Echec & Mat

Des échecs
bien vivants
à Chambon-sur-Voueize
C
hambon-sur-Voueize. Une petite bourgade d’à peine
un millier d’âmes en pleine Creuse. À lui tout seul, le
nom appelle à la poésie. Et le lieu avait effectivement
inspiré George Sand en 1860. « C’est un paradis terrestre. Un
pays d'herbes et de feuilles, un continuel berceau de verdure.
Au fond de cette gorge qui se ramifie coulent des
rivières de vrai cristal. »
Situé aux confluents de deux cours d’eau, la Voueize et la
Tarde, cet havre de paix respire le calme et la tranquillité et
le temps semble s’y être arrêté.
C’est ici que se trouve le seul club d’échecs du département,
l’Échiquier de Combraille. Un club à taille humaine, composé
en grande partie de jeunes enfants et qui repose sur les
épaules de Raoul Lorioux, un septuagénaire dynamique qui
se dévoue sans compter pour sa passion. Plus d’une quinzaine
d’heures d’animation par semaine, au club, à l’école
primaire, et au collège où tous les élèves de 6 e ont droit à des
échecs pendant le temps scolaire. « Tout ça bénévolement,
bien évidemment », sourit ce retraité de l’Éducation
Nationale. « J’ai toujours aimé les enfants et les échecs que
j’ai découverts à l’âge de 20 ans à l’occasion d’un séjour au
sanatorium ». Ne cherchez donc pas plus loin les motivations
de cet extraordinaire dévouement.
Après 11 éditions d’un open semi-rapide, le club de
Combraille va innover cette année pour sa traditionnelle
fête des échecs qui se déroulera le 27 juin. Au programme,
une partie d’échecs vivante sur la place du village. Avec les
11
enfants en costume d’époque. Des costumes qui auront été
réalisés pour l’occasion par une association d’accompagnement
dans l’emploi. « Cette association Pénélope aide des
personnes en situation précaire à s’insérer dans le monde du
travail, notamment par le biais de la création de vêtements
de fêtes ou de déguisements », explique Raoul Lorioux. « En
leur confiant la confection de nos costumes, nous permettons
ainsi en plus à ces jeunes femmes de découvrir ce qu’est
le jeu d’échecs, alors qu’elles n’étaient pas du tout joueuses
au départ ». Une belle (et bonne) action supplémentaire. ■
mai - juin 2009