Haiti Liberte 11 Mars 2020
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
VICTOIRE<br />
DES POLICIERS<br />
Tonm Malè<br />
kite nou !<br />
<strong>Haiti</strong>an Opposition Condemns<br />
Moïse’s Appointment of<br />
a New Prime Minister<br />
Page 9<br />
Page 6<br />
En Haïti, les violences<br />
sont le « prolongement<br />
de troubles politiques<br />
qui remontent à<br />
2018 »<br />
Page 7<br />
Voir page 3<br />
Le gouvernement face au courage et à la détermination de ces policiers a du faire marche arrière : les policiers<br />
ont maintenant droit à leur syndicat<br />
PRIMAIRES DÉMOCRATES : MICHIGAN,<br />
UNE ÉPREUVE DIFFICILE POUR SANDERS<br />
L’Inde aux prises<br />
avec ses vieux<br />
démons<br />
Page 12<br />
Irak : qui a<br />
liquidé les deux<br />
officiers US ?<br />
Voir page 3<br />
Page 17<br />
Le candidat Bernie Sanders semblait bien placé pour réussir là où il avait échoué en 2016
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Haïti pourra-t-elle faire face au Coronavirus ?<br />
1583 Albany Ave<br />
Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />
Tel: 718-421-0162<br />
Fax: 718-421-3471<br />
Par Berthony Dupont<br />
Le virulent coronavirus de façon évidente n’a plus de<br />
frontières. Issu de la Chine populaire, dans la ville de<br />
Wuhan, il est déjà présent dans plusieurs grandes villes<br />
occidentales et un cas isolé aurait même été retrouvé<br />
chez nos voisins de la République Dominicaine. N’estce<br />
pas évident de dire que si notre voisin est attaqué,<br />
il nous faut commencer à nous préparer en la circonstance.<br />
Dans le monde, l’épidémie COVID-19 du nouveau<br />
coronavirus s’achemine déjà vers une catastrophe mondiale,<br />
une pandémie comme le désigne l’Organisation<br />
mondiale de la santé (OMS). A ce stade, incontrôlable<br />
même pour les pays riches dominants, le nombre de<br />
malades continue d'augmenter. Quel sera le sort d’un<br />
pays appauvri, exploité ? Quel sera le sort des masses<br />
populaires haïtiennes si le Coronavirus arrive à frapper<br />
nos portes ? Ne sera-t-il pas difficile pour ne pas dire<br />
impossible de stopper la propagation de cette maladie<br />
souvent mortelle dans un pays à la dérive, dépourvu de<br />
soins de santé même fondamentaux et totalement ravagé<br />
par la misère, la pauvreté et la corruption?<br />
Le système national de santé d’un pays constitue<br />
la première base de la lutte contre cette maladie. À très<br />
court terme, ce sont les organismes déjà sur place et<br />
les équipes spécialisées qui peuvent porter secours aux<br />
victimes. Quant à nous, déjà l’accès aux soins de santé<br />
pour la majorité de la population est un luxe exorbitant<br />
puisque notre système médical a été justement dévasté<br />
par l’exploitation à outrance du capitalisme mondial,<br />
sources sociales et politiques de nos souffrances.<br />
Nos services d'approvisionnement en besoins fondamentaux<br />
sont complètement désorganisés ; quant<br />
à présent tous nos hôpitaux publics sont en grève, du<br />
fait que les travailleurs de la santé n’ont pas reçu leurs<br />
salaires depuis plusieurs mois tout en exigeant également<br />
de meilleures conditions de travail. Le cas du pays<br />
est à ce titre très fragile avec une économie malade d’une<br />
tuberculose résiliente et très vulnérable à tous les risques<br />
même les plus insignifiants, d’autant qu’il manque<br />
d’installations sanitaires, d’eau potable etc...<br />
Les conditions dans lesquelles vivent les masses du<br />
pays relèvent non seulement d’une guerre historique<br />
mais et surtout d’une exploitation scandaleuse et criminelle<br />
de l'impérialisme américain et mondial comme une<br />
punition envers le peuple qui a mis fin au système aberrant<br />
de l’esclavage.<br />
L’impérialisme facilite pour autant une petite élite<br />
financière corrompue, rétrograde, réactionnaire au<br />
détriment du pays et des masses populaires. Cette élite<br />
revendeuse, en complicité avec les puissances exploiteuses,<br />
n’a rien entrepris dans le pays pouvant initier<br />
un avancement vers le développement ou une prise de<br />
conscience économique nationale parce qu’elle dépend<br />
elle-même des pays étrangers pour ses soins de santé.<br />
Si nous ne pourrons pas prendre les mesures nécessaires<br />
pour combattre le virus, c’est du fait que les pays<br />
impérialistes nous ont toujours imposé des parias, des<br />
charlatans, des mercenaires corrompus, des antinationaux<br />
comme dirigeants et fomentés des coups d’État pour<br />
nous déstabiliser et détruire nos faibles infrastructures.<br />
La plupart d’entre eux se réjouissent toujours quand<br />
le pays est frappé d’une quelconque catastrophe. Cela<br />
leur donne le moyen de recevoir des miettes d’aumône<br />
qu’ils pilleront et gaspilleront comme bon leur semblera.<br />
Si nous ne serons pas prêts à faire face au Coronavirus,<br />
c’est du fait que nous ne nous sommes pas encore<br />
remis des effets dévastateurs du séisme du 12 janvier<br />
2010 et de l’épidémie de choléra que les Nations-Unies,<br />
via la Minustah, nous avait apportée et cela sans aucun<br />
dédommagement.<br />
Si nous ne serons pas au rendez-vous pour<br />
nous défendre comme tous les autres, ce ne sera pas<br />
seulement à cause de la virulence du virus, ce sera aussi<br />
la conséquence de l'arriération résultant de la domination<br />
d'Haïti par l'impérialisme américain et européen.<br />
Cette épidémie ne vient-elle pas nous rappeler que<br />
nous ne devons plus continuer à vivre sous la dépendance<br />
d’une quelconque communauté internationale. Il<br />
nous faut mettre un terme à cette situation de dépendance<br />
des puissances capitalistes.<br />
Ce virus peut-être sans doute le réveil des pays appauvris<br />
soumis au système capitaliste. Il peut servir de<br />
catalyseur pour réveiller les classes dominées, assoiffées<br />
de mettre fin à la pléiade de gouvernements serviles,<br />
aux ordres des impérialistes qui leur donnent toute la<br />
latitude d’exploiter les ressources des pays.<br />
Administrer en Haïti un traitement juste pour juguler<br />
le Coronavirus ne sera pas suffisant, si on ne détruit pas<br />
également et totalement le virus destructeur capitaliste.<br />
3, 2ème Impasse Lavaud<br />
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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
Primaires démocrates : Michigan, une<br />
épreuve difficile pour Sanders<br />
Victoire des Policiers<br />
Après les résultats des votes du mardi 3 mars, Joe Biden disposait de 664<br />
délégués contre 573 pour Bernie Sanders.<br />
Par Esaü Jean-Baptiste<br />
Dès le début des élections primaires<br />
de février, le sénateur de Vermont,<br />
Bernie Sanders s’était, que ce soit avec<br />
les caucus de l’Iowa ou il a remporté le<br />
vote populaire suivi respectivement de<br />
ses victoires du New Hampshire et dans<br />
le Nevada, positionné comme le potentiel<br />
concurrent à la course pour la nomination.<br />
Vu sa popularité qui était grandissante<br />
à l’approche du Super Tuesday<br />
aussi bien de sa position de favori dans<br />
les sondages nationaux, ajouté d’une<br />
avance du nombre des délégués sur<br />
ses adversaires, le candidat Sanders<br />
semblait bien placé pour réussir là où il<br />
avait échoué en 2016.<br />
Constat qui, dans un premier<br />
temps, paniquaient les stratèges et<br />
chefs du parti démocrate, mais aussi les<br />
candidats dans la course qui, désespérément,<br />
cherchaient des moyens pour<br />
faire obstacle à ce candidat socialiste<br />
qui fait peur. Au prime abord, comme<br />
l’électorat était divisé entre Elizabeth<br />
Warren, Joe Biden, Pete Buttigieg,<br />
Amy Klobuchar et Mike Bloomberg,<br />
donc, il fallait trouver une bonne formule<br />
pour affaiblir celui qui, par son<br />
avance, faisait peur à l’establishment<br />
du Parti démocrate qui misait gros sur<br />
Joe Biden pour battre Donald Trump en<br />
novembre. Pour ce faire, dans un premier<br />
temps, l’idée était d’encourager<br />
le retrait du maire de South Bend de<br />
l’Indiana, d’une des deux sénatrices<br />
et le méga-milliardaire pour, finalement,<br />
apporter leurs soutiens à l’ancien<br />
vice-président perdant dans les trois<br />
premiers caucus du mois de février.<br />
Boom, de par sa victoire au Caroline<br />
du Sud le 29 février, suivi des retraits<br />
opportuns des candidats et leurs<br />
supports avant et après le Super Tuesday,<br />
Joe Biden est passé de candidat<br />
désespérer à celui de potentiel adversaire.<br />
Les retraits et soutiens ont donné<br />
à Biden un élan massif, lui permettant<br />
de remporter des victoires d’éclatement<br />
en Virginie et en Caroline du Nord, où<br />
les sondages avaient montré une course<br />
serrée quelques jours auparavant.<br />
Entre-temps, accusée par les partisans<br />
de Bernie Sanders « de diviser<br />
le vote du camp progressiste et d’amputer<br />
les chances du sénateur socialiste<br />
de mener “sa révolution », la persistance<br />
d’Elizabeth Warren de rester<br />
dans la course, alors qu’elle ne pouvait<br />
pas gagner l’État ou elle est sénatrice,<br />
n’avait pas aidé Sanders. Ce qui fait,<br />
en quelques jours, Bernie Sanders, auto<br />
proclamé socialiste au sein d’un parti de<br />
Droite, est passé du favori qu’il était à<br />
un anxieux candidat. Pour quelqu’un<br />
qui, dans les sondages, était favori pour<br />
remporter gros certains des États du<br />
Super Tuesday, Sanders n’en a eu que<br />
cinq victoires sur quinze caucus. Avec<br />
des défaites dans des États comme le<br />
Minnesota et le Massachusetts, alors<br />
que les sondages lui était grandement<br />
favori, donc il-y-a de quoi pour Sanders<br />
et son équipe d’être inquiets.<br />
Mais, tout n’était pas fini, puisque,<br />
avec les caucus du 10 mars en<br />
perspective, Sanders pouvait se frayer<br />
un chemin et enfin retrouver le momentum<br />
de février ? Pour le moins, le<br />
sénateur de Vermont devait convaincre<br />
les électeurs qu’il n’est pas seulement<br />
le meilleur choix, il est le choix le plus<br />
sûr. Ce n’est pas un cas impossible à<br />
faire. Mais, il devait être plus agressif<br />
puisqu’il n’a que quelques semaines<br />
pour le faire.<br />
<strong>Mars</strong>, le mois décisif dans les<br />
primaires démocrates<br />
Pour le seul mois de mars, entre le Super<br />
Tuesday et les autres caucus, 29<br />
États sont en jeux et 2448 délégués<br />
doivent se décider. Parmi ces États et<br />
délégués, 15 caucus ont déjà eu lieu<br />
ou l’enjeu était de 1344 délégués. Il<br />
reste maintenant 14 caucus avec <strong>11</strong>04<br />
délégués. Ce qui fait que les primaires<br />
démocrates, de jour en jour, retiennent<br />
l’attention, surpassent les pronostics<br />
et suscitent davantage d’engouement.<br />
Des cris de rassemblement<br />
se font de plus en plus entendre<br />
au sein du Parti en faveur de l’ancien<br />
vice-président. Mais avec 352<br />
délégués en jeux en perspective dans<br />
les primaires dans les six prochains<br />
États dont Michigan (125 délégués) et<br />
Washington (89 délégués), la course<br />
serait-elle encore ouverte au sein du<br />
Parti de démocrate ?<br />
Après presqu’une vingtaine de<br />
consultations dans différents États,<br />
Joe Biden arrive à convaincre plus<br />
de délégués, et du coup a une bonne<br />
avance sur Bernie Sanders. C’était une<br />
avance certes, mais mathématiquement,<br />
avec les primaires qui devraient<br />
avoir lieu ce 10 mars, tout était encore<br />
possible. Question pour dire,<br />
jusqu’avant cette date, la course était<br />
encore ouverte.<br />
Avec 1344 délégués en lice,<br />
les primaires du « Super Tuesday »<br />
du 3 mars, organisées dans 15 États,<br />
devraient être décisives en donnant<br />
une première tendance des élections<br />
générales du 3 novembre, à celui qui<br />
s’opposera à Donald Trump. Contrairement<br />
aux « Super Tuesday »<br />
antérieures, cette journée spéciale<br />
n’avait pas vraiment départagé les candidats<br />
à la course pour la nomination<br />
démocrate. Maintenant, avec plus de<br />
2,480 délégués répartis sur presque<br />
une trentaine d’États restants, le calendrier<br />
des primaires promet d’être une<br />
lutte très longue, plus passionnée où le<br />
gagnant pourrait émerger un peu plus<br />
tard.<br />
Après les résultats des votes du<br />
mardi 3 mars, Joe Biden disposait de<br />
664 délégués contre 573 pour Bernie<br />
Sanders. Le nominé démocrate<br />
aura besoin, sur les 3979 délégués<br />
disponibles, de 1991 pour avoir accès<br />
dans un premier temps à la Convention<br />
démocrate <strong>2020</strong> qui aura lieu<br />
du 13 au 16 juillet, <strong>2020</strong>, au Fiserv<br />
Forum à Milwaukee, Wisconsin, et finalement,<br />
aux élections générales du<br />
3 novembre.<br />
Entre-temps, la présence de la<br />
sénatrice du Massachusetts, Elizabeth<br />
Warren qui ne pesait plus dans la balance<br />
nécessitait une décision de sagesse.<br />
Elle aurait bien aimé rester dans<br />
la course, mais pour quoi faire alors, se<br />
demandaient les analystes perplexes.<br />
En ne remportant aucun État, la sénatrice<br />
n’a pas su créer le « momentum »<br />
ni parvenir à se lancer dans la course à<br />
l’investiture de <strong>2020</strong>. C’était un coup<br />
dur pour elle et son équipe. Ne serait-ce<br />
donc pas le moment pour la candidate<br />
de se retirer, se demandaient les supporteurs<br />
de Sanders?<br />
Mieux vaut tard que jamais<br />
Prenant acte des résultats décevants<br />
enregistrés par sa candidature lors<br />
du Super Tuesday, tout en suivant<br />
les traces de Buttigieg,Klobuchar et<br />
Bloomberg, Elizabeth Warren« s’est<br />
retirée de la course à l’investiture<br />
démocrate en vue de la présidentielle<br />
américaine de novembre.. Ce retrait<br />
laisse le champ libre à Joe Biden<br />
et Bernie Sanders qui la devancent<br />
largement en termes de délégués,... »<br />
Puisque Elizabeth Warren n’avait pas<br />
officiellement endossé aucun des deux<br />
candidats restant, ils étaient nombreux<br />
ceux qui se posaient cette question: à<br />
qui, bénéficiarait-il le retrait de la sénatrice<br />
Warren? le “socialiste” autoproclamé<br />
Bernie Sanders avec lequel elle<br />
partage beaucoup d’idées marquées<br />
très à gauche ou son adversaire modéré<br />
Joe Biden?<br />
En attendant un quelconque support<br />
de Warren, dans la lutte à fond<br />
sur le terrain, dans de nombreux États,<br />
avec le momentum des victoires, des<br />
soutiens politiques et ses moyens financiers,<br />
grâce aux fonds recueillis ses<br />
derniers jours, le VP Joe Biden continuait<br />
à se positionner comme un potentiel<br />
candidat à la course à l’investiture<br />
démocrate pour la présidentielle de novembre.<br />
Avec son profil de candidat<br />
modéré et conservateur, l’ex-VP continue<br />
de créer sensation. Il se positionne<br />
sérieusement dans la course et,<br />
du même coup, commence à attirer de<br />
plus en plus de donateurs intéressés à<br />
financer sa campagne. Mais en dépit<br />
de tous ses supports, tout n’était pas<br />
fini pour le sénateur socialiste Bernie<br />
Sanders. Biden était loin d’être insurmontable.<br />
Sanders pouvait changer la<br />
dynamique de la course.<br />
De par ses victoires dans presque<br />
10 États lors du Super Tuesday, mais<br />
surtout dans des États du Sud, non<br />
seulement le VP a le momentum, mais il<br />
était évident que le message ne passait<br />
pas vraiment entre le sénateur de Vermont<br />
et l’électorat conservateur, social<br />
conservateur, ultraconservateur et de<br />
la classe ouvrière noire et hispanique.<br />
Pour éviter une poursuite de défaites<br />
et le risque de perdre les prochaines<br />
primaires qui devaient avoir lieu dans<br />
des États comme le Idaho (20) Michigan<br />
(125 délégués), Mississipi (36<br />
délégués), Missouri (68 délégués), Dakota<br />
du Nord (14 délégués) et Washington<br />
((89 délégués), Sanders et son<br />
équipe devraent, dans les spots publicitaires<br />
et campagnes sur le terrain,<br />
essayer de convaincre l’électorat ultraconservateur<br />
qui le juge jusqu’à présent<br />
trop à gauche dans ses discours et programme<br />
de campagne. Il devait aussi<br />
convaincre l’électorat démocrate, qu’il<br />
représente l’alternatif pour le Parti aux<br />
prochaines présidentielles, à savoir, le<br />
seul qui peut faire obstacle à Donald<br />
Trump aux élections générales de novembre.<br />
Sanders devait attaquer le bilan<br />
politique de Joe Biden envers les travailleurs<br />
américains, spécialement les<br />
immigrants et les familles minoritaires<br />
pendant qu’il était sénateur, mais aussi,<br />
en tant que vice-président durant les<br />
deux mandats de l’administration du<br />
président Barack Obama.<br />
Comme il aura probablement<br />
du mal à rivaliser dans les États ou<br />
les caucus à venir comme la Floride<br />
(219 délégués) le 17 mars et New<br />
York (274 délégués) le 28 avril, donc<br />
il était important pour le sénateur de<br />
gagner ‘’big’’le 10 mars, spécialement<br />
Michigan (125) et Washington (89<br />
délégués). Pour ce faire, il devait, avec<br />
des discours, continuer à « mobiliser la<br />
base » du parti à savoir: si Hillary Clinton<br />
ne pouvait pas battre Donald Trump<br />
en 2016, Joe Biden ne le serait non plus<br />
capable de le faire. Il devait insister que<br />
seul lui peut battre l’actuel président en<br />
novembre.<br />
Michigan, une épreuve difficile<br />
Le CSPN par la voix du Premier ministre Joseph Jouthe a annoncé la<br />
victoire du syndicat des policiers<br />
Par Isabelle L. Papillon<br />
Le gouvernement de Moise-Jouthe<br />
dans toutes ses élucubrations<br />
n’avait pas jugé nécessaire et même<br />
urgent de résoudre la crise au sein de<br />
la police nationale. En un sens, au lieu<br />
de mettre en place des moyens pour<br />
arriver à satisfaire les revendications<br />
des policiers exigeant de meilleures<br />
conditions de travail, justice pour<br />
leurs confrères tombés sous des balles<br />
assassines des gangs, de meilleurs<br />
traitements de la part des autorités et<br />
la reconnaissance de leur syndicat, le<br />
gouvernement s’adonnait à les provoquer<br />
jusqu’à les aliéner comme pour<br />
leur faire croire que leur revendication<br />
à une amélioration de leur condition de<br />
vie n’était pas juste.<br />
Alors, si après les dérapages au<br />
champ de mars au cours du carnaval,<br />
les policiers durant leur dernière manifestation<br />
avaient été obligés de passer<br />
à la violence, le gouvernement ancien<br />
ou nouveau de Jovenel Moise avait<br />
été quasiment responsable, particulièrement<br />
si l’on doit se rapporter aux<br />
remarques contradictoires du nouveau<br />
Premier Ministre Joseph Jouthe qui disait<br />
reconnaitre que les revendications<br />
policières sont justes tout en critiquant<br />
une certaine illégalité du syndicat de la<br />
police.<br />
C’est dans cette optique que nous<br />
devons comprendre tout ce qui s’est<br />
passé dans la journée du lundi 9 et du<br />
mardi10 mars <strong>2020</strong> dans les rues, notamment<br />
à Delmas et à Pétionville où<br />
des barricades de pneus enflammés ont<br />
été en autres érigés par des policiers de<br />
la BOID, de l’Udmo et de la DDO baptisé<br />
d’un nom de lutte : Fantôme 509.<br />
Certaines administrations de<br />
l’Etat telles que l’ONA, le FAES, les<br />
Archives nationales, le ministère de<br />
l’Éducation nationale ont été perturbées<br />
par du gaz lacrymogènes, les policiers<br />
ont procédé à leur fermeture et les<br />
employés n’avaient d’autre choix que<br />
d’abandonner leur fonction.<br />
La frustration des policiers joint<br />
aux masses populaires vivant dans un<br />
chômage à perpétuité, la réaction ne<br />
pouvait être autrement. Ainsi, des voitures<br />
ont été brisées, les clés de certains<br />
véhicules de l’Etat retrouvés sur leur<br />
parcours ont été saisies. Le véhicule<br />
de fonction du juge Durin Junior Duret,<br />
pour Sanders<br />
Pour freiner l’élan de la soudaine<br />
montée de Joe Biden, Sanders doit gagner<br />
le Michigan. Pour le faire, il avait<br />
annulé un rassemblement prévu vendredi<br />
dans l’État du Mississippi qui<br />
doit voter également ce mardi. Car, en<br />
perdant Michigan, un autre État du<br />
sud avec une forte population noire à<br />
Biden qui, deux semaines plus tôt avait<br />
magistrat auprès de la Cour d’appel de<br />
Port-au-Prince et membre du Conseil<br />
supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj)<br />
n’a pas été épargne, il a été victime à<br />
l’angle de Delmas 40 b et Delmas 49.<br />
L’Association Nationale des Magistrats<br />
Haïtiens (ANAMAH) s’indigne et élève<br />
la plus vive protestation contre l’attaque<br />
dont a été l’objet Me Durin Duret<br />
Junior.<br />
Signalons que la principale raison<br />
de la manifestation du 9 mars avait<br />
été pour exiger la réintégration immédiate<br />
et sans condition des 5 policiers<br />
révoqués pour leur activité syndicale. Il<br />
s’agit de Yanick Joseph, Jean Elder Lundi,<br />
Alberson Gros-Nègre, Yens Lamarre<br />
et Gédéon Mombrun.<br />
La décision de révoquer ces policiers,<br />
qui réclamaient la reconnaissance<br />
de leur syndicat et de meilleures conditions<br />
de travail, constituait « une grave<br />
atteinte » à la liberté syndicale en Haïti,<br />
avait fait savoir l’Office de la protection<br />
de la citoyenne et du citoyen (Opc),<br />
dans une lettre adressée à la Direction<br />
de la police.<br />
Selon ce qu’a rapporté le quotidien<br />
Le Nouvelliste, concernant les<br />
démarches du gouvernement et de la<br />
Direction de la police, un policier avait<br />
réagi en ces termes :« Ces promesses<br />
sont de la poudre aux yeux pour faire<br />
de la diversion. Ils veulent nous berner.<br />
Je suis dans la rue aujourd’hui<br />
parce que je suis révolté. Nous sommes<br />
révoltés. Nous exigeons la reconnaissance<br />
du syndicat et la réintégration<br />
des policiers révoqués. Au niveau de<br />
Fantôme 509, nous parlons peu. Nous<br />
avons des armes et du gaz. Si rien<br />
n’est fait, nous allons tirer et brûler »<br />
Alors que le rendez-vous avait<br />
été donné pour une prochaine manifestation<br />
des policiers au mois d’avril<br />
<strong>2020</strong>. Le gouvernement face au courage<br />
et à la détermination de ces policiers<br />
a du faire marche arrière : les policiers<br />
ont maintenant droit à leur syndicat,<br />
selon les nouvelles déclarations du Premier<br />
ministre de facto Joseph Jouthe à<br />
savoir que « Un arrêté viendra amender<br />
l’article <strong>11</strong> de l’arrêté d’août 2013<br />
qui interdisait aux fonctionnaires de<br />
police de s’associer pour défendre leurs<br />
droits. Nous sommes d’accord que les<br />
policiers peuvent se syndiquer »<br />
La victoire de ces policiers c’est<br />
aussi la victoire du peuple.<br />
considéré la Caroline du Sud comme un<br />
« most win », si toutefois il voulait retrouver<br />
le momemtum du Super Tuesday<br />
du 3 mars, donc pour ce 10 mars,<br />
c’est au tour de Sanders de gagner non<br />
seulement dans d’autres États, mais,<br />
spécialement celui du Michigan.<br />
Lors des primaires démocrates<br />
opposant le sénateur de Vermont<br />
suite à la page(18)<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
3
Bénédiction de l’ambassadeur des<br />
Etats-Unis. Michèle Sison au nouveau<br />
gouvernement haitien<br />
L’ambassadeur Michèle B. Sison et Patrick<br />
Boisvert<br />
L’ambassadeur Michèle B. Sison et le<br />
ministre Lucmane Délille<br />
L’ambassadeur<br />
Michèle B. Sison et<br />
le premier ministre<br />
de facto Joseph<br />
Jouthe<br />
Par Marie Laurette Numa<br />
Le chef de la police<br />
Normil Rameau et<br />
Michele Sison<br />
Comme elle l’avait fait pour le Directeur<br />
général ai de la police nationale,<br />
Normil Rameau, la diplomate<br />
américaine, Michele Sison a rencontré<br />
le Premier ministre Joseph Jouthe, le<br />
ministre des affaires étrangères, Claude<br />
L’ambassadeur Michèle B. Sison et le<br />
nouveau ministre des Affaires étrangères,<br />
Claude Joseph<br />
Joseph, celui de la Justice Lucmane<br />
Délille et le ministre de l’Économie<br />
et des Finances, Michel Patrick Boisvert<br />
pour leur donner non seulement<br />
la bénédiction de la Métropole américaine<br />
mais pour leur dicter les ordres de<br />
Washington.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />
Public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />
audience, pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en<br />
conséquence le divorce du sieur Calito ARISTOR d’avec son épouse née<br />
Chrisla LAURENT, pour injures graves et publiques. Prononce la dissolution<br />
des liens matrimoniaux existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier<br />
de l'Etat civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les registres à ce<br />
destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />
l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages et<br />
intérêts envers les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Coder GESTE de ce<br />
Tribunal pour la signification du présent jugement. Compense les dépens.<br />
Ainsi Jugé et Prononcé par Nous Me Nerva VILMONT,j uge -Doyen en<br />
audience civile, ordinaire et publique en date du Trente juin deux mille<br />
dix-huit, en présence de Me Raynold DUBOS, Substitut Commissaire du<br />
Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du sieur Willy BERNABE,<br />
Greffier du siège.<br />
IL est ordonné.........etc En foi de quoi ..........etc<br />
S/Me Fritz-Nel SAINT-LOUIS,av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Sur les conclusions conformes du Ministère Public, accueille la demande en divorce<br />
faite par la dame Wislande ESTIVERNE ; confirme le défaut en la forme déjà octroyé<br />
contre le sieur Phanfan MOISE ; au fond, admet le divorce des époux Phanfan MOISE,<br />
épouse née Wislande ESTIVERNE et prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
existant entre eux, ce aux torts de l’époux avec toutes les conséquences de droits ; dit<br />
que désormais l’épouse reprendra son nom de famille ; dit qu’une copie du dispositif<br />
du présent jugement certifié conforme par le greffier du Tribunal de Première instance<br />
des Cayes sera signifié, après qu’il aura acquis l’autorité de la chose souverainement<br />
jugée à l’Officier de l’Etat Civil de la commune des Cayes aux fins de sa transcription<br />
dans le délai de la loi sur le registre destiné à cet effet. Dit qu’un extrait dudit<br />
jugement sera publié dans l’un des journaux s’éditant à la capitale aux fins de droit ;<br />
compense les dépens ; commet l’Huissier Jean Louisdor Prospère du Tribunal de<br />
Première Instance des Cayes pour la présente décision.<br />
Prononcé par nous, Pierre Ezéchiel VAVAL, Doyen, en présence de Me Wilnoce SANON,<br />
substitut commissaire du Gouvernement, assisté de Pierre CASSEUS, greffier en<br />
l’audience du lundi trois juin deux mille dix neuf, An 216ème de l’Indépendance<br />
