Density, Architecture, and Territory

Kervignac (FR), April 2010
André Mérian

Density, architecture, and territory
Five European Stories
Densité, architecture et territoire
Cinq histoires européennes
Jean-Pierre Pranlas-Descours (ed.)
interviews / entretiens
Kees Christiaanse – Marc Armengaud – Henri Bava – Alain Sallez

Contents / Sommaire
8
24
Introduction / Introduction
Density, a User’s Manual / Densité, mode d’emploi
29
67
99
135
161
Density, an Issue of Land-use / La densité, une question territoriale
Introduction / Introduction
Place and Heritage / Territoire et préservation – City Center / Centre-ville
Compact Cities / La ville compacte – Edge City / Rurbain
Regeneration and Densification / Reconquête et densification – Suburban / Péri-urbain
Landscape and Infrastructure / Paysage et infrastructure – Post-industrial / Post-industriel
Polycentric Development / Développement polycentrique – Infrastructure / Infrastructure
Interview / Entretien – Kees Christiaanse
Programming Regional Facilities and Amenities / Programmer les territoires
Introduction / Introduction
Reactivate / Réactiver – City Center / Centre-ville
Reconnect / Reconnecter – Edge City / Rurbain
Recenter / Recentrer – Suburban / Péri-urbain
Redevelop / Redévelopper – Post-industrial / Post-industriel
Reunify / Réunir – Infrastructure / Infrastructure
Interview / Entretien – Marc Armengaud
Landscapes of Density / Les paysages de la densité
Introduction / Introduction
Creating a New Context / Réécriture contextuelle – City Center / Centre-ville
Rural Grids and Cities Fabric / Tracés agricoles et trame urbaine – Edge City / Rurbain
Scales of Landscape / Articulation des échelles – Suburban / Péri-urbain
Port System Renewal / Permanence portuaire – Post-industrial / Post-industriel
Intermodalities and Urban Intensity / Intensité urbaine – Infrastructure / Infrastructure
Interview / Entretien – Henri Bava
Defining New Housing Typologies / Nouvelles typologies d’habitations
Introduction / Introduction
Continuity and Diversity / Continuité et diversité – City Center / Centre-ville
Individual Housing and Shared Spaces / Espace singulier et partagé – Edge City / Rurbain
Shared Urban Practices / Mutualisation des pratiques urbaines – Suburban / Péri-urbain
From Industrial to Liveable / De la friche au quartier – Post-industrial / Post-industriel
Beyond Infrastructure / Habiter proche de l’infrastructure – Infrastructure / Infrastructure
Project Requirements and Process / Les conditions du projet et processus
Interview / Entretien – Alain Sallez
îlot de l’Arc de Triomphe in Saintes – City Center / Centre-ville
Leidsche Rijn in Utrecht – Edge City / Rurbain
Bottière-Chênaie in Nantes – Suburban / Péri-urbain
Sydhavnen in Copenhagen – Post-industrial / Post-industriel
Shores of Lake Constance in Bregenz – Infrastructure / Infrastructure
194
196
198
Biographies / Biographies
Bibliography / Bibliographie
Credits / Crédits

Introduction
Le passé du futur
Nos sociétés contemporaines s’interrogent en permanence sur leur devenir urbain et
sur l’horizon auquel elles sont confrontées : une métropolisation globale du territoire due
à une densification inexorable et incontrôlée. Cette vision, greffée d’appréciations négatives,
met à mal les relations jusqu’ici apaisées que nous entretenions avec le milieu dans lequel
nous vivons.
Mais, si l’on se place du point de vue de l’histoire de la formation des villes, la question
centrale de l’accumulation et de la démultiplication du domaine bâti, souvent considérée
comme un processus qui détruirait progressivement les paysages et la « nature », se pose
différemment. Car l’histoire des villes européennes nous montre que la densification est
le vecteur principal de leur formation.
Jacques Le Goff 1 situait dans l’occident médiéval les fondements physiques de l’idée
de communauté urbaine : ceux-ci se sont constitués à travers l’organisation de formes
de densité qui limitaient et définissaient leur extension par étape. Les différentes
représentations de ce modèle sociétal illustrent bien le concept des sociétés au Moyen Âge :
celles-ci devaient déterminer clairement, tant d’un point de vue politique que physique,
les relations entre ville et campagne.
La ville, pilier du développement de la société, est protectrice : elle est l’essence même
de l’idée d’un corps social solidaire. Parallèlement, elle entreprend de réguler un territoire,
en dehors de son enceinte, en organisant l’agriculture et en dessinant les voies
de communication destinées à assurer sa subsistance économique.
Ce modèle archétypal, dont les figures et les représentations ont soutenu le développement
urbain jusqu’à la fin du XIX e siècle, a maintenu la cohérence des sociétés urbaines. Il est
encore possible d’en observer quelques exemples dans les villes qui furent à l’écart
des grands bouleversements du siècle dernier, comme Sienne ou Genève. Mais à partir de l’ère
industrielle, les modèles économiques et politiques qui ont émergé ont eu pour objectif
de promouvoir une nouvelle organisation des territoires.
Ils rejetaient particulièrement toute forme de densité urbaine, perçue alors comme une cause
de promiscuité, de dégradation hygiénique des villes et d’exacerbation des conflits sociaux :
Londres, à la fin du XIX e siècle, est l’illustration de cette dérive due à la densité.
1 LE GOFF Jacques, La Civilisation de l’Occident médiéval, coll.« Les Grandes Civilisations », Arthaud, Paris,1984.
Detail of The Expulsion
of the Demons from Arezzo
Détail de Les diables chassés d’Arezzo
Giotto,
The Upper Church of San Francesco,
Assisi, Italy, 1292–1296
8

