Rapport de la mediatrice Marie-Laure Augry

Votre télé et vous
Évolution des comportements
et des attentes des téléspectateurs
Rapport 2018
Marie-Laure Augry
Médiatrice des rédactions de France 3

VOTRE TÉLÉ ET VOUS
ÉVOLUTION DES COMPORTEMENTS
ET DES ATTENTES DES TÉLÉSPECTATEURS
2 ....
3 ....
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5 ....
6 ....
8 ....
13 ....
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26 ....
28 ....
29 ....
31 ....
Avant-propos
Édito
Une chance à saisir
De plus en plus réactifs, de plus en connectés
L’info en continu : entre attrait et méfiance
Le traumatisme des attentats
Jusqu’où va le devoir d’informer ? Que s’autorise-t-on à dire et à montrer ?
Pourquoi diffusez-vous les photos des terroristes ? Pourquoi donnez-vous leur nom ?
Comment informer sans glorifier ?
D’un emballement médiatique à l’autre,
comment éviter les pièges de la surinformation ?
La hiérarchie de l’information : une préoccupation constante
Journalistes coupés du réel : pourquoi un tel ressenti ?
Du coin de la rue à l’autre bout du monde
Une proximité à portée de clic
Des téléspectateurs qui s’affirment aussi citoyens du monde
Comment faire vivre le débat démocratique ?
L’investigation, les magazines d’information :
la marque de la télévision publique
Enquête sur le Crédit Mutuel
Panama Papers, une enquête hors norme
Télévision publique :
les enjeux d’aujourd’hui, les défis de demain
En guise de conclusion... et de recommandation
Les temps forts de la médiation
Votre télé et vous, l’émission de la médiation
La médiation sur Internet
Les Guetteurs
L’éducation aux médias
Annexe
Thèmes des émissions Votre télé et vous
Extrait de la Charte des antennes de France Télévisions
La médiation des rédactions de France 3
— 1 —

ÉDITO
AVANT-
PROPOS
Après plus de dix ans à la
médiation de l’information, j’ai
souhaité que ce dernier rapport
s’inscrive dans une réflexion plus
globale.
La lecture quotidienne des
courriels de téléspectateurs
m’aura permis de mesurer
l’impact de la révolution
numérique.
La multiplication des supports,
l’émergence des réseaux sociaux
ont engendré de nouvelles
pratiques, et de nouvelles
attentes à notre égard.
Ce rapport essaie très
modestement de rendre compte
de ces évolutions.
Ces nouveaux comportements
ne font que renforcer la
nécessité d’un dialogue entre les
journalistes, les rédactions et les
citoyens.
C’est alors que la médiation
prend tout son sens.
Une révolution des usages qui
n’a en rien modifié l’attachement
à la télévision publique, bien au
contraire, avec l’exigence d’une
information de référence.
Je vous propose de partager ces
paroles de téléspectateurs.
Vous pourrez constater
l’importance qu’ils accordent
à la place de l’information sur
France Télévisions.
Marie-Laure Augry
Ces images incroyables de
passants déambulant portables à
la main ou de cette femme assise
en terrasse les yeux rivés sur son
téléphone datent de 1947.
Elles sont tirées du documentaire
La Télévision, œil de demain,
réalisé en 1947 par J.K. Raymond
Millet, et adapté d’un essai de
René Barjavel (1911-1985). Cet
homme de génie, connu pour ses
romans d’anticipation, avait tout
simplement imaginé la naissance
des smartphones, alors que la
télévision était encore balbutiante
et que moins de 4 000 foyers
étaient équipés d’un téléviseur.
Soixante-dix ans plus tard, cette
fiction est venue révolutionner nos
habitudes et modifier notre rapport
à l’information.
Le paysage médiatique s’est
profondément transformé. La
multiplication des supports et
des sources, l’impact d’Internet,
l’emprise des réseaux sociaux font
que nous ne sommes plus les seuls
à « raconter » le monde.
Rechercher, comparer, partager,
commenter… les téléspectateurs
sont devenus, à leur tour, des
« acteurs » de l’information.
Cet intérêt croissant pour le
traitement de l’actualité est une
chance.
Les téléspectateurs sont de plus
en plus curieux. Ils cherchent à
savoir comment « se fabrique »
l’information, ce qui guide nos
choix, ce que l’on s’autorise à dire
et à montrer.
Échanger sur nos pratiques,
répondre aux interrogations,
entendre les critiques s’inscrit de
plus en plus dans la démarche de
la médiation.
Face aux rumeurs, aux fausses
informations, à la profusion des
thèses complotistes, le décryptage
de l’information s’impose.
L’émission Votre télé et vous, que
j’ai initiée, s’inscrit dans cette
démarche indispensable. Cet
espace d’échange et de réflexion se
poursuit aujourd’hui, avec Nicolas
Jacobs, médiateur de l’information
de France Télévisions, et je m’en
réjouis.
Ce dialogue, nous avons
souhaité l’inscrire dans la
continuité en créant un réseau
de téléspectateurs associés à la
préparation des émissions :
Les Guetteurs.
Des rencontres plus informelles
se sont déroulées en région et
des émissions ont été diffusées
à l’antenne ou sur les réseaux
sociaux.
Dans le même esprit, nous
avons renforcé notre action
d’éducation aux médias dans les
établissements scolaires.
Ces dix années à l’écoute des
téléspectateurs auront permis de
mieux cerner cette révolution de
leurs usages : s’informer n’importe
où, à n’importe quel moment et
sur plusieurs supports.
Favoriser ce dialogue est dans la
logique d’une télévision de service
public de proximité.
Renforcer les liens avec les
téléspectateurs est un facteur de
crédibilité.
Marie-Laure Augry
— 2 —
— 3 —

UNE
CHANCE
À SAISIR
DE PLUS EN PLUS
RÉACTIFS
DE PLUS EN
CONNECTÉS
L’intérêt des citoyens pour
l’information s’est renforcé avec
l’évolution des usages. L’étude
Médiamétrie de mars 2016
l’illustre parfaitement.
Près des deux tiers des Français
suivent l’information plusieurs
Ce rappel de l’étude Médiamétrie
de mars 2016 est important.
Les journaux télévisés restent un
fort point d’ancrage pour 80 %
des Français et 52 % regardent
régulièrement les chaînes d’info
en continu.
Dans ce contexte, il est logique
que nous soyons de plus en plus
fois par jour, se tournant de plus
en plus en plus vers les réseaux
sociaux.
Une écrasante majorité (90 %)
s’intéresse à l’actualité au moins
une fois par jour, tandis que 63 %
la consulte plusieurs fois dans la
journée.
interpellés sur nos pratiques
journalistiques, notre ligne
éditoriale.
J’ai choisi de privilégier les
interrogations des téléspectateurs
qui s’inscrivent dans cette
« révolution ».
Comment déjouer les rumeurs ?
Comment identifier les images
détournées ?
Comment maîtriser le flux
d’informations ?
Ces interrogations liées à l’apport
d’Internet et à la pratique des
réseaux sociaux ont été au cœur
de nombreux échanges sur le
plateau de Votre télé et vous.
Des nouvelles pratiques
engendrant de nouvelles attentes
à l’égard des journaux télévisés,
beaucoup de téléspectateurs
insistent sur la nécessaire
évolution de leurs contenus.
« Les nouveaux modes d’approche
de l’information ont affaibli
l’importance que j’accorde à un
Ces nouveaux comportements suscitent
attentes et interrogations.
Notre responsabilité éditoriale est régulièrement
évoquée, accompagnée d’une forte attente
et d’un partage d’expérience.
journal télévisé. Il n’est plus qu’un
support parmi d’autres. Un jour, il
faudra repenser le journal télévisé
et sa place à 20 heures. Il faut
évoluer dans la manière de traiter
l’information et de la faire vivre
réellement. »
« Il va de soi que la consommation
de l’information est en pleine
évolution. Moi-même, malgré
mon âge avancé, je consulte ma
tablette, mon portable toute la
journée. Pour autant, le journal
télévisé reste un point d’ancrage
fondamental, un carrefour
indispensable. »
« Recevoir une information est une
chose, la traiter, la comprendre,
la critiquer en est une autre.
L’instantanéité de l’information
est indispensable, mais pour moi
elle implique aussi le décryptage,
le recul. C’est ce que j’attends
aujourd’hui d’un journal télévisé.
Il se doit d’être une fenêtre sur le
monde. »
« J’essaie de multiplier mes sources
d’information à la fois françaises
et étrangères. J’ai peu de temps
pour regarder la télévision et je
m’informe donc grâce à mes
applications Smartphone. »
Pour accompagner ce
changement, les JT ont su
s’adapter. Ils se renouvellent
régulièrement.
Tout ce qui concourt au
décryptage de l’information
reçoit l’assentiment des
téléspectateurs. Tout ce qui
se limite à l’immédiateté de
l’information et à ses dérives est
immédiatement critiqué.
— 4 —
— 5 —