Il est ordonné… etc. En foi de quoi…. Etc.<br />
Pierre Ezéchiel VAVAL, Doyen et Pierre CASSEUS greffier<br />
Me Louis Domingue TECIYO, AV<br />
AVIS<br />
Il est porté à la connaissance des intéressés qu'à la date du trente juillet (2019) deux mille<br />
dix neuf, le tribunal de première instance de Petit Goâve a rendu un jugement de divorce<br />
entre la dame Carl Henry Victor, née Richana Bertrand et le sieur Carl Henry Victor, dont le<br />
dispositif est ainsi libellé<br />
Par ces motifs<br />
Le après examen et sur les conclusions du Ministère public ,le tribunal au voeu de la loi,<br />
maintient le défaut requis et octroyé à l'audience contre le défendeur pour faute de<br />
comparaitre ; pour le profit, accueille l'action de la demanderesse la dame Carl Henry<br />
Victor ,née Richana Bertrand et vu que cette demande est juste et fondée, admet le divorce<br />
des époux Carl Henry Victor, femme née Richana Bertrand aux torts exclusifs desdits époux<br />
; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux ; ordonne à<br />
l'officier de l'état civil compétent de transcrire sur les registres à ce destinés ; le dispositif<br />
du présent jugement ; dit qu'un extrait sera publié dans l'une des colonnes d'un quotidien<br />
s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers ,si le cat y échait ;<br />
Commet le sieur Jean Fruisner Monice l’huissier de notre tribunal pour la signification du<br />
présent jugement ; compense les dépens, vu la capitale des parties<br />
Rendu de nous Me Frisner DUCLAIR, doyen a.i du tribunal de première instance de Petit<br />
Goâve en audience publique civile de divorce de trente juillet deux mille dix neuf, en<br />
présence de Me Franck BENECHE, Substitut commissaire du gouvernement de ce ressort,<br />
assisté de Christophe BONBON, greffier du siège<br />
Il est ordonné.....etc.... En foi de quoi......etc.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après examen, le Ministère public entendu dans ses conclusions, reçoit l'action<br />
en divorce initié par le sieur Sydney Réjouis pour être régulière en la forme. Maintient au<br />
fond le défaut, faute de comparaitre octroyé à l'audience civile de divorce du jeudi 23<br />
janvier <strong>2020</strong> contre la dame Ann Myriam Eveillard pour n'avoir été ni rabattu, ni combattu<br />
conformément aux dispositions des articles 287 et suivants du code de procédure civile ;<br />
admet le divorce des époux Sydney Réjouis, femme née Ann Myriam Eveillard pour<br />
incompatibilités de caractères et injures graves et publiques, fait prévus aux articles 217 et<br />
suivants du code civil haïtien, prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />
entre lesdits époux, ce, aux torts de l'épouse défenderesse; ordonne à l'officier de l'état<br />
civil de la section sud des Gonaïves à l'effet de transcrire le dispositif du présent jugement<br />
sur les registres à ce destinés dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant<br />
à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers, s'il y échet; commet l'huissier<br />
Georges Michel du tribunal de première instance des Gonaïves pour la signification du<br />
présent jugement ; compense les dépens vu la qualité des parties. Ainsi jugé et prononcé<br />
par nous, Magistrat Louidor LOUIMA, juge au tribunal de première instance des Gonaïves<br />
en audience ordinaire et publique et en ses attributions civiles des de divorce du jeudi 30<br />
janvier, An 217ème de l'indépendance National, en présence de Me Adisson DIOGENE,<br />
Avocat Substitut du commissaire du gouvernement près le parquet du tribunal de première<br />
instance de ce ressort avec l'assistance du sieur Agony GACHETTE, greffier du siège.<br />
Il est ordonné.......etc.....En foi de quoi.....etc.....<br />
Miguel BAPTISTE, Avocat.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après en avoir délibéré au voeu de la loi et après avoir entendu le<br />
Ministère dans ses conclusions écrites en la forme et au fond, favorable à<br />
l'action du requérant, accueille l'action intentée en divorce par la dame<br />
Samorah RIDORÉ contre son époux Reinier Saavedra ZAMORA en la forme et<br />
maintient le défaut déjà octroyé contre le défendeur à l'audience du mardi 13<br />
mars deux dix huit à <strong>11</strong> heures 01 minute du matin; ce n'avoir pas été rabattu<br />
aux termes de l'article 287 du code de procédure civil de Luc D'HECTOR. admet<br />
le divorce des époux sus parlés pour incompatibilités de caractères et pour<br />
injures graves et publiques envers sa femme au voeu de l'article 217 du code<br />
de procédure civil haïtien. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />
ayant existé entre les dits époux tout en ordonnant à l'officier de l'état civil de<br />
la commune de fond des Nègres, Me. Jeancilhomme LOUIS de transcrire sur les<br />
registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />
inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />
intérêts envers les tiers et de rédiger l'acte de divorce des époux prescrites.<br />
Commet l'huissier Coder GESTE pour la signification du présent jugement aux<br />
fins de droit tout en composant les dépens en raison de la qualité des parties.<br />
Donné de nous. ...etc. Il est ordonné. ...etc En foi de quoi ...... etc .<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />
Public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />
audience, pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en<br />
conséquence le divorce du sieur Maxon AUGUSTIN d'avec son épouse née<br />
Samantha DELMA injures graves et publiques. Prononce la dissolution des<br />
liens matrimoniaux existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier de<br />
l'Etat civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les registres a ce destinés<br />
le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />
quotidiens s'éditant a la capitale sous peine de dommages et intérêts envers<br />
les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Coder GESTE de ce Tribunal pour la<br />
signification du présent jugement. Compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par Nous Me Nerva VILMONT, juge -Doyen en<br />
audience civile, ordinaire et publique en date du Mercredi trente octobre<br />
deux mille dix-neuf, en présence de Me Raynold DUBOS, Substitut Commissaire<br />
du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du sieur Willy BERN-<br />
ABE, Greffier du siège.<br />
IL est ordonné.........etc En foi de quoi ..........etc<br />
S/Me Fritz-Nel SAINT-LOUIS, av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal, après examen le Ministère public entendu, maintient le<br />
défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,<br />
déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame<br />
Marie Carmelle CHARLES, d'avec son Louimonte LEGER pour injures<br />
graves et publiques aux torts de l'époux, prononce la dissolution des liens<br />
matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l'officier de civil<br />
de la section nord de port au prince de transcrire sur les registres à ce<br />
destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />
dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />
intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens ; commet l'huissier<br />
Canal Gabriel de ce siège pour la signification de ce jugement.<br />
Compense les dépens.<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE, juge en audience civil,<br />
ordinaire et publique du onze juillet deux mille dix neuf, en présence de<br />
Me. JEAN ROLEX MEROVE Substitut Commissaire du gouvernement de ce<br />
ressort avec l'assistance du greffer Mozart TASSY<br />
IL est ordonné....etc....En foi de quoi.....etc....<br />
Me. Abel LOUISSAINT,Av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal, après examen le Ministère public entendu, maintient le<br />
défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,<br />
déclare fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur<br />
Mario CHARLES, d'avec son épouse née Cynthia CAMMANT pour injures<br />
graves et publiques aux torts de l'époux ; ordonne à lʼofficier de l'état<br />
civil de la section nord de Port-au-Prince de transcrire dans les registres à<br />
ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />
dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />
intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens ; commet l'huissier<br />
Canal Gabriel de ce siège pour la signification de ce jugement.<br />
Compense les dépens. Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE,<br />
juge en audience civile ordinaire et publique du jeudi onze juillet deux<br />
mille dix neuf, en présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut commissaire<br />
du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffer Mozart<br />
TASSY<br />
Il est ordonné....etc.....En foi de Quoi.... etc.<br />
Me Abel LOUISSAINT. Av.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après en avoir délibéré conformément et aux voeux de la loi,<br />
statuant publiquement au nom de la république et à charge d'appel.<br />
Maintient le défaut sur la forme requis et octroyé contre la dame Josette<br />
Chéry à l'audience du mercredi vingt (20) mars deux mille dix neuf (2019)<br />
pour faute de comparaitre, conformément à l'article 49 du code de procédure<br />
civile Luc D. Hector ; ordonne le déguerpissement de la dame Josette Chéry<br />
de la maison du requérant situé à Nerette, rue León Nau, Pétion Ville,<br />
conformément à l'article 84 alinéa 3 du secret du 22 Août 1995 sur l'organisation<br />
judiciaire. Condamne la dame Josette Chéry à dix mille gourdes<br />
(10.000) de dommages intérêt au profit du demandeur, conformément aux<br />
prescrits des articles <strong>11</strong>68,<strong>11</strong>69 du code civile. Condamne également la dame<br />
Josette Chéry aux frais et dépens de la procédure. Commet l'huissier Henry<br />
Marcéna de ce tribunal pour la signification du présent jugement vu qu'il est<br />
par défaut, ceci avec commandement<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous Wilfrid Marcéna, juge en audience civile,<br />
publique et extraordinaire du vendredi vingt et un juin deux mille dix neuf<br />
lors de la visite des lieux, avec l'assistance de Me. Waky Philosstène, greffier<br />
du siège. Il est ordonné....etc....En foi de quoi....etc.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal, après examen et sur les conclusions conforme du Ministère<br />
public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />
audience, pour le profit, déclare fondée la dite action ; admet en<br />
conséquence le divorce du sieur Gérald LOUISSAINT d'avec son épouse née<br />
Béthanie YLAN, pour injures graves et publiques, prononce la dissolution<br />
des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l'officier<br />
de l'état civil de Saint Michel du sud de transcrire sur les registres à ce<br />
destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />
l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts<br />
envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Coder GESTE de ce tribunal<br />
pour la signification de ce présent jugement. Compense les dépens<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Nerva VILMON, juge doyen en audience<br />
civile ordinaire et publique en date du jeudi dix juin deux mille dix neuf, en<br />
présence de Me Raynold DUBOIS, substitut commissaire du gouvernement<br />
de ce ressort et avec l'assistance du sieur Willy BERNABE, greffier du siège<br />
Il est ordonné.....etc......En foi de quoi......etc<br />
AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />
BICHARD GERSON PIERRE<br />
Il est porté à la connaissance des intéressés que le tribunal<br />
de première instance de Port-au-Prince a admis le<br />
divorce du sieur Bichard Gerson PIERRE d'avec son<br />
épouse Yamiley BUNACHE et prononce la dissolution des<br />
liens matrimoniaux ayant existé entre eux, par un jugement<br />
par défaut en date du dix neuf (19) février <strong>2020</strong>.<br />
L'officier de l'état civil Section Est de Port-au-Prince a<br />
été désigné pour la transcription du dispositif dudit jugement.<br />
Ainsi signé Me Guy Augustin, juge, Junior Sauvens<br />
THELEMAQUE, greffier<br />
Me Jeannot René Avocat.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après examen. Le Ministère public entendu, maintient le<br />
défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit<br />
déclare fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce des époux<br />
Silfait NORCÉUS et la femme née Rose Camerlan PIERRE LOUIS pour<br />
injures et publiques aux torts de l'époux ; prononce la dissolution des<br />
liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à l'officier de<br />
l'état civil de la section Est de Port-au-Prince à transcrire sur les registres<br />
à ce destinés, le dispositif du présent dont un extrait sera inséré dans<br />
l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />
intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet l'huissier JHONNY JEAN<br />
pour la signification de ce jugement; Compense les dépens<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, juge en audience civil,<br />
ordinaire et publique du mercredi dix sept juillet deux dix neuf en<br />
présence de Me Paul WESLEY substitut commissaire de ce ressort et avec<br />
l'assistance Junior Sauvens THELEMAQUE, greffer du siège<br />
Il est ordonné...etc.....<br />
En foi de quoi.... etc......<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Sur les conclusions conforme du ministère public maintient le défaut contre<br />
l'assigné, pour faute de comparaître, et pour le profit, accueille la demande<br />
en divorce de la requérante, tant en la forme qu'au fond. En conséquence ,<br />
prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les époux St<br />
Julien EUCLIDE, la femme née Marie Maude BELIUS, aux torts de l'époux<br />
;envoie la requérante par devant l'officier de l'état civil de quartier de<br />
Vieux Bourg D'Aquin, pour la transcription du dispositif de cette décision et<br />
la rédaction de l'acte de divorce; ordonne de cette décision dans l'un des<br />
quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />
les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Saint Germain Anthony immatriculé<br />
au greffe du tribunal de première instance D'Aquin, pour la signification de<br />
la présente décision, enfin Compense les dépens<br />
Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Wadson Brown,juge, en présence de Me<br />
Aldrin Joassaint, substitut commissaire du gouvernement de ce ressort, avec<br />
l'assistance du greffer Lenz CASTOR,en audience Publique du jeudi quatre<br />
juillet deux dix neuf, An 216ème de l'indépendance.<br />
Il est ordonné… En foi de quoi …<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal, après examen et sur les conclusions conforme du Ministère<br />
public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />
audience, pour le profit, déclare fondée la dite action ; admet en<br />
conséquence le divorce de la dame Elicienne CADELICE d'avec son époux<br />
Jean Renaud PIERRE LOUIS, pour injures graves et publiques, prononce la<br />
dissolution des liens matrimoniaux existant entre les lesdits époux ; ordonne<br />
à l'officier de l'état civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les<br />
registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />
inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de<br />
dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Coder<br />
GESTE de ce tribunal pour la signification du présent jugement. Compense<br />
les dépens Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Nerva VILMONT, juge doyen<br />
en audience civile, ordinaire et publique en date du jeudi dix octobre deux<br />
mille dix neuf en présence de Me. Kinsly BENJAMIN, substitut commissaire<br />
du gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Willy BERNABE,<br />
greffer du siège<br />
Il est ordonné....etc...En foi de quoi......etc.<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions confirmes du<br />
Ministère public, accueille l'action du demandeur, le sieur Emmanuel LOUIS en la<br />
forme ; maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi<br />
quatorze février deux mille vingt contre la dame née Renette Jean LOUIS, admet en<br />
conséquence le divorce du dit sieur Emmanuel LOUIS contre son épouse née Renette<br />
Jean LOUIS pour incompatibilité de caractères et pour injures graves et publiques,<br />
faits prévus à l'article 217 du code civil haïtien; prononce la dissolution des liens<br />
matrimoniaux ayant existé entre eux , aux torts exclusifs de l'épouse ; ordonne<br />
àl'officier de l'état civil de Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />
dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens<br />
s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers ; compense<br />
les dépens vu la qualité des parties ; commet l'huissier Clerbrun FAURE pour la<br />
signification du présent jugement<br />
Rendu de nous, Annie Fignolé, juge au tribunal de première instance du ressort en<br />
la chambre du conseil en audience publique et ordinaire du vendredi 14 février<br />
<strong>2020</strong> en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement, Me Enide<br />
LEGERME, faisant office du ministère publique et avec l'assistance de Me. Jean Serge<br />
DUVERT<br />
Il est ordonné.......etc.....En foi de quoi etc<br />
Me Wanick CANDE, Avocat<br />
PAR CES MOTIFS<br />
Le tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions<br />
confirme du Ministère public, accueille l'action de la demanderesse, la<br />
dame née Syndy SAINTON, en la forme, maintient le défaut faute de<br />
comparaître octroyé à l'audience du vendredi quatorze février deux mille<br />
vingt contre le sieur Moïse Mackensy PIERRE, pour injures graves et<br />
publiques, fait prévu à l'article 217 du code civil haïtien, prononce la<br />
dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts<br />
exclusifs de l'époux; ordonne à l'officier de l'état civil de la section sud, de<br />
transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />
dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale<br />
sous peine de dommages intérêt envers les tiers; compense les dépens vu la<br />
qualité des parties; commet l'huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la<br />
signification du présent jugement. Rendu de nous, ,Annie FIGNOLE, juge au<br />
tribunal de première instance de Port-au-Prince, en audience civile,<br />
publique et ordinaire du vendredi quatorze février deux mille vingt, en<br />
présence du substitut du commissaire du gouvernement, Me Enide LEGERME<br />
faisant office du ministère publique et avec l'assistance de Me. Jean Serge<br />
DUVERT, greffier du siège. Il est ordonné.....etc...En foi de quoi...etc.<br />
AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />
NICOLAS JEAN LOUIS<br />
l est porté à la connaissance des intéressés que le<br />
tribunal de première instance de Port-au-Prince a<br />
admis le divorce de la dame Micheline ROCHETTE<br />
d'avec son époux Nicolas JEAN LOUIS et prononce la<br />
dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />
eux, par un jugement par défaut en date du dix (10)<br />
janvier <strong>2020</strong>. L'officier de l'état de Furcy a été<br />
désigné pour la transcription du diapositif dudit jugement.<br />
Ainsi signé Me Marlène Bernard Delva, juge,<br />
Jean Serge Divers, Greffier.<br />
Me Jeannot René Avocat.<br />
AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />
MISSIADE MURISSAINT<br />
Il est porté à la connaissance des intéressés que le<br />
tribunal de première instance de Port-au-Prince a<br />
admis le divorce du sieur Missiade MURASSAINT<br />
d'avec son épouse Guetty JOSEPH et prononce la<br />
dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />
eux, par un jugement par défaut en date du seize<br />
(16) janvier <strong>2020</strong>. L'officier de l'état civil de Furcy a<br />
été désigné pour la transcription du diapositif dudit<br />
jugement. Ainsi signé Me Marlène Bernard Delva,<br />
juge, Jean Serge Divers, Greffier.<br />
Me Jeannot René Avocat.<br />
4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />
Une interminable méchanceté<br />
Par Fanfan la Tulipe<br />
Léon Charles, le représentant<br />
permanent d’Haïti à l’OEA, celui<br />
qui après dilatoires, charabias<br />
et blablabla a finalement trahi<br />
le Venezuela et voté contre la<br />
légitimité du second mandat du<br />
président Maduro.<br />
Les nébulosités, les nuageosités de<br />
la philosophie m’ont toujours porté<br />
à garder une distance précautionneuse<br />
par rapport à ce que disent les penseurs,<br />
les philosophes, les save, surtout<br />
quand il s’agit de philosopher sur<br />
la méchanceté. Par exemple, d’après<br />
Socrate nul n’est méchant volontairement.<br />
Il n’admet pas le libre-arbitre<br />
qui consisterait à choisir ce qu’on sait<br />
être moins bon, car un tel choix serait,<br />
selon lui, sans raison, sans explication.<br />
Platon, pour sa part, dans son Protagoras,<br />
nous dit que « les sages savent<br />
parfaitement que tous ceux qui font<br />
des choses laides et mauvaises les font<br />
malgré eux. »<br />
Selon Confucius : « L’homme,<br />
dès sa naissance, est constitué dans<br />
la droiture. » Par nature, l’homme est<br />
donc bon. Voilà que Siun-tseu (Xun<br />
Zi) du iii e siècle av. J.-C., plus jeune que<br />
Confucius, a voulu dire aussi son mot,<br />
en fait le contraire de son aîné : « La<br />
nature humaine est mauvaise… Les<br />
hommes sont faits du bois d’un arbre<br />
tordu, ils inclinent constamment vers<br />
les mauvais penchants… Dans l’inné<br />
se trouvent l’égoïsme, la jalousie,<br />
la paresse, la licence ainsi que la violence.<br />
»<br />
Bien longtemps après Jésus<br />
Christ, il y a eu Kant aux yeux de qui la<br />
méchanceté n’est pas un “instinct naturel”<br />
mais une volonté. L’homme est<br />
auteur du mal. On sait que Jean Jacques<br />
Rousseau a été de l’avis que l’homme<br />
naît bon, mais que c’est la société qui le<br />
pervertit. Pour Thomas Hobbes, à l’état<br />
de nature, « l’homme est un loup pour<br />
l’homme ». Il s’empresse d’ajouter, sur<br />
un mode louvoyant : « Il ne fait aucun<br />
doute que les deux formules [bonté/<br />
méchanceté naturelles] sont vraies :<br />
l’homme est un dieu pour l’homme,<br />
et l’homme est un loup pour l’homme.<br />
La première, si nous comparons les citoyens<br />
entre eux, la seconde, si nous<br />
comparons les États entre eux. » Suit<br />
toute une philosopherie pour illustrer<br />
le propos.<br />
Toutes ces philosophades alimentent<br />
assurément des querellades,<br />
des discussionnades, des parlades en<br />
pile. Mais moi je ouette mon corps, non<br />
pas pour ne pas prendre position mais<br />
parce que la méchanceté de l’homme,<br />
peu importe son mécanisme, son origine,<br />
sa nature, sa philosophiture, je la<br />
vois, la connais et la vis à travers l’histoire<br />
de mon pays. Je voudrais la saisir<br />
à tout moment pour l’étrangler, pou m<br />
toufonen l, mais elle me fuit ; elle semble<br />
insaisissable, comme la fumée.<br />
Oui, de la méchanceté, de<br />
la perversité de l’homme, dans le cas<br />
particulier d’Haïti, parlons-en pou m pa<br />
toufe. Le 18 novembre 1803, la masse<br />
des esclaves a réglé ses comptes avec<br />
le colonialisme français en infligeant<br />
une impitoyable et humiliante défaite<br />
aux soldats de Napoléon. On est donc<br />
devenu un pays souverain qui a conquis<br />
de haute lutte, dans la souffrance,<br />
dans le sang, dans le deuil, le droit à la<br />
liberté, le droit à être reconnu egalego,<br />
nasyonalnasyono, égal à tous les pays.<br />
Du reste, la couleur de notre race, noire<br />
ou isabelle, devrait-elle nuire à notre<br />
honneur et à notre dignité ?<br />
De façon étonnante, elle<br />
avait nui aux anciens colons. Calés<br />
dans leur dodine de rancœur, de frustration,<br />
de haine, de vengeance, encore<br />
en proie à leur cauchemar, à leur défaite<br />
cauchemardesque face à la négraille<br />
aux pieds nus, les anciens bourreaux,<br />
bouffis de méchanceté, de morgue<br />
et de morve, allaient manigancer une<br />
monstrueuse perversité : étourdis,<br />
gaga, la tête encore pleine des fracas<br />
de mitraille de Vertières, ils avaient fantasmé<br />
que c’étaient eux les «victimes»<br />
de leurs monstruosités esclavagistes.<br />
Alors, il fallait faire payer aux négrailleux,<br />
aux miséreux, leur impertinence.<br />
Et ce fut, posé par le roi Charles<br />
X, le premier jalon d’une interminable<br />
méchanceté. Le <strong>11</strong> juillet 1825,<br />
sous la menace d’une escadre de 14<br />
vaisseaux et 500 canons, le président<br />
haïtien Jean-Pierre Boyer incapable<br />
de renouveler les efforts de guerre qui<br />
avaient mené à l’indépendance se résigne<br />
à signer un traité avec le roi de<br />
France. Celui-ci reconnaît l’indépendance<br />
de l’ancienne colonie en échange<br />
d’une indemnité de 150 millions de<br />
francs or qui sera plus tard ramenée à<br />
90 millions. Cette indemnité est officiellement<br />
destinée à dédommager les<br />
planteurs dépossédés de leurs terres.<br />
Elle est doublée d’une remise de 50<br />
% sur les droits de douane tout navire<br />
battant pavillon français. Pour un pays<br />
ruiné par la guerre de l’indépendance<br />
et un blocus, de fait, si ce n’est pas<br />
une sinistre méchanceté, c’est quoi<br />
alors ? Cette méchanceté d’origine<br />
externe va se compliquer d’une autre,<br />
celle-ci interne. En effet, au Havre, le<br />
cours du café, la principale source de<br />
revenus du pays, ne cesse de chuter. Le<br />
président Boyer aux abois, fait de l’indemnité<br />
une « dette nationale ». Pour<br />
la payer, il institue à cet effet un impôt,<br />
un fardeau de méchanceté pour les<br />
masses paysannes, l’arrière-pays exploité<br />
qui allaient en supporter le poids<br />
et payer les lourdes conséquences. Entre-temps<br />
les membres des élites continuaient<br />
d’aller étudier en France, d’aller<br />
se pavaner à Paris, la France isit, la<br />
France lòt bò.<br />
En 1838, le roi Louis-Philippe I er ,<br />
moins intransigeant que Charles X<br />
« reconnaît » l’indépendance pleine et<br />
entière d’Haïti. Le solde dû de l’indemnité<br />
est revu à la baisse et passe ainsi à<br />
60 millions. Au total, l’indemnité aura<br />
été de 90 millions de francs, les Haïtiens<br />
finiront de la payer en 1883. Non<br />
sans peine, puisqu’il a fallu établir des<br />
opérations bancaires complexes grâce<br />
auxquelles la « doulce France » aura<br />
contrôlé les finances du pays jusqu’à<br />
l’occupation étasunienne de 1915-<br />
1934.<br />
Entre-temps encore, divers emprunts<br />
et intérêts auprès des banques<br />
françaises, puis étasuniennes, auront<br />
été nécessaires pour régler une ironique<br />
« dette de l’indépendance ». Ils ne seront<br />
définitivement soldés qu’en 1952.<br />
Manifestement, l’économie d’Haïti, qui<br />
s’est saignée durant cent vingt-cinq ans<br />
pour honorer la soi-disant « dette », ne<br />
s’en est jamais relevée. En fait, ce fut<br />
une « double dette de l’indépendance<br />
» : celle envers l’Etat français pour<br />
indemniser les anciens colons et celle<br />
