Trajectoire_179

LE MAGAZINE INTERNE DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
UN JOUR, UN MÉTIER
Les coordinateur.rice.s
au cœur de Gallica → P. 8
août /
octobre 2017
179
François-Mitterrand, Richelieu, Arsenal, Opéra,
Avignon, Bussy-Saint-Georges, Sablé-sur-Sarthe
DÉCRYPTAGE
Qu’est-ce qu’une marque
blanche Gallica ? → P. 10
LE DOSSIER → P. 5
Gallica, 20 ans

EN DIRECT
Trajectoire n° 179
août / septembre / octobre 2017
Journal interne de la Bibliothèque
nationale de France / Mission
de la Communication interne
Directrices de la publication :
Laurence Engel, Sylviane Tarsot-Gillery
Rédactrice en chef : Catherine Petit
Rédactrice : Isabelle Jullien-Chazal
Secrétaire de rédaction
et en charge de la diffusion :
Karine Moreaux
Comité de rédaction :
Comité Trajectoire
Ont collaboré à ce numéro :
M. Ansel, A. Beaufort, M. Bergère,
S. Bertrand, M. Bonicel, S. Boullay,
I. Breuil, A. Cantau, C. Castel,
C. Charpentier, M.-L. Chesnot,
P. Chevallier, S. Clousier, J.-M. Compte,
D. da Silva, R.-V. du Grandlaunay,
S. Damase, I. Degrange, A.-S. Delhaye,
A. Dhermy, M.-B. Duchart, E. Dussert,
I. Formont, J. Fronty, S. Gaudelus,
C. Geoffroy, M. Gioux, A. Girard,
I. Guibert, N. Hersent, M. Jamain,
L. Jaubertie, C. Jove, I. Kermet,
Y. Kherzale, N. Leborgne, C. Leclaire,
F. Leleu, J. Le Scanff, A. Loiseaux,
T. Louste, L. Martin, E. Mehri,
A.-L. Michel, J.-P. Moreux,
M.-B. Mulumba, L. Pascolini,
J.-C. Pajou, A. Pasquignon, L. Paugois,
C. Pei, S. Peyrard, H. Raymond,
S. Reecht, N. Ryser, B. Sagna,
S. Soulignac, J. Talbot, B. Tassou,
L. Torres, I. Van Welden, C. Watorek
Crédit photos :
Couverture : Quentin Vijoux
p. 2 : E. Nguyen Ngoc/BnF
p. 3 : B. Lucchese/BnF, I. Jullien-
Chazal/BnF, N. Yahiaoui/BnF
p. 4 : DR, DR
P. 5 : B. Lucchese/BnF
P. 6 : I. Jullien-Chazal/BnF
p. 7 : I. Jullien-Chazal/BnF,
L. Gaignerot/BnF
p. 8 : I. Jullien-Chazal/BnF, O. Moravik/
BnF, D. P. Carr/BnF
p. 9 : I. Jullien-Chazal/BnF, F. Tirano/
BnF, O. Moravik/BnF, D. P. Carr/BnF
p. 11 : L. Gaignerot/BnF
p. 12 : L. Gaignerot/BnF
p. 13 : I. Jullien-Chazal/BnF
p. 14 : D. P. Carr/BnF
Conception réalisation
Atelier Chévara
ISSN 1169-2669
Tirage 2 100 exemplaires
SYLVIANE
TARSOT-GILLERY
Directrice générale
de la BnF
La capacité des
équipes de la BnF
à innover
Consacrer ce numéro de Trajectoire
à Gallica, c’est évoquer un passé déjà
très riche, un présent aux actualités
multiples, comme des perspectives
de développement enthousiasmantes.
C’est dire surtout la capacité des
équipes de la BnF à innover, à créer
de nouveaux services et à anticiper
les besoins des usager.ère.s. Ces efforts
pour toucher un plus large public
et mieux le satisfaire portent leurs fruits
puisque, depuis le début de l’année,
la majorité des indicateurs de fréquentation,
physique et en ligne, sont à la
hausse. En rendant hommage à Gallica
en avant-première des manifestations
publiques à venir, mais en abordant
aussi d’autres réalisations emblématiques
de la Bibliothèque, c’est à un
exercice de satisfaction collective bien
méritée que vous invite votre journal.
En vous souhaitant une belle rentrée !
Laetitia Pascolini présente les collections
du laboratoire de français langue étrangère
et l’atelier de conversation à un groupe
d’usager.ère.s allophones en salle G.
Les jeux vidéo à la BnF
en chiffres*
17 000 jeux
sont conservés par la BnF pour
56 plateformes différentes
(micro-ordinateurs, consoles de salon
et consoles portables).
71 jeux
sont consultables à la bibliothèque
tous publics en salle A,
pour PC, PS3, PS4, WiiU et iPad.
1972 est l’année
de sortie de la console Odyssey
et des plus anciens jeux conservés
au département de l’Audiovisuel.
* Sources : BnF catalogue général et département
de l’Audiovisuel, mai 2017.
2

De nouveaux services aux usager.ère.s sont proposés
dans le cadre de la politique d’accueil des publics : achat
en ligne de tous les Pass BnF, conseil personnalisé avec
ou sans rendez-vous et, sur le site François-Mitterrand,
orientation dès l’arrivée par un.e agent.e mobile.
YAMINA KERZALE / Chargée de mission marketing et développement des publics
( SITE RICHELIEU )
Restauration de
la galerie Mazarine
Le laboratoire
de français langue
étrangère élargit
son offre
( DIVERSIFICATION DES PUBLICS )
Depuis décembre 2016, des agent.e.s de
la Bibliothèque animent des ateliers de conversation
en français langue étrangère pour les personnes
allophones. Deux soirs par semaine, un binôme parmi
les vingt volontaires issu.e.s de toutes catégories
et directions confondues propose, à dix personnes
en moyenne, un temps convivial d’expression libre
pour pratiquer le français. En six mois, 418 personnes
(étudiant.e.s, salarié.e.s, réfugié.e.s ou public du champ
social) de 42 nationalités différentes ont bénéficié
de cette nouvelle offre gratuite.
