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Haiti Liberte 12 Juin 2019

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Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

Sasinay jounalis<br />

Pétion Rospide<br />

JOVENEL MOISE DOS AU MUR!<br />

Page 6<br />

English<br />

Page 9<br />

Phtk : De Michel<br />

Martelly<br />

à Jovenel Moise!<br />

Voir page 3<br />

Page 7<br />

Jovenel Moise par le truchement de sa compagnie Agritrans est lié jusqu’au cou dans le pillage des fonds<br />

PetroCaribe à travers le gouvernement de son prédécesseur Michel Martelly<br />

MOBILISATION CONTINUE :<br />

LE SCANDALE DU REX THÉÂTRE !<br />

L’Éducation<br />

et la Santé au<br />

Honduras : la<br />

voie de la<br />

privatisation !<br />

Page 10-11<br />

Voir page 3<br />

Cette couche de peinture multicolore sur les devantures du Rex Théatre aurait coûté selon le rapport de la cour des<br />

comptes $5,061,139.92 dollars américains<br />

Les manifestants<br />

soudanais<br />

trouvent de<br />

nouvelles<br />

tactiques de<br />

désobéissance<br />

civile !<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Qui remportera ce match ?<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 1<strong>12</strong>10<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

Par Berthony Dupont<br />

Bien souvent dans la mobilisation des masses populaires<br />

haïtiennes, on ne tient pas compte de la partie<br />

la plus délicate pour ne pas dire la plus essentielle<br />

à savoir qui aura gain de cause en termes de finalité<br />

des enjeux ! En d’autres termes, entre les deux pôles<br />

opposés, qui en définitive aura, grâce aux rapports de<br />

force, la capacité d’emporter toute la proie politique !<br />

La confrontation directe et ouverte qui se fait entre<br />

le peuple et le régime du Phtk n’est pas la bataille décisive.<br />

Le pouvoir a longtemps perdu le pari ; mais il y a<br />

d’autres forces en lutte qui se déclarent également pour<br />

le rapport de la Cour Supérieure des Comptes, pour le<br />

procès et pour le départ de Jovenel Moise et ils ne sont<br />

pas minces ces tenants du vieil ordre anachronique. Ne<br />

sont-ils pas pour autant attachés aux ficelles d’un système<br />

de terreur instaurée qui fait la honte de l’humanité<br />

?<br />

La manifestation du 9 juin réalisée sous une direction<br />

inconnue à laquelle tout le monde a participé est<br />

une preuve palpable et elle n’est pas dépourvue d’importance<br />

et de signification. C’est un atout calculé qui vaut<br />

d’ailleurs la chandelle du fait qu’il est capable de créer la<br />

confusion, l’amalgame comme quoi tout le monde est<br />

contre la corruption et pour le changement, même ceux<br />

qui défendent les intérêts monopolistes dans le pays !<br />

C’est là que le bât blesse, cette crise n’est pas une<br />

affaire de tout le monde dans les rues, sans aucune décantation.<br />

Il arrive même que ce qui dans le passé avait<br />

promu et commandité le régime du PHTK se retire aujourd’hui<br />

du bateau qui s’écroule et est déjà même campé<br />

en tant que dirigeant de l’opposition, marchant épaule<br />

contre épaule, main dans la main avec les militants de la<br />

cause populaire, procédant même à leur évangélisation,<br />

leur endoctrinement dans la bonne nouvelle occidentale.<br />

Des attitudes truffées de perfidies, des changements de<br />

position spectaculaire, épousant la couleur de l’atmosphère<br />

populaire ne sont tous que trompe-l’œil et des<br />

farces.<br />

Le gaspillage des fonds de Petro Caribe ne peut pas<br />

unir sous une seule et même bannière, patrons et ouvriers,<br />

exploiteurs et exploités, dominants et dominés pour<br />

construire soit dans le dialogue soit à travers des négociations<br />

d’autres alternatives, si ce n’est l’arme du bluff<br />

de façon à rendre vulnérables les masses populaires aux<br />

multiples trahisons, assassinats et autres complots dont<br />

celles-ci sont toujours victimes.<br />

Cette fausse unité d’action se fait uniquement pour<br />

récupérer la lutte des masses par la bourgeoisie compradore,<br />

force authentique des classes dominantes et<br />

des puissances impérialistes. Leurs objectifs politiques et<br />

économiques sont fondamentalement et quasiment contradictoires<br />

avec ceux des masses exploitées. Leur seul<br />

intérêt dans cette crise est de l’orienter, de façon à ajouter<br />

à leur palmarès une autre belle victoire sur les masses<br />

défavorisées du pays qui revendiquent une vie décente<br />

et un pays nouveau.<br />

A ce stade, l’enjeu prioritaire reste la finalité du<br />

match. Qui l’emportera ? Si c’est la bourgeoisie financière<br />

qui reprend la main, elle nous imposera avec<br />

l’aide des médias aux ordres du système capitaliste le<br />

même chantage de sorte qu’elle maintienne sa domination<br />

politique et économique. Cette situation pourra être<br />

traduit par cette pensée de Lénine : « Le peuple combat,<br />

la bourgeoisie se faufile au pouvoir » pour continuer le<br />

processus de paupérisation croissant de la société et la<br />

rareté des services essentiels!<br />

Une lutte pour le changement se définit par son contenu<br />

de classe et sa finalité pour ne pas masquer les rapports<br />

de domination. Cela doit être très clair puisque ces<br />

objectifs serviront à orienter les organisations populaires<br />

en lutte en leur servant de guide capable de les aider en<br />

quelque sorte à atteindre le résultat visé. Dès lors, on<br />

ne peut parler de changement de système pour édifier<br />

une société de justice et de progrès social sans combattre<br />

le capitalisme sauvage et son système d’exploitation de<br />

l’homme par l’homme qui s’entête à imposer un pouvoir<br />

toujours opposé aux aspirations légitimes des masses.<br />

Aussi, faisons-nous appel à toutes les forces progressistes<br />

et révolutionnaires anti-impérialistes pour<br />

qu’elles contribuent à ce que le peuple sorte victorieux<br />

de ce match puisque l’avenir du pays est dans la résistance.<br />

C’est du peuple politiquement conscient que sortiront<br />

des hommes, des femmes, des patriotes convaincus<br />

d’œuvrer pour la construction d’un Etat Socialiste<br />

fort et digne. Et le seul moyen pour y parvenir reste la<br />

lutte des classes !<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

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Berthony Dupont<br />

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Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

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Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

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Bissainthe Anneseau<br />

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Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

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Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

Jacques Nési<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Mobilisation continue : Le<br />

scandale du Rex Théâtre !<br />

Jovenel Moise dos au mur!<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

Grande manif à Port-au-Prince (Credit Photo Loop)<br />

Une voiture de la RTG<br />

Mobilisation devant le Rex Théâtre<br />

Le Rex Théâtre en couleurs<br />

vaut une fortune<br />

Suite à la publication du rapport de la cour<br />

supérieure des comptes et du contentieux administratif<br />

(CSCCA), depuis le dimanche 9 juin le<br />

Jovenel Moise est quelque part caché dans le<br />

pays en faisant le dos rond. N’est-il pas trop<br />

tard Mr le président ?<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Jovenel Moise n’a plus de cartes à jouer. Que<br />

cherche t-il encore à faire, quand sa marge de<br />

manœuvre devient quotidiennement de plus en<br />

plus étroite ? Qu’est-ce qu’il concocte en s’accrochant<br />

toujours au pouvoir quand il a été rejeté<br />

par certains, même ses zélés partisans au sein<br />

du Phtk sans oublier Réginald Boulos et le forum<br />

économique du secteur privé.<br />

N’est-il pas nécessaire de remonter aux<br />

origines de cette crise qui sans aucun doute aura<br />

raison du second candidat du régime Phtkiste, si<br />

la mobilisation ne lâche pas et continue à exiger<br />

mordicus sa démission. Réaction qu’il ne va pas<br />

faire rapidement, seule la force populaire peut le<br />

contraindre à aller dans ce sens bien qu’il soit toujours<br />

supporté par Washington.<br />

L’étincelle qui a tout occasionné fut le rapport<br />

sénatorial préparé par le sénateur Youri Latortue<br />

passé à l’opposition mais idéologiquement<br />

il reste toujours proche du PHTK. Pour se vanter<br />

de sa force politique, le président Moise déclara<br />

au cours d’une rencontre à Paris avec la Communauté<br />

haïtienne de France : Tant qu’il est président,<br />

il n’y aura pas de procès Petro caribe. A ce<br />

moment-là, on ignorait encore si Jovenel Moise<br />

par le truchement de sa compagnie Agritrans était<br />

liée jusqu’au cou dans le pillage de ces fonds à<br />

travers le gouvernement de son prédécesseur Michel<br />

Martelly. Puis, il y eut le rapport du sénateur<br />

Beauplan, ce rapport a été envoyé par le Sénat à<br />

pays est sous contrôle de la rue et c’est ce qui a<br />

provoquée différentes altercations et même des cas<br />

de répression policière sur des manifestants. Selon<br />

le porte-parole de la Pnh, Michel-Ange Louis<br />

Jeune, le bilan de la journée du dimanche est 2<br />

morts par balles, 4 blessés et deux maisons incendiées.<br />

Cependant la PNH n’a pas rapportée les<br />

véhicules de la radio Tele Ginen (RTG)et de nombreuses<br />

autres voitures qui ont été calcinées. Pour<br />

sa part, l’avocat André Michel de l’opposition<br />

démocratique populaire a présenté son bilan partiel<br />

de la journée qui s’élèverait à 7 morts, 147<br />

blessés et 70 arrestations.<br />

Différentes villes du pays sont toujours<br />

paralysées par la mobilisation qui s’est<br />

suite à la page(16)<br />

Réginald Boulos<br />

la Cour Supérieure des comptes pour être analysé<br />

en profondeur.<br />

Basé sans doute sur les deux premiers rapports<br />

sénatoriaux, la Cour supérieure des comptes<br />

et du contentieux administratif (CSCCA) s’est vue<br />

obligée de produire son propre rapport qu’elle a<br />

publié en deux temps. Une première partie publiée<br />

le 31 janvier <strong>2019</strong>, remettait un premier rapport<br />

d’audit de 291 pages sur la « gestion des projets<br />

financés par le fonds Petrocaribe . Et la deuxième<br />

partie rendue publique le vendredi 31 mai <strong>2019</strong>,<br />

de plus de 600 pages sur la mauvaise gestion de<br />

l'aide reçue du Venezuela à travers Petro caribe, cet<br />

accord de coopération énergétique, lancé en juin<br />

2005 par le président vénézuélien d’alors Hugo<br />

Chavez, a fait couler beaucoup d’encre puisqu’il<br />

a présumément impliqué de dilapidation plusieurs<br />

personnalités politiques du pays, parmi lesquelles<br />

l’actuel président Jovenel Moise.<br />

Ce dernier est pris dans son propre piège et<br />

est maintenant placé le dos au mur, ne pouvant<br />

rien faire. Il ne parle et ne dirige rien et est même<br />

devenu tout d’un coup muet laissant le soin de<br />

le défendre par entre autres Rudy Heriveaux, le<br />

secrétaire général du Conseil des Ministres, Reynald<br />

Lubérice, et son conseiller Guychard Dore<br />

pour ne citer que ceux-là.<br />

Il est quelque part caché dans le pays en<br />

faisant le dos rond. N’est-il pas trop tard Mr le<br />

président ?<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal sur les conclusions du Ministère Public, représenté à la barre par Me<br />

Aldrin Joassaint, substitut commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

maintient le défaut requis et déjà octroyé à l’audience du jeudi quatre avril deux<br />

mille dix-neuf contre la dame Elizabeth Saint Louis pour faute de comparaitre ;<br />

pour le profit accueille favorablement l’action en divorce introduite par le<br />

citoyen Wagner Louis Jean pour être juste et fondée, et en conséquence<br />

prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les susdits époux<br />

pour les causes sus-énoncées et au tort de l’épouse défaillante ; en outre renvoie<br />

le requérant par-devant l’officier de l’Etat civil de Saint Louis du Sud pour la<br />

rédaction de l’acte de divorce et la transcription du dispositif de cette décision<br />

sur les registres destinés à cet effet ; compense les dépens en raison de la qualité<br />

des parties ; commet l’huissier Antony Saint Germain de ce siège pour la signification<br />

du présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Louis Fils Joseph, juge en présence de Me<br />

Aldrin Joassaint, Subtitut Commissaire du gouvernement de ce ressort en<br />

audience publique et en ses attributions civiles ordinaires et de divorce et avec<br />

l’assistance du citoyen Jean Claude NOVEMBRE, greffier du siège de ce jour jeudi<br />

vingt-cinq avril deux mille dix-neuf. An 216ème de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y tenir la<br />

main à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main<br />

forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier<br />

susdits.<br />

Collationnée pour expédition conforme à la minute<br />

Jean Claude NOVEMBRE, Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère Publique entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit<br />

déclare fondée ladite action ; admet en conséquence le divorce des<br />

époux Lenes ZIDOR et la femme née Rosenie JEAN CHARLES pour injure<br />

graves et publiques aux torts de l’époux ; Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre lesdits époux ; ordonne à l’officier de l’Etat<br />

civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l’un des quotidiens s’éditant à la capitale, sous peine de dommages et<br />

intérêts envers les tiers; compense les dépens vu la qualité des parties;<br />

commet l’huissier JOHNNY JEAN de ce siège pour la signification du<br />

présent jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du mercredi huit mai deux mille dix-neuf en<br />

présence de Me Paul Wesley, Substitut Commissaire du Gouvernement de<br />

ce ressort, avec l’assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE Greffier<br />

du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y<br />

tenir la main à tous commandants et autres officiers de la force publique<br />

d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du<br />

greffier susdits.<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère Publique entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit<br />

déclare fondée ladite action ; admet en conséquence le divorce des<br />

époux Mario PREVOST et la femme née Nathalie JOSEPH pour injure<br />

graves et publiques aux torts de l’époux ; Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre lesdits époux ; ordonne à l’officier de l’Etat<br />

civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l’un des quotidiens s’éditant à la capitale, sous peine de dommages et<br />

intérêts envers les tiers; compense les dépens vu la qualité des parties;<br />

commet l’huissier JOHNNY JEAN de ce siège pour la signification du<br />

présent jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du mercredi huit mai deux mille dix-neuf en<br />

présence de Me Paul Wesley, Substitut Commissaire du Gouvernement de<br />

ce ressort, avec l’assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE Greffier<br />

du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y<br />

tenir la main à tous commandants et autres officiers de la force publique<br />

d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du<br />

greffier susdits.<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal sur les conclusions du Ministère Public, représenté à la barre par Me<br />

Aldrin Joassaint, substitut commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

maintient le défaut requis et déjà octroyé à l’audience du jeudi quatre avril deux<br />

mille dix-neuf contre la dame née Nerlande ALADIN pour faute de comparaitre ;<br />

pour le profit accueille favorablement l’action en divorce introduite par le<br />

citoyen Enold CIVILpour être juste et fondée, et en conséquence prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux existant entre les susdits époux pour les<br />

causes sus-énoncées et au tort de l’épouse défaillante ; en outre renvoie le<br />

requérant par-devant l’officier de l’Etat civil de Saint Louis du Sud pour la<br />

rédaction de l’acte de divorce et la transcription du dispositif de cette décision<br />

sur les registres destinés à cet effet ; compense les dépens en raison de la qualité<br />

des parties ; commet l’huissier Antony Saint Germain de ce siège pour la signification<br />

du présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Louis Fils Joseph, juge en présence de Me<br />

Aldrin Joassaint, Subtitut Commissaire du gouvernement de ce ressort en<br />

audience publique et en ses attributions civiles ordinaires et de divorce et avec<br />

l’assistance du citoyen Jean Claude NOVEMBRE, greffier du siège de ce jour jeudi<br />

vingt-cinq avril deux mille dix-neuf. An 216ème de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y tenir la<br />

main à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main<br />

forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier<br />

susdits.<br />

Collationnée pour expédition conforme à la minute<br />

Jean Claude NOVEMBRE, Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal sur les conclusions du Ministère Public, représenté à la barre par Me<br />

Aldrin Joassaint, substitut commissaire du Gouvernement de ce ressort,<br />

maintient le défaut requis et déjà octroyé à l’audience du jeudi quatre avril deux<br />

mille dix-neuf contre le sieur Normil PRINCE pour faute de comparaitre ; pour le<br />

profit accueille favorablement l’action en divorce introduite par le citoyen Enold<br />

CIVIL pour être juste et fondée, et en conséquence prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les susdits époux pour les causes sus-énoncées<br />

et au tort de l’époux défaillant; en outre renvoie le requérant par-devant<br />

l’officier de l’Etat civil de Saint Louis du Sud pour la rédaction de l’acte de divorce<br />

et la transcription du dispositif de cette décision sur les registres destinés à cet<br />

effet ; compense les dépens en raison de la qualité des parties ; commet l’huissier<br />

Antony Saint Germain de ce siège pour la signification du présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Louis Fils Joseph, juge en présence de Me<br />

Aldrin Joassaint, Subtitut Commissaire du gouvernement de ce ressort en<br />

audience publique et en ses attributions civiles ordinaires et de divorce et avec<br />

l’assistance du citoyen Jean Claude NOVEMBRE, greffier du siège de ce jour jeudi<br />

vingt-cinq avril deux mille dix-neuf. An 216ème de l’Indépendance.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y tenir la<br />

main à tous commandants et autres officiers de la force publique d’y prêter main<br />

forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du greffier<br />

susdits.<br />

Collationnée pour expédition conforme à la minute<br />

Jean Claude NOVEMBRE, Greffier<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur le réquisitoire<br />

conforme du ministère public, maintient le défaut accordé à l’audience<br />

contre la partie défenderesse ; pour le profit adjuge les conclusions de la<br />

partie demanderesse ; et en conséquence admet le divorce du sieur Jean<br />

Mario CLEOPHAT avec son épouse née Dieula SAGAILLE pour injures<br />

graves et publiques et incompatibilité de caractères;; prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux les unissant ; renvoie les parties devant l’officier<br />

de l’Etat civil compétent pour la transcription du dispositif du présent<br />

jugement dans les registres destinés à cet effet en lui faisant injonction de<br />

délivrer aux ex-époux leur acte de divorce ; commet l’huissier Arome<br />

GAUTHIER de ce siège de ce tribunal pour la signification du présent<br />

jugement de divorce à l’officier de l’Etat civil compétent aux fins de droit.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Vernet SIMON, avocat, doyen au<br />

Tribunal de Hinche en audience publique et civile, du lundi 18 mars <strong>2019</strong>,<br />

en présence de Me Fritz HAUBOURG avocat, Substitut Commissaire du<br />

Gouvernement assisté de Me Wilfrid ELIE greffier du siège<br />

Il est ordonné, à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux de<br />

Première Instance d’y tenir la main, à tous commandant et autres Officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement<br />

requis.<br />

En foi de quoi la minute de la présente ordonnance est signée du Doyen et<br />

du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé Me Vernet SIMON, Wilfrid ELIE<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur le réquisitoire<br />

conforme du ministère public, admet et prononce le divorce<br />

des époux Menotty BRIZARD et madame Joanne HANNDY pour<br />

incompatibilité de caractères; la dissolution des liens matrimoniaux<br />

les unissant ; ordonne à l’officier de l’Etat civil de Hinche de<br />

transcrire sur les registres destinés à cet effet le dispositif du<br />

présent jugement dont un extrait sera publié dans l’un des quotidiens<br />

s’éditant à la Capitale ; compense les dépens vu la qualité des<br />

parties ;<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Vernet SIMON, avocat, doyen<br />

au Tribunal de première instance de Hinche en audience civile du<br />

lundi 1(8) dix-huit février <strong>2019</strong>, en présence de Me Fritz HAU-<br />

BOURG avocat, Commissaire du Gouvernement ai et avec l’assistance<br />

du greffier du siège Me Wilfrid ELIE<br />

Il est ordonné, à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent<br />

jugement à exécution, aux officiers du Ministère Public près les<br />

Tribunaux de Première Instance d’y tenir la main, à tous commandant<br />

et autres Officiers de la force publique d’y prêter main forte<br />

lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute de la présente ordonnance est signée du<br />

Doyen et du Greffier susdits.<br />

Ainsi signé Me Vernet SIMON, Wilfrid ELIE<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen et sur les conclusions du Ministère Public, entendu,<br />

maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience<br />

précitée, pour le profit déclare fondée ladite action. Admet en<br />

conséquence, le divorce du sieur Fritzner BOYER d’avec son épouse née<br />

Ginette DUVERGMONT pour injures graves et publiques ; Prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux. Ordonne<br />

l’officier de l’Etat Civil de Limbé, de transcrire dans les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

un quotidien s’éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s’il y échet. Compense les dépens. Commet l’huissier Fleurimond<br />

A. PAUL de ce Tribunal pour la signification du jugement..<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Linx JEAN juge en audience ordinaire et<br />

publique du vendredi vingt-trois mai deux mille dix neuf, en présence de<br />

Me Aménaide Pascale RAYMOND, Substitut Commissaire du Gouvernement<br />

de ce ressort et avec l’assistance du Greffier du siège Jean Serge<br />

DUVERT.<br />

Il est ordonné…<br />

En foi de quoi…<br />

Pour ordre de publication.<br />

RAPHAEL Kins, Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen et sur les conclusions du Ministère<br />

Public, entendu, maintient le défaut octroyé contre la défenderesse<br />

à l’audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action.<br />

Admet en conséquence, le divorce du sieur Dave TANNIS d’avec<br />

son épouse née Hélène ST-LOT pour injures graves et publiques,<br />

aux torts de l’épouse ; Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre lesdits époux. Ordonne l’officier de l’Etat Civil<br />

de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire dans les registres<br />

à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans un quotidien s’éditant à la capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s’il y échet. Compense les<br />

dépens. Commet l’huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la<br />

signification du jugement..<br />

Rendu de nous, Gerty Léon ALEXIS juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du vendredi vingt-six avril deux mille dix<br />

neuf, en présence de Me Aménaide Pascale RAYMOND, Substitut<br />

Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance<br />

du Greffier du siège Jean Serge DUVERT.<br />

Il est ordonné…<br />

En foi de quoi…<br />

Me Junior BLAISE, Av.<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Haïti: Exigeons la destitution de<br />

Jovenel Moise et le démantèlement<br />

de l’État néocolonial<br />

Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre lʼoccupation dʼHaïti<br />