L’INFO EN CONTINU :
ENTRE ATTRAIT
ET MÉFIANCE
L’attrait pour les chaînes d’information est incontestable
et surtout en cas de forte actualité. C’est en France
qu’elles font le plus d’audience, de l’ordre de 5 % contre
un peu plus de 1 % dans les autres pays européens. Leur
nombre est un record en France : 4 chaînes d’information
en continu sans compter France 24 et Euronews.
Le suivi de l’actualité en temps
réel est devenu un réflexe naturel,
jugé indispensable pour des
événements majeurs.
Un attrait qui s’accompagne
aussi d’une forte défiance. Les
téléspectateurs dénoncent tour
à tour la surenchère médiatique,
la dramatisation, la prime à
l’émotion.
« Que des événements
dramatiques exceptionnels
soulèvent une émotion est bien
naturel et même rassurant. Mais
que des médias s’en servent pour
doper leur audience est plus
critiquable, voire insupportable.
À leur décharge, s’ils le font,
c’est aussi qu’ils rencontrent un
certain public qui se complaît
à verser des larmes. Comme
souvent, les torts sont partagés.
Qui n’a pas assisté à ces
“interview” de la famille ou des
proches de victimes qui n’arrivent
plus à parler et sur lesquels la
caméra s’attarde alors que les
questions continuent. L’apport
à l’information est nul, mais
l’impudeur et l’indécence sont au
maximum. Certains médias le
font, heureusement, avec plus de
retenue que d’autres... Mais il n’y
a pas que les médias qui utilisent
l’émotion pour se faire valoir. Il y a
aussi certains politiques. »
L’offre d’une chaîne d’information
du service public se doit, donc,
d’éviter tous ces écueils. Un pari
qui a été plutôt bien accueilli.
« Cette nouvelle offre était
nécessaire. Une très bonne
nouvelle pour le service public.
Le pari est audacieux : ne pas
sombrer dans le scoop et le
sensationnalisme, approfondir
sans entrer dans le voyeurisme.
Une ligne éditoriale à confirmer. »
« Pour l’instant, la façon
dont est traitée l’information
est différente, moins
de théâtralisation, plus
d’explications et de décryptage. Il
est impératif de poursuivre cette
ligne éditoriale qui nous aide à
décrypter l’information. Nous
sommes abreuvés de news et
la hiérarchie n’est pas toujours
facile à faire. La hiérarchie doit
être une des composantes qui
fera la différence avec les autres
chaînes. »
« Il était temps qu’une chaîne
d’information de service public
arrive. Je la trouve audacieuse,
j’aime son ton qui bouscule, sa
touche d’humour. J’espère que
votre liberté de ton réussira à
perdurer. »
« J’adhère à 100 % à votre pari
audacieux : se démarquer, faire
autrement... rompre... retrouver...
approfondir... décoder, analyser,
expliquer. Tout cela va dans
le sens d’une bonne & réelle
information, qui pourra, je
l’espère, redonner de la confiance
dans les médias. »
« … la création d’une nouvelle
chaîne d’info continu est
une bonne chose. Pour être
franc, je n’en avais pas perçu
l’absolue nécessité en France
ou nous sommes assez bien
pourvus. Quant à la forme,
elle peut effectivement être
significativement différente d’une
chaîne à l’autre. Qui n’a pas été
saturé lors des attentats par le
rabâchage et le remplissage pour
ne rien dire sur BFM ou iTélé ?...
On verra comment franceinfo
traitera ces moments difficiles… »
En misant sur le numérique,
franceinfo a voulu jouer la carte
du multimédia global, celle d’une
information lisible sur tous les
écrans pour répondre à tous les
usages.
« Un média d’information en
continu de service public est
une garantie vitale pour la
liberté d’informer. Je l’ai vu avec
enthousiasme car son ambition
est grande dans la constitution
d’une offre multi-supports. Un
ton différent des autres chaînes
d’information. »
« Donc, a priori, je suis
agréablement surprise et je
tenais à vous le dire. J’avais
déjà exprimé mon goût
pour les “no comment” qui
laissent au téléspectateur la
liberté d’interpréter les faits
bruts, sans se voir contraints
au politiquement correct.
Vous semblez vouloir suivre
cette neutralité. Longue vie à
franceinfo si cette chaîne ne
dévie pas de ses principes qui
s’affichent comme exigeants et
objectifs. »
« De l’information temps réel
certes mais sans répétition en
boucle jusqu’à la nausée, ce
qui évite une dramatisation
excessive. Du recul et de l’analyse
pour mieux comprendre.
J’apprécie l’utilisation importante
des outils internet et l’intégration
réussie sur le plateau… du recul
et de l’analyse, un ton apaisé.
J’attends que cette chaîne
s’impose rapidement car la
présence d’une chaîne de service
public dans l’info continu me
semble indispensable. »
L’information en continu s’est
imposée comme une nouvelle
donne, bousculant la hiérarchie
de l’information, la nivelant
souvent. Lors des temps forts de
l’actualité, l’audience des chaînes
d’info en continu peut alors être
multipliée par cinq. Triste record
d’audience au moment des
attentats de Paris et de Nice.
— 6 —
— 7 —

LE TRAUMATISME
DES ATTENTATS
La stupéfaction d’abord, et pour de nombreux
téléspectateurs l’impossibilité de se détacher de leurs
écrans et de leurs alertes infos. Beaucoup nous ont
dit avoir suivi ces événements dramatiques dans leur
continuité ou presque. Un traumatisme dont on mesure
l’ampleur à la lecture de ces courriels.
« J’ai passé mon après-midi
devant les informations, j’étais
angoissée. J’avais l’impression
de voir un film de guerre. J’avais
besoin de voir pour le croire, pour
me dire que c’était bien réel. Il
faut montrer ces horreurs pour
faire réagir l’opinion. Dans un
deuxième temps, j’ai eu besoin de
comprendre et j’ai privilégié les
magazines. »
« Comme beaucoup, j’ai regardé
et j’ai zappé d’une chaîne à
l’autre. Puis j’ai arrêté pour n’y
revenir que de temps en temps.
Pour moi, c’était du brassage
d’air. Trop de détails sur les
lieux, les déplacements de la
police, la présence possible
des otages. Chacun sait bien
qu’une hypothèse n’est pas une
information. »
« J’ai vécu les événements en
direct. J’ai vécu les 48 heures
qui ont suivi dans une insomnie
basculant entre incompréhension
et déni. J’ai d’ailleurs mis plusieurs
jours à accepter les attentats.
L’impensable a été commis
en France. On a peur mais on
fait quoi ? Ces questions nous
viennent le choc passé. Ce
travail de recul indispensable, je
l’attends des médias. »
« J’ai vécu les attentats en direct,
j’étais horrifiée, abasourdie… je
crois que j’ai dû lâcher la télé vers
4 heures du matin, d’épuisement.
Mais, dès mon réveil, je me suis
remise à regarder sans arrêt
les infos. Des informations qui
tournent en boucle laissant place
aux suppositions, mais dont je
n’arrive pas à me détacher. »
« J’ai suivi les émissions en direct.
J’ai zappé d’une chaîne à l’autre.
J’ai trouvé qu’il n’y avait pas
de voyeurisme, seulement de
l’information sur l’horreur qui
nous terrassait en plein cœur.
Nous étions tous scotchés à nos
postes sans comprendre ce qui
nous arrive. »
Jamais l’immédiateté de
l’information n’aura été aussi
difficile à maîtriser et notre
responsabilité éditoriale aussi
grande. Des événements
dramatiques qui se succèdent,
certains en direct sous l’œil
des caméras, comme la prise
d’otages de l’Hyper Cacher ou
l’imprimerie de Dammartin.
Des heures de direct à gérer,
auxquelles s’ajoutent les
informations circulant sur
les réseaux sociaux, souvent
invérifiables.
Donner l’information le plus vite
possible et la plus juste possible,
sacré défi !
Les dérapages n’ont pas manqué.
Le CSA s’en est saisi.
Les téléspectateurs nous
ont, avant tout, reproché
la divulgation d’images ou
d’informations pouvant mettre
en danger la vie des otages ou
risquant de gêner les opérations
de police.
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LE TRAUMATISME
DES ATTENTATS
Jusqu’où va le devoir d’informer ?
Que s’autorise-t-on à dire et à montrer ?
Ces interrogations, nous les avons
partagées avec de nombreux
téléspectateurs sur le plateau de
Votre télé et vous.
Des questions récurrentes,
qui sont au cœur de notre
responsabilité journalistique.
– Que peut-on dire ou montrer
sans risquer de mettre en danger
qui que ce soit ?
– Faut-il considérer que toute
image est une information ?
– Sommes-nous assez attentifs à
ne pas faire le jeu des terroristes ?
– Comment éviter
l’instrumentalisation ?
– Comment être plus prudent
dans les images et les messages
retransmis sans plonger dans une
forme de censure ?
Toutes ces interrogations ont
eu une résonance particulière
au moment des attentats.
Une situation à laquelle
nous n’avions jamais été
confrontés, journalistes comme
téléspectateurs.
« Je suis restée sidérée de
voir que l’on pouvait donner
autant de détails sur les
otages, les opérations en
cours. L’information doit être
utile, avoir une valeur ajoutée.
Certaines, à mon sens, pouvaient
être dangereuses face aux
événements en cours. Plus que
jamais, il faut être vigilant. »
« J’ai plutôt apprécié le travail
des rédactions de France
Télévisions, mais parfois n’en
n’avez-vous pas trop dit ? Vous
avez en cette période une grande
responsabilité. »
« Toutes les chaînes qui ont
choisi de faire de l’information
en continu devraient visionner
de façon critique ces heures de
direct et en tirer les leçons pour
l’avenir. »
« J’ai apprécié que vous ayez
choisi de ne pas tout montrer et
de vous en être expliqué. C’est
un choix responsable. Du vrai
journalisme, informer sans faire
de la télé-réalité. »
« Comment être plus prudent
dans les images et les messages
retransmis sans plonger dans une
forme de censure ?
« Comment conciliez-vous votre
mission d’information et les
risques de manipulation ? »
« Comment trancher entre le
sensationnel et le fondamental,
sachant combien il est difficile de
retenir l’attention sur des sujets
difficiles ? »
« Comment concilier la rigueur
dans la relation des faits, la
pression de la nécessité d’un
audimat satisfaisant, l’accroche
indispensable du téléspectateur
saturé par les informations ? »
La couverture des attentats de
janvier a donné lieu à quelques
dérapages soulignés par les
téléspectateurs, reconnus par les
rédactions. Le CSA s’en est saisi.
Des initiatives ont été prises
par plusieurs rédactions, et
notamment à France Télévisions.
De nouvelles règles de conduite
ont été définies pour la couverture
des attentats. Parmi les décisions,
celle de ne plus prendre en direct
un témoignage, de ne pas jouer
la précipitation et de mettre
en place tout un processus de
vérification.
Quelques mois plus tard, la
couverture des attentats de
novembre 2015 n’aura donné lieu
à aucun dérapage.
Les réactions des téléspectateurs
ont été unanimes pour saluer,
cette fois, le ton et la prudence
des rédactions de France 2 et
France 3.
« Au-delà de la densité
émotionnelle des événements, j’ai
trouvé le traitement médiatique
plus professionnel, plus prudent
qu’en janvier. »
« On sentait que l’information
était validée avant d’être
présentée à l’antenne. Il y avait
beaucoup de réserves, et c’est très
bien ainsi. Je n’ai pas constaté de
dérapages. »
« J’ai apprécié le choix des
images toujours accompagnées
d’un commentaire pour les
comprendre et mieux les
accepter. La restitution des
attentats dans les journaux
télévisés a toujours été dans la
retenue. »
« J’ai aimé la sobriété des
informations. J’ai suivi les
émissions en direct et j’ai trouvé
qu’il n’y avait pas de voyeurisme,
seulement de l’information sur
l’horreur qui nous terrassait en
plein cœur. »
« Des reproches ? Très peu. Sans
doute beaucoup trop de redites,
de témoignages qui tournent en
boucle. Traiter l’actualité en direct
est une chose, l’expliquer en
est une autre. Expliquer permet
aussi d’éviter les amalgames, les
réactions spontanées qui peuvent
conduire à des dérapages. »
« Je souhaite que les médias
continuent ainsi. Je leur demande
ce travail de recul que je n’ai
pas la force d’avoir. Face à
la gravité des événements les
journalistes doivent faire face à
un défi de taille : ne pas rendre
les téléspectateurs trop moroses,
mais ne pas les laisser dans le
déni non plus. »
— 10 —
— 11 —