Afin de toucher aussi les lycéen.ne.s, le service des
Littératures du monde (DCO) et le service de l’Action
pédagogique (DDC) ont mis en place un partenariat avec
le Casnav* de l’académie de Paris. À partir du mois
de septembre, des classes d’élèves allophones seront
accueillies pour découvrir les espaces, collections
et ressources de la Bibliothèque.
* Centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement
arrivés et des enfants issus des familles itinérantes et de voyageurs.
Biblionautes > Collections et publics > Accueil des publics >
Visites et ateliers tous publics
Enjeu majeur de la phase 2 de la rénovation du site Richelieu,
le chantier de restauration de la galerie Mazarine a été planifié
en trois phases : le chantier-test, la rénovation de la charpente
et des ateliers de restauration situés dans les combles,
et enfin la restauration de la galerie*. Achevé en juin 2017,
le chantier-test a permis à six restaurateur.rice.s d’accéder au
plafond, peint par Romanelli, pour sélectionner des fragments
et effectuer des tests de nettoyage des différentes zones
picturales. Après l’étude des résultats et la validation de la
méthodologie par le comité scientifique en charge du suivi des
travaux de restauration de la galerie Mazarine, la rénovation
des espaces a commencé en août par la construction
d’un berceau pour mieux supporter les voûtes.
* Construite par François Mansart de 1644 à 1646.
Biblionautes > L’établissement > Orientations stratégiques >
Richelieu 2020
( RELATIONS INTERNATIONALES )
La BnF à la foire
du livre de Francfort
Pays invité d’honneur de
l’édition 2017 de la foire du
livre de Francfort, la France y
montrera des projets
innovants pour l’ouverture au
monde de la langue française.
Au sein du pavillon français
consacré à l’innovation, 18
agent.e.s des départements
de collections, des Services
et des réseaux et de la
Diffusion culturelle, ainsi que
des délégations aux Relations
internationales et à la
Communication participeront
à diverses tables rondes et
présenteront notamment
Gallica et les intégrations
en matière d’audiovisuel
et de 3D, Passerelle(s),
RetroNews et le dépôt légal
du web.
Du 11 au 15 octobre 2017
à Francfort
3 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

EN DIRECT
Le portail commun des bibliothèques d’Orient et de la BnF nous apporte
une réelle expérience en matière de numérisation et de mise en valeur
de notre fonds orientaliste. La collaboration qui s’établit entre les partenaires
de ce projet est d’une grande richesse.
RENÉ-VINCENT DU GRANDLAUNAY / Directeur de la bibliothèque de l’Institut dominicain d’études
orientales du Caire
( RESSOURCES HUMAINES )
Nouveau dispositif de primes
pour les fonctionnaires
Le nouveau régime indemnitaire tenant compte
des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de
l’engagement professionnel (RIFSEEP) simplifie
les primes actuellement servies et garantit le même
montant du régime indemnitaire des agent.e.s
titulaires. Il se compose de deux primes cumulatives :
– l’IFSE*, indemnité principale versée mensuellement,
qui tend à valoriser l’exercice des fonctions ;
– le complément indemnitaire annuel, facultatif,
qui permet de reconnaître l’engagement professionnel
et la manière de servir des agent.e.s.
Ce régime offre de nouvelles possibilités de
revalorisation à l’occasion d’un changement de grade,
de corps, de fonction ou en l’absence de changement
de fonction après une durée d’exercice (deux ans
minimum). Sa mise en œuvre s’effectuera au dernier
trimestre 2017 pour les corps de la Culture et au
premier trimestre 2018 pour ceux de l’Enseignement
supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
* Indemnité de fonctions, de sujétion et d’expertise.
( INNOVATION )
Hackathon BnF 2017 :
c’est reparti… en musique !
L’édition 2017 du Hackathon BnF aura lieu les
25 et 26 novembre prochains dans le cadre de la
Semaine de l’innovation publique*. Ce marathon
de 24 heures a pour objectif de développer de
nouveaux services à partir des applications de la BnF.
Cette année autour du thème de la musique,
il sera associé à une programmation à destination
du grand public les samedi et dimanche après-midi :
conférences, ateliers, installations musicales,
scènes ouvertes.
Comme l’an dernier, les agent.e.s de la BnF pourront
s’inscrire dès octobre pour accompagner les équipes
et, nouveauté 2017, être eux-mêmes participant.e.s.
* Du 20 au 26 novembre 2017.
( COLLECTIONS )
Fabricabrac : jouer et
créer avec les fonds de la BnF
Destinée aux 5-10 ans, la nouvelle application gratuite
Fabricabrac a été conçue et développée par le service des
Éditions multimédias (DDC) pour faire découvrir au très
jeune public, de manière créative, les collections de la BnF.
Nathalie Ryser et Gisèle Nedjar, cheffes de projet,
ont sélectionné les documents et rédigé les notices.
Des dizaines d’enluminures médiévales, cartes et imprimés
ont été décomposés en éléments manipulables.
En puisant dans ce corpus, l’enfant crée son animal
fantastique ou dessine un pays imaginaire, en plaçant
montagnes, fleuves, villes et habitant.e.s sur des cartes.
Il peut aussi manipuler des alphabets imagés pour fabriquer
une affiche ou une invitation et ensuite nommer sa création
avant de l’imprimer ou de l’envoyer à des ami.e.s.
