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Erwan au RAID avec les Omega<br />
L’<strong>Ultima</strong> RATIO de PGM<br />
Interview avec Michel Marie<br />
PR avec ADS2P<br />
Les ERIS<br />
N°2<br />
2° SEMESTRE<br />
2017<br />
1
2
SOMMAIRE<br />
P 04 à 05 : La Protection Rapprochée<br />
vu par un APR<br />
P 06 à 11 : Les ERIS du Ministère<br />
de la Justice<br />
P 12 à 20: Interview de Michel<br />
Marie, premier négociateur du<br />
RAID<br />
P 22 à 35: Erwan en immersion au<br />
RAID<br />
P 36 à 43: L’<strong>Ultima</strong> Ratio, l’excellence<br />
du fusil de précision<br />
P 44 à 45 : Bibliothèque<br />
3
La protection rapprochée<br />
vue par un APR<br />
Comme toute profession, la protection rapprochée ne déroge pas à la règle<br />
de l’expérience.<br />
Les centres de formation privés ou publics sont là pour donner les règles de<br />
base législatives, règlementaires, déontologiques, techniques, tactiques …<br />
Puis il faut franchir le pas, le grand saut dans le mythe du « garde du<br />
corps », devenir APR (Agent de Protection Rapprochée).<br />
Dans le public, il vous faudra faire preuve de patience et de volonté.<br />
En effet, après votre année d’école dans la police ou de gendarmerie, vous<br />
devrez patienter encore une année minimum pour être « titulaire ».<br />
Il vous faudra attendre le fameux télégramme d’ouverture de postes dans les<br />
services spécialisés dédiés à la protection rapprochée (SDLP, GAHP, CRS1,<br />
SME …).<br />
Vous devrez ensuite correspondre aux critères énoncés (âge, ancienneté,<br />
expérience et peut-être même spécialité) et réussir les différents tests et<br />
épreuves de sélections, puis sortir de votre formation.<br />
4
Vous intégrerez alors un service spécifique ; la DMP (Division des Missions<br />
Permanentes), la DMT (Division des Missions Temporaires) (ex, HPE et<br />
HPF), le SSMI (Service de Sécurité du Ministère de l’Intérieur), la protection<br />
des immeubles, hôtels, villégiatures … avec la CRS1 ou la Section<br />
Motocycliste d’Escorte (SME) spécialiste de la protection rapprochée à moto.<br />
Dans le Privé, obtenir le statut de « garde du corps » est plus accessible.<br />
Il suffit de vous financer, entre 4000 et 6000 €, pour entrer dans une des<br />
nombreuses écoles existant sur le territoire national et effectuer un cursus<br />
d’environ cinq semaines de formation.<br />
A l’issue de cette formation, vous devrez patienter un mois environ pour<br />
l’obtention de votre carte professionnelle de Protection Rapprochée (PR)<br />
délivrée par le CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité)<br />
qui est l’administ<strong>ratio</strong>n compétente pour contrôler les activités de sécurité<br />
privées, délivrer les autorisations …<br />
5
LES ERIS<br />
Equipes Régionales<br />
d’InterventIon et de<br />
securite<br />
Créées en 2003 suite aux mutineries successives dans les Maisons Centrales<br />
de Moulin Yzeure et de Clairvaux ou encore des tentatives d’évasions<br />
particulièrement violente survenues dans plusieurs Maison d’Arrêt, les ERIS<br />
( Equipes Régionales d’Interventions et de Sécurité) sont basées à Bordeaux,<br />
Dijon, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Paris et Marseille.<br />
6
Des ERIS en progression sur un entrainement, les éléments sont équipés<br />
de boucliers.<br />
A ses débuts, le nombre de personnels était de 210, aujourd’hui elles<br />
comptent environ 400 membres, et ont succédé au GIGN et au RAID alors<br />
appelés dans les prisons. Aujourd’hui les ERIS peuvent être déclenchées en<br />
prévention, contrairement aux Groupes d’Interventions de la Police ou de la<br />
