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APPRENDRE LE CODE À L’ÉCOLE<br />
LE CODE DE LA ROUTE<br />
S’INVITE AU LYCÉE<br />
C'est en tout cas l'expérimentation actuellement effectuée dans un lycée de Thiérache<br />
(Aisne) et qui connaît un vif succès. Et si cela était généralisé à tous les lycéens?<br />
L<br />
es élèves suivent après les cours<br />
traditionnels une formation au<br />
code de la route. Dans certaines<br />
régions plutôt rurales, avoir une<br />
voiture pour se déplacer est une<br />
nécessité. Ces jeunes passeront le permis<br />
de conduire dès l'obtention de leur Bac.<br />
L'idée d'apprendre l'importance du respect<br />
du code de la route à des jeunes qui sont<br />
en âge de passer la conduite accompagnée<br />
va donc de soi. D'autant qu'à cet âge, on apprend<br />
très rapidement. Cette expérimentation<br />
rencontre l'adhésion<br />
des élèves comme des parents. Un<br />
député va même déposer une proposition<br />
de loi visant à généraliser<br />
cette pratique.<br />
UNE EXPÉRIMENTATION UNIQUE<br />
C'est une idée qui a émergé dans l'esprit<br />
de Jean-Louis Bricourt, député (PS) de la<br />
circonscription, face au constat réaliste<br />
des problèmes de mobilité dans la région<br />
de Thiérache (vaste région allant de la<br />
France à la Belgique, très rurale et disposant<br />
de peu d'infrastructures de transports<br />
en commun). Dans ces régions peu<br />
denses, avoir une voiture est une nécessité.<br />
Pour avoir une vie sociale, pour voir<br />
de la famille, mais également pour trouver<br />
un travail. <strong>Le</strong> député a proposé une expérimentation<br />
unique en France : offrir le code de la<br />
route aux élèves de 8 établissements de lycée. Ces<br />
leçons sont financées par la région et le département<br />
et sont donc totalement prises en charge<br />
le modèle<br />
économique<br />
des autoécoles<br />
est<br />
mis à mal et<br />
certaines<br />
d’entres<br />
elles voient<br />
leur avenir<br />
s’assombrir.<br />
pour le lycéen. Seuls les frais d'inscription à l'examen<br />
restent à la charge des élèves (30€). Dans<br />
une zone géographique où le chômage et la précarité<br />
des jeunes les frappent de plein fouet (plus de<br />
25 %) cette initiative est une véritable aubaine. Chaque<br />
élève bénéficie ainsi de 10 cours collectifs, de<br />
10 cours individuels (de plus en plus rares dans les<br />
auto-écoles traditionnelles) et d'un portail d'entraînement<br />
aux questions du Code, appelé Prépacode.<br />
PEU D'ALTERNATIVES<br />
<strong>Le</strong> code de la route, c'est 300€ minimum dans une<br />
auto-école, et entre 1500 et 2000€ avec<br />
la conduite. Pour faire face à ces coûts, les<br />
familles ont peu d'alternatives. <strong>Le</strong> gouvernement<br />
essaie d'assouplir les règles pour<br />
créer de la concurrence. Il est ainsi possible<br />
aujourd'hui de passer son Code dans<br />
des bureaux de poste et d'apprendre en<br />
autodidacte. <strong>Le</strong>s auto-écoles proposant<br />
des formations de Code en ligne et de conduite<br />
pratique comme Ornikar ou En Voiture<br />
Simone fleurissent et continuent à<br />
gagner des parts de marché sur les autoécoles<br />
traditionnelles en proposant des<br />
tarifs 20 à 30 % inférieurs. À tel point que<br />
le modèle économique des auto-écoles<br />
est mis à mal et certaines d’entres elles<br />
voient leur avenir s’assombrir. Ces dernières<br />
doivent absolument se réinventer. Travailler<br />
main dans la main avec les pouvoirs<br />
publics pour offrir des formations gratuites<br />
aux élèves de lycée et ainsi lutter contre<br />
les coûts trop élevés du permis pourrait être une<br />
piste à explorer. C'est en tout cas ce que pense le<br />
député Jean-Louis Bricourt, qui va déposer un projet<br />
de loi pour généraliser cette pratique.