auprès des banquiers parisiens. Largement,<br />
elle aura pesé très lourd sur la<br />
situation catastrophique du pays.<br />
Mais du côté haïtien, il y avait<br />
aussi des méchants. Ainsi, Madiou rapporte<br />
que « l’administration générale<br />
de l’État d’Haïti était centralisée aux<br />
Gonaïves dans les bureaux du général<br />
André Vernet, ministre des Finances,<br />
un vieillard plein de zèle, mais d’une<br />
profonde ignorance. Il ne savait ni lire<br />
ni écrire ; il ne signait que son nom.<br />
Vastey, le chef de ses bureaux,<br />
homme de talent, mais profondément<br />
corrompu et méchant, avait toute sa<br />
confiance et faisait tout le travail de<br />
son département. Il profitait le plus<br />
souvent de l’ignorance du ministre des<br />
Finances pour lui faire signer des actes<br />
contraires aux intérêts du fisc, mais<br />
avantageux à ceux qui traitaient avec<br />
l’État. Il en retirait d’énormes bénéfices<br />
par les nombreuses gratifications qu’il<br />
recevait. » (Thomas Madiou, Histoire<br />
d’Haïti, t. III,).<br />
Les États-Unis et les jeunes États<br />
latino-américains vont se mettre à la<br />
remorque de la méchanceté de l’État<br />
français. Prenant prétexte de cette indemnité<br />
dans laquelle ils voient une<br />
forme de protectorat de la France sur<br />
Haïti, ils refusent de reconnaître la république<br />
noire. Dès 1822, les États-<br />
Unis avaient reconnu formellement<br />
l’indépendance des pays latino-américains.<br />
En janvier 1825, le Conseil<br />
des ministres britannique décida de<br />
reconnaître officiellement les États de<br />
l’Amérique hispanique. En 1860 le<br />
Vatican finit par reconnaître l’État haïtien,<br />
par la signature d’un concordat<br />
entre les deux gouvernements. La reconnaissance<br />
américaine ne vint qu’en<br />
1862. Un peu plus, ils auraient pu<br />
étouffer de honte.<br />
En 1890, « L’affaire Luders » allait<br />
être une nouvelle et ignominieuse<br />
méchanceté de l’Occident ligué contre<br />
la geste du 18 novembre 1803.<br />
La justice haïtienne avait réglé selon<br />
la loi une grave impertinence contre<br />
des policiers haïtiens par un sujet allemand<br />
du nom de Luders, directeur<br />
des écuries centrales de Port-au-Prince<br />
qui était venu réclamer la libération de<br />
son cocher. Appréhendé lui aussi pour<br />
délit de rébellion, il fut toutefois libéré<br />
et quitta le pays.<br />
Mais parce que ni le juge ni les<br />
policiers n’avaient été « sanctionnés »,<br />
la Légation allemande, impertinemment,<br />
fit au gouvernement haïtien plusieurs<br />
exigences dont le retour de Luders,<br />
une rançon de vingt mille dollars et<br />
vingt et un coups de canon pour saluer<br />
le drapeau allemand, ce dans un délai<br />
de quatre heures. Le gouvernement<br />
de Tirésias Simon Sam alarmé par la<br />
menace d’un éventuel bombardement<br />
des grandes villes côtières capitula. Les<br />
navires de guerre allemands partis, les<br />
Haïtiens découvrirent avec horreur et<br />
stupeur, le lendemain, l’ignominieuse,<br />
l’horrible méchanceté : notre drapeau<br />
piétiné, souillé par des matières fécales.<br />
Mai 1902. Un bras de fer politique<br />
s’engage entre Anténor Firmin et<br />
Nord Alexis qui tous deux briguent la<br />
présidence à la chute de Tirésias Simon<br />
Sam. L’intrigant pakapala Boisrond<br />
Canal, président du gouvernement<br />
provisoire, favorable à Alexis, permet<br />
à ce dernier de prendre possession<br />
d’une grosse cargaison d’armes alors<br />
que celle de Firmin est saisie. L’amiral<br />
Killick, du camp firministe et commandant<br />
de l’aviso la Crête à Pierrot réquisitionne<br />
alors un navire allemand, le<br />
Markomania, porteur d’une cargaison<br />
de munitions destinées à Nord Alexis.<br />
Ploplop, Canal requiert des Allemands<br />
l’intervention d’un navire de<br />
guerre, le Panther, pour faire échec à<br />
Killick et à Firmin. Les États-Unis approuvent<br />
la démarche de cette canaille<br />
de Canal. Un affrontement entre les<br />
deux vaisseaux était inévitable. Refusant<br />
de se rendre éventuellement<br />
aux Allemands, Killick se saborde en<br />
faisant sauter son navire avec lui. La<br />
méchanceté de Canal allait ainsi faciliter<br />
la présidence à un Tonton Nò,<br />
patriote certes, mais obscurantiste, au<br />
détriment de Firmin, homme d’État,<br />
intellectuel, brillant sociologue, homme<br />
de progrès, appartenant au camp des<br />
« plus capables » à diriger le pays.<br />
Juillet 1915. Tumultes militaires<br />
et populacières, assassinats d’opposants<br />
emprisonnés, menace d’interférence<br />
allemande lorgnant le Môle<br />
Saint-Nicolas et nécessité, du point de<br />
vue du voisin du Nord, de passer la<br />
camisole à un peuple trop turbulent et<br />
bruyant vont porter les États-Unis à<br />
nous imposer une très lourde méchanceté<br />
: l’occupation du pays, synonyme<br />
de négation absolue de notre souveraineté.<br />
Inutile d’épiloguer sur les retombées<br />
funestes de cette occupation. Elles<br />
furent multiples, douloureuses, inhumaines<br />
: « les cinq mille Cacos / en vain<br />
donnèrent leur sang/ par toutes leurs<br />
blessures /Et tout fut à recommencer<br />
/ selon le rythme de leur vie / selon<br />
leurs lois, leurs préjugés », selon leur<br />
violence d’occupants. L’humiliation et<br />
le cauchemar prirent fin avec le départ<br />
des Blancs qui laissèrent derrière eux<br />
une méchante Gendarmerie d’Haïti<br />
préposée essentiellement à veiller aux<br />
intérêts de l’impérialisme et à museler<br />
toute velléité revendicatrice de la population.<br />
Vingt-trois ans plus tard, en<br />
1957, la méchanceté continuait son<br />
chemin. Les hommes vêtus de jaune<br />
laissés en place par l’occupant devaient<br />
préférer pour président le « petit médecin<br />
de campagne » François Duvalier,<br />
sournois comme lui seul, au politiquement<br />
turbulent Daniel Fignolé et<br />
au grand naïf Louis Déjoie qui, la veille<br />
encore des élections, ânonnait : « Votre<br />
seule arme est votre bulletin de vote ».<br />
Une recommandation en principe correcte,<br />
démocratique, mais qui était<br />
en fait une ânonnerie dont le général<br />
‘‘Thomson’’Kébreau et les nombreux<br />
militaires pro-Duvalier devaient se moquer<br />
éperdument. On n’eut point de<br />
bouche pour parler, pour décrire cette<br />
paix des cimetières que furent les 29<br />
ans de la satrapie duvaliériste.<br />
De turbulence en turbulence,<br />
après le 7 février 1986, de coup d’État<br />
en coup d’État, de saltimbanqueries<br />
concoctées en Floride pour trouver un<br />
Premier ministre « indépendant » en<br />
grennnanboundaterie, pour renverser<br />
un président légitime, on en vint à<br />
un mode étrange de méchanceté sous<br />
forme de tètkalétude. Une sorcière<br />
états-unienne rompue aux chanpwelleries<br />
washingtoniennes s’amena<br />
une nuit, ivre de méchanceté. D’un<br />
rictus glauque et strident, elle ordonna<br />
qu’on écartât du scrutin une candidate<br />
aux tendances nationalistes, aux<br />
bonnes moeurs (devan, devan nèt par<br />
ailleurs) au profit d’un voyou spécialiste<br />
des « mots sales » et dont le niveau<br />
intellectuel se reconnaissait à ses fesseries<br />
et gwouyaderies carnavalesques.<br />
La dernière méchanceté en<br />
date a pour visage et pour nom un<br />
certain Jovenel Moïse, un paysan mal<br />
dégrossi qui est pourtant arrivé à être<br />
le chouchou ou, mieux, le toutou de<br />
la bourgeoisie. Nageant dans le mensonge<br />
et la corruption, il a réussi le<br />
tour de force de la plus grande lâcheté<br />
doublée de méchanceté qu’un président<br />
en exercice ait jamais commise :<br />
mordre la main d’un ami, la main de<br />
l’ami vénézuélien qui nous avait fait<br />
des conditions exceptionnelles, quant à<br />
l’acquisition de son pétrole.<br />
La morsure s’accompagna –<br />
lâcheté suprême – d’un inattendu coup<br />
de poignard dans le dos. Le représentant<br />
du gouvernement corrompu de<br />
Jovenel Moïse vota pour chasser le<br />
Venezuela de L’OEA. L’Histoire n’acquittera<br />
jamais Jovenel Moïse, lui que<br />
le peuple d’Haïti a déjà condamné à<br />
être jugé pour crime de haute trahison<br />
du peuple frère vénézuélien. Au pays,<br />
la faim, la misère atroce, l’absence de<br />
repères moraux, l’insécurité, le kidnapping<br />
n’ont jamais été aussi présents,<br />
troublants et menaçants. Personne ne<br />
sait qui gouverne le pays, encore moins<br />
comment il est gouverné. Jamais la pagaille<br />
n’a été aussi envahissante et le<br />
désespoir des citoyens aussi profond.<br />
Le « petit médecin de campagne » François Duvalier, ‘’élu’’ président<br />
d’Haïti, recevant des mains du général Antonio ‘’Thomson’’ Kébreau,<br />
sinistre créature d l’occupant yankee, l’écharpe présidentielle.<br />
Jusques à quand devrons-nous<br />
subir cette cascade de méchancetés<br />
dévalant les collines de l’histoire du<br />
pays ? Baryè ladwann te di pi mal,<br />
poutan l pete. Attention chasseur Jovenel<br />
! Attention chasseur impérialiste<br />
! Vous avez la part encore belle,<br />
mais le jour va et le jour vient. Il n’y<br />
a pas de lait qui monte et qui ne descend<br />
pas. Au tribunal populaire, nous<br />
vous donnons rendez-vous : fò n wè<br />
kanmèm…<br />
Et telefòn ne lâchez pas. Á la revoyure.<br />
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9 mars <strong>2020</strong><br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
5
Apèl pou jounen entènasyonal aksyon<br />
kont sanksyon ak lagè ekonomik yo, soti<br />
13 pou rive 15 mas <strong>2020</strong><br />
Kilti lakay nan zèv Manno<br />
Chalmay<br />
Sanksyon yo touye!<br />
Sanksyon yo se lagè!<br />
Sanksyon yo dwe fini kounye a!<br />
Sanksyon Etazini ak peyi restavèk<br />
li yo enpoze kont peyi k ap reziste<br />
ajanda l yo, se yon zamdegè ekonomik<br />
ki lakòz yon mankman kwonik<br />
nan pwodui premyè nesesite debaz<br />
yo, anpil boulvèsman ekonomik, yon<br />
enflasyon monetè kawotik, grangou<br />
pwograme, maladi ak povrete. Nan<br />
tout peyi, se sa ki pi pòv yo ak pi fèb<br />
yo tankou - ti bebe, timoun, moun<br />
ki gen maladi kwonik yo ak granmoun<br />
aje yo – se yo ki premye viktim<br />
sanksyon yo.<br />
Sanksyon Etazini enpoze yo<br />
vyole lwa entènasyonal yo, yo se yon<br />
zouti pou fòse chanjman rejim. Se yon<br />
tyè nan limanite sanksyon yo afekte<br />
sètadi 39 peyi. Enpoze sanksyon, se<br />
yon krim kont limanite: sanksyon yo<br />
sèvi pou fè entèvansyon militè, ranvèse<br />
gouvènman ak mouvman popilè<br />
yo. Sanksyon yo pote gwo èd ekonomik<br />
ak militè pou fòs reyaksyonè yo k<br />
ap sipòte enperyalis meriken an.<br />
Dominasyon ekonomik Etazini<br />
an ak plis pase 800 baz militè yo<br />
genyen atravè mond lan egzije pou<br />
tout lòt peyi yo patisipe nan aksyon<br />
etrangleman ekonomik lan. Yo dwe<br />
fini ak tout relasyon komèsyal nòmal,<br />
otreman yo riske wè zam Wall Street<br />
pwente sou yo. Se Bank yo ak enstitisyon<br />
finansye yo ki responsab devastasyon<br />
kominote nou yo Ozetazini ak<br />
lakay nou, se yo menm ankò k ap piye<br />
peyi etranje yo.<br />
Anpil òganizasyon ap goumen<br />
lontan kont sanksyon ak lagè ekonomik<br />
lan. Kounye a se yon okazyon<br />
pou nou konbine fòs nou ansanm pou<br />
n kapab ogmante konsyans pèp la sou<br />
pwoblèm kritik sa a.<br />
Gwo kanpay sa a ap gen ladann<br />
l, pwotestasyon ak manifestasyon,<br />
espresyon, petisyon ak tout lòt fòm<br />
aksyon edikatif.<br />
Kòm premye etap pou kanpay sa<br />
a, n ap ankouraje òganizasyon mobilizasyon<br />
ak efò edikatif pou kèk jounen<br />
Entènasyonal Aksyon kont sanksyon<br />
meriken ak lagè ekonomik lan enpoze<br />
nan dat 13-15 Mas <strong>2020</strong><br />
Gang<br />
Gang sou gang<br />
Gang pou gang<br />
Gang kont gang<br />
Sistèm tout gang<br />
Gang vye mafya<br />
Gang bon avadra<br />
Gang trafik fatra<br />
Gang ekip delala<br />
Gang jèm sida<br />
Gang tyoul kolera<br />
Gang chikoun gounya<br />
Gang viris kowonya<br />
Gang mafya legliz<br />
Gang krèy pikliz<br />
Gang pepinyè kriz<br />
Gang maton nan friz<br />
Gang mafya ja vèt<br />
Gang toufe n ak dèt<br />
Gang tèk foli vedèt<br />
Gang tout vye friz<br />
Gang tout mòpyon<br />
Gang tout madichon<br />
Gang rèy pèsekisyon<br />
Gang devenn giyon<br />
Gang pepinyè mizè<br />
Gang makòn doulè<br />
Gang koulè lanfè<br />
Gang nanm Lisifè<br />
J. Fatal Pya<br />
Ansyen Premye<br />
minis Jean Michel<br />
Lapin jwenn yon<br />
lòt djob<br />
VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES<br />
Manno Chalmay nan restoran Tap-Tap nan Miyami an 2017.<br />
Lunine Piere-Jérôme, Ed.D.<br />
Kilti : Yon konsèp inivèsèl<br />
Pou nou pale de kilti lakay nan zèv<br />
Manno Chalmay se antann nou dabò<br />
sou konsèp kilti a, kisa li reprezante an<br />
jeneral, paske konsèp la pou kont pa li<br />
charye yon bann lòt konsèp e gen plizyè<br />
definisyon selon fòmasyon moun,<br />
konpreyansyon yo, orijin yo, oryantasyon<br />
pwofesyonèl yo, elatriye. Kidonk,<br />
kilti se yon tèm ki ka gen kontwovèsi<br />
ladan l, se sa ki fè li ka difisil pou defini.<br />
Gen plis pase 60 lane konsa, te gen kèk<br />
antwopològ Ameriken ki te manyen<br />
konsèp ak definisyon kilti e yo te<br />
jwenn apepre 164 definisyon (Kroeber<br />
Jean Michel Lapin k ap kriye<br />
Aprè li te fin kriye bay Jovenel Moise,<br />
komkwa apre 32 lane osèvis Leta<br />
pou l ale konsa, prezidan an te blije<br />
nonmen Lapin konseye espesyal anchaj<br />
relasyon ant Laprezidans ak Biwo<br />
Premye Minis la. Yon fason pou seche<br />
dlo lan je li.<br />
& Kluckhohn, 1952). Nan diksyonè<br />
Myriam Webster1 nou jwenn yon<br />
definisyon pou kilte ki se « Kwayans,<br />
abitid, relijyon, pratik chak jou yon pèp<br />
». Men, yo ajoute tou, «kilti se tandans<br />
konesans moun genyen, kwayans,<br />
konpòtman ki baze sou kapasite aprantisay<br />
ak transmisyon konesans bay lòt<br />
jenerasyon » (tradiksyon otè a).<br />
Malgre gen yon dividal definisyon<br />
pou tèm kilti a, youn nan definisyon<br />
ki plis enterese m se definisyon<br />
Sonia Nieto, yon edikatè ki fè konnen<br />
kilti se : « Valè, tradisyon, relasyon<br />
sosyal ak politik ki pa kanpe anplas,<br />
ak jan nou konprann lemond, se yon<br />
gwoup moun ki marande ansanm akòz<br />
yon bann faktè tankou istwa yo, kote<br />
yo plase jewografikman, lang yo, klas<br />
sosyal nou, relijyon nou ak kijan sila<br />
yo ki marande ansanm yo pataje bagay<br />
sa yo » (Nieto, 2002). Kifè, jan m konprann<br />
kilti a, se pa yon lamàn ki sot<br />
anlè tonbe anba pou kont kò li kont pa<br />
li, se pito pa filyè lang nan, rityèl yo,<br />
lodyans yo, istwa/kont yo, pwovèb yo,<br />
mit yo, lejann yo, chante yo, elatriye ; li<br />
fè wout li, ankre nan nou, e nou pase li<br />
bay soti an yon jenerasyon ale nan yon<br />
lòt. E travay pasasyon sa a kòmanse<br />
fèt depi nan tete, lè nou ti kat kat, nan<br />
laj sosyalizasyon nou. Nan kontèks sa<br />
a, Manno Chalmay se te yon pèsonaj<br />
kiltirèl ki t ap viv nan yon kontèks istorik,<br />
sosyal, politik, ekonomik byen<br />
espesifik. Li te gen yon bann pratik<br />
kiltirèl ki te parèt klè kou dlo kokoye a<br />
travè diskou l sitou sou fòm mizik malgre<br />
idantite li, moun li te reprezante a,<br />
te gen plizyè tèt.<br />
Rapò mwen ak Manno Chalmay ?<br />
Malgre nan fen ane 70 yo, mizik Manno<br />
Chalmay te kòmanse pran lari pou<br />
vin pran plas li anndan kilti a, donk<br />
nan patrimwàn kiltirèl la—chante<br />
grann nan sitou—men akòz kalite<br />
chante Manno t ap chante yo, li te difisil<br />
suite à la page(15)<br />
Tonm Malè<br />
kite nou !<br />
Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />
Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />
de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />
frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »<br />
du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au<br />
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Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules<br />
émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />
significatifs documents authentiques.<br />
Bonne Lecture<br />
Tonm Malè<br />
Se nan mitan lannwit nan Samdi 7<br />
pou ouvè sou dimanch 8 mas, komedyen<br />
Eric Laguerre alyas Tonm Malè,<br />
yo konn rele l tou (Manmi Pwela), aprè<br />
yon malèz vè onzè diswa, yo te kouri<br />
ak li nan lopital Espwa ki chita nan Delma75,<br />
malerezman vè minwi konsa li<br />
pati pou peyi san chapo.<br />
6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 33 • Du 19 au 25 Février <strong>2020</strong>
Perspectives<br />
En Haïti, les violences sont le « prolongement de troubles politiques<br />
qui remontent à 2018 »<br />
Par Aude Lasjaunias<br />
Des policiers se sont soulevés à Portau-Prince<br />
dimanche, alors que les<br />
forces de l’ordre sont l’un des piliers<br />
du processus pour la stabilisation du<br />
pays, en crise depuis deux ans.<br />
Les médias locaux, repris par Courrier<br />
international, ont parlé d’un « climat<br />
de guerre civile ». Haïti a été le théâtre<br />
de violences, dimanche 23 février,<br />
quand plusieurs policiers manifestant<br />
pour demander de meilleures conditions<br />
de travail ont attaqué le quartier<br />
général de l’armée, dans le centre de<br />
Port-au-Prince. Bilan : deux morts et<br />
une dizaine de blessés. Un peu plus<br />
tard, plusieurs personnes se réclamant<br />
du mouvement des forces de l’ordre ont<br />
également tenté d’incendier les locaux<br />
de Radio Télévision Caraïbes, qui a été<br />
contrainte de suspendre ses émissions.<br />
Pour la deuxième année consécutive,<br />
le gouvernement a annulé le carnaval<br />
qui devait se tenir de dimanche à<br />
mardi dans la capitale, un rendez-vous<br />
incontournable de la vie culturelle haïtienne<br />
et une manne économique non<br />
négligeable dans un pays à la pauvreté<br />
endémique. Une décision prise pour<br />
éviter « le bain de sang programmé »,<br />
selon les termes de l’exécutif.<br />
Lundi, Port-au-Prince avait des<br />
airs de ville fantôme – axes routiers bloqués,<br />
rues désertes, activité commerciale<br />
au point mort… –, des policiers<br />
protestataires ayant érigé des barricades<br />
de fortune sur les principales artères de<br />
la capitale, coupée des autres villes du<br />
pays. Pour le ministère de la justice,<br />
la contestation ressemble « de plus en<br />
plus » à une « tentative de coup d’Etat »<br />
contre le président Jovenel Moïse. « On<br />
est face à une situation dans laquelle<br />
il est compliqué de qualifier les événements<br />
», tempère toutefois Eric Sauray,<br />
avocat, politologue et auteur de Haïti,<br />
une démocratie en perdition (Dauphin<br />
noir éd., 2006).<br />
« Il ne s’agit pas d’une rébellion<br />
de la police dans son ensemble mais du<br />
soulèvement d’un groupe de policiers,<br />
tout comme l’on ne peut pas parler<br />
d’affrontements directs avec l’armée. Si<br />
tel était le cas, le bilan aurait été plus<br />
lourd. »<br />
Mais les événements de ce weekend<br />
sont importants, analyse-t-il. Les<br />
policiers sont l’un des piliers du processus<br />
de stabilisation du pays. Et ces<br />
violences s’inscrivent surtout dans le<br />
contexte d’une crise qui paralyse Haïti<br />
depuis plusieurs années et que le gouvernement<br />
n’a pas réussi à endiguer.<br />
« C’est le prolongement de troubles<br />
politiques qui remontent à 2018. Les<br />
revendications portées par les policiers<br />
rejoignent les revendications de justice<br />
sociale portées par la population haïtienne<br />
», fait valoir M. Sauray.<br />
Aux origines de la crise : pauvreté<br />
extrême et corruption<br />
Le président Jovenel Moïse, entrepreneur<br />
inconnu du public avant 2015,<br />
est décrié depuis son arrivée au pouvoir<br />
en février 2017 par les opposants les<br />
plus radicaux, qui n’ont jamais reconnu<br />
sa victoire entachée de soupçons de<br />
fraude.<br />
En juillet 2018, son gouvernement,<br />
dirigé par un de ses amis sans<br />
expérience des affaires publiques, augmente<br />
brutalement les tarifs des carburants<br />
: la mesure s’accompagne de<br />
plusieurs jours d’émeutes. En 2019,<br />
l’augmentation continue de l’inflation,<br />
dont l’impact le plus fort concerne les<br />
produits alimentaires et les boissons<br />
non alcoolisées, selon les données de<br />
l’Institut haïtien de statistique et d’informatique,<br />
attise le mécontentement.<br />
Comme le souligne la Banque<br />
mondiale, Haïti est l’un des pays les<br />
plus pauvres au monde. En 2018,<br />
son indice de développement humain<br />
le classait 168e sur 189 pays. « Plus<br />
de 6 millions d’Haïtiens vivent en dessous<br />
du seuil de pauvreté avec moins<br />
de 2,41 dollars (2,21 euros) par jour,<br />
et plus de 2,5 millions sont tombés en<br />
dessous du seuil de pauvreté extrême,<br />
ayant moins de 1,23 dollar par jour<br />
(1,13 euro) », ajoute l’organisation.<br />
A tout cela s’ajoute la corruption<br />
généralisée des hautes sphères gouvernementales,<br />
régulièrement dénoncée.<br />
On peut le voir notamment dans cette<br />
vidéo, revenant sur les manifestations<br />
de février 2019.<br />
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Des policiers dénoncent leurs conditions de travail à Port-au-Prince,<br />
Haïti, le 24 février.<br />
L’affaire PetroCaribe, l’étincelle qui<br />
a embrasé la colère populaire<br />
La frustration populaire a été exacerbée<br />
par les révélations sur la gestion calamiteuse<br />
et les possibles détournements<br />
des fonds prêtés entre 2008 et 2018<br />
par le Venezuela à Haïti pour financer<br />
son développement. Ce programme,<br />
baptisé PetroCaribe sous l’égide de<br />
l’ancien président vénézuélien Hugo<br />
Chavez, permettait notamment à Portau-Prince<br />
d’acheter des produits pétroliers<br />
à prix réduits.<br />
Dès août 2018, fleurit sur Internet<br />
le mot-dièse #PetrocaribeChallenge<br />
pour demander à la classe politique de<br />
rendre des comptes sur l’utilisation des<br />
fonds versés par Caracas. « Kot kòb<br />
petwo karibe a ??? » (« où se trouve<br />
l’argent de PetroCaribe ? »)<br />
Tout bascule avec la publication,<br />
fin janvier 2019, du premier volet<br />
d’un rapport de la Cour supérieure<br />
des comptes, épinglant au moins une<br />
quinzaine d’anciens ministres et hauts<br />
fonctionnaires. De même qu’une entreprise<br />
dirigée à l’époque par Jovenel<br />
Moïse, identifié comme bénéficiaire de<br />
fonds pour un projet de construction<br />
d’une route sans signature de contrat.<br />
Dans la foulée, la mobilisation sur<br />
la Toile se traduit en manifestations<br />
de masse. Et, en août, une pénurie<br />
généralisée de carburant fait prendre<br />
un tour violent à la contestation. «<br />
Aujourd’hui, on ne sait pas où en est<br />
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l’enquête [sur les détournements de<br />
PetroCaribe], le dossier judiciaire semble<br />
à l’arrêt », insiste Eric Sauray. Et<br />
les personnes mises en cause sont encore<br />
au pouvoir. « Ce qui est certain<br />
c’est que les institutions en Haïti sont<br />
affaiblies : l’exécutif est contesté, les<br />
instances régulatrices corrompues et<br />
le pouvoir judiciaire complètement enlisé.<br />
»<br />
Aggravation de la situation<br />
sécuritaire, des policiers en<br />
première ligne<br />
« Chaque période de crise en Haïti –<br />
comme ailleurs – s’accompagne d’une<br />
hausse de l’insécurité, notamment des<br />
vols crapuleux », souligne Eric Sauray.<br />
« La faiblesse de l’Etat et des institutions<br />
explique ce chaos et ce désordre.<br />
C’est particulièrement vrai pour la justice<br />
: si cette dernière est affaiblie, alors<br />
la délinquance augmente, en raison du<br />
sentiment d’impunité qui prévaut. »<br />
Au fil des mois, l’insécurité s’est<br />
donc installée dans le pays. Les gangs<br />
sont de plus en plus visibles. Deux<br />
Français venus adopter en Haïti ont<br />
été abattus par balles, fin novembre,<br />
à Port-au-Prince, lors d’un vol à main<br />
armée qui a mal tourné.<br />
suite à la page(16)<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
7
La Tribune de Catherine Charlemagne (106)<br />
Police nationale, la révolte des sans grades ! (2e partie)<br />
Yanick Joseph, une agent II<br />
devenue depuis une sorte d’Eva<br />
Peron ou Suzanne (Sanite) Belair<br />
prête à se donner en sacrifice pour<br />
la cause de ses camarades.<br />
Dans la première partie de la Tribune<br />
consacrée à la révolte des<br />
sans grades de la police nationale<br />
haïtienne au cours du mois de février<br />
<strong>2020</strong> se réclamant le droit de fonder<br />
un syndicat au sein de cette institution,<br />
nous nous étions arrêtés sur la<br />
décision spectaculaire du gouvernement<br />
de renvoyer les principaux<br />
responsables du projet tout en condamnant<br />
le comportement des manifestants.<br />
Selon le ministre de la justice<br />
Roudy Aly, le motif exact du renvoi<br />
de ces policiers contestataires, est<br />
défini comme suit « Comportement<br />
irrévérencieux, comportement séditieux,<br />
incendie de biens publics, tentative<br />
d’assassinat ».<br />
Mais, comme le Président Jovenel<br />
Moïse et le gouvernement<br />
croient savoir que les policiers sont<br />
manipulés par l’opposition, le Premier<br />
ministre a insisté pour que l’institution<br />
policière demeure « Exempte des<br />
secousses politiciennes pour rester au<br />
service de la démocratie et le gouvernement<br />
entend y veiller » a-t-il déclaré<br />
sous les yeux de tout l’Etat-major du<br />
CSPN lors d’une conférence de presse<br />
le mardi 18 février <strong>2020</strong> après la mise<br />
à pied de la policière Yanick Joseph et<br />
de ses quatre collègues. Avant, dans<br />
un communiqué émanant de la Primature,<br />
le gouvernement n’a pas oublié<br />
de charger au maximum les syndicalistes<br />
en ces termes « Ces actes<br />
barbares, illégaux, inadmissibles et<br />
indignes du policier viennent rappeler<br />
la violence aveugle des extrémistes<br />
et des terroristes qui se cachent derrière<br />
des revendications pour semer le<br />
trouble et le chaos. Ils laissent entrevoir<br />
les mains expertes des ennemis<br />
de la liberté et de la démocratie qui<br />
profitent des moindres occasions et<br />
défaillances pour s’attaquer aux institutions<br />
de la République ».<br />
Mais, en répondant par des<br />
mesures radicales en révoquant tous<br />
les principaux meneurs de la fronde<br />
syndicale, le gouvernement ne fait<br />
qu’attiser la braise revendicative de<br />
la base de la police qui n’entend rien<br />
lâcher. Le lendemain, soit 24 heures<br />
après de la proclamation de la révocation<br />
de cinq de leurs camarades,<br />
parmi lesquels leur idole, Yannick Joseph,<br />
la nouvelle mascotte de la lutte<br />
sociale en Haïti, les policiers sont<br />
montés une nouvelle fois au créneau<br />
en causant autant de dégâts sinon<br />
plus en guise de réponse au Premier<br />
ministre et au chef de l’Etat. Le mercredi<br />
19 février, Delmas, Pétion-Ville<br />
et Port-au-Prince ont été une nouvelle<br />
