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Haiti Liberte 1 Avril 2015

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Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

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HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

Email: editor@haitiliberte.com<br />

LA REMONTÉE DU<br />

CHOLÉRA-MINUSTAH ÉTAIT<br />

PRÉVISIBLE !<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

Affaire<br />

Lafiteau-Unibank:<br />

l'oligarchie face<br />

à la mobilisation<br />

populaire<br />

Page 3<br />

English<br />

Page 9<br />

Appel de la<br />

Coordination<br />

<strong>Haiti</strong>enne pour le<br />

retrait des troupes<br />

de l'ONU en <strong>Haiti</strong>!<br />

Page 7<br />

Voir page 4<br />

L'épidémie de Choléra importée en <strong>Haiti</strong> par les forces d'occupation continue de faire rage dans le pays<br />

MANIFESTATION À PÉTION-VILLE!<br />

OTAN : mercenaires<br />

et propagande<br />

au service d’une<br />

machine de guerre!<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

A Tunis, un forum<br />

social mondial<br />

"liquide"<br />

Page 17<br />

Des centaines de personnes ont gagné les rues le vendredi 27 mars à Pétion-ville pour dénoncer les mauvaises conditions de vie


Editorial<br />

Le charlatanisme des politiciens haïtiens!<br />

Par Berthony Dupont<br />

La culture politique haïtienne n’est pas facile à comprendre.<br />

Comme il n’y a pas de partis politiques sérieux, les acteurs<br />

agissent à leur gré, sans aucun respect et discipline de partis, sans<br />

aucun principe, faisant des volte-face à tout moment, prenant des<br />

virages à la vitesse de l’éclair, sans compter les alliances contre<br />

nature ; l’important c’est que leurs ambitions politiques soient satisfaites.<br />

En vérité, depuis le coup d’état de 1806, les masses populaires<br />

ont été abandonnées à elles-mêmes par les dirigeants politiques<br />

qui n’ont pas les affaires et les intérêts de la collectivité<br />

comme priorité. Ces prétendus personnages politiques se jettent<br />

dans un vagabondage à qui mieux mieux, cause partielle de<br />

l’énorme retard du pays ; il s’agit d’un sous-développement politique<br />

qui empêche les acteurs de reconnaître voire de défendre<br />

leurs intérêts.<br />

De tout temps, la pratique du conjoncturel a toujours eu gain<br />

de cause dans la stratégie des politiciens haïtiens. La conjoncture<br />

les mène toujours. Alors, quand c’est le conjoncturel la boussole,<br />

il peut vous brouiller les cartes et les antennes et vous mener<br />

n’importe où. Dès lors, il ne peut y avoir aucun ordre dans vos<br />

idées ni dans vos actes. Qui pis est, cette pratique ne conduit à<br />

rien de sérieux, et on passera la majorité du temps à ne rien réaliser<br />

de concret.<br />

Les actions conjoncturelles ne donnent jamais l’opportunité<br />

d’accomplir quelque chose de positif et de grand. Elles perturbent<br />

la faculté de réfléchir, d’organiser et même de préparer une défense<br />

en cas d’une menace ou d’un grave danger. On n’a de temps pour<br />

développer aucune méthode. Aussi le politicien se met à agir sous<br />

le coup de l’émotion, il agit n’importe comment, fait n’importe<br />

quoi. N’ayant même pas un point de départ réfléchi, il ne peut se<br />

fixer un point d’arrivée, voire atteindre un objectif ou poser des<br />

actes concrets. Finalement, l’individu perd contrôle même de ses<br />

prises de position ; il se trahit lui-même. Les propos d’hier entrent<br />

en conflit, en contradiction ouverte avec ceux d’aujourd’hui et dès<br />

lors l’on tombe dans la démagogie et le charlatanisme.<br />

Prenons en exemple le cas de l’ancien président Jean-Bertrand<br />

Aristide. Durant son passage à Saint-Jean Bosco, il prêchait<br />

la théologie de la libération qui véhiculait une idéologie claire et<br />

nette contre le macoutisme: « Makout pa ladann », « kapitalis se<br />

peche mòtèl /le capitalisme est un péché mortel ». Pourtant arrivé<br />

au pouvoir en 1990, il traînait avec lui au pouvoir le duvaliériste<br />

notoire Bayard Vincent, qui pis est au ministère tellement crucial<br />

de la Justice dans le contexte post-macoute. En 2001, Marc Bazin,<br />

Stanley Etheart deux anciens ministres de Duvalier siégeaient<br />

dans son gouvernement. Éventuellement, les slogans de combattants<br />

tels que «CharlemagnePéraltement» disparurent de son langage.<br />

Le pourquoi ? Il ne venait d’aucune structure politique organisée<br />

et le secteur qui était allé le chercher pour l’orienter vers le<br />

pouvoir ne voulait l’utiliser que pour sa popularité et faire échec au<br />

candidat des multinationales Marc Bazin et à celui des macoutoduvaliéristes<br />

Roger Lafontant. Ces pratiques superficielles ne se<br />

nourrissent d’aucune substance politique et n’aboutiront jamais<br />

à rien. Elles doivent cesser si on veut arriver à quelque chose de<br />

durable et de grand pour le pays et pour le peuple.<br />

Il nous faut mettre fin à cette pratique qui nous conduit à<br />

courir derrière la conjoncture, en profiter pour sortir des slogans<br />

percutants et, une fois au pouvoir se contenter de réformes cosmétiques<br />

sans vraiment rien planifier, programmer, construire ; sans<br />

organiser la société, le parti, sans investir dans des changements<br />

structurels. Tout mouvement qui milite pour un changement structurel<br />

cherche tout d’abord à mettre en place certaines règles et assurément<br />

des principes. Tout cela couronné d’une détermination,<br />

d’une conviction, d’une volonté populaire pouvant même engendrer<br />

des miracles. En fait, on ne peut pas changer cette structure<br />

de corruption pourrie, en cours depuis 1806, sans un niveau<br />

d’organisation sérieux, réel mais pas virtuel.<br />

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la fièvre à participer<br />

à la course électorale dès qu’on annonce les élections. Parce<br />

que pour nombre de gens, ce qui les intéresse ce n’est pas la construction<br />

d’un pays à long terme, mais plutôt leurs petits intérêts<br />

personnels. Pour justifier leur opportunisme, les politiciens haïtiens<br />

ont pour défaut de s’en remettre à toutes sortes de refrains aux<br />

accents carnavalesques. Ils trouvent toujours un alibi pour vendre<br />

la drogue électorale aux masses. Ils trouvent toujours les slogans<br />

appropriés. Il fut un temps où c’était : « du rachemanyòk aux<br />

élections ». Aujourd’hui certains parlent d’«élection-mobilisation» ;<br />

d’autres se sentent obligés de participer aux élections seulement<br />

pour éviter de se trouver isolés dans une bataille politique où ils<br />

campaient jusqu’ici sur des positions radicales et conséquentes.<br />

D’aucuns prétendent qu’ils sont obligés de participer parce<br />

que tout le monde participera. C’est une vraie foutaise ! Où sont<br />

donc les principes ? Ils ne veulent pas rester seuls, en marge de<br />

la course électorale. Ils clament que s’ils ne se présentent pas, les<br />

autres prendront le pouvoir. C’est archi faux ! C’est simplement<br />

prostituer l’acte électoral ! C’est surtout légitimer la tutelle imposée<br />

au pays ! C’est avaler des potions toutes prêtes concoctées aux<br />

ambassades des puissances impérialistes. C’est perdre la foi et la<br />

confiance dans la résistance et la force irrésistible de la volonté des<br />

peuples qui luttent contre la domination impérialiste. C’est un cri<br />

de désespoir qui ne fera pas avancer la lutte d’un iota.<br />

Qu’importe si des politiciens traditionnellement inféodés à<br />

une certaine catégorie sociale prennent le pouvoir, ils l’ont depuis<br />

1806, et n’ont rien fait avec, sinon garder leurs privilèges. De quoi<br />

alors avoir peur ? Par contre, si nous perdons notre temps à ne<br />

rien faire, à ne pas nous structurer pour enfin nous fondre au sein<br />

des masses, les organiser et les accompagner dans une lutte de<br />

libération nationale, alors, là il y a raison d’avoir peur !<br />

Il est temps qu’on n’ait plus affaire à ces politiciens sans<br />

colonne vertébrale, ces charlatans de l’acabit d’un Préval qui se<br />

prépare avec sa plateforme à participer aux élections de la Minustah.<br />

A-t-il déjà oublié ces propos pertinents et impertinents d’un<br />

certain Edmond Mulet lors des élections de 2010: «Taisez-vous<br />

président !»<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (46)<br />

Le peuple appelé aux urnes !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Du 16 au 20 mars <strong>2015</strong>, ce fut une<br />

course de fond dans les parages<br />

du Conseil Electoral Provisoire (CEP)<br />

sur la route de Frère à Pétion-Ville. Pas<br />

de doute, le décret présidentiel du 13<br />

mars <strong>2015</strong> convoquant le peuple en<br />

ses comices a été accueilli avec surprise<br />

et soulagement à la fois. Les plus sceptiques<br />

commencent à réfléchir sérieusement<br />

sur l’éventualité d’une élection<br />

au cours de cette année <strong>2015</strong>. Pour<br />

les convaincus, sauf coup d’Etat, coup<br />

de théâtre ou catastrophes naturelles,<br />

l’année <strong>2015</strong> devrait être finalement<br />

celle des élections en Haïti. Bref, les<br />

élections paraissent inévitables dans<br />

quelques mois. Toutes les conditions<br />

sont-elles réunies pour qu’il y ait de<br />

bons et de vrais scrutins ? Cela renvoie<br />

à une autre question. Le Conseil Electoral<br />

Provisoire (CEP) a-t-il la volonté<br />

et le courage pour y parvenir ? C’est le<br />

grand point d’interrogation. Jusqu’au<br />

moment où l’on écrit cette chronique,<br />

le scepticisme demeure le fond du problème.<br />

Mais en ce qui concerne la forme,<br />

les autorités politiques et électorales<br />

font tout pour laisser croire qu’elles entendent<br />

boucler le processus après quatre<br />

années de crise préélectorale. Tout<br />

s’est enchainé très vite.<br />

De la formation du Collège électoral<br />

à la convocation du peuple en<br />

ses comices, cela n’a pas dépassé trois<br />

mois. Un record pour un pays reconnu<br />

pour sa lenteur administrative et l’incapacité<br />

de ses dirigeants politiques à se<br />

décider. Surtout quand on suit le cheminement<br />

de ce processus et le retard<br />

enregistré dans la mise en place des<br />

mécanismes pour l’organisation des<br />

élections depuis 2011. En moins de<br />

deux semaines, les autorités haïtiennes<br />

ont démontré qu’elles auraient pu éviter<br />

à Haïti ces quatre années de crise<br />

politique et sociale qui ont porté un sale<br />

coup à l’image du pays au moment où<br />

des investisseurs étrangers se montrent<br />

intéressés du moins au secteur touristique.<br />

Et que sur le plan social, le pays<br />

tenterait de refaire surface après des<br />

années de crise politique larvée. La<br />

dynamique qu’avait suscitée le gouvernement<br />

conduit par l’ancien Premier<br />

ministre Laurent Lamothe sous l’impulsion<br />

du Président Michel Martelly dans<br />

les premiers jours du quinquennat s’est<br />

volatilisée par l’ambition de garder le<br />

pouvoir. Tout a été fait pour provoquer<br />

des conflits qui finalement ont conduit<br />

à cette crise préélectorale qu’on tente<br />

aujourd’hui de résoudre au pas de<br />

charge.<br />

Passé le moment d’égarement, le<br />

pouvoir Tèt Kale a compris qu’il ne peut<br />

pas prolonger son mandat sans passer<br />

par les urnes. Et que la stratégie consistant<br />

à faire obstacle au processus peut<br />

lui être fatale. D’où la marche forcée<br />

imposée depuis quelques jours par la<br />

présidence de la République à travers le<br />

CEP à l’ensemble des acteurs politiques<br />

et de la Société civile s’engageant à<br />

sortir le pays d’un nouveau chaos dans<br />

lequel il était en train de s’enfoncer.<br />

Cette course contre la montre entamée<br />

par les autorités politiques pour organiser<br />

le plus rapidement des élections ne<br />

peut être que salutaire. Dans la mesure<br />

où, jusqu’à preuve du contraire, il n’y<br />

a pas d’autre issue que cette voie. Personne<br />

ne peut comprendre ni accepter<br />

qu’un Etat peuplé de plus de 10 millions<br />

d’habitants soit administré par un<br />

seul individu, fut-il reconnu légalement<br />

comme étant le premier d’entre eux.<br />

L’absence du Corps législatif<br />

depuis le 12 janvier <strong>2015</strong> devait être<br />

le faisceau guidant les pas de tous les<br />

démocrates à contraindre le Président<br />

Michel Martelly de tout faire pour régulariser<br />

la situation. En faisant obstacle<br />

pour que les élections s’organisent le<br />

plus tard, l’on ne fait rien d’autre que<br />

de jouer le jeu d’un pouvoir ne voyant<br />

aucun inconvénient qu’il poursuive la<br />

Moise Jean-Charles candidat à la présidence de la<br />

Plateforme Pitit Desalin<br />

Madame Manigat au CEP enregistrant le Mouvement patriotique de<br />

l'opposition Dessalines (MOPOD)<br />

gestion du pays en solitaire. Personne<br />

ne s’est réellement trompé sur le gouvernement<br />

dit de consensus de Evans<br />

Paul alias K-Plim. Il n’a point de pouvoir.<br />

Pas de moyens de sa politique si<br />

même il a avait tenté d’en avoir. L’absence<br />

de perspective. Et finalement,<br />

l’immobilisme le plus total dans l’indifférence<br />

générale de la population et de<br />

la Communauté internationale qui, cela<br />

dit en passant, n’a jamais cru dans la<br />

capacité de cet opposant recyclé à la<br />

25 e heures, pour apporter une nouvelle<br />

politique.<br />

AVIS<br />

Entre le Président de la République<br />

et son chef de gouvernement,<br />

c’est la fusion totale. C’est-à-dire, la<br />

ligne de démarcation est si étroite que<br />

le chef de l’Etat ignore royalement<br />

l’existence de son Premier ministre. En<br />

un mot K-Plim, c’est un inconnu. Il faut<br />

vite mettre en place les mécanismes<br />

institutionnels afin de reprendre la<br />

main ou du moins redistribuer les responsabilités<br />

étatiques et des pouvoirs<br />

publics. Quant aux dix malheureux<br />

sénateurs qui s’enterrent au bas de la<br />

Suite à la page (16)<br />

Par ces motifs : le tribunal, après en avoir délibéré au voeu de la loi, jugeant à charge<br />

d’appel, dit que la possession du demandeur a été troublée, annule l’opération d’arpentage<br />

effectuée par l’arpenteur Yves Auguste Etienne sur le terrain du demandeur, au début du<br />

mois de novembre deux mille quatorze, maintient le sieur Dordy Augustin dans sa possession,<br />

fait injonction aux sieurs : Antonio Boinotte, Gilbert Lafleur, Louna Mercure, de ne plus<br />

troubler à l’avenir la possession du demandeur. Condamne les cités à payer au demandeur<br />

la somme de quinze mille gourdes (15.000 gourdes) à titre de dommages-intérêts en<br />

réparation des dommages justement causés au demandeur. Commet l’huissier Eugène<br />

Lambré, du tribunal de paix du quartier de Fonds des Blancs, pour la signification de la<br />

présente sentence.<br />

Donné de nous, Me Moise Jean, juge de paix, Titulaire en audience ordinaire, civile et<br />

publique du mardi vingt trois décembre deux mille quatorze An 211e de l’Indépendance<br />

avec l’assistance de notre greffier Ronald Buissereth.<br />

Il est ordonné à tous Huissiers et agents de la force publique sur ce requis de mettre le<br />

présent jugement à exécution, aux officiers du Ministère Public près le tribunal de première<br />

instance d’y tenir la main, à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y<br />

prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du juge de paix et greffier susdits.<br />

Affaire Lafiteau-Unibank:<br />

l’oligarchie face à la<br />

mobilisation populaire !<br />

Lafiteau : une région du pays que le temps semble avoir oublié et où le<br />

développement a été complètement ignoré.<br />

Par Alfred Jean-Louis<br />

Nous voilà dans la commune de Cabaret,<br />

plus précisément, au cœur des<br />

sections communales de Sous Matelas,<br />

Simonette, Titanyen et Lafiteau. Une<br />

région du pays que le temps semble<br />

avoir oublié et où le développement a<br />

été complètement ignoré. C'est une région<br />

désertique, où le vent ne cesse de<br />

remuer la poussière, un rappel constant<br />

à sa population d'un avenir sombre et<br />

sans espoir.<br />

En 2012, deux ans après la destruction<br />

de Port-au-Prince par le tremblement<br />

de terre, un projet d'une zone<br />

économique intégrée avait été annoncé<br />

pour la 9e section communale de Cabaret<br />

à Lafiteau.<br />

Incapable d’arrêter ce projet, le<br />

gouvernement Martelly/ Lamothe tenta<br />

de le récupérer en infusant des fonds<br />

de la BNC, sous prétexte d’une <strong>Haiti</strong> «<br />

open to business », tout en surveillant<br />

de près l’implication des prolétaires et<br />

des paysans qui avaient imposé pour<br />

une fois leur participation sous forme<br />

de petites actions. Ce gouvernement<br />

octroya une licence pour la construction<br />

de Port Lafito et s’empressa de<br />

construire sept kilomètres de route reliant<br />

Simonette et Lafiteau à ce projet de<br />

développement. Les groupes d’ouvriers<br />

calculèrent la possibilité de 25,000 emplois<br />

sans compter les emplois indirects<br />

qui seraient créés par les industries de<br />

support avec des salaires comme ceux<br />

appliqués dans les industries des pays<br />

du Nord.<br />

Les revendications des masses<br />

Au cours d’une réunion mouvementée<br />

avec les investisseurs, le chef de<br />

file des syndicalistes de Lafiteau, Jules<br />

Daguerre, au nom des revendications<br />

des masses, exigea l’installation d’une<br />

usine électrique de 25 mégawatts, en<br />

vue de desservir la population de Cabaret,<br />

question de lancer un signal clair<br />

et de reléguer l’obscurité au passé. Ils<br />

exigèrent un salaire décent et le droit de<br />

se mobiliser en syndicats à l’intérieur<br />

des usines. Ils demandèrent entre autres<br />

une centrale de traitement d’eau.<br />

En effet, l'eau des maigres pluies, qui<br />

aujourd’hui ne font que transporter la<br />

terre des collines avoisinantes vers la<br />

mer devrait être captée et retenue dans<br />

trois bassins pouvant retenir 21 millions<br />

gallons d'eau.<br />

La Banque Mondiale s'intéressa<br />

au projet et y apporta d'autres financements<br />

importants. Le Port Lafto<br />

représente des investissements<br />

de l'ordre de $150 millions de dollars<br />

américains pour les deux prochaines<br />

années et certainement dépassera les<br />

$300 millions d’ici son achèvement,<br />

selon ses promoteurs. Des syndicats<br />

de paysans et d’ouvriers se sont vite<br />

formés à l’image de ceux du Brésil<br />

et de Cuba pour exiger la création<br />

d’usines d’engrais à distribuer aux<br />

coopératives. Cet énorme projet devenait<br />

communaliste. Une lueur d’espoir<br />

pour un peuple qui se sentait délaissé<br />

par un gouvernement aux bottes de<br />

l’impérialisme.<br />

Deux ans après, au moment où<br />

le port bien avancé dans sa construction<br />

s’apprêtait à devenir opérationnel,<br />

la UNIBANK s’est soulevée contre<br />

l’alliance établie entre les ouvriers,<br />

les paysans et les investisseurs, pour<br />

réclamer la propriété, arguant qu’il y<br />

a 10 ans les héritiers lui avaient fait<br />

une promesse de vente sur ces terres<br />

désertiques devenues soudainement<br />

florissantes. La réclamation n’était pas<br />

simple : le groupe Baussan qui détient<br />

Suite à la page (16)<br />

Avis<br />

Par ces motifs: le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, maintient le<br />

défaut requis et octroyé contre le sieur Reginald GEORGES qui n’a pas comparu à<br />

l’audience du jeudi six novembre deux mille quatorze ni personne pour lui; dit et déclare<br />

constants les faits de troubles possessoires reprochés au sieur Reginald GEORGES sur la<br />

propriété de la requérante ; en conséquence, ordonne l’expulsion des lieux du cité de ne<br />

plus mettre les pieds sur les lieux litigieux ; condamne le cité à quinze mille gourdes de<br />

frais et dépens de l’instance; enfin commet l’Huissier Jean Wilner Pierre dudit Tribunal<br />

pour la signification de la présente sentence.<br />

Ainsi jugé et prononcé par Nous, Me Jean Joseph Alberic, juge en audience civile et<br />

publique du jeudi six novembre deux mille quatorze, An 211e de l’Indépendance avec<br />

l’assistance du sieur Jean Yves Joseph, greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous Huissiers et agents de la force publique sur ce requis de mettre le<br />

présent jugement à exécution, aux commissaires du gouvernement près les Tribunaux<br />

civils d’y tenir la main, à tous commandements et autres officiers de la force publique d’y<br />

prêter la main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du juge de paix et greffier<br />

susdits. Ainsi signé : Me Joseph Jean Alberic, juge de paix suppléant et Jean Yves Joseph,<br />

Greffier.<br />

Pour expédition conforme collationnée.<br />

Me Daniel JEAN JULIEN, Av.<br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


La remontée du Choléra-<br />

Minustah était prévisible !<br />

Derrière la richesse se dissimule<br />

la misère !<br />

Manifestation à Pétion-Ville !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Par Thomas Péralte<br />

