20.01.2017 Views

ON AIR MAGAZINE #23

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Découverte<br />

3<br />

4<br />

reptile se nourrit de feuilles, fleurs et fruits<br />

du mancenillier, poirier-pays, bois-couleuvre,<br />

gommier rouge, palétuvier gris,<br />

amourette, bois noir et mapou, jouant<br />

par la même occasion un rôle de dissé -<br />

minateur de graines.<br />

En période de reproduction, les mâles<br />

dominants s’affirment au gré de maintes<br />

techniques d’intimidation (hochements de<br />

tête et gonflements du corps tout entier)<br />

et combattent, quitte à se retrou ver gra -<br />

vement blessés (l’espèce est polygame ;<br />

on estime le ratio à un mâle pour sept<br />

femelles). C’est principalement courant<br />

juillet/août que les femelles préalablement<br />

fécondées recherchent le lieu idéal<br />

pour pondre (elles retournent quelquefois<br />

- dit-on - là où elles-mêmes ont vu<br />

le jour) : dans une zone bien drainée,<br />

sableuse et ensoleillée, elles creusent<br />

- de préférence quand la chaleur est<br />

supportable, donc au petit matin ou à<br />

la tombée de la nuit - un terrier (un tunnel<br />

d’un mètre de long) et y déposent<br />

de quinze à trente œufs (elles perdent<br />

alors jusqu’à 30% de leur poids) qui vont<br />

éclore trois mois plus tard, en pleine<br />

saison humide, lorsque la végétation est<br />

abondante, assurant ainsi un bon apport<br />

de nourriture (les jeunes, qui mesurent<br />

entre 67 et 83 mm et affichent une cou -<br />

leur vert pomme avec des marques<br />

blanches sur la mâchoire inférieure, les<br />

épaules et les flancs, évoluent d’abord<br />

au sol, dans les broussailles).<br />

Plusieurs spécificités morphologiques<br />

permettent de déterminer leur sexe :<br />

les couleurs (les femelles sont vertes<br />

à vertes/brunes ; les mâles plutôt gris<br />

à gris/noirs), les pores fémoraux à l’inté -<br />

rieur des cuisses (plus visibles chez<br />

les mâles), la crête dorsale et les épines<br />

gulaires plus hautes et bien sûr les hémi -<br />

pénis (dans les fourreaux, à la base de<br />

la queue). En période de reproduction,<br />

le couple - parfois - se teinte un peu de<br />

rose. Avec l’âge, leur tête tend vers des<br />

nuances de gris/blanc.<br />

Si - parmi leurs mornes, ravines et man -<br />

gro ves - Dominique, Ilet Chancel (Site des<br />

Ruines) et Désirade (Pointe des Colibris)<br />

comptabilisent de nombreux iguanes<br />

endémiques, Petite-Terre - réserve à<br />

l’incroyable biodiversité - héberge à elle<br />

seule entre 7000 et 10.000 individus,<br />

soit probablement près de 50% de la<br />

population mondiale. Cet écrin demeure<br />

donc la chance essentielle de faire perdurer<br />

l’espèce, particulièrement parce<br />

qu’aucun iguane vert n’y réside, ce qui<br />

empêche l’hybridation. Sur place, notre<br />

L’anecdote :<br />

Iguana iguana (iguane vert ou commun)<br />

& Iguana delicatissima sont<br />

deux espèces distinctes que l’on<br />

peut apercevoir en Caraïbe et qui<br />

ont désormais fortement tendance<br />

à s’hybrider, d’où la mise en place<br />

assez récente de démarches drasti -<br />

ques pour préserver l’iguane endémique<br />

des Petites Antilles.<br />

Si vous observez sous le tympan de<br />

l’animal une grosse écaille (ce bouclier<br />

subtympanique mesure au moins<br />

2.5 cm de diamètre) qui se prolonge<br />

en diverses autres plus petites, et<br />

que sa queue est barrée de cercles<br />

noirs, vous êtes en présence d’un<br />

iguane vert, aujourd’hui soumis à des<br />

chasses et captures pour limiter une<br />

prolifération qui pourrait engendrer la<br />

disparition totale de l’espèce locale<br />

initiale.<br />

18 Le Bon Air. Novembre / Décembre 2014

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!