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Haiti Liberte 11 Mars 2020

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

VICTOIRE<br />

DES POLICIERS<br />

Tonm Malè<br />

kite nou !<br />

<strong>Haiti</strong>an Opposition Condemns<br />

Moïse’s Appointment of<br />

a New Prime Minister<br />

Page 9<br />

Page 6<br />

En Haïti, les violences<br />

sont le « prolongement<br />

de troubles politiques<br />

qui remontent à<br />

2018 »<br />

Page 7<br />

Voir page 3<br />

Le gouvernement face au courage et à la détermination de ces policiers a du faire marche arrière : les policiers<br />

ont maintenant droit à leur syndicat<br />

PRIMAIRES DÉMOCRATES : MICHIGAN,<br />

UNE ÉPREUVE DIFFICILE POUR SANDERS<br />

L’Inde aux prises<br />

avec ses vieux<br />

démons<br />

Page 12<br />

Irak : qui a<br />

liquidé les deux<br />

officiers US ?<br />

Voir page 3<br />

Page 17<br />

Le candidat Bernie Sanders semblait bien placé pour réussir là où il avait échoué en 2016


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Haïti pourra-t-elle faire face au Coronavirus ?<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY <strong>11</strong>210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

Par Berthony Dupont<br />

Le virulent coronavirus de façon évidente n’a plus de<br />

frontières. Issu de la Chine populaire, dans la ville de<br />

Wuhan, il est déjà présent dans plusieurs grandes villes<br />

occidentales et un cas isolé aurait même été retrouvé<br />

chez nos voisins de la République Dominicaine. N’estce<br />

pas évident de dire que si notre voisin est attaqué,<br />

il nous faut commencer à nous préparer en la circonstance.<br />

Dans le monde, l’épidémie COVID-19 du nouveau<br />

coronavirus s’achemine déjà vers une catastrophe mondiale,<br />

une pandémie comme le désigne l’Organisation<br />

mondiale de la santé (OMS). A ce stade, incontrôlable<br />

même pour les pays riches dominants, le nombre de<br />

malades continue d'augmenter. Quel sera le sort d’un<br />

pays appauvri, exploité ? Quel sera le sort des masses<br />

populaires haïtiennes si le Coronavirus arrive à frapper<br />

nos portes ? Ne sera-t-il pas difficile pour ne pas dire<br />

impossible de stopper la propagation de cette maladie<br />

souvent mortelle dans un pays à la dérive, dépourvu de<br />

soins de santé même fondamentaux et totalement ravagé<br />

par la misère, la pauvreté et la corruption?<br />

Le système national de santé d’un pays constitue<br />

la première base de la lutte contre cette maladie. À très<br />

court terme, ce sont les organismes déjà sur place et<br />

les équipes spécialisées qui peuvent porter secours aux<br />

victimes. Quant à nous, déjà l’accès aux soins de santé<br />

pour la majorité de la population est un luxe exorbitant<br />

puisque notre système médical a été justement dévasté<br />

par l’exploitation à outrance du capitalisme mondial,<br />

sources sociales et politiques de nos souffrances.<br />

Nos services d'approvisionnement en besoins fondamentaux<br />

sont complètement désorganisés ; quant<br />

à présent tous nos hôpitaux publics sont en grève, du<br />

fait que les travailleurs de la santé n’ont pas reçu leurs<br />

salaires depuis plusieurs mois tout en exigeant également<br />

de meilleures conditions de travail. Le cas du pays<br />

est à ce titre très fragile avec une économie malade d’une<br />

tuberculose résiliente et très vulnérable à tous les risques<br />

même les plus insignifiants, d’autant qu’il manque<br />

d’installations sanitaires, d’eau potable etc...<br />

Les conditions dans lesquelles vivent les masses du<br />

pays relèvent non seulement d’une guerre historique<br />

mais et surtout d’une exploitation scandaleuse et criminelle<br />

de l'impérialisme américain et mondial comme une<br />

punition envers le peuple qui a mis fin au système aberrant<br />

de l’esclavage.<br />

L’impérialisme facilite pour autant une petite élite<br />

financière corrompue, rétrograde, réactionnaire au<br />

détriment du pays et des masses populaires. Cette élite<br />

revendeuse, en complicité avec les puissances exploiteuses,<br />

n’a rien entrepris dans le pays pouvant initier<br />

un avancement vers le développement ou une prise de<br />

conscience économique nationale parce qu’elle dépend<br />

elle-même des pays étrangers pour ses soins de santé.<br />

Si nous ne pourrons pas prendre les mesures nécessaires<br />

pour combattre le virus, c’est du fait que les pays<br />

impérialistes nous ont toujours imposé des parias, des<br />

charlatans, des mercenaires corrompus, des antinationaux<br />

comme dirigeants et fomentés des coups d’État pour<br />

nous déstabiliser et détruire nos faibles infrastructures.<br />

La plupart d’entre eux se réjouissent toujours quand<br />

le pays est frappé d’une quelconque catastrophe. Cela<br />

leur donne le moyen de recevoir des miettes d’aumône<br />

qu’ils pilleront et gaspilleront comme bon leur semblera.<br />

Si nous ne serons pas prêts à faire face au Coronavirus,<br />

c’est du fait que nous ne nous sommes pas encore<br />

remis des effets dévastateurs du séisme du 12 janvier<br />

2010 et de l’épidémie de choléra que les Nations-Unies,<br />

via la Minustah, nous avait apportée et cela sans aucun<br />

dédommagement.<br />

Si nous ne serons pas au rendez-vous pour<br />

nous défendre comme tous les autres, ce ne sera pas<br />

seulement à cause de la virulence du virus, ce sera aussi<br />

la conséquence de l'arriération résultant de la domination<br />

d'Haïti par l'impérialisme américain et européen.<br />

Cette épidémie ne vient-elle pas nous rappeler que<br />

nous ne devons plus continuer à vivre sous la dépendance<br />

d’une quelconque communauté internationale. Il<br />

nous faut mettre un terme à cette situation de dépendance<br />

des puissances capitalistes.<br />

Ce virus peut-être sans doute le réveil des pays appauvris<br />

soumis au système capitaliste. Il peut servir de<br />

catalyseur pour réveiller les classes dominées, assoiffées<br />

de mettre fin à la pléiade de gouvernements serviles,<br />

aux ordres des impérialistes qui leur donnent toute la<br />

latitude d’exploiter les ressources des pays.<br />

Administrer en Haïti un traitement juste pour juguler<br />

le Coronavirus ne sera pas suffisant, si on ne détruit pas<br />

également et totalement le virus destructeur capitaliste.<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

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Berthony Dupont<br />

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Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

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Kim Ives<br />

Frantz Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Daniel Tercier<br />

Bissainthe Anneseau<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Henriot Dorcent<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Edmond Bertin<br />

Robert Garoute<br />

Jacques Nési<br />

Ed Rainer<br />

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Robert Lodimus<br />

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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


Primaires démocrates : Michigan, une<br />

épreuve difficile pour Sanders<br />

Victoire des Policiers<br />

Après les résultats des votes du mardi 3 mars, Joe Biden disposait de 664<br />

délégués contre 573 pour Bernie Sanders.<br />

Par Esaü Jean-Baptiste<br />

Dès le début des élections primaires<br />

de février, le sénateur de Vermont,<br />

Bernie Sanders s’était, que ce soit avec<br />

les caucus de l’Iowa ou il a remporté le<br />

vote populaire suivi respectivement de<br />

ses victoires du New Hampshire et dans<br />

le Nevada, positionné comme le potentiel<br />

concurrent à la course pour la nomination.<br />

Vu sa popularité qui était grandissante<br />

à l’approche du Super Tuesday<br />

aussi bien de sa position de favori dans<br />

les sondages nationaux, ajouté d’une<br />

avance du nombre des délégués sur<br />

ses adversaires, le candidat Sanders<br />

semblait bien placé pour réussir là où il<br />

avait échoué en 2016.<br />

Constat qui, dans un premier<br />

temps, paniquaient les stratèges et<br />

chefs du parti démocrate, mais aussi les<br />

candidats dans la course qui, désespérément,<br />

cherchaient des moyens pour<br />

faire obstacle à ce candidat socialiste<br />

qui fait peur. Au prime abord, comme<br />

l’électorat était divisé entre Elizabeth<br />

Warren, Joe Biden, Pete Buttigieg,<br />

Amy Klobuchar et Mike Bloomberg,<br />

donc, il fallait trouver une bonne formule<br />

pour affaiblir celui qui, par son<br />

avance, faisait peur à l’establishment<br />

du Parti démocrate qui misait gros sur<br />

Joe Biden pour battre Donald Trump en<br />

novembre. Pour ce faire, dans un premier<br />

temps, l’idée était d’encourager<br />

le retrait du maire de South Bend de<br />

l’Indiana, d’une des deux sénatrices<br />

et le méga-milliardaire pour, finalement,<br />

apporter leurs soutiens à l’ancien<br />

vice-président perdant dans les trois<br />

premiers caucus du mois de février.<br />

Boom, de par sa victoire au Caroline<br />

du Sud le 29 février, suivi des retraits<br />

opportuns des candidats et leurs<br />

supports avant et après le Super Tuesday,<br />

Joe Biden est passé de candidat<br />

désespérer à celui de potentiel adversaire.<br />

Les retraits et soutiens ont donné<br />

à Biden un élan massif, lui permettant<br />

de remporter des victoires d’éclatement<br />

en Virginie et en Caroline du Nord, où<br />

les sondages avaient montré une course<br />

serrée quelques jours auparavant.<br />

Entre-temps, accusée par les partisans<br />

de Bernie Sanders « de diviser<br />

le vote du camp progressiste et d’amputer<br />

les chances du sénateur socialiste<br />

de mener “sa révolution », la persistance<br />

d’Elizabeth Warren de rester<br />

dans la course, alors qu’elle ne pouvait<br />

pas gagner l’État ou elle est sénatrice,<br />

n’avait pas aidé Sanders. Ce qui fait,<br />

en quelques jours, Bernie Sanders, auto<br />

proclamé socialiste au sein d’un parti de<br />

Droite, est passé du favori qu’il était à<br />

un anxieux candidat. Pour quelqu’un<br />

qui, dans les sondages, était favori pour<br />

remporter gros certains des États du<br />

Super Tuesday, Sanders n’en a eu que<br />

cinq victoires sur quinze caucus. Avec<br />

des défaites dans des États comme le<br />

Minnesota et le Massachusetts, alors<br />

que les sondages lui était grandement<br />

favori, donc il-y-a de quoi pour Sanders<br />

et son équipe d’être inquiets.<br />

Mais, tout n’était pas fini, puisque,<br />

avec les caucus du 10 mars en<br />

perspective, Sanders pouvait se frayer<br />

un chemin et enfin retrouver le momentum<br />

de février ? Pour le moins, le<br />

sénateur de Vermont devait convaincre<br />

les électeurs qu’il n’est pas seulement<br />

le meilleur choix, il est le choix le plus<br />

sûr. Ce n’est pas un cas impossible à<br />

faire. Mais, il devait être plus agressif<br />

puisqu’il n’a que quelques semaines<br />

pour le faire.<br />

<strong>Mars</strong>, le mois décisif dans les<br />

primaires démocrates<br />

Pour le seul mois de mars, entre le Super<br />

Tuesday et les autres caucus, 29<br />

États sont en jeux et 2448 délégués<br />

doivent se décider. Parmi ces États et<br />

délégués, 15 caucus ont déjà eu lieu<br />

ou l’enjeu était de 1344 délégués. Il<br />

reste maintenant 14 caucus avec <strong>11</strong>04<br />

délégués. Ce qui fait que les primaires<br />

démocrates, de jour en jour, retiennent<br />

l’attention, surpassent les pronostics<br />

et suscitent davantage d’engouement.<br />

Des cris de rassemblement<br />

se font de plus en plus entendre<br />

au sein du Parti en faveur de l’ancien<br />

vice-président. Mais avec 352<br />

délégués en jeux en perspective dans<br />

les primaires dans les six prochains<br />

États dont Michigan (125 délégués) et<br />

Washington (89 délégués), la course<br />

serait-elle encore ouverte au sein du<br />

Parti de démocrate ?<br />

Après presqu’une vingtaine de<br />

consultations dans différents États,<br />

Joe Biden arrive à convaincre plus<br />

de délégués, et du coup a une bonne<br />

avance sur Bernie Sanders. C’était une<br />

avance certes, mais mathématiquement,<br />

avec les primaires qui devraient<br />

avoir lieu ce 10 mars, tout était encore<br />

possible. Question pour dire,<br />

jusqu’avant cette date, la course était<br />

encore ouverte.<br />

Avec 1344 délégués en lice,<br />

les primaires du « Super Tuesday »<br />

du 3 mars, organisées dans 15 États,<br />

devraient être décisives en donnant<br />

une première tendance des élections<br />

générales du 3 novembre, à celui qui<br />

s’opposera à Donald Trump. Contrairement<br />

aux « Super Tuesday »<br />

antérieures, cette journée spéciale<br />

n’avait pas vraiment départagé les candidats<br />

à la course pour la nomination<br />

démocrate. Maintenant, avec plus de<br />

2,480 délégués répartis sur presque<br />

une trentaine d’États restants, le calendrier<br />

des primaires promet d’être une<br />

lutte très longue, plus passionnée où le<br />

gagnant pourrait émerger un peu plus<br />

tard.<br />

Après les résultats des votes du<br />

mardi 3 mars, Joe Biden disposait de<br />

664 délégués contre 573 pour Bernie<br />

Sanders. Le nominé démocrate<br />

aura besoin, sur les 3979 délégués<br />

disponibles, de 1991 pour avoir accès<br />

dans un premier temps à la Convention<br />

démocrate <strong>2020</strong> qui aura lieu<br />

du 13 au 16 juillet, <strong>2020</strong>, au Fiserv<br />

Forum à Milwaukee, Wisconsin, et finalement,<br />

aux élections générales du<br />

3 novembre.<br />

Entre-temps, la présence de la<br />

sénatrice du Massachusetts, Elizabeth<br />

Warren qui ne pesait plus dans la balance<br />

nécessitait une décision de sagesse.<br />

Elle aurait bien aimé rester dans<br />

la course, mais pour quoi faire alors, se<br />

demandaient les analystes perplexes.<br />

En ne remportant aucun État, la sénatrice<br />

n’a pas su créer le « momentum »<br />

ni parvenir à se lancer dans la course à<br />

l’investiture de <strong>2020</strong>. C’était un coup<br />

dur pour elle et son équipe. Ne serait-ce<br />

donc pas le moment pour la candidate<br />

de se retirer, se demandaient les supporteurs<br />

de Sanders?<br />

Mieux vaut tard que jamais<br />

Prenant acte des résultats décevants<br />

enregistrés par sa candidature lors<br />

du Super Tuesday, tout en suivant<br />

les traces de Buttigieg,Klobuchar et<br />

Bloomberg, Elizabeth Warren« s’est<br />

retirée de la course à l’investiture<br />

démocrate en vue de la présidentielle<br />

américaine de novembre.. Ce retrait<br />

laisse le champ libre à Joe Biden<br />

et Bernie Sanders qui la devancent<br />

largement en termes de délégués,... »<br />

Puisque Elizabeth Warren n’avait pas<br />

officiellement endossé aucun des deux<br />

candidats restant, ils étaient nombreux<br />

ceux qui se posaient cette question: à<br />

qui, bénéficiarait-il le retrait de la sénatrice<br />

Warren? le “socialiste” autoproclamé<br />

Bernie Sanders avec lequel elle<br />

partage beaucoup d’idées marquées<br />

très à gauche ou son adversaire modéré<br />

Joe Biden?<br />

En attendant un quelconque support<br />

de Warren, dans la lutte à fond<br />

sur le terrain, dans de nombreux États,<br />

avec le momentum des victoires, des<br />

soutiens politiques et ses moyens financiers,<br />

grâce aux fonds recueillis ses<br />

derniers jours, le VP Joe Biden continuait<br />

à se positionner comme un potentiel<br />

candidat à la course à l’investiture<br />

démocrate pour la présidentielle de novembre.<br />

Avec son profil de candidat<br />

modéré et conservateur, l’ex-VP continue<br />

de créer sensation. Il se positionne<br />

sérieusement dans la course et,<br />

du même coup, commence à attirer de<br />

plus en plus de donateurs intéressés à<br />

financer sa campagne. Mais en dépit<br />

de tous ses supports, tout n’était pas<br />

fini pour le sénateur socialiste Bernie<br />

Sanders. Biden était loin d’être insurmontable.<br />

Sanders pouvait changer la<br />

dynamique de la course.<br />

De par ses victoires dans presque<br />

10 États lors du Super Tuesday, mais<br />

surtout dans des États du Sud, non<br />

seulement le VP a le momentum, mais il<br />

était évident que le message ne passait<br />

pas vraiment entre le sénateur de Vermont<br />

et l’électorat conservateur, social<br />

conservateur, ultraconservateur et de<br />

la classe ouvrière noire et hispanique.<br />

Pour éviter une poursuite de défaites<br />

et le risque de perdre les prochaines<br />

primaires qui devaient avoir lieu dans<br />

des États comme le Idaho (20) Michigan<br />

(125 délégués), Mississipi (36<br />

délégués), Missouri (68 délégués), Dakota<br />

du Nord (14 délégués) et Washington<br />

((89 délégués), Sanders et son<br />

équipe devraent, dans les spots publicitaires<br />

et campagnes sur le terrain,<br />

essayer de convaincre l’électorat ultraconservateur<br />

qui le juge jusqu’à présent<br />

trop à gauche dans ses discours et programme<br />

de campagne. Il devait aussi<br />

convaincre l’électorat démocrate, qu’il<br />

représente l’alternatif pour le Parti aux<br />

prochaines présidentielles, à savoir, le<br />

seul qui peut faire obstacle à Donald<br />

Trump aux élections générales de novembre.<br />

Sanders devait attaquer le bilan<br />

politique de Joe Biden envers les travailleurs<br />

américains, spécialement les<br />

immigrants et les familles minoritaires<br />

pendant qu’il était sénateur, mais aussi,<br />

en tant que vice-président durant les<br />

deux mandats de l’administration du<br />

président Barack Obama.<br />

Comme il aura probablement<br />

du mal à rivaliser dans les États ou<br />

les caucus à venir comme la Floride<br />

(219 délégués) le 17 mars et New<br />

York (274 délégués) le 28 avril, donc<br />

il était important pour le sénateur de<br />

gagner ‘’big’’le 10 mars, spécialement<br />

Michigan (125) et Washington (89<br />

délégués). Pour ce faire, il devait, avec<br />

des discours, continuer à « mobiliser la<br />

base » du parti à savoir: si Hillary Clinton<br />

ne pouvait pas battre Donald Trump<br />

en 2016, Joe Biden ne le serait non plus<br />

capable de le faire. Il devait insister que<br />

seul lui peut battre l’actuel président en<br />

novembre.<br />

Michigan, une épreuve difficile<br />

Le CSPN par la voix du Premier ministre Joseph Jouthe a annoncé la<br />

victoire du syndicat des policiers<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Le gouvernement de Moise-Jouthe<br />

dans toutes ses élucubrations<br />

n’avait pas jugé nécessaire et même<br />

urgent de résoudre la crise au sein de<br />

la police nationale. En un sens, au lieu<br />

de mettre en place des moyens pour<br />

arriver à satisfaire les revendications<br />

des policiers exigeant de meilleures<br />

conditions de travail, justice pour<br />

leurs confrères tombés sous des balles<br />

assassines des gangs, de meilleurs<br />

traitements de la part des autorités et<br />

la reconnaissance de leur syndicat, le<br />

gouvernement s’adonnait à les provoquer<br />

jusqu’à les aliéner comme pour<br />

leur faire croire que leur revendication<br />

à une amélioration de leur condition de<br />

vie n’était pas juste.<br />

Alors, si après les dérapages au<br />

champ de mars au cours du carnaval,<br />

les policiers durant leur dernière manifestation<br />

avaient été obligés de passer<br />

à la violence, le gouvernement ancien<br />

ou nouveau de Jovenel Moise avait<br />

été quasiment responsable, particulièrement<br />

si l’on doit se rapporter aux<br />

remarques contradictoires du nouveau<br />

Premier Ministre Joseph Jouthe qui disait<br />

reconnaitre que les revendications<br />

policières sont justes tout en critiquant<br />

une certaine illégalité du syndicat de la<br />

police.<br />

C’est dans cette optique que nous<br />

devons comprendre tout ce qui s’est<br />

passé dans la journée du lundi 9 et du<br />

mardi10 mars <strong>2020</strong> dans les rues, notamment<br />

à Delmas et à Pétionville où<br />

des barricades de pneus enflammés ont<br />

été en autres érigés par des policiers de<br />

la BOID, de l’Udmo et de la DDO baptisé<br />

d’un nom de lutte : Fantôme 509.<br />

Certaines administrations de<br />

l’Etat telles que l’ONA, le FAES, les<br />

Archives nationales, le ministère de<br />

l’Éducation nationale ont été perturbées<br />

par du gaz lacrymogènes, les policiers<br />

ont procédé à leur fermeture et les<br />

employés n’avaient d’autre choix que<br />

d’abandonner leur fonction.<br />

La frustration des policiers joint<br />

aux masses populaires vivant dans un<br />

chômage à perpétuité, la réaction ne<br />

pouvait être autrement. Ainsi, des voitures<br />

ont été brisées, les clés de certains<br />

véhicules de l’Etat retrouvés sur leur<br />

parcours ont été saisies. Le véhicule<br />

de fonction du juge Durin Junior Duret,<br />

pour Sanders<br />

Pour freiner l’élan de la soudaine<br />

montée de Joe Biden, Sanders doit gagner<br />

le Michigan. Pour le faire, il avait<br />

annulé un rassemblement prévu vendredi<br />

dans l’État du Mississippi qui<br />

doit voter également ce mardi. Car, en<br />

perdant Michigan, un autre État du<br />

sud avec une forte population noire à<br />

Biden qui, deux semaines plus tôt avait<br />

magistrat auprès de la Cour d’appel de<br />

Port-au-Prince et membre du Conseil<br />

supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj)<br />

n’a pas été épargne, il a été victime à<br />

l’angle de Delmas 40 b et Delmas 49.<br />

L’Association Nationale des Magistrats<br />

Haïtiens (ANAMAH) s’indigne et élève<br />

la plus vive protestation contre l’attaque<br />

dont a été l’objet Me Durin Duret<br />

Junior.<br />

Signalons que la principale raison<br />

de la manifestation du 9 mars avait<br />

été pour exiger la réintégration immédiate<br />

et sans condition des 5 policiers<br />

révoqués pour leur activité syndicale. Il<br />

s’agit de Yanick Joseph, Jean Elder Lundi,<br />

Alberson Gros-Nègre, Yens Lamarre<br />

et Gédéon Mombrun.<br />

La décision de révoquer ces policiers,<br />

qui réclamaient la reconnaissance<br />

de leur syndicat et de meilleures conditions<br />

de travail, constituait « une grave<br />

atteinte » à la liberté syndicale en Haïti,<br />

avait fait savoir l’Office de la protection<br />

de la citoyenne et du citoyen (Opc),<br />

dans une lettre adressée à la Direction<br />

de la police.<br />

Selon ce qu’a rapporté le quotidien<br />

Le Nouvelliste, concernant les<br />

démarches du gouvernement et de la<br />

Direction de la police, un policier avait<br />

réagi en ces termes :« Ces promesses<br />

sont de la poudre aux yeux pour faire<br />

de la diversion. Ils veulent nous berner.<br />

Je suis dans la rue aujourd’hui<br />

parce que je suis révolté. Nous sommes<br />

révoltés. Nous exigeons la reconnaissance<br />

du syndicat et la réintégration<br />

des policiers révoqués. Au niveau de<br />

Fantôme 509, nous parlons peu. Nous<br />

avons des armes et du gaz. Si rien<br />

n’est fait, nous allons tirer et brûler »<br />

Alors que le rendez-vous avait<br />

été donné pour une prochaine manifestation<br />

des policiers au mois d’avril<br />

<strong>2020</strong>. Le gouvernement face au courage<br />

et à la détermination de ces policiers<br />

a du faire marche arrière : les policiers<br />

ont maintenant droit à leur syndicat,<br />

selon les nouvelles déclarations du Premier<br />

ministre de facto Joseph Jouthe à<br />

savoir que « Un arrêté viendra amender<br />

l’article <strong>11</strong> de l’arrêté d’août 2013<br />

qui interdisait aux fonctionnaires de<br />

police de s’associer pour défendre leurs<br />

droits. Nous sommes d’accord que les<br />

policiers peuvent se syndiquer »<br />

La victoire de ces policiers c’est<br />

aussi la victoire du peuple.<br />

considéré la Caroline du Sud comme un<br />

« most win », si toutefois il voulait retrouver<br />

le momemtum du Super Tuesday<br />

du 3 mars, donc pour ce 10 mars,<br />

c’est au tour de Sanders de gagner non<br />

seulement dans d’autres États, mais,<br />

spécialement celui du Michigan.<br />

Lors des primaires démocrates<br />

opposant le sénateur de Vermont<br />

suite à la page(18)<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

3


Bénédiction de l’ambassadeur des<br />

Etats-Unis. Michèle Sison au nouveau<br />

gouvernement haitien<br />

L’ambassadeur Michèle B. Sison et Patrick<br />

Boisvert<br />

L’ambassadeur Michèle B. Sison et le<br />

ministre Lucmane Délille<br />

L’ambassadeur<br />

Michèle B. Sison et<br />

le premier ministre<br />

de facto Joseph<br />

Jouthe<br />

Par Marie Laurette Numa<br />

Le chef de la police<br />

Normil Rameau et<br />

Michele Sison<br />

Comme elle l’avait fait pour le Directeur<br />

général ai de la police nationale,<br />

Normil Rameau, la diplomate<br />

américaine, Michele Sison a rencontré<br />

le Premier ministre Joseph Jouthe, le<br />

ministre des affaires étrangères, Claude<br />

L’ambassadeur Michèle B. Sison et le<br />

nouveau ministre des Affaires étrangères,<br />

Claude Joseph<br />

Joseph, celui de la Justice Lucmane<br />

Délille et le ministre de l’Économie<br />

et des Finances, Michel Patrick Boisvert<br />

pour leur donner non seulement<br />

la bénédiction de la Métropole américaine<br />

mais pour leur dicter les ordres de<br />

Washington.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />

Public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />

audience, pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Calito ARISTOR d’avec son épouse née<br />

Chrisla LAURENT, pour injures graves et publiques. Prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier<br />

de l'Etat civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages et<br />

intérêts envers les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Coder GESTE de ce<br />

Tribunal pour la signification du présent jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi Jugé et Prononcé par Nous Me Nerva VILMONT,j uge -Doyen en<br />

audience civile, ordinaire et publique en date du Trente juin deux mille<br />

dix-huit, en présence de Me Raynold DUBOS, Substitut Commissaire du<br />

Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du sieur Willy BERNABE,<br />

Greffier du siège.<br />

IL est ordonné.........etc En foi de quoi ..........etc<br />

S/Me Fritz-Nel SAINT-LOUIS,av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Sur les conclusions conformes du Ministère Public, accueille la demande en divorce<br />

faite par la dame Wislande ESTIVERNE ; confirme le défaut en la forme déjà octroyé<br />

contre le sieur Phanfan MOISE ; au fond, admet le divorce des époux Phanfan MOISE,<br />

épouse née Wislande ESTIVERNE et prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

existant entre eux, ce aux torts de l’époux avec toutes les conséquences de droits ; dit<br />

que désormais l’épouse reprendra son nom de famille ; dit qu’une copie du dispositif<br />

du présent jugement certifié conforme par le greffier du Tribunal de Première instance<br />

des Cayes sera signifié, après qu’il aura acquis l’autorité de la chose souverainement<br />

jugée à l’Officier de l’Etat Civil de la commune des Cayes aux fins de sa transcription<br />

dans le délai de la loi sur le registre destiné à cet effet. Dit qu’un extrait dudit<br />

jugement sera publié dans l’un des journaux s’éditant à la capitale aux fins de droit ;<br />

compense les dépens ; commet l’Huissier Jean Louisdor Prospère du Tribunal de<br />

Première Instance des Cayes pour la présente décision.<br />

Prononcé par nous, Pierre Ezéchiel VAVAL, Doyen, en présence de Me Wilnoce SANON,<br />

substitut commissaire du Gouvernement, assisté de Pierre CASSEUS, greffier en<br />

l’audience du lundi trois juin deux mille dix neuf, An 216ème de l’Indépendance<br />

Il est ordonné… etc. En foi de quoi…. Etc.<br />

Pierre Ezéchiel VAVAL, Doyen et Pierre CASSEUS greffier<br />

Me Louis Domingue TECIYO, AV<br />

AVIS<br />

Il est porté à la connaissance des intéressés qu'à la date du trente juillet (2019) deux mille<br />

dix neuf, le tribunal de première instance de Petit Goâve a rendu un jugement de divorce<br />

entre la dame Carl Henry Victor, née Richana Bertrand et le sieur Carl Henry Victor, dont le<br />

dispositif est ainsi libellé<br />

Par ces motifs<br />

Le après examen et sur les conclusions du Ministère public ,le tribunal au voeu de la loi,<br />

maintient le défaut requis et octroyé à l'audience contre le défendeur pour faute de<br />

comparaitre ; pour le profit, accueille l'action de la demanderesse la dame Carl Henry<br />