Bill Clinton en <strong>Haiti</strong><br />

L<br />

’épidémie de choléra importée en<br />

Haïti par les soldats des forces<br />

d’occupation des Nations Unies en<br />

2010 continue de faire rage dans le<br />

pays. Selon les informations communiquées<br />

par le Ministère de la Santé<br />

publique et de la Population 72 cas de<br />

décès ont été enregistrés, 7833 cas<br />

suspects recensés au cours des deux<br />

premiers mois de l’année <strong>2015</strong>. Les<br />

structures de prise en charge reçu ont<br />

près de trois fois plus de cas qu’en<br />

2014 pour la mêmepériode. Les responsables<br />

sanitaires lancent l’alerte<br />

rouge sur près de 20 communes du<br />

pays ou plus de 440 cas ont été déjà<br />

répertoriés au cours des 10 premières<br />

semaines de l’année <strong>2015</strong>.<br />

Dans les zones métropolitaines<br />

de la capitale, la situation est<br />

devenue beaucoup plus critique que<br />

l’année dernière. A Tabarre, on a<br />

enregistré 40 cas, Cabaret 47 cas,<br />

Saint-Marc 60 cas. Depuis la propagation<br />

de l’épidémie de choléra en<br />

Haïti, plus de 8700 Haïtiens sont<br />

morts et plus de 730 mille autres ont<br />

été infectés.<br />

L’Organisation des Nations<br />

Unies reconnait sa responsabilité morale<br />

dans cet homicide involontaire,<br />

mais elle refuse de réparer ses torts<br />

qu’elle a causés aux Haïtiens et au<br />

pays. Elle fait toujours des promesses<br />

non tenues en termes de prévision<br />

comme l’approvisionnement<br />

en eau potable et de mesures visant<br />

à éradiquer cette maladie mortelle,<br />

mais rien n’a été fait réellement en<br />

ce sens. La majorité de la population<br />

n’a pas toujours accès à l’eau potable,<br />

à des toilettes normales et à un<br />

environnement sain.<br />

L'Organisation Panaméricaine<br />

de la Santé/Organisation Mondiale<br />

de la Santé (OPS/OMS) et les<br />

partenaires de la Coalition régionale<br />

pour l’élimination du choléra dans<br />

l'île d'Haïti, souhaite de nouveaux<br />

soutiens pour améliorer l’accès aux<br />

besoins de base comme l'eau et<br />

l'assainissement en Haïti et en République<br />

Dominicaine. Celle-ci a<br />

connu seulement 480 morts et 32<br />

mille infectés depuis l’apparition<br />

du choléra sur le territoire voisin.<br />

« L'accès universel à l'eau et à<br />

l'assainissement est un pilier de la<br />

santé publique. C’est l’élément essentiel<br />

dans la lutte pour l’élimination<br />

du choléra et les maladies transmises<br />

par l'eau », a déclaré Isabella Danel,<br />

Directrice Adjointe de l'OPS/OMS.<br />

Elle est également responsable du<br />

secrétariat à la Coalition régionale. «<br />

Nous croyons que l'accès à l'eau et à<br />

l'assainissement est un droit humain<br />

fondamental et nous invitons les autres<br />

organisations, qui acceptent de<br />

nous rejoindre et d'aider Haïti et la<br />

République Dominicaine, à faire de<br />

ce droit une réalité pour leurs habitants<br />

», a-t-elle ajouté.<br />

Rappelons que depuis le début<br />

de l’épidémie de choléra en Haïti en<br />

2010, plus de 730,000 haïtiens ont<br />

été contaminés et plus de 8,700 sont<br />

morts. Dans les deux premiers mois<br />

de <strong>2015</strong>, Haïti a rapporté une moyenne<br />

de plus de 1,000 nouveaux<br />

cas chaque semaine. La République<br />

dominicaine a rapporté plus de<br />

32,000 cas de choléra et 480 décès<br />

au total depuis 2010.<br />

Avec le soutien de la Coalition<br />

régionale, les gouvernements d'Haïti<br />

et la République Dominicaine ont<br />

élaboré des plans nationaux visant à<br />

éliminer le choléra grâce à des améliorations<br />

majeures dans l'eau potable,<br />

l'assainissement, l'hygiène et le<br />

renforcement du système de santé.<br />

Depuis 2012, les membres de la coalition<br />

et d'autres partenaires internationaux<br />

ont aidé Haïti à faire des<br />

progrès, notamment :<br />

1. La construction et la réhabilitation<br />

des forages, des puits peu<br />

profonds, des structures de récupération<br />

des eaux pluviales, et d'autres<br />

options d'approvisionnement en eau.<br />

2. Le lancement en 2014<br />

d'une «campagne d'assainissement<br />

total» visant à améliorer l'eau et<br />

l'assainissement dans les communes<br />

prioritaires.<br />

3. La création d'un nouveau<br />

système de suivi des performances<br />

pour suivre la qualité de l'eau<br />

et d'utilisation, ainsi que des financements<br />

de systèmes d'eau et<br />

d'assainissement et des installations<br />

à travers le pays.<br />

4. Le renforcement des capacités<br />

des Comités d'approvisionnement<br />

en eau et d'assainissement, des<br />

Conseils administratifs communaux<br />

et des techniciens de l'eau et de<br />

l'assainissement, pour améliorer la<br />

prestation de services et la gouvernance<br />

dans ce secteur.<br />

5. Le Gouvernement haïtien<br />

et ses partenaires internationaux,<br />

reconnaissent cependant,<br />

que beaucoup plus d'action et<br />

d’investissements sont nécessaires<br />

pour mettre pleinement en œuvre<br />

le plan national d'élimination du<br />

choléra. Ce plan prévoit un premier<br />

310 millions de dollars trois ans (2,2<br />

milliards sur 10 ans pour financer<br />

les investissements dans l'eau et<br />

des infrastructures d'assainissement,<br />

l'amélioration de la surveillance de<br />

la sécurité de l'eau et la gestion des<br />

ressources, l'éducation sanitaire de<br />

la population, sur l'hygiène et le ren-<br />

Pétion-Ville, une commune chic qui<br />

se trouve dans les hauteurs, au<br />

Nord-est de la capitale d’Haïti, est réputée<br />

l’endroit où habitent les nantis de<br />

la première république nègre du monde.<br />

On l’appelle également le centre commercial<br />

où les détenteurs des capitaux<br />

bien ou mal acquis font affaire. La construction<br />

d’hôtels, de buildings entourés<br />

de bidonvilles à droite et à gauche<br />

parait gênante pour les propriétaires. Ils<br />

font toujours pression sur les détenteurs<br />

du pouvoir local ou central pour faire<br />

déguerpir les gens qui y vivent. On se<br />

rappelle du projet du gouvernement<br />

Martelly-Lamothe visant à déloger arbitrairement<br />

des milliers d’habitants<br />

du bidonville de Jalousie sis en face de<br />

l’hôtel Royal Oasis. La résistance et la<br />

protestation des habitants empêchèrent<br />

ce projet de suivre son cours au début<br />

de l’année 2012.<br />

Aujourd’hui, encore, les habitants<br />

des autres quartiers populeux<br />

de la commune, tels : Bobin, Bristou,<br />

Marie Thérèse, Tchetcheni, Boukan<br />

Lapli, Dezèmit, Flipo, nan Rak, nan<br />

Sera, Bwa monkèt, Mòn Laza, Nerèt,<br />

Mòn-èkil, Gerardo, Doko etc… protestent<br />

contre l’extrême pauvreté, le<br />

chômage, la cherté de la vie entre autres.<br />

A l’initiative des associations regroupant<br />

des jeunes, notamment des<br />

étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti<br />

(UEH), de la Plateforme d’Association<br />

de Bobin (PAB), l’Inite Nationale des<br />

Citoyens Engagés (INSA), Energie et<br />

Action pour le Développement Continu<br />

(EADEC), Komit Tèt Boben (KTB), Association<br />

pour le Respect des Militants<br />

(ARM), BAKOP-Jenès Ayiti (BJA),<br />

Union des Cadres pour un Avenir Meilleur<br />

(UCAM), Association de femmes<br />

Travaillantes en Action (AFTA), des<br />

centaines de personnes ont gagné les<br />

rues le vendredi 27 mars <strong>2015</strong> pour dénoncer<br />

les mauvaises conditions de vie<br />

de la population et démasquer l’image<br />

attrayante de Pétion-Ville qu’on voulait<br />

vendre sur la scène international et<br />

dans l’opinion publique.<br />

L’un des manifestants dénonçait<br />

la machine de propagande mise en place<br />

par le régime tètkale-néo duvaliériste lié<br />

forcement des capacités institutionnelles<br />

à tous les niveaux.<br />

« Haïti et ses partenaires ont<br />

fait des progrès significatifs dans<br />

l'eau et l'assainissement, mais pour<br />

vaincre le choléra, il faudra une importante<br />

intensification de ces efforts<br />

» a déclaré Isabella Danel « Le travail<br />

accompli jusqu'à présent par nos<br />

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à la mafia internationale qui se faisait<br />

représenter par l’ex-Premier ministre<br />

Laurent Lamothe. « Nous dénonçons la<br />

propagande des autorités étatiques qui<br />

font semblant que tout va bien dans<br />

la commune de Pétion-Ville, alors que<br />

nous vivons dans de mauvaises conditions.<br />

Nous n’avons pas d’eau potable,<br />

pas de latrines, pas d’électricité, de<br />

centre de santé, de routes, pas d’écoles<br />

professionnelles, nous n’avons rien »,<br />

déplore l’un des porte-parole, Réginald<br />

Fleurimé.<br />

Quand les habitants de cette<br />

commune vivent dans un tel état, comment<br />

peut-on faire devenir Pétion-Ville<br />

une ville moderne et accueillante ?<br />

Dans une déclaration faite devant<br />

la mairie de Pétion-Ville à la fin de cette<br />

marche, un des protestataires s’est<br />

exprimé ainsi : « Nous entendons la<br />

quantité de mensonges assortis de propagandes<br />

à outrance qui font croire que<br />

l’image de Pétion-Ville se résume seulement<br />

à de belles places, comme la Place<br />

Boyer, Place Saint-Pierre, Parc Sainte-<br />

Thérèse, des buildings et hôtels pour<br />

tromper l’opinion publique nationale et<br />

internationale pour essayer de cacher la<br />

misère atroce que connait de la population<br />

des quartiers populeux, où vivent<br />

des gens exclus tels : Bobin, Bristou,<br />

Marie Thérèse, Tchetecheni, Boukan,<br />

Lapli, Dezemit, Fliplo nan Sera, Bwa<br />

DISPOSITIF<br />

monkèt, Mòn Laza, Nerèt, Mòn-èkil,<br />

Gerardo, Doko etc… »<br />

Il a ajouté : « Il n’y a pas de liberté<br />

sans bien-être comme il n’y a pas de<br />

démocratie sans bien-être. Un jour arrivera<br />

quand les gens qui vivent dans<br />

les quartiers populeux, particulièrement<br />

ceux de Bobin cessent d’être considérés<br />

comme des « zonbi ». Ils doivent se<br />

mettre débout pour défendre leur dignité,<br />

le respect de leurs droits de vivre<br />

comme de citoyens à part entière».<br />

Cette marche a démarré au<br />

niveau du marché Télélé pour se rendre<br />

devant la mairie de Pétion-Ville. Il<br />

faut rappeler que les quartiers où l’on<br />

a démarré ce mouvement de protestation<br />

populaire se trouvent à quelques<br />

mètres de la résidence de l’occupant de<br />

Palais National, monsieur Michel Joseph<br />

Martelly. Après plus de quatre (4)<br />

ans à la tête du pays, Haïti recule, les<br />

gens de la classe moyenne sont réduits<br />

à la pauvreté, ceux qui vivent dans la<br />

pauvreté sont réduits à la misère indigne.<br />

Des ouvriers qui étaient de rudes<br />

travailleurs sont jetés sur le pavé à la<br />

mendicité. Les paysans abandonnés<br />

continuent de laisser leur terre pour se<br />

rendre dans des villes ou ailleurs à la<br />

recherche de mieux être.<br />

Derrière la richesse de Pétion-Ville<br />

se dissimule tant de pauvreté<br />

!<br />

partenaires de la Coalition régionale<br />

doit devenir universelle, et cela nécessitera<br />

de nouvelles ressources.<br />

Face à l’irresponsabilité des<br />

Nations Unies et du gouvernement<br />

macoute-GNBiste, Martelly-Paul, le<br />

peuple haïtien en général et les victimes<br />

des actes criminels de l’ONU<br />

sur la population la plus appauvrie<br />

de la planète, la mobilisation<br />

doit s’imposer pour les forcer à respecter<br />

les droits humains en Haïti.<br />

La grande question qu’on se pose<br />

actuellement est celle-ci : un gouvernement<br />

restavèk comme celui de<br />

Martelly-Paul est-il capable de faire<br />

respecter les droits du peuple haïtien<br />

?<br />

Par ces motifs: sur les conclusions conformes du ministère Public, maintient le défaut déjà<br />

accordé à l’audience du vingt et un octobre deux mille quatorze, pour le profit, accueille<br />

la demande en divorce<br />

En conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les époux<br />

Emile JACQUET, la femme née Pauline CASSAMAJOR, aux torts de l’époux ; renvoie la<br />

partie demanderesse par devant l’officier de l’Etat civil de Saint Louis du Sud pour la<br />

rédaction de l’acte de divorce et la transcription du dispositif de cette décision ; compense<br />

les dépens ; commet huissier Fritz BERNARD pour la signification de cette décision dont un<br />

extrait sera publié dans l’un des quotidiens s’éditant dans la Capitale, sous forme de<br />

dommages-intérêts envers les tiers, s’il y échait.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Michel CLAUDE, Doyen en présence de Me Vana MANE<br />

Substitut Commissaire du gouvernement de ce ressort, avec l’assistance de Jean Claude<br />

NOVEMBRE greffier du siège, ce jour trois novembre deux mille quatorze An 211e de<br />

l’Indépendance.<br />

Il est ordonné a tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution;<br />

aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux civils d’y tenir la main à tous<br />

commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte, lorsqu’ils en<br />

seront légalement requis. En foi de quoi, la minute de la présente décision fut signée du<br />

Doyen et du Greffier susdits. Avec trois mots rayés nuls.<br />

Jean Claude NOVEMBRE Greffier<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

Öffnen die Tür!<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

Les titres de mes textes sont habituellement<br />

en français, parfois en<br />

créole, rarement en latin; ce latin dont<br />

j’avais appris, en classe de quatrième,<br />

dans la Grammaire latine de Petitmangin:<br />

boni bonum publicum curant, les<br />

gens de bien se soucient du bien public.<br />

De ce manuel, et au hasard des règles<br />

de grammaire, j’avais aussi retenu ces<br />

deux expressions: peritus belli, expérimenté<br />

dans l’art militaire, et studiosus<br />

veritatis, zélé pour la vérité. C’était en<br />

1951. Quelque soixante-quatre ans plus<br />

tard, j’ai dû me rendre à une cruelle évidence:<br />

il reste en Haïti peu de boni, peu<br />

de gens de bien. Aussi voit-on à tous<br />

les niveaux de l’État nombre d’individus<br />

plutôt periti fallaciae, expérimentés dans<br />

la fourberie, et studiosi mendacii, zélés<br />

pour le mensonge, à commencer par le<br />

premier magistrat de la nation.<br />

Dérogeant à mes habitudes, et<br />

sans vouloir égarer les esprits, je me<br />

suis senti, cette semaine, accidentellement,<br />

des élans germanophones. J’ai<br />

bien dit accidentellement, parce que<br />

l’idée d’utiliser l’allemand pour coucher<br />

mon titre m’est venu à la suite d’un<br />

catastrophique accident, dont je n’ai<br />

d’ailleurs été victime. J’y viens tout de<br />

suite. Mais je dois toutefois ajouter que<br />

la langue de Goethe et celle de Cicéron<br />

partagent deux particularités qui m’ont<br />

toujours séduit : ce sont d’abord les<br />

déclinaisons qui font appel au nominatif,<br />

au génitif, au datif, à l’ablatif et<br />

à l’accusatif (l’allemand toutefois ne se<br />

sert pas du vocatif) ; ensuite, c’est ce<br />

naturel à souvent rejeter le verbe à la fin<br />

de la phrase, comme pour vous tenir en<br />

haleine jusqu’à la pleine jouissance de<br />

ce que vous lisez ou entendez.<br />

Pourquoi donc ce titre Öffnen<br />

die Tür? C’est tout à fait par accident,<br />

littéralement, car je me réfère à l’apocalyptique<br />

accident du mardi 24 mars<br />

dans la région de Digne, dans les Alpes<br />

françaises. En effet, le monde entier est<br />

encore sous le choc de cette horrible<br />

tragédie au cours de laquelle l’Airbus<br />

A320 de la compagnie allemande Germanwings<br />

s’est écrasé, avec 144 passagers<br />

à bord et six membres d’équipage,<br />

dont aucun n’a survécu. Les premiers<br />

sauveteurs hélitreuillés ont témoigné<br />

que «Les corps n’existent plus. Il n’y a<br />

plus rien ! Tout est désintégré.»<br />

En recoupant les données de la<br />

première «boîte noire», il semblerait qu’à<br />

un moment donné, le commandant de<br />

bord aurait quitté la cabine de pilotage.<br />

On soupçonne qu’il avait dû s’absenter<br />

pour «satisfaire un besoin naturel».<br />

L’avion a commencé à perdre de l’alti-<br />

Gaillot Dorsainville<br />

tude. Le pilote serait revenu sur ses pas,<br />

cognant fort sur la porte de la cabine<br />

pour en avoir l’accès, mais sans succès.<br />

Dans les huit minutes suivantes, l’avion<br />

allait s’écraser dans les Alpes-de-Haute-<br />

Provence. Le pilote et le copilote étant<br />

allemands, celui-là s’est certainement<br />

exprimé en allemand à celui-ci, lui criant<br />

de façon désespérée: «Öffnen die Tür!»,<br />

ouvrez la porte!<br />

Je m’en voudrais de faire un parallèle<br />

rigoureusement semblable entre<br />

cette catastrophe et la situation politico-électorale<br />

en Haïti. Absolument pas,<br />

c’est seulement la porte, die Tür, qui<br />

m’intéresse. En effet, on a l’impression,<br />

j’ai l’impression que le CEP s’est déjà<br />

enfermé dans sa cabine de pilotage des<br />

élections pour une grande manoeuvre<br />

chanpwèl qui va conduire à de catastrophiques<br />

déceptions, à des cadavres<br />

politiques. Au poste «de commande», ou<br />

plutôt, au poste d’obéissance aux diktats<br />

de la Communauté Internationale,<br />

Pierre-Louis Opont, de sinistre mémoire,<br />

va se prêter à la mascarade de 2010-<br />

2011 et faciliter le choix du prochain<br />

gagnant, sans doute avec un score de<br />

67% pareil à celui de Martelly. Je ne sais<br />

trop s’il faut parler de chanpwellisation<br />

ou de martellisation des prochaines<br />

élections. Peu importe du reste, d’autant<br />

que Micky est l’homme de toutes les<br />

chanpwellitudes.<br />

Les candidats et partis qui ne sont<br />

pas proches du pouvoir ou qui n’en ont<br />

pas l’oreille ne peuvent ignorer le rôle<br />

que vont jouer ces « agents exécutifs<br />

intérimaires » nommés par Michel Martelly<br />

pour remplacer les maires élus dans<br />

les 140 cartels municipaux. Quand on<br />

se rappelle la mauvaise foi flagrante et la<br />

proverbiale complicité «champwelle» de<br />

la communauté internationale, quand<br />

on sait qu’elle n’a cessé de faire les<br />

louanges de ce pouvoir déviant et croupion,<br />

comment ne pas anticiper que les<br />

prochaines élections seront une sinistre<br />

farce et une monumentale «gargotte»?<br />

Enfermé à double tour dans sa<br />

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cabine de magouilles et de trahison de<br />

la dignité nationale, Pierre-Louis Opont<br />

qui, une fois «champwella» avec le<br />

nommé Dorsinville, a déjà la méchante<br />

habitude, la fielleuse routine des pratiques<br />

«champwellantes». Il doit sans<br />

doute rencontrer de nuit ces cagoulards<br />

experts en élections frauduleuses, ces<br />

malveillants cousus d’or corrupteur<br />

venus d’ambassades et d’institutions<br />

internationales avec la ferme volonté<br />

de chambarder le processus électoral, de<br />

nous imposer un sosie politique de Martelly.<br />

Le peuple haïtien inquiet, curieux,<br />

désabusé veut savoir ce qui se trame<br />

contre lui à l’intérieur d’un CEP hermétiquement<br />

fermé à la transparence, et<br />

il crie: öffnen die Tür! Ouvrez la porte!<br />

Halte aux magouilles!<br />

Je vous interpelle, membres du<br />

CEP: Ricardo Augustin de la Conférence<br />

épiscopale, Vijonet Demero des Cultes<br />

Réformés, Yolette Mengual du Secteur<br />

des Femmes, Jaccéus Joseph du Secteur<br />

des droits humains, Lucie Marie Carmelle<br />

Paul Austin du Secteur Université,<br />

Pierre Manigat Jr. du Secteur de la<br />

Presse, Lourdes Edith Joseph du Secteur<br />

Syndical, Néhémie Joseph du Secteur<br />

Paysan/Vaudou, et surtout vous, Pierre-<br />

Louis Opont du Secteur Patronal. Le<br />

public a les yeux fixés sur vous.<br />

Vous ne devez sans doute pas<br />

tous être logés à la même…cuisine<br />

magouillante, mais, de grâce, répondez<br />

à l’appel des gens honnêtes qui continuent<br />

de frapper à votre porte. Certains<br />

silences de votre part, certaines rumeurs<br />

émanant de sources diverses laissent<br />

présager que vous allez probablement<br />

les faire cuire comme des lapins aux<br />

prochaines élections. Les éventuels<br />

électeurs veulent en avoir le coeur net.<br />

Ils respirent déjà le parfum âcre, amer,<br />

irritant d’une concoction faite de feuilles<br />

clintoniennes et de racines laurent-lamothiennes<br />

qui leur donne la nausée.<br />

Ouvrez-leur la porte, öffnen die Tür !<br />

Le truculent, pittoresque, picaresque,<br />

excentrique et singulier sénateur<br />

Andris Riché, président autoproclamé<br />

du Sénat, n’a-t-il pas, en janvier dernier,<br />

écrit à la Cour supérieure des comptes<br />

et du contentieux administratif (CSC/<br />

CA) lui demandant de faire un audit de<br />

la gestion de l’ex-Premier ministre Laurent<br />

S. Lamothe? Est-ce un hasard ?<br />

D’ailleurs, selon les sénateurs Jean-<br />

Baptiste Bien-Aimé et Steven Benoit<br />

il s’agit d’une démarche contraire à la<br />

procédure tracée par la Constitution. Riché<br />

pense-t-il ajouter quelques feuilles<br />

«sénatoriales» à la concoction du directeur<br />

Opont ? Riché magouille-t-il ? Si<br />

oui, Lamothe, Opont et Clinton étant de<br />

fieffés magouilleurs, j’ose avancer que<br />

trois entités égales à une même quatrième<br />

sont égales entre elles, selon les<br />

dernières avancées des mathématiques<br />

modernes.<br />

Le public a donc de bonnes raisons<br />

de soupçonner qu’une anguille se<br />

cache sous la roche du CEP. Il a de sérieuses<br />

raisons de penser que des complots<br />

se préparent ou sont même déjà en<br />

cours pour le mystifier une nouvelle fois<br />

comme en 2010-2011. Il veut que le<br />

sieur Opont sache que tous les jours ne<br />

sont pas dimanche, que l’année <strong>2015</strong><br />

n’est pas 2010. Il frappe très fort à la<br />

porte du coquinard Opont, entend dire<br />

son mot, entend barrer la route à tous<br />

complots ourdis contre le peuple haïtien.<br />

Messieurs et dames du CEP, vous<br />

n’êtes quand même pas sourds, öffnen<br />

die Tür !<br />

Lors de l’inauguration de l’hôtel<br />

Mariott, le sieur Clinton était présent. En<br />

a-t-il profité pour rendre visite à l’ami<br />

Opont ? Était-il porteur d’un message<br />

en faveur d’une candidature éventuelle<br />

du brasseur de mauvaises affaires<br />

nommé Laurent Lamothe, alias Laurent<br />

Gagòt ? Les locaux du CEP doivent être<br />

très actifs à recevoir tel ancien Premier<br />

ministre proche parent du président, tel<br />

notaire connu pour être lié à l’affaire<br />

d’indemnités à payer dans le cadre du<br />

processus de dédommagement des personnes<br />

expulsées du bas de la ville de<br />

Port-au-Prince, tel avocat pauvre en<br />

avoirs mais riche en déclarations fulminantes<br />

contre la famille présidentielle,<br />

telle dame respectable encore nostalgique<br />

du fauteuil présidentiel malgré un<br />

échec bien cuisiné par l’équipe Clinton-<br />

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Il est de plus en plus clair que<br />

l’on nous prépare une salade électorale<br />

bien vinaigrettée à la mode, à la mode,<br />

à la mode de Clinton. Une vinaigrette<br />

dont les ingrédients doivent avoir été<br />

déjà communiqués à Opont ainsi qu’à<br />

deux ou trois autres autres membres du<br />

CEP plus aguerris dans les pratiques de<br />

distribution de dessous-de-table. Et le<br />

peuple est à la porte du CEP. Il entend<br />

stopper la machine à élections frauduleuses<br />

d’autant qu’à son avis, il ne<br />

peut y avoir de scrutins démocratiques,<br />

inclusifs dans un pays occupé.<br />

Le peuple cogne fort à vos portes<br />

messieurs et dames du CEP. Les gens<br />

pressentent que vous pourriez vous faire<br />

les complices d’un autre forfait électoral<br />

menant à un désastre moral peut-être<br />

pire que Martelly. L’ordonnance de<br />

«non-lieu» en faveur du sénateur Felix<br />

Bautista et six autres accusés de corruption<br />

leur fait craindre le pire du côté<br />

haïtien en matière de justice à rendre,<br />

en matière d’en découdre avec les imposteurs,<br />

les bluffeurs, les menteurs, les<br />

corrupteurs, les fraudeurs, les voleurs,<br />

les violeurs, les prédateurs, les prévaricateurs,<br />

les fricoteurs, les magouilleurs,<br />

les resquilleurs, les profiteurs, les usurpateurs,<br />

les affameurs, les accapareurs,<br />

les décherpilleurs, les détrousseurs et<br />

enfin tous les malfaiteurs de l’engeance<br />

et emmerdance néo-duvaliériste.<br />

Les Haïtiens qui se soucient du bonum<br />

publicum, du bien public, veulent savoir<br />

de quoi il revient. Ouvrez-leur la porte,<br />

Opont. Öffnen die Tür !<br />

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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Kwonik Kreyòl<br />