Introduction
The Future Past
Societies today ask many questions about their urban futures and about the planet-wide,
metropolitan horizons that confront them with their seemingly inescapable and uncontrolled
forms of density. Such a worldview is not only rife with negative judgments, but also means
abandoning forms of peaceful relations in the “milieus” in which we live and grow.
Indeed, the key issue of accumulation and amplification of built space is often seen as being
detrimental to “nature” in a general sense. Let us examine what this issue has meant to
urban history and the development of cities.
Density has always been important to the history of Western cities: it has played a leading
role in the development of urban space and community life. As the historian Jacques
Le Goff reminds us, 1 the physical foundations of the idea of cities as communities came
together very early on in the Middle Ages. The organization of density was a defining
quality of city spaces, which were demarcated and delimited every step along the way.
Pictorial representations of these social models also made it clear that the mental
constructions of medieval societies determined the relationship between city and country,
from both a political and a physical standpoint.
Cities provide protection. They are the backbone of the evolution of society and the very
essence of the idea of a unified social body. At the same time, they seek to regulate
territories beyond their boundaries, organizing agriculture and patterns of communication,
and thereby assure their own livelihood.
The characteristics and representations of the city as an archetype influenced urban
development up until the end of the nineteenth century, and have continued to maintain
the cohesiveness of urban society ever since. Noteworthy examples can still be found within
cities that have remained relatively aloof throughout the upheavals of the last century.
From the industrial era onwards, new economic and political models have come to the fore,
aiming to promote new forms of land settlement and organization.
These models—of which London at the turn of the nineteenth century was the quintessential
example—first opposed density, rejecting it as being synonymous with promiscuity,
the hygienic degradation of society, and the exacerbation of social conflicts.
1 LE GOFF Jacques, Medieval Civilization 400–1500, 1988, (La Civilisation de l’Occident Médiéval, Arthaud,
Paris, 1984).
Parking Lot—Shopping Mall
Parking - Centre commercial
André Mérian,
Coimbra, Portugal, 2002
9

Densité, mode d’emploi
Comprendre, illustrer et expliciter les formes de densité au sein des territoires contemporains
est une entreprise complexe de par la diversité propre aux lieux de densité et la perception
que nous en avons.
La démarche proposée dans cet ouvrage croise cinq thèmes majeurs permettant
d’approfondir et de mettre en perspective les questions liées à la densité :
- la densité : une question territoriale
- programmer les territoires
- les paysages de la densité
- nouvelles typologies d’habitations
- les conditions du projet
Ces thèmes sont abordés par les projets emblématiques que nous avons choisis
car ils illustrent chacun des situations très différentes :
- centre-ville : l’Îlot de l’Arc de Triomphe à Saintes (France)
- rurbain : le quartier Langerak 2 à Utrecht (Pays-Bas)
- péri-urbain : le quartier Bottière-Chênaie à Nantes (France)
- post-industriel : le port de Sydhavn à Copenhague (Danemark)
- infrastructure : le quartier de Seestadt à Bregenz (Autriche)
Cet ouvrage procède par un approfondissement progressif du regard porté sur ces sites,
partant du grand territoire pour aller jusqu’à la dimension liée à l’habitabilité.
Cette progression révèle l’enchaînement et l’articulation des décisions prises tout au long
du processus de réalisation de ces cinq projets.
Chaque chapitre correspond à un thème choisi, illustré par un code couleur.
Le choix des projets a été fait à partir d’une analyse précise des qualités tant urbaines que
paysagères et architecturales sur l’ensemble des échelles de l’aménagement spatial.
Car une pensée structurée et déterminée sur le territoire n’a de légitimité que si elle
s’incarne dans des actes architecturaux exemplaires.
Tel est bien le caractère d’excellence de ces projets, qui, de par leur dimension, ne sont pas
nécessairement exceptionnels, mais traduisent une éthique constante se déclinant à toutes
les échelles et quelles que soient les situations dans lesquelles ils se déploient.
24

Density, a User’s Manual
Understanding, illustrating, and clarifying the forms of density within contemporary urban
environments is no easy task. High density areas are indeed not only highly diverse but are
also perceived in many different ways.
In this publication, we chose to cross-examine densification through five key subjects:
- Density, an Issue of Land Use
- Programming Regional Facilities and Amenties
- Landscapes of Density
- Defining New Housing Typologies
- Project Requirements
These subjects are addressed through iconic projects that illustrate different kinds of
situations:
- City Center: Îlot de l’Arc de Triomphe in Saintes (France)
- Edge City: Langerak 2 district in Utrecht (The Netherlands)
- Suburban: Bottière-Chênaie district in Nantes (France)
- Post-industrial: Sydhavnen harbor in Copenhagen (Denmark)
- Infrastructure: the Seestadt district in Bregenz (Austria)
This publication proceeds in stages and incrementally delves into more detail for each site,
starting with the wider geographical context and finishing with liveability.
This process reveals the structural links and logical sequences of the decisions that were
made throughout the realization of the five projects.
Each chapter corresponds to a given subject, which is illustrated by a color code.
The choice of projects was made based on a precise analysis of their urban, scenic, and
architectural qualities at all levels of spatial planning. Structured and grounded thinking is
indeed only legitimate if it materializes in exemplary architectural deeds.
All the projects we have chosen to present here are significant, not necessarily in terms of
their sheer size, but because they reflect exacting standards of quality and strong ethics that
can be seen at all levels and in all situations where they have been carried out.
25

5 km
Urbanization in 1900
Urbanization in 2010
Leidsche Rijn
Railway
Roads
Leiden
Den Haag
Delft
Rotterdam
Haarlem
Gouda
Amsterdam
Utrecht
Groeikern (New Town)
Urbanization in 2010
Leidsche Rijn
Railway
Recent Railway Line
Freeway
Hellevoetsluis
5 km
Spijkenisse
Zoetermeer
Haarlemmermeer
Capelle aan den IJssel
Purmerend
Nieuwegein
Almere
Houten
5 km
Urbanization in 2010
Groeikern (New Town)
VINEX Sites
Railway
Freeway
Den Haag
Delft
Rotterdam
Leiden
Haarlem
Gouda
Amsterdam
Utrecht
1994–2030
26

1956 Urbanization
1968 Urbanization
Market Garden Cropland
Nantes Bottière-Chênaie District
La cité de Grand Clos
1948
1917
Horticultural Land
1917
Horticultural Land
La Bottière
Horticultural
Land
Horticultural Land
Horticultural Land
Old Doulon
500 m
1968 Urbanization
1999 Urbanization
Tramway 1985
La
Bottière
Schools
Gohards Stream
Old Doulon
Lost of Local Identity
500 m
Public Utilities
Retail Outlets
Public Park
Bus line 1
Beaujoire
Bus line 48
T
La Bottière
T
Nantes Center
150 m
Bus line 71
Calquefeu
Closeness Centrality:
Neighborhood Level
Old
Doulon
Metropolitan Centrality:
Suburban Integration
500 m
200 m
Planted Tree
Meadows
Waterfront Pedestrian or Cycle Promenade
Footpath or Cycle Continuity
Sports Facilities / Deck
Educational, Recreational, or Cultural Facilities
Public Transport / Bus
Harbor Baths
M
Public Transport Stops / Stations
Housing in Project Zone
Housing
Other Programs
Railway Lines
200 m
O u t e r R i n g R o a d
Locomotives
Railway 1877
Gohards Stream
Freight Railway
Cut-O f Line
Sainte-Luce Road
I ner Ring Road 1870
I n e r R i n g R o a d
Railway Station
27