Victor ,née Richana Bertrand et vu que cette demande est juste et fondée, admet le divorce<br />

des époux Carl Henry Victor, femme née Richana Bertrand aux torts exclusifs desdits époux<br />

; prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux ; ordonne à<br />

l'officier de l'état civil compétent de transcrire sur les registres à ce destinés ; le dispositif<br />

du présent jugement ; dit qu'un extrait sera publié dans l'une des colonnes d'un quotidien<br />

s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers ,si le cat y échait ;<br />

Commet le sieur Jean Fruisner Monice l’huissier de notre tribunal pour la signification du<br />

présent jugement ; compense les dépens, vu la capitale des parties<br />

Rendu de nous Me Frisner DUCLAIR, doyen a.i du tribunal de première instance de Petit<br />

Goâve en audience publique civile de divorce de trente juillet deux mille dix neuf, en<br />

présence de Me Franck BENECHE, Substitut commissaire du gouvernement de ce ressort,<br />

assisté de Christophe BONBON, greffier du siège<br />

Il est ordonné.....etc.... En foi de quoi......etc.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après examen, le Ministère public entendu dans ses conclusions, reçoit l'action<br />

en divorce initié par le sieur Sydney Réjouis pour être régulière en la forme. Maintient au<br />

fond le défaut, faute de comparaitre octroyé à l'audience civile de divorce du jeudi 23<br />

janvier <strong>2020</strong> contre la dame Ann Myriam Eveillard pour n'avoir été ni rabattu, ni combattu<br />

conformément aux dispositions des articles 287 et suivants du code de procédure civile ;<br />

admet le divorce des époux Sydney Réjouis, femme née Ann Myriam Eveillard pour<br />

incompatibilités de caractères et injures graves et publiques, fait prévus aux articles 217 et<br />

suivants du code civil haïtien, prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé<br />

entre lesdits époux, ce, aux torts de l'épouse défenderesse; ordonne à l'officier de l'état<br />

civil de la section sud des Gonaïves à l'effet de transcrire le dispositif du présent jugement<br />

sur les registres à ce destinés dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant<br />

à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers, s'il y échet; commet l'huissier<br />

Georges Michel du tribunal de première instance des Gonaïves pour la signification du<br />

présent jugement ; compense les dépens vu la qualité des parties. Ainsi jugé et prononcé<br />

par nous, Magistrat Louidor LOUIMA, juge au tribunal de première instance des Gonaïves<br />

en audience ordinaire et publique et en ses attributions civiles des de divorce du jeudi 30<br />

janvier, An 217ème de l'indépendance National, en présence de Me Adisson DIOGENE,<br />

Avocat Substitut du commissaire du gouvernement près le parquet du tribunal de première<br />

instance de ce ressort avec l'assistance du sieur Agony GACHETTE, greffier du siège.<br />

Il est ordonné.......etc.....En foi de quoi.....etc.....<br />

Miguel BAPTISTE, Avocat.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après en avoir délibéré au voeu de la loi et après avoir entendu le<br />

Ministère dans ses conclusions écrites en la forme et au fond, favorable à<br />

l'action du requérant, accueille l'action intentée en divorce par la dame<br />

Samorah RIDORÉ contre son époux Reinier Saavedra ZAMORA en la forme et<br />

maintient le défaut déjà octroyé contre le défendeur à l'audience du mardi 13<br />

mars deux dix huit à <strong>11</strong> heures 01 minute du matin; ce n'avoir pas été rabattu<br />

aux termes de l'article 287 du code de procédure civil de Luc D'HECTOR. admet<br />

le divorce des époux sus parlés pour incompatibilités de caractères et pour<br />

injures graves et publiques envers sa femme au voeu de l'article 217 du code<br />

de procédure civil haïtien. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux<br />

ayant existé entre les dits époux tout en ordonnant à l'officier de l'état civil de<br />

la commune de fond des Nègres, Me. Jeancilhomme LOUIS de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers et de rédiger l'acte de divorce des époux prescrites.<br />

Commet l'huissier Coder GESTE pour la signification du présent jugement aux<br />

fins de droit tout en composant les dépens en raison de la qualité des parties.<br />

Donné de nous. ...etc. Il est ordonné. ...etc En foi de quoi ...... etc .<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère<br />

Public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />

audience, pour le profit, déclare fondée la dite action, admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Maxon AUGUSTIN d'avec son épouse née<br />

Samantha DELMA injures graves et publiques. Prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les dits époux. Ordonne à l'officier de<br />

l'Etat civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les registres a ce destinés<br />

le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant a la capitale sous peine de dommages et intérêts envers<br />

les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Coder GESTE de ce Tribunal pour la<br />

signification du présent jugement. Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par Nous Me Nerva VILMONT, juge -Doyen en<br />

audience civile, ordinaire et publique en date du Mercredi trente octobre<br />

deux mille dix-neuf, en présence de Me Raynold DUBOS, Substitut Commissaire<br />

du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance du sieur Willy BERN-<br />

ABE, Greffier du siège.<br />

IL est ordonné.........etc En foi de quoi ..........etc<br />

S/Me Fritz-Nel SAINT-LOUIS, av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,<br />

déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame<br />

Marie Carmelle CHARLES, d'avec son Louimonte LEGER pour injures<br />

graves et publiques aux torts de l'époux, prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l'officier de civil<br />

de la section nord de port au prince de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens ; commet l'huissier<br />

Canal Gabriel de ce siège pour la signification de ce jugement.<br />

Compense les dépens.<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE, juge en audience civil,<br />

ordinaire et publique du onze juillet deux mille dix neuf, en présence de<br />

Me. JEAN ROLEX MEROVE Substitut Commissaire du gouvernement de ce<br />

ressort avec l'assistance du greffer Mozart TASSY<br />

IL est ordonné....etc....En foi de quoi.....etc....<br />

Me. Abel LOUISSAINT,Av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,<br />

déclare fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur<br />

Mario CHARLES, d'avec son épouse née Cynthia CAMMANT pour injures<br />

graves et publiques aux torts de l'époux ; ordonne à lʼofficier de l'état<br />

civil de la section nord de Port-au-Prince de transcrire dans les registres à<br />

ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré<br />

dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens ; commet l'huissier<br />

Canal Gabriel de ce siège pour la signification de ce jugement.<br />

Compense les dépens. Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE,<br />

juge en audience civile ordinaire et publique du jeudi onze juillet deux<br />

mille dix neuf, en présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut commissaire<br />

du gouvernement de ce ressort avec l'assistance du greffer Mozart<br />

TASSY<br />

Il est ordonné....etc.....En foi de Quoi.... etc.<br />

Me Abel LOUISSAINT. Av.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après en avoir délibéré conformément et aux voeux de la loi,<br />

statuant publiquement au nom de la république et à charge d'appel.<br />

Maintient le défaut sur la forme requis et octroyé contre la dame Josette<br />

Chéry à l'audience du mercredi vingt (20) mars deux mille dix neuf (2019)<br />

pour faute de comparaitre, conformément à l'article 49 du code de procédure<br />

civile Luc D. Hector ; ordonne le déguerpissement de la dame Josette Chéry<br />

de la maison du requérant situé à Nerette, rue León Nau, Pétion Ville,<br />

conformément à l'article 84 alinéa 3 du secret du 22 Août 1995 sur l'organisation<br />

judiciaire. Condamne la dame Josette Chéry à dix mille gourdes<br />

(10.000) de dommages intérêt au profit du demandeur, conformément aux<br />

prescrits des articles <strong>11</strong>68,<strong>11</strong>69 du code civile. Condamne également la dame<br />

Josette Chéry aux frais et dépens de la procédure. Commet l'huissier Henry<br />

Marcéna de ce tribunal pour la signification du présent jugement vu qu'il est<br />

par défaut, ceci avec commandement<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous Wilfrid Marcéna, juge en audience civile,<br />

publique et extraordinaire du vendredi vingt et un juin deux mille dix neuf<br />

lors de la visite des lieux, avec l'assistance de Me. Waky Philosstène, greffier<br />

du siège. Il est ordonné....etc....En foi de quoi....etc.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen et sur les conclusions conforme du Ministère<br />

public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />

audience, pour le profit, déclare fondée la dite action ; admet en<br />

conséquence le divorce du sieur Gérald LOUISSAINT d'avec son épouse née<br />

Béthanie YLAN, pour injures graves et publiques, prononce la dissolution<br />

des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne à l'officier<br />

de l'état civil de Saint Michel du sud de transcrire sur les registres à ce<br />

destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans<br />

l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts<br />

envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Coder GESTE de ce tribunal<br />

pour la signification de ce présent jugement. Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Nerva VILMON, juge doyen en audience<br />

civile ordinaire et publique en date du jeudi dix juin deux mille dix neuf, en<br />

présence de Me Raynold DUBOIS, substitut commissaire du gouvernement<br />

de ce ressort et avec l'assistance du sieur Willy BERNABE, greffier du siège<br />

Il est ordonné.....etc......En foi de quoi......etc<br />

AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />

BICHARD GERSON PIERRE<br />

Il est porté à la connaissance des intéressés que le tribunal<br />

de première instance de Port-au-Prince a admis le<br />

divorce du sieur Bichard Gerson PIERRE d'avec son<br />

épouse Yamiley BUNACHE et prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux ayant existé entre eux, par un jugement<br />

par défaut en date du dix neuf (19) février <strong>2020</strong>.<br />

L'officier de l'état civil Section Est de Port-au-Prince a<br />

été désigné pour la transcription du dispositif dudit jugement.<br />

Ainsi signé Me Guy Augustin, juge, Junior Sauvens<br />

THELEMAQUE, greffier<br />

Me Jeannot René Avocat.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après examen. Le Ministère public entendu, maintient le<br />

défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit<br />

déclare fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce des époux<br />

Silfait NORCÉUS et la femme née Rose Camerlan PIERRE LOUIS pour<br />

injures et publiques aux torts de l'époux ; prononce la dissolution des<br />

liens matrimoniaux existant entre les dits époux; ordonne à l'officier de<br />

l'état civil de la section Est de Port-au-Prince à transcrire sur les registres<br />

à ce destinés, le dispositif du présent dont un extrait sera inséré dans<br />

l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages<br />

intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet l'huissier JHONNY JEAN<br />

pour la signification de ce jugement; Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Guy AUGUSTIN, juge en audience civil,<br />

ordinaire et publique du mercredi dix sept juillet deux dix neuf en<br />

présence de Me Paul WESLEY substitut commissaire de ce ressort et avec<br />

l'assistance Junior Sauvens THELEMAQUE, greffer du siège<br />

Il est ordonné...etc.....<br />

En foi de quoi.... etc......<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Sur les conclusions conforme du ministère public maintient le défaut contre<br />

l'assigné, pour faute de comparaître, et pour le profit, accueille la demande<br />

en divorce de la requérante, tant en la forme qu'au fond. En conséquence ,<br />

prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les époux St<br />

Julien EUCLIDE, la femme née Marie Maude BELIUS, aux torts de l'époux<br />

;envoie la requérante par devant l'officier de l'état civil de quartier de<br />

Vieux Bourg D'Aquin, pour la transcription du dispositif de cette décision et<br />

la rédaction de l'acte de divorce; ordonne de cette décision dans l'un des<br />

quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers<br />

les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Saint Germain Anthony immatriculé<br />

au greffe du tribunal de première instance D'Aquin, pour la signification de<br />

la présente décision, enfin Compense les dépens<br />

Ainsi jugé et prononcé par nous, Me Wadson Brown,juge, en présence de Me<br />

Aldrin Joassaint, substitut commissaire du gouvernement de ce ressort, avec<br />

l'assistance du greffer Lenz CASTOR,en audience Publique du jeudi quatre<br />

juillet deux dix neuf, An 216ème de l'indépendance.<br />

Il est ordonné… En foi de quoi …<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal, après examen et sur les conclusions conforme du Ministère<br />

public, maintient le défaut octroyé contre la partie défenderesse à la susdite<br />

audience, pour le profit, déclare fondée la dite action ; admet en<br />

conséquence le divorce de la dame Elicienne CADELICE d'avec son époux<br />

Jean Renaud PIERRE LOUIS, pour injures graves et publiques, prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux existant entre les lesdits époux ; ordonne<br />

à l'officier de l'état civil de Saint Michel du Sud de transcrire sur les<br />

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera<br />

inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de<br />

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet; commet l'huissier Coder<br />

GESTE de ce tribunal pour la signification du présent jugement. Compense<br />

les dépens Ainsi jugé et prononcé par nous, Me. Nerva VILMONT, juge doyen<br />

en audience civile, ordinaire et publique en date du jeudi dix octobre deux<br />

mille dix neuf en présence de Me. Kinsly BENJAMIN, substitut commissaire<br />

du gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Willy BERNABE,<br />

greffer du siège<br />

Il est ordonné....etc...En foi de quoi......etc.<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions confirmes du<br />

Ministère public, accueille l'action du demandeur, le sieur Emmanuel LOUIS en la<br />

forme ; maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi<br />

quatorze février deux mille vingt contre la dame née Renette Jean LOUIS, admet en<br />

conséquence le divorce du dit sieur Emmanuel LOUIS contre son épouse née Renette<br />

Jean LOUIS pour incompatibilité de caractères et pour injures graves et publiques,<br />

faits prévus à l'article 217 du code civil haïtien; prononce la dissolution des liens<br />

matrimoniaux ayant existé entre eux , aux torts exclusifs de l'épouse ; ordonne<br />

àl'officier de l'état civil de Delmas de transcrire sur les registres à ce destinés le<br />

dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens<br />

s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers ; compense<br />

les dépens vu la qualité des parties ; commet l'huissier Clerbrun FAURE pour la<br />

signification du présent jugement<br />

Rendu de nous, Annie Fignolé, juge au tribunal de première instance du ressort en<br />

la chambre du conseil en audience publique et ordinaire du vendredi 14 février<br />

<strong>2020</strong> en présence du substitut du Commissaire du Gouvernement, Me Enide<br />

LEGERME, faisant office du ministère publique et avec l'assistance de Me. Jean Serge<br />

DUVERT<br />

Il est ordonné.......etc.....En foi de quoi etc<br />

Me Wanick CANDE, Avocat<br />

PAR CES MOTIFS<br />

Le tribunal après en avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions<br />

confirme du Ministère public, accueille l'action de la demanderesse, la<br />

dame née Syndy SAINTON, en la forme, maintient le défaut faute de<br />

comparaître octroyé à l'audience du vendredi quatorze février deux mille<br />

vingt contre le sieur Moïse Mackensy PIERRE, pour injures graves et<br />

publiques, fait prévu à l'article 217 du code civil haïtien, prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts<br />

exclusifs de l'époux; ordonne à l'officier de l'état civil de la section sud, de<br />

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement<br />

dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale<br />

sous peine de dommages intérêt envers les tiers; compense les dépens vu la<br />

qualité des parties; commet l'huissier Clerbrun FAURE de ce siège pour la<br />

signification du présent jugement. Rendu de nous, ,Annie FIGNOLE, juge au<br />

tribunal de première instance de Port-au-Prince, en audience civile,<br />

publique et ordinaire du vendredi quatorze février deux mille vingt, en<br />

présence du substitut du commissaire du gouvernement, Me Enide LEGERME<br />

faisant office du ministère publique et avec l'assistance de Me. Jean Serge<br />

DUVERT, greffier du siège. Il est ordonné.....etc...En foi de quoi...etc.<br />

AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />

NICOLAS JEAN LOUIS<br />

l est porté à la connaissance des intéressés que le<br />

tribunal de première instance de Port-au-Prince a<br />

admis le divorce de la dame Micheline ROCHETTE<br />

d'avec son époux Nicolas JEAN LOUIS et prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />

eux, par un jugement par défaut en date du dix (10)<br />

janvier <strong>2020</strong>. L'officier de l'état de Furcy a été<br />

désigné pour la transcription du diapositif dudit jugement.<br />

Ainsi signé Me Marlène Bernard Delva, juge,<br />

Jean Serge Divers, Greffier.<br />

Me Jeannot René Avocat.<br />

AVIS DE DIVORCE DES ÉPOUX<br />

MISSIADE MURISSAINT<br />

Il est porté à la connaissance des intéressés que le<br />

tribunal de première instance de Port-au-Prince a<br />

admis le divorce du sieur Missiade MURASSAINT<br />

d'avec son épouse Guetty JOSEPH et prononce la<br />

dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre<br />

eux, par un jugement par défaut en date du seize<br />

(16) janvier <strong>2020</strong>. L'officier de l'état civil de Furcy a<br />

été désigné pour la transcription du diapositif dudit<br />

jugement. Ainsi signé Me Marlène Bernard Delva,<br />

juge, Jean Serge Divers, Greffier.<br />

Me Jeannot René Avocat.<br />

4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


Twa Fèy, Twa Rasin O!<br />

Une interminable méchanceté<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Léon Charles, le représentant<br />

