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SakMag édition 001

Sakmag est un magazine qui se consacre à l'art comorien et à sa culture tout en restant ouvert sur le monde extérieur et au tendance du moment. c'est un magazine 100% gratuit à télécharger en ligne. Pour ce 1er numéro Sakmag rencontre le comédien et metteur en scène Soumette Ahmed et vous fait découvrir d'autres artistes comoriens et bien d'autres choses...

Sakmag est un magazine qui se consacre à l'art comorien et à sa culture tout en restant ouvert sur le monde extérieur et au tendance du moment. c'est un magazine 100% gratuit à télécharger en ligne. Pour ce 1er numéro Sakmag rencontre le comédien et metteur en scène Soumette Ahmed et vous fait découvrir d'autres artistes comoriens et bien d'autres choses...

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<strong>édition</strong> <strong>001</strong><br />

Magazine d’Art et Culture<br />

«Courage, force,<br />

patience et ténacité.»<br />

Fevrier<br />

SAKARA Magazine<br />

Sakmag<br />

Page facebook : Sakara<br />

Mail : sakaraevent@gmail.com<br />

2017<br />

Le printemps des poètes<br />

Comédien et metteur en<br />

scène Soumette Ahmed<br />

Activités du mois


Sommaire<br />

Sakara News<br />

Talent du mois<br />

Coup de coeur<br />

Iles de la lune<br />

Interview du mois<br />

Tendance Geek<br />

Na Hassi constat<br />

Je viens de là<br />

Activités du mois<br />

Remon NE MASHAKA


Sakara<br />

ews<br />

NAu printemps des poètes<br />

SAKARA est une association dérivée de la branche évènementielle<br />

de l’entreprise du même nom, mais qui se consacre uniquement à<br />

l’élaboration et à la réalisation de projet évènementiel et culturel. Elle se<br />

compose de quelques jeunes comoriens évoluant dans le monde artistique<br />

et qui ont comme vocation de faire évoluer le domaine de l’évènementiel<br />

aux Comores.<br />

En août 2016, elle a organisé son premier festival, “Slamer un pied<br />

sur la lune” et dans un esprit de continuité du festival, elle a pour objectif<br />

d’insuffler, au quotidien des comoriens, du POHORI (poésie). Et a décidé<br />

de porter le Printemps des Poètes et de faire découvrir cet événement.<br />

Pour ce faire, Sakara voudrait faire participer un maximum de<br />

personnes, dans les îles et à l’international, notamment des poètes de<br />

profession, des établissements scolaires, des slameurs, etc…<br />

Elle prévoit donc de donner des ateliers d’écritures de slam et de<br />

lecture scéniques dans les écoles des 3 îles des Comores. Qui aboutiront à<br />

des scènes de lectures durant le printemps des poètes et d’autres activités<br />

comme :


- Fresque Murale avec les enfants<br />

- Master classe «Slam et Poésie»<br />

- Spectacle de slam (restitution)<br />

Elle prévoit également d’inviter 2 artistes internationaux pour donner<br />

quelques ateliers de formation en poésie et nous présenter, chacun, leur<br />

spectacle autour de la poésie (Prozodik l’hystérique et ces masques, écrit<br />

et interprété par Na Hassi ; Le chant des possibles, écrit et interprété par<br />

Capitaine Alexandre)


Talent du<br />

ois<br />

MTcharo<br />

Crédit photo Sakara<br />

«Je me rappelle de la grisaille des murs, de mes 1ers essais à la peinture,<br />

de ce qui fut plus qu’une aventure. Aucune dégradation, je vous assure.<br />

Le Street Art, au travers du graphiti, a donné des couleurs à notre vie.<br />

Alors, nos villes, on les a embellies. Entendez bien ce que je vous dis.<br />

On est avant toute chose, des artistes. Grâce à nos graffes, on s’évade<br />

et rend la vie moins triste. Chacun a son propre style et j’insiste. Les<br />

villes réclament toutes nos services. Ouvrez les yeux, nos salons de<br />

vernissages, sont devant vous, dans le paysage. Socrome, j’en profite<br />

pour te rendre hommage. Le projet MASSIWA est fait en ton honneur.»