Grâce aux notices, les petits curieux (et les plus grands)
peuvent prolonger la découverte des documents utilisés.
Fabricabrac est disponible pour tablette iOS mi-septembre
2017 (et sur Android prochainement).
PARTICIPEZ À TRAJECTOIRE !
Un article, un sujet : les colonnes
de Trajectoire vous sont ouvertes.
Adressez-vous au correspondant de votre département :
Biblionautes > Actualités > Publications de la BnF >
Trajectoire
Écrivez à : communication.interne@bnf.fr
4

Gallica est une galaxie ! Sa version mobile, ses accès intramuros et
les marques blanches sont autant d’étoiles qui assurent à la BnF
un véritable rayonnement national et international. Elle est une
source de fierté pour nos collaborateur.rice.s.
LE DOSSIER
ARNAUD BEAUFORT / Directeur général adjoint, directeur des Services et des réseaux
( BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE )
Gallica, 20 ans
2 raisons de lire
ce dossier
1. Comprendre ce qui a façonné
Gallica depuis 1997
2. Connaître ses développements
à venir
Au moment de dresser le bilan
de ses 20 ans, on ne peut
s’empêcher de rapprocher
Gallica de certaines séries
télévisées qui proposent à la
fois une distraction et une
réflexion sur le monde.
Comme elles, Gallica est un lieu de sérendipité
1 et d’invention perpétuelle où se tisse en
permanence son propre avenir.
Saison 1 : des humanités numériques
avant la lettre (1997-2006)
En 1997, le scénario de départ repose sur une intrigue
inédite : Gallica sera une bibliothèque
unique. Encyclopédique, elle rassemble des collections
de la BnF, là où d’autres bibliothèques
nationales ont opté pour des interfaces séparées
selon les supports.
Dès le début, elle s’ouvre aussi à des acteur.rice.s
invité.e.s grâce à la coopération. L’enjeu est notamment
de reconstituer virtuellement des fonds
dispersés, telle la Bibliothèque de la musique du
roi, partagée entre Paris et Versailles (projet
concerté, 2003) 2 . Son premier leitmotiv est tracé :
elle a pour vocation de faire émerger l’invisible. De
fait, Gallica agrandit les vignettes grâce à son zoom,
favorise l’étude de la génétique des textes, contribue
à améliorer le signalement des collections.
Dans sa version de l’an 2000, elle introduit les premiers
parcours thématiques.
5 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

I LE DOSSIER
Les bibliothèques numériques sont des terrains de collaboration
rêvés pour les expert.e.s et chercheur.e.s de tous pays. La diversité
des contenus et des usages de Gallica est une source d’innovations
techniques remarquable.
JEAN-PHILIPPE MOREUX / Chef de projet OCR et formats éditoriaux, département de la Conservation (DSR)
GALLICA EN CHIFFRES
Source : Gallica, 25 août 2017.
En 2005, la charte documentaire de Gallica identifie
deux chantiers prioritaires : les périodiques
(presse et revues), l’image et les fonds sonores.
C’est son second leitmotiv, source de nombreux
rebondissements et péripéties. Un tel décor et une
telle intrigue parviennent à rassembler deux millions
de visites : le début d’une addiction ?
Saison 2 : le rêve d’un « Dailymotion
du livre patrimonial » (2007-2016)
Facebook a été créé en 2004, quelques mois avant
l’annonce de Google Books, et deux ans avant
Twitter. À partir de 2006, le rythme de Gallica
s’accélère avec la numérisation de masse. Suivront
un blog et une lettre d’information (2009), une
page Facebook et un compte Twitter (2010), puis
une application mobile (2012). Gallica atteint près
de 16 millions de visites en 2015 !
Non contente d’imaginer sans cesse des modes toujours
plus originaux de contact avec le passé (bibliothèque
de voix, globes en 3D…), Gallica donne
prise à des transpositions et à des reprises à travers
ses séries filles, les marques blanches, qui s’appuient
sur son infrastructure 3 . Pour filer la métaphore,
Rotomagus est à Gallica ce qu’Angel est à
Buffy contre les vampires. L’écosystème ainsi créé
participe de la diffusion et de la mise en valeur des
contenus numériques. Grâce au dispositif des
marques blanches, le public peut espérer trouver de
nouveaux trésors en ligne.
En bibliothèques de Recherche et tous publics,
Gallica intramuros (2012) esquisse ce que sera
Gallica demain : tous ses contenus y sont présentés
en avant-première, en attendant leur entrée dans
le domaine public. L’arrivée massive de collections
nées numériques conduit la BnF à imaginer, bientôt,
de nouvelles fonctionnalités d’accès et de nouveaux
outils de médiation.
Saison 3 : « La machine fait rêver,
mais c’est bien l’homme qui rêve » 4
Si les scénaristes ont changé depuis 1997, ils sont
restés fidèles à l’esprit initial. Pour rendre visible
l’invisible, Gallica développe ses technologies : aux
outils de recherche dans les textes (OCR) s’ajouteront
des outils de reconnaissance de formes dans les
images. En outre, Gallica instruit dès aujourd’hui
un découpage des contenus de la presse par article
et augmentera significativement le nombre de vidéos
en ligne (1 000 à l’automne) en attendant, un
jour, les reconstitutions en réalité virtuelle.
Mais à l’aube de sa saison 3, Gallica se veut plus que
jamais connectée au web. Son extension de plus en
plus importante dans l’horizontalité du web a été
largement anticipée : c’est le principe de l’interopérabilité.