fois le théâtre d’une manifestation<br />
qui serait l’acte 3 de la bataille ou<br />
du bras de fer que les policiers ont entamé<br />
avec le pouvoir. Durant tout le<br />
parcours, c’est aux cris de « Viv Yannick,<br />
aba Jovenel » ou « Pa manyen<br />
la polis la wa boule » que les policiers<br />
manifestants ont exprimé leur ras-lebol<br />
tout en se montrant déterminés<br />
à aller jusqu’au bout. Armés comme<br />
d’habitude, ils n’ont pas cessé de tirer<br />
en l’air sur l’ensemble du parcours<br />
tout en faisant monter la pression en<br />
saisissant les clés des véhicules des<br />
passants, mettant le feu aux voitures<br />
immatriculés SE (Service de l’Etat)<br />
en stationnement.<br />
Arrivés au Champs de <strong>Mars</strong>, on<br />
a assisté à un concert de tirs nourris<br />
jusqu’aux abords du Palais national à<br />
proximité du Bureau National d’Ethnologie<br />
avant de se rendre au Stade<br />
Sylvio Cator à la rue Oswald Durand<br />
pour carboniser l’ensemble des Chars<br />
en stationnement ou en préparation<br />
pour le défilé du Carnaval qui était<br />
prévu pour les trois jours gras (23,<br />
24 et 25 février). Le Cabinet de Me<br />
Samuel Madistin qui a eu des déclarations<br />
un peu équivoques, en tout<br />
cas, qui ne soutient pas le projet syndical<br />
des policiers, a été attaqué et<br />
des véhicules ont été incendiés par<br />
les contestataires. Naturellement, une<br />
attaque que tout le monde déplore,<br />
jugée comme une atteinte à la liberté<br />
d’expression et incompatible avec la<br />
démocratie. Après une première Commission<br />
gouvernementale de conciliation<br />
montée dans la précipitation par<br />
le ministre de la Justice et de la Sécurité<br />
publique qui bien évidemment à<br />
fait un flop, une seconde Commission<br />
cette fois mise en place par le Directeur<br />
général de la police, Normil Rameau<br />
a pris le relai en vue de trouver<br />
un Accord avec les policiers dans le<br />
cadre de leur projet de syndicat. Une<br />
première rencontre entre les policiers<br />
révoqués et le haut commandement<br />
de la police a déjà été organisée à<br />
l’initiative de l’Office de la Protection<br />
du Citoyen (OPC) qui a joué le rôle<br />
de médiateur le jeudi 27 février <strong>2020</strong>.<br />
Cette Commission est composée<br />
du Commission divisionnaire<br />
Bernard Elie (ENP), du Commissionnaire<br />
Rigaud Harington (ANP),<br />
de l’Inspectrice générale Marie Louise<br />
Gauthier (IGPNH), du Commissionnaire<br />
divisionnaire Marie Gina<br />
Joachim (CSPN) et enfin d’un haut<br />
fonctionnaire du ministère de la Justice,<br />
Jean Vallière Bazelais. Voilà pour<br />
le fond de l’affaire. Revenons maintenant<br />
sur ce qui s’était passé le dimanche<br />
23 février <strong>2020</strong> entre les policiers<br />
contestataires et les militaires en<br />
poste au Grand quartier général des<br />
Forces Armées d’Haïti (FADH). En<br />
vérité, si l’affrontement entre les militaires<br />
qui sont en charge de la sécurité<br />
du Grand Quartier général des FADH<br />
(Forces Armées d’Haïti) situé à proximité<br />
du Palais national au Champde-<strong>Mars</strong><br />
peut surprendre, la venue<br />
des policiers contestataires, elle, n’est<br />
nullement un simple un hasard et ne<br />
peut être non plus considérée comme<br />
une surprise. Les policiers avaient annoncé<br />
la couleur deux jours auparavant<br />
après la manifestation qui s’était<br />
soldée sur un bilan plus que catastrophique<br />
pour les responsables de<br />
l’organisation du carnaval national à<br />
Port-au-Prince.<br />
Rappelons au passage que cette<br />
année le gouvernement en pleine<br />
crise sociopolitique tenait absolument<br />
à organiser un grand carnaval<br />
national dans cinq villes haïtiennes :<br />
Gonaïves, Saint-Marc, Cap-Haïtien,<br />
Les Cayes, Jacmel et bien entendu<br />
dans la capitale, Port-au-Prince du dimanche<br />
23 au mardi 25 février <strong>2020</strong><br />
inclus. Seule la ville de Jacmel a pu<br />
organiser à temps et sans problème,<br />
si l’on peut dire, son fameux et très<br />
renommé carnaval le dimanche 16<br />
février. Mais, dès le départ, les observateurs<br />
se doutaient que les festivités<br />
carnavalesques puissent être tenues<br />
dans ce contexte hors norme où une<br />
conjonction des faits sociaux et politiques<br />
pollue totalement l’atmosphère<br />
et le paysage social du pays. Bien<br />
avant le lancement des festivités, le<br />
ton avait été donné par la montée en<br />
puissance des policiers contestataires<br />
qui avaient fait parler d’eux quelques<br />
semaines auparavant.<br />
Durant tout le mois de février,<br />
il ne se passait pas un jour sans<br />
qu’il n’y ait eu un mouvement de<br />
foule contestant le Président Jovenel<br />
Moïse bien qu’il tentait de reprendre<br />
en main la situation après son bras<br />
de fer avec l’opposition qui, le moins<br />
que l’on puisse dire, s’est mise en hibernation<br />
depuis le début de l’année.<br />
C’est donc la base de la police nationale<br />
qui avait repris le flambeau de la<br />
contestation bien que les motifs, dans<br />
un premier temps, étaient diamétralement<br />
opposés à ceux des leaders<br />
politiques de l’opposition. Mais, au fil<br />
des jours et avec l’amateurisme avec<br />
lequel le Président Jovenel Moïse et<br />
son Administration ont géré le dossier,<br />
l’affaire a vite pris une toute<br />
autre ampleur. Ainsi, les policiers<br />
de base qui revendiquent la mise en<br />
place d’un syndicat de police deviennent<br />
de plus en plus radicalisés. Les<br />
manifestations qu’ils organisent entre<br />
Delmas et Port-au-Prince en passant<br />
par Pétion-Ville où siège la Direction<br />
générale de la PNH n’ont rien à envier<br />
aux manifestations violentes<br />
qu’organisaient les leaders de l’opposition<br />
l’année dernière sans parler de<br />
la présence des armes à feu qui font<br />
craindre le pire sur le parcours à chaque<br />
sortie des policiers syndiqués.<br />
Comme les autorités refusent de leur<br />
accorder le droit de créer leur syndicat,<br />
ils s’aventurent de plus en plus dans<br />
des actions violentes et désespérées<br />
avec l’idée certainement qu’ils seront<br />
entendus par le gouvernement.<br />
Mais, en guise de réponse,<br />
c’est le ciel qui leur est tombé sur la<br />
tête avec la décapitation de l’équipe<br />
dirigeante du SPNH (Syndicat de<br />
la Police Nationale d’Haïti) par la<br />
révocation des cinq leaders syndicaux<br />
dont la Coordonnatrice, Yanick<br />
Joseph, une agent II devenue depuis<br />
une sorte d’Eva Peron ou Suzanne<br />
(Sanite) Belair prête à se donner en<br />
sacrifice pour la cause de ses camarades.<br />
Après un premier saccage au<br />
Champ-de-<strong>Mars</strong> en incendiant tous<br />
les stands et le sabotage des chars<br />
allégoriques au Stade Sylvio Cator<br />
la semaine précédente, les contestataires<br />
avaient annoncé qu’ils allaient<br />
revenir sur le Champ-de-<strong>Mars</strong><br />
le dimanche 23 afin d’empêcher toute<br />
défilée carnavalesque. Mais, le pouvoir<br />
n’avait pas fait grand cas de ces<br />
annonces et n’avait pas non plus pris<br />
au sérieux ces menaces qui pèsent sur<br />
l’organisation du carnaval et donc a<br />
maintenu la fête alors même que la<br />
grande place du Champ-de-<strong>Mars</strong> ressemblait<br />
la veille même à un champ<br />
de ruine.<br />
Les policiers de Port-au-Prince<br />
étaient soutenus par leurs collègues<br />
des plusieurs départements du pays,<br />
entre autres, ceux de Hinche dans le<br />
département du Centre où plusieurs<br />
avaient manifesté contre les décisions<br />
de l’IGPNH (Inspection Générale de<br />
la Police Nationale d’Haïti et le CSPN<br />
(Conseil Supérieur de la Police Nationale)<br />
contre le groupe de la policière<br />
Yannick Joseph la Coordonnatrice du<br />
SPNH (Syndicat de la Police Nationale).<br />
Bien sûr, il y a aussi les policiers<br />
du Cap-Haïtien qui, au lendemain<br />
d’une visite remarquée du Président<br />
de la République venu rencontrer les<br />
policiers de la deuxième ville du pays<br />
et leur promettre monts et merveilles,<br />
ont incendié dans la nuit du samedi<br />
à dimanche la quasi-totalité des<br />
chars allégoriques qui devraient<br />
prendre part au carnaval national du<br />
Cap-Haïtien. En plus de ces incendies,<br />
des manifestations se sont déroulées<br />
toute la journée du samedi avec<br />
une opération mise en place par une<br />
partie de la population qui consistait<br />
à retrouver coûte que coûte le char<br />
qui devait embarquer le groupe Sweet<br />
Micky de Michel Martelly ; pourtant,<br />
la veille celui-ci avait fait une rentrée<br />
triomphale dans la Cité christophienne.<br />
Tandis que dans la capitale, la<br />
tension ne cessait de monter d’heure<br />
en heure ; des barricades étaient<br />
érigées un peu partout dans la ville,<br />
avec des annonces chargées de menaces<br />
rendant le sort du carnaval national<br />
incertain. Après les premiers<br />
dégâts et sabotages enregistrés au<br />
Cap-Haïtien le samedi 22 février, une<br />
première décision a été prise par le<br />
Comité de l’organisation du carnaval<br />
dans le Nord. Les responsables<br />
annoncent l’annulation purement et<br />
simplement du carnaval du Cap-Haïtien<br />
devant ce climat de tension et<br />
d’insécurité. C’était une première victoire<br />
pour les policiers contestataires<br />
et de l’opposition du département qui<br />
s’étaient fermement opposés à tout<br />
mouvement de réjouissance dans<br />
cette période de disette où la population<br />
crève de faim. Alors que le<br />
gouvernement dépense des millions<br />
de gourdes pour la sécurité de l’ancien<br />
Président Michel Martelly dans<br />
la ville en vue de sa participation en<br />
tant que musicien, plus des dépenses<br />
colossales pour les festivités ellesmêmes.<br />
En apprenant la nouvelle,<br />
l’opposition et les policiers de base<br />
en conflit avec le pouvoir à Port-au-<br />
Prince reprennent l’espoir et redoublent<br />
d’effort dans la contestation. Ils<br />
croient qu’ils peuvent faire changer<br />
d’avis les autorités et le Comité d’organisation<br />
du carnaval à Port-au-<br />
Prince ce d’autant plus que rien n’indique<br />
vraiment qu’il pourrait avoir un<br />
défilé de chars allégoriques dans ces<br />
conditions de psychose généralisée<br />
où tout le monde guette le moindre<br />
signe du gouvernement et chaque<br />
passage d’un policier dans une rue.<br />
Le climat est tendu. La peur règne.<br />
Entre-temps, des rafales d’armes automatiques<br />
se font entendre un peu<br />
partout dans la ville, accompagnées<br />
de quelques barricades et de pneus<br />
enflammés sur les principaux axes de<br />
sortie de la capitale. Et survint le dimanche<br />
23. Très tôt dans la matinée,<br />
le rassemblement des policiers contestataires<br />
avait commencé à prendre<br />
corps au carrefour de l’aéroport,<br />
Route de Delmas. Très vite, une foule<br />
immense composée de policiers armés<br />
et en uniforme, des hommes encagoulés<br />
armés, des motards, et des<br />
milliers de manifestants de toute sorte<br />
prend la direction du haut Delmas.<br />
Tout le long du parcours, des<br />
tirs nourris ressentissent, les manifestants<br />
encagoulés saisissent les<br />
clés des véhicules, tirent en l’air<br />
pour impressionner les propriétaires,<br />
fraternisent avec les autres policiers<br />
non manifestants qui restent impassibles<br />
devant les actes de leurs<br />
confrères soutenus par des civils opposants<br />
au gouvernement et finissent<br />
par débouler sur le Champ-de-<strong>Mars</strong><br />
le point de rendez-vous où on allait<br />
enregistrer le fait du jour. Dès que la<br />
manifestation touche l’air du Champde-<strong>Mars</strong><br />
l’atmosphère a changé. Les<br />
crépitements des armes automatiques<br />
rendaient sourds les manifestants. Ça<br />
Le dimanche 23 février, 1er jour gras. Altercations entre des policiers et<br />
des militaires au Champ de mars<br />
déborde dans tous les sens, les policiers<br />
manifestants deviennent nerveux<br />
et décident d’aller démonter l’unique<br />
stand encore débout dans l’air du<br />
Champ-de-<strong>Mars</strong> vu qu’il avait été<br />
érigé près de la Tour 2004 et à l’intérieur<br />
de la cour du Grand quartier<br />
général de l’armée située à un jet de<br />
pierre du Palais présidentiel. Les militaires<br />
pour qui c’est le vrai baptême<br />
de feu ont riposté quand les policiers,<br />
pour certains encagoulés, décident de<br />
prendre d’assaut les grilles du bâtiment<br />
militaire.<br />
Finalement, s’engage une<br />
bataille armée avec de vraies scènes<br />
de guérillas urbaines entre des militaires<br />
en faction et des policiers assaillants<br />
pour la prise du stand du<br />
Ministère de la Défense. (A suivre)<br />
Director: Florence Comeau<br />
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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Continue the Fight Against Jovenel Moïse<br />
and the New De Facto Government<br />
After Police<br />
Demonstrations, <strong>Haiti</strong>'s<br />
Opposition Announces the<br />
Resumption of Protests<br />
Leaders and militants of the Konbit Oganizasyon Politik, Sendikal ak Popilè yo at a demonstration in early<br />
January <strong>2020</strong>.<br />
by Konbit Oganizasyon Politik, Sendikal ak<br />
Popilè yo<br />
Issued on Mar. 8, <strong>2020</strong>, this is a<br />
statement by a committee which<br />
reflects a broad cross-section of<br />
<strong>Haiti</strong>’s progressive anti-imperialist<br />
popular movement.<br />
The Work Brigade of Political,<br />
Union, and Popular Organizations<br />
(Konbit Oganizasyon Politik,<br />
Sendikal ak Popilè yo) deeply<br />
bows to salute the courage of the<br />
conscientious people, organizations,<br />
and militants who continue<br />
to fight in order to free the nation<br />
from the claws of the local and international<br />
mafia and predators.<br />
Despite the cry for help of the<br />
masses across the nation, Konbit<br />
notes that:<br />
• State insecurity along with<br />
official kidnapping are why the<br />
population is living in fear. People<br />
are afraid to circulate in the<br />
streets because they don’t want<br />
to be victim of bullets or kidnapping.<br />
Students, teachers, workers,<br />
peasants, small merchants – nobody<br />
has been spared from this<br />
programmed insecurity.<br />
• The PHTK [the ruling <strong>Haiti</strong>an<br />
Bald Headed Party] and its<br />
allies have turned the country<br />
into a way-station for guns and<br />
drugs and established gangs in<br />
the four corners of <strong>Haiti</strong> to maintain<br />
or try to retake power in the<br />
next elections, while they give the<br />
international mafia all kinds of<br />
guarantees to plunder the nation’s<br />
resources with the help of their<br />
armed gangs.<br />
• More than four million people<br />
are living in food insecurity.<br />
The poor cannot get food despite<br />
the false promises the government<br />
gives them.<br />
• The <strong>Haiti</strong>an gourde continues<br />
to fall in value against the<br />
U.S. dollar without stop. Today,<br />
we need almost 100 gourdes for a<br />
single dollar.<br />
• The price of basic necessity<br />
goods and services continues to<br />
rise, up to four to five times more<br />
expensive than they were just<br />
shortly ago.<br />
• The price of a barrel of oil<br />
continues to drop on the international<br />
market while gas prices in<br />
<strong>Haiti</strong> have not budged.<br />
• Workers salaries are not<br />
worth anything faced with the<br />
high cost of living. Both state and<br />
private workers are struggling to<br />
survive.<br />
• State institutions are practically<br />
inoperative.<br />
• Corruption continues to<br />
riddle the state.<br />
• Authorities have not done<br />
anything to prepare for the Coronavirus<br />
pandemic which is spreading<br />
across the planet. The Ministry<br />
of Public Health says that we<br />
have 200 beds available but refuses<br />
to say where they are. Are<br />
they in the 25 stadiums of [former<br />
Prime Minister Laurent] Lamothe<br />
[which were claimed to have been<br />
built but later proved to not exist]<br />
or in the National Palace?<br />
• The nation is heading toward<br />
a huge explosion while authorities<br />
continue to try to bluff<br />
the population.<br />
It is in this difficult context<br />
that Jovenel Moïse with the support<br />
of the Core Group [the ambassadors<br />
of Washington and its<br />
allies] has put in place a new de<br />
facto government with the same<br />
local thieves to continue plundering<br />
state coffers and to try to<br />
organize rigged elections. For us<br />
in Konbit, these moves have been<br />
carried out in the framework of a<br />
well-calculated project to turn the<br />
nation upside down.<br />
We can remember in<br />
2006 in Iraq, the U.S. government<br />
and its allies assassinated Saddam<br />
Hussein and put the country upside<br />
down so it could take control<br />
of its resources. In October 20<strong>11</strong>,<br />
the U.S., France, and their allies<br />
assassinated Muammar al-Gaddafi.<br />
Despite the presence of the UN<br />
mission in Libya (MANUL), they<br />
created chaos in that country.<br />
It is important for us to<br />
know that the disaster capitalists<br />
with their criminal economy have<br />
no problem to ally with the local<br />
mafia here to impose their political<br />
and economic project. This is how<br />
we must understand the U.S. administration’s<br />
support for the mafioso<br />
team of Jovenel Moïse and<br />
the new de facto government they<br />
have just set up. But in Konbit,<br />
we are clear: Jovenel Moïse and<br />
the de facto government of corrupt<br />
politicians cannot resolve the<br />
crisis which is tearing the nation<br />
asunder. For that reason, Konbit<br />
demands:<br />
1) For political actors and the<br />
population in general to continue<br />
to hold high the torch of mobilization<br />
against the PHTK’s mafia<br />
power. Political leaders must stop<br />
trying to find help in embassies<br />
and instead work to strengthen<br />
the mobilization.<br />
2) For the police to continue<br />
to struggle until they win their<br />
demands.<br />
3) For the opposition to install<br />
without losing any time a National<br />
Transition Authority (ONT)<br />
which would have the responsibility<br />
to install a new president and<br />
new government once Jovenel<br />
Moïse leaves power.<br />
4) For the state to take measures<br />
to protect the population<br />
against the Coronavirus pandemic.<br />
5) For the state to immediately<br />
lower the price of gas and<br />
public transport.<br />
6) For progressive organizations<br />
to unite around the country<br />
to organize a large national popular<br />
force which would play an<br />
important role in orienting the<br />
<strong>Haiti</strong>an people’s struggle which<br />
must lead to changing the exploitative<br />
system where a tiny group<br />
of bourgeois with corrupt politicians<br />
control most of the nation’s<br />
wealth.<br />
Long live the <strong>Haiti</strong>an people’s<br />
struggle!<br />
Organized people never lose<br />
the battle!<br />
For Konbit:<br />
Josué MERILIEN<br />
Guy NUMA<br />
Patrick JOSEPH<br />
Yvens FAUSTIN<br />
Jean Paul BASTIEN<br />
André Michel of the Democratic and Popular Sector opposition front:<br />
“<strong>2020</strong> will be a year of total and steadfast struggle.”<br />
by Prensa Latina<br />
The Democratic and Popular Sector, a<br />
leading opposition front, announced<br />
on Tue., Mar. 10 that demonstrations<br />
demanding the resignation of President<br />
Jovenel Moïse would resume, although<br />
it did not set a precise date.<br />
André Michel, the group’s spokesperson,<br />
said that <strong>Haiti</strong>’s socio-political<br />
and economic crisis has worsened<br />
with the government’s new “unilateral”<br />
structure, which has the support of the<br />
“international community.” He was referring<br />
to the fact that, on Jan. 13, Moïse<br />
dissolved the <strong>Haiti</strong>an parliament and began<br />
ruling by decree, all with the support<br />
of Washington and its allies.<br />
“The people understand today<br />
more than ever that they have the obligation<br />
to pursue the fight because<br />
Jovenel Moïse has installed a de facto<br />
government,” the lawyer and political<br />
activist told reporters.<br />
Michel asserted that the people<br />
will not accept “rigged elections” by<br />
the current administration, which aims<br />
to keep power for “public funds embezzlers.”<br />
“<strong>2020</strong> will be a year of total and<br />
steadfast struggle,” he predicted.<br />
Michel also criticized the <strong>Haiti</strong>an<br />
Army, which Moïse remobilized in November<br />
2017 after a 22 year hiatus.<br />
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President Jean-Bertrand Aristide had<br />
disbanded the force in 1995 for its persistent<br />
role in coups d’état, corruption,<br />
and human rights abuses. On Feb. 23,<br />
there was a six-hour firefight between<br />
policemen and soldiers that left at least<br />
three dead and dozens wounded.<br />
Michel said that his law office<br />
had filed a complaint against the Armed<br />
Forces of <strong>Haiti</strong> (FAdH) for “murder and<br />
criminal association,” given its close and<br />
loyal support of President Moïse and his<br />
embattled clique.<br />
The announcement of rallies-tocome<br />
takes place after the <strong>Haiti</strong>an police<br />
again took to the streets of the capital<br />
on Mon., Mar. 9 and Tue. Mar. 10 to<br />
demand wage increases, better working<br />
conditions, and the right to form a<br />
union.<br />
Monday's protest blocked the<br />
main thoroughfares of Port-au-Prince,<br />
and police agents along with protesters<br />
used tear gas to force the closure of institutions<br />
such as the National Office for<br />
Old Age Insurance (OFNAC), the Fund<br />
for Economic and Social Assistance<br />
(FAES), and the National Archives.<br />
Heavily armed individuals identifying<br />
themselves as police officers attacked<br />
a judge's vehicle and demanded<br />
the rehiring of officers dismissed from<br />
the corps for demanding a union and<br />
the release of others allegedly detained<br />
for political reasons.<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
9
Kèlkeswa moun ou ye, kèlkeswa<br />
kote ou soti, resansman <strong>2020</strong> an<br />
konsène w.<br />
Patisipasyon w nan resansman <strong>2020</strong> an enpòtan.<br />
Nenpòt sa estati ou ye, repons ou enpòtan.<br />
Patisipasyon ou ka gen yon efè sou lajan gouvènman<br />
an ka depanse pou kominote nou yo. Repons<br />
ou yo ap rete prive e an sekirite. Kidonk, chak<br />
moun dwe santi yo alèz pou konte chak moun ki<br />
nan fwaye yo.<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
<strong>11</strong>
L’Inde aux prises avec ses vieux démons<br />
Par Aurélie Leroy<br />
La frénésie de violence contre les<br />
musulmans qui a enflammé Delhi,<br />
en cette fin février, est l’un des pires<br />
épisodes que la capitale ait connus<br />
depuis des décennies. Elle est le résultat<br />
d’une accumulation de politiques<br />
provocatrices et délibérées de la part<br />
du gouvernement nationaliste hindou<br />
Modi-Shah à l’encontre de la principale<br />
minorité du pays. La mise en<br />
péril du droit des musulmans à la citoyenneté<br />
aura mis le feu à la poudre.<br />
« Chaque jour qui passe, l’Inde<br />
change », nous dit Harsh Mander<br />
– écrivain, chercheur et militant des<br />
droits humains [1]. L’image fantasmée<br />
de « la plus grande démocratie du<br />
monde » qui prévalait hier encore pour<br />
désigner le sous-continent, semble aujourd’hui<br />
incongrue, au point que l’opposition<br />
indienne accuse son premier<br />
ministre « d’avoir tué la démocratie ».<br />
Narendra Modi et son parti<br />
Bharatiya Janata (BJP) dirigent le<br />
pays, depuis les élections générales de<br />
2014, et le refondent sans complexe,<br />
sous l’impulsion d’un imaginaire musclé<br />
et « safranisé ». « Exit » les valeurs<br />
d’égalité et de diversité, héritage des<br />
luttes pour l’indépendance et fondement<br />
de la Constitution indienne. Le<br />
rouleau compresseur de haine du pouvoir<br />
de Modi menace aujourd’hui d’assimiler<br />
la nation et l’identité indienne<br />
à la seule majorité hindoue.<br />
Diabolisés, fantasmés, les musulmans<br />
sont dépeints comme des<br />
êtres violents, déloyaux, misogynes<br />
et irresponsables en matière de reproduction,<br />
perçus comme des « ennemis<br />
de l’intérieur » de connivence avec<br />
« l’ennemi extérieur » pakistanais.<br />
Discours venimeux qui soulèvent<br />
épisodiquement l’effroi, mais plus<br />
souvent la frénésie et l’adhésion des<br />
foules. La fièvre identitaire semble<br />
avoir fait mouche au regard du ralliement<br />
d’une majorité de la population<br />
à l’homme fort de l’Inde. Les clivages<br />
s’accentuent et un mur de séparation<br />
s’érige, dans les esprits et dans les<br />
corps, entre un « nous » - les garants<br />
de l’identité indienne - et « les autres<br />
» - les « infiltrés » [2] étrangers dans<br />
le pays.<br />
Des paroles aux actes, le pas<br />
a été vite franchi. La fabrique de la<br />
haine s’est poursuivie, aux yeux de<br />
tous, à travers la refonte des livres<br />
d’histoire, l’hindouisation des noms<br />
de rue et de villes afin de « nettoyer<br />
» l’espace public de tout héritage musulman.<br />
Depuis 2014, une déferlante<br />
de violences - agressions, passages à<br />
tabac, lynchages - s’est abattue sur le<br />
pays, créant un climat d’intimidation<br />
et de peur au sein de la communauté<br />
musulmane minoritaire [3]. Des campagnes<br />
à répétition (contre le « Love<br />
Jihad » [4], contre les conversions<br />
à l’islam et pour la protection de la<br />
vache) d’une cruauté et d’une brutalité<br />
sans nom, ont été menées par des<br />
groupes de jeunes « vigilantistes » hindous<br />
avec la « bénédiction » des forces<br />
de l’ordre et des autorités.<br />
Au cours des manifestations<br />
des dernières semaines, il n’a ainsi<br />
pas été rare de voir des véhicules<br />
ou des agents de police accueillis par<br />
des foules de jeunes hindous armés<br />
et déchaînés au cri de « Delhi Police<br />
Zindabad » (Longue vie à la police de<br />
Delhi). (Sagar, <strong>2020</strong>). Dans les ghettos<br />
musulmans de la ville, tous soutiennent<br />
que la police est délibérément<br />
partiale et qu’elle « les a laissé tomber<br />
», tout comme les médias, auxquels ils<br />
ne font plus confiance. « The media<br />
does not show our side of the story.<br />
We say something else but they show<br />
something else » (Idem).<br />
Les musulmans ont plus que<br />
jamais été relégués à un statut de citoyen<br />
de seconde zone. Leur exclusion<br />
s’est normalisée et a pénétré l’appareil<br />
de l’État. Un processus d’effacement<br />
