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Haiti Liberte 29 Avril 2015

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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />

Email: editor@haitiliberte.com<br />

PAS DE FONDS POUR LES<br />

ÉLECTIONS !<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

KOD salye klas<br />

ouvriye yo nan<br />

okazyon Premye<br />

Me a<br />

Page 5<br />

English<br />

Page 9<br />

Voir page 4<br />

L’insécurité:<br />

n’est-elle pas<br />

l’œuvre du pouvoir<br />

tètkale ?<br />

Page 7<br />

Le jeudi 23 <strong>Avril</strong>, le Premier ministre de facto, le sinistre opportuniste Evans Paul a révélé, aux bailleurs de fonds, sans aucun décorum,<br />

que 50 % des ressources financières nécessaires à l'organisation des élections n'ont toujours pas été mobilisées.<br />

L’ARGENTINE SE RETIRE DE<br />

L’OCCUPATION D’HAÏTI !<br />

Entretien du<br />

Président syrien<br />

Bachar al-Assad<br />

avec le quotidien<br />

suédois Expressen !<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

Le contingent Argentin de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves, s’apprête à quitter définitivement Haïti.<br />

Des milliers de<br />

morts dans le<br />

séisme au Népal<br />

Page 17


Editorial<br />

La banalisation de la société citoyenne!<br />

Par Berthony Dupont<br />

Toute société qui se respecte ne devrait pas accepter n’importe quoi<br />

de ses dirigeants. La situation qui prévaut en Haïti bien qu’elle<br />

soit très préoccupante pour certains n’a pourtant aucune portée réelle<br />

pour d’autres, au sein de cette même société civile.<br />

Dans tous les pays qui se respectent, quelque soient les évènements<br />

ou incidents qui s’y passent, le gouvernement ou l’institution<br />

responsable ou concerné se doit de donner des explications à la Nation<br />

et de prendre des mesures convenables afin que les coupables ne<br />

restent pas impunis et que les victimes, s’il y en a, trouvent justice<br />

pleine et entière.<br />

Dans un pays civilisé et épris de justice, la société civile devrait<br />

être de plus en plus une instance politique publique constamment<br />

en éveil, qui observe et critique les agissements de l’Etat. D’après<br />

John Locke, « il est du devoir de l’Etat de garantir au citoyen l’égalité<br />

devant le droit, la liberté, l’intégrité et la propriété. Tant qu’il ne se<br />

conforme pas à ce principe, les citoyens ont le droit, au titre de société<br />

citoyenne, de se rebeller ».<br />

Comment peut-on croire qu’on vit dans un pays où personne<br />

n’ait à rendre compte, alors qu’un tas de choses non-conformes se<br />

répètent sans cesse, pour que sa société civile elle-même n’en demande<br />

pas plus ? Pourtant, elle se doit constamment d’être à l’affut<br />

d’explications de sorte que des mesures appropriées soient prises<br />

chaque fois que le bât blesse pour éviter qu’à l’avenir les mêmes<br />

dérives ne se répètent.<br />

Depuis l’avènement du régime Martellyste, nous ne pouvons<br />

pas compter les incidents, les violations, les dérives qui sont restés<br />

sans suite ou passés dans l’oubli comme une lettre à la poste.<br />

Parmi tant d’autres, prenons le cas de la disparition d’Evinx Daniel.<br />

Comment se fait-il qu’un homme, proche du président soit porté<br />

disparu dans son pays depuis le 5 janvier 2014, alors que jusqu’à<br />

aujourd’hui, rien n’a été fait ni dit sur son sort ? Même quand sa<br />

famille aurait lâché du lest ou abandonné le dossier pour une raison<br />

quelconque, ce serait son choix ; mais la société haïtienne ne devrait<br />

pas s’y complaire aussi facilement et si docilement. Comme quoi, ce<br />

qui est arrivé à Evinx ne la concerne pas, du fait qu’il avait telle ou<br />

telle autre renommée. Non, ce n’est pas normal, et ce n’est pas possible<br />

!<br />

La société citoyenne haïtienne doit exiger une réponse claire sur<br />

la disparition du citoyen, Evinx ou de tout autre. C’est inacceptable,<br />

et quelque soit les travers qu’on lui attribue, il a également droit à la<br />

justice et la société haïtienne doit le défendre. Ne pas le faire, c’est<br />

donner des ailes aux forces obscures, aux escadrons de la mort pour<br />

agir à leur guise et commettre toutes sortes d’exactions répréhensibles,<br />

sachant que personne ne va questionner personne !<br />

Le président Martelly dormait chez Evinx le 26 septembre<br />

2013, alors que la disparition de celui-ci n’a même pas suscité même<br />

un petit mot de celui-là, voire une enquête.<br />

Une telle attitude revient à banaliser le rôle du citoyen.<br />

Un comportement aussi indigne de la part du régime est un acte<br />

d’insouciance non seulement à l’égard de la victime, mais à l’égard<br />

de nous tous et devrait être dénoncé. C’est presque nous forcer à<br />

croire même que la disparition d’un individu fait partie des mœurs du<br />

régime, voire de la culture haïtienne.<br />

Notre société a donc immanquablement droit à une explication<br />

sur la disparition de n’importe de nos citoyens honnêtes ou pas. Sans<br />

aucun doute, sur ce dossier, nous devons rendre les dirigeants du<br />

pays responsables, si des explications concrètes et claires à travers<br />

une enquête ne peuvent être données à la Nation.<br />

Il est temps que la société haïtienne prenne ses responsabilités<br />

et mette fin à cette mentalité de sans-scrupule, de manfouben pour<br />

tolérer n’importe quoi. Et c’est à cause de toute cette faiblesse, que<br />

tout récemment par un jugement éclair, Martelly, nous a encore bafoués.<br />

Il sait en effet qu’après quelques agitations de la presse tout<br />

rentrera dans les registres de l’oubli comme à l’accoutumée.<br />

Ainsi, après avoir libéré la femme de Sonson Lafamilia le <strong>29</strong><br />

mars 2014, dans des conditions inappropriées et que la société haïtienne<br />

n’a pas riposté, Martelly a récidivé, avec ce verdict infâme du<br />

juge zafra Lamarre Belizaire pour libérer le kidnappeur Woodly Ethéart<br />

et son complice Renel Nelfort dans cette énième entorse flagrante<br />

à la justice. Les faits qui leur sont reprochés sont bien sûrs sans<br />

commune mesure avec le jugement mascarade du vendredi 17 avril.<br />

De tels faits extrêmement graves à l’endroit de la société, peuvent ils<br />

en tout état de cause justifier la libération des kidnappeurs ? Assurément,<br />

non ! Il faut être assurément lâche et par-dessus tout méprisable<br />

pour oser proclamer un verdict aussi inique. Un tel comportement,<br />

si ce n’est une provocation, ne peut être que de l’incitation à<br />

la violence contre la société.<br />

Et pour maquiller la mascarade, les puissances impérialistes ont<br />

fait semblant de protester alors qu’ils savent déjà que tout est bien qui<br />

finit bien. Le gouvernement pour nous tourner en dérision a déclaré<br />

qu’il va en appel quand pour lui tout a été tout bonnement classé. Et<br />

ce n’est pas la première fois que ce régime essaie de bluffer la population.<br />

Rappelons que lors de la libération d’Evinx Daniel, dans un<br />

dossier de drogue, le Gouvernement Martelly/Lamothe, pour cacher<br />

la main du pouvoir avait annoncé, le 17 septembre 2013, la création<br />

d’une commission indépendante devant enquêter sur la libération<br />

de Daniel. Cette commission était composée de trois institutions à<br />

savoir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, l’Unité de lutte contre<br />

la corruption et la Police nationale d’Haïti. L’enquête se poursuit<br />

encore d’autant plus que Daniel a disparu depuis.<br />

Voilà la situation qui devrait être à l’ordre du jour. Comment la<br />

vie peut-elle continuer quand il y a ces zones d’ombres dans la réalité<br />

politique du pays ? Ce n’est pas l’affaire de ce beau monde assis au<br />

bord de la même table, discutant des dossiers électoraux servant de<br />

diversion comme par exemple la candidature de Sophia Martelly et<br />

la question des décharges, afin de tout oublier. En le faisant, en préférant<br />

se jeter dans l’électoralisme politique, les politiciens montrent<br />

clairement que ce n’est pas la santé du pays qui les concerne, mais<br />

celle de leur poche. Ils ne pensent uniquement qu’à être président,<br />

sénateurs, députés et magistrats pour continuer à cautionner la bêtise<br />

que les puissances tutrices nous ont léguée. Ces opportunistes qui<br />

s’apprêtent à prendre langue avec Martelly et Evans Paul s’arrangent<br />

tout bonnement dans la lignée de la continuité et de la légitimité de<br />

la corruption sans aucun souci réel pour le pays.<br />

Notre responsabilité à tous, de la société citoyenne, c’est<br />

d’empêcher qu’on nous vassalise ; particulièrement vous, les militants<br />

de la justice et de la liberté. Votre devoir, c’est de les combattre<br />

aussi bien que leur patron de la communauté internationale. La<br />

société haïtienne doit prendre ses destinées en main pour empêcher<br />

qu’aucun dirigeant ne continue à duper l’opinion publique et<br />

l’héroïque peuple haïtien.<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (50)<br />

Le temps des « Primaires » !<br />

Violence cruelle à St Michel<br />

de l’Attalaye, 2 morts<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Dans le domaine institutionnel<br />

quand on parle d’Haïti, il faudrait<br />

prendre ses précautions. La prudence<br />

est, en effet, de mise pour analyser les<br />

choses politiques dans ce pays même<br />

quand plusieurs éléments portent à<br />

croire que les choses avancent apparemment<br />

dans la bonne direction. Ceci<br />

pour dire que le processus électoral engagé<br />

depuis un certain temps passe à<br />

une phase avancée dans la mesure où<br />

l’autorité régulatrice des élections ne<br />

chôme pas depuis qu’elle a été mise en<br />

place. Tout un ensemble de mesures a<br />

été prise en vue d’arriver à la réalisation<br />

effective des élections proprement<br />

dite selon les prévisions. Si le scepticisme<br />

est encore de mise chez plusieurs<br />

acteurs politiques, les décideurs<br />

locaux et internationaux semblent<br />

n’avoir qu’un seul objectif : respecter le<br />

calendrier qu’ils ont eux-mêmes fixé il<br />

y a quelques mois. Le pouvoir exécutif<br />

qui est en fait le maître d’œuvre de ces<br />

joutes et dont l’organisme électoral en<br />

est l’exécutant se met un peu en retrait.<br />

Peut-être pour mieux manipuler le processus<br />

en sous main.<br />

En tout cas, la présidence de la<br />

République ne se montre pas partie<br />

prenante comme elle avait l’intention<br />

de le faire il y a deux, trois années auparavant.<br />

Après son échec à accaparer<br />

tout le dispositif, le pouvoir met une<br />

sourdine à ses prétentions. Personne<br />

ne va pleurer ni regretter cette sage<br />

décision. Quant au Conseil Electoral<br />

Provisoire (CEP), dirigé par le controversé<br />

Pierre-Louis Opont, controverse<br />

due à son passé de Directeur général du<br />

CEP le plus décrié de l’histoire présidé<br />

par son ami Gaillot Dorsainvil, garde le<br />

profil bat. Si certaines de ses décisions<br />

sont contestables et contestées par la<br />

plupart des responsables politiques, sa<br />

crédibilité n’est pas, pour le moment,<br />

entachée d’irrégularités pouvant provoquer<br />

une crise politique au sein de cette<br />

crise préélectorale. Car, il faut garder à<br />

l’esprit que ce CEP a été enfanté dans<br />

la douleur après bien des déboires de la<br />

présidence de la République qui voulait<br />

agir de manière unilatérale. Le chef de<br />

l’Etat oubliait que le temps des élections<br />

contrôlées à cent pour cent par le pouvoir<br />

n’est plus possible en Haïti.<br />

Le Conseil électoral de Pierre-<br />

Louis Opont garde donc le cap jusqu’au<br />

moment où nous écrivons cette chronique<br />

et tout semble indiquer qu’il<br />

essaie de ne pas commettre trop de<br />

gaffes afin de garder la confiance de<br />

l’ensemble des acteurs impliqués dans<br />

le processus : partis politiques, Société<br />

civile, acteurs sociaux. La preuve que<br />

cette stratégie a plus ou moins séduit,<br />

le nombre record de partis et de plateformes<br />

politiques qui s’est inscrit au<br />

Registre du Conseil Electoral. Pas moins<br />

de 188 entités officiellement enregistrées.<br />

Le CEP en a agréées 126. Mais ce<br />

nombre élevé de formations politiques<br />

ne représente pas seulement un problème<br />

pour l’organisme électoral qui a<br />

dû inventer de nouveaux systèmes afin<br />

de permettre une meilleure gestion de<br />

ce flux de partis. Un mode d’inscription<br />

des candidats sur une base de donnée<br />

informatique par leurs organisations<br />

politiques respectives avant d’être validés<br />

par le CEP avait été mis en place.<br />

(Voire chronique # 49).<br />

Ce qui devait réduire conséquemment<br />

le nombre de postulants aux législatives<br />

et certainement ceux à la<br />

présidentielle. Les autorités électorales<br />

ont aussi organisé, de concert avec les<br />

pouvoirs publics, la Société civile et naturellement<br />

les premiers concernés, les<br />

partis politiques des réunions de travail<br />

en vue de parvenir à une réduction<br />

par regroupement de cette avalanche<br />

de candidatures. Curieusement, pour<br />

un scrutin dont tout le monde se méfie<br />

compte tenu des précédentes élec-<br />

Jean Max Bellerive<br />

tions dans ce pays durant ces trente<br />

dernières années, ce sont surtout les<br />

responsables des partis qui ont été<br />

surpris en premier pour la quantité de<br />

candidats à la candidature qu’ils ont<br />

aussi enregistrée pour ces joutes électorales.<br />

Non seulement ils ne s’étaient<br />

L’ancien ministre de l’Agriculture<br />

Joanas Gué<br />

pas préparés à affronter cette vague humaine,<br />

mais ils ne s’attendaient point à<br />

un tel appétit de la part des personnalités<br />

de toute sorte souhaitant briguer un<br />

poste électif.<br />

Outre les militants ou membres<br />

de ces partis dont il faut satisfaire<br />

l’ambition, ces dirigeants devraient<br />

aussi gérer un nombre important de<br />

demandes de bannière par des individus<br />

venus d’horizons divers mais<br />

Jacques Edouard Alexis<br />

accompagnés de très grandes valises<br />

remplies de liasses de dollars. Ces<br />

candidats arrivés de toute part savent<br />

qu’avec leurs poches bourrées de millions,<br />

ils n’auront aucune difficulté à<br />

trouver un parti ou plateforme politique<br />

pour les héberger. Le phénomène n’est<br />

pas nouveau en Haïti. Des dizaines de<br />

candidats qui émergent du jour au lendemain<br />

sur la scène politique haïtienne<br />

en l’espace d’une élection, il y en a<br />

toujours eu. Sauf que pour ces scrutins,<br />

l’offre et la demande se rejoignent. Il en<br />

aura pour tout le monde, pour toutes les<br />

sensibilités politiques et surtout pour<br />

toutes les bourses, avec tout de même<br />

une grande nouveauté dans la vie politique<br />

d’Haïti : la Primaire.<br />

En effet, s’il existe énormément<br />

de partis et de plateformes politiques<br />

comme nous le disons plus haut, toutes<br />

ces mouvances politiques disposent<br />

Par Jackson Rateau<br />

Dans l’après-midi du mercredi 22<br />

<strong>Avril</strong> <strong>2015</strong> dernier, aux environs<br />

de 2 heures, dans la localité de Carrefour<br />

Alphonse, St Michel de l’Attalaye,<br />

l’Artibonite, lors d’une cruelle scène<br />

de violence provoquée par des bandits<br />

de la ville circulant à moto, deux<br />

habitants de la dite commune (St Michel)<br />

ont été tragiquement assassinés.<br />

Il s’agit, en effet, de Samuelda Désir,<br />

11 ans, atteinte d’une balle à la tête et<br />

de Justin Adulma, 44 ans criblé de 15<br />

projectiles.<br />

Il était presque 2 heures quand<br />

des voyous lourdement armés, juchés<br />

sur des motos, ont croisé Justin Adulma<br />

du côté de la petite contrée appelée<br />

Haut Guerrier. Alors, dans une violence<br />

de rage, ils ont déchargé sur l’homme<br />

une pluie de projectiles. Une fillette de<br />

11 ans, Samuelda Désir, qui était tout<br />

proche, se trouva fauchée d’une balle<br />

à la tête.<br />

Selon Pedro, juge de paix de la<br />

ville de St Michel, monsieur Adulma<br />

avait déjà déposé des plaintes au bureau<br />

du tribunal de paix, contre ces<br />

bandits de qui il avait reçu beaucoup de<br />

menaces. A noter que le juge de paix<br />

Pedro n’a révélé aucune précision sur<br />

l’identification des malfrats. Certains<br />

autres natifs de St Michel ont confirmé<br />

que «ces galapiats, travaillant sous la<br />

solde des bandits légaux au pouvoir à<br />

Port-au-Prince, des Martelly, Lamothe<br />

et K-Plim, agissent à leur guise, tuant<br />

ou bastonnant qui ils veulent, aux<br />

regards des agents de la police locale<br />

elles aussi de leurs propres prétendants<br />

à tous niveaux. Mais sachant que<br />

leurs candidats n’ont aucune chance<br />

d’assister au tirage comme on dit en<br />

Haïti, c’est-à-dire de pouvoir gagner le<br />

moindre scrutin, les chefs de ces partis<br />

préfèrent mettre en concurrence des<br />

individus venus de l’extérieur face à<br />

leurs propres militants ou face à euxmêmes<br />

pourvu qu’ils arrivent avec de<br />

quoi payer la couleur du parti. Ainsi,<br />

depuis la période d’enregistrement des<br />

partis au CEP, le marchandage se fait en<br />

plein jour. Des milliers de candidats à la<br />

candidature se mettent en quête d’une<br />

structure politique pour se présenter<br />

aux élections.<br />

Ils ne cessaient de faire du porte à<br />

porte auprès de ces organisations politiques<br />

dont en grande partie le but est<br />

d’engranger le maximum de sous et ce,<br />

par tous les moyens y compris par la<br />

vente de leur nom et de leur logo aux<br />

plus offrants. On l’imagine, la population<br />

et les observateurs politiques ont<br />

été stupéfaits de constater que la plupart<br />

des regroupements politiques ont<br />

été inscrits non pas avec le nom de<br />

leurs responsables connus, mais avec<br />

celui d’autres personnalités totalement<br />

inconnues du grand public ou n’ayant<br />

rien à voir avec ces formations politiques<br />

en question. Le regroupement et<br />

alliance encouragés et suggérés par le<br />

Collège électoral en vue de parvenir à<br />

un nombre acceptable d’organisations<br />

politiques au Registre électoral n’ont<br />

pas facilité la tache aux candidats<br />

sans parti que ce soit pour les législatives<br />

que ce soit pour la présidence de<br />

la République. Surtout qu’il faut préalablement<br />

inscrire sur Internet par une<br />

organisation politique avant d’avoir le<br />

sésame du CEP. Ce système de pré-inscription<br />

fait dans un sens, les affaires<br />

des propriétaires des partis et chefs des<br />

plateformes qui ramassent la mise de<br />

la dotation de l’Etat (financement des<br />

campagnes électorales) et aussi l’argent<br />

venu de ces loups solitaires rêvant un<br />

jour de se porter candidat au Sénat, à<br />

la Chambre des députés ou à la Présidence<br />

de la République. Pour arriver à<br />

satisfaire cette pléthore de prétendants<br />

au titre de chef d’Etat, seul le système<br />

des élections « Primaires » au sein des<br />

partis pourrait apporter la solution en<br />

mettant tout le monde d’accord sans<br />

créer des ennemis intérieurs. Du coup,<br />

pratiquement tous les partis et plateformes<br />

politiques s’activent à appliquer<br />

le principe des « élections primaires »<br />

qui a déjà fait ses preuves ailleurs.<br />

Aux Etats Unis d’Amérique d’une<br />

part, au sein des deux grands partis<br />

politiques : Démocrate et Républicain et<br />

d’autre part, en France, depuis quelque<br />

temps au Parti socialiste (PS) d’abord<br />

et ensuite à l’Union pour un Mouvement<br />

Populaire (UMP). Aujourd’hui,<br />

presque tous les partis et plateformes<br />

plus ou moins conséquents en Haïti<br />

et bénéficiant d’un coup de main des<br />

candidats ayant un peu d’argent doivent<br />

avoir recours à ce système pour<br />

départager plusieurs candidats à la candidature.<br />

On en parle au MOPOD entre<br />

la constitutionnaliste, Mirlande Hyppolite<br />

Manigat, candidate malheureuse<br />

en 2011 face au Président Martelly, Me<br />

Samuel Madistin, ancien sénateur et<br />

l’ex-Premier ministre Jacques Edouard<br />

Alexis, une ancienne victime politique<br />

de l’ancien Président René Préval. Sans<br />

oublier d’autres qui sont en embuscade<br />

au sein de cette plateforme d’opposition<br />

radicale au Président Michel Martelly.<br />

En attendant de possible regroupement<br />

avec la plateforme Justice<br />

de André Michel, la plateforme Pitit Desalin<br />

de l’ancien sénateur Moïse Jean-<br />

Charles et de Assad Volcy qui a récupéré<br />

au passage le journaliste Daly Valet<br />

n’exclut pas non plus de recourir à une<br />

élection en interne « primaire » si plusieurs<br />

candidats se déclarent. D’ailleurs,<br />

si Moïse Jean-Charles envisage de sauter<br />

le pas, son nouveau camarade politique<br />

Daly Valet qui parcourt le pays<br />

depuis bien des années dans le but de<br />

s’engager publiquement dans la politique,<br />

le voit bien porter le flambeau de<br />

Pitit Desalin jusqu’à chez Pétion, voire<br />

au-delà. L’on s’attend aussi à beaucoup<br />

de mouvement de primaires dans<br />

les innombrables mouvances lavalasiennes<br />

entre autres, Renmen Ayiti du<br />

Notaire Jean Henri Céant, Ayisyen Pou<br />

Ayiti de Jonas Cofi ou encore la plateforme<br />

PONT de l’ancien Premier ministre<br />

Jean-Marie Chérestal et de l’ancien<br />

sénateur Evallière Beauplan, voire le<br />

parti LAPEH de l’ex-sénateur Jean Hector<br />

Anacacis qui a déjà pour candidat<br />

Jude Célestin, l’ancien poulain du Président<br />

Préval.<br />

Car plusieurs partis de tendance<br />

lavalassienne sont inscrits et entendent<br />

présenter des candidats à tous les<br />

échelons. On voit mal qu’ils partent à<br />

Avis<br />

qui ne les ont jamais sanctionnés. Ces<br />

voyous sont membres de la milice du<br />

gouvernement et du chef de l’exécutif<br />

dénommée « Lepolice ». L’année<br />

dernière ils avaient reçu d’eux (le gouvernement<br />

et le chef de l’exécutif) des<br />

motos et des armes lourdes », ont-ils<br />

précisé.<br />

Conséquence : deux morts dont<br />

une fillette de 11 ans, une jeune vie,<br />

un avenir, un des jeunes parmi tous<br />

ceux qui sont fauchés par la violence<br />

inouïe des sacripants au pouvoir dans<br />

une Haïti devenue la république des<br />

voyous.<br />

Par ailleurs, la semaine dernière,<br />

un habitant de la Commune de Carrefour<br />

répondant au nom de Marck Sony<br />

Porcénat a dénoncé une situation accablante<br />

survenue dans la dite commune<br />

depuis le jeudi 2 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>. Il s’agit<br />

du cas d’un accident tragique de glissement<br />

de terrain au cours duquel 3<br />

enfants d’une seule et même famille,<br />

ont trouvé la mort. A cause de graves<br />

problèmes économiques de ces pauvres<br />

parents, l’inhumation des 3 cadavres<br />

n’a jamais eu lieu, il y a de cela un<br />

mois près. Selon monsieur Porcénat,<br />

les autorités de l’Etat Haïti, à travers<br />

la mairie de Carrefour, avaient endossé<br />

la prise en charge des funérailles des<br />

3 enfants. Néanmoins, jusqu’au mercredi<br />

22 <strong>Avril</strong>, les cadavres étaient<br />

toujours en morgue. Vraiment navrant,<br />

décevant pour ces malheureux parents,<br />

ayant perdu d’un trait, 3 enfants. Ils<br />

ne sont qu’incapables de se résoudre<br />

à pouvoir enterrer les cadavres, alors<br />

que les autorités de leur pays (Haïti),<br />

continuent de se moquer d’eux.<br />

la conquête du Palais national de cette<br />

façon, c’est-à-dire en émiettement, en<br />

courant le risque de tout perdre. Alors<br />

que la plupart de ces groupes dispose<br />

de candidats de haut niveau. Sinon<br />

de candidats de poids aux ressources<br />

financières quasi illimitées. Les différentes<br />

plateformes politiques, entre autres<br />

VERITE de l’ancien Président René<br />

Préval qui a déjà dans ses rangs au<br />

moins deux à trois candidats à la présidence.<br />

Les noms de l’ancien Premier<br />

ministre Jean Max Bellerive, de l’ancien<br />

ministre de l’Agriculture Joanas Gué,<br />

du Recteur de l’Université Quisqueya<br />

Jacky Lumarque et tant d’autres sont<br />

déjà dans la balance ou sur le starting<br />

block. D’ailleurs, l’ex-Président René<br />

Préval est déjà, paraît-il, à la manœuvre<br />

avec Jacky Lumarque soit pour rééditer<br />

le coup de l’ancien Premier Jacques<br />

Suite à la page (13)<br />

Par ces motifs, sur les conclusions conformes du Ministère Public, maintient le<br />

défaut déjà accordé à l’audience du onze février deux mille quatorze ; pour le profit,<br />

accueille l’action en divorce ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les époux Binet Dupré, la femme née Kifena Cassandra Azor, pour les<br />

motifs susdits ; Revoie le demandeur par devant l’Officier de l’Etat Civil de Saint-Louis du<br />

Sud, les formalités légales préalablement remplies, pour la transcription du dispositif de<br />

cette décision et la rédaction de l’acte de divorce ; Compense les dépens ; commet, enfin<br />

l’Huissier Fritz Bernard de ce siège à la capitale sous peine de dommage intérêts envers<br />

les tiers, s’il y échet.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Michel Glaude, en présence de Me. Numa Frazile,<br />

Substitut Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance de Jean Claude<br />

Novembre, Greffier du siège ce jour 26 février 2014, An 211e de l’indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution ;<br />

aux officiers Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants<br />

et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront<br />

légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement fut signée du Doyen et du Greffier susdit.-<br />

Ainsi signé : Michel Glaude, av ; Jean Claude Novembre.-<br />

Collationné pour expédition conforme à la minute<br />

Jean Claude Novembre, Greffier<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Pas de fonds pour<br />

les élections !<br />

L’Argentine se retire<br />

de l’occupation d’Haïti !<br />

Le Premier ministre Evans Paul au centre et le Président du Cep Pierre-<br />

Louis Opont<br />

Par Thomas Péralte<br />

Sophia Saint Rémy Martelly<br />

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Me Grégory Mayard-Paul<br />

Suite à une rencontre avec les bailleurs<br />

de fonds le jeudi 23 <strong>Avril</strong><br />

dernier, le Premier ministre de facto,<br />

le sinistre opportuniste Evans Paul a<br />

révélé, sans aucun décorum, que 50<br />

% des ressources financières nécessaires<br />

à l'organisation des élections<br />

municipales, législatives et présidentielle<br />

n'ont toujours pas été mobilisées.<br />

Les représentants des pays<br />

contributeurs du processus électoral<br />

notamment les ambassadeurs membres<br />

du Core Group étaient présents<br />

à cette rencontre avec les différents<br />

représentants de la communauté internationale.<br />

Où en est le prestige du<br />

pays quand pour organiser ses propres<br />

élections, il ne lui faut que quémander<br />

la charité ? Alors que du coté des bailleurs<br />

de fonds rien n’a été encore dit<br />

de concret.<br />

Il nous faut aussi rappeler que<br />

l’argent disponible pour les élections<br />

n’est pas contrôlé par le gouvernement<br />

haïtien, mais bien par le Programme<br />

des Nations Unies pour le Développement<br />

(Pnud). Pour montrer la bonne<br />

volonté du gouvernement, le ministre<br />

de l'information, Rotchild François Junior<br />

a souligné aux manitous étrangers<br />

que la semaine écoulée son gouvernement<br />

de trafiquants et de kidnappeurs<br />

a décaissé 13 millions de dollars qui<br />

ont été versés dans le « basket fund ».<br />

Malgré tout, le CEP qui ne connait<br />

pas encore son sort, continue<br />

d’avancer dans l’incertain. Ainsi, juste<br />

après l’enregistrement des principaux<br />

candidats à la vente du pays pour refaire<br />

leur petite vie, les autorités électorales<br />

s’adonnent à traiter des contestations<br />

révélant que 111 candidats sont<br />

contestés dans les 11 régions électorales.<br />

Le cas le plus notoire de contestation<br />

est celui de la candidate au<br />

poste de sénateur pour le département<br />

de l’Ouest de l’épouse du président,<br />

Sophia Saint Rémy Martelly. C’est l’un<br />

des complices de la mentalité duvaliériste,<br />

et conseiller spécial du chef de<br />

l’État, Me Grégory Mayard-Paul, qui a<br />

pris la défense du dossier de Madame,<br />

au Bureau du contentieux électoral.<br />

Dans le cas des décharges pour<br />

les anciens fonctionnaires, particulièrement<br />

les anciens ministres, il se<br />

pourrait qu’ils reçoivent une simple<br />

lettre en lieu et place du document administratif<br />

régulier de décharge. C’est<br />

ce qu’a fait savoir le sénateur Steven<br />

Benoit.<br />

Jocelerme Privert pour sa part a<br />

laissé comprendre à ceux et celles en<br />

attente de décharge que ce ne sera pas<br />

possible, faute d’assemblée dans les<br />

deux chambres ; tout en soulignant<br />

que le sénat doit fournir des explications<br />

à ces ministres. Ce qui revient à<br />

dire que sans nul doute une lettre sera<br />

donnée à tous pour leur faciliter la participation<br />

aux élections.<br />

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Par Marie Laurette Numa<br />