Grâce au développement des normes (en
particulier à IIIF 5 ) et à la réflexion des communautés
professionnelles au-delà des bibliothèques, ce principe
se traduit par des progrès pour l’utilisateur.rice
en matière d’ergonomie et d’accès. Il s’agit de mieux
faire ressortir l’information dans un ensemble pléthorique,
au sein même de Gallica ou dans les moteurs
de recherche via le référencement. Dans cette
perspective, l’articulation entre data.bnf.fr et Gallica
s’affine : si Gallica était présente dans data.bnf.fr,
c’est maintenant data.bnf.fr qui va probablement
faire son entrée dans Gallica. L’évolution de Gallica
dans les profondeurs du web par le recours à la
fouille de textes et de données est, elle, plus émergente
: elle s’accompagne de problématiques d’ordre
juridique, technique et épistémologique qui sont
actuellement partagées avec les chercheur.e.s, notamment
dans le cadre du projet Corpus 6 .
Gallica se veut aussi plus que jamais connectée aux
publics les plus divers. Certains gallicanautes
prennent le relais des bibliothécaires pour reconstituer
des trames narratives à partir des documents,
comme l’illustre le dialogue entre le chercheur
6

Les vidéos issues de la télévision scolaire, qui seront bientôt en ligne, ont un côté vintage
savoureux. Ces documents des années 60 aux années 90 sont au service de la diffusion
du savoir : c’est emblématique de la vocation de Gallica. Grâce à notre partenariat avec
le réseau Canopé, ce fonds trouve une nouvelle visibilité.
MARIE-LINE CHESNOT / Responsable de la section Images animées, département de l’Audiovisuel (DCO)
2 questions à
GALLICA STUDIO :
PLACE À L’IMPRÉVISIBLE !
S’inspirant du Rijksstudio du Rijksmuseum, cet espace virtuel s’organise
en quatre éléments : une boîte à outils pour faciliter la conduite des projets
(outils de partage, tutoriels, documentation sur les services de la BnF, mode
d’emploi de la Gallicabox…), un espace dédié aux projets collaboratifs
et aux communautés (autour de Gallicarte…), une veille pour repérer les
idées créatives (réaliser son globe en 3D…) et une résidence où un.e artiste
fera de l’univers de Gallica la matière de son œuvre. Dans la continuité
de la politique de dissémination des collections, des données et des outils,
ce studio entretient un terrain de jeu ouvert à l’inattendu et à l’éphémère.
SOPHIE
BERTRAND,
cheffe du service
de la Coopération
numérique et de
Gallica, département
de la Coopération
(DSR)
Gallica s’appuie sur la tradition
des métiers de la BnF
Thomas Henry et Pascal Cordereix,
chef du service Son (DCO). Les utilisateur.rice.s
et les partenaires deviennent
de plus en plus contributeur.
rice.s. L’enjeu n’est plus tant de pousser
les documents vers les publics que
d’inclure leurs préoccupations et leurs
idées dans la conception de cette
bibliothèque numérique. Si Gallica
Studio (voir encadré) vise dans un
premier temps les communautés déjà
initiées et autonomes, l’invitation au
détournement et l’aspect collaboratif
qu’il exalte relèvent d’une politique
d’ouverture plus globale. Pour les professionnel.le.s
de la BnF, cela suppose
d’accueillir des usages qu’ils n’ont pas
suscités et d’inventer une médiation
encore inédite.
À la différence du long métrage, la
série se donne du temps. La saisonnalité
est une forme de luxe pour la
BnF : si elle crée un lot de frustrations,
de manques et d’attentes (Quand
Gallica aura-t-elle une interface vocale
? Quand y trouvera-t-on le manuscrit
de « Voyelles » de Rimbaud ?),
elle lui permet d’être ambitieuse, et
fidèle à l’essence du service public.
Céline Leclaire
1. Fait de réaliser une découverte scientifique
ou une invention technique de façon inattendue
et fortuite, souvent dans le cadre d’une autre
recherche.
2. Y. Jocteur Montrozier, « La coopération
entre les bibliothèques face aux enjeux du web
et de la numérisation partagée », dans Bulletin
des bibliothèques de France, 2003, n° 6,
p. 96-97.
3. Lire p. 10, Décryptage : Qu’est-ce qu’une
marque blanche Gallica ?
4. Milad Doueihi, Qu’est-ce que le numérique ?, PUF,
2013, p. 17.
5. Protocole conçu par l’université de Stanford
pour permettre la consultation d’images
et de portions d’images sur des sites distants
sans changer d’interface de consultation.
6. Préfiguration d’un service de fourniture
de corpus numériques à destination de
la recherche : http://c.bnf.fr/fom
POUR EN SAVOIR PLUS
Aline Girard et Sophie Bertrand,
« Gallica (1997–2016)»,
dans Bulletin des bibliothèques de
France, 2016, n° 9, p. 48-59.
Sophie Bertrand, Alina Cantau et
Christophe da Silva, « Les sciences
dans Gallica », dans Les Sciences
en bibliothèque, sous la direction
de Michel Netzer, Ed. du Cercle de
la Librairie, 2017.
Quels sont les métiers qui font vivre
Gallica au quotidien ?
Sophie Bertrand : C’est un travail
d’équipe qui, dès le début, a supposé
de nouvelles perspectives. En effet, les catalogueur.euse.s
et les magasinier.ère.s ont dû
œuvrer à un signalement bibliographique et technique
propre à l’univers numérique. Leur métier a
évolué. Le rôle de chef.fe de projet s’est quant à
lui intensifié, en particulier avec le développement
de la coopération et l’implication croissante des
gallicanautes. De nouveaux métiers sont apparus,
tel le.la chef.fe de produit, chargé.e d’implémenter,
dans l’outil, des fonctionnalités attendues
par nos publics : dans l’univers concurrentiel du
web, leur niveau d’exigence est élevé.
Comment interpréter le rôle du bibliothécaire
dans un univers virtuel ?
