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Eric Neuneu

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<strong>Eric</strong> <strong>Neuneu</strong> !<br />

(Vidéo <strong>Eric</strong> Neuhoff Kombini)<br />

Ce type j’aurais préféré ne jamais en entendre parler. Je ne savais pas qui il était et j’aurais apprécié<br />

ne jamais le savoir. Mais vu que quelqu’un que je respecte énormément a dit être convaincu par ce<br />

type lors d’une vidéo et qu’il me demande en plus de prendre du recul, je me dois d’expliquer, de<br />

démontrer méticuleusement l’absurdité des propos d’<strong>Eric</strong> Neuhoff. Pour ce faire pas de vidéo mais<br />

des mots.<br />

De prime abord mon jugement après une écoute pouvait être tronqué par l’appréhension<br />

uniquement d’idées que je ne partageais pas. Mais c’est plus simple que ça encore.<br />

D’ailleurs revenons sur le ressentiment. Notion propre à chacun. Je peux aimer le orange et mon ami<br />

certainement pas, car il préfère le bleu. Ce rapport affectif à une couleur relève de tellement<br />

d’informations (culture, mode, émotions, passé, éducation etc). Cela s’applique à beaucoup de<br />

choses, dont le cinéma (forme d’art). Cela relève d’un ressenti personnel. Cependant dans le cas<br />

d’<strong>Eric</strong> il n’est plus question de gout mais de démonstrations absurdes par de faux arguments. Comme<br />

par exemple de démontrer que les Licornes existent parce que l’eau boue à 120°. D’une part les<br />

licornes n’existent pas et d’autre part l’eau boue à 100°.<br />

Cherchant à être objectif au maximum j’ai confronté trois autres personnes à cette vidéo et à mes<br />

avis et/ou mes analyses. Il n’était pas impossible que je sois dans le faux complètement et dans<br />

l’absurde également. J’ai donc montré cette vidéo à un professeur de lettres modernes ne<br />

s’intéressant pas du tout au cinéma, à un professeur de philosophie et à une amatrice du cinéma<br />

hexagonal (qui ne sort au cinéma uniquement pour voir des films français). Et à l’unanimité ce bel<br />

homme qu’est <strong>Eric</strong> Neuhoff n’a convaincu aucun de nous quatre. Parce que, rappelons le, le but<br />

d’une bonne argumentation est d’arriver à convaincre même une personne dont les avis divergent et<br />

même un néophyte.<br />

Alors reprenons point par point tout ce qui est dit dans cette vidéo. Mais juste avant j’ai une petite<br />

anecdote. Lors des recherches de sa vidéo sur Google. En tapant son nom et prénom + kombini je<br />

suis tombé sur deux sites bien marqués à droite de la droite dans les premières propositions<br />

partageant sa vidéo. Coïncidence ? Je ne pense pas. Et je suis tombé aussi sur une critique de son<br />

livre « Cher Cinema francais » qui en dit long sur le mec :<br />

https://www.senscritique.com/livre/tres_Cher_cinema_francais/critique/202046821.<br />

Mais parlons de sa vidéo. Alors au début de celle-ci il parle de 250 films pour 250 lits d’hôpital. Cet<br />

homme a 0 sens de la nuance. Il serait nécessaire qu’il retourne à l’école ! On apprend ça au collège<br />

puis au lycée (en philosophie d’ailleurs). On t’apprend à sortir d’un esprit fermé et catégorique et du<br />

manichéisme. Encore un qui fait de plusieurs cas une généralité. On appelle ca l’amalgame.<br />

Le talent. « Il y en a une certaine dose ». Je ne m’en suis toujours pas remis. Une blague de one man<br />

show. Expliquons-lui l’absurdité de son propos. La quantité n’influe pas sur le talent. On pourrait<br />

penser le contraire. Mais penser n’est pas démontrer. Continuons de démontrer qu’il est bête. Il ne


pourrait sortir que 3 films par an qu’ils resteraient peut-être médiocres. La quantité n’a aucune<br />

influence la dedans. Il faut plutôt encourager un maximum de réals à émerger et proposer leurs<br />

pates artistiques que de vouloir limiter le nombre au risque de ne se retrouver qu’avec la dernière<br />

mauvaise comédie potache.<br />

Il avance également que « le talent se partage ». Et là je me roule par terre. Un éléphant est capable<br />

de voler aussi. Qu’est ce que c’est con ! J’irais en acheter d’ailleurs demain. Le talent ne se distribue<br />

pas au resto du cœur <strong>Eric</strong> !! Encore une fois ce n’est pas de produire moins qu’il y en aura plus. Ce<br />

n’est qu’une histoire de pourcentage et de bonne ou mauvaise génération. Il peut y avoir 100<br />

réalisateurs talentueux sur 100 comme il ne peut y en avoir aucun. Retourne sur ton lit d’hôpital.<br />