Il était temps que certains pays latinos<br />

américains ayant une vision progressiste<br />

comme celle de la présidente Christina<br />

Kirchner comprennent le sens de<br />

la présence de cette humiliante et honteuse<br />

force d’occupation prétendant être<br />

de stabilisation en Haïti. Force que les<br />

Etats-Unis utilisaient pour faire son travail<br />

en Haïti en lieu et place des soldats<br />

Yankees.<br />

C’est une chose extrêmement<br />

grave, de constater que des militaires<br />

des pays frères latinos tels que la Bolivie,<br />

l’Equateur et l’Argentine aient accepté de<br />

se prêter à la propagande ou aux diktats<br />

des Etats-Unis pour occuper Haïti et satisfaire<br />

les intérêts des multinationales,<br />

sous couverture de l’ONU.<br />

C’est ainsi que, suite à la déclaration<br />

finale du Sommet des peuples qui a<br />

eu lieu à Panama les 9, 10 et 11 avril<br />

<strong>2015</strong> dernier, dont une résolution avait<br />

exigé le retrait immédiat des troupes<br />

d’occupation de la Minustah en Haïti, le<br />

gouvernement argentin finalement s’est<br />

déjà arrangé pour se soumettre à cette<br />

exigence, un processus qui prendra fin<br />

au mois de mai prochain.<br />

En effet, le contingent Argentin<br />

de la Mission des Nations Unies pour la<br />

Stabilisation en Haïti stationné aux Gonaïves,<br />

s’apprête à quitter définitivement<br />

Haïti. Un total de 431 soldats de la paix<br />

du 20e bataillon argentin (ARGBATT)<br />

a participé à une cérémonie d'adieu officielle<br />

dans la ville de Gonaïves en<br />

présence de Sandra Honoré Cheffe civile<br />

de la Minustah elle-même, Représentante<br />

du Secrétaire général des Nations<br />

Unies, de l'Ambassadeur de l'Argentine<br />

en Haïti, Alejandro Guillermo del Mundo<br />

Escobal, du secrétaire de la coordination<br />

de l'aide militaire au ministère argentin<br />

Les casques bleus Argentins<br />

de la Défense, Pedro Roberto Corti, du<br />

Commissaire Serge Therriault de la Police<br />

Nationale d’Haïti (PNH), ainsi que de<br />

Berson Soljour, Directeur départemental<br />

de la PNH.<br />

Au cours de cette cérémonie, la<br />

Minustah a rappelé que « depuis sa<br />

première rotation, pas moins de 8,560<br />

soldats de la Paix de l'Argentine ont participé<br />

à la Minustah, y compris plus de<br />

200 femmes ». Outre les patrouilles, le<br />

contingent sud-américain aux Gonaïves,<br />

fournissait de l’eau et de l’assistance<br />

médicale aux orphelinats et aux habitants<br />

des communes reculées du département<br />

de l’Artibonite (Nord-Ouest).<br />

Les soldats du contingent argentin<br />

stationné aux Gonaïves se joindront<br />

aux 47 autres de l'aviation, stationnés à<br />

Port-au-Prince qui vont également terminer<br />

leur mission et qui retourneront<br />

en Argentine au cours de deux ou trois<br />

CABINET BEAUVOIR<br />

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Le Tribunal de Paix de la Commune de Pétion-Ville ompétemment<br />

réuni a rendu en audience civile et publique en ses attributions<br />

civiles le jugement dont teneur suit :<br />

Entre :La dame Pierre Simone Miché propriétaire, démeurant et<br />

domiciliée à Pétion Ville, identifiée au No 01-04-99-1966- 09-<br />

00003, ayant constitué pour défenseurs Mes Barany Dorcéus,<br />

Roosevelt Jean et Mario Beauvoir, identifiés, patentés et imposés<br />

respectivement aux numéros 003-395-726-2, 890924,68830<br />

avec élections de domicile au No 34, Rue Cadet Jérémie,<br />

Port-au-Prince. Et le sieur Prédélis Cantave, démeurant et domicilié<br />

à Pétion-Ville, défendeur : Par ces motifs, Le Tribunal après<br />

avoir délibéré conformement à la loi, maintient le défaut requis et<br />

octroyé à l’audience contre le sieur Prédélis Cantave, déclare<br />

fondée la dite action, ordonne en conséquence son expulsion des<br />

lieux de la dite propriété qu’il occupe illégalement, le condamne à<br />

vingt mille gourdes 20.000 gourdes de dommages intérêts. Ainsi<br />

jugé et prononcé par nous Me André Gertin, juge, assisté de la<br />

greffière Marie Michèle Paul le mardi onze Novembre deux mille<br />

quatorze (2014) Il est ordonné etc, etc, etc.<br />

Un soldat argentin de la minustah<br />

prochaines semaines.<br />

Nous espérons que les autres pays<br />

latinos américains encore partie prenante<br />

de ce processus de la honte suivent les<br />

traces du gouvernement argentin pour<br />

ne plus jamais prendre au sérieux à<br />

l’avenir les propagandes impérialistes,<br />

et pour ne plus trahir les principes de<br />

non-ingérence dans les affaires internes<br />

d’aucun autre pays. Surtout quand ces<br />

pays ne sont eux- mêmes pas à l’abri<br />

des menées impérialistes, d’autant qu’ils<br />

sont presque dans la même situation que<br />

nous autres.<br />

Nous profitons de ce moment pour<br />

saluer les gouvernements cubain et vénézuélien<br />

qui n’ont jamais cessé d’aider<br />

Haïti selon leur capacité soit au niveau de<br />

la santé, soit à travers le programme de<br />

Petro Caribe, mais qui n’ont eu aucune<br />

force militaire au service des intérêts impérialistes<br />

dans le pays de Dessalines.<br />

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4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


Kwonik Kreyòl<br />

Antoine Thurel<br />

(ban m nouvèl moun lakay)<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

Granmoun nan fè yon grimas, li<br />

ajiste zòrye a dèyè tèt li epi li kage<br />

sou dodin nan. Je li fè tou chanm nan,<br />

anvan yo vin tonbe sou yon anvlòp ki<br />

pa fin blanch ankò sou kwafez la. Anvlòp<br />

la pa chanje plas depi twa mwa.<br />

Depi lèt doktè a te vin konfime sa granmoun<br />

nan te gentan sispèk. Sa fè kèk<br />

tan li te santi maladi a ap fè ravaj. Twa<br />

mwa depi li konstate fòs li k ap kite l<br />

tankou tè lan mòn dlo lapli ap bwote<br />

nan lanmè. Ansyen sendikalis la bije<br />

admèt ak lapenn, li pa t ap ka kenbe<br />

pwomès li te fè pou tounen lakay, lè li<br />

te kite Ayiti karantan anvan . Chante<br />

ki anonse editotyal emisyon an te deja<br />

ap fè lamadèl nan tèt li, lè li avanse<br />

yon men atrit defòme pou vire bouton<br />

radyo a. La menm nòt mizik anvayi<br />

pyès la kou sant ilan ilan ak jasmen<br />

labriz diswa soufle, nan yon lòt kay,<br />

yon lòt peyi, yon lòt epòk.<br />

(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />

m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />

moun lakay)<br />

Setè di maten, dènye lendi<br />

mwa dawou. Yon solèy parese louvri<br />

pòpyè l sou vil Boston, leta Masachousèt.<br />

Lavi te fenk koumanse pran<br />

fòs ; kè li t ap bat piti piti lè boulvès<br />

anvayi poumon laprès. Nouvèl la pete<br />

tankou abse : Thurel chwazi alimèt ak<br />

gazolin pou di n orevwa. Teletip tonbe<br />

kriz malkadi. Mikwo radyo AM/FM<br />

antre lan sengi. Telefòn gen dyare,<br />

lafyèv frison travèse fil kab pak an<br />

pak. Nouvèl la gaye kou dife lan pay<br />

sèch.<br />

Lendi 31 dawou, granmtimaten,<br />

anvan lavi koumanse bwete Antoine<br />

Thurel antre an flanm dife kay<br />

Jeneral Listwa. Tan ret pandye pandan<br />

yon minit ki dire yon etènite, tankou<br />

dra pwòp ki pann sou liy pou pase<br />

solèy. Machin estope, ayewoplàn pa<br />

vole, tren pa mache, tout moun gadavou.<br />

Distans yon minit lafimen monte<br />

kouvri syèl la, pote mesaj ale. « Thurel<br />

ale…li pa mouri. N ap pote lanmò l<br />

tankou on fizi ».<br />

(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />

m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />

moun lakay)<br />

Antoine Thurel tounen chabon<br />

yon maten, sou pewon Palè Lejislatif<br />

nan vil Boston. Yon jan, yon fason<br />

pou fòse je klere sou yon sosyete k ap<br />

debat ak malsite. Pou li met toutouni<br />

devan tout pèp, tout nasyon, reskonsab<br />

rad chire ki sou do Ayiti. Zwazo<br />

mechan ki mare sosis ak fòs fènwa,<br />

patripòch lakay ki ap peze souse mwèl<br />

pitit peyi a.<br />

Sann Thurel tonbe lan kè Site<br />

Solèy. L ap farinen sou Raboto, Lafosèt<br />

e latriye. Li tounen fimye pou lespwa<br />

jèmen nan Fò Touwon, Tibwa,<br />

Site Katon ; tout kote malere ap wouke<br />

ak lavi pou lanp diyite yo ret limen.<br />

(ban m nouvèl moun lakay,<br />

ban m nouvèl moun lakay, ban m<br />

nouvèl moun lakay)<br />

Lanmò Thurel jennen. Li lonje<br />

dwèt sou tout malfini bèk fè, ansasen<br />

dwèt long ki gen nostalji marinkò<br />

1915.<br />

Lanmò Thurel jennen. Li denonse<br />

mekreyan, malpouwont, malfezan<br />

san fason, kit sendenden kit sa ki<br />

galonnen, ki ap vann peyi a kou vòlè<br />

nan jaden manyòk.<br />

Lanmò Thurel jennen. Li<br />

deranje patatis/opòtinis/kolaborasyonis/KNGpis<br />

san koutya, k ap bay<br />

machann lanmò lanmen pou restan<br />

lasibab ak fotèy kowonpi nan konsè<br />

maskawon.<br />

Lanmò Antoine Thurel se yon<br />

bwapen ki limen nan konsyans lemonn<br />

antye. Yon koukouy nan fènwa<br />

endiferans k ap klere kangrenn k ap<br />

wonyen Ayiti Cheri. Yon java ayisyen<br />

ti koulout vle kase fèy kouvri.<br />

(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />

m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />

moun lakay)<br />

Jodi a sakrifis patriyòt sa a<br />

kontre lan memwa n ak mati Turenne<br />

Deville. De jès dezespere anfas yon<br />

sitiyasyon dezespere. Zak de gason<br />

vanyan ki te deside fè yon gwo pa pou<br />

lezòt ka mache. De nèg ki te renmen<br />

lavi sitèlman yo te deside mouri pou<br />

li. Pou nou pa viv ajenou, tèt bese ak<br />

mantalite pitimi san gadò. Turenne<br />

Deville mouri pandye yon maten nan<br />

prizon Krome Avenue Miyami. Se te<br />

yon jan, yon mannyè, pou li te di non<br />

devan politik dappiyanp krazezo ki t<br />

ap donnen lamizè nan lakou lakay. Li<br />

te pito mouri tan pou l tounen lakay.<br />

Setè di maten dènye lendi<br />

mwa dawou, Thurel ale li pa tounen.<br />

Li fè sakrifis total kapital pou sonnen<br />

kòn lanbi liberasyon total peyi d Ayiti.<br />

Nou pa gen dwa bliye zak sa a. Non<br />

patriyòt sa a gen pou rete grave lan<br />

memwa n. N ap chofe rèv liberasyon<br />

sa a lan fon kè nou tankou bwa chabon<br />

lan mitan sann dife.<br />

(ban m nouvèl moun lakay, ban<br />

m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />

moun lakay)<br />

Granmoun nan fèmen je l ak<br />

yon soupi reziyen. Lè lide l depoze l<br />

nan katye li te leve Ayiti, li pa sonje<br />

depi ki lè, yon souri fèb adousi vizaj<br />

KOD salye klas ouvriye yo nan<br />

okazyon Premye Me a<br />

Nan okazyon jounen entènasyonal<br />

travayè yo, premye me <strong>2015</strong>, Kòdinasyon<br />

Desalin (KOD) ap salye tout<br />

ouvriye ak peyizan pòv k ap bourike<br />

pou yo siviv. Dat sa a, se jou pou tout<br />

ouvriye nan faktori, chomè ak peyizan<br />

pòv yo kanpe nan kat kwen peyi a, pou<br />

yo marye fòs yo ansanm nan yon kokenn<br />

solidarite djanm pou yo revandike<br />

dwa yo.<br />

Dat sa a genyen yon gwo<br />

iwoni paske Etazini se sèl peyi nan<br />

lemonn ki pa janm selebre Jounen<br />

premye Me a; alòske li se peyi orijin<br />

dat istorik sa a. Raple nou, se nan<br />

lane 1886, klas travayè meriken an<br />

te revandike pou yo travay sèlman<br />

8tè chak chak jou, apati Premye Me<br />

. Klas boujwa meriken an nan vil<br />

Chikago pat dakò, yo te rele lapolis<br />

pou vin tire sou manifestasyon ki<br />

t ap fèt pou revandikasyon sa a te<br />

pase. Anpil ouvriye mouri, plizye lòt<br />

yo egzekite. Se rezon sa yo ki fè klas<br />

ouvriye atravè lemonn rekonèt dat<br />

sa a 1<strong>29</strong> lane aprè?<br />

Jounen jodia, se menm gouvènman<br />

meriken sa a, k ap toupizi<br />

klas ouvriye lakay li, k ap fè menm<br />

represyon sa a an Ayiti. Depi ane 70<br />

yo, kòpòrasyon meriken yo ap voye<br />

travay mendèv yo an Ayiti paske ouvriye<br />

isit travay pou selman $5 yon<br />

jou. Tandiske Ozetazini salè minimòm<br />

nan se $7.25 chak lè.<br />

Nan lane 2011, gouvènman<br />

meriken te fè yon koudeta elektoral<br />

pou mete rejim Martelly a sou pouvwa<br />

an Ayiti dekwa pou li kapab<br />

toujou kontinye kenbe klas ouvriye<br />

a nan mizè, kontinye vòlè tè peyizan<br />

yo nan Ilavach ak nan santvil Pòtoprens,<br />

takse lajan y ap resevwa ak<br />

koutfil ki sòti Etazini, ak yon pakèt<br />

lòt vol, koripsyon ak represyon.<br />

Kounyea, yo bezwen fè yon<br />

lòt maskarad elektoral pou moun ki<br />

pa konprann jwèt la. KOD di “NON,”<br />

pèp ayisyen pap pran nan gètapan<br />

ankò. KOD mande pou Martelly ak<br />

MINUSTAH ale pou peyi a ka fè bonjan<br />

eleksyon lib, onèt, ak souvren.<br />

Afè se MINUSTAH, OEA, Wachintonn<br />

ki pou deside kiyès ki genyen<br />

eleksyon an Ayiti, pa dwe gen sa<br />

ankò! Afè se kòb ki pou achte yon<br />

eleksyon, jan boujwazi a fè l Ozetazini,<br />

bagay sa a pa bon pou Ayiti, sa<br />

li ki te deja fin blenm. Yon fwa ankò<br />

li wè li timoun ap kouri nan mitan frè<br />

ak sè. Li rekonèt figi fanmi, figi zanmi,<br />

ansyen kanmarad, pwofesè, kòlèg epi<br />

Mobilizasyon KOD devan Ministè Lajistis pou denonse liberasyon Sonson<br />

Lafamilia<br />

pa bon pou demokrasi!<br />

Eleksyon/seleksyon y ap eseye<br />

vann pèp ayisyen an, se pou<br />

yo kache tout lòt kriz tankou: kriz<br />

manje, kriz travay, kriz dlo, kriz lekòl,<br />

kriz lopital, se kriz sou kriz !<br />

KOD ap di tout travayè ak peyizan<br />

pa kite eleksyon fè nou bliye<br />

revandikasyon nou yo. An nou reprann<br />

peyi nou an men, an nou<br />

sispann pran bè pou mantèg dekwa<br />

pou n chanje leta kowonpi sa<br />

a, kraze sistèm peze souse a. Konsa<br />

n ap kapab fè bonjan eleksyon,<br />

eleksyon Wachintonn pap ka kontwole.<br />

An nou konstwi pwòp altènativ<br />

nou, pou nou bati yon peyi kote<br />

tout moun kapab travay, tout moun<br />

kapab al lekòl, tout moun kapab wè<br />

doktè, kote tout moun se moun.<br />

KOD ap di tout ouvriye, malere<br />

peyizan pòv yo ak chomè yo, si nou<br />

bezwen chanje lavi nou, se pou n<br />

òganize nou epi rete mobilize.<br />

Pou nou kenbe flanbo Mobilizsyon<br />

an djanm, pou farinay lapli<br />

eleksyon pa etenn li. Lendi 18 Me<br />

<strong>2015</strong>, Gwo Rasanbleman nan Fò<br />

Nasyonal. Nou pral mache ak tout<br />

etidyan konsyan, konsekan, tout<br />

moun ki vle yon lavimiyò nan peyi<br />

a, pou Ayiti, peyi manman libète a<br />

reprann dwa granmoun tèt li.<br />

Lendi 18 Me jou drapo a ; KOD<br />

ap tann tout moun pou n al remonte<br />

drapo mobilizasyon an.<br />

Aba Okipasyon<br />

Aba eleksyon/Seleksyon<br />

Viv yon Ayiti endepandan<br />

toudenkou blakawout. Fènwa gaye<br />

nan sèvo granmoun nan jis li pa santi<br />

anyen ankò.<br />

Sou kwafez la radyo a kontinye<br />

chante kòmsi deryennetè : « Ban<br />

m nouvèl moun lakay, ban m nouvèl<br />

moun lakay, ban m nouvèl moun lakay<br />

».<br />

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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Rekiyèm<br />

Mwen di onè respè<br />

Pou nou tout k anba tè<br />

Nan testaman listwa<br />

Non nou ekri twa fwa<br />

Wi nou tout ki te brav<br />

Nan radiyès kadav<br />

Lavil kou lan chan kann<br />

Mwen bese tèt devann<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Mwen di pou yo chante<br />

Pou nou tout ki tonbe<br />

Chak grangou n te kontre<br />

Nou te vle ba l manje<br />

Nou tout ki te goumen<br />

Pou pèp la wè demen<br />

Nou tout ki te bay san n<br />

Mwen bese tèt devan n<br />

DÈYÈ MÒN GEN MÒN<br />

Nou pa p dòmi bliye<br />

Tout nèg kit e tonbe<br />

Nan chen manje chen<br />

Kote libète<br />

Tounen flè sonje<br />

Nan koze malere<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Kazal nèg te kanpe<br />

Pou yo te jwenn yon jan<br />

Pou Ti Jan manje<br />

Sam Gwo Jan pa t di<br />

Taks sou pitimi<br />

Kouray o vye frè m yo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Foul moun te rasanble<br />

Lò Peral t ap goumen<br />

Pou n pa t rete<br />

Bouki dan griyen<br />

Ak yon Ayiti<br />

Rad chire toutouni<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Mwe di solèy klere<br />

Pou nou tout ouvriye<br />

Pou nou tout peyizan<br />

Pou nou tout etidyan<br />

Nou te kwè nan lavi<br />

Nou menm ki te mouri<br />

Pou tou sa n t ap defann<br />

Mwen bese tèt devan n<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Gade solèy nan je<br />

Se plezi nèg ki brav<br />

Kout zam ap tire<br />

Mache tèt bese<br />

Se viv pitiman<br />

Vlope nan rad kapon<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Si nou vanse devan<br />

Se devan pou n rete<br />

Rale kò n dèyè<br />

Se vole gadjè<br />

Nou vanse devan<br />

Pou n pa manje sote<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe piwo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Jodi a se twòkèt<br />

Men li deja twò lou<br />

Nou bezwen ponyèt<br />

Pou ride n leve<br />

Yon biskèt tonbe<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe piwo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

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Rezolisyon Kòdinasyon Desalin (Kòd)<br />

Jou ki te 14 avril <strong>2015</strong>, nan ‘’ Bar de<br />

l’Ere’’ Kòdinasyon Desalin (KÒD) te<br />

òganize yon gwo fowòm popilè pou te<br />

ka chita reflechi ansanm ak mas yo,<br />

pou wè ki wout nou dwe kontinye pran<br />

nan moman istorik sa, nan moman lafyèv<br />

Elektoral la. Kote gwo peyi enperyalis<br />

yo lage yon zo eleksyon pou kapab<br />

dewoute mas yo nan vrè batay ki nan<br />

enterè yo. Nan twazyèm fowom popilè<br />

KÒD te oganize a te gen plizyè reprezantan<br />

pati a, ki te sòti nan plizyè depatman.<br />

Te gen reprezantan KÒD nan<br />

Nò, Sid, Nip, Latibonit ak nan Lwès, te<br />

gen reprezantan KÒD ki te soti nan plizyè<br />

komin tankou : Potoprens, Petyonvil,<br />

Kafou, Delma, Taba, Pòsali, Kavayon,<br />

Plezansdinò, Akildinò, Gwomòn ak<br />

Plezansdisid.<br />

Te gen plizyè òganizasyon manm<br />

KÒD ki te prezan se : MOLEGHAF, OJ-<br />

PAP, PROTEINE, OIRDP, MPJD, OCDD,<br />

Potoprens jwèt pou ou ak FANM KÒD<br />

YO.<br />

Nan gwo fowòm sa a te gen anviwon<br />

400 militan ki te prezan, pami<br />

yo se te manm KÒD, patizan, senpatizan<br />

ak zanmi KÒD yo. Twazyèm<br />

fowòm lan te derape, aprè pwopo Byenvini,<br />

prezantasyon plizyè reprezantan<br />

ak delege, aprè prezantasyon yon<br />

komite pwovizwa ki gen pou travay<br />

mete pati a nan tout 10 depatman peyi<br />

a epi òganize premye kongrè pati a.<br />

KÒD te prezante nasyon an yon<br />

pwopozisyon, yon altènativ revolisyonè<br />

devan plizyè medya tankou : Radyo<br />

Tele Timoun, Radyo Tele Galaksi,<br />

Radyo Karayib, Radyo Melodi, Radyo<br />

Twopik, Radyo Boukmann, Radyo Vizyon<br />

2000, Radyo RCH 2000, Radyo<br />

Siyal, Radyo RD Plus.<br />

Aprè pwopozisyon KÒD la, te<br />

gen 3 zèdtan deba ak travay an atelye,<br />

te gen plizyè gwoup atelye sou non<br />

Makandal, Desalin, Bwa Kayiman, Pyesili,<br />

Peralt, Jean Domink, Anil Lwijis<br />

ak Rozalvo Bobo.<br />

Chak atelye te fè pwopozisyon<br />

pa yo, chak atelye te gen 3 minit pou<br />

te prezante rezolisyon yo te pran nan<br />

atelye pa yo.<br />

KÒD te prepare yon komisyon<br />

pou resevwa Rezolisyon atelye yo, yon<br />

komisyon ki te gen ladan l 5 kanmarad<br />

ki se :<br />

Oxygene David<br />

Thomas Jean Dieufaite<br />

Pierre Chaperon<br />

Chery Manette<br />

<strong>Avril</strong> Rodolph<br />

Senk kamard sa yo te gen pou<br />

te prepare Rezolisyon final twazyèm<br />

fowòm popilè KÒD la.<br />

Fò k nou raple w tou, te gen plizyè<br />

lòt òganizasyon zanmi KÒD ki te prezan,<br />

kèk nan yo se : MONOP,FOPARK,<br />

MECHAN, ANBAKE POU CHANJE,<br />

Twazyèm fowòm popilè Kòdinasyon Desalin (KOD)<br />

GRENADYE 07, MELA, UNNOH ak<br />

Batay Ouvriye.<br />

MEN REZOLISYON AN<br />

Jodi 14 avril <strong>2015</strong> nou menm<br />

nan KÒD , patizan ak senpatizan KÒD,<br />

nou reyini nan ‘’Bar de l’Ere’’ nan yon<br />

kalfou danjere, glise, nan yon moman<br />

ki gen twoub politik, nan yon moman<br />

sitiyasyon sosyal ak ekonomik mas yo<br />

ap fin depafini nèt, nan yon moman<br />

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gwo peyi enperyalis yo ap simaye zo<br />

eleksyon, nan yon moman peyi Etazini,<br />

Kanada ak Lafrans ap foure bouch<br />

yo byen fon na zafè entèn politik peyi<br />

a, nan yon moman okipasyon peyi<br />

a ap kontinye , nan yon moman aplikasyon<br />

politik neyoliberal la ap vale<br />

teren, nan yon moman kote peyizan yo<br />

ap mouri anba kolera MINUSTAH, nan<br />

yon kalfou kote ouvriye ap kontinye<br />

sibi eksplwatasyon nan men patron yo,<br />

nan yon moman tout pati politik ki te<br />

nan mobilizasyon pou kapote Martelly<br />

sou pouvwa kite mas yo pou kont yo<br />

nan wout mobilizasyon epi pran yo<br />

wout eleksyon-seleksyon ak Martelly.<br />

Noumenm nan KÒD jodia devan<br />

mas yo, nou pran desizyon pou nou<br />

akonpaye yo, kanpe bo kote yo epi<br />

kontinye pote revandikasyon yo jiskaske<br />

yo jwenn satisfaksyon.<br />

Nou menm nan KÒD ak plizyè<br />

òganizasyon prezan nan Fowòm lan<br />

jodi a nou pran rezolisyon sa yo :<br />

1) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a, deside reprann<br />

chimen mobilizasyon an<br />

2) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodia deside batay pou<br />

kapote Martelly ak Evans Paul sou<br />

pouvwa a<br />

3) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodia, deside kontinye<br />

mennen batay kont okipasyon peyi a,<br />

kont prezans fos okipasyon an MINUS-<br />

TAH<br />

4) KÒD ak ansanm oganizasyon<br />

ki prezan jodi a, deside kontinye<br />

mennen batay kont politik Neyoliberal<br />

la kont piyaj min peyi a, kont<br />

degèpisman nan zile Ilavach, kont kay<br />

moun yo te kraze nan santvil peyi a<br />

Suite à la page (13)<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

L’insécurité: n’est-elle pas<br />

l’œuvre du pouvoir tètkale ?<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Pendant qu’on parle d’élections<br />

