <strong>Haiti</strong>.<br />
By Center for Economic and Policy Research (CEPR)<br />
Vikram Gandhi, VICE on HBO correspondent<br />
traveled to <strong>Haiti</strong> to see<br />
just what happened with the $10 billion<br />
in aid pledged after the earthquake<br />
that occurred more than five years<br />
ago. The episode aired at 11 PM EST<br />
on Apr. 24.<br />
In a sneak peek, Gandhi goes<br />
to the site of a housing expo held in<br />
2011. Organized by the Interim <strong>Haiti</strong><br />
Reconstruction Commission led by Bill<br />
Clinton, the expo was meant to showcase<br />
model homes that could be built<br />
across the country. With more than a<br />
million made homeless, and hundreds<br />
of thousands of homes damaged or destroyed,<br />
providing new housing was<br />
seen as key to “building back better.”<br />
“If we do this housing properly,<br />
it will lead to whole new industries being<br />
started in <strong>Haiti</strong>, creating thousands<br />
and thousands of new jobs and permanent<br />
housing,” Clinton stated after the<br />
earthquake.<br />
But, as Gandhi shows, the expo<br />
never had the intended impact. Instead,<br />
the homes were abandoned<br />
and left to decay. Now, years later, the<br />
model houses have been occupied by<br />
residents, creating a new community<br />
in the rubble of the international community’s<br />
broken promises.<br />
Gandhi speaks with CEPR Research<br />
Associate Jake Johnston, who<br />
explains how the U.S.’ premier aid<br />
agency, USAID, had an ambitious<br />
plan to build some 15,000 houses.<br />
Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />
Deux heures dʼinformation et dʼanalyse<br />
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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
9
ENTRETIEN DU PRÉSIDENT SYRI<br />
QUOTIDIEN SUÉD<br />
Le Président syrien, Bachar<br />
al-Assad, a accordé une entrevue<br />
télévisée au quotidien<br />
suédois Expressen. Elle a été<br />
publiée en anglais et en arabe<br />
par l’Agence syrienne Sana,<br />
le 17-18 avril dernier. Voici la<br />
traduction du texte intégral à<br />
partir de la version anglaise<br />
originale.<br />
Question 1 : Monsieur le<br />
Président, je tiens à vous exprimer<br />
mes plus sincères remerciements<br />
et ceux du quotidien<br />
Expressen pour nous avoir accordé<br />
cet entretien. Merci beaucoup.<br />
En ce moment même,<br />
l’organisation terroriste EIIL, et<br />
même Al-Nosra, ont envahi le<br />
camp de réfugiés d’Al-Yarmouk,<br />
alors qu’Al-Nosra qui contrôlait<br />
la frontière syro-jordanienne a<br />
pris le contrôle de Idleb. Comment<br />
décririez-vous la gravité<br />
de la situation actuelle ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Lorsque vous parlez de terrorisme,<br />
c’est toujours grave,<br />
parce que le terrorisme est<br />
toujours dangereux, n’importe<br />
quand, n’importe où, et peu<br />
importe comment il se manifeste.<br />
Il en est toujours ainsi,<br />
non seulement pour l’exemple<br />
que vous venez de mentionner<br />
qui n’est finalement que l’une<br />
de ses manifestations. C’est un<br />
long processus qui a commencé<br />
depuis des années, bien avant<br />
la crise en Syrie. Le terrorisme<br />
est grave et dangereux car il<br />
n’a ni frontières, ni limites. Il<br />
pourrait frapper n’importe où.<br />
Ce n’est pas un problème local.<br />
Ce n’est même pas un problème<br />
régional. C’est un problème<br />
mondial et c’est pourquoi il est<br />
toujours dangereux. Dans notre<br />
cas, disons que le danger est<br />
pire qu’ailleurs, non seulement<br />
à cause de la situation militaire<br />
que vous évoquez dans votre<br />
question, mais parce que le fait<br />
est qu’il bénéficie d’une couverture<br />
politique de la part de nombreux<br />
pays, de nombreux dirigeants<br />
et hauts fonctionnaires,<br />
notamment en Occident. Au<br />
tout début, nombre de ces responsables<br />
n’ont pas vu la réalité<br />
de la situation. Et aujourd’hui,<br />
cette réalité est devenue encore<br />
plus dangereuse, en raison du<br />
non respect du droit international<br />
et faute d’une organisation<br />
internationale efficace qui protégerait<br />
un pays contre un autre<br />
pays utilisant des terroristes<br />
pour le détruire par procuration.<br />
C’est ce qui se passe en Syrie.<br />
Par conséquent, je vous répondrai<br />
par l’affirmative. Oui, la<br />
situation est dangereuse ; mais,<br />
en même temps, réversible.<br />
Aussi longtemps qu’elle restera<br />
réversible, il ne sera pas trop<br />
tard pour y remédier. Avec le<br />
temps, elle deviendra d’autant<br />
plus grave que les terroristes<br />
auront endoctriné les cœurs et<br />
les esprits.<br />
Question 2 : Sauf qu’ils<br />
envahissent davantage de<br />
zones en Syrie. L’Armée et les<br />
Forces syriennes seraient-elles<br />
affaiblies ?<br />
Le Président Al-Assad :<br />
C’est là une répercussion naturelle<br />
et normale pour n’importe<br />
quelle guerre sur n’importe<br />
quelle armée, aussi forte et<br />
moderne soit-elle. Elle sape et<br />
fragilise n’importe quelle société<br />
dans tous ses aspects, son économie,<br />
son moral, et évidemment<br />
son Armée en tant que<br />
partie de cette société.<br />
Question 3 : Mais<br />
l’Armée est-elle plus faible<br />
qu’avant ? Parce que l’année<br />
dernière, nous avions constaté<br />
du gagnant-gagnant en votre<br />
faveur, du côté de l’Armée.<br />
Vous contrôliez davantage de<br />
zones du Qalamoun et ailleurs.<br />
Et aujourd’hui, par exemple, ils<br />
ont pris Idleb.<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Ceci n’est pas directement lié<br />
au fait que l’Armée soit plus ou<br />
moins forte ou affaiblie. Comme<br />
je viens de le dire : toute guerre<br />
sape n’importe quelle armée,<br />
c’est le cours normal des événements.<br />
Dans notre cas, si<br />
vous analysiez la situation sur<br />
les quatre dernières années,<br />
vous constateriez des hauts et<br />
des bas. Parfois vous gagnez,<br />
parfois vous perdez, et cela<br />
dépend de nombreux critères<br />
ou facteurs, certains spécifiquement<br />
nationaux d’ordre interne<br />
ou militaire, d’autres en relation<br />
avec le niveau de soutien<br />
dont bénéficient les terroristes.<br />
S’agissant du récent exemple<br />
d’Idleb, le facteur déterminant a<br />
été l’énorme support fourni par<br />
la Turquie aussi bien du point<br />
de vue logistique que militaire<br />
et, bien sûr, le soutien financier<br />
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Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne et le journaliste de l’Expressen<br />
fourni par l’Arabie saoudite et le<br />
Qatar.<br />
Question 4 : C’est là une<br />
information ou une opinion ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Une information. Ils sont<br />
tous apparus comme une seule<br />
armée. Dans cette bataille d’Idleb,<br />
les terroristes d’Al-Nosra<br />
faisant partie d’Al-Qaïda, le<br />
gouvernement ou les institutions<br />
et les services du renseignement<br />
turcs, ont agi comme<br />
une seule et même armée. Par<br />
conséquent, votre exemple ne<br />
dépendait pas de l’affaiblissement<br />
de notre Armée, mais du<br />
soutien apporté aux terroristes<br />
par la Turquie.<br />
Question 5 : Il y a quatre<br />
ans, la Turquie, le Qatar et<br />
l’Arabie saoudite, avaient leur<br />
agenda. Est-ce que cela a changé<br />
? Ont-ils changé cet agenda ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Tout d’abord, ce ne sont<br />
pas des pays indépendants,<br />
de sorte qu’ils ne peuvent pas<br />
avoir leur propre agenda. Ils<br />
ont leur propre comportement<br />
borné, vindicatif ou haineux,<br />
parfois mis à profit pour servir<br />
d’autres agendas. Ici, soyons<br />
francs, et disons qu’il s’agit plus<br />
particulièrement de celui des<br />
États-Unis. Nous ne pouvons<br />
donc pas dire qu’ils ont leur<br />
propre agenda. En revanche,<br />
nous pouvons dire qu’ils n’ont<br />
pas changé. Ils soutiennent toujours<br />
les mêmes terroristes, leur<br />
comportement n’étant pas lié<br />
à la crise en Syrie. Ils ont soutenu<br />
les terroristes en Afghanistan,<br />
ils ont soutenu l’idéologie<br />
wahhabite et l’extrémisme qui<br />
a récemment conduit au terrorisme<br />
en Europe. Depuis des<br />
décennies, ils soutiennent la<br />
même idéologie et les mêmes<br />
factions sous différents noms et<br />
labels en Syrie. Rien n’a donc<br />
changé, car c’est leur comportement<br />
naturel.<br />
Question 6 : De quelle<br />
idéologie parlez-vous ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: De l’idéologie wahhabite qui<br />
constitue la base de tout terrorisme<br />
dans le monde. Ces dernières<br />
décennies, aucune opération<br />
terroriste au Moyen-Orient<br />
et dans le monde n’a échappé<br />
à cette idéologie. Tout terroriste<br />
fonde sa doctrine sur l’idéologie<br />
wahhabite.<br />
Question 7 : L’idéologie<br />
wahhabite est liée au « 11<br />
septembre » ainsi que tous les<br />
groupes terroristes. Les États-<br />
Unis ne sont-il pas au courant<br />
de ce lien et continuent à soutenir<br />
l’Arabie saoudite ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: C’est une question très importante<br />
puisque dans les années<br />
1980, les États-Unis désignaient<br />
ces mêmes groupes<br />
d’Al-Qaïda et de Talibans, en<br />
Afghanistan, de « Saints combattants<br />
» [Holy fighters]. C’est<br />
ainsi qu’ils étaient présentés<br />
par le Président Bush. Ce n’est<br />
qu’après le 11 Septembre 2001<br />
qu’ils les ont qualifiés de terroristes.<br />
Le problème avec les<br />
États-Unis et, bien sûr avec certains<br />
responsables occidentaux,<br />
c’est qu’ils pensent pouvoir utiliser<br />
le terrorisme comme une<br />
carte en poche, une carte politique.<br />
En fait, le terrorisme est<br />
tel un scorpion ; dès qu’il aura<br />
une chance de vous mordre, il le<br />
fera. Par conséquent, ils sont au<br />
courant, mais n’ont pas mesuré<br />
le danger de l’usage du terrorisme<br />
comme carte politique.<br />
Question 8 : Monsieur<br />
le Président, une délégation officielle<br />
syrienne et une partie de<br />
l’opposition se sont récemment<br />
réunies à Moscou. Cette rencontre<br />
a-t-elle débouché sur un<br />
quelconque résultat positif ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Oui. Nous pouvons dire oui,<br />
parce qu’alors que, comme vous<br />
le savez, elle a été précédée de<br />
nombreuses autres rencontres.<br />
C’est la première fois que l’on<br />
est parvenu à un accord sur<br />
certains principes de base pour<br />
le futur dialogue inter-syrien.<br />
Nous ne les avons pas encore<br />
finalisés, le calendrier étant<br />
très chargé et faute de temps.<br />
Deux jours de dialogue entre les<br />
représentants de l’opposition,<br />
suivis de deux jours de dialogue<br />
avec les représentants du gouvernement,<br />
d’où quatre jours<br />
qui n’ont pas été suffisants pour<br />
finaliser le calendrier. Mais une<br />
percée, même partielle, signifie<br />
que la prochaine rencontre sera<br />
prometteuse quant à un accord<br />
complet sur les principes du<br />
dialogue en vue d’une solution<br />
syrienne au conflit.<br />
Question 9 : Ce que vous<br />
dites, Monsieur le Président,<br />
est très important étant donné<br />
que l’Envoyé spécial des Nations<br />
Unies, M. Staffan de Mistura,<br />
est en train de planifier<br />
une série de consultations qui<br />
devraient débuter en mai, ou en<br />
Juin, pour tenter de trouver un<br />
terrain d’entente entre les principaux<br />
États ayant un intérêt<br />
dans le conflit. Qu’en pensezvous<br />
?<br />
Le Président Al-Assad :<br />
Je suis d’accord avec De Mistura<br />
sur ce point, parce qu’il n’est<br />
ni logique, ni objectif, de con-<br />
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10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
EN BACHAR AL-ASSAD AVEC LE<br />
OIS EXPRESSEN !<br />
Plus de 3 millions de Syriens, de déplacés ou de réfugiés ont fui la guerre selon des chiffres<br />
publiés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR)<br />
sidérer que le conflit est purement<br />
interne et entre factions<br />
syriennes. En fait, le problème<br />
n’est pas très compliqué, mais<br />
il l’est devenu en raison de<br />
l’intervention extérieure, et tout<br />
plan que vous voudriez appliquer<br />
dans le but de le résoudre<br />
sera voué à l’échec à cause de<br />
cette ingérence extérieure. C’est<br />
ce qui s’est passé à Alep quand<br />
les Turcs ont invité les factions<br />
de terroristes, qu’ils soutiennent<br />
et dirigent, à refuser de coopérer<br />
avec De Mistura. Je pense donc<br />
qu’il est parfaitement conscient<br />
que s’il n’arrive pas à convaincre<br />
ces pays de cesser leur<br />
soutien aux terroristes et de<br />
laisser les Syriens résoudre leur<br />
problème, il ne réussira pas.<br />
Question 10 : Quelle est<br />
votre opinion sur les efforts de<br />
De Mistura ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Nous avons discuté ensemble<br />
de son plan pour Alep, lequel<br />
s’est révélé compatible avec<br />
nos efforts pour la réconciliation<br />
[Mousalaha] dans plusieurs<br />
régions syriennes. C’est<br />
un domaine où nous avons<br />
pu réussir et où nous pouvons<br />
mieux faire encore, à partir du<br />
moment où les gens reviennent<br />
vers la normalité, bénéficient de<br />
l’amnistie gouvernementale et<br />
déposent leurs armes… Le plan<br />
de De Mistura repose donc sur<br />
ce même principe de réconciliation.<br />
C’est pour cela que nous<br />
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l’avons soutenu dès le début et<br />
que nous continuons à le soutenir.<br />
Question 11 : Monsieur<br />
le Président, la Suède est le seul<br />
pays d’Europe qui accorde un<br />
droit de séjour permanent aux<br />
personnes qui fuient la guerre<br />
en Syrie. Qu’est-ce que cela<br />
signifie pour vous, et comment<br />
voyez-vous la politique suédoise<br />
?<br />
Le Président Al-Assad :<br />
Sur ce sujet ou en général ?<br />
Question 12 : Sur ce sujet<br />
précis.<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Je pense que la position de la<br />
Suède face à plusieurs conflits<br />
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dont le conflit syrien, est appréciée<br />
partout dans le monde,<br />
non seulement dans notre pays.<br />
Maintenant, c’est une bonne<br />
chose d’accorder un refuge à ces<br />
personnes qui fuient la guerre,<br />
mais si vous demandiez à ces<br />
Syriens ce qu’ils souhaitent, ils<br />
vous répondront qu’ils veulent<br />
qu’on mette fin à cette guerre.<br />
C’est leur objectif et c’est par<br />
conséquent le nôtre. Comment ?<br />
La Suède étant un pays important<br />
de l’Union européenne, je<br />
pense qu’elle peut jouer un rôle<br />
majeur dans la levée des sanctions,<br />
car nombre de Syriens qui<br />
ont rejoint la Suède ou d’autres<br />
pays n’ont pas quitté en raison<br />
des seules actions terroristes,<br />
mais aussi à cause de l’embargo<br />
qui les privent de leurs moyens<br />
de subsistance au quotidien.<br />
Donc : lever cet embargo qui affecte<br />
chaque Syrien et, en même<br />
temps interdire à tout pays européen<br />
de servir de couverture<br />
aux terroristes, qu’ils soient<br />
présentés comme une opposition<br />
pacifique ou une opposition<br />
modérée. Aujourd’hui, il<br />
est prouvé et parfaitement clair<br />
que cette dite opposition revient<br />
au même qu’Al-Nosra, Al-<br />
Qaïda ou les Frères Musulmans.<br />
Troisièmement, faire pression<br />
sur les pays qui soutiennent les<br />
terroristes et empêchent la mise<br />
en œuvre de tout plan de paix<br />
en Syrie -comme dans le cas<br />
d’Alep et du plan de De Mistura<br />
que vous venez d’évoquer- principalement<br />
l’Arabie saoudite, le<br />
Qatar et la Turquie. Je pense que<br />
c’est la meilleure aide humanitaire<br />
et politique que la Suède<br />
pourrait offrir au peuple syrien.<br />
Question 13 : Embargo,<br />
guerre, des millions de déplacés<br />
ou de réfugiés qui ont fui le<br />
pays. Ceci a été décrit comme la<br />
pire crise de réfugiés depuis la<br />
Seconde Guerre mondiale. Dans<br />
ces conditions, quelle est votre<br />
part de responsabilité, Monsieur<br />
le Président ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Même d’un point de vue humanitaire,<br />
je pense que comparer<br />
ce qui se passe en Syrie à ce<br />
qui s’est passé pendant la Seconde<br />
Guerre mondiale est une<br />
énorme exagération. Pour des<br />
raisons politiques, il n’y a pas<br />
de comparaison possible. Mais<br />
indépendamment de cela, les<br />
opérations terroristes font que<br />