Gendarmerie Nationale qui ne venaient que lorsque la situation était déjà<br />
hors de contrôle.<br />
Les 9 ERIS dispatchées sur le territoire, ont été spécialement formées et<br />
équipées pour agir en cas de tension au sein des établissements pénitentiaire<br />
7
Fort de six missions principales (15000 opé<strong>ratio</strong>ns effectuées depuis la création),<br />
notamment le maintien et rétablissement de l’ordre en cas de mouvement<br />
de détenus (91 en 2016), les fouilles de cellules, sécurisation des établissements,<br />
les escortes de personnes dangereuses (550 en 2016)…<br />
Depuis 2015, les équipes sont formées à la médiation de crise (Négociation)<br />
ce qui leur donne plus d’autonomie dans leurs missions comme sur les prises<br />
d’otages.<br />
Chaque ERIS comprend en moyenne une trentaine d’hommes, issues du<br />
corps des Surveillants Pénitentiaire, ils sont sélectionnés drastiquement puis<br />
formés pendant 10 semaines par des membres du GIGN en autres.<br />
En haut : Des membres d’une ERIS pendant un entraînement.<br />
Ci-contre : sécurisation, le fusil d’assaut est un HK G36C, équipé d’un<br />
EO-TECH 552<br />
8
L’armement passe par du Glock 17, au Fusil à pompe, au Fusil d’assaut<br />
HKG36, et bien d’autres moyens.<br />
Dans un monde carcéral de plus en plus violent avec en moyenne une<br />
agression par jour à l’encontre des Surveillants Pénitentiaire, le danger est<br />
partout. Les ERIS de part leurs formation savent gérer les détenus pour<br />
éviter qu’ils ne se retournent contre les surveillants locaux.<br />
Hors missions, le personnel des ERIS se tient à jour de ses compétences, en<br />
matière d’interventions, de tir, de franchissement opé<strong>ratio</strong>nnel (en 2013<br />
certains membres des ERIS ont réussit avec succès a formation Moniteur<br />
d’Intervention Professionnel et Franchissement Opé<strong>ratio</strong>nnel à Saint-Astier,<br />
bastion de la Gendarmerie Nationale) mais aussi au niveau du<br />
physique. Le sport fait parti intégrante du service, en passant par le<br />
Crossfit, du Jiu-Jitsu Brésilien ou encore les Boxes Pieds- Poings.<br />
9
Pour intégrer une des ERIS, pas de passe-droit. Il faut passer par la case<br />
concours du Ministère de la Justice, réussir les 8 mois de formation et de<br />
prépa<strong>ratio</strong>n au sein de l’Ecole Nationale de l’Administ<strong>ratio</strong>n Pénitentiaire<br />
située à Agen.<br />
A l’issue de son affectation, au bout d’un an et enfin titulaire, le Surveillant<br />
pourra prétendre aux tests de sélection :<br />
- Course de 5000m,<br />
- Passage d’une buse de 40cm de diamètre sur 5m de long,<br />
- Test d’endurance (en 10min, le candidat devra effectuer le maximum d’aller-retour<br />
entre 2 plots espacés de 20m avec un sac de 30kg),<br />
-Montée de corde chronométrée, 2 fois 5m,<br />
- Descente en rappel de 15m,<br />
- Tests de Personnalité.<br />
.<br />
10
Une fois ces test validés, les candidats seront convoqués à Paris pour un<br />
entretien avec un Jury composé de Commandant d’ERIS ou encore de<br />
psychologues.<br />
Pour infos, d’anciens membres du COS (1er RPIMa ou Commandos Marine)<br />
composent certaines ERIS.<br />
Ci-contre : Exercice de descente en rappel .<br />
Au-dessus : Des ERIS sécurisent la venue d’un DPS (détenu particulièrement<br />
sensible) à son procès.<br />
Propos recueillis par Oscar, ex intervenant ERIS<br />
11
INTERVIEW<br />
MICHEL MARIE<br />
PREMIER NEGOCIATEUR<br />
DU RAID<br />
FIPN-SDLP : Présentation<br />
Michel Marie : Je suis entré dans la Police Nationale par hasard, je n’avais<br />