Leson Istwa<br />

Nòt pou laprès Fanmi Lavalas<br />

Toutotan y ap fè n resite<br />

kou jakorepèt<br />

non Jeneral Zepolèt<br />

ak Prezidan Bannmachwè<br />

nou fèk kòmanse jebede<br />

Plede repete<br />

menm jan ak zobwatèt<br />

Kritòf Kolon dekouvri Lamerik<br />

lame endijèn se vanipye<br />

n ap toujou rete jepeteklere<br />

Kite yo konpare<br />

rezistan Kako ak kolonn bandi<br />

Yon Kote<br />

Gen yon ti kote nan platon<br />

dlo fre layite kò l sou galèt<br />

Mwenn konn yon kwen dèyè on bit<br />

kote rasin kwape grangou<br />

rasin gen tout kalite gou<br />

Yon van timid k ap anonse lapli<br />

ouvri chemiz zepi mayi<br />

Konpayon k ap mache tèt dwat<br />

pou eskive miraj<br />

voye je gade valè espas<br />

chalè konbit fin defriche<br />

Ti sous pete nan flan mòn<br />

SÒ ELOYIZ<br />

gen ou pawòl pou m pale. Mwen<br />

M gen ou istwa pou m bay ki koumanse<br />

lontan e k poko pral fini. Anba<br />

chalè solèy, kou lè labrin desann, istwa<br />

sa a andidan m tankou ou dan k<br />

ap mòde m. Se you istwa ki bèl: istwa<br />

Sò Elòyiz.<br />

Sò Eloyiz! Sa k te konn vann<br />

fritay bò mache Kwabosal la?<br />

M pa konnen.<br />

Bon! Ou ap bay you istwa anpi<br />

ou pa konnen moun nan!<br />

Koute monfrè. Koute masè.Ti<br />

konkonm te fèk koumanse goumen<br />

ak berejenn lè Sò Eloyiz vini sou tè a.<br />

Li vini tout koulè. Li nwa, li wouj, li<br />

blan, li jòn. Li jenn epi li vye.<br />

Men, kisa li te fè pou ou mete<br />

nou chita rakonte n zèv li? Li te konn<br />

pase byen? Li te konn kuit manje?<br />

Koute monfrè. Koute masè.<br />

Depi li parèt sou tè a, li parèt tèt anlè.<br />

Li pa janm bese fwon li devan je<br />

gason, ni douvan je lajan. Sò Elòyiz<br />

se fanm vanyan. Sò Elòyiz pa ret ak<br />

moun.<br />

Men kisa li te fè pou ou mete<br />

nou chita rakonte n zèv li?<br />

Lè Ayiti te bezwen bra pou fè<br />

chimen viktwa lendepandans, Sò<br />

rabache lit Goman lit Akawo<br />

y ap kontinye pran n pou kannannan<br />

Nou pa wè non n nan okenn liv<br />

poutan se nou ki fè listwa<br />

nou desann sou beton<br />

monte sou pyès kanno<br />

nou fè listwa chak jou<br />

ak san n ak swe n ak kouray nou<br />

Istwa pa n nan poko ekri<br />

Ret tann pou wè!<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

glise sou pant tras pye make<br />

Suiv direksyon van<br />

san bataklan ni pretansyon<br />

yon kominote tou nèf ap tann<br />

Mwen konnen yon kote<br />

flè libète pouse nan bra fratènite<br />

kote tout moun se moun<br />

Kote sa a kanmarad<br />

li chita nan fon kè w<br />

Guy-Gérald Ménard<br />

Elòyiz te la. Mouchwa l mare nan tèt<br />

li, senti l pase nan ren l, lefizi alamen<br />

Sò Elòyiz te la kanpe bò kot gason, ap<br />

goumen kou gason. Non, ap goumen<br />

kou fanm, pase fanm goumen tou. Sò<br />

Elòyiz se fanm kapab. Li t ap grenpe<br />

mòn ak janbe larivyè. Li te kanpe<br />

goumen Ravinakoulèv. Lè sa a li te<br />

rele Marijàn.<br />

M pa konprann.<br />

Sò Eloyiz se anpil fanm. Se tout<br />

pakèt fanm k ap travay sou chantye<br />

lajistis. Se tout pakèt fanm k ap travay<br />

pou egalite.<br />

Sò Elòyiz se anpil fanm. Li te<br />

fè geriya Kiba. Li simen mitrayèt<br />

nan Ginen Biso. Li di prizon Mouche<br />

Niksonn bonjou. Men li soti. Li soti<br />

pou l rele tout gason ak tout fanm vin<br />

mete men nan fondasyon demen. Li<br />

di “fuck you” Mouche Niksonn. Lè sa<br />

a li te rele Annjela Devis.<br />

M pa konprann.<br />

Sò Eloyiz mouri nan lakou lavanyans,<br />

li tonbe je klere devan dyòl<br />

chen mechan. Li tonbe je klere, bayonèt<br />

okanon. Lè sa a li te rele Yanik<br />

Rigo.<br />

Yanik Rigo mouri sou chimen<br />

libète. Marijàn nan memwa tout patri-<br />

yòt sensè. Eloyiz kanpe drèt kou lespwa.<br />

Depi tout tan gen tan Eloyiz ap<br />

goumen e tout tan va gen tan Eloyiz<br />

va goumen.<br />

Jodi a Eloyiz goumen pou frè l ki<br />

lan prizon. Tonton Sam pran tranble<br />

kou fèy sou pye mapou. Sò Eloyiz<br />

pa pè kanpe. Franswaz David pa pè<br />

mouri.<br />

Eloyiz di kanpe, lonje dwèt sou<br />

29 mas 1987 - 29 mas <strong>2015</strong> fè 28<br />

lane depi pèp Ayisyen te bay tèt li<br />

yon konstitisyon ki di aklè kouman<br />

pou peyi a dirije, kote l konfye leta<br />

peyi a bay 3 pouvwa : Ekzekitif, Palman,<br />

Jidisyè. Twa pouvwa sa yo, se<br />

3 wòch demokrasi pou okenn moun<br />

pa sezi souvrènte peyi a, pou okenn<br />

gwoup moun pa volè richès pèp Ayisyen<br />

an.<br />

Jodi a, okenn nan 3 pouvwa sa<br />

yo pa ekziste jan konstitisyon an tabli<br />

pou yo fonksyonen. Gen yon ti gwoup<br />

ki mete ansanm pou mete konstitisyon<br />

an sou kote, pou yo ka tounen<br />

ak pouvwa diktati, pou yo ka vòlè tout<br />

richès peyi nou an pi byen, pou yo<br />

kontinye mennen tout kategori sosyal<br />

ak ekonomik peyi a nan fayit tankou<br />

mawoule kap mennen yon kolonn bèf<br />

labatwa.<br />

Fanmi Lavalas pa dakò pou<br />

okenn gouvènman mete konstitisyon<br />

an sou kote pou fè sa yo vle ak peyi a.<br />

Konstitisyon 1987 tout moun<br />

dwe respekte a di :<br />

Aba diktati, Aba dekrè, Aba<br />

esklizyon, Aba diskriminasyon, Aba<br />

okipasyon, Aba iyorans, Aba maladi,<br />

Aba lamizè, Aba grangou.<br />

Menmjan ak manman lwa peyi<br />

a, Fanmi Lavalas di:<br />

Tout moun se moun, tout moun<br />

dwe viv tankou moun,<br />

Viv enklizyon, Viv fratènite, Viv<br />

edikasyon, Viv lasante, Viv travay, Viv<br />

pwodiksyon nasyonal, Viv demokrasi,<br />

Viv lalwa, Viv yon Ayiti endepandan<br />

ak souvren.<br />

Move zangiyè ak moun kap<br />

twonpe pèp la jodi a mete demokrasi a<br />

sou kote.Yo fè inite sou do pèp la pou<br />

yo kache tout verite pou fè Konstitisyon<br />

1987 lan tounen tòchon.<br />

Lè n ap gade sa k ap rive jounen<br />

jodi a, fòk tout moun konpran pou<br />

kisa depi apre 2004, gouvènman ki<br />

pa vle wè konstitisyon an pa janm kite<br />

Fanmi Lavalas patisipe nan eleksyon.<br />

Yo pran pouvwa sou do Lavalas k ap<br />

defann tout bon vre enterè tout kategori<br />

sosyal ak ekonomik pèp Ayisyen<br />

an. Tank yo maltrete Lavalas, tank yo<br />

maltrete pèp Ayisyen an.Yo fè koudeta<br />

elektoral an 2006, yo fè yon lòt koudeta<br />

elektoral an 2010.<br />

Kisa ki ta di koukou ak frizelya<br />

ta tounen 2 mizisyen chanpwèl ki<br />

mete ansanm pou eseye fè pèp Ayisyen<br />

an danse yon move dans eleksyon<br />

konbinezon 2010 ki pa kadre ak konstitisyon<br />

nou an?Yo fè inite pou yo<br />

bat yon move tanbou verite ki sonnen<br />

manti ak blòf. Pèp Ayisyen an di non.<br />

Fwa sa a li pap pran nan manti ankò.<br />

Li pap kite yo kale tèt li.<br />

Konstitisyon bay chak sitwayen<br />

dwa pou li vote: Gouvènman yè ki te<br />

anpeche n ale nan eleksyon, jodi a fè<br />

konplo ak tèt kale pou yo anpeche n<br />

tounen nan pouvwa. Ann Leve defi a!<br />

Pèp Ayisyen, nan non zansèt<br />

nou yo, nan non tout Ayisyen patriyòt<br />

ki pèdi lavi yo, ki pran prizon<br />

politik, ki pran lekzil, ki disparèt, pou<br />

nou te ka gen konstitisyon 1987 la,<br />

Fanmi Lavalas di nou, nan okazyon<br />

anivèsè Konstitisyon 1987 lan, rete je<br />

kale pou nou veye tout kont maltaye<br />

vòlè, denonse eksplwatè. Kanpe pou<br />

tout vye frè k ap trimen tout jounen,<br />

pou tout fanm k ap soufri, pou tout<br />

fanm k ap sibi. Pou fanm gen lapawòl<br />

nan koze dirije. Pou tout moun egal<br />

moun.<br />

Eloyiz di kanpe. Kamizòl mare<br />

bra n, pye n mare nan pye tab, laperèz<br />

kenbe dyòl nou. Eloyiz di kanpe, pa<br />

bliye Marijàn. Eloyiz di goumen, pa<br />

k ap prepare pou retounen ak diktati<br />

ki pote lamizè pou nou tout nan peyi<br />

nou an : Ayiti. Fòk tout kategori sosyal<br />

ak ekonomik k ap travay tout bon<br />

vre pou devlòpman peyi Ayiti mete tèt<br />

yo ansanm.<br />

Jenès la ki pat viv peryòd diktati<br />

a, n ap di ou diktati se tankou yon<br />

boukandife. Nou pap tounen nan dife<br />

sa a, fòk nou di ansanm koudeta elektoral<br />

pap pase.<br />

Pou n pa pran koudeta elektoral,<br />

fòk nou mache sou 2 pye: Eleksyon ak<br />

Mobilizasyon !<br />

Ki di Eleksyon ak Mobilizasyon<br />

jodi 29 mas <strong>2015</strong> lan, di tounen mete<br />

demokrasi a nan plas li.<br />

Eleksyon ! Mobilizasyon !<br />

Eleksyon ! Mobilizasyon !<br />

Dr. Maryse Narcisse,<br />

Kowòdonatè nasyonal,<br />

Fanmi Lavalas<br />

bliye Annjela.<br />

Fèy sanble pou fè branch,<br />

branch sanble fè pyebwa. Eloyiz<br />

mande bra pou ride l pote chay. Li<br />

voye m vin chache n pou n antre nan<br />

lawonn. Li voye m vin chache n pou<br />

refè Ayiti.<br />

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Fanm Ayisyen 3 avril<br />

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6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

Appel de la Coordination Haïtienne pour<br />

le Retrait des Troupes de l’ONU d’Haïti<br />

Les forces d'occupation de la Minustah en train de bastonner des<br />

citoyens haitiens<br />

Premier juin 2004-premier juin<br />

<strong>2015</strong>:11 ans d’occupation, la MINUS-<br />

TAH doit partir.<br />

Le coup d’Etat-kidnapping du 29<br />

février 2004 contre le président,<br />

Jean Bertrand Aristide, constitutionnellement<br />

et démocratiquement élu a<br />

ouvert la voie à l’occupation de la première<br />

République nègre du monde. Le<br />

premier juin 2004, soit 3 mois qui ont<br />

suivi ce coup, des milliers de soldats des<br />

Nations Unies ont débarqué en Haïti<br />

sous le label de la Mission des Nations<br />

Unies pour la Stabilisation en Haïti (MI-<br />

NUSTAH). Depuis lors, ils s’y sont installés<br />

jusqu’à maintenant, en flagrante<br />

violation de la charte de l’ONU, de la<br />

Constitution haïtienne de 1987, de la<br />

Convention de Vienne sur les relations<br />

diplomatiques et consulaires.<br />

La MINUSTAH est venue, diton,<br />

pour stabiliser le pays et résoudre<br />

certains problèmes. Onze (11) ans plus<br />

tard, elle n’a rien résolu, au contraire<br />

elle viole le droit à l’autodétermination<br />

du peuple haïtien et les droits de<br />

l’homme, et elle a introduit l’épidémie<br />

mortelle de Choléra. Donc onze (11)<br />

ans d’occupation, quatre (4) ans de<br />

Choléra, c’est trop, la MINUSTAH doit<br />

partir ! Les Nations Unies doivent reconnaitre<br />

qu’elles ont commis une erreur<br />

grave, une faute irréparable en<br />

Haïti. La moralité de l’ONU est mise en<br />

doute.<br />

La résolution 1542 adoptée par<br />

le Conseil de Sécurité de l’ONU, évoquant<br />

le chapitre VII de sa charte pour<br />

intervenir de force en Haïti, alors que<br />

ce pays ne représentait pas une menace<br />

pour la paix et la sécurité internationales<br />

et régionales est inacceptable.<br />

Après 35 ans de dictature, Haïti<br />

était en train de se relever et avançait<br />

très bien sur la voie de la démocratie.<br />

Les facteurs qui pourraient représenter<br />

une menace pour la paix et la sécurité internationales<br />

sont d’ordre économique<br />

Manifestation en face de l'ambassade des Etats-Unis pour dénoncer<br />

l'occupation du pays<br />

et social : l’appauvrissement, le chômage,<br />

la misère, la dégradation de<br />

l’environnement, l’analphabétisme.<br />

Les Nations Unies sont intervenues<br />

non pas pour aider à résoudre ces problèmes,<br />

mais pour renforcer la domination<br />

des puissances impérialistes,<br />

l’exploitation des forces de travail et le<br />

pillage des ressources minières d’Haïti.<br />

En d’autres terme les Nations Unies<br />

servent la cause des grandes puissances<br />

impérialistes telles : les Etats-Unis, la<br />

France, le Canada au détriment d’Haïti<br />

réputée le pays le plus appauvri de la<br />

planète.<br />

Pour ce faire, la plus puissante<br />

organisation mondiale, l’ONU, a non<br />

seulement violé sa propre charte, mais<br />

également la Constitution d’Haïti, les<br />

Conventions et les Lois. Le fondement<br />

légal de la MINUSTAH en Haïti n’est<br />

autre que l’Accord du 9 juillet 2004.<br />

Cet Accord qui relève d’un caractère international<br />

a été paraphé non pas par le<br />

président comme prévu la Constitution,<br />

mais par le Premier ministre de facto<br />

d’alors, Gérard Latortue, qui lui-même,<br />

avait déclaré plus tard qu’il ne savait<br />

même pas ce qu’il avait signé. Donc, il<br />

a signé cet Accord sous pression de ses<br />

patrons de la Communauté Internationale,<br />

en flagrante violation de la Constitution.<br />

L’article 139 de la Loi mère<br />

est claire là-dessus. « Il (le président de<br />

la République d’Haïti) négocie et signe<br />

tous traités, Conventions et Accords internationaux<br />

et les soumettent à la ratification<br />

de l’Assemblée Nationale. » Cet<br />

Accord, du 9 juillet 2004 n’a jamais été<br />

ratifié par l’Assemblée Nationale haïtienne.<br />

11 ans plus tard, la MINUSTAH<br />

continue de piétiner la souveraineté nationale<br />

et de tuer le peuple haïtien par le<br />

biais du choléra.<br />

La Constitution ne reconnait<br />

l’existence d’aucune force armée<br />

étrangère sur le territoire haïtien,<br />

lorsqu’on se réfère à l’article 263-1 :<br />

« Aucun autre corps armé ne peut exister<br />

sur le territoire national. » Et, l’article<br />

276 se poursuit : « L’Assemblée Nationale<br />

ne peut ratifier aucun traité,<br />

Convention ou Accord internationaux<br />

comportant des clauses contraires à la<br />

présente Constitution. »<br />

Au niveau du droit international,<br />

se référant aux conventions de Vienne<br />

de 1969 et 1986, tout traité signé par<br />

quelqu’un n’ayant pas de jus tractum,<br />

soit le pouvoir conclure des Traités, Accords<br />

ou Conventions, comme ce fut le<br />

cas de Gérard Latortue le 9 juillet 2004,<br />

est nul et de nullité absolue et doit être<br />

Lettre de l’Alliance<br />

Citoyenne (AC) au<br />

Président de la Cour<br />

Supérieur et du Contentieux<br />

Administratif (CSCCA)<br />

Miami, le 27 Mars <strong>2015</strong><br />

A: Mr. Fritz Robert Saint-Paul<br />

Président de la Cour Supérieur et<br />

du Contentieux Administratif (CSCCA)<br />

En ses Bureaux.-<br />

Monsieur le président,<br />

L’alliance Citoyenne (AC) vous<br />

adresse ses cordiales salutations et<br />

s’empresse de vous féliciter pour le<br />

noble travail que vous êtes en train<br />

d’effectuer, de concert avec les autres<br />

conseillers, à la tête du prestigieux tribunal<br />

administratif du pays.<br />

L’Alliance Citoyenne vous<br />

adresse cette lettre ouverte en vue<br />

de solliciter de votre Cour l’ouverture<br />

d’une enquête administrative sur la<br />

gestion des fonds collectés depuis bientôt<br />

quatre ans par le Conseil National<br />

des télécommunications (CONATEL) et<br />

la Banque Centrale pour le compte du<br />

Fonds National de l’Education (FNE).<br />

A titre de rappel, l’Alliance Citoyenne<br />

voudrait souligner à votre<br />

attention, monsieur le président, que le<br />

FNE est constitué notamment de taxes<br />

prélevées sur les transferts d’argent et<br />

sur les appels téléphoniques. Ces taxes<br />

ont été imposées aux communautés<br />

haïtiennes vivant à l’étranger de<br />

manière arbitraire et illégale en violation<br />

de l’article 218 de la Constitution<br />

de 1987 qui dit clairement la façon<br />

de procéder à la création de nouvelles<br />

taxes: « Aucun impôt au profit de<br />

L›État ne peut être établi que par une<br />

Loi. Aucune charge, aucune imposition<br />

soit Départementale, soit Municipale,<br />

soit Section Communale, ne peut être<br />

établie qu›avec le consentement de ces<br />

Collectivités Territoriales (Constitution<br />

1987, Titre VII). »<br />

Une autre anomalie, c’est que<br />

le fonds National de l’Education en<br />

tant qu’institution n’a toujours pas<br />

considéré comme sans effet.<br />

Tant sur le fond que dans la forme<br />

la MINUSTAH est illégale en Haïti, elle<br />

s’est imposée de force sur la terre de<br />

Dessalines. Le peuple haïtien dans sa<br />

plus grande majorité exige son départ<br />

immédiat et sans condition.<br />

A l’occasion de la remémoration<br />

Fritz Robert Saint-Paul<br />

d’existence légale. Elle a été créée en<br />

Mai 2011 par arrêté présidentiel par<br />

le président Michel Martelly sans faire<br />

l’objet d’aucune discussion en conseil<br />

des ministres. Il n’y avait pas encore de<br />

gouvernement. Autrement dit, le FNE<br />

n’existe que dans l’esprit des dirigeants.<br />

Il est vrai qu’en mai 2014 le parlement<br />

avait autorisé, dans le cadre du vote du<br />

budget de la République, l’utilisation de<br />

1.5 milliard de gourdes provenant du<br />

Fonds National de l’Education, mais la<br />

loi portant création de cet organisme<br />

qui devrait être autonome n’a toujours<br />

pas été votée.<br />

Quant aux taxes elles-mêmes,<br />

l’Etat a commencé à les percevoir depuis<br />

le 15 Juin 2011. Dans le cadre de<br />

cette démarche, $1.50 et 5 centimes<br />

sont prélevés respectivement sur tous<br />

les transferts d’argent et appel international.<br />

L’Alliance citoyenne tient à vous<br />

rappeler également que la gestion de ce<br />

fonds se fait de façon particulièrement<br />

occulte. A date, personne ne sait qui<br />

gère le montant des fonds collectés par<br />

la Banque Centrale et le CONATEL et<br />

leur utilisation éventuelle. Toutefois, le<br />

27 Juin 2011 le président Michel Martelly,<br />

avait déclaré à New-York que, «A<br />

raison de cinq centimes par minute<br />

internationale, les compagnies<br />

Suite à la page (16)<br />

du centenaire de l’occupation américaine<br />

(1915-<strong>2015</strong>), la Coordination<br />

entend organiser une série d’activités<br />

pour dire NON à l’OCCUPATION.<br />

Sit-in devant l’ambassade<br />

des Etats-Unis, chaque 28 du mois<br />

jusqu’au 28 juillet <strong>2015</strong>.<br />

Suite à la page (16)<br />

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Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


Perspectives<br />

<strong>Haiti</strong>-République Dominicaine : Mettons les points sur les i!<br />