nous avons des millions de personnes<br />
déplacées d’une région<br />
à une autre et c’est une énorme<br />
charge, dont nous avons assumé<br />
la plus grosse part jusqu’ici.<br />
Vous entendez beaucoup parler<br />
des sommes qu’offriraient les<br />
organisations internationales<br />
et ceux qui s’autoproclament «<br />
Amis de la Syrie » pour soutenir<br />
les Syriens. Au cas où la réalité<br />
vous intéresse, en 2014, ces<br />
pays n’ont contribué qu’à 22%<br />
de ce que l’État syrien a assuré<br />
en temps de guerre. C’est une<br />
énorme différence, le rapport<br />
étant de 1/5.<br />
Question 14 : À l’intérieur<br />
du pays ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Oui, à l’intérieur de la Syrie.<br />
Quant au secteur de la Santé, ce<br />
rapport passe à 1/18. Ici aussi,<br />
nous portons le plus gros poids.<br />
En sachant qu’en plus de tout<br />
cela, nous continuons à verser<br />
les salaires, à envoyer les vaccins<br />
pour enfant, et à fournir<br />
les nécessités de base aux hôpitaux,<br />
même en zones contrôlées<br />
par les terroristes. Donc, nous<br />
dirigeons le pays et en assumons<br />
la charge.<br />
Question 15 : Selon<br />
SAPO, l’Agence du renseignement<br />
suédois, il y aurait actuellement<br />
beaucoup de djihadistes<br />
suédois en Syrie, leur retour en<br />
Suède étant considéré comme la<br />
plus grande menace nationale.<br />
Êtes-vous d’accord ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Comme je l’ai déjà dit, je ne<br />
regarde pas le terrorisme sous<br />
l’angle national ou régional,<br />
mais sous un angle mondial.<br />
S’il est vrai que la Suède fait<br />
partie de l’Europe ou du groupe<br />
des pays scandinaves en Europe,<br />
sachez que les plus dangereux<br />
des dirigeants de l’EIIL<br />
qui se trouvent en Syrie, sont<br />
scandinaves.<br />
Question 16 : C’est une<br />
information ?<br />
Le Président Al-Assad :<br />
Oui, c’est une information. C’est<br />
ce que nous possédons comme<br />
information. Vous ne pouvez pas<br />
isoler le groupe des pays scandinaves<br />
ou la Suède de l’Europe<br />
et, par conséquent, tant que le<br />
terrorisme se développe dans<br />
différents pays européens, la<br />
Suède n’est pas en sécurité. De<br />
même, tant que l’arrière-cour de<br />
l’Europe -notamment la zone<br />
méditerranéenne et l’Afrique<br />
du Nord- sont plongées dans le<br />
chaos grouillant de terroristes,<br />
l’Europe n’est pas en sécurité.<br />
Oui, je suis donc d’accord avec<br />
vous sur le fait que la Suède est<br />
face à une menace de première<br />
importance, mais vous ne pouvez<br />
pas en parler comme d’une<br />
menace strictement nationale.<br />
Question 17 : Est-ce que<br />
la Suède vous a demandé de lui<br />
communiquer vos informations<br />
sur ces combattants de l’EIIL ou<br />
d’autres djihadistes ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Non, il n’y a aucun contact<br />
entre nos agences de renseignement.<br />
Question 18 : Monsieur<br />
le Président, en Décembre<br />
2010, Taimour Abdulwahab, un<br />
terroriste suédois formé en Irak<br />
et en Syrie, a mené une attaque<br />
suicide à Stockholm. Récemment,<br />
le même scénario s’est<br />
produit à Paris contre Charlie<br />
Hebdo, puis à Copenhague.<br />
Pensez-vous que les pays occidentaux<br />
devront faire face à un<br />
tel scénario dans le futur ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Tout ce qui s’est passé en<br />
Europe -je parle des attaques<br />
terroristes- nous l’avions appréhendé<br />
dés le tout début de la<br />
crise. J’avais dit : « La Syrie est<br />
une ligne de faille. Si vous jouez<br />
avec, les vibrations engendrées<br />
par le séisme se propageront<br />
dans plusieurs directions dont<br />
l’Europe et non seulement dans<br />
notre région ». À l’époque, ils<br />
ont répondu : « Le Président<br />
syrien menace… ». En fait, je<br />
ne menaçais pas. Je décrivais<br />
ce qui risquait d’arriver. Il ne<br />
fallait pas être un génie, car vu<br />
l’ensemble des événements que<br />
nous avons vécus à plusieurs<br />
reprises, nous avons l’expérience<br />
de ce type de terroristes<br />
depuis bientôt cinquante ans. Ils<br />
n’ont donc pas écouté, mais ils<br />
avaient été prévenus. Et ce que<br />
nous avons vu en France contre<br />
Charlie Hebdo, les attentats<br />
suicides récents à Copenhague,<br />
les attentats à Londres et en<br />
Espagne il y a dix ans, ne sont<br />
que la pointe de l’iceberg, le terrorisme<br />
étant une énorme montagne.<br />
Ce ne sont donc pas des<br />
événements isolés. Lorsqu’ils se<br />
produisent, vous devez savoir<br />
que la montagne existe sous<br />
la mer et que vous ne la voyez<br />
pas. Par conséquent, oui ; aussi<br />
longtemps que cette montagne<br />
est là et que nombre de responsables<br />
européens continuent à<br />
aduler des pays comme l’Arabie<br />
saoudite et le Qatar, juste pour<br />
leur argent, et vendent leurs<br />
valeurs, permettant à l’obscurantisme<br />
de l’idéologie wahhabite<br />
d’infiltrer certaines communautés<br />
en Europe, nous devons<br />
nous attendre à davantage d’attaques<br />
de ce genre.<br />
Question 19 : Quel est le<br />
moyen le plus efficace pour lutter<br />
contre le terrorisme ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Premièrement, le terrorisme<br />
ce n’est pas la guerre. C’est<br />
avant tout un état d’esprit, une<br />
culture à laquelle vous devez<br />
faire face. Vous devez composer<br />
avec de manière idéologique,<br />
notamment par l’éducation et<br />
la culture. Deuxièmement, le<br />
terrorisme exploite les pauvres.<br />
Vous devez donc traiter la pauvreté<br />
en portant une attention<br />
particulière à la croissance économique<br />
et au développement.<br />
Troisièmement, vous devez<br />
régler la question politique que<br />
les terroristes utilisent pour<br />
endoctriner les jeunes en prétendant<br />
résoudre les problèmes<br />
politiques de notre région. Par<br />
exemple, la question de la paix<br />
est l’une des principales raisons<br />
exploitées pour leur recrutement.<br />
Question 20 : Quelle<br />
paix ? Vous voulez dire le processus<br />
de paix ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Je veux parler de la résolution<br />
du problème entre Arabes et Israéliens,<br />
parce que c’est l’une<br />
des raisons du désespoir de ces<br />
jeunes qui veulent mourir pour<br />
aller vers le paradis et une vie<br />
meilleure. C’est ainsi qu’ils raisonnent<br />
et vous devez régler les<br />
causes de ce désespoir. Et enfin,<br />
un dernier moyen de lutte contre<br />
le terrorisme est l’échange<br />
d’informations entre les services<br />
de renseignement. Pour<br />
conclure, vous ne pouvez pas<br />
lutter contre le terrorisme par la<br />
guerre. La guerre ne peut servir<br />
qu’à vous défendre contre le<br />
terrorisme armé.<br />
Question 21 : Monsieur<br />
le Président, l’EIIL a demandé<br />
à tous ses partisans à travers<br />
le monde de se rendre en Syrie<br />
et en Irak pour peupler son soidisant<br />
califat. Comment voyezvous<br />
l’avenir de l’EIIL ?<br />
Le Président Al-Assad<br />
: Bien que l’EIIL ne soit pas un<br />
problème spécifiquement syrien<br />
et qu’il est présent en Irak, au<br />
Liban, en Égypte et dans beaucoup<br />
d’autres pays, permettezmoi<br />
de parler de la Syrie en premier,<br />
car je ne peux pas parler<br />
au nom d’autres sociétés de la<br />
région. Concernant la Syrie, je<br />
pense que l’EIIL n’a toujours<br />
pas réussi à se construire un milieu<br />
réellement incubateur dans<br />
notre société. À court terme, il<br />
n’a donc pas de futur en Syrie.<br />
En revanche, à moyen et long<br />
termes, quand il aura endoctriné<br />
les cœurs et les esprits, en<br />
particulier les jeunes et les enfants,<br />
cet espace n’aura qu’un<br />
seul avenir ; l’avenir d’Al-Qaïda,<br />
de l’EIIL, d’Al-Nosra et des<br />
Frères Musulmans à la fois. Ce<br />
sera votre arrière-cour. Ce sera<br />
l’arrière-cour de l’Europe.<br />
Suite à la page (14)<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
11
Perspectives<br />
La cécité de l’Union européenne face à<br />
la stratégie militaire des États-Unis<br />
Par Thierry Meyssan<br />
Les responsables de l’Union européenne<br />
se trompent complètement sur<br />
les attentats islamistes en Europe et<br />
les migrations vers l’Union de gens<br />
fuyant les guerres. Thierry Meyssan<br />
montre ici que tout ceci n’est pas la<br />
conséquence accidentelle des conflits<br />
au Moyen-Orient élargi et en Afrique,<br />
mais un objectif stratégique des États-<br />
Unis.<br />
Les dirigeants de l’Union européenne<br />
se trouvent soudainement confrontés<br />
à des situations inattendues.<br />
D’une part des attentats ou tentatives<br />
d’attentats perpétrées ou préparées par<br />
des individus n’appartenant pas à des<br />
groupes politiques identifiés ; d’autre<br />
part un afflux de migrants via la Méditerranée,<br />
dont plusieurs milliers meurent<br />
à leurs portes.<br />
En l’absence d’analyse stratégique,<br />
ces deux événements sont considérés<br />
a priori comme sans relation<br />
et sont traités par des administrations<br />
différentes. Les premiers ressortent<br />
du Renseignement et de la police, les<br />
seconds des douanes et de la Défense.<br />
Ils ont pourtant une origine commune<br />
: l’instabilité politique au Levant et en<br />
Afrique.<br />
L’Union européenne s’est privée<br />
des moyens de comprendre<br />
Si les académies militaires de l’Union européenne<br />
avaient fait leur travail, elles<br />
auraient étudié depuis une quinzaine<br />
d’années la doctrine du « grand frère<br />
» états-unien. En effet, depuis de très<br />
longues années, le Pentagone publie<br />
toutes sortes de documents sur la «<br />
théorie du chaos » empruntée au philosophe<br />
Leo Strauss. Il y a quelques<br />
mois encore, un fonctionnaire qui aurait<br />
dû être à la retraite depuis plus de<br />
25 ans, Andrew Marshall, disposait<br />
d’un budget de 10 millions de dollars<br />
annuels pour mener des recherches à ce<br />
sujet [1]. Mais aucune académie militaire<br />
de l’Union n’a sérieusement étudié<br />
cette doctrine et ses conséquences. À la<br />
fois parce que c’est une forme de guerre<br />
barbare et parce qu’elle a été conçue<br />
par un maître à penser des élites juives<br />
états-uniennes. Or, c’est bien connu,<br />
les États-Unis-qui-nous-ont-sauvésdu-nazisme<br />
ne peuvent préconiser de<br />
telles atrocités [2].<br />
Si les hommes politiques de<br />
l’Union européenne avaient voyagé un<br />
tant soit peu, non seulement en Irak,<br />
en Syrie, en Libye, dans la corne de<br />
l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais<br />
aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs<br />
propres yeux l’application de cette doctrine<br />
stratégique. Mais, ils se sont contentés<br />
de venir parler dans un bâtiment<br />
de la zone verte à Bagdad, sur une estrade<br />
à Tripoli ou sur la place Maïdan de<br />
Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations<br />
et, sur requête de leur « grand<br />
frère », ont souvent fermé leurs ambassades<br />
de sorte qu’ils se sont privés<br />
d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils<br />
ont souscrit, toujours à la requête de leur<br />
« grand frère », à des embargos, de sorte<br />
qu’aucun homme d’affaire n’ira non<br />
plus sur place voire ce qui s’y passe.<br />
Le chaos n’est pas un accident,<br />
c’est le but<br />
Contrairement à ce qu’a dit le président<br />
François Hollande, la migration<br />
des Libyens n’est pas la conséquence<br />
d’un « manque de suivi » de l’opération<br />
« Protecteur unifié », mais le résultat<br />
recherché par cette opération dans<br />
laquelle son pays jouait un rôle leader.<br />
Le chaos ne s’est pas installé parce<br />
que les « révolutionnaires libyens »<br />
n’ont pas su se mettre d’accord entre<br />
eux après la « chute » de Mouammar<br />
el-Kadhafi, il était le but stratégique<br />
Le Conseil européen du 23 avril <strong>2015</strong> observe une minute de silence en<br />
mémoire des migrants perdus en Méditerranée.<br />
Un nombre indéterminé de migrants est mort en Méditerranée. Parfois,<br />
les vagues rapportent des corps sur les plages italiennes où les douanes<br />
saisissent une embarcation remplie de cadavres.<br />
Le 8 mai 2007 (date anniversaire de la chute du régime nazi allemand),<br />
à Ternopol (ouest de l’Ukraine), des groupuscules nazis et islamistes<br />
créent un prétendu Front anti-impérialiste afin de lutter contre la Russie.<br />
Des organisations de Lituanie, de Pologne, d’Ukraine et de Russie y<br />
participent, dont les séparatistes islamistes de Crimée, d’Adyguée,<br />
du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du Karatchaïévo-<br />
Tcherkessie, d’Ossétie, de Tchétchénie. Ne pouvant s’y rendre du fait des<br />
sanctions internationales, Dokka Umarov, y fait lire sa contribution. Le<br />
Front est présidé par Dmytro Yarosh, devenu aujourd’hui conseiller au<br />
ministère de la Défense ukrainien.<br />
des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus.<br />
Il n’y a jamais eu de « révolution<br />
démocratique » en Libye, mais<br />
une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y<br />
a jamais eu d’application du mandat de<br />
l’Onu visant à « protéger la population<br />
», mais le massacre de 160 000 Libyens,<br />
dont trois quart de civils, sous les<br />
bombardements de l’Alliance (chiffres<br />
de la Croix-Rouge internationale).<br />
Je me souviens, avant que je<br />
n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya<br />
arabe libyenne, avoir été sollicité<br />
pour servir de témoin lors d’une<br />
rencontre à Tripoli entre une délégation<br />
états-unienne et des représentants libyens.<br />
Lors de cette longue conversation,<br />
le chef de la délégation US a expliqué<br />
à ses interlocuteurs que le Pentagone<br />
était prêt à les sauver d’une mort certaine,<br />
mais exigeait que le Guide leur<br />
soit livré. Il a ajouté que lorsque el-<br />
Kadhafi serait mort, la société tribale ne<br />
parviendrait pas à valider un nouveau<br />
leader avant au moins une génération,<br />
le pays serait alors plongé dans un chaos<br />
qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet<br />
entretien dans de nombreuses circonstances<br />
et n’ai cessé, dès le lynchage<br />
du Guide, en octobre 2011, de prédire<br />
ce qui advient aujourd’hui.<br />
La « théorie du chaos »<br />
Lorsqu’en 2003, la presse étatsunienne<br />
a commencé à évoquer la «<br />
théorie du chaos », la Maison-Blanche<br />
a riposté en évoquant un « chaos constructeur<br />
», laissant entendre que l’on<br />
détruirait des structures d’oppression<br />
pour que la vie puisse jaillir sans contrainte.<br />
Mais jamais Leo Strauss, ni le<br />
Pentagone jusque-là, n’avaient employé<br />
cette expression. Au contraire,<br />
selon eux, le chaos devait être tel que<br />
rien ne puisse s’y structurer, hormis<br />
la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau,<br />
les États-Unis [3].<br />
Suite à la page (14)<br />
La reconquête de la<br />
souveraineté des peuples<br />
doit devenir le cœur<br />
battant de la gauche<br />
Par Morvan Burel<br />
Chômage élevé, augmentation de la<br />
pauvreté, généralisation de la précarité,<br />
explosion des inégalités… La<br />
crise financière de 2007-2008 a exacerbé<br />
en Europe une crise économique,<br />
sociale et politique déjà structurellement<br />
installée depuis plusieurs décennies.<br />
Elle prend racine dès le début des<br />
années 1980.<br />
A cette époque, alors que le<br />
monde du socialisme réellement<br />
existant s’écroule, les libéraux radicaux<br />
accèdent au pouvoir. Profitant<br />
d’une victoire dans la confrontation<br />
idéologique, ils parviennent facilement<br />
à imposer leur programme, garanti<br />
selon eux par une forme d’inéluctabilité<br />
historique. Les socialistes alors aux<br />
commandes de la France choisissent<br />
de se mettre au pas dès 1983. C’est<br />
le fameux « tournant de la rigueur » :<br />
en choisissant de se rattacher à l’ordre<br />
économique néolibéral, la France oriente<br />
le projet européen dans cette même<br />
voie et contribue à diffuser l’idée d’une<br />
impuissance progressive des Etats face<br />
à la mondialisation économique. Désormais,<br />
qu’ils soient conservateurslibéraux<br />
ou sociaux-démocrates (puis<br />
sociaux-libéraux), les gouvernements<br />
n’ont plus vocation à agir sur l’état<br />
du monde. Au contraire, au nom de la<br />
poursuite de la compétitivité nationale<br />
dans un monde sans frontières, le politique<br />
déconstruit méthodiquement et<br />