Le discours vieux comme le monde du « c’était mieux avant ».<br />

Papi fait de la résistance. On peut lui dire les films passables qu’il y a eu dans les années 70 ? Vu que<br />

le nuancier d’<strong>Eric</strong> Neuhoff ne parle « QUE de chef d’œuvre » à cette époque. Les Bronzés, Les<br />

Valseuses, La Cage Aux Folles, Le Jouet, Le Grand Blond, etc, sont des films cultes (devenus culte pour<br />

certains) mais peut on parler de chef-d’œuvre artistique ? D’après quels critères <strong>Eric</strong> ? La gaudriole ?<br />

Un film comme Au revoir Là-haut est à des années lumières artistiquement (zut il est sorti après<br />

80…)<br />

Et là on bascule sur Le Grand Bleu. Il est évident qu’avant lui tellement de film courageux avait été<br />

réalisé sur un sport de plongée en apnée. Lorsque je l’ai vu pour la première fois je n’avais encore<br />

jamais vu de plans aussi travaillés (dans du cinéma français). Mais on appelle ça de la publicité<br />

messieurs, dames ! Le contemplatif c’est de la publicité. Prends toi ça Stanley Kubrick, casse toi<br />

Terrence Malick c’est <strong>Eric</strong> Neuhoff qui l’a dit ! Le Grand Bleu ce sont des années de travail à étudier<br />

une discipline. Un investissement d’acteur. Un travail sur les musiques qui ont marqué des<br />

générations et ce mec chie dessus. Qu’il n’aime pas je comprends mais qu’il dise qu’il incarne la<br />

déchéance du cinéma c’est guignolesque. Et je ne suis personnellement pas du tout fan de Besson.<br />

Mais si ce film marque cette fameuse déchéance suscitée que dire de la Soupe Au Chou ou de La<br />

Chevre, tellement plus bossé et intelligent en effet.<br />

Incohérence. « […] beaucoup l’effort et la transpiration au lieu de traduire la joie de tourner ou la<br />

douleur d’en faire un comme disait Truffaut » « par ce que ça doit être quelque chose d’extrême ».<br />

Extrême renvoie à la notion d’effort. Du coup un film sera forcement mauvais s’il a nécessité un<br />

effort ? Que signifie douleur selon lui alors ? T’es pas clair <strong>Eric</strong>. Argument bancal, niveau début de<br />

collège.<br />

Les séries. « On comprend que les gens partent regarder des séries ». C’est vrai le public se dirige de<br />

plus en plus vers les séries. Il a raison. Mais c’est parce que c’est différent du cinéma <strong>Eric</strong> ? Hahaha.<br />

C’est un produit encore plus formaté, encore plus produit sur commande que le cinéma, avec encore<br />

moins de personnalité que ton cinéma français. La série est devenue un marché qui copie le cinéma<br />

en plus. Certe il existe des séries indépendantes ou de bonnes idées dans des grosses productions,<br />

qui innovent, mais dans l’ensemble on est dans l’hyper production intensive.<br />

« Le producteur est un salarié ». Aberration. Cette phrase est une aberration. Celui qui produit est<br />

celui qui finance en très grande partie. Il est aussi appelé producteur financier. Attendez, le cinéma


est son métier à <strong>Eric</strong> ? Qu’il aille rencontrer tous ceux qui ont financé à fond perdu de très beaux<br />

projets.<br />

Dans la même phrase il avance que le metteur en scène est sur d’être payé donc pour lui le film en<br />

sera forcement mauvais. Quelqu’un peut lui expliquer ce qu’est, ce qu’a été le mécénat ? S’il vous<br />

plait ! Parce que pour cet ignare Mozart ou Molière sont des Tocards du coup…<br />

Il voudrait donc que les artistes se retrouvent dans la rue, voir mort. Ca soulève une notion<br />

d’éthique. Comment peut-on souhaiter ça à quelqu’un ? C’est abject. En tout cas lui-même ne<br />

semble pas être payé au niveau de la pertinence de ses propos.<br />

Et là on aborde la partie la plus glamour de la vidéo. « Le producteur amoureux de l’actrice, le réal<br />

qui veut coucher avec la starlette ». Le bon ciné est donc un ciné misogyne. Chapeau l’artiste. Il m’a<br />

semblé dans l’actu récente que certains avaient même été trop « amoureux » en allant jusqu’à<br />

coucher avec leur « starlette », consentement mis à part. Enfin bref s’il valide le harcèlement, les<br />

attitudes obscènes, les abus sexuels, etc. Validez-le également. Chacun sa vision de la femme et du<br />

respect qu’on lui accorde. Et même, si l’on va gratter le message qu’il essaie de faire passer,<br />