EDGE CITY
r u r b a i n
Leidsche Rijn in Utrecht (NL)

Leidsche Rijn in Utrecht (NL)
Territory I Edge City I Statement
Territoire I Rurbain I Constat
Historical City, Land, and Agricultural Grids: The Groene Hart
At the end of the nineteenth century, the central region of the Netherlands between Rotterdam and
Amsterdam was still largely agricultural. Urban development took place over different parts of the
country at the same time, and several medium-sized cities mushroomed despite the dominance
of Amsterdam, which even as early as 1900 counted more than half a million inhabitants. Further
underpinning these homogenous networks of settlement were the railways that were built from 1843
onwards. The Groene Hart (literally, “green heart”) that would later become the leitmotiv of future
planning initiatives was already a landscape feature, and remained thinly populated.
Ville historique, territoire et tracés agricoles : le Groene Hart
À la fin du XIX e siècle, le centre des Pays-Bas, entre les villes de Rotterdam et d’Amsterdam, est encore
très largement agricole. Le développement urbain s’est établi de manière concomitante sur différents
points du territoire, donnant naissance à plusieurs villes moyennes de poids relativement équivalent,
malgré la domination d’Amsterdam, regroupant déjà plus de 500 000 habitants en 1900.
Les lignes de chemin de fer qui se développent à partir de 1843 soulignent davantage encore ce maillage
homogène du territoire. Le Groene Hart – cœur vert – qui deviendra le leitmotiv des politiques
de planification de ce territoire pour les années à venir est déjà très lisible et reste faiblement urbanisé.
39

Entretien avec Kees Christiaanse
Territory I Interview
Territoire I Entretien
Le modèle hollandais
Jean-Pierre Pranlas-Descours : Je propose de commencer cet entretien par la notion
d’échelle territoriale. Est-ce finalement la bonne échelle pour penser la densité ?
Afin de répondre à cette question, nous sommes partis dans cet ouvrage de l’exemple
hollandais de la Randstad et d’une situation de densité particulière sur le territoire d’Utrecht.
Pensez-vous que le territoire hollandais constitue une situation propice au développement
de ces modèles de densité ? Pour quelles raisons ? Pourquoi dans d’autres pays européens
cette densité ne parvient-elle pas à se construire ?
Kees Christiaanse : Les Pays-Bas sont un grand paradoxe ! D’une part, c’est un petit pays,
certes très peuplé – la densité moyenne y est de 450 habitants par km² – et d’autre part,
le développement urbain y est pensé à très grande échelle. En cela, le pays diffère
de la Belgique, la Suisse ou le Danemark, où la propriété est beaucoup plus fragmentée,
avec des tailles de parcelles réduites qui rendent le développement urbain plus résilient.
Historiquement, le contrôle des phénomènes maritimes pour l’aménagement du pays est
fondateur de l’organisation territoriale. Il a donné naissance à une société très collaborative,
ainsi qu’à une culture d’ingénierie civile très poussée capable d’engager la mutation
d’importantes surfaces du territoire. Qu’elles appartiennent à l’État, aux provinces ou
aux communes, de très grandes parcelles peuvent être aménagées d’un seul tenant.
C’est pourquoi aux Pays-Bas le développement urbain s’établit à plus grande échelle que
dans d’autres pays, pour un processus qui peut paraître plus rapide. Le risque est de voir
se construire de vastes quartiers monofonctionnels qui n’offrent finalement que peu de mixité.
L’horizon culturel largement majoritaire d’une société de propriétaires (60 à 80%
des Hollandais) est celui de posséder un logement de plain pied. Cette aspiration génère
donc une densité assez faible.
Cette condition suburbaine est bien sûr commune à de nombreux pays. Nous en arrivons
à designer les Pays-Bas comme le « New Jersey de l’Europe »…
Mais le fond du problème réside dans la trop grande facilité d’urbaniser les Pays-Bas :
le prix des terrains est faible, ce qui ne favorise pas la création de situations de mixité
ou de densité. C’est très différent en Suisse par exemple, où près de 60 % des ménages
sont locataires de leur habitation et où le pourcentage d’appartements en étages est
important. Les parcelles sont en moyenne beaucoup plus petites et les propriétés
très fragmentées. Je pense que cette question de parcellaire est essentielle et j’imagine que
l’on pourrait développer aux Pays-Bas un système de découpage artificiel du parcellaire
afin de générer un développement moins rapide, en inventant aussi de nouveaux modes
opérationnels d’intervention sur ces parcelles.
JPPD : Réduire la disponibilité de sol pour contrôler la densité ? Pourtant en travaillant
sur les cartes de cet ouvrage et en regardant les systèmes d’urbanisation hollandais dans
le détail, il se dégage une impression de régulation assez forte, comme vous le rappeliez
à l’instant. Il y ainsi des villes qui ont, au cours des dernières décennies, développé
leur urbanisation de manière équilibrée les unes par rapport aux autres : Amsterdam,
Utrecht, Rotterdam.
Il y a donc bien un outil de contrôle qui existe traditionnellement aux Pays-Bas. En Suisse,
il n’y a pas tout à fait cet outil… Quant à la France, elle est encore à sa recherche, l’État
ayant quelque peu disparu et les collectivités essayant d’inventer de nouvelles structures
d’intervention territoriale.
54