systématiquement les acquis sociaux,<br />
arrachés durement par le mouvement<br />
ouvrier.<br />
La mondialisation économique,<br />
impulsée par les gouvernements, a<br />
pourvu les détenteurs de capitaux d’un<br />
extraordinaire levier pour favoriser<br />
leurs intérêts au détriment de ceux des<br />
salariés. La dérégulation des échanges<br />
de marchandises et de capitaux a permis<br />
aux multinationales de mettre en<br />
concurrence les travailleurs dans un<br />
espace plus vaste que celui des Etats, et<br />
donc de mettre en concurrence les Etats<br />
eux-mêmes, les législations de ces Etats<br />
elles-mêmes. Les gouvernements n’ont<br />
plus d’autre ambition que de rendre leur<br />
territoire le plus compétitif possible pour<br />
retenir ou attirer les détenteurs de capitaux.<br />
Ceux-ci n’hésitent plus à exercer<br />
un chantage permanent dans le but de<br />
réduire ou supprimer les dispositifs qui<br />
nuisent à la rentabilité maximum de<br />
leurs investissements.<br />
De nombreux salariés ont déjà<br />
fait les frais des fermetures de sites industriels<br />
occasionnées par les délocalisations,<br />
beaucoup ont dû accepter des<br />
dégradations de leurs conditions de travail<br />
face à des situations de chantage à<br />
l’emploi et tous ont subi des législations<br />
sociales en recul (santé, retraite, accès<br />
aux services publics, etc.).<br />
La poursuite de la compétitivité<br />
économique comme objectif pour une<br />
société constitue la négation absolue de<br />
la souveraineté populaire. La souveraineté<br />
peut en effet se définir comme<br />
la capacité du peuple de se doter et de<br />
mettre en œuvre des règles de vie commune<br />
choisies librement. Ces normes<br />
concernent bien évidemment le champ<br />
économique et social. En effet, c’est<br />
dans ce domaine que se définissent des<br />
concepts aussi importants que la répartition<br />
des richesses, la solidarité entre<br />
les individus, la protection face aux<br />
aléas de la vie (maladie, invalidité au<br />
travail, vieillesse), etc. Les choix effectués<br />
par le peuple souverain en matière<br />
économique et sociale représentent<br />
d’ailleurs une grande partie de son<br />
identité culturelle. La France s’est caractérisée<br />
par la construction d’une très<br />
forte solidarité, contraignant, plus que<br />
dans les pays anglo-saxons par exemple,<br />
les détenteurs de capitaux au bienêtre<br />
commun.<br />
L’érection de la compétitivité<br />
en dogme rend précisément ces choix<br />
impossibles. Les normes économiques<br />
et sociales s’alignent toutes sur une<br />
norme présentée comme incontournable,<br />
à laquelle il convient de s’adapter,<br />
afin d’attirer ou de retenir sur son territoire<br />
les capitaux, et donc les emplois.<br />
Et comme cette norme est définie par<br />
les capitalistes, elle s’aligne toujours sur<br />
le moins-disant. En établissant cette règle<br />
de la vie économique, en détruisant<br />
au nom de cette sacro-sainte compétitivité<br />
leurs normes sociales, les Etats<br />
renoncent de fait à ce qui doit être leur<br />
rôle, c’est-à-dire l’exercice de la souveraineté<br />
déléguée par le peuple.<br />
Restaurer la souveraineté perdue<br />
doit donc figurer au coeur du corpus<br />
revendicatif des organisations de<br />
la gauche de transformation sociale,<br />
à part égale avec la description de la<br />
nouvelle société qu’elle appelle de ses<br />
vœux.<br />
En France, les causes de la crise,<br />
la nécessité de dénoncer fermement<br />
les politiques de dérégulation et de<br />
privatisation, la prise en compte de la<br />
nouvelle donne environnementale ont<br />
été analysées par les organisations de<br />
la gauche de transformation sociale,<br />
partis et syndicats. Ils ont élaboré un<br />
discours cohérent autour d’un modèle<br />
alternatif de société : plus de justice sociale,<br />
rééquilibrage du rapport capital/<br />
travail, renforcement des services publics,<br />
révolution énergétique, etc. Ce que<br />
les citoyens n’ont pas perçu, c’est leur<br />
capacité politique à mettre en œuvre<br />
une alternative, ici et maintenant. Soit<br />
les moyens de la souveraineté pour appliquer<br />
de manière effective les idées<br />
proposées.<br />
L’échec du Front de gauche aux<br />
élections de 2014 et <strong>2015</strong> (municipales,<br />
européennes et départementales)<br />
et du mouvement social à créer les conditions<br />
d’une contestation d’ampleur<br />
(aucune grève majeure n’a eu lieu<br />
depuis l’opposition à la « réforme » sur<br />
les retraites en 2010 menée par Nicolas<br />
Sarkozy et François Fillon) peut<br />
s’analyser ainsi. Les citoyens sont demeurés<br />
incrédules sur la capacité de ces<br />
organisations à renverser le rapport de<br />
forces imposé par les multinationales<br />
dans une économie mondialisée. Comment<br />
expliquer sinon que la crise permanente,<br />
l’ampleur destructrice prise<br />
par celle-ci depuis 2008 n’aient pas<br />
permis à ses dénonciateurs de rencontrer<br />
une adhésion auprès des citoyens<br />
les plus durement touchés ?<br />
La restauration de la souveraineté<br />
implique inévitablement une dénonciation<br />
de l’ordre européen actuel.<br />
Sur ce point crucial, le discours des syndicats<br />
et des partis politiques de gauche<br />
est demeuré beaucoup trop flou, timide<br />
et ambigu.<br />
L’Union européenne (UE) a en<br />
effet précisément dilué la souveraineté<br />
populaire, grâce à la libre circulation<br />
des marchandises et des capitaux, et<br />
imposé ainsi une domination des intérêts<br />
économiques privés.<br />
La politique de libre-échange est<br />
au coeur du projet européen. Elle est<br />
garantie par les traités constitutifs de<br />
la construction européenne (traité de<br />
Rome de 1957 et Acte unique européen<br />
de 1986 principalement). L’absence<br />
de régulation des flux marchands<br />
Suite à la page (18)<br />
12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
Suite de la page (8 )<br />
appréhendés comme instrument<br />
idéologique mis au service de la géopolitique<br />
et expression de la volonté<br />
de puissance de grandes nations pour<br />
nous imposer leur culture. Autrement<br />
dit, la flamme idéologique des droits<br />
de l’homme est en train de pâlir, voire<br />
embraser les espoirs de la garantie de<br />
la souveraineté dont le point d’ancrage<br />
se situe au niveau de la capacité de<br />
l’Etat à édicter des normes jugées essentielles<br />
pour assurer le bien-être de<br />
ses citoyens. Cette logique d’imposition<br />
de valeur, de la vision et d’idéologie, ne<br />
vise, en effet, qu’à polluer la dimension<br />
éthique, politique et juridique de droits<br />
de l’homme, compris comme le reflet de<br />
la légitimité de la dignité de l’être humain.<br />
On est amené à parler, de ce point<br />
de vue, de la question de la souveraineté<br />
comme l’expression d’une idéologie<br />
ou d’une utopie dans son effectivité, en<br />
raison de grandes manipulations auxquelles<br />
elle est en train d’être confrontée<br />
relativement aux droits de l’homme.<br />
Aussi, la souveraineté de l’Etat, deviendra-t-elle<br />
quelque chose d’universel.<br />
De plus, serons-nous appelés à parler<br />
d’une souveraineté universelle au<br />
même titre que les droits de l’homme<br />
qui sont qualifiés d’universels, malgré<br />
les contraintes auxquelles ils font<br />
face, à savoir contraintes culturelles,<br />
idéologiques, sociales et économiques ?<br />
Me Clément NOEL, Av.-<br />
Linguiste et Avocat<br />
Au Barreau de Port-au-Prince<br />
Suite de la page (6)<br />
5) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a, pran desizyon<br />
pou yo pa pran wout eleksyon ak Martelly<br />
anba okipasyon peyi a<br />
6) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a deklare Eleksyon<br />
pa posib ak Martelly sou pouvwa,<br />
Eleksyon pa posib ak prezans MINUS-<br />
TAH nan peyi a<br />
7) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a pran desizyon pou<br />
relanse Mobilizasyon an a pati premye<br />
Me ansanm ak ouvriye eksplwate yo<br />
epi 18 Me gwo manifestasyon pou kapote<br />
Martelly sou pouvwa<br />
8) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a pran angajman<br />
pou batize relansman mobilizasyon<br />
an sou non ‘’ Mobilizasyon lakansyèl’’<br />
yon mobilizasyon ki pral pran tout<br />
Suite de la page (3)<br />
Edouard Alexis/Jude Célestin soit pour<br />
favoriser un autre candidat inconnu<br />
sorti de sa manche.<br />
L’on n’oublie pas non plus<br />
l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL)<br />
qui, le premier, avait parlé de « Primaire<br />
» pour départager ses candidats à<br />
la présidence. Ce parti n’avait pas tors.<br />
Quatre membres influents ont fait acte<br />
de candidature pour la prochaine présidentielle<br />
et commencent à s’affronter<br />
en interne dans les urnes. Il s’agit de<br />
son Coordonnateur général, le professeur<br />
Sauveur Pierre-Etienne, de l’ancien<br />
Président du Sénat, Edgard Leblanc<br />
Fils aussi ancien dirigeant de l’OPL,<br />
du sénateur François Anick Joseph de<br />
l’Artibonite et enfin du sénateur du Centre,<br />
Francisco de la Cruz. D’autres plateformes,<br />
INITE, PHTK, KID, PAC et toute<br />
une liste de partis satellites gravitant autour<br />
de la planète Martelly et Evans Paul<br />
doivent quant à eux se positionner sous<br />
peu sur la question de primaire. Surtout,<br />
l’on commence à parler de l’arrivée de<br />
l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe<br />
dans la course. Ce mastodonte,<br />
ami personnel et de longue date du<br />
chef de l’Etat, s’il arrive à obtenir les<br />
décharges pour sa gestion en tant que<br />
Manifestasyon devan ministè lajistis<br />
koulè tankou : sit-in, manifestasyon,<br />
konferans deba, konferans pou laprès,<br />
trak, grèv, grafiti, denonsyasyon nan<br />
medya, dezobeyisans civil; ajitasyon<br />
ak pwopagann.<br />
9) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a pran angajman<br />
pou konstwi yon pwojè anti-divalyeris,<br />
anti-tètkale, anti-kapitalis, anti-opotinis<br />
ak anti-enperyalis ansanm ak mas<br />
yo.<br />
10) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />
ki prezan jodi a lanse yon kokenn<br />
envitasyon bay tout moun, tout oganizasyon,<br />
tout pati politik ki vle mennen<br />
yon batay ki chita sou lit klas vin pote<br />
kole nan tout mouvman ki pral relanse<br />
mobilizasyon kont Martelly ak Evans<br />
Paul sou pouvwa, kont fòs okipasyon<br />
peyi a.<br />
Le Recteur de l’Université<br />
Quisqueya Jacky Lumarque<br />
ministre de la Planification peut faire<br />
très mal aux autres prétendants avec les<br />
millions dont il dispose, dit-on.<br />
Il ne fait aucun doute, le Président<br />
Michel Martelly ne devrait avoir aucun<br />
mal pour disposer de plusieurs candidats<br />
se réclamant de son héritage politique<br />
donc bénéficiant de son soutien et son<br />
appui. Après l’inscription des candidats<br />
pour les législatives qui s’est achevée<br />
le 23 avril <strong>2015</strong>, ce sera la course pour<br />
celle de la présidentielle à partir de ce<br />
mois de mai. La plus sollicitée jusqu’à<br />
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MOLEGHAF------------------------ Domini<br />
Raisin<br />
OJAP---------------------------------<br />
Donald Clairy<br />
MJPD--------------------------------<br />
Ronald J.Bely<br />
PROTEINE--------------------------<br />
Samuel St Jean<br />
FANM KÒD YO------------------- Chery<br />
Manette<br />
GRENADYE 07-------------------- Lucien<br />
Gymps<br />
Anbake pou chanje----------------- Pascal<br />
Dieujuste<br />
Potoprens jwèt pou ou------------- Tines<br />
Lavache<br />
Grenah<br />
KJA<br />
maintenant et l’on dirait comme toujours.<br />
Entretemps, ils se préparent<br />
toutes et tous pour un affrontement en<br />
interne, c’est-à-dire, s’affronter dans les<br />
diverses « primaires » qui seront organisées<br />
pour désigner les candidates ou<br />
candidats qui porteront l’emblème des<br />
dizaines de partis, de plateformes et de<br />
regroupements politiques aux élections<br />
<strong>2015</strong>. Si toutefois les autorités électorales<br />
et les pouvoirs publics arrivent à<br />
tenir leur promesse et l’agenda qu’ils se<br />
sont donnés. Car pour le moment, les<br />
rumeurs qu’il n’y aura pas d’élections<br />
cette année refont surface. Sans oublier<br />
l’écho qu’on entend de plus en plus<br />
dans le pays sur une probable période de<br />
gouvernement de transition. Ce qui fait<br />
que le scepticisme gagne du terrain et<br />
que la prudence demeure donc la règle.<br />
Somme toute, les « Primaires »<br />
pour départager des candidats à la candidature<br />
s’imposent aussi dans la vie<br />
des partis politiques en Haïti comme un<br />
signe d’évolution de la vie politique et<br />
institutionnelle haïtienne. Là aussi, c’est<br />
une première pour le pays et une preuve<br />
de l’enracinement de la démocratie en<br />
Haïti.<br />
C.C<br />
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Suite de la page (8 ) 25 vérités sur le dissident cubai..<br />
l’exception du Canada et des Etats-<br />
Unis.<br />
23 - D’ailleurs, Manuel Cuesta<br />
Morúa exprime son opposition aux<br />
processus d’intégration en Amérique<br />
latine, s’ils ne se font pas sous la tutelle<br />
étasunienne. Pour lui, la CELAC<br />
est un « fantôme politique récent »,<br />
« sans mécanismes, institutions [ni]<br />
représentativité politique », « dont<br />
aucune personne sensée ne parlera<br />
dans le futur [22] ».<br />
24 - Depuis 1959, l’un des<br />
principaux piliers de la politique<br />
étrangère des Etats-Unis vis-à-vis<br />
de Cuba a consisté à organiser, conseiller<br />
et financer une opposition interne<br />
afin d’obtenir un « changement<br />
de régime ». Si cette politique a été<br />
clandestine de 1959 à 1991, elle est<br />
désormais publique et assumée par<br />
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Washington. Ainsi, la loi Torricelli de<br />
1992, la loi Helms-Burton de 1996,<br />
la Commission d’assistance à une<br />
Cuba libre dans ses rapports de 2004<br />
et 2006, prévoient un financement<br />
de l’opposition interne à Cuba, à hauteur<br />
de 20 millions de dollars par an.<br />
25 - En un mot, Manuel Cuesta<br />
Morúa, qui réside à Cuba et qui<br />
bénéficie de tous les avantages du<br />
système de protection sociale en vigueur<br />
dans le pays, est un dissident<br />
lié au pouvoir étasunien par le biais<br />
de la NED, une officine écran de la<br />
CIA, qui contribue financièrement<br />
au développement de ses activités<br />
d’opposition au gouvernement de La<br />
Havane.<br />
Salim Lamrani<br />
Al Mayadeen<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
13
La cécité de l’Union européenne...<br />
Suite de la page (12)<br />
Le principe de cette doctrine stratégique<br />
peut être résumé ainsi : le plus<br />
simple pour piller les ressources naturelles<br />
d’un pays sur une longue période,<br />
ce n’est pas de l’occuper, mais de<br />
détruire l’État. Sans État, pas d’armée.<br />
Sans armée ennemie, aucun risque de<br />
défaite. Dès lors, le but stratégique de<br />
l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige,<br />
l’Otan, c’est exclusivement de détruire<br />
des États. Ce que deviennent les populations<br />
concernées n’est pas le problème<br />
de Washington.<br />
Ce projet est inconcevable pour<br />
des Européens qui, depuis la guerre<br />
civile anglaise, ont été convaincus par<br />
le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il<br />
est nécessaire de renoncer à certaines<br />
libertés, voire même d’accepter un État<br />
tyrannique, plutôt que d’être plongé<br />
dans le chaos.<br />
L’Union européenne dénie sa<br />
complicité dans les crimes US<br />
Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont<br />
déjà coûté la vie à 4 millions de personnes<br />
[4]. Elles ont été présentées au<br />
Conseil de sécurité comme des ripostes<br />
nécessaires « en légitime défense »,<br />
mais il est admis aujourd’hui qu’elles<br />
avaient été planifiées bien avant le<br />
11-Septembre dans un contexte beaucoup<br />
plus large de « remodelage du<br />
Moyen-Orient élargi » et que les raisons<br />
évoquées pour les déclencher n’étaient<br />
que des fabrications de propagande.<br />
Il est d’usage de reconnaître les<br />
génocides commis par le colonialisme<br />
européen, mais rares sont ceux qui<br />
aujourd’hui admettent ces 4 millions<br />
de morts malgré les études scientifiques<br />
qui l’attestent. C’est que nos parents<br />
étaient « mauvais », mais nous sommes<br />
« bons » et ne pouvons pas être<br />
