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LUX 306 - L'art de la lumière en muséographie

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306

MARS

JUIN

2020

L’ART DE

LA LUMIÈRE EN

MUSÉOGRAPHIE

DÉAMBULATION

NOCTURNE

ALLÉES JEAN-JAURÈS

À MONTROUGE

DRIVERS LED :

TOUJOURS PLUS

DE CONNECTIVITÉ ET

DE FONCTIONNALITÉS

LA REVUE FRANCOPHONE DE L’ÉCLAIRAGE, DES ÉQUIPEMENTS CONNECTÉS ET DES SERVICES ASSOCIÉS


GROUPE RAGNI : Ragni | Ragni Lighting | Ragni IC | Novéa Energies

Concepteur et fabricant

français d’éclairage urbain

raccordé et autonome

French designer and manufacturer

of connected and autonomous

urban lighting systems

la revue

de l’éclairage

fondée en 1928 par Joseph Wetzel

LUX SOCIÉTÉ D’ÉDITION

ET DE FORMATION

17, rue de l’Amiral-Hamelin

75116 Paris

Association française

de l’éclairage

Président

Gaël Obein

Édition LUX

Directrice de la publication

Marie-Pierre Alexandre

mpalexandre@lux-editions.fr

Rédaction

VertBatim

BP 50033

78590 Noisy-le-Roi Cedex

Directeur éditorial

Jacques Darmon

jacques.darmon742@orange.fr

Secrétaire de rédaction

Lucie Cluzan

luciecluzan@gmail.com

Ont collaboré à ce numéro

Lucie Cluzan, Jean-Jacques Ezrati

et Pascale Renou

Directrice

marketing et développements

Sylvie Raimbault

sylvie.raimbault3@outlook.fr

Tél. 33 (0) 6 14 87 18 85

Gestion et administration

des ventes et paiements

des publicités et abonnements

B.E.C.

119, boulevard Jean-Jaurès

92100 Boulogne-Billancourt

Pierre-Henry Ruinart de Brimont

ph.ruinartdebrimont@bec-paris.com

Tél. 33 (0) 1 41 90 65 90

Conception visuelle

Antoine Maiffret

www.maiffret.net

Impression

Imprimerie de Champagne

Langres (52)

En couverture

Centre de la mer des Wadden à Ribe, Danemark.

Conception lumière : Fortheloveoflight,

Nikolaj Birkelund ; muséographie :

JAC Studios, Johan Carlsson

Photo © Georg Jagunov

Dépôt légal : à parution.

Il est interdit de reproduire tout ou partie

du présent magazine sans l’accord de l’éditeur.

Imprimé en France. ISSN 00247669

Aucun doute…

«

»

Mars-juin

2020

Aucun doute ! Le monde a changé d’un jour à l’autre. Après la crise sanitaire,

bon nombre d’experts s’accordent à dire que nous nous apprêtons à affronter,

durant 3 à 5 ans, une profonde récession, « la pire depuis les années trente »,

anticipe l’éditorialiste Nicolas Beytout, créateur du quotidien L’Opinion.

Aucun doute ! Comme l’écrivent David Menga et Xavier Dalloz, respectivement

ingénieur-chercheur et consultant spécialisé dans les nouvelles technologies,

allume

« le monde d’après sera innovant ou ne sera pas ! ». Il faudra s’adapter, faire plus,

à moindre coût, mais non à tout prix, de meilleure qualité, avec les mêmes

collectif

ressources, en repensant nos liens avec la biodiversité.

Le malheur apporte

de nouvelles

lumières

Jean-Baptiste Massillon

(1663-1742)

un

Aucun doute ! La crise nous fait « découvrir »

le niveau trop élevé des délocalisations

industrielles et les conséquences excessives

de la mondialisation… particulièrement

prégnantes en éclairage. « Nous devons tendre

vers une relocalisation des chaînes de valeur »,

plaide l’économiste-essayiste Nicolas Bouzou.

Aucun doute ! Il s’agit d’une lumineuse opportunité

pour la filière éclairage, deux raisons principales expliquent ce que d’aucuns

considéreront comme une illusion :

éclairé

- d’une part, l’être humain aura toujours besoin de lumière… et d’un juste

éclairage. En extérieur, pour sa sécurité la nuit venue, et en intérieur pour

bien voir quand le niveau d’éclairement n’est plus approprié aux usages.

Aussi, alors que beaucoup s’interrogent sur l’avenir des besoins et usages

qui les font produire et exercer, « la filière éclairage a toute la “vue” devant elle » ;

- d’autre part, son marché est potentiellement considérable. Dans

la construction et les infrastructures neuves mais, surtout, au niveau

de la rénovation, tant sont vieillissants les parcs intérieur et extérieur.

« D’autant plus, explique François Darsy, président de la commission AFE/SBA 1 ,

la rénovation de l’éclairage accélère la transition digitale du parc immobilier

et urbain ». Ce qui participe à la transition énergétique et à la meilleure qualité

des ambiances lumineuses… vecteur de bien-être s’appuyant sur les bienfaits

bien-être visueL protection de

de l’innovation. des usagers

L’environnement

nocturne

Les nouveLLes

réponses

des métiers

...il faut éclairer autrement des schémas caducs

de L’écLairage…

soLutions

énergétiquement

durabLes

instaLLations connectées

et interopérabLes Jacques Darmon,

directeur éditorial de la revue LUX

in

in

www.ragni.com

in

in

contact : sylvie raimbault – sylvie.raimbault3@outlook.fr

1. AFE : Association française de l’éclairage / SBA : Smart Buildings Alliance for Smart Cities.

la revue francophone de l’éclairage, des équipements connectés et des services associés



NUMÉRO 306 / SOMMAIRE

Mars-juin

2020

04

FLASH

04 Toplux SPX Lighting

06 Réglementation L’économie circulaire du luminaire

08 Retour de… Journées « Technique et Light » à Rabat, Maroc

09 Association Club des clients finaux de la LED

10 Brèves Design, art, architecture, rendez-vous…

14 Rencontre Gaël Obein, nouveau président de l’AFE

16

LUMIÈRES

CRÉATIVES

Échappée ornythologique

Scénographie lumineuse et installation visuelle

au Centre de la mer des Wadden au Danemark

18

LUMIÈRES

EXTÉRIEURES

Allées Jean-Jaurès à Montrouge

De nouveaux usages nocturnes

par l’Atelier Coup d’Éclat

21

DOSSIER

L’ART DE LA LUMIÈRE

EN MUSÉOGRAPHIE

De la préservation à l’exposition des œuvres

38

PERSPECTIVES

38 Connectivité et mobilité

Le LiFi prend son envol

40 Drivers Toujours

plus de connectivité

et de fonctionnalités

42

ON

AIME

Sélection SITEM 2019,

Euroshop, drivers

et derniers lancements

48 SECTEUR

Investir dans l’avenir

selon Delta Light

LUX 306 3



FLASH / TOPLUX

TOPLUX / FLASH

SPX Lighting expose

son savoir-faire muséographique

En 2016, Christian Paillard, riche d’une forte expérience en matière d’éclairage scénique, crée la

Sas Projets X (SPX Lighting), avec pour objectif le développement et la commercialisation de luminaires

extérieurs et intérieurs. Une année plus tard, il acquiert la marque Sylumis afin de fabriquer des projecteurs

muséographiques et architecturaux, sous l’appellation SPX Lighting (Sylumis by Projets X).

Luc Royer, ainsi que l’équipe commerciale et d’ingénierie, l’accompagnent dans ce nouvel élan.

DE LA MUSÉOGRAPHIE

AU SCÉNIQUE

Christian Paillard

préside deux

entreprises

spécialisées

en éclairage :

- d’une part,

la société Projets X

(SPX Lighting)

dédiée à l’éclairage

muséographique,

de la conception

à la réalisation,

en passant par la

mise en service et

la programmation.

Comptant un effectif

de sept personnes,

elle distribue

également les

solutions d’éclairage

architectural Anolis,

développées par

l’entreprise tchèque

Robe Lighting, et

celles du néerlandais

CLS ;

- d’autre part, la

société Alterlite qui,

avec un effectif de

huit personnes, est

spécialisée dans

l’achat/revente

d’éclairage scénique

et événementiel

(Robert Juliat,

ETC Lighting,

Robe Lighting, CLS,

Core Lighting…).

4 LUX 306

ujourd’hui, notre savoir-faire porte

«Asur l’offre de luminaires principalement

dédiés à la muséographie, fabriqués

dans nos propres ateliers » 1 , souligne Christian

Paillard, PDG de SPX Lighting, qui associe,

à une grande connaissance de l’éclairage

muséographique, « un savoir-faire reconnu

». Et de préciser que ce dernier repose

sur des compétences optiques, thermiques,

électroniques et mécaniques permettant le

développement de solutions innovantes.

DES MUSÉES NATIONAUX…

Tout d’abord, SPX Lighting s’est imposée dans

bon nombre de principaux musées nationaux.

En partenariat avec les principaux concepteurs

lumière, « nous entretenons d’étroites

relations avec les équipes techniques des établissements

», souligne Olivier Merle, chef du

marché muséographique. Et de citer, entre

autres, le Muséum d’histoire naturelle de Paris,

les musées du Louvre de Paris et de Lens,

le musée d’Orsay, le château de Versailles ou

encore le musée Jacquemart André…

… AUX MUSÉES INTERNATIONAUX

Ce savoir-faire s’exporte aussi dans des

grands musées tels que le Louvre d’Abu

Dhabi, le musée Mohammed VI de Rabat

au Maroc, la galerie Fire Station et le musée

Msheireb de Doha, le musée Boras Konstmuseum

en Suède… « Dans les pays concernés,

«

Un projecteur doit

»

se faire

oublier pour ne laisser

place qu’à la lumière.

des liens durables ont également été noués avec

des partenaires étrangers afin de distribuer

nos projecteurs et de répondre à une demande

grandissante des conservateurs de musées et

des concepteurs lumière », complète Séphora

Faucheux, export manager.

Pour la mise en lumière

de l’exposition « Rendezvous

à Paris : Picasso,

Chagall, Modigliani & Cie

(1900-1939) », au Louvre

Abu Dhabi, l’entreprise

dubaïote Hypsos a

installé des projecteurs

Syclop et Syclospot pour

mettre en valeur les

œuvres.

On ne triche pas avec les œuvres

« Modernité, durabilité et fiabilité ». Ce sont sur ces trois maîtres-mots que repose l’expertise

de SPX Lighting, développée en partenariat avec ses fournisseurs. « C’est ainsi que nos luminaires

répondent au cahier des charges des musées alliant mise en valeur, confort de visite et préservation

des œuvres », commente Luc Royer, directeur commercial, en expliquant l’apport de la technologie

LED à la muséographie.

Tous les luminaires disponibles sur le

marché ne sont pas destinés aux mêmes

applications. La durabilité en éclairage des

commerces, n’est pas celle attendue dans un

musée. La projection en nombre d’heures, ne

prenant pas en compte le flux maintenu ou

le taux de défaillance, expose à des déconvenues.

« Le diable se cache dans les détails

résumés en deux lettres L et B », illustre Luc

Royer : L pour le flux maintenu ; B pour le

taux de défaillance. « Par exemple, B50 annonce

50 % de défaillance à venir… On touche

ici à l’impact de la thermique d’une LED. »

FIDÉLITÉ DE LA LUMIÈRE

Un autre critère est à prendre en compte. Il

s’agit de la fidélité de la lumière. Certaines

LED présentent la capacité de saturer les

couleurs, donc de les dénaturer. Cette caractéristique

est notamment appréciée dans les

magasins puisqu’elle permet de rendre plus

attractives les couleurs des vêtements. Mais

un tableau doit-il paraître tel qu’il est ou plus

coloré que voulu par le peintre ?

La norme IES TM30-15 1 permet de caractériser

les LED en

VATAN À ISSOUDUN saturation (Rg) et en

Actuellement, fidélité (Rf). Idéalement

positionné à

SPX Lighting assure

le montage de ses 100 en (Rg), une valeur

supérieure ou

luminaires dans des

ateliers implantés inférieure dénaturera

les couleurs.

à Vatan (36) en

partenariat avec la Le coefficient (Rf),

société Siemel au qui remplace l’ancien

IRC (moyenne

niveau du montage

électronique. Fin 2020, de rendu des couleurs

sur 8 teintes

devrait être aménagée

une nouvelle unité de qui ne prenait pas

production, en cours en compte la teinte

de construction à rouge), est quant à lui

Issoudun (36), zone calculé sur 99 échantillons

de couleurs.

de la Limoise. « Nous

pourrons ainsi accroître SPX Lighting privilégie

la qualité de la

nos fabrications tout en

optimisant nos délais lumière, « car nous ne

de livraison », promet trichons pas avec les

Christian Paillard. œuvres ! », précisent

SPX Lighting a contribué à la réussite de l’exposition

« Les Trésors de l’Islam en Afrique, de Tombouctou à

Zanzibar », pour laquelle ont été fournis des projecteurs

Syclop, Mooveo et Jade Zoom, en partenariat avec

Electrimaroc. Organisée par l’Académie du Royaume du

Maroc, en collaboration avec l’Institut du Monde Arabe,

le ministère de la Culture et la Fondation nationale des

Musées, l’exposition s’est tenue cet hiver à Rabat, dans

le musée Mohammed VI et les galeries Bab Rouah et

Bab El Kébir (concepteur lumière, Gelatic ; BE, Le Pro).

Fabrice Hailler et Fabrice Hervault, ingénieurs

du bureau d’études de SPX Lighting, en ajoutant

faire spécialement fabriquer des LED

visant un (Rg) égal à 100 et un (Rf) supérieur

à 90. Par ailleurs, selon les ellipses de Macadam2,

plus l’ellipse est faible en taille, moins

les disparités de couleurs entre les LED sont

perceptibles. « Idéalement inférieur ou égal à

3 ellipses pour la muséographie, SPX Lighting

a choisi un tri plus fin à 2 », précise Luc Royer.

ATTENTION AU STRESS

THERMIQUE DE LA LED

Rappelons, enfin, que, depuis plusieurs années,

le phénomène de défaillance et de

changement involontaire de couleurs est

associé à la chaleur produite par la LED ellemême.

En effet, bien que n’émettant pas

d’infrarouge ni d’ultraviolet, une LED produit

de la chaleur qui est à l’origine de la perte

de rendement, donc de flux lumineux, avec,

pour conséquence, la dérive de la teinte de la

lumière. Ce phénomène, plus ou moins marqué,

est directement lié au stress thermique

subi par la LED. Suite page 6

1. IES, Illuminating Engineering Society. La norme TM 30-15

a été modifiée en octobre 2018 sous la référence TM 30-18.

2. Ou SDCM : Standard Deviation Colour Matching.

LUX 306 5



FLASH / TOPLUX

RÉGLEMENTATION / FLASH

Suite de la page 5

Des produits

à l’œuvre

En associant son expertise à celle des fournisseurs,

SPX Lighting a créé « la meilleure mini-découpe

du marché ». Associant qualité et fidélité de lumière,

à la durabilité au meilleur prix, 6 000 projecteurs

Syclop ont d’ores et déjà été installés dans les plus

grands musées nationaux et internationaux,

« avec un taux de retour quasi nul ! ». Mais l’offre

ne se limite pas à ce produit.

ous savons adapter l’existant et développer de nouveaux appa-

en travaillant en étroite collaboration avec les concepteurs

«Nreils,

lumière et les équipes techniques des musées nationaux et internationaux

», confie Luc Royer, directeur commercial. Ce qui permet de

leur apporter solutions et conseils, notamment au niveau de la gestion

optimale de la thermique des appareils. « Avec des radiateurs

surdimensionnés, nous nous assurons que les températures de fonctionnement

des LED se situent en dessous des températures nominales

préconisées par leurs fabricants. Nous pouvons ainsi réduire au maximum

ce désagrément », poursuit Christian Paillard. Le produit phare,

ayant d’abord bénéficié de cette approche, s’appelle le Syclop. Ce

projecteur à mini-découpe, de forte puissance lumineuse et faible

consommation, connaît un succès considérable, se félicite SPX Lighting

qui en a multiplié par deux les ventes d’année en année « tant

il répond aux besoins des musées ».

DE PROCHAINES NOUVEAUTÉS

Mais l’offre de SPX Lighting ne se repose pas uniquement sur le

succès du Syclop. Citons, également, les projecteurs sur rail Syclospot,

Ilyad, Infynis, Mooveo. Par ailleurs, le bureau d’études vient

d’acquérir de nouvelles versions des logiciels de conception et

d’optique pour assurer le développement de nouveaux produits.

Notamment le Lexys Zoom 15/60, également décliné en 15, 25

et 32° d’angle. Une version avec couteaux, focale fixe et porte de

filtres est à l’étude, toujours dans la même esthétique que le Syclop.

Par ailleurs, un luminaire spécifiquement adapté aux rayonnages

des bibliothèques de la BNF Richelieu est en cours de développement.

Baptisé Deltaline 1, ce système d’applique existera en deux

versions. L’un pour les rayonnages, l’autre pour l’éclairage architectural,

avec chaque luminaire intégré à l’intérieur d’une serrurerie

pour qu’elle soit masquée dans les dorures, tableaux, moulures…

À noter que la Deltaline 1 n’est pas seulement dédiée à la BNF.

En 2019, ce luminaire a été installé au musée du Louvre, à Paris,

pour l’éclairage des voûtes de la salle Apollon. Cette année, avec

le BE lyonnais Ingelux, un projet est à l’étude pour la salle des Caryatides.

Enfin, la conception d’un wall washer est envisagée en

fonction des échanges en cours. « Est imaginé un super produit »,

promet-on.

Tél. : 01 82 33 02 80

www.spx-lighting.com

LUMINAIRES

L’économie

circulaire

droit devant

Le sujet portant sur l’économie circulaire intrigue,

énerve, inquiète mais ne laisse pas indifférent.

De nouvelles réglementations, déjà votées, se

mettront en place progressivement. D’autres sont

en préparation, tant au plan Français qu’Européen.

« Bref, l’économie circulaire est en marche », explique

Jean-Marie Croué, délégué général du GIL – Syndicat

du luminaire, en faisant le point sur ce sujet.

Si de nombreux acteurs du marché de l’éclairage, fabricants et

utilisateurs, ne sont pas encore familiarisés avec l’économie circulaire,

d’autres se la sont déjà appropriée. Ils en ont fait un argument

commercial « produit » ou la marque de l’engagement de leur entreprise

en matière de développement durable.

QUESTIONS PRÉALABLES

« Nous conviendrons tous que nul ne peut vanter haut et fort les qualités

“économie circulaire” de ses luminaires sous réserve que les caractéristiques

louées soient vérifiables et déterminées, calculées, à l’aide de

référentiels établis », considère Jean-Marie Croué en prenant quelques

exemples :

- Mon luminaire à de faibles impacts environnementaux ! Avec quel référentiel

avez-vous calculé ses impacts ? Quel logiciel utilisez-vous

pour réaliser ces calculs ? Est-il conforme aux normes ISO 14040

et ISO 14044 ? À quelle base de données environnementales êtesvous

abonné ? Quelle unité fonctionnelle avez-vous retenue ? Vos

calculs ont-ils été vérifiés par une tierce partie ?

- Mon luminaire est réparable ! Par qui ? Par un utilisateur néophyte ?

Par un professionnel ? Dans votre usine ? Quelle partie du luminaire

est réparable ? Quelles sont les pièces détachées disponibles ? Pendant

combien de temps ? Quel est le prix des réparations ?

- Mon luminaire est éco-conçu ! Comment pouvez-vous l’attester ? Quelles

sont ses performances environnementales ? De quel pourcentage de

matières recyclable est-il composé ? Quelle proportion de matière recyclée

contient-il ? Comment avez-vous calculé ces données ?

« Il est pour l’instant très difficile de jauger de la véracité des dires des uns

et des autres », regrette Jean-Marie Croué, en préférant tout d’abord

s’intéresser aux obligations réglementaires existantes ayant trait au

respect de l’environnement et auxquelles toutes les entreprises devraient

se conformer.

LES RÉGLEMENTATIONS EXISTANTES

Deux directives principales s’appliquent à l’économie circulaire pour

les luminaires :

- d’une part, la Directive DEEE 2012/19/UE. Une entreprise peut-elle

mettre en avant l’écoconception de son luminaire ? Un utilisateur

peut-il se féliciter d’appliquer une politique d’achat responsable si

© ADEME

CONTINUER À

LUTTER CONTRE

LA CONCURRENCE

DÉLOYALE

Les sujets ne

manquent pas et

sont passionnants

et complexes. Ils

vont engendrer de

nombreux coûts pour

les entreprises. Le

GIL – Syndicat du

Luminaire mettra

tout en œuvre pour

que le « coût de la

mise en conformité »

reste raisonnable.

« Nous continuerons,

encore plus qu’hier,

à essayer de faire

bouger la Commission

Européenne et le

gouvernement français

pour qu’une véritable

surveillance du marché

soit mise en place et

que la concurrence

déloyale des acteurs

de l’internet cesse

enfin », promet

Jean-Marie Croué.

RECYCLAGE

(matière et organique)

le premier n’est pas adhérent d’un éco-organisme et si

le second ne vérifie pas que ses fournisseurs le sont ?

Pour mémoire les fabricants doivent obligatoirement adhérer

à un éco-organisme dans tous les pays européens

où ils commercialisent leurs luminaires. Cette adhésion

peut être faite pays par pays ou globalement auprès de

WEE Europe (www.weee-europe.com).

- d’autre part, la Directive RoHS 2017/2102/UE et

2011/65/UE. Il en est de même pour la présence de

plomb, de mercure et de cadmium dans les luminaires,

ces matières étant dangereuses pour l’être humain et

pour son environnement. Un luminaire se doit d’abord

de ne pas être dangereux avant d’être éco-conçu !

Les fabricants fournissent-ils les procès-verbaux de

conformité RoHS à leurs clients (NF EN 62321) ? Les

utilisateurs les demandent-ils ?

GESTION DES DÉCHETS

des ACTEURS ÉCONOMIQUES

PRÉVENTION

et GESTION EFFICACE

des RESSOURCES

ALLONGEMENT DE LA DURÉE D’USAGE

• Emploi

• Réparation

• Réutilisation

OFFRE

DEMANDE ET COMPORTEMENT

DES CONSOMMATEURS

EXTRACTION / EXPLOITATION

ET ACHATS DURABLES

ÉCO-CONCEPTION

(produits et procédés)

ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE

ET TERRITORIALE

CONSOMMATION RESPONSABLE

• Achat

• Consommation collaborative

• Utilisation

ÉCONOMIE

DE LA FONCTIONNALITÉ

L’économie circulaire.

Telle que proposée par l’Ademe, avec 3 domaines et 7 piliers. Le processus de production ne suit plus

un schéma linéaire classique mais un circuit.

LES RÉGLEMENTATIONS À VENIR

Par ailleurs, plusieurs réglementations futures seront à

appliquer :

- la Single Lighting Regulation (Règlement Européen

2019/2020/UE), en septembre 2021 ;

- les différents décrets d’application de la loi française du

10 février 2020 relative à la « Lutte contre le gaspillage

et à l’économie circulaire » ;

- les nouvelles réglementations européennes issues du

nouveau CEAP (Circular Economy Action Plan) une fois

que les votes au Parlement européen auront eu lieu.