LE TRAUMATISME
DES ATTENTATS
Pourquoi diffusez-vous les photos
des terroristes ?
Pourquoi donnez-vous leur nom ?
Dès les premiers attentats, ceux de janvier 2015, les
téléspectateurs nous mettaient en garde à propos de
la diffusion d’images sur des auteurs d’attentats ou de
témoignages.
Leur crainte : celle de faire le jeu
des terroristes, de participer à la
stratégie de la terreur, d’attiser les
tensions. Un appel à la vigilance,
renouvelé après chaque attentat.
« Il est insupportable que vous
affichiez les photos des criminels
Kouachi. Cela peut inciter
des malades à jouer aussi les
martyrs. »
« S’il vous plaît, intervenez auprès
des directions des chaînes pour
ne plus montrer à chaque fois le
visage des terroristes. Vous leur
faites trop d’honneur. »
« Ne pourriez-vous pas flouter
les visages pour les rendre
méconnaissables ? Vous leur
faites trop d’honneur. Et vis-à-vis
des djihadistes en herbe, cela
peut être un déclencheur. »
« Un compte rendu factuel et
chronologique des attentats me
paraît suffisant. Pourquoi ne pas
se limiter à montrer le portrait
des terroristes sur une photo
d’identité et non dans leur vie
privée. »
« Donner les noms est une
information. Mais je trouve que
les reportages retraçant la vie des
auteurs d’attentats avec interview
du voisin, de la famille sont au
mieux du mauvais goût, au pire
du voyeurisme. »
« Les terroristes ont besoin de
deux choses pour véritablement
terroriser : un acte violent,
impressionnant, et la publicité de
cet acte auprès de la publication.
Diffuser leur image, raconter leur
histoire n’apporte rien mise à part
une notoriété d’outre-tombe. »
« Éviter d’employer des photos
tout sourire. Il faut faire en sorte
que leur mort n’apporte rien qui
puisse les mettre en avant. »
« Il faut édulcorer le moins
possible l’information. Pour
quelques fanatiques faudrait-il
taire leur nom ? Ne pas montrer
leurs visages. »
— 12 —
Comment informer
sans glorifier ?
C’est après l’attentat de Nice
que les rédactions se sont
emparées, à leur tour, de cette
question. Le débat est devenu
public et les choix éditoriaux
ont été expliqués. La majorité
des rédactions a estimé que la
publication des noms relevait du
devoir d’informer. Mais la plus
grande prudence s’est imposée
concernant l’utilisation d’images,
celles-ci devant se limiter à des
documents d’identité.
À la lecture de ces extraits de
courriel envoyés à la médiation,
on peut constater que les
interrogations des téléspectateurs
rejoignent souvent celles des
journalistes. D’une tonalité
très différente de celles reçues
sur les réseaux sociaux, elles
ont contribué à nourrir notre
réflexion.
Les affaires Leonarda et Kerviel
sont, sans aucun doute, les plus
emblématiques de ces dérives.
Ce sont elles qui ont suscité les
plus vives critiques.
Des emballements médiatiques
qui se sont conjugués avec des
emballements politiques mettant
à mal notre rigueur journalistique.
« Un vent ou plutôt un
ouragan, de la folie vient de
s’abattre sur la France avec
l’affaire Leonarda. Surréaliste ?
Ubuesque ? Comment qualifier
cet emballement aussi soudain
qu’insensé du petit monde
médiatico-politique ? Notre pays
est bien malade pour se laisser
piéger dans un tel tourbillon ! Il
y a des cas plus dramatiques et
D’UN EMBALLEMENT
MÉDIATIQUE À L’AUTRE,
COMMENT ÉVITER
LES PIÈGES DE LA
SURINFORMATION ?
Les téléspectateurs dénoncent régulièrement les emballements
médiatiques. Ils les déplorent sur les chaînes d’information et
les condamnent immédiatement en ce qui nous concerne.
humainement plus douloureux
d’expulsion qui n’ont pas eu
droit à la moindre attention
médiatique. »
« Il y a tous les jours des
reconduites à la frontière et les
médias en parlent peu. Alors
pourquoi un tel emballement
aujourd’hui ? Avec les réseaux
sociaux, le moindre événement
est à la une avant d’en connaître
le fond. »
« Je suis très sévère avec les
médias. J’ai trouvé aberrant cette
surenchère. Pas l’ombre d’une
autocritique. »
— 13 —