pas d’à priori, ni dans un sens ni dans l’autre. Je n’avais pas de vocation<br />
particulière. Mais j’y suis resté par passion.<br />
J’ai travaillé dans un petit commissariat de Meurthe et Moselle, par la suite,<br />
j’ai intégré très vite la Brigade Criminelle de Metz.<br />
Comme disait Ange Mancini, « le pénal de la joie ».<br />
C’est une expérience énorme que la police urbaine, on est au contact des<br />
réalités, on a peu de moyens, c’est une formidable école de la vie et d’humilité.<br />
F-S : Aviez-vous une spécificité qui pouvait intéresser le RAID ?<br />
M-M : Oui, j’étais passionné de son et d’images. J’avais de réelles compétences<br />
dans ce domaine (études et diplômes).<br />
Arrivé au RAID, j’ai tout simplement basculé dans un domaine voisin,<br />
l’observation et la prise de son mais appliquées aux missions du service.<br />
C’est ainsi que j’ai été nommé tout de suite en 1985, chef de la section technique.<br />
J’ai appris l’existence du RAID lorsque le télégramme de création est sorti et<br />
j’ai eu la chance d’être dans le tout premier wagon en 1985.<br />
12
F-S : Comment s’articulait le service ?<br />
M-M : Ange Mancini était le patron, il y avait trois sections.<br />
Une d’intervention proprement dite, une de filature et surveillance et une<br />
section technique (radio communication, son, photos, vidéo, explo, armement,<br />
cynophile).<br />
F-S : Quel était votre rôle en intervention ?<br />
M-M : En tant que chef de la section technique, je participais systématiquement<br />
aux interventions.<br />
Notre rôle était d’assurer la qualité des radios transmissions, sans oublier la<br />
mise en œuvre des moyens techniques qui permettaient, sur des situations de<br />
siège, de placer des micros et caméras pour prendre la « température » en<br />
situation.<br />
Ces informations étaient fondamentales quant à la prise de décision des<br />
responsables de l’époque car elles renseignaient sur le niveau réel de danger<br />
sur les lieux de la crise.<br />
13
F-S : La volonté de créer le groupe de négociation venait-elle de vous ou<br />
de votre hiérarchie ?<br />
M-M : Au tout début du RAID, la négociation était menée par le chef de<br />
service.<br />
Après l’affaire tragique de Ris Orangis en 1989, j’ai eu l’opportunité de partir<br />
à Quantico (FBI Academy) où l’on m’a proposé de participer à la formation<br />
des «crisis negociator ».<br />
A mon retour en France, j’ai pensé que les méthodes américaines ne pouvaient<br />
pas exactement s’appliquer à la mentalité française et qu’il fallait les<br />
adapter.<br />
Dans cette perspective, j’ai alors entamé un parcours universitaire<br />
(criminologie avec psycho criminelle, diplôme universitaire du 3° cycle en<br />
psychiatrie criminelle, une année de victimologie et une année de psychiatrie).<br />
Je me suis dit que la connaissance de la psychologie criminelle et des<br />
troubles de l’humeur et du comportement sans oublier les psychotiques<br />
pouvait nous être d’un grand secours.<br />
14
F-S : Pour quelles raisons ce groupe a-t-il été créé ?<br />
M-M : Afin d’apporter une réponse concertée aux situations de crise, créer<br />
une structure « tampon » qui vu de concert avec les décideurs pour tenter d’apporter<br />
une solution « soft » à la crise.<br />
F-S : Tout était à faire, comment avez-vous procédé ?<br />
M.M : Il a d’abord fallu que je me rende crédible aux yeux de ma hiérarchie<br />
d’où ce cycle d’études en cours du soir sur une période de quatre ans.<br />
Pour finir, mon chef de service de l’époque, m’a proposé d’abandonner la<br />
technique au profit de la négociation.<br />
Avec le temps et la patience, j’ai réussi à fédérer des compétences complémentaires<br />