Ces futures réglementations comporteront des exigences

concernant la réparabilité, l’indice de réparabilité, l’indice

de durabilité, l’incorporation de matières premières

recyclées dans les produits (plus particulièrement le plastique),

la recyclabilité des matières premières incorporée

dans les produits ainsi que l’indice de recyclabilité.

À noter que les exigences du gouvernement français et

de la Commission Européenne ne sont pas encore toutes

établies pour les luminaires. Toutefois, les normes permettant

de se conformer aux exigences, qui seront fixées,

existent. Elles sont toutes en phase finale d’élaboration

(PR EN 45550 à 45559).

« Le volet des exigences actuelles, liées au respect de l’environnement

et de la mise en place de l’économie circulaire,

est donc très large. Il représente donc déjà un défi pour les

acteurs de s’y conformer », poursuit Jean-Marie Croué.

ALLER ENCORE PLUS LOIN

Pour s’engager plus en avant dans une démarche « économie

circulaire » spécifiques aux luminaires, l’ensemble

des fabricants disposent de luminaires LED intelligents

minimisant les consommations électriques, donc les

émissions de CO

«

2

. La technologie LED et le pilotage intelligent,

de plus en plus présents dans les luminaires,

génèrent déjà d’effectives économies d’énergie. « Mais

nous nous devons d’aller encore plus loin », estime le DG du

Pour mémoire les fabricants

doivent obligatoirement adhérer

à un éco-organisme dans tous

les pays européens où ils

commercialisent leurs luminaires.

»

GIL – Syndicat du luminaire pour qui l’engagement dans

l’économie circulaire ne peut se mesurer objectivement

qu’à travers de nouveaux éléments tels que :

- la mesure de l’impact environnemental du luminaire.

C’est-à-dire un PEP (profil environnement produit) effectué

selon la norme XP C08 100_1 (www.boutique.

afnor.org). Il est également possible d’utiliser le PSR

luminaire PSR 014 (GIL – Syndicat du luminaire et Syndicat

de l’éclairage (www.pep-ecopassport.org). À noter

qu’il est souhaitable et recommandé de faire contrôler

le PEP par une tierce partie et publié dans la base INIES

(https://www.inies.fr/equipements-du-batiment/);

- la mise sur le marché de luminaires réparables en exprimant

clairement par qui ce dernier est réparable

(l’utilisateur néophyte, l’installateur ou un service de

maintenance, le retour en usine) et en s’engageant sur

la disponibilité des pièces détachées dans le temps ainsi

que sur le coût des réparations (Pr EN 45554) ;

- l’utilisation de matières premières recyclables et recyclées

(Pr EN 45555 et Pr EN 45556).

Pour le reste les enjeux sont collectifs et l’ensemble de

la filière doit se mobiliser pour réfléchir au moyen de

mettre à disposition les pièces détachées nécessaires aux

réparations ainsi qu’à la mise en place de l’agrément de

réparateurs capables d’intervenir sur les luminaires.

Elle doit également mener une réflexion sur le marché

du luminaire d’occasion. Seul l’engagement d’un nombre

important d’acteurs dans cette démarche permettra la

mise en place de partenariat avec des réseaux de vente

de produits de seconde main. Jacques Darmon

6 LUX 306

LUX 306 7



FLASH / BRÈVES

ASSOCIATION / FLASH

Les lumières marocaines

accueillent les techniques LGE

Le 12 février dernier, l’École supérieure d’architecture de l’Université de Rabat a organisé la journée « Technique

et Light » en collaboration avec les blogs Illuminatelds.com, Mabani.info et le cluster Lighting Grand Est (LGE).

Consacrée à l’éclairage et à la conception lumière, cette journée était, le matin, dédiée à des tables rondes et,

l’après-midi, à des ateliers de formation animés par 8 membres du LGE… Parmi eux, la revue LUX.

L’EXEMPLAIRE FÈS

Depuis 2011, le Maroc

développe, avec l’année

2030 comme horizon,

une stratégie nationale

portant, notamment,

sur « la réduction des

consommations d’énergie,

associée à la poursuite

des efforts visant à faire

des énergies alternatives

et renouvelables la clé

de voûte de la politique

énergétique ».

Dans ce cadre, Hadaf

Bennis, responsable

de l’éclairage de Fès,

a présenté le projet

ambitieux et innovant

de la ville, qui vise à

faire de Fès une Smart

City, s’appuyant sur trois

axes fondamentaux :

efficacité énergétique,

mobilité et déplacement

urbain, et administration

électronique.

Abounasser Abdelwahed,

Elec Trimaroc, a confirmé

dans tout projet de

rénovation, la nécessité

du diagnostic du parc,

puis de la gestion

et la maintenance,

permettant de réaliser de

significatives économies

d’énergie. Rachid

Berroug, Maghreb Net,

quant à lui présenté

les projets d’envergure

de l’aéroport de Guelmim

ainsi que du terminal 2 de

l’aéroport Mohammed V,

à Casablanca.

8 LUX 306

La journée « Technique et Light »,

organisée dans les locaux de

l’Université Internationale de Rabat,

a été ouverte par Imane Bennami,

directrice de l’École d’Architecture.

« L’éclairage est un élément important

de la conception architecturale.

Il façonne l’espace, influence l’esthétique.

» Former des architectes aptes

à accompagner ses évolutions technologiques

lors d’ateliers récurrents,

ainsi qu’à l’occasion de cette journée

évènement, à laquelle étaient inscrits

300 participants, fait partie

intégrante de la stratégie de l’école.

ÉCLAIRAGE ET ANTICIPATIONS

À sa suite, Victor Vincentz, président

du LGE, a lancé les échanges,

au cours desquels les intervenants

français et marocains se sont succédé

autour de quatre thèmes :

l’éclairage intérieur, l’éclairage extérieur,

l’innovation et la conception

lumière. L’assemblée a pu ainsi

comprendre les enjeux de cette

dernière et la nécessité de cette spécialité

pour la mise en valeur d’un

projet architectural, tant en intérieur

qu’en extérieur.

Après une allégorie sur l’ombre et la

lumière par l’architecte Nezha Kahhak,

Stéphanie Daniel de l’agence

éponyme, spécialiste de l’éclairage

muséographique, a mis l’accent sur

les différents types d’éclairage, dont

la lumière naturelle, et rappelé les

limites d’exposition des œuvres ;

Thierry Walger, Le Point Lumineux,

a présenté les erreurs à éviter lors

d’implantation de luminaires extérieurs

et les différentes ambiances

lumineuses possibles en intérieur.

Rayane Belkadi, Light in Studio, a

expliqué l’intérêt des schémas directeurs,

pour adapter l’éclairage à

la spécificité géographique et architecturale

de chaque ville, auxquels

on peut ajouter le climat et le budget,

soulignés par Mondher Essaafi,

DTK. Et Laurent Dumas, Acere, de

conclure que le concepteur lumière

est « le bras nocturne de la conception

architecturale ».

L’INNOVATION EN ÉCLAIRAGE

En tant que dirigeant de Concept

Light, Victor Vincentz a présenté des

cas pratiques de projection vidéo

sur les façades, produits à l’appui,

dont la colonne média, TourMédia,

qui permet de « faire émerger une

nouvelle solution dans la ville : la vidéo

mapping ».

Patrick Anneheim, Led Linear

France, a quant à lui expliqué l’importance

de la qualité de la Led et

de la R&D des fabricants et promu

les modules linéaires de LED

fiables aussi bien en architecture

intérieure, sur les paquebots, qu’en

éclairage public.

Najim Charbal, Sermès Lamdalux,

a présenté l’influence de la lumière

sur le rythme circadien et les luminaires

HCL ; Jean-Luc Piroux, Rohl, a

Concours Tiwafine.

En clôture de la rencontre, deux étudiants

en architecture à l’École nationale de

Rabat, Mahmoud Ramdane et Soukaina

Kssili ont présenté leur projet, lauréat du

concours Tifawine de mise en lumière du site

marocain de Volubilis. « Une métaphore du

crépuscule, cette lumière chaude naturelle,

se projette sur les façades des monuments

et envahit les voûtes d’arc », décrivent-ils.

souligné l’intérêt de la maintenance

des installations, et du standard

Zhaga favorisant l’interchangeabilité

des constituants. Fouad El

Hannouch, FE Design & Consult,

a présenté différentes techniques

permettant de contrôler la lumière,

par réseaux filaires ou non ; alors

que Cédric Studer, CFE éclairage,

a annoncé l’installation au Maroc,

en septembre, d’un centre de formation

à l’éclairage, et expliqué la

technologie LiFi permettant à la

lumière la transmission d’informations.

Sylvie Raimbault, de la revue

LUX, a présenté les déploiements de

la revue francophone de l’éclairage,

toujours en quête des dernières informations

dans le domaine.

CCFLED

« Ensemble, optimiser les réflexions

pour rendre efficaces les actions »

Il y a 3 ans, était créé le CCFLed (Club des clients finaux de la LED). Son objet ? « La promotion

de la technologie LED par l’amélioration des connaissances, des standards et des référentiels concernant

la qualité, la performance, la sécurité, l’innocuité, la traçabilité et le recyclage des produits LED d’éclairage. »

Après avoir structuré et construit la cohésion du groupe, l’association entame une nouvelle étape

présentée par Aurélien Rodon, son nouveau président.

En trois ans, trois atouts essentiels ont uni la vingtaine de

membres, grands donneurs d’ordre et maîtres d’ouvrage :

- la neutralité vis-à-vis des fabricants, ainsi que de la cotisation et

des droits de vote, identiques quelle que soit l’entité juridique de

chaque adhérent ;

- la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux (énergie,

déchets, maintenabilité, accès à la lumière…) ;

- la diversité des applications permettant, souligne Aurélien Rodon,

d’obtenir une vision globale portant sur un maximum d’usages de

l’éclairage : extérieur et intérieur, logistique, commerces, bureaux…

UN ESPRIT D’OUVERTURE

Le CCFLed a été créé en 2017. « Nous avons de suite effectué des visites

exploratoires les uns chez les autres et partagé nos attentes concernant

nos installations LED. » Sa cohésion s’est ainsi construite dès 2018.

Ce qui lui a permis de réagir à propos des

polémiques portant sur la lumière bleue au

LE CLUB DES CLIENTS niveau de l’éclairage LED et sur l’arrêté « nuisances

lumineuses ».

FINAUX DES LED

regroupe des

« En parallèle, nous avons sélectionné les

donneurs d’ordre, thèmes sur lesquels nous allions travailler. » Dès

maîtres d’ouvrages, 2019, ont été étudiés les niveaux de seuils en

utilisateurs et

lux par rapport à la qualité du spectre lumineux.

La première partie de cette étude a été

chercheurs, tous

dénués d’intérêt présentée lors des Lighting Days, à Lyon, en

commercial, avec février 2019. Cet événement a correspondu

pour objectifs

à un accroissement du nombre de membres

une excellente et une ouverture à l’international (Suisse,

connaissance

Pologne, États-Unis...). Cette année, l’objectif

vise, outre la poursuite du recrutement

sur la LED et son

environnement, et de nouveaux adhérents et la création d’un

la meilleure vision site internet, « à engager des relations avec les

sur les évolutions autres associations, notamment l’AFE, le Cluster

Lumière et autres structures professionnelles

technologiques en

cours et à venir. constituant la filière éclairage en France et, dans

NOUVELLE DYNAMIQUE

un deuxième temps, en Europe ». L’intention du CCFLed ? « Optimiser,

ensemble, les réflexions pour rendre plus efficaces les actions. »

PUBLICATION DE CAHIERS TECHNIQUES

Dans un premier temps, pour engager le dialogue avec les fabricants,

éclairagistes, concepteurs lumière, et toutes autres structures professionnelles

concernées par l’éclairage et, dans un deuxième temps,

avec les organismes de normalisation, le CCFLed vient de publier

son premier Cahier Technique inaugurant une collection « Éclairage

et vision ».

Cette publication plaide,

comme annoncé en février

2019, à Lyon, « pour

»

une révision des seuils de

«La

qualification de l’éclairage

seule qualité

en fonction de la qualité des médiocres,

du spectre ». Pourquoi ?

L’éclairage LED a bouleversé

les habitudes Georges Brassens repris

c’est la quantité

d’utilisation de la lumière. par le CCFLed pour

Mais cette révolution n’a son premier cahier technique

pas été accompagnée

d’une relecture des critères

de qualification de

l’éclairage, la quantité d’éclairement étant ainsi devenue un paramètre

d’évaluation bien trop réducteur. « Nous le pensons obsolète,

l’appréciation d’un éclairage devant prendre en compte des critères qualitatifs.

» Fort de la représentativité de ses membres, le CCFLed souhaite

accompagner la seconde étape de la révolution LED, les enjeux économiques

et les impacts écologiques étant si importants pour l’avenir

de chacun.

D’ores et déjà, une dizaine d’autres sujets de cahiers techniques ont

été listés. Le prochain portera sur « Les systèmes de gestion et de

pilotage de l’éclairage ». Rendez-vous est donné pour fin 2020/début

2021. JD

Appelé à d’autres fonctions au sein de la RATP, Gil Riemenschneider a dû quitter, à regret, la présidence du CCFLed, l’ensemble des membres

du club louant sa détermination à le porter sur « les fonds baptismaux ». Selon les statuts de cette association Loi 1901, un nouveau bureau a

été constitué. Aujourd’hui, Aurélien Rodon (Groupe ADP)en assure la présidence, Hervé Rosier (EOL Ingénierie) la trésorerie et Nicolas Martin

(LVMH) le secrétariat.

LUX 306 9



FLASH / BRÈVES

BRÈVES / FLASH

Glace et lucioles

Olafur Eliasson :

immersion

Photo Erika Ede / Courtoisie de l’artiste ; neugerriemschneider, Berlin ;

Tanya Bonakdar Gallery, New York / Los Angeles / © 1997 Olafur Eliasson

Allures

industrielles

Pas moins de 36 nouveautés

viennent enrichir le catalogue 2020

du fabricant des Alpes-Maritimes.

Métal ou aluminium et peinture

époxy pour ces pièces au caractère

industriel.

www.aluminor.fr

Dans la lignée des fabriques de céramique françaises, l’espagnole

Lladró décore les intérieurs depuis 1953, faisant souvent appel à

des designers contemporains pour enrichir ses collections. Goût

d’été et inspiration japonaise avec les lampes portables (recharge

USB) à poser ou à suspendre, telles Ice Cream (à gauche) et Firefly

(à droite) qui allie des fragments colorés surmontés d’un abatjour

en porcelaine.

www.lladro.com

L’univers

de Gae Aulenti

Le Vitra Design Museum de Weilam-Rhein

près de Bâle consacre

une exposition à l’architecte italienne

Gae Aulenti, connue ici

pour la métamorphose de la gare

d’Orsay en musée et le réaménagement

intérieur du Centre

Pompidou au début des années

80. La quarantaine de créations

présentées parmi de nombreuses

photos et dessins, rend compte

d’une époque où mélamine et

acier inoxydable tenaient le haut

du pavé des matériaux tendance.

Parmi les nombreux luminaires

sortis de son imagination, l’iconique

lampe Pipistrello (1965)

s’adapte à la technologie actuelle

avec une version 4.0, un Tunable

White suivant le rythme circadien.

Jusqu’au 18 avril 2021

www.design-museum.de

1

2

Organisée par la Tate Modern en collaboration avec le Musée

Guggenheim Bilbao, l’exposition retrace en une trentaine d’œuvres

le parcours de l’artiste islando-danois Olafur Eliasson entre 1990

et 2020. Sculptures, photographies, peintures et installations révèlent

son attachement à la nature, la perception, le mouvement,

l’expérience sensorielle. Jouant avec la lumière depuis toujours,

pour Pièce pour une couleur (Room For One Colour), datant de 1997

(photo), des lampes monofréquence installées dans une salle

blanche émettent une lumière jaune qui réduit la vision au jaune

et noire. En sortant de la salle, une rémanence persiste dans l’œil

du spectateur.

Oliafur Eliasson. Dans la vie réelle

www.guggenheim-bilbao.eus / www.olafureliasson.net

3

4

5

1. Gae Aulenti, 1989 / Courtesy of Archivio Gae Aulenti, photo :

© Hans Visser / 2. Kartell, King Sun, 1967, © Vitra Design Museum,

photo : Andreas Jung / 3. Gae Aulenti, Pipistrello, 1965 © Vitra

Design Museum, photo : Andreas Sütterlin / 4. FontanaArte Spa,

Giova, 1964, © Vitra Design Museum, photo: Andreas Jung /

5. Candle, Rimorchiatore, 1967 © Vitra Design Museum, photo :

Andreas Jung

© Courtesy of Pablo Valbuena & La Prairie

Vague à la plage

Les plages floridiennes reçoivent depuis des années des expositions

d’art contemporain, notamment la foire Art Basel

dont la branche américaine s’expose sur Miami Beach. Commanditée

par La Prairie, l’œuvre lumineuse signée par l’artiste

madrilène Pablo Valbuena a plongé les visiteurs dans une expérience

immersive. 25 colonnes de 4 mètres de haut, illuminées

sur leurs quatre faces et totalisant 8 000 points contrôlés individuellement

via un système DMX, composaient cette Shape

of Light en mouvement perpétuel, mise en œuvre par le fabricant

espagnol Sakma.

www.sakma.com / www.pablovalbuena.com

NOTA BENE

Compte tenu des incertitudes concernant l’ouverture des lieux publics

dans ces prochains mois, nous vous invitons à consulter les sites

des galeries, musées et événements concernés.

10 LUX 306 LUX 306 11

www.disano.fr



FLASH / BRÈVES

Un abri pour la culture

Situé le long de la promenade dite

la High Line à New York, The Shed

est un nouvel espace culturel qui

vient enrichir l’offre dans ce quartier

qui renait au fil des ans. Dédié

aux arts et spectacles, il se singularise

par un auvent mobile de 37 m

qui augmente la capacité d’accueil.

Son architecture d’acier est

couverte de plaques d’ETFE, un copolymère

translucide. Cette peau

est éclairée de façon uniforme

par de projecteurs Grasshopper de

chez Erco, montés dans les coins

de poutres. Ces 750 points sont

tous personnalisés grâce à un

boîtier de commande à distance

diffusent une lumière froide avec

5 000 K. Même température pour

les façades de ce nouveau signal

urbain au cœur de la bouillonnante

Big Apple.

www.erco.com / www.theshed.org

La grâce signée Veronese

© ERCO GmbH, www.erco.com / photographie : Timothy Schenck

Lyon, tout

une histoire

Le musée de l’Histoire de Lyon fait le pari

d’une nouvelle scénographie imaginée

par l’Atelier Scenorama pour étendre sa renommée.

Partageant avec le Musée de la

marionnette les murs de l’hôtel Gadagne, le

visiteur parcourra à terme des salles entièrement

revisitées mettant en scène l’évolution

de la capitale des Gaules au fil des siècles,

du point de vue de son urbanisme, de ses

fleuves, mais aussi de son économie et de

sa politique. Le premier parcours déjà livré

sera complété par 3 autres d’ici 2022. Plongées

dans une lumière volontairement très

basse (20 lux), teintée de rose.

www.gadagne.musees.lyon.fr

© Musée de l’histoire de Lyon

BRÈVES / FLASH

Le Bauhaus revisité

Optez

pour un mât

d’éclairage

en composite

Résistant EN40-7

Pas de corrosion

Peu d’entretien

Isolant (pas de terre)

Léger

© Pierrick Verny

Fraîchement inauguré, le nouveau showroom du plus vénitien des créateurs de luminaires

parisiens renouvelle deux fois par an sa scénographie mettant en situation éclairage

fait maison et mobilier de designers invités. S’en remettant au savoir-faire des ateliers de

Murano – et il en faut 15 car chacun a sa spécialité –, suspensions ou appliques s’adaptent

à des commandes très précises. Un sur-mesure enrichi par la multitude de pièces dont

recèle son précieux stock. Trièdres, modules de verre pressé, volutes colorées ou gouttes

de verre font sonner la lumière.

www.verone.se

L’école d’art du Bauhaus a marqué l’histoire de l’architecture

moderne. Fondée il y a 100 ans à Weimar, elle déménage en

1925 à Dessau dans l’est de l’Allemagne puis à Berlin en 1932.

Ces véritables lieux de pèlerinage pour les passionnés d’architecture

et de design célèbrent ce centenaire par le biais

d’agrandissement des espaces d’exposition. À Dessau, un nouveau

musée a ouvert ses portes fin 2019. Flexible, il expose les

œuvres de la collection dans un volume suspendu, une boîte

de 1 500 m 2 dénuée de lumière naturelle sortie de l’ombre

par les concepteurs de Lichtvision Design et Envue Homburg

Licht avec des solutions Zumtobel. Le vaste rez-de-chaussée

en open space, transparent et fluide, n’ayant pas d’affectation

particulière, les luminaires, des linéaires LED sont volontairement

neutres esthétiquement, disparaissent dans la structure.

www.zumtobel.com / www.bauhaus-dessau.de

© Zumtobel

www.mats-deschamps.com

85, avenue Louis Lépine

ZI du Capitou

83600 Fréjus, France

Tel (33) 04 94 95 04 36

Fax (33) 04 94 95 35 85

deschamps@mats-deschamps.com

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FLASH / RENCONTRE

RENCONTRE / FLASH

GAËL OBEIN (PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DE L’AFE)

« Le XX e siècle a été marqué par la couleur.

Le brillant marquera le XXI e »

La couleur et le brillant représentent deux modalités de la sensation visuelle jouant

un rôle déterminant dans l’identification des objets et de leur évolution dans le temps.

Gaël Obein, l’actuel président par intérim de l’AFE (Association française de l’éclairage),

en a fait l’essentiel de ses travaux au sein du LNE-CNAM 1 . Il partage avec nous son expertise,

tout en résumant son ambition vis-à-vis de l’association.

LUX. EN 2003, SOUS LA DIRECTION DE

FRANÇOISE VIÉNOT 2 , A ÉTÉ VALIDÉE

VOTRE THÈSE « CARACTÉRISATION

OPTIQUE ET VISUELLE DU BRILLANT »,

CONCEPT TIRANT SON ORIGINE DE

LA DISTRIBUTION ANGULAIRE, DANS

L’ESPACE, DE LA LUMIÈRE RÉFLÉCHIE PAR

UNE SURFACE. COMMENT, DEPUIS CETTE

DATE, ONT ÉVOLUÉ LES CONNAISSANCES

PORTANT SUR CET ATTRIBUT VISUEL ?

GAËL OBEIN. Ce sujet a le vent en poupe.

Le XX e siècle a été le siècle de la couleur ; le

XXI e siècle sera celui des autres attributs (brillant,

texture, translucidité, scintillant). Et comme

le brillant est le second attribut le plus important

après la couleur, c’est celui qui a reçu le

plus d’intérêt de la part des métrologues et des

psychophysiciens.