jour et nuit, le débarquement d’un<br />

bateau de drogue à la terminale de<br />

Varreux et la libération spectaculaire<br />

de deux chefs de gang, les bandits<br />

s’occupent à semer le deuil dans les<br />

familles haïtiennes. Au sein des habitants<br />

de la zone métropolitaine de la<br />

capitale, notamment dans les banlieues<br />

Nord, les bandits armés règnent<br />

en maitre et seigneur, comme si la<br />

Police n’existe plus. A Croix-des-Missions<br />

et à Croix-des Bouquets, les bandits<br />

armés attaquent les commerçants,<br />

les orphelinats et tous autres citoyens<br />

paisibles. Dans la nuit du mercredi 22<br />

au jeudi 23 avril passé, des individus<br />

armés ont pénétré par effraction dans<br />

le local du commerçant Francisque<br />

Denis. Ce dernier a été assassiné. Par<br />

la suite, les assaillants ont violé une<br />

jeune fille, volé de l’argent pour se retire<br />

en toute quiétude.<br />

Après la communauté religieuse,<br />

ce sont les orphelinats qui<br />

sont devenus la proie des bandits<br />

armés. Au moins, 2 orphelinats ont<br />

été attaqués par des malfrats dans la<br />

soirée du samedi 25 avril dernier. Ils<br />

ont violé des fillettes, agressé les responsables<br />

puis volé des objets importants.<br />

Les habitants ne savent à quel<br />

saint se vouer pour mettre fin à cette<br />

vague d’insécurité qui ne cesse de<br />

faire couler des larmes aux yeux. Ils<br />

ont fait savoir que même les policiers<br />

ont peur, puisque quand on procède à<br />

Woodly Ethéart alias<br />

Sonson La Familia<br />

des arrestations, quelques jours après<br />

ils sont libérés sous les yeux de tout<br />

le monde.<br />

La majorité des haïtiens estiment<br />

que la libération de plus de 300<br />

bandits de grand chemin à la fin de<br />

l’année de 2014 sous prétexte de<br />

grâce présidentielle est la clef de voute<br />

qui fait remonter de tant de crans<br />

l’insécurité au point que personne<br />

n’est épargné. Des policiers, des journalistes,<br />

des commerçants et autres<br />

citoyens, tous sont régulièrement<br />

frappés par l’insécurité grandissante.<br />

La vassalisation de la justice par<br />

le régime tètkale depuis son arrivée au<br />

pouvoir contribue largement à cette<br />

flambée d’insécurité, du banditisme<br />

et de ce climat de violence dans le<br />

pays. La dernière action en date au<br />

niveau de la justice est la libération<br />

spectaculaire de deux chefs du gang<br />

Galil, Woodly Ethéart alias Sonson La<br />

Tout moun ki aksepte prezans<br />

MINUSTAH nan peyi a se konze<br />

Familia et Renel Nelfort, alias Renel<br />

Le Recif. C’est un message favorable<br />

que le gouvernement de facto-Macoute-GNBiste<br />

Martelly-Paul envoie<br />

aux bandits et aux chefs de gang. Le<br />

comportement des proches du pouvoir<br />

contribue également à la montée récurrente<br />

de l’insécurité.<br />

Par ailleurs, le dimanche 26<br />

avril dernier, dans les parages de<br />

l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti<br />

(HUEH) couramment appelé l’Hôpital<br />

Général, un policier CATEAM répondant<br />

au nom de Mackenson Denis,<br />

affecté au Palais national, a menacé<br />

à mort un médecin de service, François<br />

Berthony dudit centre hospitalier,<br />

suite à un accident de circulation.<br />

Après l’accident, le policier agresseur<br />

a fait chercher du renfort pour pouvoir<br />

pénétrer dans l’enceinte de l’Hôpital<br />

à la recherche du médecin. Le policier<br />

Evens Joseph qui était en poste à<br />

l’Hôpital a été désarmé et agressé.<br />

L’instabilité politique que connait<br />

le pays depuis l’arrivée de Sweet-<br />

Micky au pouvoir facilite la montée de<br />

l’insécurité dans le pays ; quand d’un<br />

autre coté, le fonctionnement boiteux<br />

de la justice encourage les bandits<br />

dans leurs entreprises. Le comportement<br />

dépravé des détenteurs du pouvoir<br />

tètkale donne carte blanche aux<br />

bandits pour imposer leurs lois. La<br />

population est livrée à elle-même. Voilà<br />

donc dans quelle situation le peuple<br />

haïtien vit actuellement. Le peuple<br />

haïtien doit rester mobilisé et vigilant<br />

pour contrecarrer toute forme de complot<br />

des forces anti-changement.<br />

Communiqué de presse<br />

de la Conférences des<br />

pasteurs Haïtiens (COPAH)<br />

La Conférence des Pasteurs Haïtiens<br />

(COPAH) est profondément<br />

préoccupée par la décision des autorités<br />

haïtiennes qui, par un procès<br />

d’exception, ont blanchi et facilité la<br />

libération de deux proches du pouvoir<br />

en place, Woodly Ethéard, alias Sonson<br />

la familia et Renel Telfort alias Renel<br />

le Récif, tous deux accusés de kidnapping,<br />

de trafic de drogue et de blanchiment<br />

d’argent. Il s’agit d’une prime à<br />

l’impunité qui, depuis quelque temps, a<br />

été institutionnalisée en Haïti.<br />

Compte tenu de la façon et les<br />

circonstances dans lesquelles ce pseudo<br />

procès a été préparé, tout semble<br />

indiquer qu’il a été organisé uniquement<br />

pour libérer les deux hommes.<br />

Ce procès à caractère exceptionnel<br />

constitue une honte et un scandale de<br />

trop pour l’appareil judiciaire déjà fortement<br />

vassalisé par le pouvoir en place<br />

éclaboussé par d’autres scandales. Il est<br />

même dit qu’une réunion a eu lieu au<br />

Palais National la veille dudit procès<br />

en vue de passer des instructions aux<br />

autorités judiciaires impliquées dans la<br />

forfaiture du 17 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>.<br />

Le caractère sélectif et expéditif<br />

du procès vient confirmer une fois de<br />

plus le niveau d’asservissement de la<br />

justice haïtienne par le pouvoir politique<br />

qui s’en est servi à volonté, soit<br />

pour persécuter ses adversaires soit<br />

pour protéger ses proches impliqués<br />

dans des dossiers louches. Une fois de<br />

plus, la justice a été avilie.<br />

Jamais dans l’histoire récente<br />

d’Haïti la justice n’a été aussi décriée<br />

et affaiblie. Les pratiques de justice sélective<br />

et d’exception mises en œuvre<br />

dans le cadre du traitement de plusieurs<br />

affaires mettant en cause des proches<br />

du pouvoir en place constituent une<br />

menace grave sur l’avenir du fragile<br />

processus démocratique et de l’Etat de<br />

droit en Haïti. Pire encore, ces pratiques<br />

tendent à transformer la justice en<br />

une véritable source d’insécurité pour<br />

l’ensemble de la société. Les victimes et<br />

leurs proches, les policiers qui arrêtent<br />

les bandits ont de quoi s’inquiéter pour<br />

leur sécurité dans la mesure où les bandits<br />

sont les mieux protégés.<br />

Avec l’évasion spectaculaire de<br />

plus de trois-cents (300) prisonniers<br />

de la prison civile de la Croix-des-<br />

Bouquets le 10 août 2014 dont seuls<br />

quelques-uns ont été rattrapés, la grâce<br />

présidentielle accordée en décembre<br />

2014 à plus de trois-cents (300) prisonniers<br />

dont des bandits notoires, on<br />

est en droit d’être plus inquiet pour<br />

l’avenir.<br />

Il est vrai que le commissaire du<br />

gouvernement qui représentait la société<br />

lors du procès du 17 <strong>Avril</strong> a été mis<br />

à pied ; mais, cette décision ne suffira<br />

pas à réparer les préjudices causés à la<br />

fois à l’appareil judiciaire et à la société.<br />

Etant considéré comme un fusible, le<br />

commissaire du gouvernement a sauté.<br />

La décision de blanchir les inculpés du<br />

gang Galil a été prise au plus au niveau<br />

de l’Etat.<br />

Enfin, la COPAH appelée à la<br />

conjugaison des efforts des forces<br />

démocratiques du pays afin de faire<br />

échec aux initiatives du pouvoir en<br />

place destinées à démanteler toutes les<br />

institutions du pays. Le banditisme, légal<br />

ou pas, ne doit, sous aucune forme,<br />

être accepté comme normal dans notre<br />

société. Au contraire, il doit être combattu<br />

sous toutes ses formes pour éviter<br />

que le pays ne se transforme en un Etat<br />

bandit.<br />

Rév. Ernst Pierre Vincent<br />

Président<br />

Rév. Tranquilus Dénavard<br />

Secrétaire général<br />

Port-au-Prince, le 21 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

Peter Ronald Berlus<br />

Mwen renmen mizik anpil sitou<br />

mizik kilti peyi mwen, mizik ki<br />

makonnen ak reyalite nap viv yo,<br />

men sa ki pi enpòtan pou mwen se<br />

Ayiti, se la tout kò mwen, tout nanm<br />

mwen vibré.<br />

Ayiti bay nesans ak yon pakèt<br />

moun nan domèn mizik, pami yo,<br />

gen anpil nan atis yo enplisitman ki<br />

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ya atravè zèv yo. Mwen grandi avek<br />

mizik Ansy Derose, e mizik Ansy yo,<br />

a chak fwa mwen tande yo, yo fè<br />

mwen reflechi an pwofondè, mwen<br />

remèsye Ansy Derose dèske nan vivan<br />

li, li pat janm chanje pozisyon<br />

li anvè Ayiti. Li transande ak Ayiti<br />

anndan li. Mwen renmen moun ki<br />

gen nanm e ki chante ak nanm.<br />

Mwen te fou pou Emeline<br />

Michel, men jounen jodi a foli ya<br />

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pour la paix. Eske MINUSTAH gen<br />

ase kredibilité anndan peyi ya pou<br />

pwojte lapè bay pep la, pandan ke<br />

MINUSTAH ki se lamé miltinasyonal<br />

ki okipe Ayiti e ki komèt anpil masak<br />

sitou sou pep nan katye defavorize<br />

yo? Se yon ensilt lè mwen wè Emeline<br />

Michel, Beethova Oba ak James<br />

Germain ap sipòte e kolabore nan aktivite<br />

MINUSTAH. Eske yo bliye nan<br />

vil okap, MINUSTAH pann Gerald<br />

Jean Gilles nan lakou yo nan mwa<br />

septanm 2010? Eske yo pat okouran<br />

ke 5 ajan Uruguayen MINUSTAH te<br />

matirize e vyolé Johnny Jean? Pandan<br />

11 ané prezans MINUSTAH an<br />

Ayiti, nou paka konte konbyen ka<br />

vyol yo komèt sou sitwayen nou yo.<br />

Depi MINUSTAH/L'ONU nan<br />

peyi ya, kisa yo janm regle pou<br />

kwape ensekirite ak enpinité? A<br />

chak fwa dat manda MINUSTAH pral<br />

rive nan tèm li, nou remake vyolans<br />

lan ogmante a 100 mil a lè nan 4<br />

kwen peyi ya, pi presizeman nan<br />

katye defavorize yo. Nan mwa oktob<br />

2010 lan, twoup Nepalais sou<br />

lobedyans MINUSTAH/L'ONU komèt<br />

youn nan pi gwo krim kont pep ayisyen<br />

an aprè pil ak pakèt krim yo<br />

te fè deja, kote yo kontaminen dlo<br />

nan vale latibonit lan, plato santral<br />

jouktan li vini kontamine tout peyi<br />

ya, lakoz plus ke 8000 moun mouri<br />

e kite plus ke 1 milyon ayisyen ap<br />

viv ak virus KOLERA. Malgre ekspè<br />

lòt peyi fè tout kalite tès e pwouve<br />

ke se MINUSTAH ki detwi Ayiti ak<br />

KOLERA, MINUSTAH pa janm vle<br />

dedomaje viktim yo, e menm vini<br />

an èd ak viktim yo. Okontrè se deresponsabilize<br />

yo vle deresponsabilize<br />

tèt yo nan zak jenosid sa.<br />

Map mande ak ki moral pou<br />

MINUSTAH/L'ONU ap fè pwopagann<br />

pou : Trio de Voix pour la paix. Mwen<br />

se enmi fawouch MINUSTAH e tout<br />

moun ki kontribye ak MINUSTAH<br />

nan yon fason ou on lòt, mwen konsidere<br />

moun sa yo kòm enmi Ayiti,<br />

moun sa yo se konzé. Pa bliye kreyon<br />

listwa pa gen gòm. Mwen sonje nan<br />

lané 1991 peryòd premye koudeta,<br />

Michel François tap reye an mèt e<br />

sèyè, Mizik mizik te soti nan kanaval,<br />

Emmanuel Obas ki te chantè vedèt<br />

Mizik Mizik, Beethova Obas pat<br />

padone Emmanuel Obas pou patisipasyon<br />

li nan kanaval lamé ya, e sa<br />

te lakoz Beethova te pase anpil tan<br />

li pat ni an amoni, ni kominike ak<br />

Emmanuel, paske li twouve se te yon<br />

dezonè pou Emmanuel Obas aksepte<br />

patisipe nan kanaval lamé, paske<br />

papa yo se te yon ansyen militè e<br />

se pwop militè parèy li ki te pran vi<br />

papa yo, RIP mesye Obas.<br />

Mwen te renmen lojik<br />

Beethova ki te kanpe ankwa kont<br />

patisipasyon Manno nan kanaval<br />

lamé ya. Mwen te renmen fredone<br />

ti mizik Beethova Obas ki di: "kote<br />

moun sa yo pile, se lòbèy, se traka",<br />

sitou lè Beethova di "Lamé se fatra"<br />

jounen jodi mwen sezi wè Beethova<br />

Obas kap patisipe nan inisyativ<br />

MINUSTAH ki se yon lamé miltinasyonal<br />

KOLERA. Poukisa James<br />

Germain, Emeline Michel, Beethova<br />

Obas pat fè yon feso, pou yo fè yon<br />

pledwaye pou fòse MINUSTAH pran<br />

responsablite e dedomaje fanmi viktim<br />

Kolera yo. Tout moun ki aksepte<br />

prezans MINUSTAH nan peyi ya se<br />

konze, e tout moun ki aksepte bay<br />

MINUSTAH kote pou yo abite sou tè<br />

papa Dessalines nan, merite pou yo<br />

repiye yo. olye pou MINUSTAH ap<br />

planifye vye toune demagog li ya ki<br />

rele: "Trio de Voix pour la paix". Li<br />

tap fè Ayisyen byen si li te ale kite<br />

Ayiti anpè. Pa bliye lajan paka achté<br />

Souverènté, Diyité, Pèsonalité, ak<br />

Konesans. Viv Ayiti! VIJILANS ak<br />

REZISTANS !<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Perspectives<br />

La souveraineté de l’Etat à l’épreuve<br />

des droits de l’homme comme<br />

expression d’une idéologie<br />

25 vérités sur le<br />

dissident cubain<br />

Manuel Cuesta Morúa<br />

Par Me Clément NOEL, Av.-<br />

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2ème partie et fin<br />

Ainsi, la diplomatie chinoise a pris<br />

une résolution qui traduit son<br />

aversion pour la question des droits de<br />

l’homme en affirmant : « nous ne permettrons<br />

à quiconque de se servir des<br />

droits de l’homme pour nous imposer<br />

son propre système politique et ses propres<br />

valeurs, et en aucun cas nous ne<br />

lui permettrons de s’ingérer dans nos<br />

affaires internes ». Car, en réalité, la<br />

question des droits de l’homme devrait<br />

être prise en charge par un Etat, vu<br />

qu’il est non seulement souverain, mais<br />

encore il dispose d’une compétence exclusive<br />

et singulière, appelée sous la<br />

plume de Serge SUR « la compétence<br />

de la compétence », qui est un droit<br />

absolu d’auto organisation. D’ailleurs,<br />

les Traités de Westphalie de 1648, bien<br />

avant l’adoption du Traité de Versailles<br />

en 1919, ont évoqué un ensemble de<br />

principes directeurs encadrant les relations<br />

internationales modernes, à<br />

savoir « le principe de l’inviolabilité de<br />

la souveraineté nationale », « le principe<br />

de la non-ingérence dans les affaires<br />

d’autrui » et celui de l’équilibre des<br />

puissances( tout Etat, petit ou grand,<br />

a la même importance sur la scène<br />

internationale).Par application de ces<br />

principes directeurs découlant de ces<br />

traités dont on vient de faire mention,<br />

on peut admettre, avec raison, qu’ils<br />

marquent l’émergence de la question<br />

de la souveraineté des Etats comme<br />

règle fondamentale du droit international.<br />

Toutefois, il a fallu attendre la<br />

fameuse année 1945, toute suite après<br />

la deuxième guerre mondiale, pour voir<br />

ces principes westphaliens intégrer la<br />

Charte des Nations Unies. Dans cette<br />

Charte étant l’affirmation des droits de<br />

la personne humaine et ayant déplacé<br />

vraisemblablement le centre de gravité<br />

de tout le système juridique international,<br />

il est précisé, aux termes des<br />

articles 2-7, que : « les nations unies<br />

ne sont pas autorisées à intervenir dans<br />

les affaires qui relèvent essentiellement<br />

de la compétence nationale d’un Etat<br />

». Partant, aucune instance étrangère<br />

ne devrait s’arroger le droit d’indiquer<br />

le chemin à emprunter en matière de la<br />

protection de ces droits à un Etat souverain.<br />

Malheureusement, cette même<br />

année a favorisé tristement la disparition<br />

scandaleuse et intenable des principes<br />

westphaliens, sous la couverture<br />

des droits de l’homme, avec la prolifération<br />

des traités entre les Etats du<br />

monde occidental.<br />

En réalité, avec cette approche<br />

purement idéologique qu’on se fait de<br />

la question de droits de l’homme, la<br />

souveraineté de l’Etat se trouve heurtée<br />

à une situation d’entrave se traduisant<br />

comme une sorte d’impedimenta à son<br />

plein et entier exercice ; et ce, sous<br />

prétexte que l’exercice de cette souveraineté<br />

ne doit constituer une contrariété<br />

aux droits de l’homme. Ce faisant,<br />

la dimension absolue dont est revêtue<br />

cette dernière s’inscrit dans un processus<br />

d’effacement continu pour ouvrir la<br />

voie à une forme de souveraineté, appelée<br />

« souveraineté relative ».<br />

La relativisation de la souveraineté<br />

d’un Etat nait du fait que l’Etat,<br />

personne morale de droit public et détenteur<br />

d’un pouvoir légal reconnu sur<br />

le plan international, se trouve obligé<br />

d’adopter ou de singer les normes juridiques<br />

internationales qui, à leur tour,<br />

intègrent la législation interne du pays,<br />

et ceci peu importe la procédure de la réception<br />

de ces normes dans le droit interne.<br />

L’Etat, une fois signé ces normes,<br />

doit obligatoirement les respecter. Car, il<br />

est question des obligations internationales<br />

de l’Etat auxquelles il doit nécessairement<br />

obéir. Cela est consacré par<br />

un principe en droit international public<br />

appelé « le pacta sunt servenda ». Ce<br />

qui signifie que les traités ou conventions<br />

relatifs aux droits de l’homme,<br />

une fois signés et ratifiés, l’Etat a<br />

l’impérieuse obligation de les respecter.<br />

Il va sans dire que cela exerce une contrainte<br />

certaine sur la souveraineté d’un<br />

Etat, puisque le fait par ce dernier de<br />

le signer traduit non seulement son engagement<br />

vis-à-vis de la communauté<br />

internationale, mais surtout sa volonté<br />

de protéger et de garantir l’exercice des<br />

droits insérés dans les Traités.<br />

Par ailleurs, il est vrai que l’Etat,<br />

théoriquement en vertu de la doctrine<br />

du droit international appelé « le volontarisme<br />

de l’Etat », n’est pas forcé à<br />

signer des conventions juridiques internationales,<br />

d’ailleurs la Cour Internationale<br />

de Justice affirme : « Un Etat ne<br />

peut, dans ses rapports conventionnels,<br />

être lié sans son consentement », mais,<br />

dans les faits, il peut se voir imposer<br />

une norme de droit international non<br />

seulement qu’il n’a pas signée, mais<br />

encore qui peut ne pas représenter un<br />

intérêt majeur pour lui. C’est le cas des<br />

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normes internationales impératives<br />

connues sous le principe du« jus cogens<br />

».<br />

Plus concrètement, il va de soi<br />

qu’avec la signature des Traités dans le<br />

domaine des droits de l’homme, cette<br />

notion constitue une entrave relative<br />

au respect de la souveraineté dès qu’on<br />

s’en sert pour contrôler un Etat souverain,<br />

puisqu’il ne saurait prétendre<br />

adopter une norme juridique contraire<br />

à une norme de droit international. De<br />

ce point de vue, ils sont une arme mise<br />

entre les mains de la communauté internationale,<br />

plus particulièrement les<br />

grandes puissances étrangères pour<br />

contrôler les petits pays, en témoigne la<br />

question de la diplomatie des droits de<br />

l’homme, une diplomatie caractérisée<br />

par un rapport de force, et qui se veut,<br />

comme l’a écrit Bernard Badie: «un rendez-vous<br />

du cynisme, de l’hypocrisie,<br />

des manipulations, de la soumission et<br />

de la domination ». Cette dimension<br />

internationale est certes l’affirmation de<br />

l’épanouissent de ces droits, mais elle<br />

n’est que l’expression d’une couverture<br />

idéologique crasseuse et édentée,<br />

car elle ne tient pas compte des particularités<br />

culturelles, religieuses, ethnographiques<br />

et sociales de chaque<br />

pays, sous prétexte qu’ils sont universels,<br />

et donc on doit absolument les imposer<br />

aux petits pays. Vus sous cet angle,<br />

ils sont un instrument idéologique«<br />

au service des intérêts géopolitiques »<br />

des grandes puissances. Force est de se<br />

rendre à l’évidence que la question de<br />

droits de l’homme scelle avec son sceau<br />

de légalisation l’inégalité de puissance.<br />

Cette situation de la manipulation dont<br />

sont l’objet les droits de l’homme par<br />

rapport à la souveraineté crée une sorte<br />

de dilemme insurmontable et encombrant,<br />

mais combien nécessaire et incitatif,<br />

qui surpasse celui de Corneille au<br />

17eme siècle.<br />

Etant donné que la souveraineté<br />

absolue est devenue, de nos jours,<br />

très problématique, vu qu’aucun pays<br />

ne saurait évoluer en autarcie, c’està-dire<br />

qu’il est obligé d’entretenir des<br />

relations, à multiples dimensions,<br />

avec d’autres pays, lesquelles relations<br />

ont une incidence sur la souveraineté<br />

de l’Etat. Pour le dire autrement, ce<br />

concept de souveraineté absolue apparait,<br />

à ce titre, illusoire, utopique,<br />

voire farfelue. Car elle est en train de<br />

subir la loi de la question de droits de<br />

l’homme. En effet, ces derniers ne sont<br />

que l’expression de « l’impérialisme<br />

de la culture occidentale », comme dit<br />

Amartya Sen. Autrement dit, les droits<br />

de l’homme qui privilégient, dans leur<br />

ontologie, la dignité sacrée et la rationalité<br />

dont l’être humain est porteur, ne<br />

sont devenus purement et simplement<br />

qu’une affaire d’idéologie façonnée et<br />

manipulée diplomatiquement par les<br />

grandes puissances pour mieux asseoir<br />

leur hégémonie au détriment des petits<br />

pays. C’est donc une forme de néocolonialisme<br />

maquillé auquel ces derniers<br />

sont en proie.<br />

En conclusion, après tout ce qui<br />

vient d’être évoqué, on peut donc dire<br />

que la question de la souveraineté de<br />

l’Etat est dépouillée totalement de son<br />

caractère absolu. Cela est dû au fait qu’il<br />

ne revient plus à l’Etat de déterminer<br />

quelle norme du droit adoptée en fonction<br />

de ses propres priorités. Cela doit se<br />

faire de préférence en fonction des exigences<br />

des droits de l’homme imposées<br />

par la communauté internationale qui<br />

s’en accapare au nom d’une prétendue<br />

éthique fondée sur la dignité humaine.<br />

En effet, il convient de s’inscrire dans<br />

un processus consistant à redéfinir<br />

le concept de souveraineté de l’Etat.<br />

Cette redéfinition ne fait qu’animer la<br />

flamme mortelle des droits de l’homme,<br />

Suite à la page (13)<br />

Par Salim LAMRANI<br />

Suite et Fin<br />

Le dissident cubain Manuel Cuesta Morúa<br />

L’opposant cubain participe au Sommet<br />

des Amériques les 10 et 11 avril<br />

<strong>2015</strong> au Panama et portera la parole de<br />

Washington, son principal soutien.<br />

14 - Pour Manuel Cuesta Morúa,<br />

l’hostilité des Etats-Unis vis-à-vis de<br />

Cuba est une fabrication des autorités de<br />

La Havane : « Le gouvernement cubain<br />

a construit un ennemi formidable pour<br />

masquer un régime autoritaire [10] ».<br />

Ainsi, l’invasion de la Baie des Cochons<br />

de 1961, la menace de désintégration<br />

nucléaire en 1962, le financement du<br />

terrorisme contre Cuba (3 478 décès et<br />

2 099 handicapés à vie), les sanctions<br />

économiques, l’agression politique, diplomatique<br />

et médiatique ne sont qu’un<br />

« mur narratif » inventé par « le régime<br />

cubain ».<br />

15 - Selon lui, la politique des<br />

Etats-Unis vis-à-vis de La Havane depuis<br />

1959 a « aidé à mettre en relief le thème<br />

des droits de l’homme à Cuba [11] ».<br />

16 - Manuel Cuesta Morúa soutient<br />

la loi d’Ajustement cubain adoptée par le<br />

Congrès des Etats-Unis en 1966, destinée<br />

à fomenter l’émigration illégale et la<br />

fuite des cerveaux. Unique au monde,<br />

elle stipule que tout Cubain qui entre légalement<br />

ou illégalement aux Etats-Unis,<br />

pacifiquement ou par la violence, après<br />

le 1er janvier 1959, obtient automatiquement<br />

au bout d’un an et un jour le statut<br />

de résident permanent. Pour le dissident,<br />

l’élimination de ladite législation « serait<br />

contre-productive… pour le contrôle du<br />

flux migratoire [12] ».<br />

17 - Manuel Cuesta Morúa minimise<br />

l’impact des sanctions économiques<br />

contre la population cubaine. Selon lui, il<br />

s’agit d’un simple « embargo » et non pas<br />

d’un « blocus », omettant de signaler ainsi<br />

le caractère extraterritorial, c’est-à-dire<br />

contraire au droit international, de l’état<br />

de siège imposé à l’île depuis 1960 [13].<br />

18 - Le dissident cubain est<br />

proche des cercles de pouvoir étasuniens.<br />

Il a ainsi été auditionné au Sénat,<br />

à l’invitation du sénateur Marco Rubio,<br />

farouche opposant à tout rapprochement<br />

avec Cuba, et a exigé que l’on<br />

cesse « accuser le voisin du Nord pour<br />

les problèmes de l’île [14] ». Selon lui, les<br />

sanctions économiques sont une excuse<br />

utilisée par le gouvernement cubain pour<br />

justifier les difficultés du pays, prenant<br />

ainsi le contre-pied de la communauté internationale<br />

qui a condamné en 2014, à<br />

une écrasante majorité de 188 voix contre<br />

2 (Etats-Unis et Israël), pour la 23ème<br />

année consécutive, l’état de siège imposé<br />

aux Cubains, qui constitue le principal<br />

obstacle au développement de l’île.<br />

19 - Selon Cuesta Morúa, le rapprochement<br />

entre Washington et La Havane<br />

constitue une « victoire stratégique<br />

des Etats-Unis face au gouvernement cubain<br />

[15] ». Le Président Obama, quant<br />

à lui, ne partage pas cet avis et reconnaît<br />

que la politique d’hostilité vis-à-vis<br />

de Cuba est un échec total : « Nous allons<br />

mettre un terme à une approche<br />

obsolète qui a échoué pendant des décennies<br />

à promouvoir nos intérêts. […]<br />

Aucune nation ne nous a rejoints dans<br />

l’imposition de ces sanctions […] Après<br />

tout, ces 50 dernières années ont montré<br />

que l’isolement n’a pas marché. Il est<br />

temps d’adopter une nouvelle approche.<br />

[…]. La politique américaine vis-à-vis de<br />

Cuba a isolé les Etats-Unis de ses partenaires<br />

régionaux et internationaux, a<br />

limité [la] capacité d’influence à travers<br />

le continent américain [16] ». John Kerry,<br />

secrétaire d’Etat des Etats-Unis, est sur la<br />

même longueur d’onde : « Non seulement<br />

cette politique a échoué […], mais<br />

elle a également isolé les Etats-Unis au<br />

lieu d’isoler Cuba [17] ».<br />

20 - Le dissident cubain est un<br />

grand admirateur du modèle étasunien.<br />

Selon lui : « le modèle de succès et de<br />

bien-être, et pas seulement pour la génération<br />

de nos enfants, se trouve aux<br />

Etats-Unis. Beaucoup de nos parents et<br />

grands-parents s’y rendent pour s’insérer<br />

dans la généreuse structure de sécurité<br />

sociale que ce pays offre aux personnes<br />

âgées [18] ». Peu importe si tous les indicateurs<br />

contredisent cette affirmation. A<br />

titre d’exemple, selon les statistiques officielles,<br />

alors que les Etats-Unis sont le<br />

plus riche pays au monde, pas moins de<br />

14,5% de la population vit en dessous du<br />

seuil de pauvreté, soit 45,3 millions de<br />

personnes. De la même manière, 19,9%<br />

des enfants de moins de 18 ans souffrent<br />

de la pauvreté [19].<br />

21 - Manuel Cuesta Morúa dénonce<br />

les pays de la Nouvelle Amérique latine,<br />

à savoir le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie,<br />

le Nicaragua, le Brésil et l’Argentine,<br />

et fustige « l’antiaméricanisme historique<br />

de la région [qui] retarde la défense intègre<br />

des valeurs démocratiques dans<br />

l’hémisphère [20] ». Selon lui, aucun<br />

des présidents arrivés au pouvoir lors de<br />

scrutins reconnus pour leur transparence<br />

par les institutions internationales ne<br />

sont légitimes : « Croit-on vraiment que<br />

la Kirchner, les Lula, Correa, Morales,<br />

Ortega et Maduro sont démocrates ? ».<br />

22 - En revanche, le dissident<br />

cubain salue l’Organisation des Etats<br />

américains, « unique organisation qui<br />

dispose de mécanismes consolidés, avec<br />

une référence et une expérience traditionnelle<br />

[21] ». Pourtant, cette entité, traditionnellement<br />

soumise aux Etats-Unis au<br />

point d’être surnommée le « Ministère des<br />

colonies », suscite un rejet croissant en<br />

Amérique latine, au profit de nouvelles<br />

structures d’intégration basés sur l’égalité<br />

souveraine et la réciprocité telle que<br />

la Communauté des Etats d’Amérique<br />

latine et de la Caraïbe (CELAC) fondée<br />

en 2011, qui regroupe les 33 pays du<br />

continent américain – au-delà des différences<br />

politiques et idéologiques – à<br />

Suite à la page (13)<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Has the Release of Accused Criminals Fueled<br />