Par Berthony Dupont<br />

4ème partie<br />

Des dirigeants d’Azua tels<br />

que : Jose Dias, Manuel de los<br />

Reyes, Manuel Félix, Augustin<br />

de Castro, et Angel de Noboa en<br />

tant que secrétaire ont préparé le<br />

terrain et la mentalité de la population<br />

de la partie orientale pour<br />

accueillir le président de l’ile Jean<br />

Pierre Boyer. Voici une de leurs<br />

déclarations juste avant l’arrivée<br />

de Boyer :<br />

Héros d’Azua,<br />

Il luit sur votre sol le jour<br />

de l’Indépendance haïtienne qui a<br />

brillé sur l’île entière. Toutes les<br />

villes, et même votre ancienne<br />

capitale, l’ont proclamé. Vous,<br />

mes compatriotes, qu’attendezvous<br />

pour voler avec les ailes de<br />

l’enthousiasme ? Ne rougissez<br />

que du retard que vous mettriez<br />

à embrasser le nouveau système,<br />

qui est aussi honorable que solide<br />

et à vous ranger sous les Lois qui<br />

conviennent autant à notre pays<br />

qu’au Gouvernement qui nous<br />

protège. Vous vous êtes dignement<br />

distingués par votre hommage,<br />

non seulement aux yeux<br />

de l’illustre et très Excellent Seigneur<br />

Président d’Haïti, Jean<br />

Pierre Boyer, mais aussi à ceux du<br />

monde entier. Conservez toujours<br />

et à présent plus que jamais votre<br />

haute renommée, en restant inviolablement<br />

attachés à vos voisins,<br />

et en payant le tribut de vos<br />

vœux et de votre soumission à celui<br />

qui nous protège si honorablement,<br />

comme le prouve l’Ordre du<br />

jour qu’il a émis.<br />

Ainsi, le 9 février 1822 à<br />

la tête d’une armée de 12 000<br />

hommes, divisée en deux groupes,<br />

l’un sous le commandement du<br />

Général Guy Bonnet, et qui emprunta<br />

la route du Nord-Est par<br />

Dajabon et Santiago de los Caballeros,<br />

et l’autre, sous sa direction<br />

personnelle passa par le Sud-Ouest<br />

via San Juan et Azua, Boyer fit son<br />

entrée solennelle à Santo-Domingo<br />

par la Porte del Conde au milieu<br />

des acclamations de la foule, des<br />

bruits de la canonnade et des carillons<br />

des églises.<br />

Il a été accueilli par Nuñez de<br />

Caceres qui descendit de son cheval<br />

donna une accolade au chef de<br />

l’Etat. Puis, escorté par les autorités<br />

civiles et militaires, il se rendit<br />

à la Municipalité. Là, Nuñez de<br />

Caceres prononça un célèbre discours.<br />

A la fin de son exposé, il présenta<br />

les clefs de la ville à Boyer<br />

sur un plateau d’argent. Celui-ci<br />

refusa de les accepter en disant<br />

qu’il n’était pas venu dans la partie<br />

de l’Est en conquérant. Il ajouta<br />

: « ce n›est pas la force des armes<br />

qui m›a amené ici, mais bien la<br />

volonté des habitants qui m›ont<br />

librement appelé pour les garantir<br />

des droits et des avantages dont<br />

ils n›ont jamais joui ».<br />

Pour saluer la rentrée de<br />

Boyer le Commandant de Samana<br />

Manuel Machado lui a ainsi adressé<br />

:<br />

Son Excellence J.P. Boyer,<br />

Président d’Haïti<br />

Excellent Seigneur,<br />

Les habitants de Samana,<br />

instruits des dispositions bienveillantes<br />

de Votre Excellence,<br />

ont manifesté leur détermination<br />

Jean Pierre Boyer<br />

de s’incorporer à la République<br />

d’Haïti.<br />

J’envoie à Votre Excellence<br />

une Proclamation que j’ai fait<br />

publier à cette occasion. Si j’ai<br />

mal fait, Votre Excellence voudra<br />

m’excuser en faveur de mon<br />

intention. Voici la proclamation du<br />

peuple de Samana :<br />

Citoyens,<br />

La joie que j’éprouve à connaître<br />

que vous ayez rempli les<br />

obligations que vous imposait la<br />

Patrie, me porte à vous adresser<br />

mes félicitations et à vous exhorter<br />

de nouveau à redoubler de<br />

dévouement et de zèle pour la République<br />

dont nous avons le bonheur<br />

de faire partie aujourd’hui.<br />

En continuant à vous conduire<br />

comme vous l’avez fait<br />

jusqu’à présent, vous laisserez<br />

d’honorables souvenirs à votre<br />

postérité et vous mériterez la confiance<br />

et l’estime du digne Chef<br />

qui, avec tant de gloire, vient de<br />

régénérer le pays où nous avons<br />

pris naissance. Dans peu de jours,<br />

citoyens, nous aurons la satisfaction<br />

de connaître notre Régénérateur.<br />

Son Gouvernement ne respire<br />

que douceur, paix et tranquillité.<br />

Les Lois de la République sont<br />

dictées par la sagesse et conviennent<br />

parfaitement à nos localités<br />

et à nos mœurs. Il nous est donc<br />

facile d’être heureux, si, entièrement<br />

dévoués à la Patrie, nous<br />

nous rangeons sincèrement sous<br />

le joug de la Loi, et si nous respectons<br />

les magistrats qu’elle a<br />

constitués.<br />

Oui, concitoyens et amis,<br />

je vous félicite du bonheur dont<br />

vous allez jouir pleinement sous<br />

l’administration de votre Président,<br />

le très Excellent Seigneur,<br />

Jean Pierre Boyer. Il vient à nous<br />

plein de douceur, d’aménité, de<br />

bienveillance. La paix et la concorde<br />

suivent ses pas, et il lui tarde<br />

d’être au milieu de nous pour<br />

nous serrer dans ses bras comme<br />

un tendre père, un ami fidèle, un<br />

bon frère. Je vous garantis ces<br />

vérités qui se trouvent d’ailleurs<br />

dans la Proclamation du Président<br />

lui-même, que j’ai fait publier<br />

ici.<br />

Vous m’avez donné des<br />

preuves non équivoques, citoyens,<br />

de votre adhésion au nouveau<br />

gouvernement le jour fortuné où le<br />

pavillon d’Haïti a été arboré en ces<br />

lieux, j’ai vu votre joie, votre allégresse,<br />

et mon cœur en a été vivement<br />

ému. Un instant, je l’avoue,<br />

j’ai craint que la voix perfide du<br />

méchant ne vous détournât de la<br />

route du devoir. Mais toutes mes<br />

inquiétudes s’évanouirent en voyant<br />

l’enthousiasme avec lequel<br />

vous avez accueilli l’étendard<br />

de la République et le mépris<br />

que vous avez témoigné aux<br />

malveillants qui voulurent vous<br />

séduire.<br />

Votre récompense, citoyens,<br />

sera la liberté et l’égalité : la liberté<br />

qui ne consiste pas à se livrer<br />

sans frein aux dérèglements du<br />

cœur et à passer ses jours dans<br />

une honteuse oisiveté ; mais, la<br />

liberté de la raison, celle qui nous<br />

laisse la faculté de faire tout ce<br />

que la Loi ne défend pas et qui ne<br />

doit point préjudicier aux droits<br />

d’autrui. C’est celle-là seule à<br />

laquelle nous devons aspirer et<br />

que nous assure la République<br />

haïtienne qui, tendant sans cesse<br />

vers la civilisation, a en horreur<br />

la licence et le désordre, lesquels<br />

engendrent l’anarchie. Ainsi tout<br />

citoyen, quoique libre, n’est pas<br />

maître d’agir contre la Loi, que<br />

s’il en méconnaît l’autorité, il se<br />

rend coupable envers le corps social<br />

auquel il appartient.<br />

Quant à l’égalité, j’entends<br />

celle qui résulte de la Loi, et en<br />

vertu de laquelle tous les citoyens<br />

indistinctement sont récompensés<br />

ou punis par la société selon la<br />

nature de leurs actions.<br />

Voilà, mes compatriotes, le<br />

sens que vous devez donner à la<br />

liberté et à l’égalité sociales, sous<br />

l’influence desquelles nous pouvons<br />

vivre comme des frères en<br />

nous soumettant à des Lois justes<br />

et pacifiques et en respectant<br />

les fonctionnaires établis pour le<br />

maintien de l’ordre.<br />

Vive la République d’Haïti !<br />

Vive l’Indépendance ! Vive la Liberté<br />

et l’Égalité.<br />

Samana, le 10 février 1822,<br />

An 19e de l’Indépendance.<br />

Dans son intégralité, voici<br />

le Procès-verbal racontant l’entrée<br />

du Président d’Haïti Jean Pierre<br />

Boyer à Santo-Domingo pour la<br />

réunification de l’ile entière sous<br />

sa direction.<br />

Aujourd’hui, neuf février mil<br />

huit cent vingt-deux, jour désigné<br />

pour l’entrée et la réception de Son<br />

Excellence le Président d’Haïti,<br />

les membres du Corps municipal<br />

se sont rendus, à sept heures du<br />

matin, à la Porte du Comte, afin<br />

de recevoir Son Excellence, comme<br />

en effet elle a été reçue avec<br />

tout le cérémonial déterminé par<br />

les ordonnances militaires et les<br />

Lois civiles et politiques du pays.<br />

Après que Son Excellence eut<br />

été accompagné à la salle municipale<br />

et qu’il eut pris la première<br />

place due à sa dignité de Président,<br />

le citoyen Joseph Nuñez<br />

de Caceres, qui jusqu’alors avait<br />

été à la tête de la Municipalité,<br />

annonça au Président la cérémonie<br />

usitée en pareille occasion,<br />

laquelle consistait à lui remettre<br />

les clefs de la ville, comme pour<br />

signifier qu’elle se rangeait sous<br />

sa domination ainsi que le territoire<br />

dont elle est la capitale.<br />

Mais Son Excellence, rendant<br />

hommage aux principes<br />

héroïques d’une vertueuse modestie,<br />

ne voulut point s’assujettir à<br />

une semblable cérémonie, disant<br />

qu’elle était incompatible avec<br />

les sentiments qui l’animaient,<br />

lesquels n’étaient pas ceux d’un<br />

conquérant, mais plutôt ceux<br />

d’un père, d’un frère, d’un ami<br />

qui venait embrasser avec tout<br />

l’épanchement du cœur les nouveaux<br />

haïtiens qui s’étaient réunis<br />

à la famille.<br />

Le citoyen Joseph Nuñez<br />

de Caceres en donnant le siège<br />

principal à Son Excellence, prononça<br />

un discours analogue aux<br />

circonstances et dont le but était<br />

de recommander au Président les<br />

Haïtiens qui s’incorporaient à la<br />

République et qui, par leurs vertus,<br />

étaient dignes de toute sa<br />

protection.<br />

Quoique Son Excellence eut<br />

manifesté son grand regret de ne<br />

pas entendre la langue espagnole<br />

et de ne pouvoir répondre au discours<br />

qui lui avait été adressé,<br />

néanmoins, s’abandonnant à<br />

l’impulsion de son cœur. Il rappela<br />

sa note officielle du 12 janvier<br />

dernier où sa profession de foi était<br />

consignée et dont le gouvernement<br />

de cette partie avait donné<br />

connaissance au peuple en la faisant<br />

traduire, imprimer et publier,<br />

et il témoigna que son plus grand<br />

bonheur serait de voir ses nouveaux<br />

concitoyens bien pénétrés<br />

de la droiture de ses intentions et<br />

se persuader qu’il ferait tous ses<br />

efforts pour garantir leur sûreté et<br />

leur tranquillité intérieures.<br />

Tout le concours répondit à<br />

ces paroles de Son Excellence par<br />

des acclamations et des cris de<br />

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Vive la République d›Haïti<br />

Vive la Liberté !<br />

Vive l›Indépendance !<br />

Vive le Président Boyer<br />

Immédiatement après, on se<br />

rendit à l’Église Cathédrale pour<br />

assister à un Te Deum qui fut<br />

chanté solennellement en action<br />

de grâces pour l’heureux événement<br />

de cette journée.<br />

En foi de quoi, nous, secrétaire,<br />

avons dressé le présent<br />

procès-verbal que Son Excellence<br />

le Président d’Haïti et le Corps municipal<br />

ont signé avec nous.<br />

Ainsi signé : Boyer, Nuñez<br />

de Caceres, Andres Lopez Medrano,<br />

José de la Cruz Garcia, Xavier<br />

Muira, Augustin Ravelo, Miguel<br />

Martinez de Santelices, Meced,<br />

Vicente Jexera, Guillermo José Delgado,<br />

Martin Cusman Galicia, Raimundo<br />

Sepulveda, Miguel Greco,<br />

Miguel de Lavistida, secrétaire.<br />

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A suivre<br />

Source de Documentation :<br />

La République d’Haïti et la<br />

République dominicaine par<br />

Dr Jean PRICE-MARS (1953)<br />

Tome I et II<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Manigat, Madistin seek<br />

MOPOD nomination for<br />

President of <strong>Haiti</strong><br />

Second USAID Contractor Suspended<br />

Following Caracol Housing Debacle<br />

A pre-MOPOD photo from May 2010 of lawyer Samuel Madistin (left)<br />

and former First Lady Mirlande Manigat at a meeting to discuss<br />

amendments proposed for the 1987 Constitution.<br />

Image from internal USAID document. Caption reads: “Site flooding due to improper drainage”<br />

by Center for Economic and Policy Research (CEPR)<br />

by Samuel Maxime, The Sentinel<br />

PORT-AU-PRINCE, <strong>Haiti</strong> (sentinel.<br />

ht) - The political coalition turned<br />

party, Popular Patriotic Dessalinien<br />

Movement (MOPOD), saw a two<br />

heavyweights ask for its nomination<br />

for President of the Republic of<br />

<strong>Haiti</strong>. On Mar. 25, newcomer Samuel<br />

Madistin announced his intention to<br />

seek the party’s nomination, while<br />

on Mar. 27, it was former First Lady<br />

Mirlande H. Manigat.<br />

For Samuel Madistin, a<br />

lawyer who has been on the frontlines<br />

of public advocacy in the face<br />

of the Martelly regime’s numerous<br />

attacks against human rights, press<br />

freedom, and democracy, his announced<br />

intention to run for President<br />

came as a surprise to many.<br />

Possibly aware of this, Madistin’s<br />

announcement came with a 944-<br />

word open letter to MOPOD that described<br />

his purpose and program for<br />

<strong>Haiti</strong>.<br />

First Lady Manigat merely announced<br />

her intention to engage in<br />

the primaries and was light in outlining<br />

purpose, program, or ideology<br />

on Mar. 27, but said “MOPOD would<br />

not be about slogans but about real<br />

programs."<br />

Nonetheless, much of Manigat's<br />

program can be guessed if she<br />

were to become President. With a<br />

long political presence on the national<br />

scene, enough is known about<br />

the 2010 presidential candidate who<br />

amassed the most votes in the first<br />

round of the 2010 elections, but was<br />

subsequently beat out in a 2011 runoff<br />

election mired in scandal due to<br />

international meddling, resulting in<br />

the lowest participation in <strong>Haiti</strong>an<br />

history and the rise to power of Michel<br />

Martelly.<br />

MOPOD aims to consolidate on<br />

Dessalinien ideals<br />

The new MOPOD emblem<br />

On Mar. 27, there was also a meeting<br />

of several dozen MOPOD members<br />

where the organization’s finalized<br />

emblem and commissions for mobilization<br />

were presented. As well, a<br />

commission for "MOPODiste" young<br />

revolutionaries was established with<br />

the purpose of civil service and outreach.<br />

Former Sen. Turneb Delpé said<br />

the coalition's emblem would be the<br />

colors of the popular sector – green,<br />

yellow and red – and would incorporate<br />

three heads to symbolize national<br />

unity. Delpé warned, "up until<br />

now, this [coalition] is an alliance,<br />

not yet a fusion, but what makes<br />

this alliance differ from all others is<br />

that other alliances have been made<br />

on the basis of a simple program or<br />

people just looking to work together;<br />

this alliance is based on a shared ideology."<br />

Delpé continued, "despite all<br />

the social ideologies which exist between<br />

the MOPOD parties, those who<br />

consider themselves 'liberalist', those<br />

who consider themselves 'Christian<br />

democrats', those who consider<br />

themselves 'socialists', and those<br />

who consider themselves 'nationalists',<br />

all understand that if there is a<br />

liberalist, nationalist, that has lived<br />

in this world, his name was Jean-<br />

Jacques Dessalines... and no matter<br />

the divergences within the parties<br />

here, they all qualify themselves<br />

with this [Dessalinien] ideology."<br />

First Lady Mirlande Manigat<br />

spoke in that same sense for the coalition's<br />

members saying, "whether it<br />

is just us two [primary contestants<br />

Manigat and Madistin], or others<br />

may come, there won't be fighting.<br />

There won't be the pulling of revolvers,<br />

there won't be ugly and dirty<br />

talk, because inside MOPOD, there<br />

is an engagement we have taken<br />

once and for all that once the choice<br />

is made, all will come together and<br />

back the person chosen by MOPOD."<br />

Image from internal USAID document, showing sub-standard concrete<br />

used<br />

On Mar. 25, <strong>2015</strong>, USAID suspended<br />

CEEPCO Contracting –<br />

which had been working on shelter<br />

programs in <strong>Haiti</strong> –from receiving further<br />

government contracts, pending<br />

the outcome of an ongoing investigation.<br />

CEEPCO joins Thor Construction,<br />

which was suspended in early<br />

February. The investigation concerns<br />

faulty construction practices related<br />

to 750 houses built in Caracol, <strong>Haiti</strong><br />

by USAID. CEPR Research Associate<br />

Jake Johnston reported in February for<br />

VICE News:<br />

CEEPCO's CEO is Harold<br />

Charles, a <strong>Haiti</strong>an-American who was<br />

formerly one of the <strong>Haiti</strong>an government's<br />

representatives to the Interim<br />

<strong>Haiti</strong> Reconstruction Commission<br />

(IHRC), run by Bill Clinton and meant<br />

to be in charge of the $10 billion in<br />

earthquake relief. The IHRC had initially<br />

approved the USAID shelter program<br />

back in December 2010.<br />

Charles also enjoys a close, personal<br />

relationship with <strong>Haiti</strong>an President<br />

Michel Martelly. In an interview<br />

in 2013, Charles said, "I do know and<br />

have very close friends up through<br />

the highest ranks of government,"<br />

adding, "Martelly is a childhood friend<br />

of mine." One former government official<br />

in <strong>Haiti</strong> said in an interview, "this<br />

was seen as a deal that would please<br />

Martelly."<br />

Despite the initial assessment in<br />

August 2014 that revealed the construction<br />

problems, USAID extended<br />

CEEPCO's contract for work at other<br />

shelter sites in <strong>Haiti</strong> this past January.<br />

CEEPCO’s contract for the Caracol site<br />

was awarded without competition. A<br />

Freedom of Information Act (FOIA)<br />

request for the justification document<br />

is ongoing. A FOIA request for the<br />

initial assessment documenting the<br />

problems with the houses was recently<br />

responded to, but USAID withheld<br />

the entire document that was sought,<br />

citing the ongoing legal investigation.<br />

Though the investigation continues,<br />

many thousands of <strong>Haiti</strong>ans<br />

continue to live in the poorly constructed<br />

houses. A contracting document<br />

from November 2014 stated<br />

that repairs must be “carried out immediately<br />

in order to prevent possible<br />

harm to residents.” But it is unclear if<br />

meaningful remediation efforts have<br />

taken place. An internal document reveals<br />

that many of the identified problems<br />

would require serious structural<br />

work to the houses.<br />

In November, Tetra Tech, another<br />

U.S.-based firm, received a $5<br />

million contract to oversee the repair<br />

efforts. The firm has been performing<br />

structural evaluations of the houses<br />

in anticipation of a future legal suit.<br />

One draft document, prepared by<br />

Tetra Tech and obtained by HRRW,<br />

details 29 instances “of material substitutions,<br />

field design changes, lack<br />

of quality assurance/quality control<br />

(QA/QC) and lack of quality workmanship.”<br />

Among the myriad problems:<br />

concrete blocks far below required<br />

strength; drainage pipes not installed<br />

as designed; water and sewage pipes<br />

not separated; lack of ventilation<br />

blocks; wrong materials used for roofing;<br />

wrong materials used for framing;<br />

as well as more cosmetic deficiencies.<br />

This is also revealing as it shows<br />

CEEPCO was aware of the substandard<br />

materials used by the construction<br />

contractor, Thor. CEEPCO was<br />

responsible for construction management<br />

as well as some site work, such<br />

as water and sanitation. Although<br />

CEEPCO managed to hold off USAID<br />

for a few months longer than Thor,<br />

both contractors responsible for US-<br />

AID’s model housing program have<br />

now been suspended.<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


OTAN : MERCENAIRES ET<br />

PROPAGANDE AU SERVICE<br />

D’UNE MACHINE DE GUERRE!<br />

Des soldats de l'OTAN<br />

Il y a encore quelques mois, François<br />

Hollande et Laurent Fabius déclaraient<br />

: « Nous souhaitons que les<br />

Européens lèvent l’embargo » sur<br />

les armes à destination des rebelles<br />

syriens. François Hollande qui confirmera,<br />

pour la première fois en août<br />

2014 dans un entretien accordé au<br />

Monde « la France a bien livré des<br />

armes aux rebelles en Syrie »… une<br />

action secrète du gouvernement<br />

français, une fois de plus en parfaite<br />

adéquation avec le Qatar, la CIA,<br />

mais aussi des donateurs koweïtiens<br />

et saoudiens. Pour paraphraser<br />

Robert Fisk, « allons-nous continuer<br />

à tuer des Arabes et à bombarder,<br />

bombarder, et encore bombarder,<br />

jusqu’à ce que…l’on continue de<br />

bombarder ? »<br />

La réintégration de la France<br />

dans le commandement intégré<br />

de l’OTAN<br />

Septembre 2007. George Bush est<br />

encore président des USA. Interviewé<br />

par le New York Times, Nicolas Sarkozy,<br />

Nicolas-Sarkozy-et-George-<br />

W.-Bush alors nouveau président<br />

de la république française, parle de<br />

« l’éventualité d’une évolution » de<br />

la place de la France dans l’OTAN.<br />

Il laisse entrevoir en matière de politique<br />

étrangère un alignement plus<br />

affirmé de la France sur les positions<br />

américaines.<br />

Pourtant depuis 2003, les États<br />

Unis sont engagés dans une guerre<br />

illégale en Irak, comme l’avait affirmé<br />

et réaffirmé le secrétaire général des<br />

Nations unies Kofi Annan. Il faut rappeler<br />

que cette agression reposait sur<br />

une mystification : les prétendues «<br />

armes de destruction massives » détenues<br />

par Saddam Hussein, un «<br />

incroyable mensonge » qui permit de<br />

déclencher la guerre en Irak. Et Nicolas<br />

Sarkozy ne pouvait pas ignorer<br />

non plus que Donald Rumsfeld, secrétaire<br />

à la défense de 2001 à 2006<br />

de la première administration de G.W.<br />

Bush, avait encouragé l’utilisation<br />

généralisée de la torture lors des interrogatoires<br />

de détenus, bafouant<br />

ainsi les Conventions de Genève. (1)<br />

Malgré cela, le 7 février 2009,<br />

le président Sarkozy prononce un<br />

discours au Forum de Munich sur<br />

les politiques de Défense, qui rassemble<br />

les principaux acteurs de la<br />

politique internationale. Il y parle de<br />

« rénover la relation à l’OTAN ». La<br />

suite est simple : Nicolas Sarkozy<br />

va s’employer à respecter à la lettre<br />

l’agenda fixé par les stratèges de la<br />

Maison Blanche, que plusieurs centaines<br />

de hauts fonctionnaires et décideurs<br />

français se sont vus remettre<br />

lors du premier voyage du Président<br />

Sarkozy aux USA.<br />

Depuis la réintégration de la<br />

France, quatre ministres des<br />

Affaires étrangères se sont<br />

succédé : Bernard Kouchner<br />

Bucharest Summit - Meeting on AfghanistanIl<br />

fut au cours de sa longue<br />

carrière politique un faire-valoir de<br />

l’impérialisme. Son principal argument<br />

« le droit d’ingérence ». Son<br />

alibi ? Kouchner est l’un des cofondateurs<br />

de Médecins Sans Frontières<br />

! M. Kouchner a toutefois quitté<br />

MSF en 1979. Depuis cette date, il<br />

n’exerce plus aucune fonction ni responsabilité<br />

au sein de l’organisation.<br />

Un médecin qui sera l’un des<br />

promoteurs hyperactifs des guerres<br />

de Yougoslavie, d’Afghanistan et de<br />

Libye. Bien entendu, il est très favorable<br />

à des interventions militaires en<br />

Iran et en Syrie.<br />

En 2002, Bernard Kouchner<br />

Michèle Alliot-Marie<br />

et d’autres va-t-en-guerre français<br />

exploiterons les mensonges d’une officine<br />

de propagande du Pentagone<br />

créée par Paul Wolfowitz (Office of<br />

Special Plans) qui répandait l’idée<br />

que… Saddam Hussein avait des<br />

liens avec Al-Qaida et cachait des<br />

armes de destruction massive.<br />

Kouchner soutient une guerre<br />

pour le pétrole<br />

Le 6 Février 2003, Tony Blair affirme<br />

que « la théorie du complot<br />

du pétrole est absolument absurde<br />

». Pourtant, en avril 2011, le quotidien<br />

The Independent rapportait<br />

que plusieurs mois avant d’envahir<br />

l’Irak, la baronne Elisabeth Symons,<br />

ministre du commerce du gouvernement<br />

Blair, rencontrait les dirigeants<br />

des compagnies pétrolières BP, Shell<br />

et British Gas. Ces derniers craignaient<br />

que des accords politiques ne<br />

soient pas favorables à leurs intérêts.<br />

Pour parer à cette éventualité, Lady<br />

Symons s’est engagée à faire pression<br />

sur l’administration Bush au<br />

nom de BP. Ces documents ont été<br />

obtenus par l’activiste Greg Muttitt<br />

en vertu de la loi britannique sur liberté<br />

de l’information. Les documents<br />

révèlent qu’au moins cinq réunions<br />

ont eu lieu entre des fonctionnaires<br />

anglais, des ministres, et les responsables<br />

de BP et Shell à la fin de 2002.<br />

Des révélations qui ne firent que confirmer<br />

ce que l’on savait déjà.<br />

A ce propos, le secrétaire adjoint<br />

à la Défense des États-Unis de<br />

2001 à 2005, Paul Wolfowitz, a admis<br />

que le pétrole était la principale<br />

raison de la guerre en Irak.<br />

La coalition militaire en Irak<br />

conduite par les Etats-Unis se composait<br />

de plusieurs pays membres<br />

de l’OTAN : Royaume Uni, Bulgarie<br />

(adhésion à l’OTAN en 2004), Danemark,<br />

Pologne, Roumanie (adhésion<br />

à l’OTAN en 2004), Albanie (adhésion<br />

à l’OTAN en 2009), Lettonie<br />

(adhésion à l’OTAN en 2004), République<br />

tchèque et Estonie (adhésion<br />

à l’OTAN en 2004).<br />

Pour parfaire le profil de Bernard<br />

Kouchner, revenons sur l’année<br />

2002, où le « French Doctor » exministre<br />

de la Santé du gouvernement<br />

socialiste et fondateur de MSF<br />

toucha 25 000 euros pour blanchir la<br />

compagnie TOTAL sur le travail forcé<br />

en Birmanie. Tout en attestant que<br />

TOTAL n’avait pas eu recourt à ce<br />

type de pratique, il conclut ainsi l’une<br />

des parties de son rapport : « le travail<br />

forcé est d’ailleurs une coutume<br />

ancienne, qui fut même légalisée<br />

par les Anglais en 1907. Finalement<br />

Kouchner sera désavoué par TOTAL<br />

qui pour éviter un procès, acceptera<br />

de verser 10 000 euros à chacun des<br />

sept Birmans qui l’accusent d’avoir<br />

été contraints de travailler gratuitement.<br />

(2)<br />

Michèle Alliot-Marie<br />

Le 17 décembre 2010, suite à<br />

l’immolation à Sidi Bouzid de Mohamed<br />

Bouaziz, un jeune vendeur de<br />

fruits et légumes tunisien qui s’était<br />

vu confisquer sa marchandise par<br />

des policiers, la Révolution tunisienne<br />

éclatait. Elle allait marquer la fin<br />

de la carrière ministérielle de Michèle<br />

Alliot-Marie dans le gouvernement<br />

Sarkozy. Dès le 12 janvier 2011,<br />

Michèle Alliot-Marie proposa selon<br />

ses mots « le savoir-faire français à<br />

la police tunisienne pour régler les<br />

situations sécuritaires ». Deux jours<br />

plus tard le dictateur tunisien Ben<br />

Ali, lâché par ses alliés occidentaux,<br />

sera contraint à l’exile. Dès lors, la<br />

presse française révélera que MAM<br />

et la Tunisie, c’est une longue histoire<br />

de collusion d’intérêts. Le 27 février<br />

2011, Michèle Alliot-Marie remettra<br />

sa démission à Nicolas Sarkozy.<br />

Mais la parenthèse Alliot-<br />

Marie ne doit pas nous faire oublier<br />

les liens privilégiés qui unissaient la<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


dictature tunisienne de Ben Ali et les<br />

pays occidentaux. En janvier 2011,<br />

le magazine américain CounterPunch<br />

revient sur la saga Ben Ali avec un<br />

titre d’article ô combien significatif «<br />

La Chute du petit dictateur de l’Ouest<br />

». En premier lieu, CounterPunch<br />

nous rappelle qu’avant que Sarkozy<br />

et Obama ne laissent tomber Ben Ali,<br />

le Congrès américain approuva une<br />

aide militaire de plusieurs millions<br />

de dollars à la Tunisie, cela malgré<br />

les restrictions de libertés, la torture,<br />

l’emprisonnement de dissidents, et<br />

la persécution de journalistes et de<br />

défenseurs des droits humains. Par<br />

ailleurs, CounterPunch retrace le<br />

passé du général Ben Ali, pur produit<br />

des académies militaires françaises<br />

(Saint-Cyr Coëtquidan et École<br />

d’artillerie). Par la suite, Ben Ali intégrera<br />

l’École de l’armée américaine<br />

Nicolas Sarkozy et George Bush<br />

Alain Juppé et ses homologues colombien et gabonais, jeudi soir à New York lors du vote de la résolution de<br />

l'ONU sur la Libye - Stan Honda / AFP<br />

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen (G), le président français François Hollande (C) et son<br />

