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Mardi 18 septembre 2007 - Arcinfo.ch

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20 HorizonsL'EXPRESS / MARDI <strong>18</strong> SEPTEMBRE <strong>2007</strong><br />

LIVRE<br />

«La preuve vivante qu’un passage<br />

existe pour sortir de la mort»<br />

«Fuir la douleur n’avance à<br />

rien. La regarder en face,<br />

c’est l’apprivoiser, par petites<br />

doses». C’est ce qu’a fait, jour<br />

après jour, la théologienne<br />

protestante Lytta Basset,<br />

enseignante à l’Uni de<br />

Neu<strong>ch</strong>bâtel, après que son fils<br />

s’est donné la mort. Elle<br />

raconte aujourd’hui cette<br />

vertigineuse traversée du<br />

deuil dans un livre, «Ce lien<br />

qui ne meurt jamais».<br />

NICOLE MÉTRAL<br />

Dans ce journal intime,<br />

Lytta Basset tisse peu à<br />

peu des liens avec l’audelà<br />

invisible, reconnaissante<br />

des «clins Dieu» qui,<br />

comme des cailloux blancs, jalonnent<br />

son parcours et l’aident<br />

à se raccro<strong>ch</strong>er à la vie.<br />

Le 7 mai 2001, le fils aîné de<br />

Lytta et Jean-Claude Basset,<br />

tous deux pasteurs, se jette du<br />

haut d’une tour. Pris de crises<br />

de délire de plus en plus fréquentes<br />

et terrifiantes, après un<br />

voyage en Amérique latine, au<br />

cours duquel il a consommé des<br />

drogues, Samuel, 24 ans, <strong>ch</strong>oisit<br />

de mettre fin à son enfer.<br />

Sous la violence du <strong>ch</strong>oc,<br />

Lytta Basset perd tous ses repères:<br />

«Avec mon fils, j’avais<br />

perdu la vie. Du même coup,<br />

j’avais perdu la foi, car comment<br />

un mort vivant peut-il<br />

croire en Dieu? Qu’est-ce que<br />

Dieu quand tout a explosé?»<br />

La survie passe alors par les<br />

autres, qui font des gestes, des<br />

signes, témoignent leur tendresse<br />

et de leur compassion.<br />

Un ensemble de petits riens,<br />

qu’elle appelle «sa manne quotidienne»<br />

qui empê<strong>ch</strong>e de<br />

sombrer, quand son âme est<br />

triste à en mourir, comme Jésus<br />

dans l’Evangile de Matthieu,<br />

quelques heures avant<br />

sa mort. «Je ne sais qu’une<br />

<strong>ch</strong>ose, écrit-elle, il faut que les<br />

humains, encore et toujours,<br />

se montrent humains, même à<br />

fonds perdus». Elle salue en<br />

<strong>ch</strong>acun l’étincelle qui éclaire la<br />

vie des autres.<br />

Elle apprend dans la douleur<br />

à consentir à ce qui est arrivé.<br />

«Consentir, c’est être sauvé»:<br />

elle découvre, dans sa <strong>ch</strong>air ce<br />

que veulent vraiment dire les<br />

mots de Bernard de Clairvaux.<br />

Elle <strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e dans les Evangiles<br />

de quoi apaiser sa souffrance,<br />

mais aussi à se rassurer<br />

au sujet de son fils, dont elle<br />

souhaite ardemment qu’il soit<br />

apaisé. De colère contre lui, elle<br />

n’en a pas. Mais des questions<br />

sur l’origine du malheur, elle<br />

s’en pose sans arrêt, condamnée<br />

à un monologue qui ne sera ja-<br />

Elle acquiert la certitude que la mort<br />

ne peut anéantir la part de divin<br />

qui est en <strong>ch</strong>aque humain<br />

En bref<br />

KEYSTONE<br />

■ EMMY AWARDS<br />

«Les Soprano» sacrés meilleure série dramatique<br />

de la télévision américaine<br />

La série vedette de la <strong>ch</strong>aîne câblée américaine HBO, «Les Soprano», a<br />

reçu diman<strong>ch</strong>e à Los Angeles le prix de la meilleure série dramatique<br />

lors de la 59e cérémonie des Emmy Awards. Cette récompense est<br />

considérée comme les oscars de la télévision américaine. /ats-afp<br />

■ POLLUTION<br />

L’Inde entre au palmarès des dix lieux les plus<br />

pollués au monde<br />

De nouveaux sites industriels ont fait leur apparition dans le peloton<br />

de tête des «lieux les plus pollués au monde». Ils figurent dans le<br />

classement <strong>2007</strong> de l’ONG Blackmisth Institute, basée à New York.<br />