S.B. : Considérons la banque d’accueil de nos salles
de lecture : que devient-elle dans Gallica ? De même
que, sur place, le.la bibliothécaire anticipe les demandes
en disposant ses collections, de même,
Gallica offre des repères comme L’histoire de
France par l’image ou Les Essentiels. La nouvelle
page d’accueil propose des portes d’entrée plus
variées, plus susceptibles de rejoindre le quotidien
du grand public sans ignorer les besoins des
chercheur.e.s. Et bientôt, nous offrirons des éléments
de médiation en tête des listes de résultats
et nous dialoguerons directement avec les utilisateur.rice.s
via la fonction « chat » de Sindbad. La
médiation numérique est un engagement continu.
Cette attention aux parcours des visiteur.euse.s a
aussi contribué à repenser le rôle de Gallica intramuros
dans les espaces publics de la BnF.
7 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

UN JOUR,
UN METIER
Je travaille en lien étroit avec le chef de produit Gallica et
les coordinateur.rice.s afin d’assurer la planification du projet.
La méthode agile utilisée nous permet un développement de l’application
Gallica plus serein et proche des demandes des usager.ère.s.
LUDOVIC PAUGOIS / Ingénieur étude et développement, département des Systèmes d’information (DSR)
2
2. C. Geoffroy,
coordinatrice
numérique, et
C. Martin,
gestionnaire de
conservation,
prélèvent et vérifient
le manuscrit de
Marcel Pagnol,
Le Château de ma mère,
avant de l’envoyer en
atelier
de numérisation.
1
1. A. Cantau, coordinatrice scientifique et J. van Wijland, directeur de la
bibliothèque de l’Académie nationale de médecine, sélectionnent ensemble
les collections pertinentes à numériser à numériser pour Gallica.
3. M.-B. Duchart, coordinatrice de la filière « partenaires » du marché de
numérisation des imprimés, et M. Demonchaux, agent polyvalent,
vérifient la conformité de la fiche état avec un lot d’ouvrages d’un
partenaire à l’arrivée en atelier stockage avant numérisation.
( AFFAIRES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES (DCO)
ET DÉPARTEMENT DE LA COOPÉRATION (DSR) )
Les
coordinateur.rice.s
au cœur de Gallica
Les coordinateur.rice.s
Gallica interviennent avant
et après la numérisation des
documents publiés dans
la bibliothèque numérique.
Chargé.e.s de coordonner
les aspects documentaire et
logistique des collections selon
leur provenance, il.elle.s veillent
aussi à leur valorisation.
3
Une sélection scientifique
Issus des collections de la BnF et des partenaires, les
documents mis en ligne dans Gallica sont respectivement
gérés par la direction des Collections (DCO)
et la direction des Services et réseaux (DSR), chargée
de la numérisation concertée avec le réseau de
coopération de la BnF. Pour ce faire, les coordinateur.rice.s
de numérisation de la DCO répartissent
les quotas des œuvres à numériser et planifient les
marchés* en concertation avec les coordinateur.
rice.s scientifiques des départements de collections
et du département de la Conservation. Il.elle.s
veillent à mettre en adéquation avec les axes stratégiques
de la charte de numérisation, les demandes des
départements de collections et la faisabilité technique.
Quant aux coordinateur.rice.s scientifiques
du département de la Coopération (DCP), il.elle.s
accompagnent, conseillent les 350 partenaires extérieurs
puis pilotent l’enrichissement de Gallica au
niveau documentaire, technique et financier selon
les dispositifs de coopération existants (intégration
de documents physiques dans les marchés de la BnF,
intégration de fichiers, moissonnage).
4 4. A. Dhermy,
coordinateur
scientifique,
L. Duplouy,
chef du service
Numérisation,
E. Dussert,
coordinateur
numérisation,
et M. Rabenarivo,
cheffe de projet,
planifient les
marchés de
numérisation.
Charte de
numérisation
Document
stratégique qui
définit les axes
de la politique
documentaire
et les modalités
de choix des
documents à
numériser.
8

Je m’occupe du catalogue de Gallica et des métadonnées des documents
numériques qui permettent de naviguer dans l’interface. J’interviens
à la demande des coordinateur.rice.s en cas de problème d’identification
ou de structuration pour résoudre les incidents.
NATHALIE LEBORGNE / Responsable du pôle Catalogage, département de la Conservation (DSR)
5
6. I. Degrange,
coordinatrice
générale de la
médiation
numérique,
et J. Talbot,
chargé d’opérations
de numérisation,
restructurent les
contenus et
réfléchissent à la
refonte des pages
« sélection » dans
Gallica.
6
5. I. Breuil, coordinatrice
scientifique
de la coopération
et de la médiation
numérique, sélectionne
avec F. Hours,
cheffe du service des
Littératures du
monde, et S. Chouin,
chargé de mission
Moyen-Orient, Asie,
les documents
numériques à intégrer
dans le site Bibliothèques
d’Orient.
ALINE GIRARD, directrice du département de la
Coopération (DSR) et ANNE PASQUIGNON, adjointe
chargée des Affaires scientifiques et techniques,
cheffe de la mission de Coordination (DCO)
« Le rôle des coordinateur.rice.s Gallica recouvre un spectre large
d’actions qui va de la sélection des documents à leur valorisation
dans Gallica. Afin d’être pertinente et adaptée aux attentes des
publics, la sélection des collections, mais aussi la valorisation de
cet enrichissement, nécessite de plus en plus
de concertation entre la direction des Collections et la direction des
Services et des réseaux, en collaboration avec les partenaires.