homologue américain Barack Obama, le 20 mai 2012 à Chicago<br />

à Fort Bliss, Texas, et suivra une formation<br />

à la Senior Intelligence School<br />

de Fort Holabird dans le Maryland.<br />

Un CV qui lui permit au fil des ans, de<br />

nouer des relations étroites avec les<br />

agences de renseignement occidentales,<br />

en particulier la CIA, ainsi que<br />

les services de renseignement français<br />

et ceux de l’OTAN. (3)<br />

Alain Juppé<br />

Ancien ministre des Affaires<br />

étrangères d’Édouard Balladur, Alain<br />

Juppé remplaça Michèle Alliot-Marie.<br />

Juppé avait pourtant exprimé<br />

un désaccord concernant le retour<br />

de la France dans l’OTAN deux ans<br />

auparavant, dans une tribune au<br />

Monde, où sous la forme d’un monologue<br />

il s’interrogeait : « La France a-<br />

t-elle intérêt à réintégrer en 2009 le<br />

commandement militaire de l’OTAN<br />

qu’elle a quitté en 1966 ? La question<br />

n’est pas sacrilège. Nul ne sait comment<br />

le général de Gaulle y répondrait<br />

aujourd’hui. » (4)<br />

Nul ne sait non plus comment<br />

De Gaulle aurait réagit à l’intervention<br />

« OTANisée » d’Alain Juppé à l’ONU<br />

qui, dans la droite ligne de la politique<br />

hégémonique des néoconservateurs<br />

américains, demanda le recours à la<br />

force en Libye et fit voter la résolution<br />

1973 le 17 mars 2011. Dès septembre<br />

2011, Thomas C. Mountain, un<br />

journaliste indépendant, dressait un<br />

état des lieux monstrueux à propos<br />

de l’enfer de cette prétendue « mission<br />

Humanitaire » : Une mission humanitaire<br />

infernale : 30 000 bombes<br />

sur la Libye. En juillet 2012, Thomas<br />

C. Mountain écrira : »Tripoli, la capitale<br />

de la Libye, semble en passe de<br />

devenir ce qu’était Mogadishu, la<br />

capitale de la Somalie, il y a 20 ans,<br />

avec l’installation dans la ville de diverses<br />

milices bien armées venant de<br />

l’extérieur qui se battent pour prendre<br />

des territoires et tout ce que le pouvoir<br />

procure. »<br />

Traduction complète par Le<br />

Grand Soir ici (5). Au fil du temps, les<br />

points d’interrogation ont laissé place<br />

aux points d’exclamation, et les intérêts<br />

financierscombinés à l’arrogance<br />

et la folie du trio Sarkozy, Henri-<br />

Levy, Juppé ont plongé la Libye dans<br />

le Chaos. Dernièrement dans un entretien<br />

à la télévision française, Rony<br />

Brauman rappelait qu’il avait mis en<br />

garde, à l’époque, contre une série de<br />

réactions en chaîne incontrôlables qui<br />

découlerait de cette intervention militaire.<br />

Laurent Fabius<br />

Après son élection en mai 2012, le<br />

nouveau président socialiste François<br />

Hollande choisit Laurent Fabius comme<br />

ministre des Affaires étrangères.<br />

Fabius est le premier socialiste à occuper<br />

ce poste depuis la réintégration<br />

de la France dans le commandement<br />

intégré de l’OTAN.<br />

Il convient de noter que, dès<br />

sa prise de fonction, l’actuel ministre<br />

des Affaires étrangères Laurent<br />

Fabius s’aligna sur les positions de<br />

la Maison blanche sur la totalité des<br />

dossiers. Seulement trois mois après<br />

son arrivée au Quai d’Orsay, Laurent<br />

Fabius, dans un langage très peu diplomatique,<br />

déclara que « Bachar al-<br />

Assad ne mérite pas d’être sur la terre<br />

Indigné Laurent Fabius… mais sélectif<br />

: En 2012 il s’est rendu en Arabie<br />

Saoudite en grandes pompes, et il fut<br />

reçu au Palais Royal, siège rappelonsle,<br />

d’un pouvoir qui s’exerce selon le<br />

droit de la charia, la loi islamique qui<br />

permet l’emploi de la torture, la flagellation,<br />

la lapidation, la crucifixion, ou<br />

encore de marier les filles entre 10 et<br />

12 ans. Des pratiques moyenâgeuses<br />

qui visiblement n’ont pas offusqué<br />

notre ministre qui trouva le moyen<br />

de déclarer à son retour d’Arabie<br />

Saoudite « on se croirait dans « Tintin<br />

au pays de l’or noir ! » …<br />

En 2013, sans jamais apporter<br />

la preuve que l’armée syrienne avait<br />

utilisé des armes chimiques illicites,<br />

Fabius n’affirma-t-il pas en notre<br />

nom à tous : « La France a désormais<br />

la certitude que le gaz sarin a été utilisé<br />

en Syrie à plusieurs reprises et de<br />

façon localisée » ? Selon l’ancienne<br />

Procureur du Tribunal pénal international<br />

pour l’ex-Yougoslavie Carla Del<br />

Ponte, ce sont les rebelles syriens qui<br />

ont utilisés du gaz sarin. L’affirmation<br />

de Carla Del Ponte fut confortée par<br />

le journal Turc Zaman, qui nous informait<br />

en mai 2013 que la police<br />

turque avait trouvé du gaz sarin chez<br />

les terroristes d’Al Nosra, qualifiés de<br />

« groupe rebelle de militants syriens<br />

», que les USA mirent plus d’un an<br />

à inscrire sur leur « liste noire du terrorisme<br />

international ».<br />

Il y a encore quelques mois,<br />

François Hollande et Laurent Fabius<br />

déclaraient : « Nous souhaitons que<br />

les Européens lèvent l’embargo »<br />

sur les armes à destination des rebelles<br />

syriens. François Hollande qui<br />

confirmera, pour la première fois en<br />

Laurent Fabius<br />

août 2014 dans un entretien accordé<br />

au Monde « la France a bien livré<br />

des armes aux rebelles en Syrie »…<br />

une action secrète du gouvernement<br />

français, une fois de plus en parfaite<br />

adéquation avec le Qatar, la CIA, mais<br />

aussi des donateurs koweitiens et<br />

saoudiens. Pour paraphraser Robert<br />

Fisk, « allons-nous continuer à tuer<br />

des Arabes et à bombarder, bombarder,<br />

et encore bombarder, jusqu’à ce<br />

que…l’on continue de bombarder ? »<br />

En conclusion<br />

L’OTAN est la conséquence institutionnelle<br />

d’une école de pensée appelée<br />

atlantisme, une doctrine qui affirme<br />

que même après la guerre froide<br />

il est toujours dans l’intérêt général de<br />

maintenir des relations étroites entre<br />

l’Europe occidentale et les Etats-Unis<br />

en matière de coopération militaire.<br />

Dans le domaine de la propagande<br />

de guerre, l’OTAN n’a pas son<br />

pareil pour maquiller ses interventions<br />

militaires au service d’intérêts<br />

mercantiles ou géostratégiques en<br />

« nécessité humanitaire ». Cependant,<br />

avec le temps, le maquillage<br />

tombe en lambeaux et la supercherie<br />

est détectée de plus en plus tôt. Il<br />

est par exemple devenu impossible<br />

pour l’OTAN de faire oublier le caractère<br />

dictatorial et anti-humaniste<br />

de certains de ses partenaires, entre<br />

autres l’Arabie Saoudite qui pratique<br />

la décapitation au sabre, le Bahreïn,<br />

une monarchie qui réprime durement<br />

toute forme de contestation, le<br />

Qatar,royaume de l’esclavage moderne,<br />

l’Ukraine qui compte pas moins<br />

de quatre néo-nazis dans son Gouvernement,<br />

ou encore Israël qui viole<br />

délibérément le droit international<br />

depuis 60 ans.<br />

Avec 70% des dépenses de<br />

défense mondiales, l’OTAN est un<br />

monstre semblable au psychopathetype<br />

selon les critères définis par le Dr<br />

Robert Hare :beau-parleur, absence<br />

d’empathie, manipulateur hors-pair,<br />

gestionnaire virtuose de son image,<br />

prise de risque, absence de remords,<br />

agressivité, paranoïa, appétit de pouvoir.<br />

Un monstre qui sous couvert de<br />

bons principes, n’hésita pas à utiliser<br />

des munitions à têtes en uranium<br />

appauvri, qui diffusent une quantité<br />

considérable de poussières radioactives<br />

aux effets rétroactifs ultra toxiques<br />

sur les soldats, mais aussi sur<br />

les populations civiles comme en Irak<br />

à Bassorah, et cela pour de nombreuses<br />

années, multipliant ainsi les<br />

cas de cancers, leucémies et malformations<br />

chez les nouveau-nés.<br />

Notes<br />

(1)http://www.ldh-france.org/6-<br />

decembr...<br />

(2)http://www.legrandsoir.info/<br />

birmani...<br />

(3)http://www.counterpunch.<br />

org/2011/01...<br />

(4)http://www.lemonde.fr/politique/<br />

art...<br />

(5)http://www.legrandsoir.info/laliby...<br />

Observatoire du néoconservatisme<br />

Investig’Action 25 mars <strong>2015</strong><br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

La guerre civile arabe !<br />

politique de Barack Obama.<br />

Nous assistons à un déchaînement<br />

de violence des partisans de la<br />

polygamie contre ceux des droits des<br />

femmes. Les monarchies arabes et les<br />

Frères musulmans défendent une société<br />

dominée par les hommes, tandis<br />

que l’Iran et ses alliés défendent une<br />

société nouvelle, dans laquelle les hommes<br />

et les femmes sont maîtres de leur<br />

fécondité et égaux en droits. On peut<br />

tourner et retourner les faits dans tous<br />

les sens, il n’y a presque plus d’autre<br />

clivage entre les deux camps.<br />

Quand la CIA pirate ton<br />

Iphone : le totalitarisme US<br />

vous espionne #bigbrother<br />

#liberté #USA #dictature<br />

Symboles de la lutte de Mouamar el-Kadhafi contre les islamistes, le<br />

leader libyen s’était entouré de gardes du corps féminins. Cependant,<br />

après l’avoir lynché et enterré, l’Otan justifiait son crime vis-à-vis<br />

des opinions publiques occidentales en « révélant » que les amazones<br />

n’étaient que des prostituées aux mains d’un prédateur sexuel. Cette<br />

propagande était relayée par un livre, basé sur un seul et unique<br />

témoignage, de la « journaliste » du Monde, Annick Coljean.<br />

Par Thierry Meyssan<br />

Reprenant un thème qu’il avait déjà<br />

abordé, Thierry Meyssan montre que,<br />

au-delà des stratégies des États, les<br />

peuples du monde arabe se divisent<br />

désormais en deux camps qui ne<br />

sont ni déterminés par des conflits de<br />

classe, ni par la Résistance au sionisme,<br />

ni même par des guerres de religion.<br />

L’affrontement qui est en train<br />

de se généraliser avec le bombardement<br />

du Yémen par l’Arabie saoudite<br />

fait apparaître un clivage sociétal que<br />

personne n’attendait : deux nouveaux<br />

camps émergent autour de la question<br />

des droits des femmes.<br />

L<br />

’Occident applaudit au bombardement<br />

du Yémen par l’Arabie saoudite<br />

et à la prise d’Idleb par al-Qaïda. Pourtant,<br />

officiellement, al-Qaïda serait une<br />

organisation terroriste anti-saoudienne<br />

responsable des attentats du 11-Septembre.<br />

Que se passe-t-il donc qui<br />

fait repasser les disciples d’Oussama<br />

Ben Laden du côté des « combattants<br />

de la liberté », comme jadis lorsqu’ils<br />

luttaient contre les Soviétiques en Afghanistan,<br />

au motif qu’ils ont prit Idleb<br />

à la Syrie de Bachar el-Assad ?<br />

La réalité sur le terrain conforte<br />

malheureusement ce que j’écrivais<br />

dans ces colonnes, il y a deux semaines<br />

: la folie meurtrière qui s’est emparée<br />

de l’ensemble du monde arabe n’a rien<br />

à voir ni avec des classes sociales, ni<br />

avec des clivages idéologiques, ni avec<br />

des sensibilités religieuses. Depuis quatre<br />

ans, un grand nombre de gens se<br />

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sont repositionnés, et ont changé de<br />

camp. Petit à petit, les choses se décantent<br />

et une nouvelle ligne de partage<br />

apparaît sans que les populations en<br />

aient conscience.<br />

Durant les années 50, le monde<br />

arabe était divisé entre pro-États-uniens<br />

et pro-Russes. Durant les années<br />

90, il était divisé entre pro-Israéliens<br />

et Résistants. Mais la logique des intérêts<br />

étatiques fut brisée par George W.<br />

Bush et Dick Cheney au profit des intérêts<br />

des compagnies pétrolières. Nous<br />

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s’opposent !<br />

Qu’ont en commun les cibles de<br />

l’Occident : Zinedine Ben Ali (Tunisie),<br />

Hosni Moubarak (Egypte), Mouamar<br />

el-Kadhafi (Libye), Bachar el-Assad<br />

(Syrie), Nouri al-Maliki (Irak), le cheikh<br />

Ali Salman (Bahrein), Abdul-Malik al-<br />

Houthi (Yémen) ? Rien, sinon qu’ils<br />

ont tous lutté contre la polygamie.<br />

Qu’ont en commun les gouvernements<br />

soutenus par l’Occident : ceux des États<br />

membres du Conseil de coopération du<br />

Youssef al-Qaradâwî, leader des Frères musulmans et conseiller spirituel<br />

de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, s’est fait une spécialité de<br />

défendre la polygamie et le droit de battre ses femmes. Durant la campagne<br />

électorale de Mohamed Morsi, en Égypte, il intervint pour prêcher sur la<br />

place Tahrir du Caire que la priorité politique n’était pas de lutter contre<br />

Israël, mais de tuer les homosexuels. On le voit ici (au centre), invité<br />

d’honneur d’un meeting de « l’opposition modérée syrienne ».<br />

Golfe et des Frères musulmans ? Ils<br />

sont tous favorables à la polygamie.<br />

C’est aujourd’hui la seule<br />

et unique ligne de clivage qui traverse<br />

l’ensemble du monde arabe, à<br />

l’exception de l’Irak et de l’Égypte.<br />

Dans le premier pays, les États-Unis<br />

n’ont pas encore clairement choisi leurs<br />

partenaires. Officiellement, ils soutiennent<br />

Haider al-Abadi contre Daesh,<br />

mais la presse iranienne et irakienne<br />

Suite à la page (15)<br />

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La CIA ne se contente pas de pirater 70% des réseaux mobiles<br />

dans le monde, les USA écoutent peut être votre mobile,<br />

piratent votre smartphone<br />

C<br />

’est grâce à l’exploitation des documents<br />

dévoilées par le lanceur<br />

d’alerte Edward Snwoden que le journal<br />

l’Intercept vient de révéler que la<br />

CIA a pour projet de pouvoir pénétrer<br />

dans chaque téléphone.<br />

Car la CIA ne se contente pas de<br />

pirater 70% des réseaux mobiles dans<br />

le monde, les USA écoutent peut être<br />

votre mobile, piratent votre smartphone.<br />

Obama NSA Ecoutes, piratage,<br />

dictature.<br />

C’est ainsi que dès 2006, l’agence<br />

d’espionnage américain a lancé un<br />

programme visant à pirater le système<br />

d’exploitation des téléphones mobiles<br />

de la marque Apple, mais également de<br />

ses ordinateurs et tablettes tactiles.<br />

A cette fin, la CIA aurait créé un<br />

environnement logiciel modifié pour les<br />

développeurs. Ce faisant, les applications<br />

créées par les développeurs donneraient<br />

ainsi un total accès aux données<br />

de l’appareil en désactivant ses<br />

fonctions de sécurité. Big Brother vous<br />

espionne ! C’est cela le capitalisme.<br />

Cette campagne de piratage des<br />

Iphones, Ipad et compagnie aurait fait<br />

l’objet d’ailleurs d’une conférence en<br />

2012 intitulée « Strawhorse: Attacking<br />

the MacOS and iOS Software Development<br />

» (cheval de Troie ; attaquer<br />

l’environnement logiciel de développement<br />

de Mac OS et iOS).<br />

Plus largement, les services secrets<br />

américains et britanniques (NSA<br />

& BGCH) ont lancé conjointement une<br />

campagne pour pirater l’ensemble des<br />

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téléphones portables dès 2010. Des<br />

virus ont ainsi été installés avec succès<br />

dans des Iphones dans le cadre de<br />

l’opération « Warrior pride » (Fierté du<br />

guerrier) du GCHQ pour pouvoir pirater<br />

les communications privées de ces téléphones<br />

mobiles…<br />

Cela pose la question de la capacité<br />

des agences d’espionnage à espionner<br />

les utilisateurs de smartphones.<br />

Surtout que les agences disposent de<br />

moyens considérables pour pouvoir<br />

pirater l’ensemble des productions des<br />

principaux fabriquants. En 2010, dans<br />

un de ces document, le GCHQ (agence<br />

d’espionnage des télécoms britannique)<br />

indiqué que le but ultime est d’<br />

« exploiter n’importe quel téléphone,<br />

n’importe où n’importe quand ». Bref,<br />

nous sommes tous potentiellement<br />

sous écoute.<br />

A coté de ces industriels de<br />

l’écoute, de ces industriels du piratage,<br />

les libertés individuelles sont de fait<br />

fortement réduites, pour ne pas dire illusoires.<br />

De fait, le système capitaliste<br />

apparait pour ce qu’il est, un système<br />

totalitaire et liberticide.<br />

Edward Snwoden : réfugié en<br />

Russie, menacé aux USA. Liberté ?<br />

Camp de la liberté et des droits de<br />

l’Homme le camp impérialiste capitaliste<br />

euroatlantique?<br />

Certainement pas. Comme en<br />

témoigne l’usage massif de la torture,<br />

dans des prisons secrètes avec l’active<br />

collaboration de l’ensemble des pays de<br />

l’OTAN.<br />

Pourtant, la propagande anticommuniste<br />

n’a de cesse de présenter<br />

les USA comme le premier défenseur<br />

de la liberté. Un pays qui demeure profondément<br />

raciste et où la lutte pour<br />

les droits civiques a été si sanglante<br />

dans les dernières décennies. Un pays<br />

qui embastille ses opposants politique.<br />

N’oublions pas Mumia Abu Jamal.<br />

Mais l’exemple d’Edward Snowden<br />

est édifiant du sort réservé aux<br />

opposants politiques par les USA.<br />

C’est grâce à la conscience et au<br />

courage de ce lanceur d’alerte que tant<br />

de révélation sur les méthodes dignes<br />

des pires dictatures de l’impérialisme<br />

américain et de ses acolytes ont été<br />

dévoilées : mettant à jour la nature profondément<br />

totalitaire d’un régime prêt à<br />

tout pour maintenir sa domination. (retrouvez<br />

la liste des informations ici) «Je<br />

suis prêt à sacrifier tout cela parce que<br />

je ne peux, en mon âme et conscience,<br />

laisser le gouvernement américain détruire<br />

la vie privée, la liberté d’Internet<br />

et les libertés essentielles des gens du<br />

monde entier avec ce système énorme<br />

de surveillance qu’il est en train de bâtir<br />

secrètement » Ed Snowden Mai 2013<br />

De hauts responsables politiques<br />

américains, dont le candidat à la présidentielle<br />

Al Gore ont reconnu le service<br />

Suite à la page (15)<br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


Perspectives<br />

L’appel d’un Africain !<br />

Par Daniel Wedi Korbaria<br />

Lève-toi Mère Afrique, car tes cauchemars<br />

nocturnes sont une réalité<br />

irréversible. Lève-toi car d’autres<br />

invités viennent d’arriver.<br />

Eux aussi sont venus pour te<br />

soigner, ils disent que tu es atteinte<br />

d’une maladie contagieuse, que tu<br />

manques de vitamine, celle des droits<br />

de l’homme. En bref, Mère Afrique,<br />

ils disent que tu es devenue inhumaine.<br />

Et, non seulement tu es dans<br />

le monde le continent le plus affecté<br />

par la sous-alimentation, où la faim<br />

tue plus que toute autre maladie, mais<br />

en plus, le cancer du terrorisme est en<br />

train de te dévorer. Et, malheureusement,<br />

ils disent que les métastases<br />

du mal sont en train de se répandre<br />

partout rapidement. Les médecins affirment<br />

que tes problèmes ne sont pas<br />

faciles à résoudre au pied levé, qu’ils<br />

auront encore besoin de temps et surtout<br />

qu’on a besoin d’autres « volontaires<br />

». Concrètement, Mère Afrique,<br />

ils seront à jamais tes invités et ils se<br />

multiplieront. Et ceux qui ont déjà fêté<br />

les quarante ans de leur présence veulent<br />

au moins les doubler. Tu ne dois<br />

pas douter, Mère Afrique, ils ne te laisseront<br />

jamais toute seule. Ils tiennent<br />

beaucoup à toi. Ils ne peuvent pas te<br />

perdre car sans toi ils n’existeraient<br />

pas, sans toi ils ne seraient rien, sans<br />

toi ils rentreraient chez eux à faire la<br />

queue pour chercher du travail. Faismoi<br />

confiance Mère Afrique, s’ils<br />

veulent une pleine liberté de mouvement,<br />

presque sans contrôle, ce<br />

n’est que pour mieux t’aider. Ils veulent<br />

choisir librement ton traitement,<br />

ton développement économique, tes<br />

priorités et ton futur. Et si un de tes<br />

malheureux enfants osait faire une<br />

loi pour limiter leurs actions, tu peux<br />

être sûre qu’ils crieront au monde entier<br />

l’injustice subie et lanceront des<br />

alertes bouleversantes : « On prévoit<br />

l’arrivée d’une épidémie. Sans nous,<br />

c’est la population civile qui en subira<br />

les conséquences » et ils obligeront le<br />

UNHCR1 à déclarer : « Ces lois ne se<br />

justifient pas et compromettraient le<br />

développement de l’Afrique ». Lèvetoi<br />

Mère Afrique ! Bien que plusieurs<br />

années se soient écoulées et que les<br />

invités soient de plus en plus nombreux,<br />

on ne comprend pas pour quelle<br />

raison, en revanche, tes problèmes se<br />

sont multipliés et compliqués. Il y aurait-il<br />

un lien entre les deux facteurs ?<br />

Et, où sont passées les promesses qui<br />

auraient soigné tes enfants malades,<br />

déraciné la pauvreté, arrêté la guerre<br />

ou promu un commerce plus équitable<br />

? Mère, es-tu vraiment naïve à tel<br />

point que tu crois qu’un kilo de farine<br />

vaut un kilo d’or ?<br />

Regarde-toi tout autour, Mère<br />

Afrique, tes enfants sous-alimentés<br />

d’hier continuent encore à mourir de<br />

faim aujourd’hui et les seules à grossir<br />

sont ces sales mouches bourdonnantes.<br />

Tes guerres fratricides n’ont<br />

jamais été résolues à la racine, au<br />

contraire, dotées d’armes de nouvelle<br />

génération, elles éclatent partout,<br />

comme des popcorns. Et ces<br />

armes meurtrières ne sont certainement<br />

pas fabriquées par des africains<br />

! On dit que tu élèves et que tu<br />

caches les terroristes, mais on ne dit<br />

pas que ces gens-là sont leurs soldats.<br />

L’opération « war on terror » fera en<br />

sorte que des militaires d’outre-mer,<br />

armés jusqu’aux dents, rentrent partout,<br />

sans respecter les frontières,<br />

pour donner la chasse aux terroristes.<br />

Tu n’a plus d’échappatoires, Mère<br />

Afrique : « La guerre du futur est en<br />

Afrique ! », comme plusieurs le disent.<br />

Et suite à un massacre ou à un<br />

génocide ethnique – religieux, la seule<br />

chose qu’il te restera à faire c’est de<br />

supplier l’intervention des secours internationaux<br />

et, ponctuellement, des<br />

loups habillés en brebis arriveront.<br />

Les mêmes personnes qui ont vendu<br />

des armes à tes enfants et provoqué la<br />

guerre avec leur philosophie cynique<br />

du dividi et impera. Et pour toi il n’y<br />

aura jamais de paix, sinon un énième<br />

déjà vu !<br />

Lève-toi Mère Afrique et regarde-toi<br />

tout autour ! A tes enfants,<br />

tu n’offres certainement pas un lieu<br />

où ils puissent se sentir réellement<br />

protégés, dans la rue il y a des cadavres<br />

qui réclament justice. Mère,<br />

arrête de pleurnicher maintenant,<br />

arrête de te maudire, enterre les barbaries<br />

et mets fin à leurs souffrances.<br />

Mère, c’est le moment d’agir, c’est le<br />

moment de faire attention à ces enfants<br />

que tu as enfantés. Leur futur<br />

est dans tes mains, il n’y a que toi qui<br />

peux les sauver. Crois-tu encore que<br />

les arbitres du monde ont éteint ton<br />

feu avec de l’eau ? Crois-tu encore<br />

qu’en accueillant tes réfugiés sous<br />

leurs tentes ils t’ont édifié un château<br />

? Ne crois-tu pas, en revanche, qu’en<br />

les laissant gambader librement dans<br />

ton enclos ils t’ont emprisonnée à vie<br />

? Ne crois-tu pas qu’en leur ouvrant<br />

ton cœur ils ont volé ton âme pour<br />

l’éternité ?<br />

Lève-toi Mère Afrique, ils ne<br />

sont pas venus ici pour t’aider ! Tes<br />

bienfaiteurs sont des prédateurs et<br />

des bourreaux, ces sont les pirates<br />

d’outre-mer. Libère-toi des chaînes<br />

du colonialisme et arrête de mendier<br />

leurs aides. Les riches comme toi ne<br />

devraient absolument pas mendier.<br />

Apprends Mère Afrique de ceux qui,<br />

les premiers, ont brisé les chaînes<br />

de l’esclavage, demande-le à ta fille<br />

Érythrée, la seule à être sortie vivante<br />

de ce tunnel noir qui paraissait sans<br />

espoir. Oui, c’est cette jeune de vingt<br />

ans qui depuis sa naissance a cru en<br />

sa propre autosuffisance en renonçant<br />

au « don » d’un kilo de farine.<br />

Uniquement de ses propres forces elle<br />

a construit des routes, des ponts, des<br />

barrages, des écoles et des cliniques,<br />

sachant que les « aides humanitaires<br />

», comme une malédiction, étaient<br />

à la base de tous les maux africains<br />

car elles corrompaient et rendaient<br />

esclaves leurs bénéficiaires. Le seul<br />

moyen d’être libres était de se battre<br />

corps et âme, mais pour y arriver il<br />

fallait être au moins fiers. Et elle l’était<br />

vraiment. Liberté et fierté, Mère Afrique,<br />

exigent de payer un prix élevé<br />

et ta fille Érythrée a payé tout cela très<br />

cher. Les organisations humanitaires<br />

qui étaient venus soigner tes maladies<br />

commencèrent à lui mettre des bâtons<br />

dans les roues car elles savaient<br />

que la philosophie de l’autosuffisance<br />

déterminerait leur fin. Ainsi, pour<br />

s’auto-défendre, elles ont accusé<br />

l’Érythrée de priver son peuple de la<br />

vitamine des droits de l’homme, elle<br />

qui, au contraire, avait lutté toute sa<br />

vie pour l’acquérir. Elles ont inventé<br />

toutes sortes de mensonges, elles ont<br />

dit qu’elle alimentait le terrorisme et<br />

ont applaudi aux sanctions de l’ONU<br />

en ignorant que de cette façon on<br />

frapperait ces mêmes personnes dont<br />

elles voulaient défendre les droits.<br />

Érythrée trébucha et tomba bruyamment<br />

mais, malgré leur résistance,<br />

jamais elles l’ont vue à genoux, elle<br />

se releva pour apprendre à ses enfants<br />

que dans la vie il ne faut jamais<br />

baisser les bras. Et ensuite, on enleva<br />

sa jeunesse en l’attirant hors des frontières<br />

par la promesse d’une vie plus<br />

aisée, et en réalité on l’a emmenée<br />

mourir entre le désert et la mer. Et<br />

pour ne pas faire entendre au monde<br />

son cri de douleur on lui a cousu la<br />

bouche et étouffé la vérité. Ce fut une<br />

véritable tragédie. Mais la vérité ne<br />

meurt jamais et les érythréens qui disent<br />

tous en chœur Awet n’Hafash 2,<br />

sans jamais se rendre, défendront la<br />

Terre qu’ils ont héritée de leurs martyrs<br />

qui pendant trente ans se sont<br />

battus pour elle contre l’armée africaine<br />

la plus puissante de l’époque et<br />

l’ont battue. Lève-toi, Mère<br />

Afrique, apprend de ta fille Érythrée !<br />

C’est évident que crier Awet n’Hafash<br />

équivaut à une déclaration de guerre,<br />

mais cela en vaudra toujours la peine.<br />

Du reste, tu n’a pas le choix, ou bien<br />

tu continues à subir éternellement la<br />

barbarie des pirates, en sachant que<br />

chaque jour sera pire, ou bien tu te<br />

révoltes et tu cherches à sauver ce<br />

que l’on peut : tes enfants de demain.<br />

Même l’actuelle génération « corrompue<br />

et complice » des vampires, qui<br />

jusqu’à maintenant ont dilapidé tes<br />

ressources et qui t’ont exploitée, peut<br />

encore faire la différence. Aujourd’hui<br />

tous les africains doivent prendre ce<br />

chemin du salut, à commencer par<br />

eux mêmes, pour être d’honnêtes citoyens.<br />

Pour t’affranchir de la misère,<br />

Mère Afrique, il faut avoir l’ambition<br />

d’être incorruptible, l’honnêteté de<br />

chacun sera ta renaissance. Mais pour<br />

y arriver il faut au moins être fier. Ce<br />

n’est qu’à ce moment-la, Mère Afrique,<br />

que tu découvriras que les pirates<br />

ne sont plus là et qu’avec eux<br />

ont aussi disparu ces sales mouches<br />

bourdonnantes, que ta cuisine regorge<br />

de nourriture et que tes enfants rentrent<br />

de l’école en jouant heureux. Des<br />

camps de réfugiés vides il ne restera<br />

que le bruissement des tentes de plastique<br />

sous le vent du changement.<br />

Et, enfin, la paix sera avec toi,<br />

Mère Afrique. Alors, Lève –toi !<br />

Investig’Action 22 mars <strong>2015</strong><br />

PAUL J. JOURDAN<br />

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politiques animées par des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à la pointe de<br />