<strong>Haiti</strong>’s Latest Crime Wave?<br />

By Isabelle L. Papillon<br />

The release of a number of high profile<br />

accused criminals has been followed<br />

by a spike in crime, especially<br />

in the capital’s northern suburbs.<br />

On Apr. 17, the government<br />

stirred outrage when it released Woodly<br />

Ethéart alias Sonson Lafamilia and<br />

Renel Nelfort alias Renel le Récif, both<br />

of whom were accused of kidnapping<br />

at least 17 people and netting some<br />

$1.49 million in ransoms. Although<br />

the Justice Ministry feigned consternation,<br />

filed an appeal, and fired prosecutor<br />

Kherson Darius Charles after the<br />

irregular ruling, most <strong>Haiti</strong>ans believe<br />

that government authorities orchestrated<br />

the release of Ethéart, who is a<br />

long-time friend and business associate<br />

of President Michel Martelly.<br />

The release comes after over<br />

300 alleged bandits were freed at the<br />

end of 2014 under the pretext of a<br />

presidential pardon. Meanwhile, on<br />

Mar. 2, Justice Minister Pierre Richard<br />

Casimir announced “Operation<br />

Punch,” which aims to empty more<br />

prisoners from <strong>Haiti</strong>’s overcrowded<br />

prisons.<br />

The releases, both those planned<br />

and done, seem to have spurred a<br />

crime wave. In the towns of Croixdes-Missions<br />

and Croix-des Bouquets<br />

north of Port-au-Prince, gunmen have<br />

carried out a series of attacks.<br />

On the night of Apr. 22, gunmen<br />

broke into the home of Francisque<br />

Denis, a merchant, whom they<br />

murdered. The assailants then raped<br />

a girl, stole money, and calmly left<br />

without any police intervention.<br />

Then on the evening of Apr. 25,<br />

thugs attacked at least two orphanages.<br />

They raped girls, beat up those<br />

running the orphanages, and stole<br />

several valuables.<br />

People feel that even the police<br />

are afraid. When the police sometimes<br />

make arrests after a crime, the bandits<br />

are often released a few days later in<br />

front of everyone.<br />

And sometimes, the police are<br />

the problem. On Apr. 26, following<br />

a traffic accident, a counter-ambush<br />

team (CAT) police officer named<br />

Mackenson Denis, assigned to the National<br />

Palace, threatened with death<br />

Dr. François Berthony, who was on<br />

duty at the Hospital of the State University<br />

of <strong>Haiti</strong> (HUEH), commonly<br />

called the General Hospital. After the<br />

accident, Officer Denis sought back-up<br />

to get into the hospital in search of the<br />

doctor. Policeman Evens Joseph, who<br />

was providing security at the hospital,<br />

was disarmed and assaulted.<br />

Accused kidnappers Woodly “Sonson La Familia” Ethéart (left) and Renel “Le Récif” Nelfort were released in a<br />

highly irregular two-hour hearing on Apr. 17, provoking shock and outrage.<br />

HBO’s Vice Follows the Money in <strong>Haiti</strong><br />

But while costs nearly doubled to over<br />

$90 million, currently only 2,600 are<br />

planned and only 900 have been built<br />

thus far. USAID is no longer involved<br />

in new housing construction.<br />

Seven hundred and fifty of the<br />

900 houses were built far from the<br />

earthquake, in Caracol, the site of the<br />

international community’s flagship<br />

reconstruction project, the Caracol Industrial<br />

Park. Since the filming of the<br />

VICE investigation, more information<br />

has to come to light about the houses<br />

in Caracol. While residents are being<br />

asked to pay rent and eventually<br />

take ownership of the houses, internal<br />

assessments conducted by the<br />

Army Corp of Engineers and USAID<br />

revealed that the houses were poorly<br />

constructed, with substandard concrete,<br />

roofs that are not properly attached<br />

and broken sanitation system<br />

that causes sewage to flood the area<br />

during rains. Both USAID contractors<br />

involved have been suspended from<br />

receiving further contracts while a legal<br />

investigation is being conducted.<br />

With only around 9,000 new<br />

homes built by international donors<br />

and NGOs since the earthquake, hundreds<br />

of thousands of residents have<br />

taken to the outskirts of Port-au-<br />

Prince, to an area known as Canaan,<br />

without government services or infrastructure<br />

of any kind. While little has<br />

been done to address the burgeoning<br />

crisis, from the hills of Canaan, one<br />

can see a new $18 million sports<br />

complex built by the Olympic Committee.<br />

Johnston tells Gandhi that while<br />

billions were spent, much of the funds<br />

went to the short-term emergency response,<br />

which left little lasting impact.<br />

Meanwhile, <strong>Haiti</strong>an organizations<br />

were largely bypassed in favor of beltway<br />

firms. “The big question that’s<br />

been on everyone’s mind is where did<br />

the money go? And I think that’s when<br />

we enter this sort of ‘black box’,” Johnston<br />

says in the episode. “For every<br />

dollar that USAID spends, less than<br />

a penny actually goes directly to any<br />

<strong>Haiti</strong>an organizations,” he added.<br />

Yesterday, the Chronicle of Philanthropy<br />

published an interview with<br />

Gandhi. “Do we understand what aid<br />

is, for real? And is there really a system<br />

of accountability that is out there?” Mr.<br />

Gandhi told The Chronicle. “I think the<br />

answer is no, after being in <strong>Haiti</strong> and<br />

seeing how money was spent there.”<br />

HAÏTI EN ONDES &<br />

SÉRUM VÉRITÉ<br />

HBO’s Vice correspondent Vikram Gandhi (left) interviewing <strong>Haiti</strong>an economist Camille Chalmers in <strong>Haiti</strong>. Vice<br />

sharply criticizes the shortfalls of U.S. aid in <strong>Haiti</strong>.<br />

By Center for Economic and Policy Research (CEPR)<br />

Vikram Gandhi, VICE on HBO correspondent<br />

traveled to <strong>Haiti</strong> to see<br />

just what happened with the $10 billion<br />

in aid pledged after the earthquake<br />

that occurred more than five years<br />

ago. The episode aired at 11 PM EST<br />

on Apr. 24.<br />

In a sneak peek, Gandhi goes<br />

to the site of a housing expo held in<br />

2011. Organized by the Interim <strong>Haiti</strong><br />

Reconstruction Commission led by Bill<br />

Clinton, the expo was meant to showcase<br />

model homes that could be built<br />

across the country. With more than a<br />

million made homeless, and hundreds<br />

of thousands of homes damaged or destroyed,<br />

providing new housing was<br />

seen as key to “building back better.”<br />

“If we do this housing properly,<br />

it will lead to whole new industries being<br />

started in <strong>Haiti</strong>, creating thousands<br />

and thousands of new jobs and permanent<br />

housing,” Clinton stated after the<br />

earthquake.<br />

But, as Gandhi shows, the expo<br />

never had the intended impact. Instead,<br />

the homes were abandoned<br />

and left to decay. Now, years later, the<br />

model houses have been occupied by<br />

residents, creating a new community<br />

in the rubble of the international community’s<br />

broken promises.<br />

Gandhi speaks with CEPR Research<br />

Associate Jake Johnston, who<br />

explains how the U.S.’ premier aid<br />

agency, USAID, had an ambitious<br />

plan to build some 15,000 houses.<br />

Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />

Deux heures dʼinformation et dʼanalyse<br />

politiques animées par des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à la pointe de<br />

lʼactualité tels:<br />

Guy Dorvil, Henriot Dorcent, Bedwit<br />

Dorsainvil, Jean TH Pierre-Louis,<br />

Claudy Jean-Jacques, et pour Haïti<br />

Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Jean Claudel Merismas<br />

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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


ENTRETIEN DU PRÉSIDENT SYRI<br />

QUOTIDIEN SUÉD<br />

Le Président syrien, Bachar<br />

al-Assad, a accordé une entrevue<br />

télévisée au quotidien<br />

suédois Expressen. Elle a été<br />

publiée en anglais et en arabe<br />

par l’Agence syrienne Sana,<br />

le 17-18 avril dernier. Voici la<br />

traduction du texte intégral à<br />

partir de la version anglaise<br />

originale.<br />

Question 1 : Monsieur le<br />

Président, je tiens à vous exprimer<br />

mes plus sincères remerciements<br />

et ceux du quotidien<br />

Expressen pour nous avoir accordé<br />

cet entretien. Merci beaucoup.<br />

En ce moment même,<br />

l’organisation terroriste EIIL, et<br />

même Al-Nosra, ont envahi le<br />

camp de réfugiés d’Al-Yarmouk,<br />

alors qu’Al-Nosra qui contrôlait<br />

la frontière syro-jordanienne a<br />

pris le contrôle de Idleb. Comment<br />

décririez-vous la gravité<br />

de la situation actuelle ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Lorsque vous parlez de terrorisme,<br />

c’est toujours grave,<br />

parce que le terrorisme est<br />

toujours dangereux, n’importe<br />

quand, n’importe où, et peu<br />

importe comment il se manifeste.<br />

Il en est toujours ainsi,<br />

non seulement pour l’exemple<br />

que vous venez de mentionner<br />

qui n’est finalement que l’une<br />

de ses manifestations. C’est un<br />

long processus qui a commencé<br />

depuis des années, bien avant<br />

la crise en Syrie. Le terrorisme<br />

est grave et dangereux car il<br />

n’a ni frontières, ni limites. Il<br />

pourrait frapper n’importe où.<br />

Ce n’est pas un problème local.<br />

Ce n’est même pas un problème<br />

régional. C’est un problème<br />

mondial et c’est pourquoi il est<br />

toujours dangereux. Dans notre<br />

cas, disons que le danger est<br />

pire qu’ailleurs, non seulement<br />

à cause de la situation militaire<br />

que vous évoquez dans votre<br />

question, mais parce que le fait<br />

est qu’il bénéficie d’une couverture<br />

politique de la part de nombreux<br />

pays, de nombreux dirigeants<br />

et hauts fonctionnaires,<br />

notamment en Occident. Au<br />

tout début, nombre de ces responsables<br />

n’ont pas vu la réalité<br />

de la situation. Et aujourd’hui,<br />

cette réalité est devenue encore<br />

plus dangereuse, en raison du<br />

non respect du droit international<br />

et faute d’une organisation<br />

internationale efficace qui protégerait<br />

un pays contre un autre<br />

pays utilisant des terroristes<br />

pour le détruire par procuration.<br />

C’est ce qui se passe en Syrie.<br />

Par conséquent, je vous répondrai<br />

par l’affirmative. Oui, la<br />

situation est dangereuse ; mais,<br />

en même temps, réversible.<br />

Aussi longtemps qu’elle restera<br />

réversible, il ne sera pas trop<br />

tard pour y remédier. Avec le<br />

temps, elle deviendra d’autant<br />

plus grave que les terroristes<br />

auront endoctriné les cœurs et<br />

les esprits.<br />

Question 2 : Sauf qu’ils<br />

envahissent davantage de<br />

zones en Syrie. L’Armée et les<br />

Forces syriennes seraient-elles<br />

affaiblies ?<br />

Le Président Al-Assad :<br />

C’est là une répercussion naturelle<br />

et normale pour n’importe<br />

quelle guerre sur n’importe<br />

quelle armée, aussi forte et<br />

moderne soit-elle. Elle sape et<br />

fragilise n’importe quelle société<br />

dans tous ses aspects, son économie,<br />

son moral, et évidemment<br />

son Armée en tant que<br />

partie de cette société.<br />

Question 3 : Mais<br />

l’Armée est-elle plus faible<br />

qu’avant ? Parce que l’année<br />

dernière, nous avions constaté<br />

du gagnant-gagnant en votre<br />

faveur, du côté de l’Armée.<br />

Vous contrôliez davantage de<br />

zones du Qalamoun et ailleurs.<br />

Et aujourd’hui, par exemple, ils<br />

ont pris Idleb.<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Ceci n’est pas directement lié<br />

au fait que l’Armée soit plus ou<br />

moins forte ou affaiblie. Comme<br />

je viens de le dire : toute guerre<br />

sape n’importe quelle armée,<br />

c’est le cours normal des événements.<br />

Dans notre cas, si<br />

vous analysiez la situation sur<br />

les quatre dernières années,<br />

vous constateriez des hauts et<br />

des bas. Parfois vous gagnez,<br />

parfois vous perdez, et cela<br />

dépend de nombreux critères<br />

ou facteurs, certains spécifiquement<br />

nationaux d’ordre interne<br />

ou militaire, d’autres en relation<br />

avec le niveau de soutien<br />

dont bénéficient les terroristes.<br />

S’agissant du récent exemple<br />

d’Idleb, le facteur déterminant a<br />

été l’énorme support fourni par<br />

la Turquie aussi bien du point<br />

de vue logistique que militaire<br />

et, bien sûr, le soutien financier<br />

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Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne et le journaliste de l’Expressen<br />

fourni par l’Arabie saoudite et le<br />

Qatar.<br />

Question 4 : C’est là une<br />

information ou une opinion ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Une information. Ils sont<br />

tous apparus comme une seule<br />

armée. Dans cette bataille d’Idleb,<br />

les terroristes d’Al-Nosra<br />

faisant partie d’Al-Qaïda, le<br />

gouvernement ou les institutions<br />

et les services du renseignement<br />

turcs, ont agi comme<br />

une seule et même armée. Par<br />

conséquent, votre exemple ne<br />

dépendait pas de l’affaiblissement<br />

de notre Armée, mais du<br />

soutien apporté aux terroristes<br />

par la Turquie.<br />

Question 5 : Il y a quatre<br />

ans, la Turquie, le Qatar et<br />

l’Arabie saoudite, avaient leur<br />

agenda. Est-ce que cela a changé<br />

? Ont-ils changé cet agenda ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Tout d’abord, ce ne sont<br />

pas des pays indépendants,<br />

de sorte qu’ils ne peuvent pas<br />

avoir leur propre agenda. Ils<br />

ont leur propre comportement<br />

borné, vindicatif ou haineux,<br />

parfois mis à profit pour servir<br />

d’autres agendas. Ici, soyons<br />

francs, et disons qu’il s’agit plus<br />

particulièrement de celui des<br />

États-Unis. Nous ne pouvons<br />

donc pas dire qu’ils ont leur<br />

propre agenda. En revanche,<br />

nous pouvons dire qu’ils n’ont<br />

pas changé. Ils soutiennent toujours<br />

les mêmes terroristes, leur<br />

comportement n’étant pas lié<br />

à la crise en Syrie. Ils ont soutenu<br />

les terroristes en Afghanistan,<br />

ils ont soutenu l’idéologie<br />

wahhabite et l’extrémisme qui<br />

a récemment conduit au terrorisme<br />

en Europe. Depuis des<br />

décennies, ils soutiennent la<br />

même idéologie et les mêmes<br />

factions sous différents noms et<br />

labels en Syrie. Rien n’a donc<br />

changé, car c’est leur comportement<br />

naturel.<br />

Question 6 : De quelle<br />

idéologie parlez-vous ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: De l’idéologie wahhabite qui<br />

constitue la base de tout terrorisme<br />

dans le monde. Ces dernières<br />

décennies, aucune opération<br />

terroriste au Moyen-Orient<br />

et dans le monde n’a échappé<br />

à cette idéologie. Tout terroriste<br />

fonde sa doctrine sur l’idéologie<br />

wahhabite.<br />

Question 7 : L’idéologie<br />

wahhabite est liée au « 11<br />

septembre » ainsi que tous les<br />

groupes terroristes. Les États-<br />

Unis ne sont-il pas au courant<br />

de ce lien et continuent à soutenir<br />

l’Arabie saoudite ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: C’est une question très importante<br />

puisque dans les années<br />

1980, les États-Unis désignaient<br />

ces mêmes groupes<br />

d’Al-Qaïda et de Talibans, en<br />

Afghanistan, de « Saints combattants<br />

» [Holy fighters]. C’est<br />

ainsi qu’ils étaient présentés<br />

par le Président Bush. Ce n’est<br />

qu’après le 11 Septembre 2001<br />

qu’ils les ont qualifiés de terroristes.<br />

Le problème avec les<br />

États-Unis et, bien sûr avec certains<br />

responsables occidentaux,<br />

c’est qu’ils pensent pouvoir utiliser<br />

le terrorisme comme une<br />

carte en poche, une carte politique.<br />

En fait, le terrorisme est<br />

tel un scorpion ; dès qu’il aura<br />

une chance de vous mordre, il le<br />

fera. Par conséquent, ils sont au<br />

courant, mais n’ont pas mesuré<br />

le danger de l’usage du terrorisme<br />

comme carte politique.<br />

Question 8 : Monsieur<br />

le Président, une délégation officielle<br />

syrienne et une partie de<br />

l’opposition se sont récemment<br />

réunies à Moscou. Cette rencontre<br />

a-t-elle débouché sur un<br />

quelconque résultat positif ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Oui. Nous pouvons dire oui,<br />

parce qu’alors que, comme vous<br />

le savez, elle a été précédée de<br />

nombreuses autres rencontres.<br />

C’est la première fois que l’on<br />

est parvenu à un accord sur<br />

certains principes de base pour<br />

le futur dialogue inter-syrien.<br />

Nous ne les avons pas encore<br />

finalisés, le calendrier étant<br />

très chargé et faute de temps.<br />

Deux jours de dialogue entre les<br />

représentants de l’opposition,<br />

suivis de deux jours de dialogue<br />

avec les représentants du gouvernement,<br />

d’où quatre jours<br />

qui n’ont pas été suffisants pour<br />

finaliser le calendrier. Mais une<br />

percée, même partielle, signifie<br />

que la prochaine rencontre sera<br />

prometteuse quant à un accord<br />

complet sur les principes du<br />

dialogue en vue d’une solution<br />

syrienne au conflit.<br />

Question 9 : Ce que vous<br />

dites, Monsieur le Président,<br />

est très important étant donné<br />

que l’Envoyé spécial des Nations<br />

Unies, M. Staffan de Mistura,<br />

est en train de planifier<br />

une série de consultations qui<br />

devraient débuter en mai, ou en<br />

Juin, pour tenter de trouver un<br />

terrain d’entente entre les principaux<br />

États ayant un intérêt<br />

dans le conflit. Qu’en pensezvous<br />

?<br />

Le Président Al-Assad :<br />

Je suis d’accord avec De Mistura<br />

sur ce point, parce qu’il n’est<br />

ni logique, ni objectif, de con-<br />

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10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


EN BACHAR AL-ASSAD AVEC LE<br />

OIS EXPRESSEN !<br />

Plus de 3 millions de Syriens, de déplacés ou de réfugiés ont fui la guerre selon des chiffres<br />

publiés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR)<br />

sidérer que le conflit est purement<br />

interne et entre factions<br />

syriennes. En fait, le problème<br />

n’est pas très compliqué, mais<br />

il l’est devenu en raison de<br />

l’intervention extérieure, et tout<br />

plan que vous voudriez appliquer<br />

dans le but de le résoudre<br />

sera voué à l’échec à cause de<br />

cette ingérence extérieure. C’est<br />

ce qui s’est passé à Alep quand<br />

les Turcs ont invité les factions<br />

de terroristes, qu’ils soutiennent<br />

et dirigent, à refuser de coopérer<br />

avec De Mistura. Je pense donc<br />

qu’il est parfaitement conscient<br />

que s’il n’arrive pas à convaincre<br />

ces pays de cesser leur<br />

soutien aux terroristes et de<br />

laisser les Syriens résoudre leur<br />

problème, il ne réussira pas.<br />

Question 10 : Quelle est<br />

votre opinion sur les efforts de<br />

De Mistura ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Nous avons discuté ensemble<br />

de son plan pour Alep, lequel<br />

s’est révélé compatible avec<br />

nos efforts pour la réconciliation<br />

[Mousalaha] dans plusieurs<br />

régions syriennes. C’est<br />

un domaine où nous avons<br />

pu réussir et où nous pouvons<br />

mieux faire encore, à partir du<br />

moment où les gens reviennent<br />

vers la normalité, bénéficient de<br />

l’amnistie gouvernementale et<br />

déposent leurs armes… Le plan<br />

de De Mistura repose donc sur<br />

ce même principe de réconciliation.<br />

C’est pour cela que nous<br />

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l’avons soutenu dès le début et<br />

que nous continuons à le soutenir.<br />

Question 11 : Monsieur<br />

le Président, la Suède est le seul<br />

pays d’Europe qui accorde un<br />

droit de séjour permanent aux<br />

personnes qui fuient la guerre<br />

en Syrie. Qu’est-ce que cela<br />

signifie pour vous, et comment<br />

voyez-vous la politique suédoise<br />

?<br />

Le Président Al-Assad :<br />

Sur ce sujet ou en général ?<br />

Question 12 : Sur ce sujet<br />

précis.<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Je pense que la position de la<br />

Suède face à plusieurs conflits<br />

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dont le conflit syrien, est appréciée<br />

partout dans le monde,<br />

non seulement dans notre pays.<br />

Maintenant, c’est une bonne<br />

chose d’accorder un refuge à ces<br />

personnes qui fuient la guerre,<br />

mais si vous demandiez à ces<br />

Syriens ce qu’ils souhaitent, ils<br />

vous répondront qu’ils veulent<br />

qu’on mette fin à cette guerre.<br />

C’est leur objectif et c’est par<br />

conséquent le nôtre. Comment ?<br />

La Suède étant un pays important<br />

de l’Union européenne, je<br />

pense qu’elle peut jouer un rôle<br />

majeur dans la levée des sanctions,<br />

car nombre de Syriens qui<br />

ont rejoint la Suède ou d’autres<br />

pays n’ont pas quitté en raison<br />

des seules actions terroristes,<br />

mais aussi à cause de l’embargo<br />

qui les privent de leurs moyens<br />

de subsistance au quotidien.<br />

Donc : lever cet embargo qui affecte<br />

chaque Syrien et, en même<br />

temps interdire à tout pays européen<br />

de servir de couverture<br />

aux terroristes, qu’ils soient<br />

présentés comme une opposition<br />

pacifique ou une opposition<br />

modérée. Aujourd’hui, il<br />

est prouvé et parfaitement clair<br />

que cette dite opposition revient<br />

au même qu’Al-Nosra, Al-<br />

Qaïda ou les Frères Musulmans.<br />

Troisièmement, faire pression<br />

sur les pays qui soutiennent les<br />

terroristes et empêchent la mise<br />

en œuvre de tout plan de paix<br />

en Syrie -comme dans le cas<br />

d’Alep et du plan de De Mistura<br />

que vous venez d’évoquer- principalement<br />

l’Arabie saoudite, le<br />

Qatar et la Turquie. Je pense que<br />

c’est la meilleure aide humanitaire<br />

et politique que la Suède<br />

pourrait offrir au peuple syrien.<br />

Question 13 : Embargo,<br />

guerre, des millions de déplacés<br />

ou de réfugiés qui ont fui le<br />

pays. Ceci a été décrit comme la<br />

pire crise de réfugiés depuis la<br />

Seconde Guerre mondiale. Dans<br />

ces conditions, quelle est votre<br />

part de responsabilité, Monsieur<br />

le Président ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Même d’un point de vue humanitaire,<br />

je pense que comparer<br />

ce qui se passe en Syrie à ce<br />

qui s’est passé pendant la Seconde<br />

Guerre mondiale est une<br />

énorme exagération. Pour des<br />

raisons politiques, il n’y a pas<br />

de comparaison possible. Mais<br />

indépendamment de cela, les<br />

opérations terroristes font que<br />

nous avons des millions de personnes<br />

déplacées d’une région<br />

à une autre et c’est une énorme<br />

charge, dont nous avons assumé<br />

la plus grosse part jusqu’ici.<br />

Vous entendez beaucoup parler<br />

des sommes qu’offriraient les<br />

organisations internationales<br />

et ceux qui s’autoproclament «<br />

Amis de la Syrie » pour soutenir<br />

les Syriens. Au cas où la réalité<br />

vous intéresse, en 2014, ces<br />

pays n’ont contribué qu’à 22%<br />

de ce que l’État syrien a assuré<br />

en temps de guerre. C’est une<br />

énorme différence, le rapport<br />

étant de 1/5.<br />

Question 14 : À l’intérieur<br />

du pays ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Oui, à l’intérieur de la Syrie.<br />

Quant au secteur de la Santé, ce<br />

rapport passe à 1/18. Ici aussi,<br />

nous portons le plus gros poids.<br />

En sachant qu’en plus de tout<br />

cela, nous continuons à verser<br />

les salaires, à envoyer les vaccins<br />

pour enfant, et à fournir<br />

les nécessités de base aux hôpitaux,<br />

même en zones contrôlées<br />

par les terroristes. Donc, nous<br />

dirigeons le pays et en assumons<br />

la charge.<br />

Question 15 : Selon<br />

SAPO, l’Agence du renseignement<br />

suédois, il y aurait actuellement<br />

beaucoup de djihadistes<br />

suédois en Syrie, leur retour en<br />

Suède étant considéré comme la<br />

plus grande menace nationale.<br />

Êtes-vous d’accord ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Comme je l’ai déjà dit, je ne<br />

regarde pas le terrorisme sous<br />

l’angle national ou régional,<br />

mais sous un angle mondial.<br />

S’il est vrai que la Suède fait<br />

partie de l’Europe ou du groupe<br />

des pays scandinaves en Europe,<br />

sachez que les plus dangereux<br />

des dirigeants de l’EIIL<br />

qui se trouvent en Syrie, sont<br />

scandinaves.<br />

Question 16 : C’est une<br />

information ?<br />

Le Président Al-Assad :<br />

Oui, c’est une information. C’est<br />

ce que nous possédons comme<br />

information. Vous ne pouvez pas<br />

isoler le groupe des pays scandinaves<br />

ou la Suède de l’Europe<br />

et, par conséquent, tant que le<br />

terrorisme se développe dans<br />

différents pays européens, la<br />

Suède n’est pas en sécurité. De<br />

même, tant que l’arrière-cour de<br />

l’Europe -notamment la zone<br />

méditerranéenne et l’Afrique<br />

du Nord- sont plongées dans le<br />

chaos grouillant de terroristes,<br />

l’Europe n’est pas en sécurité.<br />

Oui, je suis donc d’accord avec<br />

vous sur le fait que la Suède est<br />

face à une menace de première<br />

importance, mais vous ne pouvez<br />

pas en parler comme d’une<br />

menace strictement nationale.<br />

Question 17 : Est-ce que<br />

la Suède vous a demandé de lui<br />

communiquer vos informations<br />

sur ces combattants de l’EIIL ou<br />

d’autres djihadistes ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Non, il n’y a aucun contact<br />

entre nos agences de renseignement.<br />

Question 18 : Monsieur<br />

le Président, en Décembre<br />

2010, Taimour Abdulwahab, un<br />

terroriste suédois formé en Irak<br />

et en Syrie, a mené une attaque<br />

suicide à Stockholm. Récemment,<br />

le même scénario s’est<br />

produit à Paris contre Charlie<br />

Hebdo, puis à Copenhague.<br />

Pensez-vous que les pays occidentaux<br />

devront faire face à un<br />

tel scénario dans le futur ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Tout ce qui s’est passé en<br />