s’est déployé inexorablement au sein<br />
des institutions de la République. Si<br />
leur sous-représentation était déjà<br />
marquée dans des organes étatiques<br />
comme la police, l’armée, la justice, la<br />
fonction publique ; avec l’essor du «<br />
majoritarisme » hindou, le phénomène<br />
a aussi touché les assemblées élues.<br />
Marginalisés, absents, les musulmans<br />
sont dès lors devenus les oubliés des<br />
politiques publiques et des proies faciles<br />
des officiants du système répressif<br />
de l’État. Arundhati Roy dénonçait<br />
récemment l’instauration d’« un nouveau<br />
système de castes (…) en parallèle<br />
de l’ancien système » (Le Soir,<br />
<strong>2020</strong>), dans lequel les musulmans occupaient<br />
le bas de la hiérarchie.<br />
Les musulmans ont plus que jamais été relégués à un statut de citoyen<br />
de seconde zone<br />
Les élections de 2019 ont renforcé<br />
le rôle de « gardien de la nation »<br />
confié à Narendra Modi et marqué un<br />
pas de plus dans la mise en pratique<br />
de l’idéologie de « l’hindouïté » (l’hindutva).<br />
Auréolé de son succès, il a tiré<br />
parti de son pouvoir pour consolider<br />
son contrôle, imposer son agenda et<br />
étouffer les oppositions. Avec son redouté<br />
ministre de l’Intérieur Amit Shah,<br />
compagnon de route et puissant bras<br />
droit, plus rien ne semblait désormais<br />
l’arrêter. Et les coups de force se sont<br />
ainsi multipliés, avec notamment la<br />
révocation du statut d’autonomie du<br />
Jammu-et-Cachemire, seul État indien<br />
à majorité musulmane ; la décision de<br />
la Cour suprême d’autoriser la construction<br />
d’un temple hindou sur le<br />
site très disputé d’Ayodhya ou encore,<br />
le projet d’amendement de la loi sur la<br />
citoyenneté.<br />
Citoyenneté, appartenance et<br />
droits<br />
Ce dernier projet, adopté le <strong>11</strong> décembre<br />
2019 et désormais baptisé CAA<br />
pour Citizenship Amendment Act vise<br />
à légiférer pour instituer des droits de<br />
citoyenneté différenciés fondés sur la<br />
religion, remettant en cause l’essence<br />
de la notion de citoyenneté telle qu’inscrite<br />
dans la Constitution.<br />
Au lendemain de l’indépendance,<br />
les rédacteurs de ce texte fondamental<br />
avaient développé une idée<br />
inclusive de la citoyenneté. Après deux<br />
années de discussion, ils avaient fini<br />
par opter pour une définition territoriale<br />
qui impliquait que « la citoyenneté<br />
s’acquiert en Inde par la naissance sur<br />
le sol indien ou par l’ascendance » (Institut<br />
Montaigne, <strong>2020</strong>).<br />
Pendant des décennies, cette<br />
règle a prévalu, mais sans jamais<br />
satisfaire les suprémacistes hindous ;<br />
ceux-ci estimant que les travaux de la<br />
Partition étaient inachevés et que la «<br />
théorie des deux nations » (Mander,<br />
<strong>2020</strong>c) restait leur horizon à atteindre.<br />
Cette vieille blessure a été ravivée<br />
à plusieurs reprises, en particulier<br />
lorsque les nationalistes hindous ont<br />
gagné en audience et en pouvoir d’influence.<br />
En 2004, le gouvernement<br />
BJP de Vajpayee a ainsi opportunément<br />
réussi à introduire une dimension<br />
ethno-religieuse dans la loi sur la<br />
citoyenneté de 1955, à la suite d’une<br />
nouvelle poussée xénophobe en Assam<br />
liée à des migrations « illégales »<br />
en provenance du Bangladesh voisin.<br />
L’amendement de la loi sur la<br />
citoyenneté qui enflamme le pays aujourd’hui<br />
ne fait que poursuivre dans<br />
la même veine en tailladant plus encore<br />
l’esprit séculariste et égalitaire de<br />
la Constitution et en cherchant à légitimer<br />
l’utilisation de la religion comme<br />
critère d’accès à la nationalité.<br />
Le CAA viserait, selon ses zélateurs,<br />
à offrir un refuge aux membres<br />
de minorités persécutées dans les pays<br />
voisins, mais au-delà du vernis, ce<br />
projet revêt un caractère discriminant<br />
en agissant selon un mode exclusif.<br />
D’une part, il ne s’appliquerait<br />
qu’aux seuls hindous, sikhs, bouddhistes,<br />
jaïns, parsis et chrétiens,<br />
faisant d’eux des « réfugiés », tandis<br />
que les minorités musulmanes victimes<br />
de persécution seraient ignorées<br />
et laissées dans l’illégalité. D’autre<br />
part, il s’appliquerait uniquement aux<br />
sans-papiers originaires d’Afghanistan,<br />
du Bangladesh et du Pakistan<br />
(arrivés en Inde avant le 31 décembre<br />
2014), omettant de considérer d’autres<br />
pays voisins où les persécutions<br />
religieuses envers les minorités sont<br />
notoires, comme les Rohingyas musulmans<br />
du Myanmar ou les Tamouls<br />
sri-lankais notamment.<br />
En outre, le CAA dévoile son<br />
vrai visage à la lecture de deux autres<br />
mesures administratives qui lui<br />
sont attachées : le Registre national<br />
de la population (NPR) et le Registre<br />
national des citoyens (NRC). En effet,<br />
alors que le CAA définit les critères<br />
de sélection pour être éligible à la nationalité<br />
indienne, le NRC et le NPR<br />
fourniraient les données permettant<br />
d’établir le profil de la population et<br />
d’identifier, selon des critères opaques<br />
et laissés à la discrétion des autorités,<br />
les individus dont la citoyenneté serait<br />
jugée « douteuse ».<br />
La menace bien réelle est que le<br />
gouvernement Modi-Shah utilise les<br />
informations collectées pour réaliser<br />
un ciblage fondé sur une base ethno-religieuse<br />
ou de caste, et cherche<br />
ensuite à démanteler la citoyenneté<br />
des musulmans. « L’amendement<br />
deviendrait alors une arme contre les<br />
citoyens que le gouvernement juge<br />
indésirables » (Mander et Alam Bhat,<br />
<strong>2020</strong>).<br />
Mouvement de désobéissance<br />
La normalisation d’un climat de haine<br />
à l’encontre des musulmans ne semblait,<br />
jusqu’il y a peu, souffrir d’aucune<br />
entrave. Tout pouvait être dit,<br />
tout pouvait être fait dans une relative<br />
impunité. Mais, au tournant de l’année,<br />
quelque chose a changé. Après<br />
la répression brutale des étudiants de<br />
l’Université Jamia Millia Islamia, le 15<br />
décembre 2019, par la police de Delhi<br />
[5], une onde de choc a secoué les<br />
musulmans indiens touchés à vif avec<br />
la remise en cause de leur droit fondamental<br />
à la citoyenneté.<br />
Une ligne rouge aurait-elle<br />
été franchie ? Une chose est sûre, le<br />
gouvernement Modi fait face, depuis<br />
ce moment à un mouvement de mobilisation<br />
sans précédent depuis son<br />
arrivée au pouvoir. Des manifestants<br />
par milliers se rassemblent ou défilent<br />
quotidiennement dans le pays,<br />
bravant les menaces et les violences<br />
policières pour rejeter les politiques<br />
toxiques qui dominent la vie publique<br />
et pour affirmer l’égalité des droits des<br />
personnes indépendamment de leur<br />
identité.<br />
L’establishment du BJP a par<br />
habitude sorti les crocs et fait usage<br />
de la répression, il a aussi cherché à<br />
toiser et discréditer les protestataires,<br />
essentiellement musulmans. Sans succès.<br />
La police a brutalisé et arrêté par<br />
centaines les étudiants pour faire taire<br />
toute opposition, elle a laissé plusieurs<br />
dizaines de morts parmi les manifestants<br />
dans des États dirigés par le BJP<br />
– en Uttar Pradesh essentiellement<br />
– ainsi qu’à Delhi où la police relève<br />
directement du gouvernement central,<br />
mais cette déferlante de violence a, au<br />
final, produit une réaction inverse à<br />
celle escomptée.<br />
En dépit de la peur et de l’insécurité,<br />
les soutiens à la communauté<br />
musulmane discriminée ont afflué. « Si<br />
vous nous divisez, nous nous multiplierons<br />
» (Sengupta, <strong>2020</strong>), peut-on<br />
lire et entendre dans les manifestations.<br />
Les protestations dispersées se<br />
sont transformées en un mouvement<br />
national de désobéissance civile, qui<br />
s’est répandu comme une traînée de<br />
poudre. Plus de cinquante universités<br />
à travers le pays se sont ralliées au<br />
mouvement. Les femmes de Shaheen<br />
Bagh [6], invisibles d’ordinaire, ont<br />
investi des lieux publics et manifesté<br />
en leur nom, devenant un symbole<br />
fort de la résistance.<br />
Plus embarrassant pour le gouvernement,<br />
les responsables des régions<br />
gouvernées par l’opposition<br />
ont rejoint le mouvement en refusant<br />
d’appliquer la loi et de se plier à l’exercice<br />
du recensement de la population.<br />
Un appel à chaque citoyen a aussi été<br />
lancé par la société civile pour boycotter<br />
le NPR et le NRC et refuser de<br />
se conformer à la loi. Sur les réseaux<br />
sociaux, dans les rassemblements,<br />
un message ressort : « Nous ne montrerons<br />
pas nos papiers » (Idem).<br />
L’ampleur et l’esprit qui se dégagent<br />
des contestations sont tels qu’on<br />
les décrit à présent comme une continuation<br />
du mouvement de lutte pour<br />
l’indépendance, vieux de 100 ans et<br />
l’un des mouvements de résistance<br />
les plus importants de ces dernières<br />
décennies (Pratap Bhanu Mehta,<br />
2019). Au-delà des populations opprimées<br />
– musulmans, dalits, adivasis,<br />
travailleurs migrants, femmes –, des<br />
défenseurs de l’unité hindoue-musulmane,<br />
toute identité confondue, se<br />
sont greffés au mouvement.<br />
La répulsion populaire causée<br />
par les politiques ségrégationnistes de<br />
Manifestation pour dénoncer Modi et sa violation de la constitution<br />
laïque de l'Inde<br />
Modi n’a cessé de croître au point de<br />
se traduire, le 8 février dernier, dans<br />
les résultats des élections régionales<br />
pour l’assemblée législative de la capitale<br />
Delhi, où se situe l’épicentre de<br />
la contestation. Ce scrutin que la droite<br />
nationaliste hindoue avait imaginé<br />
comme une sorte de référendum permettant<br />
de valider ses orientations<br />
politiques, s’est donc finalement avéré<br />
être un échec retentissant.<br />
Les protestations vont-elles durer<br />
? Il est peu probable que la défaite<br />
électorale de Delhi entame la détermination<br />
des tenants du pouvoir à mettre<br />
en pratique leurs projets. Au contraire,<br />
des signes laissent craindre un renforcement<br />
des mesures coercitives et le<br />
déploiement d’une dérive encore plus<br />
autoritaire. Les heurts sanglants du<br />
24 février (Sagar, <strong>2020</strong>) – plusieurs<br />
dizaines de morts – dans des zones<br />
périphériques à majorité musulmane<br />
du nord-est de la mégapole laissent<br />
craindre un pourrissement de la situation<br />
et l’aggravation d’un climat<br />
délétère dont le gouvernement Modi-Shah<br />
porte une lourde responsabilité.<br />
Les efforts de hauts responsables<br />
du BJP pour faire glisser le mouvement<br />
de contestation actuel en affrontements<br />
intercommunautaires sont ici<br />
clairement perceptibles.<br />
Le combat qui se joue notamment<br />
dans les rues de Delhi risque<br />
d’être long et inégal. Deux idées s’y<br />
opposent : la défense de la Constitution<br />
indienne censée protéger les droits<br />
et les libertés de tous les citoyens, et la<br />
promotion d’une autre Inde, remodelée<br />
en un Etat hindou.<br />
En dépit de l’issue incertaine du<br />
mouvement de désobéissance, un des<br />
principaux acquis des protestations<br />
est d’avoir démontré que l’agenda national-populiste<br />
n’est pas « invincible<br />
», que le projet d’isolement, d’invisibilisation<br />
et de marginalisation des<br />
musulmans a échoué et qu’à tout le<br />
moins, cette vague de protestation «<br />
met un frein à l’effrayante descente de<br />
l’Inde dans une République de la haine<br />
et de la peur » (Mander, <strong>2020</strong>).<br />
Notes<br />
[1] Lire Mander H. (2019), «<br />
Inde, la résistible ascension de Narendra<br />
Modi », in Alternatives Sud. Asie<br />
: des pouvoirs et des luttes, CETRI/<br />
Syllepse, Louvain-la-Neuve/Paris,<br />
vol.26/4.<br />
[2] Le ministre de l’Intérieur a<br />
ainsi promis « de chasser hors du pays<br />
les ‘infiltrés’ qui vivent comme des termites<br />
dans le sol », cité dans Landrin<br />
(<strong>2020</strong>).<br />
[3] Les musulmans sont la principale<br />
minorité du pays, avec près de<br />
200 millions d’individus, soit le deuxième<br />
plus grand pays musulman du<br />
monde en nombre d’habitants.<br />
[4] Campagne de harcèlement<br />
contre des jeunes hommes musulmans<br />
accusés de vouloir séduire des jeunes<br />
filles hindoues pour les convertir à l’islam.<br />
[5] Pour plus d’informations sur<br />
la répression des étudiants de l’Université<br />
Jamia Millia Islamia, lire Sagar,<br />
2019.<br />
[6] Pour plus d’informations sur<br />
Shaheen Bagh, lire Sengupta (<strong>2020</strong>)<br />
Cetri 27 février <strong>2020</strong><br />
12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
Notre Mémoire se Souvient<br />
Pour saluer la mémoire de Domitila Barrios de Chungara (1937 – 2012)<br />
Infatigable militante révolutionnaire des mines de Bolivie<br />
Par Frantz Latour<br />
«Notre principal ennemi est la peur,<br />
et cette peur nous la portons en nous»<br />
Domitila Barrios de<br />
Chungara<br />
La vie de Domitila est un vivant<br />
témoignage de l’histoire tragique<br />
d’exploitation, de répression, du colonialisme<br />
et du patriarcat de la Bolivie,<br />
mais aussi du pouvoir des petites gens<br />
à exiger et à obtenir le changement.<br />
Domitila Barrios de Chungara<br />
est née en 1937 à Siglo Veinte, dans<br />
le département de Potosi. C’est le plus<br />
grand domaine de mines de production<br />
d’étain de la Bolivie. Elle était fille de<br />
paysans qui migrèrent à la mine pour<br />
y trouver du travail. Son père était un<br />
mineur. Elle-même épousa un mineur<br />
et ils eurent sept enfants. Tôt, le père<br />
fut transféré à Pulacayo, site industriel<br />
situé dans le département de Potosi la<br />
plus grande région productrice d’étain<br />
de la Bolivie où elle a grandi. Une zone<br />
extrêmement froide, où «Si vous vous<br />
accroupissez sur le sol pour uriner,<br />
avant même que vous ayez eu fini, le<br />
filet d’urine devient de la glace », écrit<br />
Domitila.<br />
Orpheline de sa mère à l’âge de<br />
10 ans, Domitila a élevé cinq sœurs<br />
plus jeunes et ensuite ses sept propres<br />
enfants qui ont survécu à des conditions<br />
d’extrême dénuement et de pauvreté.<br />
Dans les années 1960, Domitila<br />
est devenue la dirigeante au franc- parler<br />
de l’Union des femmes de mineurs,<br />
organisant les familles de mineurs pour<br />
l’amélioration de leur condition de vie<br />
et des services reçus tout en luttant<br />
contre le régime répressif de Barrientos<br />
soutenu par la CIA.<br />
Mariée à l’âge de 16 ans, elle<br />
a rejoint, à SigloVeinte, le Syndicat des<br />
Femmes au Foyer et est devenue son<br />
secrétaire général. Le mouvement s’est<br />
efforcé d’obtenir une meilleure protection<br />
pour les mineurs et leurs familles.<br />
A cause de ses activités syndicales, elle<br />
a dû subir la visite musclée de militaires<br />
chez elle à de nombreuses reprises. Ils<br />
l’ont traînée par les cheveux. Ils l’ont<br />
frappée devant ses enfants. Ils l’ont<br />
emmenée dans une autre ville pour la<br />
soumettre à la torture. Mais Domitila<br />
n’a jamais perdu espoir, «cet espoir que<br />
nous avons toujours eu qu’un jour les<br />
choses changeraient», a-t-elle écrit.<br />
Militante infatigable, elle lança<br />
en 1978 avec quatre autres femmes<br />
de mineurs une grève de la faim pour<br />
exiger la libération de dirigeants mineurs<br />
emprisonnés, l’amnistie pour les<br />
dirigeants syndicaux en exil, la démilitarisation<br />
des mines, et les élections<br />
générales. A cette grève se joignirent<br />
deux prêtres jésuites, Luis Espinal –<br />
assassiné en 1980 par le régime du<br />
général Luis García Meza – et Xavier<br />
Albó, ainsi que de nombreux syndicalistes,<br />
étudiants et militants politiques<br />
et sociaux. Des milliers de Boliviens<br />
ont rejoint la grève et, le 23e jour, le<br />
gouvernement a cédé aux demandes<br />
des manifestants. L’initiative fut l’un<br />
des facteurs déterminants du départ<br />
du dictateur Hugo Banzer (une autre<br />
dictature pro-américaine) après sept<br />
années d’un régime féroce.<br />
Elle a survécu au massacre brutal<br />
de San Juan en 1967, lorsque les<br />
soldats ont ouvert le feu sur les grévistes<br />
et leurs épouses et enfants, en<br />
partie pour parer à des rumeurs d’alliance<br />
avec la guérilla du Che dans les<br />
montagnes de Santa Cruz. Alors, Domitila<br />
a pris la parole pour dénoncer le<br />
crime. Elle a été arrêtée le jour suivant.<br />
Dans la répression qui a suivi, Domitila<br />
a été emprisonnée et torturée. Elle a<br />
subi un avortement et des blessures internes<br />
qui ont provoqué des problèmes<br />
de santé chroniques tout au long de sa<br />
vie.<br />
Domitila a dû partir en exil où elle<br />
a dénoncé les injustices subies par son<br />
peuple. Au début des années quatrevingt,<br />
elle a vécu en exil en Suède.<br />
Les militaires lui interdirent de revenir.<br />
Avec la collaboration de l’éducateur<br />
brésilien, Moema Vizzer, elle a écrit, en<br />
1977, «Si me permiten hablar» (Laissez-moi<br />
parler), récit autobiographique<br />
de ses luttes quotidiennes en tant que<br />
mère, travailleuse, dirigeante syndicale<br />
et militant politique. Publié en 1978,<br />
l’ouvrage a été traduit en des dizaines<br />
de langues. Tandis qu’elle vivait en<br />
exil, l’une de ses sœurs a continué la<br />
lutte en Bolivie et a été assassinée.<br />
Domitila, tourmentée par ses souvenirs,<br />
a alors décidé de revenir au pays.<br />
Elle est retournée en Bolivie en<br />
1982, juste avant le massif réajustement<br />
structurel néolibéral qui a fermé<br />
les mines appartenant à l’État où elle<br />
avait passé ses années de formation.<br />
30.000 mineurs allaient perdre leur<br />
travail. Dans ses dernières années, son<br />
énergie s’est portée sur l’établissement<br />
d’une Ecole Mobile pour formation<br />
politique, pour élever le niveau de conscience<br />
politique et enseigner l’histoire<br />
populaire à de nouvelles générations<br />
des quartiers les plus pauvres de Cochabamba<br />
– peuplés en grande partie par<br />
les familles d’anciens ex-mineurs – et<br />
aux communautés indigènes à travers<br />
toute la Bolivie.<br />
Une fois que Domitila eut commencé<br />
à étudier intensément et à lire<br />
des livres qui représentaient différentes<br />
philosophies, elle a finalement réalisé<br />
que ses véritables valeurs et philosophies<br />
se trouvaient dans le marxisme.<br />
Bien qu’elle se fût beaucoup inspirée de<br />
Marx et d’autres penseurs révolutionnaires,<br />
son vrai modèle et guide était<br />
‘Che’ Guevara.<br />
Après une vie consacrée à se<br />
battre pour ses idéaux révolutionnaires,<br />
pour une Bolivie de paix, de<br />
liberté et de justice, Domitila Barrios<br />
de Chungara est morte d’un cancer<br />
du poumon, le 13 mars 2012, à Cochabamba,<br />
«Ville d’éternel printemps»<br />
du centre de la Bolivie.<br />
12 mars 2019<br />
La mémoire au service des luttes : Hugo Rafael Chávez Frías<br />
Par FUIQP & Alain Saint-Victor<br />
Il y a 7 ans, le 5 mars 2013, Hugo<br />
Rafael Chávez Frías décédait.<br />
La famille de Chavez a des origines<br />
à la fois indienne indigène, espagnole<br />
et afro-vénézuélienne. A l’âge de<br />
17 ans, il s’engage dans l’armée afin<br />
de pouvoir jouer dans la ligue de baseball<br />
de l’armée. Dans les débuts de la<br />
décennie 70, à l’école des cadets, il<br />
rencontre des Panaméens qui lui parlent<br />
de la révolution au Panama. Il<br />
s’oriente dès lors avec un groupe de<br />
camarades vers un nationalisme de<br />
gauche opposé aux États-Unis qu’ils<br />
surnomment déjà « bolivarianisme ».<br />
En 1983 il créé avec Raúl Isaías Baduel,<br />
au sein de l'armée, le Movimiento<br />
Bolivariano Revolucionario 200 (Mouvement<br />
révolutionnaire bolivarien<br />
200, MBR-200) qui se revendique du<br />
socialisme. Le 4 février 1992, le MBR-<br />
200, dirigé par Hugo Chávez, tente un<br />
coup d'État contre le président Carlos<br />
Andrés Pérez. Cette tentative échoue,<br />
et Chávez est emprisonné pendant<br />
deux ans. Lors de son séjour carcéral,<br />
il enregistre une vidéocassette dans<br />
laquelle il appelle à l'insurrection. Il<br />
devient dès lors un symbole de la résistance<br />
populaire.<br />
En 1994, Rafael Caldera est élu<br />
pour la deuxième fois au Venezuela.<br />
Réalisant une de ses promesses politiques<br />
faites avant d'être élu, il ordonne<br />
la libération de Chávez. Celui-ci fonde<br />
alors le Mouvement Cinquième République,<br />
et est élu président du Venezuela<br />
en 1998. Il mène alors une politique<br />
de redistribution en faveur des plus<br />
pauvres, il nationalise les industries<br />
FRANTZ DANIEL JEAN<br />
FUNERAL SERVICES INC.<br />
clefs et organise une réforme agraire,<br />
interdit les OGM, etc. L’opposition soutenue<br />
par les USA tente un coup d’Etat<br />
militaire en 2002 qui échoue. Il est de<br />
nouveau réélu en 2006.<br />
Chavez acquiert une renommée<br />
mondiale pour ses prises de position<br />
anti-impérialistes. Il participe à la fondation<br />
de l’ALBA (Alliance bolivarienne<br />
pour les Amériques), de la banque<br />
du Sud, et de la télévision Telesur.<br />
Il est partisan de la dissolution du FMI<br />
qu’il estime être un outil de l’impérialisme.<br />
Il dénonce toutes les interventions<br />
états-uniennes et européennes.<br />
En 2006 il rappelle le chargé d’affaire<br />
du Venezuela en Israël pour protester<br />
contre l’agression du Liban. En 2009<br />
il expulse l’ambassadeur israélien<br />
du Venezuela pour protester contre<br />
l’agression de Gaza qu’il qualifie de «<br />
génocide ». Il réclame le jugement du<br />
chef d’Etat israélien devant une Cour<br />
Pénale Internationale. Ces prises de<br />
position font rapidement de lui une<br />
référence pour les militants et les peuples<br />
du tiers-monde.<br />
Il meurt des suites d’un cancer à<br />
l’âge de 58 ans.<br />
Repose en paix frère et camarade<br />
Texte : FUIQP (modifications et<br />
ajouts ASV)<br />
Guarino Funeral Home<br />
Poème hommage à Hugo<br />
Chavez « l’épée bolivarienne »<br />
Par Benjamin Caro Morales<br />
La colère du peuple s’accumule<br />
dans les viscères, et l’odeur de<br />
poudre des réactionnaires éclate.<br />
En Avril 2002, les rumeurs<br />
d’actes séditieux possibles ont été́<br />
entendus à Miraflores. Le commandant<br />
de la dignité́ de bolivarienne<br />
Les éperons bien serrés, il tira son<br />
épée de guerrier Anti-impérialiste<br />
Quand il a brandi son épée et de<br />
regarda le ciel, il savait que il n’était<br />
pas seul dans cette geste héroïque.<br />
Un continent était expectante de ses<br />
mouvements, et a salué son courage.<br />
Le soldat au béret au poing<br />
est devenu le leader incontesté́ de<br />
la révolution en marche, En défiant<br />
l’histoire du Venezuela, il lui a<br />
donné l’épée de la liberté. Cette épée<br />
est levée par les meilleurs hommes<br />
et femmes, après que le commandant<br />
entrepris son voyage éternel.<br />
La paix et la prospérité pour l’avenir<br />
est tombé sur les épaules de Nicolás<br />
Maduro.<br />
Aujourd’hui, la patrie de Bolivar,<br />
est considéré avec mépris par le<br />
Pentagone, et les opposants internes<br />
qui appellent à la » tolérance et la<br />
démocratie » tout en violant la tranquillité́<br />
du pays.<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
13
Delenda Carthago est (Il faut détruire Carthage)<br />
Par Robert Lodimus<br />
(Quatrième partie)<br />
« La plus grande de toutes les<br />
injustices, parce qu’elle les comprend<br />
toutes, c’est l’esclavage.<br />
L’esclavage est l’asservissement de<br />
toutes les facultés d’un homme au<br />
profit d’un autre. L’esclave ne développe<br />
son intelligence que dans l’intérêt<br />
du maître. Ce n’est pas pour<br />
l’éclairer, c’est pour le rendre plus<br />
utile qu’on lui permet quelques exercices<br />
de la pensée. L’esclave n’a<br />
pas la liberté de ses mouvements ;<br />
on l’attache à la terre, on le vend<br />
avec elle ou on l’enchaîne à la personne<br />
du maître. L’esclave n’a pas<br />
d’affection, il n’a pas de famille,<br />
il n’a point de femme, il n’a point<br />
d’enfant : il a une femelle et des petits.<br />
Son activité ne lui appartient<br />
pas, car le produit de son travail est<br />
à un autre. Mais pour que rien ne<br />
manque à l’esclavage, il faut aller<br />
plus loin, il faut abolir dans l’esclave<br />
le sentiment inné de la liberté<br />
; il faut éteindre en lui toute idée de<br />
droit ; car tant que cette idée subsiste,<br />
l’esclavage est mal assuré, et<br />
à un pouvoir illégitime et odieux<br />
peut tout d’un coup répondre le<br />
droit terrible de l’insurrection, cette<br />
raison dernière des opprimés contre<br />
les abus de la force. »<br />
(Victor Cousin : Cours d’histoire<br />
de la philosophie moderne (1841)<br />
Les Haïtiens sont comme des feuilles<br />
détachées de leurs branches, que<br />
les vents des multiples privations emportent<br />
et dispersent aux quatre coins<br />
de la planète. Rares sont les compatriotes<br />
que l’on croise dans les rues des<br />
villes découpées en lanière, et sur les<br />
sentiers escarpés des villages muets et<br />
pantois, qui ne rêvent pas d’abandonner<br />
ces terres poussiéreuses, ces paysages<br />
stériles et hideux : pourtant jadis<br />
prospères et flamboyants. Au pays des<br />
« croque-misère » du XXI ème siècle,<br />
les flammes de détresse ne cessent de<br />
consumer les fascines des espoirs. La<br />
République, ce rêve monumental cousu<br />
avec l’aiguille de la Liberté, le fil de<br />
la Solidarité, la main de l’Héroïsme, a<br />
perdu ses jambes gaillardes. Elle rampe<br />
depuis deux cents ans, enveloppée<br />
dans un drapeau décoloré par les intempéries<br />
du déclin, qui reste, malgré<br />
tout, le symbole de l’indépendance et<br />
de la souveraineté de la Nation. Ceux<br />
qui disent que les esclaves indigènes<br />
de la Caraïbe « n’ont pas échoué », ne<br />
déclarent-ils pas également « qu’ils<br />
ont échoué ». Comme si l’un ne marchait<br />
pas sans l’autre! Comment<br />
« Échouer » et « ne pas échouer » à<br />
la fois? Faudrait-il parler de bizarrerie<br />
d’un « intellectualisme » branlant,<br />
boitillant qui s’embrouille dans des<br />
considérations pathologiques à la Sigmund<br />
Freud ou à la Rudolph Kleinpaul?<br />
Comme s’interrogeait Socrate : « Peutêtre<br />
sommes-nous tous morts? » Mais<br />
comment pouvons-nous être vivants<br />
dans la mort? La mort serait-elle une<br />
forme de vie dans une autre vie?<br />
Laquelle? À l’instar des philosophes<br />
stoïciens, Marc-Aurèle, Porphyre, et les<br />
autres, on se surprend à se rappeler de<br />
temps en temps, rappeler à soi-même<br />
et à autrui, que l’existence humaine a<br />
une fin, et que ce phénomène relève<br />
d’un événement naturel. « Philosopher,<br />
disait Socrate, c’est se préparer<br />