l’actualité tels:<br />

Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,<br />

Dorsainvil Bewit, Claudy Jean-Jacques,<br />

Jean Laurent Nelson, Henriot Dorceant,<br />

et pour Haïti Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.<br />

Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &<br />

Radyo Inite.<br />

Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Le Recteur Jean Vernet Henry<br />

honoré par l’ambassade de<br />

France en Haïti<br />

29 mars <strong>2015</strong>:<br />

23ème anniversaire<br />

du PLB<br />

Par J. Fatal Piard<br />

L<br />

’ambassade de France en Haïti<br />

sur la route de Bourdon servait<br />

de site à cette cérémonie de remise<br />

de médaille au recteur de l’Université<br />

d’Etat d’Haïti. En effet en ce soir du<br />

lundi 23 mars <strong>2015</strong> l’agronome Jean<br />

Henry Vernet allait être honoré pour<br />

son parcours de professionnel qui l’a<br />

conduit dans les hautes sphères du<br />

rectorat de l’Université d’Etat et recevoir<br />

cette médaille de Mérite de l’Ordre<br />

Agricole pour ses recherches en tant<br />

qu’agronome.<br />

Bien de notables dont d’anciens<br />

premiers ministres en l’occurrence<br />

Rony Smarth, et l’agronome Jacques<br />

Edouard Alexis d’anciens ministres de<br />

professeurs d’Université, des recteurs<br />

d’universités privées locales ou en<br />

région remplissaient les parterres<br />

réservées aux convives. Nous devons<br />

spécifier que cette cérémonie englobait<br />

deux objectifs simultanément.<br />

D’une part, il s’agissait de la signature<br />

d’un accord de convention de partenariat<br />

qui exprime la vigueur de la<br />

coopération franco-haïtienne.<br />

D’autre part le Recteur de<br />

l’Université d’Etat d’Haïti l’agronome<br />

Jean Vernet Henry l’une des figures les<br />

plus emblématiques de l’Université en<br />

Haïti comme l’a si bien fait remarqué<br />

l’ambassadrice de France en Haïti,<br />

Madame Elizabeth Breton Delège, allait<br />

être honoré par cette médaille qui<br />

allait lui être décernée. Après avoir<br />

fait état dans les moindres détails la<br />

coopération franco-haïtienne la nouvelle<br />

ambassadrice a retracé aven<br />

une rare précision le long parcours de<br />

l’Agronome Jean Vernet Henry.<br />

Madame Elizabeth Breton<br />

Delège a rappelé que toute une palette<br />

de dispositifs de coopération est déjà<br />

en vigueur entre la France et Haïti.<br />

Les modalités d’enseignement changent<br />

énormément. La convention<br />

cade signée entre la Corpua et la CPI<br />

porte en elle toutes les modalités de<br />

mise en œuvre. Il ne tient alors qu’à la<br />

volonté des cosignataires d’exprimer<br />

la volonté d’aller de l’avent. Elle a<br />

toute fois admis que c’est un pas important<br />

qui vient d’être franchi.<br />

« Je souhaite ce soir faire une<br />

annonce qui concerne l’ensemble de<br />

la communauté universitaire. Nous<br />

allons prochainement installer à<br />

Port-au-Prince un bureau de campus<br />

France qui est l’Agence Française de<br />

la Mobilité Etudiante et qui a pour<br />

vocation d’être à la fois une table<br />

d’orientation des étudiants étrangers<br />

qui veulent aller en France. C’est un<br />

espace dédié aux étudiants qui vont<br />

bénéficier d’une assistance personnalisée<br />

qui pourront aider les étudiants<br />

haïtiens à s’orienter vers toutes<br />

les formations qui sont ouvertes en<br />

France », a informé l’ambassadrice<br />

française en Haïti.<br />

Ce fut ensuite au tour du président<br />

de l’Université de France de signer<br />

la convention cadre conjointement<br />

avec le Recteur Jean Henry Vernet.<br />

« Avec la création de 100 bourses<br />

destinées à des étudiants haïtiens, il<br />

Salon Du Livre!<br />

Décoration de Jean Vernet Henry<br />

Samedi 11 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong> • A partir de 2hres PM<br />

Au local du Journal Haïti Liberté<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn NY 11210<br />

Avec les écrivains suivants :<br />

Jean Elie Barjon, Joseph D Chery, Rose Belline Gautier, Jean Lesly Vallon, Hamilton Garoute, Frantz Antoine<br />

Leconte, Jeannie Bogart, Eddy Toussaint, Denize Lauture, Jackson Rateau et tant dʼautres…<br />

Pour informations : 718-421-0162 • 718-600-9815<br />

s’agit ainsi de renforcer la coopération<br />

universitaire franco-haïtienne prendre<br />

la parole pour parler du cheminement<br />

de la coopération de son pays<br />

avec Haïti. Et une fois de plus cette<br />

coopération universitaire va se renforcer<br />

», a fait savoir le président de<br />

la Corpua.<br />

L’ambassadrice de France en<br />

Haïti, Madame Elizabeth Breton<br />

Delège, après avoir décerné le prix au<br />

recteur en le décorant de cette médaille<br />

s’est laissée aller dans ces interminables<br />

éloges à l’endroit du recteur<br />

Vernet. Et par ces temps où même<br />

l’écolier, tenté par les privilèges offerts<br />

par les matières sonnantes et trébuchantes,<br />

rêve de s’enrichir par n’importe<br />

quelle facilité. Et, il est de bon ton de<br />

chanter outre le parcours professionnel,<br />

mais aussi la ferme détermination<br />

du Recteur Jean Henry Vernet à rester<br />

intègre, honnête et égal à lui-même et<br />

ce jusqu’au bout.<br />

Tout en versant des chaudes<br />

larmes tantôt de joie tantôt de tristesse,<br />

le Recteur Jean Henry Vernet<br />

s’est exprimé en ces termes: « Je me<br />

sens honoré d’avoir fait l’objet de tant<br />

d’attentions. Cette rencontre dans les<br />

hauts lieux de la diplomatie française<br />

confère à cette cérémonie un caractère<br />

solennel. Dans la foulée de la<br />

signature d’un accord important pour<br />

l’enseignement supérieur, le gouvernement<br />

français, par le truchement<br />

de son ambassadeur, vient de me<br />

faire l’honneur de m’attribuer cette<br />

médaille de Mérite de l’Ordre Agricole<br />

», s’est contenté de dire Monsieur<br />

Hanry.<br />

Dans son discours entrecoupé<br />

de larmes, le Recteur Jean Henry<br />

Vernet n’a pas tari de gratitudes à<br />

celui qui l’a épargné des griffes de la<br />

dictature. Ce jeune homme originaire<br />

de Bonbardopolis qui a bien voulu<br />

marcher sur les traces de l’intellect<br />

tracé par son feu père en récolte les<br />

fruits juteux aujourd’hui. L’agronome<br />

Vernet a fait ressortir l’importance de<br />

ses recherches quand il fallait aider les<br />

agriculteurs dominicains à combattre<br />

la houille caféière, de la canne à sucre<br />

et de la carotte.<br />

« Comme je le disais tantôt,<br />

en matière universitaire et en<br />

matière de recherches nous ne voulons<br />

pas d’assistance scientifique<br />

mais une véritable coopération. Car<br />

nous devons vous le rappeler Madame<br />

l’Ambassadeur en matière<br />

d’enseignement supérieur, vous ne<br />

pouvez que nous être utile. Et, nous<br />

voulons faire de cette coopération une<br />

véritable échange dans les deux directions<br />

». Ainsi, le Recteur Jean henry<br />

Vernet qui était entouré de son épouse<br />

et de deux de ses fils a conclu son allocution<br />

de circonstance sous les ovations<br />

de cette assistance oh combien<br />

sélecte.<br />

Par J. Fatal Piard<br />

Nou fèt anba loray<br />

Nou pa ka pè zèklè<br />

Ekstrè nan Ochan PLB<br />

C’est de coutume de célébrer<br />

l’anniversaire de la fondation du<br />

Pati Louvri Baryè (PLB) le 29 mars<br />

de chaque année. Cette date comme<br />

nous le savons tous coïncide avec le<br />

référendum ratifiant la Constitution<br />

Haïtienne le 29 mars 1987. Cette année<br />

c’est le samedi 28 mars, dans un<br />

contexte électoral tout particulier que le<br />

PLB, cette structure politique dont feu<br />

Renaud Bernardin fut l’un des principaux<br />

initiateurs, a dû commémorer son<br />

23ème anniversaire.<br />

Comme pour l’année écoulée ce<br />

sont les locaux de l’Académie Haïtienne<br />

des Arts Culinaires sis à l’angle<br />

de l’Avenue Lamatinière et de la Rue<br />

Duncombe qui ont hébergé les activités<br />

commémoratives du 23ème anniversaire<br />

du PLB. Suite au rituel d’ouverture<br />

mené par le Secrétaire Général adjoint<br />

en la personne de l’ingénieur Robès<br />

Pierre, l’ingénieur Anès Lubin, prononça<br />

les propos de bienvenue tout en<br />

prenant soin d‘exposer pour les participants<br />

l’objectif de cette assemblée.<br />

Madame Hermanite Léonce,<br />

à titre de trésorière a procédé à la<br />

présentation des diverses délégations<br />

départementales. L’état des lieux du<br />

PLB relevait de la responsabilité du Secrétaire<br />

à l’Organisation le professeur<br />

Décérès Augustin qui a fait une magistrale<br />

historicité du PLB. L’intervenant<br />

a surtout fait ressortir cette situation de<br />

violence inouïe entretenue par les militaires<br />

macoutes de Cédras et de Michèl<br />

François au cours de laquelle ce parti de<br />

masse a vu le jour.<br />

L’anniversaire de la fondation du<br />

PLB coïncide toujours avec celle de la<br />

ratification de la Constitution de 1987.<br />

C’était alors au tour de l’ex Premier<br />

Ministre l’Agronome Jacques Edouard<br />

Alexis d’entretenir l’assistance sur les<br />

divers accrocs causés à cette constitution<br />

par les gouvernements qui se sont<br />

succédés depuis. Selon le membre du<br />

PLB la Constitution de 1987 n’a jamais<br />

été appliquée ni dans sa lettre ni dans<br />

son esprit.<br />

« Point n’est besoin d’être fin<br />

expert en droit constitutionnel pour relever<br />

les divers éraflures causées à la<br />

constitution de 1987 depuis le jour de<br />

sa ratification. Et aujourd’hui mon intervention<br />

s’articule autour des efforts<br />

à consentir pour parvenir à un minimum<br />

de respect de cette dite loi mère<br />

haïtienne. C’est en tout premier lieu<br />

aux élites politiques et au peuple de<br />

servir d’avant-garde pour la défense de<br />

la charte fondamentale face à des élites<br />

économiques qui depuis plus de deux<br />

siècles se confortent dans l’anarchie<br />

pour mieux s’enrichir ».<br />

Tels ont été les propos de l’ex-<br />

Premier ministre Jacques Edouard<br />

Alexis. Selon l’Agronome Alexis, le<br />

PLB doit consulter des experts en droit<br />

constitutionnel pour procéder à une<br />

analyse profonde des multiples violations<br />

de la Constitution de 1987 à nos<br />

jours. L’intervenant a pris en compte la<br />

situation actuelle où le président Martelly<br />

s’est arrogé le droit de s’approprier<br />

tous les pouvoirs de l’Etat. Pourtant<br />

la Constitution, fait mention des trois<br />

pouvoirs de l’Etat. Pour le moment<br />

actuel seul l’Exécutif est fonctionnel.<br />

qu’en est-il alors des autres pouvoirs ?<br />

Ce point a donné lieu à un débat<br />

assez animé où plusieurs interrogations<br />

pertinentes ont été mises sur le tapis<br />

des préoccupations. L’une d’elle consistait<br />

à envisager des mesures visant<br />

à sanctionner drastiquement ces dérives<br />

irrémissibles du clan Tèt Kale. En<br />

principe la Constitution n'est pas assez<br />

claire là-dessus. Cependant le peuple<br />

ne peut pas se croiser les bras et regarder<br />

avec passivité ces dirigeants qui<br />

ont succombé à la tentation du pouvoir<br />

totalitaire s’en approprier juste pour<br />

s’enrichir aux dépends de la nation entière<br />

a reconnu les intervenants.<br />

PLB dans l’opposition<br />

démocratique<br />

« Le Pati Louvri Baryè fait partie intégrante<br />

du Mopod et a surtout contribué<br />

à sa mise en place. Depuis l’Archaie<br />

où les assaillants roses nous ont violemment<br />

chassés à coups de pierres<br />

et d’armes automatiques, en passant<br />

par les Gonaïves pour aboutir à Léogane,<br />

PLB a toujours présent. Et nous<br />

n’avons raté aucune occasion pour<br />

apporter notre pierre à la construction<br />

de l’opposition démocratique. Et nous<br />

devons tous admettre que le Mopod de<br />

par ses interminables mouvement de<br />

mobilisation et ses prises de position a<br />

œuvré ardemment à épargner le pays<br />

de l’effondrement sociopolitique ».<br />

Ainsi, le Secrétaire Général du<br />

PLB a fait une mise en contexte de<br />

l’apport de cette structure politique<br />

dont il a l’honneur d’être l’un des principaux<br />

dirigeants, à la mise en place du<br />

Mopod. De toute évidence, nombreux<br />

sont les membres du Comité de Pilotage<br />

du Mopod qui se sont solidarisés avec<br />

le PLB de par leur présence très remarquée.<br />

Citons entre autre l’ex sénateur<br />

Tunerbe Delpé du PNDPH, l’ex député<br />

Serge Jean Louis de Palherme Libération,<br />

le professeur Anthony Barbier le<br />

Docteur Dunois Erick Cantave du Konakom<br />

du Renouveau, et l’Agronome<br />

Jean André Victor du PLH.<br />

« D’aucuns, sur la base de perceptions<br />

trop simpliste de la chose<br />

politique ne comprenaient pas le bien<br />

fondé de notre démarche de mobilisation<br />

en tant qu’opposition démocratique.<br />

Cependant les résultats ne sont<br />

que trop patents. A date le premier<br />

ministre Laurent Lamothe a été contrait<br />

de remettre sa démission. Le KEP<br />

de Mathurin a été renvoyé pour inconstitutionnalité<br />

et tendance partisane.<br />

Arnel Alexis Joseph le président on ne<br />

peut plus courtisan du CSPJ fut remis<br />

à pied. Ne serait-ce la mobilisation le<br />

pays entier aurait servi de pâturage à<br />

l’équipe Tèt Kale », a fait savoir le premier<br />

responsable du PLH.<br />

Après maintes interventions, le<br />

Secrétaire général du PLB a fait ressortir<br />

les principes relatifs aux prochaines<br />

élections. Dans le cas du PLB comme<br />

pour le Mopod l’on va recourir aux primaires<br />

pour faire le choix départager<br />

les candidats pour les mêmes postes<br />

aux mêmes endroits. Et l’on fera le<br />

consensus autour d’un candidat unique<br />

pour un poste. C’est-ce dont les membres<br />

du Comité du Pilotage du Mopod<br />

se sont convenus.<br />

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14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