Europe -je parle des attaques<br />

terroristes- nous l’avions appréhendé<br />

dés le tout début de la<br />

crise. J’avais dit : « La Syrie est<br />

une ligne de faille. Si vous jouez<br />

avec, les vibrations engendrées<br />

par le séisme se propageront<br />

dans plusieurs directions dont<br />

l’Europe et non seulement dans<br />

notre région ». À l’époque, ils<br />

ont répondu : « Le Président<br />

syrien menace… ». En fait, je<br />

ne menaçais pas. Je décrivais<br />

ce qui risquait d’arriver. Il ne<br />

fallait pas être un génie, car vu<br />

l’ensemble des événements que<br />

nous avons vécus à plusieurs<br />

reprises, nous avons l’expérience<br />

de ce type de terroristes<br />

depuis bientôt cinquante ans. Ils<br />

n’ont donc pas écouté, mais ils<br />

avaient été prévenus. Et ce que<br />

nous avons vu en France contre<br />

Charlie Hebdo, les attentats<br />

suicides récents à Copenhague,<br />

les attentats à Londres et en<br />

Espagne il y a dix ans, ne sont<br />

que la pointe de l’iceberg, le terrorisme<br />

étant une énorme montagne.<br />

Ce ne sont donc pas des<br />

événements isolés. Lorsqu’ils se<br />

produisent, vous devez savoir<br />

que la montagne existe sous<br />

la mer et que vous ne la voyez<br />

pas. Par conséquent, oui ; aussi<br />

longtemps que cette montagne<br />

est là et que nombre de responsables<br />

européens continuent à<br />

aduler des pays comme l’Arabie<br />

saoudite et le Qatar, juste pour<br />

leur argent, et vendent leurs<br />

valeurs, permettant à l’obscurantisme<br />

de l’idéologie wahhabite<br />

d’infiltrer certaines communautés<br />

en Europe, nous devons<br />

nous attendre à davantage d’attaques<br />

de ce genre.<br />

Question 19 : Quel est le<br />

moyen le plus efficace pour lutter<br />

contre le terrorisme ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Premièrement, le terrorisme<br />

ce n’est pas la guerre. C’est<br />

avant tout un état d’esprit, une<br />

culture à laquelle vous devez<br />

faire face. Vous devez composer<br />

avec de manière idéologique,<br />

notamment par l’éducation et<br />

la culture. Deuxièmement, le<br />

terrorisme exploite les pauvres.<br />

Vous devez donc traiter la pauvreté<br />

en portant une attention<br />

particulière à la croissance économique<br />

et au développement.<br />

Troisièmement, vous devez<br />

régler la question politique que<br />

les terroristes utilisent pour<br />

endoctriner les jeunes en prétendant<br />

résoudre les problèmes<br />

politiques de notre région. Par<br />

exemple, la question de la paix<br />

est l’une des principales raisons<br />

exploitées pour leur recrutement.<br />

Question 20 : Quelle<br />

paix ? Vous voulez dire le processus<br />

de paix ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Je veux parler de la résolution<br />

du problème entre Arabes et Israéliens,<br />

parce que c’est l’une<br />

des raisons du désespoir de ces<br />

jeunes qui veulent mourir pour<br />

aller vers le paradis et une vie<br />

meilleure. C’est ainsi qu’ils raisonnent<br />

et vous devez régler les<br />

causes de ce désespoir. Et enfin,<br />

un dernier moyen de lutte contre<br />

le terrorisme est l’échange<br />

d’informations entre les services<br />

de renseignement. Pour<br />

conclure, vous ne pouvez pas<br />

lutter contre le terrorisme par la<br />

guerre. La guerre ne peut servir<br />

qu’à vous défendre contre le<br />

terrorisme armé.<br />

Question 21 : Monsieur<br />

le Président, l’EIIL a demandé<br />

à tous ses partisans à travers<br />

le monde de se rendre en Syrie<br />

et en Irak pour peupler son soidisant<br />

califat. Comment voyezvous<br />

l’avenir de l’EIIL ?<br />

Le Président Al-Assad<br />

: Bien que l’EIIL ne soit pas un<br />

problème spécifiquement syrien<br />

et qu’il est présent en Irak, au<br />

Liban, en Égypte et dans beaucoup<br />

d’autres pays, permettezmoi<br />

de parler de la Syrie en premier,<br />

car je ne peux pas parler<br />

au nom d’autres sociétés de la<br />

région. Concernant la Syrie, je<br />

pense que l’EIIL n’a toujours<br />

pas réussi à se construire un milieu<br />

réellement incubateur dans<br />

notre société. À court terme, il<br />

n’a donc pas de futur en Syrie.<br />

En revanche, à moyen et long<br />

termes, quand il aura endoctriné<br />

les cœurs et les esprits, en<br />

particulier les jeunes et les enfants,<br />

cet espace n’aura qu’un<br />

seul avenir ; l’avenir d’Al-Qaïda,<br />

de l’EIIL, d’Al-Nosra et des<br />

Frères Musulmans à la fois. Ce<br />

sera votre arrière-cour. Ce sera<br />

l’arrière-cour de l’Europe.<br />

Suite à la page (14)<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

La cécité de l’Union européenne face à<br />

la stratégie militaire des États-Unis<br />

Par Thierry Meyssan<br />

Les responsables de l’Union européenne<br />

se trompent complètement sur<br />

les attentats islamistes en Europe et<br />

les migrations vers l’Union de gens<br />

fuyant les guerres. Thierry Meyssan<br />

montre ici que tout ceci n’est pas la<br />

conséquence accidentelle des conflits<br />

au Moyen-Orient élargi et en Afrique,<br />

mais un objectif stratégique des États-<br />

Unis.<br />

Les dirigeants de l’Union européenne<br />

se trouvent soudainement confrontés<br />

à des situations inattendues.<br />

D’une part des attentats ou tentatives<br />

d’attentats perpétrées ou préparées par<br />

des individus n’appartenant pas à des<br />

groupes politiques identifiés ; d’autre<br />

part un afflux de migrants via la Méditerranée,<br />

dont plusieurs milliers meurent<br />

à leurs portes.<br />

En l’absence d’analyse stratégique,<br />

ces deux événements sont considérés<br />

a priori comme sans relation<br />

et sont traités par des administrations<br />

différentes. Les premiers ressortent<br />

du Renseignement et de la police, les<br />

seconds des douanes et de la Défense.<br />

Ils ont pourtant une origine commune<br />

: l’instabilité politique au Levant et en<br />

Afrique.<br />

L’Union européenne s’est privée<br />

des moyens de comprendre<br />

Si les académies militaires de l’Union européenne<br />

avaient fait leur travail, elles<br />

auraient étudié depuis une quinzaine<br />

d’années la doctrine du « grand frère<br />

» états-unien. En effet, depuis de très<br />

longues années, le Pentagone publie<br />

toutes sortes de documents sur la «<br />

théorie du chaos » empruntée au philosophe<br />

Leo Strauss. Il y a quelques<br />

mois encore, un fonctionnaire qui aurait<br />

dû être à la retraite depuis plus de<br />

25 ans, Andrew Marshall, disposait<br />

d’un budget de 10 millions de dollars<br />

annuels pour mener des recherches à ce<br />

sujet [1]. Mais aucune académie militaire<br />

de l’Union n’a sérieusement étudié<br />

cette doctrine et ses conséquences. À la<br />

fois parce que c’est une forme de guerre<br />

barbare et parce qu’elle a été conçue<br />

par un maître à penser des élites juives<br />

états-uniennes. Or, c’est bien connu,<br />

les États-Unis-qui-nous-ont-sauvésdu-nazisme<br />

ne peuvent préconiser de<br />

telles atrocités [2].<br />

Si les hommes politiques de<br />

l’Union européenne avaient voyagé un<br />

tant soit peu, non seulement en Irak,<br />

en Syrie, en Libye, dans la corne de<br />

l’Afrique, au Nigeria et au Mali, mais<br />

aussi en Ukraine, ils auraient vu de leurs<br />

propres yeux l’application de cette doctrine<br />

stratégique. Mais, ils se sont contentés<br />

de venir parler dans un bâtiment<br />

de la zone verte à Bagdad, sur une estrade<br />

à Tripoli ou sur la place Maïdan de<br />

Kiev. Ils ignorent ce que vivent les populations<br />

et, sur requête de leur « grand<br />

frère », ont souvent fermé leurs ambassades<br />

de sorte qu’ils se sont privés<br />

d’yeux et d’oreilles sur place. Mieux, ils<br />

ont souscrit, toujours à la requête de leur<br />

« grand frère », à des embargos, de sorte<br />

qu’aucun homme d’affaire n’ira non<br />

plus sur place voire ce qui s’y passe.<br />

Le chaos n’est pas un accident,<br />

c’est le but<br />

Contrairement à ce qu’a dit le président<br />

François Hollande, la migration<br />

des Libyens n’est pas la conséquence<br />

d’un « manque de suivi » de l’opération<br />

« Protecteur unifié », mais le résultat<br />

recherché par cette opération dans<br />

laquelle son pays jouait un rôle leader.<br />

Le chaos ne s’est pas installé parce<br />

que les « révolutionnaires libyens »<br />

n’ont pas su se mettre d’accord entre<br />

eux après la « chute » de Mouammar<br />

el-Kadhafi, il était le but stratégique<br />

Le Conseil européen du 23 avril <strong>2015</strong> observe une minute de silence en<br />

mémoire des migrants perdus en Méditerranée.<br />

Un nombre indéterminé de migrants est mort en Méditerranée. Parfois,<br />

les vagues rapportent des corps sur les plages italiennes où les douanes<br />

saisissent une embarcation remplie de cadavres.<br />

Le 8 mai 2007 (date anniversaire de la chute du régime nazi allemand),<br />

à Ternopol (ouest de l’Ukraine), des groupuscules nazis et islamistes<br />

créent un prétendu Front anti-impérialiste afin de lutter contre la Russie.<br />

Des organisations de Lituanie, de Pologne, d’Ukraine et de Russie y<br />

participent, dont les séparatistes islamistes de Crimée, d’Adyguée,<br />

du Dagestan, d’Ingouchie, du Kabardino-Balkarie, du Karatchaïévo-<br />

Tcherkessie, d’Ossétie, de Tchétchénie. Ne pouvant s’y rendre du fait des<br />

sanctions internationales, Dokka Umarov, y fait lire sa contribution. Le<br />

Front est présidé par Dmytro Yarosh, devenu aujourd’hui conseiller au<br />

ministère de la Défense ukrainien.<br />

des États-Unis. Et ceux-ci y sont parvenus.<br />

Il n’y a jamais eu de « révolution<br />

démocratique » en Libye, mais<br />

une sécession de la Cyrénaïque. Il n’y<br />

a jamais eu d’application du mandat de<br />

l’Onu visant à « protéger la population<br />

», mais le massacre de 160 000 Libyens,<br />

dont trois quart de civils, sous les<br />

bombardements de l’Alliance (chiffres<br />

de la Croix-Rouge internationale).<br />

Je me souviens, avant que je<br />

n’intègre le gouvernement de la Jamahiriya<br />

arabe libyenne, avoir été sollicité<br />

pour servir de témoin lors d’une<br />

rencontre à Tripoli entre une délégation<br />

états-unienne et des représentants libyens.<br />

Lors de cette longue conversation,<br />

le chef de la délégation US a expliqué<br />

à ses interlocuteurs que le Pentagone<br />

était prêt à les sauver d’une mort certaine,<br />

mais exigeait que le Guide leur<br />

soit livré. Il a ajouté que lorsque el-<br />

Kadhafi serait mort, la société tribale ne<br />

parviendrait pas à valider un nouveau<br />

leader avant au moins une génération,<br />

le pays serait alors plongé dans un chaos<br />

qu’il n’a jamais connu. J’ai relaté cet<br />

entretien dans de nombreuses circonstances<br />

et n’ai cessé, dès le lynchage<br />

du Guide, en octobre 2011, de prédire<br />

ce qui advient aujourd’hui.<br />

La « théorie du chaos »<br />

Lorsqu’en 2003, la presse étatsunienne<br />

a commencé à évoquer la «<br />

théorie du chaos », la Maison-Blanche<br />

a riposté en évoquant un « chaos constructeur<br />

», laissant entendre que l’on<br />

détruirait des structures d’oppression<br />

pour que la vie puisse jaillir sans contrainte.<br />

Mais jamais Leo Strauss, ni le<br />

Pentagone jusque-là, n’avaient employé<br />

cette expression. Au contraire,<br />

selon eux, le chaos devait être tel que<br />

rien ne puisse s’y structurer, hormis<br />

la volonté du Créateur de l’Ordre nouveau,<br />

les États-Unis [3].<br />

Suite à la page (14)<br />

La reconquête de la<br />

souveraineté des peuples<br />

doit devenir le cœur<br />

battant de la gauche<br />

Par Morvan Burel<br />

Chômage élevé, augmentation de la<br />

pauvreté, généralisation de la précarité,<br />

explosion des inégalités… La<br />

crise financière de 2007-2008 a exacerbé<br />

en Europe une crise économique,<br />

sociale et politique déjà structurellement<br />

installée depuis plusieurs décennies.<br />

Elle prend racine dès le début des<br />

années 1980.<br />

A cette époque, alors que le<br />

monde du socialisme réellement<br />

existant s’écroule, les libéraux radicaux<br />

accèdent au pouvoir. Profitant<br />

d’une victoire dans la confrontation<br />

idéologique, ils parviennent facilement<br />

à imposer leur programme, garanti<br />

selon eux par une forme d’inéluctabilité<br />

historique. Les socialistes alors aux<br />

commandes de la France choisissent<br />

de se mettre au pas dès 1983. C’est<br />

le fameux « tournant de la rigueur » :<br />

en choisissant de se rattacher à l’ordre<br />

économique néolibéral, la France oriente<br />

le projet européen dans cette même<br />

voie et contribue à diffuser l’idée d’une<br />

impuissance progressive des Etats face<br />

à la mondialisation économique. Désormais,<br />

qu’ils soient conservateurslibéraux<br />

ou sociaux-démocrates (puis<br />

sociaux-libéraux), les gouvernements<br />

n’ont plus vocation à agir sur l’état<br />

du monde. Au contraire, au nom de la<br />

poursuite de la compétitivité nationale<br />

dans un monde sans frontières, le politique<br />

déconstruit méthodiquement et<br />

systématiquement les acquis sociaux,<br />

arrachés durement par le mouvement<br />

ouvrier.<br />

La mondialisation économique,<br />

impulsée par les gouvernements, a<br />

pourvu les détenteurs de capitaux d’un<br />

extraordinaire levier pour favoriser<br />

leurs intérêts au détriment de ceux des<br />

salariés. La dérégulation des échanges<br />

de marchandises et de capitaux a permis<br />

aux multinationales de mettre en<br />

concurrence les travailleurs dans un<br />

espace plus vaste que celui des Etats, et<br />

donc de mettre en concurrence les Etats<br />

eux-mêmes, les législations de ces Etats<br />

elles-mêmes. Les gouvernements n’ont<br />

plus d’autre ambition que de rendre leur<br />

territoire le plus compétitif possible pour<br />

retenir ou attirer les détenteurs de capitaux.<br />

Ceux-ci n’hésitent plus à exercer<br />

un chantage permanent dans le but de<br />

réduire ou supprimer les dispositifs qui<br />

nuisent à la rentabilité maximum de<br />

leurs investissements.<br />

De nombreux salariés ont déjà<br />

fait les frais des fermetures de sites industriels<br />

occasionnées par les délocalisations,<br />

beaucoup ont dû accepter des<br />

dégradations de leurs conditions de travail<br />

face à des situations de chantage à<br />

l’emploi et tous ont subi des législations<br />

sociales en recul (santé, retraite, accès<br />

aux services publics, etc.).<br />

La poursuite de la compétitivité<br />

économique comme objectif pour une<br />

société constitue la négation absolue de<br />

la souveraineté populaire. La souveraineté<br />

peut en effet se définir comme<br />

la capacité du peuple de se doter et de<br />

mettre en œuvre des règles de vie commune<br />

choisies librement. Ces normes<br />

concernent bien évidemment le champ<br />

économique et social. En effet, c’est<br />

dans ce domaine que se définissent des<br />

concepts aussi importants que la répartition<br />

des richesses, la solidarité entre<br />

les individus, la protection face aux<br />

aléas de la vie (maladie, invalidité au<br />

travail, vieillesse), etc. Les choix effectués<br />

par le peuple souverain en matière<br />

économique et sociale représentent<br />

d’ailleurs une grande partie de son<br />

identité culturelle. La France s’est caractérisée<br />

par la construction d’une très<br />

forte solidarité, contraignant, plus que<br />

dans les pays anglo-saxons par exemple,<br />

les détenteurs de capitaux au bienêtre<br />

commun.<br />

L’érection de la compétitivité<br />

en dogme rend précisément ces choix<br />

impossibles. Les normes économiques<br />

et sociales s’alignent toutes sur une<br />

norme présentée comme incontournable,<br />

à laquelle il convient de s’adapter,<br />

afin d’attirer ou de retenir sur son territoire<br />

les capitaux, et donc les emplois.<br />

Et comme cette norme est définie par<br />

les capitalistes, elle s’aligne toujours sur<br />

le moins-disant. En établissant cette règle<br />

de la vie économique, en détruisant<br />

au nom de cette sacro-sainte compétitivité<br />

leurs normes sociales, les Etats<br />

renoncent de fait à ce qui doit être leur<br />

rôle, c’est-à-dire l’exercice de la souveraineté<br />

déléguée par le peuple.<br />

Restaurer la souveraineté perdue<br />

doit donc figurer au coeur du corpus<br />

revendicatif des organisations de<br />

la gauche de transformation sociale,<br />

à part égale avec la description de la<br />

nouvelle société qu’elle appelle de ses<br />

vœux.<br />

En France, les causes de la crise,<br />

la nécessité de dénoncer fermement<br />

les politiques de dérégulation et de<br />

privatisation, la prise en compte de la<br />

nouvelle donne environnementale ont<br />

été analysées par les organisations de<br />

la gauche de transformation sociale,<br />

partis et syndicats. Ils ont élaboré un<br />

discours cohérent autour d’un modèle<br />

alternatif de société : plus de justice sociale,<br />

rééquilibrage du rapport capital/<br />

travail, renforcement des services publics,<br />

révolution énergétique, etc. Ce que<br />

les citoyens n’ont pas perçu, c’est leur<br />

capacité politique à mettre en œuvre<br />

une alternative, ici et maintenant. Soit<br />

les moyens de la souveraineté pour appliquer<br />

de manière effective les idées<br />

proposées.<br />

L’échec du Front de gauche aux<br />

élections de 2014 et <strong>2015</strong> (municipales,<br />

européennes et départementales)<br />

et du mouvement social à créer les conditions<br />

d’une contestation d’ampleur<br />

(aucune grève majeure n’a eu lieu<br />

depuis l’opposition à la « réforme » sur<br />

les retraites en 2010 menée par Nicolas<br />

Sarkozy et François Fillon) peut<br />

s’analyser ainsi. Les citoyens sont demeurés<br />

incrédules sur la capacité de ces<br />

organisations à renverser le rapport de<br />

forces imposé par les multinationales<br />

dans une économie mondialisée. Comment<br />

expliquer sinon que la crise permanente,<br />

l’ampleur destructrice prise<br />

par celle-ci depuis 2008 n’aient pas<br />

permis à ses dénonciateurs de rencontrer<br />

une adhésion auprès des citoyens<br />

les plus durement touchés ?<br />

La restauration de la souveraineté<br />

implique inévitablement une dénonciation<br />

de l’ordre européen actuel.<br />

Sur ce point crucial, le discours des syndicats<br />

et des partis politiques de gauche<br />

est demeuré beaucoup trop flou, timide<br />

et ambigu.<br />

L’Union européenne (UE) a en<br />

effet précisément dilué la souveraineté<br />

populaire, grâce à la libre circulation<br />

des marchandises et des capitaux, et<br />

imposé ainsi une domination des intérêts<br />

économiques privés.<br />

La politique de libre-échange est<br />

au coeur du projet européen. Elle est<br />

garantie par les traités constitutifs de<br />

la construction européenne (traité de<br />

Rome de 1957 et Acte unique européen<br />

de 1986 principalement). L’absence<br />

de régulation des flux marchands<br />

Suite à la page (18)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


Suite de la page (8 )<br />

appréhendés comme instrument<br />

idéologique mis au service de la géopolitique<br />

et expression de la volonté<br />

de puissance de grandes nations pour<br />

nous imposer leur culture. Autrement<br />

dit, la flamme idéologique des droits<br />

de l’homme est en train de pâlir, voire<br />

embraser les espoirs de la garantie de<br />

la souveraineté dont le point d’ancrage<br />

se situe au niveau de la capacité de<br />

l’Etat à édicter des normes jugées essentielles<br />

pour assurer le bien-être de<br />

ses citoyens. Cette logique d’imposition<br />

de valeur, de la vision et d’idéologie, ne<br />

vise, en effet, qu’à polluer la dimension<br />

éthique, politique et juridique de droits<br />

de l’homme, compris comme le reflet de<br />

la légitimité de la dignité de l’être humain.<br />

On est amené à parler, de ce point<br />

de vue, de la question de la souveraineté<br />

comme l’expression d’une idéologie<br />

ou d’une utopie dans son effectivité, en<br />

raison de grandes manipulations auxquelles<br />

elle est en train d’être confrontée<br />

relativement aux droits de l’homme.<br />

Aussi, la souveraineté de l’Etat, deviendra-t-elle<br />

quelque chose d’universel.<br />

De plus, serons-nous appelés à parler<br />

d’une souveraineté universelle au<br />

même titre que les droits de l’homme<br />

qui sont qualifiés d’universels, malgré<br />

les contraintes auxquelles ils font<br />

face, à savoir contraintes culturelles,<br />

idéologiques, sociales et économiques ?<br />

Me Clément NOEL, Av.-<br />

Linguiste et Avocat<br />

Au Barreau de Port-au-Prince<br />

Suite de la page (6)<br />

5) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a, pran desizyon<br />

pou yo pa pran wout eleksyon ak Martelly<br />

anba okipasyon peyi a<br />

6) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a deklare Eleksyon<br />

pa posib ak Martelly sou pouvwa,<br />

Eleksyon pa posib ak prezans MINUS-<br />

TAH nan peyi a<br />

7) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a pran desizyon pou<br />

relanse Mobilizasyon an a pati premye<br />

Me ansanm ak ouvriye eksplwate yo<br />

epi 18 Me gwo manifestasyon pou kapote<br />

Martelly sou pouvwa<br />

8) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a pran angajman<br />

pou batize relansman mobilizasyon<br />

an sou non ‘’ Mobilizasyon lakansyèl’’<br />

yon mobilizasyon ki pral pran tout<br />

Suite de la page (3)<br />

Edouard Alexis/Jude Célestin soit pour<br />

favoriser un autre candidat inconnu<br />

sorti de sa manche.<br />

L’on n’oublie pas non plus<br />

l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL)<br />

qui, le premier, avait parlé de « Primaire<br />

» pour départager ses candidats à<br />

la présidence. Ce parti n’avait pas tors.<br />

Quatre membres influents ont fait acte<br />

de candidature pour la prochaine présidentielle<br />

et commencent à s’affronter<br />

en interne dans les urnes. Il s’agit de<br />

son Coordonnateur général, le professeur<br />

Sauveur Pierre-Etienne, de l’ancien<br />

Président du Sénat, Edgard Leblanc<br />

Fils aussi ancien dirigeant de l’OPL,<br />

du sénateur François Anick Joseph de<br />

l’Artibonite et enfin du sénateur du Centre,<br />

Francisco de la Cruz. D’autres plateformes,<br />

INITE, PHTK, KID, PAC et toute<br />

une liste de partis satellites gravitant autour<br />

de la planète Martelly et Evans Paul<br />

doivent quant à eux se positionner sous<br />

peu sur la question de primaire. Surtout,<br />

l’on commence à parler de l’arrivée de<br />

l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe<br />

dans la course. Ce mastodonte,<br />

ami personnel et de longue date du<br />

chef de l’Etat, s’il arrive à obtenir les<br />

décharges pour sa gestion en tant que<br />

Manifestasyon devan ministè lajistis<br />

koulè tankou : sit-in, manifestasyon,<br />

konferans deba, konferans pou laprès,<br />

trak, grèv, grafiti, denonsyasyon nan<br />

medya, dezobeyisans civil; ajitasyon<br />

ak pwopagann.<br />

9) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a pran angajman<br />

pou konstwi yon pwojè anti-divalyeris,<br />

anti-tètkale, anti-kapitalis, anti-opotinis<br />

ak anti-enperyalis ansanm ak mas<br />

yo.<br />

10) KÒD ak ansanm òganizasyon<br />

ki prezan jodi a lanse yon kokenn<br />

envitasyon bay tout moun, tout oganizasyon,<br />

tout pati politik ki vle mennen<br />

yon batay ki chita sou lit klas vin pote<br />

kole nan tout mouvman ki pral relanse<br />

mobilizasyon kont Martelly ak Evans<br />

Paul sou pouvwa, kont fòs okipasyon<br />

peyi a.<br />

Le Recteur de l’Université<br />

Quisqueya Jacky Lumarque<br />

ministre de la Planification peut faire<br />

très mal aux autres prétendants avec les<br />

millions dont il dispose, dit-on.<br />

Il ne fait aucun doute, le Président<br />

Michel Martelly ne devrait avoir aucun<br />

mal pour disposer de plusieurs candidats<br />

se réclamant de son héritage politique<br />

donc bénéficiant de son soutien et son<br />

appui. Après l’inscription des candidats<br />

pour les législatives qui s’est achevée<br />

le 23 avril <strong>2015</strong>, ce sera la course pour<br />

celle de la présidentielle à partir de ce<br />

mois de mai. La plus sollicitée jusqu’à<br />

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MOLEGHAF------------------------ Domini<br />

Raisin<br />

OJAP---------------------------------<br />

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MJPD--------------------------------<br />

Ronald J.Bely<br />

PROTEINE--------------------------<br />

Samuel St Jean<br />

FANM KÒD YO------------------- Chery<br />

Manette<br />

GRENADYE 07-------------------- Lucien<br />

Gymps<br />

Anbake pou chanje----------------- Pascal<br />

Dieujuste<br />

Potoprens jwèt pou ou------------- Tines<br />

Lavache<br />

Grenah<br />

KJA<br />

maintenant et l’on dirait comme toujours.<br />

Entretemps, ils se préparent<br />

toutes et tous pour un affrontement en<br />

interne, c’est-à-dire, s’affronter dans les<br />

diverses « primaires » qui seront organisées<br />

pour désigner les candidates ou<br />

candidats qui porteront l’emblème des<br />

dizaines de partis, de plateformes et de<br />

regroupements politiques aux élections<br />

<strong>2015</strong>. Si toutefois les autorités électorales<br />

et les pouvoirs publics arrivent à<br />

tenir leur promesse et l’agenda qu’ils se<br />

sont donnés. Car pour le moment, les<br />

rumeurs qu’il n’y aura pas d’élections<br />

cette année refont surface. Sans oublier<br />

l’écho qu’on entend de plus en plus<br />

dans le pays sur une probable période de<br />

gouvernement de transition. Ce qui fait<br />

que le scepticisme gagne du terrain et<br />

que la prudence demeure donc la règle.<br />

Somme toute, les « Primaires »<br />

pour départager des candidats à la candidature<br />

s’imposent aussi dans la vie<br />

des partis politiques en Haïti comme un<br />

signe d’évolution de la vie politique et<br />

institutionnelle haïtienne. Là aussi, c’est<br />

une première pour le pays et une preuve<br />

de l’enracinement de la démocratie en<br />

Haïti.<br />

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Suite de la page (8 ) 25 vérités sur le dissident cubai..<br />

l’exception du Canada et des Etats-<br />

Unis.<br />

23 - D’ailleurs, Manuel Cuesta<br />

Morúa exprime son opposition aux<br />

processus d’intégration en Amérique<br />

latine, s’ils ne se font pas sous la tutelle<br />

étasunienne. Pour lui, la CELAC<br />

est un « fantôme politique récent »,<br />

« sans mécanismes, institutions [ni]<br />

représentativité politique », « dont<br />

aucune personne sensée ne parlera<br />

dans le futur [22] ».<br />

24 - Depuis 1959, l’un des<br />

principaux piliers de la politique<br />

étrangère des Etats-Unis vis-à-vis<br />

de Cuba a consisté à organiser, conseiller<br />

et financer une opposition interne<br />

afin d’obtenir un « changement<br />

de régime ». Si cette politique a été<br />

clandestine de 1959 à 1991, elle est<br />

désormais publique et assumée par<br />

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Washington. Ainsi, la loi Torricelli de<br />

