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SHOVE <strong>magazine</strong>, pousse les<br />
limites de la culture afrofuturiste;<br />
de l’art, à la question identitaire<br />
voyager à travers une édition des<br />
plus fascinante.<br />
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1. MUSIQUE p.4<br />
African Diplomat, artiste Dj faisant parti<br />
des derniers collectionneurs de vinyl<br />
de nos jours.<br />
2. MODE p.10<br />
Coup d’oeil sur le travail de Sarah Diouf,<br />
créatrice sénégalaise mettant en avant<br />
l’artisanat local.<br />
3. ART p.16<br />
Entretient avec Tabita Rézaire,<br />
artiste, mêlant technologie et pratiques<br />
traditionnelles africaines.<br />
4. ID p.20<br />
Rubrique basée sur la question identitaire.<br />
Découvrez ces différents portraits<br />
et témoignages établis par de jeunes issus<br />
de divers environs.<br />
5. EXTRA p.34<br />
Le volet EXTRA vous offre un contenu culturel africain,<br />
dans cette édition nous allons découvrir le travail du<br />
photographe Pieter Hugo.<br />
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AFRICAN DIPLOMAT<br />
Cédric est né il y à 25 ans à<br />
Abidjan, en Côte d’Ivoire.<br />
Agé de 17 ans, il s’installe à<br />
Toulouse en France pour y étudier.<br />
C’est à cette époque qu’il achète<br />
son premier disque: « Honey »<br />
d’Erykah Badu.<br />
« Je voulais trouver un moyen de<br />
me détendre dans mon petit<br />
appartement d’étudiant et j’ai<br />
pensé qu’un tourne-disque<br />
pourrait fonctionner.<br />
C’est là que ma dépendance au<br />
vinyle a commencé. »<br />
Il a travaillé pendant un certain<br />
temps au comptoir d’un<br />
magasin de disque avant<br />
d’obtenir son diplôme et de<br />
déménager à Bruxelles.<br />
Il étudia ensuite l’installation et les<br />
performances à l’ERG tout en<br />
écrivant de la musique et en<br />
faisant du dj’ing, sous son aspect<br />
de « Diplomate africain. »<br />
Chaque fois que Cédric se rend en<br />
Côte d’Ivoire pour rendre visite à<br />
sa famille et à ses amis, il rapporte<br />
une pile de disque.<br />
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« En tant qu’artiste, j’aime la<br />
facilité avec laquelle on peut<br />
distribuer sa musique sur<br />
cassette.<br />
En tant que chercheur, j’adore la<br />
façon dont vous pouvez déterrer<br />
des pierres précieuses<br />
incroyables sur le médium. »<br />
Il n’est pas surprenant que le père<br />
de Cédric soit aussi un fanatique<br />
du vinyle.<br />
Avec une collection allant du<br />
classique de Mozart ou Beethoven<br />
aux sonorités traditionnelles<br />
africaines, c’est la musique avec<br />
laquelle Cédric a grandi.<br />
Quand son oncle est décédé, il a<br />
hérité de toute sa collection.<br />
« C’était triste de lui dire au<br />
revoir, mais il survit grâce aux<br />
disques qu’il m’a laissés.<br />
Principalement la salsa des<br />
années 70 et 80, qui a toujours<br />
été très populaire et influente en<br />
Afrique de l’Ouest en raison de<br />
ses paroles subversives.<br />
Certains gouvernements ont<br />
même parrainés des musiciens<br />
pour qu’ils apprennent les bases<br />
du genre. »<br />
« Ils sont beaucoup plus<br />
abordables là-bas, car la<br />
musique africaine est de plus en<br />
plus recherchée et chère ici,<br />
en Europe. »<br />
Il rencontre souvent de la musique<br />
intrigante sur des cassettes<br />
usagées, toujours en rotation sur le<br />
continent africain.<br />
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« Je suis heureux de<br />
l’accroissement et de la<br />
position favorable que<br />
détient aujourd’hui notre<br />