permanent d’Haïti à l’OEA, celui<br />

qui après dilatoires, charabias<br />

et blablabla a finalement trahi<br />

le Venezuela et voté contre la<br />

légitimité du second mandat du<br />

président Maduro.<br />

Les nébulosités, les nuageosités de<br />

la philosophie m’ont toujours porté<br />

à garder une distance précautionneuse<br />

par rapport à ce que disent les penseurs,<br />

les philosophes, les save, surtout<br />

quand il s’agit de philosopher sur<br />

la méchanceté. Par exemple, d’après<br />

Socrate nul n’est méchant volontairement.<br />

Il n’admet pas le libre-arbitre<br />

qui consisterait à choisir ce qu’on sait<br />

être moins bon, car un tel choix serait,<br />

selon lui, sans raison, sans explication.<br />

Platon, pour sa part, dans son Protagoras,<br />

nous dit que « les sages savent<br />

parfaitement que tous ceux qui font<br />

des choses laides et mauvaises les font<br />

malgré eux. »<br />

Selon Confucius : « L’homme,<br />

dès sa naissance, est constitué dans<br />

la droiture. » Par nature, l’homme est<br />

donc bon. Voilà que Siun-tseu (Xun<br />

Zi) du iii e siècle av. J.-C., plus jeune que<br />

Confucius, a voulu dire aussi son mot,<br />

en fait le contraire de son aîné : « La<br />

nature humaine est mauvaise… Les<br />

hommes sont faits du bois d’un arbre<br />

tordu, ils inclinent constamment vers<br />

les mauvais penchants… Dans l’inné<br />

se trouvent l’égoïsme, la jalousie,<br />

la paresse, la licence ainsi que la violence.<br />

»<br />

Bien longtemps après Jésus<br />

Christ, il y a eu Kant aux yeux de qui la<br />

méchanceté n’est pas un “instinct naturel”<br />

mais une volonté. L’homme est<br />

auteur du mal. On sait que Jean Jacques<br />

Rousseau a été de l’avis que l’homme<br />

naît bon, mais que c’est la société qui le<br />

pervertit. Pour Thomas Hobbes, à l’état<br />

de nature, « l’homme est un loup pour<br />

l’homme ». Il s’empresse d’ajouter, sur<br />

un mode louvoyant : « Il ne fait aucun<br />

doute que les deux formules [bonté/<br />

méchanceté naturelles] sont vraies :<br />

l’homme est un dieu pour l’homme,<br />

et l’homme est un loup pour l’homme.<br />

La première, si nous comparons les citoyens<br />

entre eux, la seconde, si nous<br />

comparons les États entre eux. » Suit<br />

toute une philosopherie pour illustrer<br />

le propos.<br />

Toutes ces philosophades alimentent<br />

assurément des querellades,<br />

des discussionnades, des parlades en<br />

pile. Mais moi je ouette mon corps, non<br />

pas pour ne pas prendre position mais<br />

parce que la méchanceté de l’homme,<br />

peu importe son mécanisme, son origine,<br />

sa nature, sa philosophiture, je la<br />

vois, la connais et la vis à travers l’histoire<br />

de mon pays. Je voudrais la saisir<br />

à tout moment pour l’étrangler, pou m<br />

toufonen l, mais elle me fuit ; elle semble<br />

insaisissable, comme la fumée.<br />

Oui, de la méchanceté, de<br />

la perversité de l’homme, dans le cas<br />

particulier d’Haïti, parlons-en pou m pa<br />

toufe. Le 18 novembre 1803, la masse<br />

des esclaves a réglé ses comptes avec<br />

le colonialisme français en infligeant<br />

une impitoyable et humiliante défaite<br />

aux soldats de Napoléon. On est donc<br />

devenu un pays souverain qui a conquis<br />

de haute lutte, dans la souffrance,<br />

dans le sang, dans le deuil, le droit à la<br />

liberté, le droit à être reconnu egalego,<br />

nasyonalnasyono, égal à tous les pays.<br />

Du reste, la couleur de notre race, noire<br />

ou isabelle, devrait-elle nuire à notre<br />

honneur et à notre dignité ?<br />

De façon étonnante, elle<br />

avait nui aux anciens colons. Calés<br />

dans leur dodine de rancœur, de frustration,<br />

de haine, de vengeance, encore<br />

en proie à leur cauchemar, à leur défaite<br />

cauchemardesque face à la négraille<br />

aux pieds nus, les anciens bourreaux,<br />

bouffis de méchanceté, de morgue<br />

et de morve, allaient manigancer une<br />

monstrueuse perversité : étourdis,<br />

gaga, la tête encore pleine des fracas<br />

de mitraille de Vertières, ils avaient fantasmé<br />

que c’étaient eux les «victimes»<br />

de leurs monstruosités esclavagistes.<br />

Alors, il fallait faire payer aux négrailleux,<br />

aux miséreux, leur impertinence.<br />

Et ce fut, posé par le roi Charles<br />

X, le premier jalon d’une interminable<br />

méchanceté. Le <strong>11</strong> juillet 1825,<br />

sous la menace d’une escadre de 14<br />

vaisseaux et 500 canons, le président<br />

haïtien Jean-Pierre Boyer incapable<br />

de renouveler les efforts de guerre qui<br />

avaient mené à l’indépendance se résigne<br />

à signer un traité avec le roi de<br />

France. Celui-ci reconnaît l’indépendance<br />

de l’ancienne colonie en échange<br />

d’une indemnité de 150 millions de<br />

francs or qui sera plus tard ramenée à<br />

90 millions. Cette indemnité est officiellement<br />

destinée à dédommager les<br />

planteurs dépossédés de leurs terres.<br />

Elle est doublée d’une remise de 50<br />

% sur les droits de douane tout navire<br />

battant pavillon français. Pour un pays<br />

ruiné par la guerre de l’indépendance<br />

et un blocus, de fait, si ce n’est pas<br />

une sinistre méchanceté, c’est quoi<br />

alors ? Cette méchanceté d’origine<br />

externe va se compliquer d’une autre,<br />

celle-ci interne. En effet, au Havre, le<br />

cours du café, la principale source de<br />

revenus du pays, ne cesse de chuter. Le<br />

président Boyer aux abois, fait de l’indemnité<br />

une « dette nationale ». Pour<br />

la payer, il institue à cet effet un impôt,<br />

un fardeau de méchanceté pour les<br />

masses paysannes, l’arrière-pays exploité<br />

qui allaient en supporter le poids<br />

et payer les lourdes conséquences. Entre-temps<br />

les membres des élites continuaient<br />

d’aller étudier en France, d’aller<br />

se pavaner à Paris, la France isit, la<br />

France lòt bò.<br />

En 1838, le roi Louis-Philippe I er ,<br />

moins intransigeant que Charles X<br />

« reconnaît » l’indépendance pleine et<br />

entière d’Haïti. Le solde dû de l’indemnité<br />

est revu à la baisse et passe ainsi à<br />

60 millions. Au total, l’indemnité aura<br />

été de 90 millions de francs, les Haïtiens<br />

finiront de la payer en 1883. Non<br />

sans peine, puisqu’il a fallu établir des<br />

opérations bancaires complexes grâce<br />

auxquelles la « doulce France » aura<br />

contrôlé les finances du pays jusqu’à<br />

l’occupation étasunienne de 1915-<br />

1934.<br />

Entre-temps encore, divers emprunts<br />

et intérêts auprès des banques<br />

françaises, puis étasuniennes, auront<br />

été nécessaires pour régler une ironique<br />

« dette de l’indépendance ». Ils ne seront<br />

définitivement soldés qu’en 1952.<br />

Manifestement, l’économie d’Haïti, qui<br />

s’est saignée durant cent vingt-cinq ans<br />

pour honorer la soi-disant « dette », ne<br />

s’en est jamais relevée. En fait, ce fut<br />

une « double dette de l’indépendance<br />

» : celle envers l’Etat français pour<br />

indemniser les anciens colons et celle<br />

auprès des banquiers parisiens. Largement,<br />

elle aura pesé très lourd sur la<br />

situation catastrophique du pays.<br />

Mais du côté haïtien, il y avait<br />

aussi des méchants. Ainsi, Madiou rapporte<br />

que « l’administration générale<br />

de l’État d’Haïti était centralisée aux<br />

Gonaïves dans les bureaux du général<br />

André Vernet, ministre des Finances,<br />

un vieillard plein de zèle, mais d’une<br />

profonde ignorance. Il ne savait ni lire<br />

ni écrire ; il ne signait que son nom.<br />

Vastey, le chef de ses bureaux,<br />

homme de talent, mais profondément<br />

corrompu et méchant, avait toute sa<br />

confiance et faisait tout le travail de<br />

son département. Il profitait le plus<br />

souvent de l’ignorance du ministre des<br />

Finances pour lui faire signer des actes<br />

contraires aux intérêts du fisc, mais<br />

avantageux à ceux qui traitaient avec<br />

l’État. Il en retirait d’énormes bénéfices<br />

par les nombreuses gratifications qu’il<br />

recevait. » (Thomas Madiou, Histoire<br />

d’Haïti, t. III,).<br />

Les États-Unis et les jeunes États<br />

latino-américains vont se mettre à la<br />

remorque de la méchanceté de l’État<br />

français. Prenant prétexte de cette indemnité<br />

dans laquelle ils voient une<br />

forme de protectorat de la France sur<br />

Haïti, ils refusent de reconnaître la république<br />

noire. Dès 1822, les États-<br />

Unis avaient reconnu formellement<br />

l’indépendance des pays latino-américains.<br />

En janvier 1825, le Conseil<br />

des ministres britannique décida de<br />

reconnaître officiellement les États de<br />

l’Amérique hispanique. En 1860 le<br />

Vatican finit par reconnaître l’État haïtien,<br />

par la signature d’un concordat<br />

entre les deux gouvernements. La reconnaissance<br />

américaine ne vint qu’en<br />

1862. Un peu plus, ils auraient pu<br />

étouffer de honte.<br />

En 1890, « L’affaire Luders » allait<br />

être une nouvelle et ignominieuse<br />

méchanceté de l’Occident ligué contre<br />

la geste du 18 novembre 1803.<br />

La justice haïtienne avait réglé selon<br />

la loi une grave impertinence contre<br />

des policiers haïtiens par un sujet allemand<br />

du nom de Luders, directeur<br />

des écuries centrales de Port-au-Prince<br />

qui était venu réclamer la libération de<br />

son cocher. Appréhendé lui aussi pour<br />

délit de rébellion, il fut toutefois libéré<br />

et quitta le pays.<br />

Mais parce que ni le juge ni les<br />

policiers n’avaient été « sanctionnés »,<br />

la Légation allemande, impertinemment,<br />

fit au gouvernement haïtien plusieurs<br />

exigences dont le retour de Luders,<br />

une rançon de vingt mille dollars et<br />

vingt et un coups de canon pour saluer<br />

le drapeau allemand, ce dans un délai<br />

de quatre heures. Le gouvernement<br />

de Tirésias Simon Sam alarmé par la<br />

menace d’un éventuel bombardement<br />

des grandes villes côtières capitula. Les<br />

navires de guerre allemands partis, les<br />

Haïtiens découvrirent avec horreur et<br />

stupeur, le lendemain, l’ignominieuse,<br />

l’horrible méchanceté : notre drapeau<br />

piétiné, souillé par des matières fécales.<br />

Mai 1902. Un bras de fer politique<br />

s’engage entre Anténor Firmin et<br />

Nord Alexis qui tous deux briguent la<br />

présidence à la chute de Tirésias Simon<br />

Sam. L’intrigant pakapala Boisrond<br />

Canal, président du gouvernement<br />

provisoire, favorable à Alexis, permet<br />

à ce dernier de prendre possession<br />

d’une grosse cargaison d’armes alors<br />

que celle de Firmin est saisie. L’amiral<br />

Killick, du camp firministe et commandant<br />

de l’aviso la Crête à Pierrot réquisitionne<br />

alors un navire allemand, le<br />

Markomania, porteur d’une cargaison<br />

de munitions destinées à Nord Alexis.<br />

Ploplop, Canal requiert des Allemands<br />

l’intervention d’un navire de<br />

guerre, le Panther, pour faire échec à<br />

Killick et à Firmin. Les États-Unis approuvent<br />

la démarche de cette canaille<br />

de Canal. Un affrontement entre les<br />

deux vaisseaux était inévitable. Refusant<br />

de se rendre éventuellement<br />

aux Allemands, Killick se saborde en<br />

faisant sauter son navire avec lui. La<br />

méchanceté de Canal allait ainsi faciliter<br />

la présidence à un Tonton Nò,<br />

patriote certes, mais obscurantiste, au<br />

détriment de Firmin, homme d’État,<br />

intellectuel, brillant sociologue, homme<br />

de progrès, appartenant au camp des<br />

« plus capables » à diriger le pays.<br />

Juillet 1915. Tumultes militaires<br />

et populacières, assassinats d’opposants<br />

emprisonnés, menace d’interférence<br />

allemande lorgnant le Môle<br />

Saint-Nicolas et nécessité, du point de<br />

vue du voisin du Nord, de passer la<br />

camisole à un peuple trop turbulent et<br />

bruyant vont porter les États-Unis à<br />

nous imposer une très lourde méchanceté<br />

: l’occupation du pays, synonyme<br />

de négation absolue de notre souveraineté.<br />

Inutile d’épiloguer sur les retombées<br />

funestes de cette occupation. Elles<br />

furent multiples, douloureuses, inhumaines<br />

: « les cinq mille Cacos / en vain<br />

donnèrent leur sang/ par toutes leurs<br />

blessures /Et tout fut à recommencer<br />

/ selon le rythme de leur vie / selon<br />

leurs lois, leurs préjugés », selon leur<br />

violence d’occupants. L’humiliation et<br />

le cauchemar prirent fin avec le départ<br />

des Blancs qui laissèrent derrière eux<br />

une méchante Gendarmerie d’Haïti<br />

préposée essentiellement à veiller aux<br />

intérêts de l’impérialisme et à museler<br />

toute velléité revendicatrice de la population.<br />

Vingt-trois ans plus tard, en<br />

1957, la méchanceté continuait son<br />

chemin. Les hommes vêtus de jaune<br />

laissés en place par l’occupant devaient<br />

préférer pour président le « petit médecin<br />

de campagne » François Duvalier,<br />

sournois comme lui seul, au politiquement<br />

turbulent Daniel Fignolé et<br />

au grand naïf Louis Déjoie qui, la veille<br />

encore des élections, ânonnait : « Votre<br />

seule arme est votre bulletin de vote ».<br />

Une recommandation en principe correcte,<br />

démocratique, mais qui était<br />

en fait une ânonnerie dont le général<br />

‘‘Thomson’’Kébreau et les nombreux<br />

militaires pro-Duvalier devaient se moquer<br />

éperdument. On n’eut point de<br />

bouche pour parler, pour décrire cette<br />

paix des cimetières que furent les 29<br />

ans de la satrapie duvaliériste.<br />

De turbulence en turbulence,<br />

après le 7 février 1986, de coup d’État<br />

en coup d’État, de saltimbanqueries<br />

concoctées en Floride pour trouver un<br />

Premier ministre « indépendant » en<br />

grennnanboundaterie, pour renverser<br />

un président légitime, on en vint à<br />

un mode étrange de méchanceté sous<br />

forme de tètkalétude. Une sorcière<br />

états-unienne rompue aux chanpwelleries<br />

washingtoniennes s’amena<br />

une nuit, ivre de méchanceté. D’un<br />

rictus glauque et strident, elle ordonna<br />

qu’on écartât du scrutin une candidate<br />

aux tendances nationalistes, aux<br />

bonnes moeurs (devan, devan nèt par<br />

ailleurs) au profit d’un voyou spécialiste<br />

des « mots sales » et dont le niveau<br />

intellectuel se reconnaissait à ses fesseries<br />

et gwouyaderies carnavalesques.<br />

La dernière méchanceté en<br />

date a pour visage et pour nom un<br />

certain Jovenel Moïse, un paysan mal<br />

dégrossi qui est pourtant arrivé à être<br />

le chouchou ou, mieux, le toutou de<br />

la bourgeoisie. Nageant dans le mensonge<br />

et la corruption, il a réussi le<br />

tour de force de la plus grande lâcheté<br />

doublée de méchanceté qu’un président<br />

en exercice ait jamais commise :<br />

mordre la main d’un ami, la main de<br />

l’ami vénézuélien qui nous avait fait<br />

des conditions exceptionnelles, quant à<br />

l’acquisition de son pétrole.<br />

La morsure s’accompagna –<br />

lâcheté suprême – d’un inattendu coup<br />

de poignard dans le dos. Le représentant<br />

du gouvernement corrompu de<br />

Jovenel Moïse vota pour chasser le<br />

Venezuela de L’OEA. L’Histoire n’acquittera<br />

jamais Jovenel Moïse, lui que<br />

le peuple d’Haïti a déjà condamné à<br />

être jugé pour crime de haute trahison<br />

du peuple frère vénézuélien. Au pays,<br />

la faim, la misère atroce, l’absence de<br />

repères moraux, l’insécurité, le kidnapping<br />

n’ont jamais été aussi présents,<br />

troublants et menaçants. Personne ne<br />

sait qui gouverne le pays, encore moins<br />

comment il est gouverné. Jamais la pagaille<br />

n’a été aussi envahissante et le<br />

désespoir des citoyens aussi profond.<br />

Le « petit médecin de campagne » François Duvalier, ‘’élu’’ président<br />

d’Haïti, recevant des mains du général Antonio ‘’Thomson’’ Kébreau,<br />

sinistre créature d l’occupant yankee, l’écharpe présidentielle.<br />

Jusques à quand devrons-nous<br />

subir cette cascade de méchancetés<br />

dévalant les collines de l’histoire du<br />

pays ? Baryè ladwann te di pi mal,<br />

poutan l pete. Attention chasseur Jovenel<br />

! Attention chasseur impérialiste<br />

! Vous avez la part encore belle,<br />

mais le jour va et le jour vient. Il n’y<br />

a pas de lait qui monte et qui ne descend<br />

pas. Au tribunal populaire, nous<br />

vous donnons rendez-vous : fò n wè<br />

kanmèm…<br />

Et telefòn ne lâchez pas. Á la revoyure.<br />

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9 mars <strong>2020</strong><br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

5


Apèl pou jounen entènasyonal aksyon<br />

kont sanksyon ak lagè ekonomik yo, soti<br />

13 pou rive 15 mas <strong>2020</strong><br />

Kilti lakay nan zèv Manno<br />

Chalmay<br />

Sanksyon yo touye!<br />

Sanksyon yo se lagè!<br />

Sanksyon yo dwe fini kounye a!<br />

Sanksyon Etazini ak peyi restavèk<br />

li yo enpoze kont peyi k ap reziste<br />

ajanda l yo, se yon zamdegè ekonomik<br />

ki lakòz yon mankman kwonik<br />

nan pwodui premyè nesesite debaz<br />

yo, anpil boulvèsman ekonomik, yon<br />

enflasyon monetè kawotik, grangou<br />

pwograme, maladi ak povrete. Nan<br />

tout peyi, se sa ki pi pòv yo ak pi fèb<br />

yo tankou - ti bebe, timoun, moun<br />

ki gen maladi kwonik yo ak granmoun<br />

aje yo – se yo ki premye viktim<br />

sanksyon yo.<br />

Sanksyon Etazini enpoze yo<br />

vyole lwa entènasyonal yo, yo se yon<br />

zouti pou fòse chanjman rejim. Se yon<br />

tyè nan limanite sanksyon yo afekte<br />

sètadi 39 peyi. Enpoze sanksyon, se<br />

yon krim kont limanite: sanksyon yo<br />

sèvi pou fè entèvansyon militè, ranvèse<br />

gouvènman ak mouvman popilè<br />

yo. Sanksyon yo pote gwo èd ekonomik<br />

ak militè pou fòs reyaksyonè yo k<br />

ap sipòte enperyalis meriken an.<br />

Dominasyon ekonomik Etazini<br />

an ak plis pase 800 baz militè yo<br />

genyen atravè mond lan egzije pou<br />

tout lòt peyi yo patisipe nan aksyon<br />

etrangleman ekonomik lan. Yo dwe<br />

fini ak tout relasyon komèsyal nòmal,<br />

otreman yo riske wè zam Wall Street<br />

pwente sou yo. Se Bank yo ak enstitisyon<br />

finansye yo ki responsab devastasyon<br />

kominote nou yo Ozetazini ak<br />

lakay nou, se yo menm ankò k ap piye<br />

peyi etranje yo.<br />

Anpil òganizasyon ap goumen<br />

lontan kont sanksyon ak lagè ekonomik<br />

lan. Kounye a se yon okazyon<br />

pou nou konbine fòs nou ansanm pou<br />

n kapab ogmante konsyans pèp la sou<br />

pwoblèm kritik sa a.<br />

Gwo kanpay sa a ap gen ladann<br />

l, pwotestasyon ak manifestasyon,<br />

espresyon, petisyon ak tout lòt fòm<br />

aksyon edikatif.<br />

Kòm premye etap pou kanpay sa<br />

a, n ap ankouraje òganizasyon mobilizasyon<br />

ak efò edikatif pou kèk jounen<br />

Entènasyonal Aksyon kont sanksyon<br />

meriken ak lagè ekonomik lan enpoze<br />

nan dat 13-15 Mas <strong>2020</strong><br />

Gang<br />

Gang sou gang<br />

Gang pou gang<br />

Gang kont gang<br />

Sistèm tout gang<br />

Gang vye mafya<br />

Gang bon avadra<br />

Gang trafik fatra<br />

Gang ekip delala<br />

Gang jèm sida<br />

Gang tyoul kolera<br />

Gang chikoun gounya<br />

Gang viris kowonya<br />

Gang mafya legliz<br />

Gang krèy pikliz<br />

Gang pepinyè kriz<br />

Gang maton nan friz<br />

Gang mafya ja vèt<br />

Gang toufe n ak dèt<br />

Gang tèk foli vedèt<br />

Gang tout vye friz<br />

Gang tout mòpyon<br />

Gang tout madichon<br />

Gang rèy pèsekisyon<br />

Gang devenn giyon<br />

Gang pepinyè mizè<br />

Gang makòn doulè<br />

Gang koulè lanfè<br />

Gang nanm Lisifè<br />

J. Fatal Pya<br />

Ansyen Premye<br />

minis Jean Michel<br />

Lapin jwenn yon<br />

lòt djob<br />

VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES<br />

Manno Chalmay nan restoran Tap-Tap nan Miyami an 2017.<br />

Lunine Piere-Jérôme, Ed.D.<br />

Kilti : Yon konsèp inivèsèl<br />

Pou nou pale de kilti lakay nan zèv<br />

Manno Chalmay se antann nou dabò<br />

sou konsèp kilti a, kisa li reprezante an<br />

jeneral, paske konsèp la pou kont pa li<br />

charye yon bann lòt konsèp e gen plizyè<br />

definisyon selon fòmasyon moun,<br />

konpreyansyon yo, orijin yo, oryantasyon<br />

pwofesyonèl yo, elatriye. Kidonk,<br />

kilti se yon tèm ki ka gen kontwovèsi<br />

ladan l, se sa ki fè li ka difisil pou defini.<br />

Gen plis pase 60 lane konsa, te gen kèk<br />

antwopològ Ameriken ki te manyen<br />

konsèp ak definisyon kilti e yo te<br />

jwenn apepre 164 definisyon (Kroeber<br />

Jean Michel Lapin k ap kriye<br />

Aprè li te fin kriye bay Jovenel Moise,<br />

komkwa apre 32 lane osèvis Leta<br />

pou l ale konsa, prezidan an te blije<br />

nonmen Lapin konseye espesyal anchaj<br />

relasyon ant Laprezidans ak Biwo<br />

Premye Minis la. Yon fason pou seche<br />

dlo lan je li.<br />

& Kluckhohn, 1952). Nan diksyonè<br />

Myriam Webster1 nou jwenn yon<br />

definisyon pou kilte ki se « Kwayans,<br />

abitid, relijyon, pratik chak jou yon pèp<br />

». Men, yo ajoute tou, «kilti se tandans<br />

konesans moun genyen, kwayans,<br />

konpòtman ki baze sou kapasite aprantisay<br />

ak transmisyon konesans bay lòt<br />

jenerasyon » (tradiksyon otè a).<br />

Malgre gen yon dividal definisyon<br />

pou tèm kilti a, youn nan definisyon<br />

ki plis enterese m se definisyon<br />

Sonia Nieto, yon edikatè ki fè konnen<br />

kilti se : « Valè, tradisyon, relasyon<br />

sosyal ak politik ki pa kanpe anplas,<br />

ak jan nou konprann lemond, se yon<br />

gwoup moun ki marande ansanm akòz<br />

yon bann faktè tankou istwa yo, kote<br />

yo plase jewografikman, lang yo, klas<br />

sosyal nou, relijyon nou ak kijan sila<br />

yo ki marande ansanm yo pataje bagay<br />

sa yo » (Nieto, 2002). Kifè, jan m konprann<br />

kilti a, se pa yon lamàn ki sot<br />

anlè tonbe anba pou kont kò li kont pa<br />

li, se pito pa filyè lang nan, rityèl yo,<br />

lodyans yo, istwa/kont yo, pwovèb yo,<br />

mit yo, lejann yo, chante yo, elatriye ; li<br />

fè wout li, ankre nan nou, e nou pase li<br />

bay soti an yon jenerasyon ale nan yon<br />

lòt. E travay pasasyon sa a kòmanse<br />

fèt depi nan tete, lè nou ti kat kat, nan<br />

laj sosyalizasyon nou. Nan kontèks sa<br />

a, Manno Chalmay se te yon pèsonaj<br />

kiltirèl ki t ap viv nan yon kontèks istorik,<br />

sosyal, politik, ekonomik byen<br />

espesifik. Li te gen yon bann pratik<br />

kiltirèl ki te parèt klè kou dlo kokoye a<br />

travè diskou l sitou sou fòm mizik malgre<br />

idantite li, moun li te reprezante a,<br />

te gen plizyè tèt.<br />

Rapò mwen ak Manno Chalmay ?<br />

Malgre nan fen ane 70 yo, mizik Manno<br />

Chalmay te kòmanse pran lari pou<br />

vin pran plas li anndan kilti a, donk<br />

nan patrimwàn kiltirèl la—chante<br />

grann nan sitou—men akòz kalite<br />

chante Manno t ap chante yo, li te difisil<br />

suite à la page(15)<br />

Tonm Malè<br />

kite nou !<br />

Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre<br />

Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel<br />

de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les<br />

frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »<br />

du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au<br />

no 1-450-933-5451 ou 718-421-0162<br />

Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules<br />

émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de<br />

significatifs documents authentiques.<br />

Bonne Lecture<br />

Tonm Malè<br />

Se nan mitan lannwit nan Samdi 7<br />

pou ouvè sou dimanch 8 mas, komedyen<br />

Eric Laguerre alyas Tonm Malè,<br />

yo konn rele l tou (Manmi Pwela), aprè<br />

yon malèz vè onzè diswa, yo te kouri<br />

ak li nan lopital Espwa ki chita nan Delma75,<br />

malerezman vè minwi konsa li<br />

pati pou peyi san chapo.<br />

6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 33 • Du 19 au 25 Février <strong>2020</strong>


Perspectives<br />

En Haïti, les violences sont le « prolongement de troubles politiques<br />

qui remontent à 2018 »<br />

Par Aude Lasjaunias<br />

Des policiers se sont soulevés à Portau-Prince<br />

dimanche, alors que les<br />

forces de l’ordre sont l’un des piliers<br />

du processus pour la stabilisation du<br />

pays, en crise depuis deux ans.<br />

Les médias locaux, repris par Courrier<br />

international, ont parlé d’un « climat<br />

de guerre civile ». Haïti a été le théâtre<br />

de violences, dimanche 23 février,<br />

quand plusieurs policiers manifestant<br />

pour demander de meilleures conditions<br />

de travail ont attaqué le quartier<br />

général de l’armée, dans le centre de<br />

Port-au-Prince. Bilan : deux morts et<br />

une dizaine de blessés. Un peu plus<br />

tard, plusieurs personnes se réclamant<br />

du mouvement des forces de l’ordre ont<br />

également tenté d’incendier les locaux<br />

de Radio Télévision Caraïbes, qui a été<br />

contrainte de suspendre ses émissions.<br />

Pour la deuxième année consécutive,<br />

le gouvernement a annulé le carnaval<br />

qui devait se tenir de dimanche à<br />

mardi dans la capitale, un rendez-vous<br />

incontournable de la vie culturelle haïtienne<br />

et une manne économique non<br />

négligeable dans un pays à la pauvreté<br />

endémique. Une décision prise pour<br />

éviter « le bain de sang programmé »,<br />

selon les termes de l’exécutif.<br />

Lundi, Port-au-Prince avait des<br />

airs de ville fantôme – axes routiers bloqués,<br />

rues désertes, activité commerciale<br />

au point mort… –, des policiers<br />

protestataires ayant érigé des barricades<br />

de fortune sur les principales artères de<br />

la capitale, coupée des autres villes du<br />

pays. Pour le ministère de la justice,<br />

la contestation ressemble « de plus en<br />

plus » à une « tentative de coup d’Etat »<br />

contre le président Jovenel Moïse. « On<br />

est face à une situation dans laquelle<br />

il est compliqué de qualifier les événements<br />

», tempère toutefois Eric Sauray,<br />

avocat, politologue et auteur de Haïti,<br />

une démocratie en perdition (Dauphin<br />

noir éd., 2006).<br />

« Il ne s’agit pas d’une rébellion<br />

de la police dans son ensemble mais du<br />

soulèvement d’un groupe de policiers,<br />

tout comme l’on ne peut pas parler<br />

d’affrontements directs avec l’armée. Si<br />

tel était le cas, le bilan aurait été plus<br />

lourd. »<br />

Mais les événements de ce weekend<br />

sont importants, analyse-t-il. Les<br />

policiers sont l’un des piliers du processus<br />

de stabilisation du pays. Et ces<br />

violences s’inscrivent surtout dans le<br />

contexte d’une crise qui paralyse Haïti<br />

depuis plusieurs années et que le gouvernement<br />

n’a pas réussi à endiguer.<br />

« C’est le prolongement de troubles<br />

politiques qui remontent à 2018. Les<br />

revendications portées par les policiers<br />

rejoignent les revendications de justice<br />

sociale portées par la population haïtienne<br />

», fait valoir M. Sauray.<br />

Aux origines de la crise : pauvreté<br />

extrême et corruption<br />

Le président Jovenel Moïse, entrepreneur<br />

inconnu du public avant 2015,<br />

est décrié depuis son arrivée au pouvoir<br />

en février 2017 par les opposants les<br />

plus radicaux, qui n’ont jamais reconnu<br />

sa victoire entachée de soupçons de<br />

fraude.<br />

En juillet 2018, son gouvernement,<br />

dirigé par un de ses amis sans<br />

expérience des affaires publiques, augmente<br />

brutalement les tarifs des carburants<br />

: la mesure s’accompagne de<br />

plusieurs jours d’émeutes. En 2019,<br />

l’augmentation continue de l’inflation,<br />

dont l’impact le plus fort concerne les<br />

produits alimentaires et les boissons<br />

non alcoolisées, selon les données de<br />

l’Institut haïtien de statistique et d’informatique,<br />

attise le mécontentement.<br />

Comme le souligne la Banque<br />

mondiale, Haïti est l’un des pays les<br />

plus pauvres au monde. En 2018,<br />

son indice de développement humain<br />

le classait 168e sur 189 pays. « Plus<br />

de 6 millions d’Haïtiens vivent en dessous<br />

du seuil de pauvreté avec moins<br />

de 2,41 dollars (2,21 euros) par jour,<br />

et plus de 2,5 millions sont tombés en<br />

dessous du seuil de pauvreté extrême,<br />

ayant moins de 1,23 dollar par jour<br />

(1,13 euro) », ajoute l’organisation.<br />

A tout cela s’ajoute la corruption<br />

généralisée des hautes sphères gouvernementales,<br />

régulièrement dénoncée.<br />

On peut le voir notamment dans cette<br />

vidéo, revenant sur les manifestations<br />

de février 2019.<br />

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Des policiers dénoncent leurs conditions de travail à Port-au-Prince,<br />

Haïti, le 24 février.<br />

L’affaire PetroCaribe, l’étincelle qui<br />

a embrasé la colère populaire<br />

La frustration populaire a été exacerbée<br />

par les révélations sur la gestion calamiteuse<br />

et les possibles détournements<br />

des fonds prêtés entre 2008 et 2018<br />

par le Venezuela à Haïti pour financer<br />

son développement. Ce programme,<br />

baptisé PetroCaribe sous l’égide de<br />

l’ancien président vénézuélien Hugo<br />

Chavez, permettait notamment à Portau-Prince<br />

d’acheter des produits pétroliers<br />

à prix réduits.<br />

Dès août 2018, fleurit sur Internet<br />

le mot-dièse #PetrocaribeChallenge<br />

pour demander à la classe politique de<br />

rendre des comptes sur l’utilisation des<br />

fonds versés par Caracas. « Kot kòb<br />

petwo karibe a ??? » (« où se trouve<br />

l’argent de PetroCaribe ? »)<br />

Tout bascule avec la publication,<br />

fin janvier 2019, du premier volet<br />

d’un rapport de la Cour supérieure<br />

des comptes, épinglant au moins une<br />

quinzaine d’anciens ministres et hauts<br />

fonctionnaires. De même qu’une entreprise<br />

dirigée à l’époque par Jovenel<br />

Moïse, identifié comme bénéficiaire de<br />

fonds pour un projet de construction<br />

d’une route sans signature de contrat.<br />

Dans la foulée, la mobilisation sur<br />

la Toile se traduit en manifestations<br />

de masse. Et, en août, une pénurie<br />

généralisée de carburant fait prendre<br />

un tour violent à la contestation. «<br />

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l’enquête [sur les détournements de<br />