Male Mbadjini<br />

Tcharo, jeune artiste grapheur qui scionne la Grande Comores et embellie<br />

ces villes avec son talent énorme, et met en place son nouveau concept,<br />

c’est de tagger MASSIWA dans différents styles sur toutes les villes qui<br />

veulent bien l’accueillir.<br />

MASSIWA pour lui est une manière de rappeler au Comorien leurs<br />

origine leur identité et leur nom, pour pas qu’ils oublient qui ils sont<br />

«WAMASSIWANI». C’est un projet lancer de son propre chef avec<br />

ces propres moyens, aider en matériel par son mentor SOCROME et<br />

par SAKARA, mais c’est aussi la bonne volonté de quelques amis qui<br />

l’accompagnent dans l’aventure et la complicité des villageois.<br />

Itsikudi Washili


Moroni Volo-volo<br />

Hahaya Mdjini<br />

Moroni CCAC-Mavuna


Coup de<br />

oeur<br />

CDa Most Wanted<br />

Da Most Wanted nous fait un cadeau<br />

avec sa mixtape, après avoir<br />

inspiré, dans le style, des jeunes<br />

comme Says’z ou Freeza; conseillé<br />

des artistes tels que Steve Six et produit<br />

Don Dadda, artiste RnB et afro<br />

tropicale. Da Most Wanted n’a plus<br />

à prouver qu’il fait plus que chanter<br />

et qu’il est aussi un exemple pour les<br />

futures générations qui voudraient<br />

se lancer dans le genre. Il est devenu<br />

un artiste majeur et comparable aux<br />

grands artistes internationaux dans<br />

son style.<br />

Auteur, compositeur et interprète<br />

dans un style «le Ragga-dancehall»<br />

, une musique populaire jamaïcaine,<br />

en tant que variante du reggae.<br />

Da Most Wanted nous fait découvrir<br />

sa mixtape «Swawt Energy».<br />

Une bonne bouffée d’air frais<br />

pour nos oreilles sans oublier le<br />

corps qui suit naturellement tellement<br />

le flow est envoutant.<br />

Principal défenseur de la scène ragga-dancehall<br />

Comorienne, Interprète<br />

en comorien de thèmes tabous,<br />

égotripes, sérieux et engagés.


Iles de<br />

a lune<br />

LPhotos: Sakara «Ino»<br />

Ino jeune photographe en devenir capture l’instant et nous fait une<br />

découverte du pays à sa façon.


Les natures mortes, ces paysages qui ne bougent pas et qui ravissent<br />

les yeux. Elles n’ont pas d’expressions, elles évoluent au gré du temps. La<br />

manière de capturer une nature morte est à la fois simple et complexe.<br />

Simple car elle ne bouge pas. Complexe car la photo change la nature<br />

morte selon le regard de celui qui regarde la photo. Mais, les natures mortes<br />

offrent du rêve et j’aime rêver. Et dans mes visites virtuelles du pays, je vous<br />

invite à rêver avec moi.


Mbashilé, ville de pêcheur située au Sud de Moroni, à peine 15 minutes<br />

en voiture. A marée basse, on peut contempler à perte de vue le sable<br />

chaud de la plage et les énormes galets qui la composent. A marée haute,<br />

il faut faire attention à ne pas se faire piéger par ses mêmes galets car on<br />

ne les voit pas.


Interview<br />

u mois<br />

DSoumette Ahmed<br />

Crédit photo Ezidine «Nextez»<br />

<strong>SakMag</strong> à la rencontre de Soumette Ahmed<br />

Bonjour Soumette, tout d’abord, pouvez-vous vous présenter en quelques<br />

phrases ?<br />

Bonjour Sakmag. Je m’appelle Soumette Ahmed, je suis un comédien,<br />

metteur en scène et aussi le président de l’association CCAC-MAVUNA<br />

(Centre de Création Artistique et Culturel) des Comores.<br />

Beaucoup de personnes évoluant dans le domaine de l’art scénique ne<br />

veulent pas être appelé « artiste », est-ce votre cas ?<br />

Non, l’appellation « artiste » me va. C’est comme si vous m’appeliez<br />

« docteur » ou « informaticien ». C’est un métier comme un autre.