Suite de la page (12) La guerre civile arabe !<br />

a prouvé qu’ils jouent un double jeu<br />

et ont volontairement livré des armes<br />

à Daesh et tué des soldats irakiens.<br />

Quand au second État, le président<br />

al-Sissi hésite encore entre sa conception<br />

personnelle favorable aux droits<br />

des femmes et celle de son sponsor<br />

saoudien, dont l’argent est indispensable<br />

à l’économie de ce pays en faillite.<br />

Des années de propagande nous<br />

ont bouché les yeux<br />

Nous pensons, à tort, que les codes<br />

vestimentaires iraniens sont équivalents<br />

de ceux des Saoudiens. Pourtant,<br />

en Iran, les femmes sont devenues<br />

maîtresses de leur fécondité dès les<br />

premières années de la Révolution<br />

—c’est-à-dire avant les femmes de la<br />

plupart des États européens—. Elles<br />

sont beaucoup plus nombreuses dans<br />

les universités que ne le sont les hommes<br />

et elles exercent les plus hautes<br />

responsabilités. Au contraire, en Arabie<br />

saoudite, elles n’ont aucun droit<br />

par elles-mêmes.<br />

Nous pensons, à tort, que le monde<br />

musulman est divisé entre sunnites et<br />

chiites qui se livrent une guerre sans<br />

merci. Or, au Yémen, les Houthis,<br />

certes largement majoritaires au plan<br />

national, n’auraient pu prendre ni Sanaa,<br />

ni Aden, sans le soutien d’une<br />

puissante force sunnite, majoritaire<br />

dans ces deux villes. Et ici, en Syrie,<br />

l’Armée arabe syrienne, soutenue par<br />

l’Iran contre les takfiristes, est composée<br />

à plus de 70 % de sunnites.<br />

On peut être incrédule en voyant<br />

que la première réalisation de la «<br />

révolution » tunisienne —avant toute<br />

décision législative— a été d’organiser<br />

le retour de Rached Ghannouchi, un<br />

Frère musulman, qui proposa dès son<br />

arrivée de rétablir la polygamie.<br />

On peut être stupéfait lorsqu’on<br />

a vu des membres du Baas syrien se<br />

retourner contre l’État ou encore des<br />

communistes yéménites se retourner<br />

contre leur parti et tous rejoindre al-<br />

Qaïda. Il suffit pourtant d’observer<br />

leurs familles pour comprendre pourquoi<br />

ils ont changé de camp.<br />

Et que dire des vainqueurs libyens<br />

annonçant le rétablissement de<br />

la charia ? Ces exemples surprenants<br />

sont fréquents, mais les passages du<br />

camp pro au camp anti-Occidental<br />

sont beaucoup plus nombreux.<br />

Comme toujours, les puissances<br />

coloniales se sont alliées aux forces<br />

qui ne pouvaient triompher sans leur<br />

aide, en l’occurrence les partisans d’un<br />

monde ancien. Bien sûr les États-Unis<br />

n’ont pas anticipé les conséquences de<br />

leurs choix. Leurs stratèges pensaient<br />

uniquement à leurs intérêts impérialistes<br />

à court terme. Aujourd’hui ils<br />

surfent sur des violences qu’ils ont<br />

provoquées, mais qui les dépassent<br />

comme elles dépassent les populations<br />

concernées.<br />

Personne ne pourra éteindre le<br />

feu qui embrase le monde arabe parce<br />

que celui-ci a changé trop vite. Nul ne<br />

peut échapper à la question du droit<br />

des femmes.<br />

L’Occident a débuté la production<br />

industrielle de préservatifs, en<br />

1844, mais il aura fallu attendre<br />

l’épidémie de sida, un siècle et demi<br />

plus tard, pour que tous les États occidentaux<br />

en autorisent la publicité. Le<br />

diaphragme a été inventé en 1880 et<br />

le stérilet s’est répandu dans les années<br />

1930, tandis que la pilule contraceptive<br />

est apparue dans les années<br />

1950.<br />

La maîtrise de la fécondité a<br />

profondément transformé la vie des<br />

couples hétérosexuels. Le mariage arrangé,<br />

qui était la norme en Occident<br />

jusqu’à la Première Guerre mondiale,<br />

a laissé la place au mariage d’amour,<br />

après la Seconde Guerre mondiale.<br />

Par conséquent, la société a accepté<br />

l’homosexualité qu’elle décrivait auparavant<br />

comme « contre-nature »,<br />

bien qu’elle soit attestée chez tous les<br />

mammifères étudiés et de nombreuses<br />

autres espèces [1].<br />

Revenant en arrière depuis Mai<br />

68, les sociétés occidentales sous<br />

l’influence de la « société de consommation<br />

» généralisent aujourd’hui les<br />

divorces multiples. Ce ne sont plus<br />

simplement les femmes, mais les deux<br />

sexes, qui sont considérés comme des<br />

produits consommables et jetables.<br />

Pour la première fois dans l’histoire<br />

humaine, la polygamie devient un fait<br />

de société, mais étalée dans le temps.<br />

On peut avoir autant de femmes ou<br />

d’époux que possible, pourvu qu’ils se<br />

succèdent.<br />

Simultanément, les féministes,<br />

qui jadis luttaient pour libérer<br />

les femmes, s’acharnent souvent<br />

aujourd’hui à les enfermer à nouveau,<br />

mais dans des rôles masculins.<br />

Elles affirment que les deux sexes<br />

tout en étant différents l’un de l’autre<br />

sont absolument identiques et nient<br />

l’existence de personnes inter-sexuelles<br />

(dans un cas sur 700, les personnes<br />

ayant des organes génitaux<br />

féminins ne sont pas porteuses de<br />

chromosomes XX mais XXY, dans un<br />

cas sur 20 000, elles sont porteuses<br />

de chromosomes XY pourtant réputés<br />

masculins) [2]. C’est cette vision<br />

du monde qu’incarne aux États-Unis<br />

l’avocate féministe Hillary Clinton,<br />

devenue secrétaire d’État et grande<br />

ordonnatrice des « printemps arabes<br />

». Cette idéologie triomphe en France<br />

avec le Parti socialiste et ses concepts<br />

de « mariage pour tous » et de « parité<br />

» : aux dernières élections aucun citoyen<br />

ne pouvait se présenter seul. Il<br />

était contraint de former un « binôme<br />

» avec un autre citoyen de sexe légal<br />

opposé.<br />

Ce que l’Occident a difficilement<br />

vécu en près de deux siècles, le<br />

monde arabe l’a connu en une<br />

seule génération.<br />

Si d’une manière générale, les partisans<br />

de l’Arabie saoudite sont des<br />

musulmans sunnites, tandis que<br />

ceux de l’Iran appartiennent à toutes<br />

les communautés religieuses, il existe<br />

de nombreuses exceptions qui ne<br />

s’expliquent que par leur attitude face<br />

à la contraception.<br />

Au XIXe siècle, les Églises<br />

chrétiennes étaient violemment opposées<br />

à la contraception. En 1958,<br />

le pape Pie XII condamnait la pilule,<br />

tandis qu’en <strong>2015</strong>, le pape François<br />

magnifie la « parentalité responsable<br />

» et dénonce les chrétiens qui « se reproduisent<br />

comme des lapins ». Il y<br />

a peu encore, l’Église catholique enseignait<br />

que l’homosexualité était un<br />

péché contraire au « plan de Dieu »,<br />

tandis que le pape François déclare<br />

aujourd’hui qu’il ne saurait juger les<br />

homosexuels.<br />

Pourtant, l’évolution des mentalités<br />

n’est pas encore finie puisque<br />

beaucoup de chrétiens considèrent encore<br />

l’avortement durant les premières<br />

semaines de grossesse comme un<br />

meurtre alors même que Saint Thomas<br />

d’Aquin, au XIIIe siècle, a démontré<br />

qu’un fœtus de quelques semaines ne<br />

pouvait pas être un être humain. Et le<br />

soutien apporté par quelques jeunes<br />

musulmans occidentaux à Daesh<br />

atteste que la bataille de la « parentalité<br />

responsable » n’est toujours pas<br />

gagnée en Europe.<br />

Depuis quatre ans, j’analyse les<br />

stratégies des États face aux « printemps<br />

arabes », mais aujourd’hui je<br />

constate que les peuples n’obéissent<br />

plus à ceux qui les manipulaient. Les<br />

gens sont mus par une autre force,<br />

plus puissante encore, qui les possède<br />

aussi à leur insu, et les déchaîne.<br />

À partir de 1936, le IIIe<br />

Reich ouvrit des Lebensborn, des<br />

établissements, dépendants du<br />

ministère de l’Agriculture, chargés de<br />

produire et d’élever de jeunes « aryens<br />

» pour le compte de la SS.<br />

Peut-être pourrions-nous relire<br />

notre propre histoire au vu de ce qui<br />

se passe aujourd’hui dans le monde<br />

arabe. Nous constaterions alors avec<br />

la même stupeur que, durant la Seconde<br />

Guerre mondiale, les Alliés<br />

(Royaume-Uni, France libre, Union<br />

soviétique, États-Unis) étaient traversés<br />

par des mouvements féministes,<br />

et ont accordé des responsabilités<br />

aux femmes lorsque leurs hommes<br />

sont morts au combat. Tandis que les<br />

puissances de l’Axe (Allemagne, Italie,<br />

État français, Japon) interdisaient<br />

strictement la contraception et ont<br />

persisté, malgré la nécessité, à tenir<br />

les femmes à l’écart de toute responsabilité.<br />

[1] La difficulté réside dans le<br />

fait que, durant des siècles, les chercheurs<br />

occidentaux n’ont défini la<br />

sexualité animale que comme un<br />

comportement de reproduction, bien<br />

qu’Aristote ait observé des couples<br />

homosexuels de hyènes et de perdrix.<br />

Depuis les années 90, de nombreuses<br />

études ont été menées sur plus de 1<br />

500 espèces. On trouve des résultats<br />

complétement différents si l’on prend<br />

en compte la parade nuptiale, l’affection,<br />

la vie en couple et l’éducation<br />

familiale. Biological Exuberance :<br />

Animal Homosexuality and Natural<br />

Diversity, Bruce Bagemihl, St. Martin’s<br />

Press (1999). En 2006, l’université<br />

d’Oslo organisait une exposition<br />

remarquable, Against Nature ? - an<br />

exhibition on animal homosexuality,<br />

faisant le point sur la question. Ces<br />

travaux ont conduit à une rediscussion<br />

de la théorie de l’évolution, des<br />

scientifiques comme Joan Roughgarden<br />

élaborant le concept de « sélection<br />

sociale » pour remplacer celui de «<br />

sélection sexuelle ». Evolution’s Rainbow<br />

: Diversity, Gender and Sexuality<br />

in Nature and People, University of<br />

California Press (2004).<br />

[2] Il existe une très grande<br />

quantité de cas distincts qui vont d’une<br />

part des personnes ayant des caractéristiques<br />

biologiques des deux sexes<br />

sans que l’on puisse dire avec certitude<br />

auquel de ces sexes elles appartiennent<br />

à, d’autre part, des personnes<br />

dont le caryotype ne correspond pas à<br />

l’apparence physique. La seule chose<br />

claire, c’est que certains sujets ne sont<br />

ni exactement des hommes, ni exactement<br />

des femmes.<br />

Réseau Voltaire International<br />

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Venezuela: un<br />

commando<br />

armé sabote<br />

des installations<br />

pétrolières<br />

Petroleo de Venezuela S.A. (PDVSA)<br />

informe qu'un groupe commando<br />

armé a fait irruption dans les installations<br />

du Centre Opérationnel "el Tejero",<br />

situé dans la Division Punta de Mata<br />

de la Division exécutive de Production<br />

Oriente à Monagas, et a soumis les<br />

opérateurs de production en forçant des<br />

portes et des réservoirs électriques avec<br />

du matériel de soudure pour câbles à<br />

haute tension.<br />

Ce fait s'est produit dans la matinée<br />

de ce vendredi 27 mars quand le<br />

groupe commando a coupé et subtilisé<br />

les câbles d'alimentation du système de<br />

pompage de brut de la station, provoquant<br />

le débordement des réservoirs de<br />

stockage du brut, c'est pourquoi on a<br />

procédé à la fermeture de 80 000 barils<br />

de pétrole et de 33 980 millions de<br />

Suite de la page (12) Quand la CIA pirate....<br />

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mètres cubes de gaz.<br />

L'impact de cet acte de sabotage<br />

de l'Industrie Pétrolière a été contrecarré<br />

grâce à l'activation du plan d'urgence<br />

et à l'action des travailleurs patriotes<br />

qui ont réussi à rétablir en un temps<br />

record le système de pompage, ce qui<br />

a permis de normaliser les opérations<br />

de production de brut et de gaz dans<br />

l'Ouest du pays.<br />

Si on n'avait pas agi à temps,<br />

cette zone étant la source de gaz la<br />

plus importante du pays, cela aurait pu<br />

avoir un sérieux impact sur la production<br />

électrique à partir du gaz.<br />

Les autorités du Gouvernement<br />

National enquêtent sur cette action que<br />

nous pouvons sans aucun doute qualifier<br />

de terroriste contre notre Industrie<br />

Suite à la page (18)<br />

important rendu par Snowden « révélant<br />

le viol de lois importantes, dont des<br />

violations de la Constitution des États-<br />

Unis » .<br />

Cet ancien analyste de la CIA,<br />

menacé de représailles aux USA, a<br />

dû s’enfuir des États-Unis. Il est aujourd’hui<br />

coincé en Russie, sous la menace<br />

des États-Unis et de leurs alliés.<br />

On se souvient de l’intervention minable<br />

des pays de l’Union Européenne<br />

dont la France, fermant leurs espaces<br />

aérien à l’avion du président Bolivien<br />

Evo Morales par crainte que ce dernier<br />

ne transporte Snowden en Equateur ou<br />

à Cuba. Si le Guardian et le Washington<br />

Post ont été récompensés du prix<br />

Pullitzer pour avoir publié les informations<br />

de Snowden, il faut noter que<br />

les autorités britanniques ont obligé le<br />

journal à détruire plus de 20 000 documents<br />

transmis par Snowden dans une<br />

tentative d’empêcher la publication de<br />

ces informations. C’est là la manière de<br />

défendre la liberté de la presse pour les<br />

capitalistes des pays de l’Axe Euro-Atlantique.<br />

Mars <strong>2015</strong><br />

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Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (7) Appel de la Coordination…<br />

Conférences- débats, exposition<br />

de photos d’exaction de la<br />

MINUSTAH, à l’occasion du 11ème<br />

anniversaire du débarquement de<br />

cette force en Haïti, le premier juin<br />

<strong>2015</strong>.<br />

Manifestation des rues.<br />

La lutte de la Coordination<br />

pour le retrait des troupes de l’ONU<br />

d’Haïti a besoin de la solidarité<br />

agissante de toutes les organisations<br />

engagées dans le combat pour<br />

la libération de tous les peuples<br />

opprimés de la planète. La désoccupation<br />

d’Haïti est l’affaire de tous.<br />

Dehors MINUSTAH !<br />

A bas OCCUPATION !<br />

Vive HAITI LIBRE !<br />

Premiers signataires :<br />

Mouvement de liberté,<br />

d’Egalite des Haïtiens pour la<br />

Fraternité (MOLEGHAF) : OXY-<br />

GENE David<br />

Mouvman etidyan pou chanjman<br />

(MECHAN) : ALOUIDOR<br />

Suite de la page (3) Affaire Lafiteau-Unibank…<br />

un monopole (que lui avait offert<br />

Préval) sur les activités portuaires en<br />

<strong>Haiti</strong>, estimait que ses intérêts seraient<br />

mis en danger par la concurrence.<br />

Lutte contre le marché libre<br />

capitaliste<br />

Comme tous les capitalistes haïtiens<br />

qui ne respectent pas le principe du<br />

marché libre, Baussan et ses associés<br />

de la Unibank ont brandi leurs canons<br />

et ont obtenu du Tribunal des Référés,<br />

un arrêt des travaux.<br />

La Unibank est entrée dans une<br />

bataille sans titre ni qualité, selon les<br />

héritiers qui affirment n’avoir jamais<br />

négocié de ventes de leurs terres à<br />

cette institution bancaire gourmande,<br />

qui possède la Dinepa (Direction Nationale<br />

d’Eau Potable, qui contrôle la distribution<br />

du pétrole en <strong>Haiti</strong> à travers<br />

ses pompes à essence (Le National) et<br />

qui brasse toutes sortes d’affaires dont<br />

celles de la Minoterie qu’elle a rebaptisée<br />

Moulins d’<strong>Haiti</strong>.<br />

L’objectif est de boycotter Lafiteau.<br />

Pour obtenir cette ordonnance,<br />

la banque aurait usé de subterfuges<br />

douteux, allant jusqu’à jouer de son influence<br />

pour forcer la main à certains<br />

membres de la justice haïtienne vu que<br />

cette décision n’est supportée par aucune<br />

loi. Le juge qui en tribunal avait<br />

admis qu’il n’avait pas les qualités<br />

requises pour rendre jugement sur les<br />

droits de propriétés, malgré tout, a ordonné<br />

la fermeture du chantier.<br />

Fort de ce jugement, les avocats<br />

de la UNIBANK accompagnés d’un juge<br />

de paix et de la police ont procédé à la<br />

fermeture des chantiers et à l’arrestation<br />

illégale de deux ouvriers. Depuis lors<br />

les routes sont bloquées dans la région<br />

et des manifestations de paysans et<br />

d’ouvriers se poursuivent sans arrêt. Ils<br />

ont attaqué en justice la Unibank et une<br />

centaine de ces ouvriers ont signé une<br />

Wilberde<br />

Journal Haïtiliberté : YVES Pierre<br />

Louis<br />

Mouvman Etidyan pou libereAyiti<br />

(MELA) : SAMEDY<br />

Simeon<br />

Grenadye 07 : LUCIENGymps<br />

KolektifKontOkipasyon ; PascalDieujuste<br />

Gouvernail de LIAISON DES<br />

Organisations de Base et<br />

desSyndicats (GLOBS) : RAY-<br />

MOND Davius<br />

Mouvman pou Devlopman-<br />

Nasyonal (MODENA)<br />

Parti révolutionnaire<br />

pour l’organisation et le<br />

progrès(PROP) : SIMEON WISLY<br />

Central des Travailleurs des<br />

Syndicats du prive et des<br />

entreprises publiques (CTSP) :<br />

JEAN Bonald G. Fatal<br />

Kòdinasyon Desalin(KOD) :<br />

JOSEPH Claudy<br />

Groupe D’initiative des enseignants<br />

en Lutte (GIEL)<br />

Pétition contre la Unibank.<br />

A chaque manifestation<br />

débarquent des camions de l’UDMO usant<br />

de gaz lacrymogène, et de bâtons<br />

pour matraquer les paysans et les ouvriers.<br />

Certains de ces agents auraient<br />

mis à sac les maisons et cahutes de la<br />

zone. Certains médias sont réticents à<br />

faire état des abus, des directeurs de<br />

radio ne veulent pas faire l’objet de<br />

la foudre de l’UNIBANK, avons-nous<br />

appris. Certaines stations de radio auraient<br />

reçu des menaces d’annulation<br />

de publicités, d’autres, des menaces de<br />

rappel de leurs lignes de crédit. Et enfin,<br />

d’autres ont vu leurs montants mensuels<br />

de publicité doublés avec des contrats<br />

sur un an, question de faire taire<br />

les medias aux mains de l'oligarchie !<br />

Quelle tristesse de voir ces medias<br />

sous l’influence d’une dictature<br />

économique après avoir lutté si long<br />

et si fort pour la liberté de la presse<br />

se courber et se mettre aux ordres! se<br />

lamentent certains paysans. Quelle<br />

tristesse de voir complètement bafoué<br />

le serment de Théophraste qui rappelle<br />

que la presse se doit de résister aux<br />

pressions ! Nous, nous allons poursuivre<br />

nos investigations au nom de la<br />

presse libre pour dénoncer les dérives.<br />

Imaginez qu’une Banque capitaliste<br />

s’oppose à une libre concurrence du<br />

secteur maritime, contrôle la police, influence<br />

la justice et s’achète une partie<br />

de la presse oligarchique.<br />

Continuer à se battre<br />

Les habitants de Lafiteau de leur coté<br />

continuent de se battre pour le droit de<br />

travailler et de gagner honnêtement<br />

leur vie. Ils se battent pour un avenir<br />

meilleur dans un pays où malheureusement<br />

cet espoir est souvent néant.<br />

Œuvrer pour une humanité libre et redonner<br />

espoir à cette population qui ne<br />

réclame que le droit d’exister…<br />

CATERING &<br />

TAKE-OUT<br />

Suite de la page (3) Haïti, chronique….<br />

ville, au bord de la mer au Bicentenaire,<br />

nous ne sommes pas le premier<br />

à l’écrire, leur existence et leur<br />

absence ne font qu’une seule et même<br />

entité. Sur l’échiquier politique et parlementaire<br />

même s’ils le voulaient, ils<br />

ne peuvent exister. C’est la conjoncture<br />

institutionnelle qui l’impose. Dix<br />

sénateurs de la République ne sont que<br />

dix élus, c’est tout. Ils ne représentent<br />

pas le pouvoir législatif. De fait, ils ne<br />

peuvent en rien ni réguler ni contrôler<br />

ni sanctionner les actes du pouvoir<br />

exécutif.<br />

Comme nous l’avions déjà<br />

écrit quelque part, le Président Martelly<br />

roule sur un boulevard jusqu’au<br />

7 février 2016, le moment où son<br />

successeur rentrera au Palais national.<br />

Continuer à nier le chemin des urnes<br />

ne peut se traduire que par une complicité<br />

machiavélique irresponsable et un<br />

soutien intellectuel incompréhensible<br />

avec un Président ne souhaitant autre<br />

chose que de rester le plus longtemps<br />

possible le seul maitre de tous les pouvoirs<br />

et des biens de la République. On<br />

ne peut qu’encourager la présidence à<br />

pousser le CEP à accomplir son unique<br />

mission : organiser des élections pour<br />

sortir de cette impasse. Bien sûr le pouvoir<br />

va tout mettre en œuvre pour tenter,<br />

comme il en rêvait depuis quatre<br />

ans, de favoriser ses partisans. C’est<br />

la coutume en Haïti. La présidence de<br />

la République n’organise les élections<br />

que quand elle est certaine de pouvoir<br />

les gagner. Idem pour l’opposition, elle<br />

ne veut se rendre aux urnes que quand<br />

elle est sûre que la victoire est à sa<br />

portée. Aujourd’hui, dans le pays, qui<br />

doute que l’équipe au pouvoir va laisser<br />

se dérouler sans le moindre pépin<br />

un scrutin qui pourrait lui être fatal ?<br />

Mais est-ce une raison pour<br />

fuir les urnes ? Laisser le champ libre<br />

à un groupe de femmes et d’hommes<br />

qui a déjà démontré son appétit et son<br />

goût pour les ors de la République.<br />

Les décorums, les avantages et les<br />

privilèges accompagnant la jouissance<br />

du pouvoir. Tout le monde le sait, les<br />

Suite de la page (7) Lettre de l’Alliance….<br />

de téléphones ont collecté une<br />

somme de 100 mille dollars par<br />

jour pour le compte du FNE.» En<br />

fait, chaque mois, le Fonds National<br />

de l’Education encaisse au moins<br />

trois (3) millions de dollars. Quand<br />

on multiplie trois millions de dollars<br />

par 45 mois (période allant du 15<br />

Juin 2011 au 15 Mars <strong>2015</strong>) cela fait<br />

au moins une somme de 135 millions<br />

de dollars collectés pour le compte du<br />

FNE, rien que sur la taxe sur les télécommunications.<br />

En ce qui a trait à la taxe sur<br />

les transferts d’argent en direction ou<br />

en provenance d’Haïti, elle devrait<br />

générer au moins cinq (5) millions<br />

de dollars américains chaque mois,<br />

selon les prévisions du chef de l’Etat.<br />

En additionnant les 3 millions mensuels<br />

sur les appels téléphoniques au<br />

5 millions de dollars sur les transferts<br />

d’argent, on obtient un montant de<br />

Venus<br />

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American Cuisine<br />

huit (8) millions de dollars collectés<br />

chaque mois par le Conseil National<br />

des Télécommunications (CONA-<br />

TEL) et la Banque de la République<br />

d’Haïti (BRH). En fait, si on multiplie<br />

8 million par 45 mois, on obtiendra<br />

un montant de trois-cents soixante<br />

(360) millions de dollars américains.<br />

L’Alliance Citoyenne note que<br />

depuis plusieurs mois des accusations<br />

de détournement de fonds provenant<br />

du FNE sont portées contre<br />

les autorités gouvernementales.<br />

Aucune explication n’a toujours été<br />

fournie sur ces rumeurs et sur l’utilisation<br />

des fonds du FNE par le gouvernement.<br />

Fort de ces considérations et<br />

ne voulant pas faire foi aux rumeurs<br />

et soupçons de corruption qui pèsent<br />

sur certaines autorités étatiques, l’Alliance<br />

Citoyenne, une organisation<br />

qui promeut l’intégration effective<br />

AMBIANCE<br />

EXPRESS<br />

élections en Haïti n’ont jamais été un<br />

exercice normal, régi par les règles du<br />

jeu démocratique pour les dirigeants<br />

quels qu’ils soient. Encore plus ces<br />

trente dernières années. C’est toujours<br />

contraints et forcés que les régimes en<br />

place organisent les élections. D’où<br />

d’ailleurs les Révolutions de Palais<br />

auxquels l’on a assisté très souvent<br />

en Haïti, ce qui malheureusement n’a<br />

point changé grand-chose dans la<br />

conduite des affaires du pays. La population,<br />

que ce soit hier ou aujourd’hui,<br />

reste toujours sur sa faim. Même les<br />

régimes qu’elle a choisis et soutenus<br />

n’ont pas un plus beau palmarès sur<br />

le plan de réalisations politiques et sociales.<br />

S’il faut attendre à ce que toutes<br />

les conditions soient réunies pour qu’il<br />

ait des élections en Haïti, on peut tout<br />

simplement faire une croix sur cette<br />

option. Naturellement, il ne faut pas<br />

perdre l’espoir.<br />

Mais en attendant qu’arrive la<br />

Révolution, l’on ne peut rester les bras<br />

croisés et assister passivement que les<br />

autres décident au nom de tous. L’on<br />

se souvient encore de l’élection présidentielle<br />

de 1990 et le triomphe dans<br />

les urnes du candidat Jean-Bertrand<br />

Aristide. Il y a des victoires qu’aucune<br />

force et puissance humaine ne peut<br />

usurper. Toutes les conditions étaient<br />

en place pour donner la victoire à un<br />

autre prétendant soutenu à l’époque<br />

par les plus grandes puissances du<br />

monde. On connaît la suite. Plus<br />

proche de nous, l’élection présidentielle<br />

de 2006 aussi demeura une sorte<br />

de laboratoire pour ceux qui ont la<br />

capacité de gagner une élection avec le<br />

soutien populaire. L’ancien Président<br />

René Préval se souviendra longtemps<br />

de cette partie de poker menteur que<br />

seule la volonté populaire avait la capacité<br />

de déjouer. La baignade de l’hôtel<br />

Montana restera dans la mémoire<br />

collective comme un grand moment<br />

de la vie politique nationale et le courage<br />

d’un peuple ne reculant devant<br />

rien pour revendiquer sa victoire. Voir<br />

« Haïti de la crise à l’occupation, Histoire<br />

d’un Chaos », tome 3, de Wiener<br />

Kerns Fleurimond.<br />

Aujourd’hui, le Président Michel<br />

Martelly n’est pas plus puissant que<br />

la coalition qui était au pouvoir entre<br />

2004 et 2006. Les élections ne sont<br />

pas plus menacées de fraudes et de<br />

corruptions que les scrutins diligentés<br />

sous l’obédience d’un Gaillot Dorsainvil.<br />

Il faut mettre les contradicteurs devant<br />

leurs contradictions. C’est-à-dire,<br />

il faut les prendre au mot : ils veulent<br />

des élections pluralistes, alors chiche.<br />

Il doit y avoir des élections pluralistes.<br />

Ce sont les qualités des candidats qui<br />

doivent faire la différence, pas la peur<br />

des autres ni d’éventuelles fraudes au<br />

profit du pouvoir. Selon toute vraisemblance,<br />

si le CEP arrive à limiter<br />

l’influence du gouvernement dans la<br />

phase de réalisation du scrutin, il y<br />

a fort à parier que ce sera l’une des<br />

élections les moins contestées depuis<br />

1990. Il reste aussi à savoir jusqu’où<br />

la Communauté internationale entend<br />

imposer ses diktats au CEP. Mais là<br />

encore, l’histoire l’a démontré : quand<br />

les candidats sont imbattables, aucune<br />

conspiration ne peut lui barrer la route.<br />

En tout cas, depuis le vendredi<br />

13 mars <strong>2015</strong>, le pays est passé à<br />

l’heure des élections avec le décret<br />

du Président de la République convoquant<br />

le peuple en ses comices pour<br />

les 6 août, 25 octobre et 27 décembre<br />

<strong>2015</strong>. C’est la deuxième fois que le<br />

Président Martelly a convoqué la<br />

population à accomplir ses devoirs civiques<br />

et citoyens en allant aux urnes.<br />

La première, en octobre 2014, aucune<br />

élection n’a pu être organisée faute de<br />

consensus politique avec l’opposition<br />

sur le processus électoral. Il faut dire<br />

que le pouvoir n’avait aucune velléité<br />

d’organiser des scrutins pour lesquels<br />

l’exécutif avait convoqué le peuple aux<br />

urnes. Cette fois-ci, tout porte à croire<br />

que son appel et sa convocation seront<br />

entendus compte tenu de l’ensemble<br />

des actes et actions déjà entrepris en<br />

vue de la réalisation des élections au<br />

cours de cette année.<br />

des haïtiens vivant à l’étranger aux<br />

affaires d’Haïti, sollicite de votre Cour<br />

l’ouverture d’une enquête en vue de<br />

faire toute la lumière sur l’utilisation<br />

des fonds du FNE. Cette enquête permettra<br />

de dissiper tout doute planant<br />

sur la gestion de ces fonds par les<br />

autorités gouvernementales.<br />

Espérant que vous donnerez<br />

suite à notre requête, recevez, monsieur<br />

le président nos salutations<br />

patriotiques.<br />

Francklyn B. Geffrard<br />

Président<br />

Copie conforme au :<br />

Président du Sénat<br />

ULCC<br />

RNDDH<br />

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POHDH<br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


A travers le monde<br />

A Tunis, un Forum social mondial « liquide »<br />

Par Christophe Ventura<br />

La pluie et les nuits venteuses de Tunis<br />

ne sont pas venues à bout de<br />

la 13e édition du Forum social mondial<br />

(FSM) qui s’est déroulée du 24<br />

au 28 mars <strong>2015</strong>. C’était la deuxième<br />

fois consécutive – après 2013 – que<br />

l’événement altermondialiste se déroulait<br />

en Tunisie. A l’époque, il s’était<br />

nourri de l’effervescence politique et<br />

sociale qui gagnait tout le pays après la<br />

chute du régime de M. Zine El-Abidine<br />

Ben Ali intervenue le 14 janvier 2011<br />

[1]. Depuis, la Tunisie a changé. Cette<br />

fois-ci, le FSM a jeté l’ancre dans un<br />

pays endeuillé par les attentats djihadistes<br />

du musée du Bardo et mis à mal<br />

par les multiples crises – économique,<br />

sociale, politique et géopolitique – qu’il<br />

affronte.<br />

Depuis les événements de<br />

2011, aucun gouvernement n’a amélioré<br />

le sort du pays. Pis, pauvreté et<br />

insécurités de tous ordres n’y ont fait<br />

qu’augmenter. Les anciens partis sont<br />

mis en accusation, mais aussi ceux,<br />

religieux, qui promettaient le changement.<br />

Ainsi, une fois au pouvoir, Ennahda<br />

a appliqué un programme tout<br />

à fait conforme aux exigences néolibérales<br />

en matière économique et sociale,<br />

et il a réussi à alimenter rancœur<br />

et frustration au sein des secteurs de la<br />

société mobilisés par l’islam politique.<br />

Cette évolution contribue à l’émergence<br />

de courants salafistes toujours plus radicalisés<br />

en Tunisie comme ailleurs dans<br />

une région désormais « entré[e] dans<br />

une longue période de fermentation au<br />

cours de laquelle la contre-révolution<br />

aura peut-être autant de difficultés à<br />

se consolider que la révolution ellemême<br />

» comme le signale le journaliste<br />

britannique Patrick Cockburn dans un<br />

essai éclairant consacré au djihadisme,<br />

à l’Etat islamique et à la situation du<br />

Moyen-Orient [2].<br />

Dans ce contexte, le bilan quantitatif<br />

du FSM est positif. Le choc du Bardo<br />

ne semble pas avoir affecté – ou peu<br />

– la participation à l’événement. C’est<br />

une victoire en soi. Être présent après<br />

les dramatiques évènements constituait<br />

un acte de solidarité politique et un test<br />

pour la crédibilité collective du FSM et<br />

du mouvement altermondialiste. Il est<br />

malaisé d’annoncer des chiffres vérifiables<br />

quant à la participation finale,<br />

mais celui de 50 000 personnes provenant<br />

de 125 pays circule et est largement<br />

repris. On peut toutefois noter que<br />

les délégations étrangères d’Europe,<br />

d’Asie, des Amériques et d’Afrique<br />

subsaharienne semblaient moins nombreuses<br />

qu’à l’accoutumée.<br />

Plus de 5 000 organisations (dont<br />

la moitié venues du Maghreb/Machrek)<br />

étaient représentées. Il est impossible<br />

de rendre compte de la diversité et de la<br />

qualité des 1 500 activités qui ont été<br />

organisées pendant ces journées de la<br />

« Dignité et [des] droits ». A coup sûr,<br />

ce FSM aura permis à de nombreuses<br />

coalitions d’organisations de préparer<br />

des événements déterminants comme<br />

la Conférence des parties de la Convention-cadre<br />

des Nations unies sur<br />

les changements climatiques (COP 21)<br />

qui se tiendra à Paris du 30 novembre<br />

au 11 décembre. Il aura également permis<br />

de découvrir de nombreuses luttes<br />

sociales et écologiques – comme celle<br />

contre les gaz de schiste en Algérie –,<br />

d’accueillir de multiples rencontres consacrées<br />

à la situation au Proche-Orient<br />

ou en Europe après la victoire de Syriza<br />

en Grèce et la montée en puissance de<br />

Podemos en Espagne, à la question des<br />

migrations imposées par la mondialisation,<br />

etc.<br />

Au fond, le FSM peut s’apparenter<br />

à une sorte de Fête de L’Humanité internationale<br />

ouverte à toutes et à tous,<br />

et comme un point de ralliement ponctuel<br />

pour des coalitions stabilisées<br />

(notamment d’ONG) qui travaillent<br />

régulièrement ensemble – avec des ressources<br />

ad hoc – depuis une quinzaine<br />

d’années pour avancer sur des agendas<br />

internationaux communs. Il offre un<br />

espace et une culture d’organisations<br />

propices à ces objectifs. Il emprunte à la<br />

tradition de la « Foire » médiévale. Ici,<br />

les participants seraient les acteurs de<br />

la « société civile » et les producteurs intellectuels<br />

critiques. Dans cette perspective,<br />

le FSM ouvre un espace favorable<br />

au développement de liens, d’échanges<br />

et de transactions entre des mondes<br />

éloignés mais connectés, en recherche<br />

de complémentarités et de construction<br />

de relations profitables durables. De ce<br />

point de vue, il s’agit donc d’un espace<br />

utile. Utile, il l’est également parce qu’il<br />

est le seul disponible au niveau international.<br />

Pour autant, le FSM ne constitue<br />

pas un pouvoir de la « société civile »,<br />

et il évolue désormais dans des conditions<br />

historiques distinctes de celles qui<br />

ont présidé à sa création. Initialement<br />

conçu en 2001 pour être une réponse<br />

des peuples au Forum économique<br />

mondial de Davos dans une période alors<br />

caractérisée par la montée en puissance<br />

des luttes sociales et politiques<br />

en Amérique latine – dynamique qui<br />

Suite à la page (19)<br />

Une fusillade devant le siège<br />

de la NSA fait un mort !<br />

Un homme a été tué et un deuxième a été grièvement blessé alors qu'ils<br />

tentaient d'enfoncer les grilles du quartier général de la National Security<br />

