La Revue T #10

Points de vue
« Les gens veulent aller
vers les producteurs,
toi tu n’es que
le transmetteur »
Julia Sammut vient d’ouvrir sa première
table-épicerie en plein quartier populaire
de Noailles, à Marseille. Clientèle du quartier
et touristes américains viennent y dénicher
des produits ou déguster un plat du
jour local. Pierre Giannetti n’en est pas à
son coup d’essai et c’est dans le 7 e qu’il a
installé, avec Marine Crousnillon et Sandi
Despierres, sa nouvelle adresse. « Plus
humble » qu’un restaurant : un traiteur
avec une petite partie épicerie, où ses plats
de bonites et ses légumes al dente n’ont
rien à envier aux tables gastronomiques.
Est-ce que vous avez en fait inventé les
lieux dont vous rêviez qui n’existaient
pas à encore à Marseille ?
Julia Sammut : Oui, c’est du surmesure,
j’en avais un peu marre de faire le tour
de Marseille pour trouver ce que j’aime et
de passer une journée entière pour faire
les courses.
Pierre Giannetti : Un lieu c’est un espace
de projection, c’est comment on aimerait
être accueilli, ce qu’on aimerait manger, ce
qu’on aimerait boire. Ici, à la Fabriquerie,
on connaît aussi le goût des gens. Parfois
quand on fait des plats avec Marine, on
se dit tiens ça c’est pour la dame avec des
lunettes !
Vous faites très attention à choisir
des fournisseurs locaux…
JS : Tous mes produits sont sourcés partout.
Mais dans la fabrication maison ou
le restaurant, oui, c’est local.
PG : Oui, ce qui veut aussi dire de saison.
Contrairement au traditionnel du traiteur
où on peut envoyer des tomates farcies ou
6 / T #10 LA REVUE TRANSGOURMET CULTIVÉE PAR OMNIVORE