Vivez-vous de votre métier ou pas?<br />

Contrairement aux autres artistes comoriens, je vis complètement de mon<br />

art. J’aime faire du théâtre et même si c’est assez difficile de pouvoir en<br />

vivre dans mon pays, je ne renonce pas.<br />

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans votre pratique artistique?<br />

L’envie de porter un projet, le défendre, de faire des recherches dessus,<br />

de me surprendre et de surprendre les autres, pouvoir dénoncer l’anormal<br />

qui se trouve dans le normal des gens. J’aime aussi l’absence de<br />

monotonie dans ce métier car sans projet, on commence à rouiller, à ne<br />

plus être productif et à perdre l’envie.<br />

Et qu’est-ce qui est le plus difficile?<br />

La difficulté est un tout. L’Etat n’apporte pas une attention particulière à<br />

la culture, moteur phare pour le développement du pays. Un lieu culturel<br />

n’est pas une priorité pour ce petit pays et ces dirigeants, alors que cela<br />

pourrait aider une grande majorité des jeunes à mieux s’épanouir. Bien sûr,<br />

l’absence de volonté de la part des uns et des autres n’est pas à exclure non<br />

plus.<br />

Attendez-vous une reconnaissance particulière en tant qu’artiste? Quel<br />

est votre rêve?<br />

Je ne me considère pas comme étant à part des autres personnes<br />

pratiquant leurs activités. Je suis certes, le seul comédien professionnel<br />

diplômé dans ce métier résidant aux Comores, mais j’ai mes propres<br />

ambitions et il est vrai que j’ai mis la barre très haute pour atteindre mes objectifs.<br />

Mon rêve est qu’on ait un lieu digne de ce nom où l’on peut bosser et créer;


aller à la rencontre du monde et montrer ce qu’on fait et avoir la possibilité<br />

d’apporter une pierre à l’édifice dans mon art.<br />

Comment voyez-vous l’avenir du théâtre aux Comores ?<br />

Le théâtre est un domaine très prometteur. Les gens aiment le théâtre.<br />

C’est un moyen comme un autre de véhiculer des messages et de se faire<br />

entendre. Ce que j’aime le plus, c’est de voir des troupes de théâtre partout<br />

dans les villages des Comores. Cela prouve qu’avec de bons outils et de la<br />

persévérance, le théâtre comorien pourrait très vite s’épanouir.<br />

Un dernier mot pour nos lecteurs ?<br />

Courage, force, patience et ténacité.<br />

Crédit photo Comoriano Moud


INSTANT<br />

EEK<br />

GNos étoiles contraires<br />

Salut tout le monde!!<br />

Tout d’abord merci à tous<br />

ceux qui prendront la<br />

peine de lire cette rubrique.<br />

J’adore les films, les mangas<br />

et les jeux vidéo et j’adore<br />

aussi parler et je me suis dit<br />

« si je parlais aux gens de ce<br />

que j’aime » ? Donc voilà !! Je<br />

vous parlerais de films, mais<br />

aussi mangas et jeux vidéo.<br />

Mais avant de commencer,<br />

sachez que tout ce que vous<br />

pourrez lire ici ne représente<br />

que mon humble avis<br />

; SI JE DIS QUE JE N’AP<br />

PRECIE PAS UN FILM,<br />

MANGA OU JEU VIDEO,<br />

CELA NE VEUT PAS DIRE<br />

QU’IL EST NUL. Je veux<br />

juste faire part de mon ressenti<br />

et j’espère que vous me<br />

ferez part des vôtres.<br />

Crédit photo Sakara<br />

Pour cette première fois j’ai décidé de<br />

vous parler d’un film que j’apprécie beaucoup,<br />

THE FAULT IN OUR STARS, traduit<br />

en français sous le titre NOS ETOILES<br />

CONTRAIRES. Une histoire d’amour<br />

entre deux ados pas comme les autres, qui<br />

partagent pleins de choses en commun :<br />

un sens de l’humour ravageur, un profond<br />

mépris pour les conventions, et surtout un<br />

amour immense l’un envers l’autre. Le film<br />

suit les péripéties de nos deux tourtereaux à<br />

travers leur combat contre la maladie, parce<br />

que nos héros ont une relation inhabituelle,<br />

étant donné qu’ils se sont rencontrés et<br />

sont tombés amoureux lors d’un groupe de<br />

soutien pour les malades du cancer.