REHMONCO<br />

Aujourd’hui, s’il est évident que Jovenel Moise doit<br />

démissionner et faire face à la justice, cette exigence<br />

ne doit pas uniquement se limiter à une question<br />

de corruption. Certes, Moise doit être inculpé,<br />

ainsi que ses acolytes, pour détournements de fonds<br />

du programme Petro Caribe, peut-être le plus grand<br />

scandale financier de notre histoire. Mais il doit aussi<br />

répondre des crimes et massacres commis sous sa<br />

présidence. C’est un point essentiel qu’il convient de<br />

ne pas oublier.<br />

Il est important de comprendre que la lutte pour<br />

renverser Moise, c’est aussi une lutte pour démanteler<br />

une fois pour toutes le régime Tèt Kale au pouvoir<br />

depuis 2011. Ce régime est le nouveau visage du<br />

duvaliérisme, sa version contemporaine qui reprend<br />

les mêmes tactiques de François et de Jean-Claude<br />

Duvalier : dilapidation des fonds publics, assassinats<br />

et massacres. C’est un régime qui nous a été imposé<br />

par l’oligarchie et l’impérialisme pour défendre leurs<br />

intérêts. Avec Moise ou pas, avec Martelly ou pas,<br />

ce régime veut et peut continuer à régner. C’est pourquoi<br />

la vigilance est de mise. Évitons de réduire la<br />

lutte uniquement à la démission de l’individu Jovenel<br />

Moise.<br />

Il faut comprendre aussi que la lutte contre le<br />

duvaliérisme n’est pas terminée. 1986 représente le<br />

renversement de la dictature des Duvalier et non pas<br />

la destruction du duvaliérisme. L’État duvaliérien qui<br />

s’est construit au cours des années 1960 et 1970<br />

a profondément transformé les institutions. Ces<br />

dernières ont été domestiquées et ont fonctionné au<br />

service du régime. C’est cet héritage que le régime Tèk<br />

Kale, de par sa pratique, se revendique.<br />

Au cours de la dictature des Duvalier, les institutions<br />

de l’État étaient un moyen d’enrichir la famille<br />

du président et celles de ses acolytes. C’est la même<br />

logique qui prévaut pour le Parti Tèt Kale. Sous Duvalier,<br />

une terreur ouverte, entretenue par les macoutes,<br />

écrasait toutes formes de revendications. Cette tendance,<br />

on la voit de plus en plus à l’œuvre avec le<br />

régime Tèk Kale. Duvalier créait des réseaux de corruption,<br />

de dépravation, expropriait des milliers de<br />

paysans et de citoyens. Le pouvoir Tèt Kale entretient<br />

et reproduit des réseaux de corruption, de dépravation,<br />

exproprie les paysans, écrase les revendications<br />

sociales, etc. Les exemples sont multiples.<br />

Toutefois, au-delà même du pouvoir des Duvalier<br />

et de celui du PHTK, il est nécessaire d’appréhender<br />

la nature de l’État haïtien. Pourquoi,<br />

historiquement, cet État, depuis en particulier la «<br />

dette de l’indépendance », a toujours fonctionné à<br />

l’encontre des intérêts de la nation? Pourquoi se<br />

soumet-il aux diktats de puissances étrangères qui<br />

n’ont aucune considération pour le peuple haïtien?<br />

De même, il serait intéressant de comprendre comment<br />

se sont développées nos classes dominantes<br />

depuis l’indépendance. Pourquoi ces classes n’ont<br />

jamais élaboré et institué l’idée d’une nation prospère<br />

et inclusive?<br />

Ces questions ont fait l’objet d’études intéressantes.<br />

Néanmoins, ce qui nous parait clair, maintenant<br />

plus que jamais, c’est que l’État haïtien est dans<br />

les faits un État néocolonial. Un État qui, particulièrement<br />

depuis l’occupation étatsunienne de 1915-<br />

1934, s’est transformé graduellement et de plus en<br />

plus en un État au service de l’Empire. Un État qui<br />

a perdu tout au long du 20e siècle sa souveraineté<br />

économique et politique. Un État qui, malgré ses différentes<br />

formes, est resté, pendant toute cette période,<br />

essentiellement antinational.<br />

Avec l’imposition du régime néo-duvaliériste<br />

Tèt Kale par les puissances impérialistes, l’État néocolonial<br />

connait un nouveau développement. Sans<br />

le moindre retenu, ce régime poursuit la politique de<br />

pillage des fonds publics pendant qu’il renforce les<br />

mécanismes d’exploitation des masses populaires<br />

par la bourgeoisie sous-traitante. Plus de 4,2 milliards<br />

des fonds Petro Caribe sont spoliés alors que<br />

les classes populaires croupissent dans le plus grand<br />

dénuement. Des rapports de l’ONU font état de 6<br />

millions d’Haïtiens en situation de malnutrition. Les<br />

employés de services publics, dont des professeurs,<br />

des médecins etc., ne reçoivent pas leur salaire depuis<br />

plusieurs mois.<br />

De surcroit, l’inflation ininterrompue atteint le<br />

niveau record de 17,7% alors que le régime néo-duvaliériste<br />

Tet Kale s’oppose avec la plus grande arrogance<br />

à tout ajustement des salaires des ouvriers<br />

vivant dans la misère la plus abjecte.<br />

Soulignons aussi que cette situation socioéconomique<br />

délétère s’articule à une dégradation<br />

environnementale sans précédent. La couverture forestière<br />

est à moins de 2% alors qu’aucune politique<br />

environnementale n’est définie. Dans un paysage<br />

complètement dénudé, les paysans sont livrés à euxmêmes<br />

face aux cyclones qui deviennent de plus en<br />

plus violentes. La moindre pluie entraine l’inondation<br />

des villes, des coulées de boues et de déchets.<br />

Généralement, les habitants des quartiers populaires<br />

sont toujours les uniques victimes.<br />

Face à la montée de la mobilisation qui se<br />

répand comme une trainée de poudre dans les différents<br />

quartiers de Port-au-Prince et des villes de<br />

Simples calculs sur l’érosion,<br />

la surpopulation et la misère<br />

Par André Charlier<br />

Selon Gérald Brisson (Les relations agraires dans<br />

l’Haïti contemporaine, 1965), qui s’appuyait<br />

sur l’ouvrage de Paul Moral (L’économie Haïtienne)<br />

le total des terres utilisables pour l’agriculture<br />

et l’élevage, qu’il appelle le fonds agraire national,<br />

s’élevait, à l’époque où il écrivait, à 1 600 000 ha<br />

(un million six cent mille hectares, soit 16 000 km²<br />

(seize mille kilomètres carrés).<br />

Notez bien que c’était alors tout ce dont notre<br />

population disposait pour produire de la nourriture.<br />

Maintenant, supposons que ce fonds agraire<br />

national n’ait pas diminué, et soit toujours, début<br />

juin <strong>2019</strong>, de 16 000 km². Ce n’est probablement<br />

pas vrai, mais imaginons que cela le soit. Notre population<br />

est maintenant de 11 000 000 (onze millions)<br />

d’habitants, d’après des estimations récentes.<br />

De combien de terre dispose chaque Haïtien<br />

pour se nourrir ?<br />

Le calcul est on ne peut plus simple : divisons<br />

le fonds agraire national, 16 000 km², par le nombre<br />

d’habitants, 11 000 000. Nous obtenons 0.0014545<br />

km². Multiplions par 1000 pour convertir en mètres<br />

carrés : nous trouvons 1.45 m². Chaque Haïtien disposerait<br />

donc d’un mètre carré quarante-cinq pour<br />

produire sa nourriture. La conclusion est évidente :<br />

nous n’avons pas assez de terre pour manger !<br />

Mais nous avions supposé, pour ce calcul, que<br />

le fonds agraire national était resté le même. Ce n’est<br />

certainement pas vrai. Avec l’érosion, la surexploitation<br />

et l’extension plus que considérable de nos villes<br />

et de leurs ceintures de bidonvilles, il a certainement<br />

diminué. Sans doute de moitié, ou pire. Notre situation<br />

alimentaire catastrophique en est une preuve<br />

indirecte.<br />

Mais soyons conservateurs : admettons qu’il<br />

nous reste encore 60 % de ces 16 000 km². Cela<br />

fait 9 600 km². Si nous divisons 9 600 par 11 000<br />

000 , et multiplions par 1000 pour convertir le résultat<br />

en mètres carrés, nous trouvons 0.8727 m²,<br />

ou pratiquement moins de neuf dixièmes de mètre<br />

carré. C’est tout ce dont chacun de nous dispose pour<br />

manger.<br />

Vous prenez plus de place pour vous asseoir<br />

par terre…<br />

Je ne vous donne pas ces chiffres pour argent<br />

comptant. Mais ils peuvent suggérer des ordres de<br />

grandeur. Il faudrait certainement des enquêtes de<br />

terrain pour arriver à une quelconque précision. Mais<br />

la faim est là. L’érosion est là. La surpopulation aussi.<br />

J’espère vous avoir fait réfléchir. Et ne comptez<br />

pas sur moi pour payer le Tylenol !<br />

province, le régime néo-duvaliériste Tet Kale réagit par<br />

la répression la plus brutale. Par son caractère sanguinaire,<br />

cette répression rappelle les moments sombres<br />

du règne des Duvalier et des militaires putschistes.<br />

Plusieurs dizaines de familles sont assassinées par<br />

des gangs armés à la solde du gouvernement dans<br />

les quartiers populaires de l’aire métropolitaine de<br />

Port-au-Prince, dont La Saline, Carrefour-feuille, Martissant,<br />

Cité-Soleil, Croix-des-Bouquet, etc. Vu l’indifférence<br />

des autorités judiciaires et policières, plusieurs<br />

centaines de familles rescapées ont pris refuge sur des<br />

places publiques où elles sont obligées de vivre à la<br />

belle étoile.<br />

Cette répression ne se limite pas à l’exécution<br />

des dizaines de femmes, d’hommes, d’enfants et de<br />

vieillards, elle prend aussi la forme de viols collectifs<br />

des femmes. Cette réponse du régime Tet Kale au<br />

mouvement revendicatif du peuple haïtien consiste à<br />

instaurer un climat de terreur général dans le pays.<br />

Le corps des femmes se transforme en territoire de<br />

guerre. Selon les organisations féministes, quotidiennement<br />

plus de dix femmes sont victimes de viol<br />

collectif à Port-au-Prince. Cette pratique criminelle<br />

n’épargne personne. Des étudiantes de plusieurs universités<br />

de l’agglomération de Port-au-Prince sont<br />

violées pendant qu’elles rentraient chez elles.<br />

Aujourd’hui, plus que jamais, les forces progressistes<br />

et révolutionnaires qui ont compris que<br />

changer Haïti, c’est avant tout construire un nouvel<br />

État, doivent entreprendre cette tâche historique de<br />

penser et de construire cet État qui sera au service de<br />

la nation. Un État qui pourra concevoir un système<br />

d’éducation dont l’objectif essentiel sera de penser<br />

notre réalité en vue de la transformer. Un système<br />

d’éducation qui valorisera notre environnement, notre<br />

flore, notre faune, notre culture, qui utilisera notre<br />

langue nationale (le créole) pour divulguer le savoir.<br />

Un État qui développera un système économique au<br />

service du plus grand nombre, etc.<br />

Aujourd’hui, l’État néocolonial est en décomposition.<br />

Il ne peut plus tenir. Le régime Tèt Kale en<br />

représente le point culminant. Saisissons ce moment<br />

pour dire à haute voix, avec toutes les forces vives<br />

de la nation et de la diaspora, avec les organisations<br />

paysannes, ouvrières, celles des quartiers populaires,<br />

des étudiants et étudiantes, des progressistes,<br />

que nous voulons la destitution de Jovenel Moise, le<br />

démantèlement du régime néo-duvaliériste Tèt Kale,<br />

mais également, et surtout, la disparition de l’État<br />

néocolonial antinational.<br />

Pour authentification,<br />

Renel Exantus<br />

Ricardo Gustave<br />

Contact : rehmoncohaiti1915@gmail.com<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère Publique entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit<br />

déclare fondée ladite action ; admet en conséquence le divorce des<br />

époux Steevenson JACQUES la femme née Guideline SIMEUS pour injure<br />

graves et publiques aux torts de l’époux ; Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre lesdits époux ; ordonne à l’officier de l’Etat<br />

civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l’un des quotidiens s’éditant à la capitale, sous peine de dommages et<br />

intérêts envers les tiers; compense les dépens vu la qualité des parties;<br />

commet l’huissier JOHNNY JEAN de ce siège pour la signification du<br />

présent jugement ; compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Guy AUGUSTIN, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du mercredi quinze mai deux mille dix-neuf en<br />

présence de Me Paul Wesley, Substitut Commissaire du Gouvernement de<br />

ce ressort, avec l’assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE Greffier<br />

du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y<br />

tenir la main à tous commandants et autres officiers de la force publique<br />

d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et du<br />

greffier susdits.<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Sur les conclusions conformes du Ministère Publique entendu, Le Tribunal<br />

maintient le défaut requis et octroyé à la barre contre la partie défenderesse ;<br />

admet le divorce des époux Geonel DOUZE et Mireille MEDOR. Prononce en<br />

conséquence la dissolution des liens matrimoniaux existant entre eux pour<br />

injures graves et publiques aux torts de l’époux aux termes de l’article 217 et<br />

suivant du Code Civil ; ordonne à l’Officier de l’Etat Civil de la Croix-des-Bouquets<br />

de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent<br />

jugement dont un extrait sera publié dans un quotidien s’éditant à la Capitale<br />

sous peine et dommage envers les tiers s’il y échait. Compense les dépens en<br />

raison de la qualité des parties ; Commet l’Huissier Jacob Mede de ce Tribunal<br />

pour la signification du présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Sully L. Gesma, juge en audience civile,<br />

ordinaire et publique du lundi treize (13) mai deux mille dix neuf (<strong>2019</strong>) An<br />

216ème de l’indépendanc, en présence de Me Rebecca LUC, Micheline Belton<br />

VERDINER et Jean Claude JEAN ANTOINE, Substituts Commissaires du Gouvernement<br />

de ce ressort, assisté de Me Lucnas Etienne, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution, aux officiers du ministère public près les tribunaux civils d'y tenir la<br />

main, à tous commandants et autres officiers de la force publique d'y prêter<br />

main forte lorsqu'ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du juge et greffier<br />

susdits<br />

Ainsi signé : Me Sully L. Gesma, Juge et Me Lucnas Etienne, Greffier<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère Public,<br />

maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l’audience précitée, pour<br />

le profit déclare fondée ladite action. Admet en conséquence, le divorce<br />

de la dame née Nadine JOSEPH d’avec son époux Villefranc DESIMIL pour<br />

injures graves et publiques, aux torts de l’époux; Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux. Ordonne l’officier de<br />

l’Etat Civil de la Section Sud de la commune de Port-au-Prince, de transcrire<br />

dans les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont<br />

un extrait sera inséré dans un quotidien s’éditant à la capitale sous peine<br />

de dommages intérêts envers les tiers s’il y échet. Compense les dépens.<br />

Commet l’huissier Canal Gabriel de ce siège pour la signification du<br />

jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Annie Fignolé, Juge en audience publique<br />

et ordinaire du jeudi deux mai deux mille dix neuf, en présence de Me Jean<br />

Rolex Merové, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort<br />

et avec l’assistance du sieur Mozart Tassy, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné, à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux de<br />

Première Instance d’y tenir la main, à tous commandant et autres Officiers<br />

de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement<br />

requis.<br />

En foi de quoi la minute de la présente ordonnance est signée du Juge et<br />

du Greffier susdits.<br />

Pour ordre de publication : Me Applys Félix, Av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience précitée, pour le profit<br />

déclare fondée ladite action. Admet en conséquence, le divorce du sieur<br />

Jimmy SAINT LOT d’avec son épouse née Marie Flore SILENCIEUX pour injures<br />

graves et publiques, aux torts de l’épouse ; Prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre lesdits époux. Ordonne l’officier de l’Etat Civil de<br />

la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire dans les registres à ce destinés le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans un quotidien<br />

s’éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y<br />

échet. Compense les dépens. Commet l’huissier Canal Gabriel de ce siège pour<br />

la signification du jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Annie Fignolé, Juge en audience publique et<br />

ordinaire du jeudi deux mai deux mille dix neuf, en présence de Me Jean Rolex<br />

Merové, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec<br />

l’assistance du sieur Mozart Tassy, Greffier du siège.<br />

Il est ordonné, à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à<br />

exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux de Première<br />

Instance d’y tenir la main, à tous commandant et autres Officiers de la force<br />

publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute de la présente ordonnance est signée du Juge et du<br />

Greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Annie Fignolé et Mozart Tassy<br />

Pour expédition conforme collationnée<br />

Le Greffier<br />

AVIS DE DIVORCE<br />

Il est porté à la connaissance des intéressés que le Tribunal<br />

de première instance de Port-au-Prince a admis le<br />

divorce du sieur Pascal JEAN d'avec son épouse la dame<br />

Romila NUMA et prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre eux par un jugement par<br />

défaut en date due premier février deux mille dix-neuf.<br />

L'officier de l'état civil de la section Sud a été désigné<br />

pour la transcription du dispositif. Ainsi signé Me Marie<br />

Rosie Demand NICOLAS, juge, Jean Serge DUVERT,<br />

greffier et en présence du Ministère Public Meet Roger<br />

Simplice.<br />

Cette publication est faite pour servir et valoir ce que de<br />

droit.<br />

Pour le Cabinet<br />

Me Jean Saviyen FABIEN<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal après examen, le Ministère Publique entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l’audience précitée; pour le profit<br />

déclare fondée ladite action ; admet en conséquence le divorce du sieur<br />

Obes FAUSTIN d'avec son épouse femme née Marie Cecile Edline ISIDOR<br />

pour injure graves et publiques aux torts de l’épouse ; Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux ; ordonne à<br />

l’officier de l’Etat civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire sur<br />

les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait<br />

sera inséré dans l’un des quotidiens s’éditant à la capitale, sous peine de<br />

dommages et intérêts envers les tiers; compense les dépens vu la qualité<br />

des parties; commet l’huissier Canal Gabriel de ce siège pour la signification<br />

du présent jugement.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Jean Osner Petit Papa, juge en audience<br />

civile, ordinaire et publique du jeudi douze juillet deux mille dix-huit en<br />

présence de Me Wesley Paul, Substitut Commissaire du Gouvernement de<br />

ce ressort, avec l’assistance du sieur Mozart TASSY Greffier du siège.<br />

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement<br />

à exécution, aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux Civil d’y<br />

tenir la main à tous commandants et autres officiers de la force publique<br />

d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.<br />

En foi de quoi la minute du présent jugement est signée du jugeet du<br />

greffier susdits.<br />

Ainsi signé : Jean Osner Petit-Papa et Mozart Tass<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous, Me Paul PIERRE, juge en audience civile, ordinaire et<br />

publique du mercredi six juin deux mille dix-huit (2018), après<br />

avoir délibéré conformément à la loi, le Ministère Public entendu :<br />

nous déclarons compétent pour entendre cette affaire ; accueillons<br />

l’action du demandeur pour être juste et fondée; maintenons<br />

le défaut octroyé à l’audience précitée; admettons en<br />

conséquence le divorce de monsieur Jean Ronald SENEQUE d’avec<br />

son épouse née Marie Nirva Clervil pour injures graves et<br />

publiques; prononçons la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre les dits époux; ordonnons à l’Officier de l’Etat Civil de<br />

la section Est de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l’un des quotidiens éditant à Port-au-Prince sous peine<br />

de dommages intérêts envers les tiers s’il y echet; commettons<br />

l’huissier Maxime CANDIO de ce Tribunal pour la signification de ce<br />

jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul PIERRE, juge au Tribunal<br />

de première instance de Port-au-Prince en présence de Me Wesley<br />

PAUL, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et<br />

avec l’assistance de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, ce<br />

mercredi treize juin deux mille dix-huit (2018) ; An 215ème de<br />

l’Indépendance.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Nous, Me Paul PIERRE, juge en audience civile, ordinaire et publique du<br />

mercredi quatorze mars 2018, après avoir délibéré conformément à la loi,<br />

le Ministère Public entendu : nous déclarons compétent pour entendre<br />

cette affaire; accueillons l’action du demandeur pour être juste et fondée;<br />

maintenons le défaut octroyé à l’audience précitée; admettons en<br />

conséquence le divorce de monsieur Billy Bataille d’avec son épouse née<br />

Marie Ania Excellent pour injures graves et publiques; prononçons la<br />

dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonnons<br />

à l’Officier de l’Etat Civil de la section Est de Port-au-Prince de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera inséré dans l’un des quotidiens éditant à<br />

Port-au-Prince sous peine de dommages intérêts envers les tiers s’il y<br />

echet; commettons l’huissier Maxime CANDIO de ce Tribunal pour la<br />

signification de ce jugement ; compensons les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Paul PIERRE, juge au Tribunal de<br />

première instance de Port-au-Prince en présence de Me Wesley PAUL,<br />

Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance<br />

de Monsieur Homère RAYMOND, greffier, de mercredi six juin deux mille<br />

dix-huit (2018) ; An 215ème de l’Indépendance.<br />

Me Sergot ORESTE<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

Lettre toute décachetée au Président Jovenel Moïse<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Monsieur le président (corrompu),<br />

Je vous fais cette lettre que vous<br />

devrez lire absolument car vous en avez<br />

le temps, pleinement le temps. Vous le<br />

devrez bien puisque vous êtes un oisif<br />

à plein tempså, un fainéant mal dégrossi<br />

depuis bien longtemps, une fripouille<br />

manipulée par des bourgeois sans scrupule,<br />

un « bandit légal » téléguidé par le<br />

morpionneux énergumène du nom de<br />

Michel Martelly, une racaille épinglée<br />

par la Cour supérieure des Comptes et<br />

du Contentieux administratif (CSCCA),<br />

un vieux requin des affaires louches<br />

et combinardes, un maraudeur professionnel<br />

rôdaillant activement autour<br />

des caisses de l’État pour en dévaliser<br />

le contenu avec l’aide alibabate des petits<br />

visye anba bèlantre autour de vous.<br />

Oui, vous devez lire cette missive.<br />

Je viens de recevoir copie du<br />

deuxième rapport de la CSCCA acheminé<br />

au bureau de président du Sénat, le fier-à-bras<br />

Carl Murat Cantave. Par une<br />

étrange coïncidence, j’ai aussi reçu de<br />

vous une missive mal écrite, mal structurée,<br />

barbouillée de menaces à peine<br />

voilées, de sous-entendus inquiétants,<br />

d’offres impertinentes. Dans cette communication,<br />

reflet d’un homme tourmenté,<br />

perturbé, embarrassé, agité, aux<br />

abois, vous osez me demander, même,<br />

de m’intimer de mettre les colonnes du<br />

journal Haïti Liberté à votre disposition<br />

pour vous permettre de vous dédouaner<br />

(sic) d’accusations, politiciennes à votre<br />

avis, malveillantes de surcroît (resic),<br />

selon un sot jugement de votre part.<br />

Alors là, la coupe est pleine. Comment<br />

avez-vous pu avoir la cuidance,<br />

pardon, je voulais dire l’outrecuidance<br />

de me faire une telle demande ? Je vous<br />

trouve bien permettre, bien déplacé,<br />

bien mal fagoté de prétendre que vos<br />

désirs, vos divagations, vos billevesées,<br />

vos lubies, vos fantaisies, vos conneries,<br />

vos idioties, vos bizarreries, vos crétineries,<br />

vos mauvaises plaisanteries peuvent<br />

être des ordres; franchement vous<br />

déconnez, vous déménagez, vous cauchemardez,<br />

vous déraillez, vous déraisonnez,<br />

vous divaguez, bref, w anraje.<br />

Monsieur le président (anraje),<br />

Vous n’avez pas affaire à un Rudy<br />

Hériveaux, un Pierre Richard Casimir,<br />

un Calixte Valentin, un Jojo Lorquet, un<br />

Roro Nelson, des énergumènes habitués<br />

à transfuger d’un camp à un autre ; à<br />

détourner quelques millions débloqués<br />

par un gouvernement ami pour venir<br />

en aide à une victime des débordements<br />

sexuels dépravés de soldats de<br />

la MINUSTAH ; à froidement exécuter<br />

un citoyen honnête, un commerçant à<br />

Fond Parisien ; à faire à la télé le jojo, le<br />

jaja ou le jiji, le roro, le rara ou le riri, le<br />

con quoi, pour satisfaire le bas orgueil,<br />

mal placé, d’un paysan arriviste, arrivé<br />

président par la grâce de bourgeois, tous<br />

tireurs de ficelles dans les coulisses du<br />

pouvoir. Non, Monsieur le président,<br />

au journal Haïti Liberté, nous sommes<br />

d’une autre trempe.<br />

Quand, de rares fois, vous levez la<br />

tête et regardez notre journal perché au<br />

haut du Bonnet à l’Évêque de la dignité<br />

politique et de l’honneur, tèt ou pa vire ?<br />

Non, monsieur le président, respectez-vous,<br />

« ôte-toi ça dan’l sang, cesse de<br />

Faites attention, monsieur le président, arrêtez de gesticuler. Arx Tarpeia<br />

Capitoli proxima. Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.<br />

faire l’angran » (je m’en veux de vous<br />

avoir tutoyé, mais je n’ai pas pu résister<br />

à emprunter cette angrantude à Manno<br />

Charlemagne). La coupe a finalement<br />

débordé quand peu discrètement vous<br />

m’avez offert d’acheter ma conscience<br />

pour, avez-vous éructé, «permettre à<br />

Haïti Liberté de devenir un grand journal<br />

» (sic) et « se tenir droit dans le<br />

monde des médias » (resic). Regardez-moi<br />

des salmannazar ! Ça alors, ou<br />

fin fou !<br />

Non, monsieur le président (de la<br />

honte), je ne suis pas sur terre, je veux<br />

dire, je ne fais pas partie d’un journal<br />

résolument progressiste, militant, à<br />

l’avant-garde des revendications des<br />

masses pour trahir celles-ci comme vous<br />

avez trahi vos père et mère paysans,<br />

pour servir de paillasson à des bourgeois<br />

sans aveu, vous et les vôtres du PHTK.<br />

Ce serait tuer l’espoir, ce qu’il en reste du<br />

moins, au cœur de chaque patriote haïtien<br />

qu’ « un autre monde est meilleur »,<br />

qu’une autre Haïti est possible.<br />

Depuis que je suis né, j’ai toujours<br />

entendu parler de la pusillanimité,<br />

du manque de fierté nationaliste d’un<br />

Sudre Dartiguenave, d’un Louis Borno,<br />

d’un Eugène Roy, serviles exécuteurs<br />

des menées antinationales de l’amiral<br />

Caperton. J’ai été mis au courant de la<br />

lâcheté, de la veulerie d’un Sténio Vincent<br />

face au massacre ordonné par le<br />

chacal Trujillo en République dominicaine.<br />

Nous avons été meurtris de savoir<br />

comment le président Lescot dans ses<br />

délires pro-occidentaux, pro-Washington,<br />

pro-catholiques s’est fait le complice<br />

d’un clergé breton arriéré, fruste, rétrograde,<br />

encroûté, réactionnaire pour entreprendre<br />

une diabolique campagne dite<br />

des rejete assortie d’une folle destruction<br />

des objets du culte vaudou.<br />

Ma grand-mère paternelle, paix<br />

à son âme, originaire du Nord frondeur,<br />

rebelle, dessalinien, libérateur, a tant<br />

souffert d’avoir vu Charlemagne Péralte<br />

assassiné, en croix sur une porte,<br />

qu’elle en est restée longtemps meurtrie<br />

et qu’elle ne ratait pas l’occasion de<br />

maudire blan yo. Combien de présidents<br />

avant vous, et comme vous, protégés<br />

par blan yo ont eu les doigts trop longs,<br />

trop siphonnants du trésor public ? À<br />

l’occasion, Grand-mère chantait volontiers<br />

un air de son tan lontan : « yo piye,<br />

yo pi mal ». Ce devrait être à l’époque du<br />

Procès de la consolidation pour juger les<br />

pillageurs. Depuis, ça n’a pas changé, et<br />

sous l’empire de la frénésie pillageuse de<br />

votre PHTK, les choses ont empiré. D’où<br />

notre obstination à exiger une nouvelle<br />

Consolidante.<br />

Quand j’étais étudiant à la Faculté<br />

de Médecine, j’ai vu comment la satrapie<br />

duvaliériste, à un moment de turbulence<br />

d’une opposition naissante, avait, à dessein,<br />

provoqué l’amour-propre politique,<br />

intellectuel du monde étudiant en faisant<br />

arrêter une vingtaine de jeunes étudiants<br />

et lycéens parmi lesquels Joseph<br />

Roney, le trésorier de l’UNEH. Comme<br />

il fallait s’y attendre, une grève au long<br />

cours s’en est suivie. Et j’ai vu aussi<br />

comment la perfidie macouto-francisco-duvaliériste<br />

avait réussi à acheter la<br />

conscience de deux étudiants en médecine,<br />

Roger Lafontant et Bob Germain,<br />

« fignolistes » pendant la campagne<br />

électorale de 1957, pour en faire deux<br />

traîtres, deux briseurs de grève.<br />

Quand j’étais résident en pathologie,<br />

département rattaché à l’ « Hôpital<br />

général », j’ai été témoin en avril 1963<br />

de la fureur démente du tyran Duvalier<br />

qui s’est abattue sur Port-au-Prince,<br />

suite à la tentative avortée d’assassiner<br />

deux des enfants du monstre de président.<br />

Rarement la terreur avait été aussi<br />

palpable : tuerie, incendie, rapts, disparitions,<br />

violences indescriptibles de la<br />

part des « hommes en bleu » lâchés par<br />

le tyran. Cinquante-six ans plus tard,<br />

ce climat renaît avec une insécurité de<br />

tous les jours dont l’expression la plus<br />

sordide, la plus atroce, la plus achevée<br />

a été le massacre de La Saline le 13 novembre<br />

2018, dont on dit, Monsieur le<br />

président, que votre épouse aurait des<br />

comptes à rendre là-dessus.<br />

Demain de grand matin, demain<br />

dimanche 9 juin, je fermerai ma porte<br />

au nez de ce passé monstrueux que<br />

voudraient réveiller des nostalgiques de<br />

l’extrémisme sanguinaire duvaliériste,<br />

et je demanderai aux Haïtiens de gagner<br />

en masse cette manif dominicale<br />

qui, on l’espère, devrait être la dernière<br />

bourrade, la dernière culbutade populaire<br />

pour forcer l’inconduite, l’immoral<br />

que vous êtes, monsieur le président,<br />

à déguerpir, vous et vos pareils pétrocaribéens.<br />

Surtout, n’essayez pas de me<br />

poursuivre, directement ou par personne<br />

interposée, li pa p bon pou ou, car vos<br />

jours sont comptés. Les membres de<br />

gangs affiliés au pouvoir n’auront pas le<br />

temps de tirer. À l’heure qu’il est, ou bien<br />

vous vous rendez à la justice, ou bien,<br />

vite, vous prenez les jambes à votre<br />

cou, vos jambes déjà bancales, parce<br />

que hier, à travers mes lunettes de cent<br />

lieues, j’ai cru voir se dessiner la silhouette<br />

sépulcrale, déchiquetée de Vilbrun<br />

Guillaume Sam, sorte de Vivi dangriyen<br />

me faisant signe.<br />

Sa voix faible, lugubre, hoquettante,<br />

semblait sortir comme d’un govi.<br />

Sam évoquait un propos, paraît-il, de<br />

Sésé, le petit nom jouet de l’épouse<br />

d’Antoine Simon au moment où celuici,<br />

renversé, quittait le pouvoir. Le vieux<br />

des Cayes aurait dit : « Sésé te di sa ».<br />

Vous n’avez jamais, peut-être, entendu<br />

parler de Sésé, mais alors, Vilbrun le<br />

moustachu, Lebrun le caoutchouté …<br />

ne sont-ce pas des noms qui vous sont<br />

familiers, Monsieur le président?<br />

Faites attention, monsieur le président,<br />

arx Tarpeia Capitoli proxima.<br />

Il n’y a pas loin du Capitole (du Palais<br />

national, alors) à la roche Tarpéienne, à<br />

Saint-Domingue, devrais-je dire. Dans<br />

un autre registre pas tout à fait tarpéien,<br />

mais tout aussi lapidaire, et même incendiaire,<br />

ma grand-mère paternelle<br />

savait chanter cet air que le petit peuple<br />

lança, un après-midi de colère, à l’adresse<br />

d’un prêtre breton frekan, arrogant,<br />

le Père Julio. C’était dans le patelin natal<br />

de la vieille. Les gens chantaient : « pale<br />

monsenyè, semèn si la a, nou pral boule<br />

Pè Jilio, pale monsenyè »…C’était bien<br />

longtemps avant Lebrun…<br />

Monsieur le président, pale anbasadè<br />

a…<br />

8 juin <strong>2019</strong><br />

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Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Rekiyèm<br />

Mwen di onè respè<br />

Pou nou tout k anba tè<br />

Nan testaman listwa<br />

Non nou ekri twa fwa<br />

Wi nou tout ki te brav<br />

Nan radiyès kadav<br />

Lavil kou lan chan kann<br />

Mwen bese tèt devann<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Nou pa p dòmi bliye<br />

Tout nèg ki te tonbe<br />

Nan chen manje chen<br />

Kote libète<br />

Tounen flè sonje<br />

Nan koze malere<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Kazal nèg te kanpe<br />