y compris les médecins du RAID et créer la section « gestion de crise /<br />
négociation ».<br />
Les choses se sont articulées naturellement.<br />
Je n’avais pas un projet particulier, je me suis mis à étudier parce que je pensais<br />
que c’était bien et utile.<br />
15
F-S : De qui était composé le groupe ?<br />
M.M : Le groupe était composé de un psychologue, un policier assistant,<br />
quatre médecins et moi.<br />
F-S : Dans les années 90, aux Etats-Unis, la négociation était un service à<br />
part de l’intervention.<br />
Selon vous, la négociation et l’intervention devaient d’être complémentaires.<br />
M.M : Effectivement, je pense malheureusement que cette configu<strong>ratio</strong>n est<br />
toujours à l’ordre du jour de beaucoup de pays.<br />
Le grand principe à l’époque comme disait les américains était « stall for<br />
time », ça veut dire « gagner du temps » pour favoriser l’intervention.<br />
La plus belle illust<strong>ratio</strong>n de cette dichotomie est l’affaire de Waco au Texas.<br />
Le ranch en état de siège, les forces d’intervention d’un côté, le groupe de<br />
négociateurs de l’autre, et au final, les américains ont déploré plus de 70<br />
morts…<br />
F-S : En combien de temps avez-vous été opé<strong>ratio</strong>nnel ?<br />
M.M : Je ne veux pas passer pour un fanfaron mais je pense que cela s’est fait<br />
assez vite.<br />
La raison est qu’au départ, il faut une belle expérience de la vie et des<br />
hommes, une capacité à écouter et à communiquer … et ça on l’a ou on ne l’a<br />
pas.<br />
Après se rajoutent des techniques, des combines, beaucoup de psychologie et<br />
de tact, et une très bonne connaissance des pathologies mentales et des comportements<br />
extrêmes en situation de crise.<br />
16
F.S : Comment la négociation a-t-elle été perçue par les fonctionnaires du<br />
service ?<br />
M.M : Au départ avec un sourire qui s’est transformé par une moue dubitative,<br />
emprunte d’amertume voire de frust<strong>ratio</strong>n, jusqu’au moment où mes collègues<br />
ont compris que c’était incontournable même si cela leur enlevait la possibilité<br />
de monter à l’assaut, ce qui est, je dois l’avouer, un moment très excitant.<br />
F.S : Quelle a été la première mission du groupe ?<br />
M.M : Franchement, je ne m’en souviens pas, il y en a eu beaucoup.<br />
Il faut savoir qu’à l’époque où j’étais au RAID, sur trois affaires, deux se réglaient<br />
par l’assaut et une par la négociation.<br />
En fait il y a eu la prise d’otages de Nantes alors que le RAID venait juste<br />
d’être mis en place, et la négociation a été menée par Robert Broussard.<br />
Mais c’était bien avant la création de la cellule de négociation du RAID.<br />
Michel Marie, à la maternelle de Neuilly pendant la prise d’otages<br />
de H.B (Human Bomb) en mai 1993.<br />
17
F.S : Quels étaient les profils d’individus les plus complexes ?<br />
M.M : Les plus dangereux étaient probablement les paranoïaques car la<br />
marge de négociation était très faible et les malades mentaux avérés<br />
(schizophrènes par exemple) en raison de leur côté « passage à l’acte » imprédictible..<br />
C’est pourquoi il était très important de comprendre ces mécanismes de passage<br />
à l’acte pour réduire l’incertitude et anticiper dans la mesure du possible.<br />
F.S : Quels sont les points- clés d’une négociation ?<br />
M.M : Je suis partisan de la réduire au minimum mais c’est variable en fonction<br />
des situations et du niveau de dangerosité.<br />
F.S : Que considériez-vous comme un échec ? Comment le viviez-vous ?<br />
M.M : La mort du forcené ou du preneur d’otages.<br />
