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29<br />
nécropole<br />
Kerma ancien<br />
2550-2050 av. J.-C.<br />
2500<br />
2300<br />
2100<br />
Assouan<br />
Kerma<br />
défunts principaux, et écartait de ce fait l’idée<br />
qu’il s’agisse d’esclaves ou de captifs provenant<br />
de peuples différents. D’après la position de certains<br />
défunts se couvrant le visage des mains,<br />
il estimait qu’ils avaient été enterrés vivants de<br />
manière spontanée, d’où des réflexes de survie<br />
face à l’étouffement provoqué par l’accumulation<br />
de terre.<br />
1900<br />
Nouvelles observations sur les morts<br />
d’accompagnement<br />
Kerma moyen<br />
2050-1750 av. J.-C.<br />
Kerma classique<br />
1750-1500 av. J.-C.<br />
1700<br />
1500<br />
tumulus Ø > 10 m<br />
tumulus Ø > 20 m<br />
100 m<br />
dans les couloirs d'accès aux chambres funéraires<br />
et dont le nombre peut atteindre plusieurs centaines.<br />
George Reisner s’intéressa à la question<br />
et compara cette pratique au rituel sati en<br />
Inde, où la veuve, après le décès de son mari, le<br />
rejoint dans la mort en se faisant spontanément<br />
incinérer vivante. Pour lui, les morts d’accompagnement<br />
de Kerma devaient correspondre aux<br />
proches serviteurs, allant poursuivre leur tâche<br />
dans l’au-delà par fidélité et respect envers<br />
leur maître: une forme de servitude volontaire<br />
comme on en retrouve des témoignages dans<br />
d’autres sociétés, antiques ou plus récentes. Il<br />
pensait que ces personnes étaient natives de<br />
Kerma, par leur physionomie similaire à celle des<br />
2<br />
Récemment, nous avons été confrontés à ce<br />
phénomène d’accompagnement dans le cadre<br />
de notre programme qui porte sur les origines du<br />
royaume et consiste à fouiller de manière systématique<br />
certains secteurs au nord du cimetière,<br />
correspondant à la phase du Kerma ancien.<br />
L’objectif est de mener une analyse des relations<br />
entre les tombes en disposant d’un échantillon<br />
suffisamment important, de manière à mieux comprendre<br />
l’organisation de la société et les conditions<br />
qui virent l’émergence d’une stratification<br />
sociale. En ne retenant que les secteurs les mieux<br />
documentés, c’est un échantillon de 436 tombes<br />
qui permet de suivre en détail l’évolution des rites<br />
funéraires entre la période initiale du cimetière, un<br />
peu avant 2500 av. J.-C., jusqu’à la fin du Kerma<br />
ancien, vers 2050 av. J.-C.<br />
Le début de l’utilisation du cimetière se caractérise<br />
par des tombes individuelles composées de<br />
petites fosses sous tumulus. Hormis la céramique<br />
déposée en surface et quelques vases importés<br />
d’Egypte, les objets accompagnant les défunts<br />
sont rares et on ne dénote pas de distinction particulière<br />
de richesse entre les sépultures. Les morts<br />
d’accompagnement ne sont pas at<strong>test</strong>és. Lors de<br />
la phase suivante, les sépultures montrent encore<br />
peu de différenciations entre elles et demeurent<br />
de dimensions limitées. Les premiers morts<br />
d’accompagnement font alors leur apparition de<br />
manière discrète. Il s’agit d’adultes, généralement<br />
des hommes, disposés à côté d'un autre homme<br />
adulte.