D’UN EMBALLEMENT
MÉDIATIQUE À L’AUTRE
COMMENT ÉVITER
LES PIÈGES DE LA
SURINFORMATION ?
« Je trouve que les médias en ont
fait beaucoup trop sur Jérôme
Kerviel, qui a susurfer sur un mea
culpa très opportuniste. Son
retour est une vaste opération
de communication. Et j’ai
l’impression que les médias sont
tombés dans le panneau de
ce beau parleur. »
« Les médias se sont-ils contentés
d’être le relais des communicants
de Jérôme Kerviel ou de la
Société générale ? Pourquoi un
tel engouement ? Comment
l’expliquer ? Beaucoup trop de
théâtralisation médiatique. »
« La communication très au
point de Jérôme Kerviel en a
fait le chouchou des médias,
pendant sa marche en Italie avec
une forme de suspense. Du pain
bénit, surtout pour les chaînes
d’info qui en ont rendu compte
en temps réel et en direct.
Vous vous êtes fait manipuler.
Vous avez accordé beaucoup
trop d’importance à un nonévénement.
»
La hiérarchie de l’information :
une préoccupation constante
Les téléspectateurs y sont très
sensibles. Leur grille de lecture,
parfois personnelle, n’est pas
toujours recevable. Mais les
rappels à l’ordre peuvent être
salutaires comme lorsqu’un
événement omniprésent finit
par occulter tous les autres. La
réaction est immédiate : « Pas
vous, pas cela ! »
« Les informations commencent
à devenir lassantes avec le
burkini. Vous n’allez quand même
pas nous en parler pendant
des mois et des mois aux
informations, il faut arrêter, il y
a des choses plus importantes à
traiter que le burkini ! »
« Il est regrettable que votre
journal n’ait pas ouvert sur le
drame survenu au Pakistan,
130 morts dans une prise
d’otages dans une école. Il n’a
été abordé qu’en 3 e position. »
« Les infos people sur Kim
Kardashian, totalement
inintéressantes, ne devraient pas
être présentes sur une chaîne
publique qui se veut de qualité. »
« Marre d’entendre parler de “Kim
Kardatrèschian” qui se balade
avec 4 millions de dollars de
bijoux... Une minute de silence
pour sa grande souffrance !
Quand les médias du service
public tombent dans le médiocre
pour plaire aux médiocres.
Regrettable, au regard de
l’information mondiale et
française ! »
« La hiérarchisation des
informations est pour le moins
surprenante. Les conditions
météo et les vacanciers coincés
sur les routes en premier sujet
traité !!! Que je sache, on ne
déplore aucune victime. N’y a-t-il
pas d’autres événements bien
plus graves que de s’appesantir
sur des gens partant en vacances
et partis imprudemment sur les
routes alors que la météo avait
lancé un message de prudence ?
Ceci n’est qu’un exemple parmi
d’autres car hélas la priorité est
souvent aux faits divers. »
JOURNALISTES COUPÉS
DU RÉEL : POURQUOI
UN TEL RESSENTI ?
Nous serions déconnectés de la vie quotidienne des Français.
Hors sol en quelque sorte. Ce reproche est fréquent et se
retrouve dans une étude récente d’Ipsos : 74 % des personnes
interrogées estiment que les journalistes sont
coupés de leurs réalités. Le reproche d’une information
jugée trop formatée, trop désincarnée.
Les journaux régionaux de
France 3, ancrés dans la
proximité, échappent en grande
partie à cette critique. Cette
même étude d’Ipsos, indique
que 83 % des Français interrogés
souhaitent que l’on accorde plus
de place à l’information locale,
porteuse de sens et constructive.
« La vie quotidienne n’est pas
suffisamment prise en compte.
L’immédiateté de l’information
tend à occulter les informations
du quotidien. Les reportages
sur la vie de tous les jours sont
pourtant une bouffée d’oxygène
au milieu d’information trop
souvent institutionnelle. Il faut
trouver un meilleur équilibre entre
les deux pour plus de visibilité. »
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JOURNALISTES
COUPÉS DU RÉEL :
POURQUOI UN TEL
RESSENTI ?
JOURNALISTES
COUPÉS DU RÉEL :
POURQUOI UN TEL
RESSENTI ?
La question d’une information
moins anxiogène, plus positive
nous est, aussi, posée.
« La question de la réalité est
très complexe car elle dépend
d’attentes ou de perceptions
très individuelles. Nous sommes
coincés entre la volonté d’avoir des
infos sur ce qui se passe dans le
monde et le parle-moi de moi. »
« Je trouve que les JT de France
Télévisions se sont améliorés
concernant notre vie. Je suis au
chômage et il n’est pas rare que
je me sente représentée dans des
reportages. Par contre, c’est trop
souvent défaitiste. »
« Je suis dans la catégorie des
chômeurs longue durée. Il est en
fait très difficile dans le langage
journalistique de parler de cette
réalité. Je trouve cependant
que le traitement du chômage
bénéficie d’un léger mieux dans
les médias, même si l’on ne
peut échapper au rituel chiffre
mensuel du chômage. »
« Je pense que les journalistes
sont déconnectés de la réalité.
Je demande aux journalistes de
traiter l’information, uniquement
l’information, pas les prévisions
et les prédictions. Nous en avons
assez, de cette dictature de
l’information, concentrée sur les
mêmes sujets. »
« J’ai le sentiment que vous
privilégiez une information plus
institutionnelle qu’ancrée dans la
vie réelle et souvent en décalage
avec le niveau de vie de la plupart
d’entre nous. C’est différent pour
les médias régionaux. »
« Je ne trouve pas que la plupart
des reportages ou dossiers sont
déconnectés des réalités. Il faut
par contre veiller à ne pas trop
ajouter de la morosité, nous
risquerions de sombrer dans une
profonde dépression. Un peu
moins de politique politicienne,
oui. Davantage d’immersion dans
les difficultés quotidiennes, non. »
« Il faut éviter de tomber dans le
piège de vouloir donner la parole
aux gens en ayant recours aux
micros-trottoirs qui ne sont pas
représentatifs car totalement
aléatoires. C’est faire illusion.
Sinon je trouve que les journalistes
font des efforts pour présenter
la vie des Français lorsqu’elle
présente un intérêt informatif. »
« Il y a un tournant qui s’opère
dans la société. Les gens sont
en manque de repères positifs,
de reconnaissance pour leurs
actions, d’explication pour leurs
problèmes. Je pense que les
journalistes doivent en tenir
compte et travailler. On nous
assène souvent froidement du
négatif. Les faits, oui. Mais il est
nécessaire d’aller au-delà, et de
donner des solutions. »
« Comment vouloir coller à
une certaine réalité, alors qu’il
n’y a aucune diversité dans
l’information, avec les mêmes
sujets traités de la même façon,
avec les mêmes analyses, les
mêmes experts d’une chaîne
à l’autre. Il n’y a pas de réalité
vécue par les Français, il y
a leur réalité rendue par les
journalistes. »
« Je voudrais vous remercier
pour le reportage diffusé dans
le 12/13 de France 3 Bretagne
sur les enfants esclaves du
marché de Cotonou au Bénin.
La vie très difficile de ces enfants
m’a beaucoup touchée. Je
trouve admirable l’action de
l’association bretonne Espoirs
d’enfants qui améliore le
quotidien de ces enfants par des
actions très concrètes. Merci pour
ce reportage. »
« Je regarde le Grand Soir/3 et j’ai
apprécié le sujet sur “la détresse
des sans-abri” : bien traité,
très clair. Hélas, ça a beau être
montré et dénoncé, rien n’y fait !
Continuez quand même... Il est
difficile d’admettre que dans un
pays qui reste riche, on ne trouve
pas des solutions minimales
et pérennes pour les exclus du
système. »
« Je souhaite vous remercier
pour avoir choisi de diffuser des
initiatives positives des habitants
de campagnes françaises
en direction des nouveaux
réfugiés. Dans une période de
crise migratoire, je soutiens
toute forme de démarche
telle que celle-ci. Des familles
françaises prêtes à agir. Je
suis donc attentive à vos choix
journalistiques. »
Pour les téléspectateurs, il ne
s’agit pas de nier les problèmes,
ni d’occulter la fonction première
du journaliste.
Pas question pour autant d’un
journal de bonnes nouvelles
qui serait loin des réalités.
Mais des téléspectateurs nous
demandent de nous montrer
plus positifs dans l’approche
de l’actualité. Une approche
plus constructive, porteuse
d’initiatives, de solutions,
d’idées nouvelles.
Une information plus ancrée
dans la vie quotidienne, moins
institutionnelle, les journaux
régionaux tentent de répondre à
cette attente souvent exprimée
et souvent saluée par les
téléspectateurs.
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DU COIN DE LA RUE
À L’AUTRE BOUT DU MONDE
COMMENT FAIRE
VIVRE LE DÉBAT
DÉMOCRATIQUE ?
L’information de proximité,
celle qui s’inscrit dans la
vie quotidienne, reste un
marqueur important pour les
téléspectateurs de France 3.
L’attachement aux éditions
régionales s’est renforcé avec
le déploiement des sites et leur
déclinaison numérique. Des
téléspectateurs qui, dans ce cas,
sont plus force de propositions
que porteurs de critiques.
Régulièrement, par courriels, ils
attirent notre attention sur un
événement, une initiative, un
conflit, des dysfonctionnements.
L’information régionale bénéficie
d’un capital confiance et
confirme sa différence.
77 % des Français déclarent avoir
confiance en l’info régionale de
France 3 devant toutes les autres
chaînes et, 73 % déclarent avoir
plaisir à regarder leurs éditions
régionales (étude d’image des
offres d’information, IFOP,
mars 2017).
Une proximité
à portée de clic
Une nouvelle version des sites
régionaux a été lancée en février
2017 avec le regroupement en
13 régions. Évolution aussi dans
les formats, multiplication des
Facebook live, développement
de contenu spécifique et de
web dédié, afin de répondre aux
usages, aux attentes de proximité
et de partage.
Aujourd’hui, 73 % de la
consultation des sites France 3
Régions s’effectue depuis un
support mobile. La fréquentation
des sites a doublé en un an avec
25 millions de visites en juin 2017
et 86 millions de vidéos vues, dont
80 millions sur Facebook.
Des téléspectateurs
qui s’affirment
aussi citoyens du
monde
L’attachement à l’information
de proximité va de pair avec
l’intérêt pour l’actualité nationale
et internationale, parfois
sous-estimée aux yeux des
téléspectateurs.
« Les téléspectateurs du 19/20 ne
méritent-ils pas qu’on les fasse
réfléchir. Pourquoi accorder si peu
de place aux conflits qui dominent
en ce moment l’actualité ? »
« Je viens de suivre le 12/13, pas
de politique, pas d’économie, pas
d’Europe. Vous ne parlez pas assez
de ce qui se passe dans le monde.
D’autant plus déçu que je vous
apprécie. »
« L’actualité internationale est
actuellement importante, du
coup les traditionnels sujets sur les
vacances apparaissent dérisoires.
La violence des conflits, leur
complexité suscitent beaucoup
d’inquiétudes et d’autant plus
d’attente de votre part. »
Les tensions internationales
ont toujours occupé une place
importante dans les messages
envoyés à la médiation. Des
interrogations, des demandes
d’explications, des attentes
à la hauteur des inquiétudes
exprimées.
Le travail des envoyés spéciaux,
des grands reporteurs suscitent
toujours de l’admiration et de la
reconnaissance, surtout quand
informer devient un défi risqué
dans les zones de conflits.
« Comment saurait-on ce qui se
passe dans certaines dictatures
sans des hommes et des femmes
courageux qui osent passer les
frontières pour nous informer.
Aucun pays ne doit rester dans
l’oubli. »
« L’importance du regard du
journaliste est à préserver, surtout
face aux flots d’images dont nous
disposons. Les grands reporteurs
ont une mission et un devoir de
témoignage. Leur action est un
élément clé de la démocratie. »
« Le grand reportage est une
valeur ajoutée à la qualité de
l’information, donc utile et
nécessaire. »
« Continuez à vous battre pour
que le citoyen d’ici sache ce qui se
passe là-bas. »
Le traitement de la politique et des campagnes électorales
a toujours énormément mobilisé les téléspectateurs.
Il existe un réel intérêt pour le débat politique,
surtout lorsqu’il y a un enjeu majeur.
Il suffit de se référer aux succès d’audience des débats
sur les primaires de la dernière élection présidentielle.
Intérêt accompagné d’un rappel
à nos responsabilités : à nous
de ne pas dévoyer le débat
démocratique et de le faire vivre,
y compris dans ses enjeux locaux,
à l’image de la déclinaison en
région de l’émission Dimanche en
politique.
Au chapitre des reproches les plus
fréquents, l’omniprésence des
commentaires sur les sondages,
le règne de la petite phrase et
l’entre-soi journalistique.
Les attentes, fortes à l’égard de
France Télévisions, pourraient se
résumer ainsi : moins de stratégie
politicienne, plus d’ancrage dans
les réalités de la vie quotidienne,
plus de débats de fond, trop
de commentaires, pas assez
d’analyses.
La lecture des courriels permet
de prendre conscience de notre
grande responsabilité dans la
façon dont nous faisons vivre le
débat démocratique.
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COMMENT FAIRE VIVRE LE
DÉBAT DÉMOCRATIQUE ?
COMMENT FAIRE VIVRE LE
DÉBAT DÉMOCRATIQUE ?
Responsabilité
« Le service public doit jouer un rôle
important en matière d’intégrité
journalistique. Il n’a pas à être
politiquement correct. Il doit être
clair, obstiné, juste, pédagogue et
sérieux. C’est sa grandeur, sa force,
son honneur. »
« La responsabilité d’une télévision
de service public est d’éclairer le
citoyen pour qu’il puisse faire ses
propres choix à l’aide d’experts,
d’analystes, en évitant les microstrottoirs.
Questionner, approfondir
me semble essentiel. »
« Il faut ressusciter le débat public,
mais ce n’est pas de la seule
responsabilité des journalistes.
C’est un devoir citoyen de chaque
instant. Votre responsabilité, c’est
de poser les bonnes questions, de
ne pas vous laisser entraîner dans
le storytelling des politiques. On
voit que, petit à petit, les choses
s’améliorent. »
Décryptage
« J’attends des journalistes qu’ils
décryptent les programmes,
ce qu’implique telle ou telle
proposition, en évitant la pensée
unique, avec toujours les mêmes
experts. »
« Je ne partage pas le point de
vue des politiques qui accusent les
médias de collusion avec certains
candidats. Une certaine neutralité
reste pourtant la bienvenue dans
une période si critique. Le rôle
important du service public, c’est
le décryptage de l’information,
avec un nécessaire recours à la
pédagogie, sans parti pris. »
« Je suis parfois surpris par
le manque de pugnacité des
journalistes qui ne poussent pas les
invités dans leurs retranchements.
Nous sommes très loin du modèle
anglo-saxon. Quand un invité
politique dit des contrevérités ou
commet des erreurs, le journaliste
ne le reprend que rarement. »
« Vous ne mettez pas assez les
hommes politiques face à leurs
contradictions. À vous de rectifier
les erreurs ou de relever les
mensonges. »
« Pour moi, la réponse est plus
importante que la question. J’ai
parfois l’impression que, pour
certains journalistes, il n’y a que la
question qui compte. »
« Je pense que les médias ne
font pas l’élection, mais l’impact
de certaines émissions n’est
pas négligeable pour le choix
final du candidat. Nous avons
besoin d’informations, les médias
doivent s’efforcer de rendre ces
informations les plus objectives
possibles. »
Impact
« Les médias ont un pouvoir
sur l’élection dans le sens où ils
peuvent donner l’envie d’aller voter
ou pas. Ils doivent être très sérieux
dans la vérification des sources,
des données, l’analyse et le choix
des intervenants. »
« Les affaires ont pollué la
campagne, sans aucun doute.
Mais il ne faut pas oublier que
les affaires ont été débusquées
et rendues publiques grâce aux
médias. En revanche, il peut
paraître lassant d’entendre
les journalistes se focaliser
sur quelques questions au
détriment de la présentation des
programmes. »
« La campagne est décevante,
dans le sens où elle a commencé
sur les affaires qui ont persisté
assez longtemps. Les propositions
des candidats ont des difficultés
à être lues et vues. Cependant,
les affaires font partie de
l’information. »
L’influence des sondages a suscité
beaucoup d’interrogations, mais
aussi celle des réseaux sociaux.
Nous aurions été plus soucieux
de commenter les résultats des
sondages que d’expliciter le
contenu des programmes.
« Les sondeurs et les journalistes
devraient avoir un peu
plus d’humilité et cesser de
surinterpréter. »
« Voir des journalistes adopter
des grilles d’analyse basées sur les
sondages me gêne. Le tandem
sondages-médias est un binôme
dangereux. Cela donne une réalité
quelque peu déformée. Le fossé
s’est creusé entre les journalistes
et les citoyens. La défiance est
palpable sur les réseaux sociaux.
Et portant, les débats politiques
intéressent les Français. »
« Avec les chaînes d’information,
avec les réseaux sociaux, on est
désormais au courant de tout. Estce
une bonne chose ? Je pense que
oui. Cela permet au citoyen de se
former une opinion. Les médias ne
font pas l’opinion, ils nous aident
par contre à nous en faire une. »
Il est à signaler que le traitement
des affaires durant cette dernière
campagne électorale n’a pas
suscité de critique fondamentale
concernant France 3.
Mais la tonalité de la dernière
campagne présidentielle a fait
apparaître quelques inquiétudes :
• inquiétude face à la stratégie
populiste et anti-médias de
certains candidats ;
• inquiétude face à une volonté
de contournement de la presse
pour une communication sans
filtre ;
• inquiétude face à
la multiplication des
fausses nouvelles et à leur
instrumentalisation.
Beaucoup de téléspectateurs ont
dénoncé ces comportements
d’hostilité à l’égard des
journalistes.
« La liberté de l’information, valeur
essentielle de notre démocratie,
subit des attaques que nous ne
pouvons passer sous silence. Il
faut préserver l’indépendance
éditoriale. Les journalistes ne
doivent pas se laisser influencer ou
impressionner. »
« L’utilisation de termes comme
“journaloupe” ou “merdia” par
des extrémistes, les images
de journalistes exfiltrés manu
militari… témoignent d’une grande
violence et m’inquiètent. La liberté
journalistique, que les questions
dérangent ou pas, est un des
piliers fondamentaux de notre
démocratie. »
« J’ai été choqué du
comportement de certains
candidats à l’égard de la presse.
Les journalistes ont fait preuve
d’indépendance malgré les on-dit
de certains. La télévision publique
se doit d’être au service de tous
dans une démocratie. »
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COMMENT FAIRE VIVRE LE
DÉBAT DÉMOCRATIQUE ?
« Certains candidats ont attaqué
des journalistes sous divers
prétextes. Ils les ont pris pour cibles
volontairement. Je pense que les
téléspectateurs ne sont pas dupes
de ces attaques. Les journalistes ne
doivent pas se laisser déstabiliser
tant qu’ils restent neutres.
Malheureusement, certains
ne font pas toujours preuve
d’indépendance. »
« Les journalistes n’y sont pour rien
dans la faiblesse des arguments
avancés. Ce sont les politiques qui
sont en cause. La couverture a
été quantitativement dense, mais
globalement assez médiocre sur le
plan des idées. »
Complexité des temps
de parole
En période de campagne
électorale, les règles de
répartition des temps de parole
et d’antenne fixées par le CSA
sont difficiles à comprendre
par les téléspectateurs. La
place accordée à l’antenne à
tel candidat ou telle candidate
donne régulièrement lieu à des
contestations et des suspicions de
favoritisme.
La médiation se doit alors
d’expliquer aux téléspectateurs les
règles du débat démocratique qui
gèrent chaque période électorale.
Le tableau ci-dessous, en
référence à la présidentielle de
2017, était un des éléments de
réponse.
L’INVESTIGATION, LES MAGAZINES
D’INFORMATION : LA MARQUE
DE LA TÉLÉVISION PUBLIQUE
Pièces à conviction sur France 3, Cash Investigation,
Complément d’enquête et Envoyé spécial sur France 2,
Investigatiôns sur France Ô... Ces émissions font généralement
l’unanimité auprès des téléspectateurs. Ils les considèrent
comme l’emblème du service public.
La question de l’indépendance,
les suspicions de connivence et de
complaisance ont toujours suscité
beaucoup d’interrogations.
Les critiques sur les partis pris
sont rarement neutres. Elles sont
souvent liées à des convictions
personnelles et peu recevables.
Une interview d’un responsable
politique suscite, souvent,
des réactions et des critiques
diamétralement opposées.
Et, dans ce cas, c’est plutôt
rassurant.
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L’INVESTIGATION, LES MAGAZINES
D’INFORMATION : LA MARQUE
DE LA TÉLÉVISION PUBLIQUE
L’INVESTIGATION, LES MAGAZINES
D’INFORMATION : LA MARQUE
DE LA TÉLÉVISION PUBLIQUE
Panama Papers, une enquête hors norme
Enquête sur le Crédit Mutuel
Illustration de cet espace de
liberté à préserver, la diffusion
de l’enquête sur le Crédit Mutuel
dans Pièces à conviction. Elle
avait été censurée par Vincent
Bolloré.
« Bravo pour avoir eu le courage
de diffuser l’enquête sur le Crédit
Mutuel refusée par M. Bolloré.
Digne d’un service public de
qualité. Vous avez fait preuve de
courage. Ne changez rien. »
« Merci aux journalistes
d’investigation pour leur enquête
sur le Crédit Mutuel que vous
avez eu le courage de diffuser
après son interdiction. C’était
convaincant. Moi qui râle
parfois contre le service public,
je le remercie d’avoir recueilli les
censures de Canal. »
« Notre pays a la chance de
disposer de médias publics
indépendants. C’est un luxe, au
regard de bien des pays où ils
sont synonymes de propagande.
Alors, oui, je souhaite une
information qui stimule notre
intelligence, qui l’enrichisse
aussi. »
« J’ai vu l’enquête sur les fraudes
fiscales censurée par une autre
chaîne. Je vous félicite pour votre
courage. Continuez de résister
aux pressions et de propager la
vérité. »
« L’investigation est, pour moi, la
marque du service public qui se
doit de résister aux pressions. »
« Il est venu le temps de mettre
en valeur les journalistes de
terrain, les enquêteurs. »
« Les émissions telles que
Cash Investigation et Pièces à
conviction sont très utiles… Je
dirais même d’utilité publique.
Je les regarde toujours avec
beaucoup d’intérêt. Cela permet
de mieux comprendre toutes
les situations et les “dessous“
de certaines affaires. Cela
peut même mettre un frein à
certaines pratiques. Il faut rendre
hommage aux journalistes qui
font ce travail, car ils sont souvent
malmenés lorsqu’ils posent de
”vraies questions“... Rien que le
comportement et l’embarras
des personnes interrogées sont
de bons tests pour comprendre
que les questions posées
“dérangent“… »
« Je déplore un journalisme de
plus en plus tourné vers le buzz,
la petite phrase, au détriment
de l’analyse, de la prise de recul.
Être informé de ce qui se passe,
c’est bien, comprendre, c’est
mieux. Le vrai journalisme est
un journalisme de terrain et
d’investigation, véritable contrepouvoir.
».
À la satisfaction exprimée
s’ajoutent des interrogations
souvent pertinentes :
• peut-on tout dire au nom de
la transparence ?
• quelles sont les limites que se
fixent les journalistes ?
• comment éviter les pièges de
la manipulation ?
• quelles sont les difficultés de
l’accès aux sources ?
• quel est le rôle des lanceurs
d’alerte ?
• l’investigation est-elle devenue
un luxe face aux contraintes
économiques ?
L’onde de choc provoquée par
les révélations des Panama
Papers a suscité beaucoup de
commentaires. Au-delà de
l’impact de la révélation de ces
scandales d’évasion fiscale, c’est
l’ampleur de l’enquête qui a
interpellé les téléspectateurs.
« J’ai suivi avec beaucoup
d’intérêt l’affaire des Panama
Papers. Je dois dire que j’ai
été très fière que la télévision
publique soit associée à cette
grande enquête internationale.
Elle doit s’emparer de ces sujets
sensibles. Il est important que
l’opinion publique soit alertée
sur ces manipulations fiscales.
C’est le rôle des journalistes de le
dénoncer, de l’expliquer. »
« À l’heure de la mondialisation,
y compris, et même surtout, celle
de la criminalité financière, il
est important qu’un journalisme
d’investigation se soit constitué.
En l’occurrence, ces équipes
internationales ont effectué une
œuvre de salubrité publique. »
« Panama Papers : un scandale
de plus dans le paysage… C’est
effectivement grâce au travail de
certains journalistes que sont mis
au jour ces bidouilles financières.
Il faut les saluer pour ce travail
dangereux qui peut mettre en
cause leur carrière... La force de
frappe des émissions télévisées
traitant de ces dérives financières
pourra-t-elle aider à éradiquer ces
phénomènes ? »
« En guise de réaction sur l’affaire
Panama Papers, je tenais à dire
que je suis ravi du travail des
journalistes. C’est tout à fait ce
que j’attends des professionnels
de l’information. Ce type
d’enquête, de coopération
internationale montre que la
vérité est une chose qui peut
tous nous réunir. La révélation
des noms a été nécessaire et
montre que tous les niveaux sont
touchés, mais particulièrement
les politiques. »
« Vive le journalisme
d’investigation, c’est pour moi
le vrai journalisme. Il doit être
curieux, ambitieux, créatif, tenace
et résistant. En même temps, il
doit être indépendant, sérieux,
respectueux des hommes et de la
déontologie journalistique. »
« Cette révélation dite “Panama
Papers” est une magnifique
réussite qui ébranle le monde.
C’est avec des révélations de ce
genre que la presse se grandit…
Je ne sais pas si c’est une nouvelle
forme d’investigation, mais c’est
en tout cas une investigation
”coopérative”. Et ne dit-on
pas que l’union fait la force ?
La presse devrait peut-être se
poser la question plus souvent
à l’avenir… De plus, dans le
monde informatisé et connecté
d’aujourd’hui, il est certain qu’il
faut unir des compétences pour
accéder aux informations et les
comprendre.
Quant à ceux que l’on appelle
pudiquement les lanceurs
d’alerte, quand, en d’autres
temps, on les appelait des
délateurs ou des indicateurs, ils
sont absolument nécessaires… »
« Cash Investigation a fait
comme d’habitude un
remarquable travail d’enquête en
allant chercher les informations
à la source et en posant les
bonnes questions. Je pense
que les lanceurs d’alerte ont un
rôle primordial. Ils prennent des
risques en dévoilant fraudes et
illégalités et devraient, à ce titre,
être protégés, car c’est grâce à
eux que l’on sait la vérité. »
« Je pense qu’en effet cette
nouvelle ère de datajournalisme
et de consortium international
de journalistes permet de redorer
le journalisme en général. Cela
remet également au premier plan
l’indépendance des journalistes.
Les journalistes n’ont plus peur
de révéler des informations sur
des personnes qui pourraient
éventuellement exercer des
pressions sur eux. »
« Sans le journalisme de données
(datajournalisme), une telle
collecte (11,5 millions de fichiers)
n’aurait certainement pas
été possible. La récolte et son
traitement auraient demandé
des années, voire des décennies.
Un travail d’investigation sur le
terrain n’aurait pas suffi. Tout cela
laisse rêveur par l’immensité des
sources, des données… et de leur
traitement. »
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TÉLÉVISION PUBLIQUE :
LES ENJEUX D’AUJOURD’HUI,
LES DÉFIS DE DEMAIN
Au gré des évolutions, au-delà des critiques et remarques qui ne
manquent pas, une constante demeure : un fort attachement
à la télévision publique.
En 2008, après l’annonce de
la réforme de l’audiovisuel par
Nicolas Sarkozy, nous avions
été étonnés par le nombre de
messages reçus sur notre blog
de la part de téléspectateurs
craignant une perte d’identité
de France Télévisions.
Aujourd’hui, avec la révolution
des usages et des modes de
consommation, l’exigence est
encore plus forte à l’égard du
contenu des programmes et du
traitement de l’actualité. Les
magazines, les documentaires,
le grand reportage restent des
marqueurs indispensables.
« Qui dit service public, dit
aussi forte exigence de la part
du téléspectateur. J’attends
de France Télévisions une
information irréprochable,
vérifiée. Un approfondissement
par des magazines et des
documentaires. J’attends
de France Télévisions un
développement du partage de la
culture, un investissement sur le
Web et les réseaux sociaux. »
« L’information de service public
est fondamentale. Elle doit être
indépendante. L’info, c’est, bien
sûr, l’instantanéité, mais c’est
également le recul, le décryptage.
Recevoir une information est une
chose, la traiter, savoir l’apprécier,
la comprendre, la critiquer en est
une autre. »
« L’info doit rester une référence
forte, sûre et fiable en matière de
qualité, d’impartialité, de rigueur,
de fiabilité. Le service public payé
par les contribuables doit être
accessible, utile à tous. Il doit
aussi favoriser le lien social et
susciter la réflexion. »
« Les valeurs d’intégrité,
d’impartialité, de respect et
de dignité sont, à mes yeux,
fondamentales dans l’information
comme pour les programmes. »
« Vous avez un rôle important.
L’information est indispensable
à la démocratie. Le journaliste
n’est pas qu’un simple passeur
d’information, il doit nous
permettre de faire nos choix. »
« Il est difficile de retenir notre
attention, tant nous sommes
saturés d’informations. Il
vous faut concilier la rigueur,
l’accroche du téléspectateur,
la pression de l‘audience. Votre
responsabilité est grande, à la
hauteur de votre influence. »
« La marque du service public,
c’est, peut-être, de prendre
le temps. Prendre le temps
d’expliquer des sujets complexes.
Prendre le temps d’analyser sans
chercher à faire de l’audimat.
Ne pas surréagir à l’événement
et accorder plus d’importance
aux grands reporteurs qui sont
sur le terrain et qui font preuve
d’un professionnalisme à toute
épreuve. »
Nous nous devrions d’être
exemplaires, on nous pardonne
plus difficilement nos erreurs.
Mais les téléspectateurs sont
aussi conscients des contraintes
qui sont les nôtres. Eux aussi
craignent que les restrictions
financières impactent nos
ambitions éditoriales.
Les références aux valeurs de
la télévision publique étant
récurrentes, il était logique d’y
consacrer plusieurs émissions,
notamment la dernière, celle de
juin 2017.
Au cœur des échanges avec les
téléspectateurs, une question
importante : comment faire
face aux enjeux d’aujourd’hui et
répondre aux défis de demain ?
#Touchepasmoninfo
La fin de l’année 2017 aura
été marquée par de nouvelles
inquiétudes avec menaces sur
le périmètre des magazines
d’information et risques de
suppression d’éditions comme
celle du Soir/3 week-end. Initiée
par les SDJ, la mobilisation des
rédactions, y compris sur les
réseaux sociaux, aura permis
d’éviter le pire. Une mobilisation
qui, pour la première fois, aura
donné lieu à un vote de défiance
à l’égard de la présidente de
France Télévisions.
Ces inquiétudes ont
été partagées par les
téléspectateurs. Il est pour
eux essentiel de préserver
la diversification de l’offre
d’information que seules les
chaînes de service public
peuvent offrir.
— 26 —
— 27 —

