Le Petit Journal N°7
Le Petit Journal des Galeries Vallois Edition N°7 du programme "Paris-Cotonou-Paris" Journal N°7 avec les artistes: Marius Dansou, Roberto Diago, Didier Viodé, Jean Baptiste Janisset et Mekef.
Le Petit Journal des Galeries Vallois Edition N°7 du programme "Paris-Cotonou-Paris"
Journal N°7 avec les artistes: Marius Dansou, Roberto Diago, Didier Viodé, Jean Baptiste Janisset et Mekef.
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<strong>Le</strong> <strong>Petit</strong> <strong>Journal</strong><br />
des galeries Vallois<br />
Paris Cotonou Paris<br />
tiste est un messager qui découvre des choses invisibles<br />
et les rend visibles. Donc, je suis conscient de la spiritualité,<br />
je circule dedans. Je sais ce qu’est le culte des<br />
vodouns, mais je ne suis pas initié. C’est le côté festif<br />
des cérémonies qui m’intéresse.<br />
C.B. : D’où vient ton goût pour le fantastique, les créatures<br />
imaginaires, les métamorphoses… ?<br />
M. : <strong>Le</strong> fantastique ça vient de mes rêves. J’essaie parfois<br />
de les transposer sur papier. Parfois aussi, j’ai l’impression<br />
de voir des choses que les autres ne voient pas<br />
et de les représenter.<br />
C.B. : Un motif m’a marquée par sa récurrence dans<br />
tes dessins : le poisson…<br />
M. : <strong>Le</strong> poisson est très présent dans la vie de tous les<br />
jours au Bénin. Ici, on est entre la mer et la lagune.<br />
Tous les jours, je vois des pêcheurs et des vendeuses<br />
qui portent des paniers de poissons fumés sur la tête.<br />
En passant sur le pont je vois des pêcheurs qui jettent<br />
leurs filets et les ressortent de l’eau avec des poissons.<br />
Tout ça est peut-être marqué dans mon inconscient.<br />
C.B. : La société béninoise que tu dépeins offre un<br />
contraste saisissant entre traditions et modernité.<br />
Quel regard portes-tu sur l’évolution du pays ?<br />
M. : <strong>Le</strong> pays évolue à grands pas mais ça ne veut pas<br />
dire que les traditions disparaissent. Même si les gens<br />
vivent à l’occidentale, ils vont toujours suivre les traditions,<br />
comme consulter le Fâ. Par exemple, mon père<br />
était polygame. Moi, je suis un enfant de sa première<br />
épouse. S’il y avait des choses qui n’allaient pas, elle<br />
allait consulter le devin, le Fâ, pour savoir si la seconde<br />
épouse ne lui portait pas préjudice à elle ou à ses enfants.<br />
Alors le devin ordonnait des cérémonies. Moi, je ne suis<br />
pas polygame, j’ai trois filles. Je suis protestant méthodiste<br />
mais j’ai mis un peu la religion à distance. ■<br />
MES NUITS INSOMNIAQUES ET QUELQUES JOURS D’ERRANCE<br />
Merci à André Jolly qui a recueilli les réponses de l’artiste lors de son séjour à Cotonou.<br />
Vue de l'exposition Makef. <strong>Le</strong>s insomniaques de mes nuits d'insomnie, à<br />
l'Institut Français de Cotonou, juin à septembre 2017.<br />
Ayatresse Coiffure, 2013. Stylo à bille sur cahier d'écolier, 28,5 x 23 cm.<br />
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