Je me disais toujours qu’on aurait pu s’y prendre autrement pour éviter cela.<br />
A titre personnel, j’avais cette faculté de prendre de la distance par rapport<br />
aux événements, même si j’étais contrarié ou peiné, la vie continuait et l’actualité<br />
se chargeait de nous faire penser à autre chose.<br />
18
F.S : Vous avez participé à combien de missions en tant que négociateur ?<br />
M.M : Difficile à dire, je n’ai jamais tenu de comptabilité des interventions.<br />
Certaines interventions étaient médiatisées et d’autres pas du tout.<br />
Il m’arrivait de me rendre sur les lieux d’un fort chabrol avec un collègue du<br />
RAID, à charge pour moi d’évaluer la situation pour faire ou non intervenir<br />
mes collègues du service.<br />
Si je pensais que l’affaire pouvait se régler en souplesse sans la grosse artillerie,<br />
je me débrouillais et rendais compte à mon patron de la situation.<br />
J’avais un rôle important en matière d’évaluation.<br />
J’avais mis au point avec deux informaticiens, un logiciel basé sur l’intelligence<br />
artificielle qui pouvait précisément définir le degré réel de danger et<br />
surtout nous donner un aperçu du profil psycho-pathologique du forcené / preneur<br />
d’otages.<br />
F.S : Pourquoi avoir quitté le service ?<br />
M.M : Une évolution de carrière qui tendait vers zéro et proche de l’infini…<br />
Un nouveau chef de service qui n’avait guère de considé<strong>ratio</strong>n pour moi, et<br />
quinze ans au RAID, il faut bien l’avouer, ça use.<br />
Il faut savoir décrocher un jour et je suis parti en 2000.<br />
Le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été beaucoup aidé par ma<br />
hiérarchie, je me suis débrouillé seul et j’ai trouvé un poste très intéressant<br />
pour le compte de la Commission Européenne dans les pays de l’Est.<br />
En fait, j’ai terminé ma carrière à la Commission.<br />
19
F.S : Comment voyez-vous la négociation aujourd’hui ?<br />
M.M : Difficile d’en parler vu que je ne suis plus dans la course.<br />
Je sais simplement qu’au sein du RAID, la négociation est devenue un service<br />
majeur dont l’utilité n’est plus mise en doute.<br />
F.S : La France comme d’autres pays, a été victime d’attaques terroristes.<br />
Comment négocier avec un ou plusieurs individus qui ont assassiné lâchement<br />
des gens sans défense ?<br />
M.M : Ca a déjà été dit mais que faire devant des gens qui ont la conviction<br />
inébranlable de détenir la vérité, qui n’ont pas peur de la mort… ou qui la<br />
cherche pour devenir martyr.<br />
La négociation en tant que telle, on laisse tomber.<br />
En revanche, l’équipe de négociation comme cellule de réflexion, d’aide à la<br />
prise de décision, de prise en charge des victimes, d’outil de communication,<br />
cela reste très important.<br />
F.S : Comment voyez-vous l’avenir ?<br />
M.M : Ce serait un peu long à expliquer dans le cadre de cet article.<br />
Disons que je le vois sombre, et que rien ne semble infléchir la courbe ascendante<br />
de la violence.<br />
Le RAID n’a pas fini d’intervenir.<br />
20
21
Erwan en immersion<br />
au RAID<br />
Erwan a 12 ans. Il est atteint d’un cancer mais il a trouvé la force et le<br />
courage de faire front et de ne pas subir cette maladie.<br />
Entouré de sa mère et de ses proches, le jeune Lillois se bat tout en rêvant<br />
de son futur métier : policier.<br />
Informés par les médias du combat de Erwan et de son ambition pour devenir<br />
gardien de la paix, les policiers belges sont venus lui rendre visite.<br />
Invité à Paris, il suit également la Brigade Fluviale, la Cynophile, l’Equestre,<br />