Agency (NSA)<br />

Par Alix Hardy<br />

Lundi, deux hommes grimés en<br />

femmes ont tenté d’enfoncer les<br />

grilles de l’entrée du siège de la NSA, à<br />

Fort Meade, Maryland. La fusillade qui<br />

s’en est suivie a tué l’un d’entre eux<br />

et blessé le second. Des armes et de la<br />

drogue ont été retrouvées dans la voiture.<br />

La piste terroriste est écartée.<br />

Un homme a été tué et un deuxième<br />

a été grièvement blessé alors<br />

qu’ils tentaient d’enfoncer les grilles du<br />

quartier général de la National Security<br />

Agency (NSA) à Fort Meade, dans le<br />

Maryland, avec une voiture-bélier, rapportent<br />

ce lundi les chaînes de télévision<br />

américaines.<br />

La piste terroriste écartée<br />

Les raisons de leur geste sont pour<br />

l’instant inconnues, mais il ne s’agit<br />

pas d’un acte terroriste, a ajouté un<br />

responsable de la NSA interrogé par<br />

Reuters. L’homme a évoqué un «acte<br />

criminel local». «Le président a été<br />

informé de l’incident de ce matin à la<br />

National Security Agency et continuera<br />

à l’être si nécessaire», a par ailleurs<br />

déclaré Eric Schultz, porte-parole de la<br />

Maison blanche.<br />

Des hommes déguisés en femmes<br />

Deux détails soulèvent des questions<br />

quant au mobile de l’attaque. Premièrement,<br />

selon NBC, qui cite des<br />

sources non identifiées, les deux hommes<br />

étaient déguisés en femmes et se<br />

trouvaient dans une voiture volée. L’un<br />

d’eux a été tué par un garde, précise la<br />

chaîne, ajoutant qu’une arme et de la<br />

drogue ont été retrouvées dans le véhicule.<br />

D’autre part, une attaque à la<br />

voiture-bélier dans un endroit aussi<br />

sécuriser que Fort Meade, un site ultrasécurisé<br />

à 32 km au nord-est de Washington<br />

qui accueille, outre la NSA, le<br />

US Cyber command, le commandement<br />

militaire américain pour le cyber-espace,<br />

n’avait que très peu de chances<br />

d’aboutir. Les deux hommes étaient<br />

sûrs d’être rapidement interceptés.<br />

Le JDD 30 mars <strong>2015</strong><br />

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Vol. 8 • No. 38 • Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Marxisme et théories du complot<br />

Quand les gens commencent à penser<br />

à l’existence d’un ordre social,<br />

les théories du complot leur offrent une<br />

explication simple. Comme l’explique<br />

Frank Spotnitz, l’un des scénaristes<br />

des X-Files, « les théories du complot<br />

donnent une clef magique pour réunir<br />

toutes les pièces du puzzle ».<br />

Or, la plupart des gens considèrent<br />

– non sans raison ! – que la<br />

société ne fonctionne pas correctement.<br />

Dès lors, il n’est pas difficile de les attirer<br />

vers de fausses explications, selon<br />

lesquelles il a des forces malicieuses<br />

qui, en coulisse, nuisent au bon ordre<br />

des choses.<br />

C’est une logique assez simple, en<br />

apparence. Elle est pourtant complètement<br />

fausse. Le marxisme offre une explication<br />

systémique et scientifique des<br />

problèmes de la société. L’exploitation<br />

d’une majorité de travailleurs par une<br />

minorité de propriétaires ne dépend pas<br />

des intentions diaboliques de tel ou tel<br />

individu, mais des lois du système capitaliste.<br />

Les théories du complot reposent,<br />

elles aussi, sur l’idée qu’une minorité<br />

exploite la majorité. Mais elles ne voient<br />

pas que ce rapport d’exploitation repose<br />

sur le système lui-même, qu’il est<br />

le résultat des rapports de production<br />

capitalistes et de la division de la société<br />

en classes. En outre, le marxisme<br />

ne présente pas l’oppression de classe<br />

comme la conséquence d’agissements<br />

obscurs et cachés, mais au contraire<br />

comme une réalité bien visible, se<br />

déroulant sous nos yeux, à travers le<br />

processus de production des marchandises.<br />

Aucun complot n’est requis pour<br />

expliquer la structure de classe du système<br />

capitaliste. Les travailleurs ne<br />

possèdent pas de moyen de production,<br />

mais seulement leur force de travail –<br />

leur faculté à travailler – qu’ils vendent<br />

aux capitalistes, lesquels en extraient de<br />

la plus-value (le profit). Rien de mystérieux<br />

là-dedans !<br />

La personnalité et les intentions<br />

individuelles du capitaliste n’entrent<br />

pas en ligne de compte. Tel capitaliste<br />

peut être un individu bien intentionné<br />

ou détestable – en dernière analyse, le<br />

système le déterminera à jouer un rôle<br />

défini : celui d’exploiter des travailleurs.<br />

Les capitalistes qui réalisent moins de<br />

profits que les autres finissent par être<br />

évincés.<br />

Au-delà des mécanismes du système<br />

économique, la classe capitaliste<br />

est liée à deux autres forces pour maintenir<br />

sa domination. D’une part, il y a<br />

l’appareil d’Etat, qui inclut les hommes<br />

en arme (l’armée, la police, etc.), les tribunaux<br />

et les prisons.<br />

En plus de cette force matérielle<br />

très importante, il y a ce que le marxisme<br />

appelle l’« idéologie ». Cela va audelà<br />

de la simple « manipulation » médiatique,<br />

comme Marx l’explique dans<br />

L’Idéologie Allemande : « Les pensées<br />

de la classe dominante sont aussi, à<br />

toutes les époques, les pensées dominantes,<br />

autrement dit la classe qui est<br />

la puissance matérielle dominante de<br />

la société est aussi la puissance dominante<br />

spirituelle. La classe qui dispose<br />

des moyens de la production matérielle<br />

dispose, du même coup, des moyens de<br />

la production intellectuelle, si bien que,<br />

l’un dans l’autre, les pensées de ceux<br />

à qui sont refusés les moyens de production<br />

intellectuelle sont soumises du<br />

même coup à cette classe dominante.<br />

[...] Pour autant qu’ils dominent en tant<br />

que classe et déterminent une époque<br />

historique dans toute son ampleur, il va<br />

de soi que ces individus dominent dans<br />

tous les sens et qu’ils ont une position<br />

dominante, entre autres, comme êtres<br />

pensants aussi, comme producteurs<br />

d’idées, qu’ils règlent la production et la<br />

distribution des pensées de leur époque<br />

; leurs idées sont donc les idées dominantes<br />

de leur époque ».<br />

Par « idéologie », les marxistes se<br />

réfèrent donc à l’ensemble du dispositif<br />

d’idées qui reflète et justifie une société.<br />

Cela inclut les idées religieuses, la croyance<br />

dans le « rêve américain », etc.<br />

L’idéologie fait parfois l’objet d’une instrumentalisation<br />

cynique de la part de<br />

la classe dominante, mais il faut comprendre<br />

qu’elle-même croit en sa propre<br />

idéologie. Les idées de notre époque<br />

sont, par défaut, ses idées. Et sauf exception,<br />

les idées de la classe capitaliste<br />

sont acceptées comme la « norme ».<br />

Cela ne signifie pas que les capitalistes<br />

ne « conspirent » jamais en vue<br />

de tromper les travailleurs. Au contraire<br />

! La propagande pro-capitaliste est un<br />

vaste marché. Mais ce n’est pas la cause<br />

de l’exploitation. Dans la mesure où il y<br />

a « conspiration », elle vise à maintenir<br />

un système d’exploitation ; elle n’en est<br />

pas la base. Les « conspirationnistes »<br />

confondent la cause et l’effet. Par exemple,<br />

il y a effectivement des réunions de<br />

« sociétés secrètes » capitalistes. Mais<br />

ces sociétés sont le produit des rapports<br />

sociaux capitalistes – et non l’inverse.<br />

Ceci étant dit, la plupart des théories<br />

du complot ciblent une section donnée<br />

de la classe capitaliste – et non la<br />

classe capitaliste dans son ensemble.<br />

C’est ce qui les rend particulièrement<br />

réactionnaires. Dès le Moyen-âge,<br />

des populations bien définies étaient<br />

désignées comme conspiratrices. Il<br />

s’agissait souvent de victimes du système<br />

: les Juifs, les Tsiganes, les femmes.<br />

L’idée d’un complot diabolique orchestré<br />

par une population bouc-émissaire<br />

était un outil très utile pour la classe<br />

dominante au cours de la période féodale.<br />

Cependant, cet engouement pour<br />

les théories du complot n’a pas disparu<br />

avec l’arrivée du système capitaliste.<br />

Les Juifs furent la cible privilégiée<br />

des théoriciens du complot tout au long<br />

du XIXe et au début du XXe. Au moyen<br />

d’une distinction entre le soi-disant «<br />

capitalisme productif » et le « capitalisme<br />

improductif » (financier), ils désignaient<br />

le « banquier juif » comme la<br />

source de tous les problèmes. Des gens<br />

comme Henry Ford, aux Etats-Unis,<br />

ont contribué à populariser ces idées. Il<br />

a écrit une série d’articles sur une prétendue<br />

« Internationale juive » dans le<br />

journal The Dearborn Independant.<br />

Ainsi, les théories du complot,<br />

qui se présentent comme une critique<br />

de l’ordre établi, sont en réalité un<br />

produit idéologique de droite, historiquement.<br />

De même que les classes<br />

dirigeantes féodales cherchaient à détourner<br />

la colère des masses vers une<br />

population bouc-émissaire, de même les<br />

conspirationnistes modernes détournent<br />

la colère des masses soit vers une<br />

section donnée de la classe capitaliste<br />

(banquiers, usuriers, etc.), soit vers une<br />

minorité ethnique (ignorant les divisions<br />

de classe au sein de ces minorités),<br />

soit enfin, plus simplement, vers<br />

telle institution ou tel secteur « voyou »<br />

de l’appareil d’Etat (Zone 51, le FBI, la<br />

CIA, l’ATF, l’ONU, etc.).<br />

De nos jours, beaucoup de gens de<br />

gauche, aux Etats-Unis, passent leurs<br />

temps à débattre d’une grande variété<br />

de théories du complot. Or, ces théories<br />

ne représentent aucune menace pour le<br />

capitalisme. Elles ne remettent pas en<br />

cause le système lui-même. En dernière<br />

analyse, elles acceptent le système capitaliste<br />

et se proposent simplement de le<br />

nettoyer de tels ou tels conspirateurs<br />

qui sèmeraient le désordre à des fins<br />

personnelles.<br />

Nous avons besoin de rigueur<br />

scientifique dans notre lutte pour transformer<br />

la société. Une telle lutte doit<br />

être conduite par les organisations de la<br />

classe ouvrière, la seule classe capable<br />

de mener le combat jusqu’à la victoire<br />

du socialisme. Il faut jeter aux orties les<br />

théories du complot et en revenir à la<br />

lutte des classes réelle et vivante. On<br />

ne peut, sans cela, armer idéologiquement<br />

la classe ouvrière en vue d’en finir<br />

avec le capitalisme une bonne fois pour<br />

toutes.<br />

« Plutôt que de sombrer dans la<br />

paranoïa, la seule question à se poser<br />

est : Qui est responsable des problèmes<br />

sociaux ? »<br />

Et, pour comploter un peu plus ...<br />

»» http://2ccr.unblog.<br />

fr/2014/09/2<br />

LGS 30 Mars <strong>2015</strong><br />

Suite de la page (15)<br />

pour trouver les coupables de ce sabotage<br />

contre des installations pétrolières<br />

du pays. De plus, on prendra les mesures<br />

nécessaires pour que cette sorte de fait ne<br />

puisse plus se produire.<br />

En ce sens, les travailleurs du pétrole<br />

ratifient leur engagement envers<br />

l'Industrie Pétrolière et le peuple vénézuélien<br />

en lançant un appel à condamner tout<br />

acte de sabotage qui touche l'économie de<br />

notre Patrie.<br />

Petróleos de Venezuela (Pdvsa) et<br />

les Forces Armées ont activé un plan de<br />

sécurité et de surveillance dans toutes les<br />

installations des Divisions Punta de Mata<br />

et Furrial, dans l'état de Monagas, a indiqué<br />

l'entreprise d'Etat.<br />

"Le plan comprend la surveillance<br />

des zones opérationnelles par des membres<br />

de l'armér, en plus du personnel de<br />

Prévention et de Contrôle des Pertes (PCP)<br />

de chaque zone, qui développent des stratégies<br />

pour garantir la sécurité du personnel<br />

et des installations pétrolières", indique<br />

une note de presse.<br />

PDVSA a aussi informé que<br />

"l'enquête sur le fait survenu dans la matinée<br />

de vendredi, quand un groupe armé<br />

a fait irruption dans les installations du<br />

Centre Opérationnel el Tejero, situé dans la<br />

Division Punta de Mata, à l'ouest de l'état<br />

de Monagas", est toujours en cours.<br />

Presse PDVSA 31 Mars <strong>2015</strong><br />

Cuentos del arañero* / Histoires**<br />

du vendeur de gâteaux<br />

RÉVOLUTIONNAIRES<br />

Les soldats<br />

Je veux rendre hommage à ces soldats,<br />

incarnés par Jorge Garcia Carneiro,<br />

un compagnon de ma promotion, qui<br />

quitte le ministère de la Défense après<br />

trente ans de service militaire. Dans les<br />

prochains jours, il sera nommé ministre<br />

du Développement social et de la Participation<br />

communautaire. Une cérémonie<br />

de départ a eu lieu lors d’un conseil des<br />

ministres, mais moi j’ai dit : «, Non, il<br />

faut chanter pour célébrer son retour».<br />

Je l’ai désigné commandant de la Brigade<br />

de Mérida [1], c’est le premier titre<br />

que je lui ai donné. Il était général de<br />

Brigade en 1999. C’est là qu’il a mis<br />

sur pied le Plan Avispa [2] : Autoconstruction<br />

de logements sur des parcelles<br />

isolées. Ensuite, je l’ai envoyé à San<br />

Cristobal [3] comme commandant de la<br />

division pour le Plan Bolivar 2000. Il<br />

passait son temps dans les hôpitaux, il<br />

m’appelait : « Ici, il manque ceci, cela».<br />

Bref, il inspectait les hôpitaux, les services<br />

ambulatoires, il menait des campagnes<br />

de vaccination, des campagnes<br />

sanitaires, etc.<br />

Ensuite, il a été à la Garde présidentielle,<br />

et un jour il m’a présenté un<br />

projet pour réaménager tout le Centre<br />

Simon Bolivar. Le projet est en marche,<br />

notamment sur la Place O’Leary qui<br />

était dans un état désastreux. Il passait<br />

son temps à faire ramasser les<br />

poubelles au coin des rues de Miraflores.<br />

Ces accumulations de déchets.<br />

Puis, il a transformé Miraflores, lui plus<br />

que moi, en un centre d’assistance sociale.<br />

C’est toujours rempli de monde,<br />

des pauvres. Il les recevait lui-même, je<br />

m’en souviens parfaitement.<br />

Après, je l’ai envoyé commander<br />

la Troisième Division d’Infanterie et<br />

c’est à ce moment-là que le coup d’État<br />

a eu lieu. C’est historique : ce général<br />

sur un tank de guerre, criant dans un<br />

mégaphone : « Vive la Révolution !»<br />

Et avec lui, la plupart des officiers de<br />

la Force Armée. Garcia Carneiro fut<br />

un pilier de la résistance, pendant ces<br />

journées inoubliables et douloureuses,<br />

les 11, 12 et 13 avril 2002.<br />

S’il vous racontait ce qui lui est<br />

arrivé ce jour-là, avec certains des<br />

auteurs du coup d’État, le pistolet à<br />

la main. Il a réussi à s’échapper de la<br />

pièce où ils l’avaient fait prisonnier. Il<br />

est parti à la DISIP [4], qui était aux<br />

mains de l’ennemi. En arrivant là-bas,<br />

très habilement il leur a dit : « Je viens<br />

chercher Carlos Aguilera [5] pour<br />

le faire prisonnier et l’emmener.» Tout<br />

cela pour éviter qu’on l’arrête ou qu’on<br />

le tue. Et il l’a emmené. Et ensuite en<br />

tant que ministre de la défense, tout ce<br />

qu’il a accompli. Vous voyez le projet<br />

Tiuna, c’est la première fois au Venezuela<br />

que l’on construit un véhicule pour<br />

nos troupes, pour la défense du pays.<br />

Le général Garcia Carneiro a été,<br />

je dirais, un champion de l’unité civicomilitaire<br />

et des projets sociaux. C’est<br />

pour cela qu’il s’est investi à fond dans<br />

l’Hôpital militaire. Il y a environ deux<br />

semaines, son père était malade et il a<br />

été lui rendre visite dans cet hôpital. Il<br />

m’a appelé, et il était tellement indigné<br />

que j’ai dû lui demander de se calmer<br />

un peu. Il avait de bonnes raisons de<br />

s’indigner. Il avait déjà mis à la porte un<br />

certain nombre de médecins bons à rien<br />

qu’il y avait à l’Hôpital militaire qui refusait<br />

de s’occuper des pauvres, qui fermaient<br />

leurs porte au nez des médecins<br />

cubains, qui ne voulaient pas participer<br />

à Barrio Adentro [6].Malgré cela, il en<br />

restait encore un petit groupe et il leur<br />

a mis la main dessus. Cette nuit-là, il<br />

y avait quelques médecins cubains<br />

avec des malades et les bons à rien ne<br />

voulaient pas les soigner. Bref, il les a<br />

renvoyés de l’Hôpital militaire. Cette<br />

phrase est de Garcia Carneiro, dans<br />

une interview qu’il a donnée après le<br />

11 avril :« Un général qui a un peuple<br />

derrière lui est invincible.»<br />

Ndlr.<br />

* Arañero: vendeur de gâteaux (en forme<br />

d’araignée) [du mot araña : araignée].<br />

** Histoires racontées par Chávez au cours<br />

de ses allocutions télévisées «Allô Presidente<br />

!» pendant ses 14 années au pouvoir, dont<br />

300 ont été collectées par deux journalistes<br />

cubains et traduites par Karine Alvarez.<br />

Notes de l’auteure :<br />

[1] Mérida : capitale de l’État du même<br />

nom.<br />

[2] Ici c’est un sigle , mais le mot «avispa»<br />

signifie «guêpe».<br />

l’État de Tachira, à la frontière colombienne.<br />

[4] DISIP : Dirección General Sectorial de los<br />

Servicios de Inteligencia y Prevención.<br />

[5] Carlos Aguilera, Directeur de la DISIP en<br />

2001 et 2002.<br />

[6] Barrio Adentro (Au cœur du quartier<br />

populaire). La Mission Barrio Adentro a<br />

mis en place la médecine gratuite pour les<br />

Vénézuéliens, grâce à la venue de médecins<br />

cubains, en échange de pétrole vendu par le<br />

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Vol. 8 • No. 38 •Du 1er au 7 <strong>Avril</strong> <strong>2015</strong>


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Suite de la page (17)<br />

allait significativement contribuer à<br />

l’émergence du cycle des gouvernements<br />

progressistes dans la région –, il est désormais<br />

un « moment » dans la vie d’un mouvement<br />

de mouvements hyper-diversifié<br />

dominé par des ONG aux ressources stabilisées.<br />

De surcroît, le FSM évolue dans une<br />

période moins favorable à la gauche dans<br />

le monde.<br />

De ce point de vue, il n’offre pas de<br />

clés pour résoudre une question plus globale<br />

posée à la nébuleuse d’organisations et de<br />

mouvements qui y participent : quelle est la<br />

stratégie et quels sont les acteurs et leviers<br />

pour transformer le système économique<br />

et politique international ? Le processus du<br />

FSM ne doit pas être pris pour ce qu’il n’est<br />

pas. Il s’agit d’un sujet politico-social « liquide<br />

» [3], pas solide. Il constitue ce moment<br />

où un « tout diversifié » conflue avant<br />

de se redéployer au travers des flux.<br />

Comme l’a pointé avec justesse l’une<br />

des principales animatrices italiennes du<br />

FSM intervenue lors d’un séminaire co-organisé<br />

par Mémoire des luttes [4], la nature<br />

du FSM et des mouvements qui le composent<br />

induit une fragilité pour le moment<br />

indépassable : « Quelle est notre fonction<br />

à nous, mouvements sociaux ? » s’est-elle<br />

interrogée. « C’est de produire de la participation<br />

sociale ». Et de rajouter : « Mais<br />

aujourd’hui, au FSM ou dans nos pays, le<br />

fait qu’il n’y ait pas de traduction politique<br />

de nos idées et de nos propositions aboutit à<br />

une nouvelle situation : nous produisons de<br />

la frustration ! ».<br />

C’est là le point limite du FSM en tant<br />

que produit de la réalité matérielle des mouvements<br />

de lutte contre la mondialisation<br />

néolibérale [5].<br />

Notes<br />

[1] Lire Christophe Ventura, « Un Forum<br />

social mondial au cœur des convulsions tunisiennes<br />

», Mémoire des luttes, avril 2013.<br />

[2] Patrick Cockburn, Le Retour des djihadistes.<br />

Aux racines de l’Etat islamique, Equateurs,<br />

Paris, 2014.<br />

[3] Le concept de « vie liquide » a été<br />

théorisé par le sociologue et philosophe Zygmunt<br />

Bauman. Ce dernier reste mal connu en France où<br />

quelques uns de ses ouvrages ont été, malgré tout,<br />

traduits. On citera, entre autres : Le coût humain<br />

de la mondialisation (Hachette, Paris, 1999), La<br />

vie en miettes (Hachette, Paris, 2003), La Vie<br />

liquide (Rouergue, Chambon, 2006), et La Décadence<br />

des intellectuels. Des législateurs aux interprètes<br />

(Actes Sud, Arles, 2007). Sur sa pensée,<br />

lire Ignacio Ramonet, « Vers un automne chaud<br />

en Espagne ? ».<br />

[4] « Comment appréhender la question<br />

du pouvoir politique ? Gauche et mouvements<br />

sociaux internationaux à l’épreuve de la crise systémique<br />

du capitalisme : quelles faiblesses ? Quels<br />

points d’appuis ? Quel projet ? ». Séminaire co-organisé<br />

le 26 mars avec le réseau européen Transform,<br />

la Fondation Rosa Luxemburg, Transform<br />

Italia, Espaces Marx et l’Institut Nikos Poulantzas.<br />

[5] La prochaine édition, en 2017, pourrait<br />

se tenir au Québec ou en Grèce. Ce point sera<br />

discuté lors des prochaines réunions du Conseil<br />

international du FSM.<br />

Mémoire des luttes 30 mars <strong>2015</strong><br />

Le Yémen bombardé par les forces<br />

contre-révolutionnaires<br />

Le roi Salman d’Arabie saoudite<br />

a réuni une coalition pour rétablir<br />

l’ancien président Hadi chassé<br />

par une révolution au Yémen.<br />

Dès la prise d’Aden par les révolutionnaires,<br />

l’Arabie saoudite a<br />

mobilisé plus de 100 000 hommes<br />

et 100 bombardiers pour attaquer<br />

le pays.<br />

La coalition militaire conduite<br />

par l’Arabie saoudite comprend<br />

également le Bahrein, les<br />

Émirats arabes unis, la Jordanie,<br />

le Koweït, le Maroc, le Qatar et<br />

le Soudan (tous des monarchies<br />

membres du Conseil de coopération<br />

du Golfe plus le Soudan qui<br />

est gouverné par une branche dissidente<br />

des Frères musulmans). La<br />

coalition est soutenue politiquement<br />

par l’Égypte et le Pakistan.<br />

Les États-unis lui fournissent des<br />

renseignements satellitaires.<br />

Bien que demandée par le<br />

président Hadi, l’intervention de<br />

l’Arabie saoudite et de ses alliés<br />

est illégale en droit international et<br />

constitue une agression.<br />

L’intervention de l’Arabie<br />

saoudite n’a guère de sens si elle<br />

ne se poursuit pas au sol. Mais on<br />

imagine mal une invasion, après la<br />

défaite saoudienne de 2009.<br />

Les États-unis s’étaient<br />

jusqu’ici tenus à l’écart du conflit,<br />

pensant que le pays se scinderait<br />

en deux comme durant la fin de la<br />

Guerre froide. Symboliquement, ils<br />

ont fermé leur ambassade et retiré<br />

leurs forces spéciales.<br />

Les Houthis sont largement<br />

majoritaires par eux-mêmes. Alliés<br />

aux partisans de l’ancien président<br />

Saleh, ils n’ont pas eu de difficulté<br />

à contrôler tout le pays.<br />

Les Houthis chiites et leurs<br />

alliés sunnites se réclament ensemble<br />

de la Révolution de l’imam<br />

Khomeiny et leur victoire a été<br />

saluée comme telle par l’Iran.<br />

Le président Hadi est, quant<br />

à lui, soutenu à la fois par les monarchies<br />

et par al-Qaïda. Cependant,<br />

il a condamné les méga-attentats<br />

anti-chiites commis par l’Émirat<br />

islamique (Daesh).<br />

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