complices de ces horreurs.<br />
Il est commun de se moquer de<br />
ce pauvre peuple allemand qui conserva<br />
jusque à la fin sa confiance dans ses<br />
dirigeants nazis et ne prit conscience<br />
qu’après sa défaite des crimes commis<br />
en son nom. Mais nous agissons exactement<br />
pareil. Nous conservons notre<br />
confiance dans notre « grand frère » et<br />
ne voulons pas voir les crimes dans<br />
lesquels il nous implique. Surement,<br />
nos enfants se moqueront de nous…<br />
Les erreurs d’interprétation de<br />
l’Union européenne<br />
- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />
absolument aucun, n’a osé envisager<br />
publiquement que les réfugiés d’Irak, de<br />
Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique,<br />
du Nigeria et du Mali ne fuient pas des<br />
dictatures, mais le chaos dans lequel<br />
nous avons volontairement, mais inconsciemment,<br />
plongé leurs pays.<br />
- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />
absolument aucun, n’a osé envisager<br />
publiquement que les attentats<br />
« islamistes » qui touchent l’Europe ne<br />
sont pas l’extension des guerres du «<br />
Moyen-Orient élargi », mais sont commandités<br />
par ceux qui ont également<br />
commandité le chaos dans cette région.<br />
Nous préférons continuer à penser que<br />
les « islamistes » en veulent aux juifs et<br />
aux chrétiens, alors que l’immense majorité<br />
de leurs victimes ne sont ni juives,<br />
ni chrétiennes, mais musulmanes.<br />
Avec aplomb, nous les accusons de<br />
Leo Strauss (1899-1973) était<br />
un spécialiste de la philosophie<br />
politique. Il constitua autour de lui un<br />
petit groupe d’élèves dont la plupart<br />
travaillèrent ultérieurement pour le<br />
secrétariat à la Défense. Ils formèrent<br />
une sorte de secte et inspirèrent la<br />
stratégie du Pentagone.<br />
promouvoir la « guerre des civilisations<br />
», alors que ce concept a été forgé au<br />
sein du Conseil de sécurité nationale<br />
des États-Unis et reste étranger à leur<br />
culture [5].<br />
- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />
absolument aucun, n’a osé envisager<br />
publiquement que la prochaine<br />
étape sera l’ « islamisation » des réseaux<br />
de diffusion de drogues sur le<br />
modèle des Contras du Nicaragua vendant<br />
des drogues dans la communauté<br />
noire de Californie avec l’aide et sous<br />
les ordres de la CIA [6]. Nous avons décidé<br />
d’ignorer que la famille Karzaï a retiré<br />
la distribution de l’héroïne afghane<br />
à la mafia kosovare et l’a transmise à<br />
Daesh [7].<br />
Les États-Unis n’ont jamais voulu<br />
que l’Ukraine rejoigne l’Union<br />
Les académies militaires de l’Union européennes<br />
n’ont pas étudié la « théorie<br />
du chaos » parce qu’elle se le sont vu<br />
interdire. Les quelques enseignants et<br />
chercheurs qui se sont aventurés sur ce<br />
terrain ont été lourdement sanctionnés,<br />
tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes<br />
» les auteurs civils qui<br />
s’y intéressaient.<br />
Les politiciens de l’Union européenne<br />
pensaient que les événements<br />
de la place Maïdan étaient spontanés<br />
et que les manifestants souhaitaient<br />
quitter l’orbite autoritaire russe et entrer<br />
dans le paradis de l’Union. Ils ont<br />
été stupéfaits lors de la publication de<br />
la conversation de la sous-secrétaire<br />
d’État, Victoria Nuland, évoquant son<br />
contrôle secret des événements et affirmant<br />
que son but était de « baiser<br />
l’Union » (sic) [8]. À partir de ce moment-là,<br />
ils n’ont plus rien compris à ce<br />
qui se passait.<br />
S’ils avaient laissé la recherche<br />
libre dans leurs pays, ils auraient<br />
compris qu’en intervenant en Ukraine<br />
et en y organisant le « changement du<br />
régime », les États-Unis s’assuraient<br />
que l’Union européenne resterait à<br />
leur service. La grande angoisse de<br />
Washington, depuis le discours de<br />
Vladimir Poutine à la Conférence sur<br />
la sécurité de Munich de 2007, c’est<br />
que l’Allemagne réalise où se trouve<br />
son intérêt : pas avec Washington,<br />
mais avec Moscou [9]. En détruisant<br />
progressivement l’État ukrainien, les<br />
États-Unis coupent la principale voie de<br />
communication entre l’Union européenne<br />
et la Russie. Vous pourrez tourner<br />
et retourner dans tous les sens la succession<br />
d’événements, vous ne pourrez<br />
pas leur trouver d’autre sens. Washington<br />
ne souhaite pas que l’Ukraine<br />
rejoigne l’Union, comme l’attestent les<br />
propos de Madame Nuland. Son unique<br />
but est de transformer ce territoire en<br />
une zone dangereuse à traverser.<br />
La planification militaire US<br />
Nous voici donc face à deux problèmes<br />
qui se développent très rapidement :<br />
les attentats « islamistes » ne font que<br />
commencer. Les migrations ont triplé<br />
en Méditerranée en une seule année.<br />
Si mon analyse est exacte, nous<br />
verrons au cours de la prochaine décennie<br />
les attentats « islamistes » liés<br />
au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique<br />
se doubler d’attentats « nazis » liés à<br />
l’Ukraine. On découvrira alors qu’al-<br />
Qaïda et les nazis ukrainiens sont connectés<br />
depuis leur congrès commun, en<br />
2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité,<br />
les grands-parents des uns et des autres<br />
se connaissaient depuis la Seconde<br />
Guerre mondiale. Les nazis avaient alors<br />
recruté des musulmans soviétiques<br />
pour lutter contre Moscou (c’était le<br />
programme de Gerhard von Mende à<br />
l’Ostministerium). À la fin de la guerre,<br />
les uns et les autres avaient été récupérés<br />
par la CIA (le programme de<br />
Frank Wisner avec l’AmComLib) pour<br />
conduire des opérations de sabotage en<br />
La secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland, et l’ambassadeur étatsunien<br />
à Kiev, Geoffrey R. Pyatt. Dans une interception téléphonique<br />
révélée par les partisans de la légalité, elle lui indique vouloir « baiser<br />
l’Union européenne » (sic).<br />
URSS.<br />
Les migrations en Méditerranée,<br />
qui pour le moment ne sont qu’un<br />
problème humanitaire (200 000 personnes<br />
en 2014), continueront à croître<br />
jusqu’à devenir un grave problème<br />
économique. Les récentes décisions de<br />
l’Union d’aller couler les navires des<br />
trafiquants en Libye ne serviront pas à<br />
enrayer les migrations, mais à justifier<br />
de nouvelles opérations militaires pour<br />
maintenir le chaos en Libye (et non<br />
pour le résoudre).<br />
Tout cela provoquera des troubles<br />
importants dans l’Union européenne<br />
qui paraît aujourd’hui un havre de paix.<br />
Il n’est pas question pour Washington<br />
de détruire ce marché qui lui reste indispensable,<br />
mais de s’assurer qu’il ne se<br />
placera jamais en compétition face à lui,<br />
et de limiter son développement.<br />
En 1991, le président Bush père<br />
chargea un disciple de Leo Strauss, Paul<br />
Wolfowitz (alors inconnu du grand public),<br />
d’élaborer une stratégie pour l’ère<br />
post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz<br />
» expliquait que la suprématie des<br />
États-Unis sur le reste du monde exige,<br />
pour être garantie, de brider l’Union<br />
européenne [10]. En 2008, lors de la<br />
crise financière aux États-Unis, la présidente<br />
du Conseil économique de la<br />
Maison-Blanche, l’historienne Christina<br />
Rohmer, expliqua que le seul moyen<br />
de renflouer les banques était de fermer<br />
les paradis fiscaux des pays tiers, puis<br />
de provoquer des troubles en Europe de<br />
sorte que les capitaux refluent vers les<br />
États-Unis. En définitive, Washington<br />
se propose aujourd’hui de faire fusionner<br />
l’Alena et l’Union européenne, le<br />
dollar et l’euro, et de rabaisser les États<br />
membres de l’Union au niveau du Mexique<br />
[11].<br />
Malheureusement pour eux, ni<br />
les Peuples de l’Union européenne, ni<br />
leurs dirigeants n’ont conscience de<br />
ce que le président Barack Obama leur<br />
prépare.<br />
Notes<br />
[1] « Après 42 ans, Andy Marshall<br />
quitte le Pentagone », Réseau Voltaire, 7 janvier<br />
<strong>2015</strong>.<br />
[2] “Selective Intelligence”, Seymour<br />
Hersch, The New Yorker, May 12, 2003.<br />
[3] “Stumbling World Order and Its<br />
Impacts”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire<br />
Network, 5 April <strong>2015</strong>.<br />
[4] « 4 millions de morts en Afghanistan,<br />
au Pakistan et en Irak depuis 1990 »,<br />
par Nafeez Mosaddeq Ahmed, Traduction<br />
Maxime Chaix, Middle East Eye (Royaume-<br />
Uni), Réseau Voltaire, 11 avril <strong>2015</strong>.<br />
[5] « La "Guerre des civilisations" »,<br />
par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin<br />
2004.<br />
[6] Dark Alliance, The CIA, the Contras<br />
and the crack cocaine explosion, Gary<br />
Webb, foreword by Maxime Waters, Seven<br />
Stories Press, 1999.<br />
[7] « La famille Karzaï confie le trafic<br />
d’héroïne à l’Émirat islamique », Réseau Voltaire,<br />
<strong>29</strong> novembre 2014.<br />
[8] « Conversation entre l’assistante<br />
du secrétaire d’État et l’ambassadeur US en<br />
Ukraine », par Andrey Fomin, Oriental Review<br />
(Russie), Réseau Voltaire, 7 février<br />
2014.<br />
[9] « La gouvernance unipolaire est illégitime<br />
et immorale », par Vladimir Poutine,<br />
Réseau Voltaire, 11 février 2007.<br />
[10] Le document est toujours classifié,<br />
mais son contenu a été révélé dans «<br />
US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals<br />
Develop » par Patrick E. Tyler, New York<br />
Times du 8 mars 1992. Le quotidien publie<br />
également de larges extraits en page 14 : «<br />
Excerpts from Pentagon’s Plan : "Prevent<br />
the Re-Emergence of a New Rival" ». Des<br />
informations supplémentaires sont apportées<br />
dans « Keeping the US First, Pentagon<br />
Would preclude a Rival Superpower » par<br />
Barton Gellman, The Washington Post du 11<br />
mars 1992.<br />
[11] « Attaque contre l’euro et démantèlement<br />
de l’Union européenne », par<br />
Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 6 juillet<br />
2010.<br />
Réseau Voltaire international |<br />
Damas (Syrie) | 27 avril <strong>2015</strong><br />
Suite de la page (10)<br />
Question 22 : À moyen et long<br />
termes ? C’est très dangereux.<br />
Le Président Al-Assad : Bien sûr<br />
que c’est dangereux, parce que vous pouvez<br />
contrôler beaucoup de choses, mais<br />
pas une idéologie. Une fois quelle a été<br />
instillée, il est très difficile de s’en débarrasser.<br />
Et quand elle le sera suffisamment,<br />
elle sera le seul avenir de la région.<br />
Question 23 : L’EIIL et Al-Nosra<br />
sont aidés et bénéficient d’un soutien extérieur,<br />
vous avez cité la Turquie, le Qatar,<br />
l’Arabie saoudite et d’autres qui les<br />
couvrent. Mais c’est pareil de votre côté,<br />
vous avez le Hezbollah qui se bat pour<br />
vous. Avez-vous besoin du Hezbollah ici,<br />
en Syrie ?<br />
Le Président Al-Assad : En tant<br />
que citoyen suédois, vous n’accepteriez<br />
pas que quiconque compare un terroriste<br />
tel que Taimour Abdulwahab, par exemple,<br />
à votre gouvernement, que vous<br />
soyez d’accord ou pas avec ce dernier.<br />
Idem, pour les terroristes ayant attaqué<br />
Charlie Hebdo et le gouvernement<br />
français. Vous ne l’accepteriez pas. En<br />
tant que Syriens, nous non plus, nous<br />
n’acceptons pas que l’on compare notre<br />
État aux organisations terroristes. Notre<br />
mission est d’aider le pays et de défendre<br />
ses citoyens, alors qu’il ne me semble<br />
pas que ce soit la mission de l’EIIL, d’Al-<br />
Nosra ou des Frères Musulmans. Dans<br />
les faits, leur rôle se résume à tuer des<br />
gens et à les terroriser. Vous ne pouvez<br />
donc pas comparer. Deuxièmement, en<br />
tant que gouvernement, nous avons le<br />
droit de demander le soutien de tout État,<br />
organisation ou entité, qui nous aiderait<br />
dans notre guerre contre le terrorisme.<br />
Troisièmement, si vous admettez que le<br />
terrorisme n’est pas un strict problème<br />
interne, la bonne solution devient la coopération<br />
entre les différentes forces de<br />
la région. Par exemple, une coopération<br />
entre Syriens et Irakiens, au niveau des<br />
services du renseignement et des Armées,<br />
a existé bien avant l’émergence de l’EIIL<br />
à Mossoul, l’année dernière. Et cela pour<br />
l’unique raison que les Irakiens étaient<br />
conscients que le terrorisme en Syrie<br />
pourrait s’étendre à l’Irak ; ce qui est arrivé<br />
à Mossoul. La même chose avec le<br />
Liban ; le Hezbollah étant conscient que<br />
le terrorisme en Syrie signifie le terrorisme<br />
au Liban et que le chaos ici signifie le<br />
chaos là-bas. Par conséquent, ce type de<br />
coopération régionale est très important<br />
pour nous tous.<br />
Question 24 : Monsieur le Président,<br />
une fois de plus vous êtes accusé<br />
d’avoir utilisé des armes chimiques en<br />
Syrie. Deux séries de tests effectués pour<br />
le The Times et un organisme médical de<br />
bienfaisance révèlent que vos forces ont<br />
usé de chlore et de cyanure. C’est ce que<br />
dit le The Times et, je crois, Amnesty International.<br />
Que répondez-vous à ce sujet<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Depuis<br />
le premier jour, nous disons qu’il s’agit<br />
d’une propagande contre la Syrie, visant<br />
à diaboliser l’État et le Président, dans le<br />
but d’amener les cœurs et les esprits du<br />
peuple syrien à adhérer à leur agenda.<br />
Cela n’a pas fonctionné. Si vous voulez<br />
comparer, c’est pratiquement la même<br />
propagande que celle qui sévit en Occident<br />
à la faveur de la crise ukrainienne<br />
: diabolisation de Poutine et fabrication<br />
d’un tas de vidéos et de mensonges dans<br />
ce seul but. C’est la réalité. Les peuples occidentaux<br />
devraient en être conscients. Ce<br />
qui ne veut pas dire qu’il n’y a ni erreurs,<br />
ni méfaits de notre côté ; mais plutôt que<br />
cette propagande médiatique ne reflète<br />
pas la réalité de notre région. Ainsi, concernant<br />
les armes chimiques, ils ne disposent<br />
toujours pas d’une seule preuve en<br />
faveur de leurs accusations et les chiffres<br />
publiés par de nombreuses organisations<br />
européennes, dans le cadre de cette propagande,<br />
varient de 200 à 1400 victimes<br />
sans rien qui prouve que ces chiffres correspondent<br />
réellement à ceux ayant succombé<br />
à cause de ce type d’attaque. Ils ne<br />
sont donc ni précis, ni objectifs. La seule<br />
preuve dont nous disposons, depuis la<br />
visite d’une délégation de l’Organisation<br />
des Nations Unies, c’est que du gaz sarin<br />
a été utilisé sur le territoire, sans pouvoir<br />
dire qui l’a utilisé ni comment. Mais<br />
ils ont quand même continué à accuser<br />
la Syrie, alors que ce n’est franchement<br />
pas réaliste de vouloir utiliser une arme<br />
de destruction massive, censée tuer des<br />
dizaines de milliers de personnes, pour<br />
n’en tuer que quelques centaines et à la<br />
limite de votre capitale de surcroît, au risque<br />
de toucher tous ses habitants. Un :<br />
toutes ces histoires qui circulent sont donc<br />
inexactes. Deux : c’est la Syrie qui a demandé<br />
aux Nations Unies d’envoyer une<br />
délégation pour vérifier cette allégation.<br />
Question 25 : Et c’est ce que vous<br />
faites encore ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
l’avons fait. La Syrie l’a fait. C’est la Syrie<br />
qui a demandé aux Nations Unies de venir<br />
vérifier et nul autre pays ; en sachant<br />
que même lorsqu’ils avaient eu la preuve<br />
que les terroristes avaient déjà utilisé ce<br />
type d’arme dans le nord de la Syrie, ils<br />
n’avaient même pas essayé de vérifier,<br />
ni même voulu le faire savoir. Cela fait<br />
donc partie de l’agenda politique contre<br />
la Syrie.<br />
Question 26 : Comme vous le<br />
savez, des accusations graves concernant<br />
des violations des droits humains sont<br />
formulées contre votre gouvernement.<br />
Que savez-vous des tortures commises<br />
dans vos prisons ?<br />
Le Président Al-Assad : Concernant<br />
la torture, nous devons faire la différence<br />
entre une politique de torture et<br />
des cas de tortures commis incidemment<br />
par n’importe quel individu. Ce qui s’est<br />
passé à Guantanamo en est le meilleur exemple.<br />
À Guantanamo, l’Administration<br />
américaine a pratiqué une politique de<br />
torture approuvée par le Président Bush et<br />
par son ministre de la Défense ; ce qui n’a<br />
jamais été la politique de la Syrie. S’il y<br />