Notre mission commune exige un travail collaboratif dans l’intérêt
des usager.ère.s. C’est pourquoi, compte tenu
de l’étendue croissante des collections accessibles,
le véritable enjeu de la BnF est de proposer une médiation
de qualité, et complémentaire, pour les guider dans leur recherche
de façon efficace et ciblée. »
Une coordination logistique avant
et après numérisation
En amont de la numérisation des documents de la BnF
ou des partenaires, des coordinateur.rice.s ont en charge
l’aspect logistique. Après une vérification préalable de
l’état des documents, des coordinateur.rice.s logistiques
de chaque département de collections supervisent les
prélèvements en magasin, constituent sur une application
dédiée des lots informatiques qu’il.elle.s
planifient et établissent un bordereau de transfert aller
qui regroupe les notices bibliographiques ensuite intégrées
dans Gallica. Enfin, il.elle.s dirigent les envois
dans les différents ateliers de numérisation selon la provenance
et le type de document. Les coordinateur.rice.s
scientifiques du DCP organisent, quant à eux.elles,
l’expertise de numérisabilité des documents, et s’assurent
de leur traçabilité dans les chaînes de production
de la BnF. Après numérisation, quelle que soit l’origine
des documents, leur état physique est vérifié, puis un
contrôle qualité visuel des images est effectué par les
coordinateur.rice.s avant leur mise en ligne sur Gallica.
Une valorisation collaborative
Les coordinateur.rice.s de la médiation numérique organisent les
accès aux documents pour faciliter le parcours des usager.ère.s
dans Gallica. Pour cela, la coordinatrice de la médiation numérique
de la DCO collecte des projets de corpus au sein des départements
de collections et les classe en ensembles multidépartements
et multisupports pour aboutir à des corpus transversaux.
Elle accompagne également les projets numériques des relations
internationales. En parallèle, la coordinatrice générale de la
médiation numérique DCP propose des idées de corpus aux
départements de collections en relation avec la numérisation des
partenaires et en concertation avec son homologue de la DCO
et les structure. Elle suit, aussi avec le chef de produit Gallica,
les évolutions des outils de médiation de Gallica. De plus, elle
pilote l’éditorialisation des contenus sur le blog et la lettre d’informations.
Une équipe de sept agent.e.s de la DCO et de la
DSR anime quotidiennement les réseaux sociaux et la communauté
des gallicanautes.
* Marchés imprimés, marchés de collections spécialisées et imprimés exceptionnels.
Isabelle Jullien-Chazal
9 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

DÉCRYPTAGE
( COOPÉRATION NUMÉRIQUE )
Qu’est-ce qu’une
marque blanche
Gallica ?
Gallica
Socle technique et
serveurs de diffusion
communs
Drupal
Système de gestion
des contenus
éditoriaux et pages
d’accueil
Gallica
marque
blanche
Espace Coopération
Extranet pour
intégration des
documents numériques
des partenaires
Chaîne d’entrée
Capacité d’intégration
des fichiers numériques
dans le système
d’information BnF
Quel est le point commun entre Gallica intramuros,
Numistral, La Grande collecte, Rotomagus
et la Bibliothèque francophone numérique ?
Tous ces sites sont construits sur une infrastructure
technique commune : Gallica marque blanche.
Cette offre de coopération numérique inédite,
expérimentée dès 2012, a vocation à poursuivre
son développement.
Un dispositif innovant
1. de coopération numérique
Le concept Gallica marque blanche est né d’une double volonté de
la BnF d’enrichir les collections numériques nationales en intégrant
des documents externes et de mutualiser les développements
réalisés dans le cadre de Gallica. Les partenaires de la BnF peuvent
dès lors disposer d’une bibliothèque numérique à leur nom et à leurs
couleurs, bénéficiant des fonctionnalités et d’une partie du fonds
documentaire de Gallica. En échange, ils confient à la BnF leurs
collections numérisées et participent de ce fait à l’enrichissement
de Gallica et à la constitution d’un patrimoine numérique commun.
Ce dispositif instaure ainsi un dialogue interprofessionnel inédit et
innovant.
2.
Une infrastructure
technique mutualisée
Gallica marque blanche repose sur un principe de mutualisation
de l’infrastructure technique de Gallica : l’application web est
partagée et les documents numérisés fournis par le partenaire
intègrent les chaînes d’entrée de la BnF. Chaque bibliothèque
numérique est fondée, d’une part, sur un paramétrage spécifique
des pages et fonctionnalités de Gallica et, d’autre part, sur un
corpus constitué des documents numérisés du partenaire et de
sélections complémentaires issues de Gallica. Pour chaque projet,
la BnF assure la réalisation et la maintenance de ces bibliothèques
numériques en marque blanche. En tant que copropriétaire des
fichiers numériques, elle prend également en charge leur conservation,
au même titre que ses propres collections patrimoniales
numérisées. Les frais de réalisation et d’hébergement de chaque
projet sont intégralement partagés entre le partenaire et la BnF.
SPAR
Conservation des
documents numériques
(natifs ou non) et
archivage pérenne
3.
Une organisation
transversale
Outil et gestion
de la publication
Diffusion des documents
sur les différentes
plateformes
Chaque projet Gallica marque blanche mobilise des expert.e.s
et chef.fe.s de projet au sein des départements des Métadonnées,
de la Conservation, des Systèmes d’information, et de la
Coopération. Ces référent.e.s participent aux différentes phases
d’instruction et d’expertise, ou parfois, interviennent en support,
comme ceux.celles de la direction de l’Administration et du
personnel. Pour garantir le bon déroulement des projets, le.la
chef.fe de projet Gallica marque blanche assure la coordination
entre les intervenant.e.s (partenaire, expert.e BnF et prestataire)
et gère aussi le partenariat, des aspects contractuels jusqu’au
pilotage opérationnel du projet. Une méthodologie sur mesure
est mise en œuvre à partir d’outils et de documents de référence.