Pou yo te jwenn yon jan<br />

Pou Ti Jan manje<br />

Sam Gwo Jan pa t di<br />

Taks sou pitimi<br />

Mwen di pou yo chante<br />

Pou nou tout ki tonbe<br />

Chak grangou n te kontre<br />

Nou te vle ba l manje<br />

Nou tout ki te goumen<br />

Pou pèp la wè demen<br />

Nou tout ki te bay san n<br />

Mwen bese tèt devan n<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Mwe di solèy klere<br />

Kouray o vye frè m yo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Foul moun te rasanble<br />

Lò Peral t ap goumen<br />

Pou n pa t rete<br />

Bouki dan griyen<br />

Ak yon Ayiti<br />

Rad chire toutouni<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

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Pou nou tout peyizan<br />

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Nou te kwè nan lavi<br />

Nou menm ki te mouri<br />

Pou tou sa n t ap defann<br />

Mwen bese tèt devan n<br />

Vye frè vye sè ou pa mouri<br />

O non non non non non ou pa mouri<br />

Tou sa ou te di n kenbe l<br />

Tou sa ou te fè n sonje l<br />

Tou sa ou te kwè n pote l<br />

Pou demen pou tout tan<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Gade solèy nan je<br />

Se plezi nèg ki brav<br />

Kout zam ap tire<br />

Mache tèt bese<br />

Se viv pitiman<br />

Vlope nan rad kapon<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe pi wo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Si nou vanse devan<br />

Se devan pou n rete<br />

Rale kò n dèyè<br />

Se vole gadjè<br />

Nou vanse devan<br />

Pou n pa manje sote<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe piwo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Jodi a se twòkèt<br />

Men li deja twò lou<br />

Nou bezwen ponyèt<br />

Pou ride n leve<br />

Yon biskèt tonbe<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

K ape kanpe piwo<br />

Dèyè mòn gen mòn<br />

Boujwa anba pye malere<br />

Sasinay<br />

jounalis<br />

Pétion<br />

Rospide<br />

Tanbou Libète<br />

Georges Castera<br />

Kote dosye Sherlson<br />

Sanon kont Lambert ak<br />

Edo Zenny a ye?<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jou ki te <strong>12</strong> mars 2013, yon jèn sitwayen<br />

Sherlson Sanon ki sòti Jakmel<br />

te akize Joseph Lambert ak Edwin Zenny<br />

kòmkwa yo te konn voye l al fè zak<br />

sasinay, kidnapin ak trafikan dwòg nan<br />

gang yo ki te rele Baz kako. Sanon te<br />

menm fè konnen nan lane 1999, li<br />

te touye pou ansyen senatè Lambert,<br />

yon etranje ki t ap vin mete yon òganizasyon<br />

nan Jakmèl ki te rele , Céline<br />

MOULIER ki te abite Civadier. Se 2000<br />

goud senatè a te ba li pou krim sa a.<br />

Depi lè Sanon te fin denonse<br />

ansyen bòs li yo, senatè Lambert ak<br />

Edo, pouvwa Martelly-Lamothe la ak<br />

konplisite ministè Lenjistis Jean Renèl<br />

Sanon t ap dirije mete l nan prizon nan<br />

Penitansye Nasyonal. Se konsa mèt<br />

Mario Beauvoir ki te avoka Sherlson te<br />

fè laprès konnen anpil presyon ap fèt<br />

sou prizonye a pou l te vin di se manti<br />

sa li devwale yo. Men Sanon te kenbe.<br />

Jou ki te 3 desanm 2013 li te parèt<br />

devan jij enstriksyon Bernard Saint-Vil.<br />

Depi lè sa a sosyete a pa janm konnen<br />

sa k pase ak Sherlson Sanon.<br />

Nou pa konnen kote Sanon ye, si<br />

li toujou nan prizon, oubyen si l mouri<br />

paske si li te libere fòk laprès ta pale<br />

sou sa ; menmjan yo pale sou ansyen<br />

senatè Lambert, pouvwa a pa kite<br />

l tounen nan Palman an paske yo gen<br />

ase nouvo moun ki pou fè travay la<br />

pou yo.<br />

Se konsa semèn pase a, yon mwa<br />

aprè eleksyon yo, gouvènman Martelly-Paul<br />

la nonmen de frè Lambert yo<br />

nan diplomasi peyi a. Joseph Lambert<br />

kounye a se minis konseye nan Anbasad<br />

Ayiti Santo-Domingo kote li pral<br />

gen pou l okipe pòs responsab Konsila<br />

Ayisyen an nan Santiago.<br />

Wencesclas Lambert limenm yo<br />

Edwin Zenny ak Joseph Lambert<br />

Sherlson Sanon<br />

voye l nan tèt Konsila Ayisyen an nan<br />

zile Turks-&-Caïcos. De frè sa yo gen<br />

anpil kesyon pou yo reponn ak lajistis<br />

pou move aksyon yo konmèt pandan<br />

yo te senatè nan peyi a. Voye yo kòm<br />

diplomat, eske se pa nan yon egzil<br />

dore, oubyen yon fason pou anpeche<br />

sosyete a konnen laverite sou de ansyen<br />

senatè sa yo ; sitou pou Joseph<br />

Lambert ki gen kokenn dosye pou l ta<br />

reponn sou ka Rony Jean Philippe li te<br />

voye bandi legal li yo al sasinen ; men<br />

ki erezman, malgre li te pran plizyè bal,<br />

li pat gentan mouri.<br />

Dosye Sherlson Sanon an se yon<br />

dosye sosyete Ayisyen an dwe egzije<br />

pou limyè fèt sou tout akizasyon ki te<br />

fè ak yon latriye prèv sou Joseph Lambert<br />

ak Edo Zenny. Si nou pa mande<br />

klarifikasyon sa yo, yo pap janm pran<br />

sosyete sivil la oserye. Se youn nan<br />

rezon ki fè malgre popilasyon an ap<br />

mande limyè sou eleksyon-seleksyon<br />

yo, gouvènman an pa pete ba yo santi.<br />

Se telman nou kite bagay pase , nou<br />

vin sanse ba yo rezon pou yo kontinye<br />

kenbe nou pi rèd nan blakawout.<br />

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Pétion Rospide<br />

Lendi 10 jen ki sot pase a, se<br />

avèk lapèn popilasyon an aprann<br />

jounalis Radyo sanfen (RSF) Petion<br />

Rospide te jwenn lanmò l apre bandi<br />

sanfwanilwa te atake machin li pandan<br />

li ta pral lakay li, aprè li te fin denonse<br />

atak ki te fèt sou machin Radyo<br />

Tele Ginen nan dimanch 9 jen an. Se<br />

sou Pòtay Leyogàn kriminèl yo te bare<br />

l jouk yo frape l.<br />

Sasinay sanble de gout dlo ak<br />

sasinay jounalis Gasner Raymond ki<br />

te fèt sou wout Brach Leyogàn, premye<br />

jen 1976.<br />

Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />

Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />

de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />

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émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />

significatifs documents authentiques.<br />

Bonne Lecture<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Perspectives<br />

Phtk : De Michel Martelly à Jovenel Moise!<br />

Par Wilner Prédélus<br />

Les évènements de février qui se<br />

sont soldés par l’assassinat de<br />

plusieurs dizaines d’individus dans le<br />

rang du peuple haïtien, déjà en proie à<br />

de sérieuses menaces contre son existence<br />

depuis plus de deux siècles, ont<br />

beau faire saliver ceux qui espèrent<br />

un décollage. Toutefois, la montagne<br />

a accouché d’une souris. Contrairement<br />

à ce qu’on pouvait espérer, il<br />

ne s’agissait que d’un nouvel acte de<br />

ce film d’horreur produit par les puissances<br />

néocolonialistes pour maintenir<br />

Haïti dans la crasse. En voyant le<br />

peuple se lever dans tous les coins du<br />

pays pour exiger le départ des nouveaux<br />

morts vivants qui lui font des<br />

grimaces pour protéger le butin des<br />

« baka » déchainés qui commandent<br />

la haute sphère du pouvoir politique<br />

en Haïti, on aurait cru que l’heure de<br />

la révolution tant souhaitée avait sonné.<br />

Hélas! Un nouveau deal a encore<br />

été trouvé entre les « souflantchou »<br />

locaux et leurs maîtres internationaux<br />

pour prolonger la mainmise des charlatans<br />

sur les institutions du pays et<br />

aggraver les conditions infrahumaines<br />

dans lesquelles sombre le peuple haïtien<br />

depuis déjà de trop longues années.<br />

À la requête de l’opposition qui<br />

exigeait le départ de Jovenel Moïse de<br />

la tête du pays, les puissances néocolonialistes,<br />

soit dit le « CoreGroup »,<br />

ont opposé une fin de non-recevoir. Ils<br />

suggèrent que Jovenel Moïse aurait été<br />

élu pour un mandat de cinq ans, et qu’il<br />

doit compléter ses cinq ans à la tête du<br />

pays.<br />

Alors, ces mêmes colons qui<br />

revendiquent le droit pour Jovenel<br />

Moïse de compléter son mandat de cinq<br />

ans en Haïti, cherchent par tous les<br />

moyens à remplacer un président élu<br />

démocratiquement au Venezuela par un<br />

« kolokent » qui serait prêt à livrer la<br />

chair des enfants de son pays aux rapaces<br />

de l’empire états-uniens dont la<br />

« pétrophilie » a atteint de nouveaux<br />

sommets. Comme si cette histoire de<br />

mandat de cinq ans était scellée par<br />

le sceau indélébile d’un contrat dont<br />

seul le peuple haïtien était partie. En<br />

fait, lorsqu’un peuple élit un dirigeant<br />

à sa tête– on ne va poser le problème<br />

de légitimité dont souffre Jovenel Moïse<br />

ici – il est en droit d’espérer que celuici<br />

prenne les mesures nécessaires pour<br />

améliorer ses conditions et protéger ses<br />

intérêts; faute de quoi, il peut révoquer<br />

le mandat de ce dirigeant sans autre<br />

forme de procès.<br />

S’il est vrai que ce « Core Group »<br />

avait investi son argent à l’élection de<br />

Jovenel Moïse, il doit se rendre à l’évidence<br />

que les atrocités et les exactions<br />

commises par le régime « PHTKK » version<br />

2.0 pour se maintenir au pouvoir<br />

constituent des cas flagrants de violation<br />

des droits humains que le peuple<br />

haïtien ne peut tolérer. Avec Michel<br />

Martelly, on pensait avoir atteint le<br />

sommet de l’échelle de l’incompétence<br />

et de la corruption en Haïti, pourtant<br />

Jovenel Moïse a poussé le record encore<br />

plus loin, et la souffrance du peuple haïtien<br />

s’accentue de jour en jour. Combien<br />

de citoyens des pays du « Core Group »<br />

auraient accepté un tel marasme? Si ce<br />

n’est pas en raison d’un mépris éhonté<br />

pour le peuple haïtien, Messieurs, vous<br />

ne sauriez l’obliger à avaler quelque<br />

chose sur lequel vous n’accepteriez pas<br />

de poser vos pieds. Riche ou pauvre,<br />

une personne humaine c’est une personne<br />

humaine.<br />

Depuis son arrivée au pouvoir,<br />

loin de contenir la corruption qu’il prétendait<br />

avoir décriée comme étant le<br />

seul problème du pays, Jovenel Moïse<br />

ne fait qu’en accélérer le rythme. Il est<br />

vrai qu’aux yeux des nouveaux colons<br />

corporatistes les dirigeants des petits<br />

Avec Michel Martelly, on pensait avoir atteint le sommet de l’échelle de<br />

l’incompétence et de la corruption, pourtant Jovenel Moïse a poussé le<br />

record encore plus loin, et la souffrance du peuple haïtien s’accentue de<br />

jour en jour.<br />

pays ne sont pas censés être au service<br />

de leur peuple, mais sachez que « akoz<br />

diri, ti woch bwè grès ». Si vous croyez<br />

que Jonevel Moïse ne doit des comptes<br />

qu’à vous, chers membres du « Core<br />

Group », ah! vous êtes en train de commettre<br />

la même erreur que Napoléon<br />

avait regrettée toute sa vie. En fait, il<br />

est peut-être temps de commencer par<br />

laisser tomber des miettes pour le peuple<br />

ou même songer à négocier avec<br />

Moïse Jean-Charles, sinon vous êtes en<br />

train de créer de nouveaux Dessalines,<br />

Christophe, Capois-La-Mort, etc.<br />

Napoléon avait eu la chance de<br />

négocier avec Toussaint Louverture<br />

qui était un fin diplomate, mais il refusa,<br />

prétextant que les esclaves lui appartenaient.<br />

En assassinant Toussaint<br />

Louverture, il pensait avoir résolu le<br />

problème. Cependant, il avait créé des<br />

évènements qui ont fait émerger Jean-<br />

Jacques Dessalines et Henri Christophe,<br />

deux jeunes lions du peuple que la<br />

diplomatie démagogique de Toussaint<br />

Louverture avait retenu prisonnier.<br />

D’après la philosophie de Dessalines,<br />

on ne fait pas de diplomatie lorsque<br />

votre interlocuteur est de mauvaise foi<br />

et intransigeant. Donc, si la situation<br />

continue de cette façon, tôt ou tard il<br />

se créera de nouveaux Dessalines par<br />

la force de choses, et ce pour deux raisons<br />

: la première parce que c’est Haïti<br />

et la deuxième parce que c’est une loi<br />

naturelle. C’est aussi simple que ça.<br />

Les va-et-vient des politiciens dans vos<br />

ambassades peuvent bien vous donner<br />

l’impression de contrôler la situation,<br />

mais sachez qu’il s’agit d’une fausse<br />

impression.<br />

Dans le pays de Dessalines, le<br />

dernier mot ce n’est pas le colon qui l’a,<br />

mais plutôt le peuple. Et, si le peuple<br />

haïtien s’hiberne en plein été, il ne faut<br />

pas l’interpréter comme une démission<br />

de sa part. Le peuple ne démissionne<br />

jamais. Le jour où il décide de mettre<br />

fin au jeu du chat et de la souris, et déclarer<br />

que le mandat prend fin, ce sera<br />

fini et les deals que vous signez avec<br />

les esclaves qui contrôlent les sphères<br />

politique et économique du pays seront<br />

nuls et de nul effet. Rappelez-vous toujours<br />

que si comme dit l’autre « qui ne<br />

risque rien n’a rien », le peuple haïtien<br />

qui n’a rien à risquer n’a rien à perdre.<br />

Donc, les politiciens qui croient<br />

ne devoir des comptes qu’aux colons<br />

corporatistes sont du mauvais côté de<br />

l’histoire.<br />

En effet, on comprend que des<br />

politiciens qui font des va-et-vient dans<br />

les ambassades de pays étrangers en<br />

quête d’une quelconque bénédiction<br />

pour occuper le pouvoir dans leurs<br />

pays sont tout aussi des traîtres que le<br />

peuple haïtien doit mettre hors-jeu s’il<br />

veut décider lui-même de son destin.<br />

D’ailleurs toute nouvelle constitution<br />

dans le pays doit faire du complot avec<br />

l’étranger pour arnaquer le peuple haïtien<br />

et le maintenir dans la misère un<br />

crime passible de peine de mort. Mais,<br />

maintenant si nous revenons aux concessions<br />

faites par Jovenel Moïse pour<br />

se maintenir au pouvoir, on se demande<br />

combien ce mandat de cinq ans<br />

que revendiquent ce charlatan professionnel<br />

et ses patrons internationaux<br />

finira par coûter au peuple haïtien.<br />

Jovenel Moïse face au racisme<br />

spectaculaire de Donald Trump et<br />

de sa fameuse notion de « Pays de<br />

merde »<br />

Lorsqu’on regarde le discours et le comportement<br />

de Donald Trump, il faudrait<br />

peut-être remonter aux invasions barbares<br />

pour rencontrer un tel spécimen<br />

avec de telles perspectives du monde.<br />

Son mépris pour les minorités, en particulier<br />

les Noirs, est d’une telle répugnance<br />

que les pires colons qui maltraitaient les<br />

esclaves noirs dans les plantations sur le<br />

continent américain au plus fort de l’esclavage,<br />

n’auraient eu aucune difficulté<br />

même à leur époque pour le blâmer. Je ne<br />

dis pas à notre époque, puisqu’on prétend<br />

qu’ils sont moins bruts et plus civilisés<br />

aujourd’hui. En l’espace de moins<br />

de vingt-quatre heures, Donald Trump a<br />

traité d’idiot et de faible quotient intellectuel,<br />

trois de ses « compatriotes », tous<br />

des Noirs : Maxine Waters (un membre<br />

de la Chambre des représentants étatsunien),<br />

Lebron James (peut-être le meilleur<br />

athlète états-unien en vie) et Don<br />

Lemon (un journaliste de chaine CNN).<br />

Il a aussi traité de « fils de pute »<br />

les athlètes noirs de la NFL qui protestent<br />

contre la brutalité policière, les assassinats<br />

et le lynchage quotidiens des<br />

noirs (incluant des enfants) aux États-<br />

Unis. En fait, évidemment, les propos<br />

utilisés par Donald Trump pour décrire<br />

les Noirs ne sont autres que son propre<br />

reflet que lui renvoie le miroir de la stupidité<br />

et de l’ignorance, mais il faudrait<br />

comprendre que cela a des conséquences<br />

directes sur nos enfants, qu’ils soient<br />

en Haïti ou à l’étranger. N’ayant rien à<br />

voir avec ce pays, que ce soit sur le plan<br />

des valeurs ou sur le plan historique, je<br />

n’aurais rien à foutre de la manière dont<br />

il traite leurs citoyens. Franchement,<br />

même au nom de l’humanité, comme<br />

nous l’avons toujours fait depuis avant<br />

la conception de la nation haïtienne, je<br />

devrais m’en foutre loyalement :« Bèf<br />

pou wa, savann pou wa ».<br />

Mais, lorsqu’on regarde la trajectoire<br />

des comportements de Donald Trump<br />

et ceux qui font l’objet de ses propos<br />

dégradants et méprisants, il est clair<br />

que ses attaques sur les personnes concernées<br />

ne sont pas le fruit du hasard. Il<br />

les attaque exclusivement en raison de<br />

la couleur de leur peau. Et, c’est quand<br />

même surprenant que certains individus<br />

avaient besoin du témoignage de<br />

Michael Cohen, qui lui-même devrait<br />

tout aussi être un raciste pour avoir<br />

travaillé pour ce mec pendant tout ce<br />

temps, pour conclure que Trump était<br />

le pire des racistes qui aient jamais vu<br />

le jour. Donald Trump y est allé jusqu’à<br />

traiter Haïti et les pays africains de<br />

« pays de merde ». Et pour montrer que<br />

son problème n’était pas les pays en soi<br />

– qui sont d’ailleurs pillés et appauvris<br />

par son propre pays – mais plutôt les<br />

gens qui y vivent, il a suggéré que son<br />

pays ouvre ses portes à des individus<br />

venant de la Suède plutôt que d’Haïti.<br />

Pendant que des voix se sont élevées<br />

partout dans le monde pour dénoncer<br />

les propos racistes de Donald Trump,<br />

Jovenel Moïse et son gouvernement ont<br />

gardé le mutisme comme s’ils n’étaient<br />

pas concernés. Lorsque pressé par des<br />

journalistes de dire ce qu’il pensait<br />

des propos de Donald Trump, le premier<br />

ministre d’alors de Jovenel Moïse<br />

a rétorqué que Donald Trump disait<br />

n’avoir pas relaté les propos qu’on lui<br />

attribuait, alors il était satisfait qu’il ne<br />

les avait pas dits.<br />

S’il est vrai que beaucoup de<br />

ceux qui se disent « nos amis » pensent<br />

tout bas les mêmes choses que Donald<br />

Trump dit tout haut, le sens de l’honneur<br />

exige toujours qu’on agisse avec<br />

une volonté résolue pour défendre la<br />

dignité du peuple qu’on veut représenter<br />

contre des agresseurs ignorants comme<br />

Donald Trump, et ce, même au péril<br />

de sa vie. C’est ce que cela veut dire<br />

être un leader. Pourtant, avec Jovenel<br />

Moïse, nous avons vu tout le contraire.<br />

Il veut coute que coute se maintenir au<br />

pouvoir, et ce, même au péril de la dignité<br />

du peuple haïtien. En fermant les<br />

yeux sur les propos racistes de Donald<br />

Trump – le fier grand Wizard du Ku Klux<br />

Klan – contre les Noirs d’ici et d’ailleurs<br />

dans le seul but de se maintenir au<br />

pouvoir, Jovenel Moïse a démontré que<br />

sa petitesse est aussi répugnante que<br />

les propos de celui-ci. Comme je l’explique<br />

dans mon dernier livre intitulé<br />

Haïti, Caverne de Charlatans, le peuple<br />

haïtien, pour se sortir du trou de la<br />

honte et du sous-développement, doit<br />

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d’abord se débarrasser de ces épigones<br />

grincheux qui travaillent pour ceux qui<br />

en veulent à son existence.<br />

Le coup de poignard au dos du<br />

peuple vénézuélien et au cœur du<br />

peuple haïtien<br />

Le dernier acte posé par Jovenel Moïse<br />

pour se maintenir au pouvoir est le pacte<br />

qu’il a signé avec le diable Trump à la<br />

fois dans le sang du peuple vénézuélien<br />

et dans celui du peuple haïtien, après<br />

avoir poignardé le premier dans le dos<br />

et le second dans le cœur. Après que les<br />

gouvernements PHTKK eurent volé tout<br />

l’argent du projet « Pétro Caribe » qui<br />

était financé par le peuple vénézuélien,<br />

Jovenel Moïse a déclaré ne pas reconnaitre<br />

le président que ce même peuple<br />

a choisi pour le diriger. Partout où Haïti<br />

a un droit de vote, aux Nations-Unies,<br />

à l’Organisation des États américains et<br />

à la Communauté des pays caraïbéens,<br />

Jovenel Moïse l’a utilisé pour supporter la<br />

politique de Donald Trump visant à faire<br />

main basse sur les ressources pétrolières,<br />

gazières et aurifères du Venezuela au<br />

profit des frères Koch.<br />

En effet, la question ne se pose<br />

même pas en termes de reconnaissance<br />

du « kolokent », en l’occurrence,<br />

Dans le pays de Dessalines, le dernier mot ce n’est pas le colon qui l’a,<br />

mais plutôt le peuple.<br />

Juan Guaido, qui lui-même serait un<br />

représentant du Ku Klux Klan au Venezuela,<br />

et qui s’est fait nommer président<br />

intérimaire par les vautours étatsuniens<br />

pour ramener les Vénézuéliens<br />

qui ne sont pas dits des « Spaniards »<br />

dans la crasse qu’ils avaient connue<br />

avant Chavez. Comme pays exploité<br />

suite à la page(16)<br />

Director: Florence Comeau<br />

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Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