les motards de la Préfecture de Police.<br />
Erwan a un autre rêve : celui de rencontrer les membres du RAID, celui de<br />
Bièvres.<br />
22
Erwan en tenue pour une journée au RAID<br />
23
Erwan arbore son thsirt de la SAO (Section d’Appui et d’Observation du<br />
RAID, la Sao englobe le groupe Omega, les cellules cynophile, effraction,<br />
technique et négociation du service.<br />
24
Le jour J, Erwan et sa mère sont accueillis par le groupe Omega à leur<br />
arrivée autour d’un petit déjeuner.<br />
M. du groupe, va prendre Erwan sous son « aile » et va rester toute la journée<br />
à ses côtés et lui expliquer en détail, l’organisation du RAID.<br />
Après une visite des bureaux de Omega et de la cellule technique, Erwan va<br />
revêtir une tenue de terrain et une ghillie suit pour une surprise que lui ont<br />
réservé les policiers du service : Erwan et son spotter ( donne au tireur les<br />
positions adverses, renseigne les collègues et assure la sécurité du tireur)<br />
vont surveiller un échange entre un policier du service infiltré dans un traffic<br />
de stupéfiant et un dealer.<br />
Le groupe pense que le policier est démasqué et le binôme de THP (Tireur<br />
Haute Précision) a consigne de faire feu si le trafiquant sort une arme et vise<br />
le policier.<br />
Au moment de sortir l’arme, Erwan s’écrie : « Arme » et simule le départ de<br />
tir. Le collègue joue le jeu et s’écroule au sol, mission réussie pour Erwan.<br />
Le policier infiltré est sain et sauf.<br />
25
26
Erwan accompagné par quatre policiers de Omega au stand de tir.<br />
Un grand moment que le jeune garçon n’est pas prêt d’oublier.<br />
27
Pour finir cette journée, M. lui fera visiter le service et lui présentera le<br />
patron du service M. DULION.<br />
Mais une si belle journée ne pouvait pas s’arrêter ainsi et pour le remercier<br />
de sa venue, Erwan a fêté Noel avant l’heure : thsirts, polos, serviettes,<br />
gilet, écussons, médaille, montre du RAID .<br />
Les membres de Oméga présents ont été touchés par le courage de Erwan<br />
qui malgré sa maladie ne s’est jamais plaint, a posé beaucoup de questions<br />
et a pu passer une journée avec ces hommes de l’ombre aux grandes qualités<br />
humaines : générosité, humilité et disponibilité.<br />
28
J’ai pris une photo au stand de tir. Photo à travers laquelle, j’ai essayé<br />
de capter dans les yeux de Erwan le rêve qu’il vivait grâce aux hommes<br />
du RAID.<br />
29
Erwan dans le bureau du patron du RAID<br />
Photo © Erwan<br />
30
De retour chez lui, Erwan pose avec les cadeaux offerts par le RAID<br />
Photo © Erwan<br />
31
Erwan fière de montrer l’écusson du RAID<br />
Photo © Erwan<br />
32
Erwan et M.<br />
Photo © Erwan<br />
33
Je remercie le RAID, le groupe Omega, je ne peux les citer tous , J, M, D,<br />
…. se reconnaitront.<br />
34
Merci pour leur gentillesse et tout ce qu’ils ont fait pour faire passer à Erwan<br />
une si belle journée qu’il n’est pas prêt d’oublier.<br />
35
L’ULtIma ratIo, L’exceLLence dU fUsIL de précIsIon<br />
à la Française depuis 1991<br />
L’<strong>Ultima</strong> Ratio est un fusil de tireur d’élite français en calibre 308 winchester<br />
(7.62x51 Otan) né en 1991 en Savoie. Son inventeur, Gilles PAYEN, armurier<br />
passionné et tireur sportif, fabriquait ses propres armes dans son chalet près<br />
de Modane, au fond de la vallée de la Maurienne.<br />
36
En contacts avec les 2 armuriers du RAID tout aussi passionnés, ces derniers<br />
lui demandèrent s’il était capable de leur créer une arme spécifique avec leur<br />
propre cahier des charges.<br />
Une des spécifications techniques était notamment d’assurer le premier coup<br />