a violation des droits, torture, vengeance,<br />
ou quoi que ce soit de cet ordre, ce seraient<br />
des incidents commis par des individus<br />
qui doivent en répondre. Cela arrive<br />
partout dans le monde, comme n’importe<br />
quel autre crime.<br />
Question 27 : Amnesty International<br />
ou la Croix-Rouge peuvent visiter<br />
vos prisons ?<br />
Le Président Al-Assad : Beaucoup<br />
de journalistes et de nombreuses<br />
organisations sont venus en Syrie. Mais<br />
si vous intéressez à une organisation en<br />
particulier, cela dépend de la nature de sa<br />
coopération avec notre gouvernement et<br />
de sa crédibilité. En principe, nombreuses<br />
sont les organisations et les personnes qui<br />
peuvent visiter nos prisons.<br />
Question 28 : Monsieur le Président,<br />
j’ai couvert la guerre en Syrie durant<br />
ces quatre dernières années. J’ai rencontré<br />
différents groupes de militants impliqués<br />
dans le conflit. J’ai même rencontré des<br />
soldats de votre armée. Certains de ces<br />
militants ne sont pas des islamistes et disent<br />
se battre pour la liberté. Que voudriezvous<br />
leur dire ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
n’avons jamais dit que tous les combattants<br />
étaient des islamistes. Cela, nous<br />
le savons. Mais ceux qui dominent actuellement<br />
sont les terroristes de l’EIIL<br />
et d’Al-Nosra. Quant à la liberté, c’est un<br />
besoin naturel et quelque chose de divin<br />
qui habite tout être humain depuis notre<br />
ancêtre, Adam. Dès lors, nous devons<br />
nous poser quelques questions simples.<br />
Est-ce que tuer les gens fait partie de cette<br />
liberté ? Est-ce que détruire les écoles et<br />
interdire aux enfants de s’y rendre font<br />
partie de cette liberté ? Est-ce la liberté<br />
que de détruire l’infrastructure, les lignes<br />
électriques, les communications, les Services<br />
de la santé ? Est-ce la liberté que<br />
de décapiter et de démembrer ses victimes<br />
? C’est cela la liberté ? Je pense que les<br />
réponses à ces questions sont claires pour<br />
tout un chacun, quelle que soit sa culture.<br />
14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
Je dis que nous soutenons toute personne<br />
qui agit pour plus de liberté, à condition<br />
qu’elle travaille dans le cadre des institutions<br />
et de la Constitution de la Syrie, non<br />
par la violence, le terrorisme et la destruction<br />
du pays. Cela n’a rien à voir avec la<br />
liberté.<br />
Question <strong>29</strong> : Pourtant, ils accusent<br />
l’Armée syrienne de commettre<br />
ces mêmes crimes, comme les assassinats<br />
et tout le reste.<br />
Le Président Al-Assad : Ils doivent<br />
le prouver. Je veux dire que l’Armée<br />
se bat depuis quatre ans. Comment<br />
aurait-elle pu résister dans une guerre<br />
menée par autant de pays si puissants et<br />
si riches en tuant son peuple ? Comment<br />
se fait-il qu’elle soit autant soutenue par<br />
ce même peuple ? C’est impossible, irréaliste<br />
et même indigeste.<br />
Question 30 : Si vous pouviez remonter<br />
le temps au tout début de la crise<br />
en 2011 et avec le bénéfice du recul, en<br />
quoi auriez-vous agi différemment ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
devons commencer par les priorités, c’està-dire<br />
les deux décisions que nous avons<br />
adoptées dès le début : combattre le terrorisme<br />
et instaurer le dialogue en même<br />
temps. Un dialogue que nous avons démarré<br />
dès la première année et dans les<br />
premiers mois du conflit. Nous y avons<br />
invité toutes les parties et nous avons<br />
coopéré avec l’Organisation des Nations<br />
Unies, la Ligue arabe et de nombreux<br />
pays. Nous avons pris en considération<br />
toutes les initiatives, quel que soit leur<br />
degré de crédibilité, pour ne rater aucune<br />
chance de réussite et aussi pour ne donner<br />
à quiconque l’excuse de prétendre que<br />
nous n’aurions pas fait ceci ou cela. Nous<br />
avons tout essayé. Donc, en ce qui concerne<br />
ces deux priorités, je pense que personne<br />
ne peut dire que nous aurions dû<br />
agir autrement. Combattre le terrorisme<br />
et promouvoir le dialogue sont les principaux<br />
piliers de notre politique depuis le<br />
début de la crise. Maintenant, l’exécution<br />
et la mise en œuvre de toute politique<br />
peuvent toujours comporter certaines erreurs.<br />
C’est dans la nature des choses. Par<br />
conséquent, agir différemment pourrait<br />
éventuellement porter sur certains détails<br />
; mais je ne pense pas que les Syriens<br />
vous diraient que nous ne voulons pas<br />
du dialogue ou que nous ne voulons pas<br />
combattre le terrorisme.<br />
Question 31 : Monsieur le Président,<br />
la Suède vient de se brouiller avec<br />
l’Arabie saoudite. Quel est votre analyse<br />
de la crise diplomatique entre ces deux<br />
pays ?<br />
Le Président Al-Assad : À<br />
chaque fois que vous avez à discuter des<br />
relations entre deux pays, vous devez<br />
commencer par vous demander quels<br />
sont leurs points communs et quelles<br />
sont les valeurs qu’ils partagent. Dans le<br />
cas de l’Arabie saoudite et de la Suède, je<br />
demanderais simplement : « Partagentils<br />
des valeurs communes en matière de<br />
système politique, de démocratie, de systèmes<br />
électoraux, de droits humains ou<br />
de droits des femmes qui n’ont même pas<br />
celui de conduire une voiture ? Ou encore,<br />
est-ce que les décapitations sur les places<br />
publiques et les flagellations pour simple<br />
délit d’opinion, sur Twitter ou tout autre<br />
réseau social, sont des valeurs partagées<br />
entre ces deux pays ? ». Tant que les<br />
Saoudiens resteront tels qu’ils sont et que<br />
vous vous en tiendrez à vos valeurs, nous<br />
nous attendons à ce type de brouille avec<br />
eux. Le seul moyen de l’éviter est de les<br />
aduler ou de leur vendre les valeurs qui<br />
font votre fierté contre leurs pétrodollars.<br />
Question 32 : Vous n’êtes pas<br />
surpris ?<br />
Le Président Al-Assad : Non,<br />
pas du tout. Pour être franc, nous avons<br />
été plutôt agréablement surpris, car nous<br />
sommes habitués à ce que les fonctionnaires<br />
européens, qui parlent de démocratie<br />
en Syrie, glorifient et comptent les<br />
Saoudiens ainsi que leur état médiéval<br />
parmi leurs meilleurs amis. C’est un des<br />
exemples de leurs doubles standards.<br />
D’où notre agréable surprise face au standard<br />
unique adopté par la Suède.<br />
Question 33 : Vous voulez dire<br />
que la Syrie et la Suède, par exemple,<br />
partagent davantage de valeurs que<br />
l’Arabie saoudite et la Suède ?<br />
Le Président Al-Assad : Je ne<br />
veux pas exagérer et prétendre que notre<br />
système politique est au même niveau<br />
que la Suède, car nous avons notre propre<br />
société et nos propres circonstances.<br />
Mais le moins que je puisse dire est que<br />
la Syrie est sur le chemin de la démocratie.<br />
Vous ne pouvez donc pas comparer la<br />
Syrie à l’Arabie saoudite. Nous avons un<br />
Parlement depuis huit décennies avec des<br />
parlementaires femmes depuis sa création<br />
; les femmes ayant acquis le droit de vote<br />
depuis le début du siècle dernier. Quant à<br />
la démocratie, elle ne se prescrit pas et ne<br />
se résume pas à des lois et des décrets.<br />
C’est un long processus naturel, social<br />
et législatif, à la fois. Nous allions dans<br />
cette direction, alors que les Saoudiens<br />
n’ont jamais bougé et ignorent tout de<br />
ce vocabulaire. Ils n’ont jamais essayé de<br />
le comprendre et le refusent par principe.<br />
Voilà ce que je peux dire à ce sujet.<br />
Question 34 : Vous venez de dire<br />
une chose très importante. La Syrie était<br />
sur le chemin de la démocratie. L’Occident<br />
n’aurait donc pas compris cela avant la<br />
guerre ?<br />
Le Président Al-Assad : Beaucoup<br />
l’avaient compris. Mais le fait est<br />
qu’au début de la crise ils ont été influencés<br />
par la propagande qatarie ainsi<br />
que par la propagande et les services de<br />
renseignement saoudiens. Donc, certains<br />
le savaient et d’autres l’ignoraient. Et<br />
ceux qui savaient qu’avant la crise nous<br />
allions dans cette direction ont été trompés<br />
par ce que leur racontaient ces deux<br />
pays. Le problème avec les Occidentaux<br />
est qu’ils regardent la démocratie comme<br />
un objectif. Ce n’est pas un objectif. C’est<br />
un processus. L’objectif est la prospérité.<br />
La démocratie est un outil pour atteindre<br />
cette prospérité, outil que nous utilisons<br />
pour avancer dans ce sens. Par conséquent,<br />
il faut du temps, et c’est normal.<br />
Question 35 : Et c’est toujours le<br />
cas ?<br />
Le Président Al-Assad : Avec<br />
cette crise, la priorité du peuple syrien est<br />
de survivre parce que c’est leur existence<br />
qui est menacée. Le terrorisme est une<br />
menace existentielle. Les gens pensent<br />
d’abord à leur sécurité et à celle de leur<br />
pays. Comment pourriez-vous promouvoir<br />
la démocratie sans qu’ils restent en<br />
vie ? Vous avez d’abord besoin d’assurer<br />
leur sécurité, ensuite vous pourrez parler<br />
de démocratie. Vous ne pouvez pas inverser<br />
l’ordre des choses.<br />
Question 36 : Que conseillerezvous<br />
à la Suède en ce qui concerne cette<br />
brouille avec l’Arabie saoudite ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
aimerions que tous les pays du monde<br />
s’accrochent à leurs valeurs comme la<br />
Suède, surtout en Occident, où nous<br />
sommes habitués aux deux poids deux<br />
mesures. Nous aimerions que la Suède<br />
persiste dans cette voie, car c’est dans ces<br />
valeurs que résident vos intérêts de citoyen<br />
suédois, comme c’est dans nos propres<br />
valeurs de pays en développement que<br />
résident les nôtres. Il en est de même pour<br />
nous tous, alors que les doubles standards<br />
ne garantissent pas nos intérêts et<br />
qu’il faudra en payer le prix. C’est mon<br />
seul conseil. Nous voulons qu’ils s’en tiennent<br />
à leurs valeurs.<br />
Question 37 : Revenons à<br />
l’Arabie Saoudite qui a récemment tenté<br />
une politique de censure sur les médias<br />
locaux et la télévision d’État au Liban, de<br />
même que sur les chaînes de télévisions<br />
syriennes. Serait-elle devenue une puissance<br />
clé dans le monde d’aujourd’hui ?<br />
En Suède, au Liban, en Syrie, partout ?<br />
Le Président Al-Assad : Dire<br />
d’un pays qu’il est une puissance clé<br />
implique que vous vous intéressiez à sa<br />
position géopolitique, à son histoire et à<br />
son degré d’indépendance ; s’il n’est pas<br />
indépendant, il ne peut être une puissance<br />
clé. En quatrième lieu, vous devez<br />
vous intéresser à son héritage. Qu’en estil<br />
de son Histoire et de ce qu’il laisse en<br />
héritage ? Revenons quelques décennies<br />
en arrière : soutien du terrorisme en Afghanistan<br />
à l’origine de problèmes dont<br />
nous payons encore aujourd’hui le prix<br />
en Afghanistan, mais aussi au Pakistan<br />
et dans le monde entier ; l’Algérie dans<br />
les années quatre-vingt-dix ; et maintenant<br />
la Syrie et la Libye. Toujours la<br />
même idéologie. C’est cela leur héritage<br />
: décapitation, obscurantisme et ainsi de<br />
suite. C’est le seul héritage qu’ils aient<br />
offert, avec récemment leur agression<br />
contre le Yémen, tuant de pauvres gens,<br />
détruisant les infrastructures, les usines<br />
alimentaires et les aéroports. Le Yémen<br />
est un pays très pauvre. Qu’est-ce que<br />
vous gagnez en vous attaquant aux biens<br />
publics ? Ces biens n’appartiennent pas<br />
aux Houthis ou à tout autre. Ce sont des<br />
biens du peuple. Qu’attendez-vous d’un<br />
pays qui a un tel héritage ? Je ne dirais<br />
pas d’un pays qui déstabilise sa région<br />
qu’il est une puissance clé. N’importe quel<br />
terroriste peut en faire autant, n’importe<br />
où. Nous ne pouvons pas qualifier des<br />
terroristes, qu’ils s’agissent d’individus,<br />
d’organisations ou d’États, de puissance<br />
clé. Je ne qualifierai pas l’Arabie saoudite<br />
de puissance clé.<br />
Question 38 : Selon les déclarations<br />
de votre gouvernement, l’Arabie<br />
saoudite soutenait et soutient toujours les<br />
terroristes en Syrie. Maintenant, elle est<br />
officiellement en guerre au Yémen. Comment<br />
voyez-vous cette situation ?<br />
Le Président Al-Assad : Je viens<br />
juste d’aborder ce sujet. Lorsque vous attaquez<br />
illégalement un pays et que vous<br />
n’avez pas de mandat du Conseil de sécurité<br />
parce qu’il n’y a aucune menace<br />
contre la sécurité mondiale ou régionale,<br />
il s’agit d’une agression, sans plus. C’est<br />
ainsi que nous voyons cette situation.<br />
Une agression qui va créer, sans aucune<br />
raison et entre deux peuples qui vivent<br />
côte à côte, une animosité durable qui<br />
engendrera plus d’instabilité dans tous<br />
les pays de la région. Tous en paieront<br />
les frais, d’autant plus que tous les plans<br />
politiques de l’Arabie saoudite se fondent<br />
sur un discours de division dans un<br />
contexte sectaire. C’est leur seul discours,<br />
notamment depuis les années quatrevingt<br />
du siècle dernier, alors qu’il est très<br />
dangereux pour notre région de susciter,<br />
de promouvoir et d’attiser n’importe quel<br />
type de sectarisme.<br />
Question 39 : Que pensez-vous<br />
de l’avenir de l’Arabie saoudite, maintenant,<br />
qu’elle est donc officiellement impliquée<br />
dans cette guerre au Yémen ?<br />
Le Président Al-Assad : En bref,<br />
cet avenir n’est pas seulement lié à cette<br />
seule guerre contre le Yémen, mais à<br />
l’ensemble des comportements de l’Arabe<br />
saoudite depuis des décennies. Quand<br />
vous adoptez la vengeance haineuse et<br />
que vous nourrissez l’extrémisme ainsi<br />
que le terrorisme, nuisibles partout dans<br />
le monde, vous ne pouvez que vous détruire.<br />
Question 40 : Ces comportements<br />
vont détruire l’Arabie Saoudite ?<br />
Le Président Al-Assad : Oui, terrorisme,<br />
extrémisme, haine et comportement<br />
vindicatif la détruiront.<br />
Question 41 : Et le pays sera divisé<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Personne<br />
ne le sait, mais ces comportements<br />
les détruiront. Comment ? Les scénarios<br />
sont nombreux. Je ne peux prédire, mais<br />
le résultat de tout cela est qu’ils finiront<br />
par se détruire.<br />
Question 42 : Monsieur le Président,<br />
la guerre en Syrie est entrée dans<br />
sa cinquième année. Nous avons parlé<br />
de Idleb, de la zone frontalière entre la<br />
Jordanie et la Syrie. Quelle est la surface<br />
demeurant sous votre contrôle ? Certains<br />
parlent de 10 % du territoire.<br />
Le Président Al-Assad : Ce<br />
pourcentage n’est pas réaliste. Si tel<br />
était le cas, vous ne seriez pas à Damas<br />
avec moi, mais avec l’un des leaders de<br />
l’opposition qui dirigerait le pays. Encore<br />
une fois, ces chiffres ne sont pas significatifs<br />
qu’il s’agisse de 50%, 60% ou 70%.<br />
Ce n’est pas une guerre conventionnelle<br />
entre deux armées régulières, l’une ayant<br />
fait incursion dans le territoire de l’autre.<br />
C’est une guerre non conventionnelle où<br />
les terroristes peuvent combler le vide<br />
là où l’Armée et les Forces de sécurité<br />
ne sont pas sur place. Comme vous le<br />
savez, l’Armée ne peut se déployer partout<br />
et dans chaque région du pays. Par<br />
conséquent, les terroristes peuvent exister<br />
partout où l’Armée est absente. Ceci dit,<br />
presque à chaque fois que l’Armée a lancé<br />
une bataille pour reconquérir un territoire,<br />
elle a gagné. Il n’empêche que, là aussi,<br />
les terroristes pourraient s’être rendus ailleurs<br />
dans le pays. Voilà à quel type de<br />
guerre nous avons affaire. Elle a commencé<br />
par une propagande médiatique<br />
extérieure, très vite suivie d’attaques terroristes,<br />
son seul objectif étant de gagner<br />
les cœurs et les esprits pour se débarrasser<br />
du gouvernement, de l’État et du Président.<br />
C’est là qu’ils ont échoué. Je pense<br />
que s’ils ont échoué jusqu’ici, c’est parce<br />
que le peuple syrien l’a bien compris, une<br />
majorité soutenant le gouvernement contre<br />
ces interventions étrangères. C’est de<br />
ce type de contrôle dont vous pourriez<br />
parler.<br />
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15
Suite de la page (15)<br />
Question 43 : L’Armée irakienne<br />
s’est effondrée quand l’EIIL a lancé son<br />
attaque contre Mossoul l’été dernier.<br />
Vous savez que l’Armée syrienne est<br />
plus solide. Pour ne prendre qu’un exemple,<br />
pourquoi n’avez-vous pas repris<br />
la ville de Raqqa à l’EIIL ? Pourquoi vous<br />