Aujourd’hui, on le comprend mieux. On le mesure

mieux. D’ailleurs, un comité technique a été

ouvert l’année dernière à la CIE (JTC17) pour

résumer, voire entériner les progrès de cette dernière

décennie. À terme, nous pourrions même

penser définir un observateur étalon pour le brillant,

comme la CIE l’a fait pour la couleur… en

1931. Peut-être pour 2031 ?

LA MÉTROLOGIE, VOTRE DISCIPLINE,

DÉFINIT LES PRINCIPES ET MÉTHODES

PERMETTANT DE QUALIFIER LE

MESURANDE. POUVEZ-VOUS PRÉCISER ?

La métrologie est la science de la mesure. Le travail

du métrologue consiste à mettre en œuvre

des techniques et à développer des équipements

permettant d’obtenir, expérimentalement, une

ou des valeurs numériques que l’on peut attribuer

à une grandeur.

Le mot « mesure », présentant plusieurs sens,

peut amener à des ambiguïtés. Et, en métrologie,

nous n’aimons pas les ambiguïtés. Pour

faire simple, prenons le cas d’un cylindre dont

on veut connaître le diamètre. Dans ce cas, le

mesurande est le diamètre du cylindre. La grandeur

est une distance. L’unité est le mètre. Le

mesurage est le résultat du processus de mesure,

par exemple 20 mm. La mesure, est l’expression

de la moyenne de plusieurs mesurages, corrigée

de biais éventuels (température, humidité, etc.).

DEPUIS 2006, DATE DE VOTRE ENTRÉE

AU CNAM, VOUS AVEZ MIS EN PLACE

ET DÉVELOPPÉ LA « MÉTROLOGIE DE

L’APPARENCE » AU SEIN DU LABORATOIRE

COMMUN LNE-CNAM. QU’APPORTENT

VOS TRAVAUX À LA CONNAISSANCE

DU VISUEL ?

En métrologie, le Conservatoire est ce que l’on

appelle, un « DI » (Designated Institute), à savoir

un établissement désigné par l’organisme

en charge de la métrologie nationale (en France,

c’est le LNE – Laboratoire national de métrologie

et d’essais) pour réaliser des étalons primaires.

Le LNE-CNAM est, en autre, en charge des étalons

primaires de radiométrie, photométrie (dont

l’éclairement mesuré en lux) et de spectrophotométrie.

«

Nous parlons quand

même de la 3 e révolution

de l’éclairage, après

l’incandescence

et la fluorescence.

Ce n’est pas rien !

»

La métrologie primaire est un univers un peu à

part. Dans ce domaine, le but est de réaliser la

grandeur avec la plus faible incertitude possible.

Chaque paramètre pouvant influencer la réalisation

est pris en compte, analysé et, si possible,

maîtrisé.

À mon arrivée, en 2006, j’ai proposé de développer

la métrologie de l’apparence consistant à

L’AFE,

LA RUCHE LUMIÈRE

Pour Gaël Obein, le monde de

l’éclairage peut être comparé

à une ruche car c’est un domaine

où, pour atteindre un

objectif, beaucoup de métiers

doivent collaborer et travailler

en dialogue et bonne intelligence.

Tout change en ce moment :

la réglementation, l’attente

sociétale, la technologie, la

maintenance, l’esthétique,

les revêtements urbains, les

formes des sources. Tout

évolue. « Nous parlons quand

même de la 3 e révolution de

l’éclairage, après l’incandescence

et la fluorescence.

Ce n’est pas rien ! » Dans ce

contexte, le dialogue, l’information,

l’orientation sont

essentiels pour que chacun

travaille bien ensemble et

que les projets répondent aux

attentes. Pour le président de

l’AFE, le rôle de l’Association

n’est pas d’être la reine de la

ruche ; c’est plutôt de tenir le

guichet central d’information

et d’orientation. C’est la personne

qui parle toutes les langues,

celle avec qui on prend

la pause-café car elle a toujours

un « truc » intéressant

à dire. « C’est celle que tout le

monde connaît dans la ruche,

parce qu’elle peut t’aider, elle

comprend ton problème, elle

t’oriente pour que tu trouves

les réponses à tes questions

en ayant confiance en elle »,

conclut Gaël Obein.

développer des concepts et des équipements

permettant de mesurer l’apparence visuelle

des surfaces. Ce n’était pas gagné ! Car, si l’on

parle d’apparence visuelle, le mesurande n’est

pas l’objet lui-même, mais la sensation qu’il

génère et qui se situe dans la tête de l’observateur.

Et pour qui recherche à minimiser les

paramètres pouvant influer sur la mesure, le

vivant, par nature incontrôlable, est « le truc »

à éviter, voire à fuir.

«

Mes travaux restent

focalisés sur la mesure

du brillant en complément

»

de recherches européennes

portant sur le scintillement,

le nacré et la fluorescence.

Pourtant, si on se place, par exemple, du

point de vue du carrossier réalisant une retouche

de peinture sur une carrosserie, ce

n’est pas la répartition spectrale du facteur

de réflexion de la peinture qui compte mais

la couleur de cette peinture. C’est-à-dire la

sensation visuelle située dans la tête de l’observateur

que génère la peinture. Certes, la

couleur naît du facteur de réflexion, mais elle

dépend également d’autres paramètres plus

subtils.

Ainsi, la couleur est le mesurande utile pour

un industriel. Pour preuve, la CIE (Commission

internationale de l’éclairage) a développé

la colorimétrie afin de répondre à cette demande.

Aujourd’hui, la mesure de la couleur

ne suffit plus à notre carrossier. Les peintures

sont devenues trop complexes. Il faut

prendre en compte, en plus de la couleur, le

brillant, le scintillant, le nacré, le translucide.

Le mesurande est l’apparence. Pour arriver à

acquérir l’apparence, la grandeur pertinente

est ce que l’on appelle la BRDF 3 de la surface,

c’est-à-dire la fonction de répartition bidirectionnelle

du coefficient de luminance. Elle

se mesure avec un goniospectrophotomètre.

C’est ce type d’équipement que j’ai développé

au LNE-CNAM.

Mais comme je l’ai dit, la mesure optique ne

suffit pas, car l’apparence est dans la tête de

l’observateur. Il faut réaliser des expériences

psychophysiques pour mesurer la sensation

visuelle, ces mesures étant, également, effectuées

dans mon équipe. Mes travaux restent

très focalisés sur la mesure du brillant. Mais

d’autres laboratoires nationaux de métrologie

européens viennent s’additionner aux

miens, en travaillant sur le scintillant, le nacré

et la fluorescence. C’est un effort collectif.

Depuis 2012, je coordonne cet effort européen

via divers projets de recherche financés

par l’Union Européenne, tels que xDreflect

(2013-2016), BiRD (2017-2020), BxDiff

(2019-2022).

DEPUIS 2017, EN TANT QU’EXPERT

FRANÇAIS, VOUS EN ANIMEZ DEUX

COMITÉS TECHNIQUES DE LA

CIE 4 : L’UN PORTE SUR LA MESURE

BIDIRECTIONNELLE DE

LA RÉFLECTANCE ; L’AUTRE SUR

LA MESURE DU BRILLANT.

OÙ EN SONT VOS TRAVAUX ?

J’ai créé le TC2-85 à la CIE en 2016. Ce TC

(technical committee) a pour objectif de clarifier

la manière de faire des mesures de BRDF.

La BRDF est une grandeur jeune. Sa mesure

a moins de 25 ans et n’est pas encore complètement

cadrée ni maîtrisée.

Mesurer une BRDF, ce n’est pas mesurer le

diamètre d’un cylindre. C’est nettement plus

complexe. Pourtant, de par la pression industrielle

pour avoir rapidement des indicateurs

numériques de l’apparence des surfaces manufacturées,

les goniospectrophotomètres

commerciaux se sont développés ces dernières

années. Ainsi, nous sommes dans

une situation où arrivent sur le marché des

instruments qui prétendent mesurer une

grandeur qui n’est pas encore bien définie.

La situation peut vite déraper, les opérateurs

pouvant mesurer n’importe quoi au

risque d’être ensuite déçus. C’est le rôle du

métrologue de clarifier le mesurande, de définir

clairement la grandeur. C’est le rôle de

la division 2 de la CIE de publier des documents

rendant compte de ces travaux. Les

19 membres du TC proviennent de 14 pays,

tous experts. Ils travaillent depuis 4 ans sur

ce sujet. Les travaux avancent bien, notamment

grâce au soutien du projet Européen

« Bidirectionnal Reflectance Definitions »

(BiRD), financé par le programme EMPIR (European

Metrology Programme for Innovation

and Research). J’espère que le rapport technique

sortira en 2021.

EN JANVIER DERNIER, VOUS AVEZ

ÉTÉ ÉLU, À L’UNANIMITÉ, À LA

PRÉSIDENCE DE L’AFE PAR INTÉRIM,

DANS L’ATTENTE DE LA PROCHAINE

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE. QUELLE

AMBITION ATTRIBUEZ-VOUS À

L’ASSOCIATION POUR LA PROMOUVOIR

ET LUI PERMETTRE DE DÉVELOPPER

LES NOTIONS DE SANTÉ VISUELLE,

DE QUALITÉ DE LA LUMIÈRE ET

D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, TANT

EN INTÉRIEUR QU’EN EXTÉRIEUR, AU

NIVEAU NATIONAL COMME RÉGIONAL ?

L’AFE, société savante indépendante âgée de

90 ans, réunit toute la diversité des acteurs

de l’éclairage, les installateurs, les architectes,

les chercheurs, les ophtalmologues,

les collectivités, les fabricants d’éclairage.

L’AFE est un espace d’une richesse et d’une

diversité exceptionnelles.

Dans le même temps, l’éclairage vit une

époque incroyable. Les ressources s’épuisent

et la pression pour réduire l’empreinte énergétique

est forte. La prise de conscience

écologique est effective, et la préservation

de notre planète impose de prendre le chemin

de la sobriété. Les effets non visuels de la

lumière sur la santé et le bien-être humains

ont été découverts, démontrés et compris. La

technologie LED a révolutionné le monde des

sources, des lampes, des luminaires et a tout

balayé, en moins de 20 ans. Si cela n’est pas

une époque bénie, je ne sais pas ce que c’est !

Il y a du grain à moudre. L’AFE est là pour

créer le forum national et régional autour de

toutes ces questions, pour informer le public

et les collectivités des avancées et des

nouveaux outils disponibles. Elle est là pour

créer des collaborations entre chercheurs,

médecins, fabricants de luminaires en vue

de futurs travaux de recherche. Elle est là

pour conseiller l’État dans ses décrets, ses

directives, ses décisions pour aller vers un

territoire éclairé juste, sobre, efficace et sûr,

mais aussi être le point focal de la ruche,

l’endroit où l’on se dirige quand on est perdu

et que l’on cherche la bonne personne,

la bonne solution, le bon conseil… Mon ambition

? Que l’AFE tienne cette position !

Propos recueillis par Jacques Darmon

1. Le laboratoire commun de Métrologie (LNE-Cnam) est un institut

de recherche du Conservatoire national des arts et métiers.

C’est également l’un des quatre laboratoires nationaux

de métrologie fédérés par le Laboratoire national de métrologie

et d’essais (LNE).

2. Physicienne, Françoise Viénot est spécialiste de la vision

des couleurs. Elle est professeur émérite au MNHN

(Muséum national d’histoire naturelle).

3. Bi-directional Reflectance Distribution Function.

4. Par ailleurs, Gaël Obein préside le CIE-France,

le comité miroir national de la CIE.

14 LUX 306

LUX 306 15



LUMIÈRES CRÉATIVES

LUMIÈRES CRÉATIVES

Échappée ornithologique

Sous un épais toit de chaume, Le parc naturel de la mer des Wadden

s’étend des Pays-Bas au Danemark en

réinterprétation contemporaine

une longue zone côtière, au gré des marées

de l’architecture locale, le Centre

tantôt mer, tantôt terre. Cette Jungle plate

de la mer des Wadden à Ribe au filmée en 1978 par le documentariste néerlandais

Johan van der Keuken a subi maintes

Danemark déploie une

modifications du fait des développements

scénographie baignée d’une

économiques et techniques. Inscrite depuis

lumière naturelle et artificielle.

2014 sur la liste du Patrimoine mondial de

Totalement imaginé avant même l’humanité, elle fait aujourd’hui l’objet d’une

que les espaces intérieurs soient attention particulière qui passe par une meilleure

connaissance du grand public de la

définis, l’éclairage accompagne le

complexité de sa faune et de sa flore.

visiteur suivant des nuances

Vocation première du Centre ouvert à Ribe en

colorées inspirées par la nature 1995 : la découverte du site et la pédagogie.

environnante. Une signature à Vieillissant, il a rouvert ses portes en 2017

après avoir été totalement remanié et agrandi

par l’agence danoise d’architecture Dorte

plusieurs mains pour une

expérience immersive, visuelle et

Mandrup. Sous l’épais manteau de chaume

sonore, qui rend compte de se déroulent des salles d’exposition dont les

l’écosystème de cette zone côtière. volumes ont été totalement dessinés en regard

de la muséographie et, une fois n’est pas

coutume, de l’éclairage. « Nous avons travaillé

en tant que sous-traitant des muséographes de

JAC Studios, dès la phase concours, de la définition

du budget et de la faisabilité », se souvient

Nikolaj Birkelund de Fortheloveoflight qui

signe la mise en lumière. Toute cette liberté

n’a pas forcément simplifié la tâche, reconnaît

Birkelund : « La conception lumière a été

16 LUX 306

© Adam Mørk

un peu spéciale dans la mesure où elle n’avait

aucun espace défini sur lequel s’appuyer. »

Exemple s’il en est de l’interaction possible

et anticipée entre lumière naturelle et artificielle,

la muséographie compte beaucoup sur

l’imaginaire des visiteurs et leur capacité à se

projeter un instant dans le paysage qui l’entoure.

Pour cela, des vues sur l’extérieur sont

ménagées, vers le ciel ou au ras du sol, ou par

des baies plus classiques, pour laisser pénétrer

la lumière naturelle mais aussi la nature

environnante. Pas d’enjeux de conservation

des œuvres ici, aussi, « l’éclairage naturel a

été profondément intégré à la muséographie

et du fait du processus de conception, nous

avons même pu influer sur le placement des

ouvertures en toiture et des vues vers le ciel,

poursuit-il. Lors de chacune des réunions de

chantier hebdomadaire, toute modification

constructive prenait en compte la question de

l’éclairage. »

RACONTER PAR LA LUMIÈRE

La principale demande des clients en termes

d’éclairage était que celui-çi vienne « soutenir

le récit de l’exposition et donner un rendu

le meilleur possible des surfaces, textures, artefacts

», se souvient le concepteur. Sans se

départir de ce principe général, chaque salle

profite d’une mise en lumière spécifique,

© James Medcraft

© Steven Dupont

Le projecteur Bird Beamer ou BBX.70 conçu

spécialement par les muséographes et le

concepteur lumière a été imaginé comme

un oiseau posé sur une branche, plutôt que

suspendu. Équipé d’un module Xicato, choisi

par le fabricant écossais Mike Stoane Lighting

pour la qualité du rendu de couleur et l’absence

d’ombre.

Dans la salle dite Le

Cabinet de curiosités,

l’ensemble des

projecteurs est intégré

à un système sur-mesure

qui évoque la colonne

vertébrale d’un oiseau.

Ici, l’accentuation et

un rendu de couleurs

élevé priment afin de

hiérarchiser et faire

ressortir les objets

présentés.

La dernière séquence du

musée est l’installation

visuelle et sonore signée

par le britannique Jason

Bruges Studio évoque la

migration des oiseaux

dans un envol prenant la

forme de 562 écrans LCD

suspendus au plafond.

Une lumière d’un blanc

froid diffusée depuis une

corniche ménagée rase le

plafond, ne perturbe pas

la vision de l’installation

The Digital Ornitology,

au contraire, elle fait

ressortir l’effet combiné

de la projection en

mapping de séquences

filmées et la modulation

lumineuse des écrans.

© James Medcraft

© Adam Mørk

© James Medcraft

Page de gauche

et ci-contre.

La nature des œuvres

et objets exposés

ne demande pas de

mesure de conservation

particulière. Aussi la

lumière naturelle estelle

bienvenue dans ces

espaces, se mêlant à

l’éclairage artificiel qui,

évoluant d’une salle à

l’autre, emprunte à ses

teintes variées par le biais

de filtres de couleur en

verre.

essentiellement servie par un projecteur créé

sur-mesure par Fortheloveoflight et les muséographes

de JAC Studios : le Bird Beamer

ou BBX.70. Certains sont équipés de filtres

en verre colorés, diffusant ces teintes pastel

propres aux cieux maritimes extérieurs.

Des filtres ont été préférés à des LED RGB+W

qui au moment de la conception en 2016

n’offraient pas encore les performances attendues.

Souligner la narration, guider le

visiteur et diriger son attention vers certains

objets, permettre la concentration, tels sont

ici les fonctions de l’éclairage. « L’ensemble est

contrôlé via le Bluetooth (BLE) et chaque luminaire

ajusté individuellement afin de focaliser

sur des points précis et créer des hiérarchies à

l’intérieur de l’expo. Cela n’a pas influé sur le flux

lumineux puisque tout fonctionne sur des intensités

très basses », précise Nikolaj Birkelund.

Portés à lever la tête du fait du thème, les

visiteurs ne perçoivent pas les installations

d’éclairage comme une obstruction mais

comme des oiseaux perchés sur des fils, qui

à l’issue de l’exposition se font migrateurs et

prennent leur envol avec l’installation de l’artiste

britannique Jason Bruges, sous la forme

de 562 écrans LCD. Lucie Cluzan

CENTRE DE LA MER DES WADDEN À RIBE,

DANEMARK

CLIENT

Ville d’Esbjerg

MAÎTRISE D’ŒUVRE

Dorte Mandrup (DK)

CONCEPTION LUMIÈRE

Fortheloveoflight –

Nikolaj Birkelund (DK)

MUSÉOGRAPHIE

JAC Studios –

Johan Carlsson (DK)

DESIGN INTERACTIF

No Parking Production

(DK)

INSTALLATION

ÉCRAN LCD

Jason Bruges (R-U)

LIVRAISON

Février 2017

SURFACE

2 800 m 2

MATÉRIEL

Artistic License,

Buschfeld, Erco,

iGuzzini, Ljusdesign,

Mike Stoane Lighting,

Reggiani, Soraa,

Spektraled, Xicato

LUX 306 17



LUMIÈRES EXTÉRIEURES

LUMIÈRES EXTÉRIEURES

ALLÉES JEAN-JAURÈS À MONTROUGE (92)

De nouveaux usages nocturnes

D’une avenue traversante à des espaces de vie et de convivialité, les allées Jean-Jaurès sont devenues

une promenade appréciée des Montrougiens. Au total, 4 hectares d’espaces verts aménagés

par le paysagiste Michel Péna, en partenariat avec Yves Adrien, Florian Colin et Maëlle Tertrais

(Atelier Coup d’Éclat) pour la conception lumière.

La lumière occupe les espaces

en créant des zones de circulation,

invitant au mouvement, et des

zones de pause se prêtant

à la flânerie ainsi qu’à création

de nouveaux usages nocturnes.

© Technilum – Luc Boegly

Avec les allées Jean-Jaurès, l’idée consistait

à créer « un nouveau poumon vert à

Montrouge », souhaitait Étienne Lengereau,

maire de la ville. Située au sud de Paris, ses

50 000 habitants la situent au 5 e rang des

communes les plus denses de France 1 . « Aussi,

considère l’élu, les habitants ont besoin de

respirer et de profiter d’un environnement quotidien

plus vert. »

Ce choix s’inscrit, toujours selon Étienne

Lengereau, dans une évolution globale des

villes du XXI e siècle pour lesquelles il importe

de « mieux partager l’espace public entre

les piétons, les voitures et les cyclistes ». Chacun

doit trouver sa place et son équilibre au

sein de « villes plus végétales et ouvertes » permettant

de s’approprier différents lieux en

fonction de ses envies.

DIFFRACTIONS

Avec ses potentialités accrues par les nouvelles

technologies et techniques de mise

en œuvre, « la lumière est devenue une donnée

indispensable à la qualité nocturne de

l’environnement urbain, a fortiori à celle de l’architecture

et du paysage », souligne Florian

Colin, directeur d’agence au sein de l’Atelier

Coup d’Éclat. Trop longtemps cantonnée

dans un rôle sécuritaire, puis fonctionnel,

« la lumière doit, aujourd’hui, bénéficier

d’une relation de connivence avec le tissu urbain

», ajoute Maëlle Tertrais, chef de projet.

À Montrouge, à l’image d’un arc-en-ciel,

le parcours nocturne, dessiné tout au long

de l’avenue Jean-Jaurès, évoque ce phénomène

marqué, d’une part, par un point de

départ, statique et fonctionnel, sur le rondpoint

de la place Jean-Jaurès ; d’autre part,

par un parcours linéaire le long de l’avenue

vers l’esplanade de l’Hôtel de Ville, interrompu

par des dilatations d’espaces paysagers :

- « l’iris” de la place Jean-Jaurès ». L’éclairage

y accompagne la double fonction de cet espace

où l’on passe en mobilités douces ou

«La lumière

est devenue

une donnée

indispensable

à la qualité

nocturne de

l’environnement

urbain.

»

Florian Colin,

Atelier Coup d’Éclat

motorisées. Un éclairage haut est tourné

vers le cœur de la place dédié aux voiries

routières, tandis qu’un éclairage arrière bas

accompagne les piétons ;

- parcours cinétique de part et d’autre de la

place des États-Unis (voir ci-après). Ce double

parcours raconte la lumière de l’axe de l’avenue.

Les mobiliers urbains s’intègrent dans

la ligne d’arbres bordant la voirie avec un

éclairage général routier, associé à un éclairage

arrière des trottoirs, complétés par des

lignes signalétiques lumineuses colorées ;

- « prisme et lentille » de la place des États-Unis.

Illustration du concept de la diffraction, le

parc des États-Unis contraste avec la rectitude

de l’avenue. Fractionnant la lumière

en nuances colorant l’avenue, complétées

par des projections graphiques, au sol, mettant

en scène des « caustiques », les mâts

d’éclairage, jalonnant l’espace, y sont de

plus petite taille et incitent à la flânerie ;

- après le 2 e parcours cinétique, le « Foyer » de

© Technilum – Luc Boegly

ZONE 5

Place Jean-Jaurès

ZONE 4

Avenue Jean-Jaurès

Au pied des luminaires, des mâts monolithiques,

une partie ajourée est équipée d’un bloc de PMMA

et d’une réglette LED RGBW, installée en retrait,

assurant une signalétique lumineuse colorée.

ZONE 3

Place des Etats-Unis

la place de l’Hôtel de Ville. Cette source de

lumière alimente l’axe du projet et de ses diffractions.

Une nappe d’éclairage plus basse,

composée de projections graphiques circulaires

et de bouquets de bornes lumineuses,

scénographie l’espace tout en invitant à la

déambulation nocturne.

DANS LE M.I.L.E

Le parti pris imaginé par le projet a privilégié

l’intégration maximale du mobilier lumière

au paysage « en nous appliquant à ne “montrer”

que la lumière », précise Maëlle Tertrais.