La Tribune de Catherine Charlemagne (72)<br />

Le massacre de La Saline, une affaire d’Etat !<br />

Des victimes du massacre<br />

de La Saline<br />

Cela fait plus de six mois depuis que<br />

tout le monde parle du massacre<br />

de La Saline en Haïti. Toute la presse<br />

haïtienne et même au-delà en parle<br />

régulièrement. Des organisations internationales<br />

entre autres, l’ONU, l’OEA,<br />

etc sont intervenues dans le dossier<br />

et recommandent aux autorités haïtiennes<br />

de faire toute la lumière sur cet<br />

acte devenu le plus célèbre depuis la<br />

tuerie de Jean-Rabel le 23 juillet 1987.<br />

Quant aux organisations des droits humains<br />

en Haïti, il ne se passe pas une<br />

semaine sans qu’elles n’interpellent les<br />

pouvoirs publics en réclamant justice<br />

pour les familles dont les proches ont<br />

été victimes de cet acte odieux. Pour<br />

des raisons évidentes, volontairement,<br />

nous n’avons jamais consacré une Tribune<br />

à ce massacre. Et pour cause. Il<br />

nous manquait des éléments, pas assez<br />

de données fiables et de faits probants<br />

pour argumenter nos analyses. Surtout<br />

qu’au départ, comme il est de coutume<br />

en Haïti, tout le monde disait tout et<br />

son contraire voire du n’importe quoi<br />

en accusant l’opposition d’un côté et<br />

le pouvoir de l’autre sans apporter la<br />

moindre preuve.<br />

Or, un tel dossier mérite qu’on<br />

reste serein et qu’on garde le calme en<br />

laissant la justice faire son travail tout<br />

au moins apporte un peu d’éclairage sur<br />

cette affaire criminelle assez complexe.<br />

Depuis, les choses ont évolué. La police<br />

et la justice ont enquêté et apporté certaines<br />

preuves. Des noms sont apparus<br />

dans le dossier et ont été publiquement<br />

cités par les autorités policières et judiciaires.<br />

Enfin, le public et les observateurs<br />

commencent à mieux comprendre<br />

le déroulé de ce massacre et aussi<br />

connaître ceux qui seraient les commanditaires,<br />

les cerveaux intellectuels,<br />

les complices et les exécutants. Ces<br />

dernières années, et particulièrement<br />

ces derniers mois en Haïti, dans la région<br />

métropolitaine de Port-au-Prince<br />

principalement, une série de massacres<br />

et de tueries a défrayé la chronique. Pas<br />

un jour sans qu’on ne dénombre un ou<br />

plusieurs morts dans les rues de la capitale<br />

ou de sa banlieue.<br />

Le centre ville n’est pas épargné.<br />

Mais les innombrables ghettos et bidonvilles<br />

qui encerclent le centre historique<br />

de Port-au-Prince sont le théâtre de ces<br />

massacres et tueries qui émeuvent tant<br />

la population. Au fil des années, des<br />

mois et des jours, on a constaté qu’il<br />

existe une relation très étroite entre les<br />

chefs de gangs qui terrorisent la population<br />

et un nombre impressionnant de<br />

responsables ou d’élus politiques. Cela<br />

va d’un simple maire jusqu’aux plus<br />

hauts dirigeants de l’Etat en passant<br />

par des parlementaires et même des<br />

hauts cadres de la police nationale. Un<br />

fléau ! On comprend dès lors qu’il serait<br />

difficile pour quiconque de pouvoir<br />

trouver des solutions au phénomène de<br />

l’insécurité déferlant sur tout le pays.<br />

Car, cette insécurité qui était circonscrite<br />

dans l’aire métropolitaine de Portau-Prince<br />

ou dans d’autres métropoles<br />

de province s’étale ou se déplace maintenant<br />

dans des communes insignifiantes,<br />

voire des sections communales<br />

où généralement la population vit dans<br />

l’insouciance et sans aucune inquiétude<br />

de jour comme de nuit. Avant tout était<br />

abstrait. On parlait de chef de gangs ;<br />

de bandes armées ; du banditisme, etc.<br />

Les noms de ces présumés bandits<br />

étaient peu connus ou rares. La<br />

presse et même les organisations des<br />

droits humains, faute de preuve, parlaient<br />

de relation qui aurait existé entre<br />

les gangs et la plupart des dirigeants<br />

politiques et des parlementaires sans<br />

trop de détails. Vu que les noms des<br />

chefs de gangs ne signifiaient pas<br />

grand-chose, il était difficile officiellement<br />

de faire la liaison avec les responsables<br />

politiques et certains élus.<br />

Le massacre de La Saline va mettre<br />

en lumière un fait nouveau. Outre les<br />

principaux chefs de gang identifiés, il<br />

va faire ressortir de manière officielle la<br />

connexion qui existe entre ces assassins<br />

et le pouvoir. Et surtout les noms<br />

de quelques uns de ces dirigeants et<br />

élus qui utilisent ces gangs à des fins<br />

politiques. Le massacre de La Saline<br />

était intervenu dans une période où le<br />

pouvoir devait affronter l’opposition<br />

radicale qui était à deux doigts de le renverser.<br />

On sortait à peine des émeutes<br />

de juillet 2018 qui avaient emporté le<br />

Premier ministre Jack Guy Lafontant.<br />

Jean Henry Céant venait de s’installer<br />

à la Primature sans que pour autant le<br />

pays retrouve le calme politique. Et l’insécurité<br />

continuait à terrasser la société<br />

sans aucun répit.<br />

Le Président Jovenel Moïse était<br />

toujours menacé par une opposition<br />

qui, à ce moment, avait le vent en<br />

poupe. Tous les ingrédients étaient donc<br />

réunis pour chambarder tout le système<br />

même avec le nouveau Premier ministre<br />

qui n’avait pas tout à fait la confiance<br />

du chef de l’Etat. A ce moment,<br />

les quartiers populaires, les bidonvilles<br />

et les ghettos étaient en première ligne<br />

de la contestation. Les habitants de ces<br />

zones de non droit sont sollicités par les<br />

deux camps. D’un côté l’opposition qui<br />

les utilise pour remplir ces manifestations<br />

de rue et de l’autre le pouvoir et<br />

ses partisans qui tentent de les retourner<br />

contre l’opposition. Ballotés entre<br />

les deux, certains intelligents arrivent<br />

à faire leur beurre. Tandis que les plus<br />

intrépides deviennent des intermédiaires<br />

et par la même occasion offrent<br />

leurs services aux plus offrants. Vu<br />

qu’il y a énormément d’armes à feu en<br />

circulation à l’intérieur de ces quartiers<br />

miséreux et misérables où les gens vivent<br />

dans le démunis le plus total, des<br />

antagonistes se créent.<br />

Et des conflits éclatent entre les<br />

chefs de groupes sollicités de toute part<br />

pour neutraliser les partisans d’un camp<br />

à l’autre camp. Ainsi donc, une guerre<br />

intérieure va éclater entre les groupes<br />

armés pour le contrôle du territoire<br />

ou un bout de terrain où la drogue, la<br />

prostitution et le commerce des armes<br />

font partie intégrante de cette société<br />

d’arrière cours. C’est le début de ce qui<br />

va occasionner le plus grand drame<br />

humain de la fin de l’année 2018 en<br />

Haïti. En effet, du 1 er au 14 novembre<br />

2018 une guerre sans pitié allait opposer<br />

plusieurs groupes armés. Durant<br />

deux semaines, les gangs n’attaquent<br />

plus seulement les « soldats perdus »<br />

des groupes opposés, mais aussi leurs<br />

familles. Sans pitié, personne ne sera<br />

épargnée : hommes, femmes, enfants,<br />

vieillards, etc. Ce qui est frappant dans<br />

ce massacre visiblement planifié, c’est<br />

la méthode utilisée par les assassins.<br />

Non seulement ils tuent aveuglement,<br />

mais ils prennent le temps<br />

de charrier les corps de leurs victimes<br />

pour les déverser dans des décharges<br />

publiques. Un peu partout dans le bidonville<br />

de La Saline, chaque matin<br />

on retrouve des corps criblés de balles<br />

ou déchiquetés jetés sur des tas d’immondices<br />

ou dévorés par des chiens et<br />

des rongeurs. Très vite, le bidonville de<br />

La Saline devient malgré lui le centre<br />

de l’insécurité en Haïti. Or, en dépit<br />

de l’émotion que suscite ce massacre<br />

dans ce quartier populaire, le gouvernement<br />

et la présidence à l’époque ne<br />

semblent pas trop pressés de diligenter<br />

une enquête sur cet acte barbare<br />

commis forcément par des haïtiens. Il<br />

aura fallu que la terre entière demande<br />

des comptes aux autorités, surtout à la<br />

présidence haïtienne, pour que la justice<br />

commence enfin à s’intéresser à ce<br />

massacre. On se souvient de la lettre<br />

adressée au Secrétaire d’Etat américain<br />

(Affaires Etrangères) Mike Pompeo,<br />

signée par 104 congressmen (députés<br />

et sénateurs) au Congrès (Parlement)<br />

des Etats Unis, demandant une enquête<br />

sur le massacre de La Saline.<br />

L’Organisation des Nations Unies<br />

a dû monter au créneau pour exiger<br />

du gouvernement une enquête approfondie<br />

dans le cadre de cette affaire qui<br />

ne cesse d’interpeller la conscience.<br />

Surtout on a fini par comprendre que<br />

ce massacre ne peut être l’œuvre de<br />

simples individus qui se déchirent pour<br />

le contrôle d’un lopin de terre. Dès le<br />

départ, certains s’interrogeaient sur la<br />

nature, les commanditaires et le contexte<br />

de cette tuerie. Il s’est avéré que<br />

le ou les gangs qui ont commis cet acte<br />

inimaginable et criminel ont exécutés<br />

leurs forfaits sur ordre de certains officiels<br />

du pouvoir. Dans un premier<br />

temps, certains partisans du pouvoir<br />

voulaient, peut-être pour faire diversion,<br />

faire porter le chapeau à l’opposition<br />

qui à ce moment était vent debout<br />

contre le Président Jovenel Moïse. Mais<br />

très vite, tous les yeux se sont tournés<br />

vers les responsables du pouvoir qui<br />

ont plus d’intérêts dans ce crime abominable<br />

que l’opposition qui a le soutien<br />

de cette population marginalisée et<br />

abandonnée par les autorités. Ainsi,<br />

le Bureau des affaires criminelles de la<br />

DCPJ (Direction Centrale de la Police Judiciaire)<br />

qui était saisie du dossier par le<br />

Commissaire du gouvernement, n’allait<br />

pas tarder à découvrir qu’il y a la main<br />

de certains officiels du gouvernement<br />

derrière le massacre de La Saline. Si<br />

pour le moment l’enquête n’a pas<br />

révélé les noms de tous les commanditaires,<br />

les enquêteurs de la police judiciaire<br />

ont identifié au moins deux hauts<br />

responsables de l’Administration Moïse<br />

qui seraient les cerveaux intellectuels<br />

du massacre de novembre 2018.<br />

Il s’agit de Fednel Monchéry et<br />

de Joseph Pierre-Richard Duplan, deux<br />

proches du Président de la République<br />

Jovenel Moïse. Le premier n’est autre<br />

que le Directeur général du ministère de<br />

l’Intérieur et des Collectivités Territoriales<br />

depuis 2017. Ardent défenseur du<br />

chef de l’Etat, Fednel Monchéry a été<br />

candidat malheureux en 2015 au Sénat<br />

de la République. Le second, Joseph<br />

Pierre-Richard Duplan est un partisan<br />

zélé du pouvoir PHTK. Ancien haut<br />

dignitaire du régime Tèt Kale, ancien<br />

maire de la capitale, aujourd’hui Joseph<br />

Pierre-Richard Duplan n’est autre que<br />

le Délégué départemental (Préfet) de<br />

l’Ouest, en clair le représentant officiel<br />

du Président au niveau départemental.<br />

C’est à lui que revient le droit<br />

de rétablir l’ordre et la sécurité dans<br />

le département de concert avec le<br />

ministère de l’Intérieur. En principe,<br />

les titulaires de ces deux institutions<br />

éminemment politiques sont censés<br />

connaître tous les chefs de gangs du<br />

pays ou du département à travers leurs<br />

Services de renseignement même s’ils<br />

ne sont pas obligés d’être en relation<br />

avec eux. En tout cas, ces deux hauts<br />

fonctionnaires sont depuis quelques<br />

jours dans le collimateur de la justice.<br />

Vu leur implication présumée dans le<br />

massacre de La Saline, selon les résultats<br />

de l’enquête de la DCPJ, les<br />

enquêteurs demandent au Commissaire<br />

du gouvernement, Paul Éronce<br />

Villard, de mettre l’action publique en<br />

mouvement contre eux. C’est-à-dire<br />

que des mandats soient décernés contre<br />

ces fonctionnaires en plus de deux<br />

ex-policiers et 70 autres personnes qui<br />

seraient liées à cet assassinat en masse.<br />

Bien entendu, Joseph Pierre-Richard<br />

Duplan clame son innocence et dément<br />

avoir quelque chose à voir dans<br />

le massacre de La Saline. Il dénonce en<br />

même temps une manipulation politique<br />

des organisations des droits humains.<br />

Duplan récuse le Rapport des<br />

organisations des droits humains sur<br />

cette affaire. Par ailleurs, il soupçonne<br />

RNDDH, CARDH et FJKL d’être des<br />

instruments aux mains de l’opposition<br />

qui empêche la bonne marche de<br />

la société. Quant à Fednel Monchéry,<br />

comme à son habitude, il fait le mort.<br />

En tout cas pas de réaction officielle sur<br />

ces graves accusations. Le Directeur<br />

général du Ministère de l’Intérieur et<br />

le Délégué du Département de l’Ouest<br />

ne sont pas les seuls qui auront forcément<br />

des choses à dire à la justice dans<br />

cette affaire. Selon le Commissaire du<br />

gouvernement, suite au Rapport de la<br />

DCPJ, pas moins de onze autres individus<br />

sont déjà sous les verrous. On ne<br />

connaît pas pour le moment l’identité<br />

de ces personnes accusées dans le massacre<br />

de la population de La Saline.<br />

On ne sait pas non plus si parmi<br />

ces individus écroués, il y a des chefs<br />

de gangs. Il reste maintenant aux autorités<br />

judiciaires de faire le nécessaire<br />

pour que le Directeur général du<br />

ministère de l’Intérieur et des Collectivités<br />

Territoriales et le Délégué du département<br />

de l’Ouest soient rapidement<br />

interpellés afin que les soupçons qui<br />

pèsent sur eux puissent être levés. Ce<br />

qui est sûr, compte tenu qu’il y a déjà<br />

eu des arrestations, forcément il y aura<br />

un procès. Peut-être qu’on apprendra<br />

davantage sur les connexions existant<br />

entre certains officiels du pouvoir et les<br />

bandes armées qui sèment le deuil dans<br />

les familles haïtiennes.<br />

Par ailleurs, on a appris que les<br />

familles des victimes de la tuerie de<br />

Carrefour-Feuilles ont porté plainte le<br />

mercredi 15 mai <strong>2019</strong> auprès du parquet<br />

de Port-au-Prince justement contre<br />

Joseph Pierre-Richard Duplan, Fednel<br />

Monchéry et d’autres partisans du régime<br />

comme Jean-Marie Reynaldo Brunet,<br />

Fritz Jean-Louis et le député Jean<br />

René Lochard pour leur implication<br />

présumée dans cette tuerie qu’on sait<br />

qui a fait une dizaine de morts. Mais<br />

avec cette affaire, la plupart des chefs<br />

de gangs qui brillaient dans l’anonymat<br />

sortent de l’ombre. Ils ont pour noms<br />

Arnel Joseph, Sony Jean alias « Ti Je »<br />

et tant d’autres. Mais le plus tristement<br />

célèbre demeure sans conteste en cette<br />

décennie, Arnel Joseph. Cette semaine<br />

encore, il a fait parler de lui à travers<br />

une conférence de presse diffusée sur<br />

les réseaux sociaux. Dans cette vidéo,<br />

on le voit entourer de son Etat-major<br />

armé d’armes lourdes, masqués et<br />

menaçants, donner sa version sur ses<br />

relations avec le pouvoir et certains<br />

parlementaires.<br />

Le cas de ce bandit de grand chemin<br />

et criminel avéré est symptomatique<br />

dans la mesure où c’est l’un des<br />

chefs de gangs qui exporte sa criminalité<br />

au-delà des frontières du département<br />

de l’Ouest où toutes les polices<br />

sont à ses trousses. Donné parfois pour<br />

mort et plusieurs fois blessé, il court<br />

toujours. Son nom est cité comme étant<br />

l’exécuteur et coordonnateur du massacre<br />

de La saline. Arnel Joseph est depuis<br />

au centre des débats sur la criminalité<br />

et de l’insécurité dans tout le pays. Si<br />

son rival ou l’un de ses disciples, Sony<br />

Jean dit « Ti Je » a été très vite neutralisé<br />

par les forces de l’ordre après<br />

le carnage commis dans le quartier de<br />

Carrefour-feuilles à Port-au-Prince le 24<br />

avril <strong>2019</strong> et pour d’autres forfaits bien<br />

avant cette tuerie, Arnel lui échappe<br />

toujours aux coups de filets de la police.<br />

Traqué depuis les vêpres de Carrefour-Feuilles,<br />

« Ti Je » était devenu un<br />

chien errant. Sans domicile fixe (SDF)<br />

ni cachette sûre et sans doute sans protection<br />

officielle, tout au moins lâché<br />

entretemps par ses protecteurs « Ti je »<br />

était condamné à mourir. L’auteur présumé<br />

de la tuerie de Savane-Pistache a<br />

été abattu comme un chien par la police<br />

dans la nuit du 29 avril <strong>2019</strong> à Delmas<br />

83. Personne n’a jeté une larme, même<br />

pas de crocodile, sur son corps. Bref, le<br />

chef de gang, Sony Jean dit Ti Je, est<br />

mort comme il devait mourir comme<br />

un animal traqué juste dans son dernier<br />

repère. En revanche, la longévité du<br />

plus grand chef de gang de l’histoire<br />

d’Haïti, Arnel Joseph, natif de Marchand-Dessalines<br />

dans l’Artibonite est<br />

très surprenante. Après avoir semé la<br />

mort à grande échelle dans la région de<br />

Port-au-Prince et nargué la police nationale<br />

partout dans la capitale, le voilà<br />

réfugié ou de retour sur ses terres dans<br />

l’Artibonite. Dans ce bastion familial et<br />

fief de son enfance, difficile pour la police<br />

qui le traque jour et nuit de mettre<br />

la main à son collet.<br />

Il connaît le terrain mieux que<br />

quiconque. Et il est aussi protégé par<br />

son armée qu’il blanchit et nourrit avec<br />

les fonds en provenance des autorités<br />

étatiques pour les services rendus. A en<br />

croire les révélations de la Commission<br />

sénatoriale dirigée par le sénateur Jean<br />

Renel Sénatus alias Zo Kiki, cet assassin<br />

est le chef de gang le mieux informé<br />

de la République. Mieux peut-être que<br />

le chef de la police nationale haïtienne,<br />

Michel-Ange Gédéon. Son compatriote,<br />

le sénateur Garcia Delva, a confirmé<br />

avoir gardé un contact permanent avec<br />

lui. Selon les relevés téléphoniques des<br />

compagnies de téléphone, les deux<br />

hommes, Arnel Joseph et Garcia Delva<br />

se sont parlé 24 fois en deux semaines,<br />

c’est-à-dire du 7 au 24 février <strong>2019</strong>.<br />

Cette correspondance accrue et intense<br />

révèle la grande amitié et la confiance<br />

qui règne entre les deux natifs de<br />

Marchand-Dessalines. Si chacun a pris<br />

une trajectoire différente, cela n’a pas<br />

empêché que leurs routes se croisent.<br />

Et de part et d’autre, chacun<br />

apporte l’aide qu’ils ont besoin. Au<br />

sénateur/musicien de lui fournir les informations<br />

nécessaires lui permettant<br />

d’échapper à la police et donc l’encourager<br />

à continuer ses actions criminelles.<br />

Et à lui, Arnel Joseph, chef de gang de<br />

protéger le sénateur en informant les<br />

autres chefs de gangs rivaux que Garcia<br />

Delva bénéficie de sa protection. A<br />

ce titre, il détient un laissez-passer lui<br />

procurant pleine protection sur tout<br />

le territoire. Après les révélations du<br />

sénateur Sénatus sur le lien unissant<br />

le « gendarme et le voleur », l’assassin<br />

et le sénateur, Arnel Joseph et Garcia<br />

Delva, un débat fait rage dans la<br />

société, particulièrement au sein des<br />

Secteurs organisés, sur la possibilité<br />

de lever l’immunité parlementaire de<br />

Garcia Delva. Pour l’heure, malgré la<br />

suite à la page(16)<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Uprising Rekindled After Latest Corruption Report<br />

Journalist Pétion Rospide at Haïti<br />

Liberté in 2010<br />

by Kim Ives<br />

Thousands marching through the <strong>Haiti</strong>an capital on Jun. 9, <strong>2019</strong><br />

Thousands took to the streets in<br />

towns and cities around <strong>Haiti</strong> on<br />

Sun. Jun. 9 to demand President Jovenel<br />

Moïse’s resignation and the<br />

prosecution of those responsible for<br />

looting about $2 billion from the government’s<br />

Petrocaribe Fund.<br />

In Port-au-Prince, after two<br />

buildings and several vehicles were<br />

burned, a police spokesman said<br />

gunfire killed two demonstrators and<br />

wounded four, and that a policeman<br />

was injured by a thrown rock. But<br />

opposition figures and radios reported<br />

at least seven killed and over 100<br />

wounded by gunfire from police and<br />

government-aligned gangs.<br />

“Two protestors were killed<br />

on the Champ de Mars, two in La<br />

Plaine, and another three in the area<br />

around Delmas and Belair,” said Yves<br />

Pierre-Louis, the news director of Radio<br />

Timoun, housed at the Aristide<br />

Foundation for Democracy. “And that<br />

doesn’t include several young people<br />

who have not returned home and are<br />

now disappeared. Dozens of people<br />

were arrested.” The police say only <strong>12</strong><br />

people were detained.<br />

In addition to the capital, large<br />

demonstrations also shook Cap Haïtien,<br />

St. Marc, Jacmel, and Gonaïves.<br />

Barricades of burning tires, cinder-blocks,<br />

old beds, car bodies, and<br />

even billboards blocked streets around<br />

the country, including several rural arteries.<br />

In Port-au-Prince, demonstrators<br />

threw rocks at the French Embassy on<br />

the Champ de Mars, charging it supports<br />

Moïse. Nearby on Rue Capois,<br />

demonstrators also vandalized the<br />

King of Kings Supermarket and broke<br />

some windows with rocks on the Cine<br />

Triumph.<br />

Then on Mon. Jun. 10 and Tue.<br />

Jun. 11, Port-au-Prince was almost<br />

completely paralyzed by a general<br />

strike which shut down public transportation,<br />

and most businesses, banks,<br />

schools, factories, and government offices.<br />

On Monday, in the relatively affluent<br />

town of Pétionville in the hills<br />

above the capital, some banks and<br />

businesses opened in the morning,<br />

but, seeing no activity, they closed<br />

around noon. On Tuesday, a few of<br />

the assembly factories in the SONAPI<br />

Industrial Park opened. Prensa Latina<br />

reported that public transportation was<br />

still mostly stopped, but “several shopping<br />

centers, pharmacies, banks, gas<br />

stations, and restaurants did resume<br />

their services.”<br />

According Pierre-Louis, “for<br />

these first two days, we can say the<br />

strike succeeded close to 100%.”<br />

In February, <strong>Haiti</strong> was “locked<br />

Dimitri Hérard shaking hands with then President Martelly in Quito,<br />

Ecuador in 20<strong>12</strong><br />

A Radio Tele Ginen jeep torched on Jun. 10.<br />

down” (as characterized by protestors)<br />

by massive demonstrations for<br />

10 days. That uprising demanding<br />

Moïse’s departure has been rekindled<br />

by the release of a second report on<br />

May 31 by <strong>Haiti</strong>’s Superior Court of<br />

Auditors and Administrative Disputes<br />

(CSCCA), in which Moïse’s companies<br />

are accused of bilking the Venezuelan-oil-fed<br />

Petrocaribe Fund of about<br />

$2 million.<br />

The over 600 page report<br />

also details vast corruption under<br />

the government of Michel Martelly,<br />

Moïse’s PHTK predecessor and mentor.<br />

Journalists Targeted<br />

Meanwhile, several attacks on journalists<br />

have rattled the media.<br />

On Mon. Jun. 10, an unidentified<br />

gunman fatally shot radio journalist<br />

Pétion Rospide near the National Theatre<br />

as he was driving home from work<br />

at Radio Sans Fin, which he founded<br />

about a year ago with former Radio<br />

Caraïbes journalists Yvenert Foeshter<br />

Joseph and Israel Jacky Cantave.<br />

Prior to the 2004 coup d’état,<br />

Rospide had been a member of President<br />

Jean-Bertrand Aristide’s security<br />

corps. He was arrested by de facto<br />

authorities after the coup and spent<br />

several years as an uncharged political<br />

prisoner in the National Penitentiary,<br />

despite a vocal campaign for his<br />

release. From 2008 to 2011, he was<br />

a journalist and distributor with Haïti<br />

Liberté newspaper, before starting a<br />

small car rental business and becoming<br />

an activist behind the founding of<br />

the consumers defense group Active<br />

Solidarity with the Struggle of <strong>Haiti</strong>an<br />

Consumers (SALCONH) with Joseph<br />

and Cantave.<br />

In recent broadcasts on Radio<br />

Sans Fin, Rospide had been critical<br />

of Pres. Moïse’s corruption and police<br />

brutality against demonstrators. He<br />

had commented on a recent viral video<br />

of police stoning a man face down<br />

on the ground near the home of Pres.<br />

Moïse in Pelerin 5.<br />

Rospide’s murder took place in<br />

the 3rd Circumscription near Portail<br />

Léogâne where another regime critic,<br />

journalist Vladimir Legagneur, disappeared<br />

on Mar. 14, 2018, allegedly at<br />

the hands of pro-government gangs<br />

which are powerful in the area.<br />

Also on Monday, men torched<br />

three jeeps belonging to Radio Tele<br />

Ginen, which is viewed by the population<br />

as a pro-regime outlet, and stoned<br />

some of its journalists.<br />

Richardson Jourdan, a journalist<br />

with <strong>Haiti</strong>an National Television<br />

(TNH), was also attacked by a crowd<br />

on Fri. Jun. 7.<br />

Government Unmoved<br />

Despite the specter of a reinvigorated<br />

revolt, the government says it will<br />

stand its ground. Jean Michel Lapin,<br />

the acting prime minister, said Monday<br />

that Jovenel would serve out his five<br />

year term.<br />

Moïse himself has repeated on<br />

several occasions that he will not step<br />

down but is willing to negotiate with<br />

the opposition, which has rebuffed the<br />

offer.<br />

Even Lapin has not been ratified<br />

yet, after three failed attempts to hold<br />

a Senate session to hear his General<br />

Policy, due to the determined efforts<br />

of four opposition senators: Evalière<br />

Beauplan (PONT), Antonio Chéramy<br />

aka "Don Kato" (VERITE), Ricard<br />

Pierre (Piti Dessalin) and Nenel Cassy<br />

(Fanmi Lavalas). Division and wrangling<br />

for influence and bribes among<br />

regime allies has also contributed to<br />

the non-ratification.<br />

A presidential advisor, Renald<br />

Lubérice, now says that Lapin should<br />

withdraw. This could be a harbinger<br />

that Moïse will jettison the highly uninspiring<br />

Lapin for another candidate.<br />

But Lapin dismissed Lubérice’s statement,<br />

saying it was just the opinion<br />

of “a citizen” and that he has “100%<br />

sincere cooperation” with Moïse.<br />

As Repression Rises, So Does<br />

Anger<br />

On Monday morning, either Dimitri<br />

Hérard, the head of the Security Unit<br />

to Guard the National Palace (USGPN),<br />

or one of his security detail fatally shot<br />

a motorcycle taxi driver on the airport<br />

road.<br />

The shooting provoked outrage<br />

among the moto-taxis that swarm<br />

<strong>Haiti</strong>’s streets. Like angry bees, they<br />

chased Hérard’s cortege back to his<br />

house in Delmas 31before being dispersed<br />

by police with tear-gas.<br />

The incident captures the escalating<br />

nature of the crisis. With every<br />

killing, the masses become more enraged.<br />

“If Jovenel and his acolytes continue<br />

to be hard-headed in trying to<br />

keep power, Jovenel will be responsible<br />

for everything that happens, the country<br />

will shut down until he falls,” wrote<br />

the Konbit of Political, Union, and Popular<br />

Organizations on Jun. 7. “Strikes,<br />

mobilizations, and petro-blockages are<br />

going to spread across the nation...<br />

The Konbit calls on organizations,<br />

parties, and political groups to work to<br />

find a quick entente on an alternative<br />

to replace Jovenel. Put all personal interest<br />

aside.”<br />

The Overpass to Nowhere<br />

by Jake Johnston<br />

In August 2015, President Michel<br />

Martelly inaugurated the Delmas viaduct,<br />

a four-lane overpass designed to<br />

ease the capital’s grid-locked streets.<br />

“This viaduct proves once again that<br />

together we can achieve great and<br />

beautiful things,” Martelly told the<br />

large crowd that had assembled. “More<br />

than a dream, more than a project, this<br />

viaduct is now one of the symbols of<br />

Port-au-Prince.”<br />

Underneath the overpass,<br />

bands provided live entertainment<br />

throughout the hours-long inauguration<br />

ceremony which eventually turned<br />

into a political rally. Martelly’s term<br />

suite à la page(18)<br />

The Delmas viaduct is a four-lane overpass designed to ease the capital’s<br />

grid-lock. It has become a symbol of Petrocaribe corruption<br />

Headquarters of the Canadian conglomerate, SNC-Lavalin, which received<br />

millions in Canadian foreign assistance funds to do construction projects<br />

in <strong>Haiti</strong><br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


L’ÉDUCATION ET LA SA<br />

LA VOIE DE LA P<br />

Par Christine Gillard<br />

Depuis le 26 avril <strong>2019</strong>, le Honduras<br />

connaît un mouvement de<br />

grèves et de protestations des enseignants,<br />

étudiants et lycéens ainsi<br />

que des travailleurs de la Santé. Les<br />

fonctionnaires et plus largement les<br />

usagers des services publics, demandent<br />

l’abrogation des décrets PCM<br />

026-2018 et PCM 027-2018 mettant<br />

en place une Commission spéciale<br />

pour la Transformation des Ministères<br />

de la Santé et de l’Éducation, dans<br />

le cadre de l’application de la Loi de<br />

Restructuration et Transformation du<br />

Système National de l’Éducation et de<br />

la Santé. La mobilisation est très importante<br />

dans tout le pays car il s’agit<br />

de l’avenir de deux secteurs clés de<br />

la société mis en cause par le choix<br />

ultra libéral du Gouvernement de Juan<br />

Orlando Hernández (JOH).<br />

Dix années d’ultra-libéralisme<br />

Depuis les années 1990, le Honduras<br />

est soumis à une réorganisation administrative<br />

consistant en un désengagement<br />

de l’État concernant les<br />

services publics. Tout d’abord l’État a<br />

procédé à une décentralisation, qui aurait<br />

pu permettre une prise en charge<br />

du développement social par les Territoires<br />

au plus près des besoins des<br />

usagers. Mais la situation politique en<br />

a décidé autrement. La crise institutionnelle<br />

sous la présidence de gauche<br />

de Zelaya a abouti à un coup d’état<br />

en 2009. Le Président auto-proclamé<br />

Le peuple hondurien révolté contre deux projets de réformes visant à privatiser les soins de santé, les retraites et l’éducation. Ces réformes sont dictées<br />

par le Fonds monétaire international (FMI) et impliquent des réductions budgétaires accélérées et des licenciements de masse.<br />

nir. Le taux d’homicides atteint des<br />

sommets : 93,11 /100.000 en 2011;<br />

63,8/100.000 en 2015. Pris entre extrême<br />

pauvreté et extrême violence,<br />

sans aucune perspective de changement<br />

politique, économique et social,<br />

écoles qui ne comportent qu’une seul<br />

classe, avec un seul maître pour les six<br />

niveaux que comprend l’enseignement<br />

primaire obligatoire. Plus encore, les<br />

conditions matérielles sont déplorables<br />

: 75% des écoles sont en très mauvais<br />

état, voire détruite en partie, n’assurant<br />

pas le couvert, sans eau et sans<br />

latrines. Cette situation est particulièrement<br />

fréquente dans les zones rurales.<br />

J’ai visité des écoles dans le Olancho,<br />

La situation des hôpitaux publics<br />

est tout aussi préoccupante. Non<br />

seulement le nombre d’établissements<br />

est très insuffisant mais les conditions<br />

matérielles y sont des plus précaires.<br />

On note même des établissements où<br />

l’eau et l’électricité font défaut, même<br />

dans les salles d’opération.<br />

Depuis longtemps déjà des cliniques<br />

privées proposent leurs services<br />

aux patients les plus aisés. Des<br />

dernière année de maternelle alors que<br />

cette obligation scolaire ne peut pas<br />

être respectée par manque de moyens<br />

: selon l’UNICEF 78.000 enfants<br />

d’âge pré-scolaire ne sont pas scolarisés.<br />

Dans le même temps,2,5 millions<br />

d’enfants d’âge scolaire ne sont pas<br />

scolarisés.<br />

La gratuité depuis la dernière<br />

année de maternelle jusqu’à la fin de<br />

l’école élémentaire contenue dans la loi<br />

En dépit de la répression brutale de l’État hondurien, les luttes contre ces conditions intolérables, qui alimentent<br />

des milliers de meurtres annuels dus à la guerre des gangs, ne feront que grandir et devenir plus militantes<br />