EN GUISE
DE CONCLUSION...
ET DE RECOMMANDATION
On en fait le constat chaque jour : la pratique des réseaux sociaux ne cesse de
modifier les rapports des téléspectateurs avec leur télévision et leur approche
de l’information. Une interactivité précieuse, indispensable, mais qu’il ne faut
pas confondre avec le rôle de la médiation. Ce sont deux démarches différentes
et complémentaires. L’une immédiate et spontanée ; l’autre volontaire et
impliquante ; l’une n’excluant pas l’autre. La médiation ne doit pas se confondre
avec le marketing éditorial. Le community manager ne peut se substituer
à un médiateur.
Face à la défiance des citoyens, au moment où les fausses informations
(fake news) polluent le débat public, la médiation prend tout son sens.
Mais elle doit pour cela s’inscrire dans l’évolution de l’interactivité.
Il est indispensable de renforcer le dialogue entre les journalistes et les citoyens.
Répondre aux questions sur la production de l’information, expliquer les choix
éditoriaux, les difficultés rencontrées, reconnaître les erreurs s’imposent.
Une démarche vitale si l’on veut renforcer les liens entre le public et les rédactions.
Votre télé et vous,
l’émission de la médiation
La médiation ne pouvait se
concevoir, selon moi, sans
une parole donnée aux
téléspectateurs et la création
d’une émission.
Chaque mois, Votre télé et vous
est l’occasion d’un dialogue entre
téléspectateurs et journalistes.
Une réflexion partagée sur le
LES TEMPS FORTS
DE LA MÉDIATION
traitement de l’actualité qui a
trouvé très vite son prolongement
sur Internet. Elle aura rassemblé
plus de 500 téléspectateurs,
200 journalistes et une centaine
d’experts. Les thèmes choisis
sont en lien avec l’actualité et les
réactions reçues à la médiation.
La médiation sur Internet
Elle se décline à travers le site de l’émission, un blog et une page
Facebook sous la responsabilité de Soumia Chouaf.
Les Guetteurs
En créant ce réseau, nous avons
souhaité renforcer notre lien avec
des téléspectateurs motivés et
réactifs, ayant manifesté leur
intérêt pour le traitement de
l’information. Libres à eux de
réagir comme ils l’entendent, de
nous alerter s’ils le souhaitent.
Leur nombre n’est pas limité.
Ils sont associés en amont à la
préparation des émissions. Leurs
réflexions et suggestions sont des
indicateurs précieux, y compris
pour les rédactions. Leurs paroles
sont régulièrement répercutées
sur le blog de Votre télé et vous
ou à l’antenne.
— 28 —
— 29 —