Par ailleurs, a été recherchée une cohérence

des mobiliers entre zones (80 luminaires et

bornes) ainsi qu’une maintenance facilitée.

Aussi, en partenariat avec Technilum,

l’agence Coup d’Éclat a conçu une gamme

de mâts-totems monolithiques 2 , déclinée en

plusieurs versions :

- une version basse (4 m), pour l’éclairage

des zones réservées à la déambulation

piétonne, équipée, à son sommet, en

face avant, de deux optiques LED Ewo EL

10 W-3 000 K ;

- une version haute (8 m) assurant, à la fois,

l’éclairage des voies routières (au sommet,

en face avant, 4 optiques LED Ewo

EL, 10 W-3 000 K) et celui des circulations

piétonnes (à mi-hauteur, en face arrière,

2 optiques LED Ewo EL, 10 W-3 000 K). Les

niveaux d’éclairement ont été sensiblement

ZONE 2

Avenue Jean-Jaurès

ZONE 1

Place de la mairie

Les Allées Jean-Jaurès relient cinq zones illuminées

de nuit suivant le spectre de l’arc-en-ciel. L’axe est

ponctué par des espaces paysagers qui répondent

au besoin de plus d’espaces verts des citadins.

diminués par rapport à ceux précédemment

mesurés avenue Jean-Jaurès : hier, éclairement

moyen 50 lux, uniformité 20 %,

luminance moyenne de 3,5 à 4,5 cd/m 2 ;

aujourd’hui, 27 lux, uniformité 65 %, luminance

moyenne 3,15 cd/m 2 ;

- enfin, des nappes de bornes lumineuses diffusantes

apportent des « semis de lumière »,

souligne Florian Colin parmi certaines diffractions

tout au long de la réalisation.

« Elles prennent le contre-pied de la linéarité

et de la régulante représentées par l’implantation

des luminaires, le long de la voirie, dans

l’axe de l’avenue Jean-Jaurès », commentet-il.

À noter que ces mâts-totems, baptisés M.I.L.E.

par Technilum (comprenez Modulaire Intelligent

Lumineux Élégant), peuvent recevoir

plusieurs services « Smart-In-Site » : vidéosurveillance,

Wifi, sonorisation. JD

1. Après Levallois-Perret, Vincennes, Le Pré-Saint-Gervais

et Saint-Mandé.

2. Réalisé en profilé d’aluminium de section rectangulaire,

avec structure interne fonctionnelle, les dimensions du profil

du mât, de type Shiraz GM, sont : 250 mm x 150 mm.

© Atelier Coup d’Éclat

18 LUX 306

LUX 306 19



DOSSIER

L’art de

la lumière en

muséographie

s’exposera

toujours

E

Eclipse

L'art de la mise en lumière de l'art

En pleine crise sanitaire, les musées, centres d’art et galeries fermés,

les expositions et événements annulés ou reportés mesurent

difficilement les effets économiques de la crise sanitaire actuelle.

« Mais l’impact sera fort », s’alarme Serge Lasvignes, président

du Centre Pompidou dans le Quotidien des Arts. Pour l’instant,

les établissements tentent de faire face au mieux, notamment

en « s’invitant chez nous ! » via les médias numériques, tout

en continuant à préparer les expositions qui vont suivre…

ainsi que les éclairages associés. Dans ce contexte, en partenariat

avec l’expert Jean-Jacques Ezrati, la revue LUX témoigne de

l’importance du rôle de l’éclairage d’exposition, tant au niveau

de l’interprétation des œuvres que du confort et bien-être

des visiteurs, sans oublier son action au niveau de la dégradation

des œuvres et matériaux. Restons positif ! Remontons au XVII e siècle

et entendons l’évêque prédicateur Jean-Baptiste Massillon pour qui,

« le malheur apporte de nouvelles lumières ».

Lentille Darklight magique

pour un confort visuel exceptionnel

6 spectres de lumière ainsi

que tunable white et RGBW

11 répartitions de lumière

interchangeables

Accessoires d'éclairage interchangeables

48V

XS à XL - 5 tailles à partir de

32 mm

Wireless Connectivity via

Casambi Bluetooth et Zigbee

ainsi que DALI

Pour rail conducteur et rail

conducteur Minirail 48V

ERCO

www.erco.com/eclipse

Musée Rodin © Patrick Tourneboeuf / OPPIC / Tendance Floue

DOSSIER RÉALISÉ PAR JACQUES DARMON, AVEC L’EXPERTISE

DE JEAN-JACQUES EZRATI ET LA CONTRIBUTION DE LUCIE CLUZAN



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

VIRGINIE NICOLAS

Lumières sur les métiers de l’XPO

En juin 2019, a été créée XPO, comprenez Fédération des concepteurs d’expositions, suite au rapprochement

de plusieurs organisations professionnelles dont l’ACE (Association des concepteurs lumière et éclairagistes),

dont la présidente, Virginie Nicolas, a rappelé les raisons de cette collaboration lors du salon SITEM 1 de

janvier dernier.

exposition se situe au cœur des enjeux

L’ touristiques, économiques, scientifiques

et sociaux, ainsi qu’au centre des

politiques culturelles publiques et privées.

« Elle n’en demeure pas moins méconnue en

tant que production culturelle à part entière »,

regrette l’architecte Adeline Rispal, présidente

de XPO, pour qui la création de cette

fédération représente « une grande étape pour

la reconnaissance et l’organisation du métier

de l’expo ».

FAVORISER LES ÉCHANGES

« Nous avons rejoint cette initiative pour

défendre cette très belle idée de travail collaboratif

», explique-t-elle, en considérant que

« les expositions les mieux réussies sont celles où

tous les corps de métiers ont réussi à dialoguer

dès le début du projet, en respectant chaque

savoir-faire ». Chaque compétence étant très

spécifique et nécessaire, XPO souhaite clarifier,

tant dans l’esprit du public que de celui

des interlocuteurs (administrations, ministère,

donneurs d’ordre) « la pertinence de

l’articulation de toutes ces compétences, ce qui

semble encore confus ». En conséquence, le

manque de moyens financiers conduit souvent

certains acteurs à faire des prestations

en dehors de leur champ de compétence !

« Le commissaire fait la scéno, le scénographe

fait la lumière, etc… C’est préjudiciable pour la

qualité des expositions et pour l’avenir de nos

LES 7 PARTENAIRES

- Association Les Muséographes

- Association Professionnelle

des muséographes

- Association Scénographes

- UDS (Union des scénographes)

- ACE (Association des concepteurs

lumière et éclairagistes)

- PXN (Association des producteurs

d’expériences numériques)

- Passages (cabinet conseil en courtage,

spécialisé en assurance, dans les

domaines de l’art, du patrimoine

et de l’événementiel)

savoir-faire. Nous voulons donc redessiner les

bases d’un projet d’exposition réussi. » D’où

le premier travail, présenté en novembre

dernier, visant à définir les métiers. « C’est

très simple mais, pourtant, ce n’était pas si

évident ! »

Outre le fait de considérer XPO comme l’instance

nécessaire pour faire mieux connaître

et reconnaître le métier de l’expo et ses différentes

composantes, « cette organisation

représente une opportunité de créer du lien entre

tous les professionnels du secteur », poursuit Virginie

Nicolas. Une telle plateforme souhaite

favoriser les échanges constructifs et développer

une émulation portant sur des thèmes

essentiels, tels la réduction de l’impact environnemental,

l’intégration des nouveaux

médias, la conception avec les publics…

DÉFENSE DE LA PROFESSION

Par ailleurs, à terme, XPO souhaite, d’une part

fournir des ressources professionnelles (aide

juridique, soutien administratif, base de données

historique…), d’autre part, défendre des

honoraires dignes et proportionnés au travail

demandé. « En effet, la situation de contraction

des budgets alloués à la culture conduit à des

situations de grande précarité financière pour

les professionnels des expositions auxquels est

demandé de plus en plus de contenu pour de

Musée Yves Saint Laurent Marrakech.

Inauguré fin 2017, ce nouveau lieu d’exposition est

plongé dans l’obscurité. Les couleurs et les textures

des modèles haute couture emblématiques du génial

créateur sont mises en valeur par des projecteurs

contours LED Optec d’Erco. Ces œuvres extrêmement

sensibles à la lumière sont remplacées à intervalles

régulier parmi les 3 000 de la collection. La mise en

lumière signée par Akari-Lisa Ishii de l’agence I.C.O.N.

dramatise la mise en scène des pièces.

moins en moins d’honoraires », regrette la présidente

de l’ACE. Ce qui, toujours selon elle,

s’avère injuste au regard de l’impact économique

global des expositions qui attirent un

large public et participent au grand dynamisme

touristique du territoire français.

Par ailleurs, XPO ambitionne de devenir une

plateforme de référence et d’expertise pour

les formations liées à ces métiers, tant à destination

des étudiants que, surtout, à celle

des maîtres d’ouvrage programmant les expositions.

Enfin, conclut Virginie Nicolas,

cette fédération réfléchit au croisement des

fichiers de ses membres afin de créer des

événements en régions permettant la rencontre

de tous les acteurs et la création de

symbioses pour « faire circuler les belles idées

et, localement, partager les expériences ».

1. Salon international des musées, des lieux de culture

et de tourisme, organisé par Museumexperts.

Erco / © Christian Schaulin, Hambourg / Allemagne

© François Lacour

Les quatre domaines

de l’éclairage en muséographie

Si la muséologie est l’étude du musée sur le plan théorique (histoire, sociologie, politique,

éthique, etc.), c’est-à-dire le pour qui et le pourquoi, la muséographie, ou la muséologie pratique,

répond à la question du comment. La lumière y joue un rôle essentiel décliné en quatre usages.

La caverne du Pont d’Arc

(Grotte Chauvet 2). Ardèche

La visite de ce joyau de la préhistoire découvert

en 1994, se fait aujourd’hui par le biais d’une

réplique inaugurée en 2015, fruit du long

travail des scientifiques, historiens, architectes,

mouleurs, peintres et des concepteurs lumière

de l’agence Ponctuelle. Les produits Loupi

installés permettent de communiquer par la

lumière la sensibilité contenues dans les peintures

et ponctuent le parcours par l’accentuation

de certains éléments muséographiques.

Se donnant comme mission d’être au

service de la société et de son développement

[ICOM, 2007], le musée collecte, étudie,

conserve et communique les témoins matériels

et immatériels de l’activité de l’homme et

de la nature, la maîtrise de la lumière y contribuant

pleinement. Elle se compose de quatre

secteurs (bien que celle relative à la communication

par l’exposition en représente la

principale) qui se déclinent comme suit :

LUMIÈRE ET ACQUISITION

« Acquérir c’est acheter, recevoir en dation ou en

donation, des objets qui nous font sens, c’est aussi

rechercher, découvrir, comme en archéologie. »

Mais, même dans ce secteur, déterrer des objets

« sous la lumière du jour » n’est pas sans

risque. Par exemple, le cinabre (couleur rouge

de sulfure de mercure), ornant des fresques

gallo-romaines, va très rapidement noircir

à la lumière du jour. C’est pourquoi, sur certains

chantiers de fouilles, sont tendues des

bâches, non claires ni transparentes, mais

orangées. Sous celles-ci, n’est ainsi plus ainsi

diffusée une lumière blanche mais une lumière

dont la bâche a absorbé les radiations ultraviolettes,

violettes, bleues et vertes pour en

réduire les effets. Aussi, avant d’acquérir tout

objet, un musée se doit d’en connaître la provenance

et sa constitution, pour être sûr de son

authenticité et en apprécier tous les détails.

En conséquence, une vision sous une excellente

lumière blanche, voir sous des radiations

visibles ou non visibles, représente déjà une

forme d’étude et un début de recherche de

l’éclairage approprié.

22 LUX 306 LUX 306 23



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

Photos © Jean-Jacques Ezrati

LUMIÈRE ET RECHERCHE

L’étude de tout objet commence par l’observer

sous « toutes ses coutures » et sous une excellente

lumière comme celle du jour. Toutefois,

cette dernière n’étant pas toujours disponible,

la lumière artificielle s’impose. D’un

niveau d’éclairement compris entre 1 000 et

1 500 lux, la composition spectrale de la lumière

diffusée, proche de la lumière du jour

septentrionale, se réfère souvent à l’illuminant

D65, lumière correspondant à une température

de couleur de 6 500 K. De plus, différentes

prises de vues complètent la connaissance de

l’objet. Par exemple, pour une peinture, elles

sont effectuées sous un ensemble d’angles

et de compositions spectrales : sous lumière

directe blanche (vue d’ensemble) ; sous un

éclairage latéral (texture) ; sous infrarouge (vision

du dessin sous-jacent) ; sous ultraviolet

(détection des repeints, suite à des restaurations

antérieures). Ensuite, afin de réaliser des

investigations plus poussées, seront utilisées

d’autres radiations en dehors des rayonnements

optiques, comme les rayons X, voire

gamma. Enfin, en utilisant la spectrocolorimétrie,

la lumière permet aussi l’étude de la

couleur, des pigments et des colorants. Peut

être ainsi identifiée la palette des couleurs de

l’artiste et, souvent, est assurée l’authentification

de l’œuvre.

LUMIÈRE ET CONSERVATION

La conservation est un terme polysémique

permettant de définir, à la fois, le travail du

conservateur (acquisition, études, gestion,

etc.), et la matérialité des objets. Toutefois,

il convient de distinguer la conservation préventive,

prenant en charge l’environnement

et la sécurité de l’ensemble des objets présentés,

et la conservation curative portant

sur la restauration d’un objet en particulier.

Typologie des éclairages localisés :

dirigé, focalisé et cadré.

Exemple de déclinaison de la variable lumineuse forme

du faisceau, qui va, de gauche à droite, de l’intégration

de l’œuvre à son environnement jusqu’à l’isoler

totalement de celui-ci.

La restauration de tout objet commence par

une phase de documentation portant, notamment,

sur les résultats de recherches et

d’études de nombreuses photographies et

radiographies. La lumière peut aussi intervenir,

d’une manière détournée, en utilisant

les lois de l’optique, telle l’aberration chromatique

axiale permettant la mesure d’une

couche de matière transparente tels les vernis.

En mesurer l’épaisseur peut contribuer

à les alléger comme il a été réalisé, ces dernières

années, au niveau de chefs-d’œuvre de

la peinture. Ce travail est effectué sous une

lumière blanche de qualité, semblable à celle

utilisée pour l’examen visuel, en partie maniable

pour valoriser les détails des œuvres.

LUMIÈRE ET COMMUNICATION angle ± 60°

La communication portant sur les études effectuées

recouvre les publications écrites et

digitales consultées soit dans des centres de

documentation ou dans tous autres lieux,

ainsi que dans le cadre de séminaires et

conférences organisés dans les auditoriums

ou salles de conférences présentes dans tous

les musées. C’est pourquoi, l’éclairage d’une

Environ 1,60m

bibliothèque ou d’une salle de conférences,

doit aussi faire appel à des compétences

spécifiques. Toutefois, quand on parle de

communication dans l’univers muséographique,

le média principal utilisé est celui

de l’exposition en distinguant, d’une manière

simpliste, l’exposition permanente et l’exposition

temporaire.

PERMANENTE OU TEMPORAIRE ?

Ce qui différencie l’exposition permanente

de l’exposition temporaire c’est, justement la

temporalité ; la première dure quelques dizaines

d’années, voire plus, contre quelques

mois pour la seconde. Se renouvelant, au minimum,

tous les ans, l’exposition temporaire

impose un lieu dédié qu’il faudra aménager

en conséquence, notamment au niveau de

ses éclairages. Dans ce contexte, l’architecture

d’une salle d’exposition temporaire doit

être, la plus neutre possible afin d’y recevoir

des thématiques variées. En fait, elle doit

être aménagée comme une scène de théâtre,

équipée de toutes les fonctionnalités techniques

et logistiques exigées par le montage

d’une exposition. On y distingue, d’une part,

l’éclairage général diffusé dans la totalité de

l’espace et dont les fonctions sont généralement

multiples (lumières de service pour

le montage et démontage, maintenance, etc.),

et d’autre part l’éclairage scénographique

valorisant les objets, l’un n’allant pas sans

l’autre. J-JE

À gauche.

Mesure de l’épaisseur du vernis

par microscopie confocale à

champ étendu mettant en jeu

l’aberration chromatique axiale ;

à savoir, la diffraction d’un

faisceau de lumière en une

multitude de faisceaux colorés

sur un même axe.

Ci-contre.

Mesure colorimétrique, pour le

suivi de l’état de conservation,

s’effectuant avant la mise en place

de l’objet et après son retour

d’exposition.

© Marc Domage

Les trois règles d’art des éclairagistes

L’éclairage c’est l’art de maîtriser la lumière pour répondre à une demande d’ordre social, culturel,

historique, fonctionnel, etc. Acte réfléchi, cette composante du design fait aussi appel à un concept

technique nécessitant un réel savoir-faire approprié à la technologie mise en œuvre.

C’est particulièrement le cas en muséographie qui associe scénographie et expographie.

éclairage d’exposition repose sur trois composantes

de base : tout d’abord, sur un concept

L’

intégré à la thématique, l’éclairage représentant un

important vecteur d’expression et d’interprétation ;

ensuite, sur une prise en compte des besoins des visiteurs

relatifs à leur confort et à leur bien-être ; enfin,

dans le cadre de l’institution muséale, sur la limitation

des effets de dégradation créés par la lumière au niveau

d’un grand nombre de matériaux.

ÉLÉMENT DE LA SCÉNOGRAPHIE

La scénographie, définie comme la mise en espace

d’éléments et d’objets, dépend de la subjectivité du

concepteur qui transmet, traduit et interprète la thématique

de l’exposition. L’éclairage y est considéré

comme un élément de la scénographie au même titre

que la partition de l’espace, la couleur, le son, etc.

« Comme eux, il est signe ! » en représentant une réalité

et, même, en suscitant un sentiment particulier à certains.

Par exemple, imaginons un éclairage très froid

fournissant un faible éclairement de manière diffuse.

Cette ambiance, similaire à l’atmosphère d’une journée

grise, nous plongera dans un état de tristesse plus que

de bonheur. Ainsi, toute ambiance lumineuse dépend

de trois variables (la température de couleur ; l’éclairement

; la diffusion de la lumière), la conjugaison de

leurs différentes valeurs permettant de suggérer le sentiment

souhaité.

La dizaine de variables possibles, représente, pour ainsi

dire, « l’alphabet de l’éclairagiste ». Mises en synergie

ensemble, sous une valeur propre, elles formeront

d’autres unités porteuses de sens.

ÉLÉMENT DE L’EXPOGRAPHIE

L’expographie, définie comme une scénographie

créée dans le cadre d’un espace d’exposition, prend

Fondation Carmignac,

île de Porquerolles.

Cette collection privée d’art

du XX e siècle, se déploie

sur deux niveaux, dont un

en sous-sol. L’ambiance

lumineuse conçue imaginée

par Lucas Goy et Aurélien

Bourg, de l’agence Les

Éclaireurs, cherche à se

rapprocher d’un éclairement

naturel, avec d’une part un

apport via des baies vitrées

et un puits de lumière,

d’autre part des plafonds

en Barrisol rétroéclairés

équipés de plaques à LED.

Des projecteurs complètent

le dispositif.

24 LUX 306

LUX 306 25



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

Feuerle Collection, Berlin.

Occupant l’intérieur d’un ancien bunker, cette

exposition permanente s’appuie sur l’absence de

lumière naturelle inhérente à l’architecture du

lieu. L’ambiance sombre, créée par le propriétaire

accompagné par Erco, dans laquelle les visiteurs sont

plongés est rompue par l’utilisation de projecteurs

classiques ou cadreurs.

en compte, quant à elle, les données spatiales

du lieu et le positionnement du

visiteur, ces facteurs étant totalement

différents par rapport à ceux du théâtre

par exemple. Au niveau de la conception

des éclairages, ces facteurs sont à considérer

pour assurer une visite sereine,

évitant :

- l’éblouissement dû à des sources mal positionnées

le long du parcours du visiteur ;

- les reflets, tant des sources de lumière

elles-mêmes que celui du visage du visiteur

ou de son environnement ;

- des ombres portées.

Il ne s’agit plus là de la subjectivité du

concepteur, mais de son savoir-faire pour

respecter les besoins de l’ergonomie visuelle

du visiteur.

© ERCO GmbH / www.erco.com / photographie : Sebastian Mayer

DALI : aujourd’hui pour demain ?

Encore en 2017, préconiser l’usage du protocole DALI, dans des applications muséographiques,

ne faisait aucun doute ! Qu’en est-il aujourd’hui alors que se développent bon nombre de protocoles

de communication ? Avant de répondre à cette interrogation, il convient de préciser trois points :

définir les besoins au niveau d’un projet ; estimer sa durée, de sa conception à sa réalisation ;

appréhender les avancées technologiques jusqu’à sa mise en œuvre effective.

En muséographie, aux besoins de qualité,

de fiabilité et de maniabilité du matériel

proposé, il faut y ajouter une facilité de mise

en œuvre en raison des changements répétés

des expositions. Rappelons que, dans un

espace muséal, l’éclairage d’exposition participe

à la mise en espace tout en répondant

Musée Rodin, Paris.

La rénovation achevée en 2015 du musée consacré au

sculpteur a nécessité le développement spécifique

d’un système électronique de pilotage et d’indexation

via le protocole Dali des sources d’éclairage, notamment

des projecteurs LED IYon Tunable White développé

par Zumtobel, à température de couleur dynamique.

Signée Stéphanie Daniel, cette conception repose

sur la variation de l’intensité et de la température

de couleur selon les conditions extérieures.

à des exigences de confort visuel et à un niveau

d’éclairement permettant une bonne

perception. Sans omettre la protection des

œuvres sensibles aux rayonnements optiques

en assurant une exposition lumineuse

la plus faible possible. En conséquence, il ne

convient d’exposer les objets à la lumière que

s’ils sont admirés car il est inutile de les éclairer

s’il n’y a personne pour les apprécier !

Aussi, importe-t-il de créer divers scénarios

d’éclairage incluant la détection de présence

ou l’interaction directe du visiteur.

DALI AUJOURD’HUI CONCURRENCÉ

Dans ce contexte, un protocole de gestion de

l’éclairage s’avère indispensable. Le protocole

filaire DALI (Digital Addressable Lighting Interface),

avec ses 64 adresses de base, dont

8 dédiés aux capteurs, ses 16 groupes de ballasts

d’éclairage assurant la programmation

de 16 scènes scénarii, correspond largement

aux besoins muséographiques, bon nombre

de fabricants de matériel le proposant.

Toutefois, de la phase du concours portant

sur un projet jusqu’à sa réalisation, il peut

facilement s’écouler deux ou trois ans, durée

suffisamment longue pour qu’émergent

de toutes nouvelles technologies dont l’évaluation

nécessite de deux à trois nouvelles

années supplémentaires. Aussi, lorsque le

projet sort, la technologie choisie date au

minimum de quatre à cinq ans. Ce qui est largement

le cas pour des protocoles tels DMX

(1990) 1 et DALI (2001). Tandis que, depuis

ÉLÉMENT DE LA MUSÉOGRAPHIE

Dans le cadre spécifique de l’exposition, la

muséographie se définit, comme une expographie

prenant en compte la sensibilité

des objets présentés aux radiations optiques

(ultraviolet visible et infrarouge). Chaque matériau

dont est constitué l’objet exposé, est

représenté par une classe de sensibilité pour

laquelle des recommandations déterminent

une dose totale d’exposition lumineuse annuelle

à respecter (voir tableau ci-dessous).