1992, la loi Helms-Burton de 1996,<br />

la Commission d’assistance à une<br />

Cuba libre dans ses rapports de 2004<br />

et 2006, prévoient un financement<br />

de l’opposition interne à Cuba, à hauteur<br />

de 20 millions de dollars par an.<br />

25 - En un mot, Manuel Cuesta<br />

Morúa, qui réside à Cuba et qui<br />

bénéficie de tous les avantages du<br />

système de protection sociale en vigueur<br />

dans le pays, est un dissident<br />

lié au pouvoir étasunien par le biais<br />

de la NED, une officine écran de la<br />

CIA, qui contribue financièrement<br />

au développement de ses activités<br />

d’opposition au gouvernement de La<br />

Havane.<br />

Salim Lamrani<br />

Al Mayadeen<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


La cécité de l’Union européenne...<br />

Suite de la page (12)<br />

Le principe de cette doctrine stratégique<br />

peut être résumé ainsi : le plus<br />

simple pour piller les ressources naturelles<br />

d’un pays sur une longue période,<br />

ce n’est pas de l’occuper, mais de<br />

détruire l’État. Sans État, pas d’armée.<br />

Sans armée ennemie, aucun risque de<br />

défaite. Dès lors, le but stratégique de<br />

l’armée US et de l’alliance qu’elle dirige,<br />

l’Otan, c’est exclusivement de détruire<br />

des États. Ce que deviennent les populations<br />

concernées n’est pas le problème<br />

de Washington.<br />

Ce projet est inconcevable pour<br />

des Européens qui, depuis la guerre<br />

civile anglaise, ont été convaincus par<br />

le Léviathan de Thomas Hobbes qu’il<br />

est nécessaire de renoncer à certaines<br />

libertés, voire même d’accepter un État<br />

tyrannique, plutôt que d’être plongé<br />

dans le chaos.<br />

L’Union européenne dénie sa<br />

complicité dans les crimes US<br />

Les guerres d’Afghanistan et d’Irak ont<br />

déjà coûté la vie à 4 millions de personnes<br />

[4]. Elles ont été présentées au<br />

Conseil de sécurité comme des ripostes<br />

nécessaires « en légitime défense »,<br />

mais il est admis aujourd’hui qu’elles<br />

avaient été planifiées bien avant le<br />

11-Septembre dans un contexte beaucoup<br />

plus large de « remodelage du<br />

Moyen-Orient élargi » et que les raisons<br />

évoquées pour les déclencher n’étaient<br />

que des fabrications de propagande.<br />

Il est d’usage de reconnaître les<br />

génocides commis par le colonialisme<br />

européen, mais rares sont ceux qui<br />

aujourd’hui admettent ces 4 millions<br />

de morts malgré les études scientifiques<br />

qui l’attestent. C’est que nos parents<br />

étaient « mauvais », mais nous sommes<br />

« bons » et ne pouvons pas être<br />

complices de ces horreurs.<br />

Il est commun de se moquer de<br />

ce pauvre peuple allemand qui conserva<br />

jusque à la fin sa confiance dans ses<br />

dirigeants nazis et ne prit conscience<br />

qu’après sa défaite des crimes commis<br />

en son nom. Mais nous agissons exactement<br />

pareil. Nous conservons notre<br />

confiance dans notre « grand frère » et<br />

ne voulons pas voir les crimes dans<br />

lesquels il nous implique. Surement,<br />

nos enfants se moqueront de nous…<br />

Les erreurs d’interprétation de<br />

l’Union européenne<br />

- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />

absolument aucun, n’a osé envisager<br />

publiquement que les réfugiés d’Irak, de<br />

Syrie, de Libye, de la corne de l’Afrique,<br />

du Nigeria et du Mali ne fuient pas des<br />

dictatures, mais le chaos dans lequel<br />

nous avons volontairement, mais inconsciemment,<br />

plongé leurs pays.<br />

- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />

absolument aucun, n’a osé envisager<br />

publiquement que les attentats<br />

« islamistes » qui touchent l’Europe ne<br />

sont pas l’extension des guerres du «<br />

Moyen-Orient élargi », mais sont commandités<br />

par ceux qui ont également<br />

commandité le chaos dans cette région.<br />

Nous préférons continuer à penser que<br />

les « islamistes » en veulent aux juifs et<br />

aux chrétiens, alors que l’immense majorité<br />

de leurs victimes ne sont ni juives,<br />

ni chrétiennes, mais musulmanes.<br />

Avec aplomb, nous les accusons de<br />

Leo Strauss (1899-1973) était<br />

un spécialiste de la philosophie<br />

politique. Il constitua autour de lui un<br />

petit groupe d’élèves dont la plupart<br />

travaillèrent ultérieurement pour le<br />

secrétariat à la Défense. Ils formèrent<br />

une sorte de secte et inspirèrent la<br />

stratégie du Pentagone.<br />

promouvoir la « guerre des civilisations<br />

», alors que ce concept a été forgé au<br />

sein du Conseil de sécurité nationale<br />

des États-Unis et reste étranger à leur<br />

culture [5].<br />

- Aucun dirigeant ouest-européen,<br />

absolument aucun, n’a osé envisager<br />

publiquement que la prochaine<br />

étape sera l’ « islamisation » des réseaux<br />

de diffusion de drogues sur le<br />

modèle des Contras du Nicaragua vendant<br />

des drogues dans la communauté<br />

noire de Californie avec l’aide et sous<br />

les ordres de la CIA [6]. Nous avons décidé<br />

d’ignorer que la famille Karzaï a retiré<br />

la distribution de l’héroïne afghane<br />

à la mafia kosovare et l’a transmise à<br />

Daesh [7].<br />

Les États-Unis n’ont jamais voulu<br />

que l’Ukraine rejoigne l’Union<br />

Les académies militaires de l’Union européennes<br />

n’ont pas étudié la « théorie<br />

du chaos » parce qu’elle se le sont vu<br />

interdire. Les quelques enseignants et<br />

chercheurs qui se sont aventurés sur ce<br />

terrain ont été lourdement sanctionnés,<br />

tandis que la presse a qualifié de « conspirationnistes<br />

» les auteurs civils qui<br />

s’y intéressaient.<br />

Les politiciens de l’Union européenne<br />

pensaient que les événements<br />

de la place Maïdan étaient spontanés<br />

et que les manifestants souhaitaient<br />

quitter l’orbite autoritaire russe et entrer<br />

dans le paradis de l’Union. Ils ont<br />

été stupéfaits lors de la publication de<br />

la conversation de la sous-secrétaire<br />

d’État, Victoria Nuland, évoquant son<br />

contrôle secret des événements et affirmant<br />

que son but était de « baiser<br />

l’Union » (sic) [8]. À partir de ce moment-là,<br />

ils n’ont plus rien compris à ce<br />

qui se passait.<br />

S’ils avaient laissé la recherche<br />

libre dans leurs pays, ils auraient<br />

compris qu’en intervenant en Ukraine<br />

et en y organisant le « changement du<br />

régime », les États-Unis s’assuraient<br />

que l’Union européenne resterait à<br />

leur service. La grande angoisse de<br />

Washington, depuis le discours de<br />

Vladimir Poutine à la Conférence sur<br />

la sécurité de Munich de 2007, c’est<br />

que l’Allemagne réalise où se trouve<br />

son intérêt : pas avec Washington,<br />

mais avec Moscou [9]. En détruisant<br />

progressivement l’État ukrainien, les<br />

États-Unis coupent la principale voie de<br />

communication entre l’Union européenne<br />

et la Russie. Vous pourrez tourner<br />

et retourner dans tous les sens la succession<br />

d’événements, vous ne pourrez<br />

pas leur trouver d’autre sens. Washington<br />

ne souhaite pas que l’Ukraine<br />

rejoigne l’Union, comme l’attestent les<br />

propos de Madame Nuland. Son unique<br />

but est de transformer ce territoire en<br />

une zone dangereuse à traverser.<br />

La planification militaire US<br />

Nous voici donc face à deux problèmes<br />

qui se développent très rapidement :<br />

les attentats « islamistes » ne font que<br />

commencer. Les migrations ont triplé<br />

en Méditerranée en une seule année.<br />

Si mon analyse est exacte, nous<br />

verrons au cours de la prochaine décennie<br />

les attentats « islamistes » liés<br />

au Moyen-Orient élargi et à l’Afrique<br />

se doubler d’attentats « nazis » liés à<br />

l’Ukraine. On découvrira alors qu’al-<br />

Qaïda et les nazis ukrainiens sont connectés<br />

depuis leur congrès commun, en<br />

2007 à Ternopol (Ukraine). En réalité,<br />

les grands-parents des uns et des autres<br />

se connaissaient depuis la Seconde<br />

Guerre mondiale. Les nazis avaient alors<br />

recruté des musulmans soviétiques<br />

pour lutter contre Moscou (c’était le<br />

programme de Gerhard von Mende à<br />

l’Ostministerium). À la fin de la guerre,<br />

les uns et les autres avaient été récupérés<br />

par la CIA (le programme de<br />

Frank Wisner avec l’AmComLib) pour<br />

conduire des opérations de sabotage en<br />

La secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland, et l’ambassadeur étatsunien<br />

à Kiev, Geoffrey R. Pyatt. Dans une interception téléphonique<br />

révélée par les partisans de la légalité, elle lui indique vouloir « baiser<br />

l’Union européenne » (sic).<br />

URSS.<br />

Les migrations en Méditerranée,<br />

qui pour le moment ne sont qu’un<br />

problème humanitaire (200 000 personnes<br />

en 2014), continueront à croître<br />

jusqu’à devenir un grave problème<br />

économique. Les récentes décisions de<br />

l’Union d’aller couler les navires des<br />

trafiquants en Libye ne serviront pas à<br />

enrayer les migrations, mais à justifier<br />

de nouvelles opérations militaires pour<br />

maintenir le chaos en Libye (et non<br />

pour le résoudre).<br />

Tout cela provoquera des troubles<br />

importants dans l’Union européenne<br />

qui paraît aujourd’hui un havre de paix.<br />

Il n’est pas question pour Washington<br />

de détruire ce marché qui lui reste indispensable,<br />

mais de s’assurer qu’il ne se<br />

placera jamais en compétition face à lui,<br />

et de limiter son développement.<br />

En 1991, le président Bush père<br />

chargea un disciple de Leo Strauss, Paul<br />

Wolfowitz (alors inconnu du grand public),<br />

d’élaborer une stratégie pour l’ère<br />

post-soviétique. La « Doctrine Wolfowitz<br />

» expliquait que la suprématie des<br />

États-Unis sur le reste du monde exige,<br />

pour être garantie, de brider l’Union<br />

européenne [10]. En 2008, lors de la<br />

crise financière aux États-Unis, la présidente<br />

du Conseil économique de la<br />

Maison-Blanche, l’historienne Christina<br />

Rohmer, expliqua que le seul moyen<br />

de renflouer les banques était de fermer<br />

les paradis fiscaux des pays tiers, puis<br />

de provoquer des troubles en Europe de<br />

sorte que les capitaux refluent vers les<br />

États-Unis. En définitive, Washington<br />

se propose aujourd’hui de faire fusionner<br />

l’Alena et l’Union européenne, le<br />

dollar et l’euro, et de rabaisser les États<br />

membres de l’Union au niveau du Mexique<br />

[11].<br />

Malheureusement pour eux, ni<br />

les Peuples de l’Union européenne, ni<br />

leurs dirigeants n’ont conscience de<br />

ce que le président Barack Obama leur<br />

prépare.<br />

Notes<br />

[1] « Après 42 ans, Andy Marshall<br />

quitte le Pentagone », Réseau Voltaire, 7 janvier<br />

<strong>2015</strong>.<br />

[2] “Selective Intelligence”, Seymour<br />

Hersch, The New Yorker, May 12, 2003.<br />

[3] “Stumbling World Order and Its<br />

Impacts”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire<br />

Network, 5 April <strong>2015</strong>.<br />

[4] « 4 millions de morts en Afghanistan,<br />

au Pakistan et en Irak depuis 1990 »,<br />

par Nafeez Mosaddeq Ahmed, Traduction<br />

Maxime Chaix, Middle East Eye (Royaume-<br />

Uni), Réseau Voltaire, 11 avril <strong>2015</strong>.<br />

[5] « La "Guerre des civilisations" »,<br />

par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin<br />

2004.<br />

[6] Dark Alliance, The CIA, the Contras<br />

and the crack cocaine explosion, Gary<br />

Webb, foreword by Maxime Waters, Seven<br />

Stories Press, 1999.<br />

[7] « La famille Karzaï confie le trafic<br />

d’héroïne à l’Émirat islamique », Réseau Voltaire,<br />

<strong>29</strong> novembre 2014.<br />

[8] « Conversation entre l’assistante<br />

du secrétaire d’État et l’ambassadeur US en<br />

Ukraine », par Andrey Fomin, Oriental Review<br />

(Russie), Réseau Voltaire, 7 février<br />

2014.<br />

[9] « La gouvernance unipolaire est illégitime<br />

et immorale », par Vladimir Poutine,<br />

Réseau Voltaire, 11 février 2007.<br />

[10] Le document est toujours classifié,<br />

mais son contenu a été révélé dans «<br />

US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals<br />

Develop » par Patrick E. Tyler, New York<br />

Times du 8 mars 1992. Le quotidien publie<br />

également de larges extraits en page 14 : «<br />

Excerpts from Pentagon’s Plan : "Prevent<br />

the Re-Emergence of a New Rival" ». Des<br />

informations supplémentaires sont apportées<br />

dans « Keeping the US First, Pentagon<br />

Would preclude a Rival Superpower » par<br />

Barton Gellman, The Washington Post du 11<br />

mars 1992.<br />

[11] « Attaque contre l’euro et démantèlement<br />

de l’Union européenne », par<br />

Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 6 juillet<br />

2010.<br />

Réseau Voltaire international |<br />

Damas (Syrie) | 27 avril <strong>2015</strong><br />

Suite de la page (10)<br />

Question 22 : À moyen et long<br />

termes ? C’est très dangereux.<br />

Le Président Al-Assad : Bien sûr<br />

que c’est dangereux, parce que vous pouvez<br />

contrôler beaucoup de choses, mais<br />

pas une idéologie. Une fois quelle a été<br />

instillée, il est très difficile de s’en débarrasser.<br />

Et quand elle le sera suffisamment,<br />

elle sera le seul avenir de la région.<br />

Question 23 : L’EIIL et Al-Nosra<br />

sont aidés et bénéficient d’un soutien extérieur,<br />

vous avez cité la Turquie, le Qatar,<br />

l’Arabie saoudite et d’autres qui les<br />

couvrent. Mais c’est pareil de votre côté,<br />

vous avez le Hezbollah qui se bat pour<br />

vous. Avez-vous besoin du Hezbollah ici,<br />

en Syrie ?<br />

Le Président Al-Assad : En tant<br />

que citoyen suédois, vous n’accepteriez<br />

pas que quiconque compare un terroriste<br />

tel que Taimour Abdulwahab, par exemple,<br />

à votre gouvernement, que vous<br />

soyez d’accord ou pas avec ce dernier.<br />

Idem, pour les terroristes ayant attaqué<br />

Charlie Hebdo et le gouvernement<br />

français. Vous ne l’accepteriez pas. En<br />

tant que Syriens, nous non plus, nous<br />

n’acceptons pas que l’on compare notre<br />

État aux organisations terroristes. Notre<br />

mission est d’aider le pays et de défendre<br />

ses citoyens, alors qu’il ne me semble<br />

pas que ce soit la mission de l’EIIL, d’Al-<br />

Nosra ou des Frères Musulmans. Dans<br />

les faits, leur rôle se résume à tuer des<br />

gens et à les terroriser. Vous ne pouvez<br />

donc pas comparer. Deuxièmement, en<br />

tant que gouvernement, nous avons le<br />

droit de demander le soutien de tout État,<br />

organisation ou entité, qui nous aiderait<br />

dans notre guerre contre le terrorisme.<br />

Troisièmement, si vous admettez que le<br />

terrorisme n’est pas un strict problème<br />

interne, la bonne solution devient la coopération<br />

entre les différentes forces de<br />

la région. Par exemple, une coopération<br />

entre Syriens et Irakiens, au niveau des<br />

services du renseignement et des Armées,<br />

a existé bien avant l’émergence de l’EIIL<br />

à Mossoul, l’année dernière. Et cela pour<br />

l’unique raison que les Irakiens étaient<br />

conscients que le terrorisme en Syrie<br />

pourrait s’étendre à l’Irak ; ce qui est arrivé<br />

à Mossoul. La même chose avec le<br />

Liban ; le Hezbollah étant conscient que<br />

le terrorisme en Syrie signifie le terrorisme<br />

au Liban et que le chaos ici signifie le<br />

chaos là-bas. Par conséquent, ce type de<br />

coopération régionale est très important<br />

pour nous tous.<br />

Question 24 : Monsieur le Président,<br />

une fois de plus vous êtes accusé<br />

d’avoir utilisé des armes chimiques en<br />

Syrie. Deux séries de tests effectués pour<br />

le The Times et un organisme médical de<br />

bienfaisance révèlent que vos forces ont<br />

usé de chlore et de cyanure. C’est ce que<br />

dit le The Times et, je crois, Amnesty International.<br />

Que répondez-vous à ce sujet<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Depuis<br />

le premier jour, nous disons qu’il s’agit<br />

d’une propagande contre la Syrie, visant<br />

à diaboliser l’État et le Président, dans le<br />

but d’amener les cœurs et les esprits du<br />

peuple syrien à adhérer à leur agenda.<br />

Cela n’a pas fonctionné. Si vous voulez<br />

comparer, c’est pratiquement la même<br />

propagande que celle qui sévit en Occident<br />

à la faveur de la crise ukrainienne<br />

: diabolisation de Poutine et fabrication<br />

d’un tas de vidéos et de mensonges dans<br />

ce seul but. C’est la réalité. Les peuples occidentaux<br />

devraient en être conscients. Ce<br />

qui ne veut pas dire qu’il n’y a ni erreurs,<br />

ni méfaits de notre côté ; mais plutôt que<br />

cette propagande médiatique ne reflète<br />

pas la réalité de notre région. Ainsi, concernant<br />

les armes chimiques, ils ne disposent<br />

toujours pas d’une seule preuve en<br />

faveur de leurs accusations et les chiffres<br />

publiés par de nombreuses organisations<br />

européennes, dans le cadre de cette propagande,<br />

varient de 200 à 1400 victimes<br />

sans rien qui prouve que ces chiffres correspondent<br />

réellement à ceux ayant succombé<br />

à cause de ce type d’attaque. Ils ne<br />

sont donc ni précis, ni objectifs. La seule<br />

preuve dont nous disposons, depuis la<br />

visite d’une délégation de l’Organisation<br />

des Nations Unies, c’est que du gaz sarin<br />

a été utilisé sur le territoire, sans pouvoir<br />

dire qui l’a utilisé ni comment. Mais<br />

ils ont quand même continué à accuser<br />

la Syrie, alors que ce n’est franchement<br />

pas réaliste de vouloir utiliser une arme<br />

de destruction massive, censée tuer des<br />

dizaines de milliers de personnes, pour<br />

n’en tuer que quelques centaines et à la<br />

limite de votre capitale de surcroît, au risque<br />

de toucher tous ses habitants. Un :<br />

toutes ces histoires qui circulent sont donc<br />

inexactes. Deux : c’est la Syrie qui a demandé<br />

aux Nations Unies d’envoyer une<br />

délégation pour vérifier cette allégation.<br />

Question 25 : Et c’est ce que vous<br />

faites encore ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

l’avons fait. La Syrie l’a fait. C’est la Syrie<br />

qui a demandé aux Nations Unies de venir<br />

vérifier et nul autre pays ; en sachant<br />

que même lorsqu’ils avaient eu la preuve<br />

que les terroristes avaient déjà utilisé ce<br />

type d’arme dans le nord de la Syrie, ils<br />

n’avaient même pas essayé de vérifier,<br />

ni même voulu le faire savoir. Cela fait<br />

donc partie de l’agenda politique contre<br />

la Syrie.<br />

Question 26 : Comme vous le<br />

savez, des accusations graves concernant<br />

des violations des droits humains sont<br />

formulées contre votre gouvernement.<br />

Que savez-vous des tortures commises<br />

dans vos prisons ?<br />

Le Président Al-Assad : Concernant<br />

la torture, nous devons faire la différence<br />

entre une politique de torture et<br />

des cas de tortures commis incidemment<br />

par n’importe quel individu. Ce qui s’est<br />

passé à Guantanamo en est le meilleur exemple.<br />

À Guantanamo, l’Administration<br />

américaine a pratiqué une politique de<br />

torture approuvée par le Président Bush et<br />

par son ministre de la Défense ; ce qui n’a<br />

jamais été la politique de la Syrie. S’il y<br />

a violation des droits, torture, vengeance,<br />

ou quoi que ce soit de cet ordre, ce seraient<br />

des incidents commis par des individus<br />

qui doivent en répondre. Cela arrive<br />

partout dans le monde, comme n’importe<br />

quel autre crime.<br />

Question 27 : Amnesty International<br />

ou la Croix-Rouge peuvent visiter<br />

vos prisons ?<br />

Le Président Al-Assad : Beaucoup<br />

de journalistes et de nombreuses<br />

organisations sont venus en Syrie. Mais<br />

si vous intéressez à une organisation en<br />

particulier, cela dépend de la nature de sa<br />

coopération avec notre gouvernement et<br />

de sa crédibilité. En principe, nombreuses<br />

sont les organisations et les personnes qui<br />

peuvent visiter nos prisons.<br />

Question 28 : Monsieur le Président,<br />

j’ai couvert la guerre en Syrie durant<br />

ces quatre dernières années. J’ai rencontré<br />

différents groupes de militants impliqués<br />

dans le conflit. J’ai même rencontré des<br />

soldats de votre armée. Certains de ces<br />

militants ne sont pas des islamistes et disent<br />

se battre pour la liberté. Que voudriezvous<br />

leur dire ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

n’avons jamais dit que tous les combattants<br />

étaient des islamistes. Cela, nous<br />

le savons. Mais ceux qui dominent actuellement<br />

sont les terroristes de l’EIIL<br />

et d’Al-Nosra. Quant à la liberté, c’est un<br />

besoin naturel et quelque chose de divin<br />

qui habite tout être humain depuis notre<br />

ancêtre, Adam. Dès lors, nous devons<br />

nous poser quelques questions simples.<br />

Est-ce que tuer les gens fait partie de cette<br />

liberté ? Est-ce que détruire les écoles et<br />

interdire aux enfants de s’y rendre font<br />

partie de cette liberté ? Est-ce la liberté<br />

que de détruire l’infrastructure, les lignes<br />

électriques, les communications, les Services<br />

de la santé ? Est-ce la liberté que<br />

de décapiter et de démembrer ses victimes<br />

? C’est cela la liberté ? Je pense que les<br />

réponses à ces questions sont claires pour<br />

tout un chacun, quelle que soit sa culture.<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


Je dis que nous soutenons toute personne<br />

qui agit pour plus de liberté, à condition<br />

qu’elle travaille dans le cadre des institutions<br />

et de la Constitution de la Syrie, non<br />

par la violence, le terrorisme et la destruction<br />

du pays. Cela n’a rien à voir avec la<br />

liberté.<br />

Question <strong>29</strong> : Pourtant, ils accusent<br />

l’Armée syrienne de commettre<br />

ces mêmes crimes, comme les assassinats<br />

et tout le reste.<br />

Le Président Al-Assad : Ils doivent<br />

le prouver. Je veux dire que l’Armée<br />

se bat depuis quatre ans. Comment<br />

aurait-elle pu résister dans une guerre<br />

menée par autant de pays si puissants et<br />

si riches en tuant son peuple ? Comment<br />

se fait-il qu’elle soit autant soutenue par<br />

ce même peuple ? C’est impossible, irréaliste<br />

et même indigeste.<br />

Question 30 : Si vous pouviez remonter<br />

le temps au tout début de la crise<br />

en 2011 et avec le bénéfice du recul, en<br />

quoi auriez-vous agi différemment ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

devons commencer par les priorités, c’està-dire<br />

les deux décisions que nous avons<br />

adoptées dès le début : combattre le terrorisme<br />

et instaurer le dialogue en même<br />

temps. Un dialogue que nous avons démarré<br />

dès la première année et dans les<br />

premiers mois du conflit. Nous y avons<br />

invité toutes les parties et nous avons<br />

coopéré avec l’Organisation des Nations<br />

Unies, la Ligue arabe et de nombreux<br />

pays. Nous avons pris en considération<br />

toutes les initiatives, quel que soit leur<br />

degré de crédibilité, pour ne rater aucune<br />

chance de réussite et aussi pour ne donner<br />

à quiconque l’excuse de prétendre que<br />

nous n’aurions pas fait ceci ou cela. Nous<br />

avons tout essayé. Donc, en ce qui concerne<br />

ces deux priorités, je pense que personne<br />

ne peut dire que nous aurions dû<br />

agir autrement. Combattre le terrorisme<br />

et promouvoir le dialogue sont les principaux<br />

piliers de notre politique depuis le<br />

début de la crise. Maintenant, l’exécution<br />

et la mise en œuvre de toute politique<br />

peuvent toujours comporter certaines erreurs.<br />

C’est dans la nature des choses. Par<br />

conséquent, agir différemment pourrait<br />

éventuellement porter sur certains détails<br />

; mais je ne pense pas que les Syriens<br />

vous diraient que nous ne voulons pas<br />

du dialogue ou que nous ne voulons pas<br />

combattre le terrorisme.<br />

Question 31 : Monsieur le Président,<br />

la Suède vient de se brouiller avec<br />

l’Arabie saoudite. Quel est votre analyse<br />

de la crise diplomatique entre ces deux<br />

pays ?<br />

Le Président Al-Assad : À<br />

chaque fois que vous avez à discuter des<br />

relations entre deux pays, vous devez<br />

commencer par vous demander quels<br />

sont leurs points communs et quelles<br />

sont les valeurs qu’ils partagent. Dans le<br />

cas de l’Arabie saoudite et de la Suède, je<br />

demanderais simplement : « Partagentils<br />

des valeurs communes en matière de<br />

système politique, de démocratie, de systèmes<br />

électoraux, de droits humains ou<br />

de droits des femmes qui n’ont même pas<br />

celui de conduire une voiture ? Ou encore,<br />

est-ce que les décapitations sur les places<br />

publiques et les flagellations pour simple<br />

délit d’opinion, sur Twitter ou tout autre<br />

réseau social, sont des valeurs partagées<br />

entre ces deux pays ? ». Tant que les<br />

Saoudiens resteront tels qu’ils sont et que<br />

vous vous en tiendrez à vos valeurs, nous<br />

nous attendons à ce type de brouille avec<br />

eux. Le seul moyen de l’éviter est de les<br />

aduler ou de leur vendre les valeurs qui<br />

font votre fierté contre leurs pétrodollars.<br />

Question 32 : Vous n’êtes pas<br />

surpris ?<br />

Le Président Al-Assad : Non,<br />

pas du tout. Pour être franc, nous avons<br />

été plutôt agréablement surpris, car nous<br />

sommes habitués à ce que les fonctionnaires<br />

européens, qui parlent de démocratie<br />

en Syrie, glorifient et comptent les<br />

Saoudiens ainsi que leur état médiéval<br />

parmi leurs meilleurs amis. C’est un des<br />

exemples de leurs doubles standards.<br />

D’où notre agréable surprise face au standard<br />

unique adopté par la Suède.<br />

Question 33 : Vous voulez dire<br />

que la Syrie et la Suède, par exemple,<br />

partagent davantage de valeurs que<br />

l’Arabie saoudite et la Suède ?<br />

Le Président Al-Assad : Je ne<br />

veux pas exagérer et prétendre que notre<br />

système politique est au même niveau<br />

que la Suède, car nous avons notre propre<br />

société et nos propres circonstances.<br />

Mais le moins que je puisse dire est que<br />

la Syrie est sur le chemin de la démocratie.<br />

Vous ne pouvez donc pas comparer la<br />

Syrie à l’Arabie saoudite. Nous avons un<br />

Parlement depuis huit décennies avec des<br />

parlementaires femmes depuis sa création<br />

; les femmes ayant acquis le droit de vote<br />

depuis le début du siècle dernier. Quant à<br />

la démocratie, elle ne se prescrit pas et ne<br />

se résume pas à des lois et des décrets.<br />

C’est un long processus naturel, social<br />

et législatif, à la fois. Nous allions dans<br />

cette direction, alors que les Saoudiens<br />

n’ont jamais bougé et ignorent tout de<br />

ce vocabulaire. Ils n’ont jamais essayé de<br />

le comprendre et le refusent par principe.<br />

Voilà ce que je peux dire à ce sujet.<br />

Question 34 : Vous venez de dire<br />

une chose très importante. La Syrie était<br />

sur le chemin de la démocratie. L’Occident<br />

n’aurait donc pas compris cela avant la<br />

guerre ?<br />

Le Président Al-Assad : Beaucoup<br />

l’avaient compris. Mais le fait est<br />

qu’au début de la crise ils ont été influencés<br />

par la propagande qatarie ainsi<br />

que par la propagande et les services de<br />

renseignement saoudiens. Donc, certains<br />

le savaient et d’autres l’ignoraient. Et<br />

ceux qui savaient qu’avant la crise nous<br />

allions dans cette direction ont été trompés<br />

par ce que leur racontaient ces deux<br />

pays. Le problème avec les Occidentaux<br />

est qu’ils regardent la démocratie comme<br />

un objectif. Ce n’est pas un objectif. C’est<br />

un processus. L’objectif est la prospérité.<br />

La démocratie est un outil pour atteindre<br />

cette prospérité, outil que nous utilisons<br />

pour avancer dans ce sens. Par conséquent,<br />

il faut du temps, et c’est normal.<br />

Question 35 : Et c’est toujours le<br />

cas ?<br />

Le Président Al-Assad : Avec<br />

cette crise, la priorité du peuple syrien est<br />

de survivre parce que c’est leur existence<br />

qui est menacée. Le terrorisme est une<br />

menace existentielle. Les gens pensent<br />

d’abord à leur sécurité et à celle de leur<br />

pays. Comment pourriez-vous promouvoir<br />

la démocratie sans qu’ils restent en<br />

vie ? Vous avez d’abord besoin d’assurer<br />

leur sécurité, ensuite vous pourrez parler<br />

de démocratie. Vous ne pouvez pas inverser<br />

l’ordre des choses.<br />

Question 36 : Que conseillerezvous<br />

à la Suède en ce qui concerne cette<br />

brouille avec l’Arabie saoudite ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

