Memoire_Dauphine_Culture_Relations_sociales
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- L’organisation mécaniste se caractérise par une forme pyramidale et une approche «<br />
taylorienne ». Elle se caractérise par un pouvoir unilatéral, la force hiérarchique traduite<br />
par le respect des règles et stabilité des pratiques, une dominance de procédures et de<br />
contrôles et une culture écrite. Confortable, rassurante, robuste en cas d’urgence, a<br />
priori économique…, elle développe la passivité et renforce les opposants.<br />
- L’organisation individualiste est comme un radar sur son environnement, mais avec<br />
une faible cohésion interne. Elle se caractérise par des jeux de pouvoirs et d'alliances,<br />
une autonomie et des pré-carrés, une variété et une rétention d'informations, des outils<br />
personnels et non partagés. L’initiative, la mobilité, la créativité sont développées, mais<br />
avec du désordre et un turn-over élevé, voire un risque de dislocation en cas d’absence<br />
totale de cohésion.<br />
- L’organisation tribale peut être symbolisée par sa cohésion autour d’un totem. Elle est<br />
essentiellement tournée vers elle-même. Il y règne enthousiasme collectif, esprit de<br />
corps et entraide, un affectif fort et une volonté de conquête. Attachée aux traditions et<br />
au savoir-faire « métier », la production peut mener à la sur-qualité, au chef d’œuvre. La<br />
culture y est orale. Il émerge de fortes énergies collectives pour relever un défi, mais les<br />
difficultés de mise en œuvre risquent d’être sous-estimées et de se heurter au « monde<br />
réel ».<br />
- L’organisation holomorphe est un idéal vers lequel on peut tendre. Elle se caractérise<br />
par une vision commune et partagée, un accord sur les objectifs, les outils et les<br />
pratiques. L’initiative individuelle est encouragée à tous les niveaux pour la satisfaction<br />
du bien commun dans un esprit de production de qualité réellement adaptée aux<br />
besoins du client. Le management est équilibré (animation / transaction) mais il<br />
développe l’inspiration auprès de tous les managers en tant que vecteur puissant pour<br />
la transformation sociodynamique, incitant chaque collaborateur à déployer dans<br />
l’entreprise son énergie et ses compétences.<br />
Jean-Christian Fauvet précise 151 : « la transformation est d’autant plus puissante que tous<br />
les acteurs de l’entreprise contribuent à leur niveau, à la faire advenir ». Ce qui suppose<br />
qu’ils en aient compris le sens et qu’ils y adhèrent, qu’ils aient les moyens d’agir à leur<br />
niveau, qu’ils y aient à la fois intérêt et envie. Il s’agit donc de créer les conditions de leur<br />
mise en mouvement, de les rendre automoteurs, capable d’infléchir leurs comportements.<br />
3.3.2 La dynamique dedans/dehors, son influence sur la culture et<br />
motrice de la performance<br />
Selon les termes empruntés à Edgar Morin dans la méthode, chaque entreprise possède<br />
un dedans et un dehors 152 : le dedans fonde son identité, son « Ego» ; sa finalité se trouve<br />
généralement dans son dehors, son environnement, son « Eco».<br />
La théorie du management s’est focalisée à l’origine sur le dedans. C’est l’époque de<br />
Taylor, Fayol entre autres, de l’entreprise considérée comme une mécanique. Une fois le<br />
151 FAUVET JC, Revue Kea Partners, Sept. 2009<br />
152 FAUVET JC, Condensé de la lettre de la sociodynamique N°9, Kea Partners<br />
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