À ce niveau, également, cette notion de

« dose totale d’exposition annuelle » demande à

l’éclairagiste un véritable savoir-faire dans la

maîtrise des ambiances et des moyens techniques

à mettre en œuvre. Pour y parvenir,

Emplacement d’un projecteur pour l’éclairage

d’une vitrine

il dispose d’un choix de sources, par l’élimination

des rayonnements de fortes énergies

angle ± 60°

(de l’ultraviolet au rayonnement visible de

courte longueur d’onde), de films et de filtres

Environ 1,60m

angle ± 60°

Éclairage sous un angle correct d’une peinture.

à utiliser. Importe, également, la gestion du

temps d’éclairage des œuvres, qui résulte,

enfin, d’un savoir-faire éloigné de la subjectivité

du concepteur. J-JE

Classes de sensibilité Description des matériaux Dose totale d’exposition*

Insensible

Sensible

Très sensible

Extrêmement sensible

Métaux, pierres, verres, céramiques,

émail, minéraux…

Peintures à l’huile, cuir, bois, corne,

ivoire, laques…

Aquarelles, pastels, textiles,

papiers peints, fourrures…

Environ 1,60m

La soie, la plupart des documents

graphiques et photos…

-

600 Klx.h/an**

150 Klx.h/an**

15 Klx.h/an

* DTE = Dose totale d’exposition :

Éclairement en lux par le nombre d’heures

de fonctionnement sur un an, soit 3 000 heures.

** Ces valeurs sont indiquées sous des lumières

d’une température de couleur proche de

3 000 K pour des lumières de températures

de couleurs supérieures, ces valeurs devront

être revues à la baisse. Suivant les tableaux

de la CIE 157/2004 et AFNOR XP CEN/TS 16163.

© Patrick Tourneboeuf / OPPIC / Tendance Floue

26 LUX 306

LUX 306 27



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

Musée Soulages Rodez 2014 © Grand Rodez C. Méravilles

quelques années, de nouveaux protocoles

sont proposés (PoE-Power over Ethernet,

Bluetooth, Zigbee, etc.) qui, sans pourtant

attendre leur pleine maturité, s’impliquent

déjà dans bon nombre de projets.

DE NOUVELLES SOLUTIONS

SE DÉVELOPPENT

Ces nouveaux protocoles, loin d’être encore

normalisés, présentent toutefois des

performances s’améliorant de jour en jour

et évoluant constamment. Certains vont

même jusqu’à remettre en les pratiques

traditionnelles. Citons, notamment, le

Power over Ethernet (PoE) en cours de développement

(voir notamment LUX 304,

novembre-décembre 2019, p. 24). Ces nouvelles

perspectives, comme le passage aux

48V, demandent une nouvelle conception

des luminaires et un gain en flux, chaque

ligne étant limitée à quelques centaines de

watts. « Plus intéressants, encore aujourd’hui,

sont les protocoles radio sans fil, mieux adaptés

aux installations existantes alors qu’il n’est

pas si simple au Wifi de s’intégrer dans une

installation existante, voire de créer une liaison

supplémentaire », considère Jean-Jacques

Ezrati.À ce propos, que dire aujourd’hui de

ces protocoles ? « Pilotant les sources et des

luminaires du même fabricant, ils sont loin encore

de correspondre aux besoins de l’éclairage

d’expositions », poursuit-il. Pour le Bluetooth,

l’investissement reste limité puisqu’il

28 LUX 306

ne demande pas de « tirer » des câbles supplémentaires.

« Néanmoins, les choses ne sont

pas aussi simples que celles avancées par les

arguments commerciaux », estime l’éclairagiste

conseil, d’autant plus que l’absence de

normalisation n’aide en rien et qu’existent

actuellement sur le marché deux systèmes

différents, chacun s’implantant chez des fabricants

différents (certains les proposent au

choix) trop souvent incompatibles entre eux

(Casambi et Xicato), comme ce fut déjà le cas

au niveau du Wifi (Philips et Osram). « Non

moins important en est le logiciel de programmation.

On nous en vante la simplicité grâce à

l’usage du smartphone ! C’est peut-être démonstratif

mais vite inutilisable, notre “couteau suisse”

ayant ses limites », constate Jean-Jacques Ezrati

pour qui un smartphone est avant tout un

téléphone et une boîte postale numérique.

QUE CHOISIR AUJOURD’HUI ?

« Tout dépendra du projet, toutes les options restantes

ouvertes », répond l’éclairagiste-conseil.

Concernant une nouvelle installation, et dans

l’état actuel des technologies, il reste fidèle à

la solution filaire du DALI 2 , l’investissement

restant limité au passage de deux fils supplémentaires

3 et les luminaires étant de plus en

plus équipés, en standard, de drivers DALI.

De plus, le protocole DALI-2 permet l’interopérabilité

non seulement des drivers entre

eux, mais aussi celle des capteurs et des relais,

quel que soit le fabricant.

Dans le cas d’une installation existante

nécessitant de contrôler un ou plusieurs luminaires,

« le sans-fil est la solution la mieux

appropriée ». Mais laquelle choisir s’interroge

Jean-Jacques Ezrati ? Le choix est le plus

souvent dicté par le fabricant du matériel

d’éclairage qui inclut le système de gestion à

son appareillage. Il conviendra alors de bien

définir son projet (le type et le nombre de

projecteurs, les scénarii envisagés, les capteurs

ou relais à intégrer) ; les protocoles

n’offrant pas tous les mêmes possibilités, ni

les mêmes moyens de programmation (tablettes/smartphone

ou ordinateur).

La question reste toutefois ouverte. Comme

expliqué ci-dessus, le choix d’un protocole

de gestion technique dépend, à la fois, de la

structure du projet et de la prise en main du

logiciel (tant en Bluetooth qu’en DALI) « tout

en considérant, conclut Jean-Jacques Ezrati,

que l’utilisateur final, non spécialisé, n’utilisera

le système qu’une ou deux fois par an ». À noter

que les services SAV des fabricants sont

souvent disponibles à aider l’utilisateur, ce

qui est le plus souvent possible de réaliser

à distance.

1. Le DMX, même dans ses développements les plus récents, ne me

semble pas adapter à l’éclairage muséographique qui demande

souvent l’usage de nombreux scénarii conditionnés à l’usage de

capteurs. De plus il n’est pas toujours proposé par les fabricants

du domaine.

2. Aujourd’hui des passerelles permettent des liaisons sans fil dans

une installation DALI (comme pour le DMX) voir sous ces deux

standards des versions sans fil à l’étude.

3. L’alimentation des équipements est effectuée par un câble

5 conducteurs au lieu de 3.

Musée Soulages,

Rodez.

L’exposition permanente

des œuvres de l’artiste

aveyronnais, père de

l’Outrenoir, un « noirlumière

» a pour écrin

un édifice conçu

spécifiquement par les

architectes de l’agence

catalane RCR. Pour

maintenir les niveaux

idéaux dans la salle

lorsque le soleil disparaît

un système de régulation

DALI par détecteur

permet l’interaction

entre la lumière naturelle

et artificielle.

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

GÉRALD KARLIKOW

Des progrès, mais encore des envies

Lors du SITEM 2019, le concepteur lumière Gérald Karlikow, exprimait des réserves à propos

de la technologie LED appliquée aux expositions dans les musées. Depuis, les évolutions permanentes,

proposées par les fabricants, ont permis de tempérer ses précédentes affirmations. Il l’explique !

une façon générale la qualité et la puissance

d’émission se sont améliorées.

D’

« Nous trouvons maintenant des appareils avec

des rendus de couleurs proches des 98 % », se

félicite Gérald Karlikow. Ses réserves portant

sur la pauvreté des rendus de couleur dans

les rouges et les violets sont donc ainsi levées.

« Pourtant le concepteur lumière que je suis n’est

toujours pas satisfait », confie-t-il.

AU NIVEAU IRC

Si chaque fabricant affiche un IRC de +/- 98 %

aucun n’est malheureusement identique. En

conséquence, il n’est pas possible de travailler

dans une même salle d’exposition avec

des appareils de marques différentes. Il est

même presque impossible de compenser les

différences avec des filtres. « C’est particulièrement

visible dans la balance vert rose ou seuls

des 1/16 de + ou – green pourraient faire l’affaire

», souligne-t-il en regrettant que « ces

filtres n’existent pas pour les LED ». Idem pour

les températures de couleur. « Les uns sont à

4025 d’autres à 3995 et avoir la même température

de couleur devient vite un enfer obligeant

à renoncer à l’effet voulu parce que trop compliqué

à mettre en œuvre. »

Par ailleurs, Gérald Karlikow évoque la location

de projecteurs neufs dont les séries

d’un même fabricant ne présentent pas les

mêmes températures en raison de l’usure et

de la date de fabrication. « Pour mémoire, au

temps de l’halogène, les lampes étant neuves

en début d’exposition, une seule température de

couleur s’imposait. »

H0302_Pub AELSYS_v2.1-HD.pdf 1 10/03/2020 17:16

AELSYS

Une gamme de contrôleurs, capteurs

et accessoires associés interopérables

Contrôleurs autonomes,

ou multiples en réseaux synchronisés

Interface de configuration

web autonome intégrée

Liaison avec GTB par ethernet

Assistance sur site

© Musée Van Gogh Amsterdam / Jan Kees Steenman

ENCORE UNE OMBRE AU TABLEAU

Début 2019, Gérald Karlikow ne cachait pas

sa réserve vis-à-vis de la qualité optique des

appareils. Depuis, constate-t-il, « les fabricants

ont également réalisé de sérieux progrès ». Toutefois,

il reste réservé au niveau de la source

LED. Le filament des lampes halogènes était

ramassé, jusqu’à ne former presque un point,

tandis que les LED se caractérisent par de véritables

surfaces d’émission. « Ce qui modifie

radicalement la qualité des ombres. » Il est impossible

d’obtenir une seule ombre nette. Il

y a toujours, y compris au niveau des cadreurs,

un léger flou. Mettre un volet sur des

projecteurs focalisables revient à voir sur le

mur une succession de dégradés. Pour les cadreurs,

c’est le contraire. « Parfaits au net, les

aberrations sur les côtés au flou rendent cette

option très aléatoire. »

Concepteur et fabricant français spécialiste

en systèmes de gestion d’éclairages

DALI et DMX depuis 2003

• Eclairage muséographique

• Salles de contrôles industriels,

bâtiments industriels et ateliers

• Parkings, éclairage architectural,

urbain, commercial, tertiaire, ...

© Musée Van Gogh Amsterdam / Jan Kees Steenman

Musée Van Gogh

La question du rendu

des couleurs est en

muséographie un enjeu

de premier ordre. Pour

Gérard Karlikow, des

progrès indéniables

ont été réalisés avec

des appareils affichant

des rendus proches des

98 %. Au musée Van Gogh

d’Amsterdam, la palette

de l’artiste est aujourd’hui

éclairée par un tout

nouveau système

empêchant au mieux

l’altération des couleurs.

DES ENVIES

Selon Gérald Karlikow, « ces réserves ne seront

jamais levées ». Les fabricants cherchent à se

démarquer les uns des autres, leur choix d’un

fournisseur LED répondant à leurs stratégies

de recherche et développement. L’uniformisation,

effective au temps de l’halogène,

n’est plus d’actualité. « Aussi s’ouvrent de nouveaux

horizons et perspectives de travail », se

félicite le concepteur lumière pour qui « la

transformation de l’ombre nette en ombre flou

devient une réalité dont il faut tirer parti ». Et

de conclure : « Dans mon intervention de l’an

dernier, j’attirai l’attention sur les infinies possibilités

de ces sources depuis les rubans jusqu’aux

grandes surfaces. » Là, Gérald Karlikow n’affiche

pas de réserve, mais des envies.

AELSYS • www.aelsys.com • aelsys@aelsys.com • Tél. / Fax : +33 (0)4 42 01 83 87



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

À l’entrée de l’exposition, les

visiteurs étaient « accueillis » par

le Christ et saint Thomas, grand

relief de bronze commandé, en

1467, à Andrea del Verrocchio,

le maître de Léonard de Vinci.

Voulue par la scénographe Victoria

Gertenbach, la forme de cette

première salle constitue un arc

de cercle développé autour de

l’ensemble sculptural. Les œuvres

de « l’élève » se déploient, tout au

long de cette courbe, détachées

de l’obscurité sur des cimaises

gris clair. Cette solution met en

résonance l’ombre et la lumière

des drapés peints avec celui de

la sculpture en bronze.

EXPOSITION LÉONARD DE VINCI

L’espace et les œuvres

engendrés par la lumière

L’année 2019, date du cinquième centenaire de la mort de Léonard de Vinci, a revêtu

une signification particulière pour le musée du Louvre qui possède la plus

importante collection au monde de peintures du maître de la Renaissance italienne,

ainsi que 22 dessins. D’où l’exposition monographique organisée du cet hiver, mise

en lumière par l’architecte scénographe Victoria Gertenbach, en collaboration avec

l’éclairagiste Karim Oufella, soucieuse de la protection des œuvres, tant celles

appartenant au musée que celles qui lui ont été prêtées.

Photos © Musée du Louvre / Antoine Mongodin

et du bien-être des visiteurs… sans oublier

la maîtrise des dégradations des œuvres

dues à la lumière. « Grâce aux solutions LED,

nous disposons dorénavant de mises en lumière

appropriées, sans compromis entre les

impératifs de conservation, les économiques

et les contraintes organisationnelles, tout en

respectant les choix esthétiques », explique

Karim Oufella. En tant qu’éclairagiste, il

exerce, parmi une équipe de techniciens

d’art, au sein de l’atelier Éclairage du musée

du Louvre, l’un des rares établissements

muséaux à disposer d’un tel outil. Et d’expliquer

: « Notre travail porte, notamment,

sur le choix de la bonne lumière pour la bonne

œuvre. » Dans certains cas, les différents

vernis peuvent altérer le rendu visuel des

peintures en les rendant plus jaunes ou plus

pâles. « Aussi, pour le Saint Jean Baptiste par

exemple, nous avons dû utiliser des filtres correcteurs

pour restituer au mieux les couleurs

naturelles de la toile », ajoute Karim Oufella

en précisant que, « après échanges avec

les commissaires, nous travaillons le matériau

lumière de sorte qu’il corresponde parfaitement

à la lecture voulue pour certains types

d’œuvres ».

OMBRE ET LUMIÈRE

« La révolution léonardienne tient en quelques

mots », rappelle le guide de visite remis à

l’entrée de l’exposition. Pour nous ouvrir

les yeux sur le monde, le génial autodidacte

œuvrait en sorte que ses figures possèdent

la réalité de la vie dans un espace infini

constitué d’ombre et de lumière. Répartie

en quatre espaces (Ombre, lumière, relief ;

Liberté ; Science ; Vie), la scénographie muséographique,

épurée, était singularisée par des

cimaises noires et gris anthracite plongées

dans la pénombre : 25 lux sur les œuvres et

10 lux au sol.

La visite de l’exposition commençait par une

imposante statue en bronze du maître de

Léonard, Andrea del Verrocchio, permettant

de comprendre les modèles des draperies

peints par Léonard de Vinci. Ensuite, dans

l’espace Liberté, était exprimé le travail du

peintre ne pouvant saisir la vérité que par

une liberté de l’esprit et de la main capable

de nier la perfection de la forme. Dans l’espace

Science, il était démontré que dessiner

ne se limite pas à reproduire des formes.

C’est exprimer des relations entre les formes.

« Autrement dit, c’est penser ! » Enfin, l’espace

Vie suggérait que la science n’est pas autre

chose que la nécessaire forme que revêt la

liberté du peintre, « maître de l’ombre, de la

lumière, de l’espace et du mouvement ». Ainsi,

accomplie dans l’élément des sciences de

la nature, la liberté élève la peinture à la hauteur

d’une science divine. Capable de recréer

le monde, son couronnement est l’expression

du mouvement chez ceux dont il est propriété

immanente : les vivants.

« Car, si la modernité commence avec Léonard

de Vinci, c’est qu’il sut, sans doute, donner à

la peinture la présence effrayante de la vie »,

conclut-on à la fin de l’exposition qui a attiré

1 071 840 visiteurs. Record absolu pour le

musée du Louvre.

ans ! Il aura fallu une décennie à deux conservateurs

en chef du musée du Louvre, Vincent

10

Delieuvin (département des Peintures) et Louis Frank

(département des Arts graphiques), pour concevoir (et

réussir) l’exposition « Léonard de Vinci » dont ils ont

été tous deux commissaires.

ENTRE-DEUX

Toutes les plus grandes institutions publiques ont

joué le jeu, en prêtant de nombreuses œuvres, ainsi

que plusieurs collectionneurs privés, dont Bill Gates et

la reine d’Angleterre. Au total, 160 œuvres, réparties

sur les 1 100 m 2 des habituels espaces d’expositions

temporaires du hall Napoléon, et scénographiées par

Victoria Gertenbach, chargée de projet en architecture

et muséographie au sein de la médiation et de la

programmation culturelle du musée du Louvre. Véritable

designer d’espaces, l’architecte scénographe

s’applique à créer des lieux favorisant la rencontre

des visiteurs avec l’œuvre. « En fait, résume Victoria

Gertenbach, à l’aide de volumes, de couleurs et de

lumières, mon travail consiste à créer cet “entre-deux”

guidant le parcours du public d’une œuvre à l’autre,

tout en restituant, dans le domaine du sensible, la

compréhension d’une démonstration intellectuelle et esthétique,

celles des commissaires de l’exposition. » Dans

ce contexte, l’éclairage représente un élément essentiel

en tant que facteur d’interprétation, de confort

«Aucune matière

ne peut être

intelligible

»

sans ombre

et lumière.

Léonard de Vinci

(1452-1519)

Ci-dessus. Des réflectographies infrarouge de

plusieurs peintures, à la même échelle que les œuvres

originales étaient exposées. Cet examen scientifique

permet de révéler le dessin à base de carbone placé

sous la couche picturale.

En haut et ci-contre. SPX Lighting a fourni deux

versions de sa gamme de projecteurs à découpe Syclop :

320 projecteurs noirs de 18 W ; 50 de 35 W, l’ensemble

en 3 000 K. La particularité de ces deux versions tient

dans la gradation par potentiomètre (comme sur

la version classique) et/ou Bluetooth (Casambi)

avec un smartphone ou une tablette.

30 LUX 306 LUX 306 31



Conception : Nord Compo © Éditions Eyrolles

G14073_EclairageDExposition_CV_001_HURRYCOVER.indd 1 13/11/2014 12:22

DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

L’exemplaire audit du Musée du Louvre

La direction du patrimoine architectural et des jardins de l’établissement public du Musée du Louvre

a lancé, début 2019, un marché public de prestations intellectuelles portant sur l’assistance à maîtrise

d’ouvrage (AMO) pour la rénovation de l’éclairage des salles muséographiques. Passé selon une procédure

d’appel d’offres ouvert, ce marché a été remporté par Nicolas Mangin, dirigeant du BE Génilum, qui nous

résume les principales exigences du CCP (Cahier des clauses particulières).

NORME AFNOR

Depuis début 2018,

l’AFNOR (et les autres

organismes de normes

européennes, DIN,

etc.) a entrepris la

révision de la norme

expérimentale

XP CEN/TS 16163

« Lignes directrices

et procédures

concernant le choix

d’un éclairage adapté

pour les expositions en

intérieur » (traduction

littérale du titre en

anglais), paru en

juin 2014, en norme

européenne pour

2021.

Le groupe miroir

français de l’AFNOR

comporte de façon

permanente quatre

concepteurs lumière

et éclairagistes

souvent membres

de l’AFE, de l’ACE et

de l’ICOM (Conseil

international des

musées) avec d’autres

personnes du C2RMF

(Centre de recherche

et de restauration des

musées de France) et

du SMF (Service des

musées de France,

anciennement

Direction). Ce travail

est pris en charge

par la Commission

de la coordination

de normalisation du

ministère de la culture

comme d’autres

normes liées à la

conservation des biens

culturels.

32 LUX 306

Rappelons que le marché de prestations intellectuelles

lancé par le Musée du Louvre il y a un an, a

pour objectif l’audit technique d’ambiance, de sécurité

et de l’éclairage des œuvres des salles muséographiques.

Cet audit porte, également, sur la réalisation d’un plan

pluriannuel de rénovation de l’éclairage des salles.

Les prestations sont réparties en trois phases :

- audit des installations d’éclairage des salles muséographiques

;

- expression des besoins ;

- plan pluriannuel des travaux.

À noter que le périmètre de ce marché concerne uniquement

les salles muséographiques hors musée Delacroix,

hors salles récemment rénovées et les salles d’exposition

temporaires, ce qui représente 478 salles muséographiques.

« Le musée du Louvre souhaite promouvoir un

développement durable et responsable de ses activités en

appliquant ces mêmes principes auprès de l’ensemble de

ses prestataires, titulaires de marchés », rappelle Nicolas

Mangin, en précisant que l’institution suit l’objectif fixé

par la Stratégie nationale de transition écologique vers

un développement durable 2015-2020 (SNTED), ainsi

que la loi de transition énergétique pour une croissance

verte (LETCV). Sont également pris en considération le

Plan ministériel d’administration exemplaire 2015-2020

(PAE) du ministère de la Culture et de la communication

en matière de gestion administrative éco responsable,

ainsi que la déclinaison de sa politique de Responsabilité

sociétale des organisations (RSO).

Sans oublier le nécessaire respect des obligations

environnementales et des prescriptions de code de l’environnement

français, « notamment celles relatives à la

gestion des déchets tant au niveau de leur traitement que

de leur valorisation », conclut Nicolas Mangin, en nous

donnant prochainement rendez-vous pour la présentation

des principaux résultats de l’audit.

JEAN-JACQUES EZRATI

La « face visible »

de la lumière muséographique

Le guide idéal pour tous les étudiants et jeunes professionnels

– concepteurs lumière, éclairagistes, architectes, scénographes,

chefs de projets culturels, conservateurs ou techniciens – qui

s’intéressent à l’éclairage d’exposition et souhaitent s’approprier

les notions essentielles de cette activité. Partant des origines de

la pratique de l’éclairage dans le domaine du théâtre, l’ouvrage

aborde les bases de l’éclairage

scénique puis muséogra-

Cet ouvrage s’adresse à tous les étudiants et jeunes

professionnels – qu’ils soient concepteurs lumière ou

phique éclairagistes, architectes, et scénographes, questions chefs de projets de sa

culturels, conservateurs ou techniciens – qui s’intéressent à

l’éclairage d’exposition et souhaitent s’approprier les notions

essentielles de cette activité.

signification. Du point de vue

Parce que la pratique de l’éclairage tire ses origines du côté du

théâtre, c’est ce modèle historique qui est d’abord interrogé, afin

de permettre aux lecteurs de découvrir différentes applications

technique, professionnelles et de les transposer. les règles principales

géométriques, spatiales conservation et temporelles) qu’il faut apprendre à préven-

L’éclairage est ensuite abordé dans sa dimension conceptuelle, car il

est avant tout l’un des supports du message de l’exposition. L’auteur

décompose en de multiples variables lumineuses (plastiques,

utiliser et combiner.