Pour ceux qui ne le sauraient pas, ce film est l’adaptation du roman<br />

du même nom écrit par John Green, élu ‘meilleur roman 2012’ par le<br />

Time Magazine. Il traite d’un sujet peu commun et d’une façon peu commune<br />

; la vie des cancéreux et la façon dont ils le vivent, au travers d’une<br />

histoire d’amour entre deux jeunes adultes. Pour que ce soit clair tout de<br />

suite, j’ai adoré ce film. Ce n’est pas évident d’adapter un roman de 300<br />

pages, le réalisateur essaye de supprimer des passages du livre qu’il ne juge<br />

pas forcément pertinents, tout en essayant de garder l’essence et le message<br />

de l’œuvre original. Mais je trouve que pour celui-ci, le réalisateur Josh<br />

Boone s’en est plutôt bien tiré ; je n’ai pas lu le bouquin et cela me permet<br />

de juger le film en tant que tel, et pas en rapport au produit original, ce<br />

film marche. Le scénario est plutôt bien présenté malgré quelques facilités,<br />

la musique n’est pas transcendante mais accompagne parfaitement<br />

les différents moments du film, les acteurs sont bons (mention spéciale<br />

à Ansel Elgort que je trouvais agacant au début mais qui s’est révélé très<br />

convaincant par la suite) et tout est fait pour qu’on puisse s’identifier à eux<br />

d’une manière ou d’une autre, et enfin, l’émotion est là. L’une des critiques<br />

que j’ai souvent entendu sur ce film, c’est qu’il cherche à faire pleurer les<br />

téléspectateurs; oui et alors? N’est-ce pas le but de tout film dramatique?<br />

Cela revient à reprocher aux films d’horreur de vouloir nous faire peur,<br />

c’est le but justement. L’une des thématiques qui m’a le plus touché dans ce<br />

film, c’est celle du souvenir. Les deux personages ont accepté leur sort, ils<br />

savent qu’ils peuvent mourir à n’importe quel moment. Mais ils ont peur<br />

que leurs proches les oublient après leur mort, qu’ils passent à autre chose,<br />

ce qui équivaut à une deuxième mort pour eux. Mais bien que le film traite<br />

d’un sujet aussi triste il garde tout de même une dose d’optimisme.


Bon il y a quand même certaines choses que je trouve absurdes,<br />

comme par exemple, lorsque le couple s’est embrassé pour la premiere fois<br />

devant des inconnus et que tout le monde se met à applaudir (nan mais ils<br />

sont sérieux??). Toute la partie sur le voyage à Amsterdam ne tient pas ses<br />

promesses. Ensuite je trouve que par moment, pour des jeunes de 20 ans,<br />

leurs réflexions sont très matures, ce qui, à mon avis, sonnent un peu faux.<br />

Et puis le personnage de Willem Dafoe m’horripile!!!!<br />

En résumé, NOS ETOILES CONTRAIRES n’est pas un film qui cherche<br />

à surprendre par l’originalité de son scénario (on voit la fin arriver à des<br />

kilomètres), mais plutôt par l’émotion véhiculée par les acteurs, et le message<br />

qu’il transmet aux spectateurs. Et malgré quelques scènes superflues,<br />

il arrive à atteindre ses objectifs : faire pleurer des rivières de larmes, et<br />

redonner de l’espoir, parce que, dans mon cas, après avoir usé des tonnes<br />

de mouchoirs, notamment grâce ( ou à cause, ca dépend du point de vue)<br />

à une fin très touchante, je me suis senti revigoré; on se rend compte que<br />

la vie est belle et qu’on doit en profiter, et ça c’est le plus beau message de<br />

ce film. Donc allez le voir si ce n’est pas déjà le cas, et sortez les mouchoirs.