Interview with Kees Christiaanse
The Dutch Model
Jean-Pierre Pranlas-Descours [JPPD]: Let’s start by talking about scale, particularly that of
the region. Is this the most appropriate scale for thinking about density? In this book we have
focused on the Dutch example of the Randstadt and a particular landscape of density in
the province of Utrecht. Do you think that certain regions in the Netherlands are well suited
to the development of best practices? If so, then why? And finally, why do other countries
in Europe have trouble with this type of construction?
Territory I Interview
Territoire I Entretien
Kees Christiaanse [KC]: The Netherlands is a real paradox! On the one hand, it is a small
country with a lot of people—and where there are 1,300 inhabitants per square mile on
average—while on the other hand, urban development is conceived of on a large scale.
In that sense, the Netherlands is very different from Belgium, Switzerland, or Denmark,
where land use is much more fragmented, with smaller lot sizes that make urban
development a lot harder. Historically, this particular situation emerged out of the need to
manage the water on a collective level, which necessitated close collaboration and a distinct
culture of civil engineering that was able to deal with large tracts of land at once. Whether
they belonged to the state, to the provinces, or to the municipalities, many areas were
developed all in one go. That is why in the Netherlands urban planning takes place on a
larger scale than it does elsewhere and can also seem to happen more quickly. Sometimes
though, we run the risk of building huge monofunctional neighborhoods that end up
lacking diversity. The cultural horizon of sixty to eighty percent of the Dutch population is
that of single-family dwelling home ownership. Such aspirations result in neighborhoods
of low density.
Of course, this suburban condition is common to many countries all over the world.
For that reason, we often think of the Netherlands as the “New Jersey of Europe.” The
problem is that urbanization in the country is really easy because land is cheap and
developers are not incentivized to create diverse or dense living spaces. In Switzerland
the situation is very different—more than sixty percent of households rent their homes, and
there is a higher percentage of multi-level apartment buildings. Also the lot sizes are much
smaller and property ownership is more fragmented. The issue of plot structure is essential.
In the Netherlands, we were able to create a system of artificial plot division in order to slow
development, all the while inventing new practices of intervention on the parcels.
JPPD: Are you saying that we should reduce the availability of land in order to favor density?
Yet when one examines the maps in this publication and the systems for Dutch
urbanization, there seems to be a significant amount of regulation, which you’ve just
mentioned. In the last few decades, a number of cities have chosen to urbanize in
a relatively balanced way in relation to each other: Amsterdam, Utrecht, then Rotterdam.
So it is clear that there is a traditional method of control in the Netherlands. In Switzerland,
however, this instrument doesn’t exist… and in France we are looking for one now that the
state has withdrawn and the regional and local authorities are seeking new forms
of intervention.
55

Entretien avec Kees Christiaanse
Territory I Interview
Territoire I Entretien
Genève est aussi une ville qui souhaite s’étendre : il y a beaucoup de projets de densification,
une ambition politique pour développer de 2 500 à 3 000 logements par an pendant vingt ans.
Il y a une résistance très forte qui oppose systématiquement l’agriculture et la ville. Certes,
on arrive à trouver d’autres localisations pour l’agriculture, mais on ne réfléchit jamais
à la question de savoir comment inventer de nouveaux modèles de coexistence.
KC : En Suisse, en Hollande et en Allemagne, les surfaces agricoles sont encore assez proches
de la ville centre. Mais je dois dire que je ne suis pas un admirateur de l’agriculture urbaine.
Je n’y crois pas. Certes, l’économie fonctionne mais si l’on raisonne en termes de quantité
productive, celle-ci est négligeable. Ce n’est donc pas un effort sérieux, car il ne se situe pas
à l’échelle des discussions sur les surfaces réellement nécessaires. Prenons l’exemple
de Singapour : on y produit les légumes dans des fermes verticales, mais le problème
de cette forme d’agriculture est que l’on ne peut produire que des légumes verts, donc
aucune nourriture de masse comme la pomme de terre, le riz et le blé. Toutefois, je pense
que l’agriculture urbaine est utile à l’évolution des mentalités. Cela œuvre pour une forme
d’interpénétration entre le paysage et la ville. C’est pour moi l’une des tâches les plus
importantes pour les urbanistes d’aujourd’hui. De ce point de vue, l’exemple de la France
est catastrophique : je pense aux grands centres commerciaux et les grandes infrastructures
qui leur sont associés, avec leurs dizaines de ronds-points. On s’approche même d’une situation
dans laquelle la périphérie cannibalise l’intérieur des villes…
Densité et mixité
JPPD : Cela m’amène justement à la question des formes de la densité, qui pose également
la question de la mixité… C’est un thème récurrent. Est-ce que la mixité est la condition
de la densité ? Sur quelle forme de mixité peut-on réinterroger la densité ?
KC : C’est une question d’échelle et de situation. On parle beaucoup des conditions de
l’urbanité, et on observe que cette urbanité n’est pas le seul résultat de la mixité,
mais plutôt d’une forme d’agrégation entre plusieurs petites unités monofonctionnelles.
Ces confrontations produisent des configurations spatiales particulières, des situations
d’interaction et de rencontre, qui encouragent cette condition urbaine de mixité et d’urbanité.
Il est très important de souligner cela : la mixité, ce n’est pas simplement associer
un maximum de fonctions, c’est l’association délicate de petites unités monofonctionnelles
dans une configuration d’interaction. À Toronto par exemple, le quartier le plus vivant et
urbain est Queen’s Street West. C’est un quartier qui s’est constitué au début du XX e siècle
avec des maisons sur rue, des terrasses, un quartier majoritairement résidentiel. Finalement
la mixité est parfois une sorte de mythe, même si lorsque l’on observe la banlieue parisienne,
on se dit qu’il manque certaines interactions entre les différentes fonctions de la vie.
JPPD : Le plus frappant, c’est que certains points de la périphérie sont parfois incroyablement
intenses, comme en Seine-Saint-Denis (au nord de Paris), et qu’entre ces points il peut y avoir
des zones de déshérence sociale et urbaine. C’est un phénomène que l’on observe dans
beaucoup de métropoles du monde.
60