Depuis la création des notices du partenaire dans les catalogues
de la BnF jusqu’à l’intégration des fichiers numériques, en passant
par les développements informatiques, le conventionnement
et le suivi financier, chaque réalisation constitue un projet
spécifique qui se traduit par une phase d’élaboration, un suivi
régulier et un enrichissement du site sur le long terme.
Les bibliothèques numériques
en marque blanche Gallica
Catalogue général /
BAM
Stockage et gestion
des notices
bibliographiques
Isabelle Guibert
Numistral, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale
et universitaire de Strasbourg.
La Grande Collecte, site vitrine de l’opération Grande Collecte
(partenariat avec le Service interministériel des archives de France).
Rotomagus, bibliothèque numérique patrimoniale de la ville de Rouen.
La Bibliothèque francophone numérique du Réseau francophone
numérique.
La Bibliothèque numérique des archives diplomatiques (partenariat
avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ; mise en ligne
prévue à l’automne 2017).
10

I ON EN PARLE
Votre avis sur Trajectoire nous intéresse, écrivez-nous.
communication.interne@bnf.fr
Gallica dans 10 ans ?
En 20 ans, Gallica n’a cessé de s’enrichir et d’évoluer. Gallica, en 2016, c’est plus de
4,2 millions de documents, 14,5 millions de visites avec, en moyenne, 35,8 pages vues
pour un temps passé moyen de 13 minutes et 50 secondes. Et Gallica dans 10 ans ?
Des agent.e.s se sont prêté.e.s au jeu et ont imaginé Gallica en 2027…
MARIE-BERTHYNA
MULUMBA
Responsable des
marchés, service des
Marchés, département
des Affaires juridiques
et de la commande
publique (DAP)
SÉBASTIEN
PEYRARD
Chef du service
Ingénierie des
métadonnées,
département des
Métadonnées (DSR)
NATHALIE
HERSENT
Coordonnatrice
scientifique de
la numérisation,
cellule de
Coordination,
département
Littérature et art
(DCO)
Transformer l’utopie en réalité
Gallica, c’est déjà une ouverture par-delà
nos murs et frontières autant qu’une
promenade à travers le rayonnement de nos
collections. Dans 10 ans, je l’imagine encore
plus foisonnante et interactive. Je rêve de cet
espace comme d’une discussion entre nos
collections et nos usager.ère.s au quotidien.
Parviendrons-nous à transformer l’utopie
en réalité.
Un lieu de rencontre
Gallica dans 10 ans permettra à l’internaute de
se balader dans les rayonnages virtuels à sa
guise, quand toute recherche les réorganise et
que, dans sa quête d’une œuvre célèbre, il.elle
est invité.e à découvrir des œuvres proches. La
page de son compte devient un lieu de
rencontre où se croisent les suggestions de
contenus de Gallica et celles des gallicanautes
qui partagent ses centres d’intérêt.
Un équivalent numérique
du libre accès physique
La valorisation est ce qui se développera le
plus sur Gallica d’ici 2027. Grâce au
renforcement de l’indexation et du signalement
de corpus dans les pages de médiation,
un équivalent numérique du libre accès
physique répondra à la demande d’accompagnement
des gallicanautes. Les métadonnées
enrichies et l’évolution des
interfaces aboutiront à un environnement
virtuel en 3D, avec toutes les possibilités de
butinage.
PHILIPPE
CHEVALLIER
Responsable des
études, délégation
à la Stratégie
et à la recherche
LESLIE MARTIN
Chargée de
collections,
service
Économie-Prisme,
département
Droit, économie,
politique (DCO)
La spatialisation
des résultats
remplacera la liste
Nous allons vers une visualisation
des résultats toujours
plus riche et interactive, dans
un lien toujours plus fort entre
Gallica et data.bnf.fr. Un simple
mot-clé tapé, et l’ensemble
des ressources documentaires
concernées se disposeront
en étoile. Chaque clic fera
apparaître des couches plus
profondes et permettra de
sélectionner ou d’écarter certains
documents. La spatialisation des
résultats remplacera la liste.
Pénétrer dans
l’environnement
virtuel de Gallica
En 2027, j’imagine les
usager.ère.s, équipé.e.s de casque
audiovisuel, pénétrer dans
l’environnement virtuel de
Gallica. Les parcours thématiques
ou les requêtes généreront
des espaces de consultation
en 3D. Le.la visiteur.euse se
promenera entre des rayonnages
« rematérialisant » la bibliothèque
numérique. On pourrait imaginer
entrer à l’intérieur des images
et s’y déplacer.
Propos recueillis par Dalila da Silva et Hélène Raymond
11

ARRÊT SUR IMAGE
( GALLICA 20 ANS )
Mon document
préféré
dans Gallica !
37 modèles de maquillage
kumadori
Famille Ichikawa, 1886,
département des Arts du spectacle
Hand action :
le mag du handball
Juin 2007, Fédération française de handball,
département Littérature et art
« J’ai choisi ce document car les
collections de la BnF liées au sport
ne sont pas celles auxquelles
on pense en premier, surtout quand
il s’agit de documents récents.
Et pourtant... Les amateurs de sport
aiment se rappeler avec nostalgie
les exploits de leur sportifs préférés :
quoi de mieux donc que Gallica
pour revivre un passé glorieux
et pas si lointain... »
BERTRAND TASSOU / Chargé de collections
en géographie, service Sciences sociales,
département Philosophie, histoire, sciences
de l’homme (DCO)
Épisode de la vie d’un artiste : symphonie fantastique
en cinq parties
Hector Berlioz, manuscrit autographe, 1830, département de la Musique
« Il s’agit d’une œuvre que j’ai
étudiée et qui m’est chère. Je
trouve très émouvant d’entendre
intérieurement la musique
en parcourant les notes de
la main-même de Berlioz.