Dis-le-moi de couleur bleu !<br />

“ Ne me l’esclaffe pas de couleur rouge ; dis-le moi de couleur bleu<br />

Que ce soit une mauvaise notice ou un « truc » merveilleux<br />

Tu auras même l’embarras du choix, d’un bleu nuit au bleu verdâtre ;<br />

D’une merveille du monde ou d’un désastre… Je ne saurais dire !<br />

Épargne-moi juste de cette couleur que même dans sa beauté me fais douter<br />

;<br />

Sans l’ombre d’une hésitation, me donne toujours cet envie de demander :<br />

« Quelle mauvaise nouvelle me réserves-tu ?<br />

Une nouvelle qui m’avertit ou une qui me tue ? »… Je ne saurais dire !


Déclame-le moi d’une couleur pure ! Non du rouge, puant comme de la<br />

bavure<br />

Mais d’un bleu du ciel au cœur pur ; d’un éclat de spectre sans rayure.<br />

Que la flamme rouge s’éteigne, elle m’offense d’une brûlure exquise<br />

Mais que la flamme bleue s’illumine, du matin au soir, à sa guise.<br />

Au moins cette flamme sera éternelle… espérons ! Car de là, je ne saurais<br />

dire<br />

Susurre-le moi d’une couleur tendre, ne me l’annonce pas d’un rouge vif !<br />

Dotée d’un cœur fragile, me parait-il, le rouge lui serait nocif<br />

D’un œil clairvoyant, je me répands car d’un air inoffensif, le rouge ment<br />

D’un instant à l’autre, je me retrouverais devant un ange à satan…<br />

Prudence ! Car de là, je ne saurais dire<br />

Banalité ou intensité, le rouge se montrera au premier plan avec un de ses<br />

effets<br />

Captant ainsi l’intention de ces peuples d’une crédulité exagérée<br />

Qui ne verront que cette facette externe qu’ils appellent : la beauté<br />

Beauté envoutante, étincelante, séduisante… oh, mais quelle honte !<br />

Tandis que, derrière lui, ce bleu marchera avec une once d’humilité<br />

Que seuls ceux qui sauront voir au-delà d’un narcissisme exubéré,<br />

Sauront remarquer ce bleu, caché comme la vérité…<br />

Bonté ! Me dis-je, c’est vrai. Là, je saurais dire”<br />

© Joy S.


Na Hassi<br />

onstat<br />

CVendre sa Poésie<br />

Crédit photo Mianoka<br />

À une ère où l’art est multiforme et que le cœur n’est plus au pur<br />

plaisir de dire, l’on se transforme petit à petit en « artiste pluriel ».Un poète<br />

n’est plus un simple faiseur de poésie, mais également animateur d’ateliers,<br />

organisateur d’évènements poétiques, promotteur d’échanges, etc. Parce<br />

qu’on ne fait plus de l’art pour l’art, on voudrait bien en vivre maintenant.<br />

Cette ambition impliquera-t-elle de « vendre sa poésie » ? Y - a - t - il un<br />

marché de la poésie ? Si oui, quels en sont les critères ? Quelle forme de<br />

poésie est « vendable » ? Arriverons-nous à un stade où l’on se corrompt<br />

soi-même pour parvenir à toucher sa cible ? Deviendrons-nous des vendeurs<br />

de vers et non plus de rêves ? Un monde à l’envers ?


Une introspection s’impose d’urgence, car si l’on tente d’atteindre le<br />

portefeuille plutôt que le cœur, ou cibler le cœur pour ouvrir le portefeuille,<br />

une guerre des poésies naîtra. La poésie passera-t-elle obligatoirement<br />

par le conflit classique de toutes formes d’art, le fameux « underground<br />

» VS « commercial ». Les autres disciplines ont déjà franchi ce<br />

cap, certaines n’ont pu résoudre leur conflit, et continuent d’en débattre<br />

à la moindre occasion. La poésie en est-elle arrivée là ? Il faut croire que<br />

oui, à en voir les réactions de certains poètes, ces aînés de la poésie, sur<br />

les réseaux sociaux. L’on s’approprie une poésie, on la fait sienne, égoïstement<br />

sienne, orgueilleusement sienne, dangereusement sienne…Une<br />

appropriation telle qu’aucun autre poète ne mérite de l’avoir, ne serait-ce<br />

que de l’effleurer d’une simple rime. Un poète doué dans les rimes sera<br />

qualifié de rimailleur, qu’il ne cherche que la forme et pas assez le fond.<br />