à la mort ». Marc-Aurèle nous fait luimême<br />
remarquer : « Considérer sans<br />
cesse combien de médecins sont morts,<br />
qui ont si souvent froncé les sourcils<br />
sur leurs malades; combien d’astrologues,<br />
après avoir prédit, comme<br />
chose d’importance, la mort d’autrui;<br />
combien de philosophes, après mille<br />
discussions sur la mort ou l’immortalité;<br />
combien de chefs, qui ont fait<br />
mourir beaucoup d’hommes; combien<br />
de tyrans, qui, avec un terrible orgueil,<br />
ont usé, comme des dieux, de leur pouvoir<br />
sur la vie des hommes; combien<br />
de villes entières sont, pour ainsi dire,<br />
mortes: Hélice, Pompéi, Herculanum et<br />
d’autres sans nombres. Ajoutes-y toux<br />
ceux que tu as connus, l’un après l’autre;<br />
l’un rend les honneurs funèbres à<br />
un autre; puis, il est lui-même étendu<br />
par un autre, qui reçoit les honneurs<br />
d’un autre encore; et tout cela en peu<br />
de temps [1]… »<br />
Les espèces animales et végétales,<br />
les pays, les États, les villes, sont condamnés<br />
à mourir et à disparaître. Cette<br />
« vérité » est immuable, absolue et universelle.<br />
Elle résulte des lois naturelles<br />
de la planète. Le commencement de la<br />
« Création » la prédestinait déjà à une<br />
fin. L’« existence » ne peut pas se dissocier<br />
de l’ « inexistence ». Le prêtre<br />
valaisan, Johann Baptista von Albertini<br />
[2] qui vécut de 1480 à 1553 s’intéressait<br />
aux phénomènes de l’eschatologie<br />
et de l’astrologie. Pour le prêtre, qui<br />
fut excommunié par l’Église, les deux<br />
domaines se complètent allègrement.<br />
Ils sont inséparables. Le théologien<br />
et savant allemand, selon Chantal<br />
Ammann-Doubliez et Janine Fayard<br />
Duchêne [3], définit la première comme<br />
étant « la science des fins premières de<br />
l’homme et du monde »; tandis que la<br />
dernière est celle qui « prédit l’avenir à<br />
partir de l’inspection des astres ». Selon<br />
ces deux définitions scientifiques, –<br />
que nous trouvons également connexes<br />
–, le parcours existentiel de chaque<br />
individu s’inscrirait de préférence dans<br />
une logique astrologique. Il diffèrerait<br />
d’un être humain à un autre. D’un pays,<br />
d’un État, d’une ville, d’un animal, à<br />
un autre. C’est l’eschatologie, dans ce<br />
cas, qui rétablirait l’équilibre de l’égalité<br />
avec son postulat : Naître, Vivre et<br />
Mourir. Le riche et le pauvre ne sont<br />
pas égaux dans la vie. Ils le sont dans<br />
la naissance et dans la mort. C’est là<br />
qu’interviennent les religions. Si nous<br />
ne pouvons pas changer l’eschatologie,<br />
avons-nous au moins le pouvoir<br />
d’intervenir sur l’axe astrologique, de<br />
le corriger, de le modifier selon nos attentes,<br />
nos exigences et nos rêves? La<br />
Bible, le Coran, la Torah, le Dohakosha,<br />
etc., puisent aussi leur fondement légitime<br />
dans les pratiques de dévoilement,<br />
de vulgarisation, de démocratisation<br />
des mystères qui entourent les prédictions<br />
et les révélations de l’avenir,<br />
dont le dernier, l’ultime événement que<br />
devraient subir les hommes et la terre<br />
aurait été l’Apocalypse de l’apôtre Jean.<br />
La seule certitude qui est, demeure la<br />
« Mort ». Donc, la « Fin ». L’ « Oméga<br />
». Pas la « naissance ». Même si<br />
« Mourir » n’existe pas sans « Naître ».<br />
« Disparaître » est impossible sans<br />
« apparaître ». Revenons sur terre!<br />
Delenda Carthago est :<br />
Accomplissement de « prophétie » surnaturelle<br />
ou manifestation d’acte de<br />
«cruauté » humaine? Laquelle de ces<br />
deux hypothèses mènerait à des considérations,<br />
des déductions, des conclusions<br />
imputables soit à l’eschatologie,<br />
soit à l’astrologie? L’exercice philosophico-théologique<br />
devient complexe.<br />
Pouvons-nous échapper aux vœux de<br />
la « prophétie », qui seraient liés au<br />
destin ? Avons-nous la capacité, le<br />
pouvoir de combattre, de freiner et de<br />
détourner les élans de « cruauté » manifestés<br />
par nos adversaires redoutables,<br />
par nos détracteurs malfaisants, envers<br />
nous-mêmes? Nous sommes en train de<br />
nager à contre-courant dans le fleuve<br />
de l’anagogisme, du mysticisme, de<br />
l’ésotérisme, de l’allégorisme, de l’hermétisme,<br />
etc. Nous voici plongés dans<br />
l’univers des métaphysiciens. Alors<br />
que ni vous ni moi, peut-être, ne sommes<br />
des exégètes. Nous n’avons pas<br />
une maitrise des sciences religieuses,<br />
comme Érasme de Rotterdam. Nous<br />
cherchons simplement le chemin qui<br />
puisse soustraire la République d’Haïti<br />
des prédictions malveillantes de ses<br />
antagonistes négrophobes et haineux.<br />
Ceux qui sont passionnés de<br />
l’histoire médiévale savent, pour<br />
l’avoir lu comme nous, que la prise<br />
de Constantinople par les Ottomans<br />
est associée, – à tort ou à raison –,<br />
à une prophétie. Selon les astrologues<br />
de l’époque, la cité de Constantin 1 er ,<br />
baptisée la « Deuxième Rome », devait<br />
succomber aux assauts de l’armée<br />
assiégeante la nuit où serait apparue<br />
dans le ciel l’éclipse lunaire. Les murailles<br />
solides de la ville avaient résisté<br />
jusque-là à 23 invasions des troupes<br />
musulmanes. Entretemps naquit un<br />
jeune prince du nom de Mehmed. Les<br />
historiographes de l’Antiquité chrétienne,<br />
versés dans les croyances mystico-superstitieuses,<br />
auraient écrit que le<br />
« destin » avait commencé à rassembler<br />
les pièces de la chute de l’Empire byzantin.<br />
À l’âge de 12 ans, le quatrième<br />
fils de Mourad II [4] avait juré que la<br />
ville de Constantinople serait devenue<br />
la capitale de l’empire Ottoman qu’il<br />
dirigerait. Le 29 mai 1453, les murailles<br />
de Constantinople fléchirent sous<br />
les tirs nourris des canons géants des<br />
forces ottomanes. Constantin XI Paléologue<br />
ordonna aux habitants de fuir<br />
la cité livrée au pillage et à la férocité<br />
des envahisseurs. Le dernier empereur<br />
défendit son trône jusqu’à la dernière<br />
seconde de sa vie. Il mourut bravement<br />
sur les remparts, son épée à la main,<br />
aux côtés de ses soldats. La prophétie<br />
se fut accomplie. Les temples byzantins<br />
devinrent des mosquées. En 1930,<br />
Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de<br />
la République de Turquie, décédé le 10<br />
novembre 1938, changea le nom de<br />
Constantinople en celui d’Istanbul.<br />
Rome, la main puissante, triomphante<br />
et incendiaire de Carthage,<br />
était condamnée, comme Sodome<br />
et Gomorrhe, Jérusalem, à un destin<br />
tragique. Son déclin commença à se<br />
dessiner de manière plus foncée sous<br />
le règne controversé du mégalomane,<br />
du cruel et de l’incestueux Caius Caesar<br />
Augustus Germanicus dit Caligula,<br />
l’assassin de Tibère, – selon certains<br />
historiens –, qui détruisit les membres<br />
de sa famille. Il existe une littérature<br />
abondante sur la chute de l’Empire romain.<br />
On dirait que c’est vraiment un<br />
« effet de la nature »? Le « vainqueur »<br />
d’aujourd’hui sera le « vaincu » de demain.<br />
Le mécanisme de l’« alternance<br />
de domination » imposé, entretenu et<br />
régulé par les États forts, – à chacun<br />
son tour, ou à chacun sa proie –, pour<br />
exploiter, aliéner, humilier, oppresser,<br />
hégémoniser les sociétés défavorisées,<br />
faibles et vulnérables, peut-il être<br />
maintenu inexorablement en place<br />
jusqu’à la fin des temps? Nous croyons<br />
entendre Paul Valéry: « Nous autres,<br />
civilisations, nous savons maintenant<br />
que nous sommes mortelles.»<br />
Partout sur la planète, l’Être humain<br />
creuse sa tombe et devient son propre<br />
bourreau. Le crime de Rome contre<br />
Carthage ne lui a pas conféré une<br />
potentialité impérissable et une gloire<br />
immortelle. Que reste-t-il aujourd’hui<br />
de l’ère subjuguante de la domination<br />
gréco-romaine? La Grèce, écrasée sous<br />
le poids de la dette étrangère, n’est plus<br />
que l’ombre d’elle-même. Nous avons<br />
tous, ou la plupart d’entre nous, suivi<br />
les démêlés du Premier ministre Alexis<br />
Tsipras et de son ex-ministre des<br />
Finances, Yanis Varoufakis, avec les<br />
bailleurs de fonds internationaux, notamment<br />
Union européenne, qui servent<br />
les intérêts du système des oligarques.<br />
Quant à la ville de Romulus et Rémus,<br />
n’est-ce pas la présence du Vatican sur<br />
la Place Saint-Pierre qui continue de la<br />
nourrir au biberon d’une certaine visibilité<br />
sur le plan mondial?<br />
Michel de Nostredame, connu<br />
sous le nom de Nostradamus, naquit<br />
à Saint-Rémy-de-Provence, en France,<br />
le 14 décembre 1503. L’année de sa<br />
naissance correspond à celle où l’Église<br />
catholique suggéra à l’Espagne d’esclavager,<br />
de sacrifier les Africains en lieu<br />
et place des Indiens. Ses prophéties sur<br />
les pays colonialistes ou néocolonialistes<br />
suscitent beaucoup d’intérêts dans<br />
les cercles restreints et hermétiques<br />
des grandes universités. Les recherches<br />
sont effectuées sous divers angles :<br />
authentification, concrétisation, temporalité,<br />
exactitude, précision, espaces<br />
géographiques, chronologie… Nostradamus<br />
annonce que l’année <strong>2020</strong><br />
plongera les États-Unis dans une grave<br />
crise financière. Ces prédictions rassemblées<br />
dans son livre « Les Prophéties »<br />
entrevoient la germination d’un conflit<br />
international en Europe. La France sera<br />
bouleversée par une multitude d’actes<br />
terroristes qui gagneront ensuite les<br />
cinq continents. Le prophète aurait<br />
même prévu dans ses « quatrains » le<br />
réchauffement de la planète et l’endommagement<br />
de la couche d’ozone. C’est<br />
encore lui, Nostradamus, qui annonce<br />
que les États-Unis d’Amérique seront<br />
frappés par une vague d’ouragans de<br />
catégorie 1, qui seront très dommageables<br />
pour l’ensemble de son territoire.<br />
Si on ajoutait tout cela aux prophéties<br />
bibliques, on pourrait déduire que l’empire<br />
états-unien, d’une certaine façon,<br />
serait condamné à emprunter, comme<br />
Rome, la route du déclin. D’ailleurs,<br />
des analystes et des observateurs commencent<br />
déjà à en parler passionnément.<br />
Une citation anglaise d’un auteur<br />
inconnu laisse entendre: « America is<br />
the only country that went from barbarism<br />
to decadence without civilization<br />
in between. » (Les Etats-Unis<br />
d’Amérique forment un pays qui est<br />
passé directement de la barbarie à la<br />
décadence, sans jamais avoir connu la<br />
civilisation). Les fusillades enregistrées<br />
presque chaque jour dans les grandes<br />
villes du pays de George Washington<br />
semblent donner raison à cette déclaration.<br />
Personne ne saurait nier que<br />
les souffrances des Afro-États-Uniens<br />
dans les plantations du Sud, les crimes<br />
des Ku Klux Klan, les actes d’assassinats<br />
perpétrés par les policiers blancs<br />
contre les jeunes Noirs, ne relèvent<br />
pas d’un phénomène de barbarie et de<br />
régression sociétale.<br />
Le peuple haïtien doit-il se laisser<br />
détruire<br />
Nous n’avons jamais lu des ouvrages,<br />
des textes bibliques, coraniques,<br />
ésotériques qui prophétisent sur la<br />
disparition éventuelle de la population<br />
d’Haïti, que ce soit par des catastrophes<br />
naturelles, par des conflits fratricides,<br />
par des combats intergroupusculaires<br />
ou par des guerres interétatiques.<br />
Donc, l’État indigène, s’il devrait être<br />
détruit comme Troie, Carthage et Jérusalem,<br />
ce ne serait pas par l’accomplissement<br />
d’une quelconque prophétie,<br />
mais plutôt à cause de la cruauté de la<br />
France, des États-Unis, de tous les pays<br />
néocolonialistes qui lui tiennent mortellement<br />
rancœur, du fait qu’il est devenu<br />
le symbole de bravoure et de fierté<br />
d’un peuple qui s’est libéré de la galère<br />
coloniale.<br />
Haïti n’est pas une terre condamnée<br />
par une prophétie, mais menacée<br />
par ses ennemis traditionnels, qui<br />
se font désigner par des substantifs<br />
hypocrites. Non, ils ne sont pas les<br />
« amis » de notre peuple, ceux-là qui<br />
continuent à nous « sangler » comme<br />
du temps de l’esclavage. S’ils nous<br />
tendent la main, c’est pour nous écraser<br />
les doigts, les uns après les autres.<br />
D’ailleurs, en 2010, à la suite du tremblement<br />
de terre, ils sont venus avec<br />
leurs haches et leurs scies, et ils ont<br />
estropié nos jeunes, en leur coupant<br />
les bras et les jambes. Dans la majorité<br />
des cas, sans raison médicale pertinente.<br />
Quand les monstres sont repartis,<br />
ils n’avaient laissé derrière eux que<br />
des tentes délabrées et insalubres sous<br />
lesquelles se sont entassés des milliers<br />
de handicapés physiques et mentaux.<br />
Delenda Carthago est. Comme la Carthage<br />
d’Hannibal, les masses populaires<br />
haïtiennes doivent disparaître :<br />
puisqu’elles n’accepteront plus, jamais<br />
plus, d’être vendues au marché des esclaves.<br />
Hier encore, un « philosophe »,<br />
« historien » et « romancier » de la<br />
capitale, – celui qui sait tout, et même<br />
qui sait ce qu’il ne sait pas, pour rencontrer<br />
l’esprit socratique –, disait d’un<br />
ton sérieux sur une station de radiodiffusion<br />
communautaire de Montréal<br />
que les « malheurs » du peuple haïtien<br />
sont vraiment « malheureux », et son<br />
« désespoir » réellement « désespéré ».<br />
Le « professeur » érudit a surtout mis en<br />
cause l’incompétence des élites intellectuelle,<br />
politique et économique dans<br />
la débâcle de la société fondée après<br />
Vertières, par les anciens esclaves et les<br />
Mulâtres. Selon l’« analyste », depuis<br />
l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques<br />
Dessalines, – hormis Dumarsais Estimé,<br />
qu’il encensait, « immaculisait<br />
» presque –, les Haïtiens n’ont rien<br />
fait pour assurer le développement de<br />
la République. Le cinéaste américain<br />
Woody Allen parlerait, dans ce cas précis,<br />
de verbalisme creux. Pourrait-on<br />
effectivement utiliser une estampille de<br />
« révolution » pour marquer la période<br />
présidentielle de Dumarsais Estimé,<br />
sans se verser dans une démarche<br />
démagogique du petit-bourgeois intellectuel?<br />
Nous avons lu à plusieurs<br />
reprises le discours d’investiture du<br />
président Léon Dumarsais Estimé, prononcé<br />
le 16 août 1946 par devant les<br />
membres de l’Assemblée nationale. Le<br />
contenu n’est pas différent de celui des<br />
autres chefs d’État qui ont pillé la République<br />
et terrorisé la population. En<br />
politique, « le dire » n’est pas toujours<br />
« le faire ». Dumarsais Estimé n’était<br />
pas un dictateur, à l’instar de Lescot,<br />
de François et Jean-Claude Duvalier.<br />
Mais il n’était pas non plus un « révolutionnaire<br />
». On peut lui accorder<br />
modestement la place qui lui revient<br />
dans l’histoire nationale, sans basculer<br />
dans des considérations exagérées.<br />
L’édification du bicentenaire et la fondation<br />
de la ville de Belladère sont-elles<br />
suffisantes, assez convaincantes pour<br />
coller une étiquette socialiste, communiste,<br />
humanitariste sur le front du<br />
gouvernement de 1946, mis en place, à<br />
14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
Suite de la page (6)<br />
pou mizik Manno yo te antre nan konpetisyon<br />
ak chansonèt fransèz, (Dalida,<br />
Mireille Mathieu, Nana Mouskouri,<br />
Georges Moustaky, Joe Dassin,<br />
elatriye). Poudayè, m te gen pout nan<br />
zye m, kidonk, mwen potko vrèman<br />
konprann afon kesyon inegalite ki te<br />
egziste nan sosyete a, dikotomi (divizyon)<br />
ant nwa/blan, fanm/gason,<br />
moun anwo/moun anba, nèg sòt nèg<br />
lespri, moun andeyò moun lavil, sak<br />
nan bòl grès yo ak sa k ap bat dlo pou<br />
fè bè, jan Manno Chalmay ta ka di, m<br />
pat vrèman konprann dekantasyon ant<br />
« Leta, Lepèp, ak Laboujwazi » pou m<br />
te rive konprann « Leta pa janm sèvi<br />
lepèp ki toutouni, malere k ap peri, sa k<br />
pa ka jwi lavi, men leta byen plase pou<br />
l kraze brize lè l vle enterè pi piti pou l fè<br />
laboujwazi plezi ». Pou mwen, se konsa<br />
lavi te ye depi ti konkonm t ap goumen<br />
ak berejèn. Mwen pa t gen okenn rezon<br />
pou kesyone lòd sosyal la.<br />
Premye bonjan lakonesans<br />
mwen ta pral fè ak zèv Manno Chalmay<br />
se te an 1982 ak plak li « Manno<br />
& Marco » ki gen 13 chante (m konn<br />
12 nan ladan yo). M vle note Lapli,<br />
Grann, Jebede, Zanj nou tout se zan<br />
ak lòt toujou. Se a travè plak 33 tou<br />
sa a mwen t a pral devlope yon apresyasyon<br />
pou pèsonaj la nan lirik yo ak<br />
melodi yo. Dayè, se menm epòk la tou<br />
mwen ta pral fè konesans ak yon lòt<br />
diskou sou lavi a, sosyete a, inegalite<br />
ant ras, moun, sèks, elatriye. Nan diskografi<br />
zèv Manno Chalmay gen 84<br />
chante (malgre gen yon bann zèv ki<br />
pa sou mache a, m konnen tou), se uit<br />
nan bann nan m kapab di mwen pa<br />
konnen vre, e se plis chante li chante<br />
an franse yo.<br />
Kidonk, nan ane 80 yo ak nan<br />
ane 90 yo, se kalite mizik angaje<br />
tankou mizik Manno Chalmay m te<br />
konn tande si tan, jounen jodi a, pitit<br />
mwen ki gen 31 an ki leve isit, ki pa<br />
gen okenn rapò ak Manno Chalmay,<br />
gen yon bann mizik Manno Chalmay<br />
sou iPod li e fè konnen se sa sèlman<br />
li te konn tande lè li te piti. Konsa, li<br />
menm tou li devlope yon lanmou pou<br />
mizik Manno Chalmay sitou chante ki<br />
rele Zanmi an (Zanmi pre, m pral kay<br />
zanmi lwen). Alòske, sa fè m konprann<br />
gen yon tranch verite nan fason Myriam<br />
Webster defini kilti tankou « tandans<br />
konenans moun genyen, kwayans,<br />
konpòtman ki baze sou kapasite<br />
aprantisay ak transmisyon konesans<br />
bay lòt jenerasyon ». Li klè definisyon<br />
sa a chita paske se pa manti, transmisyon<br />
an fèt. Richès kiltirèl sa a nan<br />
men yon lòt jenerasyon alekilè.<br />
Manno Chalmay : Yon nonm<br />
konsyantize<br />
Pa gen moun ki ka vrèman vre kesyone<br />
nivo konsyantizasyon Manno<br />
Chalmay antan yon Ayisyen ki te defye<br />
plizyè baryè sosyal. Malgre se yon<br />
pèsonaj ki anpil fwa te trè kontwovèse,<br />
li te asosye mizik li yo ak tout bagaj<br />
kiltirèl Ayisyen, tankou pa egzanp istwa<br />
li ak kontèks konjonktirèl li t ap<br />
viv la, pozisyon klas sosyal li, tankou<br />
nou jwenn nan chante Chalmay Peral,<br />
Defile, Lobo, Gasner Raymond, Imigrasyon<br />
Tenten, ak tandòt ankò. Konsa,<br />
nan konsepsyon pa li, li pa t plase<br />
tèt li, jan l ta di, « an viktim rezizye ».<br />
Li te pozisyone l kòm yon pèsonaj ki<br />
diferan, ki konstwi e pataje istwa l atravè<br />
mizik li, tankou pa egzanp chante<br />
Mwen Gen 37 Rekòt Kafe, Ti Manman,<br />
elatriye.<br />
Ki fè, mwen kapab di angajman<br />
Manno antan yon sanba, se te pou kesyone,<br />
kritike, analize, men fè sa nan<br />
yon fason pou transmisyon yo an te fèt<br />
libreman e pèmèt lòt jenerasyon pran<br />
avantaj richès sa a. Se dimansyon sa<br />
a ki enterese m nan Manno Chalmay.<br />
Dimansyon kote li marye lide li yo pou<br />
li pozisyone li kiltirèlman. Pou mwen,<br />
se yon pwotektè lakilti. Vizyon li sou<br />
lemond, idantite kiltirèl, etnik ak rasyal<br />
li ki baze sou kontni diskou li atravè<br />
chante li yo ak enpòtans diskou sa a.<br />
Pifò valè, koutim, lang, relijyon, konpòtman,<br />
ak eritaj Ayisyen prezan nan<br />
diskou mizikal Manno Chalmay. Kontrèman<br />
ak anpil moun nan sosyete a<br />
ki pa rive libere tèt yo, ki entènalize<br />
yon seri kwayans ki fè nou konprann<br />
nou enferyè, kote nou kreye yon fòm<br />
depandans nètalkole sou tout sa ki pa<br />
Ayisyen e valorize yo, Manno, li, te antre<br />
anndan kilti a pou fè valwa vaksin,<br />
tanbou, banbou, rara jan nou te ka wè<br />
sa nan Koral Konbit Kafou.<br />
Manno Chalmay : Sosyalizasyon,<br />
entegrasyon ak chwa kiltirèl<br />
Nan youn nan seri ki fèt sou Manno<br />
Chalmay yo, Manno Chalmay : Konviksyon,<br />
(CIDIHCA, 2010), Manno<br />
Chalmay fè konnen li leve nan chante,<br />
men se chante popilè yo ki te plis atire li<br />
tankou rara, kanaval, ak chante vodou<br />
kay Madan Nènè, yon manbo. E, depi<br />
byen bonè nan lavi l, li te plis panche<br />
sou mizik popilè, tankou « Awoyo ewa<br />
ewa, li midi lage travayè yo pou al<br />
manje » malgre li aksepte li pa t limite<br />
ak tip mizik sa a yo senpman. Donk,<br />
fòmasyon li nan mizik nan sans sa a te<br />
konplèks. Pa egzanp, menm jan Manno<br />
Chalmay te konn tande mizik rara<br />
yo oswa vodou, se menm jan an tou li<br />
te tande Nemou, Guy Durosiers, Gerard<br />
Dupervil, Martha Jean-Claude, djazz<br />
(Ameriken Nwa) ak tandòt, dapre sa<br />
l di. Epoutan, li rete klè mizik vodou<br />
genyen yon enfliyans an patikilye nan<br />
mizik li e se aspè kiltirèl sa a ki enterese<br />
mwen.<br />
Vodou : Yon konpozant kiltirèl<br />
lakay Ayisyen<br />
Kilti fòme idantite nou paske li anbrase<br />
valè, nòm ak langaj grenn moun ki nan<br />
yon gwoup. Se defen Ati Max Beauvoir<br />
ki te di : «Vodou a se nanm pèp Ayisyen<br />
e pa gen anyen nou kapab fè san fondas<br />
kiltirèl sa a. » Se yon mòdvi. Alòske<br />
an gwo mwen gade mizik Manno Chalmay<br />
ki chita sou espirityalite, pratik<br />
vodou a an patikilye, kote li devlope<br />
yon konpetans kiltirèl ak enfliyans<br />
vodou a, nou ta kapab di ki esans kilti<br />
ak idantite Ayisyen an. Manno te gen<br />
chwa pa antre vodou nan chante popilè<br />
yo piske zòt toujou asosye vodou<br />
ak tout sa ki mal. Donk, travay mobilizasyon<br />
a travè pawoli mizikal li te<br />
gen dwa pa rive lwen akoz vodou, pou<br />
anpil moun, te reprezante : analfabèt,<br />
kilt, adoryasyon dyab, move zespri,<br />
chòche, sakrifis moun, elatriye.<br />
Atravè chante li yo, Manno Chalmay,<br />
olye li detwi tradisyon, kwayans,<br />
valè espirityèl sa yo, li adapte yo nan<br />
mizik li e kominike tradisyon sa a nan<br />
yon langaj fò, puisan, li pale langaj nan<br />
yon kreyòl ayisyen ki chaje ak pawoli,<br />
tenasite ak rezistans kont atwosite<br />
lavi pèp Ayisyen an ap sibi chak jou.<br />
Sa vle di, menm lè yo pa t ka manje,<br />
lespri pèp la te kanpe djanm, tou pare<br />
pou ranmase ak aksepte pawoli Manno<br />
Chalmay nan mizik li ki kode anpil.<br />
Egzanp, lè l chante « Lopozisyon,<br />
fè w konsètasyon se nou ban m rechanj<br />
kaki a na ba li non pou mwen tanpri<br />
souple—midòl midole danbala wèdo<br />
pa wè m deja koulè krapo ou pasa vale<br />
mwen » Manno Chalmay envoke non<br />
Danmbala Wèdo ki reprezante sou fòm<br />
yon koulèv, yon koulèv ou de (Ayida<br />
Wèdo) nan panteyon vodou a, sitou<br />
nan vèvè lwa sa a. Se lwa ki asosye ak<br />
kreyasyon, yon papa bon kè ki renmen<br />
pitit li. Prezans li siyifi amoni, lapè,<br />
sous lavi, zansèt nou, e kreyasyon<br />
sa a se fanm ak gason ki mete<br />
suite à la page(16)<br />
notre humble avis, pour court-circuiter<br />
le mouvement révolutionnaire mené<br />
par les camarades de « La Ruche », et<br />
qui fut à la base du renversement du<br />
président-croupion Élie Lescot?<br />
Dumarsais Estimé était-il un<br />
politique de gauche? Avait-il un projet<br />
politique, économique, social et culturel,<br />
comme Lénine, Trotsky, Mao,<br />
Fidel, Sankara, Cabral, Lumumba…<br />
pour l’ensemble du pays? Lorsqu’il fut<br />
renversé le 13 mai 1950 par le général<br />
Paul Eugène Magloire, dans quel état<br />
avait-t-il laissé les masses haïtiennes?<br />
D’ailleurs, il vécut le reste de ses jours<br />
à New York où sa dépouille repose<br />
dans un cimetière de la ville. Fidèle<br />
Castro a alphabétisé son peuple en<br />
l’espace de deux années. Même le candidat<br />
démocrate à l’investiture, Bernie<br />
Sanders, le confesse. Jusqu’à présent,<br />
les paysans haïtiens sont moins bien<br />
traités que les animaux de ferme. Ils<br />
n’ont pas de baptistère, alors que chaque<br />
tête de bétail porte la marque de<br />
son propriétaire. Tout en reconnaissant<br />
les torts que les « politiciens de<br />
mauvais aloi » ont causés à la patrie,<br />
nous continuons de soutenir la thèse<br />
que l’état dans lequel se trouve plongé<br />
le pays découle en grande partie de la<br />
responsabilité criminelle de la France,<br />
des États-Unis, du Canada, de l’Angleterre,<br />
de l’Allemagne, du Japon,<br />
de l’Espagne… Nous ne devons pas<br />
ignorer non plus l’esprit patriotique<br />
qui a animé des camarades, comme<br />
Anténor Firmin, Jean-Jacques Acaau,<br />
Louis Déjoie, Daniel Fignolé, Jacques<br />
Stephen Alexis, Lionel Lainé… qui<br />
voulaient prendre les rênes en mains,<br />
mais qui n’ont jamais eu la liberté de<br />
se faire élire à la première magistrature<br />
suprême. Même si la République d<br />
’Haïti recèle en elle-même « L’histoire<br />
de la bêtise humaine », l’ex-président<br />
Jean-Bertrand Aristide devrait mériter, à<br />
bien des égards, une certaine clémence<br />
de la patrie. Nous ne parlons pas de<br />
blanchiment. Cependant, le Tribunal de<br />
l’Histoire devra rendre son verdict, en<br />
considérant les facteurs de circonstances<br />
atténuantes. La bourgeoisie compradore,<br />
qui demeure toujours l’alliée des<br />
forces armées de François Duvalier, a-telle<br />
laissé au régime gouvernemental<br />
du 16 décembre 1990 l’opportunité de<br />
prouver sa compétence ou sa médiocrité<br />
de la gestion des affaires politiques,<br />
économiques, sociales et culturelles de<br />
la République?<br />
Haïti est le seul pays de l’univers<br />
où l’on peut s’autoproclamer « philosophe<br />
», sans « philosophie ». « Historien<br />
», sans « histoire ». « Ingénieur »,<br />
sans « génie ». « Savant », sans « science<br />
». Et même, tenez-vous bien,<br />
« président », sans « palais »! « Roi »,<br />
sans « royaume »! Un étranger nous a<br />
dit un jour : « Cher ami, la « folie » a<br />
gagné Port-au-Prince. » N’avait-il pas<br />
raison, ce Parisien qui était venu se terrer<br />
à Port-au-Prince, pour ne pas payer<br />
les impôts au gouvernement socialiste<br />
de François Mitterrand. « C’est vrai,<br />
avons-nous répondu… » Et l’étranger<br />
ajoutait : « Regardez là-bas! On dirait<br />
des milliers de fourmis qui grouillent<br />
sur une peau de banane. Ils marchent<br />
dans toutes les directions. Pardi! Le<br />
ciel ne produit plus cet échantillon<br />
d’individus qui défient avec une capacité<br />
de résilience incroyable l’horribilité<br />
de la nature. » Nous lui avons<br />
fait comprendre que rien de tout ce qui<br />
est sorti de la jarre de Pandore : la faim,<br />
la soif, la nudité, le froid, l’insalubrité,<br />
le chômage, la maladie, la mort, rien de<br />
tout cela n’est arrivé à enlever ce sourire<br />
sculpté avec les ciseaux de l’éternité sur<br />
le visage décharné de ces misérables.<br />
Être capable de sourire en mourant, ou<br />
de mourir en souriant, – prenez-le comme<br />
vous voulez –, ne peut être qu’un<br />
don des anthropomorphes de l’Olympe<br />
mystique. Même par-delà la frontalière<br />
de l’inexistence, les gens de mon pays<br />