Nation.<br />
Tous ces créatifs, ingénieurs<br />
ou profeseurs, africains<br />
disposent maintenant d’un<br />
réel crédit au yeux du monde,<br />
et j’en suis satisfait<br />
à présent. »<br />
African Diplomat vit<br />
aujourd’hui à Umoja<br />
(ancienne Afrique ),<br />
et fait parti des derniers<br />
collectionneur et Dj de<br />
vinyles.<br />
Il ne cesse de voyager à<br />
travers la nation , et continu<br />
de dégouter des petites<br />
pépites musicales.<br />
Cédric à ouvert à Abidjan<br />
(Cote d’Ivoire) sa ville natale,<br />
la première bibliothèque<br />
musicale d’Umoja; et il est<br />
également en train de créer<br />
une école de musique<br />
composée essentiellement<br />
de professionnels du milieux,<br />
dans laquelle il pourra<br />
dispenser des cours techniques et<br />
théoriques et partager sa passion<br />
première aux générations futures.<br />
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Sarah Diouf<br />
Née d’un père sénégalais et d’une<br />
mère centrafricaine, Sarah Diouf a<br />
grandi à Abidjan.<br />
Un mélange parfait de culture<br />
africaine qui influencera plus tard<br />
la vision de l’entrepreneur.<br />
Après avoir poursuivi ses études<br />
à Paris, elle a commencée sa<br />
carrière en travaillant dans des<br />
entreprises de mode de renommée<br />
internationale telle que Marc<br />
Jacobs<br />
Mais le but de Sarah a toujours<br />
été de « célébrer l’influence de<br />
l’Afrique sur le monde ».<br />
C’est en 2009 qu’elle s’est lancée<br />
dans cette entreprise en fondant<br />
le groupe de création et d’édition<br />
de médias Ifren Media Group.<br />
Une entreprise qui produit du<br />
contenu pour un public mondial,<br />
dont Ghubar et Noir Magazine.<br />
Deux publications de mode édités<br />
par elle même, célèbrant les jeunes<br />
créateurs africains.<br />
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MADE<br />
IN<br />
AFRICA<br />
« J’ai lancée Tongoro<br />
en 2016 avec<br />
l’ambition de<br />
promouvoir le<br />
Made In Africa. »<br />
Sarah pense qu’il est<br />
important de changer<br />
les perspectives<br />
internationales et<br />
globales sur la qualité de<br />
ces produits; car cela à<br />
été une difficulté qu’ils ont<br />
énormément rencontrés<br />
dans le secteur de la<br />
mode afin de pouvoir<br />
faire exporter leurs<br />
créations mais également<br />
pour les faire accepter<br />
par leurs voisins.<br />
L’objectif, est de montrer<br />
qu’on peut être une<br />
marque Africaine qui<br />
produit des vêtements<br />
de qualité, et qui peut<br />
toucher une clientèle<br />
Africaine, aussi bien<br />
qu’internationale.<br />
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MOGÖ<br />
by Tongoro<br />
Mais attention, la créatrice<br />
de la marque Tongoro s’apprête<br />
à conquérir le marché du<br />
Menswear.<br />
La marque de prêt-à-porter<br />
sénégalaise s’accommode à<br />
lancer une collection adressée<br />
aux hommes.<br />
Et à en croire les dernières<br />
actualités de la créatrice,<br />
cela se fera dans les<br />
prochains mois ou même<br />
avant.<br />
Pour ce qu’on a pu<br />
apercevoir sur les<br />
réseaux sociaux de<br />
l’entrepreneure, on<br />
retrouvera les mêmes<br />
imprimés de la collection<br />
femmes pour les hommes.<br />
Ce sera des ensembles<br />
fluides assez minimalistes<br />
comme la plupart des<br />
créations Tongoro.<br />
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Beyoncé portant un ensemble tongoro, cet été à johannesburg.<br />
« Tongoro » signifie les étoiles en Songo (langue<br />
nationale de la république Centrafricaine).<br />