aimerions que tous les pays du monde<br />

s’accrochent à leurs valeurs comme la<br />

Suède, surtout en Occident, où nous<br />

sommes habitués aux deux poids deux<br />

mesures. Nous aimerions que la Suède<br />

persiste dans cette voie, car c’est dans ces<br />

valeurs que résident vos intérêts de citoyen<br />

suédois, comme c’est dans nos propres<br />

valeurs de pays en développement que<br />

résident les nôtres. Il en est de même pour<br />

nous tous, alors que les doubles standards<br />

ne garantissent pas nos intérêts et<br />

qu’il faudra en payer le prix. C’est mon<br />

seul conseil. Nous voulons qu’ils s’en tiennent<br />

à leurs valeurs.<br />

Question 37 : Revenons à<br />

l’Arabie Saoudite qui a récemment tenté<br />

une politique de censure sur les médias<br />

locaux et la télévision d’État au Liban, de<br />

même que sur les chaînes de télévisions<br />

syriennes. Serait-elle devenue une puissance<br />

clé dans le monde d’aujourd’hui ?<br />

En Suède, au Liban, en Syrie, partout ?<br />

Le Président Al-Assad : Dire<br />

d’un pays qu’il est une puissance clé<br />

implique que vous vous intéressiez à sa<br />

position géopolitique, à son histoire et à<br />

son degré d’indépendance ; s’il n’est pas<br />

indépendant, il ne peut être une puissance<br />

clé. En quatrième lieu, vous devez<br />

vous intéresser à son héritage. Qu’en estil<br />

de son Histoire et de ce qu’il laisse en<br />

héritage ? Revenons quelques décennies<br />

en arrière : soutien du terrorisme en Afghanistan<br />

à l’origine de problèmes dont<br />

nous payons encore aujourd’hui le prix<br />

en Afghanistan, mais aussi au Pakistan<br />

et dans le monde entier ; l’Algérie dans<br />

les années quatre-vingt-dix ; et maintenant<br />

la Syrie et la Libye. Toujours la<br />

même idéologie. C’est cela leur héritage<br />

: décapitation, obscurantisme et ainsi de<br />

suite. C’est le seul héritage qu’ils aient<br />

offert, avec récemment leur agression<br />

contre le Yémen, tuant de pauvres gens,<br />

détruisant les infrastructures, les usines<br />

alimentaires et les aéroports. Le Yémen<br />

est un pays très pauvre. Qu’est-ce que<br />

vous gagnez en vous attaquant aux biens<br />

publics ? Ces biens n’appartiennent pas<br />

aux Houthis ou à tout autre. Ce sont des<br />

biens du peuple. Qu’attendez-vous d’un<br />

pays qui a un tel héritage ? Je ne dirais<br />

pas d’un pays qui déstabilise sa région<br />

qu’il est une puissance clé. N’importe quel<br />

terroriste peut en faire autant, n’importe<br />

où. Nous ne pouvons pas qualifier des<br />

terroristes, qu’ils s’agissent d’individus,<br />

d’organisations ou d’États, de puissance<br />

clé. Je ne qualifierai pas l’Arabie saoudite<br />

de puissance clé.<br />

Question 38 : Selon les déclarations<br />

de votre gouvernement, l’Arabie<br />

saoudite soutenait et soutient toujours les<br />

terroristes en Syrie. Maintenant, elle est<br />

officiellement en guerre au Yémen. Comment<br />

voyez-vous cette situation ?<br />

Le Président Al-Assad : Je viens<br />

juste d’aborder ce sujet. Lorsque vous attaquez<br />

illégalement un pays et que vous<br />

n’avez pas de mandat du Conseil de sécurité<br />

parce qu’il n’y a aucune menace<br />

contre la sécurité mondiale ou régionale,<br />

il s’agit d’une agression, sans plus. C’est<br />

ainsi que nous voyons cette situation.<br />

Une agression qui va créer, sans aucune<br />

raison et entre deux peuples qui vivent<br />

côte à côte, une animosité durable qui<br />

engendrera plus d’instabilité dans tous<br />

les pays de la région. Tous en paieront<br />

les frais, d’autant plus que tous les plans<br />

politiques de l’Arabie saoudite se fondent<br />

sur un discours de division dans un<br />

contexte sectaire. C’est leur seul discours,<br />

notamment depuis les années quatrevingt<br />

du siècle dernier, alors qu’il est très<br />

dangereux pour notre région de susciter,<br />

de promouvoir et d’attiser n’importe quel<br />

type de sectarisme.<br />

Question 39 : Que pensez-vous<br />

de l’avenir de l’Arabie saoudite, maintenant,<br />

qu’elle est donc officiellement impliquée<br />

dans cette guerre au Yémen ?<br />

Le Président Al-Assad : En bref,<br />

cet avenir n’est pas seulement lié à cette<br />

seule guerre contre le Yémen, mais à<br />

l’ensemble des comportements de l’Arabe<br />

saoudite depuis des décennies. Quand<br />

vous adoptez la vengeance haineuse et<br />

que vous nourrissez l’extrémisme ainsi<br />

que le terrorisme, nuisibles partout dans<br />

le monde, vous ne pouvez que vous détruire.<br />

Question 40 : Ces comportements<br />

vont détruire l’Arabie Saoudite ?<br />

Le Président Al-Assad : Oui, terrorisme,<br />

extrémisme, haine et comportement<br />

vindicatif la détruiront.<br />

Question 41 : Et le pays sera divisé<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Personne<br />

ne le sait, mais ces comportements<br />

les détruiront. Comment ? Les scénarios<br />

sont nombreux. Je ne peux prédire, mais<br />

le résultat de tout cela est qu’ils finiront<br />

par se détruire.<br />

Question 42 : Monsieur le Président,<br />

la guerre en Syrie est entrée dans<br />

sa cinquième année. Nous avons parlé<br />

de Idleb, de la zone frontalière entre la<br />

Jordanie et la Syrie. Quelle est la surface<br />

demeurant sous votre contrôle ? Certains<br />

parlent de 10 % du territoire.<br />

Le Président Al-Assad : Ce<br />

pourcentage n’est pas réaliste. Si tel<br />

était le cas, vous ne seriez pas à Damas<br />

avec moi, mais avec l’un des leaders de<br />

l’opposition qui dirigerait le pays. Encore<br />

une fois, ces chiffres ne sont pas significatifs<br />

qu’il s’agisse de 50%, 60% ou 70%.<br />

Ce n’est pas une guerre conventionnelle<br />

entre deux armées régulières, l’une ayant<br />

fait incursion dans le territoire de l’autre.<br />

C’est une guerre non conventionnelle où<br />

les terroristes peuvent combler le vide<br />

là où l’Armée et les Forces de sécurité<br />

ne sont pas sur place. Comme vous le<br />

savez, l’Armée ne peut se déployer partout<br />

et dans chaque région du pays. Par<br />

conséquent, les terroristes peuvent exister<br />

partout où l’Armée est absente. Ceci dit,<br />

presque à chaque fois que l’Armée a lancé<br />

une bataille pour reconquérir un territoire,<br />

elle a gagné. Il n’empêche que, là aussi,<br />

les terroristes pourraient s’être rendus ailleurs<br />

dans le pays. Voilà à quel type de<br />

guerre nous avons affaire. Elle a commencé<br />

par une propagande médiatique<br />

extérieure, très vite suivie d’attaques terroristes,<br />

son seul objectif étant de gagner<br />

les cœurs et les esprits pour se débarrasser<br />

du gouvernement, de l’État et du Président.<br />

C’est là qu’ils ont échoué. Je pense<br />

que s’ils ont échoué jusqu’ici, c’est parce<br />

que le peuple syrien l’a bien compris, une<br />

majorité soutenant le gouvernement contre<br />

ces interventions étrangères. C’est de<br />

ce type de contrôle dont vous pourriez<br />

parler.<br />

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Suite à la page (16)<br />

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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

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15


Suite de la page (15)<br />

Question 43 : L’Armée irakienne<br />

s’est effondrée quand l’EIIL a lancé son<br />

attaque contre Mossoul l’été dernier.<br />

Vous savez que l’Armée syrienne est<br />

plus solide. Pour ne prendre qu’un exemple,<br />

pourquoi n’avez-vous pas repris<br />

la ville de Raqqa à l’EIIL ? Pourquoi vous<br />

contentez-vous d’attaques aériennes ?<br />

Le Président Al-Assad : Parce<br />

que quand vous faites face à une guerre<br />

aussi vicieuse, menée sur votre territoire<br />

par l’intermédiaire de terroristes recrutés<br />

dans une centaine de pays, alors<br />

que vous n’êtes qu’un petit pays aux<br />

moyens limités, vous devez dresser une<br />

liste de priorités fondée sur des critères<br />

militaires. Sinon, vous vous disperseriez<br />

sans gagner aucune bataille. Vous fixez<br />

vos priorités dans le but ultime de regagner<br />

tout le territoire syrien, que ce soit<br />

une grande ville ou un petit village, une<br />

zone peuplée ou inhabitée. Et la ville de<br />

Raqqa est une ville que nous voulons<br />

regagner.<br />

Question 44 : Permettez-moi<br />

de passer à un autre sujet. Comment<br />

décririez-vous la relation entre la Syrie et<br />

l’Iran aujourd’hui ?<br />

Le Président Al-Assad : La<br />

même relation que nous aurions pu<br />

décrire quand la Syrie a soutenu la<br />

révolution islamique en Iran en 1979,<br />

il y a 35 ans, alors que de nombreux<br />

pays, principalement en Occident et<br />

parmi les Pays du Golfe, ont pris position<br />

contre ; puis, plus tard, quand nous<br />

l’avons soutenu alors que Saddam Hussein<br />

l’avait attaqué. Aujourd’hui, l’Iran<br />

soutient la Syrie. C’est donc une alliance<br />

mutuelle. C’est ainsi que je décrirais cette<br />

relation.<br />

Question 45 : Certains critiques<br />

disent que vous avez vendu votre pays<br />

à l’Iran, et que vous ne pourriez pas survivre<br />

sans l’aide de l’Iran et du Hezbollah.<br />

Est-ce vrai ?<br />

Le Président Al-Assad : Si<br />

j’étais parti de ce principe et si j’avais été<br />

prêt à vendre mon pays, je l’aurais vendu<br />

aux États-Unis, ou peut-être à Israël,<br />

ou peut-être encore à l’Arabie Saoudite<br />

; car depuis l’indépendance de la Syrie<br />

[17 avril 1946, NdT] nombreux sont les<br />

pays qui aimeraient contrôler la Syrie<br />

pour des raisons géopolitiques. Autrement<br />

dit, si je voulais vendre mon pays,<br />

je le vendrais en premier aux États-Unis.<br />

Donc, et c’est le premier point, puisque<br />

j’ai refusé de le vendre à qui que ce soit,<br />

je ne voudrais pas le vendre à l’Iran. Le<br />

deuxième point est que l’Iran n’a jamais<br />

essayé de contrôler mon pays. Jamais.<br />

Sans oublier que, par nature, le peuple<br />

syrien ne l’acceptera pas. Par conséquent,<br />

que l’Iran soutienne la Syrie ne<br />

signifie pas qu’il la contrôle ou qu’il tente<br />

d’imposer ses quatre volontés au gouvernement<br />

syrien. Quant à dire que nous<br />

ne pourrions pas survivre sans l’Iran et le<br />

Hezbollah, la question est hypothétique,<br />

pour la bonne raison qu’un petit soutien<br />

dans une grande guerre peut vous mener<br />

à de grands résultats. Que ce soutien ait<br />

été petit ou grand, le résultat est là, et<br />

nous ne pouvons pas nier qu’il a été vital<br />

pour nous. Qu’en serait-il si nous n’en<br />

n’avions pas bénéficié ? Les choses auraient<br />

été probablement plus difficiles, ce<br />

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qui ne veut pas dire que nous n’aurions<br />

pas pu survivre.<br />

Question 46 : Quelle influence<br />

l’Iran a-t-il en Syrie ?<br />

Le Président Al-Assad : Cela<br />

dépend comment nous comprenons ce<br />

terme, une influence pouvant être positive<br />

ou négative. Ainsi, si nous nous intéressions<br />

à la France et à l’Allemagne,<br />

il est clair que l’une est une puissance<br />

politique et que l’autre est une puissance<br />

économique. L’Iran est un pays important<br />

pour notre région. C’est un grand<br />

pays. C’est en tout cas, un pays développé<br />

par rapport à d’autres. Je considère<br />

que son influence est positive, parce qu’il<br />

cherche plus de stabilité pour ses propres<br />

intérêts. Tout pays a des intérêts. Donc<br />

si l’Iran est influent, son influence est<br />

positive.<br />

Question 47 : Je comprends que<br />

l’Iran est un pays important pour la Syrie,<br />

mais avez-vous besoin de l’aide du<br />

Hezbollah ?<br />

Le Président Al-Assad : Encore<br />

une fois, un petit soutien dans une<br />

grande guerre peut vous mener à de<br />

grands résultats. Par ailleurs, le Hezbollah<br />

a une bonne expérience en matière<br />

de guerre non conventionnelle ; ce dont<br />

nous pouvons avoir besoin. Cependant,<br />

son aide est avant tout qualitative. Par<br />

conséquent, vous ne devez pas le comparer<br />

à l’Armée syrienne. Ses effectifs<br />

sont moindres en effet, mais son expérience<br />

pourrait avoir un grand impact.<br />

Question 48 : Désormais, on sait<br />

bien que le Hezbollah est présent en<br />

Syrie. Quel contrôle avez-vous sur ses<br />

combattants ?<br />

Le Président Al-Assad : Tous<br />

les combattants de toutes les factions<br />

qui se battent aux côtés de l’Armée,<br />

certaines n’en faisant pas partie, mais<br />

la soutiennent, travaillent sous sa direction.<br />

Ils n’ont pas leur propre bataille ou<br />

leur propre front. Nous n’avons donc<br />

aucun problème.<br />

Question 49 : Khaled Mechaal<br />

[dirigeant politique du Hamas, NdT] a<br />

vécu entre 11 et 12 années en Syrie.<br />

Aujourd’hui, il se retrouve au Qatar. Où<br />

en est cette relation aujourd’hui ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

n’avons aucune relation et à aucun niveau.<br />

Les événements récents au camp<br />

de Yarmouk ont prouvé qu’une partie<br />

des cadres du Hamas, qui est essentiellement<br />

une organisation des Frères musulmans,<br />

soutient Al-Nosra à l’intérieur du<br />

camp.<br />

Question 50 : Ils soutiennent une<br />

organisation terroriste ?<br />

Le Président Al-Assad : Oui,<br />

une partie d’entre eux collabore avec<br />

Al-Nosra. C’est pourquoi leurs dirigeants<br />

appellent, depuis le Qatar, les organisations<br />

palestiniennes séculaires à venir<br />

en Syrie, pour secourir leurs factions<br />

présentes dans le camp de Yarmouk,<br />

aux côtés d’Al-Nosra, contre l’attaque<br />

de Daech.<br />

Question 51 : Donc le Hamas<br />

en Syrie, c’est désormais de l’histoire<br />

ancienne ?<br />

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Le Président Al-Assad : Oui. Je<br />

pense que désormais le peuple syrien ne<br />

leur fera plus confiance.<br />

Question 52 : Monsieur le Président,<br />

passons aux États-Unis et à Aïn<br />

al-Arab. Les États-Unis attaquent l’EIIL<br />

par les airs. En fait, ils vous soutiennent.<br />

Comment décririez-vous cette coopération<br />

militaire avec un pays censé être<br />

votre ennemi ?<br />

Le Président Al-Assad : Mon<br />

ennemi, c’est d’abord les terroristes. Ensuite,<br />

il n’y a pas de coopération entre la<br />

Syrie et l’Armée américaine.<br />

Question 53 : Même<br />

indirectement ?<br />

Le Président Al-Assad : Aucune<br />

coopération, même si parfois nous menons<br />

des raids aériens dans une même<br />

zone et sur un même endroit.<br />

Question 54 : Pas même une coordination<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Non,<br />

pas de coordination. Mais revenons sur<br />

votre hypothèse consistant à dire qu’ils<br />

nous soutiennent. Disons qu’ils le font<br />

théoriquement et sur papier, mais certainement<br />

pas dans la réalité. Si vous<br />

voulez une comparaison, sachez que<br />

cette alliance de 60 pays, dont certaines<br />

grandes puissances, mènent plus ou<br />

moins dix attaques par jour, alors qu’un<br />

petit pays comme la Syrie peut, certains<br />

jours, en mener plus d’une centaine.<br />

Donc, dix fois plus.<br />

Question 55 : Des attaques dans<br />

une même zone et sur un même endroit<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Disons<br />

que c’est généralement le cas. D’où la<br />

question que nous nous posons : sontils<br />

sérieux dans leur guerre contre le terrorisme<br />

?<br />

Question 56 : Sont-ils sérieux ?<br />

Le Président Al-Assad : C’est<br />

parce qu’ils ne sont pas sérieux qu’ils ne<br />

peuvent pas nous aider. C’est une simple<br />

conclusion. S’ils étaient sérieux, nous<br />

aurions peut-être discuté ensemble de la<br />

meilleure façon d’agir, ne serait-ce que<br />

pour un modeste résultat. Il leur a fallu<br />

quatre mois pour libérer une petite ville,<br />

que vous nommez Kobané dans vos<br />

médias, quand dans des conditions similaires<br />

notre Armée y est arrivée en deux<br />

à trois semaines. Ou alors, il y a quelque<br />

chose qui ne tourne pas rond dans leur<br />

plan. En réalité, non seulement ils ne<br />

nous aident pas, mais l’expansion nonstop<br />

de l’EIIL et d’Al-Nosra touche désormais<br />

différents pays. Par conséquent,<br />

si vous insistez sur leur coopération et<br />

leurs succès, dites-moi où les trouver.<br />

Jusqu’ci, nous n’avons rien vu.<br />

Question 57 : Mais ils n’ont pas<br />

la permission de survoler la Syrie.<br />

Le Président Al-Assad : Non,<br />

c’est illégal. Nous avons dit publiquement<br />

que c’était illégal et qu’ils le font<br />

sans autorisation [*].<br />

Question 58 : Monsieur le Président,<br />

comment voyez-vous l’avenir de<br />

la Syrie ?<br />

Le Président Al-Assad : Malgré<br />

toute la douleur, la destruction et le carnage,<br />

à quelque chose malheur est bon.<br />

Cette crise fera que tout Syrien réfléchira<br />

à tous les points faibles de notre société.<br />

Par exemple, beaucoup n’ont pas vu<br />

la ligne fine qui sépare le fanatisme de<br />

l’extrémisme, et l’extrémisme du terrorisme.<br />

Je pense, que cela poussera toute<br />

la société vers plus de modération, bien<br />

que je parle d’une société modérée qui,<br />

comme toute société, n’est pas exempte<br />

de quelques recoins de fanatisme et<br />

d’extrémisme. Cela poussera notre société,<br />

mosaïque de toutes les couleurs<br />

syriennes, à chérir la modération et<br />

l’intégration que nous avons connues<br />

tout au long de notre histoire ; ce qui à<br />

mon avis aidera à sa reconstruction. La<br />

reconstruction du pays n’est pas le problème,<br />

c’est toujours possible. Le principal<br />

défi est de trouver comment traiter<br />

les fêlures psychologiques et morales de<br />

la prochaine génération qui aura vécu<br />

toutes ces atrocités. Mais je ne suis pas<br />

pessimiste, à condition que nous nous<br />

débarrassions des terroristes.<br />

Question 59 : Vous parlez de la<br />

reconstruction du pays. Qui va payer<br />

pour cela ?<br />

Le Président Al-Assad : Le pays<br />

lui-même pour commencer. Dès que les<br />

premiers projets démarreront, la roue<br />

de l’économie avancera générant des<br />

ressources financières pour elle-même.<br />

Ensuite, les investissements de pays qui<br />

ont soutenu la Syrie, comme la Russie, la<br />

Chine, l’Iran, et bien d’autres. Et enfin les<br />

investisseurs de tous les pays qui n’ont<br />

pas participé à l’effusion du sang syrien.<br />

Question 60 : Ces quatre<br />

dernières années, j’ai voyagé de Daraa<br />

à Lattaquié et partout dans le pays. Il me<br />

semble que la reconstruction du pays est<br />

une mission impossible. Est-ce le cas ?<br />

Le Président Al-Assad : Non, ce<br />

n’est pas une mission impossible, car<br />

nombre de pays ont été détruits lors de<br />

diverses crises, comme les guerres, les<br />

séismes, etc… Non, la reconstruction des<br />

infrastructures et des bâtiments n’est pas<br />

un défi difficile à relever. Le défi le plus<br />

important est de reconstruire l’humain.<br />

Question 61 : C’est justement le<br />

sujet dont je voudrais vous parler. J’ai visité<br />

beaucoup de familles syriennes. J’en<br />

suis arrivé à penser que chaque foyer<br />

syrien a été affecté par cette guerre. Les<br />

enfants, les hommes, les femmes, les<br />

personnes âgées, ont tous besoin de se<br />

reconstruire. Que pouvez-vous faire ?<br />

Que peut faire le monde pour les aider ?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

n’avons pas à attendre la fin de la guerre<br />

pour les aider. Nous avons déjà commencé<br />

à le faire par des subventions, des<br />

dons, des crédits et d’autres services destinés<br />

à ces familles dépossédées dans des<br />

circonstances diverses et multiples. Mais<br />

le plus important est l’aide morale et<br />

comment la société et le gouvernement<br />

adoptent et soutiennent ces familles qui<br />

ont perdu des êtres chers accidentellement<br />

ou au combat dans les rangs de<br />

l’Armée, de la Police et des Comités de<br />

défense. Je pense que c’est ce que la société<br />

syrienne a donné et que c’est pour<br />

cela que nous avons pu résister pendant<br />

ces quatre dernières années, alors que<br />

nous sommes entrés dans la cinquième,<br />

comme vous l’avez rappelé.<br />

Question 62 : Vous parlez de la<br />

société syrienne. À quel point est-elle<br />

divisée aujourd’hui ?<br />

Le Président Al-Assad : Si la société<br />

était divisée, le pays aurait été automatiquement<br />

divisé. Ce ne sont pas les<br />

frontières qui peuvent le diviser. Seule<br />

la société le peut, au cas où des lignes<br />

de séparation claires apparaitraient entre<br />

les gens de différentes ethnies et confessions.<br />

Aujourd’hui, si vous observez la<br />

population des zones sécurisées où se<br />

sont réfugiés de très nombreux déplacés,<br />

vous verriez que des gens appartenant<br />

à tout le spectre de la diversité syrienne<br />

vivent ensemble, côte à côte. Si la société<br />

était divisée, ce n’eut été pas le cas.<br />

Question 63 : Donc, le pays n’est<br />

pas divisé ?<br />

Le Président Al-Assad : Non, le<br />

pays n’est pas divisé et les médias occidentaux<br />

parlent à tort de guerre civile.<br />

Il n’y a pas de guerre civile en Syrie. La<br />

guerre civile se traduit par des lignes de<br />

démarcation claires et nettes entre les<br />

différentes ethnies, confessions, religions<br />

ou autres groupes d’une même société.<br />

C’est une guerre entre la société syrienne<br />

et les terroristes. Telle est la réalité de<br />

cette guerre. Vous pouvez vérifier par<br />

vous-mêmes qu’absolument toutes les<br />

composantes du peuple syrien vivent<br />

ensemble, sans aucune exception. En<br />

général, je n’aime pas user du terme «<br />

absolument », mais dans ce cas c’est<br />

l’absolue vérité. Je dirais même que cette<br />

cohésion est plus forte qu’avant la guerre<br />

car, comme je vous l’ai dit précédemment,<br />

les Syriens en ont tiré les nombreuses<br />

leçons. Ils sont plus proches les<br />

uns des autres.<br />

Question 64 : Monsieur le Président,<br />

je pense que peu de gens souhaiteraient<br />

être à votre place. C’est une très<br />

grande responsabilité envers la Syrie vu<br />

ce qui s’y passe aujourd’hui. Avez-vous<br />

jamais souhaité être resté à Londres à<br />

exercer votre métier de praticien ophtalmologue<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Je suis<br />