Interview with Kees Christiaanse
Middle Ages! Geneva is also a growing city, with densification projects and the political
ambition to develop 2,500 to 3,000 housing units per year for the next twenty years. There
is always a strong sense of resistance that pits agriculture against the city. Indeed, we can
find other places for the location of agricultural activity, but we never think about how to
invent new types of coexistence.
Territory I Interview
Territoire I Entretien
KC: In Switzerland, in the Netherlands, and in Germany, agricultural lands still remain close
to the city center. But to tell you the truth, I am not really a fan of urban agriculture. I
just don’t see it working. Of course, the economy of it is okay, but in terms of productive
capacity there isn’t enough of an end result. So it’s more of a hobby than anything, because
the surface areas aren’t big enough. Singapore is an example: they produce vegetables
in vertical farms but the problem with that type of agriculture is that you can only ever
produce green vegetables, not staple foods such as potatoes, rice, and wheat. Nonetheless,
I do think that it is a useful practice in that it gets people thinking. It promotes integration
between the countryside and the cityscape, which is in my opinion one of the most
important things that urbanists should be thinking about today. In France, this is a real
mess—there are strip malls with all the accompanying infrastructure, and all those traffic
circles! We’ve almost reached the point where the periphery takes over the center.
Density and Mixed-use Development
JPPD: That brings me to the issue of morphology, which if we’re talking about density, also
brings up the question of mixed-use development—it’s a recurring theme. Is mixed use a
precursor for density? And what type of mixed use does density require?
KC: That depends on both scale and situation. So what we’re talking about is urban living,
and it becomes clear that the urban character isn’t directly the result of mixed use, but
rather something like an aggregation of small monofunctional units. The confrontations
that follow result in particular spatial configurations—the interactions and meetings
encourage such an urban condition. Let me underline this important point: mixed-use
development is not just about throwing a maximum number of functions together—it is
about orchestrating the subtle associations between small homogenous units within a larger
configuration of interactions. One example of this is the city of Toronto, in Canada, where
the most lively and “urban” neighborhood is Queen Street West. The buildings date back to
the beginning of the twentieth century: houses on the streets with front porches and back
patios—it is an area that basically seems residential. In the end, mixed-use development is
occasionally a myth, because even when we look at the Paris suburbs we can tell ourselves
that they lack a certain number of interactions between lifestyle elements.
JPPD: Definitely. The thing that really stands out in that regard is the intensity of certain
spaces in the periphery, such as Seine-Saint-Denis in the north of Paris. Between these
nodes are areas of social and urban dormancy. This aspect is shared between many of the
world’s metropoles.
61

s u b u r b a n
péri-urbain
Bottière-Chênaie District in Nantes (FR)

Bottière-Chênaie District in Nantes (FR)
Program I Suburban I Statement
Programme I Péri-urbain I Constat
Site and Location of the Bottière-Chênaie District
At the beginning of the 1950s, the district of Doulon, which had been annexed by Nantes in 1908, still
only consisted of vast expanses of market gardens with a peppering of housing estates and industrial or
commercial lots whose uses were mostly linked to the railway boom—the district was indeed historically
one of railway workers.
Le site de Bottière-Chênaie
Au début des années 1950, le quartier de Doulon (annexé à la ville de Nantes en 1908) n’est encore
qu’un vaste espace maraîcher dans lequel se développent ça et là des lotissements et quelques
activités, liées principalement à l’essor du chemin de fer – le quartier Doulon est historiquement celui
des cheminots.
81

POST-INDUSTRIAL
post-industriel
Havneholmen and Havnestad Districts, Sydhavnen in Copenhagen (DK)

Havneholmen and Havnestad Districts, Sydhavnen in Copenhagen (DK)
Dybbølsbro
Brygge Broen
Landscape I Post-industrial I Territorial Link
Paysage I Post-industriel I Lien territorial
Amager
Park
Water as a Foundation for the Spatial Project: a New Relationship
The redevelopment of the former harbor of Sydhavnen is more than just the straightforward but
expensive decontamination of a brownfield site. It intends to radically transform part of the city and
to reactivate it by way of recreational activities, especially aquatic ones. To achieve this, the project
redevelops and greatly increases the number of interfaces between the public space and the waterfront.
New basins are built for marinas, the quays are transformed into linear parks, and the numerous floating
swimming pools symbolize the reversal of the image and of the uses of the polluted industrial port.
Transversal connections of soft mobility also open up the site at the metropolitan scale. A new walkway
(Brygge Broen) connects the district to Amager Park, and a bicycle bridge (cycle slangen) passes through
the docks and connects the intermodal hub of Dybbølsbro with the city center.
Un nouveau rapport à l’eau comme fondement du projet territorial
La reconquête de l’ancien port de Sydhavn ne peut se résumer à une simple et coûteuse opération
de dépollution : elle vise la transformation radicale d’un morceau de ville et sa réactivation à travers
le thème des loisirs, en particulier aquatiques. Pour cela le projet requalifie et multiplie les interfaces
entre espace public et eau. De nouvelles darses sont destinées à des ports de plaisance, les quais sont
transformés en parc linéaires et les nombreuses piscines flottantes symbolisent le renversement d’image
et d’usage du port industriel pollué.
117

Entretien avec Henri Bava
qui s’invente. On a donc un espace où il faut sentir le moins possible la « patte »
du paysagiste ou de l’urbaniste qui est intervenu. Je crois que cela ne pose aucun problème.
De toute façon, les villes n’ont plus les moyens d’entretenir leurs espaces, surtout s’ils ont
vocation à s’agrandir. Encore une fois, il faut retrouver le fil conducteur : éviter que
cet espace de liberté ne devienne le bastion fermé des uns ou des autres. L’importance est
de créer des liens sur le long terme.
JP : Un peu comme un urbaniste ?
HB : Oui, c’est bizarre parce que lorsque j’ai commencé mon activité de paysagiste, on ne
faisait rien comme des urbanistes : par exemple on commençait par la ville plutôt que par
la voirie. En tant que paysagiste, on s’intéresse à ce que j’appellerais le « socle géographique »
et, sur ce socle, on a des éléments construits. Paul Chemetov disait en regardant une carte
de grande périphérie parisienne : « Bon, je vois bien des points, et des lignes, et je vois
des grandes surfaces blanches.» Les points sont des éléments construits, qui sont occupés
par les architectes, et les lignes sont des infrastructures, car il y a aussi des ingénieurs.
Mais qui va s’occuper de tous ces blancs ? Ces blancs, ce sont des socles géographiques.
Il ne faut pas forcement s’en occuper en dessinant. Il ne s’agit pas de domestiquer mais
de penser : comment construire, où construire, comment faire, comment placer, mais aussi
comment ne pas construire et créer les espaces publics, comment trouver les lignes de force
qui s’appuient sur des éléments qui devraient rester intangibles ? Et, à partir de là, laisser
le plus de potentiel possible aux populations.
Le paysage de la dédensification
Landscape I Interview
Paysage I Entretien
JPPD : On observe aujourd’hui certains phénomènes de dédensifications flagrantes.
Ces phénomènes ont toujours fonctionné dans l’histoire, par cycles de constructionabandon-reconstruction.
Aujourd’hui on remarque que dans certaines régions, comme en
ex-Allemagne de l’Est par exemple, plusieurs villes sont dans des périodes de dédensification :
c’est notamment le cas des anciennes villes industrielles… On trouve aussi ce phénomène
en Espagne : dans la grande banlieue de Madrid par exemple, on voit de grands quartiers
neufs avec à peine 10% d’occupation… Quel impact tout cela a-t-il sur le paysage et sur
le rapport au paysage ?
HB : En Allemagne, c’est un nouveau modèle de paysage qui a été inventé dans la Ruhr :
un paysage à la fois industriel et naturel, un paysage de reconquête végétale. Et les ruines
industrielles conservées apparaissent un peu comme les folies des parcs anglais du XIX e
siècle. Dans ce phénomène des « shrinking cities » (Schrumpfende Städte en allemand),
je vois beaucoup d’opportunités pour repenser l’espace urbain, pour réintégrer l’agriculture,
pour créer des jardins partagés ou réintroduire des boisements forestiers urbains. Il y a
effectivement en Allemagne un courant qui valorise cette idée de dédensification. Je relie
également ce processus à celui de la réutilisation du patrimoine. L’exemple des artistes
de l’ex-Allemagne de l’Est qui investissent les grandes barres de la période soviétique est
intéressant. Ils ont en quelque sorte transformé ces bâtiments en vastes jardins verticaux.
132