ne désharponnent pas Elpis. Ils vivent<br />
d’espérance en espérance! « Demain,<br />
peut-être !» Vous comprenez? Si ce<br />
n’est pas ce « demain », ce sera l’autre<br />
« demain ». Et puis résonnent les<br />
pas de Babalu Aye! Alors là, plus de<br />
« demain »! Sinon qu’un cintre géant<br />
accroché à la voûte de l’infini! « La<br />
mort était au rendez-vous (Da uomo a<br />
uomo) [5] », comme dans le film de Giulio<br />
Petroni, interprété par John Phillip<br />
Law et Lee Van Cleef.<br />
L’historien Marcel Dorigny, que<br />
nous avons cité dans la précédente<br />
publication, a bien expliqué les causes<br />
et les conséquences de la mise en quarantaine<br />
de la Nation haïtienne depuis<br />
le 1 er janvier 1804: « Haïti a commis…<br />
un double affront. D’abord, elle est<br />
sortie du système esclavagiste par ses<br />
propres moyens : c’est l’insurrection<br />
victorieuse des esclaves qui a imposé<br />
l’abolition en 1794. La Convention<br />
s’est trouvée devant un fait accompli,<br />
qu’elle n’a eu qu’à ratifier et à étendre<br />
aux autres colonies. Ensuite, Haïti<br />
a gagné son indépendance par sa<br />
victoire sur les troupes françaises. La<br />
première défaite de Napoléon, ce n’est<br />
ni Baïlen en Espagne, ni Moscou, mais<br />
Vertières en Haïti, le 18 novembre<br />
1803 ! »<br />
Détruire l’État haïtien<br />
La France a toujours fait semblant d’oublier<br />
ses redevances envers l’Afrique et<br />
l’Amérique des Indiens. Et également<br />
envers Haïti qui fut contrainte de lui<br />
verser 90 millions de francs or, après<br />
la proclamation de l’indépendance.<br />
C’était le prix à payer par Jean-Pierre<br />
Boyer en 1825 à la France de Charles<br />
X, pour obtenir l’acte d’affranchissement<br />
et de ce fait, éviter que le jeune<br />
État ne retombât dans une guerre<br />
ruineuse, qui lui eût coûté sa Liberté,<br />
sa Souveraineté et son Honneur. Les<br />
malheurs de la jeune République n’ontils<br />
pas commencé avec cette imposition<br />
malveillante et onéreuse? Elle n’avait<br />
pas les moyens d’y faire face. La loi de<br />
la guerre, qui prévalait depuis la genèse<br />
de l’univers, avait changé pour Haïti.<br />
Uniquement pour l’État dessalinien !<br />
Le « vainqueur », menacé par les puissances<br />
esclavagistes européennes, y<br />
compris les États-Unis en Amérique du<br />
Nord, accepta d’indemniser le « vaincu<br />
», l’État français ! Quelle stupidité<br />
! Alors que Napoléon Bonaparte,<br />
le monarque rapace, pillait les pays de<br />
l’Europe que ses troupes faméliques<br />
avaient défait au cours de ses campagnes<br />
funestes. L’Italie, la Grèce, entre<br />
autres, figurent sur la liste des victimes,<br />
des martyrs de la France napoléonienne.<br />
Après la grande victoire obtenue<br />
à Vertières, les nouveaux maîtres de<br />
Saint-Domingue craignaient effectivement<br />
un retour des Français dans l’île.<br />
Au lieu de mettre en place un plan de<br />
réhabilitation et de modernisation de<br />
l’agriculture, ils s’activèrent à construire<br />
des forteresses à des endroits<br />
stratégiques pour parer à l’éventualité<br />
d’une attaque militaire venant de<br />
l’extérieur. Ils étaient surtout préoccupés<br />
de la protection et de la conservation<br />
de leurs acquis sociaux et<br />
politiques. Les plantations fertiles<br />
des colons, – faudrait-il l’oublier –,<br />
étaient réduites en cendres durant les<br />
opérations insurrectionnelles. Le mot<br />
d’ordre fut : « Koupe tèt, boule kay. »<br />
(Décapitez les blancs esclavagistes et<br />
incendiez leurs demeures). La reconstruction,<br />
la modernisation du territoire<br />
et l’éducation des esclaves incultes,<br />
analphabètes, – et on le comprend –,<br />
n’occupaient pas la première place sur<br />
la liste des mesures jugées urgentes,<br />
prioritaires…<br />
Dr. Kesler Dalmacy<br />
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Le docteur de la<br />
Communauté Haïtienne<br />
à New York<br />
Les États-Unis ont utilisé pratiquement<br />
le même stratagème, après<br />
la « désomozistisation » du Nicaragua.<br />
Les Sandinistes, décapiteurs de la dictature<br />
féroce et sanguinaire, étaient<br />
obligés d’utiliser les maigres ressources<br />
de la Nation dans l’achat d’armes et<br />
de munitions pour défendre la « Révolution<br />
» contre les contras, le mercenariat<br />
financé à 1 millions de dollars<br />
US par jour par la Maison Blanche, le<br />
Département d’État et le Pentagone.<br />
La misère s’est accentuée. Le pays<br />
d’Augusto Calderón Sandino paie aujourd’hui<br />
encore le prix amer de cette<br />
guerre fratricide dont le foyer fut allumé<br />
par les États-Unis et les autres tenants<br />
du système néocolonialiste. En 1990,<br />
Violeta Barrios de Chamorro, dissidente<br />
du gouvernement sandiniste, appuyée<br />
et financée par Washington, remportait<br />
les élections en face du président sortant<br />
Daniel Ortega. Le président George<br />
Herbert Walker Bush fit à la candidate<br />
des promesses d’aide mirobolantes,<br />
qu’il n’allait pas respecter. Après<br />
l’investiture de Violeta Chamorro,<br />
le Nicaragua est passé de la « 60 e à<br />
la <strong>11</strong>6 e position mondiale en termes de<br />
développement humain, et est devenu<br />
le plus pauvre d’Amérique après Haïti,<br />
selon la PNUD [6] ».<br />
Cuba, en demeure encore un<br />
autre exemple. Après l’échec de l’invasion<br />
de la Baie des Cochons, le<br />
gouvernement castriste a dû renforcer<br />
le système de défense de l’île, afin de<br />
se prémunir contre les attaques de ses<br />
ennemis potentiels. Toutes ces dépenses<br />
stratégiques constituaient du pain et<br />
du lait enlevés de la bouche de la population<br />
cubaine. Provoquer une pénurie<br />
d’aliments de base, une rareté d’eau<br />
potable, une diminution de médicaments<br />
pour les malades chroniques :<br />
voilà les armes que les hégémonistes<br />
utilisent contre les États progressistes.<br />
Elles sont encore plus dangereuses,<br />
plus assassines, plus terrifiantes que<br />
les mitrailleuses et les missiles. Elles tuent<br />
lentement. Mais sûrement. Et vous<br />
avez amplement le temps de souffrir.<br />
De voir venir tranquillement la mort.<br />
C’est justement le cas de la République<br />
d’Haïti.<br />
Robert Lodimus<br />
(À suivre)<br />
_________________<br />
Notes et Références<br />
[1] Marc-Aurèle, Pensées, IV, 48,<br />
trad. E. Bréhier.<br />
[2] Johannes Baptista von Albertini,<br />
homme d’Église, savant allemand,<br />
né le 17 février 1769 et mort<br />
le 6 décembre 1831, auteur du Conspectus<br />
fungorum in Lusatiæ superioris<br />
agro Niskiensi crescentium<br />
(Leipzig, 1805).<br />
[3]Chantal Amman-Doubliez et<br />
Janine Fayard Duchêne, Eschatologie et<br />
astrologie, à l’aube de la Réforme : Johann<br />
Albertini, prêtre valaisan, témoin<br />
du « Temps de l’angoisse », p. 309,<br />
2003.<br />
[4]Emre Sahin, L’essor de l’Empire<br />
ottoman (Rise of Empires: Ottoman),<br />
<strong>2020</strong>.<br />
[5]Film de Giulio Petroni, interprété<br />
par John Phillip Law et Lee Van<br />
Cleef.<br />
[6]RISAL.info - Nicaragua, chronique<br />
d’une révolution perdue » [archive],<br />
sur risal.collectifs.net<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
15
Gabriel Péri<br />
Par Paul Éluard<br />
Un homme est mort qui n’avait<br />
pour défense<br />
Que ses bras ouverts à la vie<br />
Un homme est mort qui n’avait<br />
d’autre route<br />
Que celle où l’on hait les fusils<br />
Un homme est mort qui continue la<br />
lutte<br />
Contre la mort contre l’oubli<br />
Car tout ce qu’il voulait<br />
Nous le voulions aussi<br />
Nous le voulons aujourd’hui<br />
Que le bonheur soit la lumière<br />
Au fond des yeux au fond du cœur<br />
Et la justice sur la terre<br />
Il y a des mots qui font vivre<br />
Et ce sont des mots innocents<br />
Le mot chaleur le mot confiance<br />
Amour justice et le mot liberté<br />
Le mot enfant et le mot gentillesse<br />
Et certains noms de fleurs et certains<br />
noms de fruits<br />
Le mot courage et le mot découvrir<br />
Et le mot frère et le mot camarade<br />
Et certains noms de pays de villages<br />
Et certains noms de femmes et<br />
d’amies<br />
Ajoutons-y Péri<br />
Péri est mort pour ce qui nous fait<br />
vivre<br />
Tutoyons-le sa poitrine est trouée<br />
Mais grâce à lui nous nous connaissons<br />
mieux<br />
Tutoyons-nous son espoir est vivant.<br />
Suite de la page (15)<br />
ansanm ki bay li. Kidonk chante a, dapre<br />
jan nou konprann li, fòs fè nwa yo<br />
te mèt sote ponpe, ti mari p ap monte<br />
li p ap desann paske se dwa yon pèp<br />
pou l goumen kont move zangi pou l<br />
gen lapè, amoni, ak lavi konsèp Danbala<br />
reprezante menm nan vodou. Nan<br />
sans sa a, nou kapab di Manno nan<br />
epòk li, se te yon lòt Bookman Duty,<br />
houngan nan tan lesklavaj ki te sèvi<br />
ak yon sistèm kominikasyon konplèks<br />
pou l te soulve pèp la e fè yo pran fòm<br />
kò yo kont lesklavaj. Menm jan nou ka<br />
di Bwa Kayiman se te pon ant relijyon<br />
ak politik, se menm jan an tou, chante<br />
Manno Chalmay yo sèvi kòm kritè pou<br />
soulèvman kont yon sistèm ki bezwen<br />
chanje.<br />
Li klè pou vodouyizan, fondas<br />
vodou a chita sou kwayans sa a : tout<br />
bagay konekte nan lavi a e lavi pa nou<br />
santre sou mond vizib la ak mond envizib<br />
la. Pou sèvitè, nan tout eksperyans<br />
mounans yo, se fòs espirityèl yo<br />
ki gide aksyon yo ak silans yo. Ki fè,<br />
lespri a prezan menm apre lanmò. E se<br />
sa ki fè nan tradisyon vodou a, mò yo<br />
gen plas yo nan lavi nou, nou kwè yo<br />
pwoteje nou, yo gide nou, e nan kèk<br />
ka, lè yon moun mouri li ka vin yon<br />
Gede. Petèt Manno Chalmay se youn.<br />
Ou pa janm konnen. Youn nan chante<br />
l yo, se kesyonman nan non Bawon<br />
: « Bawon mande tout moun ki la<br />
yo èske se Bondye k touye yo. Se pa<br />
Bondye k touye yo. Se vèditè k touye<br />
yo, se asasen k touye yo. Yo touye yo<br />
touye moun sa yo. » Ou jwenn tou nan<br />
chante l : « Pou Lobo—yon mwa nou<br />
konnen se sa l pote, se mwa gede mwa<br />
revòlte…»<br />
Alòs, kisa yon Bawon ye? Se lwa<br />
ki reprezante premye moun ki te mouri<br />
a, se Bawon ki anchaj simityè. An fèt,<br />
yon Bawon se yon Gede. E tradisyon<br />
vodou an fè konnen Gede yo travèse<br />
ale vini ant lavi ak lamò. Gede yo se<br />
yon fanmi kontrèman ak lòt gwoup<br />
lwa yo rele nanchon yo paske gen yon<br />
pil ak yon bann Gede piske gen yon<br />
pil ak yon bann moun ki deja fè vwèl<br />
pou peyi san chapo. Li pa enpòtan,<br />
nan kontèks sa a, dekilakyèl. Yo mouri<br />
e genyen ladan yo ki tounen Gede.<br />
Poutan, nan pratik vodou a Gede se<br />
toujou lwa ki di betiz, yo konsidere l<br />
kòm yon lwa sal, men se menm Gede<br />
sa a ki kesyone lòd sosyal la, soti anba<br />
rive anwo. Se sa k fè chante Manno a<br />
di « Bawon mande », l ap kesyone enjistis<br />
sosyal, opresyon, majinalizasyon<br />
kriminalite, elatriye.<br />
Youn nan tèm ki parèt anpil nan<br />
chante Manno yo se tèm lafanmi an,<br />
tankou mizik manman, grann, elatriye.<br />
Nan pratik kiltirèl nou, granmoun<br />
gen anpil valè dèske se yo menm ki<br />
transmèt konesans bay pi piti yo,<br />
se yo menm ki transmèt valè tradisyonèl<br />
yo, nan oraliti. Lè w gade valè<br />
granmoun nan kilti Ayisyen, a travè<br />
vodou, li parèt sou Lwa Grann (Grann<br />
Èzili, Grann Ayizan, Grann Aloumba,<br />
elatriye). E se grann sa yo ki montre<br />
valè onètete, ak mennen yon vi dwat<br />
: « Grann tande mizè mwen, m tounen<br />
yon Ogou san tèt nan peyi mwen. »<br />
Kòmkwa se yon plent Manno Chalmay<br />
ap pote bay grann.<br />
Youn nan mizik Manno yo sou<br />
lafanmi se « Lafanmi vin peye san, seremoni<br />
an bèl ». La a se fason, a travè<br />
chante vodou, pou montre jan nou<br />
dwe aprann nan men youn lòt, sipòte<br />
youn lòt, goumen pou nou djanm e<br />
pran responsablite nou pou vanse ak<br />
tradisyon. Nan sans sa a, se onore ak<br />
respekte dizon nan vodou ki tradui nan<br />
tèm sa yo : lanmou, sipò lafanmi, jenewozite,<br />
benediksyon, byenfè, depi nou<br />
menm, antan pratikan nou mache chimen<br />
nou dwat, sa vle di fè sa ki byen<br />
san gade dèyè. Donk, se filozofi lavi a,<br />
e se viv Manno te viv li nan tout esans<br />
li jan Manzè (Mimose Beaubrun)<br />
di, fòk ou viv li pou konnen l paske<br />
se Lespri a, Mistè a, Envizib la, sa w<br />
pa konnen an. Se yon koneksyon ant<br />
kominote a ak lafanmi (fanmi nan trip<br />
ou pa), se sistèm lakou a, sistèm kolektivis<br />
olye endividyalis, se sistèm inifikasyon<br />
ak solidarite, se yo nou jwenn<br />
a travè mizik lafanmi, grann, elatriye<br />
Manno Chalmay t ap chante yo.<br />
Lòt chante Manno itilize ki soti<br />
nan vodou, pa egzanp se : « Laplas kay<br />
la ki malad kouche Sayil o Bondye va<br />
gade—Anjenikon an ki malad kouche<br />
Sayil—Pòt drapo—Jenikon—Danbala<br />
wèdo pa wè nou sou lapay o. » Laplas<br />
enpòtan nan yerachi vodou akòz wòl<br />
moun sa yo jwi nan yon lakou anba<br />
yon peristil, e anpil fwa yon sèvis ta<br />
kapab kanpe si Laplas la pa prezan.<br />
Pase, se Laplas ki dirije seremoni pote<br />
drapo a e li jeneralman gen yon manchèt<br />
nan men l, manchèt Ogou. Seremoni<br />
sa a se pou salye poto mitan an,<br />
pou salye tout lwa yo.<br />
Gen yon lòt lwa enpòtan tou<br />
Manno Chalmay rele nan chante li yo<br />
se lwa Marasa nan mizik Elouwe :<br />
Elouwe—Marasa grandi pou<br />
mache—pa jodi nou la—anwo pa desann<br />
anba pa monte—ti gason pwen<br />
granmoun sa ou pran—fòk ou konprann<br />
ou pa la pou gran mèsi fòk<br />
ou met lespri w tou pare—pou ka<br />
mache tou pare ak moun tankou w<br />
ki konsène—sonje se ou k ap chwazi.<br />
Lwa marasa an nou sispann betize leve<br />
kanpe pou n mache kontre—chèche<br />
verite nan tout rakwen leve kanpe pou<br />
n gen libète.<br />
Nan chante sa a, Manno Chalmay<br />
ap rele lwa marasa pou leve<br />
kanpe, paske se pa pou gran mèsi yo<br />
la, yo gen itilite yo e fòk yo dispoze pou<br />
sèvis popilasyon an (lafanmi) pou ka<br />
pran aksyon ki dwe pran an.<br />
Nan vodou, lwa marasa se lwa ki<br />
gen fòs paske li double. Se lwa lafanmi,<br />
e nan sèvis se li yo rele touswit apre<br />
yo fin rele Legba pou ouvri baryè pou<br />
seremoni an. Kwayans nan marasa<br />
chita sou twa wòch dife : lespwa, lafwa,<br />
ak lacharite. Nan kwayans vodou,<br />
Marasa gen anpil pouvwa, yo kapab fè<br />
mèvèy tank yo gen pouvwa. Kidonk,<br />
yo kapab gen kontwòl anpil bagay.<br />
Marasa de, marasa twa, marasa Lafrik<br />
yo, reprezante lafwa, lespwa ak lacharite.<br />
Yo gen zye pou wè, pou geri, donk<br />
Manno Chalmay fè yo konnen yo pa<br />
la pou granmèsi alòs ki sa y ap tann<br />
pou antre nan batay delivrans pèp la<br />
anba atoufè.<br />
Konklizyon<br />
Li klè gen yon bann lòt chante Manno<br />
Chalmay ki akse sou vodo tankou «<br />
Sedye m ta kraze kay la », « Vèse san<br />
vèse san—Bagay la melanje ginen yo<br />
tèt anba san pwèl ap manje moun yo<br />
di yo se Vodou, yo bouche je tout lwa<br />
pou yo fè plis lajan », « Pran batwèl la<br />
pou mwen », « Ya bezwen mwen », «<br />
Gran rivyè koule l tonbe nan lanmè—N<br />
ap mennen pwen nou nan kalfou yo—<br />
mennen pwen nou tou dousman—pitit<br />
sòyèt pa bezwen kou zonbi k ap tann<br />
sèl o », «Pèp Ayisyen ou se malagèt…<br />
Ayisyen jou lanmò w pa prese yo pa<br />
bezwen w pou te ya bezwen w pou<br />
konprès », « Pou Gasner Raymond—<br />
Antèman k chante nan banbou nan<br />
kiriye eleyison se menm », «Pran<br />
batwèl la pou mwen… M se Ayisyen<br />
kòm kwa m t ap janm fout kretyen…»,<br />
ak lòt toujou ki mande refleksyon afon<br />
sou siyifikasyon yo nan kilti Ayisyen<br />
ak mesaj Manno Chalmay te vle fè<br />
pase a travè pawoli sa yo. Men akote<br />
tout sa, Manno kesyone lwa yo, pratik<br />
vodou a menm a travè chante li tankou<br />
lè l di « Lajenès pa inosan, fòk li pa ka<br />
ensousyan ». Li mande yo pou lite kont<br />
move zangi, fòk yo kenbe labanyè laviktwa<br />
a.<br />
Anfèt, Manno Chalmay kesyone<br />
wòl houngan/manbo yo, kòmkwa yo<br />
rete de bra kwaze, yo bese tèt yo, yo<br />
fèmen zye yo tankou yo pa tande.<br />
Alòs, piske dapre Manno Chalmay<br />
klòch ason an mare ak yon twal siye,<br />
donk li pa ka sonnen byen pou rele lwa<br />
yo, zansèt yo, pou trete malad la, nan<br />
ka sa a Ayiti, sinon li p ap chape. Ki<br />
vle di Ayiti p ap jwenn delivrans. E se<br />
sak fè nan mesaj sa a, Manno Chalmay<br />
mande pou nou boule kwa mazakwa<br />
lespri yo epi trennen sann nan nan<br />
Latibonit, sa vle pou divòse ak pratik<br />
rete bouch koud la. E se konsa, nan<br />
pran responsablite nou antan yon pèp,<br />
vodouyizan ou non, n a jwenn tretman<br />
pou malad la, donk delivrans pou Ayiti,<br />
e pèp Ayisyen an a dezantòtiye pou l<br />
viv nan lapè ak amoni selon jan prensip<br />
vodou a mande l la, anba labanyè<br />
Danmbala.<br />
Referans<br />
Beaubrun, M. (2010). Nan<br />
dòmi : Le récit d’une initiation Vodou.<br />
Vents d’ailleurs, La Roque d’Antheron,<br />
France.<br />
Culture, Merriam-Webster Dictionary,<br />
www.merriam-webster.com/dictionary/culture.<br />
Retrieved on January<br />
19, 2019.<br />
Nieto, S. (2002). Language, culture,<br />
and teaching: Critical perspectives<br />
for a new century. Mahwah, NJ: Lawrence<br />
Erlbaum Associates Publishers.<br />
Moloney, A. (Jan. 2015). Voodoo<br />
priests, doctors on frontline of <strong>Haiti</strong>'s<br />
mental healthcare. Thomson Reuters<br />
Foundation, www.reuters.com/article/<br />
us-haiti-earthquake-anniversary-mentalhe/voodoo-priests-doctors-onfrontline-of-haitis-mental-healthcareidUSKBN0KI1NC20150109.<br />
Retrieved<br />
on January 19, 2019.<br />
Voltaire F. (2010). Manno<br />
Charlemagne Konviksyon. Mini Records—CIDIHCA,<br />
www.youtube.com/<br />
watch?v=-EfNtb0uJlE . Retrieved on<br />
January 19, 2019.<br />
Manno Charlemagne (2006).<br />
Manno Charlemagne, 30 Ans de Chansons,<br />
Educavision, 2006.<br />
Lunine Piere-Jérôme, Ed.D.<br />
January 19, 2019<br />
Tanbou/Tambour<br />
Suite de la page (7)<br />
Depuis quelques semaines, Haïti enregistre<br />
une recrudescence des enlèvements<br />
contre rançon : on recense une<br />
quinzaine de cas, rien qu’au mois de<br />
janvier. Soit un tous les deux jours.<br />
La police est directement confrontée<br />
à la grande criminalité qui touche<br />
l’île. « D’où l’enjeu qu’elle ne soit<br />
pas déstabilisée, insiste le politologue.<br />
Elle reste aujourd’hui la seule institution<br />
VENUS<br />
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in Brooklyn!<br />
crédible dans le pays. Cela serait très<br />
dangereux qu’elle se retrouve politisée<br />
par cette crise. » Le Bureau intégré des<br />
Nations unies en Haïti (BINUH) a exprimé<br />
« sa vive préoccupation » face<br />
aux « graves incidents » du 23 février,<br />
et invité les représentants des forces de<br />
l’ordre protestataires à éviter toute escalade<br />
dans la violence. Le Syndicat de<br />
la police nationale d’Haïti a quant à lui<br />
AMBIANCE<br />
EXPRESS<br />
appelé lundi tous les policiers à rentrer<br />
chez eux « afin de donner une autre orientation<br />
à la lutte ».<br />
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opposition invisible<br />
Si le pouvoir de Jovenel Moïse semble<br />
le catalyseur de la colère des Haïtiens,<br />
la situation peut difficilement évoluer à<br />
court terme. En cause : l’absence d’opposition<br />
jugée crédible par la population.<br />
« Si une alternative existe, on ne<br />
la connaît pas. L’opposition manque de<br />
chef de file, de plan, de projet concret…<br />
», résume Eric Sauray.<br />
La Mission de maintien de la paix<br />
des Nations unies en Haïti, quant à<br />
elle, s’est achevée le 15 octobre 2019,<br />
cédant sa place au BINUH, et n’assume<br />
plus aucune responsabilité en<br />
termes de sécurité et de protection du<br />
peuple haïtien. « L’idée est de pouvoir<br />
responsabiliser les hommes politiques<br />
haïtiens et la population. Le message<br />
de la communauté internationale est<br />
clair : “Prenez les choses en mains” »,<br />
argue le politologue. « L’histoire d’Haïti<br />
montre que la population est capable de<br />
créer des crises, mais aussi de les résoudre.<br />
»<br />
Le Monde 27 février <strong>2020</strong><br />
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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
A Travers le Monde<br />
La Sainte Alliance<br />
se ressoude contre le<br />
Venezuela<br />
Le président brésilien Jair Bolsonaro et l’amiral Craig Faller, commandant<br />
du Commandement Sud des États-Unis<br />
Irak qui a liquidé les deux officiers US ?<br />
Les troupes US prises de court<br />
par leurs "alliés" en Irak?<br />
Depuis la frappe au missile balistique<br />
iranienne contre la base US<br />
à Aïn al-Asad, pareille panique<br />
ne s'était pas emparés des rangs<br />
des troupes américaines en Irak.<br />
Le lundi 9 mars, alors que le<br />
secrétaire du conseil suprême de<br />
la sécurité national, s'entretenait à<br />
Bagdad avec les autorités du pays,<br />
une première après l'assassinat le<br />
3 janvier du commandant en chef<br />
de la Force Qods par les drones<br />
américains à l'aéroport de Bagdad,<br />
d'étranges événements se produisaient<br />
sur les frontières irakiennes<br />
avec la Syrie, soit cette zone ultra<br />
protégée par la Résistance irakienne<br />
qui surveille à la fois les<br />
agissements du Pentagone et ceux<br />
de ses supplétifs daechsites de<br />
Washington.<br />
Les troupes US ont quitté<br />
précipitamment leur base, située à<br />
proximité de l'usine de phosphate,<br />
non loin des positions de Kataëb<br />
Hezbollah à Qaem- ce point de<br />
passage stratégique qui relie l'Irak<br />
à la Syrie et au Liban et partant à<br />
la Méditerranée.<br />
Les soldats américains déployés en Irak<br />
Dans un communiqué vidéo publié le 8 mars, la bande paramilitaire d’un<br />
mystérieux « Front Patriotique Vénézuélien » s’attribue les deux incendies<br />
contre la CANTV (téléphone) et le CNE (Centre National Electoral)<br />
Par Thierry Deronne<br />
Donald Trump vient d’inviter le<br />
brésilien Jair Bolsonaro aux<br />
USA pour « voir comment s’occuper<br />
du Venezuela«. Résultat :<br />
les deux pays signent un accord<br />
de coopération militaire. A cette<br />
tenaille de l’extrême-droite suprématiste,<br />
coloniale, contre le<br />
Venezuela s’est ajouté le colombien<br />
Duque. Ce grand massacreur<br />
de militant(e)s sociaux qui s’est<br />
emparé du pouvoir, comme vient<br />
de le révéler l’ex-congressiste Aida<br />
Merlano, en achetant massivement<br />
des votes avec l’argent de la<br />
cocaïne, vient de réclamer à Trump<br />
l’accroissement des « sanctions »<br />
contre le gouvernement légitimement<br />
élu du Venezuela.<br />
Le leader local d’extrême<br />
droite vénézuélien Juan Guaido<br />
« opposant démocrate » pour les<br />
médias occidentaux, autoproclamé<br />
« président du Venezuela » par<br />
Trump, vient d’annoncer la reprise<br />
de l’insurrection pour chasser Maduro.<br />
La méthode est invariable: à<br />
l’aide de violences de rue, provoquer<br />
les forces de l’ordre pour que<br />
les médias internationaux puissent<br />
faire les images de la « répression<br />
du peuple par le régime ». La presse<br />
colombienne a publié des photos<br />
prouvant les liens de Guaido<br />
avec Los Rastrojos, narco-paramilitaires<br />
qui massacrent des deux<br />
côtés de la frontière Venezuela/Colombie.<br />
Alors que le gouvernement<br />
de Nicolás Maduro a fortement<br />
avancé dans des négociations avec<br />
le secteur démocratique de l’opposition,<br />
notamment en prévision des<br />
prochaines élections législatives,<br />
deux incendies viennent de détruire<br />
coup sur coup un entrepôt de la<br />
Compagnie Publique de téléphone<br />
CANTV et une importante quantité<br />
de machines et matériel d’un<br />
dépôt du Centre National électoral,<br />
attentats aussitôt revendiqués par<br />
une bande paramilitaire. Lors de<br />
son voyage à Washington, Guaido<br />
avait obtenu non seulement<br />
de nouvelles « sanctions » contre<br />
Caracas mais aussi une nouvelle<br />
manne pour financer les opérations<br />
visant « le changement de<br />
régime au Venezuela ».<br />
Le gouvernement bolivarien<br />
vient de déposer officiellement<br />
une plainte pour crimes contre<br />
l’humanité contre les Etats-Unis<br />
devant la Cour Pénale Internationale.<br />
Les innombrables mesures<br />
coercitives unilatérales (« sanctions<br />
») ont provoqué la migration<br />
de très nombreux vénézuéliens et<br />
des dizaines de milliers de morts<br />
– le pays ne pouvant plus acheter<br />
de nombreux médicaments et<br />
aliments comme conséquence du<br />
blocus bancaire occidental et de<br />
la guerre économique décrétée par<br />
Barak Obama et sans cesse renforcée<br />
depuis par Donald Trump.<br />
Thierry Deronne, Caracas,<br />
9 mars <strong>2020</strong><br />
Venesol 9 mars <strong>2020</strong><br />
Kataeb Hezbollah fait fuir les<br />
GI's!<br />
Qaem/Abou Kamal qui rappelons-le,<br />
a été pris pour cible en<br />
décembre dernier des frappes au<br />
drone US/Israël qui ont tué plus de<br />
30 combattants de Kataeb Hezbollah.<br />
Ce retrait dans le désordre, le<br />
Pentagone ne l'a évidemment pas<br />
expliqué, n'empêche qu'une autre<br />
information presque concomitante<br />
est tombée sur les telex faisant<br />
état de l'arrivé des avions cargo<br />
US avec du matériel et des soldats<br />
à bord à Aïn al-Asad. Tout donc<br />
laisse à penser que les Etats-Unis<br />
qui refusent depuis le 5 janvier à<br />
se soumettre à l'exigence parfaitement<br />
légale du Parlement irakien<br />
sur la nécessité d'une révision des<br />
accords militaires bilatéraux et<br />
partant du retrait de leurs troupes<br />
du pays, aurait décidé de se replier<br />
davantage dans leur coquille<br />
"défensive" et de réduire comme<br />
l'ont à plusieurs reprises affirmé<br />
les officiers US, leur présence à<br />
Aïn al-Asad.<br />
Or, il semblerait que Washington<br />
saurait très difficilement<br />
préserver cette même présence,<br />
même si les Kurdes d'Irak et certains<br />
sunnites ont été absents de<br />
la séance du vote du 5 janvier. En<br />
effet, le lundi 9 mars, le CentCom<br />
a publié tard dans la soirée un<br />
communiqué annonçant la mort<br />
de deux "conseillers militaires" qui<br />
seraient tombés "dans des combats<br />
anti-Daech au nord de l'Irak".<br />
Leurs noms n'ont pas été révélés<br />
mais vu l'absence de tout contact<br />
militaire entre les forces armées<br />
irakiennes et le Pentagone depuis<br />
l'assassinant terroriste du 3 janvier,<br />
le texte est bien peu convaincant.<br />
L'armée irakienne coupe les<br />
ponts avec l'US Army<br />
Cité par Sputnik ce mardi, envoyé<br />
spécial de la coalition international<br />
dite anti-Daech a tenté tant bien<br />
que mal d'expliquer les circonstances<br />
de la mort le lundi 9 mars<br />
de deux "effectifs des forces spéciales<br />
américaines en Irak. « Nos<br />
Des sources de sécurité en Irak ont fait part du retrait d’une partie de la<br />
coalition américaine d’une base dans la province d’al-Anbar<br />