Juan Orlando Hernández, soutenu par<br />

les États-Unis d’Amérique, reconnu<br />

par la communauté internationale est<br />

un ultra libéral. Des élections frauduleuses<br />

lui ont permis d’être réélu en<br />

novembre 2017.<br />

Le Honduras s’enfonce dans<br />

une crise sociétale profonde. C’est un<br />

des pays les plus violents de la région.<br />

Toute opposition est réprimée<br />

par une police nationale violente. Le<br />

phénomène des maras s’est développé,<br />

en relation avec le narcotrafic.<br />

Ces délinquants forment des gangs<br />

ultra violents, qui recrutent parmi les<br />

jeunes sans formation et sans ave-<br />

Manifestation de masse à Tegucigalpa<br />

les Honduriens partent de manière<br />

isolée depuis une décennie mais le<br />

nombre des départs croît de manière<br />

considérable à partir de 2014, atteignant<br />

son paroxysme fin 20181.<br />

L’État hondurien est un état<br />

faible et corrompu. Les investissements<br />

dans l’Éducation et la Santé sont parmi<br />

les plus bas des pays de l’Amérique<br />

centrale. Concernant l’enseignement,<br />

l’État consacre à peine mille dollars<br />

par an par enfant, quand les pays de<br />

l’OCDE en consacrent dix mille. Les<br />

dépenses publiques en matière d’éducation<br />

ne représentent que 6% du PIB.<br />

Aujourd’hui encore on recense 4.500<br />

dans un rayon d’une dizaine de kilomètres<br />

de La Union, petite ville de<br />

cinq mille habitants. Une école desservait<br />

plusieurs hameaux dont elle était<br />

à égale distance, en pleine campagne.<br />

Une classe unique, une jeune maîtresse.<br />

Pour tout mobilier un petit tableau<br />

et deux bancs pour les élèves. Les<br />

bancs étaient de chaque côté le long<br />

du mur pour éviter la pluie qui tombait<br />

par le toit crevé. Le champ pour tout<br />

sanitaire. Une autre école, dans un village,<br />

en meilleur état mais fermée par<br />

manque d’enseignant.<br />

Si le second degré semble moins<br />

démuni, c’est que les collèges se trouvent<br />

en zone urbaine. Mais très peu<br />

d’élèves y accèdent, environ 29%, par<br />

manque de transport et parce que la<br />

gratuité n’y est pas assurée : uniforme,<br />

fournitures, cantine.<br />

fondations, américaines la plupart du<br />

temps, financent des cliniques dans les<br />

zones rurales et péri-urbaines, avec des<br />

coûts accessibles à la classe moyenne.<br />

Par exemple, dans la ville de La Union,<br />

déjà citée, il existe une clinique américaine<br />

située en périphérie, proposant<br />

des soins courants dans des conditions<br />

techniques et d’hygiène normales,<br />

pour une clientèle de salariés moyens.<br />

Dans la ville même il existe un dispensaire<br />

public : deux grandes pièces<br />

ayant en tout et pour tout qu’une armoire<br />

(vide), un fauteuil, un lavabo, et<br />

pas de personnel !<br />

Une réforme éducative inexistante<br />

Une Loi fondamentale a été votée en<br />

2014. L’application de cette Loi suscite<br />

des débats dans la communauté éducative<br />

: l’obligation de scolarisation en<br />

n’a pas de réalité dans les faits, puisque<br />

les écoles participant à l’opération<br />

gratuité n’ont pas reçu les fonds nécessaires<br />

du ministère, lequel a alors suspendu<br />

l’opération !<br />

La décentralisation de la gestion<br />

des personnels au niveau départemental,<br />

ne garantit plus le paiement des<br />

salaires, ni leur niveau, lorsque l’État «<br />

oublie » de transférer les fonds nécessaires.<br />

Les bourses, pourtant prévues<br />

dans la loi, ont été suspendues sans<br />

préavis ni avis.<br />

La suppression d’un niveau<br />

d’enseignement dans l’école élémentaire.<br />

En fait, de cette manière, il y a<br />

toujours 9 années, en comptant l’année<br />

pré-scolaire.<br />

Le baccalauréat est réformé.<br />

Disparaissent le Bac Lettres et le Bac<br />

10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


NTÉ AU HONDURAS :<br />

RIVATISATION !<br />

ment secondaire. Le secteur privé construit<br />

des établissements secondaires<br />

dans les zones rurales déficitaires et<br />

dans les zones urbaines défavorisées,<br />

privilégiant l’enseignement manuel et<br />

technique et par là même l’inégalité<br />

des chances et la reproduction sociale.<br />

Par ailleurs le secteur public ne<br />

garantissant plus le statut de fonctionnaire<br />

des personnels en embauchant<br />

des personnels avec des contrats de<br />

droit privé, cela permet ainsi une flexibilité<br />

et un moindre coût concernant<br />

les salaires et les retraites.<br />

Les parents, comme les patients,<br />

se transforment en clients, pouvant<br />

évaluer le personnel, par exemple au<br />

moyen d’applications sur les smartphones.<br />

La privatisation rampante est<br />

devenue un projet de société, commandité<br />

par les Organisations Internationales<br />

(FMI) et le gouvernement<br />

des États-Unis d’Amérique dont est<br />

totalement redevable l’actuel Président<br />

du Honduras.<br />

La mobilisation<br />

En 2016 un syndicat voit le jour pour<br />

veiller à l’application de la Loi fondamentale<br />

Éducative. Ses principaux<br />

de l’État quant à l’application de la<br />

Loi éducative, rappelant le manque de<br />

classes, d’écoles et d’enseignants et<br />

leur absence de formation en particulier<br />

en informatique et en anglais pour<br />

le secondaire. Il dénonce également le<br />

non respect des garanties contenues<br />

dans la Loi concernant le statut des<br />

enseignants.<br />

En avril <strong>2019</strong> trois experts en Éducation<br />

publient un rapport, commandité<br />

par l’Internationale de l’Éducation,<br />

intitulé « La Educación en Honduras,<br />

entre la privatización y la globalización<br />

» (L’Éducation au Honduras, entre privatisation<br />

et globalisation). Il s’agit<br />

d’un rapport de 98 pages qui analyse<br />

en profondeur les stratégies du gouvernement<br />

hondurien, dictées par les<br />

acteurs non gouvernementaux, dans<br />

un contexte d’indigence de cet État.<br />

Le 26 avril commencent les premières<br />

manifestations d’enseignants, étudiants<br />

et personnels de santé. Après la<br />

promulgation des décrets, les personnels<br />

descendent dans la rue pour demander<br />

leur abrogation, puis ils font<br />

grève le 20 mai. Á partir du 23 mai<br />

commence une grève générale, avec<br />

des manifestations dans les rues de la<br />

capitale et des grandes villes de province.<br />

La répression se met en place.<br />

Un projet global<br />

Ce qui se passe au Honduras est très<br />

représentatif du mouvement libéral<br />

globalisé qui affecte tous les conti-<br />

Le 31 mai <strong>2019</strong>. Des manifestants brûlent des pneus à l'entrée principale de l’ambassade des États-Unis à<br />

Tegucigalpa, reconnaissant du même coup que les attaques sociales imposées par la classe dirigeante hondurienne<br />

avaient pour origine Wall Street et Washington DC.<br />

Sciences regroupés en Sciences et<br />

Humanité, ainsi que les bacs de spécialités<br />

professionnelles, en particulier<br />

celui préparé par les futurs étudiants<br />

des Ecoles Normales d’Instituteurs,<br />

lesquelles sont supprimées.<br />

De fait, le secteur éducatif public<br />

ne s’est pas donné les moyens d’assurer<br />

la scolarisation de tous les enfants<br />

d’obligation scolaire entre 5 et 14 ans,<br />

ni l’accès au secondaire pour les enfants<br />

de 15 à 17 ans. Le décalage est<br />

flagrant entre les intentions contenues<br />

dans la Loi et la réalité de son application<br />

par le Ministère.<br />

Une réponse libérale<br />

d’application de deux ans, prolongeables<br />

indéfiniment, pendant lesquels<br />

les personnels fonctionnaires peuvent<br />

être licenciés et les services transférés<br />

au privé.<br />

Les décrets en question prévoient<br />

la création d’une Commission Spéciale<br />

pour la Transformation du Système<br />

National de l’Éducation et une Commission<br />

Spéciale pour la Transformation<br />

du Système National de la Santé.<br />

Les objectifs sont de transformer totalement<br />

ces deux secteurs, c’est-àdire<br />

de réorganiser l’administration de<br />

la Santé et de l’Éducation, d’élaborer<br />

un nouveau modèle de prestation de<br />

services, d’établir des mécanismes<br />

5 ans. Le privé en a profité pour s’implanter<br />

dans le secteur pré-scolaire,<br />

par l’intermédiaire d’une fondation, la<br />

FICOSHA qui agit en partenariat avec<br />

d’autres grands groupes nord-américains.<br />

L’école privée entre en compétition<br />

avec l’école publique quant à la<br />

gratuité. D’abord parce que le Public<br />

ne respecte pas cette gratuité et ensuite<br />

parce que le Privé implante des<br />

écoles à coûts très accessibles dans les<br />

quartiers populaires des grandes villes<br />

comme Tegucigalpa et San Pedro Sula.<br />

La fracture entre privé et public va<br />

s’accentuer au niveau de l’école élémentaire<br />

mais aussi dans l’enseigne-<br />

Rencontre entre le Président autoproclamé Juan Orlando Hernández,<br />

soutenu par les États-Unis d’Amérique et le vice-président américain Mike<br />

Pence.<br />

objectifs sont de défendre l’école publique,<br />

laïque et de qualité, participer<br />

à la recherche de solutions, coopérer<br />

avec l’État pour améliorer et démocratiser<br />

l’éducation nationale. Il s’agit du<br />

Colegio Profesional Superación Magisterial<br />

Hondureño.<br />

En 2017 il tire la sonnette<br />

d’alarme lors d’une conférence de<br />

presse, dénonçant les manquements<br />

nents. En Europe les recommandations<br />

de l’OCDE en matière de services<br />

publics vont dans le sens d’une<br />

ouverture au secteur privé, avec les<br />

valeurs de rentabilité propres à ce secteur.<br />

Les États sont sommés de faire<br />

des réformes structurelles, en particulier<br />

dans les secteurs de la santé et<br />

de l’Éducation, dont les budgets sont<br />

élevés, par l’importance de la masse<br />

Des médecins de San Pedro Sula manifestant dans les rues.<br />

La seule réponse de l’État à ces critiques<br />

et aux manifestations qui commencent<br />

le 26 avril est la promulgation<br />

le 30 avril <strong>2019</strong> de deux décrets<br />

: PCM 026-2018 et PCM 027-2018.<br />

C’est une procédure d’urgence qui<br />

évite le débat au Congrès puisque les<br />

décrets émanent directement de la<br />

Présidence du Conseil des Ministres.<br />

C’est une procédure prévue en cas de<br />

guerre, d’épidémie ou….de troubles.<br />

Les décrets d’urgence ont une durée<br />

Non à la privatisation de l’éducation et de la santé<br />

d’articulation et de collaboration avec<br />

la coopération nationale et internationale,<br />

selon les termes officiels.<br />

L’État se désengageant il permet<br />

aussi à d’autres acteurs de prendre la<br />

responsabilité de former la jeunesse<br />

hondurienne : les Départements n’en<br />

ayant pas les moyens, c’est le secteur<br />

privé qui s’engouffre dans la brèche.<br />

Par exemple l’État n’a construit<br />

aucune classe supplémentaire pour<br />

appliquer la scolarisation obligatoire à<br />

salariale. Des outils sont mis en place<br />

pour favoriser la privatisation qui,<br />

de rampante, se généralise: suppression<br />

des concours de recrutement de<br />

la Fonction publique, fermeture des<br />

Grandes Écoles Nationales, contractualisation<br />

des personnels…<br />

Finalement le concept de « service<br />

public » est remplacé peu à peu<br />

par celui de « services au public ».<br />

Note :<br />

1 . Christine Gillard « Migration<br />

de masse au Honduras », Journal Notre<br />

Amérique décembre 2018.<br />

Source : Journal Notre Amérique<br />

n° 44, juin <strong>2019</strong><br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

11


Perspectives<br />

Y-a-t-il une révolution au Vénézuela ?<br />

Par Atilio BORON*<br />

Quelques voyages récents en Espagne<br />

et en Italie m'ont donné l'occasion de<br />

m'entretenir avec de nombreux intellectuels,<br />

universitaires et politiciens<br />

progressistes existant encore dans<br />

ces pays. Après avoir passé en revue<br />

la situation européenne inquiétante<br />

et l'avancée de l'extrême droite, mes<br />

interlocuteurs m'ont demandé de leur<br />

parler de l'actualité latino-américaine,<br />

car, m'ont-ils assuré, ils<br />

avaient du mal à comprendre ce qui<br />

s'y passait. J'ai commencé par passer<br />

en revue l'offensive brutale du gouvernement<br />

de Donald Trump contre<br />

le Venezuela et Cuba ; j'ai poursuivi<br />

en passant en revue l'involution politique<br />

malheureuse subie par l'Argentine<br />

et le Brésil aux mains de Macri<br />

et Bolsonaro et les vents encourageants<br />

de changement qui sont venus<br />

du Mexique ; le caractère central des<br />

prochaines élections présidentielles<br />

qui auront lieu en octobre en Argentine,<br />

en Bolivie et en Uruguay clôturant<br />

ainsi ce premier panorama de<br />

la politique régionale, dénonçant la<br />

perpétuation du terrorisme d'Etat en<br />

Colombie, avec un nombre choquant<br />

d'assassinats de dirigeants politiques<br />

et sociaux qui ont surpris mes interlocuteurs<br />

parce qu'ils étaient presque<br />

totalement ignorés en Europe, ce qui<br />

en dit long sur les médias déjà définitivement<br />

convertis en organes de<br />

propagande de droite et impérialiste.<br />

Lorsque je me suis arrêté pour donner<br />

des informations plus détaillées sur<br />

l'ampleur criminelle de l'agression<br />

perpétrée contre la République bolivarienne<br />

du Venezuela, surgissait,<br />

telle un coup de tonnerre, la question<br />

: " peut-on vraiment parler d'une<br />

révolution au Venezuela ?"<br />

Ma réponse a toujours été oui,<br />

bien qu’il faille la nuancer car<br />

les révolutions - et pas seulement au<br />

Venezuela - sont toujours des processus,<br />

jamais des actes consommés une<br />

bonne fois pour toutes. Impressionné<br />

par une visite à la Chapelle Sixtine<br />

pour contempler, une fois de plus,<br />

l’œuvre géniale de Michel-Ange, il<br />

m’est venu à l’esprit que pour beaucoup<br />

de mes interlocuteurs - et pas<br />

seulement européens - la révolution<br />

est quelque chose comme le peintre<br />

florentin a représenté la création des<br />

hommes ou des étoiles : Dieu, avec<br />

un geste, le sourcil froncé, un doigt<br />

qui montre un lieu et là est l’homme,<br />

là est Jupiter, là est la révolution ! Ce<br />

"créationnisme révolutionnaire" soutenu<br />

avec une ardeur religieuse même<br />

par les athées - qui à la place de Dieu<br />

installent l’Histoire avec un H majuscule,<br />

bien hégelienne - contraste avec<br />

l’analyse marxiste des révolutions qui<br />

à partir de Marx, Engels et Lénine<br />

ont toujours été interprétées comme<br />

des processus et jamais comme des<br />

éclairs divins qui, un jour tranquille,<br />

tournent irrémédiablement une page<br />

de l’histoire. Poursuivant l’analogie<br />

inspirée par la Chapelle Sixtine, on<br />

pourrait dire que contre le "créationnisme<br />

révolutionnaire", expression<br />

d’un idéalisme résiduel profondément<br />

anti-matérialiste, s’impose le "darwinisme<br />

révolutionnaire", c’est-à-dire<br />

une révolution conçue comme un processus<br />

continu et évolutif de changements<br />

et réformes économiques,<br />

sociaux, culturels et politiques qui<br />

aboutit à la création d’un nouveau<br />

type historique de société. En d’autres<br />

termes, la révolution est une<br />

longue construction dans le temps,<br />

où la lutte de classe est exacerbée<br />

jusqu’à l’inimaginable. Un processus<br />

qui remet en cause le déterminisme<br />

triomphaliste des "créationnistes" et<br />

qui a toujours une fin ouverte, car<br />

chaque révolution porte en son sein<br />

les germes de la contre-révolution,<br />

qui ne peut être neutralisée que par la<br />

conscience et l’organisation des forces<br />

révolutionnaires. Ce serait la conception<br />

séculière et darwinienne - c’està-dire<br />

marxiste - de la révolution, et<br />

non théologique. Et ce n’est pas trop,<br />

anticipant mes critiques habituels, de<br />

se rappeler que ce n’est pas par hasard<br />

que Marx a dédié le premier volume<br />

de Capital à Charles Darwin.<br />

Les révolutions sociales sont<br />

donc des processus accélérés de<br />

changement dans la structure et aussi,<br />

ne l’oublions pas, dans la superstructure<br />

culturelle et politique des sociétés.<br />

Des processus difficiles, jamais<br />

linéaires, toujours soumis à d’énormes<br />

pressions et devant faire face à d’immenses<br />

obstacles de la part des forces<br />

intérieures mais surtout de l’impérialisme<br />

américain, gardien suprême de<br />

l’ordre capitaliste international. Cela<br />

s’est produit avec la Grande Révolution<br />

d’Octobre puis avec les révolutions en<br />

Chine, au Vietnam, à Cuba, au Nicaragua,<br />

en Afrique du Sud, en Indonésie,<br />

en Corée. L’image vulgarisée, malheureusement<br />

dominante dans une grande<br />

partie des militants et de l’intellectualité<br />

de la gauche, d’une révolution<br />

comme une flèche s’élevant en ligne<br />

droite vers le ciel du socialisme est<br />

d’une grande beauté poétique mais n’a<br />

rien à voir avec la réalité. Les révolutions<br />

sont des processus dans lesquels<br />

les confrontations sociales acquièrent<br />

une brutalité singulière parce que les<br />

classes et les institutions qui défendent<br />

l’ordre ancien font feu de tout bois pour<br />

avorter ou noyer dans leur berceau<br />

les sujets sociaux porteurs de la nouvelle<br />

société. La violence est imposée<br />

par ceux qui défendent un ordre social<br />

fondamentalement injuste et non<br />

par ceux qui luttent pour se libérer de<br />

leurs chaînes. Nous le constatons aujourd’hui<br />

au Venezuela, à Cuba et dans<br />

tant d’autres pays de Notre Amérique.<br />

Cela dit, quelle a été ma réponse<br />

à mes interlocuteurs ? Oui, il y a une<br />

révolution en cours au Venezuela et<br />

la meilleure preuve en est que les<br />

forces de la contre-révolution se sont<br />

déchaînées dans ce pays avec une<br />

intensité inhabituelle. Une véritable<br />

tempête d’agressions et d’attaques de<br />

toutes sortes, qui ne peut être comprise<br />

que comme la réponse dialectique à<br />

la présence d’une révolution dans le<br />

processus de construction, avec ses<br />

contradictions inévitables. C’est pourquoi<br />

un test infaillible pour savoir si<br />

un processus révolutionnaire est en<br />

cours dans un pays est fourni par l’existence<br />

de la contre-révolution, c’est-àdire<br />

d’une attaque, ouverte ou cachée,<br />

plus ou moins violente selon les cas,<br />

destinée à détruire un processus que<br />

certains "docteurs ès révolution" considèrent<br />

inoffensif, réformiste ou même<br />

pas. Mais les sujets de la contre-révolution<br />

et de l’impérialisme, comme leur<br />

grand chef d’orchestre, ne commettent<br />

pas de telles erreurs grossières et avec<br />

un certain instinct ils essaient par tous<br />

les moyens de mettre un terme à ce<br />

processus car ils savent très bien que,<br />

une fois franchie une mince ligne sans<br />

retour, le rétablissement de l’ancien<br />

ordre avec ses exactions, privilèges et<br />

prérogatives serait impossible. Ils ont<br />

appris de ce qui s’est passé à Cuba et<br />

ils ne veulent pas prendre le moindre<br />

risque. La révolution est-elle toujours<br />

inachevée au Venezuela ? Sans<br />

aucun doute. Elle fait face à des défis<br />

très sérieux en raison des pressions de<br />

l’impérialisme et de ses propres faiblesses,<br />

du cancer de la corruption ou de<br />

certaines politiques gouvernementales<br />

mal conçues et mal exécutées ? Sans<br />

aucun doute. Mais c’est un processus<br />

révolutionnaire qui tend vers une fin<br />

inacceptable pour la droite et l’impérialisme,<br />

et c’est pourquoi il est combattu<br />

avec fureur.<br />

En Colombie, par contre, les<br />

forces de la contre-révolution agissent<br />

de concert avec le gouvernement<br />

pour tenter d’écraser la révolution<br />

naissante qui frémit de l’autre côté de<br />

la frontière. Ces forces visent-elles à<br />

renverser les gouvernements du Honduras,<br />

du Guatemala, du Pérou, du<br />

Chili, de l’Argentine, du Brésil ? Non,<br />

parce que dans ces pays il n’y a pas<br />

de gouvernements révolutionnaires et<br />

donc l’empire et ses pions ne ménagent<br />

pas leurs efforts pour soutenir ces gouvernements<br />

lamentables. Ils attaquent<br />

le Venezuela ?. Oui, et aussi durement<br />

que possible, en appliquant chacune<br />

des recettes des guerres de cinquième<br />

génération, parce qu’ils savent qu’une<br />

révolution s’y déroule. Et pourquoi<br />

tant de colère contre le gouvernement<br />

de Nicolas Maduro ? Facile : parce que<br />

le Venezuela possède la plus grande<br />

réserve de pétrole de la planète et est,<br />

avec le Mexique, l’un des deux pays<br />

les plus importants au monde pour les<br />

Etats-Unis, même si ses diplomates,<br />

son académie et ses "paniaguados" des<br />

médias rejettent avec moquerie cet argument.<br />

C’est fatigant de les combattre<br />

parce que ces gens remplissent simplement<br />

le rôle qui leur est assigné et pour<br />

lequel ils sont généreusement récompensés.<br />

Le Venezuela a plus de pétrole<br />

que l’Arabie Saoudite, et beaucoup<br />

plus d’eau, de minéraux stratégiques<br />

et de biodiversité. Et tout cela à trois<br />

ou quatre jours de navigation des ports<br />

américains. Et le Mexique a aussi du<br />

pétrole, de l’eau (surtout au Chiapas),<br />

de grandes réserves de minéraux<br />

stratégiques et, comme si cela ne suffisait<br />

pas, c’est un pays frontalier avec<br />

les États-Unis. Un empire qui se croit<br />

imprenable parce qu’il est protégé par<br />

deux grands océans mais qui se sent<br />

vulnérable par le sud, où une longue<br />

frontière de 3169 kilomètres est son<br />

talon d’Achille irrémédiable qui le place<br />

face à une Amérique latine en perpétuelle<br />

fermentation politique en quête de<br />

sa seconde et définitive indépendance.<br />

D’où l’importance absolument exceptionnelle<br />

que revêtent ces deux pays,<br />

une question qui est incompréhensiblement<br />

sous-estimée, même par la<br />

gauche. Et Cuba ? Comment expliquer<br />

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les plus de soixante ans de harcèlement<br />

contre cette île rebelle héroïque ?<br />

Parce que depuis 1783, John Adams,<br />

deuxième président des Etats-Unis, affirmait<br />

dans une lettre de Londres (où il<br />

avait été envoyé pour rétablir des liens<br />

commerciaux avec le Royaume-Uni)<br />

qu’étant donné le grand nombre de<br />

colonies que la Couronne britannique<br />

possédait dans les Caraïbes, Cuba devait<br />

être annexée sans plus attendre<br />

afin de contrôler la porte d’entrée au<br />

bassin des Caraïbes. Cuba, enclave<br />

géopolitique exceptionnelle, est une<br />

vieille et maladive obsession américaine<br />

qui commence bien avant le triomphe<br />

de la Révolution cubaine.<br />

Mais l’offensive contre-révolutionnaire<br />

ne s’arrête pas dans les trois<br />

pays mentionnés ci-dessus. C’est aussi<br />

contre le gouvernement d’Evo Morales<br />

en Bolivie, qui a réalisé une prodigieuse<br />

transformation économique, sociale,<br />

culturelle et politique, faisant de<br />

l’un des trois pays les plus pauvres de<br />

l’hémisphère occidental (avec Haïti et<br />

le Nicaragua) l’un des plus prospères<br />

de la région, selon des organisations<br />

comme la CEPAL, la Banque mondiale<br />

et la presse financière mondiale.<br />

Il a repris le contrôle de ses richesses<br />

naturelles, a sorti des millions de personnes<br />

de l’extrême pauvreté et il l’a<br />

fait avec Evo Morales, membre d’un de<br />

ces groupes ethniques autochtones qui<br />

est devenu président, un exploit historique<br />

sans pareil dans cette partie du<br />

monde. Et le Nicaragua est aussi dans<br />

la ligne de mire, parce que peu importe<br />

le nombre de défauts ou d’erreurs que<br />

peut avoir la révolution sandiniste, la<br />

simple présence d’un gouvernement<br />

qui ne veut pas s’agenouiller devant<br />

le Caligula américain (comme le font<br />

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est plus que suffisante pour déchaîner<br />

les furies de l’enfer contre son gouvernement.<br />

Et, en outre, il y a la question<br />

cruciale - en termes géopolitiques - du<br />

nouveau canal inter-océanique que les<br />

Chinois pourraient construire et qui<br />

constitue un véritable crachat sur le<br />

visage de ceux qui se sont emparés à<br />

nouveau du canal de Panama et l’ont<br />

saturé, une fois encore, de bases militaires<br />

prêtes à semer la mort et la destruction<br />

dans nos pays.<br />

Je termine en rappelant une<br />

phrase sage de Fidel quand il a dit que<br />

" la principale erreur que nous avons<br />

faite à Cuba a été de croire qu’il y avait<br />

quelqu’un qui savait comment faire<br />

Certes, il y a une révolution en cours au Venezuela<br />

une révolution ". Il n’y a pas de manuel<br />

ou de livre de recettes. Il s’agit de<br />

processus continus. Il est nécessaire de<br />

fixer nos regards non seulement sur le<br />

moment présent, sur la foudre déconcertante<br />

de la situation qui accable aujourd’hui<br />

le Venezuela, mais aussi de<br />

visualiser la direction du mouvement<br />

historique et de prendre en compte<br />

toutes ses contradictions. Ce faisant, il<br />

ne fait aucun doute que le Venezuela<br />

est au milieu d’un processus révolutionnaire<br />

convulsé qui, espérons-le,<br />

et "pour le bien de tous", comme l’a<br />

dit Martí, finira par l’emporter sur les<br />

forces de l’empire et la réaction. Notre<br />

Amérique a besoin de cette victoire.<br />

Tout effort pour faciliter un résultat<br />

aussi heureux sera bienvenu.<br />

*Atilio BORON. Sociologue argentin.<br />

Détenteur d’un doctorat en sociologie<br />

à Harvard University.<br />

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<strong>12</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Perspectives<br />