LES TEMPS FORTS
DE LA
MÉDIATION
L’Éducation aux médias
S’inscrivant naturellement dans notre mission, elle est
devenue depuis quatre ans un élément important de l’activité
de la médiation. Ces rendez-vous de l’information dans les
établissements scolaires ont lieu chaque mois. Ils se font en lien
avec le Clemi ou à la demande.
À titre indicatif, avec Soumia Chouaf et Patrick Jaquin, nous
avons rencontré, en 2017, plus de 1 500 collégiens et lycéens
dans une trentaine d’établissements à travers la France.
ANNEXE
Votre télé et vous et la semaine de la presse et des médias dans l’école
Les émissions Votre télé et vous
du mois de mars se sont inscrites
dans le cadre de la Semaine de
la presse et des médias à l’école.
Elles ont été confiées à des
lycéens, qui ont été associés à la
préparation et au choix du thème
de l’émission. Avec, à chaque
Les pratiques d’information des jeunes
Le premier enseignement de
ces rencontres, c’est l’intérêt des
jeunes pour l’actualité.
Cela se traduit sans surprise
dans leurs pratiques par une
prédominance des supports
numériques d’accès à
l’information.
L’enquête nationale du Clemi,
La question de la vérité
Alors qu’Internet est le canal
d’information préféré des jeunes,
à l’ère de la post-vérité et de
la multiplication des rumeurs,
fausses informations et intox,
il est indispensable de fournir
fois, les mêmes interrogations
sur le traitement des images,
la multiplicité des sources,
l’impact des réseaux sociaux,
les risques de manipulation et la
responsabilité des journalistes.
publiée en janvier, indique
qu’Internet est la première source
d’information des jeunes :
– 77 % privilégient Internet ;
– 61 %, la télévision ;
– 49 %, les réseaux sociaux ;
– 17 %, la radio ;
– 3 %, la presse gratuite.
les outils pour accompagner la
réception de l’information et la
hiérarchisation des sources.
Thèmes des émissions Votre télé et vous
♦ Télévision publique : les enjeux
d’aujourd’hui, les défis de demain
Émission du 20 juin 2017
♦ Liberté de l’information et
enjeux démocratiques : un défi
permanent
Émission du 23 mai 2017
♦ Campagne sous influence ?
Celle des médias, des réseaux
sociaux, des sondages
Émission du 18 avril 2017
Je tiens à remercier les téléspectateurs, journalistes des
rédactions, universitaires, chercheurs ou grands témoins qui
ont participé à l’émission de médiation Votre télé et vous et
ainsi contribué à faire de cet espace un lieu d’échanges, de
réflexion et de propositions.
♦ D’où vient l’info : comment
démêler le vrai du faux ?
Émission du 28 mars 2017
♦ Passionnés, connectés ou
résignés, autant d’agriculteurs
que de réalités
Émission du 28 février 2017
♦ Entre la surenchère des
sondages et des Tweets :
comment faire vivre le débat
citoyen ?
Émission du 13 décembre 2016
♦ Victoire de Trump : échec des
médias ? Emprise des réseaux
sociaux ?
Émission du 22 novembre 2016
♦ Info en continu : entre attrait et
méfiance, une nouvelle donne
Émission du 18 octobre 2016
♦ Média et terrorisme : comment
informer sans glorifier ?
Émission du 20 septembre 2016
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— 31 —