PetroCaribe], le dossier judiciaire semble<br />

à l’arrêt », insiste Eric Sauray. Et<br />

les personnes mises en cause sont encore<br />

au pouvoir. « Ce qui est certain<br />

c’est que les institutions en Haïti sont<br />

affaiblies : l’exécutif est contesté, les<br />

instances régulatrices corrompues et<br />

le pouvoir judiciaire complètement enlisé.<br />

»<br />

Aggravation de la situation<br />

sécuritaire, des policiers en<br />

première ligne<br />

« Chaque période de crise en Haïti –<br />

comme ailleurs – s’accompagne d’une<br />

hausse de l’insécurité, notamment des<br />

vols crapuleux », souligne Eric Sauray.<br />

« La faiblesse de l’Etat et des institutions<br />

explique ce chaos et ce désordre.<br />

C’est particulièrement vrai pour la justice<br />

: si cette dernière est affaiblie, alors<br />

la délinquance augmente, en raison du<br />

sentiment d’impunité qui prévaut. »<br />

Au fil des mois, l’insécurité s’est<br />

donc installée dans le pays. Les gangs<br />

sont de plus en plus visibles. Deux<br />

Français venus adopter en Haïti ont<br />

été abattus par balles, fin novembre,<br />

à Port-au-Prince, lors d’un vol à main<br />

armée qui a mal tourné.<br />

suite à la page(16)<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

7


La Tribune de Catherine Charlemagne (106)<br />

Police nationale, la révolte des sans grades ! (2e partie)<br />

Yanick Joseph, une agent II<br />

devenue depuis une sorte d’Eva<br />

Peron ou Suzanne (Sanite) Belair<br />

prête à se donner en sacrifice pour<br />

la cause de ses camarades.<br />

Dans la première partie de la Tribune<br />

consacrée à la révolte des<br />

sans grades de la police nationale<br />

haïtienne au cours du mois de février<br />

<strong>2020</strong> se réclamant le droit de fonder<br />

un syndicat au sein de cette institution,<br />

nous nous étions arrêtés sur la<br />

décision spectaculaire du gouvernement<br />

de renvoyer les principaux<br />

responsables du projet tout en condamnant<br />

le comportement des manifestants.<br />

Selon le ministre de la justice<br />

Roudy Aly, le motif exact du renvoi<br />

de ces policiers contestataires, est<br />

défini comme suit « Comportement<br />

irrévérencieux, comportement séditieux,<br />

incendie de biens publics, tentative<br />

d’assassinat ».<br />

Mais, comme le Président Jovenel<br />

Moïse et le gouvernement<br />

croient savoir que les policiers sont<br />

manipulés par l’opposition, le Premier<br />

ministre a insisté pour que l’institution<br />

policière demeure « Exempte des<br />

secousses politiciennes pour rester au<br />

service de la démocratie et le gouvernement<br />

entend y veiller » a-t-il déclaré<br />

sous les yeux de tout l’Etat-major du<br />

CSPN lors d’une conférence de presse<br />

le mardi 18 février <strong>2020</strong> après la mise<br />

à pied de la policière Yanick Joseph et<br />

de ses quatre collègues. Avant, dans<br />

un communiqué émanant de la Primature,<br />

le gouvernement n’a pas oublié<br />

de charger au maximum les syndicalistes<br />

en ces termes « Ces actes<br />

barbares, illégaux, inadmissibles et<br />

indignes du policier viennent rappeler<br />

la violence aveugle des extrémistes<br />

et des terroristes qui se cachent derrière<br />

des revendications pour semer le<br />

trouble et le chaos. Ils laissent entrevoir<br />

les mains expertes des ennemis<br />

de la liberté et de la démocratie qui<br />

profitent des moindres occasions et<br />

défaillances pour s’attaquer aux institutions<br />

de la République ».<br />

Mais, en répondant par des<br />

mesures radicales en révoquant tous<br />

les principaux meneurs de la fronde<br />

syndicale, le gouvernement ne fait<br />

qu’attiser la braise revendicative de<br />

la base de la police qui n’entend rien<br />

lâcher. Le lendemain, soit 24 heures<br />

après de la proclamation de la révocation<br />

de cinq de leurs camarades,<br />

parmi lesquels leur idole, Yannick Joseph,<br />

la nouvelle mascotte de la lutte<br />

sociale en Haïti, les policiers sont<br />

montés une nouvelle fois au créneau<br />

en causant autant de dégâts sinon<br />

plus en guise de réponse au Premier<br />

ministre et au chef de l’Etat. Le mercredi<br />

19 février, Delmas, Pétion-Ville<br />

et Port-au-Prince ont été une nouvelle<br />

fois le théâtre d’une manifestation<br />

qui serait l’acte 3 de la bataille ou<br />

du bras de fer que les policiers ont entamé<br />

avec le pouvoir. Durant tout le<br />

parcours, c’est aux cris de « Viv Yannick,<br />

aba Jovenel » ou « Pa manyen<br />

la polis la wa boule » que les policiers<br />

manifestants ont exprimé leur ras-lebol<br />

tout en se montrant déterminés<br />

à aller jusqu’au bout. Armés comme<br />

d’habitude, ils n’ont pas cessé de tirer<br />

en l’air sur l’ensemble du parcours<br />

tout en faisant monter la pression en<br />

saisissant les clés des véhicules des<br />

passants, mettant le feu aux voitures<br />

immatriculés SE (Service de l’Etat)<br />

en stationnement.<br />

Arrivés au Champs de <strong>Mars</strong>, on<br />

a assisté à un concert de tirs nourris<br />

jusqu’aux abords du Palais national à<br />

proximité du Bureau National d’Ethnologie<br />

avant de se rendre au Stade<br />

Sylvio Cator à la rue Oswald Durand<br />

pour carboniser l’ensemble des Chars<br />

en stationnement ou en préparation<br />

pour le défilé du Carnaval qui était<br />

prévu pour les trois jours gras (23,<br />

24 et 25 février). Le Cabinet de Me<br />

Samuel Madistin qui a eu des déclarations<br />

un peu équivoques, en tout<br />

cas, qui ne soutient pas le projet syndical<br />

des policiers, a été attaqué et<br />

des véhicules ont été incendiés par<br />

les contestataires. Naturellement, une<br />

attaque que tout le monde déplore,<br />

jugée comme une atteinte à la liberté<br />

d’expression et incompatible avec la<br />

démocratie. Après une première Commission<br />

gouvernementale de conciliation<br />

montée dans la précipitation par<br />

le ministre de la Justice et de la Sécurité<br />

publique qui bien évidemment à<br />

fait un flop, une seconde Commission<br />

cette fois mise en place par le Directeur<br />

général de la police, Normil Rameau<br />

a pris le relai en vue de trouver<br />

un Accord avec les policiers dans le<br />

cadre de leur projet de syndicat. Une<br />

première rencontre entre les policiers<br />

révoqués et le haut commandement<br />

de la police a déjà été organisée à<br />

l’initiative de l’Office de la Protection<br />

du Citoyen (OPC) qui a joué le rôle<br />

de médiateur le jeudi 27 février <strong>2020</strong>.<br />

Cette Commission est composée<br />

du Commission divisionnaire<br />

Bernard Elie (ENP), du Commissionnaire<br />

Rigaud Harington (ANP),<br />

de l’Inspectrice générale Marie Louise<br />

Gauthier (IGPNH), du Commissionnaire<br />

divisionnaire Marie Gina<br />

Joachim (CSPN) et enfin d’un haut<br />

fonctionnaire du ministère de la Justice,<br />

Jean Vallière Bazelais. Voilà pour<br />

le fond de l’affaire. Revenons maintenant<br />

sur ce qui s’était passé le dimanche<br />

23 février <strong>2020</strong> entre les policiers<br />

contestataires et les militaires en<br />

poste au Grand quartier général des<br />

Forces Armées d’Haïti (FADH). En<br />

vérité, si l’affrontement entre les militaires<br />

qui sont en charge de la sécurité<br />

du Grand Quartier général des FADH<br />

(Forces Armées d’Haïti) situé à proximité<br />

du Palais national au Champde-<strong>Mars</strong><br />

peut surprendre, la venue<br />

des policiers contestataires, elle, n’est<br />

nullement un simple un hasard et ne<br />

peut être non plus considérée comme<br />

une surprise. Les policiers avaient annoncé<br />

la couleur deux jours auparavant<br />

après la manifestation qui s’était<br />

soldée sur un bilan plus que catastrophique<br />

pour les responsables de<br />

l’organisation du carnaval national à<br />

Port-au-Prince.<br />

Rappelons au passage que cette<br />

année le gouvernement en pleine<br />

crise sociopolitique tenait absolument<br />

à organiser un grand carnaval<br />

national dans cinq villes haïtiennes :<br />

Gonaïves, Saint-Marc, Cap-Haïtien,<br />

Les Cayes, Jacmel et bien entendu<br />

dans la capitale, Port-au-Prince du dimanche<br />

23 au mardi 25 février <strong>2020</strong><br />

inclus. Seule la ville de Jacmel a pu<br />

organiser à temps et sans problème,<br />

si l’on peut dire, son fameux et très<br />

renommé carnaval le dimanche 16<br />

février. Mais, dès le départ, les observateurs<br />

se doutaient que les festivités<br />

carnavalesques puissent être tenues<br />

dans ce contexte hors norme où une<br />

conjonction des faits sociaux et politiques<br />

pollue totalement l’atmosphère<br />

et le paysage social du pays. Bien<br />

avant le lancement des festivités, le<br />

ton avait été donné par la montée en<br />

puissance des policiers contestataires<br />

qui avaient fait parler d’eux quelques<br />

semaines auparavant.<br />

Durant tout le mois de février,<br />

il ne se passait pas un jour sans<br />

qu’il n’y ait eu un mouvement de<br />

foule contestant le Président Jovenel<br />

Moïse bien qu’il tentait de reprendre<br />

en main la situation après son bras<br />

de fer avec l’opposition qui, le moins<br />

que l’on puisse dire, s’est mise en hibernation<br />

depuis le début de l’année.<br />

C’est donc la base de la police nationale<br />

qui avait repris le flambeau de la<br />

contestation bien que les motifs, dans<br />

un premier temps, étaient diamétralement<br />

opposés à ceux des leaders<br />

politiques de l’opposition. Mais, au fil<br />

des jours et avec l’amateurisme avec<br />

lequel le Président Jovenel Moïse et<br />

son Administration ont géré le dossier,<br />

l’affaire a vite pris une toute<br />

autre ampleur. Ainsi, les policiers<br />

de base qui revendiquent la mise en<br />

place d’un syndicat de police deviennent<br />

de plus en plus radicalisés. Les<br />

manifestations qu’ils organisent entre<br />

Delmas et Port-au-Prince en passant<br />

par Pétion-Ville où siège la Direction<br />

générale de la PNH n’ont rien à envier<br />

aux manifestations violentes<br />

qu’organisaient les leaders de l’opposition<br />

l’année dernière sans parler de<br />

la présence des armes à feu qui font<br />

craindre le pire sur le parcours à chaque<br />

sortie des policiers syndiqués.<br />

Comme les autorités refusent de leur<br />

accorder le droit de créer leur syndicat,<br />

ils s’aventurent de plus en plus dans<br />

des actions violentes et désespérées<br />

avec l’idée certainement qu’ils seront<br />

entendus par le gouvernement.<br />

Mais, en guise de réponse,<br />

c’est le ciel qui leur est tombé sur la<br />

tête avec la décapitation de l’équipe<br />

dirigeante du SPNH (Syndicat de<br />

la Police Nationale d’Haïti) par la<br />

révocation des cinq leaders syndicaux<br />

dont la Coordonnatrice, Yanick<br />

Joseph, une agent II devenue depuis<br />

une sorte d’Eva Peron ou Suzanne<br />

(Sanite) Belair prête à se donner en<br />

sacrifice pour la cause de ses camarades.<br />

Après un premier saccage au<br />

Champ-de-<strong>Mars</strong> en incendiant tous<br />

les stands et le sabotage des chars<br />

allégoriques au Stade Sylvio Cator<br />

la semaine précédente, les contestataires<br />

avaient annoncé qu’ils allaient<br />

revenir sur le Champ-de-<strong>Mars</strong><br />

le dimanche 23 afin d’empêcher toute<br />

défilée carnavalesque. Mais, le pouvoir<br />

n’avait pas fait grand cas de ces<br />

annonces et n’avait pas non plus pris<br />

au sérieux ces menaces qui pèsent sur<br />

l’organisation du carnaval et donc a<br />

maintenu la fête alors même que la<br />

grande place du Champ-de-<strong>Mars</strong> ressemblait<br />

la veille même à un champ<br />

de ruine.<br />

Les policiers de Port-au-Prince<br />

étaient soutenus par leurs collègues<br />

des plusieurs départements du pays,<br />

entre autres, ceux de Hinche dans le<br />

département du Centre où plusieurs<br />

avaient manifesté contre les décisions<br />

de l’IGPNH (Inspection Générale de<br />

la Police Nationale d’Haïti et le CSPN<br />

(Conseil Supérieur de la Police Nationale)<br />

contre le groupe de la policière<br />

Yannick Joseph la Coordonnatrice du<br />

SPNH (Syndicat de la Police Nationale).<br />

Bien sûr, il y a aussi les policiers<br />

du Cap-Haïtien qui, au lendemain<br />

d’une visite remarquée du Président<br />

de la République venu rencontrer les<br />

policiers de la deuxième ville du pays<br />

et leur promettre monts et merveilles,<br />

ont incendié dans la nuit du samedi<br />

à dimanche la quasi-totalité des<br />

chars allégoriques qui devraient<br />

prendre part au carnaval national du<br />

Cap-Haïtien. En plus de ces incendies,<br />

des manifestations se sont déroulées<br />

toute la journée du samedi avec<br />

une opération mise en place par une<br />

partie de la population qui consistait<br />

à retrouver coûte que coûte le char<br />

qui devait embarquer le groupe Sweet<br />

Micky de Michel Martelly ; pourtant,<br />

la veille celui-ci avait fait une rentrée<br />

triomphale dans la Cité christophienne.<br />

Tandis que dans la capitale, la<br />

tension ne cessait de monter d’heure<br />

en heure ; des barricades étaient<br />

érigées un peu partout dans la ville,<br />

avec des annonces chargées de menaces<br />

rendant le sort du carnaval national<br />

incertain. Après les premiers<br />

dégâts et sabotages enregistrés au<br />

Cap-Haïtien le samedi 22 février, une<br />

première décision a été prise par le<br />

Comité de l’organisation du carnaval<br />

dans le Nord. Les responsables<br />

annoncent l’annulation purement et<br />

simplement du carnaval du Cap-Haïtien<br />

devant ce climat de tension et<br />

d’insécurité. C’était une première victoire<br />

pour les policiers contestataires<br />

et de l’opposition du département qui<br />

s’étaient fermement opposés à tout<br />

mouvement de réjouissance dans<br />

cette période de disette où la population<br />

crève de faim. Alors que le<br />

gouvernement dépense des millions<br />

de gourdes pour la sécurité de l’ancien<br />

Président Michel Martelly dans<br />

la ville en vue de sa participation en<br />

tant que musicien, plus des dépenses<br />

colossales pour les festivités ellesmêmes.<br />

En apprenant la nouvelle,<br />

l’opposition et les policiers de base<br />

en conflit avec le pouvoir à Port-au-<br />

Prince reprennent l’espoir et redoublent<br />

d’effort dans la contestation. Ils<br />

croient qu’ils peuvent faire changer<br />

d’avis les autorités et le Comité d’organisation<br />

du carnaval à Port-au-<br />

Prince ce d’autant plus que rien n’indique<br />

vraiment qu’il pourrait avoir un<br />

défilé de chars allégoriques dans ces<br />

conditions de psychose généralisée<br />

où tout le monde guette le moindre<br />

signe du gouvernement et chaque<br />

passage d’un policier dans une rue.<br />

Le climat est tendu. La peur règne.<br />

Entre-temps, des rafales d’armes automatiques<br />

se font entendre un peu<br />

partout dans la ville, accompagnées<br />

de quelques barricades et de pneus<br />

enflammés sur les principaux axes de<br />

sortie de la capitale. Et survint le dimanche<br />

23. Très tôt dans la matinée,<br />

le rassemblement des policiers contestataires<br />

avait commencé à prendre<br />

corps au carrefour de l’aéroport,<br />

Route de Delmas. Très vite, une foule<br />

immense composée de policiers armés<br />

et en uniforme, des hommes encagoulés<br />

armés, des motards, et des<br />

milliers de manifestants de toute sorte<br />

prend la direction du haut Delmas.<br />

Tout le long du parcours, des<br />

tirs nourris ressentissent, les manifestants<br />

encagoulés saisissent les<br />

clés des véhicules, tirent en l’air<br />

pour impressionner les propriétaires,<br />

fraternisent avec les autres policiers<br />

non manifestants qui restent impassibles<br />

devant les actes de leurs<br />

confrères soutenus par des civils opposants<br />

au gouvernement et finissent<br />

par débouler sur le Champ-de-<strong>Mars</strong><br />

le point de rendez-vous où on allait<br />

enregistrer le fait du jour. Dès que la<br />

manifestation touche l’air du Champde-<strong>Mars</strong><br />

l’atmosphère a changé. Les<br />

crépitements des armes automatiques<br />

rendaient sourds les manifestants. Ça<br />

Le dimanche 23 février, 1er jour gras. Altercations entre des policiers et<br />

des militaires au Champ de mars<br />

déborde dans tous les sens, les policiers<br />

manifestants deviennent nerveux<br />

et décident d’aller démonter l’unique<br />

stand encore débout dans l’air du<br />

Champ-de-<strong>Mars</strong> vu qu’il avait été<br />

érigé près de la Tour 2004 et à l’intérieur<br />

de la cour du Grand quartier<br />

général de l’armée située à un jet de<br />

pierre du Palais présidentiel. Les militaires<br />

pour qui c’est le vrai baptême<br />

de feu ont riposté quand les policiers,<br />

pour certains encagoulés, décident de<br />

prendre d’assaut les grilles du bâtiment<br />

militaire.<br />

Finalement, s’engage une<br />

bataille armée avec de vraies scènes<br />

de guérillas urbaines entre des militaires<br />

en faction et des policiers assaillants<br />

pour la prise du stand du<br />

Ministère de la Défense. (A suivre)<br />

Director: Florence Comeau<br />

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8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Continue the Fight Against Jovenel Moïse<br />

and the New De Facto Government<br />

After Police<br />

Demonstrations, <strong>Haiti</strong>'s<br />

Opposition Announces the<br />

Resumption of Protests<br />

Leaders and militants of the Konbit Oganizasyon Politik, Sendikal ak Popilè yo at a demonstration in early<br />

January <strong>2020</strong>.<br />

by Konbit Oganizasyon Politik, Sendikal ak<br />

Popilè yo<br />

Issued on Mar. 8, <strong>2020</strong>, this is a<br />

statement by a committee which<br />

reflects a broad cross-section of<br />

<strong>Haiti</strong>’s progressive anti-imperialist<br />

popular movement.<br />

The Work Brigade of Political,<br />

Union, and Popular Organizations<br />

(Konbit Oganizasyon Politik,<br />

Sendikal ak Popilè yo) deeply<br />

bows to salute the courage of the<br />

conscientious people, organizations,<br />

and militants who continue<br />

to fight in order to free the nation<br />

from the claws of the local and international<br />

mafia and predators.<br />

Despite the cry for help of the<br />

masses across the nation, Konbit<br />

notes that:<br />

• State insecurity along with<br />

official kidnapping are why the<br />

population is living in fear. People<br />

are afraid to circulate in the<br />

streets because they don’t want<br />

to be victim of bullets or kidnapping.<br />

Students, teachers, workers,<br />

peasants, small merchants – nobody<br />

has been spared from this<br />

programmed insecurity.<br />

• The PHTK [the ruling <strong>Haiti</strong>an<br />

Bald Headed Party] and its<br />

allies have turned the country<br />

into a way-station for guns and<br />

drugs and established gangs in<br />

the four corners of <strong>Haiti</strong> to maintain<br />

or try to retake power in the<br />

next elections, while they give the<br />

international mafia all kinds of<br />

guarantees to plunder the nation’s<br />

resources with the help of their<br />

armed gangs.<br />

• More than four million people<br />

are living in food insecurity.<br />

The poor cannot get food despite<br />

the false promises the government<br />

gives them.<br />

• The <strong>Haiti</strong>an gourde continues<br />

to fall in value against the<br />

U.S. dollar without stop. Today,<br />

we need almost 100 gourdes for a<br />

single dollar.<br />

• The price of basic necessity<br />

goods and services continues to<br />

rise, up to four to five times more<br />

expensive than they were just<br />

shortly ago.<br />

• The price of a barrel of oil<br />

continues to drop on the international<br />

market while gas prices in<br />

<strong>Haiti</strong> have not budged.<br />

• Workers salaries are not<br />

worth anything faced with the<br />

high cost of living. Both state and<br />

private workers are struggling to<br />

survive.<br />

• State institutions are practically<br />

inoperative.<br />

• Corruption continues to<br />

riddle the state.<br />

• Authorities have not done<br />

anything to prepare for the Coronavirus<br />

pandemic which is spreading<br />

across the planet. The Ministry<br />

of Public Health says that we<br />

have 200 beds available but refuses<br />

to say where they are. Are<br />

they in the 25 stadiums of [former<br />

Prime Minister Laurent] Lamothe<br />

[which were claimed to have been<br />

built but later proved to not exist]<br />

or in the National Palace?<br />

• The nation is heading toward<br />

a huge explosion while authorities<br />

continue to try to bluff<br />

the population.<br />

It is in this difficult context<br />

that Jovenel Moïse with the support<br />

of the Core Group [the ambassadors<br />

of Washington and its<br />

allies] has put in place a new de<br />

facto government with the same<br />

local thieves to continue plundering<br />

state coffers and to try to<br />

organize rigged elections. For us<br />

in Konbit, these moves have been<br />

carried out in the framework of a<br />

well-calculated project to turn the<br />

nation upside down.<br />

We can remember in<br />

2006 in Iraq, the U.S. government<br />

and its allies assassinated Saddam<br />

Hussein and put the country upside<br />

down so it could take control<br />

of its resources. In October 20<strong>11</strong>,<br />

the U.S., France, and their allies<br />

assassinated Muammar al-Gaddafi.<br />

Despite the presence of the UN<br />

mission in Libya (MANUL), they<br />

created chaos in that country.<br />

It is important for us to<br />

know that the disaster capitalists<br />

with their criminal economy have<br />

no problem to ally with the local<br />

mafia here to impose their political<br />

and economic project. This is how<br />

we must understand the U.S. administration’s<br />

support for the mafioso<br />

team of Jovenel Moïse and<br />

the new de facto government they<br />

have just set up. But in Konbit,<br />

we are clear: Jovenel Moïse and<br />

the de facto government of corrupt<br />

politicians cannot resolve the<br />

crisis which is tearing the nation<br />

asunder. For that reason, Konbit<br />

demands:<br />

1) For political actors and the<br />

population in general to continue<br />

to hold high the torch of mobilization<br />

against the PHTK’s mafia<br />

power. Political leaders must stop<br />

trying to find help in embassies<br />

and instead work to strengthen<br />

the mobilization.<br />

2) For the police to continue<br />

to struggle until they win their<br />

demands.<br />

3) For the opposition to install<br />

without losing any time a National<br />

Transition Authority (ONT)<br />

which would have the responsibility<br />

to install a new president and<br />

new government once Jovenel<br />

Moïse leaves power.<br />

4) For the state to take measures<br />

to protect the population<br />

against the Coronavirus pandemic.<br />

5) For the state to immediately<br />

lower the price of gas and<br />

public transport.<br />

6) For progressive organizations<br />

to unite around the country<br />

to organize a large national popular<br />

force which would play an<br />

important role in orienting the<br />

<strong>Haiti</strong>an people’s struggle which<br />

must lead to changing the exploitative<br />

system where a tiny group<br />

of bourgeois with corrupt politicians<br />

control most of the nation’s<br />

wealth.<br />

Long live the <strong>Haiti</strong>an people’s<br />

struggle!<br />

Organized people never lose<br />

the battle!<br />

For Konbit:<br />

Josué MERILIEN<br />

Guy NUMA<br />

Patrick JOSEPH<br />

Yvens FAUSTIN<br />

Jean Paul BASTIEN<br />

André Michel of the Democratic and Popular Sector opposition front:<br />

“<strong>2020</strong> will be a year of total and steadfast struggle.”<br />

by Prensa Latina<br />

The Democratic and Popular Sector, a<br />

leading opposition front, announced<br />

on Tue., Mar. 10 that demonstrations<br />

demanding the resignation of President<br />

Jovenel Moïse would resume, although<br />

it did not set a precise date.<br />

André Michel, the group’s spokesperson,<br />

said that <strong>Haiti</strong>’s socio-political<br />

and economic crisis has worsened<br />

with the government’s new “unilateral”<br />

structure, which has the support of the<br />

“international community.” He was referring<br />

to the fact that, on Jan. 13, Moïse<br />

dissolved the <strong>Haiti</strong>an parliament and began<br />

ruling by decree, all with the support<br />

of Washington and its allies.<br />

“The people understand today<br />

more than ever that they have the obligation<br />

to pursue the fight because<br />

Jovenel Moïse has installed a de facto<br />

government,” the lawyer and political<br />

activist told reporters.<br />

Michel asserted that the people<br />

will not accept “rigged elections” by<br />

the current administration, which aims<br />

to keep power for “public funds embezzlers.”<br />

“<strong>2020</strong> will be a year of total and<br />

steadfast struggle,” he predicted.<br />

Michel also criticized the <strong>Haiti</strong>an<br />

Army, which Moïse remobilized in November<br />

2017 after a 22 year hiatus.<br />

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President Jean-Bertrand Aristide had<br />