Deux sites sont situés en Inde (Sukinda et Vapi), un en Chine<br />

(Tianying) et un en Azerbaïdjan (Sumgayit). «L’exploitation des mines,<br />

la pollution datant de la guerre froide et la production industrielle<br />

dérégulée sont les principaux responsables de la pollution identifiés<br />

dans le rapport du Blacksmith Institute», écrit l’institut. /ats-afp<br />

■ CINÉMA<br />

Un duo helvétique présente sa «Sainte barbe»<br />

au festival du film d’animation d’Ottawa<br />

Le Sierrois Claude Barras et le Belge Cédric Louis participeront au<br />

Festival international du film d’animation d’Ottawa avec leur film «Sainte<br />

barbe». La manifestation aura lieu du 19 au 23 <strong>septembre</strong> dans la ville<br />

canadienne. En lice dans la catégorie «Narrative Short Animation», le<br />

film raconte la relation entre un garçon et son grand-père. /ats<br />

CINÉMA<br />

«Une vie avec Karol» porté à l’écran<br />

L’ar<strong>ch</strong>evêque de Cracovie, Mgr Stanislaw Dziwisz, racontera dans un long métrage<br />

intitulé «Une vie avec Karol» les souvenirs de son existence auprès du pape Jean Paul II,<br />

a indiqué hier son porte-parole. Il fut pendant 40 ans son plus pro<strong>ch</strong>e collaborateur.<br />

Le film, réalisé par le Polonais Pawel Pitera, sortira en salle l’an pro<strong>ch</strong>ain. /ats-afp<br />

mais plus dialogue avec le fils<br />

aimé, disparu. Elle refuse avec<br />

force l’idée de fatalité divine, citant<br />

la parole de Job d’avant sa<br />

conversion: «Le Seigneur a<br />

donné, le Seigneur a pris, que le<br />

nom du Seigneur soit béni».<br />

Elle ne veut pas se perdre<br />

dans la culpabilité à laquelle<br />

elle a réglé son compte dans un<br />

précédent ouvrage. Elle fait le<br />

deuil de la «mère parfaite» et<br />

apprend mieux encore à respecter<br />

l’altérité de son fils, adulte libre<br />

de ses <strong>ch</strong>oix, même douloureux<br />

et insupportables pour<br />

l’entourage.<br />

Elle rêve, cau<strong>ch</strong>emarde et<br />

<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e à en dé<strong>ch</strong>iffrer le sens.<br />

Elle a des visions, bien que son<br />

éducation protestante ne l’ait<br />

pas préparée à les accepter. Elle<br />

accueille simplement ces expériences<br />

avec le monde invisible.<br />

Ces apparitions lui redonnent<br />

de la force. Ceux à qui<br />

elle se confie l’encouragent à<br />

témoigner, forte de la confiance<br />

de ses lecteurs, acquise<br />

au fil de ses livres sur le pardon,<br />

la joie et le pouvoir de<br />

guérir du malheur.<br />

Elle se sent des affinités avec<br />

la figure de Marie, mère de Jésus,<br />

qui cristallise l’histoire de<br />

n’importe quelle mère qui perd<br />

son fils. Elle tient un journal<br />

intime dont, cinq ans plus tard,<br />

elle reprend certains éléments<br />

autobiographiques, qu’elle accompagne<br />

de méditations pour<br />

aller vers la vie, et non pas se<br />

laisser submerger par la dépression.<br />

Elle retourne dans<br />

son cœur des paroles du Christ<br />

qui résonnent en elle de façon<br />

singulière. Elle confie aussi<br />

JEU DE SOCIÉTÉ<br />

Nathalie Nicolet<br />

LYTTA BASSET Dans son livre, elle confie cette impression qu’elle a toujours eue, que Quelqu’un s’ingénie à lui tenir<br />

la tête hors de l’eau. (SP)<br />

cette impression qu’elle a toujours<br />

eue, que Quelqu’un s’ingénie<br />

à lui tenir la tête hors de<br />

l’eau. Elle voit, dans le regard<br />

de l’autre qui l’accueille, la Présence<br />

de Dieu. Elle acquiert la<br />

certitude que la mort ne peut<br />

anéantir la part de divin qui est<br />

en <strong>ch</strong>aque humain.<br />

Règles simples pour un maximum de plaisir<br />

«Ubongo», un jeu au rythme<br />

palpitant sous la pression du sablier<br />

dans lequel il s’agit de résoudre<br />

des mini casse-tête le plus<br />

rapidement possible afin de récolter<br />

le maximum de pierres précieuses<br />

d’une même couleur.<br />

Imaginez-vous parti à la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e<br />