Notre Mémoire se souvient!<br />

Nzinga, la plus grande résistante contre la traite européenne<br />

1581 – 1663<br />

Par Frantz Latour<br />

C<br />

’est en 1581 que naît Nzinga,<br />

fille de Ngola Mbandi, à la tête du<br />

royaume de Ndongo. Elle est témoin<br />

de la résistance de son père devant le<br />

colonisateur portugais. Elle l’accompagne<br />

souvent lors de ses randonnées<br />

militaires. La puissance de feu des<br />

Européens force Mbandi à reculer de<br />

façon inexorable. A la mort du père,<br />

le fils, Prince Mbandi, prend la relève.<br />

Il lance une série d’attaques contre les<br />

Portugais, mais il est systématiquement<br />

vaincu. Le conseil des sages<br />

recommande des négociations et un<br />

traité de paix. A l’âge de 41 ans, en<br />

1527, Nzinga sera mandatée pour le<br />

faire.<br />

Elle se rend à Luanda où<br />

elle rencontre le gouverneur pour<br />

discuter des modalités du traité. Elle<br />

obtient le retrait des occupants de la<br />

localité d’Anbaca ; Ndongo est exempté<br />

de payer un tribut au gouvernorat.<br />

Nzinga profite de son séjour<br />

pour bien observer l’organisation<br />

administrative et militaire des Portugais.<br />

Quelques mois après, pourtant,<br />

à la manière de tous les colonisateurs,<br />

le gouverneur refuse de respecter les<br />

accords. Après neutralisation de son<br />

frère, le prince Mbandi, Nzinga prend<br />

les pleins pouvoirs sous le nom de<br />

Reina Ngola Mbandi Nzinga Bandi (la<br />

reine dont la flèche atteint toujours le<br />

but).<br />

Elle mène ses troupes,<br />

harcèle les Portugais utilisant des<br />

méthodes de guérilla. Charismatique,<br />

elle harangue ses soldats et conquiert<br />

le royaume de Matamba où elle installe<br />

sa capitale. Elle crée de larges<br />

réseaux qui infiltrent les lignes ennemies.<br />

Ceux-là lui apportent, armes,<br />

munitions, informations qui l’aident à<br />

enrichir son art de la guerre.<br />

Nzinga, la plus grande résistante<br />

contre la traite européenne en<br />

Afrique<br />

Elle en appelle aux Africains<br />

servant dans les rangs des Portugais,<br />

en appellent à leur conscience<br />

patriotique, noue des liens avec les<br />

royaumes voisins pour combattre les<br />

Européens et en finir avec la mise en<br />

esclavage de son peuple.<br />

A l’âge de 66 ans, elle affronte<br />

20 000 soldats de l’armée<br />

coloniale portugaise à la bataille de<br />

Senga. Elle profite de conflits entre<br />

les Hollandais et les Portugais pour<br />

le contrôle de la traite négrière. Elle<br />

s’allie aux premiers. Des bataillons<br />

entiers de Hollandais passent sous<br />

son commandement. Ainsi, elle peut<br />

s’emparer du port de Luanda. A l’âge<br />

de 66 ans, elle bat les Portugais à la<br />

bataille d’Ilamba.<br />

A 73 ans, encore vigoureuse,<br />

l’arme au poing, elle s’en va<br />

par monts et vaux, forêts et savanes<br />

récupérant les Africains qui se battent<br />

sous drapeau portugais. Une partie<br />

de sa tactique consistait à s’attaquer<br />

aux Européens durant les saisons<br />

paludéennes pendant lesquelles les<br />

Portugais peu habitués aux rigueurs<br />

de l’infection par les trois ou quatre<br />

types de Plasmodium, étaient peu<br />

portés à se battre. Les Portugais las<br />

des pratiques de guérilla menées par<br />

Nzinga finissent par négocier, reconnaissant<br />

l’indépendance de Matamba<br />

et d’une partie de Ndongo. Nzinga est<br />

alors âgée de 76 ans.<br />

Nzinga s’éteint en 1663 à<br />

86 ans, après une vie dédiée à une<br />

longue lutte pour la libération des<br />

peuples d’Angola. Ndongo sera reconquis<br />

seulement 8 ans après la<br />

mort de Nzinga. L’esclavage sous différentes<br />

formes sera maintenu par les<br />

Portugais jusqu’en 1975, année de<br />

l’indépendance de l’Angola.<br />

Nzinga est considérée comme<br />

la mère de l’Angola. Elle repose en<br />

paix, protégée par la reconnaissance<br />

et l’amour du peuple angolais et des<br />

peuples africains.<br />

Il y a 100 ans, la fondation de la IIIe Internationale !<br />

Par Jules Legendre<br />

Il y a un siècle, en mars 1919, la IIIe<br />

Internationale (l’Internationale Communiste,<br />

IC) tenait son premier Congrès<br />

à Moscou. Ses dirigeants – dont Lénine<br />

et Trotsky – la concevaient comme « le<br />

Parti mondial de la révolution socialiste<br />

». Au cours des quatre premières<br />

années de son existence, c’est-à-dire<br />

avant le début de sa dégénérescence<br />

stalinienne, l’IC accomplit un travail<br />

considérable et publia des documents<br />

qui, un siècle plus tard, n’ont rien perdu<br />

de leur pertinence. Revenons sur<br />

son histoire – et ses leçons toujours<br />

vivantes.<br />

Zimmerwald, Berlin et Moscou<br />

Lorsque la guerre mondiale éclate en<br />

août 1914, la IIe Internationale – l’Internationale<br />

Socialiste, fondée en 1889<br />

– est présente en Amérique du Nord et<br />

dans la plupart des pays d’Europe. Mais<br />

la grande majorité de ses dirigeants<br />

trahissent leurs engagements internationalistes<br />

et, dans la grande boucherie<br />

impérialiste, se rangent aux côtés<br />

de leurs bourgeoisies respectives. La<br />

vague patriotique et militariste emporte<br />

tout. Seule une poignée d’organisations<br />

et de militants – dont le parti bolchevik<br />

russe – restent fidèles au marxisme<br />

et à l’internationalisme. En septembre<br />

1915, ils se réunissent à Zimmerwald,<br />

en Suisse, pour proclamer leur opposition<br />

à la guerre impérialiste.<br />

Deux ans plus tard, en octobre<br />

1917, les bolcheviks prennent le<br />

pouvoir en Russie. Cette révolution<br />

donne une énorme impulsion au mouvement<br />

vers une IIIe Internationale.<br />

Dès le début de la guerre, les bolcheviks<br />

avaient constaté la faillite de la IIe<br />

Internationale et appelé à la création<br />

d’une nouvelle Internationale.<br />

Comme l’expliquait Lénine, la<br />

longue phase d’expansion du capitalisme,<br />

dans les décennies précédant la<br />

guerre, avait favorisé la dégénérescence<br />

réformiste et nationaliste des<br />

dirigeants de la IIe Internationale, qui<br />

s’étaient habitués à la routine du travail<br />

parlementaire et syndical. Ayant atteint<br />

un point de rupture en 1914, cette évolution<br />

imposait aux révolutionnaires<br />

de rompre consciemment avec les réformistes<br />

pour défendre les idées et les<br />

méthodes révolutionnaires. Dans la<br />

foulée d’Octobre 1917, des Partis Communistes<br />

se réclamant de la Révolution<br />

russe commencent à se constituer en<br />

Allemagne, en Hongrie, aux Pays-Bas,<br />

en Pologne et ailleurs. Dans le même<br />

temps, des fractions communistes importantes<br />

émergent dans les Partis Socialistes,<br />

notamment en France et en<br />

Italie.<br />

Les bolcheviks ne veulent pas<br />

perdre de temps. Ils décident de convoquer<br />

une Conférence de fondation de la<br />

nouvelle Internationale. De leur côté,<br />

les communistes allemands (dirigés<br />

par Rosa Luxemburg et ses camarades<br />

spartakistes) sont convaincus de la nécessité<br />

d’une nouvelle Internationale,<br />

mais jugent qu’il est encore trop tôt<br />

pour la créer formellement. Ils pensent<br />

qu’il vaut mieux attendre que le communisme<br />

se dote d’organisations de<br />

masse, dans plusieurs pays, avant de<br />

Trotsky et Lénine<br />

proclamer la nouvelle Internationale.<br />

Pour faire une concession aux communistes<br />

allemands, les bolcheviks proposent<br />

donc que la première réunion,<br />

prévue pour mars 1919, ne soit qu’une<br />

« Conférence préparatoire », et non un<br />

véritable Congrès de fondation.<br />

Le 2 mars 1919, 51 délégués<br />

représentant des partis et des groupes<br />

(souvent petits) de 22 pays se retrouvent<br />

à Moscou. La plupart ont dû<br />

franchir de sérieux obstacles pour se<br />

rendre en Russie, toujours soumise<br />

au blocus et à l’agression militaire<br />

des puissances impérialistes. Plusieurs<br />

délégués ont dû faire le trajet clandestinement<br />

; d’autres ont été arrêtés en<br />

route et ne peuvent assister à la Conférence.<br />

L’enthousiasme est tel, pendant<br />

la Conférence, qu’un délégué autrichien<br />

propose qu’elle se transforme en Congrès<br />

fondateur. Les délégués l’approuvent<br />

presque tous. Seule la délégation<br />

allemande s’abstient, par fidélité à<br />

sa position initiale. Mais en réalité,<br />

elle-même est saisie par l’état d’esprit<br />

général et convaincue par les arguments<br />

des bolcheviks. La IIIe Internationale<br />

est née.<br />

Une Internationale de masse<br />

Son premier Congrès ne dure que quatre<br />

jours. Il a surtout pour but de proclamer<br />

l’existence de l’Internationale, formuler<br />

ses principes fondamentaux et appeler<br />

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les travailleurs à préparer la révolution.<br />

Son impact sur le mouvement ouvrier<br />

mondial est immédiat et puissant – ce<br />

qui, au passage, valide la décision de<br />

proclamer l’Internationale sans tarder.<br />

La Révolution russe a une telle influence<br />

que même des partis réformistes et<br />

des organisations anarchistes (comme<br />

la CNT en Espagne) se tournent vers la<br />

nouvelle Internationale. En l’espace de<br />

deux ans, l’IC s’étend à tous les continents<br />

et regroupe non seulement de petites<br />

organisations communistes, mais<br />

aussi des partis de masse.<br />

En France, le Congrès de Tours,<br />

en décembre 1920, voit la majorité de<br />

l’ancienne SFIO (socialiste) se rallier<br />

à l’IC et constituer un Parti Communiste<br />

de plus de 100 000 membres.<br />

En Allemagne, la majorité du Parti<br />

social-démocrate indépendant fait le<br />

même choix et fusionne avec le petit<br />

Parti Communiste créé en 1918 par<br />

Rosa Luxemburg (avant son assassinat),<br />

donnant ainsi naissance à un Parti<br />

Communiste de plusieurs centaines<br />

de milliers de membres.<br />

Ce succès de l’IC présente un<br />

danger : entraînés par le courant,<br />

suite à la page(19)<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Perspectives<br />

L’accès à l’eau potable est un<br />

droit humain, alors pourquoi la<br />

Palestine est-elle une exception ?<br />

« Si la gauche ne perçoit pas la gravité<br />

du moment que vit le Brésil, elle sera<br />

écrasée par l’histoire »<br />

Les forces israéliennes ont confisqué des compteurs d'eau dans la<br />

vallée du Jourdain - Photo: Activestills.org<br />

Par Ramzy Baroud<br />

L<br />

’accès libre à l’eau potable est un<br />

droit humain fondamental. Il ne<br />

s’agit pas seulement d’une affirmation<br />

de bon sens, mais aussi d’un<br />

engagement juridique contraignant,<br />

inscrit dans le droit international. En<br />

novembre 2002, le Comité des droits<br />

économiques, sociaux et culturels<br />

de l’ONU a adopté l’ « Observation<br />

générale n° 15 » concernant le droit à<br />

l’eau : « Le droit à l’eau est indispensable<br />

pour mener une vie digne. Il est<br />

une condition préalable à la réalisation<br />

des autres droits de l’homme. » (Article<br />

11)<br />

Le débat sur l’eau en tant que<br />

droit de l’homme a culminé des années<br />

plus tard avec la résolution 64/292 de<br />

l’Assemblée générale des Nations Unies<br />

du 28 juillet 2010. Explicitement, elle «<br />

Reconnaît que le droit à l’eau potable,<br />

propre et salubre et à l’assainissement<br />

est un droit fondamental, essentiel à la<br />

pleine jouissance de la vie et à l’exercice<br />

de tous les droits de l’homme. »<br />

C’est tout à fait logique. Il n’y a<br />

pas de vie sans eau. Cependant, comme<br />

tous les autres droits de l’homme,<br />

il semble que les Palestiniens se voient<br />

refuser ce droit également.<br />

Il y a une crise de l’eau qui affecte<br />

le monde entier, et elle est plus prononcée<br />

au Moyen-Orient. Les sécheresses<br />

liées au changement climatique, les<br />

précipitations imprévisibles, l’absence<br />

de planification centralisée, les conflits<br />

militaires et bien d’autres facteurs ont<br />

entraîné une insécurité sans précédent<br />

en matière d’eau.<br />

La situation est toutefois encore<br />

plus compliquée en Palestine, où la crise<br />

de l’eau est directement liée au contexte<br />

politique plus général de l’occupation<br />

israélienne : apartheid, colonies juives<br />

illégales, siège et guerre. Si l’aspect militaire<br />

de l’occupation israélienne a fait<br />

l’objet à juste titre de beaucoup d’attention,<br />

les politiques coloniales de l’État<br />

en matière d’eau en reçoivent beaucoup<br />

moins, mais elles constituent un problème<br />

urgent et critique.<br />

En effet, la maîtrise totale de<br />

l’eau a été l’une des premières politiques<br />

adoptées par Israël après la mise<br />

en place du régime militaire suite à l’occupation<br />

de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie<br />

et de la Bande de Gaza en juin<br />

1967. Les politiques discriminatoires<br />

d’Israël – l’utilisation et l’abus qu’il fait<br />

des ressources en eau palestiniennes –<br />

peuvent être qualifiées d’ « apartheid de<br />

l’eau ».<br />

La consommation excessive<br />

d’eau par Israël, l’utilisation erratique<br />

des barrages et le déni du droit des Palestiniens<br />

à leur propre eau ou le creusement<br />

de nouveaux puits ont tous eu<br />

Par Rachel Knaebel<br />

Voilà six mois que le Brésil est<br />

gouverné par un président d’extrême<br />

droite, Jair Bolsonaro.<br />

Après avoir libéralisé le port<br />

d’armes, il s’attaque aux universités<br />

publiques en coupant massivement<br />

leurs budgets et s’apprête<br />

à démanteler le système de<br />

retraites par répartition. Comment<br />

résistent les mouvements<br />

sociaux ? La gauche brésilienne<br />

peut-elle rebondir et incarner<br />

un nouveau projet d’émancipation<br />

? Entretien avec la députée<br />

Manuela D’Avila, qui a été candidate<br />

à la vice-présidence lors<br />

de l’élection présidentielle aux<br />

côtés de Fernando Haddad, battu<br />

par Bolsonaro, que Basta a<br />

rencontrée lors de sa visite à<br />

Paris !<br />

Basta ! : Ce 5 juin à Paris, le<br />

ministère de l’Économie a accueilli<br />

un forum économique franco-brésilien,<br />

avec des représentants<br />

du patronat brésilien, un<br />

membre du gouvernement de<br />

Bolsonaro et le patronat français,<br />

pour parler des privatisations en<br />

cours au Brésil. Quel est le rôle<br />

des économies et des dirigeants<br />

des pays européens dans ce moment<br />

politique dramatique que le<br />

Brésil est en train de vivre ?<br />

Manuela D’Avila [1] :<br />

Bolsonaro s’est résigné à ce que<br />

le Brésil occupe le rôle d’une<br />

nouvelle colonie. C’est son projet,<br />

et un problème grave pour<br />

le Brésil. Il faut que les gens sachent<br />

que le gouvernement de<br />

des conséquences environnementales<br />

considérables et peut-être irréversibles.<br />

Ils ont fondamentalement modifié tout<br />

l’écosystème aquatique.<br />

En Cisjordanie, Israël utilise l’eau<br />

pour cimenter la dépendance palestinienne<br />

actuelle vis-à-vis de l’occupation.<br />

Il utilise une forme cruelle de dépendance<br />

économique pour maintenir les<br />

Palestiniens dans un état de sujétion et<br />

de subordination. Ce modèle est soutenu<br />

par le biais du contrôle des frontières,<br />

des postes de contrôle militaires,<br />

de la perception des taxes, des fermetures,<br />

des couvre-feux militaires et du<br />

refus d’accorder des permis de construire.<br />

La dépendance à l’égard de l’eau est<br />

un élément central de cette stratégie.<br />

L' »Accord intérimaire sur la Cisjordanie<br />

et la Bande de Gaza », connu<br />

sous le nom d’Accord d’Oslo II, signé<br />

à Taba (Égypte) en septembre 1995, a<br />

cristallisé l’injustice d’Oslo I, signé en<br />

septembre 1993. Plus de 71 % de l’eau<br />

de l’aquifère palestinien ont été mis à<br />

la disposition d’Israël, et seulement 17<br />

% ont été alloués à l’usage palestinien.<br />

Plus épouvantable encore, le<br />

nouvel accord introduisait un mécanisme<br />

qui obligeait les Palestiniens à<br />

acheter à Israël leur propre eau, ce qui<br />

consolidait encore davantage la relation<br />

client-propriétaire entre l’Autorité<br />

palestinienne et l’État occupant.<br />

La compagnie des eaux israélienne<br />

Mekorot, entité publique propriété<br />

à 100% de l’état, abuse de ses privilèges<br />

pour récompenser et punir les Palestiniens<br />

comme bon lui semble. Au<br />

cours de l’été 2016, par exemple, des<br />

communautés palestiniennes entières<br />

en Cisjordanie occupée se sont retrouvées<br />

sans eau parce que l’Autorité palestinienne<br />

n’avait pas payé à Israël des<br />

sommes considérables pour racheter<br />

l’eau prélevée sur les ressources naturelles<br />

palestiniennes.<br />

Déconcertant, n’est-ce pas ? Et<br />

pourtant, nombreux sont ceux qui se<br />

demandent encore pourquoi Oslo n’a<br />

pas réussi à instaurer cette « paix » tant<br />

convoitée.<br />

Regardez les chiffres pour apprécier<br />

à sa juste valeur cet apartheid de<br />

l’eau : Les Palestiniens de Cisjordanie<br />

utilisent environ 72 litres d’eau par personne<br />

et par jour, contre 240-300 litres<br />

pour les Israéliens. La responsabilité<br />

politique d’une répartition aussi inégale<br />

des ressources en eau disponibles peut<br />

être attribuée à la fois à la cruelle occupation<br />

israélienne et à la vision à court<br />

terme des dirigeants palestiniens.<br />

La situation à Gaza est pire encore.<br />

Le territoire sera officiellement «<br />

inhabitable » d’ici 2020, selon un rapport<br />

de l’ONU. C’est l’année prochaine.<br />

La principale raison de cette tragique<br />

prédiction est la crise de l’eau à Gaza.<br />

Selon une étude menée par l’organisation<br />

caritative internationale<br />

Oxfam, « moins de quatre pour cent de<br />

l’eau douce [à Gaza] est potable et la<br />

mer environnante est polluée par les<br />

eaux usées ». Les chercheurs d’Oxfam<br />

ont conclu que l’augmentation spectaculaire<br />

des problèmes rénaux dans<br />

la Bande de Gaza est dangereusement<br />

liée à la pollution de l’eau. Les crises<br />

de l’eau et de l’assainissement à Gaza<br />

s’aggravent tandis que les fermetures<br />

fréquentes de la seule centrale électrique<br />

de l’enclave qui fonctionne éliminent<br />

tout espoir de remède.<br />

La RAND Corporation dont le<br />

siège est aux États-Unis a trouvé qu’un<br />

quart de toutes les maladies dans la<br />

Bande de Gaza assiégée sont transmises<br />

par l’eau. Les estimations de la<br />

RAND ne sont pas moins tragiques. Elle<br />

signale que, selon les normes de l’Organisation<br />

mondiale de la santé (OMS),<br />

97% de l’eau de Gaza est impropre à<br />

la consommation humaine. En termes<br />

de souffrance humaine, cette réalité ne<br />

peut être qualifiée que d’effroyable.<br />

Les hôpitaux de la Bande de Gaza<br />

tentent de lutter contre l’épidémie massive<br />

de maladies causées par l’eau insalubre<br />

alors qu’ils sont sous-équipés,<br />

victimes de coupures d’électricité et ne<br />

disposent pas eux-mêmes d’eau potable.<br />

« L’eau est souvent indisponible à<br />

Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza<br />

« , poursuit le rapport de la RAND. «<br />

Même lorsqu’elle est disponible, les<br />

médecins et les infirmier.e.s sont incapables<br />

de se stériliser les mains pour<br />

pratiquer des interventions chirurgicales<br />

à cause de la qualité de l’eau. »<br />

La députée Manuela D’Avila, qui a<br />

été candidate à la vice-présidence<br />

lors des dernières élections<br />

présidentielles<br />

Bolsonaro ne respecte pas les<br />

droits humains, incite à leur violation,<br />

et milite même pour leur<br />

disparition. C’est quelque chose<br />

que tout dirigeant européen doit<br />

prendre en compte dans les relations<br />

qu’il entretient avec le gouvernement<br />

brésilien.<br />

Manifestation étudiante contre les coupes budgétaires massives dans les<br />

universités publiques, le 30 mai, à Rio de Janeiro /<br />

Selon Circle of Blue, plateforme<br />

de médias environnementaux, sur les<br />

2 millions d’habitants de Gaza, seuls<br />

10% ont accès à de l’eau potable. «<br />

Mes enfants tombent malades à cause<br />

de l’eau « , a déclaré à Circle of Blue,<br />

Madlain Al-Najjar, mère de six enfants<br />

vivant dans la Bande de Gaza, « Ils<br />

souffrent de vomissements et de diarrhées.<br />

Souvent, je peux dire que l’eau<br />

n’est pas propre, mais nous n’avons<br />

pas d’autre choix. »<br />

L’hebdomadaire britannique l’Independent<br />

a rendu compte de l’histoire<br />

de Noha Sais, 27 ans, mère de cinq enfants,<br />

qui vit à Gaza. « Au cours de l’été<br />

2017, tous les enfants de Noha tombèrent<br />

soudainement malades, pris de<br />

vomissements incontrôlables et furent<br />

bientôt hospitalisés. Les eaux sales<br />

de la méditerranée qui borde Gaza les<br />

avaient empoisonnés.<br />

« Le plus jeune, Mohamed, gamin<br />

de cinq ans d’habitude en bonne<br />

santé et turbulent, a contracté de la mer<br />

un virus inconnu, qui a pris possession<br />

de son corps et de son cerveau. Trois<br />

jours après la sortie, il est tombé dans<br />

le coma. Une semaine plus tard, il était<br />

mort.<br />

Noha a déclaré au journal que :<br />

« Les médecins ont dit que l’infection<br />

était causée un germe provenant de<br />

l’eau de mer polluée, mais ils n’ont<br />

pas pu déterminer exactement ce que<br />

c’était. Ils m’ont juste dit que même si<br />

mon fils se remettait, il ne serait plus<br />

jamais le même – ce serait un légume. »<br />

De nombreux cas similaires sont<br />

signalés dans tout Gaza, et il n’y a pas<br />

Basta ! : Quelles sont les<br />

mesures législatives les plus inquiétantes<br />

que le gouvernement<br />

a prises depuis six mois au pouvoir<br />

?<br />

Manuela D’Avila : Le<br />

président gouverne par décret. Il<br />

n’a pas fait voter de lois car il ne<br />

considère pas le Congrès comme<br />

nécessaire pour gouverner. Bolsonaro<br />

a par exemple libéralisé<br />

par décret, et presque sans aucune<br />

restriction, le port d’armes,<br />

dans un pays qui compte déjà<br />

62 000 victimes d’homicides par<br />

an, où les discours prônant la violence<br />

politique se renforcent, et<br />

alors qu’une élue de Rio de Janeiro<br />

a été exécutée l’an dernier<br />

[2]. Par décret, il a décidé de<br />

couper 30 % des financements de<br />

toutes les universités publiques.<br />

de fin en vue. La politique de l’eau d’Israël<br />

s’inscrit dans le cadre d’une guerre<br />

beaucoup plus vaste contre le peuple<br />

palestinien, destinée à renforcer son<br />

contrôle colonial.<br />

A en juger par les éléments de<br />

preuve, les sionistes n’ont pas « fait<br />

fleurir le désert », comme le prétend<br />

la propagande israélienne. Depuis son<br />

implantation sur les ruines de plus de<br />

cinq cents villes et villages palestiniens<br />

détruits entre 1947 et 48, Israël a fait<br />

exactement le contraire.<br />

« La Palestine comporte un vaste<br />

potentiel de colonisation que les Arabes<br />

n’ont pas besoin d’exploiter ni ne<br />

sont qualifiés pour le faire « , écrivait en<br />

1937 à son fils Amos, David Ben Gourion,<br />

l’un des pères fondateurs et premier<br />

Premier ministre d’Israël. Cependant,<br />

Israël sioniste n’a pas seulement «<br />

exploité » ce « potentiel de colonisation<br />

» ; il a également soumis la Palestine<br />

historique à une campagne de destruction<br />

cruelle et implacable qui n’a pas<br />

encore cessé.<br />

Il est probable que cela continuera<br />

tant que le sionisme prévaudra en<br />

Israël et en Palestine occupée ; c’est une<br />

idéologie d’exploitation, hégémonique<br />

et raciste. Si l’accès à l’eau potable est<br />

effectivement un droit humain, pourquoi<br />

le monde permet-il à Israël de faire<br />

de la Palestine et de son peuple une exception<br />

?<br />

The Palestine Chronicle<br />

31 mai <strong>2019</strong><br />

Traduction: Chronique de Palestine<br />

– MJB-6 juin <strong>2019</strong><br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Il cherche ainsi à en finir avec<br />