disbanded the force in 1995 for its persistent<br />

role in coups d’état, corruption,<br />

and human rights abuses. On Feb. 23,<br />

there was a six-hour firefight between<br />

policemen and soldiers that left at least<br />

three dead and dozens wounded.<br />

Michel said that his law office<br />

had filed a complaint against the Armed<br />

Forces of <strong>Haiti</strong> (FAdH) for “murder and<br />

criminal association,” given its close and<br />

loyal support of President Moïse and his<br />

embattled clique.<br />

The announcement of rallies-tocome<br />

takes place after the <strong>Haiti</strong>an police<br />

again took to the streets of the capital<br />

on Mon., Mar. 9 and Tue. Mar. 10 to<br />

demand wage increases, better working<br />

conditions, and the right to form a<br />

union.<br />

Monday's protest blocked the<br />

main thoroughfares of Port-au-Prince,<br />

and police agents along with protesters<br />

used tear gas to force the closure of institutions<br />

such as the National Office for<br />

Old Age Insurance (OFNAC), the Fund<br />

for Economic and Social Assistance<br />

(FAES), and the National Archives.<br />

Heavily armed individuals identifying<br />

themselves as police officers attacked<br />

a judge's vehicle and demanded<br />

the rehiring of officers dismissed from<br />

the corps for demanding a union and<br />

the release of others allegedly detained<br />

for political reasons.<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

9


Kèlkeswa moun ou ye, kèlkeswa<br />

kote ou soti, resansman <strong>2020</strong> an<br />

konsène w.<br />

Patisipasyon w nan resansman <strong>2020</strong> an enpòtan.<br />

Nenpòt sa estati ou ye, repons ou enpòtan.<br />

Patisipasyon ou ka gen yon efè sou lajan gouvènman<br />

an ka depanse pou kominote nou yo. Repons<br />

ou yo ap rete prive e an sekirite. Kidonk, chak<br />

moun dwe santi yo alèz pou konte chak moun ki<br />

nan fwaye yo.<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

<strong>11</strong>


L’Inde aux prises avec ses vieux démons<br />

Par Aurélie Leroy<br />

La frénésie de violence contre les<br />

musulmans qui a enflammé Delhi,<br />

en cette fin février, est l’un des pires<br />

épisodes que la capitale ait connus<br />

depuis des décennies. Elle est le résultat<br />

d’une accumulation de politiques<br />

provocatrices et délibérées de la part<br />

du gouvernement nationaliste hindou<br />

Modi-Shah à l’encontre de la principale<br />

minorité du pays. La mise en<br />

péril du droit des musulmans à la citoyenneté<br />

aura mis le feu à la poudre.<br />

« Chaque jour qui passe, l’Inde<br />

change », nous dit Harsh Mander<br />

– écrivain, chercheur et militant des<br />

droits humains [1]. L’image fantasmée<br />

de « la plus grande démocratie du<br />

monde » qui prévalait hier encore pour<br />

désigner le sous-continent, semble aujourd’hui<br />

incongrue, au point que l’opposition<br />

indienne accuse son premier<br />

ministre « d’avoir tué la démocratie ».<br />

Narendra Modi et son parti<br />

Bharatiya Janata (BJP) dirigent le<br />

pays, depuis les élections générales de<br />

2014, et le refondent sans complexe,<br />

sous l’impulsion d’un imaginaire musclé<br />

et « safranisé ». « Exit » les valeurs<br />

d’égalité et de diversité, héritage des<br />

luttes pour l’indépendance et fondement<br />

de la Constitution indienne. Le<br />

rouleau compresseur de haine du pouvoir<br />

de Modi menace aujourd’hui d’assimiler<br />

la nation et l’identité indienne<br />

à la seule majorité hindoue.<br />

Diabolisés, fantasmés, les musulmans<br />

sont dépeints comme des<br />

êtres violents, déloyaux, misogynes<br />

et irresponsables en matière de reproduction,<br />

perçus comme des « ennemis<br />

de l’intérieur » de connivence avec<br />

« l’ennemi extérieur » pakistanais.<br />

Discours venimeux qui soulèvent<br />

épisodiquement l’effroi, mais plus<br />

souvent la frénésie et l’adhésion des<br />

foules. La fièvre identitaire semble<br />

avoir fait mouche au regard du ralliement<br />

d’une majorité de la population<br />

à l’homme fort de l’Inde. Les clivages<br />

s’accentuent et un mur de séparation<br />

s’érige, dans les esprits et dans les<br />

corps, entre un « nous » - les garants<br />

de l’identité indienne - et « les autres<br />

» - les « infiltrés » [2] étrangers dans<br />

le pays.<br />

Des paroles aux actes, le pas<br />

a été vite franchi. La fabrique de la<br />

haine s’est poursuivie, aux yeux de<br />

tous, à travers la refonte des livres<br />

d’histoire, l’hindouisation des noms<br />

de rue et de villes afin de « nettoyer<br />

» l’espace public de tout héritage musulman.<br />

Depuis 2014, une déferlante<br />

de violences - agressions, passages à<br />

tabac, lynchages - s’est abattue sur le<br />

pays, créant un climat d’intimidation<br />

et de peur au sein de la communauté<br />

musulmane minoritaire [3]. Des campagnes<br />

à répétition (contre le « Love<br />

Jihad » [4], contre les conversions<br />

à l’islam et pour la protection de la<br />

vache) d’une cruauté et d’une brutalité<br />

sans nom, ont été menées par des<br />

groupes de jeunes « vigilantistes » hindous<br />

avec la « bénédiction » des forces<br />

de l’ordre et des autorités.<br />

Au cours des manifestations<br />

des dernières semaines, il n’a ainsi<br />

pas été rare de voir des véhicules<br />

ou des agents de police accueillis par<br />

des foules de jeunes hindous armés<br />

et déchaînés au cri de « Delhi Police<br />

Zindabad » (Longue vie à la police de<br />

Delhi). (Sagar, <strong>2020</strong>). Dans les ghettos<br />

musulmans de la ville, tous soutiennent<br />

que la police est délibérément<br />

partiale et qu’elle « les a laissé tomber<br />

», tout comme les médias, auxquels ils<br />

ne font plus confiance. « The media<br />

does not show our side of the story.<br />

We say something else but they show<br />

something else » (Idem).<br />

Les musulmans ont plus que<br />

jamais été relégués à un statut de citoyen<br />

de seconde zone. Leur exclusion<br />

s’est normalisée et a pénétré l’appareil<br />

de l’État. Un processus d’effacement<br />

s’est déployé inexorablement au sein<br />

des institutions de la République. Si<br />

leur sous-représentation était déjà<br />

marquée dans des organes étatiques<br />

comme la police, l’armée, la justice, la<br />

fonction publique ; avec l’essor du «<br />

majoritarisme » hindou, le phénomène<br />

a aussi touché les assemblées élues.<br />

Marginalisés, absents, les musulmans<br />

sont dès lors devenus les oubliés des<br />

politiques publiques et des proies faciles<br />

des officiants du système répressif<br />

de l’État. Arundhati Roy dénonçait<br />

récemment l’instauration d’« un nouveau<br />

système de castes (…) en parallèle<br />

de l’ancien système » (Le Soir,<br />

<strong>2020</strong>), dans lequel les musulmans occupaient<br />

le bas de la hiérarchie.<br />

Les musulmans ont plus que jamais été relégués à un statut de citoyen<br />

de seconde zone<br />

Les élections de 2019 ont renforcé<br />

le rôle de « gardien de la nation »<br />

confié à Narendra Modi et marqué un<br />

pas de plus dans la mise en pratique<br />

de l’idéologie de « l’hindouïté » (l’hindutva).<br />

Auréolé de son succès, il a tiré<br />

parti de son pouvoir pour consolider<br />

son contrôle, imposer son agenda et<br />

étouffer les oppositions. Avec son redouté<br />

ministre de l’Intérieur Amit Shah,<br />

compagnon de route et puissant bras<br />

droit, plus rien ne semblait désormais<br />

l’arrêter. Et les coups de force se sont<br />

ainsi multipliés, avec notamment la<br />

révocation du statut d’autonomie du<br />

Jammu-et-Cachemire, seul État indien<br />

à majorité musulmane ; la décision de<br />

la Cour suprême d’autoriser la construction<br />

d’un temple hindou sur le<br />

site très disputé d’Ayodhya ou encore,<br />

le projet d’amendement de la loi sur la<br />

citoyenneté.<br />

Citoyenneté, appartenance et<br />

droits<br />

Ce dernier projet, adopté le <strong>11</strong> décembre<br />

2019 et désormais baptisé CAA<br />

pour Citizenship Amendment Act vise<br />

à légiférer pour instituer des droits de<br />

citoyenneté différenciés fondés sur la<br />

religion, remettant en cause l’essence<br />

de la notion de citoyenneté telle qu’inscrite<br />

dans la Constitution.<br />

Au lendemain de l’indépendance,<br />

les rédacteurs de ce texte fondamental<br />

avaient développé une idée<br />

inclusive de la citoyenneté. Après deux<br />

années de discussion, ils avaient fini<br />

par opter pour une définition territoriale<br />

qui impliquait que « la citoyenneté<br />

s’acquiert en Inde par la naissance sur<br />

le sol indien ou par l’ascendance » (Institut<br />

Montaigne, <strong>2020</strong>).<br />

Pendant des décennies, cette<br />

règle a prévalu, mais sans jamais<br />

satisfaire les suprémacistes hindous ;<br />

ceux-ci estimant que les travaux de la<br />

Partition étaient inachevés et que la «<br />

théorie des deux nations » (Mander,<br />

<strong>2020</strong>c) restait leur horizon à atteindre.<br />

Cette vieille blessure a été ravivée<br />

à plusieurs reprises, en particulier<br />

lorsque les nationalistes hindous ont<br />

gagné en audience et en pouvoir d’influence.<br />

En 2004, le gouvernement<br />

BJP de Vajpayee a ainsi opportunément<br />

réussi à introduire une dimension<br />

ethno-religieuse dans la loi sur la<br />

citoyenneté de 1955, à la suite d’une<br />

nouvelle poussée xénophobe en Assam<br />

liée à des migrations « illégales »<br />

en provenance du Bangladesh voisin.<br />

L’amendement de la loi sur la<br />

citoyenneté qui enflamme le pays aujourd’hui<br />

ne fait que poursuivre dans<br />

la même veine en tailladant plus encore<br />

l’esprit séculariste et égalitaire de<br />

la Constitution et en cherchant à légitimer<br />

l’utilisation de la religion comme<br />

critère d’accès à la nationalité.<br />

Le CAA viserait, selon ses zélateurs,<br />

à offrir un refuge aux membres<br />

de minorités persécutées dans les pays<br />

voisins, mais au-delà du vernis, ce<br />

projet revêt un caractère discriminant<br />

en agissant selon un mode exclusif.<br />

D’une part, il ne s’appliquerait<br />

qu’aux seuls hindous, sikhs, bouddhistes,<br />

jaïns, parsis et chrétiens,<br />

faisant d’eux des « réfugiés », tandis<br />

que les minorités musulmanes victimes<br />

de persécution seraient ignorées<br />

et laissées dans l’illégalité. D’autre<br />

part, il s’appliquerait uniquement aux<br />

sans-papiers originaires d’Afghanistan,<br />

du Bangladesh et du Pakistan<br />

(arrivés en Inde avant le 31 décembre<br />

2014), omettant de considérer d’autres<br />

pays voisins où les persécutions<br />

religieuses envers les minorités sont<br />

notoires, comme les Rohingyas musulmans<br />

du Myanmar ou les Tamouls<br />

sri-lankais notamment.<br />

En outre, le CAA dévoile son<br />

vrai visage à la lecture de deux autres<br />

mesures administratives qui lui<br />

sont attachées : le Registre national<br />

de la population (NPR) et le Registre<br />

national des citoyens (NRC). En effet,<br />

alors que le CAA définit les critères<br />

de sélection pour être éligible à la nationalité<br />

indienne, le NRC et le NPR<br />

fourniraient les données permettant<br />

d’établir le profil de la population et<br />

d’identifier, selon des critères opaques<br />

et laissés à la discrétion des autorités,<br />

les individus dont la citoyenneté serait<br />

jugée « douteuse ».<br />

La menace bien réelle est que le<br />

gouvernement Modi-Shah utilise les<br />

informations collectées pour réaliser<br />

un ciblage fondé sur une base ethno-religieuse<br />

ou de caste, et cherche<br />

ensuite à démanteler la citoyenneté<br />

des musulmans. « L’amendement<br />

deviendrait alors une arme contre les<br />

citoyens que le gouvernement juge<br />

indésirables » (Mander et Alam Bhat,<br />

<strong>2020</strong>).<br />

Mouvement de désobéissance<br />

La normalisation d’un climat de haine<br />

à l’encontre des musulmans ne semblait,<br />

jusqu’il y a peu, souffrir d’aucune<br />

entrave. Tout pouvait être dit,<br />

tout pouvait être fait dans une relative<br />

impunité. Mais, au tournant de l’année,<br />

quelque chose a changé. Après<br />

la répression brutale des étudiants de<br />

l’Université Jamia Millia Islamia, le 15<br />

décembre 2019, par la police de Delhi<br />

[5], une onde de choc a secoué les<br />

musulmans indiens touchés à vif avec<br />

la remise en cause de leur droit fondamental<br />

à la citoyenneté.<br />

Une ligne rouge aurait-elle<br />

été franchie ? Une chose est sûre, le<br />

gouvernement Modi fait face, depuis<br />

ce moment à un mouvement de mobilisation<br />

sans précédent depuis son<br />

arrivée au pouvoir. Des manifestants<br />

par milliers se rassemblent ou défilent<br />

quotidiennement dans le pays,<br />

bravant les menaces et les violences<br />

policières pour rejeter les politiques<br />

toxiques qui dominent la vie publique<br />

et pour affirmer l’égalité des droits des<br />

personnes indépendamment de leur<br />

identité.<br />

L’establishment du BJP a par<br />

habitude sorti les crocs et fait usage<br />

de la répression, il a aussi cherché à<br />

toiser et discréditer les protestataires,<br />

essentiellement musulmans. Sans succès.<br />

La police a brutalisé et arrêté par<br />

centaines les étudiants pour faire taire<br />

toute opposition, elle a laissé plusieurs<br />

dizaines de morts parmi les manifestants<br />

dans des États dirigés par le BJP<br />

– en Uttar Pradesh essentiellement<br />

– ainsi qu’à Delhi où la police relève<br />

directement du gouvernement central,<br />

mais cette déferlante de violence a, au<br />

final, produit une réaction inverse à<br />

celle escomptée.<br />

En dépit de la peur et de l’insécurité,<br />

les soutiens à la communauté<br />

musulmane discriminée ont afflué. « Si<br />

vous nous divisez, nous nous multiplierons<br />

» (Sengupta, <strong>2020</strong>), peut-on<br />

lire et entendre dans les manifestations.<br />

Les protestations dispersées se<br />

sont transformées en un mouvement<br />

national de désobéissance civile, qui<br />

s’est répandu comme une traînée de<br />

poudre. Plus de cinquante universités<br />

à travers le pays se sont ralliées au<br />

mouvement. Les femmes de Shaheen<br />

Bagh [6], invisibles d’ordinaire, ont<br />

investi des lieux publics et manifesté<br />

en leur nom, devenant un symbole<br />

fort de la résistance.<br />

Plus embarrassant pour le gouvernement,<br />

les responsables des régions<br />

gouvernées par l’opposition<br />

ont rejoint le mouvement en refusant<br />

d’appliquer la loi et de se plier à l’exercice<br />

du recensement de la population.<br />

Un appel à chaque citoyen a aussi été<br />

lancé par la société civile pour boycotter<br />

le NPR et le NRC et refuser de<br />

se conformer à la loi. Sur les réseaux<br />

sociaux, dans les rassemblements,<br />

un message ressort : « Nous ne montrerons<br />

pas nos papiers » (Idem).<br />

L’ampleur et l’esprit qui se dégagent<br />

des contestations sont tels qu’on<br />

les décrit à présent comme une continuation<br />

du mouvement de lutte pour<br />

l’indépendance, vieux de 100 ans et<br />

l’un des mouvements de résistance<br />

les plus importants de ces dernières<br />

décennies (Pratap Bhanu Mehta,<br />

2019). Au-delà des populations opprimées<br />

– musulmans, dalits, adivasis,<br />

travailleurs migrants, femmes –, des<br />

défenseurs de l’unité hindoue-musulmane,<br />

toute identité confondue, se<br />

sont greffés au mouvement.<br />

La répulsion populaire causée<br />

par les politiques ségrégationnistes de<br />

Manifestation pour dénoncer Modi et sa violation de la constitution<br />

laïque de l'Inde<br />

Modi n’a cessé de croître au point de<br />

se traduire, le 8 février dernier, dans<br />

les résultats des élections régionales<br />

pour l’assemblée législative de la capitale<br />

Delhi, où se situe l’épicentre de<br />

la contestation. Ce scrutin que la droite<br />

nationaliste hindoue avait imaginé<br />

comme une sorte de référendum permettant<br />

de valider ses orientations<br />

politiques, s’est donc finalement avéré<br />

être un échec retentissant.<br />

Les protestations vont-elles durer<br />

? Il est peu probable que la défaite<br />

électorale de Delhi entame la détermination<br />

des tenants du pouvoir à mettre<br />

en pratique leurs projets. Au contraire,<br />

des signes laissent craindre un renforcement<br />

des mesures coercitives et le<br />

déploiement d’une dérive encore plus<br />

autoritaire. Les heurts sanglants du<br />

24 février (Sagar, <strong>2020</strong>) – plusieurs<br />

dizaines de morts – dans des zones<br />

périphériques à majorité musulmane<br />

du nord-est de la mégapole laissent<br />

craindre un pourrissement de la situation<br />

et l’aggravation d’un climat<br />

délétère dont le gouvernement Modi-Shah<br />

porte une lourde responsabilité.<br />

Les efforts de hauts responsables<br />

du BJP pour faire glisser le mouvement<br />

de contestation actuel en affrontements<br />

intercommunautaires sont ici<br />

clairement perceptibles.<br />

Le combat qui se joue notamment<br />

dans les rues de Delhi risque<br />

d’être long et inégal. Deux idées s’y<br />

opposent : la défense de la Constitution<br />

indienne censée protéger les droits<br />

et les libertés de tous les citoyens, et la<br />

promotion d’une autre Inde, remodelée<br />

en un Etat hindou.<br />

En dépit de l’issue incertaine du<br />

mouvement de désobéissance, un des<br />

principaux acquis des protestations<br />

est d’avoir démontré que l’agenda national-populiste<br />

n’est pas « invincible<br />

», que le projet d’isolement, d’invisibilisation<br />

et de marginalisation des<br />

musulmans a échoué et qu’à tout le<br />

moins, cette vague de protestation «<br />

met un frein à l’effrayante descente de<br />

l’Inde dans une République de la haine<br />

et de la peur » (Mander, <strong>2020</strong>).<br />

Notes<br />

[1] Lire Mander H. (2019), «<br />

Inde, la résistible ascension de Narendra<br />

Modi », in Alternatives Sud. Asie<br />

: des pouvoirs et des luttes, CETRI/<br />

Syllepse, Louvain-la-Neuve/Paris,<br />

vol.26/4.<br />

[2] Le ministre de l’Intérieur a<br />

ainsi promis « de chasser hors du pays<br />

les ‘infiltrés’ qui vivent comme des termites<br />

dans le sol », cité dans Landrin<br />

(<strong>2020</strong>).<br />

[3] Les musulmans sont la principale<br />

minorité du pays, avec près de<br />

200 millions d’individus, soit le deuxième<br />

plus grand pays musulman du<br />

monde en nombre d’habitants.<br />

[4] Campagne de harcèlement<br />

contre des jeunes hommes musulmans<br />

accusés de vouloir séduire des jeunes<br />

filles hindoues pour les convertir à l’islam.<br />

[5] Pour plus d’informations sur<br />

la répression des étudiants de l’Université<br />

Jamia Millia Islamia, lire Sagar,<br />

2019.<br />

[6] Pour plus d’informations sur<br />

Shaheen Bagh, lire Sengupta (<strong>2020</strong>)<br />

Cetri 27 février <strong>2020</strong><br />

12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


Notre Mémoire se Souvient<br />

Pour saluer la mémoire de Domitila Barrios de Chungara (1937 – 2012)<br />

Infatigable militante révolutionnaire des mines de Bolivie<br />

Par Frantz Latour<br />

«Notre principal ennemi est la peur,<br />

et cette peur nous la portons en nous»<br />

Domitila Barrios de<br />

Chungara<br />

La vie de Domitila est un vivant<br />

témoignage de l’histoire tragique<br />

d’exploitation, de répression, du colonialisme<br />

et du patriarcat de la Bolivie,<br />

mais aussi du pouvoir des petites gens<br />

à exiger et à obtenir le changement.<br />

Domitila Barrios de Chungara<br />

est née en 1937 à Siglo Veinte, dans<br />

le département de Potosi. C’est le plus<br />

grand domaine de mines de production<br />

d’étain de la Bolivie. Elle était fille de<br />

paysans qui migrèrent à la mine pour<br />

y trouver du travail. Son père était un<br />

mineur. Elle-même épousa un mineur<br />

et ils eurent sept enfants. Tôt, le père<br />

fut transféré à Pulacayo, site industriel<br />

situé dans le département de Potosi la<br />

plus grande région productrice d’étain<br />

de la Bolivie où elle a grandi. Une zone<br />

extrêmement froide, où «Si vous vous<br />

accroupissez sur le sol pour uriner,<br />

avant même que vous ayez eu fini, le<br />

filet d’urine devient de la glace », écrit<br />

Domitila.<br />

Orpheline de sa mère à l’âge de<br />

10 ans, Domitila a élevé cinq sœurs<br />

plus jeunes et ensuite ses sept propres<br />

enfants qui ont survécu à des conditions<br />

d’extrême dénuement et de pauvreté.<br />

Dans les années 1960, Domitila<br />

est devenue la dirigeante au franc- parler<br />

de l’Union des femmes de mineurs,<br />

organisant les familles de mineurs pour<br />

l’amélioration de leur condition de vie<br />

et des services reçus tout en luttant<br />

contre le régime répressif de Barrientos<br />

soutenu par la CIA.<br />

Mariée à l’âge de 16 ans, elle<br />

a rejoint, à SigloVeinte, le Syndicat des<br />

Femmes au Foyer et est devenue son<br />

secrétaire général. Le mouvement s’est<br />

efforcé d’obtenir une meilleure protection<br />

pour les mineurs et leurs familles.<br />

A cause de ses activités syndicales, elle<br />

a dû subir la visite musclée de militaires<br />

chez elle à de nombreuses reprises. Ils<br />

l’ont traînée par les cheveux. Ils l’ont<br />

frappée devant ses enfants. Ils l’ont<br />

emmenée dans une autre ville pour la<br />

soumettre à la torture. Mais Domitila<br />

n’a jamais perdu espoir, «cet espoir que<br />

nous avons toujours eu qu’un jour les<br />

choses changeraient», a-t-elle écrit.<br />

Militante infatigable, elle lança<br />

en 1978 avec quatre autres femmes<br />

de mineurs une grève de la faim pour<br />

exiger la libération de dirigeants mineurs<br />

emprisonnés, l’amnistie pour les<br />

dirigeants syndicaux en exil, la démilitarisation<br />

des mines, et les élections<br />

générales. A cette grève se joignirent<br />

deux prêtres jésuites, Luis Espinal –<br />

assassiné en 1980 par le régime du<br />

général Luis García Meza – et Xavier<br />

Albó, ainsi que de nombreux syndicalistes,<br />

étudiants et militants politiques<br />

et sociaux. Des milliers de Boliviens<br />

ont rejoint la grève et, le 23e jour, le<br />

gouvernement a cédé aux demandes<br />

des manifestants. L’initiative fut l’un<br />

des facteurs déterminants du départ<br />

du dictateur Hugo Banzer (une autre<br />

dictature pro-américaine) après sept<br />

années d’un régime féroce.<br />

Elle a survécu au massacre brutal<br />

de San Juan en 1967, lorsque les<br />

soldats ont ouvert le feu sur les grévistes<br />

et leurs épouses et enfants, en<br />

partie pour parer à des rumeurs d’alliance<br />

avec la guérilla du Che dans les<br />

montagnes de Santa Cruz. Alors, Domitila<br />

a pris la parole pour dénoncer le<br />

crime. Elle a été arrêtée le jour suivant.<br />

Dans la répression qui a suivi, Domitila<br />

a été emprisonnée et torturée. Elle a<br />

subi un avortement et des blessures internes<br />

qui ont provoqué des problèmes<br />

de santé chroniques tout au long de sa<br />

vie.<br />

Domitila a dû partir en exil où elle<br />

a dénoncé les injustices subies par son<br />

peuple. Au début des années quatrevingt,<br />

elle a vécu en exil en Suède.<br />

Les militaires lui interdirent de revenir.<br />

Avec la collaboration de l’éducateur<br />

brésilien, Moema Vizzer, elle a écrit, en<br />

1977, «Si me permiten hablar» (Laissez-moi<br />

parler), récit autobiographique<br />

de ses luttes quotidiennes en tant que<br />

mère, travailleuse, dirigeante syndicale<br />

et militant politique. Publié en 1978,<br />

l’ouvrage a été traduit en des dizaines<br />

de langues. Tandis qu’elle vivait en<br />

exil, l’une de ses sœurs a continué la<br />

lutte en Bolivie et a été assassinée.<br />

Domitila, tourmentée par ses souvenirs,<br />

a alors décidé de revenir au pays.<br />

Elle est retournée en Bolivie en<br />

1982, juste avant le massif réajustement<br />

structurel néolibéral qui a fermé<br />

les mines appartenant à l’État où elle<br />

avait passé ses années de formation.<br />

30.000 mineurs allaient perdre leur<br />

travail. Dans ses dernières années, son<br />

énergie s’est portée sur l’établissement<br />

d’une Ecole Mobile pour formation<br />

politique, pour élever le niveau de conscience<br />

politique et enseigner l’histoire<br />

populaire à de nouvelles générations<br />

des quartiers les plus pauvres de Cochabamba<br />

– peuplés en grande partie par<br />

les familles d’anciens ex-mineurs – et<br />

aux communautés indigènes à travers<br />

toute la Bolivie.<br />

Une fois que Domitila eut commencé<br />

à étudier intensément et à lire<br />

des livres qui représentaient différentes<br />

philosophies, elle a finalement réalisé<br />

que ses véritables valeurs et philosophies<br />

se trouvaient dans le marxisme.<br />

Bien qu’elle se fût beaucoup inspirée de<br />

Marx et d’autres penseurs révolutionnaires,<br />

son vrai modèle et guide était<br />

‘Che’ Guevara.<br />

Après une vie consacrée à se<br />

battre pour ses idéaux révolutionnaires,<br />

pour une Bolivie de paix, de<br />

liberté et de justice, Domitila Barrios<br />

de Chungara est morte d’un cancer<br />

du poumon, le 13 mars 2012, à Cochabamba,<br />

«Ville d’éternel printemps»<br />

du centre de la Bolivie.<br />

12 mars 2019<br />

La mémoire au service des luttes : Hugo Rafael Chávez Frías<br />

Par FUIQP & Alain Saint-Victor<br />

Il y a 7 ans, le 5 mars 2013, Hugo<br />

Rafael Chávez Frías décédait.<br />

La famille de Chavez a des origines<br />

à la fois indienne indigène, espagnole<br />

et afro-vénézuélienne. A l’âge de<br />

17 ans, il s’engage dans l’armée afin<br />

de pouvoir jouer dans la ligue de baseball<br />

de l’armée. Dans les débuts de la<br />

décennie 70, à l’école des cadets, il<br />

rencontre des Panaméens qui lui parlent<br />

de la révolution au Panama. Il<br />

s’oriente dès lors avec un groupe de<br />

camarades vers un nationalisme de<br />

gauche opposé aux États-Unis qu’ils<br />

surnomment déjà « bolivarianisme ».<br />

En 1983 il créé avec Raúl Isaías Baduel,<br />

au sein de l'armée, le Movimiento<br />

Bolivariano Revolucionario 200 (Mouvement<br />

révolutionnaire bolivarien<br />

200, MBR-200) qui se revendique du<br />

socialisme. Le 4 février 1992, le MBR-<br />

200, dirigé par Hugo Chávez, tente un<br />

coup d'État contre le président Carlos<br />

Andrés Pérez. Cette tentative échoue,<br />

et Chávez est emprisonné pendant<br />

deux ans. Lors de son séjour carcéral,<br />

il enregistre une vidéocassette dans<br />

laquelle il appelle à l'insurrection. Il<br />

devient dès lors un symbole de la résistance<br />

populaire.<br />

En 1994, Rafael Caldera est élu<br />

pour la deuxième fois au Venezuela.<br />

Réalisant une de ses promesses politiques<br />

faites avant d'être élu, il ordonne<br />

la libération de Chávez. Celui-ci fonde<br />

alors le Mouvement Cinquième République,<br />

et est élu président du Venezuela<br />

en 1998. Il mène alors une politique<br />

de redistribution en faveur des plus<br />

pauvres, il nationalise les industries<br />

FRANTZ DANIEL JEAN<br />

FUNERAL SERVICES INC.<br />

clefs et organise une réforme agraire,<br />

interdit les OGM, etc. L’opposition soutenue<br />

par les USA tente un coup d’Etat<br />

militaire en 2002 qui échoue. Il est de<br />

nouveau réélu en 2006.<br />

Chavez acquiert une renommée<br />

mondiale pour ses prises de position<br />

anti-impérialistes. Il participe à la fondation<br />

de l’ALBA (Alliance bolivarienne<br />

pour les Amériques), de la banque<br />

du Sud, et de la télévision Telesur.<br />

Il est partisan de la dissolution du FMI<br />

qu’il estime être un outil de l’impérialisme.<br />

Il dénonce toutes les interventions<br />

états-uniennes et européennes.<br />

En 2006 il rappelle le chargé d’affaire<br />

du Venezuela en Israël pour protester<br />

contre l’agression du Liban. En 2009<br />

il expulse l’ambassadeur israélien<br />

du Venezuela pour protester contre<br />

l’agression de Gaza qu’il qualifie de «<br />

génocide ». Il réclame le jugement du<br />

chef d’Etat israélien devant une Cour<br />

Pénale Internationale. Ces prises de<br />

position font rapidement de lui une<br />

référence pour les militants et les peuples<br />

du tiers-monde.<br />

Il meurt des suites d’un cancer à<br />

l’âge de 58 ans.<br />

Repose en paix frère et camarade<br />

Texte : FUIQP (modifications et<br />

ajouts ASV)<br />

Guarino Funeral Home<br />

Poème hommage à Hugo<br />

Chavez « l’épée bolivarienne »<br />

Par Benjamin Caro Morales<br />

La colère du peuple s’accumule<br />

dans les viscères, et l’odeur de<br />

poudre des réactionnaires éclate.<br />

En Avril 2002, les rumeurs<br />

d’actes séditieux possibles ont été́<br />

entendus à Miraflores. Le commandant<br />

de la dignité́ de bolivarienne<br />

Les éperons bien serrés, il tira son<br />

épée de guerrier Anti-impérialiste<br />

Quand il a brandi son épée et de<br />

regarda le ciel, il savait que il n’était<br />

pas seul dans cette geste héroïque.<br />

Un continent était expectante de ses<br />

mouvements, et a salué son courage.<br />

Le soldat au béret au poing<br />

est devenu le leader incontesté́ de<br />

la révolution en marche, En défiant<br />

l’histoire du Venezuela, il lui a<br />

donné l’épée de la liberté. Cette épée<br />

est levée par les meilleurs hommes<br />

et femmes, après que le commandant<br />

entrepris son voyage éternel.<br />

La paix et la prospérité pour l’avenir<br />

est tombé sur les épaules de Nicolás<br />

Maduro.<br />

Aujourd’hui, la patrie de Bolivar,<br />

est considéré avec mépris par le<br />

Pentagone, et les opposants internes<br />

qui appellent à la » tolérance et la<br />

démocratie » tout en violant la tranquillité́<br />

du pays.<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

13


Delenda Carthago est (Il faut détruire Carthage)<br />

Par Robert Lodimus<br />

(Quatrième partie)<br />

« La plus grande de toutes les<br />

injustices, parce qu’elle les comprend<br />

toutes, c’est l’esclavage.<br />

L’esclavage est l’asservissement de<br />

toutes les facultés d’un homme au<br />

profit d’un autre. L’esclave ne développe<br />

son intelligence que dans l’intérêt<br />

du maître. Ce n’est pas pour<br />

l’éclairer, c’est pour le rendre plus<br />

utile qu’on lui permet quelques exercices<br />

de la pensée. L’esclave n’a<br />

pas la liberté de ses mouvements ;<br />

on l’attache à la terre, on le vend<br />

avec elle ou on l’enchaîne à la personne<br />

du maître. L’esclave n’a pas<br />

d’affection, il n’a pas de famille,<br />

il n’a point de femme, il n’a point<br />

d’enfant : il a une femelle et des petits.<br />

Son activité ne lui appartient<br />

pas, car le produit de son travail est<br />

à un autre. Mais pour que rien ne<br />

manque à l’esclavage, il faut aller<br />

plus loin, il faut abolir dans l’esclave<br />

le sentiment inné de la liberté<br />

; il faut éteindre en lui toute idée de<br />

droit ; car tant que cette idée subsiste,<br />

l’esclavage est mal assuré, et<br />

à un pouvoir illégitime et odieux<br />

peut tout d’un coup répondre le<br />

droit terrible de l’insurrection, cette<br />

raison dernière des opprimés contre<br />

les abus de la force. »<br />

(Victor Cousin : Cours d’histoire<br />

de la philosophie moderne (1841)<br />

Les Haïtiens sont comme des feuilles<br />

détachées de leurs branches, que<br />

les vents des multiples privations emportent<br />

et dispersent aux quatre coins<br />

de la planète. Rares sont les compatriotes<br />

que l’on croise dans les rues des<br />

villes découpées en lanière, et sur les<br />

sentiers escarpés des villages muets et<br />

pantois, qui ne rêvent pas d’abandonner<br />

ces terres poussiéreuses, ces paysages<br />

stériles et hideux : pourtant jadis<br />

prospères et flamboyants. Au pays des<br />

« croque-misère » du XXI ème siècle,<br />

les flammes de détresse ne cessent de<br />

consumer les fascines des espoirs. La<br />

République, ce rêve monumental cousu<br />

avec l’aiguille de la Liberté, le fil de<br />

la Solidarité, la main de l’Héroïsme, a<br />

perdu ses jambes gaillardes. Elle rampe<br />

depuis deux cents ans, enveloppée<br />

dans un drapeau décoloré par les intempéries<br />

du déclin, qui reste, malgré<br />

tout, le symbole de l’indépendance et<br />