Cela est d’autant plus drôle car parmi la clientèle<br />
internationale, Tongoro a la chance de compter<br />
l’une des stars les plus célèbres et puissantes du<br />
monde de la musique : Beyoncé.<br />
Et oui, vous pouvez, vous aussi porter les mêmes<br />
vêtements que Queen B !<br />
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Tabita Rézaire<br />
Tabita Rézaire est une artiste aussi peu<br />
conventionnelle que possible.<br />
Utilisant un mélange de technologie et de<br />
pratiques traditionnelles africaines, elle est<br />
déterminée à contrer les forces oppressives<br />
de l’Internet; se retrouvant ainsi dans le<br />
processus.<br />
Tabita est une artiste française d’origine<br />
guyanaise et danoise qui a grandi dans la<br />
banlieue parisienne de Vincennes, mais qui<br />
est maintenant basée à Johannesburg.<br />
Nous avons eu la chance de nous<br />
entretenir avec elle.<br />
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1. Bonjour, peux tu te présenter<br />
brièvement ?<br />
Je suis artiste, cinéaste, chercheuse<br />
en sciences technologiques,<br />
guérisseuse, et professeure de Yoga<br />
Kemetique et Kundalini.<br />
2. Sur quelles thèmathiques, ta<br />
démarche artistique repose t-elle<br />
essentiellement ?<br />
Ma pratique puise dans les récits<br />
des sciences d’information et<br />
de communication, là ou les<br />
cybernétiques végétale, technologique<br />
et spirituelle se rencontrent.<br />
Naviguant sur les mémoires digitales,<br />
corporelles et ancestrales comme<br />
des territoires de luttes, mis à mal par<br />
les histoires coloniales dont l’héritage<br />
tangible reste indiscutable dans les<br />
sociétés contemporaines, mon travail<br />
nourrit une critique de nos capacités à<br />
se connecter.<br />
Comment à l’heure de l’épopée<br />
technologique et de l’hyper<br />
connectivité, l’incapacité collective<br />
d’être en lien harmonieux avec sois<br />
même, les ‘autres’ et l’environnement,<br />
est un moteur pour ma pratique de<br />
guérison digitale et énergétique.<br />
En se délaissant des mécanismes<br />
de la colonialité et de ses hiérarchies<br />
oppressives, la technologie devient<br />
un espace possible, où les outils de<br />
connexion abritent tant des interfaces<br />
du monde organiques, spirituelles<br />
qu’électroniques.<br />
3. Nous savons, que tu vis<br />
actuellement en Afrique du sud;<br />
on dis de plus en plus que le<br />
continent africain et celui d’avenir,<br />
quel est ton avis sur la question et<br />
comment l’imaginerais tu ?<br />
Pour ma part je verrais un futur<br />
continent Africain; autonome,<br />
indépendant économiquement<br />
et politiquement, i.e. libéré de la<br />
domination et de l’exploitation<br />
occidentale.<br />
4. On remarque que la place des<br />
femmes en Afrique commence<br />
à bouger, en tant que femme<br />
vivant en Afrique, comment<br />
vois tu l’évolution de sa place dans<br />
la société ?<br />
En tant que militante féministe<br />
intersectionnelle, je vois l’ensemble<br />
des femmes africaines comme du<br />
monde respectées et honorées,<br />
reprenant leur place comme pilié<br />
de la société.<br />
Et oui, nous sommes l’origine du<br />
monde.<br />
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Dans un monde composé de divergents<br />
êtres; de sexes et de races différentes,<br />
plusieurs notions me viennent à l’esprit :<br />
celle de l’hybridité, de la mixité ou encore<br />
celle du métissage.<br />
Il est vrai, la société s’affranchit quelque<br />
peu de la dualité homme-femme ou raciale<br />
sans revendication ni provocation.<br />