contentez-vous d’attaques aériennes ?<br />
Le Président Al-Assad : Parce<br />
que quand vous faites face à une guerre<br />
aussi vicieuse, menée sur votre territoire<br />
par l’intermédiaire de terroristes recrutés<br />
dans une centaine de pays, alors<br />
que vous n’êtes qu’un petit pays aux<br />
moyens limités, vous devez dresser une<br />
liste de priorités fondée sur des critères<br />
militaires. Sinon, vous vous disperseriez<br />
sans gagner aucune bataille. Vous fixez<br />
vos priorités dans le but ultime de regagner<br />
tout le territoire syrien, que ce soit<br />
une grande ville ou un petit village, une<br />
zone peuplée ou inhabitée. Et la ville de<br />
Raqqa est une ville que nous voulons<br />
regagner.<br />
Question 44 : Permettez-moi<br />
de passer à un autre sujet. Comment<br />
décririez-vous la relation entre la Syrie et<br />
l’Iran aujourd’hui ?<br />
Le Président Al-Assad : La<br />
même relation que nous aurions pu<br />
décrire quand la Syrie a soutenu la<br />
révolution islamique en Iran en 1979,<br />
il y a 35 ans, alors que de nombreux<br />
pays, principalement en Occident et<br />
parmi les Pays du Golfe, ont pris position<br />
contre ; puis, plus tard, quand nous<br />
l’avons soutenu alors que Saddam Hussein<br />
l’avait attaqué. Aujourd’hui, l’Iran<br />
soutient la Syrie. C’est donc une alliance<br />
mutuelle. C’est ainsi que je décrirais cette<br />
relation.<br />
Question 45 : Certains critiques<br />
disent que vous avez vendu votre pays<br />
à l’Iran, et que vous ne pourriez pas survivre<br />
sans l’aide de l’Iran et du Hezbollah.<br />
Est-ce vrai ?<br />
Le Président Al-Assad : Si<br />
j’étais parti de ce principe et si j’avais été<br />
prêt à vendre mon pays, je l’aurais vendu<br />
aux États-Unis, ou peut-être à Israël,<br />
ou peut-être encore à l’Arabie Saoudite<br />
; car depuis l’indépendance de la Syrie<br />
[17 avril 1946, NdT] nombreux sont les<br />
pays qui aimeraient contrôler la Syrie<br />
pour des raisons géopolitiques. Autrement<br />
dit, si je voulais vendre mon pays,<br />
je le vendrais en premier aux États-Unis.<br />
Donc, et c’est le premier point, puisque<br />
j’ai refusé de le vendre à qui que ce soit,<br />
je ne voudrais pas le vendre à l’Iran. Le<br />
deuxième point est que l’Iran n’a jamais<br />
essayé de contrôler mon pays. Jamais.<br />
Sans oublier que, par nature, le peuple<br />
syrien ne l’acceptera pas. Par conséquent,<br />
que l’Iran soutienne la Syrie ne<br />
signifie pas qu’il la contrôle ou qu’il tente<br />
d’imposer ses quatre volontés au gouvernement<br />
syrien. Quant à dire que nous<br />
ne pourrions pas survivre sans l’Iran et le<br />
Hezbollah, la question est hypothétique,<br />
pour la bonne raison qu’un petit soutien<br />
dans une grande guerre peut vous mener<br />
à de grands résultats. Que ce soutien ait<br />
été petit ou grand, le résultat est là, et<br />
nous ne pouvons pas nier qu’il a été vital<br />
pour nous. Qu’en serait-il si nous n’en<br />
n’avions pas bénéficié ? Les choses auraient<br />
été probablement plus difficiles, ce<br />
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qui ne veut pas dire que nous n’aurions<br />
pas pu survivre.<br />
Question 46 : Quelle influence<br />
l’Iran a-t-il en Syrie ?<br />
Le Président Al-Assad : Cela<br />
dépend comment nous comprenons ce<br />
terme, une influence pouvant être positive<br />
ou négative. Ainsi, si nous nous intéressions<br />
à la France et à l’Allemagne,<br />
il est clair que l’une est une puissance<br />
politique et que l’autre est une puissance<br />
économique. L’Iran est un pays important<br />
pour notre région. C’est un grand<br />
pays. C’est en tout cas, un pays développé<br />
par rapport à d’autres. Je considère<br />
que son influence est positive, parce qu’il<br />
cherche plus de stabilité pour ses propres<br />
intérêts. Tout pays a des intérêts. Donc<br />
si l’Iran est influent, son influence est<br />
positive.<br />
Question 47 : Je comprends que<br />
l’Iran est un pays important pour la Syrie,<br />
mais avez-vous besoin de l’aide du<br />
Hezbollah ?<br />
Le Président Al-Assad : Encore<br />
une fois, un petit soutien dans une<br />
grande guerre peut vous mener à de<br />
grands résultats. Par ailleurs, le Hezbollah<br />
a une bonne expérience en matière<br />
de guerre non conventionnelle ; ce dont<br />
nous pouvons avoir besoin. Cependant,<br />
son aide est avant tout qualitative. Par<br />
conséquent, vous ne devez pas le comparer<br />
à l’Armée syrienne. Ses effectifs<br />
sont moindres en effet, mais son expérience<br />
pourrait avoir un grand impact.<br />
Question 48 : Désormais, on sait<br />
bien que le Hezbollah est présent en<br />
Syrie. Quel contrôle avez-vous sur ses<br />
combattants ?<br />
Le Président Al-Assad : Tous<br />
les combattants de toutes les factions<br />
qui se battent aux côtés de l’Armée,<br />
certaines n’en faisant pas partie, mais<br />
la soutiennent, travaillent sous sa direction.<br />
Ils n’ont pas leur propre bataille ou<br />
leur propre front. Nous n’avons donc<br />
aucun problème.<br />
Question 49 : Khaled Mechaal<br />
[dirigeant politique du Hamas, NdT] a<br />
vécu entre 11 et 12 années en Syrie.<br />
Aujourd’hui, il se retrouve au Qatar. Où<br />
en est cette relation aujourd’hui ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
n’avons aucune relation et à aucun niveau.<br />
Les événements récents au camp<br />
de Yarmouk ont prouvé qu’une partie<br />
des cadres du Hamas, qui est essentiellement<br />
une organisation des Frères musulmans,<br />
soutient Al-Nosra à l’intérieur du<br />
camp.<br />
Question 50 : Ils soutiennent une<br />
organisation terroriste ?<br />
Le Président Al-Assad : Oui,<br />
une partie d’entre eux collabore avec<br />
Al-Nosra. C’est pourquoi leurs dirigeants<br />
appellent, depuis le Qatar, les organisations<br />
palestiniennes séculaires à venir<br />
en Syrie, pour secourir leurs factions<br />
présentes dans le camp de Yarmouk,<br />
aux côtés d’Al-Nosra, contre l’attaque<br />
de Daech.<br />
Question 51 : Donc le Hamas<br />
en Syrie, c’est désormais de l’histoire<br />
ancienne ?<br />
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Le Président Al-Assad : Oui. Je<br />
pense que désormais le peuple syrien ne<br />
leur fera plus confiance.<br />
Question 52 : Monsieur le Président,<br />
passons aux États-Unis et à Aïn<br />
al-Arab. Les États-Unis attaquent l’EIIL<br />
par les airs. En fait, ils vous soutiennent.<br />
Comment décririez-vous cette coopération<br />
militaire avec un pays censé être<br />
votre ennemi ?<br />
Le Président Al-Assad : Mon<br />
ennemi, c’est d’abord les terroristes. Ensuite,<br />
il n’y a pas de coopération entre la<br />
Syrie et l’Armée américaine.<br />
Question 53 : Même<br />
indirectement ?<br />
Le Président Al-Assad : Aucune<br />
coopération, même si parfois nous menons<br />
des raids aériens dans une même<br />
zone et sur un même endroit.<br />
Question 54 : Pas même une coordination<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Non,<br />
pas de coordination. Mais revenons sur<br />
votre hypothèse consistant à dire qu’ils<br />
nous soutiennent. Disons qu’ils le font<br />
théoriquement et sur papier, mais certainement<br />
pas dans la réalité. Si vous<br />
voulez une comparaison, sachez que<br />
cette alliance de 60 pays, dont certaines<br />
grandes puissances, mènent plus ou<br />
moins dix attaques par jour, alors qu’un<br />
petit pays comme la Syrie peut, certains<br />
jours, en mener plus d’une centaine.<br />
Donc, dix fois plus.<br />
Question 55 : Des attaques dans<br />
une même zone et sur un même endroit<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Disons<br />
que c’est généralement le cas. D’où la<br />
question que nous nous posons : sontils<br />
sérieux dans leur guerre contre le terrorisme<br />
?<br />
Question 56 : Sont-ils sérieux ?<br />
Le Président Al-Assad : C’est<br />
parce qu’ils ne sont pas sérieux qu’ils ne<br />
peuvent pas nous aider. C’est une simple<br />
conclusion. S’ils étaient sérieux, nous<br />
aurions peut-être discuté ensemble de la<br />
meilleure façon d’agir, ne serait-ce que<br />
pour un modeste résultat. Il leur a fallu<br />
quatre mois pour libérer une petite ville,<br />
que vous nommez Kobané dans vos<br />
médias, quand dans des conditions similaires<br />
notre Armée y est arrivée en deux<br />
à trois semaines. Ou alors, il y a quelque<br />
chose qui ne tourne pas rond dans leur<br />
plan. En réalité, non seulement ils ne<br />
nous aident pas, mais l’expansion nonstop<br />
de l’EIIL et d’Al-Nosra touche désormais<br />
différents pays. Par conséquent,<br />
si vous insistez sur leur coopération et<br />
leurs succès, dites-moi où les trouver.<br />
Jusqu’ci, nous n’avons rien vu.<br />
Question 57 : Mais ils n’ont pas<br />
la permission de survoler la Syrie.<br />
Le Président Al-Assad : Non,<br />
c’est illégal. Nous avons dit publiquement<br />
que c’était illégal et qu’ils le font<br />
sans autorisation [*].<br />
Question 58 : Monsieur le Président,<br />
comment voyez-vous l’avenir de<br />
la Syrie ?<br />
Le Président Al-Assad : Malgré<br />
toute la douleur, la destruction et le carnage,<br />
à quelque chose malheur est bon.<br />
Cette crise fera que tout Syrien réfléchira<br />
à tous les points faibles de notre société.<br />
Par exemple, beaucoup n’ont pas vu<br />
la ligne fine qui sépare le fanatisme de<br />
l’extrémisme, et l’extrémisme du terrorisme.<br />
Je pense, que cela poussera toute<br />
la société vers plus de modération, bien<br />
que je parle d’une société modérée qui,<br />
comme toute société, n’est pas exempte<br />
de quelques recoins de fanatisme et<br />
d’extrémisme. Cela poussera notre société,<br />
mosaïque de toutes les couleurs<br />
syriennes, à chérir la modération et<br />
l’intégration que nous avons connues<br />
tout au long de notre histoire ; ce qui à<br />
mon avis aidera à sa reconstruction. La<br />
reconstruction du pays n’est pas le problème,<br />
c’est toujours possible. Le principal<br />
défi est de trouver comment traiter<br />
les fêlures psychologiques et morales de<br />
la prochaine génération qui aura vécu<br />
toutes ces atrocités. Mais je ne suis pas<br />
pessimiste, à condition que nous nous<br />
débarrassions des terroristes.<br />
Question 59 : Vous parlez de la<br />
reconstruction du pays. Qui va payer<br />
pour cela ?<br />
Le Président Al-Assad : Le pays<br />
lui-même pour commencer. Dès que les<br />
premiers projets démarreront, la roue<br />
de l’économie avancera générant des<br />
ressources financières pour elle-même.<br />
Ensuite, les investissements de pays qui<br />
ont soutenu la Syrie, comme la Russie, la<br />
Chine, l’Iran, et bien d’autres. Et enfin les<br />
investisseurs de tous les pays qui n’ont<br />
pas participé à l’effusion du sang syrien.<br />
Question 60 : Ces quatre<br />
dernières années, j’ai voyagé de Daraa<br />
à Lattaquié et partout dans le pays. Il me<br />
semble que la reconstruction du pays est<br />
une mission impossible. Est-ce le cas ?<br />
Le Président Al-Assad : Non, ce<br />
n’est pas une mission impossible, car<br />
nombre de pays ont été détruits lors de<br />
diverses crises, comme les guerres, les<br />
séismes, etc… Non, la reconstruction des<br />
infrastructures et des bâtiments n’est pas<br />
un défi difficile à relever. Le défi le plus<br />
important est de reconstruire l’humain.<br />
Question 61 : C’est justement le<br />
sujet dont je voudrais vous parler. J’ai visité<br />
beaucoup de familles syriennes. J’en<br />
suis arrivé à penser que chaque foyer<br />
syrien a été affecté par cette guerre. Les<br />
enfants, les hommes, les femmes, les<br />
personnes âgées, ont tous besoin de se<br />
reconstruire. Que pouvez-vous faire ?<br />
Que peut faire le monde pour les aider ?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
n’avons pas à attendre la fin de la guerre<br />
pour les aider. Nous avons déjà commencé<br />
à le faire par des subventions, des<br />
dons, des crédits et d’autres services destinés<br />
à ces familles dépossédées dans des<br />
circonstances diverses et multiples. Mais<br />
le plus important est l’aide morale et<br />
comment la société et le gouvernement<br />
adoptent et soutiennent ces familles qui<br />
ont perdu des êtres chers accidentellement<br />
ou au combat dans les rangs de<br />
l’Armée, de la Police et des Comités de<br />
défense. Je pense que c’est ce que la société<br />
syrienne a donné et que c’est pour<br />
cela que nous avons pu résister pendant<br />
ces quatre dernières années, alors que<br />
nous sommes entrés dans la cinquième,<br />
comme vous l’avez rappelé.<br />
Question 62 : Vous parlez de la<br />
société syrienne. À quel point est-elle<br />
divisée aujourd’hui ?<br />
Le Président Al-Assad : Si la société<br />
était divisée, le pays aurait été automatiquement<br />
divisé. Ce ne sont pas les<br />
frontières qui peuvent le diviser. Seule<br />
la société le peut, au cas où des lignes<br />
de séparation claires apparaitraient entre<br />
les gens de différentes ethnies et confessions.<br />
Aujourd’hui, si vous observez la<br />
population des zones sécurisées où se<br />
sont réfugiés de très nombreux déplacés,<br />
vous verriez que des gens appartenant<br />
à tout le spectre de la diversité syrienne<br />
vivent ensemble, côte à côte. Si la société<br />
était divisée, ce n’eut été pas le cas.<br />
Question 63 : Donc, le pays n’est<br />
pas divisé ?<br />
Le Président Al-Assad : Non, le<br />
pays n’est pas divisé et les médias occidentaux<br />
parlent à tort de guerre civile.<br />
Il n’y a pas de guerre civile en Syrie. La<br />
guerre civile se traduit par des lignes de<br />
démarcation claires et nettes entre les<br />
différentes ethnies, confessions, religions<br />
ou autres groupes d’une même société.<br />
C’est une guerre entre la société syrienne<br />
et les terroristes. Telle est la réalité de<br />
cette guerre. Vous pouvez vérifier par<br />
vous-mêmes qu’absolument toutes les<br />
composantes du peuple syrien vivent<br />
ensemble, sans aucune exception. En<br />
général, je n’aime pas user du terme «<br />
absolument », mais dans ce cas c’est<br />
l’absolue vérité. Je dirais même que cette<br />
cohésion est plus forte qu’avant la guerre<br />
car, comme je vous l’ai dit précédemment,<br />
les Syriens en ont tiré les nombreuses<br />
leçons. Ils sont plus proches les<br />
uns des autres.<br />
Question 64 : Monsieur le Président,<br />
je pense que peu de gens souhaiteraient<br />
être à votre place. C’est une très<br />
grande responsabilité envers la Syrie vu<br />
ce qui s’y passe aujourd’hui. Avez-vous<br />
jamais souhaité être resté à Londres à<br />
exercer votre métier de praticien ophtalmologue<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Je suis<br />
devenu ophtalmologue parce que j’aimais<br />
ce métier et ce secteur professionnel.<br />
Je n’ai exercé que dans le secteur public<br />
et j’avais prévu d’y rester. Finalement, je<br />
n’ai fait que passer d’un secteur public à<br />
un autre plus large ; lequel, comme vous<br />
le savez, consiste aussi à aider les gens.<br />
Il n’y a donc pas une grande différence,<br />
puisqu’il s’agit du même principe appliqué<br />
par des méthodes différentes. Ai-je<br />
jamais souhaité être resté à Londres à<br />
exercer la médecine, après trois ans de<br />
pratique en Syrie ? Je ne regarde pas en<br />
arrière. Ce qui compte le plus pour moi<br />
est d’aider le peuple syrien.<br />
Question 65 : Qu’est-ce que vous<br />
manquez le plus de votre séjour londonien<br />
?<br />
Le Président Al-Assad : Nous<br />
parlons d’un autre âge, j’étais jeune.<br />
Peut-être ai-je la nostalgie de ma jeunesse.<br />
Mais en réalité, quand vous allez<br />
vivre dans un autre pays pour perfectionner<br />
vos connaissances, vous chérissez<br />
cette relation qui vous offre le<br />
savoir nécessaire au développement de<br />
votre pays. C’est ce sentiment qui vous<br />
manque, maintenant que la France et<br />
la Grande Bretagne sont devenues un<br />
fer de lance contre la Syrie alors que<br />
vous pensiez qu’ils pouvaient aider les<br />
Syriens, non les tuer. C’est ce qui me<br />
manque.<br />
Question 66 : Monsieur le Président,<br />
vous n’êtes pas seulement président<br />
et médecin. Vous êtes aussi un<br />
père. Comment expliquez-vous à vos<br />
enfants ce qui se passe en Syrie ?<br />
Le Président Al-Assad : En<br />
toute transparence, parce qu’ils vivent<br />
dans cette société, fréquentent les élèves<br />
de leur école, regardent différentes<br />
chaînes, utilisent l’Internet qui leur<br />
montre certaines opinions et même des<br />
atrocités. Des valeurs qui ne sont plus<br />
aussi évidentes dans notre société, en<br />