de pierres précieuses d’une grande<br />

rareté. Mais pour pouvoir accéder à<br />

la salle des trésors et vous emparer<br />

de quelques joyaux, il vous faudra<br />

résoudre des énigmes, parfois évidentes<br />

du premier coup et parfois<br />

plus complexes.<br />

«Ubongo» est un petit bijou au<br />

matériel très inspiré proposant des<br />

mécanismes intéressants, certes non<br />

sans rappeler le «Katamino» ou le fameux<br />

«Tetris» de par ses pentominos.<br />

Concrètement, en quelques mots,<br />

<strong>ch</strong>aque joueur reçoit à <strong>ch</strong>aque tour<br />

de jeu une carte à compléter. On<br />

lance ensuite le dé qui va déterminer<br />

Jouer en ligne peut nuire<br />

gravement à la santé<br />

Un Chinois d’une trentaine d’années est mort samedi<br />

après avoir joué en réseau sur internet pendant trois jours<br />

d’affilée, a rapporté hier le «Beijing News». La police<br />

privilégie l’hypothèse d’une mort par épuisement. /ats-afp<br />

Elle se recompose peu à peu,<br />

différemment, humblement et<br />

réalise qu’elle a en elle la capacité<br />

d’aider les autres dans leur<br />

propre <strong>ch</strong>eminement intérieur.<br />

Qu’elle est «la preuve vivante<br />

qu’un passage existe pour sortir<br />

de la mort». Avec ce livre,<br />

Lytta Basset rejoint tous ceux<br />

les pièces qui devront être utilisées<br />

pour résoudre le casse-tête /puzzle<br />

dans le délai imparti par le sablier.<br />

On crie «Ubongo» avec soulagement<br />

quand on y parvient, ce qui nous<br />

permettra de déplacer son pion sur<br />

le plateau contenant les fameuses<br />

pierres précieuses à collecter. C’est là<br />

qu’intervient le petit côté stratégique<br />

du jeu. En effet, il est parfois plus intéressant<br />

de laisser finir son adversaire<br />

en premier, afin de pouvoir accéder<br />

aux pierres précieuses les plus<br />

éloignées.<br />

Il est peut-être intéressant de signaler<br />

une variante proposée par<br />

François Haffner, critique et collectionneur<br />

de jeux bien connu, dans<br />

laquelle le but du jeu n’est plus de<br />

récolter le maximum de pierres<br />

d’une seule couleur, mais d’obtenir<br />

le plus grand nombre de pierres dans<br />

les trois couleurs où l’on en possède<br />

le moins. Une couleur absente ne<br />

comptant pas et le joueur étant<br />

obligé de ramasser deux pierres à<br />

qui ont vécu la perte d’un être<br />

<strong>ch</strong>er, dans son <strong>ch</strong>eminement<br />

spirituel, toujours enraciné<br />

dans son épaisseur humaine.<br />

/NME-ProtestInfo<br />

Lytta Basset, «Ce lien qui ne meurt<br />

jamais», 219 pages, éditions Albin<br />

Mi<strong>ch</strong>el.<br />

<strong>ch</strong>aque fois, même si cela dessert ses<br />

intérêts, le jeu prend parfois des<br />

tournures inattendues.<br />

«Ubongo» est un très bon jeu familial<br />

permettant d’équilibrer les<br />

<strong>ch</strong>ances entre petits et grands, car<br />

l’éditeur a prévu 2 niveaux de difficulté<br />

sur <strong>ch</strong>acune des cartes, à savoir<br />

des problèmes à 3 . à 4 pièces. Autre<br />

avantage indéniable: le jeu est expliqué<br />

en 2 minutes <strong>ch</strong>rono. Il fonctionne<br />

vraiment bien et c’est avec<br />

plaisir que l’on demande à ses partenaires<br />

de refaire une partie, surtout<br />

lorsqu’on vient de perdre la dernière!<br />

«Ubongo», de<br />

Grzegorz Rej<strong>ch</strong>tman.<br />

Editeur: Kosmos.<br />

De 2 à 4 joueurs à<br />

partir de 8 ans.<br />

Prix conseillé:<br />

55 francs.

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