Tarentino a très souvent admis être « amoureux » de ses actrices (Huma, Margo -récemment-). Ca<br />

n’a pas disparu cette fascination du réal pour son actrice fétiche mon pauvre <strong>Eric</strong>…<br />

Après la partie glamour, la partie raciste. Sa vision du pitch du cinéma français. « L’Erythréen… »<br />

Même pas sur qu’il en ait déjà rencontré un. Avec cette sortie j’ai d’un coup compris pourquoi il était<br />

partagé sur des sites d’extrême droite. Son pitch résume parfaitement Le Grand Bain, Le Chant Du<br />

Loup, Les Chatouilles… C’est parfaitement le synopsis de ces films. Et même les films qu’il déplore<br />

surement autant que moi par leur médiocrité (tel que Alad’2 et Taxi 5) ne rentrent pas dans son<br />

« pitch ». L’ensemble du panel qui a écouté la vidéo avec moi n’a pas compris. Seule chose que l’on<br />

en retient c’est que cette phrase est nauséabonde et condescendante.<br />

Les Césars. « Ce qui manque c’est l’humour ». Regarde t il les césars ? Moi je ne les suis que très peu.<br />

Mes parents les regardent souvent. Et ils sont fatigués du manque de sérieux d’année en année, d’un<br />

excès d’humour. Et même de ce que j’en ai vu récemment de mon demi œil ouvert, c’est<br />

guignolesque en effet. Kad en Freddie Mercury on en parle ? La vidéo dure moins de 4 min et <strong>Eric</strong><br />

Neuhoff débite les conneries à une vitesse !<br />

« Le cinéma est fait pour rêver, pour s’amuser, pour pleurer, pour avoir des émotions » Ce mec n’a<br />

connu aucune émotion en 40 ans ?? Mais qu’il arrête son métier ce vieux réac ! Vu sa tête je ne suis<br />

même pas sûr qu’il ait joui une fois en 60 ans.<br />

Et on enchaine avec Zahia comparé à Brigitte Bardot juste après l’émotion que doit procurer le<br />

cinéma. Qu’elle est le rapport ? Et oui je suis d’accord avec lui c’est fou de comparer ces deux<br />

personnes. Mais parce que les Inrock l’ont dit, le cinéma français est à jeter à la poubelle ? Une<br />

feuille de chou a écrit une connerie et du coup c’est l’avis du monde entier ? Les Inrock sont la<br />

référence cinéma en France ? On a bien écrit un jour que Marvin Martin était le futur Zidane après<br />

un match en sélection. Il arrive qu’un chef d’édition passe à coté d’une aberration. C’était son dernier<br />

argument ? Ce mec est une référence ? Au lieu de citer les Inrock, cite des propos de thésards de<br />

l’académie du cinéma. C’est comme si en science tu t’en prenais à un article de Pif Magazine au lieu<br />

de t’attaquer à une publication d’une revue de l’académie des sciences.


Heureusement pour nous la vidéo s’arrête ici.<br />

Je tiens à rappeler à tous que je n’ai aucun affect particulier pour le cinéma français. J’en regarde très<br />

souvent pour accompagner quelqu’un en salle (cela ne veut pas dire que j’en suis déçu, mais je n’irai<br />

pas toujours tout seul) et je répète souvent qu’un grand nombre d’entre eux se savoureraient aussi<br />

bien dans son salon. Je dirais même que lors de mes coups de cœur annuels il n’y en a aucun (ou<br />

beaucoup trop peu) dans mes tops. Ca reste une question de gout mais j’essaie de garder du respect<br />

pour ce qui en sort de correct. Ne pas bouder mon plaisir lorsqu’il y en a et ne pas critiquer<br />

systématiquement par principe que c’est « français ».<br />

Ce que j’ai cherché à faire n’était pas de m’attaquer gratuitement à ce pauvre homme. Si j’avais<br />

voulu le faire j’aurais tout simplement dit que vu les gouts qu’il a pour choisir une cravate je n’ose<br />

imaginer ceux qu’il a pour apprécier un film (je ne parle même pas pour choisir sa femme). Ma<br />

démarche était de montrer l’aberration de ses propos. Procéder par argumentation et<br />

démonstration. Ce qu’il est incapable de faire lui même. Là, où lui dit qu’un carré a quatre cotés je lui<br />

démontre que ce n’est simplement que la définition d’un quadrilatère, que le carré est un cas<br />

particulier. Sans parler de ses aberrations, son manque total de nuance, ses amalgames, ses<br />

préjugés, sa misogynie, sa xénophobie…<br />

Si jamais l’un d’entre vous a encore les moyens de le défendre sur CETTE vidéo alors ne cherchez plus<br />

où Guillaume Meurice trouve ses pépites pour ses micros-trottoirs, c’est vous, tout simplement.<br />

Maxence

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