raison des circonstances. Lorsqu’ils ont<br />
vu une tuerie, vous devez vous concentrer<br />
sur la bonne conduite et la bonne<br />
volonté. Lorsqu’ils ont vu des terroristes<br />
tuer des personnes parce qu’elles ne partagent<br />
pas leur idéologie, vous devez davantage<br />
vous concentrer sur la tolérance<br />
et l’acceptation de l’autre, abstraction<br />
faite de son idéologie ou de son affiliation.<br />
Ce sont là les points importants à<br />
aborder au sein de la famille.<br />
Question 67 : Est-ce que les enfants<br />
posent des questions au sujet de la<br />
guerre ?<br />
Le Président Al-Assad : Je<br />
pense que c’est un sujet de dialogue quotidien<br />
dans chaque foyer syrien. Désormais<br />
cela fait partie de notre vie. La crise<br />
est notre vie, la vie de nos enfants, de<br />
nos jeunes, de nos aînés, de nous tous.<br />
Question 68 : Nous savons,<br />
Monsieur le Président, que vous avez<br />
perdu des amis et des proches au cours<br />
de cette guerre. Comment cela vous a-t-il<br />
affecté ?<br />
Le Président Al-Assad : Comme<br />
n’importe qui au Moyen-Orient où les<br />
relations entre les membres de la famille<br />
et les amis sont très émotionnelles et<br />
très chaleureuses, de sorte que toute<br />
perte vous affecte profondément et<br />
vous plonge dans la tristesse. En même<br />
temps, et en fonction du poste que vous<br />
occupez, cela vous incite à réfléchir<br />
davantage aux moyens de protéger la<br />
vie de vos concitoyens et à agir efficacement<br />
pour les aider. Ceci, parce que<br />
des millions de Syriens souffrent des<br />
mêmes sentiments que moi. Voilà ce qui<br />
m’affecte tout en m’incitant à aider les<br />
Syriens.<br />
Question 69 : À moins d’un<br />
miracle, que faut-il pour arrêter cette<br />
guerre ?<br />
Le Président Al-Assad : Arrêter<br />
l’ingérence extérieure. Comme je vous<br />
l’ai déjà dit, notre problème n’est pas très<br />
compliqué. La solution est claire, mais<br />
devient plus compliquée à cause des<br />
interventions étrangères. Arrêtez. Arrêtez<br />
le terrorisme et le flot de terroristes<br />
en provenance d’Arabie saoudite et du<br />
Qatar via la Turquie, avec la bénédiction<br />
et l’aide d’Erdogan. Arrêtez l’afflux<br />
d’armes et d’argent vers les terroristes.<br />
Arrêtez de les couvrir de votre parapluie<br />
occidental quel que soit l’adjectif dont<br />
vous les affublez, notamment celui de «<br />
modérés ». C’est alors que le problème<br />
syrien se résoudra en quelques mois.<br />
Cela ne prendra pas plus de temps.<br />
Dr Bachar al-Assad<br />
Président de la République<br />
arabe syrienne<br />
Sources : Sana / Expressen<br />
17-18 avril <strong>2015</strong><br />
Texte traduit par Mouna Alno-Nakhal<br />
Le Grand soir 20-24 avril <strong>2015</strong><br />
16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
A travers le monde<br />
Des milliers de morts dans<br />
le séisme au Népal<br />
Par W.A. Sunil<br />
Plus de 4000 personnes sont mortes<br />
et plus de 7500 blessées, suite à<br />
un séisme majeur qui a frappé le Népal<br />
samedi dernier, juste avant midi, heure<br />
locale. Le nombre de morts est susceptible<br />
d'augmenter encore fortement à<br />
mesure que des corps sont extraits des<br />
décombres et que les équipes de secours<br />
commencent à atteindre les villages reculés<br />
actuellement coupés du monde.<br />
Des dizaines de milliers de personnes<br />
sont sans abri et la plupart des gens<br />
vivent dehors par crainte de nouvelles<br />
répliques. 30 des 75 districts du pays<br />
ont été touchés.<br />
Le séisme a atteint une magnitude<br />
de 7,8 sur l'échelle de Richter et<br />
son épicentre était situé à environ 80<br />
kilomètres à l'ouest de la capitale népalaise<br />
Katmandou. Douze répliques se<br />
sont produites pendant la seule journée<br />
de samedi ainsi qu’un autre séisme important<br />
de magnitude 6,7 dimanche.<br />
Le séisme a été ressenti jusque<br />
dans la capitale indienne New Delhi<br />
et a fortement touché les Etats du Bihar<br />
et de l'Uttar Pradesh dans le nord<br />
de l'Inde où 58 personnes sont mortes.<br />
Au Bangladesh, deux personnes ont été<br />
tuées dans la capitale Dhaka et dans le<br />
district de Pabna dans le nord-ouest du<br />
pays. L’onde de choc a également été<br />
ressentie au Pakistan et dans les régions<br />
avoisinantes de la Chine.<br />
La zone de Katmandou et ses<br />
alentours, où vivent plus de 5 millions<br />
de personnes, a été parmi les plus durement<br />
touchés. La mauvaise qualité<br />
des bâtiments, aggravée encore par<br />
l'absence de normes de construction<br />
imposées, signifiait que la majeure partie<br />
de la ville était menacée. De nombreux<br />
bâtiments anciens ont été transformés<br />
en ruines. Les neuf étages de la<br />
Tour Bhimsen, édifice historique reconstruit<br />
en 1832 après un tremblement de<br />
terre cette année, se sont effondrés, ce<br />
qui aurait tué ou piégé 250 personnes.<br />
Une grande partie de la capitale<br />
est sans transport, électricité ou carburant.<br />
Selon un rapport de l'ONU, «<br />
Dans la vallée de Katmandou, les hôpitaux<br />
sont surpeuplés, manquent de<br />
place pour entreposer les cadavres et<br />
se trouvent aussi à court de fournitures<br />
d'urgence. Bir Hospital, un grand hôpital<br />
de Katmandou prodigue des soins<br />
aux gens dans les rues ... La majorité<br />
de la population reste en dehors des<br />
maisons par crainte de répliques et des<br />
dommages structurels des bâtiments ».<br />
Gary Shaye, un responsable de<br />
Le Népal est un des pays les plus pauvres du monde. Ce n’est pas<br />
seulement le gouvernement népalais qui porte la responsabilité du sort<br />
de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide<br />
financière dérisoire<br />
l’ONG Save the Children, a expliqué au<br />
New York Times que Katmandou était<br />
« densément, très densément peuplé. »<br />
Il a averti que les travailleurs humanitaires<br />
devaient livrer « une course contre<br />
le temps » car la mousson doit commencer<br />
en juin. « Même si nous avions<br />
toutes les bâches en plastique et tous<br />
les abris temporaires, est-ce que ce sera<br />
suffisant?» a-t-il demandé.<br />
En dehors de la capitale, de nombreux<br />
villages ne sont accessibles qu'à<br />
pied ou par hélicoptère. Matt Darvas,<br />
travailleur humanitaire de World Vision<br />
a déclaré au New York Times: « Des villages<br />
de ce genre sont régulièrement<br />
touchés par des glissements de terrain,<br />
et il n'est pas rare que des villages entiers<br />
de 200, 300, et jusqu'à 1000 habitants<br />
soient complètement enterrés<br />
sous des chutes de pierres. »<br />
Une avalanche déclenchée par le<br />
tremblement de terre a tué au moins 18<br />
personnes et en a blessé 61 au camp de<br />
base du Mont Everest.<br />
La région de l'Himalaya, où est<br />
situé le Népal, est particulièrement<br />
sujette aux tremblements de terre. Le<br />
dernier séisme majeur à frapper la région<br />
eut lieu au Sichuan dans le sudouest<br />
de la Chine en 2008, où quelque<br />
90.000 personnes ont été tuées. Le<br />
Népal a été frappé en 1934 par un<br />
Suite à la page (18)<br />
USA : Les démocrates<br />
renforcent la répression des<br />
manifestations contre le<br />
meurtre policier de<br />
Freddie Gray<br />
Par Nick Barrickman<br />
Le rassemblement devant l'hôtel de ville<br />
Trente-quatre personnes ont été arrêtées<br />
et six policiers blessés au<br />
cours du week-end après que des milliers<br />
de personnes ont défilé contre la<br />
brutalité policière dans le centre-ville de<br />
Baltimore, Maryland. On avait appelé à<br />
l’action de protestation de samedi, près<br />
d'une semaine après que Freddie Gray,<br />
un jeune afro-américain battu par la<br />
police, est mort de ses blessures dans<br />
l'ouest de Baltimore.<br />
La manifestation, à laquelle avait<br />
appelé une coalition de groupes militants<br />
locaux et qui fut pacifique dans<br />
son ensemble, était la plus importante<br />
d’une série de manifestations contre les<br />
violences policières ayant eu lieu dans<br />
la ville depuis que Gray a succombé à<br />
ses blessures la semaine dernière.<br />
Dimanche 26 avril, des milliers<br />
de personnes ont assisté à une veillée<br />
pour Gray qui devait être enterré hier.<br />
Lors de la manifestation de samedi,<br />
un groupe de manifestants s’est détaché<br />
du défilé principal et a commencé<br />
à commettre des actes de vandalisme<br />
mineurs contre des vitrines et des véhicules<br />
de police. La police a réagi en<br />
Une voiture de police mise en<br />
flammes<br />
envoyant des policiers casqués pour arrêter<br />
des manifestants et casser la manifestation.<br />
Les affrontements entre les<br />
manifestants et la police ont continué<br />
toute la nuit dans certains quartiers de<br />
l'ouest de Baltimore, proches de celui<br />
où Gray a été battu et tué.<br />
Le nombre de policiers qui a<br />
déferlé dans les rues de la ville durant<br />
le week-end était comparable au nombre<br />
total de manifestants. Le chef de la<br />
police de Baltimore, Anthony W. Batts,<br />
a mobilisé plus de 1200 policiers. Il a<br />
lancé l’affirmation ridicule que le déploiement<br />
de la police à travers la ville<br />
permettrait de préserver le droit des<br />
manifestants à « s’exprimer pacifiquement<br />
».<br />
Samedi soir, un photographe<br />
du Baltimore City Paper a été arrêté et<br />
Suite à la page (18)<br />
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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
17
Suite de la page (17) usa..<br />
battu par la police devant le commissariat<br />
de police du District Ouest.<br />
« Ils se sont mobilisés », a relaté le<br />
photographe JM Giordano au sujet de<br />
l'épreuve que lui et un passant ont<br />
subi, littéralement emportés par la<br />
police lourdement armée au milieu<br />
d'une manifestation. « Ils ont juste<br />
déferlé sur moi ... J’ai été frappé. Ma<br />
tête a heurté le sol. Ils me frappaient,<br />
puis quelqu'un m'a retiré de là » a-<br />
t-il dit.<br />
Sait Serkan Gurbuz, journaliste<br />
photographe pour l'agence Reuters, a<br />
été arrêté par la police au même moment.<br />
Freddie Gray avait été battu<br />
par la police de Baltimore le 12 avril<br />
après avoir eu, est-il dit, un contact<br />
visuel avec un policier et puis s’être<br />
enfui. Six policiers ont poursuivi et<br />
maîtrisé le jeune homme dans une<br />
position qui a gravement blessé sa<br />
colonne vertébrale. Gray a ensuite<br />
été jeté à l'arrière d'un fourgon de<br />
police et conduit à travers la ville<br />
sans être retenu par des ceintures de<br />
sécurité pour plus d'une demi-heure<br />
avant de recevoir une aide médicale.<br />
La ville a refusé de divulguer les<br />
noms des policiers impliqués, tout en<br />
les suspendant temporairement sans<br />
perte de salaire en attendant le résultat<br />
d’une enquête.<br />
À la manifestation de samedi,<br />
les représentants de groupes militants<br />
locaux liés aux démocrates se<br />
sont relayés pour lancer des appels<br />
explicites à des personnalités du<br />
Parti démocrate. Malik Z. Shabazz,<br />
dirigeant de l'un des groupes organisateurs<br />
de l'événement, les Avocats<br />
noirs pour la Justice, a appelé Barack<br />
Obama et le procureur général Eric<br />
Holder à venir adresser la parole à<br />
leurs « électeurs démocrates noirs » à<br />
la manifestation et a même exigé de<br />
Hillary Clinton, candidate démocrate<br />
présumée à l’élection présidentielle<br />
de 2016 qu’elle fasse de même.<br />
Les responsables du Parti<br />
démocrate, cependant, ont pris la direction<br />
dans l’adresse des louanges<br />
à la police. « Je pense qu'ils font du<br />
mieux qu'ils peuvent dans les circonstances<br />
», a dit le député Elijah<br />
E. Cummings, parlant de la police de<br />
Baltimore; il a ajouté que la manifestation<br />
avait été perturbée par «<br />
quelques personnes, principalement<br />
des gens extérieurs à la ville ».<br />
Le Service de police de Baltimore<br />
a publié une déclaration disant:<br />
« Bien que la grande majorité des arrestations<br />
concerne des gens de la<br />
ville, le nombre total d'arrestations<br />
ne tient pas compte de tous les incidents<br />
d'activité criminelle ». Il ajoute<br />
que le service « estime que des agitateurs<br />
extérieurs continuent d'être les<br />
instigateurs de ces actes de violence<br />
et de destruction ». L'affirmation<br />
que les soi-disant désordres sont le<br />
produit d’« agitateurs extérieurs » a<br />
été utilisée par les autorités contre les<br />
mouvements de protestation depuis<br />
le mouvement des droits civiques<br />
des années 1960. L'utilisation de<br />
ce terme par les responsables afroaméricains<br />
et les soi-disant groupes<br />
« de droits civiques » actifs dans les<br />
milieux du Parti démocrate signifie<br />
que de l'establishment politique noir<br />
de la ville, tout comme les responsables<br />
blancs à une autre époque, se<br />
préparent à une vague de répression<br />
massive contre la population.<br />
Le décalage entre les sentiments<br />
des organisateurs et ceux qui<br />
protestent contre la violence policière<br />
était clair dans les discussions avec<br />
ceux qui participaient à la manifestation.<br />
Un habitant du quartier de Baltimore<br />
Ouest où Freddie Gray a été tué<br />
a confié au World Socialist Web Site<br />
que les policiers étaient « un gang en<br />
bleu » et que toute intervention du<br />
gouvernement fédéral pour établir les<br />
circonstances de la mort de l'homme<br />
ne serait qu'une « affaire étouffée »<br />
Un autre habitant de Baltimore a dit,<br />
« Si vous n'êtes pas totalement soumis<br />
devant eux [la police], ils font<br />
escalader la situation ... cela fait partie<br />
du plan pour militariser le pays et<br />
intimider la population ».<br />
Mardi dernier, le ministère<br />
américain de la Justice a déclaré qu'il<br />
ouvrirait une enquête fédérale sur la<br />
mort de Gray après une lettre ouverte<br />
des sénateurs démocrates Barbara<br />
Mikulski et Ben Cardin, ainsi que de<br />
Cummings et deux autres membres<br />
du Congrès, Dutch Ruppersberger et<br />
John Sarbanes. Les cinq démocrates<br />
ont suggéré qu'une telle démarche<br />
servirait à « restaurer la confiance<br />
du public dans le Service de police de<br />
Baltimore ».<br />
Ceci est dans la ligne d’enquêtes<br />
similaires du ministère de la Justice<br />
dans des villes comme Ferguson,<br />
Cleveland, Albuquerque et d’autres,<br />
qui révèlent une histoire de corruption<br />
et de brutalité policière et contre<br />
lesquelles aucune mesure n’est prise.<br />
En fait, l'administration Obama<br />
est entièrement complice de la violence<br />
policière qui règne aux États-<br />
Unis. Le Washington Post a noté la<br />
semaine dernière que, malgré la compassion<br />
affichée pour les victimes de<br />
violences policières, « à la Cour suprême…<br />
le ministère de la Justice [de<br />
l'administration Obama] a soutenu<br />
des policiers à chaque fois qu’une affaire<br />
d’utilisation de force excessive<br />
a donné lieu à une confrontation des<br />
arguments ».<br />
L'administration Obama a<br />
établi des records dans ses efforts<br />
pour militariser les agences de maintien<br />
de l’ordre par des mesures telles<br />
que le programme 1033 du ministère<br />
de la Défense, qui, dans les quatre<br />
dernières années, a remis des quantités<br />
records de matériel militaire aux<br />
forces de police locales.<br />
WSWS 27 avril <strong>2015</strong><br />
“Marie, Fleurs de Lys”<br />
Mgr Willy Romélus<br />
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Suite de la page (17) Des Miller<br />
Suite de la page (12)<br />
sur l’ensemble du continent, au-delà des<br />
frontières des Etats, permet de contourner<br />
efficacement les législations porteuses<br />
d’un modèle économique et social solidaire<br />
exigeant : il suffit pour les détenteurs<br />
de capitaux de substituer à la production<br />
de biens sur ces territoires l’importation<br />
de ces mêmes biens depuis des Etats où<br />
les normes en vigueur sont beaucoup plus<br />
faibles.<br />
Simultanément, la libre-circulation<br />
des capitaux permet à des entreprises européennes<br />
de placer leurs unités de production<br />
sur des territoires « moins-disant<br />
» d’un point de vue réglementaire. Cette<br />
double tendance, au cœur de la stratégie<br />
économique des grands groupes, rend la<br />
production de biens, et donc le maintien<br />
de l’emploi, de plus en plus difficile dans<br />
les Etats qui défendent encore des législations<br />
sociales ambitieuses.<br />