Interview with Henri Bava
to be realized in the park, and they have been pivotal in igniting the spark of a vibrant
neighborhood. Connected to the Seine River, it is a highly-planned park that manages both
storm water and water runoff. It is also a civil engineering structure in that sense. In that
project, we emphasized public use, and yes, design really does enable the use of public
spaces. Nevertheless, when a landscape becomes a place for “togetherness” more than
anything else then we have to go back to the issue of design because we do not know how
it came about. It’s the same trend as the “architecture without architects” that architects
are experiencing. We are dealing with spaces where the influence of landscape planners
and urban planners must remain out of sight. I actually don’t think that that is a problem at
all. In any case, cities do not have the funds to maintain public spaces, especially if they are
set to expand. Again, we must remember what the guiding principle is to maintain these
places as spaces of freedom, and protecting them against being turned into community
strongholds. So, we attempt to do just that. What is important is to cultivate lasting
relationships and linkages.
JPPD: … A bit like an urban planner, I suppose?
HB: Well, indeed. It’s actually quite strange because when I started in landscape design,
we were very unlike urban planners. We’d start by addressing the cityscape rather than
the street network. We landscape planners take interest in what I’d call the “geographic
substratum”—and it so happens that on this substratum are there constructed features.
As he was facing a map of the outer periphery of Paris, Paul Chemetov is said to have
remarked: “Well, I can see some dots, some lines, and also some large, white surfaces.”
The “dots” are constructed features, the prerogative of architects, and the lines represent
infrastructure, because there are also engineers. But who is going to take care of all these
“blank spaces”? The “blanks” are geographic substrata. It is not absolutely necessary to
draw something up in order to engage with them. It is not simply a case of domesticating
these spaces but rather of thinking them through. How and where we should be building
not only constructions but public spaces? Moreover, where and how shouldn’t we be
building public spaces? Where can we find the intangible lines of force that make up
the urban assemblage, and from there open up a maximum level of opportunities to its
inhabitants?
Landscape I Interview
Paysage I Entretien
“De-densified,” “Shrinking” Landscapes
JPPD: In many places we are now seeing prominent instances of urban shrinkage. This is
something that has always existed in history, settlements both wax and wane. These days,
outmigration is happening in places such as in old industrial cities in former East Germany
but also in Spain. In the outer suburbs of Madrid for instance, there are large, new districts
that have occupancy rates of barely ten percent! What is the impact of this movement on
landscapes and to the human-landscape relationship?
HB: In Germany, a whole new model of landscape was invented in the Ruhr region: both
industrial and natural, it is a landscape of triumphant vegetation. The preserved industrial
ruins give a similar feel to the follies of eighteenth century gardens. I see many opportunities
to rethink urban spaces in these shrinking cities (called Schrumpfende Städte in German),
for instance by reinstating agriculture, creating communal gardens, and reintroducing urban
forests. There is a current of thought in Germany that values de-densification. I relate this
to the reuse of built heritage. The example of the artists from former East Germany who
take over large, Soviet-style tower blocks is very interesting. In a way, they have managed to
transform these buildings into vast vertical gardens.
133

Bottière-Chênaie District in Nantes (FR)
Housing I Suburban I Imbrication
Habitat I Péri-urbain I Imbrication
Pooling Urban Practices: Rising to the Challenge of the Periphery
The founding strategy of the project was to combine different housing formats within the same
operation. Six-storey collective buildings are developed next to intermediary and individual housing
units stacked over two or three levels. These residential units share a number of common spaces:
underground parking lots, gardens, and squares. In order to intersect the collective and the individual
dimensions, the collective housing units have very wide loggias that are protected with a form of light
blinds, which provide some intimacy to these external places and hence serve as a direct reference
to individual housing.
Mutualisation des pratiques urbaines : le défi de la périphérie
L’association de plusieurs typologies de logements au sein d’une même opération constitue la stratégie
fondatrice du projet. Ainsi, des bâtiments collectifs de six niveaux se développent en association avec
des logements intermédiaires ou individuels groupés sur deux ou trois niveaux, tout en partageant
des espaces communs : parkings enterrés, jardins, squares. Afin de croiser cette dimension collective et
individuelle, les logements collectifs proposent des loggias de grande largeur protégées par des systèmes
semi occultants, donnant une intimité à ces espaces extérieurs, référence directe à l’habitat individuel.
150

Bottière-Chênaie District in Nantes (FR)
Housing I Suburban I Perception
Habitat I Péri-urbain I Perception
151

îlot de l’Arc de Triomphe in Saintes (FR)
Requirements – Conditions
Housing – Habitat
Landscape – Paysage
Program – Programme
Territory – Territoire