à froid au même endroit que les suivants.<br />
L’unité d’élite fraichement crée par Pierre JOXE en 1985 ne bénéficiait alors<br />
que de vielles carabines STEYR SSG69. En face, l’anglais Accuracy<br />
International proposait déjà une arme de précision que l’on ne présente plus.<br />
Gilles PAYEN se penche alors sur l’affaire et crée l’<strong>Ultima</strong> Ratio en 1991.<br />
A cette époque, le génie se concentre sur l’action et achète sur étagère le chargeur,<br />
le bloc détente, le bipied et diverses autres pièces.<br />
L’ULTIMA RATIO intervention dans sa version habillage bois (noyer) était<br />
né et plutôt très bien né.<br />
37
Le RAID, unité d’élite qu’on ne propose plus sur la page FIPN-SDLP enchaine<br />
les interventions pour certaines mythiques, mais aussi de nombreuses<br />
missions de formation et de conseil auprès d’unités étrangères.<br />
C’est la meilleure vitrine dont pouvait bénéficier la société PGM alors créée<br />
en 1993.<br />
La magie opérant, l’<strong>Ultima</strong> Ratio commence à équiper de nombreuses unités<br />
en France mais aussi à l’étranger, notamment en Suisse, pays réputé pour son<br />
horlogerie et son goût pour la belle mécanique.<br />
Son fameux châssis poutre, le verrouillage de la culasse dans le canon flottant<br />
contribuent à sa précision exceptionnelle et ne cessent de séduire les professionnels<br />
mais aussi les tireurs sportifs.<br />
En France toutes les unités COS (Commandement des Opé<strong>ratio</strong>n Spéciales)<br />
apprivoisent l’arme ainsi que de nombreux groupes d’intervention français<br />
(GIPN, BRI PP).<br />
La société déménage en 1995 près d’Annecy en Haute-Savoie pour se rapprocher<br />
de la société TEISSIER TECHNIQUE spécialisée en mécanique de<br />
précision qui assure la fabrication des pièces « Made in France ».<br />
38
En partenariat avec les commandos marine et l’EPIGN, la version commando<br />
est créée.<br />
39
L’arme crosse pliée mesure moins de 80 cm et assure une gerbe de 10 coups à<br />
900 m dans un diamètre de 50 cm. Du jamais vu pour une arme aussi<br />
compacte !<br />
Gilles PAYEN décède tragiquement dans un accident de la route en 2000 mais<br />
a laissé à ses associés et à ses successeurs toute sa passion pour PGM.<br />
La société continue à développer de nouvelles armes comme l’Hécate 2 en<br />
calibre 12.7x99 mais n’abandonne pas l’<strong>Ultima</strong> Ratio tout autant,<br />
en continuant à le faire évoluer et en fabriquant désormais la quasi-totalité de<br />
l’arme hormis le canon et quelques pièces.<br />
L’arme s’est dotée au fil du temps d’une béquille de crosse, d’un rail<br />
picatinny au standard STANAG puis d’une version rallongée permettant de<br />
recevoir les optiques de nuit à intensification de lumière qui arrivent sur le<br />
marché et qui se fixent devant la lunette jour.<br />
Nous fabriquons également nos propres modérateurs de son.<br />
40
La magie du châssis poutre en alliage léger aéronautique permet même 25 ans<br />
après leur fabrication de faire évoluer les armes en service depuis tout ce<br />
temps.<br />
C’est un réel avantage et gain financier pour les unités utilisatrices qui peuvent<br />
au fil du temps modifier leurs armes sans avoir à les changer pour coller aux<br />
dernières technologies notamment optroniques.<br />
41
Aujourd’hui, PGM est présent dans près de 40 pays dans le monde et<br />
continue à se développer et équiper des unités d’élite y compris les forces<br />
françaises… Les unités de la première heure qui reviennent chez PGM,<br />
mais aussi des nouvelles « boutiques » qui montent en puissance suite aux<br />