Que se soit dans le milieu de la mode, de<br />
la musique ou celui de l’art la mixité n’a<br />
jamais été aussi tendance.<br />
Nous entrons tout doucement dans l’ère<br />
du « non genre », tendance qui s’émancipe<br />
des clichés raciaux et de genres établit<br />
dans une totale mobilité.<br />
Cette aptitude à passer de fille à garçon ou<br />
bien de caucasien à basané est établis de<br />
plus en plus afin de pouvoir embrasser une<br />
multitude d’identités.<br />
Models : Diandra & Moon<br />
Photography by Derreto Sonny<br />
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Photography by Nohad Sammari & Derreto Sonny<br />
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L’identité représente ce par quoi se reconnaît<br />
une personne ou une communauté humaine<br />
(sociale, politique, nationale, ethnique,<br />
religieuse...)<br />
En termes de valeurs, de pensées et<br />
d’engagement, de langue et de lieu de vie, de<br />
pratiques, de traditions et de croyances, de<br />
vécu en commun et de mémoire historique.<br />
L’identité culturelle d’une personne est<br />
généralement plurielle.<br />
L’identité individuelle de chaque individu<br />
comprend et réunit plusieurs identités<br />
culturelles, dont celles de ses deux parents<br />
et des aïeux et celles rencontrées et intégrées<br />
durant la vie.<br />
Cette identité culturelle plurielle de chaque<br />
personne est en constante mouvance, et peut<br />
s’enrichir, ou pas, au fur et à mesure que la<br />
personne grandit, mûrit, lit, voyage, dialogue,<br />
côtoie, se marie, socialise ou se heurte avec<br />
des cultures multiples autres.<br />
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Nous avons échangés avec de jeunes créatifs,<br />
à propos de la question identitaire.<br />
Il s’agit sûrement d’une des questions que l’on<br />
se pose durant l’ensemble de notre vie.<br />
Dans ce dialogue nous avons donc établis<br />
trois questions, qui sont les suivantes :<br />
1. Peux-tu, te présenter rapidement, stp ?<br />
2. L’identité humaine t’es elle importante<br />
pour toi et quel rapport entretient tu avec<br />
tes origines africaines ?<br />
3. Enfin peux-tu nous dire quel messages<br />
essaies tu, faire passer à travers ta pratique<br />
artistique ?<br />
DEBBIE<br />
1. Je me présente je m’appelle Déborah,<br />
j’ai 22 ans, je suis d’origine congolaise<br />
angolaise et je suis étudiante en peinture<br />
aux beaux arts<br />
2. Je pense qu’il s’agit d’une question que<br />
beaucoup d’entre nous se pose et qui est<br />
une question selon moi inévitable, après<br />
est ce que je cherche des réponses ? Je<br />
ne sais pas, je pense que les réponses<br />
viennent d’elles mêmes.Donc oui elle<br />
est importante car ça peut être un point<br />
de départ dans notre travail en tant<br />
qu’artiste, mais je pense qu’elle n’est pas<br />
omniprésente. Je mange africain, j’écoute<br />
de la musique africaine, je comprend<br />
la langue et quand j’ai l’occasion je l’a<br />
pratique, et sinon j’essaie d’avoir un<br />
rapport avec mes pays d’origines, mais<br />
c’est une curiosité, je pense que ça peut<br />
être une richesse qui peut me nourrir moi<br />
en tant que personne en dehors de ma<br />
pratique artistique, en tant qu’individu,<br />
je pense que c’est important de savoir<br />
pourquoi j’ai la peau noir, parce que je suis<br />
africaine et qu’est ce que c’est au fond,<br />
c’est quoi l’Afrique, je pense que j’ai cette<br />
curiosité de me nourrir de cette culture là<br />
pour l’à transmettre à mes enfants plus<br />
tard, je tient à ma culture.<br />
3. J’ai longtemps essayé faire passer<br />
