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Magazine final

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Soyons le changement !<br />

Pour vous remettre dans le contexte, en mars 2010, elle<br />

apprenait qu’elle avait le cancer et le médecin lui donnait<br />

seulement deux ans à vivre. Presque sept ans plus tard,<br />

elle est toujours ici avec nous pour notre plus grand plaisir.<br />

Entrevue cœur à cœur avec une femme formidable !<br />

Johanne me confie qu’elle est persuadée d’être à la fin<br />

d’un cycle de sept ans et que contrairement aux autres<br />

récidives, celle-ci est plus éprouvante. Une récupération<br />

plus lente, des difficultés physiques mais elle se<br />

rassure en se disant que la vie lui envoie un message<br />

clair : il est maintenant temps de t’apaiser et d’avoir confiance.<br />

De prendre du temps pour soi et de prendre le<br />

temps de savourer la vie.<br />

Est-ce que tu crois que la fin de ton cycle est un<br />

signe que la nouvelle Johanne doit émerger ?<br />

Je ne sais pas si c’est une nouvelle Johanne mais c’est une<br />

Johanne qui est transformée, en évolution ou évoluée.<br />

Lorsque tu es malade pendant plusieurs années, tu ne<br />

peux pas vivre ta vie, mais moi, j’ai eu la chance d’être<br />

propulsée par une énergie qui est à l’intérieur de moi.<br />

Une des grandes peines que j’ai dans ma vie c’est de<br />

ne plus jouer, de ne plus être actrice, c’est un deuil que<br />

je n’arrive pas à faire. Je suis également déçue car la<br />

maladie me limite et ça joue sur le mental.<br />

C’est exactement ce que tu mentionnais dans le Journal<br />

de Montréal en 2014, ressens-tu encore cette même<br />

émotion aussi intensément ?<br />

OUI ! J’aimerais faire ce deuil mais je me questionne : si<br />

je fais le deuil, ça signifie que je ne jouerai vraiment plus<br />

mais en même temps je ne joue plus en ce moment ! La<br />

maladie a fait en sorte que j’ai dû choisir mes luttes.<br />

Est-ce que le fait de ne plus faire de télé va t’obliger<br />

à avoir un tout autre rôle, un rôle pour éveiller des<br />

consciences, faire des conférences, etc ?<br />

OUIII ! C’est tout à fait ça et je dois l’accepter. Mais je<br />

suis rendue dans ma vie à aller dans des formations personnelles<br />

pour avoir des connaissances approfondies et<br />

pouvoir les transmettre.<br />

Un peu plus tôt tu parlais de l’énergie qui t’habite. Mais<br />

d’où elle vient cette énergie ?<br />

J’essaie d’avoir une théorie là-dessus ! Je crois que le fait<br />

d’avoir eu la chance de faire du théâtre, de l’improvisation,<br />

m’a beaucoup aidé. Lorsqu’on entre en scène, nous<br />

devons ressentir la bonne énergie pour habiter notre<br />

personnage. Je pense que tout le temps de ma maladie<br />

,c’est ce qui m’a aidé. Il y a quelque chose d’inexplicable,<br />

c’est l’énergie et la lumière que j’ai en moi. Ce que je peux<br />

expliquer, c’est que j’habite mon corps pour aller chercher<br />

l’énergie qu’il me faut pour faire ce que j’ai à faire.<br />

« The show must go on » !<br />

Est-ce que tu crois que le temps que la maladie t’oblige<br />

à prendre te fait prendre conscience de ta vulnérabilité<br />

pour, par la suite, le transmettre aux femmes et leur<br />

dire : « C’est correct d’être vulnérable » ?<br />

Tout à fait ! Mais je ne sais pas comment je vais le<br />

sortir. En ce moment, j’ai beaucoup de difficulté avec<br />

le fameux « Tout est parfait ! ». Mais je me dis OK la<br />

vie en ce moment ne fait pas ton affaire mais tout est<br />

bien organisé car ça me permet de travailler sur mes<br />

programmes, mes conférences, etc. Je dois m’apprendre<br />

ce que je tente d’apprendre aux autres. C’est<br />

ma partie féminine qui doit prendre soin de moi et en<br />

ce moment la vie m’oblige à le faire.<br />

« Je souffre en ce moment. Ce fut vraiment<br />

une opération difficile celle-là »<br />

Et pourquoi ne pas le vivre tout simplement ?<br />

Oui le vivre, c’est vrai, mais ma difficulté en ce moment<br />

est de ne pas être en représentation.<br />

Je suis en processus de vie et non de mort. Nous avons<br />

une pulsion de vie à l’intérieur de nous qui est inimaginable.<br />

Nous devons aller dans notre imaginaire, lâcher<br />

prise et ne pas prendre pour acquis tout ce qu’on entend.<br />

Tu dois croire en quelque chose que ce soit avec le cancer,<br />

avec la dépression, peu importe ce que tu vis. Choisir<br />

à qui l’on donne le premier rôle, ce qui te définira.<br />

Nous sommes plus que des mots, que des définitions. Nous<br />

sommes quelque chose qui ne s’explique pas. Nous ne sommes<br />

pas défini par la maladie, autour de ça, il y a quelqu’un !<br />

Dans un moment d’émotion palpable, elle me lance :<br />

« Je pense que je suis une personne pleine de contradictions<br />

à l’intérieur. Il faut que je sois calme mais<br />

en même temps il y a tellement de tempêtes a l’intérieur<br />

de moi. Il y a des moments où je n’ai pas envie<br />

d’entendre des trucs sur les vibrations ou le fameux<br />

« It’s ok, it’s a process », mais en même temps, c’est<br />

apaisant de croire que tout est parfait. »<br />

« L’essentiel n’est pas de redevenir comme avant, ce qu’il<br />

faut faire, c’est garder qui je suis maintenant avec ce que<br />

j’ai vécu. Il faut adopter une hygiène de vie pour cesser<br />

l’auto-sabotage. Utilise l’imagination, la créativité, la<br />

prière, l’hypnose, la méditation, le rire, invente-toi tout<br />

ce que tu veux pour t’aider. Travaille ton tonus et ta<br />

flexibilité car ça apporte aussi dans la tête et le cœur. »<br />

Claudine Rainville<br />

Chroniqueuse Inspire-toi !<br />

Femme de cœur qui sait utiliser sa tête pour<br />

éveiller les consciences !<br />

24<br />

Inspire-toi ! Automne 2016

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