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©Pierre Chican<br />
BAPAUME<br />
Le projet de cinéma se précise<br />
Le futur cinéma comprendra 3 salles<br />
de 430 places et un restaurant<br />
- Visuel Pierre Chican, architecte<br />
La réalisateur Christian Carion et l’exploitant Laurent Coët s’associent pour construire un complexe de 3 salles dans la commune<br />
du Pas-de-Calais, lui permettant de renouer avec le cinéma après plus de 30 ans sans écran.<br />
C’est le fruit d’une alliance inédite qui va se concrétiser dans<br />
les prochaines années à Bapaume. Le cinéaste local Christian<br />
Carion (Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël…) et<br />
l’actuel directeur du Régency à Saint-Pol-sur-Ternoise Laurent<br />
Coët se sont associés pour faire renaître le cinéma dans la<br />
commune. Un projet qui a germé en premier dans la tête du<br />
réalisateur, frustré de ne pouvoir montrer à son public En mai<br />
fait ce qu’il te plaît tourné dans sa ville natale. Car Bapaume<br />
est privée de salle depuis la fermeture du Palace en 1992. « En<br />
2016, j’ai convaincu le maire de faire une étude de faisabilité<br />
d’un nouveau cinéma. Mais je me doutais qu’il y avait la place,<br />
donc je me suis lancé dans le projet en demandant à Laurent de<br />
me suivre dans l’aventure », explique Christian Carion.<br />
C’est la place de la ville qui accueillera le futur établissement<br />
et bénéficiera dans le même temps d’un réagencement, afin<br />
de rendre l’espace attractif. L’étude a plébiscité un cinéma de<br />
3 écrans « voire 4 si tout va bien », avec une grande salle de 220<br />
sièges équipée d’une toile de 15 mètres de base. La capacité<br />
globale du site sera de 430 fauteuils, PMR compris. « Il faut<br />
aussi que l’on puisse passer la journée dans le cinéma. Avec<br />
Christian, on se rejoint sur le fait qu'après une séance on a envie<br />
de discuter, d’échanger pour parler du film », indique Laurent<br />
Coët. Un restaurant sera donc intégré au site dans une ambiance<br />
exclusivement cinéphile. C’est l’architecte bien connu du<br />
milieu Pierre Chican (récemment à l’œuvre sur le nouvel UGC<br />
ouvert à Parly 2, voir Boxoffice 370) qui sera aux manettes,<br />
avec d’ores et déjà une volonté d’ériger un complexe en étoile.<br />
Ainsi, du hall, les spectateurs seront orientés dans les différentes<br />
branches qui abritent les salles. La sortie se fera également par<br />
l’entrée pour rendre l’espace vivant et créer du lien entre le<br />
cinéma et le restaurant.<br />
de l’art et essai. « En tant que passionnés de cinéma, pour nous l’objectif est d’attirer petit à petit les spectateurs<br />
vers une cinéphilie plus poussée, dans les petites salles. Qu’ils ressortent des films en se disant qu’ils n’y seraient<br />
pas allés tout seuls », avance Laurent Coët. Le complexe vise le classement art et essai avec cette programmation.<br />
Éducation à l’image, rencontres avec des personnalités du cinéma et expositions auront également<br />
leur place. Et dans l’optique d’attiser la curiosité du public mais aussi de lui redonner envie d’aller se faire<br />
une toile, le tarif avoisinera les 6 euros.<br />
Pour permettre au projet de voir le jour, les deux associés vont s’appuyer sur un partenariat public/privé.<br />
Ainsi, et même si rien n’est signé, ils devraient bénéficier d’aides de la Région (notamment dans le cadre<br />
d’une opération de redynamisation des centres-villes des Hauts-de-France), du département, de la<br />
commune et du CNC. Le reste sera apporté par le biais d’emprunts. Montant global du projet : 3,6<br />
millions d’euros. L’exploitation, qui ne sera pas en délégation de service public, sera principalement assurée<br />
par Laurent Coët, avec le soutien de Christian Carion notamment sur la partie événementielle. La<br />
fréquentation est estimée à 70 000 entrées annuelles, avec un objectif de 100 000 d’ici 5 ans. Si le calendrier<br />
des commissions et chantier n’est pas encore établi, le souhait affiché est d’ouvrir le complexe de<br />
Bapaume fin 2021.<br />
Le cinéaste Christian Carion et l’exploitant Laurent Coët<br />
souhaitent transformer une page blanche en un projet à dimension humaine.<br />
70 000 entrées annuelles estimées<br />
Le duo souhaite également instaurer une alchimie entre<br />
programmation et salle. « L’idée est que sans avoir vu le numéro,<br />
le spectateur sache dans quelle salle il se trouve. Que chacune ait<br />
un vrai cachet et ne soit pas juste un cube noir. » Ainsi, la grande<br />
salle sera dédiée aux films grand public, l’intermédiaire projettera<br />
différents genres tandis que la plus petite sera le temple<br />
©Tanguy Colon<br />
N°372 du 31 juillet 2019<br />
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