Un poète perdu dans les profondeurs de sa poésie, de son vocabulaire et<br />

de ses mots sera vite étiqueté. Que sa profondeur n’est que superficielle…<br />

Voilà où on en est actuellement. À se juger les uns les autres, alors qu’il<br />

faudra juste se jauger soi-même. Avons-nous oublié notre rôle de poète,<br />

celui de rendre le monde beau ? La beauté dans sa simplicité, dans son<br />

horreur, dans sa tristesse ou dans son bonheur. On ne plongera pas dans<br />

le grand débat de la définition du beau, de l’esthétique ni de l’artistique.<br />

Encore moins de la poétique ou de la poéticité d’un écrit.<br />

Quel message essaie-t-on de transmettre ? Écrivons juste, versifions<br />

les revers de ce monde, renversons ces murs qui nous séparent, emparons-nous<br />

de ce qui reste de la poésie. Après, on verra si c’est vendable<br />

ou pas… Bien que certains doutent qu’on écrive d’abord pour soi, il faut<br />

toujours commencer quelque part. L’essentiel c’est le premier pas, le premier<br />

vers…


Je viens<br />

e là<br />

DZen, poète et danseur<br />

Le représentant de Madagascar lors de la Coupe du Monde de Slam de<br />

2016 excelle aussi bien dans la danse que dans le slam<br />

Parti de Moroni à l’âge de 10 ans, Zenoulabidine Ben Ahamada<br />

ou encore Zen, a vécu à Diégo Suarez jusqu’à ses 19 ans. Par la suite,<br />

il a rejoint Majunga pour ses études universitaires. D’abord connu par<br />

le biais du foot, c’est dans la danse urbaine et le slam qu’il excelle aujourd’hui.<br />

Une vraie bête de scène. Il allie parfaitement ces deux disciplines<br />

et remporte des compétitions dans chacune d’elles. Toutefois, c’est<br />

dans cet art oratoire qu’il a fait honneur à Madagascar lors de la Coupe<br />

du Monde de Slam de 2016 qui s’est tenue à Paris. Zen s’est classé 5ème<br />

sur 32 poètes francophones, premier parmi les nations africaines et second<br />

en ce qui concerne les pays extra-métropoles, juste après le Québec.


Ces performances s’expliquent en premier lieu par sa familiarité avec la<br />

scène. Quand on est doué pour instrumentaliser son corps et qu’on a une<br />

habileté particulière à jouer avec les mots, devenir un champion de slam<br />

apparait ni plus ni moins comme une évidence. Le slam de Zen est un<br />

slam qui a du tempérament, avec des textes recherchés qui témoignent de<br />

son caractère méticuleux ainsi que d’un esprit de compétition. Fidèle à la<br />

ville qu’il représente, comme il le dit « Le slam de Majunga est un slam<br />

fait avec passion, tellement de passions que celle-ci se ressent de loin, mais<br />

ce qui le spécifie réellement c’est le travail hebdomadaire accordé à nos<br />

textes dans les ateliers où nous les peaufinons. On se conseille sur chaque<br />

aspect, on pourrait facilement parler d’un slam solidaire ». Il est également<br />

important de noter que la slameuse Joey est celle qui l’a incité à se<br />

lancer. Cette dernière avait désigné cet oratoire comme la discipline faite<br />

pour lui puisqu’il est volontaire pour dénoncer. Comme il le dit : « Je me<br />

considère comme le plaidoyer de ceux qui n’ont point de bouche, j’écris<br />

pour redonner le sourire, mettre du baume au cœur pour tout ceux qui<br />

souffrent, j’ai une manière assez décalée de dire les choses, j’essai toujours<br />

de frapper là où l’on m’y attend le moins et pour ça je prends beaucoup de<br />

temps pour écrire »