Du point de vue technique, les règles principales de conservation

préventive et d’ergonomie

d’ergonomie

visuelle sont bien sûr détaillées, ainsi

visuelle

que les différents aspects technologiques de l’éclairage dont la

connaissance est essentielle. Ceux-ci comprennent la description

des multiples sources artificielles (lampes fluorescentes, halogènes

sont et LED), l’utilisation détaillées, des filtres ou encore l’emploi ainsi de l’éclairage que les

dynamique avec l’usage des protocoles, tel le DALI.

Plusieurs études de cas, tirées des expériences de l’auteur, et des

entretiens avec des professionnels donneront des pistes concrètes

différents pour exploiter toutes ces notions essentielles, aspects à des degrés différents technologiques

Jean-Jacques Ezrati est de praticien l’éclairage.

de la lumière depuis plus de 30 ans. Il

en fonction des situations.

a

été tour à tour régisseur lumière au Centre Pompidou puis éclairagiste

conseil au sein de la Direction des musées de France, avant de rejoindre

en 2001 le Centre de recherche et de restauration des musées de France. Il

est aujourd’hui consultant et formateur indépendant en éclairage.

> http://ezrati-eclairage.weebly.com

Éclairage

d’exposition

Éclairage d’exposition.

Musées et autres espaces

22 E

Jean-Jacques Ezrati, 2014,

quadri, 17 x 20 cm, 168 pages,

22 euros

Code éditeur : G14073

ISBN : 978-2-212-14073-6

Jean-Jacques

Ezrati

Éclairage d’exposition

Jean-Jacques Ezrati

Éclairage

d’exposition

Musées et autres espaces

Ayant débuté sa carrière professionnelle

comme régisseur de lumière,

notamment au Centre Georges Pompidou,

Jean-Jacques Ezrati a rejoint, en 1982, la

Direction des musées de France, en tant

qu’éclairagiste-conseil.

En 2001, il intègre le Centre de recherche

et de restauration des musées de France,

d’abord au sein du département « Conservation

préventive », toujours en tant

qu’éclairagiste-conseil, ensuite, au sein du

département « Recherche », en tant qu’ingénieur

d’études, intègre le groupe physique de

la couleur qu’il dirigera par la suite.

Depuis 2012, il exerce ses diverses expertises

en tant que formateur et assistance à maîtrise

d’ouvrage/œuvre, ainsi qu’au niveau de

projets et réalisations d’éclairage.

Il rédige également. À noter, entre autres,

son dernier ouvrage, paru en 2014, intitulé

L’Éclairage d’expositions. Musées et autres

espaces aux Éditions Eyrolles.

MUSÉE VAN GOGH

Les couleurs de Van Gogh

protégées par le numérique

En 2019, plus de 2,1 millions de visiteurs venant de 108 pays ont parcouru le musée Van Gogh d’Amsterdam

qui réunit 200 peintures, 500 dessins et imprimés et plus de 800 lettres de Vincent Van Gogh, soit la plus

grande collection de ce type au monde, ainsi que des expositions temporaires d’autres artistes et

collections. Ayant constaté que ses peintures se dégradaient plus vite que souhaité, le musée a choisi

la technologie Xicato pour remédier à cette dégradation.

La lumière dégrade les couleurs utilisées

dans les peintures et les tapisseries et

elle affecte également la couleur et le fini du

bois des objets et meubles sculptés. Les musées

calculent et surveillent la quantité de

lumière à laquelle est exposée chaque œuvre

d’art pour équilibrer la mission d’exposition

publique, la nécessité de préservation

et pour réduire le plus possible la fréquence

des travaux de restauration.

En calculant les lux-heures et en connaissant

la répartition spectrale énergétique de

l’éclairage d’exposition, les musées peuvent

déterminer pendant combien d’heures, de

jours et de semaines une œuvre peut être

exposée et quelle luminosité peut l’éclairer.

Au musée Vang Gogh d’Amsterdam, et à la

collection Mesdag de La Haye (1300 points

lumineux au total), Xicato travaille, depuis

8 ans, à préserver l’énergie et l’art.

EN 3 PHASES

Parce que le musée hésitait à s’engager en

faveur d’une nouvelle technologie, la première

phase de l’installation a simplement

concerné le remplacement les rails d’éclairage

halogène existants par des luminaires

TTX2.70 fournis. Par Mike Stoane Lighting

équipés de modules LED de la série « Artist

XIM 9 mm » de Xicato, ces modules supportant

à la fois une commande 0-10 V et

une commande Bluetooth. Lors de la phase

initiale, les éclairages ont été commandés

au moyen d’interrupteurs BLE (Bluetooth

Low Energy) de récupération d’énergie de

EnOcean pour commuter de manière indépendante

l’éclairage des œuvres d’art et

l’éclairage des salles pour le nettoyage. Les

lampes sont éteintes pendant la nuit au

moyen d’interrupteurs marche/arrêt standard.

La deuxième phase a consisté à ajouter des

capteurs Xicato (XIS) de mouvement et

d’éclairement et de programmer les éclairages

en fonction de l’horaire, de l’occupation

et des niveaux d’éclairage d’ambiance, pour

encore réduire, à la fois l’énergie et l’exposition

à la lumière. La programmation

individuelle des luminaires est réalisée au

moyen du logiciel « Panneau » de commande

de Xicato, et les réglages programmés, y compris

l’appartenance sécurisée à un réseau,

à un groupe et à un scénario. Les réglages

de scénarios ainsi que les réactions individuelles

au capteur, sont stockés dans chaque

module Xicato, ce qui élimine le besoin de

dispositifs de commande ou de nœuds centralisés.

Les éclairages contiennent leurs

horaires individuels, répondent aux capteurs,

aux interrupteurs et aux commandes

données par une application. Ils prennent

ainsi des décisions indépendantes par rapport

à la manière de réagir.

Troisièmement, le module LED XIM 1 stocke

les informations d’état et la configuration qui

le concerne, y compris le type de module,

le matériel et la révision du progiciel, son

niveau de flux maximum programmé, ses

interfaces de commande (par exemple Bluetooth

+ 0-10V ou Bluetooth + DALI), le total

Comme d’autres institutions exposant des œuvres

prisées par de très nombreux visiteurs, le musée

Van Gogh d’Amsterdam doit répondre à des enjeux

contradictoires : exposer mais préserver. Par ailleurs,

il mène pour cela de très nombreuses recherches,

notamment le programme Revigo (REassessing

VIncent van Gogh) qui a démontré que les couleurs

d’origine de ses peintures étaient bien plus vives.

des heures de fonctionnement, les cycles

marche/arrêt, ainsi que les histogrammes de

son intensité et des états de températures.

Le module sauvegarde, également, son appartenance

à un réseau, à un groupe et à un

scénario, ainsi que les réglages programmés.

Enfin, le module LED XIM diffuse périodiquement

des informations portant sur son

état de fonctionnement immédiat, y compris

le nom et l’identification de l’appareil,

l’intensité (pourcentage de graduation), la

température de la LED et du circuit imprimé,

la tension et la fluctuation de l’alimentation

ainsi que l’état global.

1. Développé par Xicato, le module LED intelligent XIM Gen4,

entièrement intégré, associe la source lumineuse avec le pilote,

les balises Bluetooth et un système de contrôle sans fil dans

une seule unité.

LUX 306 33

© Musée Van Gogh Amsterdam / Jan Kees Steenman



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

EXPOSITION REMBRANDT’S LIGHTS (ANGLETERRE)

Engendrer la perception

Pour célébrer le 350 e

anniversaire de la mort

de l’inestimable

Rembrandt, la Dulwich

Picture Gallery, près de

Londres, a rassemblé

35 œuvres majeures. Pour

révéler sa manière si

particulière de composer

avec la lumière, la galerie

s’en est remise aux

talents du directeur de la

photographie Peter

Suschitzky qui s’est

appuyé sur un système

d’éclairage LED à

commande Bluetooth

sans fil nouvellement

installé.

Quel est le point commun entre les films

Star Wars. L’Empire contre-attaque, Mars

Attacks!, The Rocky horror Picture Show et

Rembrandt ? Pas moins que le directeur de

la photographie Peter Suschitzky, inspiré tout

au long de sa carrière par la manière dont

l’artiste utilisait la lumière pour « créer du

mouvement et de l’émotion ». Pour lui, le parallèle

avec le cinéma est évident : « Sculpter

la lumière et diriger le regard du spectateur vers

l’endroit voulu est essentiel

à une narration puissante. »

Cette mise en abîme lumineuse

s’est déroulée entre

les murs de la Dulwich

Gallery, la plus ancienne

au monde, ouverte en

1815 dans le sud-est de

Londres. Jusque-là éclairée

à l’halogène, elle a

remplacé une partie de

cette installation par un système piloté par

Casambi Bluetooth, avec des projecteurs LED

Optec Erco, équipés de modules LED 12 W.

« Ces appareils d’éclairage permettent une

commutation et une gradation individuelles,

commande et programmation se faisant via

iPad et iPhone. Une série de lentilles tertiaires

«

peintre. Les peintures et

gravures du maître hollandais

sont, selon les codes

de la peinture de l’époque,

des scènes bibliques ou

»

du quotidien, ou bien des

portraits. Dans sa façon de

guider le spectateur dans

la lecture de ses œuvres,

Rembrandt joue sur des

contrastes que l’ambiance générale des salles

de la galerie a tenté de justement mettre en

scène. Accentuant les sensations dégagées

par les œuvres, sans être redondant, l’éclairage

insiste dans les premières salles sur le

caractère dramatique des scènes peintes,

sa maîtrise de la lumière et l’influence du

Une série de

lentilles tertiaires

interchangeables a été

utilisée afin d’obtenir

pour chaque œuvre

un éclairage précis.

interchangeables – avec des répartitions de narrow

spot à extra wide flood, ovale ou encore

un cadrage – a été utilisée afin d’obtenir pour

chaque œuvre d’art un éclairage précis », précise

le fabricant.

DU DRAMATIQUE À LA SENSUALITÉ

Avec pour titre « Les Lumières de Rembrandt

», l’enjeu de la mise en lumière a

été de faire correspondre l’ambiance lumineuse

aux intentions du

La Jeune fille à la fenêtre (1645, Dulwich Picture Gallery)

est une œuvre très représentative de la manière dont

Rembrandt utilisait la lumière pour diriger le regard

du spectateur.

théâtre dans ses représentations. Il se fait ensuite

plus « sensuel, avec une ambiance plus

intime » avec pour thème la manipulation de

la lumière avec les peintures de son atelier.

Pour clôturer avec « l’humeur méditative »

propre aux thèmes religieux ou empreints de

philosophie. La gradation individuelle permet

d’ajuster le plus précisément possible. Et

ce qui est bon pour Rembrandt l’est pour les

événements à venir. « Nous allons prochainement

montrer une exposition de photographies

dans laquelle une partie de l’éclairage devra

être commutée par des timers que le visiteur actionnera

sans fil. Nous étudions également des

designs d’éclairage interactifs que les visiteurs

pourront commander eux-mêmes », déclare

Alexander Moore, directeur de la Dulwich

Gallery. Soucieux du rendu de ses œuvres,

Rembrandt préconisait en 1639 à un nouvel

acquéreur « d’accrocher cette œuvre dans

une lumière vive, où elle puisse être vue de loin,

pour qu’elle scintille au mieux ». Pour tout l’art

de la lumière. LC

© ERCO GmbH, www.erco.com / Photo Gavriil Papadiotis

MUSÉE ANTOINE LÉCUYER (SAINT-QUENTIN)

Conservation des pastels et lumière

dynamique pilotée par Bluetooth

À Saint-Quentin dans l’Aisne, le musée Antoine Lécuyer conserve et présente notamment le fonds de l’atelier

de Maurice-Quentin de La Tour 1 , une exceptionnelle collection composée de près d’une centaine de portraits

réalisés au pastel, qui doivent être protégés contre les dommages dus à la lumière. Jérémy Le Bellégo,

régisseur des collections, invité par Eurosep Instruments lors du dernier salon SITEM, a expliqué l’intérêt

de l’éclairage dynamique, en réseau Bluetooth, pour leur conservation.

Le 15 novembre 2019, a été inaugurée

la nouvelle muséographie des trois salons

de pastels du musée Antoine Lécuyer 2 .

« L’objectif du projet portait, notamment, sur

l’installation d’un éclairage dynamique valorisant

les œuvres. Il s’agissait d’allier confort de

visite et respect des mesures de conservation

préventive », explique Jérémy Le Bellégo. Ce

projet a été réalisé, en collaboration entre le

musée et la société Eurosep Instruments, de

l’audit « Lumière » jusqu’à la fabrication et la

programmation des projecteurs.

CONSERVATION PRÉVENTIVE

Avant sa rénovation, l’éclairage halogène des

trois salons « n’était pas idéal pour la conservation

préventive, même s’il n’était pas projeté

directement sur les œuvres », poursuit le régisseur.

À noter que ces trois salles d’exposition

en enfilade sont des salles aveugles, « donc

parfaites pour exposer les pastels particulièrement

sensibles à la lumière artificielle ou

naturelle ». Et de montrer une œuvre, masque

préparatoire de Maurice-Quentin de La Tour,

témoignant des méfaits de la lumière et de

Les trois salons de pastels en enfilade étaient

auparavant éclairés par des halogènes néfastes pour

la conservation préventive. Aujourd’hui, 40 projecteurs

pilotables à distance par Bluetooth permettent

d’éclairer de façon indépendante telle ou telle œuvre.

Deux scénarios sont activés grâce à 6 détecteurs de

présence selon que des mouvements sont détectés

ou non. L’ambiance est alors « muséographique »

avec un niveau entre 40 et 60 lux ou, en l’absence

de visiteurs dans la salle, « économique » avec 20 lux.

© Musée Antoine Lécuyer, Saint-Quentin (Aisne) / Cliché : Luc Couvée

34 LUX 306 LUX 306 35



DOSSIER / MUSÉES

MUSÉES / DOSSIER

© Musée Antoine Lécuyer, Saint-Quentin (Aisne)

Les dessins et pastels comptent parmi les œuvres très

sensibles aux effets de la lumière. Aussi, le Conseil

international des musées conseille-t-il de ne pas les

exposer à plus de 50 lux. Ici un des nombreux pastels

signés par Maurice-Quentin de la Tour, connu pour

ses portraits des figures emblématiques de la cour

de Louis XV et du Siècle des lumières.

Contrôleur Bluetooth Programmable

Smartphone, ordinateur via une

application gratuite

Système opensource

la chaleur qui accélèrent le processus de

dégradation des arts graphiques, à la fois

au niveau de la décoloration des pigments

et, surtout, de la structure du papier et de

ses fibres. Pourquoi une telle dégradation ?

« Parce que les œuvres ont beaucoup voyagé

aux XIX e et XX e siècles, et ont été exposées dans

des conditions pas toujours idéales en termes de

conservation préventive ». Les pastels ont reçu

les rayons UV et le papier, en subissant une

insolation, a jauni sous l’effet de la lumière et

des rayons UV. « Aujourd’hui, l’ICOM (Conseil

international des musées) recommande de ne

pas exposer les arts graphiques à plus de 50 lux,

et de ne pas les exposer en permanence », rappelle

Jérémy Le Bellégo 3 .

SOLUTION SUR-MESURE

Le musée a été fermé deux mois, la collection

de pastels a été décrochée, les équipements

halogènes supprimés, les murs ont été repeints

et un nouveau système d’éclairage

a été installé comptant 40 projecteurs et

6 capteurs de présence fournis et programmés

par la société Eurosep Instruments.

Chaque projecteur est pilotable à distance

«Lumière et chaleur

accélèrent le processus

de dégradation des arts

graphiques au niveau de

la décoloration des

pigments et de la structure

du papier et de ses fibres.

EUROSEP Instruments

« L’éclairage Muséographique »

»

par Bluetooth, via un réseau de communication

Xicato, à partir d’un logiciel embarqué

sur un PC. « Chaque projecteur permet d’éclairer,

de façon indépendante, telle ou telle œuvre

avec une valeur d’éclairement qu’il m’est possible

de définir. Elle s’exprime en pourcentage.

Il m’appartient ensuite, via des mesures au luxmètre,

de m’assurer que cette valeur respecte

l’intensité lumineuse que je souhaite déployer

sur l’œuvre en question », explique Jérémy

Le Bellégo, pour qui cette solution offre une

grande liberté concernant la mise en valeur

des œuvres de différentes natures (pastels,

clavecin du XVIII e siècle, mobilier, peintures,

Eclairage dynamique en muséographie : Pilotage Bluetooth

Capteur de présence, luxmètre,

température

MultiCapteurs

Capteurs

OEM

Calendrier/Temporisation

Télécommande/

Interrupteurs programmables

Les musées et plus généralement

les espaces d’expositions

cherchent à optimiser et à

automatiser la mise en lumière

des oeuvres.

Nous avons donc conçu des

projecteurs pilotables et asservis

à des capteurs Bluetooth.

Il est ainsi possible de gérer

individuellement ou par groupes

nos luminaires pour créer des

scénarios ou collecter les données

d’éclairement.

EUROSEP Instruments - Tel : 01.34.22.95.22 - eurosep@eurosep.com - www.eurosep-museum.com

ses débuts, Jeremi Ca a exposé ses œuvres en extérieur, à

À Saint-Malo, en profitant de la lumière du jour afin qu’elles

soient bien éclairées et que les couleurs soient fidèles. C’est ainsi

qu’il a pris conscience de l’importance de la lumière d’autant

plus que, ensuite, il a exposé en intérieur, là où la lumière n’était

pas forcément la priorité des organisateurs. « J’ai ainsi décidé de me

rapprocher de spécialistes pour me constituer un parc de lumière »,

se rappelle-t-il. De suite, a constaté l’artiste, la réaction des spectateurs,

et celle de ses confrères, s’est avérée différente parce que

« mon travail vivait différemment ».

UNE FINE ALCHIMIE

« Une exposition lumineusement adaptée contribue à une meilleure appréciation

de l’œuvre », souligne Jeremi Ca qui, tout en se considérant

« à des années-lumière » d’un Caravage ou d’un Pierre Soulages, expose

de la même manière que ces éminents artistes, le premier travaillant

le clair-obscur alors que le second excelle dans le noir. Pour le Caravage,

par exemple, on recherche un éclairage plutôt diffus et bien

réglé pour apprécier les éléments importants de l’œuvre, telles que

la position des mains et la gestuelle. Tandis que pour Pierre Soulages

est recherché un éclairage plus ou moins rasant pour souligner les

spécificités et singularités de son œuvre autour de la brillance, de la

matité et des effets de texture.

Dans le courant artistique qu’il développe à présent, la lumière représente

une composante de l’œuvre en contribuant à révéler le jeu

des formes géométriques. De plus, elle peut avoir un impact sur la rétine

du spectateur, créant des modifications colorées ou des illusions

d’optique. « Mon travail s’appuie sur le dessin, la matière, la couleur et

sculptures…). « De plus, cette solution sur mesure

offre un grand confort de travail : à aucun

moment je n’ai à monter sur un escabeau pour

régler les projecteurs. Je peux le faire seul, sans

l’aide d’un éclairagiste », se félicite le régisseur.

Ce système d’éclairage permet, également,

de configurer deux scènes qui correspondent

à différents états d’éclairement :

- une première scène « muséographique »

intervient quand les capteurs de présence

détectent des mouvements dans les salles.

Les projecteurs éclairent alors les pastels

entre 40 et 60 lux ;

- la deuxième scène « économique » intervient

quand les capteurs ne repèrent aucun

mouvement dans les salles. Est alors créée

une atmosphère de pénombre (environ 10 à

20 lux) permettant de ne pas éclairer inutilement

les pastels, le choix du noir complet

ayant été écarté pour ne pas rebuter le visiteur

pénétrant dans les salles.

IL EST MOINS RISQUÉ DE PRÊTER

Une dernière fonctionnalité, apportée par la

nouvelle installation d’éclairage, porte sur

l’historique d’éclairement des œuvres, tant

en valeur qu’en temps d’exposition. Concrètement,

un projecteur peut être sélectionné

au niveau du PC logiciel et générer un graphique

décrivant l’éclairement de chaque

œuvre. « Cette solution permet, lors de prêts

d’œuvres, de justifier précisément de l’éclairement

d’une œuvre prêtée ou déposée, auprès

du musée prêteur ou déposant », poursuit le

régisseur. « À l’inverse, si je me positionne en

tant que prêteur, je peux exiger que mon aquarelle

ne subisse pas plus de 50 lux pendant la

durée d’une exposition. » Dans ce contexte, le

graphique énoncé ci-dessus, devient un document

quasi contractuel entre le prêteur

et une institution emprunteuse. « Ce nouvel

éclairage est une première étape vers une refonte

de la muséographie des autres salles du

musée », conclut Jérémy Le Bellégo, satisfait

des très bons retours des visiteurs portant

sur le meilleur confort de visite.

1. Maurice-Quentin de La Tour, né et mort à Saint-Quentin

(1704-1788) est considéré comme « le prince des pastellistes ».

2. La première scénographie remontait à 2004, date du tricentenaire

de la naissance de Maurice-Quentin de La Tour.

3. Ndlr : En respectant la dose totale d’exposition annuelle,

d’où l’intérêt de limiter le temps d’exposition.

Retrouvez les vidéos de la présentation

intégrale de Jérémy Le Bellégo sur

eurosep-museum.com/eurosep-news./

L’ARTISTE PEINTRE JEREMI CA

« La lumière fait partie intégrante de l’œuvre »

Ni technicien, ni spécialiste de la lumière, l’artiste peintre breton Jeremi Ca l’évoque au travers de son

travail qui accorde une importance particulière à l’abstraction géométrique. « La lumière est essentielle

pour exposer et vendre mes œuvres », explique-t-il en considérant, aujourd’hui, « que tout artiste devrait

être un technicien de la lumière au service de ses créations ».

le mouvement. Ces quatre éléments dévoilent une fine alchimie entre la

composition de l’œuvre, la proportion des lignes, l’utilisation de la couleur

et le rôle de la lumière. »

Par exemple, dans ses tableaux polychromes, Jeremi Ca utilise plus

de 50 nuances nécessitant un « bon éclairage » pour leur choix, notamment

celui des camaïeux de gris. « Je ne crée plus en pensant

simplement à l’œuvre, mais en pensant à sa globalité, c’est-à-dire en

prenant en compte le rôle de la lumière », conclut-il.

LUX 306 37



PERSPECTIVES / INNOVATION

INNOVATION / PERSPECTIVES

© Signify

CONNECTIVITÉ ET MOBILITÉ

Le LiFi prend son envol

C’est une nouvelle avancée de Signify qui va faire date. Cette fois, dans le domaine des transports, secteur

où le géant hollandais cherche à déployer sa solution de communication par la lumière, Trulifi. L’objectif :

une connectivité continue en mobilité. D’où sa collaboration avec l’opérateur britannique Vodafone, qui vise

à associer le réseau 5G et le LiFi pour offrir aux voyageurs une connexion haut débit sans interruption

pendant leurs déplacements : dans le bus ou le train qui les mène à l’aéroport, dans l’aérogare en attendant

leur avion et à bord, pendant le vol.