Bien que les forces américaines n’aient pas encore quitté l<br />
deux militaires ont été tués en Irak<br />
pendant la lutte contre Daech", a<br />
dit Brett McGurk en évoquant "le<br />
sale quart d'heure qu'ont passé les<br />
GI's à retrouver les deux corps":<br />
"il nous a fallu six heures pour les<br />
retrouver », a dit l'Américain qui<br />
ajoute : " «Nous étions les chercher<br />
à l'aide d'une grue puisque<br />
leurs corps se trouvaient dans un<br />
trou enseveli sous les rochers », a<br />
poursuivi McGurk.Et le général de<br />
poursuivre, totalement désarmé :<br />
"Les deux soldats ont été tués en<br />
tombant dans la crevasse d'une<br />
montagne".<br />
Mais ce que le haut gradé<br />
US tente d’effacer, en passant,<br />
c'est le lieu de l'incident" : l'opération<br />
menée à l'aide des "avions<br />
de combat de la coalition internationale",<br />
et dans le cadre d'une<br />
opération héliportée, s'est déroulée<br />
à Gharadjouq au sud de la ville<br />
de Makhmour, dans la province<br />
de Kirkouk. Les Peshmerghas y<br />
auraient donc été de la partie. Ce<br />
serait inconcevable de croire que<br />
les deux effectifs des forces commandos<br />
US, aient fait une chute<br />
accidentelle, alors qu'ils sont<br />
d'habitude entraînés pour mener<br />
des combats en terrain accidenté<br />
ou montagneux. Alors la question<br />
qui se pose est celle-ci : Qui les a<br />
liquidés? Les Hachd ou les amis<br />
kurdes des Hachd? Ou encore les<br />
Hachd sunnites de Mossoul limitrophe<br />
de Kirkuk? Dans les trois<br />
cas de figure, l'Amérique est dans<br />
de beaux draps!<br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
17
La crise mondiale de l'économie capitaliste et le coronavirus<br />
Par Miguel Sorans<br />
Le lundi 9 mars, les marchés boursiers<br />
mondiaux se sont effondrés.<br />
Un nouveau "lundi noir" pour l'économie<br />
capitaliste mondiale. Wall Street<br />
a cessé ses activités pendant 15 minutes.<br />
Le prix du pétrole est tombé à<br />
33 dollars le baril. En janvier, il était<br />
à 63 dollars. La baisse des prix est une<br />
mesure d'urgence que Wall Street a mis<br />
en place pendant la crise de 2008 pour<br />
tenter d'éviter les ventes de panique.<br />
Mais la panique entre les capitalistes, le<br />
capital financier et les multinationales<br />
est installée. Et ce n'est pas seulement<br />
à cause du coronavirus.<br />
Wall Street a subi le pire crash<br />
depuis 2008. Tous les marchés boursiers<br />
du monde ont chuté. Au Mexique<br />
et au Brésil, les monnaies ont été<br />
dévaluées.<br />
De nombreux économistes et<br />
analystes commerciaux tentent d'attribuer<br />
la nouvelle explosion et l'effondrement<br />
de l'économie capitaliste aux<br />
effets de l'épidémie de coronavirus.<br />
Les conséquences du coronavirus ont<br />
sans aucun doute une influence. Mais<br />
le coronavirus n'est pas la cause principale<br />
du nouveau krach économique<br />
mondial. Bien sûr, l'épidémie de coronavirus<br />
est très importante. Plus de<br />
<strong>11</strong>0.000 personnes sont déjà infectées<br />
dans le monde et une centaine de pays<br />
sont touchés.<br />
Le coronavirus est venu aggraver<br />
la crise aiguë déjà existante<br />
de l'économie capitaliste mondiale. Le<br />
système capitaliste-impérialiste n'est<br />
toujours pas en mesure de surmonter<br />
la crise économique aiguë ouverte en<br />
2007/8. Les données de la réalité le<br />
démontrent.<br />
L'économie capitaliste mondiale<br />
avait déjà ralenti à un "taux de chute"<br />
proche de 2,5 % par an. Les États-<br />
Unis n'enregistrent qu'une croissance<br />
de 2% par an, l'Europe et le Japon de<br />
1% seulement ; et les principales économies<br />
émergentes du Brésil, du Mexique,<br />
de la Turquie, de l'Argentine, de<br />
l'Afrique du Sud et de la Russie stagnent<br />
pour l'essentiel. Les énormes<br />
économies de l'Inde et de la Chine<br />
ont également connu un ralentissement<br />
important au cours de l'année<br />
dernière. Et maintenant, la quarantaine<br />
COVID-19 a poussé l'économie<br />
chinoise dans un abîme.<br />
L'Organisation de coopération<br />
et de développement économiques<br />
(OCDE), qui représente les 36 économies<br />
les plus avancées du monde,<br />
avertit que l'impact de COVID-19 pourrait<br />
réduire de moitié la croissance<br />
économique mondiale cette année par<br />
rapport à ses prévisions précédentes.<br />
L'OCDE a réduit sa prévision centrale<br />
de croissance de 2,9 % à 2,4 %, mais<br />
prévient qu'une "épidémie de coronavirus<br />
plus longue et plus intense" pourrait<br />
réduire la croissance à 1,5 % d'ici<br />
<strong>2020</strong>" (Michel Roberts, économiste<br />
britannique, dans Without Permission<br />
7/3/<strong>2020</strong>).<br />
Le coronavirus a ajouté "plus<br />
de combustible au feu" de la crise<br />
économique capitaliste. Le coronavirus<br />
est apparu en Chine (voir<br />
« Coronavirus et dictature » http://<br />
www.uit-ci.org/index.php/2018-<br />
03-15-13-39-31/nouvelles-et-documents/2473-chine--coronavirus-et-dictature").<br />
La Chine est le<br />
premier exportateur mondial et la<br />
chute record de la production industrielle<br />
due à la fermeture d'entreprises<br />
a déjà un impact négatif sur l'ensemble<br />
du monde capitaliste. Elle dépasse<br />
déjà les cadres de la Chine. Tout ce qui<br />
est lié à l'industrie du tourisme, par<br />
exemple, est touché. La production et<br />
les prix du pétrole sont en baisse. La<br />
crise de l'économie capitaliste qui dure<br />
depuis 2007/08 va s'aggraver. Les<br />
multinationales s'inquiètent de leurs<br />
énormes pertes de profits en Chine et<br />
dans le monde. Les jeux spéculatifs<br />
des marchés boursiers et des prix du<br />
pétrole ne font qu'exprimer la quête de<br />
la sauvegarde de la richesse des milliardaires<br />
du monde. Le grand problème<br />
pour l'humanité est que l'impérialisme<br />
et ses gouvernements vont essayer<br />
d'approfondir leurs plans d'ajustement<br />
et de pillage de la classe ouvrière et du<br />
peuple.<br />
L'apparition soudaine de<br />
l'épidémie de coronavirus est également<br />
une expression du déclin du capitalisme.<br />
La croissance de la pauvreté,<br />
la surpopulation, les changements environnementaux<br />
et l'effondrement des<br />
systèmes de santé publique dans le<br />
monde sont le terreau de l'émergence<br />
et du développement de maladies anciennes<br />
et nouvelles.<br />
La crise capitaliste et la crise du<br />
coronavirus doivent être payées<br />
par les capitalistes<br />
Pour aggraver les choses, l'épidémie<br />
de coronavirus ne s'arrête pas dans le<br />
monde entier, bien qu'on dise qu'en<br />
Chine les cas ont diminué. Au moment<br />
où nous écrivons ces lignes, il y a déjà<br />
plus de <strong>11</strong>0.000 personnes infectées<br />
dans le monde, 3.800 morts et plus de<br />
100 pays touchés. L'Italie a déclaré le<br />
pays en quarantaine.<br />
Le système capitaliste-impérialiste<br />
et ses gouvernements ne garantissent<br />
pas une réponse adéquate<br />
à cette crise humanitaire qui touche<br />
des millions de personnes (voir « Les<br />
coronavirus et la montée du zdengue -<br />
Capitalismo y crisis de la salud pública:<br />
Coronavirus y rebrote del dengue »<br />
http://www.izquierdasocialista.org.ar/<strong>2020</strong>/index.php/blog/<br />
elsocialista/item/16485-capitalismo-y-crisis-de-la-salud-publica-coronavirus-y-rebrote-del-dengue).<br />
Ils<br />
prennent des mesures telles que la suspension<br />
d'événements sportifs ou artistiques<br />
de grande envergure. Ils encouragent<br />
la panique pour dissimuler une<br />
catastrophe majeure sans s'attaquer<br />
aux causes profondes.<br />
Les peuples du monde entier<br />
doivent descendre dans la rue pour<br />
exiger de leurs gouvernements de véritables<br />
mesures face à l'urgence. Que<br />
ceux qui sont au sommet, les capitalistes,<br />
prennent en charge les coûts.<br />
Nous devons exiger que des fonds urgents<br />
soient débloqués pour augmenter<br />
considérablement les budgets de santé<br />
afin de faire face à l'urgence sanitaire.<br />
Des fonds pour, entre autres, étendre<br />
et améliorer les installations sanitaires,<br />
accorder des augmentations de salaire<br />
à tous les professionnels de la santé,<br />
procéder à de nouvelles embauches<br />
et donner des recours gratuits à tous.<br />
Que ces fonds proviennent d'impôts<br />
progressifs élevés sur les groupes d'entreprises,<br />
le capital financier et que les<br />
dettes étrangères ne soient pas payées.<br />
Pour un système de santé national<br />
unique, géré par l'État, avec des consultations<br />
gratuites, des traitements<br />
et des médicaments payés par l'État<br />
et administrés par les utilisateurs, les<br />
médecins, les travailleurs et les professionnels<br />
du secteur. Pour la nationalisation<br />
des laboratoires de spécialités<br />
médicales et qu'ils commencent à<br />
fonctionner sous le contrôle des travailleurs<br />
et des scientifiques de la santé<br />
et de la médecine.<br />
Comme nous l'avons dit plus<br />
haut, l'impérialisme et ses multinationales<br />
voudront utiliser le coronavirus<br />
pour lancer de nouvelles tentatives<br />
d'exploiter davantage le peuple. On<br />
parle déjà de centaines de milliers<br />
de licenciements et de suspensions<br />
dans les entreprises. Ils chercheront à<br />
faire baisser les salaires avec de plus<br />
grandes dévaluations de la monnaie<br />
dans les semi-colonies et un plus grand<br />
pillage avec le mécanisme de la dette<br />
extérieure.<br />
La crise capitaliste et le coronavirus<br />
ne doivent pas être payés par les<br />
travailleurs et le peuple. Pas de licenciements<br />
ni de suspensions. Non au<br />
paiement de la dette extérieure. De l'argent<br />
pour la santé et le travail. Laissez<br />
les entreprises et les personnes ci-dessus<br />
prendre en charge la crise.<br />
Les rébellions au Chili, en<br />
France, au Liban, en Irak, en Palestine<br />
et d'autres protestations sociales, qui se<br />
développent dans le monde, montrent<br />
que la lutte contre les plans d'ajustement<br />
et pour la défense de la vie des<br />
gens continue.<br />
Miguel Sorans<br />
Membre de la direction d’Izquierda<br />
Socialista (Argentine) et de<br />
l’Unité internationale des travailleuses<br />
et des travailleurs (UIT-QI)<br />
Suite de la page (3)<br />
contre l’ancienne première dame en<br />
2016, Sanders avait remporté le Michigan<br />
contre Hillary Clinton, mais cette<br />
année, répéter cet exploit n’est pas<br />
chose facile contre un Joe Biden qui,<br />
depuis les primaires de la Caroline du<br />
Sud, a le mememtum dans la course<br />
à la nomination. « Le sénateur du<br />
Vermont sait que ce test du Michigan<br />
est l’une de ses dernières chances de<br />
reprendre l’avantage sur Joe Biden.<br />
C’est là qu’il avait battu Hillary Clinton<br />
en 2016, mais d’un petit point et<br />
demi seulement.»<br />
Selon des sondages, Biden pourrait<br />
facilement remporter l’État du<br />
Michigan qui, conformément au dernier<br />
« recensement de 2010 est composée<br />
de 78,95 % de Blancs, 14,17 %<br />
de Noirs, 2,41 % d’Asiatiques (0,78 %<br />
d’Indiens), 2,33 % de Métis, 0,63 %<br />
d’Amérindiens, 0,03 % d’Océaniens et<br />
1,49 % de personnes n’entrant dans<br />
aucune de ces catégories.»<br />
Cette possibilité de victoire<br />
de l’ancien numéro 2 de la Maison<br />
Blanche dans cet État qui, «d’une population<br />
avec 9,883,640 habitants en<br />
2010, était le 8 e État le plus peuplé<br />
des États-Unis».est, non seulement<br />
due aux dernières performances du<br />
Super Tuesday, mais également aux<br />
supports financiers récolté ces derniers<br />
jours des contribuables et des soutiens<br />
des officiels du parti démocrate.<br />
Si Sanders avait annulé un rassemblement<br />
prévu vendredi dans l’État<br />
du Mississippi, de sortes qu’il puisse<br />
avoir le temps nécessaire pour jouer<br />
les derniers atouts dans cet État ou<br />
125 délégués sont en jeux, quant à<br />
l’ancien vice-président pour consolider<br />
ses chances de gagner, il jouait sur<br />
tous les fronts. Il ne négligeait pas les<br />
moindres petits détails. C’est ainsi,<br />
en tant que vice-président de Barack<br />
Obama, Biden se misait du fait qu’il<br />
avait contribué à l’élaboration du<br />
paquet qui a renfloué l’industrie automobile<br />
chancelante de l’État au cours<br />
de la dernière récession. Etat au cours<br />
duquel qu’Obama avait remporté aux<br />
deux élections générales de 2008 et<br />
20<strong>11</strong>.<br />
Ils sont nombreux ceux qui se<br />
resserrent autour de Joe Biden<br />
Après la défection de plusieurs candidats,<br />
Joe Biden attire d’importants soutiens<br />
au sein de son Parti. Depuis des<br />
semaines, les nouvelles sont réjouissantes<br />
pour le candidat favori à la nomination<br />
du Parti démocrate. Joe Biden,<br />
candidat modéré et ex-vice-président<br />
des États-Unis, cueille les « endossements<br />
» de l’establishment du Parti<br />
démocrate. De plus en plus, les officiels<br />
du Parti démocrate continuent à se rallier<br />
à la cause de Biden.<br />
Pour les plus récents, il s’agit<br />
d’anciens sénateur ou gouverneurs<br />
qui apportent leur soutien à Biden –<br />
à titre d’exemples, il ya Cory Booker,<br />
sénateur de l’État du New Jersey,<br />
Elissa Sloktkin, députée du 8 e disctrict<br />
de Michigan, et la gouverneure de ce<br />
même Êtat, Gretchen Whitmer. A ce<br />
titre, la gouverneur de Michigan a,<br />
«à l’occasion d’une messe à Detroit,<br />
en référence notamment à ses efforts<br />
pour sauver l’industrie automobile de<br />
la faillite après la crise financière de<br />
2008, lorsqu’il était vice-président de<br />
Barack Obama, a déclarer «Joe a été<br />
là pour le Michigan quand nous étions<br />
dos au mur», a telle confié à l’AFP.<br />
De plus, la sénatrice du Minnesota,<br />
Amy Klobuchar qui, tout récemment<br />
avait abandonné la course pour<br />
endosser Biden, était, elle aussi dans<br />
l’État du Michigan vendredi et samedi<br />
pour faire campagne pour l’ancien<br />
vice-président.<br />
Mais Biden n’est pas le seul<br />
avoir de soutien surtout du groupe minoritaire.<br />
Sanders avait également eu<br />
un fort soutien dans l’État de Wolverine,<br />
y compris de la part de la population<br />
arabo-musulmane du Michigan - il<br />
a obtenu l’approbation du Comité d’action<br />
politique arabo-américain et celui<br />
des leaders afro américain.<br />
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dans la primaire démocrate, encore<br />
a un role à jouer entre les deux<br />
favoris Biden et Sanders. Joe Biden et<br />
Bernie Sanders avaient, chacun reçu,<br />
ce week-end, un soutien de poids à<br />
quelques heures de leur premier «têteà-tête»<br />
de la primaire démocrate. «Joe<br />
Biden, 77 ans, a reçu le ralliement<br />
d’une ancienne rivale, Kamala Harris<br />
La sénatrice de 55 ans, qui espérait<br />
devenir la première présidente noire<br />
des Etats-Unis, avait fait un début de<br />
campagne remarqué, prenant notamment<br />
à partie l’ancien vice-président<br />
sur la question raciale lors d’un débat<br />
télévisé en juin, »<br />
Quand au sénateur Sanders, il<br />
avait reçu le support du célèbre militant<br />
des droits civiques Jesse Jackson.<br />
Figure très respectée au sein de la communauté<br />
afro-américaine, le Pasteur;<br />
« Dans le duel qui l’oppose désormais<br />
à Joe Biden, Bernie Sanders, 78 ans,<br />
a lui aussi reçu dimanche un soutien<br />
significatif: celui de Jesse Jackson,<br />
l’une des figures du combat pour les<br />
droits civiques. Lui-même candidat<br />
en 1988 pour l’investiture démocrate<br />
à la présidentielle, il avait alors reçu<br />
le soutien de l’élu socialiste et s’est<br />
dit dimanche heureux de pouvoir lui<br />
rendre la pareille.«Je soutiens Bernie<br />
Sanders aujourd’hui car il m’a soutenu»,<br />
a-t-il déclaré lors d’un meeting<br />
de campagne à Grand Rapids, dans le<br />
Michigan. «Je le soutiens parce qu’il<br />
est là pour vous», a-t-il lancé à la foule<br />
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round 2, avec 125 délégués, l’État<br />
du Michigan est un gros morceau des<br />
primaires du mardi 10. C’est le grand<br />
rendez-vous que le sénateur ne devrait<br />
pas rater sous aucun prétexte. «Si<br />
Sanders perd le Michigan, le barrage<br />
d’obstacles du mardi suivant est tel<br />
qu’il pourrait ne pas survivre à sa défaite.<br />
Le Mini-Tuesday du 17 mars verra<br />
s’exprimer les suffrages démocrates<br />
de Floride, de l’Ohio, de l’Illinois et de<br />
l’Arizona, avec près de 600 délégués<br />
à la clé. Or Joe Biden semble bénéficier<br />
dans ces États d’une mobilisation<br />
favorable, surtout en Floride, le plus<br />
peuplé des quatre. »<br />
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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>
Aujourd’hui 8 mars, moi qui suis une femme, j’écris pour les hommes<br />
Par Sarah Roubato<br />
Aujourd’hui, c’est le 8 mars. Une de<br />
ces journées qu’on invente pour<br />
tout ce qui est en danger, menacé,<br />
fragile. Aujourd’hui, paraît-il, c’est la<br />
journée de la femme, des femmes… des<br />
droits des femmes. Et bien aujourd’hui,<br />
moi qui suis une femme, j’ai envie<br />
d’écrire pour les hommes. Parce que j’ai<br />
peur que les hommes soient en danger.<br />
Et donc que nous le soyons aussi.<br />
Je suis une femme. Je connais<br />
les prédateurs, les manipulateurs, les<br />
Suite de la page (20)<br />
pop, contemporaine, traditionnelle et autres<br />
; qu’il aime bien nimber de sa tessiture<br />
imperméable. Avec laquelle, il vient<br />
répandre de retour au state à NY, dans la<br />
musique dite Nouvelle Génération, avec<br />
le groupe « Kajou », auréolé d’un hit :<br />
Safè mal, et en soutien, D.T Richards,<br />
un certain Kino. Pour contribuer ainsi sa<br />
part, dans une intervention qui va faire<br />
boule de neige en diaspora ; dans un parcours<br />
cependant transitoire. Pour ensuite<br />
faire son entrée au « Tabou Combo » où<br />
il vient prendre la place de l’éjecté Dòf<br />
Chancy, continuant encore à mettre en<br />
évidence sa capacité de caméléon et de<br />
colonne du rythme et de la mesure, toujours<br />
en improvisation.<br />
Dans une collaboration pourtant<br />
méprisants, les lourdauds, les criminels.<br />
Je les ai connus dans ma chair. Ceux qui<br />
abîment les femmes parce qu’elles sont<br />
femmes. Qui en ont fait les objets de<br />
leurs pulsions, les tapis où ils essuient<br />
leurs frustrations, les territoires où ils<br />
exercent leur pouvoir. Mais je ne veux<br />
pas offrir à ces hommes-là le monopole<br />
de représenter tous les hommes. Je ne<br />
veux pas qu’ils confisquent aux hommes<br />
ce que c’est qu’être un homme. Et<br />
je ne laisserai pas certaines femmes,<br />
aussi idéologues que ceux qu’elles prétendent<br />
combattre, faire des hommes<br />
une entité associée à la pourriture qui<br />
éphémère, avant de prendre le large vers<br />
la Floride où il est allé s’installer dans le<br />
cadre de son intégration dans le groupe<br />
« Top Vice », alors le chouchou de Miami ;<br />
mais aussi un ensemble bien attrayant<br />
qui a débuté en trio avec le légendaire<br />
guitariste Robert Martino, du keyboardiste,<br />
alors précurseurs du genre électro,<br />
Charlot Raymonvil et du chanteur Freddie,<br />
et, qui a vraiment impulsé de nouvelles<br />
bacchanales au sunshine state. Et<br />
auquel Joe est venu se mêler, en prenant<br />
part à la ‘’topmania’’ de la première demie<br />
des années quatre- vingt –dix. Avant<br />
que les clignotants soient refroidis pour ce<br />
groupe et, Joe qui s’en va en solitaire aux<br />
contraintes de toutes les associations, de<br />
retrouvailles ainsi que des sollicitations<br />
dont il est l’objet du fait de son expertise<br />
et d’un parcours enviable.<br />
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serait notre ennemi absolu. Ce qui est<br />
à combattre, c’est un système patriarcal<br />
dont nous sommes tous et toutes<br />
les héritiers et les reproducteurs, par<br />
adhésion, par soumission ou par indifférence.<br />
C’est un long combat, mais ce<br />
n’est pas un combat contre les hommes,<br />
ni contre les hommes blancs plus<br />
que d’autres, ni contre les hommes<br />
riches plus que d’autres. Le mépris et<br />
la violence envers les femmes existent<br />
chez les hommes non blancs et pauvres<br />
aussi. Les femmes qui sont obsédées<br />
par leur apparence, par leurs kilos en<br />
trop, par leurs poils à éradiquer, reproduisent<br />
tout autant le système qui les<br />
asservit.<br />
Autant je me battrai de toutes<br />
mes forces pour me faire respecter, pas<br />
seulement en tant que femme, mais en<br />
tant qu’individu à la peau noire ou foncée,<br />
au corps qui ne correspond pas aux<br />
canons de beauté ni aux rayons des<br />
magasins, en tant que personnalité trop<br />
entière, trop intense, trop exigeante,<br />
trop présente, en tant que personne aux<br />
multiples appartenances qui ne rentre<br />
pas dans les cases préparées par la<br />
société, en tant qu’artiste aussi, et pas<br />
« femme-artiste ». Autant je me battrai<br />
de tout mon être pour qu’on n’écrase<br />
pas tous ces hommes. Amoureux ou<br />
séducteurs, rencontres d’un soir ou<br />
d’une vie. Ceux qui savent incarner<br />
leurs sentiments et ceux qui ne savent<br />
pas, ceux qui pensent bien faire et qui<br />
font mal, ceux qui ne savent pas comment<br />
faire, qui ont peur et qui fuient,<br />
et ceux qui, peut-être, ne savent plus<br />
où se mettre, s’ils ont encore le droit<br />
de dire à une femme qu’elle est belle,<br />
s’ils doivent verbaliser chacun de leur<br />
geste pour demander l’autorisation, s’ils<br />
doivent féminiser chaque mot. Je veux<br />
ces hommes auprès de moi, même maladroits,<br />
même gauches. J’ai besoin de<br />
ces hommes pour m’aimer. Pour accueillir<br />
ma puissance comme j’accueillerai<br />
leur fragilité.<br />
Je ne veux pas que quiconque,<br />
homme ou femme, m’approche en prétendant<br />
savoir ce que je suis parce que<br />
je suis une femme. Car je ne suis pas<br />
que femme. Je suis femme et bien autre<br />
chose. Alors, moi non plus, je ne les approcherai<br />
pas en me disant « Les hommes<br />
sont » ceci ou cela, ou « Nous sommes<br />
entre femmes donc on se comprend<br />
mieux ». Mes affinités vont bien au-delà<br />
de mon sexe. Je veux pouvoir être amie<br />
avec les hommes, les approcher en bon<br />
camarade, sans me freiner sous prétexte<br />
que je suis une femme. Pouvoir me<br />
dire : « Il ressemble à mon frère. Celui<br />
que je n’ai jamais eu ».<br />
Je ne serai pas solidaire de toutes<br />
les femmes parce qu’elles sont femmes.<br />
Je serai solidaire de toutes les victimes<br />
de l’injustice de la violence et des mensonges,<br />
mais leur souffrance ne justifiera<br />
jamais à mes yeux les raccourcis,<br />
le mépris et le renvoi de la violence.<br />
Les combats d’aujourd’hui se font dans<br />
les oppositions binaires et confortables<br />
du puissant contre le faible, du riche<br />
contre le pauvre, du gentil contre le<br />
méchant, des minorités contre le «<br />
Blanc », de la femme contre l’homme.<br />
Ce combat-là se fera sans moi. J’ai assez<br />
connu la complexité du réel, des situations<br />
et des humains, pour savoir que<br />
ces schémas binaires ne sont que des<br />
postures qui nous soulagent, qui font<br />
beaucoup de bruit, mais ne résolvent<br />
rien. J’ai connu des<br />
riches merveilleux<br />
et des pauvres cons,<br />
des Blancs ouverts<br />
et des non Blancs<br />
racistes, des hommes<br />
respectueux et<br />
des femmes méprisantes.<br />
Oui et mille<br />
fois oui, les victimes<br />
de viols et d’agressions<br />
sexuelles ont besoin d’être entendues.<br />
La force de leur cri fait écho<br />
à la violence qu’elles ont subie. Mais<br />
ce besoin de parler ne sera qu’un nouveau<br />
geste de violence, s’il est vomi sur<br />
une entité qu’on fabrique pour mieux la<br />
piétiner, au lieu de le déposer, pour dire<br />
et réparer. Je me battrai avec ces hommes<br />
et ces femmes qui accueillent cette<br />
complexité et se battent pour servir un<br />
même idéal de justice et de vérité.<br />
Être une femme ne sera pas mon<br />
étendard. Ce sera simplement l’une de<br />
mes vérités. Ni plus, ni moins que les<br />
autres. Je ne la brandirai pas contre les<br />
hommes, mais avec eux. Car en disant<br />
voici la femme que je suis, je les autoriserai<br />
à devenir ces hommes que nous<br />
espérons.<br />
Sarah Roubato 7 mars <strong>2020</strong><br />
Tlaxcala 8 mars <strong>2020</strong><br />
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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
19
Pleins Feux Sur Joseph « Joe »<br />
Charles Jr. ( ?)<br />
Par Ed Rainer Sainvill<br />
« Un bassiste d’avant-garde »<br />
Joseph « Joe » Charles Jr.<br />
Joe quant à lui, a fleuri dans<br />
un climat imbu de musique ;<br />
notamment des cordes, puisque<br />
son frère ainé Lionel s’est<br />
acquitté en guitariste qualifié.<br />
C’est sans doute de cette filiation<br />
que Joe Charles Jr. s’est<br />
concocté un aléa de bassiste<br />
inspiré. Ayant appris son métier<br />
sur le tas, Joseph s’est retrouvé<br />
très tôt à New-York comme<br />
bassiste précoce auréolé d’un<br />
jeu non-orthodoxe, bousculant<br />
autant d’idées reçues. Entre les<br />
petites associations circonstancielles,<br />
il atteint déjà le myosotis<br />
des plus avertis, à dessein d’une<br />
résonnance ‘’guitaristique’’ qui<br />
l’a bien distingué du lot. Pas<br />
étonnant qu’il soit d’abord convoité<br />
par le « Tropical Combo »<br />
au sein duquel siégeaient des<br />
vétérans comme Jack François,<br />
le fameux footballeur et guitariste<br />
Fito Léandre et autres. Dans<br />
ce groupe qui a constitué un lieu<br />
de passage pour tant d’artistes<br />
consommés et de nouvelles<br />
pousses musicales à N.Y., spécialement<br />
Brooklyn.<br />
A l’étape suivante, il est<br />
guigné par le « Wanga Nègès »<br />
d’Assade Francoeur, avec lequel<br />
il explore d’autres genres de la<br />
musique ambiante natale. Dans<br />
une approche qui le met dans<br />
le collimateur des amateurs<br />
de fusion et autres avenues<br />
de la musique conceptuelle. A<br />
cette intersection, Joe Charles<br />
s’incruste au pays, dans d’exaltantes<br />
excursions avec les<br />
groupes jumeaux : « Zeklè » et<br />
« Lakansyèl », à travers lesquels,<br />
il a mis sa marque fabrique de<br />
bassiste inspiré à l’épreuve. En<br />
investissant les avatars musicaux<br />
; au gré d’une sensibilité<br />
manifeste. Devenant ainsi celui<br />
par qui le scandale arriva. Une<br />
ascendance qui le propulse au<br />
sein du fameux « Caribean Sextet<br />
», s’appliquant encore à dessein<br />
d’un doigté intelligent et de<br />
sa marque multidirectionnelle et<br />
impeccable.<br />
Comme quoi, J.C le bassiste<br />
d’avant-garde n’est jamais<br />
à court d’arguments, que<br />
la musique soit jazzy, latine,<br />
suite à la page(19)<br />
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