ANNEXE
ANNEXE
♦ Mouvements sociaux et loi
travail : entre explications et
risques de manipulation, les
médias face à de nouveaux
enjeux
Émission du 21 juin 2016
♦ Syrie : entre propagande, règne
de la terreur et chaos : quand
informer devient un défi
Émission du 24 mai 2016
♦ Panama Papers, un tournant
du journalisme d’investigation :
de l’ampleur des données à leur
mode de traitement
Émission du 26 avril 2016
♦ Entre rumeurs, précipitation,
vérification : comment se
fabrique l’information ?
Émission du 29 mars 2016
♦ Crise de l’élevage : au-delà des
images choc, comment prendre
en compte une réalité complexe ?
Émission du 1 er mars 2016
♦ Emploi-Chômage : au-delà
des chiffres et des annonces,
comment rendre compte des
réalités ?
Émission du 26 janvier 2016
♦ Attentats, terrorisme : devoir
d’informer, responsabilité
éditoriale
Émission du 16 décembre 2015
♦ Banlieues après attentats :
comment éviter l’amalgame et
les clichés ?
Émission du 16 novembre 2015
♦ Journalisme d’investigation :
comment faire face aux
pressions ?
Émission du 27 octobre 2015
♦ Information de service public :
une réalité, une attente, un défi
Émission du 22 septembre 2015
♦ L’Europe, celle des crises, celle
du quotidien : comment en
parlent les médias ?
Émission du 23 juin 2015
♦ Liberté d’informer : nouvelles
menaces, comment s’en
préserver ?
Émission du 26 mai 2015
♦ Médias et monde agricole :
comment sortir des clichés ?
Émission du 24 février 2015
♦ Réseaux sociaux, info en
continu : comment éviter les
pièges de la surinformation ?
Émission du 24 mars 2015
♦ Catastrophes, accidents,
attentats : l’émotion tue
l’information ?
Émission du 21 avril 2015
♦ Liberté d’expression,
responsabilité éditoriale : que
dire et montrer ?
Émission du 27 janvier 2015
♦ Les journalistes coupés du réel ?
Pourquoi un tel ressenti ?
Émission du 16 décembre 2014
♦ Sivens, Notre-Dame-des-
Landes, Larzac… Projets
controversés, dossiers sensibles,
difficile d’en rendre compte
Émission du 18 novembre 2014
♦ Journalistes responsables :
jusqu’où va le devoir d’informer ?
Émission du 21 octobre 2014
♦ Informer les téléspectateurs :
plus d’attentes, plus de
contraintes
Émission du 23 septembre 2014
♦ Communication, information :
qui influence qui ?
Émission du 25 juin 2014
♦ Au-delà des commémorations :
comment la télévision fait-elle
vivre la mémoire ?
Émission du 21 mai 2014
♦ L’Europe au quotidien : quel
traitement dans les médias ?
Quel intérêt pour les Français ?
Émission du 23 avril 2014
♦ Information : sources
et supports multiples, les
journalistes au défi d’Internet
Émission du 26 mars 2014
♦ Municipales : comment faire
vivre la parole citoyenne ? Même
défi pour les politiques et les
journalistes
Émission du 19 février 2014
♦ L’Afrique : entre conflits et
oublis… Quelle image renvoient
les médias ?
Émission du 23 janvier 2014
♦ La télévision de service public :
les valeurs, les enjeux, les
attentes…
Émission du 11 décembre 2013
♦ Leonarda, Brignoles…
Emballement, surmédiatisation :
que devient la rigueur
journalistique ?
Émission du 20 novembre 2013
♦ Les jeunes et la télévision :
comment éviter les clichés ?
Comment rendre compte de leur
réalité ?
Émission du 23 octobre 2013
♦ De plus en plus réactifs, de plus
en plus connectés : qu’attendent
ces nouveaux téléspectateurs ?
Émission du 25 septembre 2013
♦ Zones d’ombre de
l’information, pays fermés : en
parler, une nécessité
Émission du 18 juin 2013
♦ Fictions et documentaires :
comment parler autrement de la
politique ?
Émission du 14 mai 2013
♦ Le journalisme d’investigation
d’aujourd’hui : importance,
rôle et limites
Emission du 23 avril 2013
♦ Entre rigueur et emballement :
comment fabrique-t-on
l’information ?
Émission du 19 mars 2013
♦ Mali, Irak, Afghanistan : les
difficultés d’informer en temps
de guerre
Émission du 26 février 2013
♦ France 3, 40 ans de proximité :
nouvelles attentes, nouveaux
d é fi s
Émission du 22 janvier 2013
♦ Précarité : comment en rendre
compte ? Sommes-nous coupés
des réalités ? Qu’attend-on des
médias ?
Émission du 18 décembre 2012
♦ Présidentielle USA : une affaire
de communication, d’argent ou
encore d’information ?
Émission du 20 novembre 2012
♦ L’exigence d’indépendance :
entre acquis et freins, comment
la préserver ?
Émission du 23 octobre 2012
♦ Nouveaux comportements,
nouveau paysage : les défis et les
contraintes du service public
Émission du 18 septembre 2012
♦ Sport et télé : entre vos attentes
et nos contraintes, quels défis
pour le service public ?
Émission du 26 juin 2012
♦ Campagne présidentielle : les
médias ont-ils été partisans ?
Émission du 22 mai 2012
♦ Médias et présidentielle 2012 :
a-t-on pu faire vivre le débat ?
Émission du 24 avril 2012
♦ Les jeunes dans la présidentielle
et les médias, sont-ils les oubliés
de la campagne ?
Émission du 27 mars 2012
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— 33 —

ANNEXE
ANNEXE
♦ Les Français et l’info : accrocs,
réactifs, exigeants... Nouveaux
comportements, nouvelle donne
Émission du 28 février 2012
♦ Campagne présidentielle et
règles contraignantes : avantage
ou entrave pour le débat
démocratique ?
Émission du 24 janvier 2012
♦ Printemps arabes, révolution
médiatique : comment libérer la
parole ?
Émission du 13 décembre 2011
♦ Débats d’idées et enjeux
démocratiques : les attentes des
téléspectateurs
Émission du 22 novembre 2011
♦ La crise financière : peuton
vraiment en parler sans
l’aggraver ?
Émission du 25 octobre 2011
♦ Journalisme de terrain,
journalisme en chambre : quel
avenir pour le grand reportage ?
Émission du 20 septembre 2011
♦ D’un emballement médiatique
à l’autre : du risque d’oubli à
l’obligation d’un suivi
Émission du 21 juin 2011
♦ Avec ou sans images :
comment informer sans
manipulation ?
Émission du 24 mai 2011
♦ Catastrophes au Japon :
peut-on jouer la transparence
et déjouer la méfiance ?
Émission du 26 avril 2011
♦ Les jeunes et l’info : quelles
attentes, quelles pratiques ?
Émission du 22 mars 2011
♦ Les Français et l’info : un
attrait confirmé, une méfiance
exprimée
Émission du 22 février 2011
♦ Tunisie / Côte d’Ivoire : médias
sous contrôle, comment peuton
contourner la censure pour
informer ?
Émission du 1 er février 2011
♦ Poids des chiffres, impact des
commentaires : comment rendre
l’économie lisible ?
Émission du 11 décembre 2010
♦ Médias et banlieues : cinq ans
après, quelles évolutions ?
Émission du 13 novembre 2010
♦ Affaires politiques : la presse
a-t-elle les moyens d’exercer un
contre-pouvoir ?
Émission du 25 septembre 2010
♦ Retraites : entre négociations,
effets d’annonces et
médiatisation, qui influence
l’opinion publique ?
Émission du 19 juin 2010
♦ Diversité : comment donner des
couleurs à la télévision ?
Émission du 1 er mai 2010
♦ Les réseaux sociaux : feront-ils
l’information de demain ?
Émission du 13 mars 2010
♦ Emballements médiatiques et
crédibilité journalistique : sont-ils
compatibles ?
Émission du 30 janvier 2010
♦ Les enfants face aux images :
entre fascination et éducation
Émission du 28 novembre 2009
♦ Justice et médias : entre
défiance et confiance
Émission du 24 octobre 2009
♦ Information ou
communication : comment
parler de la grippe A ?
Émission du 26 septembre 2009
♦ Élections européennes :
indifférence ou méconnaissance,
à qui la faute ?
Émission du 20 juin 2009
♦ Crise sociale : la télévision
a-t-elle un effet modérateur
ou amplificateur ?
Émission du 16 mai 2009
♦ Génération Internet : quelle
information pour demain ?
Émission du 4 avril 2009
♦ Gaza-Israël : la guerre des
images
Émission du 24 janvier 2009
♦ Télévision publique 2009 :
avenir incertain
Émission du 13 décembre 2008
♦ Élections US : les médias
témoins de l’histoire
Émission du 15 novembre 2008
♦ Crise financière : quel rôle
jouent les médias ?
Émission du 18 octobre 2008
♦ Géorgie / Russie : les pièges
de la propagande, la réalité du
terrain
Émission du 20 septembre 2008
♦ Sport et service public : y a-t-il
une vie après la pub ?
Émission du 21 juin 2008
♦ Quel service public pour
demain ?
Émission du 10 mai 2008
♦ La télévision doit-elle réveiller
les blessures de l’histoire ?
Émission du 15 mars 2008
♦ L’Europe au quotidien : déficit
d’information ?
Émission du 2 février 2008
♦ Banlieues : comment en parler ?
Émission du 15 décembre 2007
♦ Sauver la planète : comment la
télé peut-elle y contribuer ?
Émission du 10 novembre 2007
♦ Président omniprésent : un
nouveau défi pour les journalistes
Émission du 29 septembre 2007
♦ Afrique : le continent oublié !
Émission du 9 juin 2007
♦ Élection : le poids des mots,
l’impact des chiffres
Émission du 28 avril 2007
♦ Présidentielle : les règles de la
démocratie
Émission du 17 mars 2007
♦ Campagne virtuelle pour un
débat citoyen : une nouvelle
donne
Émission du 3 février 2007
♦ L’information : quelle
évolution ? Quelles attentes ?
Émission du 25 novembre 2006
♦ Chômage, retraite… Peut-on
se contenter des chiffres ?
Émission du 21 octobre 2006
♦ Israël, Liban, Hezbollah : peuton
dépassionner le débat ?
Émission du 23 septembre 2006
♦ Nouvelles technologies : le pire
et le meilleur
Émission du 11 juin 2006
♦ Télévision : miroir d’une France
diverse ?
Émission du 5 mai 2006
♦ L’information et les jeunes :
une autre attente
Émission du 2 avril 2006
♦ Justice et télévision : liaison
dangereuse ?
Émission du 5 mars 2006
♦ Sport et télé : qui a le pouvoir ?
Émission du 29 janvier 2006
♦ Banlieues : un autre regard
Émission du 11 décembre 2005
♦ Service public : attentes et
exigences
Émission du 13 novembre 2005
♦ Katrina, comment en rendre
compte ?
Émission du 2 octobre 2005
♦ Europe : référendum sous
influence ?
Émission du 5 juin 2005
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— 35 —