l’éducation publique, et avec la<br />

recherche fondamentale qui, au<br />

Brésil, se mène dans les universités.<br />

Bolsonaro prépare également<br />

une réforme des retraites,<br />

qui marquera la fin de toute perspective<br />

de pensions via le système<br />

public [retraites par répartition,<br />

basées sur les cotisations<br />

des salariés, ndlr], dans un pays<br />

qui compte à l’heure actuelle près<br />

de 14 millions de personnes sans<br />

emploi, des personnes qui n’ont<br />

déjà pas de salaire pour survivre.<br />

Basta ! : Pourrait-il faire<br />

passer la réforme des retraites<br />

par décret ?<br />

Manuela D’Avila : Non.<br />

Mais il pourrait réussir à faire<br />

adopter la réforme par le Congrès.<br />

Il existe au Congrès un<br />

groupe de députés centristes<br />

anti-Bolsonaro, démocratique,<br />

mais libéral économiquement.<br />

C’est un dilemme, car il y a<br />

un agenda qui rapproche les<br />

libéraux et Bolsonaro : l’agenda<br />

économique. De notre côté, nous<br />

voulons nous allier aux libéraux<br />

pour défendre la démocratie et<br />

les droits fondamentaux, mais<br />

il n’est pas sûr que ce combat<br />

soit aussi déterminant pour eux<br />

que l’agenda économique. Nous<br />

verrons ce qu’il en sera avec le<br />

projet de loi anti-crime que veut<br />

faire passer le ministre de la justice<br />

Sergio Moro [le juge qui a<br />

décidé de l’emprisonnement de<br />

Lula, ndlr]. Ce projet va légaliser<br />

et renforcer l’impunité de la<br />

violence policière, qui tue déjà<br />

des milliers de personnes [Entre<br />

2009 et 2016, 21 892 personnes<br />

ont été tuées par des policiers au<br />

Brésil, soit 2700 personnes par<br />

an, ndlr], et vise à faire des organisations<br />

de gauche des organisations<br />

criminelles.<br />

Basta ! : Les syndicats<br />

brésiliens sont-ils affaiblis ?<br />

Quelles sont les forces d’opposition<br />

au gouvernement ?<br />

Manuela D’Avila : Les<br />

syndicats ont déjà été attaqués<br />

sous le gouvernement précédent<br />

de Michel Temer (droite). Il avait<br />

lancé une réforme du droit du<br />

travail, qui a largement précarisé<br />

les salariés, et a retiré des ressources<br />

financières importantes<br />

pour les syndicats en supprimant<br />

la contribution syndicale obligatoire.<br />

Une grève générale, la plus<br />

grande grève des 20 dernières<br />

années, a cependant empêché<br />

la première tentative de réforme<br />

CC Mídia Ninja<br />

des retraites qui avait alors été<br />

initiée.<br />

Aujourd’hui, l’opposition<br />

vient surtout du monde de l’éducation,<br />

avec des manifestations<br />

amples, populaires, qui ne sont<br />

pas organisées par la gauche.<br />

Du point de vue numérique, les<br />

manifestations étudiantes des 15<br />

et 30 mai sont très impressionnantes.<br />

Je n’ai jamais vu un mouvement<br />

étudiant comme celui-ci.<br />

Si les coupes budgétaires annoncées<br />

sont réalisées, des universités<br />

fédérales vont devoir fermer<br />

dans les trois mois qui viennent.<br />

Nous avons démocratisé l’université<br />

au Brésil : nous comptons<br />

deux fois plus d’étudiants<br />

aujourd’hui que lorsque j’étais<br />

moi-même étudiante. Toute une<br />

génération d’étudiants sont les<br />

premiers de leur famille à entrer<br />

à l’université. C’est quelque<br />

chose de très important. Je ne<br />

pense donc pas que ce mouvement<br />

social va s’arrêter.<br />

Basta ! : L’accès à l’éducation,<br />

à la santé, les programmes<br />

sociaux qui ont sorti des centaines<br />

de milliers de familles de<br />

la pauvreté, comme la Bolsa familia...<br />

L’ensemble des politiques<br />

de lutte contre les inégalités<br />

menées par la gauche au pouvoir<br />

entre 2002 et 2016 sont-elles intégralement<br />

menacées par l’extrême<br />

droite ?<br />

Manuela D’Avila : Ce n’est<br />

même plus une menace, c’en<br />

est déjà presque fini de ces programmes.<br />

Le programme Mais<br />

médicos [« plus de médecins »]<br />

pour couvrir médicalement les<br />

zones isolées a été bloqué avec<br />

un argument idéologique. Les<br />

médecins du programme étant<br />

en majorité cubains, et comme,<br />

selon le gouvernement, « Cuba<br />

est une dictature communiste<br />

», les médecins cubains ont été<br />

renvoyés. Mais très peu de médecins<br />

brésiliens acceptent de<br />

travailler dans les communautés<br />

retirées où étaient implantés les<br />

médecins du programme. Le résultat,<br />

c’est que leur départ pourrait<br />

causer 100 000 morts précoces<br />

d’ici 2030, par manque de<br />

couverture médicale [3]<br />

Basta ! : Quelles sont les<br />

possibilités d’actions des partis<br />

de gauche au Parlement ?<br />

Manuela D’Avila : Le<br />

groupe du Parti des travailleurs<br />

[PT, le parti de l’ex président<br />

Lula] est le plus gros groupe politique<br />

à la chambre des députés.<br />

Mais son influence est limitée<br />

à cause du nombre important<br />

de partis représentés. Il ne<br />

représente pas plus de 10 % des<br />

députés. C’est peu. Cela ne signifie<br />

pas pour autant que le gouvernement<br />

dispose d’une large<br />

majorité. De toute façon, Bolsonaro<br />

ne cherche pas le dialogue au<br />

Congrès, il cherche juste à solidifier<br />

sa base. C’est pour cela qu’il<br />

gouverne par décret. Sa base<br />

s’est radicalisée, devient encore<br />

plus violente politiquement. Les<br />

manifestations de partisans de<br />

Bolsonaro, organisées le 26 mai<br />

en soutien à sa politique ont été<br />

moins importantes en nombre<br />

que celles de l’opposition, que les<br />

nôtres. Elles ont cependant réuni<br />

beaucoup de gens, avec une base<br />

avant tout composée des évangélistes<br />

pentecôtistes, les plus<br />

radicalisés des évangélistes.<br />

Basta ! : Que se passe-t-il<br />

au sein de la gauche, pour éviter<br />

de subir de nouvelles défaites ?<br />

Manuela D’Avila : Les<br />

élections municipales auront<br />

lieu l’année prochaine. Ce sera<br />

un espace pour expérimenter<br />

l’union et des transformations.<br />

J’ai beaucoup d’espoir : malgré<br />

les limites au sein des directions<br />

des partis, la population envoie<br />

des messages très clairs qui disent<br />

que c’est la voie à suivre. Qui<br />

ne perçoit pas la gravité du moment<br />

que vit le Brésil sera écrasé<br />

par l’histoire.<br />

Basta ! : En Europe, et en<br />

France, les extrêmes droites continuent<br />

de prospérer. Avez-vous<br />

un conseil pour y faire face ?<br />

Manuela D’Avila : L’extrême<br />

droite au Brésil fait beaucoup<br />

de mal aux Brésiliens, l’extrême<br />

droite européenne fait du<br />

mal au monde entier. Imaginez<br />

une Europe entière dirigée par<br />

des Bolsonaro ! Mais les situations<br />

sont différentes. Vous luttez<br />

en Europe contre une extrême<br />

droite qui veut fermer ses frontières<br />

à d’autres peuples. De notre<br />

côté, nous luttons contre des<br />

personnes qui font allégeance<br />

à d’autres pays et le salut militaire<br />

devant leurs drapeaux [en<br />

référence à l’accueil par Bolsonaro,<br />

fin 2018, du conseiller à<br />

la sécurité nationale de Trump,<br />

John Bolton, quand le président<br />

brésilien, déjà élu, a alors effectué<br />

un salut militaire face au<br />

drapeau étoilé, ndlr] [4].<br />

Basta ! : D’où peut venir<br />

la résistance, la perspective d’un<br />

projet politique prônant l’égalité<br />

?<br />

Manuela D’Avila : Nous<br />

devons observer avec une grande<br />

attention ce qui se passe dans le<br />

monde et quelles sont les voies<br />

de construction des résistances.<br />

Je suis une femme brésilienne.<br />

Dans mon pays, être une femme,<br />

être noir, être indigène, cela signifie<br />

beaucoup de choses. Il est<br />

impossible de dissocier la classe,<br />

le genre et la race. Qui résiste le<br />

plus au Brésil aujourd’hui ? Qui<br />

commence à construire des alternatives<br />

? Ce sont les femmes,<br />

très jeunes souvent.<br />

Les femmes noires sont<br />

les premières à prendre la tête<br />

des résistances. Car ce sont les<br />

premières à être abandonnées<br />

par le pouvoir, les premières<br />

touchées par la diminution des<br />

politiques publiques et par le<br />

renforcement de l’État policier.<br />

Leurs enfants sont ceux qui<br />

sont le plus tués par la police. De<br />

JOBS<br />

l’autre côté, elles luttent aussi<br />

pour être libres. Je suis marxiste,<br />

je suis du Parti communiste du<br />

Brésil, je suis évidemment convaincue<br />

que la résistance passera<br />

par les travailleurs. Mais il s’agit<br />

aussi, et en particulier, de cet<br />

ensemble de travailleurs-là, les<br />

femmes et les femmes noires. Au<br />

Brésil, les travailleuses noires vivent<br />

l’inégalité de manière beaucoup<br />

plus intense que les travailleurs<br />

blancs.<br />

Notes<br />

[1] Manuela D’Avila,<br />

37 ans, a été candidate à la<br />

vice-présidence du Brésil, aux<br />

côtés de Fernando Haddad (Parti<br />

des travailleurs), battu au second<br />

tour par Jair Bolsonaro. Elle<br />

est membre du Parti communiste<br />

brésilien, a été députée fédérale<br />

de 2007 à 2015 et est actuellement<br />

députée de l’État de Rio<br />

Grande do Sul.<br />

[2] Marielle Franco, conseillère<br />

municipale de Rio de Janeiro,<br />

du parti de gauche Psol,<br />

assassinée en pleine rue le 14<br />

mars 2018. L’un des miliciens<br />

soupçonnés d’être lié à son assassinat<br />

est proche d’un des fils<br />

de Jair Bolsonaro.<br />

[3] Voir cet article de la Revista<br />

Forum.<br />

[4] Voir cet article de The<br />

Intercept.<br />

Basta ! 6 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

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Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Suite de la page (3)<br />

transformée en grève, les portes de<br />

nombreuses écoles sont fermées et des<br />

barricades de pneus enflammés ont été<br />

érigées en divers endroits.<br />

En fait les banques, les supermarchés<br />

et les stations de gaz n’ont<br />

pas pu ouvrir leurs portes sauf les<br />

débrouillards qui n’ont pas d’autres<br />

alternatives que de prendre le risque<br />

d’étaler leur marchandise.<br />

Par ailleurs, devant le bâtiment<br />

du Rex Théâtre au Champ de Mars, dès<br />

le vendredi 7 juin la mobilisation a été<br />

entamée par une exposition de photos<br />

de façon à sensibiliser la population<br />

sur l’état des faits et surtout sur le cas<br />

particulier de cet établissement culturel<br />

qui a été totalement endommagé lors<br />

du terrible séisme du <strong>12</strong> janvier 2010.<br />

Sous l’administration de Michel<br />

Martelly/Laurent Lamothe, le second<br />

rapport de la cour supérieure des<br />

comptes a rapporté que rien n’a été<br />

fait sauf pour quelques couches de<br />

peintures qui ont été appliquées sur<br />

les devantures de l’édifice et qui aurait<br />

coûté 5,061,139.92 dollars américains,<br />

ce qui a profondément indigné<br />

les manifestants dont la majorité d’entre<br />

eux vit dans des conditions précaires.<br />

Le seul moyen au peuple de venir<br />

à bout de ce régime de bandits et<br />

de mercenaires est de continuer la mobilisation<br />

!<br />

Suite de la page (8)<br />

pression des différents organismes des<br />

droits humains dans le pays entre autres<br />

: RNDDH, CRESFED, PAJ, SKL,<br />

CE-JILAP, CONHANE et CARDH sur le<br />

Président du Sénat Carl Murat Cantave,<br />

en vue de la levée de l’immunité parlementaire<br />

de l’élu, rien n’a été fait en ce<br />

sens. Or, selon ces organisations, « Le<br />

sénateur de l’Artibonite, Monsieur Garcia<br />

Delva, a été officiellement identifié<br />

par la Commission Justice et Sécurité<br />

publique du Sénat comme un parlementaire<br />

ayant des rapports réguliers<br />

avec l’un des groupes armés les plus<br />

criminels, dirigé par Arnel Joseph ».<br />

Ces organisations ne s’adressent pas<br />

seulement au Président de la haute Assemblée.<br />

Elles s’adressent aussi à l’ensemble<br />

des pouvoirs publics, principalement<br />

au gouvernement pour qu’ils<br />

entreprennent des démarches auprès<br />

du Sénat afin de mettre Garcia Delva<br />

à disposition de la justice afin qu’il<br />

réponde de ses relations avec un chef<br />

de gang recherché par toutes les forces<br />

de l’ordre du pays. Quelle était la nature<br />

des conversations et des échanges<br />

téléphoniques de l’élu avec l’auteur<br />

présumé du massacre de La Saline ? 24<br />

appels en plus de deux semaine ! C’est<br />

beaucoup entre un forcené ardument<br />

recherché, traqué par la police et un<br />

parlementaire qui, de toute évidence,<br />

cherche à protéger le fugitif. Ces organisations<br />

de défense des droits humains<br />

s’insurgent contre la complaisance des<br />

autorités étatiques et judiciaires devant<br />

le comportement des élus qui pactisent<br />

avec des criminels qui font de l’insécurité<br />

dans le pays et dans la région de<br />

Port-au-Prince une arme pour asseoir<br />

et étendre leur pouvoir. Elles rappellent<br />

que depuis le massacre de La Saline en<br />

novembre 2018 jusqu’à la tuerie de<br />

Carrefour-Feuilles dans la nuit du 24<br />

avril <strong>2019</strong>, sans oublier la tuerie du bidonville<br />

de « Tokyo » à Delmas 2 dans<br />

les soirées du 20 au 22 avril <strong>2019</strong>, les<br />

autorités se sont contentées d’appeler la<br />

population à la vigilance et à coopérer<br />

avec la police.<br />

Pour tous ces organismes, le<br />

gouvernement doit agir et faire pression<br />

lui aussi sur le Parlement pour la<br />

levée de l’immunité de tous les parlementaires<br />

qui protègent les chefs de<br />

gangs en échange de leur propre protection<br />

auprès des groupes armés. En<br />

tout cas, il est devenu évident pour tout<br />

le monde qu’il existe entre les gangs<br />

armés et certains responsables politiques,<br />

des élus et des membres du pouvoir<br />

en place des liens très forts qui, en<br />

dehors même de la faiblesse de la justice,<br />

compliquent gravement le travail<br />

de la police. Le massacre du 1 er au 14<br />

novembre 2018 dans le bidonville de<br />

La Saline a au moins apporté la preuve<br />

presqu’officielle des liens existant entre<br />

le pouvoir et la plupart des groupes<br />

armés et leurs chefs dans le pays. Il<br />

reste à comprendre dans quel but.<br />

C.C<br />

Suite de la page (7)<br />

et meurtri par les puissances<br />

néo-esclavagistes, Haïti ne peut pas<br />

se permettre de dévier de ses principes<br />

fondateurs et utiliser sa voix<br />

contre les autres peuples exploités;<br />

et encore moins contre un peuple<br />

comme celui du Venezuela qui lui<br />

a tendu la main pour la sortir de<br />

la merde dans laquelle ces mêmes<br />

requins l’ont plongée pendant plus<br />

de deux siècles. Par extension, Haïti<br />

ne devrait pas ménager ses efforts<br />

pour défendre les droits des peuples<br />

exploités, comme ceux des Palestiniens.<br />

Nous sommes déjà dans<br />

la crasse, il n’y a rien à sauver. La<br />

seule chose que nous pouvons faire<br />

c’est de nous donner une mission<br />

noble qui rappelle la force de caractère<br />

de nos ancêtres.<br />

En parlant des Palestiniens,<br />

c’est triste de voir l’ambassadeur de<br />

Jovenel Moïse aux États-Unis qui est<br />

allé solliciter de l’aide des financiers<br />

Juifs en guise de récompense pour<br />

le vote d’Haïti aux Nations-Unies<br />

qui avait permis la création de l’État<br />

juif. Pour les gens pourvus de bon<br />

sens, ce vote d’Haïti était pourtant<br />

catastrophique, autant pour Haïti<br />

que pour le peuple palestinien et<br />

l’humanité. Comment quelqu’un<br />

peut-il s’enorgueillir d’avoir créé<br />

un tel monstre? D’ailleurs, il est<br />

aussi prouvé historiquement que<br />

les juifs étaient les plus grands investisseurs<br />

dans le commerce triangulaire.<br />

Comment peut-on justifier<br />

un vote en faveur de quelqu’un<br />

qui avait investi son capital dans la<br />

marchandisation de ses propres ancêtres?<br />

Tout comme Jovenel Moïse<br />

aujourd’hui qui se range du mauvais<br />

côté de l’histoire et vote contre<br />

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Si vous croyez que Jonevel Moïse ne doit des comptes qu’à vous, chers<br />

membres du « Core Group », ah! vous êtes en train de commettre la même<br />

erreur que Napoléon Bonaparte avait regrettée toute sa vie.<br />

le peuple vénézuélien pour s’accrocher<br />

au pouvoir, il est clair que<br />

François Duvalier avait pris cette<br />

décision pour plaire à ses maîtres<br />

en vue de se maintenir au pouvoir.<br />

Mais contrairement au peuple palestinien,<br />

le peuple vénézuélien a<br />

des liens historiques, politiques et<br />

fraternels très forts avec le peuple<br />

haïtien. S’il veut montrer qu’il n’est<br />

pas l’un des individus à faible quotient<br />

intellectuel, comme son maître<br />

traite les Noirs, il doit prendre cette<br />

variable en compte dans l’équation.<br />

Aujourd’hui, le peuple haïtien<br />

arpente les rues avec un gallon<br />

en main pour s’approvisionner en<br />

essence parce qu’en bon esclave,<br />

Jovenel Moïse a décidé de suivre<br />

les ordres de Donald Trump et<br />

abandonner le peuple vénézuélien.<br />

Je ne dis même pas président Nicolas<br />

Maduro, puisque celui-ci n’est<br />

que l’isolant qui sépare le peuple<br />

vénézuélien de la catastrophe que<br />

Donald Trump et les corporations<br />

pétrolières multinationales veulent<br />

imposer à ce dernier. Donc, c’est le<br />

peuple haïtien qui doit payer la facture<br />

pour maintenir Jovenel Moïse<br />

au pouvoir, littéralement, pour ne<br />

rien faire. En effet, lorsqu’il est allé<br />

rencontrer Donald Trump à Mar-a-<br />

Largo avec les autres esclaves de<br />

Ste-Lucie, des Bahamas, de la République<br />

Dominicaine et de la Jamaïque,<br />

Haïti était la seule à ne pas<br />

avoir eu des intérêts directs dans<br />

les discussions.<br />

Il serait honteux de trahir nos<br />

valeurs et vendre un ami comme le<br />

Venezuela pour quelques poignés<br />

de dollars, mais voyons les choses<br />

de plus près. Tandis que la République<br />

Dominicaine et la Jamaïque<br />

cherchaient à s’approprier des intérêts<br />

du peuple vénézuélien dans<br />

les compagnies pétrolières de l’État<br />

vénézuélien installées chez eux, les<br />

Bahamas défendaient des intérêts<br />

purement économiques allant de<br />

la facilitation des investissements<br />

étrangers et d’autres intérêts liés à<br />

l’intégration de l’économie Bahaméenne.<br />

Pour sa part, Allen Chastanet<br />

de Ste-Lucie qui est évidemment<br />

un premier ministre blanc<br />

dans un pays à prédominance noir<br />

et qui parle l’anglais dans un fort<br />

accent américain, avait fait des<br />

études aux États-Unis. Comme fils<br />

d’un homme d’affaires influent de<br />

Ste-Lucie, il était présent tout aussi<br />

comme un représentant de la classe<br />

d’affaires de Ste-Lucie en quête<br />

de nouvelles opportunités. Quant<br />

à Jovenel Moïse, sa seule préoccupation<br />

était de se maintenir au<br />

pouvoir pendant cinq ans. Comme<br />

John Bolton l’a bien laissé comprendre<br />

récemment, si l’appropriation<br />

des ressources pétrolières du<br />

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Venezuela est la cause première de<br />

cet acharnement états-unien contre<br />

le pays, l’idée d’étouffer le peuple<br />

vénézuélien va bien au-delà de<br />

cette perspective. Les colons corporatistes<br />

états-uniens voient dans<br />

la démise du Venezuela un moyen<br />

d’étouffer Cuba aussi économiquement<br />

que politiquement. Lorsqu’on<br />

considère l’importance de<br />

la générosité cubaine à l’endroit<br />

d’Haïti, on se demande jusqu’à<br />

quel point les Haïtiens sont prêts<br />

à accepter cette mascarade comme<br />

coût à payer pour maintenir Jovenel<br />

Moïse au pouvoir et traîner Haïti<br />

dans la boue?<br />

Finies les solutions cliniques<br />

Aujourd’hui, beaucoup de voix<br />

s’élèvent pour réclamer le départ<br />

de Jovenel Moïse de la tête du pays<br />

dans l’espoir de trouver une solution<br />

aux problèmes d’insécurité,<br />

d’impunité, de la mètdamité, de la<br />

cherté de la vie, etc. et il faut le dire<br />

que ce sera un bon départ. Mais ce<br />

qu’il faut surtout savoir c’est que<br />

Jovenel Moïse n’est qu’un pion de<br />

ce jeu d’échec historique interminable<br />

placé par les colons locaux et internationaux<br />

pour maintenir les esclaves<br />

révoltés de Saint-Domingue<br />

dans la crasse. Donc, en renversant<br />

Jovenel Moïse, il ne leur prendra<br />

pas longtemps pour se trouver un<br />

nouveau pion qui saura remplacer<br />

Jovenel Moïse avec le même niveau<br />

d’efficacité et de dévouement qu’on<br />

crédite à ce dernier. D’ailleurs, ils<br />

n’auront qu’à chercher parmi ceuxlà<br />

mêmes qui s’opposent aux politiques<br />

et pratiques de Jovenel Moïse<br />

et qui sont parfois à la tête des<br />

manifestations anti-Jovenel pour en<br />

trouver un.<br />

Qu’il s’agit de Ti Pierre, de Ti<br />

Jacques ou de tutti quanti, on n’a<br />

pas besoin de grosses sommes pour<br />

acheter l’âme de ces voyous qui se<br />

posent comme l’alternative à ces<br />

cancres démodés et sanguinaires.<br />

Ce qu’il faut comprendre c’est que le<br />

symptôme observé est toujours une<br />

conséquence de la maladie et non<br />

la maladie en soi. Donc, s’il faut<br />

bien se débarrasser du symptôme<br />

pour de bon, il faut surtout guérir la<br />

maladie. Ainsi, pour éviter d’avoir<br />

à reprendre les rues tous les mois<br />

pour déraciner ces cocherelles et<br />

poser un pansement souillé de leurs<br />

propres œufs sur la plaie qu’ils provoquent,<br />

il faut surtout neutraliser<br />

le virus qui les produit. Ce sera<br />

alors, et seulement alors, que le<br />

pays pourra reprendre son cours et<br />

nos enfants pourront respirer l’air<br />

de liberté qu’ambitionnait Jean-<br />

Jacques Dessalines en entreprenant<br />

le projet de l’indépendance.<br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


A Travers le Monde<br />

Les manifestants soudanais trouvent de nouvelles tactiques<br />

de désobéissance civile !<br />

Par Kaamil Ahmed<br />

accusé du massacre de la semaine<br />

dernière. Construites à partir des<br />

milices Janjawid accusées d’avoir<br />

commis des crimes de guerre dans<br />

la région du Darfour-Ouest au début<br />

des années 2000, les FSR se sont<br />

maintenant étendues à Khartoum.<br />

Alors que les manifestants au<br />

sit-in dressaient leurs barricades<br />

et faisaient face aux soldats qui<br />

étaient souvent assis juste en face<br />

d’eux, les leaders de la protestation<br />

comme la SPA appellent maintenant<br />

les manifestants à être plus<br />

prudents.<br />

La désobéissance civile, disentils,<br />

est la nouvelle phase de<br />

leur mouvement.<br />

Elle est entrée pleinement en vigueur<br />

dimanche, avec l’abandon<br />

des rues de Khartoum et d’autres<br />

villes et la fermeture de commerces.<br />

Des banques ont été fermées, des<br />

vols à l’aéroport de Khartoum ont<br />

été annulés et l’exploitation de<br />

Port-Soudan a été interrompue,<br />

Barricades dans une rue au Soudan<br />

malgré les tentatives du conseil<br />

militaire de forcer le personnel à<br />

travailler au cours de la semaine<br />

dernière.<br />

La SPA a déclaré que des<br />

employés de l’aviation, de la compagnie<br />

d’électricité et des banques<br />

avaient tous été arrêtés dans le but<br />

de les forcer à travailler pendant la<br />

campagne de désobéissance civile.<br />

Les manifestations ont commencé<br />

en décembre, lorsque des citoyens<br />

de la ville d’Atbara, au nord<br />

du pays, exaspérés par l’augmentation<br />

du coût de la vie, ont incendié<br />

le siège du parti au pouvoir.<br />

L’image s’est répandue, et<br />

bientôt les villes à travers le Soudan<br />

ont protesté, appelant à la fin<br />

du règne de Béchir après 30 ans au<br />

pouvoir. Ils ont atteint cet objectif<br />

le 11 avril, quelques jours après<br />

le début du sit-in devant le siège<br />

de l’État-major de l’armée à Khartoum,<br />

mais ils ont été furieux que<br />

le CMT le remplace.<br />

Le sit-in s’est maintenu, et<br />

les dirigeants de la protestation ont<br />

été en négociations avec les militaires<br />

pour un transfert du pouvoir<br />

aux civils, mais le processus, déjà<br />

stagnant, a été interrompu par l’attaque<br />

soudaine du sit-in la semaine<br />

dernière.<br />

Depuis lundi, l’Internet a<br />

presque complètement cessé de<br />

fonctionner dans tout le pays et les<br />

hommes des FSR se sont déployés<br />

dans tout Khartoum, accusés d’attaquer<br />

des passants régulièrement<br />

et au hasard, tandis que ces derniers<br />

jours, des témoins oculaires ont<br />

signalé une augmentation du nombre<br />

de harcèlements menés par des<br />

bandes d’inconnus dans les rues.<br />

Suleman Adula Gadar,<br />

fonctionnaire du ministère de la<br />

Santé, a déclaré à MEE que 11 personnes<br />

avaient été tuées au cours<br />

des deux derniers jours par une<br />

recrudescence de l’activité des «<br />

hors-la-loi » opérant dans le chaos<br />

provoqué par les événements de la<br />

semaine dernière.<br />

Des habitants de Khartoum<br />

ont déclaré à Middle East Eye que<br />

sortir dans la rue est devenu dangereux<br />

et beaucoup l’évitent si<br />

possible, décrivant leur situation<br />

comme une sorte d’assignation à<br />

résidence massive. « Les gens essaient<br />

de stocker des provisions<br />

pour la désobéissance civile « , a<br />

déclaré à MEE un manifestant, qui<br />

ne voulait pas être nommé.<br />

La manière de mettre en œuvre<br />

cette désobéissance civile est<br />

devenue un sujet de discussion<br />

brûlant parmi les manifestants, qui<br />

tentent de partager des informations<br />

par SMS ou par notes manuscrites<br />

distribuées dans leur quartier<br />

pour contourner les restrictions<br />

imposées à l’Internet.<br />

Le Comité de la Résistance de<br />

Riyad, l’une des équipes de quartier<br />

mises en place pour organiser<br />

des activités de protestation localisées<br />

alors que Béchir était encore<br />

au pouvoir, s’est fait l’écho<br />

des instructions de la SPA « Faites<br />

une barricade puis sauvez-vous »,<br />

mais a également appelé les manifestants<br />

à se retirer dans les rues<br />

latérales lorsqu’ils sont confrontés<br />

aux FSR.<br />

La SPA a appelé les manifestants<br />

à se servir de cette campagne<br />

pour mettre un terme à l’occupation<br />

du pays afin de desserrer l’emprise<br />

du conseil militaire, en refusant de<br />

travailler ou d’utiliser tout service,<br />

notamment financier, qui pourrait<br />

lui profiter.<br />

Les vidéos qui sortent du Soudan,<br />

partagées par les rares personnes<br />

qui parviennent à contourner<br />

les coupures d’Internet, montrent<br />

un jeu du chat et de la souris entre<br />

des manifestants construisant des<br />

barricades et les nombreux soldats<br />

des FSR qui ont inondé Khartoum<br />

pour tenter de les nettoyer afin<br />

qu’ils puissent circuler dans la ville<br />

avec leurs fameuses camionnettes<br />

armées de mitrailleuses.<br />

La SPA a également mis en<br />

garde contre les trucs “misérables”<br />

du conseil militaire, accusant les<br />

soldats de laisser des armes dans la<br />

rue pour inciter les manifestants à<br />

se tourner vers la violence. Mais il<br />

semble également y avoir une augmentation<br />

du nombre d’habitants<br />

de Khartoum prêts à retourner dans<br />

la rue en grand nombre. À Omdurman,<br />

la ville jumelle de Khartoum,<br />

un grand rassemblement s’est<br />

déroulé dans les rues vendredi soir<br />

et d’autres ont suivi samedi.<br />

À Bahri, près de Khartoum<br />

et d’Omdurman, des rassemblements<br />

ont aussi été attaqués par des<br />

forces qui tentaient de briser les<br />

Une des rues de Port Soudan ce matin.<br />

barricades. Le comité des médecins<br />

a confirmé dimanche soir que le<br />

manifestant Walid Abdel Rahman<br />

était mort après avoir reçu une balle<br />

dans la poitrine.<br />

Mohammed Amin a contribué à<br />

la rédaction de cet article<br />

Traduit par Fausto Giudice<br />

- Traducteurs soudanais<br />

pour le changement STC (@<br />

SudaneseTc) 9 juin <strong>2019</strong><br />

Tlaxcala 10 juin <strong>2019</strong><br />

Tracts des comités de résistance locaux appelant les habitants à la<br />

campagne de désobéissance civile<br />

La colère contre le conseil militaire<br />

passe de manifestations ouvertes<br />

à la désobéissance civile au milieu<br />

d’une violente répression<br />

Construisez les barricades, puis<br />

sauvez-vous. Le message des<br />

dirigeants protestataires aux jeunes<br />

Soudanais dans les rues de la capitale<br />

a été cohérent avec l’appel de<br />

dimanche à lancer une vaste campagne<br />

de désobéissance civile.<br />

Initialement utilisées pour<br />

protéger le sit-in devant le quartier<br />

général de l’armée soudanaise -<br />

où les manifestants ont exigé que<br />

le Conseil militaire de transition<br />

(TMC) au pouvoir se retire - les<br />

barricades construites en briques et<br />

en métal récupérées sur les routes<br />

mêmes qu’elles bloquent sont devenues<br />

un symbole du mouvement<br />

protestataire soudanais.<br />

Mais après que les forces<br />

soudanaises ont dispersé de force<br />

le sit-in le 3 juin, ces manifestants<br />

ont maintenant étendu leur opposition<br />

à tout le pays. « Les barricades<br />

sont vos gardiens » , selon l’un des<br />

nombreux appels au rassemblement<br />

lancés par l’Association des<br />

professionnels soudanaise (SPA), le<br />

groupe qui a lancé des protestations<br />

contre l’ancien président Omar el-<br />

Béchir depuis décembre dernier.<br />

Le peuple soudanais répond<br />

à l’appel de l’Association des professionnels<br />

soudanais et de ses<br />

alliés pour la désobéissance civile<br />

jusqu’à ce que le CMT passe le pouvoir<br />

à un gouvernement civil.<br />

La SPA a encouragé les manifestants<br />

à construire des barricades<br />

le long des routes principales et<br />

des rues secondaires de Khartoum,<br />

mais au lieu de les surveiller comme<br />

ils l’ont fait au sit-in, à s’enfuir<br />

immédiatement. « Barricadez et retirez-vous<br />

», disent leurs messages.<br />

« Évitez les frictions avec les forces<br />

Janjawid ».<br />

Au moins 118 personnes ont<br />

été tuées par les forces soudanaises<br />

depuis qu’elles ont dispersé le sit-in<br />

lundi, selon le Comité des médecins<br />

soudanais, qui s’est rallié aux protestations,<br />

ET qui estime que le<br />

nombre réel de morts est beaucoup<br />

plus élevé.<br />

Le groupe paramilitaire des<br />

Forces de soutien rapide (FSR) a été<br />

SUPREME COURT OF THE STATE OF NEW YORK, COUNTY OF ERIE,<br />

Index No. SF2018902334; Date Purchased: October 16, 2018<br />

SUMMONS WITH NOTICE<br />

Plaintiff designates ERIE County as the place of trial Basis of venue: CPLR 509.<br />