attentats tragiques à répétition qui touchent notre pays depuis bientôt 3 ans.<br />
Un département tir sportif a été créé pour répondre aux besoins de ces<br />
utilisateurs passionnés et toujours en quête de précision et de belle<br />
mécanique. La facilité de démontage du canon qui permet de changer de<br />
calibre et de canon en 30 secondes séduit les tireurs sportifs qui avec une<br />
arme peuvent en fait en avoir plusieurs.<br />
Ils la considèrent à l’unanimité, tout comme les groupes d’intervention et les<br />
forces spéciales la Rolls des armes de précision.<br />
L’aventure continue, la passion est intacte.<br />
Le nouveau fusil Mini Hécate 2 en 338 LM vient tout juste d’être lancé<br />
en production dans nos ateliers de Haute-Savoie.<br />
Nous avons la difficile mission de perpétuer l’excellence armurière française<br />
de petit calibre.<br />
Ce savoir français réputé dans le monde entier ne peut cesser à l’heure où la<br />
France a choisi d’équiper l’Armée Française pour la première fois de son<br />
histoire avec un fusil d’assaut étranger !<br />
Propos : François B<br />
Directeur technique de PGM PRECISION<br />
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BIBLIOTEHQUE<br />
PATRON DU RAID—Jean Michel Fauvergue<br />
Jean-Michel Fauvergue s’est confié à Caroline de Juglart, journaliste à M6.<br />
Il raconte son histoire, ses débuts dans la Police Nationale, les unités dans<br />
lesquelles il a servi et celles qu’il a commandé.<br />
Des GIPN au RAID, il a mené ses hommes dans les missions les plus<br />
difficiles, l’hyper cacher à la porte de Vincennes en Janvier 2015, le 13<br />
Novembre au Bataclan, l’opé<strong>ratio</strong>n de Saint-Denis, l’attentat de Magnanville<br />
visant un couple de policiers en Juin 2016, l’attaque au camion bélier sur la<br />
promenade des Anglais le 14 Juillet, l’attentat dans une église à Saint-Etienne<br />
-du-Rouvray douze jours plus tard.<br />
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Missions extrêmes, le GIGN et<br />
l’EPIGN en opé<strong>ratio</strong>n 1976-<br />
2017—Jean-Marc Tanguy<br />
Février 1976, la gendarmerie se<br />
déploie pour libérer des otages à<br />
Djibouti avec le Groupe d'Intervention<br />
de la Gendarmerie Nationale<br />
(GIGN) créé par le lieutenant<br />
Christian Prouteau. Son<br />
unité soeur, l'Escadron Parachutiste<br />
d'Intervention de la Gendarmerie<br />
Nationale (EPIGN), développe<br />
ensuite une compétence de<br />
protection de diplomates en zone<br />
de guerre. En 2007, GIGN et<br />
EPIGN sont fondus dans un seul<br />
et unique GIGN de 400 hommes<br />
et femmes.<br />
Les mousquetaires du Président—Alain<br />
Le Caro<br />
Costumes sombres, oreillettes discrètes,<br />
valises en Kevlar et armes<br />
de poing à portée. Préparés au<br />
pire, formés comme aucun autre,<br />
ce sont eux qui rôdent autour de<br />
nos présidents, prêts à donner leur<br />
vie pour sauver la leur. Ce groupe,<br />
c’est le GSPR ; une soixantaine<br />
d’hommes, assujettis au devoir de<br />
réserve, perdus dans les « secrets<br />
des Dieux ».<br />
Alain Le Caro, qui a fondé cette<br />
unité, revient ici sur sa première<br />
mission : François Mitterrand.<br />
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Nous remercions les personnes qui ont participé à ce deuxième numéro<br />
de « ULTIMA RATIO » :<br />
Sylvain de « ABRAMELIN’S GRAF », le concepteur de la bannière.<br />
Olivier N et Oscar , Michel Marie, Erwan et Cindy, François B et la<br />
Hiérarchie du RAID ainsi que le groupe OMEGA.<br />
Nos partenaires commerciaux : GK, les Editions NIMROD.<br />
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