de la souveraineté de la Nation. Ceux<br />

qui disent que les esclaves indigènes<br />

de la Caraïbe « n’ont pas échoué », ne<br />

déclarent-ils pas également « qu’ils<br />

ont échoué ». Comme si l’un ne marchait<br />

pas sans l’autre! Comment<br />

« Échouer » et « ne pas échouer » à<br />

la fois? Faudrait-il parler de bizarrerie<br />

d’un « intellectualisme » branlant,<br />

boitillant qui s’embrouille dans des<br />

considérations pathologiques à la Sigmund<br />

Freud ou à la Rudolph Kleinpaul?<br />

Comme s’interrogeait Socrate : « Peutêtre<br />

sommes-nous tous morts? » Mais<br />

comment pouvons-nous être vivants<br />

dans la mort? La mort serait-elle une<br />

forme de vie dans une autre vie?<br />

Laquelle? À l’instar des philosophes<br />

stoïciens, Marc-Aurèle, Porphyre, et les<br />

autres, on se surprend à se rappeler de<br />

temps en temps, rappeler à soi-même<br />

et à autrui, que l’existence humaine a<br />

une fin, et que ce phénomène relève<br />

d’un événement naturel. « Philosopher,<br />

disait Socrate, c’est se préparer<br />

à la mort ». Marc-Aurèle nous fait luimême<br />

remarquer : « Considérer sans<br />

cesse combien de médecins sont morts,<br />

qui ont si souvent froncé les sourcils<br />

sur leurs malades; combien d’astrologues,<br />

après avoir prédit, comme<br />

chose d’importance, la mort d’autrui;<br />

combien de philosophes, après mille<br />

discussions sur la mort ou l’immortalité;<br />

combien de chefs, qui ont fait<br />

mourir beaucoup d’hommes; combien<br />

de tyrans, qui, avec un terrible orgueil,<br />

ont usé, comme des dieux, de leur pouvoir<br />

sur la vie des hommes; combien<br />

de villes entières sont, pour ainsi dire,<br />

mortes: Hélice, Pompéi, Herculanum et<br />

d’autres sans nombres. Ajoutes-y toux<br />

ceux que tu as connus, l’un après l’autre;<br />

l’un rend les honneurs funèbres à<br />

un autre; puis, il est lui-même étendu<br />

par un autre, qui reçoit les honneurs<br />

d’un autre encore; et tout cela en peu<br />

de temps [1]… »<br />

Les espèces animales et végétales,<br />

les pays, les États, les villes, sont condamnés<br />

à mourir et à disparaître. Cette<br />

« vérité » est immuable, absolue et universelle.<br />

Elle résulte des lois naturelles<br />

de la planète. Le commencement de la<br />

« Création » la prédestinait déjà à une<br />

fin. L’« existence » ne peut pas se dissocier<br />

de l’ « inexistence ». Le prêtre<br />

valaisan, Johann Baptista von Albertini<br />

[2] qui vécut de 1480 à 1553 s’intéressait<br />

aux phénomènes de l’eschatologie<br />

et de l’astrologie. Pour le prêtre, qui<br />

fut excommunié par l’Église, les deux<br />

domaines se complètent allègrement.<br />

Ils sont inséparables. Le théologien<br />

et savant allemand, selon Chantal<br />

Ammann-Doubliez et Janine Fayard<br />

Duchêne [3], définit la première comme<br />

étant « la science des fins premières de<br />

l’homme et du monde »; tandis que la<br />

dernière est celle qui « prédit l’avenir à<br />

partir de l’inspection des astres ». Selon<br />

ces deux définitions scientifiques, –<br />

que nous trouvons également connexes<br />

–, le parcours existentiel de chaque<br />

individu s’inscrirait de préférence dans<br />

une logique astrologique. Il diffèrerait<br />

d’un être humain à un autre. D’un pays,<br />

d’un État, d’une ville, d’un animal, à<br />

un autre. C’est l’eschatologie, dans ce<br />

cas, qui rétablirait l’équilibre de l’égalité<br />

avec son postulat : Naître, Vivre et<br />

Mourir. Le riche et le pauvre ne sont<br />

pas égaux dans la vie. Ils le sont dans<br />

la naissance et dans la mort. C’est là<br />

qu’interviennent les religions. Si nous<br />

ne pouvons pas changer l’eschatologie,<br />

avons-nous au moins le pouvoir<br />

d’intervenir sur l’axe astrologique, de<br />

le corriger, de le modifier selon nos attentes,<br />

nos exigences et nos rêves? La<br />

Bible, le Coran, la Torah, le Dohakosha,<br />

etc., puisent aussi leur fondement légitime<br />

dans les pratiques de dévoilement,<br />

de vulgarisation, de démocratisation<br />

des mystères qui entourent les prédictions<br />

et les révélations de l’avenir,<br />

dont le dernier, l’ultime événement que<br />

devraient subir les hommes et la terre<br />

aurait été l’Apocalypse de l’apôtre Jean.<br />

La seule certitude qui est, demeure la<br />

« Mort ». Donc, la « Fin ». L’ « Oméga<br />

». Pas la « naissance ». Même si<br />

« Mourir » n’existe pas sans « Naître ».<br />

« Disparaître » est impossible sans<br />

« apparaître ». Revenons sur terre!<br />

Delenda Carthago est :<br />

Accomplissement de « prophétie » surnaturelle<br />

ou manifestation d’acte de<br />

«cruauté » humaine? Laquelle de ces<br />

deux hypothèses mènerait à des considérations,<br />

des déductions, des conclusions<br />

imputables soit à l’eschatologie,<br />

soit à l’astrologie? L’exercice philosophico-théologique<br />

devient complexe.<br />

Pouvons-nous échapper aux vœux de<br />

la « prophétie », qui seraient liés au<br />

destin ? Avons-nous la capacité, le<br />

pouvoir de combattre, de freiner et de<br />

détourner les élans de « cruauté » manifestés<br />

par nos adversaires redoutables,<br />

par nos détracteurs malfaisants, envers<br />

nous-mêmes? Nous sommes en train de<br />

nager à contre-courant dans le fleuve<br />

de l’anagogisme, du mysticisme, de<br />

l’ésotérisme, de l’allégorisme, de l’hermétisme,<br />

etc. Nous voici plongés dans<br />

l’univers des métaphysiciens. Alors<br />

que ni vous ni moi, peut-être, ne sommes<br />

des exégètes. Nous n’avons pas<br />

une maitrise des sciences religieuses,<br />

comme Érasme de Rotterdam. Nous<br />

cherchons simplement le chemin qui<br />

puisse soustraire la République d’Haïti<br />

des prédictions malveillantes de ses<br />

antagonistes négrophobes et haineux.<br />

Ceux qui sont passionnés de<br />

l’histoire médiévale savent, pour<br />

l’avoir lu comme nous, que la prise<br />

de Constantinople par les Ottomans<br />

est associée, – à tort ou à raison –,<br />

à une prophétie. Selon les astrologues<br />

de l’époque, la cité de Constantin 1 er ,<br />

baptisée la « Deuxième Rome », devait<br />

succomber aux assauts de l’armée<br />

assiégeante la nuit où serait apparue<br />

dans le ciel l’éclipse lunaire. Les murailles<br />

solides de la ville avaient résisté<br />

jusque-là à 23 invasions des troupes<br />

musulmanes. Entretemps naquit un<br />

jeune prince du nom de Mehmed. Les<br />

historiographes de l’Antiquité chrétienne,<br />

versés dans les croyances mystico-superstitieuses,<br />

auraient écrit que le<br />

« destin » avait commencé à rassembler<br />

les pièces de la chute de l’Empire byzantin.<br />

À l’âge de 12 ans, le quatrième<br />

fils de Mourad II [4] avait juré que la<br />

ville de Constantinople serait devenue<br />

la capitale de l’empire Ottoman qu’il<br />

dirigerait. Le 29 mai 1453, les murailles<br />

de Constantinople fléchirent sous<br />

les tirs nourris des canons géants des<br />

forces ottomanes. Constantin XI Paléologue<br />

ordonna aux habitants de fuir<br />

la cité livrée au pillage et à la férocité<br />

des envahisseurs. Le dernier empereur<br />

défendit son trône jusqu’à la dernière<br />

seconde de sa vie. Il mourut bravement<br />

sur les remparts, son épée à la main,<br />

aux côtés de ses soldats. La prophétie<br />

se fut accomplie. Les temples byzantins<br />

devinrent des mosquées. En 1930,<br />

Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de<br />

la République de Turquie, décédé le 10<br />

novembre 1938, changea le nom de<br />

Constantinople en celui d’Istanbul.<br />

Rome, la main puissante, triomphante<br />

et incendiaire de Carthage,<br />

était condamnée, comme Sodome<br />

et Gomorrhe, Jérusalem, à un destin<br />

tragique. Son déclin commença à se<br />

dessiner de manière plus foncée sous<br />

le règne controversé du mégalomane,<br />

du cruel et de l’incestueux Caius Caesar<br />

Augustus Germanicus dit Caligula,<br />

l’assassin de Tibère, – selon certains<br />

historiens –, qui détruisit les membres<br />

de sa famille. Il existe une littérature<br />

abondante sur la chute de l’Empire romain.<br />

On dirait que c’est vraiment un<br />

« effet de la nature »? Le « vainqueur »<br />

d’aujourd’hui sera le « vaincu » de demain.<br />

Le mécanisme de l’« alternance<br />

de domination » imposé, entretenu et<br />

régulé par les États forts, – à chacun<br />

son tour, ou à chacun sa proie –, pour<br />

exploiter, aliéner, humilier, oppresser,<br />

hégémoniser les sociétés défavorisées,<br />

faibles et vulnérables, peut-il être<br />

maintenu inexorablement en place<br />

jusqu’à la fin des temps? Nous croyons<br />

entendre Paul Valéry: « Nous autres,<br />

civilisations, nous savons maintenant<br />

que nous sommes mortelles.»<br />

Partout sur la planète, l’Être humain<br />

creuse sa tombe et devient son propre<br />

bourreau. Le crime de Rome contre<br />

Carthage ne lui a pas conféré une<br />

potentialité impérissable et une gloire<br />

immortelle. Que reste-t-il aujourd’hui<br />

de l’ère subjuguante de la domination<br />

gréco-romaine? La Grèce, écrasée sous<br />

le poids de la dette étrangère, n’est plus<br />

que l’ombre d’elle-même. Nous avons<br />

tous, ou la plupart d’entre nous, suivi<br />

les démêlés du Premier ministre Alexis<br />

Tsipras et de son ex-ministre des<br />

Finances, Yanis Varoufakis, avec les<br />

bailleurs de fonds internationaux, notamment<br />

Union européenne, qui servent<br />

les intérêts du système des oligarques.<br />

Quant à la ville de Romulus et Rémus,<br />

n’est-ce pas la présence du Vatican sur<br />

la Place Saint-Pierre qui continue de la<br />

nourrir au biberon d’une certaine visibilité<br />

sur le plan mondial?<br />

Michel de Nostredame, connu<br />

sous le nom de Nostradamus, naquit<br />

à Saint-Rémy-de-Provence, en France,<br />

le 14 décembre 1503. L’année de sa<br />

naissance correspond à celle où l’Église<br />

catholique suggéra à l’Espagne d’esclavager,<br />

de sacrifier les Africains en lieu<br />

et place des Indiens. Ses prophéties sur<br />

les pays colonialistes ou néocolonialistes<br />

suscitent beaucoup d’intérêts dans<br />

les cercles restreints et hermétiques<br />

des grandes universités. Les recherches<br />

sont effectuées sous divers angles :<br />

authentification, concrétisation, temporalité,<br />

exactitude, précision, espaces<br />

géographiques, chronologie… Nostradamus<br />

annonce que l’année <strong>2020</strong><br />

plongera les États-Unis dans une grave<br />

crise financière. Ces prédictions rassemblées<br />

dans son livre « Les Prophéties »<br />

entrevoient la germination d’un conflit<br />

international en Europe. La France sera<br />

bouleversée par une multitude d’actes<br />

terroristes qui gagneront ensuite les<br />

cinq continents. Le prophète aurait<br />

même prévu dans ses « quatrains » le<br />

réchauffement de la planète et l’endommagement<br />

de la couche d’ozone. C’est<br />

encore lui, Nostradamus, qui annonce<br />

que les États-Unis d’Amérique seront<br />

frappés par une vague d’ouragans de<br />

catégorie 1, qui seront très dommageables<br />

pour l’ensemble de son territoire.<br />

Si on ajoutait tout cela aux prophéties<br />

bibliques, on pourrait déduire que l’empire<br />

états-unien, d’une certaine façon,<br />

serait condamné à emprunter, comme<br />

Rome, la route du déclin. D’ailleurs,<br />

des analystes et des observateurs commencent<br />

déjà à en parler passionnément.<br />

Une citation anglaise d’un auteur<br />

inconnu laisse entendre: « America is<br />

the only country that went from barbarism<br />

to decadence without civilization<br />

in between. » (Les Etats-Unis<br />

d’Amérique forment un pays qui est<br />

passé directement de la barbarie à la<br />

décadence, sans jamais avoir connu la<br />

civilisation). Les fusillades enregistrées<br />

presque chaque jour dans les grandes<br />

villes du pays de George Washington<br />

semblent donner raison à cette déclaration.<br />

Personne ne saurait nier que<br />

les souffrances des Afro-États-Uniens<br />

dans les plantations du Sud, les crimes<br />

des Ku Klux Klan, les actes d’assassinats<br />

perpétrés par les policiers blancs<br />

contre les jeunes Noirs, ne relèvent<br />

pas d’un phénomène de barbarie et de<br />

régression sociétale.<br />

Le peuple haïtien doit-il se laisser<br />

détruire<br />

Nous n’avons jamais lu des ouvrages,<br />

des textes bibliques, coraniques,<br />

ésotériques qui prophétisent sur la<br />

disparition éventuelle de la population<br />

d’Haïti, que ce soit par des catastrophes<br />

naturelles, par des conflits fratricides,<br />

par des combats intergroupusculaires<br />

ou par des guerres interétatiques.<br />

Donc, l’État indigène, s’il devrait être<br />

détruit comme Troie, Carthage et Jérusalem,<br />

ce ne serait pas par l’accomplissement<br />

d’une quelconque prophétie,<br />

mais plutôt à cause de la cruauté de la<br />

France, des États-Unis, de tous les pays<br />

néocolonialistes qui lui tiennent mortellement<br />

rancœur, du fait qu’il est devenu<br />

le symbole de bravoure et de fierté<br />

d’un peuple qui s’est libéré de la galère<br />

coloniale.<br />

Haïti n’est pas une terre condamnée<br />

par une prophétie, mais menacée<br />

par ses ennemis traditionnels, qui<br />

se font désigner par des substantifs<br />

hypocrites. Non, ils ne sont pas les<br />

« amis » de notre peuple, ceux-là qui<br />

continuent à nous « sangler » comme<br />

du temps de l’esclavage. S’ils nous<br />

tendent la main, c’est pour nous écraser<br />

les doigts, les uns après les autres.<br />

D’ailleurs, en 2010, à la suite du tremblement<br />

de terre, ils sont venus avec<br />

leurs haches et leurs scies, et ils ont<br />

estropié nos jeunes, en leur coupant<br />

les bras et les jambes. Dans la majorité<br />

des cas, sans raison médicale pertinente.<br />

Quand les monstres sont repartis,<br />

ils n’avaient laissé derrière eux que<br />

des tentes délabrées et insalubres sous<br />

lesquelles se sont entassés des milliers<br />

de handicapés physiques et mentaux.<br />

Delenda Carthago est. Comme la Carthage<br />

d’Hannibal, les masses populaires<br />

haïtiennes doivent disparaître :<br />

puisqu’elles n’accepteront plus, jamais<br />

plus, d’être vendues au marché des esclaves.<br />

Hier encore, un « philosophe »,<br />

« historien » et « romancier » de la<br />

capitale, – celui qui sait tout, et même<br />

qui sait ce qu’il ne sait pas, pour rencontrer<br />

l’esprit socratique –, disait d’un<br />

ton sérieux sur une station de radiodiffusion<br />

communautaire de Montréal<br />

que les « malheurs » du peuple haïtien<br />

sont vraiment « malheureux », et son<br />

« désespoir » réellement « désespéré ».<br />

Le « professeur » érudit a surtout mis en<br />

cause l’incompétence des élites intellectuelle,<br />

politique et économique dans<br />

la débâcle de la société fondée après<br />

Vertières, par les anciens esclaves et les<br />

Mulâtres. Selon l’« analyste », depuis<br />

l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques<br />

Dessalines, – hormis Dumarsais Estimé,<br />

qu’il encensait, « immaculisait<br />

» presque –, les Haïtiens n’ont rien<br />

fait pour assurer le développement de<br />

la République. Le cinéaste américain<br />

Woody Allen parlerait, dans ce cas précis,<br />

de verbalisme creux. Pourrait-on<br />

effectivement utiliser une estampille de<br />

« révolution » pour marquer la période<br />

présidentielle de Dumarsais Estimé,<br />

sans se verser dans une démarche<br />

démagogique du petit-bourgeois intellectuel?<br />

Nous avons lu à plusieurs<br />

reprises le discours d’investiture du<br />

président Léon Dumarsais Estimé, prononcé<br />

le 16 août 1946 par devant les<br />

membres de l’Assemblée nationale. Le<br />

contenu n’est pas différent de celui des<br />

autres chefs d’État qui ont pillé la République<br />

et terrorisé la population. En<br />

politique, « le dire » n’est pas toujours<br />

« le faire ». Dumarsais Estimé n’était<br />

pas un dictateur, à l’instar de Lescot,<br />

de François et Jean-Claude Duvalier.<br />

Mais il n’était pas non plus un « révolutionnaire<br />

». On peut lui accorder<br />

modestement la place qui lui revient<br />

dans l’histoire nationale, sans basculer<br />

dans des considérations exagérées.<br />

L’édification du bicentenaire et la fondation<br />

de la ville de Belladère sont-elles<br />

suffisantes, assez convaincantes pour<br />

coller une étiquette socialiste, communiste,<br />

humanitariste sur le front du<br />

gouvernement de 1946, mis en place, à<br />

14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


Suite de la page (6)<br />

pou mizik Manno yo te antre nan konpetisyon<br />

ak chansonèt fransèz, (Dalida,<br />

Mireille Mathieu, Nana Mouskouri,<br />

Georges Moustaky, Joe Dassin,<br />

elatriye). Poudayè, m te gen pout nan<br />

zye m, kidonk, mwen potko vrèman<br />

konprann afon kesyon inegalite ki te<br />

egziste nan sosyete a, dikotomi (divizyon)<br />

ant nwa/blan, fanm/gason,<br />

moun anwo/moun anba, nèg sòt nèg<br />

lespri, moun andeyò moun lavil, sak<br />

nan bòl grès yo ak sa k ap bat dlo pou<br />

fè bè, jan Manno Chalmay ta ka di, m<br />

pat vrèman konprann dekantasyon ant<br />

« Leta, Lepèp, ak Laboujwazi » pou m<br />

te rive konprann « Leta pa janm sèvi<br />

lepèp ki toutouni, malere k ap peri, sa k<br />

pa ka jwi lavi, men leta byen plase pou<br />

l kraze brize lè l vle enterè pi piti pou l fè<br />

laboujwazi plezi ». Pou mwen, se konsa<br />

lavi te ye depi ti konkonm t ap goumen<br />

ak berejèn. Mwen pa t gen okenn rezon<br />

pou kesyone lòd sosyal la.<br />

Premye bonjan lakonesans<br />

mwen ta pral fè ak zèv Manno Chalmay<br />

se te an 1982 ak plak li « Manno<br />

& Marco » ki gen 13 chante (m konn<br />

12 nan ladan yo). M vle note Lapli,<br />

Grann, Jebede, Zanj nou tout se zan<br />

ak lòt toujou. Se a travè plak 33 tou<br />

sa a mwen t a pral devlope yon apresyasyon<br />

pou pèsonaj la nan lirik yo ak<br />

melodi yo. Dayè, se menm epòk la tou<br />

mwen ta pral fè konesans ak yon lòt<br />

diskou sou lavi a, sosyete a, inegalite<br />

ant ras, moun, sèks, elatriye. Nan diskografi<br />

zèv Manno Chalmay gen 84<br />

chante (malgre gen yon bann zèv ki<br />

pa sou mache a, m konnen tou), se uit<br />

nan bann nan m kapab di mwen pa<br />

konnen vre, e se plis chante li chante<br />

an franse yo.<br />

Kidonk, nan ane 80 yo ak nan<br />

ane 90 yo, se kalite mizik angaje<br />

tankou mizik Manno Chalmay m te<br />

konn tande si tan, jounen jodi a, pitit<br />

mwen ki gen 31 an ki leve isit, ki pa<br />

gen okenn rapò ak Manno Chalmay,<br />

gen yon bann mizik Manno Chalmay<br />

sou iPod li e fè konnen se sa sèlman<br />

li te konn tande lè li te piti. Konsa, li<br />

menm tou li devlope yon lanmou pou<br />

mizik Manno Chalmay sitou chante ki<br />

rele Zanmi an (Zanmi pre, m pral kay<br />

zanmi lwen). Alòske, sa fè m konprann<br />

gen yon tranch verite nan fason Myriam<br />

Webster defini kilti tankou « tandans<br />

konenans moun genyen, kwayans,<br />

konpòtman ki baze sou kapasite<br />

aprantisay ak transmisyon konesans<br />

bay lòt jenerasyon ». Li klè definisyon<br />

sa a chita paske se pa manti, transmisyon<br />

an fèt. Richès kiltirèl sa a nan<br />

men yon lòt jenerasyon alekilè.<br />

Manno Chalmay : Yon nonm<br />

konsyantize<br />

Pa gen moun ki ka vrèman vre kesyone<br />

nivo konsyantizasyon Manno<br />

Chalmay antan yon Ayisyen ki te defye<br />

plizyè baryè sosyal. Malgre se yon<br />

pèsonaj ki anpil fwa te trè kontwovèse,<br />

li te asosye mizik li yo ak tout bagaj<br />

kiltirèl Ayisyen, tankou pa egzanp istwa<br />

li ak kontèks konjonktirèl li t ap<br />

viv la, pozisyon klas sosyal li, tankou<br />

nou jwenn nan chante Chalmay Peral,<br />

Defile, Lobo, Gasner Raymond, Imigrasyon<br />

Tenten, ak tandòt ankò. Konsa,<br />

nan konsepsyon pa li, li pa t plase<br />

tèt li, jan l ta di, « an viktim rezizye ».<br />

Li te pozisyone l kòm yon pèsonaj ki<br />

diferan, ki konstwi e pataje istwa l atravè<br />

mizik li, tankou pa egzanp chante<br />

Mwen Gen 37 Rekòt Kafe, Ti Manman,<br />

elatriye.<br />

Ki fè, mwen kapab di angajman<br />

Manno antan yon sanba, se te pou kesyone,<br />

kritike, analize, men fè sa nan<br />

yon fason pou transmisyon yo an te fèt<br />

libreman e pèmèt lòt jenerasyon pran<br />

avantaj richès sa a. Se dimansyon sa<br />

a ki enterese m nan Manno Chalmay.<br />

Dimansyon kote li marye lide li yo pou<br />

li pozisyone li kiltirèlman. Pou mwen,<br />

se yon pwotektè lakilti. Vizyon li sou<br />

lemond, idantite kiltirèl, etnik ak rasyal<br />

li ki baze sou kontni diskou li atravè<br />

chante li yo ak enpòtans diskou sa a.<br />

Pifò valè, koutim, lang, relijyon, konpòtman,<br />

ak eritaj Ayisyen prezan nan<br />

diskou mizikal Manno Chalmay. Kontrèman<br />

ak anpil moun nan sosyete a<br />

ki pa rive libere tèt yo, ki entènalize<br />

yon seri kwayans ki fè nou konprann<br />

nou enferyè, kote nou kreye yon fòm<br />

depandans nètalkole sou tout sa ki pa<br />

Ayisyen e valorize yo, Manno, li, te antre<br />

anndan kilti a pou fè valwa vaksin,<br />

tanbou, banbou, rara jan nou te ka wè<br />

sa nan Koral Konbit Kafou.<br />

Manno Chalmay : Sosyalizasyon,<br />

entegrasyon ak chwa kiltirèl<br />

Nan youn nan seri ki fèt sou Manno<br />

Chalmay yo, Manno Chalmay : Konviksyon,<br />

(CIDIHCA, 2010), Manno<br />

Chalmay fè konnen li leve nan chante,<br />

men se chante popilè yo ki te plis atire li<br />

tankou rara, kanaval, ak chante vodou<br />

kay Madan Nènè, yon manbo. E, depi<br />

byen bonè nan lavi l, li te plis panche<br />

sou mizik popilè, tankou « Awoyo ewa<br />

ewa, li midi lage travayè yo pou al<br />

manje » malgre li aksepte li pa t limite<br />

ak tip mizik sa a yo senpman. Donk,<br />

fòmasyon li nan mizik nan sans sa a te<br />

konplèks. Pa egzanp, menm jan Manno<br />

Chalmay te konn tande mizik rara<br />

yo oswa vodou, se menm jan an tou li<br />

te tande Nemou, Guy Durosiers, Gerard<br />

Dupervil, Martha Jean-Claude, djazz<br />

(Ameriken Nwa) ak tandòt, dapre sa<br />

l di. Epoutan, li rete klè mizik vodou<br />

genyen yon enfliyans an patikilye nan<br />

mizik li e se aspè kiltirèl sa a ki enterese<br />

mwen.<br />

Vodou : Yon konpozant kiltirèl<br />

lakay Ayisyen<br />

Kilti fòme idantite nou paske li anbrase<br />

valè, nòm ak langaj grenn moun ki nan<br />

yon gwoup. Se defen Ati Max Beauvoir<br />

ki te di : «Vodou a se nanm pèp Ayisyen<br />

e pa gen anyen nou kapab fè san fondas<br />

kiltirèl sa a. » Se yon mòdvi. Alòske<br />

an gwo mwen gade mizik Manno Chalmay<br />

ki chita sou espirityalite, pratik<br />

vodou a an patikilye, kote li devlope<br />

yon konpetans kiltirèl ak enfliyans<br />

vodou a, nou ta kapab di ki esans kilti<br />

ak idantite Ayisyen an. Manno te gen<br />

chwa pa antre vodou nan chante popilè<br />

yo piske zòt toujou asosye vodou<br />

ak tout sa ki mal. Donk, travay mobilizasyon<br />

a travè pawoli mizikal li te<br />

gen dwa pa rive lwen akoz vodou, pou<br />

anpil moun, te reprezante : analfabèt,<br />

kilt, adoryasyon dyab, move zespri,<br />

chòche, sakrifis moun, elatriye.<br />

Atravè chante li yo, Manno Chalmay,<br />

olye li detwi tradisyon, kwayans,<br />

valè espirityèl sa yo, li adapte yo nan<br />

mizik li e kominike tradisyon sa a nan<br />

yon langaj fò, puisan, li pale langaj nan<br />

yon kreyòl ayisyen ki chaje ak pawoli,<br />

tenasite ak rezistans kont atwosite<br />

lavi pèp Ayisyen an ap sibi chak jou.<br />

Sa vle di, menm lè yo pa t ka manje,<br />

lespri pèp la te kanpe djanm, tou pare<br />

pou ranmase ak aksepte pawoli Manno<br />

Chalmay nan mizik li ki kode anpil.<br />

Egzanp, lè l chante « Lopozisyon,<br />

fè w konsètasyon se nou ban m rechanj<br />

kaki a na ba li non pou mwen tanpri<br />

souple—midòl midole danbala wèdo<br />

pa wè m deja koulè krapo ou pasa vale<br />

mwen » Manno Chalmay envoke non<br />

Danmbala Wèdo ki reprezante sou fòm<br />

yon koulèv, yon koulèv ou de (Ayida<br />

Wèdo) nan panteyon vodou a, sitou<br />

nan vèvè lwa sa a. Se lwa ki asosye ak<br />

kreyasyon, yon papa bon kè ki renmen<br />

pitit li. Prezans li siyifi amoni, lapè,<br />

sous lavi, zansèt nou, e kreyasyon<br />

sa a se fanm ak gason ki mete<br />

suite à la page(16)<br />

notre humble avis, pour court-circuiter<br />

le mouvement révolutionnaire mené<br />

par les camarades de « La Ruche », et<br />

qui fut à la base du renversement du<br />

président-croupion Élie Lescot?<br />

Dumarsais Estimé était-il un<br />

politique de gauche? Avait-il un projet<br />

politique, économique, social et culturel,<br />

comme Lénine, Trotsky, Mao,<br />

Fidel, Sankara, Cabral, Lumumba…<br />

pour l’ensemble du pays? Lorsqu’il fut<br />

renversé le 13 mai 1950 par le général<br />

Paul Eugène Magloire, dans quel état<br />

avait-t-il laissé les masses haïtiennes?<br />

D’ailleurs, il vécut le reste de ses jours<br />

à New York où sa dépouille repose<br />

dans un cimetière de la ville. Fidèle<br />

Castro a alphabétisé son peuple en<br />

l’espace de deux années. Même le candidat<br />

démocrate à l’investiture, Bernie<br />

Sanders, le confesse. Jusqu’à présent,<br />

les paysans haïtiens sont moins bien<br />

traités que les animaux de ferme. Ils<br />

n’ont pas de baptistère, alors que chaque<br />

tête de bétail porte la marque de<br />

son propriétaire. Tout en reconnaissant<br />

les torts que les « politiciens de<br />

mauvais aloi » ont causés à la patrie,<br />

nous continuons de soutenir la thèse<br />

que l’état dans lequel se trouve plongé<br />

le pays découle en grande partie de la<br />

responsabilité criminelle de la France,<br />

des États-Unis, du Canada, de l’Angleterre,<br />

de l’Allemagne, du Japon,<br />

de l’Espagne… Nous ne devons pas<br />

ignorer non plus l’esprit patriotique<br />

qui a animé des camarades, comme<br />

Anténor Firmin, Jean-Jacques Acaau,<br />

Louis Déjoie, Daniel Fignolé, Jacques<br />

Stephen Alexis, Lionel Lainé… qui<br />

voulaient prendre les rênes en mains,<br />

mais qui n’ont jamais eu la liberté de<br />

se faire élire à la première magistrature<br />

suprême. Même si la République d<br />

’Haïti recèle en elle-même « L’histoire<br />

de la bêtise humaine », l’ex-président<br />

Jean-Bertrand Aristide devrait mériter, à<br />

bien des égards, une certaine clémence<br />

de la patrie. Nous ne parlons pas de<br />

blanchiment. Cependant, le Tribunal de<br />

l’Histoire devra rendre son verdict, en<br />

considérant les facteurs de circonstances<br />

atténuantes. La bourgeoisie compradore,<br />

qui demeure toujours l’alliée des<br />

forces armées de François Duvalier, a-telle<br />

laissé au régime gouvernemental<br />

du 16 décembre 1990 l’opportunité de<br />

prouver sa compétence ou sa médiocrité<br />

de la gestion des affaires politiques,<br />

économiques, sociales et culturelles de<br />

la République?<br />

Haïti est le seul pays de l’univers<br />

où l’on peut s’autoproclamer « philosophe<br />

», sans « philosophie ». « Historien<br />

», sans « histoire ». « Ingénieur »,<br />

sans « génie ». « Savant », sans « science<br />

». Et même, tenez-vous bien,<br />

« président », sans « palais »! « Roi »,<br />

sans « royaume »! Un étranger nous a<br />

dit un jour : « Cher ami, la « folie » a<br />

gagné Port-au-Prince. » N’avait-il pas<br />

raison, ce Parisien qui était venu se terrer<br />

à Port-au-Prince, pour ne pas payer<br />

les impôts au gouvernement socialiste<br />

de François Mitterrand. « C’est vrai,<br />

avons-nous répondu… » Et l’étranger<br />

ajoutait : « Regardez là-bas! On dirait<br />

des milliers de fourmis qui grouillent<br />

sur une peau de banane. Ils marchent<br />

dans toutes les directions. Pardi! Le<br />

ciel ne produit plus cet échantillon<br />

d’individus qui défient avec une capacité<br />

de résilience incroyable l’horribilité<br />

de la nature. » Nous lui avons<br />

fait comprendre que rien de tout ce qui<br />

est sorti de la jarre de Pandore : la faim,<br />

la soif, la nudité, le froid, l’insalubrité,<br />

le chômage, la maladie, la mort, rien de<br />

tout cela n’est arrivé à enlever ce sourire<br />

sculpté avec les ciseaux de l’éternité sur<br />

le visage décharné de ces misérables.<br />

Être capable de sourire en mourant, ou<br />

de mourir en souriant, – prenez-le comme<br />

vous voulez –, ne peut être qu’un<br />

don des anthropomorphes de l’Olympe<br />

mystique. Même par-delà la frontalière<br />

de l’inexistence, les gens de mon pays<br />

ne désharponnent pas Elpis. Ils vivent<br />

d’espérance en espérance! « Demain,<br />

peut-être !» Vous comprenez? Si ce<br />

n’est pas ce « demain », ce sera l’autre<br />

« demain ». Et puis résonnent les<br />

pas de Babalu Aye! Alors là, plus de<br />

« demain »! Sinon qu’un cintre géant<br />

accroché à la voûte de l’infini! « La<br />

mort était au rendez-vous (Da uomo a<br />

uomo) [5] », comme dans le film de Giulio<br />

Petroni, interprété par John Phillip<br />

Law et Lee Van Cleef.<br />

L’historien Marcel Dorigny, que<br />

nous avons cité dans la précédente<br />

publication, a bien expliqué les causes<br />

et les conséquences de la mise en quarantaine<br />

de la Nation haïtienne depuis<br />

le 1 er janvier 1804: « Haïti a commis…<br />

un double affront. D’abord, elle est<br />

sortie du système esclavagiste par ses<br />

propres moyens : c’est l’insurrection<br />

victorieuse des esclaves qui a imposé<br />

l’abolition en 1794. La Convention<br />

s’est trouvée devant un fait accompli,<br />

qu’elle n’a eu qu’à ratifier et à étendre<br />

aux autres colonies. Ensuite, Haïti<br />

a gagné son indépendance par sa<br />

victoire sur les troupes françaises. La<br />

première défaite de Napoléon, ce n’est<br />

ni Baïlen en Espagne, ni Moscou, mais<br />

Vertières en Haïti, le 18 novembre<br />

1803 ! »<br />

Détruire l’État haïtien<br />

La France a toujours fait semblant d’oublier<br />

ses redevances envers l’Afrique et<br />

l’Amérique des Indiens. Et également<br />

envers Haïti qui fut contrainte de lui<br />

verser 90 millions de francs or, après<br />

la proclamation de l’indépendance.<br />

C’était le prix à payer par Jean-Pierre<br />

Boyer en 1825 à la France de Charles<br />

X, pour obtenir l’acte d’affranchissement<br />

et de ce fait, éviter que le jeune<br />

État ne retombât dans une guerre<br />

ruineuse, qui lui eût coûté sa Liberté,<br />

sa Souveraineté et son Honneur. Les<br />

malheurs de la jeune République n’ontils<br />

pas commencé avec cette imposition<br />

malveillante et onéreuse? Elle n’avait<br />

pas les moyens d’y faire face. La loi de<br />

la guerre, qui prévalait depuis la genèse<br />

de l’univers, avait changé pour Haïti.<br />

Uniquement pour l’État dessalinien !<br />

Le « vainqueur », menacé par les puissances<br />

esclavagistes européennes, y<br />

compris les États-Unis en Amérique du<br />

Nord, accepta d’indemniser le « vaincu<br />

», l’État français ! Quelle stupidité<br />

! Alors que Napoléon Bonaparte,<br />

le monarque rapace, pillait les pays de<br />

l’Europe que ses troupes faméliques<br />

avaient défait au cours de ses campagnes<br />

funestes. L’Italie, la Grèce, entre<br />

autres, figurent sur la liste des victimes,<br />

des martyrs de la France napoléonienne.<br />

Après la grande victoire obtenue<br />

à Vertières, les nouveaux maîtres de<br />

Saint-Domingue craignaient effectivement<br />

un retour des Français dans l’île.<br />

Au lieu de mettre en place un plan de<br />

réhabilitation et de modernisation de<br />

l’agriculture, ils s’activèrent à construire<br />

des forteresses à des endroits<br />

stratégiques pour parer à l’éventualité<br />

d’une attaque militaire venant de<br />

l’extérieur. Ils étaient surtout préoccupés<br />

de la protection et de la conservation<br />

de leurs acquis sociaux et<br />

politiques. Les plantations fertiles<br />

des colons, – faudrait-il l’oublier –,<br />

étaient réduites en cendres durant les<br />

opérations insurrectionnelles. Le mot<br />

d’ordre fut : « Koupe tèt, boule kay. »<br />

(Décapitez les blancs esclavagistes et<br />

incendiez leurs demeures). La reconstruction,<br />

la modernisation du territoire<br />

et l’éducation des esclaves incultes,<br />

analphabètes, – et on le comprend –,<br />

n’occupaient pas la première place sur<br />

la liste des mesures jugées urgentes,<br />

prioritaires…<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York <strong>11</strong>226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Les États-Unis ont utilisé pratiquement<br />