Project Process and Timeline
The project by the architecture firm BNR provided an appropriate response to the deterioration of
the historical center with its heritage approach targeting comfort and beautification. Beyond that, it called
into question the relationship that residents have to the city center, given the urban and demographic
dynamics that prevail at the scale of the extended city. This approach builds on general objectives that had
been clearly established from the very outset by the municipality such as restoring the attractiveness
of the center for certain categories of the population, including families with children. The diversity
of typologies used (access to property, rented social housing, houses with gardens in the center of
the block, and small collective units) makes it possible to renew the appropriation of the neighborhood
whilst revealing its geographic and historical characteristics.
Through its work on a single city block, BNR is, in fact, an entire urban project that draws on urban
continuities between two overstretched cores—the Abbaye des Dames and the historical center on
the Left Bank—by building on the enhancement of the alleyways, which makes up the unique character
of the project. Through them, the heritage qualities of the urban fabric of this ancient suburban
development are revealed. Furthermore, the large number of studies and the distribution of the project
over several sites have brought about a series of operations addressing public spaces in its wake: the
creation of a silo parking lot, a speed restriction zone, the enhancement of public places, and so on. All
of these urban interventions demonstrate a profound change in uses and imagery in the city center.
Le projet de l’agence d’architecture BNR n’apporte pas seulement une réponse de confort ou
d’embellissement (patrimonialisation) à une situation de centre ancien dégradé : elle questionne aussi
la manière d’habiter le centre, face aux dynamiques urbaines et démographiques à l’échelle
de l’agglomération. Cette démarche s’appuie sur des objectifs d’ordre général clairement établis par
la municipalité dès le départ, notamment redonner de l’attractivité au centre pour certaines catégories
de population, dont les famille avec enfants. La diversité des typologies proposées (accession à
la propriété, locatif social, maison avec jardin en cœur d’îlot, petit collectif) permet de renouveler
l’appropriation du quartier en révélant ses caractéristiques géographiques et historiques.
À partir du travail sur un îlot, BNR propose un projet urbain qui établit des continuités urbaines entre
deux polarités distendues – l’Abbaye aux Dames et le centre historique rive gauche – en s’appuyant sur
la mise en valeur des venelles, dispositif central du projet qui révèle les qualités patrimoniales du tissu
urbain de ce faubourg. Enfin, la multiplication des études et la répartition du projet sur plusieurs sites
entraînent dans leur sillage une série d’opérations parallèles et successives concernant l’espace public :
création d’un parking silo, zone de circulation à vitesse réduite, mise en valeur des places publiques…
Tout cela marque un véritable changement de dynamique d’usage et d’image pour le centre-ville.
Architect: BNR Babled-Nouvet-Reynaud architectes, Laurent Berger SETEC TPI
Client: SEMIS (Société d’économie Mixte de Saintonge)
Project Sponsor, organizer of the participation in the EUROPAN competition:
Municipality of Saintes
Site: Îlot de l’Arc de Triomphe, Saintes, Charente-Maritime
Program:
64 housing units in 21 buildings, as follows:
- 35 new units / 29 rehabilitated units
- 38 rented social housing units / 26 units for private ownership
- 53 units in collective housing / 11 individual units
2 commercial premises, underground parking lot (30 spaces) and on-street parking and development
of public spaces (alleyways)
Site Area:
Net floor area: 58,566 sq.ft. (5,441 m²) – Habitable space: 47,049 sq.ft. (4,371 m²)
Total project perimeter: 64,648 sq.ft. (6,006 m²)
Costs:
Total costs (including external fixtures, alleyways and stone walls): 4,252,577 €
which amounts to 90 € per sq.ft. of habitable floor area.
Funding:
For the urban project: SEMIS and French state (PUCA and DGUHC subsidies)
For the housing units: SEMIS, City of Saintes (subsidies), French State (land, and DAPA subsidy),
Département of Charente-Maritime (subsidies), Caisse des dépôts et Consignation (PLA credit), sales
revenue (transfer to private ownership).
Key Dates:
1988 Substandard Housing Clearance Act
1993 BNR wins the europan competition
2000 Demolition
2005 Delivery
Project Requirements and Process
Les condition du projet et processus
175

Havneholmen and Havnestad Districts, Sydhavnen in Copenhagen (DK)
Le littoral de Copenhague, dans son contour comme dans son sol, est modelé par le développement
de l’activité portuaire internationale de la ville au XIX e siècle. Aux portes de la ville, le site de Sydhavn
se développe ainsi au début du XX e siècle à la jonction des nouvelles infrastructures de transports
terrestre et maritime. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un projet territorial à l’échelle
du grand Copenhague, le Finger Plan, structure l’accroissement de l’activité portuaire et essaie de
canaliser l’urbanisation accélérée de la capitale pendant la seconde moitié du XX e siècle. À partir des
années 1980, les mutations industrielles qui libèrent de larges emprises foncières confirment la nécessité
de penser la reconversion des friches portuaires à l’échelle de la métropole et son identité en devenir.
En 1992, le renforcement de la gouvernance métropolitaine de Copenhague s’accompagne
d’une planification à l’échelle transfrontalière liant le développement de Copenhague à celui de Malmö
en Suède. De nouvelles structures publiques d’aménagement puissantes permettent de faire converger
les investissements tant publics que privés afin d’inciter les entreprises et les jeunes foyers à rester en ville.
La nécessité d’une entreprise de dépollution de Sydhavn pour envisager sa reconversion engage la ville
dans un chantier à grande échelle en réorganisant son système d’assainissement et en fondant
une nouvelle identité avec un nouveau rapport de la ville à l’eau.
Nouveau doigt « aquatique » du Finger Plan, le site participe au développement d’un axe programmatique et
spatial qui décline nouveaux habitats, nouvelles infrastructures, construction d’équipements,reconversion
de bâtiments industriels et de sites militaires autour du thème « vivre et habiter au bord de l’eau ».
184

Project Process and Timeline
Sydhavnen in Copenhagen (DK)—Post-Industrial
The Copenhagen waterfront is modeled by the development of the international harbor of the Danish
capital during the nineteeth century. Located at the gates of the city and at the crossroads between new
road and port infrastructure, the site of Sydhavnen followed suit in the twentieth century. Following the
Second World War, the so-called “Finger Plan”—large-scale spatial planning at the scale of the Greater
Copenhagen—was designed both to support the increase of port activities and to channel the accelerated
urbanization during the second half of the twentieth century. After the 1980s, industrial change brought
about the release of large tracts of land and confirmed the need to plan for the reconversion of the
harborside industrial brownfield sites at the scale of the conurbation and to define its emergent identity.
In 1992, the reinforcement of the metropolitan governance of Copenhagen went hand in hand with
large-scale transborder spatial planning initiative that linked the development of Copenhagen to that
of Malmö in Sweden. New and powerful public spatial planning entities were set up in order to bring
about the convergence of public and private investment and to induce companies and young families
to stay in town. Decontamination was a prerequisite to the reconversion of Sydhavnen. For that
reason, the city became engaged in large-scale public works and reorganized its sewage system. It
emerged with a new identity and a new relationship to its waterfront. Sydhavnen is the new “aquatic”
finger in the Finger Plan. It is a part of a new programmatic and spatial pillar that involves new
housing formats, new infrastructure, new amenities, and the reconversion of industrial buildings and
military sites under the theme of “living on the waterfont.”
Project Requirements and Process
Les condition du projet et processus
185