Dans ce contexte, la dénonciation<br />
du traité de libre-échange en cours de<br />
négociation avec les Etats-Unis (projet de<br />
grand marché transatlantique, dit GMT<br />
– TAFTA ou TTIP selon les acronymes<br />
anglophones) permet d’illustrer opportunément<br />
tous les enjeux liés à la problématique<br />
de la souveraineté tels qu’ils<br />
pourraient être intégrés dans un discours<br />
rénové de la gauche radicale. Ce traité est<br />
négocié par la Commission européenne,<br />
avec l’accord et le soutien du Parlement<br />
européen et du Conseil européen. Il a vocation<br />
à étendre dans un espace conjoint<br />
Europe/Etats-Unis les règles de circulation<br />
non régulée des marchandises et des capitaux<br />
en vigueur aujourd’hui sur les territoires<br />
de l’UE et de l’Amérique du Nord<br />
[1] pris séparément.<br />
La lutte contre le GMT est d’abord<br />
justifiée par les conséquences immédiates<br />
et inacceptables qu’il impliquerait<br />
sur la vie des peuples européens.<br />
L’alignement des normes en vigueur sur<br />
des standards américains représenterait<br />
ainsi un recul social irrémédiable en<br />
matière d’environnement (exploitation<br />
des houilles de schiste), de droit du travail<br />
(fin du système généralisé de protection<br />
sociale), d’accès aux services publics<br />
(privatisation progressive des services de<br />
santé ou d’éducation), d’agriculture et<br />
d’alimentation (utilisation d’intrants chimiques,<br />
d’hormones de synthèse, etc.).<br />
Mais la dénonciation de ce traité<br />
se justifie aussi en elle-même par la fin<br />
de la souveraineté populaire qu’il compte<br />
imposer. L’ampleur du champ social que<br />
le texte a vocation à englober (la totalité,<br />
en réalité), l’étendue des populations<br />
qu’il concerne et les moyens imaginés<br />
par ses promoteurs pour en assurer le<br />
fonctionnement réduisent à néant la souveraineté<br />
des peuples. L’instauration de<br />
tribunaux d’arbitrage privés et d’un mécanisme<br />
de coopération réglementaire [2]<br />
chargés d’assurer la bonne application du<br />
traité constitue la manifestation la plus<br />
outrancière d’une perte de souveraineté<br />
insidieuse et calculée. L’application dans<br />
le temps du traité sera confiée à des organismes<br />
non démocratiques. Les Etats<br />
deviennent des justiciables placés au<br />
même rang que les personnes privées.<br />
Leurs décisions sont susceptibles d’être<br />
contestées, car non conformes aux intérêts<br />
économiques d’opérateurs privés,<br />
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personnes, plus 7000 personnes dans<br />
l'Etat de Bihar en Inde.<br />
Si le séisme est le produit d'énormes<br />
forces naturelles, l'étendue de la mort et de<br />
la destruction a des racines sociales déterminées<br />
– elle résulte de l'absence de préparation<br />
et de planification, de bâtiments et<br />
d’une infrastructure qui ne sont pas antisismiques.<br />
Les zones les plus touchées et<br />
les plus négligées sont invariablement les<br />
plus pauvres.<br />
Bien qu'il soit difficile de faire des<br />
prédictions précises sur quand, où et avec<br />
quelle intensité un tremblement de terre<br />
frappera, des prévisions plus générales<br />
ont été faites. En 2013, le sismologue<br />
Vinod Kumar Gaur a averti dans l'Hindou:<br />
« Les calculs montrent qu'il y a une énergie<br />
accumulée suffisante maintenant pour<br />
produire un séisme de magnitude 8. Je ne<br />
peux pas dire quand. »<br />
Cependant, le gouvernement népalais<br />
a peu fait pour se préparer à cette éventualité.<br />
Le pays est embourbé dans une<br />
crise politique prolongée depuis une décennie<br />
après que la monarchie a été abolie<br />
et le Parti communiste du Népal maoïste<br />
(PCN-M) intégré dans l'establishment<br />
politique. De durs marchandages entre<br />
sections rivales de l'élite dominante ont<br />
bloqué les tentatives de rédiger une nouvelle<br />
constitution et aucun des principaux<br />
partis n'a la moindre préoccupation pour<br />
le sort des travailleurs et de la population<br />
rurale pauvre. Le ministre de l'Information<br />
et de la Radiodiffusion Minendra Rijal a<br />
déclaré à la télévision indienne que le gouvernement<br />
avait « lancé un plan d'action<br />
massif de sauvetage et de réhabilitation<br />
et il y a beaucoup à faire. » Toutefois, en<br />
raison du manque d'équipement lourd et<br />
d’avions, les opérations de secours ont été<br />
lentes, ce qui risque d’entraîner de nombreux<br />
décès supplémentaires.<br />
Le Népal est un des pays les plus<br />
pauvres du monde. La directrice générale<br />
d'Oxfam Winnie Biyanyima a expliqué<br />
que « la moitié de la population de 28 millions<br />
d’habitants du Népal n'a pas accès à<br />
un assainissement amélioré et vit en dessous<br />
du seuil de pauvreté, et environ un<br />
sur trois vit dans une pauvreté extrême. »<br />
Ce n’est pas seulement le gouvernement<br />
népalais qui porte la responsabilité du sort<br />
de la population, mais les grandes puissances<br />
qui fournissent une aide financière<br />
dérisoire, y compris pour ce qui est de se<br />
préparer à un séisme majeur.<br />
La revue d'affaires britannique, The<br />
Economist a fait remarquer: «Théoriquement,<br />
il y avait largement de temps pour<br />
que de nombreuses agences internationales<br />
et d'autres bailleurs de fonds fassent<br />
des plans pour un séisme au Népal, dont<br />
on dit qu’il a 92 lignes de faille actives.<br />
Le Népal pullule d'experts étrangers, recrutés<br />
pour se concentrer précisément sur<br />
ce genre de problème. « Pourtant, mis à<br />
part le renforcement de quelques bâtiments<br />
scolaires et hospitaliers, très peu a<br />
été fait. »<br />
Malgré leur solidarité de façade, les<br />
grandes puissances n’ont fourni que peu<br />
d'aide d'urgence à ce jour. L'Inde a déployé<br />
13 avions de transport militaires et une<br />
équipe d'intervention d'urgence de 40 personnes<br />
tandis qu'une équipe chinoise de<br />
recherche et de sauvetage est déjà arrivée<br />
à Katmandou. Le gouvernement britannique<br />
a mis $7,5 millions à la disposition<br />
des organismes de bienfaisance travaillant<br />
au Népal et la Norvège a promis $4 millions.<br />
Toutes ces promesses sont loin de<br />
ce qui serait nécessaire dans l'immédiat,<br />
sans parler de l'aide financière dont on<br />
aura désespérément besoin pour la reconstruction.<br />
À ce jour, les États-Unis,<br />
par l'intermédiaire de leur ambassade à<br />
Katmandou, ont offert une aide misérable<br />
d'un million de dollars et envoient une<br />
équipe d'intervention d'urgence de 62 personnes.<br />
La principale motivation de cette offre<br />
d’aide est de promouvoir des intérêts<br />
économiques et stratégiques. Au cours de<br />
la dernière décennie, le Népal, qui borde<br />
la Chine et l'Inde, est devenu le centre de<br />
rivalités géopolitiques croissantes. Cela<br />
s’est intensifié par l'intervention des États-<br />
Unis qui, dans le cadre de leur « pivot vers<br />
l'Asie », cherchent à encercler la Chine par<br />
une série de partenariats et de liens militaires,<br />
y compris avec le Népal.<br />
Ce n'est pas un hasard si, lorsque<br />
le séisme a frappé, deux équipes de<br />
forces spéciales américaines étaient<br />
déjà dans le pays effectuant un exercice<br />
d'entraînement. Washington augmentera<br />
sans doute dans les prochains jours<br />
sa proposition d'aide dérisoire qui sera<br />
soigneusement calibrée pour maintenir<br />
le Népal plus fermement dans la sphère<br />
d'influence américaine.<br />
WSWS 27 avril <strong>2015</strong><br />
représentés dans ces instances arbitrales.<br />
Avec ce projet, les détenteurs du capital<br />
parviennent à se débarrasser habilement<br />
et silencieusement de « l’aléa démocratique<br />
» : aucun gouvernement, aucune<br />
élection ne pourra plus menacer leurs intérêts.<br />
La plupart des forces du mouvement<br />
social se sont regroupées pour<br />
empêcher la signature de ce traité. La<br />
gauche radicale doit maintenant amplifier<br />
la lutte et la contestation autour du GMT.<br />
L’importance des enjeux, le caractère frappant<br />
de certaines de ses conséquences (fin<br />
de l’interdiction d’importation de poulets<br />
aux hormones américains, impuissance<br />
juridiquement organisée des Etats avec<br />
le recours aux tribunaux d’arbitrage)<br />
doit servir de catalyseur pour dénoncer<br />
la mondialisation économique et revendiquer<br />
ainsi la restauration de la souveraineté<br />
du peuple.<br />
Au-delà de ce seul projet de traité,<br />
ce sont tous les traités de libre-échange qui<br />
doivent être remis en cause. Le GMT, ou<br />
l’AECG (Accord économique et commercial<br />
global, accord de libre-échange avec<br />
le Canada, en cours de ratification – CETA<br />
en anglais) vont certes beaucoup plus loin<br />
que les autres accords caractérisant la politique<br />
commerciale européenne (dont les<br />
traités de l’UE eux-mêmes). Cependant,<br />
ils s’inscrivent dans la même logique et<br />
poursuivent le même objectif que les<br />
accords de libre-échange précédents :<br />
l’annihilation des moyens des peuples et<br />
des Etats afin que plus rien ne s’oppose<br />
au libre jeu du marché et à la maximisation<br />
des profits des acteurs économiques<br />
et financiers.<br />
La destruction de l’exercice réel<br />
de la souveraineté des peuples par les<br />
puissances économiques et financières<br />
s’inscrit donc dans une longue et patiente<br />
mise en place d’accords de libreéchange.<br />
Ce phénomène connaît une forte<br />
accélération ces dernières années avec<br />
l’émergence de ces nouveaux projets de<br />
traités, comme l’AECG ou le GMT. S’ils<br />
sont mis en place, la souveraineté des<br />
peuples risque d’être totalement détruite.<br />
Sa reconquête doit donc devenir un enjeu<br />
central pour la gauche de transformation<br />
sociale. A ce titre, les organisations qui la<br />
composent vont devoir de nouveau appréhender<br />
des questions cruciales susceptibles<br />
de produire des clivages.<br />
La souveraineté s’exerce par définition<br />
sur un territoire défini, la délimitation<br />
de celui-ci revêt donc une importance fondamentale.<br />
Pour la gauche, aujourd’hui,<br />
cela consiste bien sûr à répondre à cette<br />
question : le continent européen peut-il<br />
être ce territoire ? Si l’on veut bien écarter<br />
un présupposé idéologique répandu à<br />
gauche qui déconsidère la nation pour<br />
n’y voir qu’un concept réactionnaire et<br />
qui, par opposition, valorise l’espace européen,<br />
une analyse pragmatique des faits<br />
historiques démontre que la Communauté<br />
européenne, puis l’UE, se sont construites<br />
autour des seules idées de concurrence,<br />
18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>
de compétitivité, de libre-échange, qui ont<br />
pour vocation de supprimer la souveraineté.<br />
L’urgence sociale et politique est<br />
aujourd’hui absolue et la conquête d’une<br />
Europe sociale, si tant est qu’elle soit possible,<br />
n’est pas envisageable à très court<br />
terme. L’UE à vingt-huit Etats membres<br />
rassemble des objectifs politiques, des réalités<br />
économiques, sociales et historiques<br />
trop disparates pour se réformer spontanément<br />
et incarner subitement un espace où<br />
la souveraineté populaire pourra se rétablir<br />
immédiatement. Au contraire même, parce<br />
que l’idée européenne s’est construite<br />
sur la seule compétitivité, ses institutions<br />
telles qu’elles existent sont devenues un<br />
obstacle contre lequel les peuples doivent<br />
se dresser.<br />
Cela s’avère d’autant plus nécessaire<br />
que la disparation de la capacité<br />
d’agir du politique, actée et constatée<br />
depuis maintenant trois décennies, a créé<br />
une nouvelle menace : la montée en puissance<br />
des extrêmes droites dans de nombreux<br />
pays d’Europe, en Belgique, aux<br />
Pays-Bas, en Autriche, au Royaume-Uni,<br />
et bien évidemment en France. Le Front<br />
national se nourrit des abandons successifs<br />
de souveraineté entérinés par toutes<br />
les autres forces politiques en présence.<br />
Il axe son discours sur cette seule thématique,<br />
en affichant une capacité d’agir<br />
sans ambiguïté : sortie immédiate de<br />
l’euro, rupture avec l’UE, rétablissement<br />
des frontières nationales, retour du protectionnisme,<br />
etc.<br />
Il est capital pour la gauche radicale<br />
de ne pas refuser de s’emparer de ces<br />
revendications précisément parce que le<br />
Front national les a intégrées à son discours.<br />
Ce dernier se garde d’ailleurs bien<br />
de décrire le projet qu’il porte, dans la<br />
mesure où il s’agit d’un programme de<br />
droite classique, préservant les intérêts du<br />
capital. Il est diamétralement opposé aux<br />
intérêts des classes sociales ouvrières, victimes<br />
de la mondialisation, dont une partie<br />
lui apporte pourtant son soutien électoral.<br />
La conquête de la souveraineté<br />
populaire, aujourd’hui sa restauration, est<br />
une des revendications historiques de la<br />
gauche, qui a tout à perdre si elle choisit<br />
de tourner le dos à cet héritage, issu de<br />
la Révolution française, au seul motif que<br />
l’extrême droite a récupéré et dévoyé ce<br />
débat depuis plusieurs années.<br />
Aujourd’hui, en Europe, des forces<br />
politiques de progrès sont au pouvoir, ou<br />
en sont aux portes. Des mouvements<br />
sociaux de grande ampleur, comme en<br />
Espagne, ont rassemblé des millions de<br />
citoyens contre l’austérité. Ces forces sont<br />
enfin prêtes à bouleverser l’ordre social réactionnaire<br />
qui enferme les peuples dans<br />
une crise sans fin. En Grèce, en Espagne,<br />
ce changement s’exerce dans le cadre de<br />
l’État nation. C’est lorsque les sociétés se<br />
seront enfin durablement orientées vers le<br />
progrès social dans un nombre significatif<br />
d’Etats nations en Europe (territoires sur<br />
lesquels la souveraineté populaire s’est<br />
construite, où existent des compromis<br />
sociaux, des institutions et des services<br />
publics efficaces et immédiatement mobilisables)<br />
que la construction européenne<br />
pourra être repensée entièrement. Il ne doit<br />
plus s’agir de la construction d’une souveraineté<br />
technocratique supranationale,<br />
mais de la définition d’objectifs politiques<br />
communs à atteindre par la coopération<br />
volontaire de peuples souverains.<br />
NOTES<br />
[1] Dans le cadre de l’Alena, accord<br />
de libre-échange regroupant les Etats-Unis,<br />
le Canada et le Mexique.<br />
[2] Ce mécanisme complexe aura pour<br />
vocation de soumettre, une fois le traité ratifié,<br />
toutes les décisions politiques ultérieures<br />
à l’examen de leur conformité aux règles<br />
commerciales fixées par le traité. Un « conseil<br />
de coopération réglementaire », composé<br />
de membres non élus, sera chargé de le faire<br />
fonctionner. Le processus tiendra les peuples<br />
à l’écart laissera toute la place aux lobbyistes<br />
et groupes d’intérêts privés d’influer<br />
sur le contenu final des textes législatifs et<br />
réglementaires. Voir « TAFTA, une attaque<br />
camouflée sur la démocratie et les normes de<br />
réglementation » http://corporateeurope.org/<br />
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Brooklyn Public Library ofri sèvis biznis gratis nan<br />
lang Kreyòl Ayisyen. Rele jodi a pou jwenn plis<br />
enfòmasyon nan nimewo 718-623-7000 x23241.<br />
“Chak biznis ki gen siksè ta dwe gen<br />
yon plan epi Brooklyn Public Library<br />
kapab ede ou kreye youn.”<br />
Winnie Siclait ak Lynnsie Augustin | Manm Ekip la<br />
Brooklyn Public Library<br />
Brooklyn Public Library se yon patnè Pwogram Biznis pou Imigran (Immigrant<br />
Business Initiative) ki gen fyète. Pou jwenn plis enfòmasyon, ale sou sitwèb,<br />
www.nyc.gov/immigrantbusinesses.<br />
Foto: Jennifer MacFarlane<br />
DINER DANSANT EN SOLIDARITÉ<br />
AVEC<br />
HAÏTI LIBERTÉ<br />
SAMEDI 30 MAI <strong>2015</strong><br />
Au local de la Mechanic Headquarters<br />
65 Putnam Avenue<br />
Between Classon Ave. & Irving Place,<br />
Brooklyn, NY 11238<br />
Donation $50.00<br />
Occasion:<br />
Fête des mères haïtiennes 9h PM<br />
Musique par DJ Black Love<br />
Et d'autres artistes tels que : Jean Elie Barjon,<br />
Guesly Morisseau (Tigous), Rose Bellyne Gauthier,<br />
Harmony Divine et Tracy Viergella Pierre<br />
Réservations et Informations:<br />
718-421-0162<br />
Soutenir <strong>Haiti</strong> Liberté est un acte patriotique<br />
et révolutionnaire.<br />
Vous ne le regretterez jamais !<br />
20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>