le même stratagème, après<br />

la « désomozistisation » du Nicaragua.<br />

Les Sandinistes, décapiteurs de la dictature<br />

féroce et sanguinaire, étaient<br />

obligés d’utiliser les maigres ressources<br />

de la Nation dans l’achat d’armes et<br />

de munitions pour défendre la « Révolution<br />

» contre les contras, le mercenariat<br />

financé à 1 millions de dollars<br />

US par jour par la Maison Blanche, le<br />

Département d’État et le Pentagone.<br />

La misère s’est accentuée. Le pays<br />

d’Augusto Calderón Sandino paie aujourd’hui<br />

encore le prix amer de cette<br />

guerre fratricide dont le foyer fut allumé<br />

par les États-Unis et les autres tenants<br />

du système néocolonialiste. En 1990,<br />

Violeta Barrios de Chamorro, dissidente<br />

du gouvernement sandiniste, appuyée<br />

et financée par Washington, remportait<br />

les élections en face du président sortant<br />

Daniel Ortega. Le président George<br />

Herbert Walker Bush fit à la candidate<br />

des promesses d’aide mirobolantes,<br />

qu’il n’allait pas respecter. Après<br />

l’investiture de Violeta Chamorro,<br />

le Nicaragua est passé de la « 60 e à<br />

la <strong>11</strong>6 e position mondiale en termes de<br />

développement humain, et est devenu<br />

le plus pauvre d’Amérique après Haïti,<br />

selon la PNUD [6] ».<br />

Cuba, en demeure encore un<br />

autre exemple. Après l’échec de l’invasion<br />

de la Baie des Cochons, le<br />

gouvernement castriste a dû renforcer<br />

le système de défense de l’île, afin de<br />

se prémunir contre les attaques de ses<br />

ennemis potentiels. Toutes ces dépenses<br />

stratégiques constituaient du pain et<br />

du lait enlevés de la bouche de la population<br />

cubaine. Provoquer une pénurie<br />

d’aliments de base, une rareté d’eau<br />

potable, une diminution de médicaments<br />

pour les malades chroniques :<br />

voilà les armes que les hégémonistes<br />

utilisent contre les États progressistes.<br />

Elles sont encore plus dangereuses,<br />

plus assassines, plus terrifiantes que<br />

les mitrailleuses et les missiles. Elles tuent<br />

lentement. Mais sûrement. Et vous<br />

avez amplement le temps de souffrir.<br />

De voir venir tranquillement la mort.<br />

C’est justement le cas de la République<br />

d’Haïti.<br />

Robert Lodimus<br />

(À suivre)<br />

_________________<br />

Notes et Références<br />

[1] Marc-Aurèle, Pensées, IV, 48,<br />

trad. E. Bréhier.<br />

[2] Johannes Baptista von Albertini,<br />

homme d’Église, savant allemand,<br />

né le 17 février 1769 et mort<br />

le 6 décembre 1831, auteur du Conspectus<br />

fungorum in Lusatiæ superioris<br />

agro Niskiensi crescentium<br />

(Leipzig, 1805).<br />

[3]Chantal Amman-Doubliez et<br />

Janine Fayard Duchêne, Eschatologie et<br />

astrologie, à l’aube de la Réforme : Johann<br />

Albertini, prêtre valaisan, témoin<br />

du « Temps de l’angoisse », p. 309,<br />

2003.<br />

[4]Emre Sahin, L’essor de l’Empire<br />

ottoman (Rise of Empires: Ottoman),<br />

<strong>2020</strong>.<br />

[5]Film de Giulio Petroni, interprété<br />

par John Phillip Law et Lee Van<br />

Cleef.<br />

[6]RISAL.info - Nicaragua, chronique<br />

d’une révolution perdue » [archive],<br />

sur risal.collectifs.net<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

15


Gabriel Péri<br />

Par Paul Éluard<br />

Un homme est mort qui n’avait<br />

pour défense<br />

Que ses bras ouverts à la vie<br />

Un homme est mort qui n’avait<br />

d’autre route<br />

Que celle où l’on hait les fusils<br />

Un homme est mort qui continue la<br />

lutte<br />

Contre la mort contre l’oubli<br />

Car tout ce qu’il voulait<br />

Nous le voulions aussi<br />

Nous le voulons aujourd’hui<br />

Que le bonheur soit la lumière<br />

Au fond des yeux au fond du cœur<br />

Et la justice sur la terre<br />

Il y a des mots qui font vivre<br />

Et ce sont des mots innocents<br />

Le mot chaleur le mot confiance<br />

Amour justice et le mot liberté<br />

Le mot enfant et le mot gentillesse<br />

Et certains noms de fleurs et certains<br />

noms de fruits<br />

Le mot courage et le mot découvrir<br />

Et le mot frère et le mot camarade<br />

Et certains noms de pays de villages<br />

Et certains noms de femmes et<br />

d’amies<br />

Ajoutons-y Péri<br />

Péri est mort pour ce qui nous fait<br />

vivre<br />

Tutoyons-le sa poitrine est trouée<br />

Mais grâce à lui nous nous connaissons<br />

mieux<br />

Tutoyons-nous son espoir est vivant.<br />

Suite de la page (15)<br />

ansanm ki bay li. Kidonk chante a, dapre<br />

jan nou konprann li, fòs fè nwa yo<br />

te mèt sote ponpe, ti mari p ap monte<br />

li p ap desann paske se dwa yon pèp<br />

pou l goumen kont move zangi pou l<br />

gen lapè, amoni, ak lavi konsèp Danbala<br />

reprezante menm nan vodou. Nan<br />

sans sa a, nou kapab di Manno nan<br />

epòk li, se te yon lòt Bookman Duty,<br />

houngan nan tan lesklavaj ki te sèvi<br />

ak yon sistèm kominikasyon konplèks<br />

pou l te soulve pèp la e fè yo pran fòm<br />

kò yo kont lesklavaj. Menm jan nou ka<br />

di Bwa Kayiman se te pon ant relijyon<br />

ak politik, se menm jan an tou, chante<br />

Manno Chalmay yo sèvi kòm kritè pou<br />

soulèvman kont yon sistèm ki bezwen<br />

chanje.<br />

Li klè pou vodouyizan, fondas<br />

vodou a chita sou kwayans sa a : tout<br />

bagay konekte nan lavi a e lavi pa nou<br />

santre sou mond vizib la ak mond envizib<br />

la. Pou sèvitè, nan tout eksperyans<br />

mounans yo, se fòs espirityèl yo<br />

ki gide aksyon yo ak silans yo. Ki fè,<br />

lespri a prezan menm apre lanmò. E se<br />

sa ki fè nan tradisyon vodou a, mò yo<br />

gen plas yo nan lavi nou, nou kwè yo<br />

pwoteje nou, yo gide nou, e nan kèk<br />

ka, lè yon moun mouri li ka vin yon<br />

Gede. Petèt Manno Chalmay se youn.<br />

Ou pa janm konnen. Youn nan chante<br />

l yo, se kesyonman nan non Bawon<br />

: « Bawon mande tout moun ki la<br />

yo èske se Bondye k touye yo. Se pa<br />

Bondye k touye yo. Se vèditè k touye<br />

yo, se asasen k touye yo. Yo touye yo<br />

touye moun sa yo. » Ou jwenn tou nan<br />

chante l : « Pou Lobo—yon mwa nou<br />

konnen se sa l pote, se mwa gede mwa<br />

revòlte…»<br />

Alòs, kisa yon Bawon ye? Se lwa<br />

ki reprezante premye moun ki te mouri<br />

a, se Bawon ki anchaj simityè. An fèt,<br />

yon Bawon se yon Gede. E tradisyon<br />

vodou an fè konnen Gede yo travèse<br />

ale vini ant lavi ak lamò. Gede yo se<br />

yon fanmi kontrèman ak lòt gwoup<br />

lwa yo rele nanchon yo paske gen yon<br />

pil ak yon bann Gede piske gen yon<br />

pil ak yon bann moun ki deja fè vwèl<br />

pou peyi san chapo. Li pa enpòtan,<br />

nan kontèks sa a, dekilakyèl. Yo mouri<br />

e genyen ladan yo ki tounen Gede.<br />

Poutan, nan pratik vodou a Gede se<br />

toujou lwa ki di betiz, yo konsidere l<br />

kòm yon lwa sal, men se menm Gede<br />

sa a ki kesyone lòd sosyal la, soti anba<br />

rive anwo. Se sa k fè chante Manno a<br />

di « Bawon mande », l ap kesyone enjistis<br />

sosyal, opresyon, majinalizasyon<br />

kriminalite, elatriye.<br />

Youn nan tèm ki parèt anpil nan<br />

chante Manno yo se tèm lafanmi an,<br />

tankou mizik manman, grann, elatriye.<br />

Nan pratik kiltirèl nou, granmoun<br />

gen anpil valè dèske se yo menm ki<br />

transmèt konesans bay pi piti yo,<br />

se yo menm ki transmèt valè tradisyonèl<br />

yo, nan oraliti. Lè w gade valè<br />

granmoun nan kilti Ayisyen, a travè<br />

vodou, li parèt sou Lwa Grann (Grann<br />

Èzili, Grann Ayizan, Grann Aloumba,<br />

elatriye). E se grann sa yo ki montre<br />

valè onètete, ak mennen yon vi dwat<br />

: « Grann tande mizè mwen, m tounen<br />

yon Ogou san tèt nan peyi mwen. »<br />

Kòmkwa se yon plent Manno Chalmay<br />

ap pote bay grann.<br />

Youn nan mizik Manno yo sou<br />

lafanmi se « Lafanmi vin peye san, seremoni<br />

an bèl ». La a se fason, a travè<br />

chante vodou, pou montre jan nou<br />

dwe aprann nan men youn lòt, sipòte<br />

youn lòt, goumen pou nou djanm e<br />

pran responsablite nou pou vanse ak<br />

tradisyon. Nan sans sa a, se onore ak<br />

respekte dizon nan vodou ki tradui nan<br />

tèm sa yo : lanmou, sipò lafanmi, jenewozite,<br />

benediksyon, byenfè, depi nou<br />

menm, antan pratikan nou mache chimen<br />

nou dwat, sa vle di fè sa ki byen<br />

san gade dèyè. Donk, se filozofi lavi a,<br />

e se viv Manno te viv li nan tout esans<br />

li jan Manzè (Mimose Beaubrun)<br />

di, fòk ou viv li pou konnen l paske<br />

se Lespri a, Mistè a, Envizib la, sa w<br />

pa konnen an. Se yon koneksyon ant<br />

kominote a ak lafanmi (fanmi nan trip<br />

ou pa), se sistèm lakou a, sistèm kolektivis<br />

olye endividyalis, se sistèm inifikasyon<br />

ak solidarite, se yo nou jwenn<br />

a travè mizik lafanmi, grann, elatriye<br />

Manno Chalmay t ap chante yo.<br />

Lòt chante Manno itilize ki soti<br />

nan vodou, pa egzanp se : « Laplas kay<br />

la ki malad kouche Sayil o Bondye va<br />

gade—Anjenikon an ki malad kouche<br />

Sayil—Pòt drapo—Jenikon—Danbala<br />

wèdo pa wè nou sou lapay o. » Laplas<br />

enpòtan nan yerachi vodou akòz wòl<br />

moun sa yo jwi nan yon lakou anba<br />

yon peristil, e anpil fwa yon sèvis ta<br />

kapab kanpe si Laplas la pa prezan.<br />

Pase, se Laplas ki dirije seremoni pote<br />

drapo a e li jeneralman gen yon manchèt<br />

nan men l, manchèt Ogou. Seremoni<br />

sa a se pou salye poto mitan an,<br />

pou salye tout lwa yo.<br />

Gen yon lòt lwa enpòtan tou<br />

Manno Chalmay rele nan chante li yo<br />

se lwa Marasa nan mizik Elouwe :<br />

Elouwe—Marasa grandi pou<br />

mache—pa jodi nou la—anwo pa desann<br />

anba pa monte—ti gason pwen<br />

granmoun sa ou pran—fòk ou konprann<br />

ou pa la pou gran mèsi fòk<br />

ou met lespri w tou pare—pou ka<br />

mache tou pare ak moun tankou w<br />

ki konsène—sonje se ou k ap chwazi.<br />

Lwa marasa an nou sispann betize leve<br />

kanpe pou n mache kontre—chèche<br />

verite nan tout rakwen leve kanpe pou<br />

n gen libète.<br />

Nan chante sa a, Manno Chalmay<br />

ap rele lwa marasa pou leve<br />

kanpe, paske se pa pou gran mèsi yo<br />

la, yo gen itilite yo e fòk yo dispoze pou<br />

sèvis popilasyon an (lafanmi) pou ka<br />

pran aksyon ki dwe pran an.<br />

Nan vodou, lwa marasa se lwa ki<br />

gen fòs paske li double. Se lwa lafanmi,<br />

e nan sèvis se li yo rele touswit apre<br />

yo fin rele Legba pou ouvri baryè pou<br />

seremoni an. Kwayans nan marasa<br />

chita sou twa wòch dife : lespwa, lafwa,<br />

ak lacharite. Nan kwayans vodou,<br />

Marasa gen anpil pouvwa, yo kapab fè<br />

mèvèy tank yo gen pouvwa. Kidonk,<br />

yo kapab gen kontwòl anpil bagay.<br />

Marasa de, marasa twa, marasa Lafrik<br />

yo, reprezante lafwa, lespwa ak lacharite.<br />

Yo gen zye pou wè, pou geri, donk<br />

Manno Chalmay fè yo konnen yo pa<br />

la pou granmèsi alòs ki sa y ap tann<br />

pou antre nan batay delivrans pèp la<br />

anba atoufè.<br />

Konklizyon<br />

Li klè gen yon bann lòt chante Manno<br />

Chalmay ki akse sou vodo tankou «<br />

Sedye m ta kraze kay la », « Vèse san<br />

vèse san—Bagay la melanje ginen yo<br />

tèt anba san pwèl ap manje moun yo<br />

di yo se Vodou, yo bouche je tout lwa<br />

pou yo fè plis lajan », « Pran batwèl la<br />

pou mwen », « Ya bezwen mwen », «<br />

Gran rivyè koule l tonbe nan lanmè—N<br />

ap mennen pwen nou nan kalfou yo—<br />

mennen pwen nou tou dousman—pitit<br />

sòyèt pa bezwen kou zonbi k ap tann<br />

sèl o », «Pèp Ayisyen ou se malagèt…<br />

Ayisyen jou lanmò w pa prese yo pa<br />

bezwen w pou te ya bezwen w pou<br />

konprès », « Pou Gasner Raymond—<br />

Antèman k chante nan banbou nan<br />

kiriye eleyison se menm », «Pran<br />

batwèl la pou mwen… M se Ayisyen<br />

kòm kwa m t ap janm fout kretyen…»,<br />

ak lòt toujou ki mande refleksyon afon<br />

sou siyifikasyon yo nan kilti Ayisyen<br />

ak mesaj Manno Chalmay te vle fè<br />

pase a travè pawoli sa yo. Men akote<br />

tout sa, Manno kesyone lwa yo, pratik<br />

vodou a menm a travè chante li tankou<br />

lè l di « Lajenès pa inosan, fòk li pa ka<br />

ensousyan ». Li mande yo pou lite kont<br />

move zangi, fòk yo kenbe labanyè laviktwa<br />

a.<br />

Anfèt, Manno Chalmay kesyone<br />

wòl houngan/manbo yo, kòmkwa yo<br />

rete de bra kwaze, yo bese tèt yo, yo<br />

fèmen zye yo tankou yo pa tande.<br />

Alòs, piske dapre Manno Chalmay<br />

klòch ason an mare ak yon twal siye,<br />

donk li pa ka sonnen byen pou rele lwa<br />

yo, zansèt yo, pou trete malad la, nan<br />

ka sa a Ayiti, sinon li p ap chape. Ki<br />

vle di Ayiti p ap jwenn delivrans. E se<br />

sak fè nan mesaj sa a, Manno Chalmay<br />

mande pou nou boule kwa mazakwa<br />

lespri yo epi trennen sann nan nan<br />

Latibonit, sa vle pou divòse ak pratik<br />

rete bouch koud la. E se konsa, nan<br />

pran responsablite nou antan yon pèp,<br />

vodouyizan ou non, n a jwenn tretman<br />

pou malad la, donk delivrans pou Ayiti,<br />

e pèp Ayisyen an a dezantòtiye pou l<br />

viv nan lapè ak amoni selon jan prensip<br />

vodou a mande l la, anba labanyè<br />

Danmbala.<br />

Referans<br />

Beaubrun, M. (2010). Nan<br />

dòmi : Le récit d’une initiation Vodou.<br />

Vents d’ailleurs, La Roque d’Antheron,<br />

France.<br />

Culture, Merriam-Webster Dictionary,<br />

www.merriam-webster.com/dictionary/culture.<br />

Retrieved on January<br />

19, 2019.<br />

Nieto, S. (2002). Language, culture,<br />

and teaching: Critical perspectives<br />

for a new century. Mahwah, NJ: Lawrence<br />

Erlbaum Associates Publishers.<br />

Moloney, A. (Jan. 2015). Voodoo<br />

priests, doctors on frontline of <strong>Haiti</strong>'s<br />

mental healthcare. Thomson Reuters<br />

Foundation, www.reuters.com/article/<br />

us-haiti-earthquake-anniversary-mentalhe/voodoo-priests-doctors-onfrontline-of-haitis-mental-healthcareidUSKBN0KI1NC20150109.<br />

Retrieved<br />

on January 19, 2019.<br />

Voltaire F. (2010). Manno<br />

Charlemagne Konviksyon. Mini Records—CIDIHCA,<br />

www.youtube.com/<br />

watch?v=-EfNtb0uJlE . Retrieved on<br />

January 19, 2019.<br />

Manno Charlemagne (2006).<br />

Manno Charlemagne, 30 Ans de Chansons,<br />

Educavision, 2006.<br />

Lunine Piere-Jérôme, Ed.D.<br />

January 19, 2019<br />

Tanbou/Tambour<br />

Suite de la page (7)<br />

Depuis quelques semaines, Haïti enregistre<br />

une recrudescence des enlèvements<br />

contre rançon : on recense une<br />

quinzaine de cas, rien qu’au mois de<br />

janvier. Soit un tous les deux jours.<br />

La police est directement confrontée<br />

à la grande criminalité qui touche<br />

l’île. « D’où l’enjeu qu’elle ne soit<br />

pas déstabilisée, insiste le politologue.<br />

Elle reste aujourd’hui la seule institution<br />

VENUS<br />

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in Brooklyn!<br />

crédible dans le pays. Cela serait très<br />

dangereux qu’elle se retrouve politisée<br />

par cette crise. » Le Bureau intégré des<br />

Nations unies en Haïti (BINUH) a exprimé<br />

« sa vive préoccupation » face<br />

aux « graves incidents » du 23 février,<br />

et invité les représentants des forces de<br />

l’ordre protestataires à éviter toute escalade<br />

dans la violence. Le Syndicat de<br />

la police nationale d’Haïti a quant à lui<br />

AMBIANCE<br />

EXPRESS<br />

appelé lundi tous les policiers à rentrer<br />

chez eux « afin de donner une autre orientation<br />

à la lutte ».<br />

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Un pouvoir contesté face à une<br />

opposition invisible<br />

Si le pouvoir de Jovenel Moïse semble<br />

le catalyseur de la colère des Haïtiens,<br />

la situation peut difficilement évoluer à<br />

court terme. En cause : l’absence d’opposition<br />

jugée crédible par la population.<br />

« Si une alternative existe, on ne<br />

la connaît pas. L’opposition manque de<br />

chef de file, de plan, de projet concret…<br />

», résume Eric Sauray.<br />

La Mission de maintien de la paix<br />

des Nations unies en Haïti, quant à<br />

elle, s’est achevée le 15 octobre 2019,<br />

cédant sa place au BINUH, et n’assume<br />

plus aucune responsabilité en<br />

termes de sécurité et de protection du<br />

peuple haïtien. « L’idée est de pouvoir<br />

responsabiliser les hommes politiques<br />

haïtiens et la population. Le message<br />

de la communauté internationale est<br />

clair : “Prenez les choses en mains” »,<br />

argue le politologue. « L’histoire d’Haïti<br />

montre que la population est capable de<br />

créer des crises, mais aussi de les résoudre.<br />

»<br />

Le Monde 27 février <strong>2020</strong><br />

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16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


A Travers le Monde<br />

La Sainte Alliance<br />

se ressoude contre le<br />

Venezuela<br />

Le président brésilien Jair Bolsonaro et l’amiral Craig Faller, commandant<br />

du Commandement Sud des États-Unis<br />

Irak qui a liquidé les deux officiers US ?<br />

Les troupes US prises de court<br />

par leurs "alliés" en Irak?<br />

Depuis la frappe au missile balistique<br />

iranienne contre la base US<br />

à Aïn al-Asad, pareille panique<br />

ne s'était pas emparés des rangs<br />

des troupes américaines en Irak.<br />

Le lundi 9 mars, alors que le<br />

secrétaire du conseil suprême de<br />

la sécurité national, s'entretenait à<br />

Bagdad avec les autorités du pays,<br />

une première après l'assassinat le<br />

3 janvier du commandant en chef<br />

de la Force Qods par les drones<br />

américains à l'aéroport de Bagdad,<br />

d'étranges événements se produisaient<br />

sur les frontières irakiennes<br />

avec la Syrie, soit cette zone ultra<br />

protégée par la Résistance irakienne<br />

qui surveille à la fois les<br />

agissements du Pentagone et ceux<br />

de ses supplétifs daechsites de<br />

Washington.<br />

Les troupes US ont quitté<br />

précipitamment leur base, située à<br />

proximité de l'usine de phosphate,<br />

non loin des positions de Kataëb<br />

Hezbollah à Qaem- ce point de<br />

passage stratégique qui relie l'Irak<br />

à la Syrie et au Liban et partant à<br />

la Méditerranée.<br />

Les soldats américains déployés en Irak<br />

Dans un communiqué vidéo publié le 8 mars, la bande paramilitaire d’un<br />

mystérieux « Front Patriotique Vénézuélien » s’attribue les deux incendies<br />

contre la CANTV (téléphone) et le CNE (Centre National Electoral)<br />

Par Thierry Deronne<br />

Donald Trump vient d’inviter le<br />

brésilien Jair Bolsonaro aux<br />

USA pour « voir comment s’occuper<br />

du Venezuela«. Résultat :<br />

les deux pays signent un accord<br />

de coopération militaire. A cette<br />

tenaille de l’extrême-droite suprématiste,<br />

coloniale, contre le<br />

Venezuela s’est ajouté le colombien<br />

Duque. Ce grand massacreur<br />

de militant(e)s sociaux qui s’est<br />

emparé du pouvoir, comme vient<br />

de le révéler l’ex-congressiste Aida<br />

Merlano, en achetant massivement<br />

des votes avec l’argent de la<br />

cocaïne, vient de réclamer à Trump<br />

l’accroissement des « sanctions »<br />

contre le gouvernement légitimement<br />

élu du Venezuela.<br />

Le leader local d’extrême<br />

droite vénézuélien Juan Guaido<br />

« opposant démocrate » pour les<br />

médias occidentaux, autoproclamé<br />

« président du Venezuela » par<br />

Trump, vient d’annoncer la reprise<br />

de l’insurrection pour chasser Maduro.<br />

La méthode est invariable: à<br />

l’aide de violences de rue, provoquer<br />

les forces de l’ordre pour que<br />

les médias internationaux puissent<br />

faire les images de la « répression<br />

du peuple par le régime ». La presse<br />

colombienne a publié des photos<br />

prouvant les liens de Guaido<br />

avec Los Rastrojos, narco-paramilitaires<br />

qui massacrent des deux<br />

côtés de la frontière Venezuela/Colombie.<br />

Alors que le gouvernement<br />

de Nicolás Maduro a fortement<br />

avancé dans des négociations avec<br />

le secteur démocratique de l’opposition,<br />

notamment en prévision des<br />

prochaines élections législatives,<br />

deux incendies viennent de détruire<br />

coup sur coup un entrepôt de la<br />

Compagnie Publique de téléphone<br />

CANTV et une importante quantité<br />

de machines et matériel d’un<br />

dépôt du Centre National électoral,<br />

attentats aussitôt revendiqués par<br />

une bande paramilitaire. Lors de<br />

son voyage à Washington, Guaido<br />

avait obtenu non seulement<br />

de nouvelles « sanctions » contre<br />

Caracas mais aussi une nouvelle<br />

manne pour financer les opérations<br />

visant « le changement de<br />

régime au Venezuela ».<br />

Le gouvernement bolivarien<br />

vient de déposer officiellement<br />

une plainte pour crimes contre<br />

l’humanité contre les Etats-Unis<br />

devant la Cour Pénale Internationale.<br />

Les innombrables mesures<br />

coercitives unilatérales (« sanctions<br />

») ont provoqué la migration<br />

de très nombreux vénézuéliens et<br />

des dizaines de milliers de morts<br />

– le pays ne pouvant plus acheter<br />

de nombreux médicaments et<br />

aliments comme conséquence du<br />

blocus bancaire occidental et de<br />

la guerre économique décrétée par<br />

Barak Obama et sans cesse renforcée<br />

depuis par Donald Trump.<br />

Thierry Deronne, Caracas,<br />

9 mars <strong>2020</strong><br />

Venesol 9 mars <strong>2020</strong><br />

Kataeb Hezbollah fait fuir les<br />

GI's!<br />

Qaem/Abou Kamal qui rappelons-le,<br />

a été pris pour cible en<br />

décembre dernier des frappes au<br />

drone US/Israël qui ont tué plus de<br />

30 combattants de Kataeb Hezbollah.<br />

Ce retrait dans le désordre, le<br />

Pentagone ne l'a évidemment pas<br />

expliqué, n'empêche qu'une autre<br />

information presque concomitante<br />

est tombée sur les telex faisant<br />

état de l'arrivé des avions cargo<br />

US avec du matériel et des soldats<br />

à bord à Aïn al-Asad. Tout donc<br />

laisse à penser que les Etats-Unis<br />

qui refusent depuis le 5 janvier à<br />

se soumettre à l'exigence parfaitement<br />

légale du Parlement irakien<br />

sur la nécessité d'une révision des<br />

accords militaires bilatéraux et<br />

partant du retrait de leurs troupes<br />

du pays, aurait décidé de se replier<br />

davantage dans leur coquille<br />

"défensive" et de réduire comme<br />

l'ont à plusieurs reprises affirmé<br />

les officiers US, leur présence à<br />

Aïn al-Asad.<br />

Or, il semblerait que Washington<br />

saurait très difficilement<br />

préserver cette même présence,<br />

même si les Kurdes d'Irak et certains<br />

sunnites ont été absents de<br />

la séance du vote du 5 janvier. En<br />

effet, le lundi 9 mars, le CentCom<br />

a publié tard dans la soirée un<br />

communiqué annonçant la mort<br />

de deux "conseillers militaires" qui<br />

seraient tombés "dans des combats<br />

anti-Daech au nord de l'Irak".<br />

Leurs noms n'ont pas été révélés<br />

mais vu l'absence de tout contact<br />

militaire entre les forces armées<br />

irakiennes et le Pentagone depuis<br />

l'assassinant terroriste du 3 janvier,<br />

le texte est bien peu convaincant.<br />

L'armée irakienne coupe les<br />

ponts avec l'US Army<br />

Cité par Sputnik ce mardi, envoyé<br />

spécial de la coalition international<br />

dite anti-Daech a tenté tant bien<br />

que mal d'expliquer les circonstances<br />

de la mort le lundi 9 mars<br />

de deux "effectifs des forces spéciales<br />

américaines en Irak. « Nos<br />

Des sources de sécurité en Irak ont fait part du retrait d’une partie de la<br />

