Conférence éthique

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M. BOUSCARAIN conclut son propos avec un clin d’œil : « Messieurs les politiques, reprenez la main sur les technocrates ». M. ROMERO, directeur coordinateur des soins du CH de Perpignan, nous fait part de sa réflexion personnelle sur l’éthique : « Une éthique à toutes les sauces ! A quelle sauce pour les soins infirmiers ? » M. ROMERO fait le constat que la référence éthique a investi tous les domaines : dans la rue, chez le coiffeur, éthique dans le soin, de la formation… De plus en plus, le terme éthique a remplacé les valeurs professionnelles. Il a rappelé l’évolution des mœurs en lien avec l’éthique contemporaine : « Ce qui était éthique hier ne l’est plus aujourd’hui ». Après avoir cité SOCRATE et Edgar MORIN, M. ROMERO évoque la difficulté de l’exercice professionnel aujourd’hui, à savoir le cadre contraint relatif à la maîtrise des dépenses de la santé et l’étroitesse de la pensée comptable : « Soin et économie ne vont pas ensemble », dit-il. Il conclut son intervention en citant Marie-Françoise COLLIERE : « Et si l’éthique infirmière se résumait ainsi : métier de l’attention à l’autre, le patient au sein du Care. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, rien à créer, mais trouver les chemins du bon sens ». Lisette CAZELLET, ex-présidente de l’association Formatic santé : « Les infirmiers et les nouvelles technologies, quels repères pour une utilisation respectueuse des valeurs éthiques ? » Mme CAZELLET développe son propos au regard de trois objectifs : - identifier les enjeux et changements induits par le développement des usages du numérique et les questions éthiques liées aux pratiques soignantes ; - repérer les risques liés aux usages d’applications numériques pour les prévenir ; - identifier les compétences numériques à développer pour un usage raisonné et raisonnable des technologies numériques au service de la santé et des personnes soignées dans le respect des valeurs et principes éthiques. Mettant en avance l’évolution des attentes des usagers, Mme CAZELLET évoque le développement des applications et solutions numériques dans le domaine de la santé, les bénéfices potentiels de l’e-santé et les enjeux pour les infirmières. Elle étaye sa réflexion confortée par le guide de la CNIL relatif aux professionnels de santé (2011), la thèse de doctorat de Jérôme BERANGER, le Livre blanc de la santé connectée (2015), le guide et les travaux de l’HAS et la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016. Elle recommande la lecture du guide pratique des réseaux sociaux édité par la fondation MACSF et l’article de la MNH « Je porte aussi une blouse » et rappelle la possibilité d’auto-formation gratuite et libre sur le site de Formatic-santé. M. PICARD, infirmier anesthésiste au CHU de Nîmes et enseignant au CESU 30, nous expose comment l’éthique trouve sa place dans la formation par la simulation. Il associe ses propos aux nouveaux paradigmes et nouveaux référentiels de formation rappelant l’adage : « Jamais la première fois sur le patient ». Il cite Alexis de TOCQUEVILLE : « Plus on réduit le risque, plus ce qu’il en reste paraît insupportable à la population ». Quel que soit le support utilisé : mannequin, serious games, cas concrets, on ne remplace pas tout par la simulation. La communication inter humaine est primordiale et le compagnonnage reste essentiel dans l’apprentissage. 4
Agnès PETIT, cadre de santé, évoque dans son propos les soins dans un contexte de catastrophe : l’infirmier garant des bonnes pratiques de soins et des valeurs éthiques. Elle rappelle la difficulté de prise de recul dans ces situations complexes où le professionnel doit agir vite et aller directement à l’essentiel. La notion de triage des victimes est évoquée : les plus gravement atteints ou les plus facilement curables ? L’infirmier, au regard de la grande dépendance des sinistrés, est confronté au conflit de valeurs : il s’interroge sur ses pratiques et le sens de ses actions ; il doit repenser le soin pour le rendre efficace et adapté. Mme PETIT conclut son intervention en rappelant que la médecine de catastrophe ne signifie pas médecine du dénuement, mais médecine de la rigueur et que les soins dans ce contexte ne peuvent être réalisés autrement. Mme AMBROSINO, infirmière de pratique avancée, intitule son exposé : Éthique et pratique avancée : comment repenser le soin autour du patient ? Après avoir présenté le contexte et un état des lieux sur la pratique infirmière avancée en France ainsi qu’un rappel réglementaire sur la Loi de modernisation de notre système de santé (Janvier 2016), Florence AMBROSINO évoque la multitude de « dilemmes éthiques » auxquels sont confrontés les infirmiers. Le dilemme éthique étant « une situation où les valeurs et les principes entrent en opposition et rendent la prise de décision difficile » selon C. DEBOUT (2016). La déontologie est un élément essentiel à la pratique infirmière : on le retrouve dans le Code de déontologie du Conseil International des Infirmiers (1953 puis révisé en 2012) ; en France, nous sommes en attente de la diffusion du Code de déontologie pour la profession infirmière proposé par le Conseil national de l’Ordre des infirmiers. La démarche éthique : c’est accepter de se questionner, c’est un processus collectif basé sur un raisonnement clinique ; c’est accepter qu’il n’y ait pas UNE seule solution mais DES propositions : ce n’est pas une approche binaire. Le soin doit être recentré autour du patient ; l’objectif étant de « bien faire ». Mme AMBROSINO présente les différentes étapes de la décision éthique selon le guide pour animer une démarche de réflexion éthique de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, 2009 : - identifier la situation/analyse contextuelle ; - préciser le dilemme ; - identifier les points de repère ; - identifier les orientations possibles/délibérer ; - examiner ce choix de façon critique quant à sa plausibilité ; - faire ce qui est (semble) bien. Les points de repère incontournables pour une décision éthique sont au nombre de 4 : - cliniques : diagnostic, effets secondaires, bénéfices/risques ; - juridiques : Code de déontologie, réglementation, législation ; - éthiques : autonomie, dignité, valeurs ; - organisationnels : modes de remboursements, horaires, rapports professionnels. 5
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Page 3: sur la complémentarité du Care et

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