un message dans mon travail mais je<br />
trouvais que c’est une démarche qui ne<br />
me correspondait pas, ça me bloquais, je<br />
suis une personne qui se pose beaucoup<br />
de questions, et j’ai changer de pratique, je<br />
suis plus dans le spontané, et les message<br />
viendront d’eux même ils sont la mais c’est<br />
pas ce qui nourrit mon travail, chacun<br />
trouve son propre message.<br />
Après je travail sur le noir donc voila, tout<br />
mes travaux sont en noir, mais je ne veux<br />
pas attribuer tout de suite de message.<br />
Je pense que j’ai beaucoup d’année<br />
devant moi, et je préfère prendre mon<br />
temps et poursuive dans la pratique.<br />
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MOON<br />
Mon nom est Emmanuel je suis de<br />
Montpellier d’origine Rwandaise et vie à<br />
Bruxelles. J’ai 23 ans et je suis étudiant<br />
en 3ème année Cinéma face camera au<br />
Cours Florent.<br />
L’identité pour moi c’est une formation<br />
progressive sur le long elle ne s’arrête pas<br />
Sur l’éducation les origines et les religions<br />
L’identité c’est nous mêmes qui la<br />
forgeons à travers nos expériences.<br />
Ma démarche artistique n’a pas<br />
forcément pour but d’envoyer un message<br />
Je veux avant tout que mon art soit<br />
porté sur mes expériences personnelles<br />
qu’il soit à la fois interpellent en créant<br />
l’émotion Chez les gens tout en<br />
stimulant leurs imaginations<br />
GAËLLE<br />
1. Je m’appelle Gaëlle, j’ai 23 ans, je suis<br />
d’origine et de nationalité congolaise et je<br />
suis une étudiante de deuxième année en<br />
graphisme.<br />
2. L’identité humaine est fondamentale<br />
pour qu’une société fonctionne je crois.<br />
Avant d’être un ensemble de personne<br />
nous sommes des individus, et l’identité ne<br />
se limite pas uniquement aux origines que<br />
nous avons ou au pays d’où nous venons<br />
mais à tout ce qui nous entoure et à tout ce<br />
qui nous a été transmit. Pour ma part, c’est<br />
une question que je me pose assez souvent<br />
en ce moment car j’ai grandit en Europe<br />
tout en ne ressentant pas un sentiment<br />
d’appartenance et je suis née à Kinshasa<br />
mais mis à part sur mes papiers, je n’ai<br />
aucun réel lien avec mon pays, continent<br />
d’origine.<br />
LUNA<br />
1. Je m’appelle Luna j’ai 22 ans et je suis<br />
étudiante à Lacambre en 2e année en<br />
peinture, je suis d’origine éthiopienne et vis<br />
à liège.<br />
2. L’identité humaine est importante<br />
pour tous je crois car c’est ce qui nous<br />
caractérise, personnellement j’entretiens<br />
une relation un peux complexe avec mes<br />
origines j’ai été adopté à l’âge de 3 ans<br />
et je suis dans cet double frontière entre<br />
racine africaine et européenne je ne me<br />
sens ni africaine ni européenne.<br />
3. Ma démarche artistique n’a pas pour but<br />
de faire passer un message mais plutôt<br />
de me poser les bonnes questions et de<br />
prendre le temps d’y répondre. Le but étant<br />
de pouvoir à un moment, donné et définir<br />
mon identité. Et permettre à toute personne<br />
ayant les mêmes doutes que moi, de<br />
pourvoir s’identifier. Juste de savoir se dire<br />
que finalement, une identité n’est jamais<br />
donnée telle qu’elle, mais elle se définit et<br />
cette démarche est avant tout personnelle.<br />
3. Je n’essaye pas d’envoyer un message<br />
à travers mes travaux artistiques, mais ce<br />
sont des pensées qui travers mon esprits.<br />
Ces pensées sont des doutes liée à mon<br />
identité et celle de mon entourage. Les<br />
images renvoient à des émotions liées à<br />