Le LiFi à bord des avions,

des bus et des trains,

permettra aux passagers

de profiter d’une

connexion rapide, stable

et sécurisée, insensible

aux déplacements

et à la vitesse, ce que

le WiFi et le réseau 4G

ne permettent pas.

38 LUX 306

En octobre dernier, Signify a signé un partenariat de deux ans avec

Latécoère. L’équipementier aéronautique va proposer Trulifi aux

compagnies aériennes et se dit confiant dans le succès de cette solution

« parce qu’elle est portée par un leader mondial, capable de faire

entrer une technologie dans le quotidien et d’être en capacité de la faire

évoluer ». Le premier avion équipé de Trulifi est prévu fin 2020, avec

Air France. Parallèlement à cette entrée dans l’aéronautique, un projet

pilote est à l’étude avec l’équipementier italien Ellamp SpA pour

l’intégrer dans des bus et des trains.

À ce stade, il s’agit d’un réseau intranet avec des contenus média hébergés

sur un serveur local embarqué, de quoi garantir la connexion

même si le bus passe sous un tunnel ou si l’avion survole des zones

non couvertes par les radiofréquences, comme les zones militaires.

Les échanges de ce serveur avec l’extérieur seront assurés soit par antenne

satellite soit par antenne ATG (Air-to-Ground), avec des réseaux

séparés pour les informations liées au transport – sécurité oblige – et

celles destinées aux voyageurs. D’ici trois à cinq ans, selon Latécoère,

les passagers pourront connecter leurs terminaux personnels et bénéficier

d’une connexion à Internet sans subir l’extrême lenteur et

les latences actuelles.

DES SERVICES EN PLUS, DU POIDS EN MOINS

Concrètement, chaque siège passager disposera d’une lampe LED

équipée d’un capteur IR pour pouvoir se connecter sans que la

«

Le LiFi fait appel à la fibre

optique et réduit le câblage

dans les avions. Un atout

dans ce secteur où tout

»

est fait pour alléger les

appareils afin de moins

consommer de carburant.

lampe soit obligatoirement allumée. Le point

d’accès (« dongle ») sera positionné dans l’appui-tête,

et l’écran, intégré dans le dossier

du fauteuil. L’architecture a été pensée pour

fournir un point de connexion LiFi « en visibilité

directe » : chaque passager aura un réseau

LiFi individualisé et sécurisé. Grâce à cette

technologie, le voyageur pourra adapter le

confort (niveau de l’éclairage et de la climatisation),

commander de quoi se restaurer,

profiter d’une expérience immersive avec

des lunettes 3D ou de Netflix pour visionner

un film en 4K, ou encore, participer à un

jeu vidéo avec d’autres passagers… avec une

connexion rapide, stable, sécurisée et insensible

aux déplacements.

Au-delà de l’atout concurrentiel qu’il va apporter

aux compagnies de transport, le LiFi

présente un autre avantage : il fait appel à

la fibre optique et réduit significativement

le câblage dans les avions. Un atout majeur

dans ce secteur où tout est fait pour alléger

les appareils afin de moins consommer de

carburant.

Pour finir, que le système Trulifi n’est pas basé

sur la norme de l’IEEE 1 , mais sur sa « concurrente

», celle de l’ITU G.9991 2 . Pour autant,

Michel Germe, à la tête de la division LiFi

chez Signify, l’assure : « Ce système est ouvert

et évolutif ; il n’y aura pas de problème d’interopérabilité

avec le standard LiFi qui sera défini et

doit être publié en 2021. » Pascale Renou

1. ITU : International Telecommunication Union

2. Institute of Electrical and Electronics Engineers

© Osram

De nouvelles interfaces

comme Dexal, d’Osram ;

Sensor Ready (« SR »), de

Signify, ou encore po4a,

de Tridonic, reposent

sur une technologie

de communication

sans fil comme Zigbee

ou Bluetooth mesh

et le protocole Dali.

Les drivers, luminaires

et capteurs intégrés

disposant de ce type

de technologie peuvent

être tous interconnectés

pour former un réseau

« indépendant ». Très

pratique en rénovation

pour faire évoluer une

installation on/off vers

du smart lighting sans

câble de communication

ou de passerelles

supplémentaires.

Paramétrage et contrôle

commande s’effectuent

généralement via une

appli mobile.

DRIVERS LED

Toujours plus de connectivité

et de fonctionnalités

En février dernier, La Lettre Lux 1 portait sur les drivers et plus particulièrement

sur l’évolution électrique de cet équipement considéré par certains comme « le maillon

faible » d’un système d’éclairage LED. Si des progrès ont été faits par les industriels pour

améliorer sa robustesse et sa fiabilité, c’est au niveau de ses capacités fonctionnelles

que son évolution est la plus spectaculaire, grâce en particulier à la connectivité.

En dehors de quelques rares points techniques (effet flicker, capacité

de gradation, compatibilité avec l’installation), il semble que

la technologie des drivers ne suscite guère d’intérêt, surtout en éclairage

intérieur tertiaire, où l’enjeu de sécurité lié aux contraintes de

l’environnement de fonctionnement est moindre comparé à l’éclairage

extérieur. Pourtant, des avancées ont particulièrement favorisé l’évolution

de cet appareillage qui mérite une meilleure attention car elles

en font bien plus qu’un simple « gestionnaire » de courant. Sa technologie

avancée lui confère aujourd’hui une intelligence qui ouvre de

nouvelles perspectives dans l’approche d’un projet d’éclairage.

L’EFFET BOOSTER DU DALI-2 ET D4I

Le Dali est un élément clé de cette progression. Ce protocole dédié

à l’éclairage permet depuis plus de 20 ans de collecter des informations

et d’envoyer des consignes de pilotage au driver qui se charge

de les appliquer. En 2015, l’arrivée du Dali-2 a apporté deux changements

significatifs :

- la certification tierce partie des composants : jusqu’à présent, la

conformité d’un driver Dali reposait sur une autodéclaration du

«

Un driver D4i est

capable de fournir

les 16 V nécessaires

au fonctionnement

du Dali, avec, en sortie,

55 mA a minima.

Consommant 2 mA,

il peut donc alimenter

le luminaire LED dans

»

lequel il est installé

et un ou plusieurs

capteurs intégrés.

LUX 306 39



PERSPECTIVES / INNOVATION

INNOVATION / PERSPECTIVES

L’AVIS DU CLUSTER LUMIÈRE

Les évolutions technologiques des drivers, sujet de La Lettre Lux

de février 2020 (voir lien dans l’encadré page de droite), ont fait

réagir les membres du Cluster Lumière, en particulier son président,

Philippe Badaroux qui nous a transmis son point de vue que voici :

Le driver est un maillon essentiel de l’éclairage LED. C’est lui qui fixe

le point de fonctionnement du composant lumineux et en développe

les fonctionnalités d’usage, en matière de pilotage vers la smart city ou

le smart building notamment. Sans driver, pas de LED, et même les

« ampoules à LED » que l’on trouve en grande surface ont leur driver intégré.

La technologie électronique du driver est mature maintenant, et des progrès

indéniables ont été réalisés en termes de fiabilité. Mais qu’en est-il de

la robustesse, et de la durée de vie opérationnelle, en conditions réelles

d’utilisation ? N’oublions pas qu’une installation d’éclairage est

généralement conçue pour plusieurs dizaines d’années.

La concurrence féroce sur les prix amène les fabricants à faire des compromis

sur le luminaire, mais aussi sur le driver. On sait très bien concevoir

et fabriquer des produits très robustes, mais pour cela il faut intégrer

les conditions de fonctionnement sur le terrain, en prenant en compte toutes

les sollicitations du monde réel, température, surtensions, impact de foudre ;

et les mauvais usages également car cet appareillage à fort contenu

technologique a ses exigences.

En transformant la tension d’alimentation (généralement 230 V) en courant

continu stabilisé, il est fortement exposé à tout ce qui se passe dans le réseau

d’alimentation. Il peut aussi interférer avec celui-ci, avec des courants

d’allumage très élevés, ou en générant des parasites ou des courants

harmoniques, lesquels perturbent les autres usagers de la ligne électrique.

Le driver reste un composant majeur du luminaire, et doit être mis en œuvre

correctement pour créer un produit d’éclairage performant. Mais au-delà

du luminaire qui a passé tous les tests normatifs, c’est un système d’éclairage

que l’on construit, qui inclut les réseaux et les armoires électriques, et peu

s’en soucient.

L’innovation de la LED est là, indéniable, et très porteuse d’avenir.

Elle va révolutionner les usages, mais pour bien l’exploiter, il importe d’en

comprendre l’impact, et d’intégrer les limites de la technologie dans tous

les aspects d’un projet.

Le Cluster Lumière, en se positionnant sur les usages de l’innovation

s’intéresse de près au fonctionnement sur le terrain et aux changements

d’habitudes, de stratégies de maintenance, à l’impact sur les réseaux et

«

Au-delà du luminaire

qui a passé tous

les tests normatifs,

c’est un système

d’éclairage que l’on

construit, qui inclut

les réseaux et les

»

armoires électriques,

et peu s’en soucient.

les tableaux électriques que cette innovation apporte. Le Cluster Lumière,

et son groupe de travail éclairage public vont lancer une étude d’impact des

40 LUX 306

nouvelles technologies sur

le fonctionnement des

installations d’éclairage.

Si vous voulez participer

avec des retours

d’expérience à partager,

contactez-nous.

Toute médaille a un revers,

les drivers ont les leurs,

cherchons à bien les

comprendre pour exploiter

au mieux la technologie LED

qui, sans aucun doute

maintenant, est la base de

l’éclairage de demain.

fabricant. Désormais, tous les produits marqués du logo Dali-2

sont certifiés conformes ;

- l’interopérabilité de tous les produits Dali-2 : luminaires, drivers,

capteurs, interrupteurs… Dès lors que le logo Dali-2 est apposé,

l’interopérabilité de ces équipements au niveau du Dali est garantie.

Petite subtilité tout de même, le Dali-2 peut être enrichi d’options

(également certifiées), par exemple : la mesure des consommations

pour pouvoir faire un suivi énergétique précis de

l’installation (avec le Dali, l’absence de normalisation amenait à

des résultats variables ; la consommation était estimée par rapport

au niveau de gradation). Bien que normalisés, tous les drivers

Dali-2 ne disposent donc pas des mêmes capacités.

Cette fonction de mesure n’est plus une option avec le D4i qui

l’intègre par défaut. Le driver D4i enregistre aussi, et de manière

bien plus précise encore qu’avec le Dali-2, des informations sur

les dysfonctionnements : combien de pics d’intensité et à quel

niveau, combien de périodes de surchauffe et de quel ordre…

apportant des données qui permettent aux professionnels d’être

mieux à même de juger l’installation et de la corriger. Les données

pourront remonter vers un système externe pour des sociétés de

data processing pour une exploitation tournée vers le déploiement

de services aux usagers.

Mais le gros changement avec un driver D4i comparé à un autre

driver est sa capacité à alimenter un bus Dali grâce à une alimentation

Dali intégrée. « Jusqu’à présent, il fallait un équipement

auxiliaire Dali pour obtenir les 16 V nécessaires au fonctionnement

du Dali, précise Thierry Bechtel, de Tridonic. Aujourd’hui, tout driver

D4i est capable de les fournir avec, en sortie, 55 mA a minima.

Un driver LED consommant 2 mA, il peut alimenter le luminaire LED

dans lequel il est placé, et un ou plusieurs éléments externes (capteur,

sonde, nœud de communication…) également installés dans le luminaire

et avec lesquels il sera câblé. »

L’EXTENSION DES POSSIBLES GRÂCE AU SANS-FIL

Ces nouveaux drivers (Dali-2 et D4i) fournissant à la fois une alimentation

et un mode de communication bidirectionnel (avec

Zigbee ou Bluetooth en éclairage intérieur, par exemple), permettent

de concevoir un réseau de luminaires intelligent, soit

autonome soit associé à un réseau Dali, voire à une GTB, avec

une connexion intra-luminaire (avec les détecteurs de présence,

des sondes de température du luminaire), inter-luminaires (pilotage

de luminaires en groupe) ou avec des équipements externes

(panneau de commande, interrupteur…) tous équipés, bien sûr,

du même protocole de communication utilisé.

Actuellement, la plupart des drivers du marché requièrent l’ajout

d’un boîtier externe (antenne et protocole) pour établir ces

échanges et dialoguer. Mais depuis peu, des drivers « Bluetooth

intégré », « Zigbee intégré » ou « Thread intégré » sont proposés

qui s’affranchissent de cet équipement supplémentaire et simplifient

l’infrastructure.

La connectivité sans fil a aussi permis d’enrichir les drivers de nouvelles

capacités, comme le système NFC 2 . Cette technologie n’est

plus une option en éclairage public, tant elle facilite le paramétrage

des installations et les interventions de maintenance. Certains drivers

NFC intègrent une sorte de boîte noire (comme en ont les

avions) qui mémorise de nombreux incidents ; même si le driver

a été complètement détruit par un court-circuit, un impact de

foudre…, le système NFC peut permettre d’accéder à l’historique

complet des défauts.

Ce système devrait bientôt s’imposer en éclairage intérieur où

il n’est pas encore très utilisé, selon Thierry Bechtel : « Dans

90 % des cas, le paramétrage des drivers LED se limite à la valeur

du courant de sortie. Pour paramétrer des fonctions, il faut

brancher un PC, se mettre sous tension 220/230 V et faire la

programmation. Non seulement cette opération prend un peu

de temps (environ 2 minutes par driver), mais elle ne peut être

conduite que par un professionnel habilité électriquement. Avec

le NFC, la mise sous tension

n’est plus nécessaire. Il est

possible de paramétrer un

driver et même un carton

«Avec la fonction

NFC, il est possible

de paramétrer en

quelques secondes

un driver et même

un carton entier de

drivers sans même

les déballer,

»

la mise

sous tension n’est

plus nécessaire.

entier de drivers sans même

les déballer. En 5 secondes,

l’affaire est conclue et vous

n’avez pas besoin de faire

intervenir un électricien.

Même s’il ne s’agit que de

paramétrer le courant, on

gagne beaucoup de temps. »

Ces drivers aux capacités

augmentées sont encore

assez rares. Les premiers

modèles de drivers D4i

sont sortis fin 2019,

ceux intégrant Bluetooth

viennent d’être commercialisés,

et les drivers

« Zigbee intégré » devraient

sortir dans les semaines à venir. D’autres évolutions

viendront vraisemblablement enrichir encore le driver LED,

devenu le poumon de l’installation. Selon Signify, « en 2030,

moins de 50 % de la valeur d’un luminaire proviendra de la lumière

». Tout prête à y croire si l’on considère les services que

la connectivité et cette nouvelle génération de drivers LED

sont capables d’apporter. PR

1. Lien vers La Lettre Lux sur les drivers : bit.ly/Lettre-Lux-15-Driver2

2. Le NFC (Near Field Communication) repose sur l’utilisation d’une antenne qui se connecte sur

un port USB et d’un logiciel téléchargeable gratuitement sur le site du fabricant d’éclairage.

Actuellement, ces logiciels ne sont pas interopérables : l’interface d’Osram ne permet pas,

par exemple, de paramétrer un driver Philips en NFC. Pour Stephen Sybilensky, de Signify,

les interfaces sont similaires et il serait relativement simple de s’accorder entre industriels

pour qu’elles deviennent interopérables. On peut raisonnablement penser, selon lui, que

cette interopérabilité va devenir une réalité.

RECOMMANDATIONS EN PRESCRIPTION

Tridonic a établi une liste de 12 critères techniques pour

aider les prescripteurs et acheteurs à choisir leurs drivers.

Cette liste non exhaustive est téléchargeable à partir de La

Lettre Lux n° 15 :

bit.ly/Lettre-Lux-15-Driver2

LUX 306 41

Divisez par trois la consommation de

vos lanternes LED

Le capteur Kara, implantable dans la majorité des structures de lanternes LED d’éclairage

public, permet une économie d’énergie de 65% en moyenne. Sa diierentiation piéton/auto

aboutit à une réduction de consommation et de pollution lumineuse impossible à atteindre

avec d’autres méthodes.

Forte de 4 ans d’expérience terrain, Kawantech oore désormais une garantie d’économie

minimale de 55% aux communes jusqu’à 100 000 habitants*.



ON AIME / SÉLECTION

SÉLECTION / ON AIME

Éclairage de musées

Quoi de nouveau au Sitem ?

ÉCLAIRAGE DE MUSÉES

Du 28 au 30 janvier dernier, s’est tenu, à Paris, le Salon international des musées,

des lieux de culture et de tourisme (Sitem). Comme pour chaque édition, une dizaine de stands

dédiés à l’éclairage muséographique ont réuni des fabricants, revendeurs

et loueurs de matériel d’éclairage. Jean-Jacques Ezrati les a visités pour nous.

Les équipements présentés étaient majoritairement

français (Ramo, Procédés

Hallier, Loupi, Eurosep, Ledner, Luxam),

européens (Erco, iGuzzini), voire, extra-européens

(Saliot, Rosco). Tous proposent les trois

types classiques de projecteurs, lèche-mur

(à focale variable ou non) et cadreurs. Tous

ÉQUIVALENT 70 W IODURES

Alimenté directement en 230 V, le cadreur

LED 35 W Syclop, de SPX Lighting, se

distingue par son flux puissant (de 3 100 à

3 175 lm) et un IRC élevé (IRC 97 R9 > 95).

Son train optique se démonte sans outil

pour basculer en mode projecteur. Focale

variable par zoom optique de 18° à 42°.

Découpe par 4 couteaux à positionnement

rapide. Aucune fuite de lumière. Accès aux

lentilles sans outils. Orientation à 365°,

soit plus d’un tour. Porte-filtre et portegobo

intégrés.

ont comme sources des LED de qualité (IRC

> 92-98) avec de bonnes performances (efficacité

lumineuse > 80-150 lm/W), la plupart

contrôlée par plusieurs protocoles de gestion

au choix (DMX, Dali, Bluetooth, etc.).

La fibre optique n’a pas disparu : le fabricant

Luxam proposant des générateurs à plusieurs

UN SYSTÈME, 28 000 POSSIBILITÉS

Avec des optiques interchangeables équipées

de lentilles Darklight, 11 répartitions,

6 spectres de lumière blanche (également

Tunable White et RGBW), de nombreux

accessoires, 5 tailles, 3 familles de produits,

dont la série Minirail 48 V, 7 possibilités de

connectivité… la gamme de projecteurs Eclipse

d’Erco démultiplie les possibilités d’éclairage

pour des secteurs exigeants comme les

musées, les boutiques de luxe ou les bâtiments

prestigieux. Chaque application trouve sa

solution.

PROJECTEUR PILOTABLE BLE

Compact et léger, orientable à 360° et inclinable

à 200°, le projecteur de surface Q7E, d’Eurosep

Instruments, est ajustable manuellement ou pilotable

en Bluetooth Low Energy (logiciel fourni). Il est

équipé d’un module LED 24 W avec un spectre sans

IR ni UV de 3 000 ou 4 000 K (IRC 97 R9 95). Flux

gradable de 0 à 100 %. Ouverture 24°/60°. Porte-filtre

(compatibles avec le système Snap Soraa), coupeflux

et découpe avec zoom de 19/36° en accessoires.

Fabriqué en France.

sources contrôlées individuellement. Enfin, si

le rail d’éclairage classique à trois allumages

(avec ou sans piste Dali ou DMX) domine, de

plus en plus des rails « mini » apparaissent,

le plus souvent en 48 V, qui vont de pair avec

des projecteurs de faible puissance (de 1,2 à

7 W, soit de 200 à 800 lm). PR

10 MM SEULEMENT !

Spécialisé dans l’éclairage d’exception, Led Ner

vient de breveter le minispot Perle, un concentré

de technologie miniaturisé dans 10 mm seulement :

une LED 24 V, un régulateur de courant et de

température, un ensemble d’optiques quartz et

verre intégré dans une sphère magnétique sans

fil, des filtres pour moduler la distribution et une

photométrie à la hauteur (IRC 98). Disponible en

1,2 et 2,4 W, il peut être proposé avec un dispositif

de gobos et de nombreux supports rail et individuels.

DISPONIBLE

EN 48 V DC

Le cadreur Orbys

25 W, de Procédés

Hallier, dispose

de deux lentilles

réglables pour un

angle de 16° à 40°.

Il est proposé avec

un porte-filtre,

un porte-gobo et

un potentiomètre

intégrés. En option :

un contrôle Bluetooth Xicato en 220 VAC ou

48 VDC qui permet d’alléger le luminaire, de

réduire son coût et sa consommation d’énergie

en mutualisant une alimentation 48 V pour

tous les projecteurs du rail, apportant des gains

économique et énergétique.

GRAND ANGLE EN OPTION

Pour la mise en valeur d’objets

et d’espaces, le spécialiste de

l’éclairage de précision Ramo

propose le projecteur Tenor

à découpe 20 W très haut

rendement (20 000 lux à 1 m).

Conçu, fabriqué et assemblé en

France, il est équipé d’un zoom

variable de 15° à 40° avec une

option grand angle 60°. Contrôle

en local par potentiomètre,

en Dali, DMX ou Bluetooth.

Des accessoires permettent

d’adapter la lumière : jeu de

4 couteaux, porte filtre, verre

diffuseur et gobo. IRC 92, IP40.

DISCRETS ET PUISSANTS

Les cadreurs GalleryEclipse

et MiniEclipse du fabricant

italien Prolights ont été

spécialement conçus pour

l’éclairage muséographique.

D’une compacité appréciable,

ils sont équipés de LED

blanches (chaud, neutre ou

froid) ou RGBW, qui offrent

un éclairement puissant et

homogène. IRC > 91 pour

un éclairage qui ne dénature

pas les nuances et détails des

œuvres. Contrôle en DMX

ou localement. Ces cadreurs

peuvent s’installer sur rail ou

sur patère. Dimensions : 195 x

293 x 338 mm. Distribué par

ESL France.

LED RETROFIT POUR CADREURS HALOGÈNES

Mutan est une solution « retrofit » développée par

Big Bang pour faire évoluer des cadreurs halogènes

CIZ 75 TIE de Procédés Hallier vers l’éclairage LED.

Cet équipement, qui comprend un système LED et un

driver Fulham gradable, fournit 1 600 lm avec un IRC

> 95. La mécanique et le train optique sont conservés.

Avec cette solution économique et écologique, des

cadreurs verront leurs performances améliorées et

retrouveront, pour certains, le chemin des musées.

Garantie 2 ans.

CONTRÔLE DIGITAL TOTAL

En noir ou blanc, le projecteur sur rail 47 W MS-V2

de Saliot offre une solution innovante contrôlable

via Bluetooth. À partir d’une appli pour mobile

ou tablette, il est possible de l’orienter à 360°, de

l’incliner à 90°, de moduler le faisceau de 9° à 34°,

de varier l’intensité de 0 à 100 % simplement, du

bout du doigt (le modèle MS-V2A intègre la variation

2 700-5 000 K). IRC 93. De 3 320 à 4 180 lm (50

à 77 lm/W). Grille nid d’abeille et coque antiéblouissement

en options.