ANNEXE
ANNEXE
Extrait de la Charte des antennes
de France Télévisions
♦ L’Europe, comment la traiter ?
Émission du 24 avril 2005
♦ Les jeunes et l’info : un autre
regard
Émission du 20 mars 2005
♦ Télévision : devoir de mémoire,
devoir d’éducation
Émission du 20 février 2005
♦ Détresse : informer, émouvoir,
choquer
Émission du 16 janvier 2005
♦ France 3 : la télé qui vous
regarde
Émission du 5 décembre 2004
♦ États-Unis : élection sous
influence ?
Émission du 14 novembre 2004
♦ Otages : faut-il en parler ?
Émission du 3 octobre 2004
♦ Télé-Diversité ?
Émission du 13 juin 2004
♦ Violence des images :
quelles limites ?
Émission du 2 mai 2004
♦ La télévision est-elle
responsable ?
Émission du 4 avril 2004
« France Télévisions s’est dotée de médiateurs dont le rôle est d’être l’intermédiaire entre le public
et les chaînes, d’examiner les observations, remarques et plaintes éventuelles des téléspectateurs.
Les médiateurs ont été mis en place pour offrir aux téléspectateurs la possibilité de se référer à une
instance impartiale. Ils contribuent à établir une relation de qualité avec les téléspectateurs.
Indépendance des médiateurs
Les médiateurs sont nommés pour trois ans par le président de France Télévisions et placés sous sa
responsabilité directe. Ils sont indépendants de toute hiérarchie et n’exercent aucune responsabilité
éditoriale. Ils n’interviennent jamais dans le choix, la préparation ou l’élaboration des programmes.
Missions des médiateurs
Les médiateurs assurent l’interface entre les téléspectateurs et les chaînes France 2, France 3, France 5
et France Ô, par saisine directe des téléspectateurs.
Les médiateurs n’interviennent jamais a priori mais a posteriori, lorsqu’ils sont saisis, par écrit, après
diffusion. Ils ne donnent pas suite aux courriers ou messages électroniques anonymes. Par ailleurs,
les services en relation avec les téléspectateurs (courrier, téléphone, Internet) les informent de toutes
les remarques, critiques, suggestions, protestations de téléspectateurs concernant :
– le traitement de l’information par les journaux et les magazines d’information de France 2
et France 3 pour les médiateurs des rédactions ;
– les programmes de France 2, France 3, de France 5 pour le médiateur des programmes ;
– le traitement de l’information et des programmes par le médiateur de France Ô.
Les médiateurs examinent toutes les requêtes et décident de donner suite ou non aux réclamations.
Ils communiquent leur avis aux parties concernées et décident, s’il y a lieu, de le rendre public. Quand
ils l’estiment utile, et par les moyens d’intervention appropriés qui sont les leurs (cf. alinéa 1.4.1.3.), ils
expliquent aux téléspectateurs les choix des rédactions et des unités de programmes et les difficultés
qu’ils rencontrent.
Les médiateurs peuvent également être saisis par le président de France Télévisions, les directeurs des
chaînes ou les directeurs des rédactions. Ils doivent saisir, parallèlement à leur démarche, la direction
juridique des dossiers pouvant entraîner des procédures. Enfin, ils peuvent mener une réflexion sur un
certain nombre de thèmes récurrents en y associant les responsables des programmes, les directeurs
des rédactions et les intervenants extérieurs qu’ils jugent compétents sur le sujet. Cette réflexion,
validée par les directeurs des chaînes, peut conduire à l’élaboration de règles de bonne conduite sur
un thème particulier. Les médiateurs des rédactions agissent en première instance.
Le médiateur des programmes agit en deuxième instance, lorsque la première réponse apportée
par les responsables du programme concerné par la saisine ne satisfait pas le réclamant. Lorsque
les médiateurs sont saisis, ils se mettent en rapport avec les responsables du programme ou de la
rédaction en cause. Ils entendent toutes les parties concernées et ne forment leur opinion qu’au
terme de ces consultations. Ils ont accès aux éléments nécessaires pour instruire le dossier. Ils peuvent
consulter en interne et en externe toutes les personnes dont le point de vue peut éclairer la formation
de leur jugement. En accord avec les directeurs des chaînes, ils peuvent être amenés à intervenir dans
les émissions de France 2, France 3, France 5 ou France Ô. Ils peuvent par ailleurs être responsables, et
seuls responsables, d’une émission régulière. Ils choisissent les thèmes à traiter lors de cette émission
et les modes de traitement, avec le souci de donner la parole aux différentes parties en cause.
Outre leurs interventions sur les antennes, ils peuvent faire connaître leur action sur le site internet et
les services télématiques. En interne, les médiateurs font une synthèse régulière des observations des
téléspectateurs à l’intention des personnels. Par ailleurs, ils peuvent communiquer leur action sur le
canal de télévision interne. Les médiateurs disposent de l’infrastructure nécessaire à l’exercice de leur
fonction. Les médiateurs rendent compte de leur activité par un bilan annuel et public. »
— 36 —
— 37 —

ANNEXE
La médiation des rédactions de France 3
Mon activité à la médiation de l’information n’aurait été possible sans une équipe au
quotidien. Jacques de Rive, Soumia Chouaf, Patrick Jaquin et Joëlle Baudon, très
attachés au rôle de la médiation, ont contribué, à mes côtés, à faire vivre la médiation
de l’information.
Aujourd’hui, une nouvelle équipe prend le relais auprès de Nicolas Jacobs,
le médiateur de l’information de France Télévisions : Marie-France Bertho-Vivaldini,
Soumia Chouaf et Joëlle Baudon.
Retrouvez la médiation :
– sur le site de l’émission:
https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-3/votre-tele-et-vous
– sur la page Facebook de la médiation : Votre télé et vous
– par courriel : mediateurinfof3@francetv.fr ou mediateurinfo@francetv.fr
Les médiateurs de France Télévisions
Nicolas Jacobs Médiateur de l’information de France Télévisions
Courriel : mediateurinfo@francetv.fr
Blog : http://blog.francetvinfo.fr/mediateur-info-france-2
Page Facebook : Médiateur Info France tv
Gora Patel Médiateur des programmes de France Télévisions
Courriel : mediateur.programmes@francetv.fr
Site : http://www.francetv.fr/emissions/le-mediateur-des-programmes
Page Facebook : Médiateur des programmes France Télévisions
Tous les médiateurs de France Télévisions participent aux réunions du Cercle des
médiateurs de la presse dont les membres sont : Nicolas Jacobs (médiateur de
l’information de France Télévisions), Gora Patel, (médiateur des programmes de France
Télévisions), Jean-Pierre Constantin (France Médias Monde), Michel Fillière (La Montagne),
Franck Nouchi (Le Monde), Fabien Pont (Sud-Ouest), Françoise-Marie Morel (TF1), Yves
Mary (La Nouvelle République du Centre-Ouest), Bruno Denaes (Radio France)
Les médiateurs de France Télévisions sont aussi membres du Club des médiateurs
des services au public :
https://clubdesmediateurs.fr
— 38 —
— 39 —

Coordination et documentation :
Soumia Chouaf
Présidente-directrice générale, directrice de la publication
de France Télévisions : Delphine Ernotte Cunci
Directeur de la Direction éditoriale, visuelle et digitale :
Éric Martinet
Responsable du service PAO : Nathalie Autexier
Responsable de la direction artistique : Philippe Baussant
Conception graphique : Valérie Meylan
Secrétariat de rédaction : Bénédicte Mielcarek,
Aline Guyard
Photos : DR
Imprimeur : Service Reprographie France Télévisions
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