Dans ses textes<br />

Puisque le slam est une discipline artistique qui accorde une attention<br />

particulière aux textes, concrètement, ce que les siens ont de particulier,<br />

ceux sont l’emploi du verlan, de jeux de mots ainsi que l’étalage de<br />

références témoignant encore une fois d’un caractère recherché, sans que<br />

ce soit excessif pour autant. Mis à part cela, Zen met un point d’honneur<br />

à évoquer les sujets dit « bateau » à l’exemple de la politique, d’une façon<br />

qui lui est propre. Mais encore, le slam de Zen est un slam qui se nourrit<br />

de ses différentes rencontres. « Le slam national est un tremplin pour moi<br />

afin de pouvoir m’améliorer davantage car il s’agit d’une compétition qui<br />

réunit les meilleurs poètes de l’ile, c’est le moment idéal pour apprendre<br />

de leurs différents univers, il en fut de même lors de la coupe du monde.<br />

J’évolue d’années en années, m’inspirant également de beaucoup d’autres<br />

arts oratoires, comme le théâtre, le stand up, le rap, le kabary et le chant<br />

». Par ailleurs, l’érudit qu’était son grand père maternel a beaucoup influé<br />

sur sa manière de penser et de voir les choses. Mais encore, Zen évoque<br />

sa double culture comme un avantage lui permettant de comparer deux<br />

façons de voir, ce qui lui permet d’adopter la façon adéquate pour aborder<br />

la situation dans laquelle il se trouve. Dans cet esprit enclin à apprendre<br />

des autres, la poésie de Zen ne peut que se bonifier avec le temps. Pour<br />

l’heure, il partage son expérience dans les cours qu’il prodigue au Collège<br />

de France de Majunga.<br />

Niry Ravoninahidraibe


Espace<br />

ub<br />

PS akara Pub<br />

Pour vos conceptions visuelles (Affiche,<br />

Logo, fresque murale, flyers...)<br />

Faites appel à Sakara SARL<br />

Quand vos idées deviennent conception.<br />

Désormais, vous pouvez vous procurer votre carte d’adhésion du<br />

Ccac-Mavuna 2017.<br />

Et bien sûr, pour ceux qui souhaitent faire un don, il y a la carte d’adhésion<br />

donateur.<br />

Merci de soutenir le Ccac-Mavuna et aussi la Culture en vous adhérant.<br />

Nous vous accueillerons comme il se doit.<br />

1000fc : Élèves et étudiants<br />

5000fc : Particulier / Artistes /<br />

25000fc : Associations /<br />

compagnies / structures<br />

500Fc si plastification


Activités<br />

u mois<br />

DSorties, évenement...<br />

01/02/2017<br />

Sortie de la mixtape<br />

Hawmi «Uwezo»<br />

05/02/2017<br />

Sortie du clip Hawmi<br />

«Mringue»<br />

18/02/2017<br />

Concert Hawmi Samba<br />

Mbodoni<br />

Fin Février sortie Clip<br />

Hawmi «Itocho»<br />

18/02/2017<br />

20h30 à Alliance<br />

Française<br />

Concert «Mwegne<br />

M’Madi et ses invités»


En février sortie Clip<br />

de Da Most Wanted<br />

feat Chuckee<br />

«Summer Masterehi»<br />

Les clowns Bavards Show<br />

08/02/2017 au Must 15h30<br />

18/02/2017 au Must 15h00<br />

26/02/2017 au Coraya 20h00<br />

14/02/2017<br />

Sortie Clip de Jetcn


11/02/2017<br />

Sortie Clip de Dja O<br />

Mic<br />

04/02/2017 à 16h00<br />

Cinémôme «Le nouveau»<br />

04/02/2017 à 19h00<br />

Cinéma «Irreprochable»<br />

04/02/2017 à 16h00<br />

Cinémôme «Les Malheurs<br />

de Sophie»<br />

04/02/2017 à 19h00<br />

Cinéma «Les Chavaliers<br />

Blancs»


Au prochain numéro<br />

Remon NE MASHAKA<br />

1,56m de bêtise<br />

35kg de connerie<br />

28 ans ans un corps de 12 ans<br />

Remon et ces Aventures<br />

écris et illustré par Sakara<br />

Contacts<br />

Page facebook : Sakara<br />

Mail : sakaraevent@gmail.com

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