Biographies
Jean-Pierre PRANLAS-DESCOURS
Architect and urban planner—www.pdaa.eu
Having graduated from France’s école d’Architecture de Versailles in 1982 and the école
des Hautes études en Sciences Sociales (EHESS) in 1984, Jean-Pierre became a laureate
of the Academy of France in Rome and spent two years in residency at the Villa Medicis,
between 1986 and 1988. An expert in architecture, design, and urban and regional
planning, he founded the firm Pranlas-Descours Architecte Associés, and has taught at the
école Nationale des Ponts et Chaussées. Since 2004 he has been a professor at the école
Nationale d’Architecture de Paris-Malauqais and has curated several exhibitions, including
the 2003 Archipel métropolitain, territoires partagés, which was the first exhibition entirely
devoted to the Parisian metropolis.
Architecte et urbaniste — www.pdaa.eu
Diplômé de l’école d’Architecture de Versailles en 1982 et de l’EHESS en 1984, il a été lauréat
du concours de l’Académie de France à Rome et pensionnaire de la Villa Médicis entre 1986
et 1988. Il exerce son activité dans le domaine architectural, du design, des projets urbains
et territoriaux. Il est le fondateur de Pranlas-Descours Architecte Associés. Il a enseigné à
l’école Nationale des Ponts et Chaussées et il est professeur à l’école Nationale d’Architecture
de Paris-Malaquais depuis 2004. Il a été commissaire de nombreuses expositions,
dont en 2003 L’Archipel métropolitain, territoires partagés, première exposition consacrée
à la métropole parisienne.
Kees CHRISTIAANSE
Architect and urban planner—www.kcap.eu
With a degree from TU Delft in the Netherlands, Kees Christiaanse worked for the OMA
architecture firm from 1980 to 1989 before opening his own practice, Kees Christiaanse
Architects & Planners (KCAP). Their offices were first in Rotterdam, then were extended
to Zurich (in 2006), and to Shanghai (in 2011). Kees Christiaanse has curated several
exhibitions, including the Rotterdam Architecture Biennial in 2009, and taught courses in
architecture and urban planning at TU Berlin from 1996 to 2003, and at ETH in Zurich.
Architecte et urbaniste — www.kcap.eu
Diplômé de la TU Delft, Kees Christiaanse travaille d’abord au sein de l’agence OMA de 1980
à 1989. Il créé ensuite sa propre structure Kees Christiaanse Architects & Planners (KCAP)
en 1989 à Rotterdam puis ouvre de nouveaux bureaux à Zurich (2006) et à Shanghai (2011).
Il a été commissaire de nombreuses expositions, notamment de la Biennale internationale
d’Architecture de Rotterdam en 2009. Il a enseigné l’architecture et l’urbanisme à la TU
Berlin de 1996 à 2003, puis il est professeur à l’ETH de Zurich depuis 2003.
Marc ARMENGAUD
Philosopher—www.awp.fr
In 1994, Marc Armengaud earned his DEA (Diplome d’Etudes Approfondies) in
Philosophy, and in 2003, partnered with two associates to found the firm AWP, Agence de
Reconfiguration Territoriale. His role in the firm is to conduct research and experimentation,
and has included curating, particularly the 2013 Paris la Nuit exhibition at Pavillon de
l’Arsenal. A regular contributor to the Revue d’Architecture, he has been a professor at the
école Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais since 2009.
194

Biographies
Philosophe — www.awp.fr
Titulaire d’un DEA (Diplôme d’études Approfondies) en philosophie en 1994, Marc Armengaud
fonde avec deux associés AWP, Agence de Reconfiguration Territoriale, en 2003. Il dirige
au sein de l’agence les projets de recherche, d’expérimentation et de commissariat, dont
l’exposition Paris la Nuit au Pavillon de l’Arsenal (2013). Collaborateur régulier de la revue
D’Architecture, il enseigne à l’école Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais
depuis 2009.
Henri BAVA
Landscape architect—www.agenceter.com
After having been awarded a degree from the école Nationale Supérieure de Paysage de
Versailles in 1984, Henri Bava founded Agence Ter with two associates in 1986. Then from
1996 to 1998, he was president of the Féderation Française du Paysage, and in 2007 he
received France’s Grand Prix National du Paysage. Henri Bava has been a professor at the
faculty of Architecture in Karlsruhe in Germany since 1998, and a guest professor at Harvard
Graduate School of Design since 2011.
Paysagiste — www.agenceter.com
Diplômé de l’école Nationale Supérieure de Paysage de Versailles en 1984, Henri Bava fonde
l’Agence Ter avec deux associés en 1986. Il est président de la Fédération française du paysage
de 1996 à 1998 et reçoit le Grand Prix National du Paysage en 2007. Henri Bava est
professeur à la faculté d’architecture de Karlsruhe en Allemagne depuis 1998 et professeur
invité à la Harvard Graduate School of Design depuis 2011.
Alain SALLEZ
Economist
With a degree from ESSEC Business School in 1961, Alain earned his doctorate in Economy
and Business Administration in 1970 (from the Faculté de Droit et des Sciences Economiques
de Paris I), and was awarded an Eisenhower Foundation fellowship in 1971. As a specialist
in urban economy and regional development, Alain Sallez is an honorary professor at ESSEC
and has been a professor at the école nationale des ponts et chaussées. He is the director
of the Institute des Villes, du Territoire et de l’Immobilier, chairman of the urban planning
branch of the national scientific committee (CNRS), and an international expert for the
United Nations.
économiste
Diplômé de l’ESSEC en 1961, Alain Sallez est Docteur en économie et administration des
entreprises en 1970 (Faculté de Droit et des Sciences économiques de Paris I) et titulaire
de l’Eisenhower Foundation fellowship en 1971. Spécialiste en économie urbaine et
en développement régional, il est aujourd’hui professeur honoraire à l’ESSEC et a été
professeur à l’école nationale des ponts et chaussées. Il est directeur de l’Institut des Villes,
du Territoire et de l’Immobilier, chairman du comité scientifique de la recherche urbaine
(CNRS) et expert international auprès des Nations Unies.
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