La présence du programme
« Ces estampes représentent des
maquillages de kabuki et font
partie du fonds Edward Gordon
Craig des Arts du spectacle.
Les couleurs et les expressions
saisissantes sont remarquables ;
et au-delà, comme tous les
documents japonais anciens
de la BnF, elles témoignent par
leur présence de la richesse des
échanges culturels entre Japon
et Occident. »
CORALIE CASTEL / Coordinatrice
de l’information bibliographique, service
Littératures du monde, département
Littérature et art (DCO)
imprimé pour la première
exécution renforce ce sentiment
que ce n’est pas une partition
comme les autres. »
STEPHANE REECHT /Expert de
préservation, service Numérisation,
département de la Conservation (DSR)
12 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

Plan de l’isle d’Ouessant
et de ses environs
Denis de La Voye, 1680-1700,
département des Cartes et plans
« J’aime à explorer les cartes
anciennes, y pénétrer en zoomant,
contempler les détails, tel un
voyageur hors du temps.
Les portefeuilles du Service
hydrographique de la marine sont
un régal, comme ce plan de l’isle
d’Ouessant au XVII e siècle avec
mention des roches qui se
découvrent selon les marées.
Rêverie assurée ! »
DALILA DA SILVA / Chargée de
communication et d’information
professionnelle, département
des Métadonnées (DSR)
Conversation
Université de Paris, Archives de la parole, 1913, département de l’Audiovisuel
« Ce document est merveilleux
en tant qu’exemple de recherche
documentaire. Sur l’ancienne
version de Gallica, chercher un
document “ en breton ” équivalait
à trouver une aiguille dans une
botte de foin. À présent, avec cet
exemple très pédagogique, on
explique facilement comment,
à partir de la requête “ breton ”
posée dans “ Tout Gallica ”,
les facettes construisent un
entonnoir qui conduit sur une
toute petite liste de réponses…
et ça m’éclate ! »
CAMILLE JOVE / Adjointe au responsable
du service de la Conservation, département
Droit, économie, politique (DCO)
Veüe du bourg et de
l’Abbaye d’Evron, de l’ordre
de St Benoist de la
congrégation de St Maur,
dans le pais du Mayne
Louis Boudan, 1695,
département des Estampes
et de la photographie
«J’ai choisi ce document lié
à mon histoire personnelle.
Parti depuis longtemps de ma
Mayenne natale, mes parents
se sont retirés à Évron, commune
dotée de l’un des plus beaux
édifices religieux du Bas-Maine.
Je m’y reporte de temps à autre
par nostalgie et par amour
du dessin. »
MARC BERGERE / Référent systèmes
d’informations, service d’Ordonnancement
des dépenses de bâtiment, de systèmes
d’informations et de logistique, département
du Budget et des affaires financières (DAP)
Propos recueillis par Séverine Boullay,
Mathilde Jamain, Hélène Raymond
POUR EN SAVOIR PLUS
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et publics > Collections >
Bibliothèque numérique >
Gallica > Gallica 20 ans
13 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017

C’EST
DEMAIN
L’équipe Gallicarte, laurélate du premier Hackathon de la BnF,
de gauche à droite : Jean Jouberton, Shervin Le Du, Philippe
Gambette, Matthieu Klein, Romain Bouyé, Maïwenn Bourdic.
Les ressources de Gallica géolocalisées sur la carte de la ville
de Riom (63).
( INNOVATION )
Explorer sur une carte
les fonds de Gallica
En novembre 2016, le premier Prix de l’Hackathon BnF a été décerné à l’équipe de Gallicarte
pour son projet de géolocalisation sur une carte des résultats d’une recherche dans Gallica.
Cette fonctionnalité nouvelle permet de visualiser, par exemple, l’ensemble d’un fonds photographique
géolocalisé sur une carte interactive en présentant les documents et leurs
métadonnées issues du Catalogue général. Dès l’automne 2016, la BnF s’est alors engagée
à développer dans Gallica ce mode de présentation des résultats à grande échelle sur un
nombre important de documents, avec des gallicanautes connectés simultanément. Deux
pistes ont été étudiées avec l’équipe lauréate : la première consistait à établir un comparatif
entre les vues du fonds photographique avec celles actuelles pour identifier les lieux de prise
de vue ; la seconde, retenue pour la phase 1, était de réaliser un prototype permettant la
création d’une carte avec environ 100 000 documents identifiés.
À la fin de l’automne 2017, des cartes thématiques (gastronomie, événements sportifs, monuments
historiques, villes françaises...) seront présentées dans l’interface de Gallica grâce à la
collaboration des équipes de la direction des Collections, du département de la Coopération
(pour la partie documentaire et médiation) et du département des Systèmes d’information
(pour les aspects techniques). En 2018, de nouvelles fonctionnalités, comme la visualisation
des entités nommées sur des fonds de cartes récents ou anciens, seront accessibles depuis
les pages de résultats de requêtes.
Matthieu Gioux
( PROJET GALLICARTE )
Les étapes de la
construction des cartes
Reconnaissance des entités
nommées : le moteur de recherche
de Gallica détecte les occurrences
de lieux dans les notices mais
aussi dans le texte océrisé.
Géocodage des données :
ces entités sont ensuite envoyées
à un moteur qui va leur attribuer
des coordonnées géographiques
(type GPS).
Création de la carte : en combinant
coordonnées et métadonnées
« sujet » des notices, les cartes sont
créées.
Opérations collaboratives : les
gallicanautes pourront ensuite être
sollicités pour améliorer la précision
des données présentées, comme
identifier nettement le lieu de
certaines prises de vues ou retracer
le parcours d’un héros de roman.
14 TRAJECTOIRE / AOÛT / SEPTEMBRE / OCTOBRE / 2017