FO PUISSANCE 24

Le générateur 80-101 à fibres optiques, de Luxam, est

le premier du genre à alimenter et contrôler individuellement

jusqu’à 24 micro-projecteurs LED (3 000 ou 4 000 K pour

140 ou 150 lm), chacun relié à un port FO de 3 mm.

Plus de 4 000 fonctions d’éclairage sont pilotables en DMX via

un PC. Partie LED et boîtier électronique séparés pour remplacer

facilement les LED. Communication sans fil intégrée pour une

interactivité avec les visiteurs de musées via un terminal

et une appli en ligne. 150 W.

NUANCIER NUMÉRIQUE

Mixbook, nuancier numérique au format « poche » conçu par

Rosco, se contrôle en Bluetooth via l’appli gratuite myMIX

du fabricant. Il aide à prévisualiser la couleur des LED dans

un environnement réaliste, d’estimer sa relation avec des

échantillons de peinture et de tissu, et son interaction avec les

autres éléments de la conception architecturale. Le mode blanc

permet de tester différentes températures de couleur (1 700 à

10 000 K) pour choisir la mieux adaptée au projet.

OPTIQUES DE POINTE

Le projecteur orientable View, d’iGuzzini se

caractérise par la technologie OptiBeam lens,

qui élimine les dispersions de la lumière, et une

matrice LED qui supprime l’effet multi-ombre. Il

est aussi proposé avec la technologie Opti Linear

pour un éclairage uniforme des surfaces verticales.

Différentes distributions lumineuses. 3 000 ou

4 000 K. Joli design, rond ou carré. Le gradateur à

mémoire installé sur l’adaptateur sur rail conserve

les réglages en cas de coupure d’alimentation.

42 LUX 306 LUX 306 43



ON AIME / SÉLECTION

SÉLECTION / ON AIME

ÉCLAIRAGE DE MUSÉES

ÉCLAIRAGE DE COMMERCE – EUROSHOP

PANNEAUX LUMINEUX

Spécialiste du rétro-éclairage sur-mesure, Actilum

développe les panneaux lumineux Dotpanel et Luxpanel

dont les usages sont infinis : signalétique, présentoirs,

vitrines, dalles architecturales… La qualité et l’uniformité

de la lumière sont des atouts revendiqués par le fabricant

qui propose un Luxpanel avec un IRC > 98. Lumières

blanches ou RVB. Éclairage sur un ou deux côtés. 5, 12

ou 24 V. 910 cd/m 2 . 132 lm/W. 56 000 heures. Surfaces

de 65 x 65 mm à 3 000 x 1 500 mm.

POUR LA RESTAURATION D’ART

Le RestArt Panel, de Procédés Hallier, est une dalle LED

600 x 600 mm dédiée à la restauration d’œuvres d’art.

Elle émet une lumière certifiée D65 sur l’ensemble du

spectre visible. La température de couleur de référence

(6 500 K), avec plus de 3 000 lm, convient pour un

travail précis et fidèle sur la couleur (IRC 98). Optique

micro-structurée basse luminance pour le confort

de l’utilisateur et option de variation Bluetooth pour

la flexibilité d’usage.

RÉVOLUTION DANS L’ACCESSOIRISATION

Le système Snap, de Soraa, est la première lampe-accessoire

LED fonctionnant comme un système intégré. Les effets sont

multiples : modifier l’angle du faisceau, obtenir un effet lèchemur,

homogénéiser un flux sur toute une surface, orienter

le faisceau de 0 à 20°, jouer sur la saturation des couleurs...

Cet ensemble optique de filtres à fixation magnétique permet

aussi d’obtenir des températures de couleur uniques, comme

du 2 200 K. Disponible en Ø 50 et 84 mm.

CONCEPT PERSONNALISABLE

Mis en œuvre dans la Chapelle des

Mages, à Florence, les projecteurs LED

de la gamme Optus, de Linea Light

Group, ont été personnalisés pour

apporter un éclairage dynamique afin

de mieux valoriser les fresques. Le

système, communicant en Bluetooth,

permet d’allumer et éteindre les LED,

offrant aux visiteurs une possible

interactivité avec les œuvres. Les

versions standard (downlight, sur

rail ou mural) existent en différentes

puissances, CCT et angles de

distribution. IRC 92 et 98.

RÉGLAGE « SOFT TOUCH »

IRC de 98 et réglage du faisceau

(8°/52° ou 10°/72°) grâce à

leur anneau « soft touch »,

sans ajout de réflecteur, sont

les points forts des projecteurs

Beacon Muse Xicato et Beacon

Muse XL Xicato, de Sylvania.

Conçus pour la mise en lumière

de tableaux ou de photos dans

les musées et galeries d’art,

mais aussi en éclairage de

commerce, ils sont dimmables

et disponibles en version

Dali ou SylSmart Standalone

sur demande. Nombreux

accessoires. De 547 à 1 741 lm.

3 000, 3 500 ou 4 000 K.

SPECTRE LUMIÈRE DU JOUR

Choisir la lumière parfaite pour

présenter chaque produit sous le

meilleur jour possible, tel est le

credo du spécialiste de l’éclairage

de commerce Bäro qui vient de

lancer BeNature, un spectre au

plus près de la lumière naturelle

(IRC 97). Cette technologie

peut équiper tous les produits

du fabricant, notamment le

projecteur iconique Ontero IC,

primé du German Design Award

2020, qui a encore évolué avec la

technologie Casambi intégrée et

des finitions métal très tendance.

ÉCLAIRER EN RESTANT DISCRET

Avec son adaptateur spécialement conçu pour être clipsé dans un

rail triphasé, le driver s’efface pour rendre le projecteur sur rail Rio

Powertrack, de Velum, d’autant plus discret, mais toujours aussi

efficace. Disponible dans toutes les teintes usuelles, en IRC 80 ou 90,

ainsi que dans les teintes spécifiques (Carnée, Marée, Boulangerie,

Textile). Option driver Dali ou pilotage Bluetooth. Fabrication

française.

ENRICHISSEMENT DE GAMME

Megaman a enrichi sa gamme de projecteurs Marco avec

cette version Marco Midi qui remplacera idéalement les

projecteurs à iodures métalliques 35 W. Sa technologie

à double faisceau (24°/45°) en fait une solution très

pratique puisqu’elle autorise une variation de la

distribution sans effort une fois le luminaire installé.

Rotation horizontale de 330° et inclinaison ± 90°.

Disponible en différentes intensités, de 2 100 à 5 000 lm.

Nombreux accessoires en options. IRC 97.

FIXÉS PAR CONTACT

La solution Slim, de Loupi, c’est un rail miniaturisé

(14 x 15 mm), équipé de conducteurs cuivre 1,6 mm²,

associé à la gamme de projecteurs LED « D » qui

se fixent par contact bille et peuvent être orientés

(360°/90°), déplacés ou remplacés avec une extrême

facilité. Projecteurs pilotables individuellement en Dali.

Large choix de collimateurs/faisceaux. De 2 à 20 W et

de 150 à 1 800 lm. Intégrable sur toute surface (murs,

niches, vitrines…). Longueur du rail personnalisable au

cm.

ENRICHIR L’EXPÉRIENCE VISUELLE

Avec ses multiples variantes (dimensions, optiques,

CCT…), la gamme de projecteurs intérieurs Lumeniris, de

Lumenpulse, offre une grande liberté de conception en

éclairage d’accentuation. IRC > 90 et Ellipse MacAdam 2

pour une lumière de qualité, et plusieurs options de contrôle :

technologie Lumentalk (piloter en numérique des appareils en

0-10V, Dali ou DMX, en utilisant le câble électrique existant),

Dali-2 T8 (éclairage dynamique), et Bluetooth (pilotage local

et flexible). Jusqu’à 83 370 cd.

FIBRE LUMINEUSE

Idéal pour l’éclairage décoratif

(ciel étoilé, lustres) ou

d’accentuation (vitrines de

musées), le générateur à LED

gradable Zeta, d’Ambiance

Lumière, convient pour des

fibres optiques en verre ou en

PMMA (390 fibres Ø 1 mm

max.). Il est équipé d’une LED

COB de 32,8 W pour 3 200 lm

à 3 000 K (existe en 2 700 K

et 4 000 K). Gestion thermique

passive et driver gradable

séparé (en option : driver

capable d’ajuster le courant

de sortie en fonction de la perte

de luminosité).

OUVRIR LE CHAMP

DES POSSIBLES

Nouvelle version de la série Vivo,

la gamme de projecteurs Vivo II,

de Zumtobel, offre désormais

de très nombreuses variantes et

options pour apporter une liberté

maximale dans la conception

d’un éclairage de commerce où

l’émotion visuelle provoquée par la

lumière est devenue une nouvelle

arme commerciale. Véritable

« couteau Suisse » de l’éclairage,

performant énergétiquement,

il est en outre fabriqué avec des

matériaux recyclables et livré

dans un emballage minimal,

sans plastique.

IMPRESSION 3D « PERFECT FIT »

Signify poursuit le développement de son offre

d’impression 3D de luminaires LED, notamment avec

la mise en place de son site pour les professionnels,

désormais distinct du canal dédié aux particuliers.

L’enseigne Roady (groupement des Mousquetaires)

vient de rejoindre les enseignes séduites par ce mode de

production personnalisable. Et l’offre s’étoffe avec, en plus

des suspensions et des projecteurs sur rail (voir LUX

n° 305), une gamme de downlights qui peuvent, selon

l’offre « perfect fit », être fabriqués pour s’encastrer

exactement à la place de downlights existants dans le

cadre d’une rénovation.

BIEN ACCROCHÉ

Il a sans doute été l’un des objets les plus remarqués

d’Euroshop : le gigantesque rhinocéros rouge suspendu

au-dessus du stand de Reutlinger. Une façon, pour

ce spécialiste des suspensions par câbles métalliques,

de démontrer la qualité de son offre produit qui peut

se résumer en trois points : des systèmes ajustables

sans outils, un design élégant qui sait se faire oublier,

et une fiabilité qui tient en particulier à un système de

verrouillage intelligent. Pour des charges jusqu’à 480 kg.

44 LUX 306

LUX 306 45



ON AIME / SÉLECTION

SÉLECTION / ON AIME

DRIVERS « NOUVELLE GÉNÉRATION »

DERNIERS LANCEMENTS

MICRO-PROJECTEUR AJUSTABLE

Inspiré des fleurs sur tige, ce petit projecteur d’éclairage extérieur 6 W

Flower a été développé par Simes avec une attention toute particulière

portée aux proportions afin de le rendre presque invisible dans son

environnement une fois installé. Orientable, disponible en version

Mini (3 W), il peut s’installer sur pied ou en applique (avec ou sans bras

d’extension). Système optique garant du confort visuel. Sans vis visible.

2 700 ou 3 000 K.

D4I ET NFC INTÉGRÉS

Les drivers à courant constant LCO NFC PR3 pour

l’éclairage extérieur, de Tridonic, font partie des

tout premiers drivers au monde à être certifiés D4i.

Disponibles de 14 à 60 W, ils disposent du système

NFC pour un paramétrage et une maintenance

simple et sans fil. Gradation 1-100 %. Alimentation

par bus Dali-2 et alimentation complémentaire

24 V pour connecter des équipements externes.

Courant de sortie réglable entre 200 et 1 050 mA.

Compatible Dali, Dali-2, ready2mains, U6Me2.

Jusqu’à 91,4 % d’efficacité. Durée de vie nominale

jusqu’à 100 000 heures. Garantie 8 ans.

CERTIFIÉ BLUETOOTH MESH

Lauréats du German Innovation Award, les

drivers QBM, d’Osram hébergent la technologie

Bluetooth mesh et peuvent s’intégrer, sans

rien ajouter, dans toute installation exploitant

cette technologie. Ils s’inscrivent dans l’offre

Hubsense du fabricant, qui comprend des

capteurs (lumière/présence) et des points

de commande sans pile sans fil (technologie

EnOcean) pour concevoir un écosystème

Bluetooth mesh complet afin de profiter

d’une infrastructure d’éclairage flexible et

communicante sans fil. Deux versions : avec

serre-câble et repiquage du primaire ou sans.

De 20 à 40 W. Courant de sortie 200-1 050 mA.

ULTRA-COMPACT

Harvard vient de lancer toute une gamme de

drivers LED de la série CoolLED Pro CLi avec la

technologie Casambi (Bluetooth) intégrée. Ultracompacts

(ils s’insèrent dans des trous de Ø 40 ou

56 mm en faux plafond ; idéal pour une utilisation

avec des downlights LED), ils se démarquent aussi

par une gradation fine, sans scintillement jusqu’à

0,1 %, et la fonctionnalité « Soft-On » et « Soft-Off »

pour une gestion agréable de l’éclairage intérieur

(résidentiel, hôtellerie...) et architectural. Proposés

en 15 W, 25 W et 40 W. Programmables de 100 à

1 400 mA.

ZONES À RISQUES SÉCURISÉES

Crossroad est la solution d’EMS Services pour sécuriser (après étude du projet)

passages piétons, pistes cyclables… Le système se compose de pavés LED

(2 formats possibles) en résine SSVI, 2 poteaux de détection, 2 panneaux de

signalisation hébergeant l’intelligence du système, le câblage et une protection

électrique individuelle des dalles. En cas de brouillard ou de neige, la lumière

des LED (blanc, vert ou rouge) reste parfaitement visible. L’allumage peut être

coordonné aux feux tricolores.

COMMUNICATION

INTERPROTOCOLES

La technologie « wireless fusion » des

drivers LED de la gamme SLD 75 W-24 V,

de Self Electronics, permet de faire

fonctionner ensemble d’autres protocoles

dans un réseau d’éclairage en Dali. Ces

drivers intègrent Bluetooth, Zigbee ou

Thread, selon le modèle. Ainsi, avec

les drivers Bluetooth, par exemple, les

luminaires de plusieurs groupes pourront

constituer un réseau Bluetooth mesh

communiquant en Bluetooth avec un

contrôleur Dali. Les drivers et le contrôleur

pourront se comprendre.

SR ET ZIGBEE INTÉGRÉS

Le driver Philips Master Connect Zigbee, de Signify,

assure le dialogue entre les luminaires qui en sont

équipés, ceux intégrant des multi-capteurs EasyAir

ou Sensor Ready (présence, luminosité) et permet

de concevoir un réseau de luminaires intelligent et

maillé. Ces drivers fournissent l’alimentation des LED

et une communication bidirectionnelle (basée sur

le standard Dali-2) avec les multicapteurs.

La totalité des luminaires connectés ne nécessitent

pas de bus terrain et permettent une communication

bidirectionnelle entre une GTB et les luminaires

connectés. Une compatibilité de Philips Master Connect

avec les luminaires de la gamme de Hue (résidentiel)

et Interact Pro (tertiaire) du fabricant est envisagée.

POSITION ADAPTABLE

Ultraled2 est la nouvelle gamme de BAES d’Eaton qui a travaillé à une

parfaite visibilité du bloc. Quelle que soit sa position (murale, plafond ou

en drapeau) ou celle des personnes, le pictogramme reste bien visible.

Il dispose d’entrées en bi-matière facilitant le câblage, une patère en nid

d’abeille pour une reprise de perçages existants, d’un niveau à bulle pour

un alignement parfait du bloc… La fonction Visibilité+ permet d’activer ce

BAES secteur présent et de le rendre plus visible en plein jour. Certifié NF

performance Sati et NF environnement.

SCIENTEC

La SoluTion à vos mesures

ScienTec c'est aussi,

la distribution de :

Analyseur d’écran

CA-410

Totalement adapté aux contrôles

des écrans 46 LUX 306 en constante évolution

LED, LCD, OLED & HDR...

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Précision de mesure de la chromaticité optimisée

Large plage de luminance : 0.001 à 5 000 cd/m²

Plus rapide pour les applications en production

Utilisation avec ou sans PC

. Multi-sondes

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Luminancemètres

Vidéocolorimètres

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SPECTROMÉTRIE CONFORME

Mise à jour début 2019, la norme LM-79-19 relative à la

caractérisation de lampes et luminaires décrit les procédures

et précautions à observer pour la mesure de flux lumineux

total, d’efficacité lumineuse, de couleur, de spectre… des

sources lumineuses (LED, Oled…). Labsphere, a mis à jour

sa gamme IllumiaPlus. Les spectroradiomètres de la série

IllumiaPlus 2 permettent désormais la caractérisation des

sources lumineuses en accord avec cette norme LM-79-19

révisée. Distribué par Pro-Lite.

MODULES ORIENTABLES

Le point fort de la gamme Light Case, de

RZB ? Pouvoir orienter individuellement

ses modules LED à 180° par incrémentation

de 30° pour une distribution directe ou

indirecte adaptée à chaque application.

Optiques à lentilles pour différentes

répartitions de la lumière. Refroidisseur

« autonettoyant » pour éviter

l’encrassement. Diffuseur PMMA ou verre

trempé (ESG). Il remplacera 1 pour 1 tout

luminaire HME, HIE et HSE. Capteurs

(présence, luminosité) en options. 2, 3, 4

ou 6 modules LED. Jusqu’à 56 100 lm et

151 lm/W. IP65.

LUMIÈRE APPLIQUÉE

Forme compacte et lignes actuelles pour

Echo Deco, l’applique couleur graphite

de SG Lighting pour l’éclairage extérieur.

Disponible en 2 versions (éclairage direct

ou direct/indirect) elle accueille une (ou

deux) source LED GU10 de 6,2 W (310 lm)

remplaçable. Compatible avec un variateur,

idéalement LEDDim 400 ou LEDDim Smart

du fabricant. Montage rapide avec fixation

murale. Garantie anti-corrosion 10 ans.

IP54, IK08. Proposée aussi sans source

lumineuse.

LUX 306 47



SECTEUR

DELTA LIGHT

« Ne pas avoir peur d’investir dans l’avenir »

L’entreprise familiale belge Delta Light, fondée par Paul Ameloot, a fêté en 2019 son 30 e anniversaire.

Avant tout positionnée sur les marchés du résidentiel, du retail et de l’outdoor, chaque année

une nouvelle collection vient enrichir son catalogue. Tous les deux ans elle édite, The Lighting Bible,

un ouvrage soigné qui recense tous ses produits et reflète les exigences de cette entreprise

« dans laquelle la continuité est la clé, ainsi que des ambitions claires et robustes, à court et à long termes ».

De la RSE à l’éco-conception, GROUPE à Wegelhem, RAGNI : Ragni l’avenir | Ragni Lighting se dessine | Ragni « IC avec | Novéa beaucoup Energies d’ambition ».

En ces temps incertains, à l’heure où nous

sommes contraints de « rester chez

nous », continuer d’envisager l’avenir est

une nécessité absolue qui constitue depuis

longtemps l’ADN de l’entreprise Delta Light.

La visite des locaux de Flandre occidentale

à Wegelhem, à une trentaine de kilomètres

de Lille, donne à voir à quel point l’avenir

s’écrit à tous les niveaux de sa production.

Présente dans 120 pays dans le monde

mais s’appuyant sur des racines et un ancrage

régional fort, son directeur général

Jan Ameloot estime que « l’évolution rapide

de la technologie et les mutations du marché

mondial nous incitent à nous organiser nousmêmes,

à l’interne et à l’externe, pour rester en

avance sur le marché, tant en termes de produits

que de services ».

Avec une collection unique pour le monde

entier, l’anticipation et l’ambition se lisent

dans le choix d’un lieu de production de

38 000 m 2 dont les espaces pour partie restant

vacants témoignent du développement

envisagé. Un développement qui selon Jan

Ameloot ne peut être conduit sans « améliorer

notre politique environnementale et

sociale ». Pour lui, la démarche EcoVadis sur

la responsabilité sociétale des entreprises

fournit « un bon cadre afin d’accélérer ce processus

de façon systématique ».

L’ÉCO-CONCEPTION : UN DEVOIR

Le spécialiste des profilés ne compte pas

moins de 4 000 références, toutes made in

Belgique. « Delta Light applique dans son mode

de fonctionnement le principe selon lequel l’entreprise

a le devoir de mettre en œuvre toutes

les mesures possibles pour préserver l’environnement,

tant dans la production que dans son

fonctionnement général et quotidien », décrit

son directeur. En pratique, côté fonctionnement

du bâtiment 2 534 panneaux solaires

photovoltaïques sont installés sur le toit, les

eaux de pluie sont utilisées au maximum,

le plastique à usage unique est autant que

48 LUX 306

Concepteur et fabricant

français d’éclairage urbain

raccordé et autonome

French designer and manufacturer

of connected and autonomous

urban lighting systems

Au siège de l’entreprise situé à Wegelhem en

Belgique, non loin de Lille, l’accueil des visiteurs se

fait directement dans le showroom où les dernières

collections sont présentées dans des espaces dédiés

à des collections ou applicationsspécifiques.

faire se peut banni. Côté production, la digitalisation

des process est privilégiée, les

résidus d’aluminium sont renvoyés aux fournisseurs

pour être recyclés, l’emballage des

produits est réduit en envoyant par exemple,

l’ensemble des produits d’un projet dans une

seule caisse, ou encore, le carton utilisé est à

100 % issu du recyclage et de fournisseurs

FSC. À noter aussi qu’un contrôle qualité est

mené sur chaque composant ou pièce avant

d’être ajoutés au stock. Ainsi, aucun élément

défectueux n’entre dans la fabrication.

Et l’enjeu à l’autre bout de la chaîne est l’efficacité

des LED. Avec un spécialiste qui

travaille à plein temps sur l’aspect optique

des produits et des systèmes d’éclairage, l’entreprise

cherche à « obtenir les rendements

in

in

www.ragni.com

in

in

© Lucie Cluzan

Nouveauté 2020, la gamme « Inform » signé Dean Skira

qui repose sur la Melanopic Light Technology ® (MLT)

de Delta Light qui combine une technologie de

réflecteur à haut rendement avec une technologie

LED centrée sur l’homme. Les LED de haute qualité

permettent de contrôler le rythme circadien en

diffusant une lumière blanche très naturelle.

maximaux, combinés au confort maximal »,

décrit Jan Ameloot. Et de poursuivre « lors

de la conception, nous regardons la puissance

totale d’un produit, et non seulement celle du

LED, afin de réduire le nombre de produits nécessaires

pour avoir le même effet ».

Privé en mars dernier, comme tous les autres

fabricants, de Light + Building, Delta Light

lance sa nouvelle collection avec des collaborations

exclusives avec de grands noms

tels le concepteur croate Dean Skira ou la designer

belge Nathalie Dewez. « Passage à la

vitesse supérieure » annoncé. Un optimisme

plus que bienvenu. LC

www.deltalight.com

© Delta Light

allume

collectif

Les nouveLLes

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des métiers

de L’écLairage…

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bien-être visueL

des usagers

soLutions

énergétiquement

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éclairé

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L’environnement

nocturne

contact : sylvie raimbault – sylvie.raimbault3@outlook.fr

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