notre existence en tant que femme ou<br />
homme issus de l’immigration.<br />
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Pieter Hugo<br />
Pieter Hugo est né en 1976 en Afrique du<br />
Sud, son pays natal avec lequel il détient<br />
une très forte relation.<br />
Pieter est un photographe vif, clair et précis.<br />
Il n’a guère l’intention de contourner les<br />
« normes » sud-africaines très enracinées<br />
du garçon blanc afrikaans stéréotypé.<br />
Ce photographe autodidacte et déterminé,<br />
à effectué une formation documentaire au<br />
domaine des Beaux-Arts.<br />
Afin de sensibiliser le spectateur, l’artiste<br />
travaille sur de multiples aspects de cette<br />
Afrique en pleine mutation.<br />
Au cours de ces dernières années, Hugo<br />
s’est imposé comme l’un des artistes<br />
contemporains les plus chauds et les plus<br />
frais à émerger de cette petite demeure du<br />
Sud, Cape Town.<br />
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L’étonnante Afrique<br />
de Pieter Hugo<br />
Lorsqu’on entre dans l’exposition, une<br />
dame en boubou et un homme grimé en<br />
diable nous observent.<br />
Il s’agit d’un immense tirage, les regards<br />
des protagonistes nous font face.<br />
Nous entrons alors dans un monde qui<br />
nous est inconnu, ou dû moins très peu.<br />
L’ambiance est froide et le ciel gris, à<br />
cause des forts vents venus du Sahara.<br />
On reconnait ici, la touche de Pieter Hugo.<br />
Il est vrai, comme sur la plupart de ses<br />
tirages, Hugo nous emmène dans une<br />
atmosphère froide et macabre.<br />
Dans son projet ‘ The Albino’ ont voit que<br />
ces portraits sont en fait des fragments<br />
de miroirs.<br />
Quand vous regardez vraiment, ces yeux<br />
pâles et transparents, ces cheveux d’une<br />
couleur sans couleur, cette peau fragile et<br />
délicate, ils parlent vraiment de nous.<br />
Ils font remonter à la surface nos peurs et<br />
nos préjugés.<br />
« Cela vient de mon<br />
histoire, j’appartiens à un<br />
endroit, à une culture et à<br />
une société sans en être<br />
totalement.<br />
C’est cela, l’Afrique du<br />
Sud. »<br />
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The Hyena<br />
and Other Men<br />
« La première fois que j’ai rencontré<br />
les hommes hyènes, comme on<br />
les appelle, le groupe vivait dans<br />
un appartement délabré de trois<br />
chambres à coucher à Dei Dei<br />
Junction, une banlieue d’Abuja, la<br />
capitale du Nigeria. »<br />
Pieter Hugo a tourné la série<br />
‘ The Hyena & Other Men ’ au Nigeria.<br />
Il a été captivé par les premières<br />
photos des’hyènes’ qu’il a rencontrées<br />
au hasard.<br />
Il est ensuite allé vivre avec eux à la<br />
périphérie d’Abuja, dans un bidonville.<br />
Les journaux nigérians lui ont dit que<br />
ces hommes étaient des voleurs, des<br />
gardes du corps, et des trafiquants de<br />
drogue.<br />
Des mythes les entouraient.<br />
Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un<br />
groupe de ménestrels itinérants,<br />
des artistes qui utilisaient les animaux<br />
pour divertir les foules et vendre des<br />
médicaments traditionnels.<br />
Pieter s’est rendu compte<br />
que ce qui le fascinait, c’était<br />
l’hybridation de l’urbain et du<br />
sauvage, et la relation paradoxale<br />
que les maîtres-chiens<br />
entretiennent avec leurs animaux,<br />
tantôt doux et affectueux, tantôt<br />
brutal et cruel.<br />
Les motifs qui persistent sont<br />
les relations tendues que nous<br />
entretenons avec nous-mêmes,<br />
avec les animaux et avec la<br />
nature.<br />
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