LANA CARTAGENA, Plaintiff against ERCAN GURSOY, Defendant.<br />

ACTION FOR A DIVORCE<br />

To the above-named Defendant YOU ARE HEREBY SUMMONED to serve a notice of appearance on Plaintiff's<br />

attorneys within thirty (30) days after the service of this summons is complete and in case of your failure to appear,<br />

judgment will be taken against you by default for the relief demanded in the notice set forth below. Dated: October<br />

16, 2018. Yaniv & Associates, PC, Attorneys for Plaintiff, 972 Route 45, Suite 205, Pomona, NY 10970, 646-395-9100.<br />

NOTICE: To the above-named Defendant, the above Summons is served upon you by publication pursuant to an<br />

Order of the Hon. Kenneth F. Case, of the Supreme Court; County of ERIE, dated the April 16, <strong>2019</strong>. The nature of<br />

this action is to dissolve the marriage between the parties, on the grounds: DRL Section 170 subd. (2) - The<br />

abandonment of the Plaintiff by the Defendant for a period of one year. The relief sought is a judgment of absolute<br />

divorce in favor of the Plaintiff, dissolving the marriage between the parties in this action.<br />

PLEASE TAKE NOTICE that pursuant to DRL §253, to the best of Plaintiff's knowledge, Plaintiff has taken all steps<br />

solely within Plaintiff's power to remove all barriers to the Defendant's remarriage following the divorce.<br />

NOTICE OF AUTOMATIC ORDERS. Pursuant to Domestic Relations Law Section 236 part b sec. 2, the parties are<br />

bound by certain automatic orders which shall remain in full force and effect during the pendency of the action.<br />

NOTICE ABOUT HEALTH CARE: PLEASE TAKE NOTICE that once a judgment of divorce is signed in this action, both you<br />

and your spouse may or may not continue to be eligible for coverage under each other's health insurance plan,<br />

depending on the terms of the plan.<br />

NOTICE OF GUIDELINE MAINTENANCE FOR UNCONTESTED DIVORCE:<br />

If your divorce was commenced on or after January 25, 2016, this Notice is required to<br />

be given to you by the Supreme Court of the county where your divorce was filed to comply with the Maintenance<br />

Guidelines Law. The complete text of the notice is available athttps://www.nycourts.gov/divorce/forms_instructions/NoticeGuidelineMaintenance.pdf.<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


Suite de la page (9)<br />

as president was coming to an end,<br />

and presidential elections were set to<br />

take place in a few months.<br />

“This is the man I have picked<br />

to succeed me for my party,” Martelly<br />

said from the stage, calling up the man<br />

next to him for all to see. “His name is<br />

Jovenel Moïse.”<br />

Nearly four years later, on May<br />

31, <strong>2019</strong>, <strong>Haiti</strong>’s Superior Court of Auditors<br />

(CSCCA) released a 600-page investigation<br />

into more than $2.3 billion<br />

in Petrocaribe-related expenditures<br />

between 2008 and 2016, when Moïse<br />

eventually secured the presidency. The<br />

report identified nearly $2 million in<br />

questionable payments made to Moïse<br />

in late 2014 and early 2015. The largest<br />

came just days after he registered<br />

as the governing party’s presidential<br />

candidate.<br />

As for the viaduct, Martelly<br />

was right. It has become a symbol of<br />

Port-au-Prince. A concrete symbol<br />

of government waste. And a rallying<br />

point for <strong>Haiti</strong>’s growing anticorruption<br />

movement.<br />

On Oct. 17, 2018 and again on<br />

Nov. 18, 2018, massive anticorruption<br />

protests took place in Port-au-<br />

Prince and in provincial towns across<br />

the country. “Where is the Petrocaribe<br />

money?” They demanded. In the capital,<br />

before marching up Route Delmas<br />

-- which runs from the poorer<br />

neighborhoods downtown straight up<br />

the hill to the comparatively wealthy<br />

Pétionville -- the various organizations<br />

and neighborhoods participating<br />

amassed at the overpass.<br />

Now, approaching a year since<br />

the launch of their movement, organizers<br />

are planning another march for<br />

June 9. Armed with the CSCCA report,<br />

the question is no longer where did<br />

the money go, but what is the government<br />

going to do about it. There<br />

won’t be any confusion about where<br />

the demonstration will begin.<br />

But the story of the viaduct itself<br />

reveals just how difficult it will be<br />

to ensure justice and accountability<br />

in <strong>Haiti</strong> – and abroad. It’s not just the<br />

<strong>Haiti</strong>an government that may be reticent<br />

about following the money. The<br />

implications of the Petrocaribe scandal<br />

in <strong>Haiti</strong> are vast and extend far beyond<br />

the country’s own borders and its own<br />

political class.<br />

***<br />

Plans for the Delmas viaduct<br />

have been around for decades, the<br />

brainchild of the politically connected<br />

local representative of the Canadian<br />

conglomerate SNC-Lavalin, Bernard<br />

Chancy. In 2005, SNC-<strong>Haiti</strong> completed<br />

a study on the viability of the project,<br />

but couldn’t find the funding to make<br />

it a reality.<br />

In the meantime, SNC-Lavalin<br />

and its local subsidiary were becoming<br />

increasing involved in <strong>Haiti</strong>. The firm<br />

handled the design and construction<br />

of the new Canadian Embassy, inaugurated<br />

in 2004. It undertook the engineering<br />

studies and then supervised<br />

the construction of a number of other<br />

structures, including the Faculty of<br />

Agronomy and Veterinary Medicine.<br />

The firm found itself on the UN’s approved<br />

vendor list, and on the receiving<br />

end of millions in Canadian foreign<br />

assistance funds.<br />

In Canada, the firm became<br />

one of the Liberal Party’s most steadfast<br />

donors. But it had political connections<br />

in <strong>Haiti</strong> as well. A family relation<br />

of its <strong>Haiti</strong> representative, Michael<br />

Chancy, was a deputy agricultural<br />

minister in Rene Préval’s 2006-2011<br />

government and then was one of the<br />

only senior administration officials to<br />

be retained in the new administration<br />

of Michel Martelly.<br />

But according to a senior<br />

<strong>Haiti</strong>an government advisor during the<br />

Préval years, SNC-<strong>Haiti</strong>, despite its political<br />

connections, was unable to convince<br />

Préval during either of his two<br />

terms in office to approve the viaduct<br />

project, which the president dismissed<br />

as “a rip-off.”<br />

That didn’t stop SNC-<strong>Haiti</strong><br />

from once again attempting to sell its<br />

pet project to the incoming Martelly<br />

administration though. And the earthquake<br />

presented an opportunity for<br />

Bernard Chancy and the Delmas viaduct.<br />

Donors pledged billions of<br />

dollars toward <strong>Haiti</strong>’s reconstruction,<br />

and the “gold rush” was on. The vast<br />

majority of donor funds went to international<br />

organizations or private<br />

firms in the donor’s home country. The<br />

government of <strong>Haiti</strong>, meanwhile, became<br />

increasingly reliant on the Venezuela-led<br />

Petrocaribe initiative. From<br />

2011 to 2015, the oil-for-loans program<br />

provided the government with<br />

more than $250 million per year. The<br />

new administration was eager to show<br />

it was doing something, however expensive<br />

or nonsensical the project.<br />

But as the viaduct project<br />

reveals, much of the government’s<br />

Petrocaribe funding also went to international<br />

companies – though often via<br />

a local subsidiary.<br />

In the fall of 20<strong>12</strong>, SNC-<strong>Haiti</strong>,<br />

operating under the name LGL S.A.,<br />

updated its earlier viaduct analysis.<br />

On Dec. 27, 20<strong>12</strong>, the <strong>Haiti</strong>an government<br />

signed a $16.6 million contract<br />

with a different company, Estrella, to<br />

build the Delmas viaduct. Estrella, one<br />

of the largest construction companies<br />

in the Dominican Republic, also received<br />

a $13.6 million contract to build<br />

another viaduct on Route Carrefour,<br />

the main road leading from the capital<br />

to the south of the country.<br />

The <strong>Haiti</strong>an government<br />

provided Estrella with an advance on<br />

both projects and awarded a $2.7 million<br />

contract to supervise the work to<br />

LGL S.A., the SNC-Lavalin local affiliate<br />

led by Bernard Chancy.<br />

According to the contracts,<br />

which the CSCCA analyzed as part of<br />

its report, Estrella was to finish both<br />

projects by February 2015. Oddly, LGL<br />

S.A.’s supervisory contract ended in<br />

November 2014.<br />

At the end of the 18-month<br />

deadline, the projects were nowhere<br />

near finished. The Delmas viaduct appeared<br />

closer, but the Carrefour viaduct<br />

had barely been started. And the costs<br />

Do you know<br />

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Anthony Failla<br />

Romano Ferraro<br />

Robert A. Ferro<br />

William E. Finger<br />

James I. Frost<br />

Vincent Gallo<br />

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or its cover-up involving these men, CONTACT US.<br />

The NY Child Victims Act may be able to help you!<br />

646-493-1850<br />

The Estrella headquarters in Santo Domingo, Dominican Republic. The<br />

firm has received nearly $30 million for construction projects in <strong>Haiti</strong>,<br />

including the Delmas viaduct.<br />

had increased. The CSCCA found that,<br />

for the Delmas viaduct, the cost of<br />

earthwork had increased by 213% and<br />

“drainage and sanitation” by 141%.<br />

LGL’s supervision contract came<br />

to an end in late 2014, but in February<br />

2015, the government gave an additional<br />

$5 million to Estrella to continue<br />

work on the Delmas viaduct. Though<br />

Martelly inaugurated the overpass in<br />

August 2015, Estrella received more<br />

than $600,000 in 2016 for costs related<br />

to the project.<br />

Today, the Delmas viaduct is<br />

at least operational, but the Carrefour<br />

overpass has yet to be completed. LGL<br />

received $2.1 million of its supervision<br />

contract. Estrella received nearly $30<br />

million – and that could still increase.<br />

Millions more were allocated to the<br />

project and have yet to be disbursed.<br />

The CSCCA auditors wrote<br />

Edward J. Huckemeyer<br />

Brian Keller<br />

Joseph Lahey<br />

Francis J. Manzo<br />

Edward L. Maurer<br />

Henry McCloud<br />

Robert J. McConnin<br />

57 West 57 th Street, 3 rd Floor<br />

New York, NY 10019<br />

that the government agency responsible<br />

for both projects, the Ministry<br />

of Public Works, “did not implement<br />

the project in accordance with the<br />

principles of efficiency, effectiveness,<br />

or economy” and that its actions did<br />

not comply with “sound management<br />

practices.”<br />

It came as little surprise to<br />

the thousands of <strong>Haiti</strong>ans who have<br />

gathered underneath the overpass before<br />

each recent anticorruption demonstration.<br />

***<br />

In the aftermath of the CSCCA<br />

report, most of the focus has been on<br />

President Jovenel Moïse. It was the<br />

president who, responding to the increasing<br />

pressure from the anticorruption<br />

protests, tasked the CSCCA with<br />

investigating the fund in late 2018.<br />

No government officials or private sector<br />

actors have yet to appear in court<br />

over Petrocaribe-related corruption.<br />

“We will await the CSCCA report,” the<br />

president said repeatedly in one form<br />

or another.<br />

Popularized during his election<br />

as “The Banana Man” due to his<br />

ownership of a banana plantation,<br />

Agritrans, it turns out the firm may<br />

have had more success as a government<br />

road-building contractor. And<br />

now that the court has implicated Agritrans<br />

in the Petrocaribe affair, calls for<br />

the president’s resignation have come<br />

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from disparate corners of the political<br />

landscape.<br />

But it’s not just the <strong>Haiti</strong>an<br />

government who is afraid of where a<br />

judicial investigation may lead.<br />

“For sure, the [governing<br />

party] received money from Petrocaribe,”<br />

a foreign diplomat stationed in<br />

<strong>Haiti</strong> told me late last year. “The government<br />

doesn’t want an investigation.”<br />

But, the source added, “the international<br />

ramifications of Petrocaribe<br />

are far greater than we know.” It’s not<br />

just <strong>Haiti</strong> that may not be interested in<br />

following the money.<br />

Estrella received more than<br />

$100 million in Petrocaribe funds,<br />

and wasn’t even the largest Dominican<br />

recipient. And then there are the<br />

businesses in the United States and<br />

Canada, often operating through local<br />

branches and linked to members of the<br />

diaspora.<br />

Many are quick to point<br />

out the pervasive level of corruption<br />

in <strong>Haiti</strong>, but few want to look at the<br />

international reach of that corruption.<br />

Or, viewed differently, the corrupting<br />

influence of international actors within<br />

<strong>Haiti</strong>.<br />

SNC-Lavalin is currently<br />

embroiled in a corruption scandal that<br />

reaches all the way to the Prime Minister<br />

of Canada, Justin Trudeau. It was<br />

revealed in 2018 that the company<br />

had been illegally funding politicians<br />

for years. Then, as a SNC-Lavalin came<br />

under legal scrutiny again over bribes<br />

paid to the son of former Libyan leader<br />

Muammar Qaddafi, the firm attempted<br />

to cash in on those long-standing<br />

political connections. The Attorney<br />

General of Canada resisted the political<br />

pressure, but was promptly pushed out<br />

of her position. A taped phone call revealed<br />

she had previously been threatened<br />

with losing her job if she pursued<br />

the case against SNC-Lavalin.<br />

Then there is Estrella. Like<br />

SNC-Lavalin, Estrella has received<br />

contracts not just from the government<br />

of <strong>Haiti</strong>, but multilateral and bilateral<br />

donors in <strong>Haiti</strong> as well. And in<br />

the Dominican Republic, Estrella also<br />

finds itself embroiled in corruption allegations.<br />

The firm was part of a consortium<br />

with Odebrecht, the Brazilian<br />

multinational, to construct the Punta<br />

Catalina coal-fired power plant. Prosecutors<br />

have alleged Odebrecht paid<br />

some $92 million in bribes to secure<br />

the contract and have issued a number<br />

of indictments in the Dominican Republic.<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>


Odebrecht, the center of the<br />

hemisphere’s largest corruption scandal,<br />

has acknowledged paying bribes<br />

to government officials throughout<br />

the region. The fallout from the Odebrecht<br />

scandal has already ensnared<br />

high-level government officials in Colombia,<br />

Ecuador, Peru, Panama, and<br />

Mexico. Investigations are ongoing<br />

across the hemisphere.<br />

***<br />

On June 9, many <strong>Haiti</strong>ans will<br />

once again meet underneath the Delmas<br />

overpass before proceeding up the<br />

hill to Pétionville. And <strong>Haiti</strong>an president<br />

Jovenel Moïse will be serenaded<br />

with calls for his resignation. It is his<br />

involvement that has received media<br />

attention and popular scorn.<br />

But this is a scandal that extends<br />

far beyond the current president,<br />

and far beyond <strong>Haiti</strong> altogether, as<br />

the case of the Delmas viaduct makes<br />

clear. Still, the president faces a problem.<br />

As I told Jacqueline Charles of the<br />

Miami Herald, “President Moïse has<br />

pledged action, and action will be necessary<br />

to calm political tensions— but<br />

it will be very difficult to judicially pursue<br />

members of the private sector or<br />

former government officials when it is<br />

the president himself who now stands<br />

accused.”<br />

Whatever the fallout from<br />

the CSCCA report and the Petrocaribe<br />

scandal, it’s worth remembering that<br />

<strong>Haiti</strong>ans do not have a monopoly on<br />

corruption – not even in their own<br />

country. Perhaps that can be added to<br />

the list of what the Delmas viaduct has<br />

come to symbolize.<br />

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Suite de la page (13)<br />

des dirigeants réformistes et opportunistes<br />

veulent y adhérer. Pour<br />

empêcher ces éléments d’entrer<br />

dans l’IC et d’y semer leur confusion,<br />

les dirigeants de l’Internationale<br />

font adopter, lors du Congrès<br />

mondial de 1920, les fameuses «<br />

21 conditions d’adhésions à l’IC<br />

». Ces conditions visent à s’assurer<br />

que les Partis membres de<br />

l’IC adoptent des principes et des<br />

méthodes révolutionnaires, purgent<br />

leur direction des dirigeants<br />

compromis lors des années de<br />

guerre – et, enfin, se préparent à<br />

l’inévitable répression de l’appareil<br />

d’Etat capitaliste (1). Les 21<br />

conditions fixent aussi des règles<br />

de fonctionnement démocratique<br />

: les groupes parlementaires et la<br />

presse du parti ne doivent pas être<br />

« indépendants », mais soumis au<br />

contrôle strict des instances dirigeantes<br />

du parti. Les conditions<br />

rappellent enfin que l’IC n’est pas<br />

une fédération de partis nationaux,<br />

mais un « parti mondial ». De<br />

même que la lutte des travailleurs<br />

dans un pays donné n’a de sens<br />

que dans le cadre de la lutte des<br />

classes mondiale, chaque section<br />

nationale doit respecter la discipline<br />

de toute l’Internationale.<br />

La question coloniale<br />

La plupart des partis de la IIIe Internationale<br />

– les petits comme les grands<br />

– manquent d’expérience. Conscients<br />

de ce problème, Lénine et Trotsky font<br />

des Congrès annuels de l’IC de véritables<br />

écoles de stratégie et de tactique<br />

révolutionnaires.<br />

Une question alors brûlante<br />

est celle de la lutte de libération<br />

nationale des peuples colonisés.<br />

Une position révolutionnaire sur<br />

cette question est d’autant plus<br />

indispensable que la IIe Internationale<br />

n’avait même pas de position<br />

unifiée sur ce sujet : certains<br />

de ses dirigeants justifiaient même<br />

la colonisation au nom du « devoir<br />

de civilisation » des peuples<br />

européens ! Les thèses adoptées<br />

au Deuxième Congrès de l’IC affirment,<br />

au contraire, que les classes<br />

ouvrières des pays impérialistes<br />

ont le devoir de soutenir la lutte<br />

de libération nationale de tous les<br />

peuples opprimés. Alors que des<br />

luttes de libération anti-coloniale<br />

commencent à se développer au<br />

Moyen-Orient ou en Asie, l’IC<br />

propose de conclure des alliances<br />

temporaires avec les démocrates<br />

bourgeois des peuples opprimés,<br />

mais sans jamais se fondre sous<br />

leur drapeau, ni abandonner l’indépendance<br />

de classe du Parti<br />

communiste. C’est l’abandon de<br />

ce dernier principe, après la stalinisation<br />

de l’Internationale, qui<br />

mènera à l’échec de la révolution<br />

chinoise de 1925-1927 (entre autres).<br />

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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


In Memoriam Antoine « Charles Dessalines »<br />

Charles 20 janvier 1932-26 mai <strong>2019</strong><br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

Cette semaine, à la place de la rubrique<br />

« Pleins Feux Sur » ; nous<br />

rendons plutôt hommage à un légendaire<br />

musicien qui vient de<br />

décéder, Charles Dessalines, lui, a<br />

connu l’époque d’or de la musique<br />

haïtienne et, comme étant l’un des<br />

derniers survivants de cette épopée<br />

musicale. C’est après une maladie<br />

longuement supportée qu’il ait rendu<br />

l’âme le 26 mai dernier.<br />

Une messe funéraire a été organisée<br />

pour célébrer sa vie le vendredi 7<br />

juin écoulé de 3:00 PM - 8:00 PM au<br />

Coney Island Memorial Chapel. Antoine<br />

« Charles Dessalines » Charles<br />

a été incinéré à Rosehill Crematory.<br />

En cette circonstance, nous reproduisons<br />

notre profile Pleins Feux sur<br />

: Charles Dessalines (1932, Petite<br />

Rivière de l’Artibonite) « Un Dr.<br />

en musique », publié dans nos colonnes,<br />

vol. 11 # 26 du 3 au 9 janvier<br />

2018. Paix à son âme !<br />

Un autre as des anches, le Dr<br />

Charles Dessalines, a traversé de<br />

multiples tendances de la musique<br />

haïtienne et s’est implanté en adepte<br />

éclairé de l’art universel. Grace aux<br />

soins d’un éducateur scrupuleux,<br />

Emmanuel Jumelle ; lui ayant permis<br />

dès l’adolescence de s’initier à<br />

la musique ; tout en expérimentant<br />

la basse et le sax. Arrivé à Port-au-<br />

Prince en 1951, il était déjà de poids<br />

pour se voir offrir une place au sein<br />

du fameux orchestre « Citadelle »,<br />

après une brève escale avec le « Conjunto<br />

Panamerican ». Pour y faire<br />

montre de son savoir-faire, de son<br />

flair et de sa résonance distinguée,<br />

instillée d’esthétisme. C’est ainsi qu’il<br />

continua de taper dans l’œil, et fit en<br />

ce sens son entrée dans l’ « Orchestre<br />

Atomique » de Nemours. Avant de<br />

s’allier à l’ « Orchestre Riviera », au<br />

sein duquel régnaient un trio de maestros<br />

: Ed Guignard, Guy Durosier et<br />

Michel Desgrottes.<br />

A cette étape, Charles est au<br />

firmament de sa carrière ; entre le<br />

succès et les interminables tournées<br />

internationales. Ensuite, Il se vit appeler<br />

par Issa pour venir colmater<br />

les brèches d’un groupe qui s'était<br />

désintégré après la révolte collective<br />

menée par Raoul Guillaume. Après<br />

la complète dissolution de la bande à<br />

Sahieh qu’il dirigea jusqu’ en 1961,<br />

Charles Dessalines fit un bref stint<br />

avec le Casino International dans lequel<br />

un duel musical le mit en mauvaise<br />

posture face au grandiloquent<br />

Wébert Sicot. Ensuite, il rallia « Raoul<br />

Guillaume et Son groupe », avant de<br />

laisser définitivement le pays dans la<br />

première partie des sixties, comme<br />

c’était la vogue de l’heure de prendre<br />

la poudre d’escampette face à la situation<br />

politico-sociale qui se dégradait<br />

déjà. Installé en terre étrangère<br />

Charles continue de s’imprégner de<br />

musique et fut repéré au Canada où<br />

il intégrait le trio « Combo Express<br />

» en compagnie de Kesnel Hall et Joe<br />

Trouillot. Devenant, ensuite une tête<br />

d’affiche des spectacles communautaires<br />

à N.Y<br />

Mais, C.D n’en restait pas là, en<br />

prenant son art à un palier supérieur<br />

; trouvant le temps de se perfectionner<br />

dans l’obtention d’une maitrise<br />

en musique. Un exploit pour lui que<br />

de s’appliquer ainsi à la ‘’Juliard<br />

School’’ de New-York pour des études<br />

majeures. Musicien, compositeur, et<br />

saxophoniste au jeu fluide et aisé,<br />

Dessalines reste l’une des figures légendaires<br />

de la musique haïtienne,<br />

pour avoir traversé toutes les ébullitions<br />

des six dernières décades. On<br />

parle à son sujet d’expertise et de sobriété.<br />

Le style de Dessalines est tout<br />

à fait mélodique et exprime dans sa<br />

fluidité, des nappes sonores, au gré<br />

d’un lyrisme étoffé. Ce qui est reflété<br />

dans son album :’’Charles Dessalines<br />

et Son saxophone ténor’’, dans des<br />

morceaux compositions tels : L’Artibonite,<br />

Nuit de Port-au-Prince, Yvrose,<br />

Rose, Anna, Syta, Mis amores<br />

Adeline etc ; dans le moule de la<br />

chanson populaire.<br />

Cependant, malgré sa vaste<br />

connaissance musicale, on regrette<br />

qu’il ne soit tributaire d’aucun legs<br />

musical même comme théoricien. Aujourd’hui<br />

en retrait au genre d’activité<br />

qui fut la sienne durant toute sa vie,<br />

que celle des projecteurs et des sonorités<br />

diverses, Charles qui d’après<br />

des proches est un peu alité, reste<br />

parmi les derniers d’une génération<br />

en voie d’extinction. Et c’est avec autant<br />

d’affection qu’on souhaite qu’il<br />

se porte mieux. Et pourquoi pas bien<br />

encore en possession de ses moyens<br />

pour que ce pédagogue qualifié puisse<br />

nous édifier des multiples facettes de<br />

la musique haïtienne.<br />

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20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol <strong>12</strong> # 49 • Du <strong>12</strong> au 18 <strong>Juin</strong> <strong>2019</strong>

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