devenu ophtalmologue parce que j’aimais<br />

ce métier et ce secteur professionnel.<br />

Je n’ai exercé que dans le secteur public<br />

et j’avais prévu d’y rester. Finalement, je<br />

n’ai fait que passer d’un secteur public à<br />

un autre plus large ; lequel, comme vous<br />

le savez, consiste aussi à aider les gens.<br />

Il n’y a donc pas une grande différence,<br />

puisqu’il s’agit du même principe appliqué<br />

par des méthodes différentes. Ai-je<br />

jamais souhaité être resté à Londres à<br />

exercer la médecine, après trois ans de<br />

pratique en Syrie ? Je ne regarde pas en<br />

arrière. Ce qui compte le plus pour moi<br />

est d’aider le peuple syrien.<br />

Question 65 : Qu’est-ce que vous<br />

manquez le plus de votre séjour londonien<br />

?<br />

Le Président Al-Assad : Nous<br />

parlons d’un autre âge, j’étais jeune.<br />

Peut-être ai-je la nostalgie de ma jeunesse.<br />

Mais en réalité, quand vous allez<br />

vivre dans un autre pays pour perfectionner<br />

vos connaissances, vous chérissez<br />

cette relation qui vous offre le<br />

savoir nécessaire au développement de<br />

votre pays. C’est ce sentiment qui vous<br />

manque, maintenant que la France et<br />

la Grande Bretagne sont devenues un<br />

fer de lance contre la Syrie alors que<br />

vous pensiez qu’ils pouvaient aider les<br />

Syriens, non les tuer. C’est ce qui me<br />

manque.<br />

Question 66 : Monsieur le Président,<br />

vous n’êtes pas seulement président<br />

et médecin. Vous êtes aussi un<br />

père. Comment expliquez-vous à vos<br />

enfants ce qui se passe en Syrie ?<br />

Le Président Al-Assad : En<br />

toute transparence, parce qu’ils vivent<br />

dans cette société, fréquentent les élèves<br />

de leur école, regardent différentes<br />

chaînes, utilisent l’Internet qui leur<br />

montre certaines opinions et même des<br />

atrocités. Des valeurs qui ne sont plus<br />

aussi évidentes dans notre société, en<br />

raison des circonstances. Lorsqu’ils ont<br />

vu une tuerie, vous devez vous concentrer<br />

sur la bonne conduite et la bonne<br />

volonté. Lorsqu’ils ont vu des terroristes<br />

tuer des personnes parce qu’elles ne partagent<br />

pas leur idéologie, vous devez davantage<br />

vous concentrer sur la tolérance<br />

et l’acceptation de l’autre, abstraction<br />

faite de son idéologie ou de son affiliation.<br />

Ce sont là les points importants à<br />

aborder au sein de la famille.<br />

Question 67 : Est-ce que les enfants<br />

posent des questions au sujet de la<br />

guerre ?<br />

Le Président Al-Assad : Je<br />

pense que c’est un sujet de dialogue quotidien<br />

dans chaque foyer syrien. Désormais<br />

cela fait partie de notre vie. La crise<br />

est notre vie, la vie de nos enfants, de<br />

nos jeunes, de nos aînés, de nous tous.<br />

Question 68 : Nous savons,<br />

Monsieur le Président, que vous avez<br />

perdu des amis et des proches au cours<br />

de cette guerre. Comment cela vous a-t-il<br />

affecté ?<br />

Le Président Al-Assad : Comme<br />

n’importe qui au Moyen-Orient où les<br />

relations entre les membres de la famille<br />

et les amis sont très émotionnelles et<br />

très chaleureuses, de sorte que toute<br />

perte vous affecte profondément et<br />

vous plonge dans la tristesse. En même<br />

temps, et en fonction du poste que vous<br />

occupez, cela vous incite à réfléchir<br />

davantage aux moyens de protéger la<br />

vie de vos concitoyens et à agir efficacement<br />

pour les aider. Ceci, parce que<br />

des millions de Syriens souffrent des<br />

mêmes sentiments que moi. Voilà ce qui<br />

m’affecte tout en m’incitant à aider les<br />

Syriens.<br />

Question 69 : À moins d’un<br />

miracle, que faut-il pour arrêter cette<br />

guerre ?<br />

Le Président Al-Assad : Arrêter<br />

l’ingérence extérieure. Comme je vous<br />

l’ai déjà dit, notre problème n’est pas très<br />

compliqué. La solution est claire, mais<br />

devient plus compliquée à cause des<br />

interventions étrangères. Arrêtez. Arrêtez<br />

le terrorisme et le flot de terroristes<br />

en provenance d’Arabie saoudite et du<br />

Qatar via la Turquie, avec la bénédiction<br />

et l’aide d’Erdogan. Arrêtez l’afflux<br />

d’armes et d’argent vers les terroristes.<br />

Arrêtez de les couvrir de votre parapluie<br />

occidental quel que soit l’adjectif dont<br />

vous les affublez, notamment celui de «<br />

modérés ». C’est alors que le problème<br />

syrien se résoudra en quelques mois.<br />

Cela ne prendra pas plus de temps.<br />

Dr Bachar al-Assad<br />

Président de la République<br />

arabe syrienne<br />

Sources : Sana / Expressen<br />

17-18 avril <strong>2015</strong><br />

Texte traduit par Mouna Alno-Nakhal<br />

Le Grand soir 20-24 avril <strong>2015</strong><br />

16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


A travers le monde<br />

Des milliers de morts dans<br />

le séisme au Népal<br />

Par W.A. Sunil<br />

Plus de 4000 personnes sont mortes<br />

et plus de 7500 blessées, suite à<br />

un séisme majeur qui a frappé le Népal<br />

samedi dernier, juste avant midi, heure<br />

locale. Le nombre de morts est susceptible<br />

d'augmenter encore fortement à<br />

mesure que des corps sont extraits des<br />

décombres et que les équipes de secours<br />

commencent à atteindre les villages reculés<br />

actuellement coupés du monde.<br />

Des dizaines de milliers de personnes<br />

sont sans abri et la plupart des gens<br />

vivent dehors par crainte de nouvelles<br />

répliques. 30 des 75 districts du pays<br />

ont été touchés.<br />

Le séisme a atteint une magnitude<br />

de 7,8 sur l'échelle de Richter et<br />

son épicentre était situé à environ 80<br />

kilomètres à l'ouest de la capitale népalaise<br />

Katmandou. Douze répliques se<br />

sont produites pendant la seule journée<br />

de samedi ainsi qu’un autre séisme important<br />

de magnitude 6,7 dimanche.<br />

Le séisme a été ressenti jusque<br />

dans la capitale indienne New Delhi<br />

et a fortement touché les Etats du Bihar<br />

et de l'Uttar Pradesh dans le nord<br />

de l'Inde où 58 personnes sont mortes.<br />

Au Bangladesh, deux personnes ont été<br />

tuées dans la capitale Dhaka et dans le<br />

district de Pabna dans le nord-ouest du<br />

pays. L’onde de choc a également été<br />

ressentie au Pakistan et dans les régions<br />

avoisinantes de la Chine.<br />

La zone de Katmandou et ses<br />

alentours, où vivent plus de 5 millions<br />

de personnes, a été parmi les plus durement<br />

touchés. La mauvaise qualité<br />

des bâtiments, aggravée encore par<br />

l'absence de normes de construction<br />

imposées, signifiait que la majeure partie<br />

de la ville était menacée. De nombreux<br />

bâtiments anciens ont été transformés<br />

en ruines. Les neuf étages de la<br />

Tour Bhimsen, édifice historique reconstruit<br />

en 1832 après un tremblement de<br />

terre cette année, se sont effondrés, ce<br />

qui aurait tué ou piégé 250 personnes.<br />

Une grande partie de la capitale<br />

est sans transport, électricité ou carburant.<br />

Selon un rapport de l'ONU, «<br />

Dans la vallée de Katmandou, les hôpitaux<br />

sont surpeuplés, manquent de<br />

place pour entreposer les cadavres et<br />

se trouvent aussi à court de fournitures<br />

d'urgence. Bir Hospital, un grand hôpital<br />

de Katmandou prodigue des soins<br />

aux gens dans les rues ... La majorité<br />

de la population reste en dehors des<br />

maisons par crainte de répliques et des<br />

dommages structurels des bâtiments ».<br />

Gary Shaye, un responsable de<br />

Le Népal est un des pays les plus pauvres du monde. Ce n’est pas<br />

seulement le gouvernement népalais qui porte la responsabilité du sort<br />

de la population, mais les grandes puissances qui fournissent une aide<br />

financière dérisoire<br />

l’ONG Save the Children, a expliqué au<br />

New York Times que Katmandou était<br />

« densément, très densément peuplé. »<br />

Il a averti que les travailleurs humanitaires<br />

devaient livrer « une course contre<br />

le temps » car la mousson doit commencer<br />

en juin. « Même si nous avions<br />

toutes les bâches en plastique et tous<br />

les abris temporaires, est-ce que ce sera<br />

suffisant?» a-t-il demandé.<br />

En dehors de la capitale, de nombreux<br />

villages ne sont accessibles qu'à<br />

pied ou par hélicoptère. Matt Darvas,<br />

travailleur humanitaire de World Vision<br />

a déclaré au New York Times: « Des villages<br />

de ce genre sont régulièrement<br />

touchés par des glissements de terrain,<br />

et il n'est pas rare que des villages entiers<br />

de 200, 300, et jusqu'à 1000 habitants<br />

soient complètement enterrés<br />

sous des chutes de pierres. »<br />

Une avalanche déclenchée par le<br />

tremblement de terre a tué au moins 18<br />

personnes et en a blessé 61 au camp de<br />

base du Mont Everest.<br />

La région de l'Himalaya, où est<br />

situé le Népal, est particulièrement<br />

sujette aux tremblements de terre. Le<br />

dernier séisme majeur à frapper la région<br />

eut lieu au Sichuan dans le sudouest<br />

de la Chine en 2008, où quelque<br />

90.000 personnes ont été tuées. Le<br />

Népal a été frappé en 1934 par un<br />

Suite à la page (18)<br />

USA : Les démocrates<br />

renforcent la répression des<br />

manifestations contre le<br />

meurtre policier de<br />

Freddie Gray<br />

Par Nick Barrickman<br />

Le rassemblement devant l'hôtel de ville<br />

Trente-quatre personnes ont été arrêtées<br />

et six policiers blessés au<br />

cours du week-end après que des milliers<br />

de personnes ont défilé contre la<br />

brutalité policière dans le centre-ville de<br />

Baltimore, Maryland. On avait appelé à<br />

l’action de protestation de samedi, près<br />

d'une semaine après que Freddie Gray,<br />

un jeune afro-américain battu par la<br />

police, est mort de ses blessures dans<br />

l'ouest de Baltimore.<br />

La manifestation, à laquelle avait<br />

appelé une coalition de groupes militants<br />

locaux et qui fut pacifique dans<br />

son ensemble, était la plus importante<br />

d’une série de manifestations contre les<br />

violences policières ayant eu lieu dans<br />

la ville depuis que Gray a succombé à<br />

ses blessures la semaine dernière.<br />

Dimanche 26 avril, des milliers<br />

de personnes ont assisté à une veillée<br />

pour Gray qui devait être enterré hier.<br />

Lors de la manifestation de samedi,<br />

un groupe de manifestants s’est détaché<br />

du défilé principal et a commencé<br />

à commettre des actes de vandalisme<br />

mineurs contre des vitrines et des véhicules<br />

de police. La police a réagi en<br />

Une voiture de police mise en<br />

flammes<br />

envoyant des policiers casqués pour arrêter<br />

des manifestants et casser la manifestation.<br />

Les affrontements entre les<br />

manifestants et la police ont continué<br />

toute la nuit dans certains quartiers de<br />

l'ouest de Baltimore, proches de celui<br />

où Gray a été battu et tué.<br />

Le nombre de policiers qui a<br />

déferlé dans les rues de la ville durant<br />

le week-end était comparable au nombre<br />

total de manifestants. Le chef de la<br />

police de Baltimore, Anthony W. Batts,<br />

a mobilisé plus de 1200 policiers. Il a<br />

lancé l’affirmation ridicule que le déploiement<br />

de la police à travers la ville<br />

permettrait de préserver le droit des<br />

manifestants à « s’exprimer pacifiquement<br />

».<br />

Samedi soir, un photographe<br />

du Baltimore City Paper a été arrêté et<br />

Suite à la page (18)<br />

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Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong><br />

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17


Suite de la page (17) usa..<br />

battu par la police devant le commissariat<br />

de police du District Ouest.<br />

« Ils se sont mobilisés », a relaté le<br />

photographe JM Giordano au sujet de<br />

l'épreuve que lui et un passant ont<br />

subi, littéralement emportés par la<br />

police lourdement armée au milieu<br />

d'une manifestation. « Ils ont juste<br />

déferlé sur moi ... J’ai été frappé. Ma<br />

tête a heurté le sol. Ils me frappaient,<br />

puis quelqu'un m'a retiré de là » a-<br />

t-il dit.<br />

Sait Serkan Gurbuz, journaliste<br />

photographe pour l'agence Reuters, a<br />

été arrêté par la police au même moment.<br />

Freddie Gray avait été battu<br />

par la police de Baltimore le 12 avril<br />

après avoir eu, est-il dit, un contact<br />

visuel avec un policier et puis s’être<br />

enfui. Six policiers ont poursuivi et<br />

maîtrisé le jeune homme dans une<br />

position qui a gravement blessé sa<br />

colonne vertébrale. Gray a ensuite<br />

été jeté à l'arrière d'un fourgon de<br />

police et conduit à travers la ville<br />

sans être retenu par des ceintures de<br />

sécurité pour plus d'une demi-heure<br />

avant de recevoir une aide médicale.<br />

La ville a refusé de divulguer les<br />

noms des policiers impliqués, tout en<br />

les suspendant temporairement sans<br />

perte de salaire en attendant le résultat<br />

d’une enquête.<br />

À la manifestation de samedi,<br />

les représentants de groupes militants<br />

locaux liés aux démocrates se<br />

sont relayés pour lancer des appels<br />

explicites à des personnalités du<br />

Parti démocrate. Malik Z. Shabazz,<br />

dirigeant de l'un des groupes organisateurs<br />

de l'événement, les Avocats<br />

noirs pour la Justice, a appelé Barack<br />

Obama et le procureur général Eric<br />

Holder à venir adresser la parole à<br />

leurs « électeurs démocrates noirs » à<br />

la manifestation et a même exigé de<br />

Hillary Clinton, candidate démocrate<br />

présumée à l’élection présidentielle<br />

de 2016 qu’elle fasse de même.<br />

Les responsables du Parti<br />

démocrate, cependant, ont pris la direction<br />

dans l’adresse des louanges<br />

à la police. « Je pense qu'ils font du<br />

mieux qu'ils peuvent dans les circonstances<br />

», a dit le député Elijah<br />

E. Cummings, parlant de la police de<br />

Baltimore; il a ajouté que la manifestation<br />

avait été perturbée par «<br />

quelques personnes, principalement<br />

des gens extérieurs à la ville ».<br />

Le Service de police de Baltimore<br />

a publié une déclaration disant:<br />

« Bien que la grande majorité des arrestations<br />

concerne des gens de la<br />

ville, le nombre total d'arrestations<br />

ne tient pas compte de tous les incidents<br />

d'activité criminelle ». Il ajoute<br />

que le service « estime que des agitateurs<br />

extérieurs continuent d'être les<br />

instigateurs de ces actes de violence<br />

et de destruction ». L'affirmation<br />

que les soi-disant désordres sont le<br />

produit d’« agitateurs extérieurs » a<br />

été utilisée par les autorités contre les<br />

mouvements de protestation depuis<br />

le mouvement des droits civiques<br />

des années 1960. L'utilisation de<br />

ce terme par les responsables afroaméricains<br />

et les soi-disant groupes<br />

« de droits civiques » actifs dans les<br />

milieux du Parti démocrate signifie<br />

que de l'establishment politique noir<br />

de la ville, tout comme les responsables<br />

blancs à une autre époque, se<br />

préparent à une vague de répression<br />

massive contre la population.<br />

Le décalage entre les sentiments<br />

des organisateurs et ceux qui<br />

protestent contre la violence policière<br />

était clair dans les discussions avec<br />

ceux qui participaient à la manifestation.<br />

Un habitant du quartier de Baltimore<br />

Ouest où Freddie Gray a été tué<br />

a confié au World Socialist Web Site<br />

que les policiers étaient « un gang en<br />

bleu » et que toute intervention du<br />

gouvernement fédéral pour établir les<br />

circonstances de la mort de l'homme<br />

ne serait qu'une « affaire étouffée »<br />

Un autre habitant de Baltimore a dit,<br />

« Si vous n'êtes pas totalement soumis<br />

devant eux [la police], ils font<br />

escalader la situation ... cela fait partie<br />

du plan pour militariser le pays et<br />

intimider la population ».<br />

Mardi dernier, le ministère<br />

américain de la Justice a déclaré qu'il<br />

ouvrirait une enquête fédérale sur la<br />

mort de Gray après une lettre ouverte<br />

des sénateurs démocrates Barbara<br />

Mikulski et Ben Cardin, ainsi que de<br />

Cummings et deux autres membres<br />

du Congrès, Dutch Ruppersberger et<br />

John Sarbanes. Les cinq démocrates<br />

ont suggéré qu'une telle démarche<br />

servirait à « restaurer la confiance<br />

du public dans le Service de police de<br />

Baltimore ».<br />

Ceci est dans la ligne d’enquêtes<br />

similaires du ministère de la Justice<br />

dans des villes comme Ferguson,<br />

Cleveland, Albuquerque et d’autres,<br />

qui révèlent une histoire de corruption<br />

et de brutalité policière et contre<br />

lesquelles aucune mesure n’est prise.<br />

En fait, l'administration Obama<br />

est entièrement complice de la violence<br />

policière qui règne aux États-<br />

Unis. Le Washington Post a noté la<br />

semaine dernière que, malgré la compassion<br />

affichée pour les victimes de<br />

violences policières, « à la Cour suprême…<br />

le ministère de la Justice [de<br />

l'administration Obama] a soutenu<br />

des policiers à chaque fois qu’une affaire<br />

d’utilisation de force excessive<br />

a donné lieu à une confrontation des<br />

arguments ».<br />

L'administration Obama a<br />

établi des records dans ses efforts<br />

pour militariser les agences de maintien<br />

de l’ordre par des mesures telles<br />

que le programme 1033 du ministère<br />

de la Défense, qui, dans les quatre<br />

dernières années, a remis des quantités<br />

records de matériel militaire aux<br />

forces de police locales.<br />

WSWS 27 avril <strong>2015</strong><br />

“Marie, Fleurs de Lys”<br />

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Suite de la page (17) Des Miller<br />

Suite de la page (12)<br />

sur l’ensemble du continent, au-delà des<br />

frontières des Etats, permet de contourner<br />

efficacement les législations porteuses<br />

d’un modèle économique et social solidaire<br />

exigeant : il suffit pour les détenteurs<br />

de capitaux de substituer à la production<br />

de biens sur ces territoires l’importation<br />

de ces mêmes biens depuis des Etats où<br />

les normes en vigueur sont beaucoup plus<br />

faibles.<br />

Simultanément, la libre-circulation<br />

des capitaux permet à des entreprises européennes<br />

de placer leurs unités de production<br />

sur des territoires « moins-disant<br />

» d’un point de vue réglementaire. Cette<br />

double tendance, au cœur de la stratégie<br />

économique des grands groupes, rend la<br />

production de biens, et donc le maintien<br />

de l’emploi, de plus en plus difficile dans<br />

les Etats qui défendent encore des législations<br />

sociales ambitieuses.<br />

Dans ce contexte, la dénonciation<br />

du traité de libre-échange en cours de<br />

négociation avec les Etats-Unis (projet de<br />

grand marché transatlantique, dit GMT<br />

– TAFTA ou TTIP selon les acronymes<br />

anglophones) permet d’illustrer opportunément<br />

tous les enjeux liés à la problématique<br />

de la souveraineté tels qu’ils<br />

pourraient être intégrés dans un discours<br />

rénové de la gauche radicale. Ce traité est<br />

négocié par la Commission européenne,<br />

avec l’accord et le soutien du Parlement<br />

européen et du Conseil européen. Il a vocation<br />

à étendre dans un espace conjoint<br />

Europe/Etats-Unis les règles de circulation<br />

non régulée des marchandises et des capitaux<br />

en vigueur aujourd’hui sur les territoires<br />

de l’UE et de l’Amérique du Nord<br />

[1] pris séparément.<br />

La lutte contre le GMT est d’abord<br />

justifiée par les conséquences immédiates<br />

et inacceptables qu’il impliquerait<br />

sur la vie des peuples européens.<br />

L’alignement des normes en vigueur sur<br />

des standards américains représenterait<br />

ainsi un recul social irrémédiable en<br />

matière d’environnement (exploitation<br />

des houilles de schiste), de droit du travail<br />

(fin du système généralisé de protection<br />

sociale), d’accès aux services publics<br />

(privatisation progressive des services de<br />

santé ou d’éducation), d’agriculture et<br />

d’alimentation (utilisation d’intrants chimiques,<br />

d’hormones de synthèse, etc.).<br />

Mais la dénonciation de ce traité<br />

se justifie aussi en elle-même par la fin<br />

de la souveraineté populaire qu’il compte<br />

imposer. L’ampleur du champ social que<br />

le texte a vocation à englober (la totalité,<br />

en réalité), l’étendue des populations<br />

qu’il concerne et les moyens imaginés<br />

par ses promoteurs pour en assurer le<br />

fonctionnement réduisent à néant la souveraineté<br />

des peuples. L’instauration de<br />

tribunaux d’arbitrage privés et d’un mécanisme<br />

de coopération réglementaire [2]<br />

chargés d’assurer la bonne application du<br />

traité constitue la manifestation la plus<br />

outrancière d’une perte de souveraineté<br />

insidieuse et calculée. L’application dans<br />

le temps du traité sera confiée à des organismes<br />

non démocratiques. Les Etats<br />

deviennent des justiciables placés au<br />

même rang que les personnes privées.<br />

Leurs décisions sont susceptibles d’être<br />

contestées, car non conformes aux intérêts<br />

économiques d’opérateurs privés,<br />

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Si le séisme est le produit d'énormes<br />

forces naturelles, l'étendue de la mort et de<br />

la destruction a des racines sociales déterminées<br />

– elle résulte de l'absence de préparation<br />

et de planification, de bâtiments et<br />

d’une infrastructure qui ne sont pas antisismiques.<br />

Les zones les plus touchées et<br />

les plus négligées sont invariablement les<br />

plus pauvres.<br />

Bien qu'il soit difficile de faire des<br />

prédictions précises sur quand, où et avec<br />

quelle intensité un tremblement de terre<br />

frappera, des prévisions plus générales<br />

ont été faites. En 2013, le sismologue<br />

Vinod Kumar Gaur a averti dans l'Hindou:<br />

« Les calculs montrent qu'il y a une énergie<br />

accumulée suffisante maintenant pour<br />

produire un séisme de magnitude 8. Je ne<br />

peux pas dire quand. »<br />

Cependant, le gouvernement népalais<br />

a peu fait pour se préparer à cette éventualité.<br />

Le pays est embourbé dans une<br />

crise politique prolongée depuis une décennie<br />

après que la monarchie a été abolie<br />

et le Parti communiste du Népal maoïste<br />

(PCN-M) intégré dans l'establishment<br />

politique. De durs marchandages entre<br />

sections rivales de l'élite dominante ont<br />

bloqué les tentatives de rédiger une nouvelle<br />

constitution et aucun des principaux<br />

partis n'a la moindre préoccupation pour<br />

le sort des travailleurs et de la population<br />

rurale pauvre. Le ministre de l'Information<br />

et de la Radiodiffusion Minendra Rijal a<br />

déclaré à la télévision indienne que le gouvernement<br />

avait « lancé un plan d'action<br />

massif de sauvetage et de réhabilitation<br />

et il y a beaucoup à faire. » Toutefois, en<br />

raison du manque d'équipement lourd et<br />

d’avions, les opérations de secours ont été<br />

lentes, ce qui risque d’entraîner de nombreux<br />

décès supplémentaires.<br />

Le Népal est un des pays les plus<br />

pauvres du monde. La directrice générale<br />

d'Oxfam Winnie Biyanyima a expliqué<br />

que « la moitié de la population de 28 millions<br />

d’habitants du Népal n'a pas accès à<br />

un assainissement amélioré et vit en dessous<br />

du seuil de pauvreté, et environ un<br />

sur trois vit dans une pauvreté extrême. »<br />

Ce n’est pas seulement le gouvernement<br />

népalais qui porte la responsabilité du sort<br />

de la population, mais les grandes puissances<br />

qui fournissent une aide financière<br />

dérisoire, y compris pour ce qui est de se<br />

préparer à un séisme majeur.<br />

La revue d'affaires britannique, The<br />

Economist a fait remarquer: «Théoriquement,<br />

il y avait largement de temps pour<br />

que de nombreuses agences internationales<br />

et d'autres bailleurs de fonds fassent<br />

des plans pour un séisme au Népal, dont<br />

on dit qu’il a 92 lignes de faille actives.<br />

Le Népal pullule d'experts étrangers, recrutés<br />

pour se concentrer précisément sur<br />

ce genre de problème. « Pourtant, mis à<br />

part le renforcement de quelques bâtiments<br />

scolaires et hospitaliers, très peu a<br />

été fait. »<br />

Malgré leur solidarité de façade, les<br />

grandes puissances n’ont fourni que peu<br />

d'aide d'urgence à ce jour. L'Inde a déployé<br />

13 avions de transport militaires et une<br />

équipe d'intervention d'urgence de 40 personnes<br />

tandis qu'une équipe chinoise de<br />

recherche et de sauvetage est déjà arrivée<br />

à Katmandou. Le gouvernement britannique<br />

a mis $7,5 millions à la disposition<br />

des organismes de bienfaisance travaillant<br />

au Népal et la Norvège a promis $4 millions.<br />

Toutes ces promesses sont loin de<br />

ce qui serait nécessaire dans l'immédiat,<br />

sans parler de l'aide financière dont on<br />

aura désespérément besoin pour la reconstruction.<br />

À ce jour, les États-Unis,<br />

par l'intermédiaire de leur ambassade à<br />

Katmandou, ont offert une aide misérable<br />

d'un million de dollars et envoient une<br />

équipe d'intervention d'urgence de 62 personnes.<br />

La principale motivation de cette offre<br />

d’aide est de promouvoir des intérêts<br />

économiques et stratégiques. Au cours de<br />

la dernière décennie, le Népal, qui borde<br />

la Chine et l'Inde, est devenu le centre de<br />

rivalités géopolitiques croissantes. Cela<br />

s’est intensifié par l'intervention des États-<br />

Unis qui, dans le cadre de leur « pivot vers<br />

l'Asie », cherchent à encercler la Chine par<br />

une série de partenariats et de liens militaires,<br />

y compris avec le Népal.<br />

Ce n'est pas un hasard si, lorsque<br />

le séisme a frappé, deux équipes de<br />

forces spéciales américaines étaient<br />

déjà dans le pays effectuant un exercice<br />

d'entraînement. Washington augmentera<br />

sans doute dans les prochains jours<br />

sa proposition d'aide dérisoire qui sera<br />

soigneusement calibrée pour maintenir<br />

le Népal plus fermement dans la sphère<br />

d'influence américaine.<br />

WSWS 27 avril <strong>2015</strong><br />

représentés dans ces instances arbitrales.<br />

Avec ce projet, les détenteurs du capital<br />

parviennent à se débarrasser habilement<br />

et silencieusement de « l’aléa démocratique<br />

» : aucun gouvernement, aucune<br />

élection ne pourra plus menacer leurs intérêts.<br />

La plupart des forces du mouvement<br />

social se sont regroupées pour<br />

empêcher la signature de ce traité. La<br />

gauche radicale doit maintenant amplifier<br />

la lutte et la contestation autour du GMT.<br />

L’importance des enjeux, le caractère frappant<br />

de certaines de ses conséquences (fin<br />

de l’interdiction d’importation de poulets<br />

aux hormones américains, impuissance<br />

juridiquement organisée des Etats avec<br />

le recours aux tribunaux d’arbitrage)<br />

doit servir de catalyseur pour dénoncer<br />

la mondialisation économique et revendiquer<br />

ainsi la restauration de la souveraineté<br />

du peuple.<br />

Au-delà de ce seul projet de traité,<br />

ce sont tous les traités de libre-échange qui<br />

doivent être remis en cause. Le GMT, ou<br />

l’AECG (Accord économique et commercial<br />

global, accord de libre-échange avec<br />

le Canada, en cours de ratification – CETA<br />

en anglais) vont certes beaucoup plus loin<br />

que les autres accords caractérisant la politique<br />

commerciale européenne (dont les<br />

traités de l’UE eux-mêmes). Cependant,<br />

ils s’inscrivent dans la même logique et<br />

poursuivent le même objectif que les<br />

accords de libre-échange précédents :<br />

l’annihilation des moyens des peuples et<br />

des Etats afin que plus rien ne s’oppose<br />

au libre jeu du marché et à la maximisation<br />

des profits des acteurs économiques<br />

et financiers.<br />

La destruction de l’exercice réel<br />

de la souveraineté des peuples par les<br />

puissances économiques et financières<br />

s’inscrit donc dans une longue et patiente<br />

mise en place d’accords de libreéchange.<br />

Ce phénomène connaît une forte<br />

accélération ces dernières années avec<br />

l’émergence de ces nouveaux projets de<br />

traités, comme l’AECG ou le GMT. S’ils<br />

sont mis en place, la souveraineté des<br />

peuples risque d’être totalement détruite.<br />

Sa reconquête doit donc devenir un enjeu<br />

central pour la gauche de transformation<br />

sociale. A ce titre, les organisations qui la<br />

composent vont devoir de nouveau appréhender<br />

des questions cruciales susceptibles<br />

de produire des clivages.<br />

La souveraineté s’exerce par définition<br />

sur un territoire défini, la délimitation<br />

de celui-ci revêt donc une importance fondamentale.<br />

Pour la gauche, aujourd’hui,<br />

cela consiste bien sûr à répondre à cette<br />

question : le continent européen peut-il<br />

être ce territoire ? Si l’on veut bien écarter<br />

un présupposé idéologique répandu à<br />

gauche qui déconsidère la nation pour<br />

n’y voir qu’un concept réactionnaire et<br />

qui, par opposition, valorise l’espace européen,<br />

une analyse pragmatique des faits<br />

historiques démontre que la Communauté<br />

européenne, puis l’UE, se sont construites<br />

autour des seules idées de concurrence,<br />

18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>


de compétitivité, de libre-échange, qui ont<br />

pour vocation de supprimer la souveraineté.<br />

L’urgence sociale et politique est<br />

aujourd’hui absolue et la conquête d’une<br />

Europe sociale, si tant est qu’elle soit possible,<br />

n’est pas envisageable à très court<br />

terme. L’UE à vingt-huit Etats membres<br />

rassemble des objectifs politiques, des réalités<br />

économiques, sociales et historiques<br />

trop disparates pour se réformer spontanément<br />

et incarner subitement un espace où<br />

la souveraineté populaire pourra se rétablir<br />

immédiatement. Au contraire même, parce<br />

que l’idée européenne s’est construite<br />

sur la seule compétitivité, ses institutions<br />

telles qu’elles existent sont devenues un<br />

obstacle contre lequel les peuples doivent<br />

se dresser.<br />

Cela s’avère d’autant plus nécessaire<br />

que la disparation de la capacité<br />

d’agir du politique, actée et constatée<br />

depuis maintenant trois décennies, a créé<br />

une nouvelle menace : la montée en puissance<br />

des extrêmes droites dans de nombreux<br />

pays d’Europe, en Belgique, aux<br />

Pays-Bas, en Autriche, au Royaume-Uni,<br />

et bien évidemment en France. Le Front<br />

national se nourrit des abandons successifs<br />

de souveraineté entérinés par toutes<br />

les autres forces politiques en présence.<br />

Il axe son discours sur cette seule thématique,<br />

en affichant une capacité d’agir<br />

sans ambiguïté : sortie immédiate de<br />

l’euro, rupture avec l’UE, rétablissement<br />

des frontières nationales, retour du protectionnisme,<br />

etc.<br />

Il est capital pour la gauche radicale<br />

de ne pas refuser de s’emparer de ces<br />

revendications précisément parce que le<br />

Front national les a intégrées à son discours.<br />

Ce dernier se garde d’ailleurs bien<br />

de décrire le projet qu’il porte, dans la<br />

mesure où il s’agit d’un programme de<br />

droite classique, préservant les intérêts du<br />

capital. Il est diamétralement opposé aux<br />

intérêts des classes sociales ouvrières, victimes<br />

de la mondialisation, dont une partie<br />

lui apporte pourtant son soutien électoral.<br />

La conquête de la souveraineté<br />

populaire, aujourd’hui sa restauration, est<br />

une des revendications historiques de la<br />

gauche, qui a tout à perdre si elle choisit<br />

de tourner le dos à cet héritage, issu de<br />

la Révolution française, au seul motif que<br />

l’extrême droite a récupéré et dévoyé ce<br />

débat depuis plusieurs années.<br />

Aujourd’hui, en Europe, des forces<br />

politiques de progrès sont au pouvoir, ou<br />

en sont aux portes. Des mouvements<br />

sociaux de grande ampleur, comme en<br />

Espagne, ont rassemblé des millions de<br />

citoyens contre l’austérité. Ces forces sont<br />

enfin prêtes à bouleverser l’ordre social réactionnaire<br />

qui enferme les peuples dans<br />

une crise sans fin. En Grèce, en Espagne,<br />

ce changement s’exerce dans le cadre de<br />

l’État nation. C’est lorsque les sociétés se<br />

seront enfin durablement orientées vers le<br />

progrès social dans un nombre significatif<br />

d’Etats nations en Europe (territoires sur<br />

lesquels la souveraineté populaire s’est<br />

construite, où existent des compromis<br />

sociaux, des institutions et des services<br />

publics efficaces et immédiatement mobilisables)<br />

que la construction européenne<br />

pourra être repensée entièrement. Il ne doit<br />

plus s’agir de la construction d’une souveraineté<br />

technocratique supranationale,<br />

mais de la définition d’objectifs politiques<br />

communs à atteindre par la coopération<br />

volontaire de peuples souverains.<br />

NOTES<br />

[1] Dans le cadre de l’Alena, accord<br />

de libre-échange regroupant les Etats-Unis,<br />

le Canada et le Mexique.<br />

[2] Ce mécanisme complexe aura pour<br />

vocation de soumettre, une fois le traité ratifié,<br />

toutes les décisions politiques ultérieures<br />

à l’examen de leur conformité aux règles<br />

commerciales fixées par le traité. Un « conseil<br />

de coopération réglementaire », composé<br />

de membres non élus, sera chargé de le faire<br />

fonctionner. Le processus tiendra les peuples<br />

à l’écart laissera toute la place aux lobbyistes<br />

et groupes d’intérêts privés d’influer<br />

sur le contenu final des textes législatifs et<br />

réglementaires. Voir « TAFTA, une attaque<br />

camouflée sur la démocratie et les normes de<br />

réglementation » http://corporateeurope.org/<br />

sites/default/files/ttip_fr.pdf<br />

Mémoire des luttes 26 avril <strong>2015</strong><br />

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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

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AN NOU<br />

PALE BIZNIS<br />

Brooklyn Public Library ofri sèvis biznis gratis nan<br />

lang Kreyòl Ayisyen. Rele jodi a pou jwenn plis<br />

enfòmasyon nan nimewo 718-623-7000 x23241.<br />

“Chak biznis ki gen siksè ta dwe gen<br />

yon plan epi Brooklyn Public Library<br />

kapab ede ou kreye youn.”<br />

Winnie Siclait ak Lynnsie Augustin | Manm Ekip la<br />

Brooklyn Public Library<br />

Brooklyn Public Library se yon patnè Pwogram Biznis pou Imigran (Immigrant<br />

Business Initiative) ki gen fyète. Pou jwenn plis enfòmasyon, ale sou sitwèb,<br />

www.nyc.gov/immigrantbusinesses.<br />

Foto: Jennifer MacFarlane<br />

DINER DANSANT EN SOLIDARITÉ<br />

AVEC<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

SAMEDI 30 MAI <strong>2015</strong><br />

Au local de la Mechanic Headquarters<br />

65 Putnam Avenue<br />

Between Classon Ave. & Irving Place,<br />

Brooklyn, NY 11238<br />

Donation $50.00<br />

Occasion:<br />

Fête des mères haïtiennes 9h PM<br />

Musique par DJ Black Love<br />

Et d'autres artistes tels que : Jean Elie Barjon,<br />

Guesly Morisseau (Tigous), Rose Bellyne Gauthier,<br />

Harmony Divine et Tracy Viergella Pierre<br />

Réservations et Informations:<br />

718-421-0162<br />

Soutenir <strong>Haiti</strong> Liberté est un acte patriotique<br />

et révolutionnaire.<br />

Vous ne le regretterez jamais !<br />

20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 42 • Du <strong>29</strong> avril au 5 mai <strong>2015</strong>

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