coalition américaine d’une base dans la province d’al-Anbar<br />

Bien que les forces américaines n’aient pas encore quitté l<br />

deux militaires ont été tués en Irak<br />

pendant la lutte contre Daech", a<br />

dit Brett McGurk en évoquant "le<br />

sale quart d'heure qu'ont passé les<br />

GI's à retrouver les deux corps":<br />

"il nous a fallu six heures pour les<br />

retrouver », a dit l'Américain qui<br />

ajoute : " «Nous étions les chercher<br />

à l'aide d'une grue puisque<br />

leurs corps se trouvaient dans un<br />

trou enseveli sous les rochers », a<br />

poursuivi McGurk.Et le général de<br />

poursuivre, totalement désarmé :<br />

"Les deux soldats ont été tués en<br />

tombant dans la crevasse d'une<br />

montagne".<br />

Mais ce que le haut gradé<br />

US tente d’effacer, en passant,<br />

c'est le lieu de l'incident" : l'opération<br />

menée à l'aide des "avions<br />

de combat de la coalition internationale",<br />

et dans le cadre d'une<br />

opération héliportée, s'est déroulée<br />

à Gharadjouq au sud de la ville<br />

de Makhmour, dans la province<br />

de Kirkouk. Les Peshmerghas y<br />

auraient donc été de la partie. Ce<br />

serait inconcevable de croire que<br />

les deux effectifs des forces commandos<br />

US, aient fait une chute<br />

accidentelle, alors qu'ils sont<br />

d'habitude entraînés pour mener<br />

des combats en terrain accidenté<br />

ou montagneux. Alors la question<br />

qui se pose est celle-ci : Qui les a<br />

liquidés? Les Hachd ou les amis<br />

kurdes des Hachd? Ou encore les<br />

Hachd sunnites de Mossoul limitrophe<br />

de Kirkuk? Dans les trois<br />

cas de figure, l'Amérique est dans<br />

de beaux draps!<br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

17


La crise mondiale de l'économie capitaliste et le coronavirus<br />

Par Miguel Sorans<br />

Le lundi 9 mars, les marchés boursiers<br />

mondiaux se sont effondrés.<br />

Un nouveau "lundi noir" pour l'économie<br />

capitaliste mondiale. Wall Street<br />

a cessé ses activités pendant 15 minutes.<br />

Le prix du pétrole est tombé à<br />

33 dollars le baril. En janvier, il était<br />

à 63 dollars. La baisse des prix est une<br />

mesure d'urgence que Wall Street a mis<br />

en place pendant la crise de 2008 pour<br />

tenter d'éviter les ventes de panique.<br />

Mais la panique entre les capitalistes, le<br />

capital financier et les multinationales<br />

est installée. Et ce n'est pas seulement<br />

à cause du coronavirus.<br />

Wall Street a subi le pire crash<br />

depuis 2008. Tous les marchés boursiers<br />

du monde ont chuté. Au Mexique<br />

et au Brésil, les monnaies ont été<br />

dévaluées.<br />

De nombreux économistes et<br />

analystes commerciaux tentent d'attribuer<br />

la nouvelle explosion et l'effondrement<br />

de l'économie capitaliste aux<br />

effets de l'épidémie de coronavirus.<br />

Les conséquences du coronavirus ont<br />

sans aucun doute une influence. Mais<br />

le coronavirus n'est pas la cause principale<br />

du nouveau krach économique<br />

mondial. Bien sûr, l'épidémie de coronavirus<br />

est très importante. Plus de<br />

<strong>11</strong>0.000 personnes sont déjà infectées<br />

dans le monde et une centaine de pays<br />

sont touchés.<br />

Le coronavirus est venu aggraver<br />

la crise aiguë déjà existante<br />

de l'économie capitaliste mondiale. Le<br />

système capitaliste-impérialiste n'est<br />

toujours pas en mesure de surmonter<br />

la crise économique aiguë ouverte en<br />

2007/8. Les données de la réalité le<br />

démontrent.<br />

L'économie capitaliste mondiale<br />

avait déjà ralenti à un "taux de chute"<br />

proche de 2,5 % par an. Les États-<br />

Unis n'enregistrent qu'une croissance<br />

de 2% par an, l'Europe et le Japon de<br />

1% seulement ; et les principales économies<br />

émergentes du Brésil, du Mexique,<br />

de la Turquie, de l'Argentine, de<br />

l'Afrique du Sud et de la Russie stagnent<br />

pour l'essentiel. Les énormes<br />

économies de l'Inde et de la Chine<br />

ont également connu un ralentissement<br />

important au cours de l'année<br />

dernière. Et maintenant, la quarantaine<br />

COVID-19 a poussé l'économie<br />

chinoise dans un abîme.<br />

L'Organisation de coopération<br />

et de développement économiques<br />

(OCDE), qui représente les 36 économies<br />

les plus avancées du monde,<br />

avertit que l'impact de COVID-19 pourrait<br />

réduire de moitié la croissance<br />

économique mondiale cette année par<br />

rapport à ses prévisions précédentes.<br />

L'OCDE a réduit sa prévision centrale<br />

de croissance de 2,9 % à 2,4 %, mais<br />

prévient qu'une "épidémie de coronavirus<br />

plus longue et plus intense" pourrait<br />

réduire la croissance à 1,5 % d'ici<br />

<strong>2020</strong>" (Michel Roberts, économiste<br />

britannique, dans Without Permission<br />

7/3/<strong>2020</strong>).<br />

Le coronavirus a ajouté "plus<br />

de combustible au feu" de la crise<br />

économique capitaliste. Le coronavirus<br />

est apparu en Chine (voir<br />

« Coronavirus et dictature » http://<br />

www.uit-ci.org/index.php/2018-<br />

03-15-13-39-31/nouvelles-et-documents/2473-chine--coronavirus-et-dictature").<br />

La Chine est le<br />

premier exportateur mondial et la<br />

chute record de la production industrielle<br />

due à la fermeture d'entreprises<br />

a déjà un impact négatif sur l'ensemble<br />

du monde capitaliste. Elle dépasse<br />

déjà les cadres de la Chine. Tout ce qui<br />

est lié à l'industrie du tourisme, par<br />

exemple, est touché. La production et<br />

les prix du pétrole sont en baisse. La<br />

crise de l'économie capitaliste qui dure<br />

depuis 2007/08 va s'aggraver. Les<br />

multinationales s'inquiètent de leurs<br />

énormes pertes de profits en Chine et<br />

dans le monde. Les jeux spéculatifs<br />

des marchés boursiers et des prix du<br />

pétrole ne font qu'exprimer la quête de<br />

la sauvegarde de la richesse des milliardaires<br />

du monde. Le grand problème<br />

pour l'humanité est que l'impérialisme<br />

et ses gouvernements vont essayer<br />

d'approfondir leurs plans d'ajustement<br />

et de pillage de la classe ouvrière et du<br />

peuple.<br />

L'apparition soudaine de<br />

l'épidémie de coronavirus est également<br />

une expression du déclin du capitalisme.<br />

La croissance de la pauvreté,<br />

la surpopulation, les changements environnementaux<br />

et l'effondrement des<br />

systèmes de santé publique dans le<br />

monde sont le terreau de l'émergence<br />

et du développement de maladies anciennes<br />

et nouvelles.<br />

La crise capitaliste et la crise du<br />

coronavirus doivent être payées<br />

par les capitalistes<br />

Pour aggraver les choses, l'épidémie<br />

de coronavirus ne s'arrête pas dans le<br />

monde entier, bien qu'on dise qu'en<br />

Chine les cas ont diminué. Au moment<br />

où nous écrivons ces lignes, il y a déjà<br />

plus de <strong>11</strong>0.000 personnes infectées<br />

dans le monde, 3.800 morts et plus de<br />

100 pays touchés. L'Italie a déclaré le<br />

pays en quarantaine.<br />

Le système capitaliste-impérialiste<br />

et ses gouvernements ne garantissent<br />

pas une réponse adéquate<br />

à cette crise humanitaire qui touche<br />

des millions de personnes (voir « Les<br />

coronavirus et la montée du zdengue -<br />

Capitalismo y crisis de la salud pública:<br />

Coronavirus y rebrote del dengue »<br />

http://www.izquierdasocialista.org.ar/<strong>2020</strong>/index.php/blog/<br />

elsocialista/item/16485-capitalismo-y-crisis-de-la-salud-publica-coronavirus-y-rebrote-del-dengue).<br />

Ils<br />

prennent des mesures telles que la suspension<br />

d'événements sportifs ou artistiques<br />

de grande envergure. Ils encouragent<br />

la panique pour dissimuler une<br />

catastrophe majeure sans s'attaquer<br />

aux causes profondes.<br />

Les peuples du monde entier<br />

doivent descendre dans la rue pour<br />

exiger de leurs gouvernements de véritables<br />

mesures face à l'urgence. Que<br />

ceux qui sont au sommet, les capitalistes,<br />

prennent en charge les coûts.<br />

Nous devons exiger que des fonds urgents<br />

soient débloqués pour augmenter<br />

considérablement les budgets de santé<br />

afin de faire face à l'urgence sanitaire.<br />

Des fonds pour, entre autres, étendre<br />

et améliorer les installations sanitaires,<br />

accorder des augmentations de salaire<br />

à tous les professionnels de la santé,<br />

procéder à de nouvelles embauches<br />

et donner des recours gratuits à tous.<br />

Que ces fonds proviennent d'impôts<br />

progressifs élevés sur les groupes d'entreprises,<br />

le capital financier et que les<br />

dettes étrangères ne soient pas payées.<br />

Pour un système de santé national<br />

unique, géré par l'État, avec des consultations<br />

gratuites, des traitements<br />

et des médicaments payés par l'État<br />

et administrés par les utilisateurs, les<br />

médecins, les travailleurs et les professionnels<br />

du secteur. Pour la nationalisation<br />

des laboratoires de spécialités<br />

médicales et qu'ils commencent à<br />

fonctionner sous le contrôle des travailleurs<br />

et des scientifiques de la santé<br />

et de la médecine.<br />

Comme nous l'avons dit plus<br />

haut, l'impérialisme et ses multinationales<br />

voudront utiliser le coronavirus<br />

pour lancer de nouvelles tentatives<br />

d'exploiter davantage le peuple. On<br />

parle déjà de centaines de milliers<br />

de licenciements et de suspensions<br />

dans les entreprises. Ils chercheront à<br />

faire baisser les salaires avec de plus<br />

grandes dévaluations de la monnaie<br />

dans les semi-colonies et un plus grand<br />

pillage avec le mécanisme de la dette<br />

extérieure.<br />

La crise capitaliste et le coronavirus<br />

ne doivent pas être payés par les<br />

travailleurs et le peuple. Pas de licenciements<br />

ni de suspensions. Non au<br />

paiement de la dette extérieure. De l'argent<br />

pour la santé et le travail. Laissez<br />

les entreprises et les personnes ci-dessus<br />

prendre en charge la crise.<br />

Les rébellions au Chili, en<br />

France, au Liban, en Irak, en Palestine<br />

et d'autres protestations sociales, qui se<br />

développent dans le monde, montrent<br />

que la lutte contre les plans d'ajustement<br />

et pour la défense de la vie des<br />

gens continue.<br />

Miguel Sorans<br />

Membre de la direction d’Izquierda<br />

Socialista (Argentine) et de<br />

l’Unité internationale des travailleuses<br />

et des travailleurs (UIT-QI)<br />

Suite de la page (3)<br />

contre l’ancienne première dame en<br />

2016, Sanders avait remporté le Michigan<br />

contre Hillary Clinton, mais cette<br />

année, répéter cet exploit n’est pas<br />

chose facile contre un Joe Biden qui,<br />

depuis les primaires de la Caroline du<br />

Sud, a le mememtum dans la course<br />

à la nomination. « Le sénateur du<br />

Vermont sait que ce test du Michigan<br />

est l’une de ses dernières chances de<br />

reprendre l’avantage sur Joe Biden.<br />

C’est là qu’il avait battu Hillary Clinton<br />

en 2016, mais d’un petit point et<br />

demi seulement.»<br />

Selon des sondages, Biden pourrait<br />

facilement remporter l’État du<br />

Michigan qui, conformément au dernier<br />

« recensement de 2010 est composée<br />

de 78,95 % de Blancs, 14,17 %<br />

de Noirs, 2,41 % d’Asiatiques (0,78 %<br />

d’Indiens), 2,33 % de Métis, 0,63 %<br />

d’Amérindiens, 0,03 % d’Océaniens et<br />

1,49 % de personnes n’entrant dans<br />

aucune de ces catégories.»<br />

Cette possibilité de victoire<br />

de l’ancien numéro 2 de la Maison<br />

Blanche dans cet État qui, «d’une population<br />

avec 9,883,640 habitants en<br />

2010, était le 8 e État le plus peuplé<br />

des États-Unis».est, non seulement<br />

due aux dernières performances du<br />

Super Tuesday, mais également aux<br />

supports financiers récolté ces derniers<br />

jours des contribuables et des soutiens<br />

des officiels du parti démocrate.<br />

Si Sanders avait annulé un rassemblement<br />

prévu vendredi dans l’État<br />

du Mississippi, de sortes qu’il puisse<br />

avoir le temps nécessaire pour jouer<br />

les derniers atouts dans cet État ou<br />

125 délégués sont en jeux, quant à<br />

l’ancien vice-président pour consolider<br />

ses chances de gagner, il jouait sur<br />

tous les fronts. Il ne négligeait pas les<br />

moindres petits détails. C’est ainsi,<br />

en tant que vice-président de Barack<br />

Obama, Biden se misait du fait qu’il<br />

avait contribué à l’élaboration du<br />

paquet qui a renfloué l’industrie automobile<br />

chancelante de l’État au cours<br />

de la dernière récession. Etat au cours<br />

duquel qu’Obama avait remporté aux<br />

deux élections générales de 2008 et<br />

20<strong>11</strong>.<br />

Ils sont nombreux ceux qui se<br />

resserrent autour de Joe Biden<br />

Après la défection de plusieurs candidats,<br />

Joe Biden attire d’importants soutiens<br />

au sein de son Parti. Depuis des<br />

semaines, les nouvelles sont réjouissantes<br />

pour le candidat favori à la nomination<br />

du Parti démocrate. Joe Biden,<br />

candidat modéré et ex-vice-président<br />

des États-Unis, cueille les « endossements<br />

» de l’establishment du Parti<br />

démocrate. De plus en plus, les officiels<br />

du Parti démocrate continuent à se rallier<br />

à la cause de Biden.<br />

Pour les plus récents, il s’agit<br />

d’anciens sénateur ou gouverneurs<br />

qui apportent leur soutien à Biden –<br />

à titre d’exemples, il ya Cory Booker,<br />

sénateur de l’État du New Jersey,<br />

Elissa Sloktkin, députée du 8 e disctrict<br />

de Michigan, et la gouverneure de ce<br />

même Êtat, Gretchen Whitmer. A ce<br />

titre, la gouverneur de Michigan a,<br />

«à l’occasion d’une messe à Detroit,<br />

en référence notamment à ses efforts<br />

pour sauver l’industrie automobile de<br />

la faillite après la crise financière de<br />

2008, lorsqu’il était vice-président de<br />

Barack Obama, a déclarer «Joe a été<br />

là pour le Michigan quand nous étions<br />

dos au mur», a telle confié à l’AFP.<br />

De plus, la sénatrice du Minnesota,<br />

Amy Klobuchar qui, tout récemment<br />

avait abandonné la course pour<br />

endosser Biden, était, elle aussi dans<br />

l’État du Michigan vendredi et samedi<br />

pour faire campagne pour l’ancien<br />

vice-président.<br />

Mais Biden n’est pas le seul<br />

avoir de soutien surtout du groupe minoritaire.<br />

Sanders avait également eu<br />

un fort soutien dans l’État de Wolverine,<br />

y compris de la part de la population<br />

arabo-musulmane du Michigan - il<br />

a obtenu l’approbation du Comité d’action<br />

politique arabo-américain et celui<br />

des leaders afro américain.<br />

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dans la primaire démocrate, encore<br />

a un role à jouer entre les deux<br />

favoris Biden et Sanders. Joe Biden et<br />

Bernie Sanders avaient, chacun reçu,<br />

ce week-end, un soutien de poids à<br />

quelques heures de leur premier «têteà-tête»<br />

de la primaire démocrate. «Joe<br />

Biden, 77 ans, a reçu le ralliement<br />

d’une ancienne rivale, Kamala Harris<br />

La sénatrice de 55 ans, qui espérait<br />

devenir la première présidente noire<br />

des Etats-Unis, avait fait un début de<br />

campagne remarqué, prenant notamment<br />

à partie l’ancien vice-président<br />

sur la question raciale lors d’un débat<br />

télévisé en juin, »<br />

Quand au sénateur Sanders, il<br />

avait reçu le support du célèbre militant<br />

des droits civiques Jesse Jackson.<br />

Figure très respectée au sein de la communauté<br />

afro-américaine, le Pasteur;<br />

« Dans le duel qui l’oppose désormais<br />

à Joe Biden, Bernie Sanders, 78 ans,<br />

a lui aussi reçu dimanche un soutien<br />

significatif: celui de Jesse Jackson,<br />

l’une des figures du combat pour les<br />

droits civiques. Lui-même candidat<br />

en 1988 pour l’investiture démocrate<br />

à la présidentielle, il avait alors reçu<br />

le soutien de l’élu socialiste et s’est<br />

dit dimanche heureux de pouvoir lui<br />

rendre la pareille.«Je soutiens Bernie<br />

Sanders aujourd’hui car il m’a soutenu»,<br />

a-t-il déclaré lors d’un meeting<br />

de campagne à Grand Rapids, dans le<br />

Michigan. «Je le soutiens parce qu’il<br />

est là pour vous», a-t-il lancé à la foule<br />

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round 2, avec 125 délégués, l’État<br />

du Michigan est un gros morceau des<br />

primaires du mardi 10. C’est le grand<br />

rendez-vous que le sénateur ne devrait<br />

pas rater sous aucun prétexte. «Si<br />

Sanders perd le Michigan, le barrage<br />

d’obstacles du mardi suivant est tel<br />

qu’il pourrait ne pas survivre à sa défaite.<br />

Le Mini-Tuesday du 17 mars verra<br />

s’exprimer les suffrages démocrates<br />

de Floride, de l’Ohio, de l’Illinois et de<br />

l’Arizona, avec près de 600 délégués<br />

à la clé. Or Joe Biden semble bénéficier<br />

dans ces États d’une mobilisation<br />

favorable, surtout en Floride, le plus<br />

peuplé des quatre. »<br />

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18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong>


Aujourd’hui 8 mars, moi qui suis une femme, j’écris pour les hommes<br />

Par Sarah Roubato<br />

Aujourd’hui, c’est le 8 mars. Une de<br />

ces journées qu’on invente pour<br />

tout ce qui est en danger, menacé,<br />

fragile. Aujourd’hui, paraît-il, c’est la<br />

journée de la femme, des femmes… des<br />

droits des femmes. Et bien aujourd’hui,<br />

moi qui suis une femme, j’ai envie<br />

d’écrire pour les hommes. Parce que j’ai<br />

peur que les hommes soient en danger.<br />

Et donc que nous le soyons aussi.<br />

Je suis une femme. Je connais<br />

les prédateurs, les manipulateurs, les<br />

Suite de la page (20)<br />

pop, contemporaine, traditionnelle et autres<br />

; qu’il aime bien nimber de sa tessiture<br />

imperméable. Avec laquelle, il vient<br />

répandre de retour au state à NY, dans la<br />

musique dite Nouvelle Génération, avec<br />

le groupe « Kajou », auréolé d’un hit :<br />

Safè mal, et en soutien, D.T Richards,<br />

un certain Kino. Pour contribuer ainsi sa<br />

part, dans une intervention qui va faire<br />

boule de neige en diaspora ; dans un parcours<br />

cependant transitoire. Pour ensuite<br />

faire son entrée au « Tabou Combo » où<br />

il vient prendre la place de l’éjecté Dòf<br />

Chancy, continuant encore à mettre en<br />

évidence sa capacité de caméléon et de<br />

colonne du rythme et de la mesure, toujours<br />

en improvisation.<br />

Dans une collaboration pourtant<br />

méprisants, les lourdauds, les criminels.<br />

Je les ai connus dans ma chair. Ceux qui<br />

abîment les femmes parce qu’elles sont<br />

femmes. Qui en ont fait les objets de<br />

leurs pulsions, les tapis où ils essuient<br />

leurs frustrations, les territoires où ils<br />

exercent leur pouvoir. Mais je ne veux<br />

pas offrir à ces hommes-là le monopole<br />

de représenter tous les hommes. Je ne<br />

veux pas qu’ils confisquent aux hommes<br />

ce que c’est qu’être un homme. Et<br />

je ne laisserai pas certaines femmes,<br />

aussi idéologues que ceux qu’elles prétendent<br />

combattre, faire des hommes<br />

une entité associée à la pourriture qui<br />

éphémère, avant de prendre le large vers<br />

la Floride où il est allé s’installer dans le<br />

cadre de son intégration dans le groupe<br />

« Top Vice », alors le chouchou de Miami ;<br />

mais aussi un ensemble bien attrayant<br />

qui a débuté en trio avec le légendaire<br />

guitariste Robert Martino, du keyboardiste,<br />

alors précurseurs du genre électro,<br />

Charlot Raymonvil et du chanteur Freddie,<br />

et, qui a vraiment impulsé de nouvelles<br />

bacchanales au sunshine state. Et<br />

auquel Joe est venu se mêler, en prenant<br />

part à la ‘’topmania’’ de la première demie<br />

des années quatre- vingt –dix. Avant<br />

que les clignotants soient refroidis pour ce<br />

groupe et, Joe qui s’en va en solitaire aux<br />

contraintes de toutes les associations, de<br />

retrouvailles ainsi que des sollicitations<br />

dont il est l’objet du fait de son expertise<br />

et d’un parcours enviable.<br />

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serait notre ennemi absolu. Ce qui est<br />

à combattre, c’est un système patriarcal<br />

dont nous sommes tous et toutes<br />

les héritiers et les reproducteurs, par<br />

adhésion, par soumission ou par indifférence.<br />

C’est un long combat, mais ce<br />

n’est pas un combat contre les hommes,<br />

ni contre les hommes blancs plus<br />

que d’autres, ni contre les hommes<br />

riches plus que d’autres. Le mépris et<br />

la violence envers les femmes existent<br />

chez les hommes non blancs et pauvres<br />

aussi. Les femmes qui sont obsédées<br />

par leur apparence, par leurs kilos en<br />

trop, par leurs poils à éradiquer, reproduisent<br />

tout autant le système qui les<br />

asservit.<br />

Autant je me battrai de toutes<br />

mes forces pour me faire respecter, pas<br />

seulement en tant que femme, mais en<br />

tant qu’individu à la peau noire ou foncée,<br />

au corps qui ne correspond pas aux<br />

canons de beauté ni aux rayons des<br />

magasins, en tant que personnalité trop<br />

entière, trop intense, trop exigeante,<br />

trop présente, en tant que personne aux<br />

multiples appartenances qui ne rentre<br />

pas dans les cases préparées par la<br />

société, en tant qu’artiste aussi, et pas<br />

« femme-artiste ». Autant je me battrai<br />

de tout mon être pour qu’on n’écrase<br />

pas tous ces hommes. Amoureux ou<br />

séducteurs, rencontres d’un soir ou<br />

d’une vie. Ceux qui savent incarner<br />

leurs sentiments et ceux qui ne savent<br />

pas, ceux qui pensent bien faire et qui<br />

font mal, ceux qui ne savent pas comment<br />

faire, qui ont peur et qui fuient,<br />

et ceux qui, peut-être, ne savent plus<br />

où se mettre, s’ils ont encore le droit<br />

de dire à une femme qu’elle est belle,<br />

s’ils doivent verbaliser chacun de leur<br />

geste pour demander l’autorisation, s’ils<br />

doivent féminiser chaque mot. Je veux<br />

ces hommes auprès de moi, même maladroits,<br />

même gauches. J’ai besoin de<br />

ces hommes pour m’aimer. Pour accueillir<br />

ma puissance comme j’accueillerai<br />

leur fragilité.<br />

Je ne veux pas que quiconque,<br />

homme ou femme, m’approche en prétendant<br />

savoir ce que je suis parce que<br />

je suis une femme. Car je ne suis pas<br />

que femme. Je suis femme et bien autre<br />

chose. Alors, moi non plus, je ne les approcherai<br />

pas en me disant « Les hommes<br />

sont » ceci ou cela, ou « Nous sommes<br />

entre femmes donc on se comprend<br />

mieux ». Mes affinités vont bien au-delà<br />

de mon sexe. Je veux pouvoir être amie<br />

avec les hommes, les approcher en bon<br />

camarade, sans me freiner sous prétexte<br />

que je suis une femme. Pouvoir me<br />

dire : « Il ressemble à mon frère. Celui<br />

que je n’ai jamais eu ».<br />

Je ne serai pas solidaire de toutes<br />

les femmes parce qu’elles sont femmes.<br />

Je serai solidaire de toutes les victimes<br />

de l’injustice de la violence et des mensonges,<br />

mais leur souffrance ne justifiera<br />

jamais à mes yeux les raccourcis,<br />

le mépris et le renvoi de la violence.<br />

Les combats d’aujourd’hui se font dans<br />

les oppositions binaires et confortables<br />

du puissant contre le faible, du riche<br />

contre le pauvre, du gentil contre le<br />

méchant, des minorités contre le «<br />

Blanc », de la femme contre l’homme.<br />

Ce combat-là se fera sans moi. J’ai assez<br />

connu la complexité du réel, des situations<br />

et des humains, pour savoir que<br />

ces schémas binaires ne sont que des<br />

postures qui nous soulagent, qui font<br />

beaucoup de bruit, mais ne résolvent<br />

rien. J’ai connu des<br />

riches merveilleux<br />

et des pauvres cons,<br />

des Blancs ouverts<br />

et des non Blancs<br />

racistes, des hommes<br />

respectueux et<br />

des femmes méprisantes.<br />

Oui et mille<br />

fois oui, les victimes<br />

de viols et d’agressions<br />

sexuelles ont besoin d’être entendues.<br />

La force de leur cri fait écho<br />

à la violence qu’elles ont subie. Mais<br />

ce besoin de parler ne sera qu’un nouveau<br />

geste de violence, s’il est vomi sur<br />

une entité qu’on fabrique pour mieux la<br />

piétiner, au lieu de le déposer, pour dire<br />

et réparer. Je me battrai avec ces hommes<br />

et ces femmes qui accueillent cette<br />

complexité et se battent pour servir un<br />

même idéal de justice et de vérité.<br />

Être une femme ne sera pas mon<br />

étendard. Ce sera simplement l’une de<br />

mes vérités. Ni plus, ni moins que les<br />

autres. Je ne la brandirai pas contre les<br />

hommes, mais avec eux. Car en disant<br />

voici la femme que je suis, je les autoriserai<br />

à devenir ces hommes que nous<br />

espérons.<br />

Sarah Roubato 7 mars <strong>2020</strong><br />

Tlaxcala 8 mars <strong>2020</strong><br />

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Vol 13 # 36 • Du<strong>11</strong> au 17 <strong>Mars</strong> <strong>2020</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

19


Pleins Feux Sur Joseph « Joe »<br />

Charles Jr. ( ?)<br />

Par Ed Rainer Sainvill<br />

« Un bassiste d’avant-garde »<br />

Joseph « Joe » Charles Jr.<br />

Joe quant à lui, a fleuri dans<br />

un climat imbu de musique ;<br />

notamment des cordes, puisque<br />

son frère ainé Lionel s’est<br />

acquitté en guitariste qualifié.<br />

C’est sans doute de cette filiation<br />

que Joe Charles Jr. s’est<br />

concocté un aléa de bassiste<br />

inspiré. Ayant appris son métier<br />

sur le tas, Joseph s’est retrouvé<br />

très tôt à New-York comme<br />

bassiste précoce auréolé d’un<br />

jeu non-orthodoxe, bousculant<br />

autant d’idées reçues. Entre les<br />

petites associations circonstancielles,<br />

il atteint déjà le myosotis<br />

des plus avertis, à dessein d’une<br />

résonnance ‘’guitaristique’’ qui<br />

l’a bien distingué du lot. Pas<br />

étonnant qu’il soit d’abord convoité<br />

par le « Tropical Combo »<br />

au sein duquel siégeaient des<br />

vétérans comme Jack François,<br />

le fameux footballeur et guitariste<br />

Fito Léandre et autres. Dans<br />

ce groupe qui a constitué un lieu<br />

de passage pour tant d’artistes<br />

consommés et de nouvelles<br />

pousses musicales à N.Y., spécialement<br />

Brooklyn.<br />

A l’étape suivante, il est<br />

guigné par le « Wanga Nègès »<br />

d’Assade Francoeur, avec lequel<br />

il explore d’autres genres de la<br />

musique ambiante natale. Dans<br />

une approche qui le met dans<br />

le collimateur des amateurs<br />

de fusion et autres avenues<br />

de la musique conceptuelle. A<br />

cette intersection, Joe Charles<br />

s’incruste au pays, dans d’exaltantes<br />

excursions avec les<br />

groupes jumeaux : « Zeklè » et<br />

« Lakansyèl », à travers lesquels,<br />

il a mis sa marque fabrique de<br />

bassiste inspiré à l’épreuve. En<br />

investissant les avatars musicaux<br />

; au gré d’une sensibilité<br />

manifeste. Devenant ainsi celui<br />

par qui le scandale arriva. Une<br />

ascendance qui le propulse au<br />

sein du fameux « Caribean Sextet<br />

», s’appliquant encore à dessein<br />

d’un doigté intelligent et de<br />

sa marque multidirectionnelle et<br />

impeccable.<br />

Comme quoi, J.C le bassiste<br />

d’avant-garde n’est jamais<br />

à court d’arguments, que<br />

la musique soit jazzy, latine,<br />

suite à la page(19)<br />

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