JA Novembre 2019

À la rencontre des pharmaciens
Nous avons interrogé des
pharmaciens qui ont mis en
place la vaccination cette
année dans leur officine.
Christophe GUIDONI,
Pharmacien à Marseille (13)
et Baptiste GRATTEPANCHE,
Pharmacien à Serris (77) ont accepté
de répondre à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter
rapidement ?
Christophe : Je suis titulaire
avec 2 associés à la Pharmacie
Booth, située dans la galerie
marchande d’un Hyper Casino à
Marseille. C’est une pharmacie où il
y a beaucoup de passage.
Baptiste : Je suis pharmacien
adjoint à la Pharmacie Val d’Europe
qui est elle aussi située à l’entrée du
centre commercial.
Avez-vous commencé à vacciner
cette année ?
Christophe : Nous vaccinons
depuis cette année. Nous sommes
5 pharmaciens formés dans la
pharmacie et 4 vaccinent tous les
jours.
Baptiste : Nous avons
également commencé à vacciner
cette année. Nous sommes 5
pharmaciens à vacciner dans
l’officine.
Comment ce nouveau service est-il
perçu par les patients ?
Christophe : Nous avions
déjà beaucoup de demandes l’an
passé, suite aux annonces de
l’expérimentation de la vaccination
anti-grippale par le pharmacien.
Cette année, les patients sont ravis
que nous puissions leur faire !
Nous avons décidé de vacciner
sans rendez-vous dans notre local
confidentiel. Nous en sommes
déjà à 200 vaccinations depuis le
début de la campagne en 15 jours
seulement.
Au final l’acte vaccinal n’est
pas du tout chronophage comme
on aurait pu s’y attendre. Tout se
passe vite et très facilement.
Baptiste : Je suis très
agréablement surpris par la réaction
des patients ! J’avais vu le bénéfice
à désengorger les cabinets des
médecins/infirmiers en pratiquant la
vaccination mais en réalité... ce sont
les patients qui sont demandeurs !
Perspectives Professionnelles
Ils trouvent cela très pratique, cela
leur évite les allers-retours. Les
patients regrettent même que nous
ne puissions pas vacciner en dehors
des bons de la sécurité sociale.
Nous en sommes environ à
220 vaccins depuis le début de la
campagne ! Avec le roulement entre
pharmaciens, j’en ai entre 50 et 60 à
mon actif.
Seriez-vous partant pour étendre
la vaccination par le pharmacien à
tous les vaccins ?
Christophe : Totalement ! Avec
la mise en place des nouvelles
missions, le pharmacien est plus
proche de ses patients. Avec le
Bilan Partagé de Médication, nous
arrivons à suivre des retraités et
nous remarquons qu’ils ont parfois
certains vaccins non à jour. Il serait
intéressant que le pharmacien
puisse prescrire et faire l’injection
du vaccin à ces patients fragiles. Le
pharmacien peut devenir un atout
majeur dans l’augmentation de la
couverture vaccinale générale de la
population.
Baptiste : Il faudrait étendre
dans un premier temps le spectre
des vaccinations antigrippales aux
personnes sans bon de prise en
charge par la sécurité sociale et aux
enfants.
Vous sentez-vous suffisamment
formé ?
Christophe : Concernant la
vaccination antigrippale, nous
avions pris les devants avec mon
équipe : nous nous sommes formés
dès le mois de Juin. Nous n’avons
pas de souci avec les injections,
tout se passe pour le mieux ! Nous
pouvons dire que nous sommes
suffisamment formés à ce niveau !
Baptiste : Pour moi nous
sommes suffisamment formés, oui,
pour les vaccins contre la grippe.
Il faudra proposer de nouvelles
formations si notre mission s’étend
à d’autres vaccins, notamment la
théorie et la mise en pratique propre
à chaque vaccin.
Une anecdote ?
Baptiste : Quelques patients
sont venus spécialement pour que
je les vaccine en personne, alors
qu’ils étaient réticents à pratiquer la
vaccination les années précédentes.
J’ai trouvé cela touchant, et ça
prouve qu’ils ont confiance en leur
pharmacien et que cette nouvelle
mission est pertinente !
22 Journal de l’ANEPF - Novembre 2019 Journal de l’ANEPF - Novembre 2019 23