Edition octobre 2016

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É M I L E L E G A U L O I S
Saviez-vous que…?
La viande fait mal
Question 5 : L’élevage du bétail serait
responsable de la production de ______
% de gaz à effet de serre de la planète.
Lisa Say, élève de 5e secondaire
Bien que synonyme de richesse depuis fort longtemps, on assiste
depuis peu à un changement de mentalité concernant la consommation
de viande. Celle-ci semble en effet faire de moins en moins
d’adeptes. Lutte pour l’équité des droits entre humains et animaux
pour certains, la réduction -pour ne pas dire l’arrêt complet- de la consommation de viande serait bénéfique
pour la planète parce qu’elle diminuerait non seulement la pollution et l’exploitation des ressources, mais permettrait
également d’avoir une meilleure santé. Par ailleurs, la consommation d’eau est également importante.
Les statistiques démontrent que pour produire
Tout d’abord, il faut savoir que la production de
viande, surtout de bétail, est très émettrice en gaz à un kilogramme de bœuf, 13 500L d’eau sont nécessaires,
contre 4600L pour le porc et 4100L pour la vo-
effet de serre (GES). En effet, selon la FAO, qui est
l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation laille. En comparaison, on peut produire 1kg de riz
et l’agriculture, l’élevage du bétail constitue la source avec 1400L d’eau, et 1200L pour 1kg de blé.
de près de 14,5% du GES produit à travers le
Plus encore, on estime que près de 70%
monde. Pour être plus explicite, cela veut dire
de la surface agricole mondiale est dédié
qu’un seul kilogramme de bœuf produirait 27kg
aux pâturages pour nourrir le bétail. Il faut
de GES, contre 5,1kg pour le porc et 3,7kg pour
environ 7kg de céréales pour produire 1kg
la volaille. C’est bien plus polluant que les
de protéines animales. Or, ne serait-il pas
moyens de transports comme la voiture, dont
plus ingénieux de cultiver des céréales afin
l’empreinte carbone n’est « que » de 14% !
de nourrir directement la population ?
Enfin, il importe de préciser que la consommation quotidienne de viande rouge* peut augmenter le risque de
développer plusieurs problèmes de santé, dont le tant redouté cancer. En effet, les conditions d’élevage intensives
auxquels sont soumis les animaux est problématique et que pour remédier à ces situations, on a souvent
recours à des antibiotiques. Or, à mesure qu’on les utilise, les microbes, bactéries, agents pathogènes deviennent
de plus en plus résistants.
Chaque portion de 50 grammes de viande
transformée consommée quotidiennement augmente
le risque de cancer colorectal de 18 %.
Plus de la moitié des antibiotiques
distribués dans le monde sont consommés...
par les animaux, notamment
dans les élevages. Dans les
élevages intensifs, les antibiotiques
Les régimes alimentaires riches en viande transformée sont à
l'origine de 34 000 décès par an dans le monde, selon une
étude menée par le Global Burden of Disease Project et citée
leur sont administrés de façon qua-
par l'IARC.
si-systématique, incorporés à l'aliment
ou à l'eau de boisson, même
en l'absence de pathologie avérée.
Cette situation aggrave le phénomène
d'antibiorésistance des bactéries
transmissibles à l'homme.
En mars 2014, l'UFC-Que Choisir a
révélé que 26 échantillons de poulets
et de dindes sur 100 vendus
dans le commerce sont porteurs de
bactéries E-coli majoritairement
résistantes aux antibiotiques.